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Palamède n°19 – janvier 2013 3
SOMMAIRE
Éditorial
Rencontres latines ......................................................................................... 4 Didier XHARDEZ
Suggestion pédagogique
Hercule ............................................................................................................ 6 Carine LEBEDELLE
Du délire à la vérité ..................................................................................... 14 Patrizia DE ZAN
Langues anciennes et nouvelles technologies ......................................... 19 Frédéric DEWEZ
Le saviez-vous ? – Étymologie
SUFFIXES à fixer .......................................................................................... 20 Marie-Ève DUQUENNE
Bibliographie ................................................................................................ 24 Catherine JENARD
Réalisation d’élèves .................................................................................... 29 Suzanne BOXUS
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Palamède n°19 – avril 2013 4
Éditorial
Rencontres latines
Voici la version quelque peu remaniée de l’allocution prononcée par D. Xhardez lors de la procla-
mation des résultats de la 28e édition des « Rencontres latines » le mercredi 13 mars 2013, à
Louvain-la-Neuve (UCL).
Au nom de l'équipe organisatrice de la 28e édi-
tion des "Rencontres latines", je vous remercie de
votre présence qui nous honore. Bien sûr, l'af-
fluence n'est pas aussi impressionnante que
celle de ce matin, sans doute à cause de l'heure
tardive et de cette météo toute… printanière.
Mais clôturer cette journée dans la foulée directe
du concours et des corrections, devant un public
de choix, est pour nous la manière de couronner
au mieux notre objectif de faire de cette journée
une fête du latin ouverte à tous, élèves, profes-
seurs et personnalités.
Comme je sais combien vous languissez dans
l’attente des résultats du concours, je vais
m’efforcer de ne pas être trop long.
Je vous demande néanmoins un peu de patience
et d’indulgence, car comme écrivait Cicéron dans
le texte qui fut donné à traduire ici-même il y a
trois ans : Gratia mater uirtutum, « la gratitude
est la mère des vertus ». Mon premier devoir est
donc de remercier tous ceux sans lesquels cette
journée n'aurait pu se dérouler dans les
meilleures conditions.
Yves Tinel, le Président-fondateur des "Ren-
contres latines", accompagné de notre ami M.
Rocco Pagliaro, Président des Laziali nel mondo,
l’association qui réunit tous les Italiens origi-
naires du Latium, la région de Rome et d’Arpino,
deux cités bien sûr étroitement liées à notre con-
cours.
L’Université Catholique de Louvain pour son
chaleureux accueil et son apport logistique
exemplaire. Ouvrir ses murs à plusieurs cen-
taines d'élèves du secondaire constitue un réel
défi qui a pu être relevé grâce au soutien des
autorités universitaires, en la personne notam-
ment de Monsieur le Recteur et Monsieur le
Doyen. Diverses personnes ont assumé de nom-
breuses tâches, parfois assez ingrates. Je remer-
cie ainsi tout particulièrement Madame Nathalie
Coisman, responsable des évènements à la Fa-
culté de Philosophie, Arts et Lettres.
Monsieur G. Schouppe, qui a assuré la correction
collective de la version, avec la compétence et
l’enthousiasme qu’on lui connait.
Les membres du Comité organisateur : c’est avec
une émotion toute particulière que je nomme ici
Madame Noëlle Hanegreefs, notre vaillante et
dévouée secrétaire, qui, depuis plus de vingt ans,
ne ménage ni son temps ni son énergie. Même si
elle restera à nos côtés une année encore, Noëlle
va passer le flambeau. Nous tenons donc à
saluer tout spécialement son engagement et,
pour ce faire, nul n’était mieux placé qu’Yves
Tinel.
Je remercie également tous les professeurs ve-
nus aujourd'hui à Louvain-La-Neuve tant pour
encadrer les élèves et les soutenir moralement
dans leur travail que pour corriger les copies. Ils
se sont enfermés en conclave tout l’après-midi
pour s’astreindre à un travail de correction ô
combien ardu ; guidés par la compétence et l'en-
traide de toute une équipe, plus que par l’Esprit-
Saint, ils ont établi le palmarès qui me permet
déjà de proclamer solennellement « Habemus
uictores ».
Et enfin merci aux 550 élèves (dont deux élèves
non voyants !) qui, malgré les difficultés de
transport, ont envahi les auditoires et qui, cette
année encore, ont relevé le beau défi de la ver-
sion latine. Un défi que certains auront trouvé
bien difficile, mais n’oublions jamais que Nihil
Volentibus Arduum, selon la formule triomphale
d’un bourgmestre portuaire.
« Rien n’est difficile pour ceux qui ont la vo-
lonté ». Le défi de la version d’aujourd’hui ame-
nait les élèves à comprendre le sens d’un texte
tiré du procès Pro Plancio, que nous avons
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Palamède n°19 – janvier 2013 5
intitulé : « Non aux accusations sans fondement,
non aux rumeurs, non aux médisances. » Cicéron
s’adresse aux juges en disant: « Je vous supplie,
de ne pas songer à faire dépendre de bruits sans
fondements, de propos qui courent çà et là, le
sort d’innocents.
Ces mots restent d’une étonnante actualité à
notre époque où la présomption d’innocence est
si souvent bafouée dans notre société média (ou
médio-cratique). Et Cicéron de poursuivre : Rien
ne se répand aussi vite qu’un mauvais propos,
rien n’est lancé plus facilement, rien n’est
recueilli plus vite ni ne se répand plus loin1.
En entendant ces mots, qui ne serait pas surpris
de leur incroyable intemporalité ? Cette rumeur,
cette fama, si remarquablement décrite par Vir-
gile au chant IV de l’Énéide, n’est-elle pas l’un
des effets pervers de nos moyens de communi-
cation actuels si rapides et performants ? Rien
n’est lancé plus facilement qu’un mail ou qu’un
tweet, rien ne se répand plus loin. On se souvient
de l’ « Alea iacta est » tweeté par Vincent van
Quickeborne qui annonça en direct du conseil
des ministres la chute du gouvernement en
2009, avec les conséquences que l’on connait…
On se souvient aussi des gazouillis de la pre-
mière dame Valérie Trierweiler, à la base d’une
querelle « Royal » …
C’est justement cette rapidité et cette superficia-
lité qu’ont vaincues les élèves qui ont compris
tout le sens du texte à traduire aujourd’hui2.
Esprit d’analyse, sens critique, curiosité intellec-
tuelle dans une perspective non utilitariste, voilà,
entre autres, des objectifs revendiqués depuis
toujours par l’enseignement des langues an-
ciennes.
Rita Levi-Montalcini, prix Nobel de médecine en
1986, récemment disparue, exprimait ainsi son
rêve pour l’humanité : Parvenir à utiliser au
maximum la capacité cognitive de notre cerveau,
pour circonscrire le fanatisme et développer nos
attitudes positives (…) ; il n’y a pas de tâche plus
passionnante que d’aider les autres en conti-
nuant à croire au progrès, à chercher3.
Intelligence, intelligere, inter legere "lire entre les
lignes" ou intus legere "lire à l'intérieur", c'est
précisément le travail du traducteur. Un exercice
difficile certes, mais complet, où sensibilité et ri-
gueur scientifique doivent s'épauler tour à tour
pour rendre la pensée d'autrui avec nuance et
l'exprimer dans un français correct. Les qualités
formatrices et thérapeutiques de la version latine
sont indéniables, tant pour la rigueur du raison-
nement que pour le maniement de la langue ma-
ternelle, ou encore l'esprit d'ouverture et de
tolérance par rapport au message de l'autre.
« Imaginer que le monde se dit en une seule
langue : voilà la véritable barbarie », affirme le
philosophe François Ost dans l’un de ses der-
niers ouvrages où il prône justement les vertus
du multilinguisme et de la traduction4.
Quel profit y a-t-il à traduire du latin, si ce n’est le
plaisir gratuit et gratifiant du travail bien fait, du
message bien compris, dans le respect de la
pensée d’autrui ? Les milliers de jeunes latinistes
d’aujourd’hui ont l’immense mérite, fût-il parfois
inconscient, de ne s’être pas limités aux disci-
plines réputées plus utiles, plus utilitaristes, plus
rentables. Ils ont compris qu’au-delà du rende-
ment à court terme, ils doivent pouvoir s’appuyer
sur une formation solide, généraliste et ci-
toyenne, en un mot « humaniste ».
