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SOMMAIRERoute Circuit d'HaïtiBP 13233 - Delmastél. : (509) 37.41.08.38 courriel : [email protected]

Directeur de la publicationRév. Père Ducange SYLVAIN

Directeur DBLNRév. Père Pierre Ernest BAZILE

Comité de RédactionRév. Père Ducange SYLVAIN

Rév. Père Pierre Ernest BAZILE

Rév. Père Lamarck FÉVRIER

Fr. Hubert MÉSIDOR

Renée HÉRAUX

PhotographieService de communication du Comité Mixte

Abbé Josevelt CADET

Sr. Bernadette MONVILUS

CorrecteurRév. Père Jean Loubens ROSEAU

Graphisme et Maquette Emmanuel NAAR

ÉDITORIAL

4 Recteur MajeurLe Don BoscoÉducateur

6 Ti koze sou lavi nou

10 P. Harold Bernard

16 Interview avec Daniel Rouzier sur E-Power

26 Propositions pourune vie meilleure

28 Nos défunts

29 Nouvelles dela Famille

31 Rions un peu

19 Coin de Salesiannité: Morand Wirth

21 50 ans de vie religieuse :Sr Mariangela& Sr Carmen

24 JMJ Rio 2013

Bien chers amis, “Comme Don Bosco éducateur, offrons aux jeunes l'Évangile de la joie à travers la pédagogie de la bonté”. Telle fut l’invita-tion qui nous a été faite par le Recteur Ma-jeur P. Pascual Chávez à travers l’étrenne de cette année. Toute sa vie, Don Bosco, notre Fondateur, s’est évertué à donner aux jeunes pauvres et abandonnés une formation éducative qui leur permettait de recouvrer la dignité dans une société un peu comme la nôtre à caractère d’exclu-sion sociale. Son principal objectif, que nous poursui-vons encore aujourd’hui, est d’aider le jeune à “devenir un bon chrétien et un hon-nête citoyen”. Former le chrétien consiste en premier lieu à lui annoncer la Parole de Dieu, qui contient les vérités à croire et à pratiquer. Mais la Parole de Dieu adaptée à l’intelligence des enfants et des adoles-cents est le catéchisme. Former l’homme et le citoyen, c'est tout mettre en œuvre : ses projets et ses actions, pour éduquer les jeunes aux valeurs et en même temps mettre les autorités en face de leurs res-ponsabilités.

Cependant son principal désir est de conduire les jeunes au Seigneur. Sa méthodologie est celle du bonheur : « Je veux vous enseigner une méthode de vie chrétienne qui puisse vous rendre joyeux et contents. Je veux vous montrer quels sont les vrais amusements et les vrais plai-sirs, de sorte que vous puissiez dire avec le saint prophète David : "Servons le Sei-gneur dans une sainte allégresse. Servite Domino in laetitia " (GP 5s).

À la suite de Don Bosco, l’école salésienne existe pour répondre aux besoins concrets des jeunes surtout les plus nécessiteux. Elle s’insère dans un projet global d’édu-cation, de promotion humaine, de préven-tion de la délinquance. Notre vision édu-cative et culturelle basée sur les valeurs

évangéliques aide à construire l’homme haïtien à partir de l’intérieur en insistant, non seulement sur l’acquisition d’un en-semble de connaissances, mais aussi sur l’apprentissage et le vécu d’un ensemble de valeurs de base telles : la maturation de la conscience, le développement de la liberté responsable, la capacité de rela-tion, de solidarité et de communication, la reconnaissance de la dignité de la per-sonne, l’habilitation aux responsabilités historiques, fondées sur le sens de la jus-tice et de la paix en vue du bien commun…

Dans ce numéro du Bulletin Don Bosco Lakay Nou (DBLN), vous sera offert un long reportage sur la 3ème Édition de “Bosco Culture”, grand concours artis-tique et culturel qui aide les jeunes de nos écoles et de nos centres à découvrir leurs talents. Haïti est pauvre matériellement, mais riche en diversité culturelle. L’édu-cation salésienne tient en compte tous les aspects de la personne du jeune afin de l’aider à réussir dans la vie pour réussir sa vie.

Salésiens, membres de la famille salé-sienne, collaborateurs, n’oublions pas que notre objectif premier dans l’œuvre de l’éducation c’est de contribuer à la crois-sance intégrale de l’enfant et du jeune, non seulement en insistant sur la qua-lité de l’éducation scolaire, mais aussi en favorisant sa socialisation dans un pays qui a besoin d’hommes et de femmes capables de s’investir dans son dévelop-pement durable et de viser l’éternité. « De près ou de loin, je pense toujours à vous. Mon seul et unique désir,c’est de vous voir heureux dans le temps et dans l’éternité » (Don Bosco).■

11 DOSSIER SPÉCIAL :3ème ÉDITION BOSCO CULTURE

Père Ducange Sylvain, sdbSupérieur Provincial

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4 | DON BOSCO LAKAY NOU | MAI-AOÛT 2013 MAI-AOÛT 2013 | DON BOSCO LAKAY NOU | 5

J’ai poussé une charrette … | Un jour ou l'on étouf-fait, je me promenais dans Turin en compagnie de mon très fidèle Don Rua et d’un autre Salésien, quand mon regard s’attarda soudain sur une scène qui me remplit le cœur d’une profonde tristesse : un jeune garçon, qui devait avoir douze ans, essayait de tirer une charrette pleine de briques sur un chemin caillouteux tout accidenté. C’était un apprenti maçon, petit et frêle, qui, incapable de faire bouger ce poids dépas-sant ses forces, pleurait désespérément. Je me suis détaché des deux Salésiens et j’ai couru vers ce pauvre garçon, un parmi tant d’autres qui, dans le Turin d’alors s’enrichissait de nombreux beaux immeubles, grandissaient sous l’autorité de patrons inhumains, à coups de baffes et de jurons. Touché par les larmes qui coulaient sur son visage, je me suis approché du garçon, lui ai souri avec un petit signe d’amitié et l’ai aidé à pousser sa charge jusqu’au chantier. Tout le monde s’étonnait en voyant arriver en ce lieu un prêtre en soutane noire ; le jeune garçon, au contraire, avait compris au vol que je l’aimais vraiment bien puisque je suis allé à sa rencontre pour l’aider concrètement.

J’aime rappeler ce fait, un parmi tant d’autres, car je le consi-dère comme le symbole de mon grand amour pour les jeunes.

Non pas un amour en paroles, mais un amour qui parle tout droit au cœur. J’étais certain d’une chose : le chemin qui mène au cœur est celui qui convainc le plus et balaye toute résistance et tout doute possible.

Un soir mémorable | Je me rappelle avec émotion, comme si c’était aujourd’hui, le soir du 26 janvier 1854. Après les prières, j’avais réuni dans mon humble petite chambre quatre jeunes (âgés de 16 à 20 ans) qui étaient avec moi depuis un moment. J’allais leur proposer « un essai d’exercice pratique de la charité envers le prochain ». Je ne pouvais pas me compromettre davantage. Si je leur avais manifesté mon intention de fonder une congrégation religieuse, je n’aurais pas atteint mon but. C’était une époque où différents groupes de religieux et de religieuses avaient été supprimés d’un simple trait de plume. Il était plus prudent de demander s’ils voulaient rester avec moi pour m’aider à travailler parmi les jeunes. Je suivais l’exemple de Jésus qui avait seulement dit à ses premiers disciples : "Venez et voyez". À partir de ce pre-mier soir-là, nous nous sommes appelés « salésiens » pour la première fois. Et, le regard fixé sur saint François de Sales, le champion de la bonté et de la douceur évangélique, nous avons commencé. Dix-huit ans auparavant, à la veille de mon

ordination sacerdotale, j’avais écrit dans mes résolutions : « La charité et la douceur de saint François de Sales me gui-deront en toutes choses ». Dans mon cœur, ce soir-là, naissait la Congrégation salésienne ; elle serait définitivement approu-vée vingt ans après seulement ! Un chemin long et difficile m’attendait, un vrai chemin de croix, je te prie de me croire… À tel point que, des années plus tard, j’avouais : « Si j’avais su plus tôt que fonder une société religieuse coûtait tant de souffrances, de fatigues, d’oppositions, de contradictions, je n’aurais sans doute pas eu le courage de m’atteler à cette tâche ».

Un cœur à 360° | « L’exercice pratique de la charité » que j’avais proposé au petit groupe ne reposait sur rien. C’était un témoignage que je menais depuis de nombreuses années. Ce n’était pas une de mes « idées fixes ». C’était une proposition pour les jeunes. Plus tard, quelqu’un la définirait « charité pas-torale ». Le Système Préventif n’était pas simplement le sys-tème de la bonté mais « la bonté érigée en système ». Ce n’est pas moi qui ai dit cette dernière phrase ; c’est un Salésien qui l’a écrite, un Salésien que j’ai connu enfant et qui se confes-sait régulièrement à moi durant les dernières années de ma vie. La base était l’amour de Dieu révélé par Jésus. J’aimais les jeunes parce que je savais que Dieu les aimait. Je n’étais jamais indifférent devant aucun garçon ; je cherchais donc les meilleurs moyens pour leur faire du bien et les rapprocher toujours plus du Seigneur.

Avec l’expérience acquise pendant tant d’années, j’étais tou-jours plus convaincu que je ne pouvais pas m’arrêter à l’enfant que j’avais devant moi mais que je devais voir en lui l’homme de demain. Je devais travailler dans une perspective d’avenir. Voilà pourquoi je le préparais à être capable de renoncements et de sacrifices pour atteindre des idéaux élevés et nobles ; je ne me contentais pas simplement d’un strict nécessaire étri-qué mais j’exigeais le meilleur de chacun. Ne serait-ce que parce que j’avais une confiance inébranlable en ses potentiali-tés. Et l’espérance m’habitait toujours ; voilà pourquoi j’encou-rageais mes collaborateurs : « Peut-être vous semblera-t-il que pour certains jeunes vos fatigues et la sueur de votre front sont peine perdue. C’est peut-être vrai pour le moment, mais ce ne sera pas toujours le cas, pas même pour ceux qui vous paraissent les plus indociles. Les gestes d’affection que vous leur aurez témoignés leur resteront toujours gravés dans la mémoire et dans le cœur. Viendra le temps où le bon grain germera, donnera ses fleurs et produira ses fruits ».

Durant les dernières années de ma vie, je me sentais ré-compensé en voyant comment j’avais réussi à former une « équipe » de Salésiens très différents entre eux, mais unis par la même passion éducative et en harmonie avec elle. Ainsi, j’avais su mettre en valeur l’enthousiasme ardent et vivace d’un Cagliero, la fidélité inoxydable d’un Don Rua, l’affabilité

d’un Francesia, la force journalistique d’un Bonetti, le calme désarmant d’un Alasonatti, la fidélité inébranlable d’un Buz-zetti, le génie intellectuel d’un Cerutti, l’esprit d’entreprise d’un ex-garibaldien comme Fagnano… De même que des années auparavant j’avais su canaliser vers un nouveau et inimaginable chemin de sainteté juvénile la fougueuse impé-tuosité d’un Michel Magon, la candeur d’un François Besucco, l’ascendant apostolique d’un Dominique Savio. Je m’étais en-touré de jeunes à qui je n’avais pas eu peur d’indiquer la route fascinante et exigeante de l’engagement chrétien, de l’hon-nêteté, de l’amour pour le travail accompli « avec une noble précision », de la joie sereine et contagieuse, du sourire et de la passion pour la vie.

