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Rapport de stage
Ville de Verviers – Cellule stratégique/Projet SUN
La concertation citoyenne au cœur de
l’aménagement
Maîtres de stage : Sigrid Reiter, Jean-Marie Halleux, Jacques Teller
Superviseur : Frédéric Bisschops
LOISEAU Véronique
Master complémentaire en Urbanisme et Aménagement du Territoire
Année académique 2011 - 2012
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Table des matières Introduction ............................................................................................................................................. 4
1. Présentation de l’organisme d’accueil ............................................................................................ 5
1.1. Le projet SUN ........................................................................................................................... 5
1.2. Le projet SUN à Hodimont ....................................................................................................... 6
2. La participation citoyenne ............................................................................................................... 8
2.1 La participation et le concept de développement durable ..................................................... 8
2.2 La participation : pourquoi ? ................................................................................................... 9
2.3 Typologie de la participation ................................................................................................. 13
2.4 La participation : à quelle(s) étape(s), à quelle(s) échelle(s) ? .............................................. 16
3. Expérience vécue ........................................................................................................................... 18
3.1 Présentation du projet .......................................................................................................... 18
3.2 Présentation de la démarche ................................................................................................ 23
3.2.1 Introduction ................................................................................................................... 23
3.2.2 Témoins privilégiés ........................................................................................................ 26
3.2.3 Associations/Réunions .................................................................................................. 32
3.3 Présentation esquisse............................................................................................................ 43
Espace vert et ouvert..................................................................................................................... 43
Espace de rencontre ...................................................................................................................... 44
Espace polyvalent .......................................................................................................................... 45
Espace de jeux ............................................................................................................................... 45
Espace sécurisé .............................................................................................................................. 46
Espace propre et entretenu .......................................................................................................... 46
Espace « Haut en couleurs » ......................................................................................................... 47
3.4 Présentation du projet définitif ............................................................................................. 47
3.5 Évolution du projet ................................................................................................................ 48
4. Les pièges de la participation ........................................................................................................ 48
Conclusion ............................................................................................................................................. 60
Bibliographie.......................................................................................................................................... 62
Annexes ................................................................................................................................................. 63
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Je souhaite commencer ce rapport de stage en adressant quelques remerciements à:
- Monsieur Frédéric Bisschops, superviseur de ce stage, pour son accueil, son
encadrement et ses nombreux conseils tout au long de ce travail,
- Madame Christine Ruelle pour m’avoir proposé ce stage mais également pour sa
disponibilité, son écoute et son aide,
- Madame Virginie Fion pour m’avoir guidée et aidée lors de mes premières
animations mais également pour son esprit critique vis-à-vis de notre approche
- Madame Suna Arslan (SIMA), Madame Marie-Noël Schumacker (Club des Filles),
Madame Fatja Asri (Centre Femmes-Hommes), Madame Amandine Ulrich (Service de
Prévention), Monsieur Abdel Zouzoula (Terrain d’Aventure), Monsieur Vincent
Damas (Maison des Jeunes), Monsieur Louis Jacquemin (Comité de quartier) et leur
association respective pour avoir porté un réel intérêt au projet, pour avoir accepter
de répondre à mes questions et pour m’avoir permis de réaliser mes réunions de
concertation
- Madame Christine Partoune pour avoir éclairé ma recherche théorique
Je tiens également à remercier mes maîtres de stage, Madame Sigrid Reiter, Monsieur Jean-
Marie Halleux et Jacques Teller pour s’être intéressés à ce travail.
Je n’oublierai pas de remercier les habitants du quartier de Hodimont pour leur gentillesse,
leur investissement et les nombreux souvenirs qu’ils me laisseront.
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Introduction
Le stage se déroulait à la Ville de Verviers dans le cadre du Projet SUN. Le projet sur lequel
nous avons travaillé consistait à réaménagemer un espace vert et public pour en faire un
espace de lieu de vie et de rencontre pour le quartier de Hodimont, quartier défavorisé de la
Ville de Verviers. L’espace constitue également un point d’entrée pour le quartier et a donc
un rôle important pour son image. La concertation devait permettre aux habitants de
Hodimont et à ses usagers d’exprimer leurs attentes et leurs besoins pour le
réaménagement de l’espace.
Dans le cadre de ce stage, j’ai donc eu l’occasion de mener des réunions de concertation
citoyenne. Dès lors, la participation citoyenne constitue la thématique qui sera développée
dans ce rapport.
Dans la première partie, l’organisme d’accueil ainsi que le projet SUN seront présentés.
La seconde partie sera consacrée au concept de participation citoyenne. Nous reviendrons
ainsi sur l’intérêt de la participation et des objectifs souhaités en la développant. Nous
clarifierons également ce concept large en reprenant une typologie basée sur le niveau
d’investissement de la population. Ensuite, nous nous questionnerons sur les étapes et sur
les échelles adéquates pour mettre en œuvre la participation.
Dans la troisième partie, le travail réalisé en stage sera expliqué et détaillé. Le projet sera
analysé dans son contexte et la démarche de mise en œuvre de la concertation sera
énoncée. Enfin, les différents comptes rendus, esquisses et plans ainsi que leur évolution
seront repris et détaillés.
Dans la dernière partie, nous reviendrons sur certaines difficultés liées à la mise en œuvre de
la participation citoyenne. En effet, pour que celle-ci ne se vide pas de son sens, certaines
questions doivent être posées préalablement à tous projets et certaines conditions doivent
être respectées. Différentes critiques sont émises à l’encontre du concept. Nous en
reprendrons quelques unes parmi les plus courantes, afin de les expliquer, d’apporter des
solutions de mises en œuvre mais également de les compléter par des expériences vécues
en stage.
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1. Présentation de l’organisme d’accueil
1.1. Le projet SUN
Le projet SUN (Sustainable Urban Neighbourhoods) est financé par les fonds FEDER dans le
cadre du programme Interreg IVa a de l’Euregio Meuse-Rhin. Il est coordonné par le LEMA
de l’Université de Liège. Ce projet a pour objectif d’inscrire sept quartiers urbains de
l’Eurégio Meuse-Rhin dans une dynamique de développement durable. Ces quartiers, dont
le quartier de Hodimont à Verviers, sont l’héritage de l’ère industrielle et sont caractérisés
par d’importants défis à relever dans la dimension tant sociale, qu’économique ou
environnementale du développement durable. En effet, ces quartiers sont caractérisés par
des populations peu aisées (au regard du reste de la ville) et souffrent d’une image négative.
Le projet SUN est considéré comme une recherche-action, qui s’articule autour de quatre
grandes actions (outre la coordination). Ces quatre actions ne sont pas étrangères aux
pouvoirs locaux. Elles sont en effet issues d’une réflexion avec les partenaires locaux et
émergent souvent dans les diagnostics ou les analyses déjà établis sur les quartiers.
Les quatre lignes d’actions sont :
- L’énergie : amélioration des performances énergétiques des logements privés en
sensibilisant la population à l’utilisation de l’énergie ainsi qu’en utilisant la
dynamique de groupe comme levier pour changer les comportements et rénover,
isoler, etc. les bâtiments.
- La cohésion sociale : renforcement de la cohésion sociale en favorisant les
échanges tant interculturels qu’intergénérationnels mais également en rappelant
l’histoire commune aux différents habitants (immigration,…).
- L’économie locale: valorisation économique des quartiers en prônant les
ressources locales, en développant une image du quartier et en améliorant la
qualité de l’environnement urbain.
- La végétalisation : végétalisation participative des espaces publics. Les quartiers
souffrent en effet d’un manque d’espace vert. Les espaces publics pouvant être
verdurisés étant rares en milieu urbain, les espaces semi-publics et privés doivent
également être visés. Cela ne peut se réaliser sans la participation des habitants.
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Figure 1: Quatre actions du projet SUN
De nombreux acteurs participent au projet. Ceux-ci peuvent être des acteurs locaux
(citoyens, associations, gestionnaire de projet, …), de la Ville (politiques, administratifs,…) ou
du monde académiques (cinq partenaires académiques). Le défi du projet est donc
également d’être transversal et multi-scalaire en créant des contacts et des échanges entre
des acteurs très différents. Afin de faciliter ces échanges et ces contacts, une personne est à
la tête de chaque action et une personne est à la tête de chaque quartier. Une plateforme
internet sert également de support d’échange et d’apprentissage pour les différents acteurs.
Le 23 juin 2011, SUN a reçu de la Commission Européenne une « mention spéciale » aux
RegioStars Awards dans la catégorie « Promoting sustainable energy in cities ». Le jury a
tenu à récompenser le caractère collaboratif et participatif du projet.
1.2. Le projet SUN à Hodimont
Le projet SUN à Hodimont, mené par Frédéric Bisshop, s’est engagé sur les quatre axes
d’actions. Ci-dessous, nous reprenons quelques projets menés à bien dans le quartier.
Energie
- Isol’Hodimont est un projet visant à diminuer les consommations
énergétiques des habitants du quartier. Dans le cadre de ce projet, des
groupes d’achat de rénovation énergétique ont été formés afin de réduire le
coût de l’isolation. Des séances de sensibilisation et d’informations ont
également été organisées. Au cours de ces séances, des conseils et des
astuces en matière énergétique étaient promulgués.
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Cohésion sociale
- La fête des voisins, organisée sur une semaine en collaboration avec
différentes associations du quartier, avait pour objectif de rassembler la
population de Hodimont, de faciliter leur rencontre et leurs échanges.
- La fête à Hodimont proposait une journée d’amusement et de convivialité.
Plusieurs activités, animations ou encore un barbecue étaient proposés afin
de réunir les habitants dans un cadre festif.
- Un journal du quartier, nommé Hodimont’Zine, est publié tout les mois. Ce
journal a pour but d’informer la population de l’ensemble des activités
réalisées dans le quartier, des projets en cours ou encore de présenter les
associations œuvrant dans le quartier. Un site internet facilite aujourd’hui la
communication entre les différents acteurs du quartier et ses habitants.
- Le projet « Ensemble, découvrons la Belgique » proposait plusieurs journées
de visites citoyennes et culturelles sur le thème de la Belgique. Pour chaque
journée, un thème était développé : justice belge, immigration, …
Végétalisation
- Vegetaliz’Action est un appel à projets de végétalisation collective et
participative des espaces publics. Les citoyens ont l’occasion de proposer des
projets de végétalisation dans le quartier. Si leur projet est retenu, ils
bénéficieront de l’appui financier et technique de SUN pour mener à bien sa
réalisation. En tout, deux appels à projet ont été lancés à deux moments
différents.
Dans le cadre de cette action, par exemple, les habitants de Logivesdre
(logements sociaux) se sont mobilisés pour fleurir les abords de leurs
logements.
Économie locale
- Un appel à projet pour améliorer ou rénover les devantures commerciales a
été lancé dans les rues commerçantes du quartier. Les meilleurs projets
étaient récompensés par un subventionnement par le projet SUN. L’objectif
était de redynamiser et améliorer l’image du centre commerçant de
Hodimont.
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2. La participation citoyenne
2.1 La participation et le concept de développement durable
La plus célèbre définition du développement durable est énoncée par Harlem Gro
Brundtland (premier ministre de Norvège), en 1987 : « Un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux
leurs ». Cette définition est accompagnée du schéma présentant les trois piliers du
développement durable : social, économique et environnement. En d’autres termes, une
action relève du développement durable si elle est à la fois rentable économiquement,
équitable socialement et viable d’un point de vue environnemental.
Cette représentation est aujourd’hui fortement critiquée. De même, le concept est souvent
perçu comme un terme « fourre-tout » qui a perdu toute significativité. Perçu comme une
théorie plus que comme une démarche ou perçu comme un principe plus que comme une
stratégie, le développement durable est devenu une image de marketing, une étiquette de
bonne conduite, facilement attribuable à des actions ou à des entreprises pouvant
revendiquer d’agir au sein des trois piliers.
Dès lors, il est nécessaire de percevoir le développement durable comme un objectif à
atteindre, une stratégie, une démarche. Le développement durable doit être perçu comme
« un mode de croissance encadré par des régulations sociales et environnementales, basé
sur le marché d’une part et sur l’existence de services publics et collectifs efficaces d’autre
part » (C. Charlot-Valdieu, P. Outrequin, 2009). Dans ce sens, le développement durable se
définit différemment selon l’échelle territoriale à laquelle les actions sont menées.
Figure 2: Représentation traditionnelle du concept de développement durable
Source: C. Charlot-Valdieu, P. Outrequin, 2009
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De même que trois piliers définissent le développement durable, trois piliers définissent les
démarches de mise en place de politiques concrètes et locales de développement durable :
l’éducation, la culture et la participation. Pour que le développement durable se mette en
place, il faudra que les différents acteurs prennent conscience de son importance. Cela ne
peut se faire sans éducation et participation.
La participation des acteurs est donc perçue comme un pilier de démarches vers le
développement durable.
Figure 3: Les piliers d'une stratégie de développement durable
Source: C. Charlot-Valdieu, P. Outrequin, 2009
2.2 La participation : pourquoi ?1
Promouvoir la participation citoyenne est autrement justifiable qu’uniquement parce qu’elle
est reprise dans les principes du développement durable. Trois justifications peuvent être
avancées. Elle est un complément à la démocratie locale ainsi qu’un outil d’amélioration de
la gestion locale et d’éducation permanente des citoyens. La figure ci-dessous illustre ces
trois justifications.