Ces milliers de jeunes latinistes d’aujourd’hui
apportent une réponse cinglante à ceux qui pen-
sent qu’ils sont une espèce en voie d’extinction,
à ceux qui les imaginent tous issus de milieux fa-
vorisés, tous destinés à devenir juristes, méde-
cins ou ingénieurs… Bon nombre de ces élèves,
dont le milieu familial ou les intérêts immédiats
ne les disposaient pas a priori à étudier le latin,
ont aujourd’hui la chance de connaitre les ri-
chesses de cette formation, parce qu’ils ont eu la
possibilité de s’y initier dès douze ans.
L'objectif de nos « Rencontres latines » est, avant
toute autre préoccupation, de réunir des jeunes
de tous horizons, quel que soit leur niveau en
version latine, pour leur faire vivre que l'étude du
latin ne se résume pas à leur classe dans leur
école, mais peut rassembler les foules.
Cela dit, les « Rencontres latines » sont aussi un
concours de version. Et tout concours doit avoir
ses lauréats, qu'il a bien fallu sélectionner. C'est
là aussi une école de vie, car il serait hypocrite,
irresponsable, criminel, de laisser croire aux
jeunes que tout pourrait se gagner sans effort,
sans qu’ils soient les principaux acteurs de leur
propre avenir... Tout comme ont été sélec-
tionnées les jeunes élites de l’enseignement
qualifiant qui, en juillet, à Leipzig, participeront
aux « WorldSkills »5, le Mondial des Métiers tech-
niques et manuels. Tout comme seront sélec-
tionnés très sévèrement les jeunes qui auront le
privilège d’arpenter le futur Centre d'élite sportive
qui sera établi ici même à Louvain-la-Neuve.
Juste une question : pourquoi le soupçon ou le
discrédit sont-ils si souvent de mise quand on
parle d’élite intellectuelle6, tandis que l’élite spor-
tive est portée au pinacle ?
La tradition veut que les six premiers lauréats de
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Palamède n°19 – avril 2013 6
notre concours se rendent à Arpino, en compa-
gnie de quatorze condisciples francophones et
néerlandophones pour représenter la Belgique
au Certamen Ciceronianum Arpinas, le concours
de version latine européen d’Arpino, le village
natal de Cicéron.
Malheureusement, nous ne savons pas à ce jour
si ce concours aura lieu. C’est une conséquence
inattendue de la crise économique que nous
connaissons et qui voit depuis quatre ans les
organisateurs italiens en proie à des difficultés
financières. Et les récentes élections « clownes-
ques »7 en Italie n’ont rien arrangé.
C’est donc avec l’ombre de cette incertitude que
j’en viens à la proclamation des résultats et à la
remise des prix.
Non sans avoir cependant lancé une dernière
salve de remerciements à toutes les personnali-
tés et organisations qui nous ont fait part de leur
sympathie et de leur soutien et qui, dans un con-
texte difficile, nous permettent d'offrir ce soir de
nombreux prix. Je vous épargnerai ici une énu-
mération fastidieuse, en vous renvoyant au pal-
marès qui contiendra la liste de notre comité
d’honneur et de nos « mécènes » ou « spon-
sores ». On y trouve de nombreuses personnali-
tés des mondes politique, diplomatique,
académique, juridique, ecclésiastique, et bien
sûr, pédagogique…
Rappelons que la F.P.G.L. offre au premier lau-
réat un prix de 300 Euros. Les cinq suivants rece-
vront chacun 200 Euros grâce au prix « Marius
Lavency », instauré en mémoire de ce brillant
professeur, éminent latiniste et merveilleux pé-
dagogue, qui enseigna en ces lieux-mêmes.
Didier XHARDEZ
Président des Rencontres latines
1 Pro Plancio, 55-56. 2 Et cette ‘ uox uulgaris « audiui »’ de la fin du texte ne
trouverait-elle pas aussi son pendant dans les « J’aime »
de Facebook ? 3 Citée par Xavier Zeegers, « Mes meilleurs vieux », in La
Libre, 09 janvier 2012. 4 F. Ost, « Traduire. Défense et illustration du
multilinguisme », Fayard, 2009. 5 Cf. Quinze Belges à Leipzig, in La Libre, 02/03/2013. 6 En 2008 à Namur, j’avais cité les propos de Philippe
Dembour, un père de famille, responsable en outre d’une
école de devoirs et donc en contact direct avec des
jeunes en difficulté scolaire. Cela ne l’empêche pas
d’affirmer : « Nous croyons qu’un pays a besoin d’une
élite, pas d’une élite suffisante et arrogante, mais d’une
élite d’humilité et de conviction, pas d’une élite qui vise à
préserver ses privilèges, mais d’une élite qui se soucie de
servir le bien commun, pas d’une élite fermée fondée sur
une situation figée et des droits acquis, mais d’une élite
mouvante combinant les trois valeurs du cœur, de
l’intelligence et du sens de l’effort » (À chaque enfant,
son école, dans La Libre Belgique, 12 décembre 2007).
Le sociologue Claude Javeau ne pense pas différemment
quand il définit l’élite comme « l’ensemble des
personnes, de toutes conditions, sexes ou âges qui
cherchent à mettre au maximum leur intelligence au
service de l’émancipation », laquelle se définit comme « le
phénomène à visée collective qui consiste à fournir au
plus grand nombre les outils qui devraient leur permettre
de jouir le plus librement possible de leur passage sur
terre « (Éloge de l’élitisme, Le grand miroir, 2002, p. 11-
13). 7 Cf. M. Uyttendaele, Le pouvoir des clowns, in La Libre,
28/02/2013.
Suggestion pédagogique
Hercule
En général, les élèves connaissent bien Her-
cule. Ils gardent en mémoire le dessin animé
de Walt Disney et ont au moins entendu parler
des douze travaux.
Voici plusieurs textes et exercices que j'ai pro-
posés en troisième année autour de ce héros.
Il n'est pas nécessaire de les voir tous, ni de
les voir dans l'ordre. Il est même possible d'en
isoler un seul de l'ensemble.
Si on choisit d'en étudier plusieurs, la séquence
peut commencer par un brainstorming. Il est alors
possible d'organiser les informations sous forme de
carte heuristique, qu'on conservera pour la
compléter lors de la conclusion.
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Texte 11
Hercule enfant (Plaute, Amphitryon, 1088-1124, passim2)
Le roi Amphitryon parti à la guerre, Jupiter en profite pour essayer de séduire son épouse Alcmène. Il
prend les traits d'Amphitryon tandis que Mercure prend l'apparence de l'esclave Sosie. La reine n'y
voit que du feu ! Au retour, le véritable Amphitryon et le vrai Sosie subissent d'étranges et risibles
épreuves. Et voici qu'Amphitryon apprend de la bouche de la servante Bromia que sa femme vient
d'accoucher de jumeaux.
Bromia – Amphitryo
B. Postquam peperit, pueros lauere iussit nos. Occepimus,
sed puer ille quem ego laui, ut magnust et multum ualet !
Neque eum quisquam colligare quiuit incunabulis. (…)
Postquam in cunas conditust,
deuolant angues iubati deorsum in impluuium duo
maximi : continuo extollunt ambo capita. (…)
Postquam conspexit angues ille alter puer,
citus e cunis exilit, facit recta in angues impetum :
alterum altera prehendit eos manu perniciter. (…)
Puer ambo angues enicat.
Dum haec aguntur, uoce clara exclamat uxorem tuam…
A. Quis homo? B. Summus imperator diuom atque hominum Iuppiter.
Is dixit (…)
eum filium suom esse qui illos angues uicerit ;
alterum tuom esse dixit puerum.
Traduction (H. Clouard3)
Délivrée, elle nous ordonne de laver les deux nouveau-nés. Nous nous empressons d'obéir ! Dieux,
que celui que j'ai lavé est grand et robuste ! Jamais il n'a été possible de l'envelopper dans les langes.
Lorsque nous eûmes placé cet enfant dans son berceau, voici que du haut de l'air volent dans la cour
deux serpents énormes, dressant leur tête menaçante.
Mais le plus fort des jumeaux, voyant les deux monstres, s'élance de son berceau, se précipite sur
eux, et en saisit un de chaque main très vite.
L'enfant étouffe les deux serpents. Au même moment, une voix sonore appelle ta femme.
A : Quelle voix ?
B : Celle du souverain des dieux et des hommes, Jupiter. Il déclare que l'enfant vainqueur des ser-
pents est son fils, tandis que l'autre t'appartient.
Exercice 1
Relève tous les pronoms et déterminants (adjectifs) présents dans ce texte. Inscris-les dans un ta-
bleau de ce type. À côté d'un déterminant, indique le nom auquel il se rapporte. Traduis tous ces mots
et indique les catégories (personnels, possessifs, démonstratifs, relatifs, interrogatifs, indéfinis, numé-
raux).