Une éducation personnalisée | Même si je travaillais avec de nombreux jeunes, ma pédagogie n’était jamais une pédagogie de masse, anonyme, générique. Elle était toujours personnalisée. J’avais l’habitude d’utiliser un cahier spécial : j’y notais le profil de chaque garçon, son caractère, ses réac-tions, tels légers manquements – mais de ces manquements qui laissent vigilant un homme prudent – les progrès accom-plis dans les études et la conduite. Je me servais de ce cahier pour l’accompagnement personnel de chaque garçon. Je conseillais la même méthode à ceux qui étaient chargés du catéchisme. C’était le Cahier de l’Expérience. Les catéchistes devaient y enregistrer les inconvénients, les erreurs qui surve-naient en classe, en promenade, dans la cour, partout. Je leur recommandais de lire de temps à autre les remarques faites, les mesures prises et les résultats obtenus. C’était un travail d’évaluation constante qui exigeait une attention et une pré-sence continuelles. C’est pour cela que dans mon Petit Traité sur le Système Préventif, j’avais défini l’éducateur comme « une personne consacrée au bien de ses élèves, prête à af-fronter tous troubles, toutes fatigues pour arriver à ses fins, à savoir l’éducation citoyenne, morale et scientifique de ses

élèves ».

Je rêvais l’éducateur comme un « assistant », c’est-à-dire comme celui qui « se tient à côté » du jeune, qui connaît chacun et demande à être connu de chacun. Vraiment comme le Bon Pasteur, celui qui connaît ses brebis et qui est parfaitement connu d’elles.

Celui qui est aimé, obtient tout, spécialement de la part des jeunesLe Don Bosco Éducateur

P. Pascual Chávez Villanueva, SDBRecteur Majeur

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6 | DON BOSCO LAKAY NOU | MAI-AOÛT 2013 MAI-AOÛT 2013 | DON BOSCO LAKAY NOU | 7

Ti koze sou lavi nou

D’entrée de jeu, on peut constater que le monde semble aller mal. Il est effectivement en perte de sens, de valeurs, de

repères ou de balises. L’émergence de nombreuses législations sur la recon-naissance officielle des mariages homo-sexuels, de l’avortement, de l’eutha-nasie et de la peine de mort, etc., en témoignent grandement. À l’heure de la mondialisation plus que jamais, le monde est constamment en crises. Au soubassement de toutes ses crises éco-

nomiques, culturelles, politiques, il y a évidemment le surgissement d’une crise éthique. Donc, son défi majeur s’inscrit dans l’ordre moral.

En raison de sa perpétuelle instabilité politique et de sa dépendance écono-mique de la Communauté internatio-nale, Haïti n’en est pas exempte. Mais gare à elle si ses dirigeants tendent à élaborer des projets de loi, à promul-guer et à divulguer des législations à caractère illicite et immoral concernant l’homosexualité, l’avortement, etc.

Depuis des décennies, la société haï-tienne paraît être anesthésiée par le népotisme et le clientélisme. En consé-quence, elle est pour ainsi dire rongée par le sous-développement, la violence, le mensonge, l’égoïsme et la banalisa-tion du droit à la vie. Paralysée par la méconnaissance des droits civils et politiques (Droit de la première généra-tion), des droits sociaux, économiques et culturels (Droit de la deuxième géné-ration) et des droits de solidarité (Droit de la troisième génération), la société haïtienne s’enfonce au quotidien dans la décrépitude des mœurs et de ca-rence de moralité publique. À cette fin, il importe plus que jamais de souligner l’importance de la morale pour qu’elle puisse revenir et emprunter la voix de la moralité et du développement durable.

Signalons qu’une société qui se détache de manière progressive et accélérée des principes moraux, des valeurs éthiques se changera ipso facto en une société de la jungle, fondée sur l’état de nature, de la loi du Talion, de celle de Lamek et de la pédagogie de la Tour de Babel. En Haïti, on n’en est pas si loin, et on s’en rapproche de manière progressive.

Notons également sans la mise en œuvre des valeurs morales, la vie en société deviendrait vraiment infernale, voire impossible. Les gens se comporte-raient comme des loups les uns contre les autres. Sans la morale, on vivrait comme des bêtes ; l’animalité rempla-cerait notre humanité. À ce titre, Michel Métayer déclare : « La morale est un des traits qui distingue le plus l’être humain des autres animaux »¹. La morale nous élève pour ainsi dire au-dessus d’eux ;

elle nous rend dignes de notre nature humaine et nous offre des raisons de vivre ou de mourir.

Que faut-il entendre par morale ou éthique ? La morale comme l’éthique constitue effectivement une dimension fondamen-tale de l’être humain. Dans le proces-sus du vivre et du bien vivre ensemble, personne ne peut en être exempté. À moins d’être un débile mental, chacun de nous est censé connaître ce qu’est la morale ou l’éthique, puisque chaque être humain a une certaine conscience du bien à faire et du mal à éviter. Chacun de nous, en raison de notre conscience morale, sait de manière implicite ou ex-plicite ce qui convient (Honnêteté) et ce qui ne convient pas (Déshonnêteté) ; ce qui est juste, digne (travail) et ce qui est injuste, indigne (misère, chômage) ; ce qui est bon (justice) et ce qui est mau-vais (injustice) ; ce qui est bien (vérité) et ce qui est mal (mensonge). Reconnaissons que la morale est comme la science du bien à faire, du bien à encourager et du mal à éviter, du mal à condamner et à éradiquer. Disons que le bien est tout ce qui humanise la personne humaine et l’aide à grandir en dignité et en humanité. Le mal est, au contraire, tout ce qui déshumanise, aliène et ternit l’image de l’être humain. La vérité est un bien parce qu’elle rend l’homme plus humain. Le mensonge est un mal parce qu’il lui fait devenir moins humain et l’éloigne au quotidien de sa condition humaine.

Peut-on identifier la morale à l’éthique ? Existe-t-il donc des points de convergence et des points de divergence entre la mo-rale et l’éthique? Rappelons d’abord que la morale peut être considérée comme synonyme de l’éthique, en raison de leur interpénétration étymologique et de leur sens socioculturel. La morale dérive du latin mos, moris, mores, mœurs, et l’éthique du grec éthos, êthos qui signi-fie : mœurs, coutumes, usages, disposi-

tions morales. S’il en est ainsi, la morale comme l’éthique est la manière d’agir ou de se comporter pour qu’on puisse devenir meilleur à travers la réalisation de son métier d’homme, c’est-à-dire par la médiation de la construction de soi.

En vertu de la grande crise de la morale, de sa remise en question et du démantè-lement de la morale traditionnelle dans des pays européens et de l’Amérique du nord, certains moralistes utilisent le terme éthique pour parler de la morale. Car cette dernière dégageait des inter-dits, des obligations bafouant la dignité humaine, étouffant la liberté individuelle et rappelait des souvenirs malheureux et macabres pour beaucoup de gens. N’ayant alors trouvé aucun consensus sur la terminologie, ils utilisent le terme morale pour éthique, et réciproquement. À mon sens, ce qui pose problème, ce n’est ni le concept de morale, ni le vo-cable éthique, mais c’est surtout la ma-nière de les concevoir, de les intérioriser et de les mettre en œuvre.

Signalons qu’il existe également des points de divergence entre morale et éthique. L’Éthique se rapporte plutôt à la partie générale de la morale, aux principes moraux, aux jugements, aux systèmes de valeurs et aux normes mo-rales. L’éthique a pour l’objet la morale et concerne l’étude de la morale, des phé-nomènes moraux, de l’agir humain. Elle est donc une réflexion et une analyse critique sur nos actes bons ou mauvais, c’est-à-dire l’éthique se présente comme une théorie critique de la morale et se veut une science normative de l’agir humain. À ce titre, elle ne se contente pas uniquement de décrire la conduite humaine, mais elle prescrit surtout des devoirs : Un devoir-connaître (éthique de la réalité), un devoir-faire (éthique des normes) et un devoir-être (éthique des valeurs ou des vertus).

Malgré leur divergence, l’éthique et la morale se complètent, s’exigent mutuel-

lement et s’inscrivent dans une osmose naturelle, puisque la morale est la dimen-sion pragmatique de l’éthique. Ce qui fait que la morale concerne essentiellement la praxis et l’action. Traditionnellement on l’appelait la science de l’action. Dans cet ordre d’idées, le Petit Dictionnaire Robert définit la morale comme "la théorie de l’action humaine". La morale, en tant que telle, nous stimule à poser des actions jugées bonnes, dignes et à éviter des actions jugées indignes ou mauvaises (vol, diffamation, égoïsme, hypocrisie). Les actions bonnes sont à reproduire et à divulguer, tandis que les actions mauvaises sont à interdire et à anéantir. La morale est donc une réalité concrète qui part de l’expérience, de l’ac-tion, du vécu des gens, de leurs compor-tements au quotidien. Bref, elle émerge pour ainsi dire de leurs cultures, de leurs traditions ou de leurs us et coutumes. Notons que la morale ne se situe guère dans l’ordre de l’idéologie, de l’utopie, de l’apprentissage, mais elle est en somme une vie et tient compte de la vie de la personne humaine et des circons-tances. La morale ne peut se soustraire en aucun cas aux critères de la moralité, à savoir : l’objet de l’acte, l’intention et les circonstances.

Soulignons que l’éthique est plus large que la morale. L’éthique pose les prin-cipes, la morale tente de les mettre en œuvre. Cela rejoint la pensée de Marc Cools qui déclare « L’éthique est la re-cherche des valeurs qui déterminent ce qui est la bonne manière de vivre, alors que la morale est la manière dont on traduit au quotidien dans nos actions ces valeurs »² . On peut noter que la mo-rale répond aux questions : Que dois-je connaître? Que dois-je faire ? Qui dois-je être ?, et l’éthique aux questions : Com-ment dois-je vivre ? Comment dois-je agir? Comment dois-je devenir?

La morale se rapporte également au choix à faire entre le bien et le mal, entre l’excellence et la médiocrité, entre

¹ Michel METAYER, La philosophie éthique. Enjeux et débats, Québec, Renouveau pédagogique Inc., p. 3. ² Marc COOLS, Morale et réalisation de soi, Belgique, Le Roseau vert, 2003, p. 11.

par P. Jean Robin Gédéon Morale et éthique : Quels enjeux ?

Prêtre Salésien de Don Bosco, Jean-Robin Gédéon, après ses études primaires et secondaires en Haïti, a été formé en République Dominicaine à l’Université « Catoli-ca de Santo Domingo » (Pédagogie), en philosophie (Université « Madre y Maestra », Séminaire « Santo Tomás de Aquino »), puis en Afrique (Zaïre) au Theologicum « Saint

François de Sales », finalement en Belgique (spécialisation en Théo-logie Morale). Auteur de plusieurs ouvrages, le Père Jean-Robin est actuellement Directeur du Centre de récréation de Thorland et pro-fesseur d’Ethique Professionnelle à l’Université Publique du Sud aux Cayes (UPSAC).

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le sens permis et le sens interdit. Elle consiste pour ainsi dire à établir une hié-rarchie des valeurs et à avoir une échelle de valeurs. Elle nous stimule à prendre la bonne décision, à déterminer la meil-leure action, la règle de conduite appro-priée, à respecter les normes et à assu-mer ses responsabilités. Au contraire, l’éthique ne fait que nous proposer des voies et moyens pour y parvenir. Après avoir dégagé les enjeux et démon-tré la corrélation qui existe entre la mo-rale et l’éthique, il importe maintenant d’exposer les grandes dimensions de la morale. La morale comme voie d’huma-nisation et de bonheur comporte trois grandes dimensions :

1. Dimension universelle | La morale nous présente des normes qui valent universellement dans l’espace et dans le temps. Elle dégage des principes fon-damentaux et des valeurs permanentes qui sont capables d’orienter l’agir de l’homme ou de la femme. Citons par exemple : • Pratiquer la justice ; aimer son pro-chain ; rechercher la paix ; dire la vérité.• Respecter la dignité de la personne humaine.