Un complément à la démocratie représentative
Dans un système démocratique, la population élit des représentants, porteurs
d’idées, qui seront chargés de participer aux discussions et à la prise de décisions
1 CPDT, plaquette n°3
10
inhérentes au respect de l’intérêt public. L’idée qu’une démocratie est un
gouvernement représentatif est cependant confrontée à divers problème. Ceux-ci
peuvent être repris en deux grands points.
o Les limites de la représentation
Sous ce point, nous noterons divers problèmes. À commencer par le fait que
les chances d’être éligibles ne sont pas égales entre tous les citoyens. Dans le
même ordre d’idées, toutes les composantes de la société ne peuvent être
représentées.
Il faut également noter que l’élu n’est pas le double du citoyen. Le fait qu’il
soit élu lui donne la légitimité de le représenter mais rien ne l’oblige à
répondre à son programme électoral ou de ne pas favoriser certains groupes
de population au détriment de l’intérêt collectif. La sanction électorale est
tardive. L’élu cherche donc à satisfaire aux mieux les électeurs, en attendant
le jour du verdict. S’il se trompe et prend une décision jugée mauvaise, cette
faute sera certes pénalisable mais un retour en arrière semble plus difficile,
particulièrement en matière d’urbanisme.
o La puissance de la technocratie
Les thématiques traitées par les élus sont de plus en plus complexes. Ceux-ci
sont amenés à gérer simultanément le court, le moyen et le long terme en
appréhendant globalement et transversalement les problèmes. Le
décloisonnement des politiques sectorielles entrainent le besoin d’aborder les
problèmes selon un principe de transversalité.
Dans ce contexte, les élus s’entourent de plus en plus d’experts chargés
d’apporter des avis objectifs, justifiés par une argumentation scientifique. En
appuyant leurs décisions par le savoir, les autorités oublient que leur
principale source de légitimité provient des électeurs. Dans son article, Pierre
Georis (2005) avance que « la meilleure décision n’est pas forcément celle
proposée par l’expert; elle doit se nourrir des souhaits et des contraintes
exprimés par la population. Dans cette perspective, la participation apparaît
comme un moyen de répondre aux dérives technocratiques tout en
permettant d’avoir accès à de nouvelles connaissances liées à l’expérience des
usagers et des bénéficiaires des politiques et des services publics».
Dans cette approche, un concept émerge : celui de l’intelligence collective. Ce
concept tient de l’adage très connu « Il y a plus dans deux têtes que dans
une». La réflexion menée par un groupe d’individus aboutirait à une
intélligence supérieure. Certains auteurs tels que James Surowiecki (in Georis)
irait même jusqu’à dire que cette intelligence mène à des décisions meilleures
que celles des experts. Les divergences d’opinions rencontrées dans un
groupe favoriseraient l’émergence de décisions concensuelles plus riches que
celles issues de l’expert et résultant d’une logique unique. Toutefois, d’autres
auteurs tels que Christian Morel (in Georis) mettent en garde face aux
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dysfonctionnement des procédures liées à la formation de groupes de travail
et face aux manque de décisions ou de décisions « faibles » pouvant être
prises dans ces groupes. Le collectif n’est pas nécessairement producteur de
mieux et l’accent doit être mis sur les méthodes et les outils employés. Une
remise en question sur ceux-ci est toujours nécessaire.
Sous cet angle, la participation citoyenne peut s’avérer utile et nécessaire.
D’une part, elle peut permettre une autre forme de la représentativité du
citoyen. Celui-ci, amené à s’exprimer, devra aussi être amené à être écouté.
Elle peut être, d’autre part, le moyen de compléter d’une partie subjective
l’analyse objectives des experts. Avis des politiciens, des experts et des
citoyens peuvent ainsi être confrontés et enrichis.
Toutefois, la particiaption peut être remise en cause par la technocratie elle-
même. Les concepteurs, par exemple, ont tendance à considérer qu’il est de
leur boulot de dresser une analyse du site et de proposer un aménagement
pour le valoriser. L’avis de la population peut donc être perçu comme
incompatible avec la proposition de projet formulée par le concepteur et, en
quelques sorte, froisser le concepteur dont le projet est subitement soumis à
évaluation (Ruscassie B. et al.).
Un outil d’amélioration de la gestion locale
Outre le problème de la représentativité, le système démocratique tel qu’il est
suscite un désintérêt des citoyens face aux questions du domaine public, et souvent
une perte de confiance vis-à-vis du monde politique. Les affaires sont souvent jugées
trop complexes pour être comprises ou trop « détachées » des besoins réels de la
population pour susciter l’attention. De plus, le manque de transparence des actions
politiques génère une méfiance chez les citoyens.
Dans ce sens, la participation citoyenne pourrait être perçue comme un outil
d’information et de sensibilisation. Informé, le citoyen peut s’intéresser aux
décisions, les comprendre et être sensibilisé à certains sujets ou problématiques. La
participation peut ainsi permettre la mise en transparence de l’action publique, pour
autant que les politiques acceptent de confronter leurs points de vue à ceux de la
population, de mettre à l’épreuve les arguments qui justifient leurs décisions et
d’accepter de prendre connaissance d’autres visions alternatives pour la ville ou un
quartier. Selon L. Blondiaux (2001), « Les élus doivent également assumer les risques
de l’interpellation, de la contestation, du désordre et ne pas craindre de s’exposer ».
Elle peut également être un outil pour mieux connaître le contexte local, les attentes
et les besoins des habitants. Ceux-ci peuvent compléter les informations des experts
sur des sujets qui les concernent directement et ainsi éviter les erreurs
technocratiques. Les projets urbains gagnent ainsi en pertinence, dans la mesure où
ils répondent aux attentes des usagers.
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La participation peut également engendrer une meilleure adhésion à l’action
publique. Le simple fait d’avoir été consulté ou d’avoir été informé entraine une
meilleure adhésion au projet et une diminution des oppositions ou contestations.
Ainsi, si l’intégration du citoyen à l’élaboration du projet peut être perçu comme du
temps perdu en discussion (particulièrement pour les investisseurs), il semblerait que
ce temps soit regagné en réduisant les phénomènes de rejets et les procédures de
recours (Ruscassie B. et al., ).
Enfin, la participation peut être un atout pour mobiliser les forces vives locales et
l’implication des citoyens. Les habitants peuvent participer à la réalisation de projets.
Il faut aussi noter qu’un projet compris et souhaité par la population peut favoriser
une certaine forme de responsabilité du citoyen vis-à-vis du projet et ainsi favoriser
son appropriation, sa gestion et son respect dans le temps (non-dégradation,
entretien,…).
Un outil d’éducation permanente des citoyens
Plus loin encore dans la mobilisation citoyenne, la participation peut entrainer la
formation de communautés qui œuvrent en vue de produire des réponses à leurs
besoins. Conscients d’avoir les mêmes besoins, des groupements horizontaux
peuvent se former entre différents individus ou groupe d’individus. Ceux-ci peuvent
alors se doter de mécanismes au sein desquels des décisions pourront être prises
pour satisfaire leurs besoins. L’initiative vient donc de la population elle-même et la
puissance publique peut offrir un soutien à ces formations.
Figure 4: La participation: Pourquoi?
Source: CPDT, plaquette n°3
13
2.3 Typologie de la participation2
Avant de dresser une typologie de participation citoyenne, notons que les usagers, acteurs
du projet d’aménagement urbain et territorial, peuvent être regroupés en deux catégories :
les usagers parties prenantes au projet dont font partie les « demandeurs » et les autres
usagers ou citoyens qui ne sont pas directement parties prenantes au projet.
Les premiers sont constitués des propriétaires, usagers du projet, etc. Il s’agit de l’ensemble
des usagers directement liés au projet. Leur intervention est caractérisée par la recherche
d’un intérêt particulier et une prise de position vis-à-vis du projet : favorable, défavorable ou
indifférent. Les seconds représentent un intérêt non directement lié au projet. Ils peuvent se
regrouper en lobbies ou mouvements associatifs. Leur intervention peut souvent
s’apparenter à celle d’experts (Ph. Hanocq, 2011).
La participation citoyenne est un terme large qui recouvre un certain nombre de démarches
pouvant être distinguées sur base de l’investissement des citoyens et de pouvoirs publics
dans celles-ci. La typologie de la participation correspond donc à une échelle du niveau
d’intervention des habitants dans la participation.
Différentes échelles de la participation existent et varient d’une à l’autre. Nous choisirons ici
d’expliquer la typologie retenue par la CPDT.
Une distinction est faite entre la participation spontanée et la participation
institutionnalisée.
La participation spontanée, initiée par les citoyens. Celle-ci peut prendre la forme :
- de la promotion d’un projet porté par les citoyens ou de la revendication pour un nouvel aménagement ;
- de la contestation d’un projet mené par les pouvoirs publics ; - de la mobilisation des acteurs pour (ré) aménager un espace public.
La participation institutionnelle, offerte par les pouvoirs publics dans un dispositif prévu et réglementé pour offrir un cadre d’échange avec les citoyens. Au sein de la participation institutionnelle, on peut encore distinguer :
- Le modèle hiérarchique, caractérisé par une initiative et une prise de décision assumées par les pouvoirs publics et qui fait appel aux citoyens à un ou plusieurs moments du processus de projetation. On y retrouve trois sous-catégories. La simple information/Sensibilisation du citoyen est le préalable de toute participation mais ne nécessite pas d’investissement du citoyen. La consultation permet aux citoyens d’exprimer leur avis sur un projet porté par les pouvoirs publics. La prise en compte de leur avis ou non reste l’apanage des autorités. Elle peut déboucher sur une modification ou une adaptation du projet. En ce sens, elle prend réellement sens si elle est prise en compte par le maître
2 CPDT, plaquette n°3
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d’ouvrage. Elle peut apparaitre à deux étapes du processus d’élaboration du projet : soit au début de l’élaboration ou à la fin du processus comme évaluation du projet. La concertation est un réel processus de négociation qui débouche toujours sur une transformation du projet initial ou une prise en compte des avis dans l’élaboration des projets. Bien que la discussion soit au centre de la démarche, il faudra veiller à définir préalablement ce qui est discutable ou non. Les contraintes liées au projet, d’un point de vue financier, temporel ou de compétences, doivent être explicitées aux personnes concertées car elles conditionnent le projet.
- Le modèle négocié ou la coopération, caractérisé par une initiative publique ou privée et une prise de décision pouvant être laissée aux citoyens. L’acteur public est donc perçu comme un partenaire ou un soutien et non plus comme la seule autorité compétente. Dans cette approche, aucun enjeu, objectif ou projet n’est établi préalablement. Ils résulteront des discussions entre les acteurs. La planification, le suivi et la gestion sur le long terme font également partie de l’élaboration du projet commun. La responsabilité de chacun doit être correctement délimitée si l’on veut éviter tout dérapage. Dans ce modèle, on retrouve la coproduction, la coconception ou encore la cogestion, selon l’investissement des citoyens dans le projet et leur implication aux différentes étapes du processus.
- Le soutien à des projets d’intérêt public, caractérisé par le rôle principal de l’habitant. Dans cette approche l’initiative vient toujours de l’usager, parfois motivée ou encouragée par les pouvoirs publics (par exemple, dans les quartiers soumis à la revitalisation ou à la rénovation urbaine). Ces projets soutiennent un intérêt général, répondant à des besoins collectifs. Les pouvoirs publics ont ainsi un rôle de sélection, de suivi, de soutien, d’expertise ou encore d’aide logistique ou de financement.
- La délégation. Dans ce système, les pouvoirs publics délèguent leurs pouvoirs et
leurs compétences au profit d’une personne ou d’un organisme chargé de remplir une fonction ou une mission. La délégation est rare dans notre pays. Les pouvoirs publics conservent la maîtrise de la décision. Dans certains pays, la pratique du referendum ou la délégation de financements publics à des associations chargées de gérer un espace public est plus fréquente.
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Figure 5: Typologie de la participation
Source: CPDT, plaquette n°3
Cette typologie ne permet pas seulement de mieux définir les différents niveaux de la
participation. L’animateur territorial mandaté pour mener une participation citoyenne doit
se poser des questions sur le contexte dans lequel il est amené à intervenir, notamment sur
les habitudes de participation des citoyens et autorités locales.
Le groupe Topozym a ainsi relevé différentes questions à se poser en fonction du
commanditaire de la participation :
Si le médiateur est mandaté par un groupe de citoyens
A propos des habitudes de participation des pouvoirs publics
Le projet résulte-t-il d’un appel d’offre lancé par les pouvoirs locaux ? Si oui, quel est le soutien que ces derniers peuvent offrir ? Sinon, y a-t-il déjà eu des
initiatives citoyennes dans la commune ? Avec quels résultats en termes de participation ? Les pouvoirs locaux ont-ils déjà soutenu des projets initiés par des citoyens ? Si oui, comment et jusqu’où ? Sinon, pourquoi ?
A propos des habitudes de participation des autres citoyens
Que représente le groupe moteur par rapport à l’ensemble des personnes concernées par l’espace public en question ?
Tous les types de citoyens sont-ils présents, et en particulier ceux qui n’ont pas l’habitude de prendre une place pour faire entendre leur voix ?
Comment amener ces derniers à s’impliquer sur des questions qui touchent aux espaces publics ? Comment les aider à s’impliquer?
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Si le médiateur est mandaté par les pouvoirs publics
A propos des habitudes de participation des pouvoirs publics
Globalement, de quelle marge de manœuvre dispose le médiateur pour favoriser des changements de pratiques en termes de participation ?
Quelle attitude la majorité en place a-t-elle vis-à-vis de la participation ? Comme un pis-aller, voire une menace ? ou comme une opportunité pour mieux gérer la commune au service de tous ?
L’intervention qu’elle commandite est-elle limitée au minimum requis par la loi (modèle hiérarchique classique, limité à la consultation) ? ou est-il possible d’envisager d’aller plus loin (concertation, voire modèle négocié) ?