Forme présente dans
le texte
Si déterminant : nom avec
lequel il s'accorde
Traduction Catégorie
Exercice 2 À l'aide d'exemples tirés de ce texte, explique quelles fonctions un accusatif peut remplir en latin. In-
dique pour chaque cas un exemple précis.
Exercice 3
Recherche ce que dit Walt Disney des origines d'Hercule et compare-le à ce que t'apprend ce texte.
Réponse attendue : selon Walt Disney, Hercule est le fils de Zeus et Héra, son épouse, la morale est
sauve dans l'Amérique puritaine !
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Exercice 4
Recherche ce que signifient les mots suivants, en français aujourd'hui, et essaie d'en expliquer l'ori-
gine en fonction de ce que tu viens d'apprendre.
- un sosie - un amphitryon - un hercule
Texte 2
Comment Hercule punit le géant Cacus (Virgile, Énéide, 8, 259-265)
Cacus était un géant monstrueux qui habitait une grotte, non loin de l’Aventin. Cela se passait bien
avant la fondation de Rome…
Alors qu’il ramenait à Eurysthée le troupeau de Géryon, Hercule se fit dérober quelques vaches par ce
géant. Dès qu’il s’en rendit compte, fou furieux, il décida d’obtenir réparation.
Hic Cacum in tenebris incendia uana uomentem
corripit in nodum complexus, et angit inhaerens
elisos oculos et siccum sanguine guttur.
Panditur extemplo foribus domus atra reuulsis
abstractaeque boues abiurataeque rapinae
caelo ostenduntur, pedibusque informe cadauer
protrahitur.
Traduction
Alors il saisit Cacus qui crache vainement ses feux dans l'obscurité ; il l'enserre dans le nœud de ses
bras, et sans le lâcher, l'étrangle jusqu'à faire jaillir ses yeux et empêcher le sang d'irriguer sa gorge.
Aussitôt, les portes sont arrachées, la sombre demeure est grande ouverte, les animaux détournés,
les rapines qu'il avait niées apparaissent au grand jour ; par les pieds, on tire au dehors son cadavre
informe.
Exercice 1
Isolés du texte, tous les mots suivants peuvent avoir plusieurs cas. Indique-les dans la première co-
lonne. Ensuite, choisis la forme adéquate dans le texte et justifie ton choix.
noms cas possibles choix justification
tenebris
incendia
guttur
foribus
domus
boues
rapinae
caelo
pedibus
cadauer
Exercice 2
À l'aide d'exemples tirés de ce texte, explique quelles fonctions un accusatif peut remplir en latin. In-
dique pour chaque cas un exemple précis.
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/AeneisVIII/lecture/6.htm#lesrapines
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Exercice 3
Légende cette gravure4 à l'aide de flèches pointées sur des éléments précis, exclusivement par des
mots ou groupes de mots latins tirés du texte que tu viens de traduire.
Texte 3
Les douze travaux d'Hercule (Hygin, Fabulae, 30)
Ici, je propose directement l'exercice 1 aux élèves. Dans un deuxième temps, je leur donne en version
le passage de Hydram à Phrygia.
Hercule, poursuivi par la haine de Junon, dans un coup de folie, tua sa femme Mégarée et ses en-
fants. Il alla trouver un proche qui lui conseilla de consulter l’oracle de Delphes. Celui-ci lui ordonna,
pour expier sa faute, de se mettre au service de son cousin Eurysthée durant douze ans. Celui-ci lui
imposa des combats et des exploits "magiques" : les douze travaux.
HERCULIS ATHLA DUODECIM AB EURYSTHEO IMPERATA5
Infans cum esset, dracones duos duabus manibus necauit, quos Juno miserat, unde primigenius est
dictus.
Leonem Nemaeum, quem Luna nutrierat in antro amphistomo atrotum, necauit, cuius pellem pro
tegumento habuit.
Hydram Lernaeam Typhonis filiam cum capitibus nouem ad fontem Lernaeum interfecit. Haec tantam
uim ueneni habuit, ut afflatu homines necaret, et si quis eam dormientem transierat, uestigia eius
afflabat et maiori cruciatu moriebatur. Hanc Minerua monstrante interfecit et exinterauit et eius felle
sagittas suas tinxit ; itaque quicquid postea sagittis fixerat, mortem non effugiebat, unde postea et
ipse periit in Phrygia.
Aprum Erymanthium occidit.
Ceruum ferocem in Arcadia cum cornibus aureis uiuum in conspectu Eurysthei regis adduxit.
Aues Stymphalides in insula Martis, quae emissis pennis suis iaculabantur, sagittis interfecit.
Augeae regis stercus bobile uno die purgauit, maiorem partem Joue adiutore ; flumine ammisso totum
stercus abluit.
Taurum, cum quo Pasiphae concubuit, ex Creta insula Mycenis uiuum adduxit.
Diomedem Thra ciae regem et equos quattuor eius, qui carne humana uescebantur, cum Abdero
famulo interfecit; equorum autem nomina Podargus Lampon Xanthus Dinus.
Hippolyten Amazonam, Martis et Otrerae reginae filiam, cui reginae Amazonis balteum detraxit ; tum
Antiopam captiuam Theseo donauit.
Geryonem Chrysaoris filium trimembrem uno telo interfecit.
Draconem immanem Typhonis filium, qui mala aurea Hesperidum seruare solitus erat, ad montem
Atlantem interfecit, et Eurystheo regi mala attulit.
Canem Cerberum Typhonis filium ab inferis regi in conspectum adduxit.
Exercice 1
Voici le récit des douze travaux d'Hercule. Repère dans le texte les passages qui évoquent chacun de
ceux-ci et indique leur début par un numéro. Souligne le verbe de l'action principale d'Hercule lors de
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chaque exploit. Souligne ensuite le nom de l'animal ou du personnage (nom propre + "qualité") qui est
concerné par cette action. Enfin, rédige, en français, la liste des douze travaux d'Hercule.
necare = enicare = interficere = occidere
adducere = ducere ad
detrahere = trahere de
afferre (affero, attuli, allatum) = ferre ad
purgare : nettoyer
Exercice 2
Choisis un des douze travaux d'Hercule.
Trouve sur Internet trois images l'illustrant, dont au moins deux œuvres d'art (si possible issues de do-
maines différents : sculpture, peinture sur vase, tableau, bas-relief …); une image "moderne" issue de
dessins animés, jeux vidéos et autres est admise, mais pas obligatoire !
À l'aide du traitement de texte, réalise un document de présentation du travail choisi (commence par y
indiquer ton nom, ta classe, la date et le nom du travail d'Hercule, enregistre-le et effectue des sauve-
gardes régulières pendant que tu travailles.)
Sur ce document, place les trois illustrations et pour chacune d'elles, écris la référence du site où tu
l'as trouvée ainsi qu'une légende de l'image (titre de l'œuvre, auteur, nature - tableau, sculpture, … -
date, lieu de conservation) puis rédige une brève description de la scène représentée.
Veille à soigner et rendre agréable la présentation.
Respecte l'orthographe.
Texte 4a
L'apothéose d'Hercule (I) (OVIDE, Métamorphoses, 9, 239-261)
Hercule, fou de jalousie, mit à mort le centaure Nessos, qui avait manqué de respect à Déjanire,
l'épouse du héros. Avant de rendre son dernier soupir, Nessos persuada Déjanire de prélever un peu
de son sang et de le conserver comme philtre d'amour en cas de besoin. Quand plus tard Hercule lui
fut infidèle, elle imprégna de ce sang une tunique qu'elle lui fit enfiler, avec l'espoir de regagner son
amour. Mais l'effet fut bien différent de l’effet attendu : Hercule ressentit de violentes brulures que
rien ne pouvait apaiser. Il demanda alors à mourir. Jupiter lui promit l'immortalité.
Pour connaitre la suite, tu vas devoir reconstituer la traduction, dont toutes les phrases ont été mé-
langées. Tu peux découper toutes les phrases et les recoller dans l'ordre sur une feuille. Aide-toi du
texte latin, bien évidemment !
1 Iamque ualens et in omne latus diffusa sonabat,
securosque artus contemptoremque petebat
flamma suum. 2 Timuere dei pro uindice terrae.
3 Quos ita, sensit enim, laeto Saturnius ore
Iuppiter adloquitur : 4 « Nostra est timor iste uoluptas,
o superi, totoque libens mihi pectore grator,
quod memoris populi dicor rectorque paterque
et mea progenies uestro quoque tuta fauore est.
5 Nam quamquam ipsius datur hoc inmanibus actis,
obligor ipse tamen. 6 Sed enim nec pectora uano
fida metu paueant. 7 Oetaeas spernite flammas !