Concernant le respect de la dignité hu-maine, Emmanuel Kant déclare : « Traite l’humanité en ta personne et en celle d’autrui comme une fin mais jamais comme une chose ». En ce sens, je si-gnale que la raison d’être de la morale

comme de l’éthique est la protection, la sauvegarde, la promotion et le respect de la dignité de la personne humaine. La dimension universelle de la morale nous fait comprendre que la morale n’est pas l’apanage des moralistes, d’un peuple, mais de tous les humains et de tous les peuples. Car il y a des valeurs morales qui sont universellement reconnues et valables comme par exemple : l’amour, la vérité, la liberté, la paix, la solidarité, etc. C’est pourquoi Kant affirme avec force : « Agis de telle manière que ta conduite puisse être une loi universelle de la conduite de l’humanité ». Abordons donc la dimension particulière de la morale.

2. Dimension particulière | Recon-naissons que la morale revêt également une dimension particulière. La morale comme l’éthique comporte des normes qui ont une visée particulière. Elles sont sujettes aux variations dans l’espace et dans le temps. Cette dimension de la morale vise à traduire les normes uni-verselles et les valeurs fondamentales en normes concrètes et les principes en actions. À titre d’exemple, citons : Res-pecte la personne d’autrui ; ne vole pas ; Ne mens pas ; Ne tue pas, etc.

En raison de la dimension particulière de la morale, la morale chrétienne peut-être distincte de la morale juive ou de la mo-rale musulmane. Chaque culture donne naissance à ses propres valeurs mo-rales ; ce qui est valeur pour un peuple peut ne pas l’être pour un autre. Citons

par exemple : les légalisations concer-nant la légitimité de l’homosexualité, de l’avortement, de l’euthanasie, etc., en Europe et en Amérique du nord, la poly-gamie en Afrique, etc. Cette dimension de la morale met en exergue le caractère relatif de la morale comme de l’éthique. Qu’en est-il alors de sa dimension singu-lière ?

3. Dimension singulière | La morale a finalement une dimension singulière qui concerne chaque personne dans son uni-cité et dans sa singularité. Cette dimen-sion tient compte de chaque situation et des circonstances. Elle se demande : Qu’est-ce qui est possible dans telle situation concrète ? Prenons en exemple le cas d’un couple homosexuel. Est-ce que ce cas est licite ou immoral? Qu’en est-il alors du droit des couples hété-rosexuels ? Un cas peut être licite au niveau légal, mais demeure illicite au niveau de la morale. On peut en déduire que tout ce qui est légal n’est pas forcé-ment moral.

Notons que de nombreuses législa-tions comportent un caractère amoral, voire immoral comme la législation sur le mariage homosexuel ou l’adoption d’enfants par des couples homosexuels en France. Selon la dimension singulière, la morale doit nécessairement s’occu-per de la gestion des conflits entre les normes, les valeurs et rechercher les compromis entre plusieurs situations. En fin de compte, d’après cette dimen-

sion, la morale doit respecter tout ce qui concerne la conscience personnelle de la personne humaine. Cette dernière a droit à son intimité. Donc, il ne faut pas l’intimi-der ni exercer sur elle certaines pressions concernant une décision à prendre ou un choix à faire. Il importe de la laisser entiè-rement libre pour qu’elle puisse agir en âme et conscience et en connaissance de cause.

En conclusion, la morale comme l’éthique est la science de ce que l’homme doit connaître, de ce que l’homme doit faire et de ce que l’homme doit être en vue de trouver des raisons de vivre ou de mourir, des raisons de grandir en dignité et en humanité et des raisons de donner sens et consistance à sa vie en participant ef-fectivement au développement durable et intégral de sa société.

On va devoir donc articuler les trois di-mensions de la morale en vue d’aboutir à une vraie décision morale. Si on s’at-tache simplement à la dimension uni-verselle, on risquera d’avoir une morale fondée sur l’oralité, sur un idéalisme ou un prophétisme moral qui n’aura aucun lien avec la vie, l’action ou la réalité. Si on favorise uniquement l’aspect particulier de la morale, on risque de tomber dans le légalisme, le fondamentalisme, l’inté-grisme, le relativisme ou le subjectivisme moral. On aura une morale centrée sur l’exagération de la loi, des règles, des normes, des commandements, des inter-dits, etc. L’être humain deviendra esclave

ou prisonnier de la loi et des préceptes. On abandonnera une morale axée sur les vertus, les béatitudes et la promotion de la dignité de la personne humaine. Si on exalte seulement l’aspect singulier de la morale, on risque de déboucher sur une morale de pure situation, de casuistique et fondée sur l’individualisme, l’égocen-trisme et l’égoïsme. On ne recherchera que ses intérêts personnels au détriment des intérêts collectifs ou des intérêts du plus grand nombre. On ne tiendra pas compte des conséquences de ses actes sur le corps social et l’ensemble de l’hu-manité.

À n’en pas douter, une morale qui vise le bonheur de l’être humain, la promotion de la dignité de la personne doit nécessai-rement s’articuler aux trois dimensions de la morale. Leur rupture constitue un danger manifeste pour une société. En Haïti, on accorde souvent la priorité à la dimension universelle. Pour s’en rendre compte et pour s’en convaincre, il suffit d’écouter et d’analyser les discours de nos dirigeants politiques. Ils promettent monts et merveilles, mais fort souvent ils ne font absolument rien pour sou-lager la misère de la population, pour remettre le pays sur la voie du dévelop-pement durable et humain. En Haïti, on souligne aussi le primat de la dimension singulière sur les autres dimensions. Or une telle priorité fait émerger chez nom-breux haïtiens une culture d’individua-lisme et d’égoïsme. Leur principe moral s’articule autour de cet adage : « Chacun

pour soi Dieu pour tous », (Zafè kabrit pa zafè mouton – Chak koukouy klere pou je-l). Une telle morale engendre chez la plupart d’entre-eux une mentalité de laxisme, de subjectivisme, de népotisme et de clientélisme. Elle suscite souvent en eux le désir permanent d’accéder au pouvoir à tout prix et le désir exclusif de l’argent par n’importe quel moyen, voire des moyens immoraux et amoraux comme le kidnapping, la sorcellerie etc.

Si les haïtiens associent au contraire les trois dimensions de la morale, ils pour-ront matérialiser et réaliser les divers grands projets de nos ancêtres. Citons en guise d’exemple : • Le projet de communion centré sur « L’union fait la force »• Le projet de libération, de souveraineté et de citoyenneté fondé sur l'événement fondateur de 1804 et sur La Dessali-nienne.• Le projet de liberté, d’égalité et de fra-ternité.

En conséquence, les haïtiens seront effectivement capables de pratiquer au quotidien la moralité publique et le devoir de solidarité, de poser des actes de ci-toyenneté et de souveraineté, de revenir aux bonnes mœurs d’antan, de renforcer les institutions du pays et de promouvoir la dignité haïtienne en vue d’éradiquer tout genre de décrépitude morale et d’emprunter la voie d’une mondialisation vraiment humaine et du développement durable.■

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10 | DON BOSCO LAKAY NOU | MAI-AOÛT 2013

Après avoir passé environ plus de deux ans sans la présence régulière d’un prêtre haïtien à la paroisse de St Phi-lippe Benizi de Belle Glade (Floride), les immigrants haïtiens ont accueilli

avec beaucoup de joie l’arrivée du Révérend Père Harold Bernard, salésien de Don Bosco, comme

une bénédiction du ciel. À plusieurs reprises, ils ont clamé haut et fort:“koulyè a nou gen pè pa nou”. À travers leur cri, j’ai vite compris qu’ils se sentaient comme des brebis sans

berger.

Sans perdre de temps, on s’était mis au travail. L’année de la Foi convo-

quée par le Pape Benoît XVI a été mis sous le patronage du Vé-

nérable Pierre Toussaint, “Notre Frère”, haïtien na-tif natal qui a vécu à New-York et qui représente

pour nous et pour l'Église, un modèle dans la foi.

Disons d’abord, où se trouve Belle Glade? Elle est située au Sud de la Floride, près du lac Okeechobee. C’est une

ville essentiellement agricole. On y cultive de la canne-à- sucre

et du maïs. Sa fortune, c’est son sol. C’est ce qui écrit à l’entrée de

la ville. La majeure partie de la po-pulation sont des immigrants venus

de partout en quête du travail. Après les Latinos, les haïtiens représentent le

groupe le plus nombreux.

À la paroisse, la fête du Notre-Dame de Guadalupe, “Patronne des Amériques”, célébrée le 12 décembre, est la fête mariale qui rassemble le plus de monde, particulièrement les Mexi-cains. En second lieu, c’est la fête de Notre-Dame de la Caridad del Cobre, “Patronne de Cuba”, célébrée le 8 Septembre. Et en troisième lieu, la fête de Notre-Dame du Perpétuel Secours, “Patronne d’Haïti”, célébrée le 27 juin. Cette année, pour la première fois, nous l’avions célébrée gran-diosement. Les fidèles en avaient soif. Ils ont consenti des sa-crifices pour la réussite de la fête, malgré la période de vaches maigres que Belle Glade a connue durant les mois de Juin et de Juillet, où la majorité des immigrants sont allés travailler ailleurs. On avait reçu la visite d’une grande délégation de la communauté paroissiale de Fort-Pierce. Ce qui a donné une ampleur particulière à la fête. En cette circonstance, un nou-veau chant a été composé. Il s’intitule “Manman Notredam”. Ceux qui veulent l’auditionner peuvent le faire à travers You-tube ( www.youtube.com/harybern ).

Tout cet effort a été déployé dans le but de créer une tradition dans l’esprit des haïtiens vivant à Belle Glade. La fête de notre tendre Mère, “Manman Notredam” doit être célébrée conve-nablement. Elle mérite d’être honorée comme son Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ. En tant qu'haïtiens, c’est notre devoir à nous d’être reconnaissants envers elle, pas simplement pour ce qu’elle a fait pour nous, mais pour ce qu’elle est pour nous “Notre Mère”. En célébrant Notre-Dame du Perpétuel Secours, nous nous sentons beaucoup plus haïtiens, surtout quand on est à l’extérieur du pays. En tant que “Bonne Maman”, elle rassemble ses enfants. Les haïtiens vivant à la paroisse en ont pris conscience. Ils étaient tellement contents, ils étaient comme des orphelins qui ont fait la découverte de leur mère. La joie de célébrer “Manman Notredam” représente pour la communauté haïtienne de Belle Glade, sa fortune.■

DOSSIER SPÉCIAL

La Notre-Dame du Perpétuel Secours: une tradition qui commence à la paroisse de St Philippe Benizi de Belle Glade (Floride)

MAI-AOÛT 2013 | DON BOSCO LAKAY NOU | 11

Le Comité Mixte de la Pastorale salésienne des jeunes (SDB-FMA) en Haïti a organisé du 17 au 19 mai 2013 la troisième édition des activités culturelles

intitulées BOSCO-CULTURE. Plus de 300 jeunes venus de différentes commu-nautés de SDB et de FMA du pays ont pris part à cette grande manifestation culturelle. Le BOSCO-CULTURE est une activité culturelle pour les jeunes avec des concours de chants, de danse, de poèmes… Ceci vise non seulement à promouvoir la culture haïtienne, la danse, le théâtre, la déclamation, le chant, mais aussi à développer le sens d’appartenance, l’esprit d’équipe et le sens de créativité chez nos jeunes. Le thème retenu est : Jèn nan Lafwa, ak kè kontan tankou Don Bosco, ann travay pou yon lòt Ayiti. Jeunes, dans la foi et dans la joie, comme Don Bosco, tra-vaillons pour une autre Haïti. Dans son mot de circonstance, le provincial des Salésiens d’Haïti, Père Ducange Sylvain a invité les jeunes à se préparer pour le Grand BOSCO-CULTURE qui se tiendra

en 2015 pour la célébration du bicen-tenaire de notre Fondateur, Don Bosco.