Quels sont les usages des fonctionnaires en place ? Sont-ils favorables ou hostiles à la participation ? Est-il possible d’en discuter avec eux ? Sont-ils prêts à revoir leurs méthodes de travail ?
A propos des habitudes de participation des autres acteurs
De quel degré de confiance le pouvoir en place bénéficie-t-il aux yeux de la population ? Y a-t-il eu dans le passé récent des expériences de participation citoyenne dans la commune
à propos d’espaces publics ? De quelle ampleur ? Est-il possible de s’appuyer sur ces expériences pour améliorer le processus ?
S’il y a peu d’habitudes de participation dans l’entité, dans quelle mesure est-il possible de
travailler en partenariat avec une association qui œuvre au développement de la
participation citoyenne de tout un chacun (organismes d’éducation permanente) ?
2.4 La participation : à quelle(s) étape(s), à quelle(s) échelle(s) ?3
Un projet urbain durable se veut transversal, en abordant différentes thématiques. Dès lors,
la participation peut-elle aborder un sujet transversal qui mêlerait les aspects sociaux,
environnementaux et économiques ou doit-elle se concentrer sur des aspects thématiques
et locaux ?
Un projet urbain peut se définir en plusieurs échelles temporelles et spatiales. Concernant
l’échelle spatiale, un projet est élaboré à une échelle spatiale pertinente mais devra intégrer
une réflexion multiscalaire (par exemple : impact sur la population locale ou à l’échelle de
l’agglomération). L’intervention des habitants doit-elle se cantonner aux projets locaux ou
peut-elle être initiée pour des projets développés à plus large échelle ?
De la même manière, un projet peut s’établir à différentes échelles temporelles. On parle
souvent de court, de moyen et de long terme. Peut-on envisager la participation citoyenne
sur des projets menés sur le long terme ?
Un projet urbain est constitué de différentes étapes : état des lieux, diagnostic, définition
des enjeux et objectifs, élaboration de scénarios/projets, évaluation des scénarios/projets,
choix d’un scénario/projet, réalisation du projet, suivi et évaluation. À chacune de ces
3 C. Charlot-Valdieu et P. Outrequin (2009)
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étapes, il faut se poser la question de la participation citoyenne : Participation, oui ou non ?
Si oui, à quel niveau : information, consultation, … ?
Bien que des tentatives de réponses soient élaborées, il n’existe pas de solution optimale. Il
appartient aux autorités, aux maîtres d’ouvrage, de définir quelle consistance prendra la
participation citoyenne et de réfléchir à ces différents aspects. La participation pourra revêtir
différentes formes selon le projet initié, le contexte du projet (contraintes, notamment
financières) et les étapes du projet.
Ci-dessous, nous reprenons une grille de lecture du processus participatif proposée dans le
cadre de la démarche française HQE²R.
Figure 6: Grille d'analyse du processus participatif dans un projet de territoire
Source: C. Charlot-Valdieu, P. Outrequin, 2009
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3. Expérience vécue
3.1 Présentation du projet
Le projet
La ville de Verviers a souhaité aménager un espace de lieu de vie et de rencontre pour le
quartier de Hodimont. L’idée est de créer un véritable lieu d’échanges où l’on a envie de se
retrouver, de se détendre ou de s’amuser.
L’espace est situé de part et d’autre du pont Parotte. Il constitue un point d’entrée pour le
quartier de Hodimont. À gauche du pont, on retrouve une dalle, souvent utilisée pour les
jeux des enfants. À droite du pont, on retrouve un espace vert. La promenade le long de la
Vesdre permet de lier les deux espaces en passant sous le pont.
Dans le cadre du projet SUN, un auteur de projet a été désigné pour réaménager l’espace. La
ville de Verviers souhaite que les habitants de Hodimont et les utilisateurs de cet espace
puissent exprimer leurs attentes et leurs besoins pour le réaménagement de l’espace.
Figure 7: Vue aérienne espace du projet: Pont Parotte Hodimont
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Figure 8: Photos espace du projet: Pont Parotte
Source: Clichés C. Ruelle
Hodimont – Etude Baumans-Deffet
La Ville de Verviers a commandé une étude urbanistique sur le quartier de Hodimont en vue de l’élaboration de projets de revitalisation urbaine. Cette étude a été réalisée par le bureau d’architecture et urbanisme Baumans-Deffet. Celle-ci reprend un état des lieux et une analyse de la situation existante. Les différents atouts et faiblesses du quartier ont été identifiés afin de relever les différents enjeux liés à un projet urbanistique global. Onze objectifs ont ensuite été listés. Ceux-ci sont liés à des propositions d’aménagement. Il appartiendra à la Ville de dégager les priorités et les fonds nécessaires pour monter des projets opérationnels. L’étude est donc bien un document d’orientation, développant une vision de revitalisation globale pour le quartier, pour la mise en œuvre de projets plus spécifiques futurs.
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Deux objectifs et propositions de projets sont liés à l’espace réaménagé dans le cadre du projet SUN. Nous les reprenons ci-dessous. OBJECTIF 1 : INSCRIRE LE QUARTIER DANS LES PARCOURS URBAINS
Créer des boucles avec le centre commerçant
Créer des liens entre les deux rives
Figure 9: Etude Baumans-Deffet - quartier de Hodimont: objectif 1
Source: étude Baumans – Deffet
Pour cet objectif, l’étude Baumans-Deffet relève donc la nécessité de considérer les bords de
la Vesdre dans un périmètre plus large que celui du quartier et de penser à son importance
tant pour le quartier que pour la ville.
OBJECTIF 2 : CREER DES ESPACES DE RENCONTRE ET DE CONVIVIALITE
Transformer un nœud routier et ses alentours en un parc public en continuité verte le long de la rive nord de la Vesdre
Améliorer la transversalité et l'échange de part et d'autre du quartier par la requalification de la Nationale 627 en un Boulevard Urbain
Amener des publics cibles dans des lieux bien identifiés du quartier
Intégrer la partie Sud de l'îlot LogisVesdre dans le parc public
21
Intégrer le parc dans le schéma directeur des bords de Vesdre
Source: étude Baumans – Deffet
Figure 10: Etude Baumans - Deffet _ Quartier de Hodimont: Objectif 2
Source: étude Baumans – Deffet
A. Infrastructure sportive ou logements Infrastructure sportive de quartier associée à un espace extérieur ESTIMATION DU COUT : 1326m2 X 110€€ = 1.458.600€ B. Parc urbain Parc en bordure de Vesdre permettant diverses activités Déclassement d'une partie de la rue Jules Cerexhe et de la rue du Moulin Suppression du rond point Saucy
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Objectifs à mettre en relation avec le projet SUN ESTIMATION DU COUT : 8230m2 X 190€ = 1.563.700€ C. Suppression du rond point D. Passerelle Liaison entre la rue Jules Cerexhe et le pôle hôtel + centre commercial + cinémas + scolaire ESTIMATION DU COUT : 500.000€
Future voirie
L’étude Baumans-Deffet préconisait la suppression du rond point ainsi que le déclassement
de la rue Jules Cerexhe. Ce déclassement n’est pas à l’ordre du jour d’un point de vue
politique. Un permis d’urbanisme vient en effet d’être délivré pour le réaménagement du
carrefour. S’il prévoit la suppression du rond point, il ne prévoit pas le déclassement de la
voirie.
Figure 11: Plan de réaménagement de la voirie
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3.2 Présentation de la démarche
3.2.1 Introduction
Dans ce paragraphe, nous détaillons la démarche de mise en œuvre de la participation
citoyenne réalisée dans le quartier de Hodimont. Celle-ci peut être divisée en sept étapes :
1. Désignation des associations
Atteindre les différents groupes de population présents dans un quartier et mettre sur
pied des réunions-débats avec eux peut s’avérer difficile et nécessite une bonne
connaissance du quartier et de ses habitants. En effet, établir des contacts, susciter
l’intérêt pour qu’un plus grand nombre de personnes participe aux réunions prend du
temps. Au vu du temps restreint qui nous était donné pour aller voir la population et
établir un premier compte rendu, il ne nous était pas permis d’y aller « à l’aveugle ». À
Hodimont, de nombreuses associations œuvrent au quotidien dans le quartier. Nous
avons donc choisi de profiter de ce réseau social déjà mis en place.
Les associations ont été désignées de manière à atteindre différentes nationalités et
différents groupes d’âges, afin d’approcher différents groupes sociaux susceptibles
d’être concernés par le projet.
- Centre Femmes/Hommes
Cette ASBL verviétoise située à Hodimont lutte contre l’isolement de certains
groupes de population et favorise l’intégration de tous dans notre société. Elle
cherche avant tout à répondre aux problèmes d’endettement et de précarisation en
proposant à ses membres différents services : service de médiation de dettes,
groupes de paroles, apprentissage de la langue française, cours d’informatique, …
Au cours du stage, nous avons rencontré deux groupes d’apprenants français du
Centre Femmes/Hommes, lors de nos rencontres avec les associations.
- SIMA
Cette ASBL lutte également contre toutes formes d’exclusions socioculturelles,
politiques ou culturelles. Elle mène ainsi différentes actions d’insertion socio-
professionnelle (formation en français, en informatique, à la recherche d’emploi, ..)
et d’éducation permanente (soutien scolaire, séance d’information et de
sensibilisation à différents thèmes tels que la santé ou l’éducation).
Au cours du stage, nous avons rencontré la responsable de l’association et mené une
animation avec un groupe d’apprenants en français.
- Service de prévention de la Ville de Verviers
Ce service a différents terrains d’action sur la Ville, dont Hodimont. En plus des
différents services proposés tels que l’Aide Scolaire pour Adolescents (ASA) ou
l’Accueil Social de Quartier (ASQ), le Service de prévention met en place différents
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projets avec les habitants afin de mieux répondre à la préoccupation. C’est
notamment le cas de la « semaine de la propreté », ou encore du travail dans les
immeubles de Logivesdre. Au cours de ce travail, un règlement d’ordre intérieur a été
mis en place et des « référents » ont été désignés pour aider à sa mise en application.
Au cours du stage, nous avons rencontré la responsable du service et proposé une
animation aux référents des logements sociaux de Logivesdre.
- La Maison des jeunes de Hodimont
Cette ASBL s’occupe en particulier des jeunes et à leur formation à la citoyenneté par
l'action culturelle.
Au cours du stage, nous nous sommes entretenus avec le responsable de
l’association. Des problèmes internes ne nous ont pas permis de réaliser une
animation.
- Le Club des Filles
Ce club est créé en partenariat avec la Maison des Jeunes. La particularité de ce club
est qu’il est ouvert aux adolescentes (de 12 à 18 ans). Ce lieu permet aux filles de
rencontrer d'autres filles, de s'intégrer dans un groupe, partager leur vécu, réaliser
diverses activités ou projets, être soutenues dans leur scolarité,...
Au cours du stage, nous avons rencontré la responsable du Club et proposé une
animation aux filles qui fréquentent le Club. L’animation a été un peu particulière. Le
Club étant un espace ouvert, les filles pouvaient prendre part à l’animation et se
retirer à leur guise. L’animation a été modifiée pour qu’elle soit réalisable par toute
personne arrivant en cours de route.
- Le Terrain d’aventure
Cette ASBL est une structure d’accueil extrascolaire, de jeux et d’encadrement pour
les enfants. En plus d’encadrer les jeunes dans leurs jeux, elle offre différentes
animations et un soutien scolaire.
Au cours du stage, nous avons rencontré le responsable du Terrain et proposé une
animation aux enfants qui le fréquentent. L’animation a été un peu particulière.
En effet, nous ne pouvions aborder les enfants avec la même pédagogie utilisée avec
les adultes. L’animation a donc été proposée sur l’espace même à réaménager et
d’une manière un peu plus ludique.
- Comité de quartier
Au cours du stage, nous avons rencontré le président du comité de quartier,
également président de nombreuses associations dans le quartier.
Ces réunions visent un public ciblé, celui en relation avec le monde associatif. Pourtant,
tous les groupes sociaux ne sont pas représentés par une association. Dès lors, une
réunion d’information ouverte à tous a également été programmée en soirée, en terrain
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neutre, à la Maison de l’Égalité des Chances. Les habitants ont été informés de cette
réunion à travers le journal du quartier « Hodimont’zine ».
2. Rencontre avec les responsables des associations
Les responsables des associations doivent être perçus comme des témoins privilégiés et
comme des personnes relais auprès de la population. En contact régulier avec la
population, ils connaissent bien les problèmes du quartier et, plus particulièrement, les
problèmes rencontrés par les personnes habitant ou fréquentant le quartier.
Ainsi, la première étape de notre démarche a été d’aller à la rencontre de ces personnes.
Un questionnaire a été élaboré afin de mieux cerner les problèmes afférents au quartier
et pour recueillir les premières perceptions et les différentes attentes vis-à-vis de
l’espace à réaménager.
Les informations recueillies ont permis de dresser un premier compte rendu à l’auteur de
projet et ont été utiles pour les débats futurs avec les membres des associations.
3. Rencontre avec les associations du quartier
Plus petit groupe ayant déjà l’habitude de se parler et de se côtoyer, chaque association
peut constituer un groupe de travail. Une animation a ainsi été prévue dans différentes
associations. Au cours de celle-ci, l’idée de projet était présentée et différents outils
étaient mis en place afin de faciliter la prise de parole des participants. Un état des lieux
du site ainsi que les différentes attentes et propositions d’aménagement ont ainsi pu
être recueillies.
4. Compte rendu à l’auteur de projet
À la fin de ces deux étapes, un compte rendu reprenant les différentes idées émises était
dressé et envoyé à l’auteur de projet afin que les résultats de la concertation citoyenne
puissent être pris en compte lors de l’élaboration du projet.