8 Omnia qui uicit, uincet, quos cernitis, ignes.
9 Nec nisi materna Vulcanum parte potentem
sentiet. 10 Aeternum est a me quod traxit, et expers
atque inmune necis, nullaque domabile flamma.
11 Idque ego defunctum terra caelestibus oris
accipiam, cunctisque meum laetabile factum
dis fore confido. 12 Siquis tamen Hercule, siquis
forte deo doliturus erit, data praemia nolet,
sed meruisse dari sciet, inuitusque probabit. »
13 Adsensere dei. 14 Coniunx quoque regia uisa est
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Palamède n°19 – avril 2013 11
cetera non duro, duro tamen ultima uultu
dicta tulisse Iouis, seque indoluisse notatam.
« Habitants de l'Olympe, je m'applaudis d'être appelé le maitre et le père d'un peuple reconnaissant :
j'aime à voir que de mon fils la vertu vous est chère.
Ce bucher qui s'allume sur l'Œta doit peu vous alarmer.
Ce qu'il a reçu de moi est éternel, impassible, et ne craint point des feux l'ardeur dévorante.
Celui qui triompha de tout saura triompher de ces flammes.
Déjà de toutes parts la flamme pénètre le bûcher. Elle s'anime, éclate, se déploie, attaque le héros
insensible à sa fureur.
Et quoiqu'il ne doive cet intérêt qu'à ses travaux, il ne me plait pas moins.
Il n'en sentira la puissance que dans ce qu'il tient de sa mère.
Je le recevrai dans le ciel dès qu'il aura quitté sa dépouille terrestre ; et je me flatte que tous les dieux
en seront satisfaits.
Junon même a paru l'entendre sans déplaisir ; et si le dépit a coloré ses traits, c'est lorsque, dans ses
derniers mots, Jupiter, en la désignant, a condamné sa haine.
Jupiter voit leur douleur, et, d'un front sans nuage, leur adresse ce discours :
Mais cessez de vous troubler.
Si cependant quelque déité voyait d'un œil jaloux ce héros assis au rang des immortels, si elle s'indi-
gnait de la récompense que je lui dois, elle reconnaitra du moins qu'il en est digne, et malgré elle
m'approuvent. »
Tous les dieux applaudissent à ce discours.
Tous les dieux tremblent pour le vengeur du monde.
Texte 4b L'apothéose d'Hercule (II) (OVIDE, Métamorphoses, 9, 262-272)
Interea quodcumque fuit populabile flammae,
Mulciber abstulerat, nec cognoscenda remansit
Herculis effigies, nec quicquam ab imagine ductum
matris habet, tantumque Iouis uestigia seruat.
Vtque nouus serpens posita cum pelle senecta
luxuriare solet, squamaque nitere recenti,
sic ubi mortales Tirynthius exuit artus,
parte sui meliore uiget, maiorque uideri
coepit et augusta fieri grauitate uerendus.
Quem pater omnipotens inter caua nubila raptum
quadriiugo curru radiantibus intulit astris.
Traduction
Cependant les feux du bucher ont consumé tout ce qu'ils pouvaient détruire. Il ne reste d'Alcide rien
qu'on puisse reconnaitre, rien de ce qu'il tenait de sa mère ; il ne conserve que ce qu'il a reçu de
Jupiter. Tel qu'un serpent semble avec sa peau dépouiller sa vieillesse, et, sous une nouvelle écaille,
se ranime et brille d'un éclat nouveau, tel le grand Alcide, de l'humanité déposant la faiblesse, vit dans
la meilleure partie de lui-même, devient plus grand, et parait revêtu de plus de majesté. Jupiter
l'emporte dans les nues, sur un char attelé de quatre coursiers, et le place au rang des immortels.
Exercice 1
Complète le tableau en t'aidant de mots issus du texte que tu viens de traduire.
Attention aux préfixes !
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Palamède n°19 – avril 2013 12
Mot latin à l'origine du
mot souligné Traduction du mot latin
Explication du mot
français par son
étymologie
Il a dû subir une ablation
de la rate.
Il faut préserver les
vestiges de l'ancienne
abbaye.
La scarlatine provoque
une désquamation de la
peau.
Une végétation
luxuriante.
Nous avons observé une
amélioration dans ton
comportement.
Cette balade en plein air
m'a revigoré.
Exercice de synthèse
1. Dans ce texte, il est question d'Hercule, appelé
aussi Alcide. Relève et explique toutes les allu-
sions à des éléments de la légende vus en
classe. Tu veilleras à citer les passages latins
auxquels tu fais allusion.
Allusions à releveri:i"Il se disait fils de Jupiter, il se
vantait de la renommée de ses travaux, tous les
dangers dont Junon menaça sa vie."
"Tu te vantes d'être le fils d'Alcmène ; mais ou Ju-
piter n'est pas ton père, ou il l'est par un crime.
En lui attribuant ta naissance, tu déshonores
celle qui te donna le jour."
"Ce fut un des jeux de mon berceau d’étouffer
des serpents."
"Pourrais-tu te comparer à l'hydre que je domptai
dans les marais de Lerne ?"
Cependant Thésée veut connaitre la cause de
l'outrage fait au front d'Achéloüs. Le fleuve de
Calydon soupire, et relevant ses longs cheveux
négligés sur un front couronné de roseaux :
"Que me demandez-vous ? dit-il ; et quel est le
vaincu qui ne souffre à parler de sa défaite ? J’en
parlerai pourtant, puisqu’il s'agit d'une entreprise
où il fut moins honteux de succomber que glo-
rieux d'avoir osé combattre. Le grand nom de
mon vainqueur me console de ma disgrâce.
"Peut-être avez-vous entendu parler de Déjanire.
Aucune mortelle ne l'égalait en beauté. Elle fut
l'objet des vœux d'un grand nombre de soupi-
rants. Je parus avec tous mes rivaux dans le pa-
lais de son père : « Accepte-moi pour gendre,
m’écriai-je, ô fils de Parthaon » ! Hercule fait la
même demande, et tous les prétendants se reti-
rent. Je reste seul avec le héros. Il se disait fils
de Jupiter, il se vantait de la renommée de ses
travaux, tous les dangers dont Junon menaça sa
vie, et qu'il eut la gloire de surmonter.
"Un dieu, dis-je à mon tour, pourrait-il sans honte
céder à un mortel (car Alcide n'était pas encore
assis au rang des dieux) ? Je suis le roi des eaux
qui, dans leur cours sinueux, arrosent votre em-
pire. En moi vous n'aurez point un gendre venu
vers vous d'un rivage étranger. J'habiterai dans
vos États ; j’en fais moi-même partie. Mes vœux
seraient-ils donc rejetés parce que Junon ne me
hait pas, et qu'elle ne m'impose ni supplices, ni
travaux ?
Et toi, rival orgueilleux, tu te vantes d'être le fils
d'Alcmène ; mais ou Jupiter n'est pas ton père, ou
il l'est par un crime. En lui attribuant ta nais-
sance, tu déshonores celle qui te donna le jour.
Choisis, ou d'être un imposteur, en soutenant la
fable de ton origine, ou de publier toi-même la
honte de ta mère."
"Tandis que je parlais, Alcide me regardait d’un
œil enflammé ; et maitrisant à peine la fureur qui
l’anime, il répond : "Je sais me battre, et non dis-
courir. Tu peux me vaincre par ta langue, je
triompherai de toi par mon bras" ; et soudain, il
s'apprête au combat. Après mes superbes dis-
cours, pouvais-je reculer ? Je rejette ma robe
verdoyante ; déjà mes muscles sont tendus, mes
poings arrondis ; et, lutteur intrépide, j'attends
mon ennemi.
… (Il détaille les différentes phases du combat.)…
J'allais succomber dans cette lutte inégale. J'ap-
pelle la ruse à mon secours, et, sous les traits
d'un énorme serpent, je veux tromper et vaincre
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Palamède n°19 – avril 2013 13
mon rival. En longs anneaux mon corps roule et
s'élance. Ma langue brille armée d'un triple dard,
et fait entendre d'horribles sifflements. Le héros
sourit, et se moquant de mon artifice : "Achéloüs,
dit-il, ce fut un des jeux de mon berceau
d’étouffer des serpents. Quand tu les surpasse-
rais tous en grandeur, pourrais-tu te comparer à
l'hydre que je domptai dans les marais de
Lerne ? … Qu'oses-tu donc prétendre, lorsque te
cachant sous la forme vaine d'un serpent, tu
veux employer contre moi des armes qui te sont
étrangères ?"