À travers cette activité, les Salésiens d’Haïti veulent développer l’univers culturel des jeunes, en approfondissant et en développant les valeurs détermi-nantes, les critères de jugement, les modèles de vie selon l'Évangile.

Rappelons que Le Comité Mixte de Pastorale Salésienne des Jeunes (SDB-FMA) est un organe de réflexion et d’ani-mation qui cherche à accompagner les associations, les jeunes du MSJ dans leur croissance humaine et chrétienne. Ce comité organise chaque année de façon alternée, des compétitions spor-tives nationales “JEUX NATIONAUX DON BOSCO” et des activités culturelles “BOSCO CULTURE” (concours de chants, de danse, de poèmes…). Claude Alcin, un ancien élève du Collège Dominique Savio de Pétion-Ville nous explique les diverses activités culturelles, artistiques et sportives organisées par les SDB-FMA en Haïti de 1988 à nos jours.

P. Harold Bernard, un Salé-sien Haïtien qui travaille de-puis deux ans à la paroisse St Philippe Benizi de Belle Glade en Floride

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Les communautés SDB-FMA qui ont participé à la 3ème édition de Bosco-Culture

Cap-SDB ThorlandSDB

Fort-LibertéSDB

Cité SoleilSDB

LakayCap

LakayPauP

Cayes-FMA

Jacmel-FMA

PV-SDB

PV-FMA

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La première édition des activités sportives et culturelles organi-sées en Haïti remonte en l’an-née 1988, dans le cadre de la commémoration du centième

anniversaire de la mort de Don Bosco. À l’initiative du comité composé du père Jean Sylvain Jeannot, de la sœur Car-men Sylva, de Madame Dalencour, de monsieur Fritz Denis, de mademoiselle Monise Rodney devenue par la suite sœur Monise, de Claude et de Hérold Bonté. La commission technique était composée de père Didi, de Hérold Bonté et de C. Alcin. Il y a eu un concours cultu-rel, ancêtre de Bosco Culture incluant plusieurs disciplines en vue de satisfaire aux multiple talents et capacités qui s’offraient à nous pour la circonstance. Un jury a été constitué à cet effet et était composé notamment de : Sœur Berna-dette Joseph, monsieur Fritz Denis, du diacre Toussaint et J’en passe…

Mais ce n’était pas encore Bosco Culture. Ce n’est qu’en 2003 qu’a débu-té la première édition de Bosco culture. Le comité mixte de la Pastorale Salé-sienne de jeunes a eu l’heureuse idée de mener coup sur coup deux grandes manifestations, la première Bosco culture et la deuxième les jeux natio-naux pour célébrer consécutivement le double anniversaire du bicentenaire de la création de notre bicolore bleu et rouge (1803 – 2003) et l’accession de notre chère patrie à l’indépendance (1804 – 2004). Si pour des raisons politiques, la deuxième activité n’a pas

eu lieu, la première a connu un succès sans précédent tant en qualité qu’en quantité…

«Le Drapeau que nous avons consa-cré, le seul que dès longtemps nous eussions dû arborer sera désormais la chaîne indestructible autour de laquelle un peuple de fiers sera toujours prêt à se rallier.»

Proclamation du gouverneur général Jean Jacques Dessalines le 18 Mai 1804.

Le CMPS s’est doté pour la circonstance d’une structure technico-organisation-nelle constituée du Père Ducange Syl-vain, du père Didi, du père Jean Paul Mésidor, de sœur Bernadette Joseph, de sœur Flore Fanfan, de Madame Gi-sèle Fleurant, de Monsieur Fritz Denis, de Claude Alcin et de Benito Dumay. Les membres sont repartis en commissions et ses commissions sont renforcées par d’autres personnes ressources. C’est ainsi que dans la commission tech-nique on retrouve Claude, père Jean Paul et Benito.

Le thème commun aux deux activités : "Jeunes, au seuil de 2004 avec Don Bosco, drapeau en main, construisons ensemble une nouvelle Haïti".

Le lieu où se déroulaient les activités était Thorland. La programmation s’éta-lait sur une période allant du 2 au 4 Mai 2003. Thorland qui est, de par sa vocation, un centre de formation et de recréation, doit nécessairement viser l’épanouissement total des jeunes à travers des activités de formation, de récréation et de loisirs en leur appor-tant un complément nécessaire à leur équilibre. Les personnalités composant le jury ont marqué les esprits par un tra-vail ardu et minutieux dans la recherche de talents à distinguer, toute discipline confondue. Ce qui n’est pas une tâche aussi facile.

Notre préoccupation première était de faire connaître au grand public quelques-uns de nos plus talentueux jeunes artistes, issus de différents centres FMA-SDB, de manière à les en-courager à être plus performants dans les communautés où ils vivent ; à les orienter, autant que faire se peut, vers une carrière idéale en la matière. Ce concours, de par son essence aurait pu être d’une originalité à nulle autre pareille. S’il y avait, à tous les niveaux une véritable prise en charge, il aurait pu avoir la vertu d’être une vraie réali-sation sociale, culturelle et éducative.

Bosco culture pour moi est une expé-rience assez enrichissante à bien des égards malgré les contraintes, les limi-tations et les difficultés rencontrées. La vocation première de toute maison salésienne qu’elle soit FMA ou SDB, c’est d’offrir une éducation pluridimen-sionnelle de qualité qui tienne compte de l’être humain dans son intégralité, ce qui permet à chaque élève de grandir et de s’épanouir pleinement sur les plans spirituel, moral, intellectuel, culturel, physique et social tout en lui donnant l’occasion de participer activement au développement de sa communauté.

Message aux jeunes Qu’attendez-vous de la vie ?Quand on est jeune on a généralement l’impression d’avoir tout l’avenir devant soi, un peu comme si l’on s’engageait sur une route que l’on verrait se prolon-ger très loin à l’horizon. Mais où mène-t-elle ? Il est certain que le chemin de la

vie vous réservera bien des surprises et des déceptions, mais, vous pouvez faire beaucoup pour tirer le meilleur parti de la vie.

La question qui se pose est donc la suivante : Êtes-vous prêts à faire les efforts nécessaires ? La plupart d’entre vous pensent à ce que vous ferez plus tard, une fois vos études terminées ; vous y avez peut-être déjà songé vous-même(s). Mais sachez que quelque soit la carrière que vous choisirez, si vous ne faites pas votre travail consciencieuse-ment, elle ne vous procurera aucune satisfaction.

Autrement dit, la jeunesse est la meil-leure période pour acquérir l’habitude de tenir parole. En tenant ou en, ne tenant pas vos engagements, vous révé-lez ce que vous êtes intérieurement et vous façonnez ainsi votre esprit et votre cœur. Vous pouvez aussi développer une attitude d’esprit et une conception des choses qui peuvent avoir des ef-fets durables sur la formation de votre personnalité. Alors si vous êtes dignes de confiance dès maintenant, vous le resterez sans doute plus tard. Dans la perspective de la célébration du bicentenaire de naissance de Don Bosco, il importe de préciser que la dé-tente éducative est un temps privilégié pour la constitution de la personnalité du jeune. Merci !

Claude ALCINAncien élève SDB-PV

14 | DON BOSCO LAKAY NOU | MAI-AOÛT 2013

1988 – 2013 :25 ans d’activités sportives et cultu-relles à travers les communautésSDB-FMA en Haïti

Il s’agit de :POUR LA PRODUCTION LITTÉRAIRE- Mme Renée Heraux- Mme Chantale Desmornes - M. Kesner Monvilus- Mme Josete Gaboton

DANSE - Mme Viviane Gauthier - M. Alix Sanon - M. Rocfeller Pierre PEINTURE M. Hérold Bonté M. Pierre Chavelin JasmyM. Berthony Séïde

CHANT / MUSIQUE- P. Elan Florival - Mme Monette / V. L. Alcin - Mme Daphnée / P. Léopold - M. Dickens Princivil - M. Rivarol / V. Léopold - M. Berthony / W. Jolibois

SKETCH - M. Jn. Claude Martineau- Mme Renée Héraux- Mme Chantale Desmornes

L’aspirant Sonel Romain, maintenant P. Sonel Romain, lors des premières activités culturelles et sportives le 31 janvier 1988.

Le Groupe Artistique Dominique Savio (GA-DOSA) au cours d’une prestation en 1988.

Exposition de tableaux pour la 1ère édition de BOSCO-CULTURE en 2003.

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16 | DON BOSCO LAKAY NOU | MAI-AOÛT 2013 MAI-AOÛT 2013 | DON BOSCO LAKAY NOU | 17

1) Mr Rouzier, que représente P. Volel pour vous?Le Révérend Père Volel est un homme exceptionnel, créé selon le cœur de Dieu, un Saint homme qui a été une dynamo ; il a été celui qui a su transformer la force d’inertie de la misère d’un peuple en une énergie divine et positive qui lui a redonné espoir. Il a aussi été celui qui, malgré un horaire surchargé, a toujours pris le temps d’organiser des retraites pour les jeunes et c’est ainsi qu’adolescent, j’ai eu la bénédiction de pouvoir prier avec lui à Saint Louis de Gonzague.

2) Pourquoi avoir nommé la centrale électrique E-POWER : P. Michel Arthur Volel?C’est une coïncidence heureuse que de pouvoir baptiser du nom d’une lumière nationale, une usine vouée à produire de la lumière. Arthur Volel est mort trop tôt et a voué toute sa vie aux pauvres de Cité Soleil, cette commune où cette usine qui porte son nom a été érigée, cette commune qui, si nous réussissons notre pari, est en passe de devenir le phare du développement en Haïti.

3) Parlez-nous des débuts de Cité Soleil avec P. Volel? Arthur Volel est un Prêtre Salésien qui est arrivé à Cité Soleil, ci-devant Cité Simone, dans les années 70. Il avait précédemment été curé de l'Église Saint Jean Bosco à Pétion-Ville, puis curé de l'Église Saint Joseph à La Saline. Il avait volontairement choisi d’abandonner le confort de Pétion-Ville et le confort relatif de La Saline pour aller toucher le Christ dans les plus pauvres et les plus vulnérables, ces malheureux que, toutes les fois qu’il voulait organiser des manifestations de foule, le Président François Duvalier ramassait manu militari, « manu macouterie » dans les provinces les plus proches et faisait transporter par camion à la Capitale. Une fois les discours prononcés, une fois les applaudissements tus, ces pauvres bougres étaient aban-donnés à leur sort, sans argent et sans moyen de retourner chez eux. Ils se retrouvaient par conséquent et presqu’invaria-blement tout de suite après, entassés dans les taudis abjects, sales et fétides de Cité Simone, un lieu portant ironiquement le nom de Madame Duvalier. Michel Soukar, neveu et biographe du Père Volel raconte dans son sublime ouvrage intitulé « Révé-rend Père Arthur Volel : chemin de sainteté, chemin d'immor-talité » que notre homme était un véritable modèle de bonté absolue, de générosité sans bornes, et de modestie. Soukar le décrit comme celui qui aura été un missionnaire idéaliste jusqu’à l’excès.

4) Quel témoignage pensez-vous que la vie de P. Volel pourraitdonner aux jeunes d'aujourd'hui?Toujours d’après Michel Soukar, Michel Arthur Volel et sa foi ne faisaient qu’un. S’il existe un mot pour décrire le Père Volel, c’est bien l’humilité. Si je devais deviner le passage de l'Évan-gile qu’il aimait le plus, je dirais sans hésiter que c’est celui qui raconte le lavement des pieds. Jésus disait à ses disciples : « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres; » (Jean 13, 14) Pour suivre Jésus, Arthur Volel nous dirait de nous age-nouiller comme le Christ pour aller toucher les parties les plus crasseuses de tous ceux que nous côtoyons quotidiennement, et de laver leur méchanceté avec notre gentillesse. C’est bien ce que nous disait Saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens (Éphésiens 4 , 32) : « Frères, soyez entre vous pleins de géné-rosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. »

Beaucoup d’entre vous, en lisant ce texte répondront : « je n’ai rien fait de mal, je n’ai trompé personne, je ne suis pas celui qui a menti, je ne suis pas celui qui a tué, kidnappé, violé, pillé, vendu de la drogue… Je ne suis pas coupable… » Le Père Volel vous répondrait: « vous ne l’êtes peut-être pas… Jésus ne l’était sûrement pas ! » Les relations entre les enfants du Bon Dieu ne fleurissent pas parce que les coupables sont punis. Elles fleurissent parce que les innocents sont miséricordieux ! Il n’y en avait qu’un seul qui méritait qu’on lui lave les pieds… C’est pourtant Lui qui a lavé les pieds des autres.