5. Réunion des représentants/Présentation des projets
Une fois que l’auteur de projet a eu pris connaissance du compte rendu, une réunion
regroupant deux représentants de chaque groupe concerté et l’auteur de projet a été
organisée. Au cours de cette réunion, les représentants présentaient leurs projets et
avaient l’occasion de défendre leurs idées. Divers objectifs étaient poursuivis lors de
cette réunion. Le premier était de réduire la distance entre l’auteur de projet et les
citoyens, de permettre une collaboration plus directe. Les citoyens avaient ainsi
l’occasion d’exprimer eux-mêmes leurs attentes et de poser leurs questions à
l’architecte. Un second objectif était de faire prendre conscience à chaque groupe qu’il
n’était pas le seul à avoir pu s’exprimer et que des divergences d’opinions conduiraient à
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des compromis. C’était également l’occasion pour l’auteur de projet d’explique que tout
ne pourrait être réalisé et d’expliquer lui-même les contraintes liées au projet.
6. Compte rendu politique
L’avancement du projet a été présenté aux pouvoirs politiques par l’auteur de projet. Au
cours de son discours, l’auteur mentionnait lorsqu’un aménagement suggéré répondait à
une attente des citoyens.
Un compte rendu final des idées à retenir pour les projets futurs a également été remis
aux élus politiques afin qu’ils puissent orienter leurs actions futures.
7. Présentation du projet définitif
Après son adoption par le Collège Communal, le projet est présenté par l’auteur de
projet à la population au cours d’une réunion organisée à la Maison de l’Égalité des
Chances. Toute personne ayant participé à l’animation de concertation a été conviée à
cette réunion.
L’auteur de projet a ainsi pu exposer les plans du futur projet et expliquer les différents
choix d’aménagement. Ce fut également l’occasion pour tous les participants de poser
leurs questions et de formuler leurs remarques.
De plus, un article est paru dans le journal de quartier « Hodimont’Zine » afin de
présenter le projet à l’ensemble de la population n’ayant pas participé à cette dernière
réunion.
3.2.2 Témoins privilégiés
3.2.2.1 Démarche
Les responsables des associations ne sont pas des personnes qui vivent dans le quartier (à
l’exception du président du comité de quartier). De part leur travail, elles sont toutefois
amenées à y travailler et sont donc considérées comme des usagers du quartier. De plus, les
associations ont une fonction sociale importante et connaissent particulièrement bien les
problèmes du quartier. Elles peuvent dès lors être considérées comme des personnes
ressources lors d’une première approche avec le quartier.
Un questionnaire (questionnaire détaillé repris en annexe) a été établi afin d’orienter le
discours sur l’espace à réaménager, sur ses atouts et faiblesses, mais également sur ses
aménagements et fonctions futurs. Différentes thématiques ont été abordées :
- Utilisation et fonctions actuelles
Qui fréquente l’espace et pourquoi ?
- Perception
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L’espace est-il un lieu de vie, un espace convivial ? Quels qualificatifs peut-on donner
à cet espace ? L’espace est-il beau ? Propre ? Sécurisé ? Est-il à l’image du quartier ?
- Éléments représentatifs
Quels éléments de l’espace ou du voisinage composent l’espace ? Quels sont les
éléments à conserver ou à supprimer ?
- Accessibilité et lien
Comment l’accessibilité peut-elle être qualifiée depuis le quartier ? Depuis les bords
de la Vesdre ?
- Aménagement et fonctions futurs
Quels rôles jouent l’espace et quels rôles devraient jouer l’espace ? Comment
imaginer l’espace ?
Ce questionnaire a permis de relever un premier état des lieux et de dresser une première
liste d’enjeux et objectifs nécessaires à l’auteur de projet. Il aura également permis à
l’animateur de mieux comprendre l’espace avant de rencontrer la population.
Le compte rendu ci-joint respecte au mieux l’avis de la population et ce qu’elle a exprimé.
Aucune critique ou information supplémentaire que celles énoncées lors des enquêtes (et
animations pour le projet de revitalisation) n’est formulée dans ce compte rendu.
3.2.2.2 Comptes rendus
Après chaque entrevue avec un responsable d’association, un compte rendu reprenant les
différents éléments abordés lors de la discussion a été dressé. L’ensemble de ces comptes
rendus sont repris en annexe.
3.2.2.3 Synthèse
Perception du quartier
En quelques mots, le quartier est:
Un quartier multiculturel et multigénérationnel
Différentes cultures cohabitent dans le quartier. De nombreuses associations et cafés
existent et confèrent au quartier un caractère convivial. Actuellement, des actions sont
menées pour favoriser les échanges entre les différentes associations et les différentes
communautés.
Des personnes de tout âge vivent dans le quartier. On retrouve de nombreuses familles avec
des enfants.
Un quartier au bâti dégradé
Le quartier, avant très commerçant et fréquenté, est aujourd’hui dégradé. De nombreux
commerces sont encore présents, surtout dans le secteur de l’alimentation. Ce sont
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toutefois plus des commerces ethniques et de proximité. De nombreux bâtiments sont
dégradés ou laissés à l’abandon. Beaucoup de logements sont inhabitables.
Un quartier insécurisé et sale
La formation de bandes et la présence de toxicomanes amènent à un sentiment d’insécurité
le soir chez certaines personnes. La surveillance devrait être renforcée. Pourtant, des
caméras de surveillance et une maison de police sont déjà présentes. Les personnes
dénoncent le manque d’entretien et de propreté, les trottoirs dégradés et souvent
encombrés par des véhicules en stationnement, les poubelles et les déjections canines. Le
problème de la propreté est bien plus un problème de citoyenneté qu’un problème
d’entretien par la commune.
Cette image est parfois caricaturée dans les médias par des slogans comme « Hodimont, le
Schaerbeek ou le Chicago verviétois »
Un quartier où il manque d’espaces verts et d’espaces publics
Le quartier manque d’espace vert, d’espaces de rencontres extérieurs, d’espaces pour les
jeunes mais également pour les mamans et leurs enfants. Un manque de plaine de jeux et de
terrain de foot a été mentionné. Les jeunes se plaignent qu’il faut aller trop loin pour jouer
au foot et qu’il n’y a pas de salle de sport. Un besoin pour plus d’espaces verts et d’espaces
publics avec des bancs et des tables pour s’asseoir et se retrouver est donc formulé. La
Vesdre est considérée comme un atout pour développer des promenades et des liaisons
avec le centre-ville mais également pour créer des lieux de détente privilégiés (comme
l’espace vert qui nous concerne).
Interface entre le quartier et l’hypercentre de Verviers, les responsables des associations
sont convaincus que l’aménagement du lieu permettra d’améliorer l’image du quartier. Le
souhait est de rendre une image accueillante et conviviale au quartier.
Perception de la zone d’étude
De manière générale, l’espace comprend trois sous-zones :
- La dalle, propice aux jeux des enfants
- Le côté vert. Celui-ci est important. En effet, beaucoup relèvent la nécessité de
maintenir les espaces verts et la végétation existante (arbres). À la question « à quel
élément il ne faut-il pas toucher ? », la réponse est unanime : « la verdure, la
pelouse ».
Le caractère « vert » de l’espace devrait donc être conservé.
Il y a un certain attachement à la végétation en place, surtout aux peupliers.
- La Vesdre et sa promenade
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La Vesdre est un élément important pour le site. Elle marque la limite entre
Hodimont et Verviers. Elle apporte également une qualité supplémentaire à l’espace
vert.
Ces trois espaces, ouverts et non-encombrés sont propices au développement de diverses
activités. Pour les représentants des associations, c’est avant tout un lieu de convivialité, de
rencontre, de loisirs et de détente.
D’autres espaces situés à proximité sont à prendre en considération : les logements de
Logivesdre, les restaurants de la rue Jules Cerexhe et la maison de police.
Plusieurs usagers se retrouvent sur l’espace :
- Les enfants jouent, surtout au foot et à vélo
- Les personnes âgées s’asseyent sur le bord de la dalle et discutent
- Des personnes isolées, assises sur les bancs
- Les familles étendent des couvertures sur le sol pour pique-niquer ou profiter du
soleil.
- Les promeneurs profitent du bord de la Vesdre ; certaines personnes promènent leur
chien.
- Les personnes qui vont aux restaurants de la rue Jules Cerexhe mais qui ne font que
passer.
Peu de personnes, voire personne de l’extérieur ne fréquentent l’espace. Si elles sont
extérieures, c’est qu’elles ne font que passer (clients des restaurants, promeneurs). L’espace
doit être destiné aux personnes du quartier. Le manque d’espace vert sur le quartier lui
confère un statut particulier pour les Hodimontois. Il a été également mentionné que la
population fréquentant le lieu était principalement d’origine étrangère.
Il n’y a pas de conflits entre les différents groupes ou personnes fréquentant l’espace mais
parfois un décalage entre ce qui s’y passe et ce qui se passe à ses abords. Par exemple, des
clients mangent aux terrasses des restaurants alors que des familles sont installées sur
l’herbe et pique-niquent.
D’un point de vue historique, l’espace n’a pas toujours été si « enclavé » et « déconnecté du
quartier ». Avant la réalisation du rond point (qualifié de démesuré), il y avait une place où
les habitants aimaient se retrouver. C’était le centre du quartier. Maintenant où est le
centre ? Il n’y en a plus (une des questions serait donc de savoir si on veut recréer ou non un
centre à cet endroit).
L’espace est perçu comme un lieu de vie et de rencontre important pour le quartier, un
espace de bien-être (où on peut profiter du cadre et du soleil) et de défoulement.
Indépendamment des nombreux locaux mis à la disposition des associations, deux autres
espaces ont leur importance pour le quartier. Le premier est le Terrain d’aventures. Situé au
centre du quartier, celui-ci offre des possibilités en matière de sport (terrain de foot et de
30
basket). Ce sont principalement les ados qui s’y rendent. Un encadrement par des
animateurs est assuré. Le second est le « mur de Hodimont ». Il s’agit d’un muret où les
jeunes aiment venir s’asseoir et se retrouver. Un troisième lieu est de plus en plus fréquenté,
il s’agit du parvis de l’église Saint-Antoine, rue Saucy. Plus à l’extérieur, le parc de
l’Harmonie, la plaine Peltzer et le parking de l’Outlet sont également des lieux de
rassemblement pour les habitants du quartier.
Le site est considéré comme relativement beau, bien que rien ne tape à l’œil, qu’il n’y ait pas
de couleurs. Un manque de poubelles n’aide pas au maintien de la propreté. Des gens
viennent parfois jeter leurs sachets poubelles sur le site. Les déjections canines sont
également un gros problème. L’espace n’est pas propre.
Le site est considéré comme bien accessible. L’accessibilité pourrait toutefois être améliorée.
Depuis la Vesdre, le chemin cyclo-pédestre du côté de la rue Jules Cerexhe est agréable mais
du côté Saucy, l’accès est insécurisant et encombré de déjections canines. L’accès n’est donc
pas agréable. Le passage sous le pont est « glauque et pue ». Il faut également noter que la
Vesdre sort de son lit et déborde sur le chemin cyclo-pédestre environ tous les deux ou trois
ans (information à vérifier, mais si elle est citée, c’est que ça dérange). Depuis le quartier,
l’accès est aisé mais parfois peu sécurisant pour les mamans avec leurs enfants. La traversée
des rues est parfois dangereuse et des aménagements piétons pourraient être prévus.
Les attentes
Quatre objectifs généraux ressortent des discussions.
Renforcer ce lieu de convivialité dans l’esprit existant. Préserver au mieux
l’existant mais en l’améliorant.
L’espace est perçu comme un lieu de vie et de rencontre important pour le quartier. Trois
fonctions du lieu coexistent : détente, jeux et promenade. Les aménagements doivent les
renforcer tout en ne dénaturant pas les autres fonctions. Par exemple, il est inutile de créer
une plaine de jeux qui ne permettrait plus de s’asseoir dans l’herbe.
Différentes propositions ont été formulées :
- La création d’un terrain de foot. Certains s’accordent sur un simple marquage au sol
avec deux poteaux en guise de goals pour ne pas dénaturer ou trop spécialiser
l’espace. À l’inverse, certains imaginent un terrain bien défini avec un revêtement
caoutchouteux et des goals.
Un filet pour empêcher les ballons de tomber dans la Vesdre est nécessaire. Certains
ont cependant peur que ça dévalue la qualité esthétique de l’espace.
- Créer un parcours de promenade, agréable et vert, le long de la Vesdre. Ce parcours serait aménagé pour convenir à la fois aux familles, aux promeneurs et aux sportifs (joggeurs – cyclistes).
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- Installer des jeux pour les enfants en bas âges (mais attention, sans qu’ils ne
prennent trop d’importance).
- Avoir des bancs, des tables qui permettraient d’avoir plus de possibilités de s’asseoir
pour se détendre, pour discuter, pour prendre le thé et gouter. À noter que certains
craignent de voir l’espace approprié par des bandes ou des groupes si trop de tables
sont mises à disposition. La difficulté de gérer les événements improvisés comme un
barbecue a également été mentionnée.
Favoriser les rencontres intergénérationnelles (personnes âgées, mamans et
enfants fréquentent ce lieu) et interculturelles
Comme mentionné plus haut, l’espace est un lieu de rassemblement pour les personnes
âgées et pour les mamans qui accompagnent leurs enfants. Les enfants jouent pendant que
les adultes discutent. Ce comportement vaut aussi bien pour la dalle de jeux que pour la
pelouse. Les aménagements doivent favoriser la mixité.
Par exemple, la réalisation d’un terrain de pétanque a été mentionnée. Jeu a priori plus
occidental et pour les personnes plus âgées, le terrain permettrait d’attirer une autre
population et de regrouper les jeunes et les vieux ainsi que les Belges et les étrangers.