"Il dit : ses doigts saisissent mon cou, le meur-
trissent, et je me sens pressé comme par des te-
nailles. Je fais de vains efforts pour m'échapper
Une seconde fois vaincu sous cette forme, il m'en
restait une troisième à prendre : c'était celle d'un
taureau puissant ; je la revêts, et je recommence
le combat. Hercule se porte sur mes flancs, jette
autour de mon cou ses bras nerveux : je l'en-
traine, et, sans lâcher prise, il me suit, saisit de
mon front la corne menaçante, me courbe, me
renverse à ses pieds, me roule sur l'arène. Ce
n'était pas assez : tandis qu'il me tient par les
cornes, il en rompt une, et l'arrache de mon front.
Les Naïades l’ayant remplie de fruits et de fleurs,
la consacrèrent, et elle devint la corne
d’abondance". Le dieu finit le récit de ces com-
bats …
Ovide, Métamorphoses, 9, 1-89, passim
2. Rédige une rubrique "Hercule" pour un dic-
tionnaire en une dizaine de lignes. Pour ce faire,
sélectionne dans les textes vus les informations
qui te paraissent les plus pertinentes : souligne
en couleur les passages précis que tu utilises.
Ensuite, écris ton texte en soignant l'expression
française et l'orthographe.
3. En guise de légende pour chaque image, reco-
pie en latin la phrase ou l'extrait de phrase qui
convient le mieux pour l'illustrer. Ensuite, ex-
plique brièvement, mais avec précision, avec tes
mots, ce que l'image représente.
L'apothéose d'Hercule par François
Lemoyne, plafond du Salon d'Hercule,
Versailles.6123456
Héraclès enfant étouffant un
serpent. Marbre, œuvre
romaine du IIe siècle apr. J.-
C.7
Héraclès et Iolaos combattant l'Hydre de
Lerne. Amphore attique à figures noires,
540-530 av. J.-C.8
Carine LEBEDELLE
Centre scolaire Saint-Joseph et Saint-Hubert,
Éghezée
1 Sauf indication contraire, les textes et traductions sont issus des Itinera Classica. 2 Pour ne pas multiplier les difficultés dues, notamment, aux archaïsmes de la langue, et ne pas décourager les élèves
par la longueur de l'extrait, j'ai sélectionné les passages les plus abordables pour eux. 3 http://remacle.org/bloodwolf/comediens/Plaute/table.htm 4 Hans Sebald Beham, 1545, sur http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hercules_killing_Cacus_at_his_Cave.jpg 5 Sur www.thelatinlibrary.com 6 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/13/Fran%C3%A7ois_Lemoyne_-
_L'Apoth%C3%A9ose_d'Hercule_-_Google_Art_Project.jpg 7 http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Herakles_snake_Musei_Capitolini_MC247.jpg 8 http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lernaean_Hydra_Louvre_CA7318.jpg
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/13/Fran%C3%A7ois_Lemoyne_-_L'Apoth%C3%A9ose_d'Hercule_-_Google_Art_Project.jpghttp://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/10/Herakles_snake_Musei_Capitolini_MC247.jpghttp://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/93/Lernaean_Hydra_Louvre_CA7318.jpg
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Palamède n°19 – avril 2013 14
Du délire à la vérité
La lecture d’un article de la revue Pour la
Science1 m’a donné l’occasion de travailler avec
des élèves de 4e sur le sujet du site de Delphes
et celui du phénomène de l’état extatique de la
Pythie, qui donne lieu à la divination. Cet article
nous apprend que des failles géologiques ont été
découvertes à l’endroit du sanctuaire, d’où se
seraient échappées des émanations de gaz. La
respiration de ces émanations de gaz aurait donc
provoqué les transes de la Pythie. Les élèves ont
ainsi l’occasion, en confrontant les sources an-
ciennes et les découvertes scientifiques, de se
rendre compte qu’il peut arriver que « la tradition
légendaire perpétue aisément le surnaturel, et
devance les évènements scientifiques qui con-
firment la vérité »2.
Le corpus de textes regroupe des extraits de
Pausanias (Périégèse, X, 24, 1 – X, 32, 1 – X, 8,
9), de Strabon (Géographie, IX-3, 5) et Lucien
(Conversation avec Hésiode, 8)
1. Le site de Delphes
Pausanias, Périégèse, X, 24, 1 – X, 32, 1 – X, 8, 93
La lecture d’extraits de Pausanias fait découvrir
aux élèves le sanctuaire d’un point de vue ar-
chéologique. En activité formative, je leur de-
mande de situer sur les documents fournis, en
fonction des renseignements donnés par
l’auteur, les lieux et les bâtiments.
En tirant parti des extraits de Pausanias, les
élèves ont également une tâche à réaliser au ni-
veau syntaxique, à savoir une courte synthèse
sur les compléments de lieu.
Ἐν δὲ τῷ προνάῳ τῷ ἐν Δελφοῖς γεγραμμένα ἐστὶν ὠφελήματα ἀνθρώποις ἐς βίον, ἐγράφη
δὲ ὑπὸ ἀνδρῶν οὓς γενέσθαι σοφοὺς λέγουσιν Ἕλληνες. (...) Οὗτοι οὖν οἱ ἄνδρες ἀφικόμενοι
ἐς Δελφοὺς ἀνέθεσαν τῷ Ἀπόλλωνι τὰ ᾀδόμενα « Γνῶθι σαυτὸν » καὶ « Μηδὲν ἄγαν ».
Dans le vestibule du temple de Delphes, sont gravées des sentences très utiles aux hommes pour leur
vie ; elles ont été écrites par des hommes que les Grecs appellent sages. (…) Donc ces hommes, ve-
nus à Delphes, ont consacré à Apollon les maximes "Connais-toi toi-même" et "Rien de trop".
Τοῦ περιβόλου δὲ τοῦ ἱεροῦ θέατρον ἔχεται θέας ἄξιον · (...) στάδιον δέ σφισιν ἀνωτάτω τῆς
πόλεως τοῦτό ἐστιν · ἐπεποίητο δὲ ἐκ τῆς πέτρας, ὁποῖαι περὶ τὸν Παρνασσόν εἰσιν αἱ
πολλαί.
À l’enceinte sacrée tient un théâtre qui mérite d'être vu. (…) Il y a un stade au-dessus de la ville ; il
était construit de pierres, telles que sont la plupart de celles du Parnasse.
Ἐκ δὲ τοῦ γυμνασίου τῷ ἐς τὸ ἱερὸν ἀνιόντι ἔστιν ἐν δεξίᾳ τῆς ὁδοῦ τὸ ὕδωρ τῆς Κασταλίας
καὶ πιεῖν ἡδύ.
En remontant du gymnase vers le temple, vous voyez à droite du chemin, la fontaine Castalie, dont
l'eau est très agréable à boire.
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7952;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=948;8050;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=960;961;959;957;8049;8179;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7952;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=916;949;955;966;959;8150;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=947;949;947;961;945;956;956;8051;957;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7952;963;964;8054;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=8032;966;949;955;8053;956;945;964;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7936;957;952;961;8061;960;959;953;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7952;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=946;8055;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7952;947;961;8049;966;951;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=948;8050;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=8017;960;8056;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7936;957;948;961;8182;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=959;8019;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=947;949;957;8051;963;952;945;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=963;959;966;959;8058;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=955;8051;947;959;965;963;953;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7965;955;955;951;957;949;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=959;8022;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=959;7985;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7940;957;948;961;949;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7936;966;953;954;8057;956;949;957;959;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7952;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=916;949;955;966;959;8058;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7936;957;8051;952;949;963;945;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7944;960;8057;955;955;969;957;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=964;8048;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=8064;948;8057;956;949;957;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=915;957;8182;952;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=963;945;965;964;8056;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/precise.cfm?txt=7940;947;945;957;
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Palamède n°19 – avril 2013 15
Documents
Vue aérienne du sanctuaire (http://www.classics.upenn.edu/myth/php/hymns/index.php?page=delphitour)
Reconstitution (http://college.belrem.free.fr/grec/delphes/situation/situation.htm)
http://college.belrem.free.fr/grec/delphes/situation/situation.htm
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Palamède n°19 – avril 2013 16
2. La Pythie
a. Strabon, Géographie, IX-3, 54
Φασὶ δ´ εἶναι τὸ μαντεῖον ἄντρον κοῖλον κατὰ βάθους οὐ μάλα εὐρύστομον, ἀναφέρεσθαι δ´
ἐξ αὐτοῦ πνεῦμα ἐνθουσιαστικόν, ὑπερκεῖσθαι δὲ τοῦ στομίου τρίποδα ὑψηλόν, ἐφ´ ὃν τὴν
Πυθίαν ἀναβαίνουσαν δεχομένην τὸ πνεῦμα ἀποθεσπίζειν ἔμμετρά τε καὶ ἄμετρα· ἐντείνειν
δὲ καὶ ταῦτα εἰς μέτρον ποιητάς τινας ὑπουργοῦντας τῷ ἱερῷ.