5) Un message à tous les jeunes d'Haïti.Il est rare dans une génération de faire partie d’un projet qui, lorsqu’il réussira, risque d’être un point de bascule de l’histoire, ce moment précis dans les annales d’un pays dont les hommes et les femmes de bonne volonté se rappelleront comme un des événements critiques ayant causé la mort d’un monde ancien, dépravé et obsolète et l’aura remplacé par un monde moderne, équitable, vibrant et dynamique.

En tentant de choisir notre slogan, il ne nous aura fallu que d’un moment pour comprendre qu’il n’y en avait qu’un seul qui convenait à décrire ce que nous voulions qu’E-Power repré-sente : « Un autre courant ! ».

Au sens propre d’abord, E-Power produit un autre courant, un courant fiable, c’est-à-dire sur lequel le secteur industriel se connectera sans risque d’abîmer ses équipements ; un courant productif, c’est-à-dire produit à un prix qui, pour une même technologie, rivalise avantageusement celui de tous nos voisins caraïbéens et centres américains et permet au pays de rebâtir sa base industrielle ; un courant propre qui, à travers les mécanismes de marché devra forcer tous les producteurs à respecter des normes internationales de prix, d’environnement et de qualité.

Confiants dans l’avenir de notre pays, nous y avons construit plus qu’une usine, mais plutôt une façon de faire, une manière d’être, un autre courant fait des principes paradoxaux de Jésus Christ qui nous a enseigné que pour être les premiers, nous devons être les derniers ; que pour diriger, il faut savoir servir et que pour recevoir, il faut savoir donner.

En choisissant de nous implanter dans une commune où il y a à peine 7 ans, une guerre urbaine fratricide endeuillait les familles haïtiennes, nous avons conclu que le seul moyen de combattre la violence, était de construire, là où la pauvreté et l’exclusion sont les plus criardes, des infrastructures modernes qui permettent au pays de rentrer avantageusement en com-pétition avec ses voisins. Dans une communauté où seront construits les meilleurs moyens de production, viendront aussi l’emploi et par voie de conséquence la création de richesse pour tous.

Sans électricité fiable et compétitive, il n’y aura jamais de développement économique durable en Haïti ; sans dévelop-pement économique durable, il n’y aura jamais d’espoir qu’en travaillant honnêtement et intelligemment, le citoyen moyen arrive à élever ses enfants dignement.

Jeunes d’Haïti, quel va être votre projet ? Quel va être votre point de bascule ? Comment allez-vous changer la vie de ceux qui vous entourent dans le sens de l’Amour du Christ?

À travers la Bible, il y a tant de promesses que le Bon Dieu a déjà accompli pour nous. Dans la lettre aux Éphésiens il est dit : que "Dieu nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans le Christ" (Éphésiens 1, 3). Il est aussi dit dans la lettre aux Colossiens que "Dieu nous a rendus capables de prendre part à son héritage". Maintenant, il faut que nous fas-sions notre part du bouleau. Nous devons commencer à croire ce qu’Il nous a dit pour pouvoir recevoir ce qu’Il nous a promis.

Dans la vie de tous les jours, lorsque quelqu’un nous donne un cadeau, la première chose que nous lui disons est : « Merci ». Quand nous le remercions, c’est un signe que nous recevons le cadeau de lui et que nous l’acceptons. Aujourd’hui commen-çons par remercier le Bon Dieu pour tout ce qu’Il nous a donné en Lui disant : «Papa, merci pour ta miséricorde, merci de pour-voir à tous nos besoins, merci pour Ta bonté dans nos vies. »

En apprenant à Lui dire « Merci », nous apprenons à recevoir encore plus de Lui. Avec la foi, ouvrons-Lui nos cœurs et remer-cions-Le pour toutes les bénédictions qu’Il nous a préparées !

Le Bon Dieu nous a tous donné le pouvoir et l’autorité de sur-monter tous les obstacles que nous rencontrons dans la vie. Cela veut dire que nous sommes bien capables de faire ce à quoi Il nous appelle. Nous avons les idées, la créativité et le

Un grand centre d’énergie électrique en Haïti porte le nom de P. Arthur Volel, un Salésien qui a passé toute sa vie à lutter pour l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres en Haïti. DBLN a rencontré le respon-sable de E-Power, Mr Daniel Gérard Rouzier.

Le Frère Hubert Mésidor et Mr Daniel Gérard Rouzier dans la cour de la centrale électrique P. Arthur Volel, E-Power.

Interview avecDaniel RouzierPDG de E-POWER

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MAI-AOÛT 2013 | DON BOSCO LAKAY NOU | 19

En l’année 1985, est né le Bulletin Salésien d’Haïti «Don Bosco Lakay Nou» en vue de faire connaître les différentes activités éducatives et pastorales organisées en faveur des jeunes par la Congrégation.

Ainsi, après 28 ans d’existence, le Bulletin Salésien à tra-vers vents et marées, ombres et lumière grandit, s’adapte et répond à sa vocation.La distribution est toujours gratuite. DBLN veut et doit continuer

sa mission, alors il sollicite le soutien de chacun, de chaque ami et collaborateur de l’œuvre salésienne en Haïti.

Pour offrir un don aux Salésiens de Don Bosco pour qu’ils puissent continuer à éduquer et évangéliser les enfants et les jeunes de notre

pays plus particulièrement les plus nécessiteux, faites un chèque* au nom de la Congrégation des Salésiens (Mémo DBLN).

La Publication du Bulletin Salésien est soutenuegrâce à la collaboration volontaire des lecteurs

Merci de nous aider à aider les autres.

* Numéro de compte BNC : 124 000 1041 (Mémo DBLN)

Coin de Salésiannité

DBLN : Qui est Don Bosco pour vous ?M.W. : Moi j’ai connu Don Bosco dès l’âge de 10 ans, quand je suis entré dans une école salésienne, et j’étais tout de suite fasciné par cette figure qui m’a accom-pagné jusqu’à maintenant. On nous lisait la vie de Don Bosco par le père Auffray au réfectoire, au dortoir etc mais surtout il y avait un film, le premier film sur Don Bosco qui a été tourné dans les années 1934 pour la canonisation de Don Bosco ; ce film nous a beaucoup en-thousiasmés. J’ai dû le voir une centaine de fois. Non seulement je l’ai vu person-nellement, mais on l’a passé pour les autres jeunes, on l’a montré au village… On faisait, disons de la propagande avec le film de Don Bosco. Donc Don Bosco est une figure qui a toujours marqué ma vie, je me suis intéressé à tout ce qui

Père Morand Wirth, Salésien de Don Bosco, historien de formation, est depuis de longues années profes-seur à l'Université pontificale salé-sienne de Rome. Auteur de plusieurs publications sur l'histoire de la fa-mille salésienne, sur la pédagogie et la spiritualité de Don Bosco, il était en Haïti au début du mois de juillet pour prêcher la retraite annuelle pour les Salésiens d’Haïti. DBLN l’a rencontré pour ses lecteurs.

intéressait Don Bosco par exemple les Salésiens. Quand j’ai été en formation chez les Salésiens, on avait un groupe de recherche animé par le Père Francis Desramaut qui était notre maître, qui est mon maître, qui est un spécialiste de Don Bosco, il nous a fait aimer et connaître St Jean Bosco. Alors cette figure ne m’a jamais quitté, et évidemment je suis de-venu Salésien et maintenant me voici en Haïti pour parler de Don Bosco ou plutôt pour faire parler Don Bosco.

DBLN : En quelle année avez-vous com-mencé pratiquement l’étude systéma-tique sur Don Bosco ?M.W. : J’ai commencé l’étude systéma-tique sur Don Bosco pendant l’étude de théologie à Lyon de 1964 à 1968 ; déjà auparavant pendant le postnoviciat je faisais des recherches sur la vie de Don Bosco mais surtout pendant la théologie il y avait ce fameux groupe de recherche animé par le père Desramaut, c’est un groupe libre, chacun travaillait un petit thème, faisait ses petites recherches pour les présenter ensuite au groupe ; et puis on discutait le texte et le père Des-ramaut le corrigeait. Et c’est ainsi qu’est né un premier fascicule nommé PRÉCIS D’HISTOIRE SALÉSIENNE. Et ce petit précis a beaucoup servi. Ensuite un des conseillers généraux de Rome, Don Luis Ricceri (qui va devenir Recteur majeur) a demandé au père Desramaut de com-pléter le travail et d’en faire un livre ; car ce serait utile pour la formation des Salé-siens. Et le père Desramaut m’a deman-dé de faire ce travail. J’ai passé toutes mes vacances, quand j’avais quelques moments libres (Car j’étais étudiant en Théologie) je faisais ce travail, et ensuite ce PRÉCIS D’HISTOIRE SALÉSIENNE est devenu un livre que vous connaissez tous : DON BOSCO ET LES SALÉSIENS, 150 ans d’histoire. Ce livre est sorti à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Don Bosco de 1815 à 1965. (Maintenant nous nous prépa-

rons à fêter le 200ème anniversaire en 2015). Ce livre, je ne suis pas entière-ment l’auteur car la première version c’était le groupe d’étudiant dont je vous ai parlé… mais le père Desramaut a voulu que ce soit mon nom qui figure comme auteur.

DBLN : Vous êtes maintenant à votre troi-sième voyage en Haïti, comment voyez-vous le pays surtout après le séisme.M.W. : Avant de venir, j’ai entendu parler d’Haïti par le père Voiry qui a été ici pen-dant plusieurs années. Il était retourné en France mais il ne tarissait pas sur Haï-ti, son corps était en France mais menta-lement et spirituellement il était toujours en Haïti. Et aussi j’ai connu des confrères haïtiens qui sont venus en France pour les études. Le père Volel a été même assistant du maître des novices. Et en 1988-89 autour du centenaire de la mort de Don Bosco, il y avait des remous en Haïti avec l’affaire Aristide, Don Vigano lui-même m’a demandé de venir animer une session de salesiannité en Haïti. C’était mon premier contact avec Haïti. On a organisé cette session à Manrèse. Et ensuite je me souviens d’une petite fête organisée à Pétion-Ville au collège, et une chanson qui m’était restée gra-vée dans la mémoire: Haïti chérie… Alors à chaque fois je me souviens de cette chanson : Haïti chérie…

DBLN : Trois siècles de système escla-vagiste – Système répressif - Comment appliquer le système préventif de Don Bosco en Haïti?M.W. : Je connais un tout p’tit peu l’his-toire d’Haïti mais pas beaucoup. Je sais que Haïti a été la première république noire indépendante du monde. Évidem-ment, c’est pas du jour au lendemain que les séquelles laissées par trois siècles de l’époque esclavagiste va s’effacer. Ce système répressif pratiqué par le sys-tème esclavagiste a laissé des traces dans les mentalités aussi. Récemment

talent pour réussir notre vie. Nous avons été armés de force pour chaque bataille! Le Bon Dieu a déjà aligné les gens qu’il fallait sur le chemin qu’Il nous a préparé. Il a déjà aligné les opportunités qu’il fallait. Nous avons tout ce qu’il faut pour une vie victorieuse ; non pas une vie moyenne, non pas une vie médiocre, Il nous a créés pour que nous excellions. Nous avons en nous des semences de grandeur.