Renforcer le rôle de la Vesdre et la qualité de l’espace vert
Il est inutile de rappeler l’importance de ce rare espace vert du quartier. Plusieurs pistes ont
été formulées :
- Relèvement du muret du bord de la Vesdre pour éviter les inondations (bien que peu
fréquentes) et pour améliorer la sécurité des enfants qui jouent à ses abords.
- Réalisation d’une plateforme sur la Vesdre qui permettrait de mettre ses pieds dans
l’eau en été.
- Bancs et tables pour permettre de s’y arrêter (avec les risques mentionnés plus
hauts)
- Fleurs : envie de l’un, crainte de l’autre. Ce serait beau mais rapidement dégradé.
« Tout buisson devient poubelle ».
Penser à la gestion et à l’entretien du lieu
Il ne suffit pas de faire un bel aménagement, il faut penser aux problèmes de gestion et
d’entretien. Si un terrain de sport est créé, des animateurs devraient être présents. Si on
ajoute des bancs, des tables ou qu’on aménage le chemin de promenades, il faut penser aux
poubelles, aux poubelles « cendriers », aux canisettes et aux distributeurs de sachets pour
les déjections.
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Pour améliorer la sécurité du lieu, l’éclairage a été mentionné à plusieurs reprises, tant pour
le dessous du pont que pour la sécurisation des passages pour piétons.
3.2.3 Associations/Réunions
3.2.3.1 Démarche
Objectif : S’accorder sur une vision partagée de l’espace et de ses enjeux.
Présentation de(s) l’animateur(s)
Les membres des associations ne nous ont jamais vus. Il est donc important de se
présenter, de dire comment on s’appelle, quel est notre travail et pour qui on
travaille.
C’est également l’occasion pour l’animateur de présenter son association ou, dans ce
cas-ci, le projet SUN.
Présentation de l’espace, du projet, de la démarche
« Projet d’aménagement souhaité par la ville et soutenu par le projet SUN.
On a besoin de votre avis, c’est vous qui allez aller ou qui allez fréquenter cet espace.
D’habitude dans les projets, on ne demande pas l’avis de la population, le bureau
d’étude travaille seul avec la Ville. Ici, vous avez la chance de pouvoir vous exprimer.
Aujourd’hui vous allez pouvoir nous donner votre avis et créer votre projet. Cela veut
dire que chacun peut donner son avis et ses idées, mais qu’ensemble, nous allons
construire un projet commun, qui sera le travail de l’ensemble du groupe.
Dans un deuxième temps, un autre jour, vous allez pouvoir expliquer votre projet, vos
propositions, à l’architecte qui travaille sur le réaménagement. Ainsi, l’architecte sera
directement tenu au courant et votre avis sera entendu.
Mais vous n’êtes pas les seuls qui donneront leurs avis. Nous allons aller consulter
d’autres associations qui auront peut-être des idées différentes.
Il est important que vous compreniez que votre avis sera pris en compte mais que ce
n’est pas votre projet tel quel qui sera réalisé car tous les autres avis seront à prendre
en compte. D’autre part, vous devez savoir que le financement ne nous permettra pas
de tout réaliser et que la décision finale reviendra aux décideurs politiques ».
Tour de présentation
Le groupe est déjà formé. Il existe déjà donc un capital social. Il est donc important
que l’animateur face connaissance avec ce groupe et « brise la glace » entre lui et le
groupe.
Chacun à son tour, les membres du groupe donnent leur prénom. A chaque
personne, l’animateur demande « Si Hodimont était un sport (puis un pays, un plat,
une fleur, un moyen de transport,…), que serait-il ? ».
Cette première activité à plusieurs intérêts. Elle permet, tout d’abord, à chacun de
prendre la parole une première fois. Elle permet également de centrer le débat sur
33
Hodimont et de lancer la réflexion sur le quartier. Enfin, c’est l’occasion pour
l’animateur de mieux connaître le contexte dans lequel le projet va se réaliser.
Etat des lieux/ Espace perçu
La vue aérienne du site du projet est accrochée au mur.
L’animateur demande qui reconnaît l’espace. Il explique ensuite à l’ensemble des
participants la vue aérienne. Il n’est pas donné à tous de pouvoir se repérer sur vue
aérienne. Des photos du lieu sont également présentées aux personnes afin de
s’assurer que chacun visualise de quel espace nous allons parler.
Après s’en être assuré, l’animateur demande qui y est déjà allé et pourquoi. C’est
l’occasion de voir si l’espace est fréquenté par la population consultée et d’en retirer
les différents usages.
Ensuite, l’animateur donne deux post-its :
- un post-it vert, sur lequel il est demandé d’écrire ce qu’on aime sur l’espace
(en 1 ou 2 mots)
- un post-it rouge, sur lequel il est demandé d’écrire ce qu’on n’aime pas sur
l’espace (en 1 ou 2 mots)
Remarque : Il ne faut pas oublier que certains groupes sont apprenants français
ou sont des enfants, l’animateur doit veiller à ce que la langue ne soit pas un frein
au débat et proposer son aide individuellement à chacun.
Une fois que chacun a pu s’exprimer par écrit, il est demandé aux participants de
venir expliquer ce qu’ils ont écrit et de venir coller les post-its sur la vue aérienne, là
où l’idée émise sur le post-it est la plus représentative.
Différentes idées sont émises et différents thèmes abordés. L’animateur écrit les
éléments important sur un panneau visible par tous au fur et à mesure du débat.
Si le débat est mou ou que peu d’éléments sont apportés, l’animateur demande
d’écrire un qualitatif de l’espace sur un post-it jaune.
Production d’une cartographie des représentations.
Dégagements des souhaits et des attentes
1) Présentation de différentes photos. Par petits groupes, ils choisissent trois photos
qui représentent, selon eux, au mieux l’espace.
Les photos sont choisies pour que différents thèmes puissent être abordés. Elles
représentent certains espaces existants ou l’usage qu’un espace public et vert
peut avoir. Les photos sont reprises en annexe. Les différents thèmes sont :
1. Contact avec la nature
Observation des plantes, des fleurs, des arbres, des petits animaux.
2. Plaisir des yeux
Le fait de pouvoir admirer un beau paysage, un lieu agréable à regarder.
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3. Bien-être et détente
Le fait de profiter d’un environnement calme, du soleil, de l’air pur.
4. Défoulement et évasion
Le fait d’avoir de l’espace pour pratiquer des activités de plein air comme le
sport, la promenade, mais aussi la lecture, etc.
5. Convivialité
Le fait de pouvoir se rencontrer et se retrouver
6. Multi générationnalité/ Multi culturalité
Le fait de côtoyer des personnes d’âges et de cultures différentes
7. Sécurité Le fait de ne pas ressentir de dangers (divers : délinquance, sécurité
piétonne,…)
8. Accessibilité
Le fait de pouvoir s’y rendre sans difficulté
9. Entretien et propreté
10. Autres
2) Lors de la mise en commun, chaque groupe explique les photos qu’il a choisies et
pourquoi il les a choisies.
Sur un panneau séparé et visible par tous, l’animateur note les idées.
Relever différents éléments à prendre à compte et des futurs aménagements
Synthèse et détermination des enjeux
À l’aide des notes prises lors des animations, l’animateur dresse une synthèse de tout
ce qui a pu être dit, tant d’un point de vue « état des lieux » que d’un point de vue
« attente ».
C’est l’occasion de faire le point, de s’assurer que tout le monde a suivi et dispose de
la même information pour la suite et de déterminer des enjeux d’aménagements
communs.
Proposition de projet
Un plan vierge est présenté aux habitants. À nouveau, il est nécessaire de s’assurer
que tout le monde s’y retrouve sur le plan.
Sur ce plan vierge, il leur est demandé de dessiner une proposition d’aménagement.
Tous les moyens sont permis : dessin, collage de photos utilisées précédemment, etc.
L’activité se fait tous ensemble et nécessite donc des conciliations. Le projet doit
refléter au mieux les attentes de tous et doit donc constituer un projet commun.
L’animateur doit s’assurer que chaque avis est entendu et donner la parole aux plus
taiseux. Il doit aussi veiller à alimenter le débat en le relançant sur des points abordés
précédemment.
35
3.2.3.2 Compte rendu
Après chaque animation de concertation avec une association, un compte rendu reprenant
les différents éléments abordés lors de la discussion a été dressé. L’ensemble de ces
comptes rendus sont repris en annexe.
3.2.3.3 Synthèse
Ce diagnostic reprend simplement les éléments positifs et négatifs que les habitants et les
usagers ont cités quand on leur a demandé : « qu’est-ce-que vous aimez et qu’est-ce-que
vous n’aimez pas sur cet espace ? ».
Figure 12: Atouts et faiblesses du site d'étude
+ -
Verdure 7 Saletés 6
Vesdre 4 Crottes de chiens 5
Jeux de ballons 3 Insécurité vis-à-vis de la route 4
Espace pour les enfants 3 Pigeons 4
Espace dégagé/vue 3 Vesdre (déchets/poubelles) 4
Air pur pour les balades 3 Dessous du pont 3
Proximité de la police 2 Insécurité vis-à-vis de la rivière 3
Fonctionne, utilisé 2 Petites maisons (à côté de la dalle) 2
Plantes 1 Dalles et gradins dégradés 2
Rencontre 1 Alcooliques 2
Machine d’industrie lainière qui rappelle le passé 1 Manque de tables 1
Manque de bancs 1
Manque de fleurs 1
Trottoirs sur le pont trop petits 1
Ballons qui tombent dans la rivière 1
Logements délabrés 1
Bagarres/conflits 1
Manque de points d'eau potable et de toilettes publiques 1
Envasement de la Vesdre 1
Chemin qui vient de la rue Cerexhe vers le quai n’est pas très pratique 1
Stationnement 1
36
Réflexion et propositions d’aménagement
Les habitants ont abordé d’eux-mêmes différents thèmes et réfléchi sur la manière dont
les aménagements pourraient résoudre les problèmes ou mettre en valeur les avantages.
De ces réflexions ont découlé des propositions d’aménagements. Certaines pourraient
être directement applicables. Toutefois, pour la plupart, il faudra discerner les enjeux
sous-jacents si l’on souhaite satisfaire leurs attentes d’une manière adéquate au
quartier.
Tous les groupes prévoient une distinction entre le côté vert et le côté de la dalle. La
dalle doit rester un espace destiné aux jeux et l’espace vert doit rester un espace de
détente et de rencontre.
La couleur semble être un élément important pour l’image du quartier.
Propreté
Le thème de la propreté est le premier abordé dans la plupart des groupes. Différents
problèmes sont mis en avant comme les déchets, les dépôts clandestins, la propreté et
l’envasement de la Vesdre, les déjections canines, les fientes des oiseaux, le dessous du
pont qui sert d’urinoir, les tags,…
Plus que la reconnaissance du problème, ils reconnaissent l’importance de sensibiliser et
d’« éduquer » les personnes qui fréquentent le lieu. Certaines personnes posent par
exemple le problème des pigeons et de leurs fientes et soulignent la responsabilité des
personnes qui les nourrissent ne sachant pas que cela est interdit.
Propositions :
- Avoir un règlement d’utilisation du parc.
Par exemple : interdiction aux chiens de faire leurs besoins sur la pelouse, tenir les
chiens en laisse, interdiction de jeter ses déchets sur le sol, interdiction de nourrir
les pigeons, interdiction de rouler en vélo sur la pelouse. Le panneau devrait être
composé de pictogrammes pour que personne ne puisse dire qu’il ne comprend pas
le français.
Pour le respect de cette réglementation, la proximité de la police est un atout.
- Avoir plus de poubelles (pas trop près des tables mais plutôt à l’entrée du site et le
long des chemins) ou justement ne plus en mettre. En effet, certains mettent en
évidence l’accentuation du problème des dépôts clandestins aux abords des
poubelles publiques.
37
- Avoir des toilettes publiques. Beaucoup d’hommes se servent du dessous du pont
comme urinoir. Mais ils ne sont pas les seuls, les mamans s’en servent également
pour leurs enfants quand la maison est trop loin de l’espace.
- Idée d’avoir un jardin communautaire qui serait entretenu avec l’aide des
associations, ce qui obligerait les usagers à respecter l’espace et les
responsabiliserait.
Sécurité
Plusieurs points sont relevés concernant l’insécurité : l’insécurité vis-à-vis de la route,
l’insécurité vis-à-vis de la Vesdre, l’insécurité du passage sous le pont, l’insécurité vis-à-
vis des jeunes, l’insécurité vis-à-vis du conflit entre jeux et stationnement sur la dalle
(lorsqu’il y a des fêtes à la salle paroissiale,…).
Propositions :
- Avoir un espace fermé et donc sécurisé pour les enfants. La fermeture est soit faite
de grillage, soit de haie, soit les deux (aspect sécurité+esthétique). Elle est présente
soit sur l’ensemble du pourtour, soit sur certains espaces, selon les aménagements
qu’ils prévoient.
La sécurisation des bords de la Vesdre est également un élément important. Les
ballons tombent dedans, la balade n’est pas sécurisée pour les enfants, etc. La
sécurisation doit cependant être réfléchie pour ne pas créer une fermeture visuelle,
particulièrement au niveau de l’espace vert.
Si les parents sont les principaux demandeurs, les enfants le sont également.
Bien que cette attente puisse être considérée comme non adaptée car on fermerait
un espace ouvert, elle est formulée par la majorité des habitants.
De plus, les haies ne permettraient pas uniquement la sécurité mais également
l’intimité des femmes. Certaines signalent leur malaise à rester au parc avec leurs
enfants. Dans leur culture, cela donne l’impression « qu’elles ne font rien de leur
journée ».