Le Mantéum ou siège de l'oracle n'est autre chose, dit-on, qu'un antre, un trou profond, dont l'ouver-
ture, d'ailleurs assez peu large, laisse échapper certaine vapeur qui porte à l'enthousiasme. Cette ou-
verture est recouverte d'un trépied très élevé, au haut duquel la Pythie monte pour recevoir ces
émanations excitantes, et prononcer de là, soit en vers, soit en prose, les oracles que le dieu lui ins-
pire : ceux qu'elle dit en simple prose sont immédiatement traduits en vers par des poètes attachés
au service du temple.
Après que les élèves ont traduit le texte de Stra-
bon, je leur propose, dans le cadre de la troi-
sième famille de tâches :
- de mettre en relation les phénomènes décrits
par Strabon à propos de la Pythie avec les expli-
cations scientifiques fournies par l’article Les se-
crets de la Pythie de la revue Pour la Science.
- de comparer les renseignements donnés par
Strabon à propos de la Pythie avec une peinture
sur vase représentant Thémis qui, après Gaia et
avant Apollon, a pris possession de l’oracle de
Delphes.
Thémis et Égée. Kylix attique à figures rouges, 440-430 av. J.-C.
par le « peintre de Codros » - Staatsliche Museum, Berlin5.
b. Lucien, Conversation avec Hésiode, 86
Le texte de Strabon qui évoque un des objets ri-
tuels qu’est le trépied, peut être mis en relation
avec un texte de Lucien. Celui-ci, au paragraphe
8 de son dialogue Conversation avec Hésiode,
avec ironie et humour, met à mal Hésiode, qui,
dans sa Théogonie – au vers 30 - se dit inspiré
par la divinité. Lucien, dans ce texte, évoque les
objets rituels de la Pythie.
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Palamède n°19 – avril 2013 17
[8] Τὰ γὰρ τοιαῦτα παραινέσεις μὲν καὶ ὑποθήκας λέγων οὐκ ἄν τις ἁμαρτάνοι, μαντικῆς δὲ
πάμπολυ ἀποδεῖν μοι δοκεῖ, ἧς τὸ ἔργον τὰ ἄδηλα καὶ οὐδαμῆ οὐδαμῶς φανερὰ
προγιγνώσκειν—ὥσπερ τὸ τῷ Μίνωϊ προειπεῖν ὅτι ἐν τῷ τοῦ μέλιτος πίθῳ ὁ παῖς ἔσται αὐτῷ
ἀποπεπνιγμένος, καὶ τὸ τοῖς Ἀχαιοῖς προμηνῦσαι τῆς Ἀπόλλωνος ὀργῆς τὴν αἰτίαν καὶ τῷ
δεκάτῳ ἔτει ἁλώσεσθαι τὸ Ἴλιον. Ταῦτα γὰρ ἡ μαντική. Ἐπεὶ καὶ τὰ τοιαῦτα εἴ τις αὐτῇ
ἀνατιθείη, οὐκ ἂν φθάνοι κἀμὲ μάντιν λέγων. Προερῶ γὰρ καὶ προθεσπιῶ καὶ ἄνευ
Κασταλίας καὶ δάφνης καὶ τρίποδος Δελφικοῦ ὅτι ἂν γυμνὸς τοῦ κρύους περινοστῇ τις,
ὕοντος προσέτι ἢ χαλαζῶντος τοῦ θεοῦ, ἠπίαλος οὐ μικρὸς ἐπιπεσεῖται τῷ τοιούτῳ, καὶ, τὸ
ἔτι γε τούτου μαντικώτερον, ὅτι καὶ θέρμη μετὰ ταῦτα ὡς τὸ εἰκός ἐπιγενήσεται· καὶ ἄλλα
πολλὰ τοιαῦτα ὧν γελοῖον ἂν εἴη μεμνῆσθαι.
[8] Donne à ces prédictions le nom de conseils et de préceptes, et tu ne te tromperas pas ; mais cela
me parait fort éloigné de la divination, dont l'objet est de connaitre à l'avance ce qui est obscur et ab-
solument invisible, comme par exemple de prédire à Minos que son fils sera étouffé dans un tonneau
de miel, de découvrir aux Achéens la cause de la colère d'Apollon et d'annoncer que Troie sera prise la
dixième année. Voilà la vraie divination. Si en effet on y rapportait les préceptes que j'ai cités, il fau-
drait tout de suite reconnaitre que moi aussi, je suis prophète, car je puis annoncer et prédire, sans
avoir recours à la source de Castalie, ni au laurier, ni au trépied de Delphes, que, si l'on se promène
tout nu, par le froid accompagné de la pluie ou de la grêle, on sera pris d'une bonne fièvre, et, ce qui
marque un talent prophétique plus grand encore, qu'on doit s'attendre à tomber de la fièvre en chaud
mal. Je pourrais faire encore mille autres prédictions de ce genre ; mais il serait ridicule de les men-
tionner.
Je demande aux élèves d’exploiter l’aspect lexi-
cal du texte de Lucien : il s’agit de relever les
termes grecs qui se rapportent aux objets rituels
de Delphes et les termes qui évoquent la divina-
tion. En activité formative, ces termes font l’objet
d’une analyse précise.
Ainsi, l’ensemble des textes vus permet
d’élaborer plusieurs topogrammes à partir des
termes rencontrés. L’un regroupe les éléments
lexicaux qui concernent la Pythie et la divination,
l’autre les éléments lexicaux qui se rapportent à
l’archéologie du lieu. Ces termes peuvent alors
être intégrés dans le lexique que les élèves cons-
tituent au fur et à mesure des textes travaillés au
cours.
τὸ μαντεῖον, ου : le lieu oraculaire, la
réponse de l’oracle
ὁ (ἡ) μάντις, εως : le devin
ἡ μαντική, ῆς : l’art de prédire l’avenir
μαντικός, ή, όν : de devin
ἡ Πυθία, ας : Pythie
ὁ Ἀπόλλων, ωνος : Apollon
ἡ δάφνη, ης : le laurier
οἱ Δελφοί, ῶν : Delphes
τὸ πνεῦμα, ατος : le souffle
ὁ τρίπους, ποδος : le trépied
δελφικός, ή, όν : de Delphes
ἐνθουσιαστικός, ή, όν : inspiré
ἀποθεσπίζω : prédire
πρόγιγνώσκω : connaitre à
l’avance
προθεσπίζω : prédire
προλέγω : prédire
προμηνύω : indiquer d’avance
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=932;8048;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=947;8048;961;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;959;953;945;8166;964;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;945;961;945;953;957;8051;963;949;953;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=956;8050;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8017;960;959;952;8053;954;945;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=955;8051;947;969;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=959;8016;954;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7940;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;953;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7937;956;945;961;964;8049;957;959;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=956;945;957;964;953;954;8134;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=948;8050;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;8049;956;960;959;955;965;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7936;960;959;948;949;8150;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=956;959;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=948;959;954;949;8150;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7975;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8056;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7956;961;947;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8048;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7940;948;951;955;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=959;8016;948;945;956;8134;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=959;8016;948;945;956;8182;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=966;945;957;949;961;8048;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;961;959;947;953;947;957;8061;963;954;949;953;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8037;963;960;949;961;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8056;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=924;8055;957;969;970;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;961;959;949;953;960;949;8150;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8005;964;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7952;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;959;8166;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=956;8051;955;953;964;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;8055;952;8179;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8001;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;945;8150;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7956;963;964;945;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=945;8016;964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7936;960;959;960;949;960;957;953;947;956;8051;957;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8056;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;959;8150;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7944;967;945;953;959;8150;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;961;959;956;951;957;8166;963;945;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8134;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7944;960;8057;955;955;969;957;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8000;961;947;8134;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8052;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=945;7984;964;8055;945;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=948;949;954;8049;964;8179;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7956;964;949;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7937;955;8061;963;949;963;952;945;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8056;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7996;955;953;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;945;8166;964;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=947;8048;961;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7969;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=956;945;957;964;953;954;8053;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7952;960;949;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8048;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;959;953;945;8166;964;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=949;7988;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;953;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=945;8016;964;8135;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7936;957;945;964;953;952;949;8055;951;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=959;8016;954;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7938;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=966;952;8049;957;959;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;7936;956;8050;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=956;8049;957;964;953;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=955;8051;947;969;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;961;959;949;961;8182;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=947;8048;961;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;961;959;952;949;963;960;953;8182;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7940;957;949;965;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=922;945;963;964;945;955;8055;945;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=948;8049;966;957;951;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;961;8055;960;959;948;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=916;949;955;966;953;954;959;8166;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8005;964;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7938;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=947;965;956;957;8056;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;959;8166;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;961;8059;959;965;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;949;961;953;957;959;963;964;8135;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;953;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8021;959;957;964;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;961;959;963;8051;964;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7970;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=967;945;955;945;950;8182;957;964;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;959;8166;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=952;949;959;8166;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7968;960;8055;945;955;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=959;8016;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=956;953;954;961;8056;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7952;960;953;960;949;963;949;8150;964;945;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;959;953;959;8059;964;8179;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8056;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7956;964;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=947;949;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;959;8059;964;959;965;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=956;945;957;964;953;954;8061;964;949;961;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8005;964;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=952;8051;961;956;951;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=956;949;964;8048;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;945;8166;964;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8033;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;8056;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=949;7984;954;8057;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7952;960;953;947;949;957;8053;963;949;964;945;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7940;955;955;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=960;959;955;955;8048;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=964;959;953;945;8166;964;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=8039;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=947;949;955;959;8150;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=7938;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/precise.cfm?txt=949;7988;951;
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Palamède n°19 – avril 2013 18
Après avoir travaillé sur ce corpus de textes, un
extrait d’Apollodore (Bibliothèque, II, 6, 2) qui
relate la consultation de la Pythie par Héraclès
qui voulait se purifier après qu’il eut, dans un
accès de folie, tué son hôte Iphitos, est proposé
aux élèves, dans le cadre de la première famille
de tâches7.