Petit rappel historique

Le père Arthur Volel, un authentique fils de Don Bosco, l’« Apôtre des plus pauvres », comme il a été sur-nommé, a consacré et dédié sa vie au service des plus pauvres,

"Le père Volel était l’incarnation de l’amour", a estimé Michel Soukar en retraçant le parcours excep-tionnel de cet ardent défenseur des pauvres. Il a notamment vécu quarante années de vie pasto-rale parmi les humbles familles du grand bidonville de Cité Soleil (banlieue nord) en partageant leurs souffrances et leurs privations au quotidien et en leur apportant de

l’espérance. Auparavant, son sacer-doce l’avait conduit à accomplir la même mission à Pétion-Ville (est) et à La Saline (nord) où il a dynamisé la présence de la congrégation des salésiens à laquelle il appartenait.

Véritable modèle de bonté abso-lue, de générosité sans bornes, de modestie et missionnaire idéaliste jusqu’à l’excès, Arthur Volel et sa foi ne faisaient qu’un, selon l’historien Michel Soukar, son neveu dans son livre intitulé : "Révérend Père Arthur Volel., Chemin de sainteté, chemin d’éternité."■

Que le Bon Dieu bénisse Haïti, qu’Il bénisse "Don Bosco Lakay Nou" et tous ceux qui y travaillent, qu’Il bénisse tous ses lec-teurs et qu’Il fasse éclore en eux les meilleurs rêves pour notre Haïti Chérie !

P. Michel Arthur Volel, sdb29 septembre 1923 - 26 janvier 2008

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j’étais en Afrique à Yaoundé pour ani-mer une session de salesiannité, c’est un autre contexte bien sûr mais quand même il y a quelques ressemblances. On discutait au cours de la session sur le système préventif. Selon la tradition, on utilise souvent la « chicotte » ; (la chicotte c’est le bâton). Ils disent qu’on ne peut pas éduquer sans la « chicotte » ; c’est la mentalité traditionnelle. Il y avait une bonne discussion sur ce thème autour de la « chicotte ». Un groupe était pour, et un autre contre. En effet cela nous a fait réfléchir un peu, mais encore une fois ce n’est pas du jour au lendemain qu’on

arrivera à changer de système, mais par la grâce de Dieu et la patience, on y par-viendra.

DBLN : Un dernier message ?M.W. : Un message d’espoir, d’espé-rance. Je trouve beaucoup de ressources humaines, spirituelles, salésiennes en Haïti. Nous en Europe on a pris de l’âge. Il y a eu la crise de 1968. Vous n’avez pas peut-être une idée réelle de ce qui s’est passé exactement chez nous. En France, on était arrivé jusqu’à 500-600 salésiens quand même ; et d’un coup il y a eu cette crise, cette hémorragie, une crise cultu-

Je suis Jeanne Marie Elizabeth Carmen Silva, née à Port-au-Prince, le 21 Août 1942. De Jose Celestino Silva, un Por-toricain, secrétaire de l’américain Mr Polley qui gérait La Compagnie Électrique qui est actuel-lement la E.D.H et de Janine Filippi, une fran-co-haïtienne, son père, un militaire français était responsable de la Ma-

rine Française en Haïti. Ils étaient tous deux de bons musiciens.

De cette union naquirent quatre enfants, Gladys, Micheline, Gérard qui mourut à l’âge de quatre ans, alors que maman me portait, puis moi. Mon père mourut en juillet 1950 j’allais avoir 8 ans. Maman était Légionnaire, moi aussi j’ai passé ma jeu-nesse dans le praesidium des jeunes Marie Reine des Cœurs de la paroisse de Pétion Ville.

A 17 ans alors que je participais à une retraite fermée à la Paroisse de St Joseph , le dernier jour, pendant la bénédiction

du Saint Sacrement, j’ai été bouleversée par l’appel du Sei-gneur, c’était le 24 Septembre 1959. Dès lors tous mes projets d’avenir s’évanouirent, je n’avais qu’un seul désir : répondre à la brûlante invitation reçue. Guidée par le Père Arthur Volel sdb, mon conseiller, le 2 Février 1960, j’entrais chez les FMA de Port-au-Prince, et une semaine après je partis pour Cuba où se trouvaient les maisons de formation.

Le 1er Mai 1961, les dirigeants de la révolution de Fidel Castro donnèrent 24 heures à tous les religieux pour laisser le pays. Le 24 Mai, les sœurs cubaines et mes compagnes aspirantes et postulantes furent expulsées vers le Mexique ou les États-Unis. Comme les haïtiens à cette époque n’étaient pas accep-tés au Mexique, je fus la dernière à partir pour les États-Unis le 13 juin. Peu de temps après, ce fut l’assassinat de Trujillo, ainsi nous avons été à nouveau réunies en République Dominicaine où le Noviciat fut érigé canoniquement à Jarabacoa, là sous la houlette de Sr Lina Pegoraro, après les deux ans de formation, j’ai prononcé mes premiers vœux le 5 Août 1963. Après la profession, je suis retournée en Haïti destinée à la com-munauté de Pétion Ville. Sr Nicole Gaillard fut celle qui guida mes premiers pas dans la vie religieuse. Merci Sr Nicole ! J’étais l’unique professeur de tous les cours classiques dans les trois années des Cours Professionnels, le matin je travaillais avec la deuxième et la troisième année et l’après-midi je prenais la pre-mière année, j’avais alors vingt ans et plusieurs de mes élèves étaient plus âgées que moi, mais nous nous aimions beaucoup et j’étais vraiment heureuse. En 1968, je partis pour Turin à L’Istituto Pedagogico Sacro Cuore, où j’ai rencontré pour la première fois, sr Mariangela (ma jumelle, nous avons le même âge) et nous avons fait les vœux perpétuels ensemble le 5 août 1969. Je n’aurais jamais pensé qu’elle serait venue un jour en Haïti… En 1970, de re-tour en Haïti, j’ai commencé ma longue carrière de directrice d’école pendant seize ans, à Port-au-Prince, Pétion Ville et au

relle qui a pris les jeunes, mais aussi toute la société. Ici en Haïti, vous partez sur des bases encore neuves et solides. Alors il faut continuer, développer, per-sévérer parce que la jeunesse abonde, il y a du travail à faire, il semble que le Seigneur vous parle à ce niveau-là ; vous avez une mission vraiment exaltante que vous exercez déjà dans les présences qui existent, mais qu’il faut développer de plus en plus. Il y a beaucoup d’avenir à mon avis. Pour cela je suis content aussi de venir apporter une toute petite pierre à cette reconstruction après le tremble-ment de terre.

Le lundi 5 août 2013, les Filles de Marie Auxiliatrice en Haïti ont célébré religieusement les Noces d’or des Sœurs Mariangela Fogagnolo et Carmen Silva. Cette cérémonie a eu lieu à Jacquet. C’est Son Excellence Mgr Marie Éric Glandas Toussaint, Évêque auxiliaire de Port-au-Prince qui a présidé l’Eucharistie du jour. Rappelons que Le 5 août est un événement de communion dans l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice au niveau mondial : C’est aussi le renouvellement des vœux de toutes les Filles de Marie Auxiliatrice. Les jubilaires ouvrent leur livre d’or.

Parle Seigneur, tes servantes écoutent…50 ans de vie Religieuse

Sr Carmen lors de sa première pro-fession religieuse le 5 août 1963.

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22 | DON BOSCO LAKAY NOU | MAI-AOÛT 2013

Cap-Haïtien. Seule, parce qu’à cette époque on ne pouvait pas se payer le luxe d’avoir une secrétaire ou un censeur. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, et avec l’aide de Dieu et celle de bons professeurs et collaborateurs responsables tout s’est bien passé. Entre temps de 1980 à 1984 j’ai pu obtenir une Licence en Psychologie avec une spécialisation en Psychomé-trie en 85 -86.

En 1990, avec l’ouverture du Noviciat en Haïti, je fus nommée professeur de psychologie et économe. Après cinq ans, j’ai été à Marie Régine avec le même emploi, puis en l’an 2000 à l’école Normale d’Instituteurs de Jacmel, tout en travaillant à Kenscoff chaque mercredi comme psychologue. En 2008, j’ai eu une nouvelle obédience encore une fois au Noviciat de Thorland. En 2012, je suis à Port-au-Prince, et en 2013 je suis à Ouanaminthe et j’y suis encore. Je suis responsable du Bar de l’école, j’ai un cours de formation en 9e, j’aide à la maison et je fais la comptabilité et les achats à Dajabon, je fais aussi partie de l’orchestre du Frère Milo (F.I.C) et nous animons la messe de 8hres des élèves des écoles de Ouanaminthe. C’est du tonnerre ! La vie communautaire a toujours été ma force et mon lieu de bonheur. Mes supérieures, mes sœurs et mes frères sdb sont ma seconde famille. Cela fait cinquante ans que je me sens comme un petit poussin dans la main de mon Seigneur ; j’ai eu l’opportunité de rencon-trer tant de personnes que j’ai beaucoup aimées et que j’aime encore. Dès ma première profession, j’ai toujours eu une seule résolution : celle de vivre le moment présent en amour.

Avec des hauts et des bas, au milieu des joies et des épreuves inévitables, et ma douzaine d’interventions chirurgicales, je peux dire que je suis heureuse d’appartenir à la Congrégation Salésienne, ce qui m’a permis d’être une maman compréhen-sive et patiente pour des milliers d’enfants et de jeunes. Je peux chanter mon Magnificat n’est-ce pas. ? Que le Seigneur continue à me garder dans sa main !

Un message aux jeunes , avec plaisir :--Cultive une relation filiale et profonde entre Dieu et toi. Fais de Marie ton alliée.-Cherche à découvrir les richesses cachées en toi, cultive-les et mets-les au service des autres.-Sois honnête, rejette les complexes et complications : c’est le lot des sots.-Sois simple, souriant et accessible aux autres. Tu seras aimé. Ainsi tu te sentiras libre pour les aimer profondément sans conditions.

Merci,Sr Carmen.

QUI SUIS-JE?Une salésienne, Fille de Marie Auxiliatrice, missionnaire en Haïti depuis 43 ans. Je suis née le 17 mai 1942 en pleine 2e guerre mondiale dans un petit village « Costa di Rovigo » situé dans la basse plaine du « Polesine », entre les deux plus grandes rivières d’Italie ; zone agricole, riche de blé, maïs, racine à sucre, fruits et légumes de toutes sortes. Mon papa menait de l’avant une petite boutique ensemble avec ma maman et ma tante : ils étaient tous fortement engagés dans les deux églises paroissiales du bourg : participation active au groupe « Saint Sacrement » et la catéchèse. Ceci a valu à mes parents le privilège de baptiser leurs enfants le jour même de leur naissance.

La messe quotidienne et le chapelet en famille étaient les colonnes de leur vie spirituelle, soutenue par les prières personnelles caractéristiques de la dévotion populaire de leur temps et surtout par le vécu des vertus de la simpli-cité, la modestie, la discrétion, la charité, et l’accueil de tous sans différences, la disponibilité pleine à la volonté

de Dieu. Ma sœur aînée, sr Maria Fogagnolo, est aussi Fille de Marie Auxiliatrice et mon frère cadet, Don Giuseppe est prêtre diocésain. Toute la famille, amis, élèves, anciennes élèves, pro-fesseurs… ont épousé la mission d’Haïti.