- Empêcher l’accès au stationnement sur la dalle.
Certains formulent l’interdiction totale, d’autres tolèrent la mise en place de
potelets amovibles en cas de grandes festivités à la salle paroissiale.
L’accès à la dalle en voiture pourrait être fermé en créant des escaliers ou en
prolongeant les gradins.
- Privilégier l’entrée au site au niveau des passages pour piéton.
38
- Prévoir un éclairage de qualité, particulièrement le long de la Vesdre pour que la
balade soit agréable le soir. L’éclairage pourrait être différencié suivant les heures
de la soirée et de la nuit pour éviter les rassemblements nocturnes.
Éclairage sous le pont pour sécuriser l’endroit.
- Caméra fictive près de la dalle pour dissuader les jeunes de faire des bêtises,
particulièrement sous le pont.
- Avoir une réflexion sur la gestion et l’entretien futur. Qui entretient ? Qui surveille ?
Miser sur la proximité de la police.
Accessibilité
À l’exception des problèmes de sécurité vis-à-vis de la route, les habitants ne parlent pas
directement des problèmes d’accessibilité. Le thème est abordé au moment où des
propositions d’aménagement sont faites.
Propositions :
- Réfléchir aux cheminements dans le parc pour qu’ils ne soient pas trop marqués,
qu’ils ne dénaturent pas trop le parc et permettent la diffusion des flux. Ils doivent
également être praticables pour des vélos et des poussettes
- Veiller à l’accessibilité des personnes âgées
- Travail à faire sur le passage d’un espace à l’autre (le dessous et le dessus du pont)
- Garder un espace ouvert, pour que les gens ne se marchent pas dessus
Remarque :
- Certains souhaiteraient la piétonisation de la rue Jules Cerexhe ou de la rue Saucy, ne
fut-ce qu’à certaines heures pour faciliter l’accès à l’espace (la sortie des écoles par
exemple).
- Certains mentionnent la possibilité d’avoir une passerelle piétonne entre le pont
Léopold et le pont Parotte.
Convivialité
De manière générale, les habitants individualisent 2 espaces, interconnectés par le
chemin de promenade. Ces espaces doivent conserver leurs fonctions actuelles car le lieu
est déjà bien utilisé en tant que tel et il fonctionne comme en l’état actuel.
Propositions :
- Espace de la dalle
Il doit tout d’abord être restauré, harmonisé dans ses matériaux.
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Il doit être polyvalent, permettre différents jeux, différentes activités.
Beaucoup parlent d’un terrain de sport, mais sont loin d’être unanimes. Les garçons
veulent du foot, les filles du volley, etc. Ils soulèvent également plusieurs problèmes :
toujours le même groupe qui joue au foot, les ballons qui tombent dans la Vesdre, les
éléments seraient vite dégradés (il y a déjà eu des panneaux de basket).
Les gradins doivent être restaurés et l’effet d’agora accentué pour accueillir des
festivités, du théâtre, du sport…
Penser à un kiosque amovible pour que des festivités puissent être organisées même
les jours de pluie.
Les éléments qu’on y ajouterait doivent être fixes, solides et polyvalents : mur qui un
jour sert de goal et le lendemain pour du tennis, etc…
- Espace vert
Espace vert et calme mais également familial et convivial, avec des bancs et des
tables pour les familles, des kiosques ronds qui permettraient les échanges.
Dans le quartier, il y a beaucoup d’endroits pour les hommes mais rien pour les
femmes. Quand elles accompagnent les enfants au parc, c’est l’occasion pour elles de
se retrouver et de discuter, mais il n’y a rien pour s’asseoir à plusieurs et favoriser les
échanges (souvent sur les gradins, mais l’une à côté de l’autre, pas évident de se
parler). Avec des tables, elles pourraient aussi poser leurs petits enfants et prendre le
goûter avec les plus grands.
Certains disent que l’idéal serait que l’espace reste réellement propre. Dans ces
conditions, cela ne poserait aucun problème de s’asseoir par terre. Si l’on met des
bancs, il faudrait qu’ils soient sans dossier (les jeunes s’asseyent sur le dossier et
salissent la banquette).
Bien que la mise en place de tables soit considéré comme peu durable, il faut relever
l’importance accordée à la possibilité d’avoir des lieux d’échanges, où l’on peut se
voir en se parlant.
Avoir un lieu pour les enfants, avec une plaine de jeux, une balançoire, un bac à
sable,.... Les jeux doivent être sécurisés (caoutchouc ou copeaux de bois). On pourrait
avoir des modules en fer, mais se pose le problème de la dégradation. Parfois, il n’y a
pas besoin de beaucoup, quelques rondins de bois enfoncés en terre permettent le
jeu, mais pourraient également servir de banc ou d’éléments paysagers.
Les enfants, conscients que les toboggans prendraient beaucoup de place, proposent
de les intégrer aux talus.
L’attente est donc bien présente, même s’ils admettent qu’il faut réfléchir à leur
intégration et à leur implantation de manière durable.
40
Les différents éléments ajoutés doivent être disposés pour que les jeux de ballons ne
soient plus possibles sur cet espace. Conserver la pente limiterait les jeux de ballon
sur cet espace.
- Le chemin de promenade et la connexion à la Vesdre
Le chemin de balade a son importance pour les activités sportives telles que le vélo
ou le jogging (idée soumise de parcours fitness le long de la Vesdre), mais également
pour la détente. La Vesdre, bien que considérée comme sale, est importante pour
son caractère « déstressant », « romantique »,…
L’aménagement doit permettre une promenade agréable avec des points d’arrêts qui
permettent le repos. Dans leur aménagement, ils prévoient des bancs tournés vers la
rivière.
Un aménagement particulier :
Aménagement qui reconnecte la Vesdre. L’idée principale est
d’accroître la présence de gradins. Depuis la route vers la Vesdre, du
côté de la dalle : les gradins pourraient être en plus grand nombre là
où ils existent déjà. La dalle serait en soi une marche, bien que plus
large. La dénivelée entre la dalle et les quais serait également
composée de gradins dans lesquels s’inscriraient les peupliers. Une
possibilité de gradins ou d’embarcadère peut être envisagée après le
quai, sur la Vesdre.
Le quai doit être aménagé de manière à ce qu’il soit en lien direct avec
la Vesdre. Il doit également être arboré et illuminé. La balade constitue
l’élément de jonction avec le second espace.
Du côté vert, un gradin le long de la balade rappelle ceux du premier
espace. L’espace vert est aménagé avec des tables et des bancs
(transats) destiné à la détente.
Deux espaces, un destiné au jeu et l’autre à la détente, s’articulent
donc autour de la balade et de l’idée de gradins.
Nature
La présence de la nature et de la Vesdre sont cités positivement de manière systématique.
Propositions :
- Garder les arbres existants
- Ajouter des pommiers : il y a des cerisiers et des pruniers dans le quartier. En été ils
aiment grimper aux arbres pour cueillir les fruits.
- Le côté vert est chouette, mais il ne faut pas mettre trop d’arbres et de fleurs parce
que ça attire les insectes
43
3.3 Présentation esquisse
1. Généralité
L’espace est lieu d’ouverture. En effet, pour le quartier, il est l’un des rares espaces non-bâti
qui offre une ouverture visuelle. Mais l’espace est également caractéristique pour la
promenade de la Vesdre. Il marque une distinction entre deux tronçons de la Vesdre : l’un
caractérisé par un front bâti proche du bord de l’eau, faisant de la promenade un lieu
enclavé (arrière du bâti rue Spintay), l’autre caractérisé par un front bâti reculé faisant de la
promenade un lieu ouvert (rue Jules Cerexhe).
L’espace doit être considéré dans son ensemble. La réflexion sur le réaménagement doit
intégrer les espaces alentours tels que la pelouse de Logivesdre et l’autre rive de la Vesdre.
La composition est longitudinale. La linéarité des aménagements, tant dans les matériaux
que dans la végétation, rappelle la Vesdre. La circulation est perpendiculaire à la Vesdre,
pour y faciliter l’accès.
La présence d’eau induit chez l’usager trois types de comportement ou d’envie:
- L’envie de la regarder
- L’envie de la longer
- L’envie de la toucher
Le réaménagement doit donc tenir compte de ces trois aspects.
2. Aménagements
L’espace fonctionne déjà. De nombreux usagers le fréquentent, tant du côté de la dalle que
du côté vert. L’aménagement conserve donc ces deux sous-espaces.
Espace vert et ouvert
Attente de la population
L’espace est important pour le quartier. Il est un des rares espaces vert et ouvert du
quartier, où les habitants peuvent venir se détendre, se promener, être en famille. La
présence de la Vesdre et de la nature est systématiquement citée de manière positive.
L’espace doit donc conserver ces deux aspects en :
- évitant la construction de bâtiments
- préservant la végétation existante
- conservant une ouverture, au moins visuelle, sur la Vesdre
44
- favorisant un prolongement de l’espace en prenant en considération les espaces
situés aux abords du site, principalement la pelouse de Logivesdre et l’autre rive de la
Vesdre.
Propositions d’aménagement
- Préservation de l’espace vert et de la végétation existante.
- Prise en compte de la pelouse de Logivesdre (aménagement d’une plaine de jeux,
sentiers, banquettes et bandes de végétation) et de l’autre rive (implantation d’une
bande verte qui rappelle celles de l’espace).
- Implantation de bandes végétales de différentes natures (de plus en plus
« aquatiques » au fur et à mesure que l’on s’approche de l’eau). En bordure d’eau,
ces bandes végétales sont peu élevées pour permettre d’avoir une vue sur l’eau
depuis les banquettes.
- Aménagement possible d’un ponton en bois qui permettrait l’accès à l’eau.
- Les chemins sont perpendiculaires à la Vesdre. Ils sont constitués de dalle de béton-
gazon pour ne pas dénaturer l’espace vert.
Espace de rencontre
Attente de la population
Dans le quartier, les espaces de rencontre dédiés aux femmes sont quasi inexistants. Quand
elles accompagnent les enfants au parc, c’est l’occasion pour elles de se retrouver et de
discuter. Cependant, rien ne permet de s’asseoir à plusieurs, en vis-à-vis, pour discuter.
La population mentionne l’idée de tables, de kiosques, …. À noter que ce type
d’aménagement peut facilement être dégradé.
Propositions d’aménagement (espace vert)
- Les chemins sont perpendiculaires à la Vesdre. Ils sont constitués de dalles de béton-
gazon pour ne pas dénaturer l’espace vert tout en facilitant l’accès aux différentes
zones de repos et à la Vesdre.
- Des aires de détentes sont aménagées. Ces espaces sont constitués de dalle de béton
de 2X1.5m, dont les joints sont formés d’acier corten.
- Les tables, les bancs, etc. sont des dispositifs qui peuvent se dégrader rapidement.
L’auteur de projet a pensé à installer un système de banquettes en bois, qui
s’intègreraient au relief de l’espace, le long des sentiers. Les banquettes seraient
posées sur un bardage d’acier. Ces bandes d’acier (rouge) créeraient une linéarité
rougeâtre, pour un observateur situé de le long de la Vesdre. Pour favoriser les vis-à-
vis, certaines banquettes seraient placées en face à face.
45
Espace polyvalent
Attente de la population
L’espace de la dalle est fort fréquenté par les enfants. Ils apprécient le fait que l’espace soit
plat et permette les jeux de ballon. Si l’idée d’avoir un terrain de sport revient régulièrement
dans les débats, il apparait qu’ils préfèrent conserver un espace polyvalent, qui ne soit pas
appropriable par un type de population ou de jeux. Une infrastructure serait tout de suite
dégradée. La restauration de la dalle leur suffit.
Les gradins sont également fort fréquentés, particulièrement par les mamans qui surveillent
les jeux. L’effet d’agora doit être conservé et accentué pour accueillir des activités telles que
le théâtre ou des spectacles.
Cet espace est complémentaire à la zone verte, de détente, et au chemin de promenade.
Propositions d’aménagement
Les gradins et la dalle sont reconstruits comme auparavant, dans des matériaux plus solides
(béton et acier). La dalle n’est pas aménagée en terrain de jeux pour favoriser la polyvalence
du lieu. Toutefois, les dalles carrées de 2X2 délimitées par des bandeaux d’acier peuvent
facilement servir de repères pour délimiter des terrains de sport.
Le chemin de promenade est conservé mais les pavés sont remplacés par des dalles
identiques à la dalle de jeux.
Espace de jeux
Attente de la population
Un espace de jeux pour les enfants manque dans le quartier. L’attente pour une plaine de
jeux est bien présente. La population perçoit cette plaine comme une plaine fermée, où les
enfants peuvent jouer en sécurité. Toutefois, ils soulignent le problème de la dégradation.
Un second problème réside dans la manière dont l’espace peut être à la fois ouvert et à la
fois fermé pour la sécurité des enfants.
Propositions d’aménagement
L’espace de jeux est peu approprié pour l’espace en question. Il est un des rares espaces
verts et de jeux, or placer des modules consommerait cette place. De plus, le côté vert est en
pente. Dans son esquisse, l’auteur de projet la prévoit donc sur la pelouse de Logivesdre. Cet
espace pourrait être plus facilement fermé et sécurisé pour y installer des jeux.
46
Espace sécurisé
Attente de la population
Quatre insécurités sont relevées : l’insécurité vis-à-vis de la Vesdre, l’insécurité du passage
sous le pont, l’insécurité vis-à-vis de la route et du stationnement occasionnel sur la dalle et
l’insécurité créée par le vandalisme.