(...) εἰς Δελφοὺς παραγενόμενος ἀπαλλαγὴν ἐπυνθάνετο τῆς νόσου. Μὴ χρησμῳδούσης δὲ
αὐτῷ τῆς Πυθίας τόν τε ναὸν συλᾶν ἤθελε, καὶ τὸν τρίποδα βαστάσας κατασκευάζειν
μαντεῖον ἴδιον. Μαχομένου δὲ αὐτῷ Ἀπόλλωνος, ὁ Ζεὺς ἵησι μέσον αὐτῶν κεραυνόν. Καὶ
τοῦτον διαλυθέντων τὸν τρόπον, λαμβάνει χρησμὸν Ἡρακλῆς, ὃς ἔλεγεν ἀπαλλαγὴν αὐτῷ
τῆς νόσου ἔσεσθαι πραθέντι καὶ τρία ἔτη λατρεύσαντι. (...)
Aussi décida-t-il de se rendre à Delphes, pour demander comment il pourrait être délivré de ce mal.
Mais la Pythie refusa de lui répondre ; alors Héraclès se mit à saccager le temple, et il emporta aussi
le trépied, avec l’intention de fonder son propre oracle. Apollon se battit contre lui, jusqu’à ce que
Zeus jetât sa foudre entre eux, et les séparât. Héraclès obtint sa réponse : il guérirait de sa maladie à
la condition qu’il se soumette à trois années d’esclavage. (…)
Notre collègue de l’Institut Saint-André d’Ixelles, Catherine Jenard, pour travailler la troisième famille
de tâches, a fait réaliser par ses élèves la tâche suivante :
Le trépied de la Pythie est vacant…
À l’aide des documents fournis (petites annonces, documents sur Delphes, textes étudiés), rédigez
une petite annonce pour recruter un/une candidate(e) à la fonction. Les éléments doivent être com-
plets et véridiques quant au profil recherché ; vous avez le choix pour les modalités pratiques (adresse
de contact, forme…).
La séquence présentée trouvera au prochain numéro de Palamède une prolongation dans la lecture
de textes qui nous relatent les demandes faites à la Pythie et les réponses données.1234567
Patrizia De Zan
École Professionnelle de Vedrin, La Sitrée
1 (2003) « Les secrets de la Pythie », Pour la Science, 311. 2 Le Soir, 2/09/1997. 3 Texte grec : http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/lecture/24.htm
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/lecture/32.htm
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/lecture/8.htm
Traduction : http://remacle.org/bloodwolf/erudits/pausanias/phocide.htm 4 Texte grec et traduction : http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/strabon_geo_09_03/lecture/5.htm 5 http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Themis_Aigeus_Antikensammlung_Berlin_F2538.jpg 6 Texte grec et traduction : http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/lucien_hesiode/lecture/4.htm 7 Texte grec : http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/lecture/35.htm
Traduction : http://ugo.bratelli.free.fr/Apollodore/Livre2/ApollodoreLivreII.htm
οἱ Δελφοί, ῶν : Delphes
τὸ ἱερόν, ου : le temple, le lieu
consacré
ὁ πρόναος, ου : le vestibule d’un
temple
ὁ περίβολος, ου : l'enceinte
τὸ θέατρον, ου : le théâtre
τὸ στάδιον, ου : le théâtre
Κασταλία, ης : Castalie
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=949;7984;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=916;949;955;966;959;8058;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=960;945;961;945;947;949;957;8057;956;949;957;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7936;960;945;955;955;945;947;8052;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7952;960;965;957;952;8049;957;949;964;959;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;8134;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=957;8057;963;959;965;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=956;8052;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=967;961;951;963;956;8179;948;959;8059;963;951;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=948;8050;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=945;8016;964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;8134;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=928;965;952;8055;945;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;8057;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;949;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=957;945;8056;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=963;965;955;8118;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7972;952;949;955;949;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;8056;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;961;8055;960;959;948;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=946;945;963;964;8049;963;945;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=954;945;964;945;963;954;949;965;8049;950;949;953;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=956;945;957;964;949;8150;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7988;948;953;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=948;8050;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=945;8016;964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7944;960;8057;955;955;969;957;959;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=8001;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=918;949;8058;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7989;951;963;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=956;8051;963;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=945;8016;964;8182;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=954;949;961;945;965;957;8057;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;959;8166;964;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;8056;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;961;8057;960;959;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=955;945;956;946;8049;957;949;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=967;961;951;963;956;8056;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7977;961;945;954;955;8134;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=8003;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7956;955;949;947;949;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7936;960;945;955;955;945;947;8052;957;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=945;8016;964;8183;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;8134;962;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=957;8057;963;959;965;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7956;963;949;963;952;945;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=960;961;945;952;8051;957;964;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=954;945;8054;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=964;961;8055;945;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=7956;964;951;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/precise.cfm?txt=955;945;964;961;949;8059;963;945;957;964;953;http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/lecture/24.htmhttp://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/lecture/32.htmhttp://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/pausanias_perieg_lv10/lecture/8.htmhttp://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/strabon_geo_09_03/lecture/5.htmhttp://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/apollodore_02/lecture/35.htmhttp://ugo.bratelli.free.fr/Apollodore/Livre2/ApollodoreLivreII.htm
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Palamède n°19 – avril 2013 19
Langues anciennes et nouvelles technologies : écho d'une
expérience menée dans un Collège français.
Fanny Couturier est professeur de Lettres Clas-
siques au Collège Léonard de Vinci à Belfort.
Avec ses élèves de 3e, elle a mis au point une
activité interdisciplinaire dont les objectifs
étaient de montrer une certaine interaction entre
les langues et la culture antiques et les sciences,
et de comprendre comment étymologie et my-
thologie pouvaient éclairer l'organisation de la
classification des éléments de Mendeleïev.
Ce travail s'est déroulé sur plusieurs mois, à rai-
son de trois heures par mois.
Voici le témoignage de Fanny Couturier sur le dé-
roulement de cette activité :
Au début de ce projet, il était question de ne trai-
ter que les éléments qui ont un rapport "direct"
avec les langues anciennes (certains éléments
ont en effet d’autres origines), et ma collègue de
Physique-Chimie m’a donc donné toute une do-
cumentation sur les éléments chimiques en rap-
port avec ma matière.
J’ai dressé ma liste des éléments que les élèves
devraient traiter, et les élèves ont choisi chacune
plusieurs éléments pour se répartir le travail.
Pour présenter leurs éléments, les élèves se sont
connectées sur le compte Google de la classe
latin (toutes sur le même compte), et ont utilisé
la fonction "DRIVE" de Google qui permet de
créer, en ligne et en collaboration, des docu-
ments de toute sorte (traitement de texte, pré-
sentations, feuille de calcul...). Les élèves ont
toutes utilisé la fonction "présentation" (équiva-
lent de PowerPoint) et choisi le même thème
pour des raisons d’harmonie.
Les élèves ont donc créé un diaporama pour
chaque élément en faisant des recherches sur
Internet, et en répondant aux consignes sui-
vantes :
- Un seul élément traité par présentation - Mention des caractéristiques de l’élément
- Explication du nom de l’élément, et, si besoin, de sa position dans le tableau.
Une fois la présentation d’un élément terminée,
les élèves traitaient un autre élément, dans une
nouvelle présentation.