LE PARCOURS FAITJ’ai fréquenté mes classes maternelles et primaires chez les sœurs de l’Addolorata et à l’école nationale du bourg où j’ai mis les bases de ma vocation missionnaire. Je suis entrée au collège D.Bosco de Padoue à l’âge de 11 ans, où j’ai pu obtenir le diplôme D'École Normale (18 ans). En cette même dernière année de classe, le Seigneur m’a fait la grâce de découvrir ma vocation définitive (étant missionnaire déjà depuis mon jeune âge, déjà engagée comme guide (scout) et dans l’apostolat pa-roissial. Entrée chez les Filles de Marie Auxiliatrice à Coneglia-no Veneto la même année 1960, j’ai fait une apparence d’aspi-rantat en faisant classe aux petites aspirantes de la pépinière ; puis le mois de juin et juillet je me suis unie aux postulantes à Padoue et je suis entrée au noviciat le 5 août 1961 à Battaglia, Padova, et le 13 septembre de la même année, je suis passée au noviciat missionnaire à Casanova (Turin) jusqu’au 10 juin 1962, jour de la mort da ma maman par accident de voiture. Retournée donc à Battaglia pour être plus près de papa qui était très faible, affecté par les événements, j’ai fait ma pre-mière profession le 6 août 1963. Retournée à Turin à la mai-son des missionnaires « Madre Mazzarello » pour un an, puis a l'Istituto Pedagogico Sacro Cuore, pendant 6 ans, j’ai exercé mon apostolat à l’école primaire et au patronage. C’est la que j’ai connu sr Carmen Silva (ma jumelle haïtienne, de même âge et de même profession) venue en Italie pour un an de for-mation. Sur demande de la mère générale, Mère Ersilia Canta de choisir mon lieu de mission entre le Congo et Haïti, j’avais répondu par écrit : « Congo ! », ne connaissant pas Haïti. Mais le Seigneur m’a voulu ici, et je suis contente, j’aime les haïtiens et je me sens aimée et réalisée dans ma vocation. J’ai travaillé à Port-au-Prince, Marie Auxiliatrice (La Saline) pendant 2 ans ; Pétion Ville, 2 ans ; Cap Haïtien, 5 ans ; Pétion Ville, 5 ans.

En 1984 j’étais parmi les fondatrices de l’œuvre des Cayes (1984 – 1990), puis, je suis retournée à Port-au-Prince Marie Auxiliatrice (La Saline) ; à ce moment là, j’étais aussi secrétaire de la Visitatoria Notre Dame du Perpétuel Secours et membre de l'Équipe Mixte de pastorale (1990-1993). À partir de 1993, on avait fixé le siège de la Visitatoria à Pétion Ville : transférée là-bas, j’y suis restée jusqu'à la nouvelle destination à l’actuelle maison provinciale à l’avenue du Chili en 1998. En 2001, j’ai reçu mon changement, j’ai fait une année sabbatique au Novi-ciat Marie Auxiliatrice. L’année suivante, j’ai reçu une nouvelle nomination comme responsable et fondatrice de l’œuvre du Complexe éducatif du Sacré Cœur de Hinche. Là, j’ai pu dé-ployer en plénitude mon ardeur missionnaire avec les enfants, les jeunes, la catéchèse et les groupes apostoliques de la pa-roisse ; le groupe charismatique, la catéchèse diocésaine, les

propédeutes, les visites aux chapelles... (2002 – 2010). Finale-ment, le Seigneur m’a appelée à la Maison Provinciale où mon service d’accueil : communauté, Benjamines, sœurs de la pro-vince, sœurs malades… devient chaque jour interpellations et moyen de sanctification.

UN MESSAGE AUX JEUNESQue le Seigneur soit vraiment le Seigneur de ta vie, dans ta réponse généreuse et inconditionnée à Lui. En cheminant avec Lui, en Le connaissant toujours mieux, dans la vérité de ton être et le détachement de toi, tu trouveras la joie d’aimer et de te donner sans mesure, tu grandiras chaque jour dans le vrai amour et tu feras vivre d’espérance et d’Amour beaucoup de jeunes, de pauvres, de familles, des « sans espoir ». Oui, … Dieu a besoin de toi !

Si chaque note musicale disait : « Une note ne peut pas faire la musique ! », il n’y aurait pas de symphonie.Si chaque goutte disait : « Une goutte ne peut pas former la mer ! », il n’y aurait pas l’océan.Si chaque brique disait : « Une brique ne peut pas former le mur ! », il n’y aurait pas la maison.Si chaque lettre de l’alphabet disait : « Une lettre ne peut pas former la page ! », il n’y aurait pas de livre.Si chaque homme disait : « Un geste d’amour ne peut pas sau-ver l’humanité ! » il n’y aurait jamais ni paix, ni justice, ni bon-heur dans le monde.

Comme la symphonie a besoin de chaque note,Comme le livre a besoin de chaque parole,Comme la maison a besoin de chaque brique,Comme l’océan a besoin de chaque goutte Ainsi Dieu a besoin de toi chaque jour, Il t’aime et veut t’associer à LuiPour conduire tant de frères à son Fils Jésus.

Merci…Sr Mariangela.

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Ti koze sou lavi nou

J’ai encore très vivante l’image en forme d’un croissant de Copacabana où nous dirions que deux océans en mouvement se sont rencontrés : l’océan Atlantique avec ses vagues blanches qui semblaient vouloir toucher la vague multicolore de l’océan des 3 millions de jeunes

sur la plage de Copacabana venus de 174 pays pour célébrer la joie de croire.

C'est une expérience vraiment inoubliable et difficile à expliquer en détail:- L'accueil du peuple brésilien, une merveille ;- La joie et l’enthousiasme des jeunes, une contagion de tous les sec-teurs et les espaces de la ville ;- La présence charismatique du Pape François, un style qui a charmé tous les cœurs, croyants et non-croyants, par ses gestes, ses paroles et ses actions.

Les Journées Mondiales de la Jeunesse 2013 ont été des jours ex-ceptionnels de témoignage et de célébration de la foi, de joie simple, de fraternité, d'unité et de vitalité de l'Église dans son visage juvénile.Pour moi, qui ai participé la première fois à une JMJ, l’enchantement est tel que je sens la responsabilité de ne pas laisser échapper cette expérience. Pour cette raison, déjà durant le voyage de retour, j'ai lu attentivement tous les discours du Saint-Père et je me demandais comment les traduire en vie?

Le dimanche suivant, il était émouvant d’entendre le Pape affirmer que les JMJ ne sont pas des « feux d'artifice », et seulement des

moments d'enthousiasme, mais fruit d’un long chemin qui doit deve-nir engagement de vie. Et puis, en lisant la lettre du Recteur Majeur à son retour de Rio, j’ai été confirmée dans mon intuition, car il a invité les salésiens et les jeunes «à reprendre toutes les interventions du Saint Père pour les assumer et en plus, à amener dans la vie les orientations spirituelles et pastorales comme tâche prioritaire, non seulement au niveau de la pastorale de jeunes, mais aussi comme partie du chemin vers le bicentenaire».

Pour cela, comme Fille de Marie Auxiliatrice, engagée auprès des jeunes universitaires, je voudrais déjà commencer par le partage avec les jeunes et les éducateurs. Il s’agit pour moi des paroles qu’il ne faut pas oublier, dans l'espoir que nous puissions chercher ensemble les moyens appropriés pour les traduire dans la vie quo-tidienne. Ce sont des expressions qui m’ont interpellées le plus et que je voudrais subdiviser en deux catégories: celles à adresser aux jeunes et celles destinées aux adultes tout en précisant les « non » nécessaires à la croissance et les exhortations à l’engagement pour un monde meilleur.

Certes, les discours à la classe dirigeante, à l'Épiscopat et au Comité du CELAM devraient être étudiés d’une façon spécifique, car ils repré-sentent une vraie «lectio magistrale», qui indiquent les lignes d’orien-tation pour la société, l'Église brésilienne et latino-américaine, mais où tous nous pouvons puiser des directives pour suivre Jésus d'une manière plus décisive.■

MAI-AOÛT 2013 | DON BOSCO LAKAY NOU | 25

A Rio, la rencontre de deux océans pour célébrer la joie de la foi

par Sr. Martha Séide

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26 | DON BOSCO LAKAY NOU | MAI-AOÛT 2013 MAI-AOÛT 2013 | DON BOSCO LAKAY NOU | 27

Victor Frankl a écrit dans un de ses ouvrages qu’on peut tout enlever à un homme exceptée une chose la dernière des libertés humaines : celle de décider de sa conduite quelles que soient les circonstances dans lesquelles il se trouve.

Fort(e)s, nous aussi, de cette conviction, nous cédons à un désir peu commun en Haïti : celui d’offrir des prières et des vœux ― à l’occasion de la prochaine rentrée scolaire ― à tous ceux qui, de près ou de loin s’intéressent à l'Éducation.

Merci Seigneur Jésus d’accueillir favorablement les prières spé-ciales que du fond du cœur nous t’adressons pour des personnes tout a fait spéciales.

Pour les débutants | Inonde Seigneur Jésus de ton Es-prit et de ta Vie tous les enfants qui pour la première fois vont fréquenter l’école. Place sur leur chemin des hommes et des femmes capables de les accueillir si chaleureusement qu’ils y trouvent un plaisir sans cesse renouvelé. Que cette nou-velle aventure soit pour eux tous féconde en joies de toutes sortes : joie de rencontrer d’autres enfants, joie d’apprendre à vivre ensemble, joie de découvrir la magie des lettres et des chiffres. Merci Seigneur Merci.

Pour les Aînés | Bénis aussi les aînés des Cours Pri-maires et Secondaires. Aide-les, Père très aimant à établir la différence entre le temps des vacances et celui des études. Favorise chez eux le goût de l’instruction. Qu’ils réalisent qu’elle est le seul outil capable de leur ouvrir toutes les portes de la vie. Écarte de leur esprit toute idée de compé-tition malsaine. Que par ta grâce, ils soient toujours habités par la quête essentielle du Vrai, du Beau et du Bien. Merci Seigneur Jésus. Merci

Pour les Universitaires | Nous te confions maintenant nos universitaires. Que le souffle de ton Esprit les anime pour que leur marche vers les sommets lumineux soit sans cesse ascensionnelle. Ne permets pas Dieu très bon que le malin les détourne de leur noble but de s’instruire. Donne leur la grâce de croire fermement en la possibilité de faire respecter leurs droits et d’obtenir complète satisfaction de leurs reven-dications, quand elles sont justes, sans agressivité aucune. Accorde leur la force de décliner toute invitation à la violence qui est une arme à double tranchant. Père, ils ont été crées par Toi et pour Toi ; merci de les combler des grâces dont ils ont besoin.

Pour les Parents | Nous avons une pensée spéciale pour les parents. Affermis en eux l’espérance d’être de bons parents soucieux de l’avenir de leurs enfants. Ils ont besoin

de ton aide pour bien les encadrer. Donne leur de com-prendre combien leur présence affective est indispensable à l’épanouissement de leurs enfants. Qu’ils ne restent pas indifférents à leurs inquiétudes ni à leurs ennuis. Dans la mesure du possible, qu’ils soient toujours là quand ils ont be-soin d’eux. Qu’ils s’intéressent à ce qu’ils disent, à ce qu’ils font. Qu’ils souscrivent à leurs désirs quand ces derniers s’avèrent raisonnables mais qu’ils n’hésitent pas non plus à leur opposer un refus catégorique dans le cas contraire. Il est bien difficile quelque fois d’être parents ; Tu le sais bien Seigneur. Alors, aide-les.

Pour les Directeurs et Directrices d’école | Les directeurs et directrices d'école eux aussi ont besoin de ta présence continuelle pour remplir leur mission avec sérénité. Leur travail, n’est pas toujours facile. Sans ton secours, Père, comment pourront-ils mener continuellement une lutte sur trois fronts : Élèves, Professeurs, Parents… Il leur faut beau-coup d’intelligence, beaucoup de tact et de savoir-faire pour résister parfois à la tentation d’une exagération dans leur sévérité d’autrefois à celle d’un impardonnable laisser-aller. La méthode deux poids et deux mesures est condamnable… Il leur faut les lumières de ton Esprit Saint de manière constante pour mener à bien cette noble et combien lourde tâche. Merci Jésus de ne pas leur marchander ton concours.