Pour la population, l’espace doit être sécurisé en :
- Privilégiant l’accès au site au niveau des passages pour piétons
- Prévoyant un espace clôturé pour accueillir une plaine de jeux
- Sécurisant le passage sous le pont
- Sécurisant les bords de la Vesdre
- Améliorant l’éclairage
Propositions d’aménagement
- Les bandes de végétation sont placées de manière à limiter la pelouse tant vis-à vis
de la route que de la Vesdre. Les banquettes sont placées à différents niveaux pour
permettre aux mamans d’avoir une vue sur la pelouse (banquettes plus hautes, qui
ouvrent une vue depuis la route jusque la Vesdre). L’ensemble de ces bandes
végétales peuvent servir de repères à la délimitation de terrains de jeux.
- Les murets ne sont pas rehaussés du côté de la Vesdre pour garder une continuité
visuelle vers l’eau.
- Les cheminements de l’espace débouchent sur les passages pour piétons.
- L’éclairage et la sécurisation du passage sous le pont ne peuvent malheureusement
pas faire partie de ce projet.
Espace propre et entretenu
Attente de la population
De nombreux problèmes de propreté sont cités : les déjections canines, les fientes des
pigeons, les déchets, les dépôts clandestins, la propreté et l’envasement de la Vesdre, le
dessous du pont qui sert d’urinoir,…
Plus que la reconnaissance du problème, ils soulignent l’importance de sensibiliser et
d’« éduquer » les personnes qui fréquentent le lieu.
Leurs propositions :
- Avoir un règlement d’utilisation du parc, composé de pictogrammes.
Par exemple : interdiction aux chiens de faire leurs besoins sur la pelouse, tenir les
chiens en laisse, interdiction de jeter ses déchets sur le sol, interdiction de nourrir
les pigeons, interdiction de rouler en vélo sur la pelouse.
47
Pour le respect de cette réglementation, la proximité de la police est un atout.
Propositions d’aménagement
- La mise en place d’un règlement sera faite
- Les matériaux et la végétation ont été choisis pour leur solidité et leur facilité
d’entretien
Espace « Haut en couleurs »
Attente de la population
L’espace doit être original, un lieu que l’on ne retrouve pas ailleurs et qui marque l’entrée du
quartier. La couleur est souvent mentionnée pour contrecarrer l’image terne, dépourvue
d’espace vert, sale et d’insécurité du quartier. La couleur peut être apparente dans le
mobilier, dans la végétation fleurie, sous forme de fresque,…
Propositions d’aménagement
L’espace a principalement été travaillé dans sa linéarité, en utilisant des matériaux de types
« industriels » et une végétation peu courante. Bien que dépourvus de couleurs, les bandes
formées par l’acier, le bois et la végétation donneront un cachet particulier à l’espace.
3.4 Présentation du projet définitif
Le projet, vu son ampleur et les contraintes budgétaires, devra être réalisé en plusieurs
phases : une première phase, financé par le projet SUN, débutera dans les mois à venir. La
réception des travaux est prévue pour la fin du mois de septembre.
Le plan repris dans les annexes présentent les différents aménagements sélectionnés dans
l’esquisse afin qu’ils soient réalisés.
Les gradins de l’espace de jeux seront complètement rénovés. Ils seront recouverts de
grandes dalles de béton résistantes, dans lesquelles des banquettes de bois seront
encastrées. Cela leur donnera un caractère plus confortable et plus durable. Ils seront
également isolés de la route par une large bande végétale.
Du côté vert, les arbres existants et le chemin en boucle seront conservés. Par contre,
plusieurs bandes végétales sécuriseront le site par rapport à la route et la Vesdre. Hautes
d’un mètre, elles n’empêcheront pas la vue vers la Vesdre tout en permettant aux plus
jeunes de jouer librement et sans risque. Des banquettes de béton seront intégrées au talus
pour permettre aux personnes de se retrouver, d’échanger ou de tout simplement se
détendre. De plus, l’accès à la Vesdre sera amélioré par la création d’un cheminement qui la
reliera, via des escaliers, au passage pour piéton. Ce cheminement sera constitué de béton
enherbé afin de contribuer à l’aspect « vert » et naturel du site.
48
3.5 Évolution du projet
Quelques modifications ont été apportées à la première esquisse afin de répondre à
certaines attentes de la population.
Le premier élément majeur qui différencie les deux esquisses est le rajout de banquettes en
vis-à-vis afin de permettre la rencontre des personnes.
Un second élément pris en compte est la sécurité. Clôturer l’espace n’a pas été envisagé car
cela lui ôterait son côté ouvert et ne prendrait pas en compte son importance en terme de
façade de quartier. Toutefois, des banquettes en hauteur de site ont été installées en plus
grand nombre. Ainsi, les parents peuvent d’asseoir en hauteur et avoir un regard facile sur
les jeux de leurs enfants. De plus, un cheminement a été rajouté au milieu de l’espace vert.
Celui-ci pourra ainsi permettre une délimitation plus précise de petites sous-zones pouvant
accueillir le jeu.
Enfin, l’installation de modules de jeux ne peut être envisagée sur le site. La prise en compte
de la pelouse de Logivesdre permet toutefois d’envisager cette installation en un lieu plus
adéquat.
4. Les pièges de la participation
Comme nous l’avons vu dans la partie sur la participation, la demande pour plus de
participation émane du citoyen, parfois même, elle constitue une obligation pour
l’élaboration de grands projets d’aménagement du territoire ou d’urbanisme. Celle-ci peut
être perçue comme un atout d’amélioration de la démocratie représentative. Certains
n’hésitent d’ailleurs pas à avancer que la démocratie représentative doit laisser place à une
démocratie participative.
Si la participation semble attirante sur bien des points, de nombreuses questions se posent
et de nombreux problèmes peuvent être soulevés. La définition du concept autant que de
ses méthodes de mises en œuvre peuvent être source d’inconnues amenant à de mauvaises
expériences. Ainsi, Blondiaux L. (2001) n’hésite pas à souligner que certains exemples
« laissent à penser qu’il est possible de transformer cette idée vague en utopie concrète » ou
encore : « Le risque n’est nullement négligeable que ce grand écart entre ambitions affichées
et la faiblesse des réalisations concrètes finisse par vider le concept de démocratie
participative de toute substance ».
Dans cette partie, nous souhaitons revenir sur certaines difficultés liées à la réalisation de la
participation. En effet, pour que celle-ci ne se vide pas de son sens, certaines questions
doivent être posées préalablement et certaines conditions doivent être respectées.
49
Différentes critiques sont émises à l’encontre du concept. Nous en reprenons ici cinq des
plus courantes, afin de les expliquer et d’apporter des solutions de mises en œuvre.
Les différents éléments apportés seront complétés par des expériences vécues en stage.
- Représentativité
Le premier problème soulevé est celui de la représentativité de la population. La
participation citoyenne doit être une procédure qui permette à l’ensemble des avis, des
attentes, des critiques, etc. d’être exprimés. Mais comment peut-on s’assurer que les
informations recueillies sont représentatives de l’opinion de l’ensemble de la population
concernée ?
La première critique de la procédure relève donc de sa capacité à faire intervenir
l’ensemble des groupes sociaux présents sur un territoire.
Que le dispositif mis en place soit, en théorie, ouvert à tous (les enquêtes publiques, par
exemple) ou que celui-ci s’adresse à des représentants (ce qui est souvent le cas dans les
procédures de concertation ou de consultation), seule une partie de la population fera
entendre sa voix.
L’accès à la participation n’est pas une chose aisée. De nombreux auteurs, tel que
Blondiaux (2001), expriment que les populations prenant part au dispositif sont souvent
les personnes les mieux informées et les mieux intégrées socialement. Les personnes les
plus démunies, les étrangers ou encore les jeunes sont bien souvent absents du débat ou
ne font qu’office de présence, préférant rester muets. Ces personnes sont pourtant
souvent les plus concernées par les projets locaux et seront les plus touchées par les
décisions. Leur absence dans le débat peut mener à une absence d’adéquation entre des
besoins bien réels et le projet réalisé.
Expérience de stage :
Lors des rencontres avec les citoyens, une phrase revenait régulièrement : « ça ne sert à rien d’aménager l’espace, ce sera tout de suite dégradé. Il faut d’abord éduquer les gens ». Il s’ensuivait un certains nombres d’exemples. Dans certains cas, la non prise en compte de certains besoins pouvait expliquer une détérioration des aménagements. Non-approprié, l’espace reprenait sa fonction passée. La question peut dès lors être posée : les personnes responsables de la détérioration du projet avaient elles été consultées ? De la même manière, les personnes susceptibles de dégrader nos aménagements ont-elles eu droit à la parole ? Ce problème montre à quel point il est nécessaire de recueillir l’avis de l’ensemble des usagers.
Au moment de la délibération, deux conditions préalables doivent être respectées.
La première condition est de s’assurer que l’ensemble des groupes de population
présents dans le quartier et touchés par le projet sont bien représentés. Un travail
d’identification des groupes concernés par le projet doit donc être fait et la prise de
contact avec ces différents groupes doit être établie. À ce titre, le recours aux
50
associations déjà présentes dans le quartier peut être nécessaire pour le rôle de porte-
parole ou de moyen de mise en relation qu’elles peuvent jouer.
Pour se faire, trois catégories de personnes doivent être identifiées dès le départ :
Qui sont les personnes ciblées ?
Une distinction doit être faite entre la représentativité globale du quartier et la
représentativité ciblée. Par exemple, une fois les différents groupes de population
ciblés, le plus important est-il d’avoir l’avis de chaque groupe ou peut-on se
permettre d’avoir une représentativité plus ciblée qui ne prend en compte que les
groupes sociaux touchés par le projet ? La connaissance du public visé, des usagers,…
est donc primordiale. Dès le départ, il faut se demander à qui s’adresse le projet,
quelles sont les personnes qu’il est nécessaire d’aller voir et s’assurer qu’on va bien là
où les attentes et les besoins sont moins bien connus.
Une attention doit tout de même être apportée car, si un groupe de personne n’est
pas directement concerné par le projet, il pourrait l’être dans le futur. Par exemple, il
serait réducteur de se dire « tel groupe de personnes ne fréquente pas ce lieu, il ne
fait pas partie des personnes ciblées » sans se demander « pourquoi il ne fréquente
pas ce lieu, la réalisation du projet pourrait-il l’amener à le faire ? ».
Une seconde attention doit être portée sur ce que l’on fait des personnes
considérées comme indésirables, par exemple une bande de quartier, les sans-
abris,… Doivent-ils être soustraits au débat ou leurs avis devraient-ils être pris en
compte ?
Expérience de stage :
L’espace est un des rares espaces verts et ouverts du quartier, pour ne pas dire le seul. Toute personne du quartier pouvant être amenée à le fréquenter, nous avons cherché une représentativité globale et tenté de rencontrer chaque groupe social du quartier. Les associations avec lesquelles nous avons travaillé ont été désignées de manière à atteindre différentes nationalités et différents groupes d’âges, afin d’approcher différents groupes sociaux représentés dans le quartier.
Qui peut être représentant d’un groupe ?
Pour cette question, la représentativité technique et la représentativité liée à la
finalité doivent être distinguée. La première nécessiterait d’échantillonner la
population par groupe sociaux pour élire des représentants. Dans la seconde, on
considère qu’un représentant peut suffire s’il connaît particulièrement bien le groupe
ciblé qu’il représente. Dans ce cas, la recherche de la finalité prime sur la recherche
de la représentativité parfaite au sens statistique.
Les représentants peuvent être choisis pour assurer la représentativité du groupe
tout au long du projet ou pour définir préalablement certains aspects importants ou
51
certaines propositions envisagées par le groupe afin d’orienter les débats futurs avec
l’ensemble du groupe.
Expérience de stage :
Dans notre approche, des représentants de chaque groupe ont été désignés, une fois la réunion de concertation terminée, afin qu’ils deviennent les représentants du projet du groupe. Ils ont ainsi pu participer à la seconde réunion qui rassemblait tous les représentants en vue d’une confrontation des projets auprès de l’auteur de projet. Le choix des représentants a été laissé libre. Les personnes s’étant le plus exprimées lors de la concertation, se sont généralement portées volontaires.
Qui peut-être considéré comme une personne « ressource » ou « témoin
privilégié » ?
La personne ressource est celle qui parvient à dépasser l’intérêt individuel pour apporter
un avis d’expert sur une question. Il peut être l’agent de quartier qui donnera son avis
d’un point de vue sécurité, le chauffeur de bus qui aura un avis sur la mobilité, une
personne de l’environnement, un historien qui pourra nous parler de l’histoire du
quartier, etc.
Expérience de stage :
Plusieurs personnes rencontrées peuvent être considérées comme des personnes ressources, à commencer par les responsables des associations rencontrées au début du travail. D’autres témoins privilégiés ont été concertés, parfois sans le vouloir. Le commissaire de police en fonction à Hodimont a été convié à la réunion de concertation. Un historien, attentif au patrimoine, est également venu exprimer son avis lors de la réunion organisée en soirée.
La seconde condition est de s’assurer que les différents représentants ou participants se
situent sur un même pied d’égalité. Tout le monde ne peut être formé et informé
suffisamment de la même manière pour s’attendre à ce que la prise de parole soit
équitable. Ces inégalités se marqueront dans le discours. Les plus instruits pourront
avancer des arguments plus convaincants quand les moins instruits préféreront se taire.
Une attention devra donc être apportée pour restaurer les conditions d’égalité
minimales, notamment en apportant toutes les informations nécessaires et pertinentes
relatives au débat du jour.
