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Page 1: Sociologie des organisations

Sociologie des organisations

Vincent SIMOULIN

IEP Toulouse 2ème année

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II La découverte des dysfonctions.

• B) Les études de la dysfonction.• a) Robert Merton.• b) Philip Selznick. • c) Alvyn Gouldner.

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La découverte des dysfonctions

Robert King MERTON. « Bureaucratie et personnalité »,

Social Forces, XVIII, 1940.

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Le règlement comme origine d’un cercle dysfonctionnel

• La standardisation pousse les fonctionnaires à un déplacement de buts : ils transforment les règlements de moyens en fins.

• Cela crée un ritualisme chez eux.

• Cela provoque des tensions avec les clients.

• Cela renforce le ritualisme des fonctionnaires pour se protéger des clients.

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La remise en cause des vertus de la spécialisation

Philip SELZNICK. TVA and the Grass-Roots. 1949.

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L’expertise comme origine d’un cercle dysfonctionnel

• La délégation d’autorité en fonction des compétences crée des divergences entre les divers spécialistes.

• Chacun a tendance à ne plus voir que ses intérêts propres et à oublier les finalités communes de l’organisation.

• L’écart entre les objectifs initiaux et les objectifs redéfinis augmente, ce qui oblige à accroître la délégation d’autorité.

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Le « syndrôme de la pomme pourrie »

• Chaque expert a tendance à modifier à son profit le problème collectif qu’on lui confie et à redessiner l’organisation à son image.

• On a donc de plus en plus besoin de lui et il développe une expertise de plus en plus pointue.

• Il obtient ainsi de plus en plus de moyens.

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La règle : supervision ou protection ?

Alvyn GOULDNER. Patterns of industrial Bureaucracy. 1954.

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Le cercle vicieux de la rigidification réglementaire

• Le contrôle des exécutants provoque des tensions.

• La hiérarchie essaie de les résoudre par un règlement impersonnel.

• Mais les subordonnés se servent des règles comme protection contre le contrôle.

• La règle devient un objet de négociation et non une garantie d’application des ordres.

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La thèse de la dysfonction

• La recherche d’une « régularité de comportement » provoque un transfert des objectifs de l’organisation vers les formes de comportement requises par les règles.

• Les moyens (règlements, spécialisation) deviennent des fins.

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III Les études de l’environnement

(des organisations)

• A) Le courant socio-technique.

• B) L'école de la contingence structurelle.

• C) La découverte de l’environnement institutionnel.

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A) Le courant socio-technique

Joan Woodward. Management and Technology. 1958.Industrial Organization : Theory and

Practice. 1965

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La variable technologique

• Un échantillon large et complet d'entreprises industrielles du Sussex.

• La mise en évidence de 2 variables : la "complexité" et la "prévisibilité" des techniques de production utilisées.

• Woodward distingue sur la base de ces critères trois types de structures de production.

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La « production unitaire « 

• Elle correspond à la mise au point d'un prototype, à des petites séries en fonction de commandes spécifiques, etc.

• Elle est caractérisée par la non-complexité et la non-prévisibilité (car inutile).

• Le nombre de niveaux hiérarchiques et la proportion de cadres sont faibles.

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La « production de masse »

• La chaîne de montage, qui se caractérise par une complexité et une prévisibilité moyennes.

• Le nombre de niveaux hiérarchiques et la proportion de cadres sont plus importants.

• Ce type se caractérise par la plus forte bureaucratisation des structures.

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La « production en continu »

• Elle correspond à une complexité et une prévisibilité importantes (exemple : production de produits chimiques dans une entreprise multifonctionnelle).

• Un grand nombre de niveaux hiérarchiques.

• Une forte proportion de cadres.

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La thèse « sociotechnique »

• Il n'y a pas de bonne structure organisationnelle en soi.

• La performance d'une entreprise dépend de la congruence entre sa structure organisationnelle et les caractéristiques (complexe, prévisible) de la technologie qu'elle utilise.

• Les techniques induisent donc des systèmes sociaux spécifiques.

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B) L'école de la « contingence structurelle ».

Paul Lawrence, Jay Lorsch. Organization and Environment :

Managing Differentiation and Integration. 1967.

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La contradiction intégration/différenciation

• Toute entreprise doit d'une part s'intégrer et coordonner l'action de toutes ses composantes …

• … et d’autre part se différencier de plus en plus pour traiter avec un environnement lui aussi fractionné.

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Une comparaison

• Deux entreprises de production d'emballage en carton et deux sociétés d'étude.

• Deux entreprises performantes et deux qui ne le sont pas.

• Deux entreprises centralisées (le centre décide de façon très fine quel département fabriquera quoi telle semaine et comment il le fabriquera).

• Deux entreprises décentralisées (le centre donne des objectifs globaux à chaque département, mais laisse le choix de la méthode et de l'organisation).

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La variable de la prévisibilité

• Dans le cas des entreprises d'emballage en carton, c'est l'entreprise centralisée qui est performante (car l'environnement est très prévisible).

• C'est l'entreprise décentralisée qui l'est dans le cas des sociétés d'étude (car l'environnement est beaucoup plus imprévisible).

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La « contingence structurelle »

• Il n'y a pas de bonne recette organisationnelle en soi.

• La bonne dose d'intégration et de différenciation dépend des caractéristiques de l'environnement, elle est contingente.

• Le système d'organisation n'est qu'une façon de s'adapter à l'environnement et la variable déterminante est le degré d'incertitude et la plus ou moins grande prévisibilité de l'environnement.

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C) L'Environnement institutionnel.

Philip Selznick. TVA and the Grass Roots. 1949.

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la Tennessee Valley Authority

• Une agence de développement régional créée en 1933 dans le cadre du New Deal qui visait à la fois à :– développer une politique

d’aménagement du territoire.– promouvoir de nouvelles pratiques de

démocratie locale (cf “ grass roots doctrine ”).

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Une interaction avec le local

• La “ grass root doctrine ” est utilisée par la TVA pour justifier nationalement son autonomie vis-à-vis des autres instances gouvernementales.

• Cela la rend plus dépendante des institutions locales, en particulier les écoles d’agriculture.

• Or, ces institutions locales soutiennent les fermiers les plus puissants et les plus proches du politique.

• Des terres initialement destinées à la construction de structures de loisir sont ainsi peu à peu transformées en terres agricoles.

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La découverte des institutions

• Le programme change de sens en passant du niveau national au niveau local.

• Il faut donc étudier aussi l’environnement dans lequel se développent les institutions car il va les influencer.

• Il y a un réseau de forces externes qui exerce une pression tellement influente sur le milieu organisationnel que ce dernier est obligé de modifier ses buts afin de survivre.

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Un ensemble d’apports et de théories …

…auquel va réagir Michel Crozier en proposant l’ »analyse stratégique ».


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