Pour les Professeurs | Accueille aussi favorablement nos supplications pour les professeurs. Que par la grâce de ta présence, ils deviennent de plus en plus conscients chaque jour de la grandeur de leur mission. Si la compétence est indispensable à la transmission de leur savoir, une forte dose d’humanisme l’est également. Rappelle-le leur Dieu notre Père. Ils se doivent d’attribuer un sens profond à leur engagement professionnel pour éviter d’être assimilés à de simples vendeurs de cours… Préserve les Seigneur de tout esprit de favoritisme. Que tous les jeunes confiés à leurs soins bénéficient des mêmes attentions. Sévérité, sanction sont bien souvent nécessaires mais honnêteté et justice sont toujours indispensables… Que tes bénédictions ne leur fassent point défaut.

Pour les Religieux et les Religieuses | Nous sollici-tons tes grâces maintenant pour les religieux et religieuses de toutes les communautés particulièrement ceux et celles qui ont choisi d’enseigner. Qu’ils soient encore et toujours pour leurs élèves «Lumière de la bougie qui irradie jusqu’au bout, peu importe l’endroit où elle est posée ». (sic). Préserve les de tout esprit de rivalité, préserve les de tout préjugé afin que les jeunes en les regardant vivre apprennent à s’accep-ter dans la différence. Ils ont choisi de te suivre. Ils ont donc choisi la meilleure voie. Soutiens-les dans leur marche vers toi et comble-les de tes nombreuses bénédictions.

Pour les Prêtres | Seigneur jésus, nos jeunes ont soif de modèles à imiter. Ils ont besoin de guides pour les conduire sur les chemins de la Paix véritable. Merci de bénir nos prêtres. Merci de les aider à harmoniser logiquement ce qu’ils prêchent avec ce qu’ils vivent. Donne leur la grâce d’OSER… d’OSER CROIRE qu’ils « existent aux yeux des autres non par ce qu’ils font mais pour ce qu’ils sont. » Anime-les du souffle de ton Esprit Saint pour qu’ils soient vraiment d’AUTRES TOI pour ton peuple qui a les yeux fixés sur EUX.

Pour les Travailleurs de la Presse | Nous te prions Père de les assister dans toutes leurs activités. Qu’ils fassent leur travail dans le respect des lois qui régissent leur cor-poration. Les jeunes sont toujours invités à s’informer. Cela fait partie de leur formation. Qu’ils s’en souviennent et qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour qu’ils apportent ainsi leur participation à leur épanouissement. Quelque fois cer-tains de ceux qui balaient leur micro en quête de nouvelles sensationnelles les intoxiquent et les privent ainsi de la pos-sibilité de se faire une opinion personnelle. Aide les Père et bénis-les.

Pour nos Hommes Politiques | Il me parait essentiel de te demander des grâces particulières pour nos hommes politiques. Il leur faut plus que leurs forces humaines pour mener à bien la barque du pays. Ils ont besoin de toi pour arriver à faire leur le vieil adage qui dit : « TANT VAUT L'ÉCOLE,

Une prière spéciale pourdes personnes spéciales

Amis Lecteurs, à votre méditation,j’offre ces pensées des Autres

« La même puissance qui a ressuscité le Christ d’entre les morts est à votre disposition par le Saint Esprit. »

« Apprends à distinguer tes désirs de tes besoins profonds » « Facilite tes rapports avec les autres et avec toi-même »

1. N’abuse pas de leur confiance.2. Ne te moque pas de leurs erreurs.3. Ne te plains pas constamment.4. Ne banalise pas leur succès.5. Distingue tes désirs de tes besoins.6. Crée ton propre style. Garde-le. N’imite pas les autres.7. Choisis-toi des moments de solitude.8. Lis plus. Regarde moins la Télé.9. Souris quand tu parles au téléphone. Le sourire s’entend.10. Préfère la qualité à la quantité.

Propositionspour une vie meilleure

par Renée Héraux

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Nouvelles de la Famille

6 juillet : Vœux perpétuels de Rodney Barlathier,Pascal Merceron Antony et Moïse Wilkenson

4 août : Célébration chez les FMA(Première Professions religieuse)

115 juin - Diaconat : Abbé Philomé Michel

2

Le 15 Juin 2013, en la Basilique de Marie Auxiliatrice de Valdocco (Turin), par l'imposition des mains de Son Excellence Mgr. Cesare NOSIGLIA, Abbé Philomé Michel a été ordonné Diacre. L'Église, mère féconde, l’a enfanté virginalement dans les bras de Don Bosco et sur les genoux de Marie Auxiliatrice. Par cette naissance, il est devenu serviteur de la Parole, ministre de la liturgie et artisan de la charité en étroite collaboration avec l'évêque et son presbyterium.

Le samedi 6 juillet, les Salésiens de Don Bosco ont célé-bré dans la joie la cérémonie des vœux perpétuels de trois abbés : Rodney Barlathier, Pascal Merceron Antony, Moïse Wilkenson à la Chapelle Saint Jean Bosco de Pétion-ville. La Célébration a été présidée par Son Excellence Mgr Louis Kébreau, SDB Archevêque Métropolitain du Cap-Haïtien.

3« Vivre dans la foi c’est épouser les sentiments du Christ en les incarnant dans notre vie »Le dimanche 4 août 2013, la Communauté des Filles de Marie Auxiliatrice en Haïti a célébré la première profession de 4 nouvelles profès : il s’agit de Christène Beljour, Carole Jeune, Mireille Pierre-Villiat et Adeline Rosembert. Plu-sieurs membres de la communauté, parents et amis ont été présents à la cérémonie en vue d’encourager les nouvelles consacrées dans prolongement de leur engagement baptismal. C’est le Révérend Père Firto Régis qui a présidé l’Eucharistie. Les Nouvelles profès comptent sur vos prières.

Nos défunts

Donne leur Seigneur, le repos éternel et fais briller sur eux la lumière sans fin.

TANT VAUT LA NATION » Ils ont besoin de toi pour éviter que les activités politiques de quelque nature qu’elles puissent être, n'entravent en rien le bon fonctionnement des Écoles.Tu ne t’imposes jamais Seigneur Jésus, tu te tiens ordinai-rement à la porte en quête d’une invitation. Mais pour une fois, IMPOSE TOI… Impose leur ta présence. Je l’ai déjà sou-ligné, il leur faut plus que leurs forces humaines pour arriver a aimer ce pays charnellement en faisant abstraction de leur compétence académique, de leur différence de culture, de leur nuance épidermique, de leur orgueil et de leur valeur intrinsèque. Impose leur ta présence pour qu’ensemble sans exclusion aucune, chacun à sa manière apporte sa petite pierre à la reconstruction de notre Haïti. Merci Seigneur Jé-sus Merci.

Et maintenant, nous te prions pour nous-mêmes | Au cours de notre longue carrière d’enseignante nous avons rencontré sur notre parcours toutes les difficultés subtile-

ment évoquées dans nos prières. Nous avons commis nous aussi, involontairement sans doute, des erreurs d’apprécia-tion, émis des jugements péremptoires. À nous, aussi il est arrivé de ne pas beaucoup aimer. Pardon seigneur jésus par-don. Nous avons terriblement souffert comme tous les édu-cateurs de la fermeture plusieurs fois répétée des écoles lors des manifestations à caractère politique. Nous avons souf-fert avec nos jeunes et nous avons pu établir la différence entre les étudiants d’avant ces périodes houleuses et ceux d’après… Honnêtement, le fossé est immense. Timidement certaines mesures de redressement pointent à l’horizon. Puissent-elles s’affermir !

Encore une fois, merci d’accueillir toutes nos prières faites avec beaucoup d’Amour, beaucoup de Foi et beaucoup d’Es-pérance. Merci JÉSUS, TOI, L'ÉTERNELLE RANÇON, merci de les exaucer, merci de nous aimer comme tu nous aimes…Que ton Saint nom soit béni ! Amen ! Amen ! Amen ! Alléluia !

Jean Robert Elie (Bob)Neveu de Mgr Louis Kébreau, SDB, survenu le jeudi 16 mai 2013.

Rolf AbélardNeveu de Sr Martha Séide, FMA, assassiné par balles au devant même de son entreprise à Pétion-Ville, route des frères le 14 juin 2013 à l’âge de 37 ans.

Marie Lourdes ÉmilienCousine et mère adoptive du père Jacques Antoine Souverain, SDB, DCD le 5 juin 2013

Mme Firmin Bruno dite Tante ZetteSoeur du R.P. Jacques Mésidor sur-venue le 23 juillet dernier à Limbé

BONNE ET FRUCTUEUSEANNÉE SCOLAIRE 2013-2014

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5 août : Vœux perpétuels de Sr Marie Carole Clément à Jacquet

16 août : Première Profession religieuse à Jarabacoa

16 août : 25 ans de vie religieuse des PP. Morachel Bonhomme, Jean-Guiteau Jean Pierre, Jean Garry Joseph et Pierre-Ernest Bazile

Le lundi 5 août 2013, les Filles de Marie Auxiliatrice en Haïti ont célébré grandiosement les Vœux perpétuels de Sr Marie Carole Clément. Cette cérémonie a eu lieu à la Chapelle des Sœurs Salésiennes à Jacquet. Au cours de cette cérémonie, les sœurs Carmen Silva et Mariangela Fogagnolo ont célébré leur 50 ans de Vie religieuse.

Le vendredi 16 aout 2013, 4 prêtres Salésiens ont célébré une messe d’actions de grace dans le but de rendre gloire à Dieu pour leurs 25 ans de vie religieuse. Il s’agit des pères Morachel Bonhomme, Jean-Guiteau Jean Pierre, Jean Garry Joseph et Pierre-Ernest Bazile. L’Eucharistie a été célébrée à la paroisse Immaculée Conception de Cité-Soleil et a été présidée par le Révé-rend Père Jean Garry Joseph, mais l’homélie de circonstance a été prononcée par le Révérend Père Morachel Bonhomme. Selon le P. Pierre Ernest Bazile, le choix de la paroisse Immaculée de Cité Soleil pour célébrer ce noce d’argent est très significatif pour eux car les Salésiens travaillent dans ce grand bidonville depuis plus de 50 ans. Ils se sont engagés à changer les conditions de vie de la population malgré qu’ils doivent faire face à de nombreux obstacles et difficultés.

«La profession religieuse est un signe de la rencontre d'amour entre le Seigneur qui appelle et le disciple qui répond en se donnant totalement à Lui et à ses frères » (Const # 23). Le vendredi 16 août dernier, à Jarabacoa, 6 novices salé-siens dont 3 Haïtiens, ont émis leurs premiers vœux dans la Congrégation. Ils ont offert leur vie à Dieu en prononçant les vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté. La première profession religieuse a un caractère temporaire, c’est-à-dire que celui qui la professe s’engage pour un an et devra en-suite répéter la profession pour les six années à suivre. C’est une occasion aussi pour approfondir l’importance et l’enga-gement de l’état de vie, pour ensuite sceller définitivement le pacte avec Dieu au moyen de la profession perpétuelle.

Contactez la maison salésienne la plus procheOuanaminthe : FMAFort-Liberté : DBTEC - SDBCap-Haïtien : Fondation VincentPort-au-Prince : ENAM, THORLAND, FLEURIOTCayes : CEDAM (Bergeaud) - FMAJacmel : FMAGonaïves : SDB

Devenir SalésienLi rele mwen, m-al koute sa lap di mwen,

m-ale wè sa lap ban mwen, se lavi-m li mande-m

E... mwen deside... BALI-L

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Spiritualité de Don Bosco 16 août 2013 - 15 août 2014

Troisième année de la préparation au bicentenaire de la naissance de Don Bosco


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