Pour créer ma carte cliquable, j’ai, depuis chez
moi, utilisé le logiciel de traitement d’image
GIMP. J’ai créé, sur mon image du tableau des
éléments, une zone cliquable sur chaque élé-
ment, renvoyant au lien internet de la présenta-
tion de l’élément créée par les élèves. De sorte
que, dès que l’on clique sur un élément dans le
tableau, cela ouvre la présentation de l’élément
en question.
Bilan : Le travail devait en rester là ; mais les
élèves ont été si enthousiasmées par ce projet
qu’elles ont bien voulu traiter tous les éléments
de la classification. Et c’est ainsi que, chaque
vendredi, nous nous sommes retrouvées en salle
informatique pour finir le travail commencé...
Ce travail leur a permis de travailler en autono-
mie et de façon numérique, et surtout, de renfor-
cer en elles l’idée que le latin n’est pas une
matière inutile, ni pour les littéraires, ni pour
celles qui envisagent de poursuivre des études
scientifiques.
Ce travail leur a permis aussi de prendre "une
longueur d’avance" pour le cours de physique-
chimie, et de ressentir une fierté immense lors-
que le professeur de chimie a fait étudier la clas-
sification en classe entière, avec les non-
latinistes, au moyen de leur projet en latin !
Si vous voulez consulter la carte cliquable, vous
pouvez vous rendre à l'adresse suivante :
http://lewebpedagogique.com/venividivinci/201
3/02/26/3e-la-carte-integrale-des-elements-chi
miques/
Frédéric Dewez
Responsable du Secteur
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Palamède n°19 – avril 2013 20
Le saviez-vous ? – Étymologie
SUFFIXES à fixer
En nous quittant la dernière fois, nous avons préparé l’évocation de ce jour.
- Je peux distinguer la “voie populaire” de la “voie savante” – p. ex. foudre et fulgurer, natal et Noël, meuble et mobile, raison et ration en retournant au mot latin dont ils sont issus – et dégager les
caractéristiques essentielles de chaque voie.
- AMA.RE, MONE.RE, VINC.E.RE, AVDI.RE, CAPE.RE : je peux indiquer la place de leur accent et énon-cer à partir d’eux la règle fondamentale de l’accentuation latine. Avec CIVITATem, je peux montrer
les traces laissées ultérieurement par la syllabe accentuée.
- Je peux expliquer en quoi le mot ‘locomotive’ répond à la tendance naturelle de la langue. Puis-je donner un exemple expliqué de semi-consonne, de semi-voyelle ? Prenons d’abord un peu de recul
et faisons le point en étymologie et en gestion mentale. C’est savoir perdre du temps à bon escient
pour en gagner, je pense.
En outre
- je peux énoncer le premier train ancien de suffixes latins avec leur signification et je peux en don-ner au moins cinq séries d’exemples que j’ai rencontrés et consignés ;
- je peux donner l’amorce d’un deuxième train de suffixes latins avec au moins cinq séries d’exemples variés que j’ai cherchés.
- À partir de ces exemples, je peux exprimer le pouvoir principal d’un suffixe. - Je pose toutes les questions nécessaires, je vérifie mes notes et je suis prêt/e.
***
La FOUDRE. Bonne chose que nous soyons déjà retournés à un phénomène naturel frappant et vieux
comme le monde. Parce que nous avons pu ainsi remonter aux sources du langage et voir comment
une simple racine porteuse de sens très concret va se sophistiquer jusqu’à nos jours. Nous l’avons
déjà vu pour le sens ; aujourd’hui c’est de la forme qu’il s’agit.
La racine FVLG- donne le sens d’une lumière intense et très courte avec fracas. En soi, cette racine
est le simple constat isolé d’un phénomène naturel, ni verbe ni nom. Pour faire partie d’un ensemble,
elle doit s’adjoindre un élément variable de verbe ou de nom qui permette de saisir le rapport à une
autre racine, nom ou verbe. L’ad.jectif viendra plus tard pour nuancer le nom, de même que l’ad.verbe
pour le verbe : ce sont des éléments secondaires du langage (comme l’indique d’ailleurs leur préfixe
ad-).
Dans le premier train de suffixes anciens, s’agit-il de simples indications de nature ou peut-on déjà
parler de SUFFIXES ? Question que je laisse prudemment aux spécialistes. Pour ma part, je les consi-
dère comme suffixes parce que la coloration longue de la voyelle apporte déjà une nuance sensible.
Suffixe Nuance Nature Exemple
-E.RE (E long), -EO état, façon d’être
physique
verbe FVLG.E.RE,-EO
-ESC.E.RE,-O commencement de
l’état physique
verbe FVLG.ESC.E.RE,-O
-OR (O long),-ORIS M. qualité d’un état
physique
nom * FVLGOR,-ORIS M.
l’éclat de
-IDVS,-A,- VM qualité physique adjectif FVLG.IDVS
+ -MEN,-MINIS Nt chose concrète
physique
nom concret de chose *FVLG.MEN> FVLMEN Nt la foudre, l’éclair
*Qui dit ‘qualité’ dit un degré d’intellectualisation, d’où M., après la chose concrète Nt (FVLG.VR bref).
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Palamède n°19 – avril 2013 21
Ces premiers suffixes ont le mérite de s’attacher purement et simplement à la racine. C’est clair et
net. Il n’en sera pas toujours de même pour les suivants.
Et dans la langue française, que sont devenus ces suffixes ?
-E.RE semble avoir évolué vers –uire si l’on en croit quelques rares exemples :
p. ex. LVCERE > luire / NOCERE > nuire / et même DVCERE > -duire (< E allongé?)
-ESC.ERE a subsisté çà et là, surtout sous la forme d’anciens participes présents en
-ESCENT(em) avec prolongement de nom abstrait en -ESCENTIA(m), ce qui a abouti à
-escent et -escence : p. ex. effervescent/-ence, convalescent/-ence, évanescent/-ence, et même fluo-
rescent/-ence, phosphorescent/-ence …
-OR(em) M est devenu -eur F : p. ex. la liqueur (changement de sens !), la froideur, l’horreur, la
torpeur, la couleur, l’odeur, la saveur, et pour l’inflammation : chaleur, rougeur, tumeur et douleur,
mais encore la blancheur, la noirceur, la lourdeur…
J’ignore d’où vient le changement de genre. Je constate sans plus qu’une certaine unification de
genre s’est opérée puisque tous les autres noms de qualité en français sont féminins : la vanité, la
santé, la liberté, la sportivité, qualité et quantité, la sollicitude, l’amplitude, la vertu, force, justice,
prudence et tempérance, la violence, la grandeur, la grosseur…
-IDV(m) a donné des adjectifs en -ide : p. ex. lucide, splendide, humide, timide, torride, frigide, aride,
putride, languide, liquide, candide, stupide…
Ces suffixes -escent/-escence, -eur, -ide, sont-ils encore “disponibles” ?
On a continué longtemps en tout cas à les attacher à d’autres mots français.
À l’heure actuelle ? Dressez l’oreille : vous en découvrirez peut-être de tout récents1.
***
Amorçons un deuxième train de suffixes rencontrés également avec la FOUDRE.
Même s’ils ne sont pas purs, ils vont nous aider.
Suffixe Nuance Nature Exemple
-A.RE,-O une action verbe FVLG.VR.ARE FVL.MIN.ARE
-A.TOR,-TORIS M. celui qui fait l’action,
l’agent
nom d’homme FVLG.VR.ATOR M. FVL.MIN.ATOR M.
-A.TIO,-TIONIS F. l’action de nom féminin abstrait FVLG.VR.ATIO F. FVL.MIN.ATIO F.
-A.LIS,-IS,-E relatif à l’action de adjectif FVLG.VR.ALIS -
-EVS,-A,-VM de la nature de, fait en adjectif de nature, de
matière
FVLG.VR.EVS
FVL.MIN.EVS
Observons.
Il ne s’agit plus exactement de la seule nature ni d’un simple constat, cette fois. La présence du -A-
voyelle/suffixe a pour origine un verbe d’action en -A.RE qui suppose un dieu ou une force supérieure
pour mettre en action ces phénomènes naturels : c’est une forme autrement élaborée
d’intellectualisation.
De plus, ces suffixes sont appliqués non plus à une racine, mais à un mot lui-même déjà suffixé : nous
en sommes plus loin aussi dans le langage.
Retenons pour l’instant les deux suffixes de noms : -TOR M. et -TIO F. qui découlent en tout cas d’un
verbe et sortons nos exemples. J’y ajoute pour ma part le suffixe -MEN et -MENTVM Nt qui méritent la
comparaison.
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Palamède n°19 – avril 2013 22