Expérience de stage :
Au début de la réunion de concertation, l’ensemble des informations liées au projet ont été apportées. A priori, tout le monde partait donc sur un même pied d’égalité. Or, durant les débats, certaines personnes avaient tendance à exprimer plus leur avis, souvent argumenter ou justifier par des exemples. Une tendance très marquée est apparue dans chaque groupe (à l’exception de celui des enfants) : ceux qui avaient voyagé et vu différentes manières d’aménager l’espace avaient une base
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d’informations supplémentaires, celle d’exemples dans lesquels puiser pour alimenter le projet. De plus, les images apportées et discutées lors de l’animation ont souvent été reprises pour illustrer des envies. Ces deux éléments suggèrent qu’une information commune sur l’aménagement des espaces publics et une présentation de différents exemples pouvant être rencontrés auraient pu nourrir le débat mais également permettre à chacun d’émettre des propositions. Toutefois, une telle démarche pourrait orienter les avis et limiter les réflexions personnelles.
- Légitimité
Outre le problème de la représentativité, se pose le problème de la légitimité. En effet,
nous l’avons dit, plus le système de la participation se complexifie, plus le nombre de
représentants de la population et donc de participants diminue. Hannah Pitkin (in. P.
Blondiaux, 2001) énonce « le représentant tout à la fois incarne et agit pour le corps des
représentés ». Dès lors, même si l’on parvient à avoir des représentants des différents
groupes sociaux du quartier, quelle est leur légitimité pour les représenter ? Cette
question se pose d’autant plus que des compétences sont données aux représentants et
que cette instance est formée pour une longue durée. Plus que de créer un lien plus fort
entre le pouvoir politique et les habitants, ne risque t’on pas plutôt de créer un nouvel
échelon à la démocratie ?
De plus, on pourrait se demander quelle est la réelle capacité qu’ont ces représentants à
accepter leur légitimité. En effet, en les nommant représentants, on leur confie une
certaine responsabilité qu’ils ne sont peut-être pas prêts à accepter. Deux types de
comportements peuvent y être associés.
D’une part, le représentant peut adopter un comportement de complaisance. Sa réponse
ne correspond alors pas à ce qu’il pense mais à ce qu’il pense devoir répondre. Lors des
premiers échanges au sein d’un groupe ad hoc, un climat d’« insécurité » règne. Des
logiques telles que « Que va penser le groupe si je dis ça ? », « Ne vais-je pas
compromettre l’entente du groupe si j’affirme mon point de vue ? » sont fortement
pressenties. À cet instant, la formation du groupe est privilégiée à son positionnement
individuel dans celui-ci. Pour pouvoir s’affirmer en tant qu’individu dans le groupe, il faut
déjà que le groupe existe. Pour pouvoir accepter le conflit, il faut que règne une certaine
forme de sécurité. Une opposition entre le principe d’intégration au groupe et celui de
différenciation dans le groupe peut donc être observée. Encore, dans cette situation, on
peut se rendre compte qu’un débat mou, où les personnes privilégient la concession à
l’affirmation d’un point de vue, débouche sur des solutions molles, voire même aucune
solution.
Une condition préalable à la participation sera donc de veiller à former le groupe avant
de développer des projets. Pour réduire le risque, une solution peut être de rencontrer
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des groupes déjà formés. Un capital social existe dès lors dans ces groupes et la prise de
position est plus aisée.
Expérience de stage :
Les réunions de concertation ont été menées au sein de groupes formés et déjà habitués à débattre de sujets ensemble. Ces groupes n’étaient donc pas ad hoc et disposaient déjà d’un capital social.
D’autre part, le représentant peut ne pas affirmer son point de vue par peur de la
responsabilité que cela peut impliquer : « Que se passe-t-il si mon idée est retenue et
que le groupe que je représente ne l’aime pas ? ». Exposer un point de vue signifie
s’exposer à la critique. Il est souvent, dès lors, plus facile ou confortable de se taire que
de prendre le risque d’être écouté.
Une seconde condition peut donc être énoncée. Lors de la participation, les rôles doivent
être correctement expliqués. Il importe que les représentants comprennent qu’ils ont
l’occasion de donner leurs avis mais que la prise de décision reste du domaine du
politique et que, par conséquent, la responsabilité du projet ne leur incombe pas.
Expérience de stage :
Lors de l’introduction aux réunions de participation, il était clairement expliqué que l’important était qu’ils expriment leur avis, qu’il sera pris en compte mais que toutes les attentes ne pourront être respectées. L’accent était mis sur la rencontre avec d’autres associations mais également sur la contrainte financière. Enfin, il était rappelé que la décision finale appartiendrait aux autorités communales. Tout était donc mis en place pour que le rôle joué par la population et sa responsabilité vis-à-vis du projet soit comprise.
- Territoires
La participation citoyenne se développe à une échelle d’unité territoriale plus fine : la
commune et surtout le quartier. La pertinence de cette échelle peut être critiquée en
trois points.
Le premier relève du problème de légitimité explicité ci-dessus et du phénomène
d’autocensure qu’il peut engendrer. Plus le territoire d’action est petit, plus les liens de
proximité sont importants et, par conséquent, la crainte d’exprimer son opinion par peur
d’être jugé par son voisin est importante.
Le second relève de la capacité de cette unité à traiter de problèmes relevant de l’intérêt
global. En effet, développer la participation à l’échelle du quartier tend à recentrer les
débats sur les problèmes et les enjeux relatifs au quartier. Un repli étroit sur
l’environnement proche peut ainsi être observé. Les quartiers peuvent également se
placer en concurrence avec d’autres quartiers afin de dégager les subsides du pouvoir
communal ou l’approbation de leurs projets. Il est ainsi difficile d’harmoniser les points
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de vue pour développer un projet cohérent à l’échelle de la ville. De plus, comment
opère t’on la jonction avec les quartiers voisins ?
Expérience de stage :
Au cours du débat, un sentiment d’ « oublié » ou de « délaissé » par les Autorités Communales pouvait être perçu dans le discours des habitants de Hodimont. À l’inverse, les Autorités Communales entretiennent plutôt un discours opposé : « Encore de l’argent dépensé à Hodimont ». Un replis du quartier de Hodimont est donc observable.
Le troisième problème relève de la possibilité de cerner l’ensemble de la population
concernée par un projet qui s’élabore au sein du quartier. Indépendamment des
habitants, de nombreuses personnes peuvent être concernées par le projet sans pour
autant faire partie du quartier. On peut ainsi parler des usagers du quartier, des
travailleurs ou des personnes de passage. Ces personnes seront rarement représentées
dans les conseils de quartier et pourtant seront concernées par son évolution.
Expérience de stage :
Dans notre cas, en touchant les associations, nous n’avons pas récolté uniquement l’avis de la population de Hodimont mais également de personnes fréquentant le quartier de manière régulière. On pourrait toutefois s’interroger sur les personnes extérieures pouvant fréquenter le lieu mais qui n’ont toutefois pas été représentées. C’est probablement le cas des personnes profitant du chemin de promenade en bords de la Vesdre mais qui n’habitent pas Hodimont.
- De l’intérêt particulier à l’élaboration de projets
Il n’existe pas en Belgique une culture du débat, où les habitants sont concertés
régulièrement sur différents thèmes ou différents projets. Peu habitués à donner leurs
avis, les habitants ont souvent besoin d’exprimer certaines plaintes relatives au vécu et à
l’horizon immédiat, des plaintes relatives à la vie quotidienne (état des trottoirs,
propreté du quartier, …). Avant de vouloir transformer leur quartier, les habitants
expriment le besoin d’améliorer leurs conditions de vie quotidienne.
Pour les pouvoirs publics, le fait que les réunions de concertation soient utilisées par la
population pour exprimer ce type de revendications peut constituer un frein à leur mise
en place. Pour L. Blondiaux, « la reconnaissance d’un droit de regard des habitants sur les
affaires publiques du quartier passe par la prise en compte de ce type de revendications,
préalable à d’autres formes possibles d’implication dans la vie locale. »
Une condition préalable à la concertation sur des projets urbains sera donc aussi
d’accepter que ces revendications soient exprimées. Celles-ci relèvent principalement
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d’un sentiment d’injustice et relèvent donc aussi du politique. La concertation des
citoyens prend le temps de l’évolution du débat : de l’intérêt particulier, à l’intérêt de la
vie quotidienne, à l’intérêt global et futur.
- Processus de décision
Une troisième critique peut venir de la réelle prise en compte de la parole du citoyen
dans les décisions politiques. En effet, la délibération sur un projet induit une décision et
une action dans le futur. Pour certains auteurs, la participation n’est qu’un dispositif
permettant d’améliorer l’efficacité de décisions politiques déjà dûment prises ou encore
une procédure permettant de faire accepter des projets publics (Georis, 2006).
Ainsi certaines échelles du niveau de participation en prennent parfois compte. C’est
notamment le cas de la première échelle proposée par Sherry Arnstein, sociologue, en
1971. Cette échelle à huit niveaux a été beaucoup utilisée par les programmes sociaux
américains (CES, 2006). Dans notre démarche, elle marque le risque ou la possibilité que
la participation ne soit que « poudre aux yeux » et puisse engendrer des déceptions.
Les huit niveaux de l’échelle sont :
1. Manipulation 2. Thérapie 3. Information 4. Consultation 5. Conciliation/négociation 6. Partenariat 7. Délégation de pouvoir 8. Pouvoir citoyen
Les deux premiers échelons « Manipulation » et « Thérapie » décrivent un niveau de
non-participation. L’objectif encouru à ce niveau n’est pas que la population puisse
exprimer son avis et prendre part à l’élaboration du projet. En effet, l’objectif est de
permettre aux autorités de mieux « vendre » leurs idées et leurs projets, de s’assurer
que la population ira dans leur sens.
Les échelons 3 et 4, « Information » et « Consultation » permettent au citoyen
d’entendre et d’être entendu, c'est-à-dire d’être informé du projet et de pouvoir
exprimer leur avis sur celui-ci. La décision reste cependant dans les mains des autorités.
Le citoyen n’a aucun moyen d’assurer que son avis sera pris en compte.
Dès lors, la prise en compte ou non des avis de la population ne tient qu’à la volonté des
autorités à les impliquer ou non dans le projet.
Les derniers niveaux marquent une réelle participation et un investissement de plus en
plus conséquent de la part des citoyens.
Expérience de stage :
La participation citoyenne menée à Hodimont relevait du processus de concertation au sens défini dans la typologie retenue dans la première partie de ce travail. Dans
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l’échelle de Sherry Arnstein, nous sommes donc à l’échelon 4, la consultation. En effet, les différents avis étaient entendus. Il appartenait cependant à l’auteur de projet et aux élus politiques de fixer les choix finaux. Il est certain que tous les avis ne peuvent être pris en compte de part les différentes contraintes liées au projet. Nous y reviendrons. L’évolution du projet est cependant réelle. Si tout ne peut être accepté, des idées ont été retenues ou retravaillées afin de satisfaire certains souhaits émis par la population.
Si la participation ne peut être qu’une manipulation et, par conséquent, créer un
sentiment de déception et de frustration auprès de la population, elle peut également
être la possibilité de rapprocher le citoyen des décisions politiques et d’assurer ainsi une
meilleure réponse aux besoins.
Comme représenté à la figure ci-dessous, la décision politique est le résultat de deux
processus d’information. Le premier est celui des analyses des experts, qui fournissent
une information objective. Le second est celui de la participation citoyenne, offrant une
information subjective. La prise de décision devrait tenir compte des résultats de ces
deux procédures, bien que, dans la réalité, une importance est souvent accordée plus à
l’une qu’à l’autre. Toute la difficulté résulte dans la recherche de leur articulation
optimale qui guidera au mieux la décision politique (CPDT, plaquette n°3).
La décision finale du projet doit rester du ressort des autorités mais l’intégration des
informations issues de la participation est primordiale. Un suivi doit être assuré afin que
les résultats de la participation soient pris en compte mais également pour que la
population soit tenue informée de l’évolution du projet. L. Blondiaux explique « C’est
bien parce qu’il s’agit là d’un défi majeur, d’une politique qui met en jeu les relations que
les citoyens entretiennent avec l’action politique, qu’il faut redoubler d’exigence quant à
ses conditions pratiques de mise en œuvre et ses éventuels effets pervers. »
Technocratie
Analyse objective
Participation citoyenne
Information
subjective
Articulation
Décision politique
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Expérience de stage :
Le suivi était assuré d’une part par l’animateur territorial. En effet, dans un premier temps, un compte rendu des séances de concertation a été établi auprès de l’auteur de projet afin que celui-ci intègre les demandes dans son projet. Dans un deuxième temps, l’ensemble des avis sur le futur aménagement ont été transmis aux Autorités Communales afin d’être pris en compte, lors ce projet mais également lors des projets futurs.
Le suivi a également été assuré par la population elle-même, par le biais de représentants, lors de la réunion de présentation des projets issus des concertations auprès de l’auteur de projet. Ceci conférait un certain contact entre les différents acteurs et les différents niveaux de décision.
Enfin, l’architecte-paysagiste, engagé pour l’élaboration du projet, a présenté le projet final,
approuvé par le Conseil Communal. Il a ainsi pu exposer les plans du futur projet et expliquer les différents choix d’aménagement. Ce fut également l’occasion pour tous les participants de poser leurs questions et de formuler leurs remarques.
En ce sens, la participation engendre une complexification du processus de décision
politique. En effet, rassembler la population autour du débat consomme du temps et de
l’énergie. À titre d’exemple, la formulation des projets et leur présentation doivent
revêtir une forme plus explicite que technique, pour solliciter la bonne compréhension
d’acteurs peu habitués à ce langage. Les autorités doivent donc permettre la mise à
disposition des moyens tant techniques que financiers pour remplir les conditions
nécessaires à la délibération. De plus, ces dossiers soumis à l’avis du public peuvent être
confrontés à de trop grands désaccords pour aboutir. Il faut donc accepter que certains
projets soient révisés, voir même abandonnés, malgré qu’ils aient reçu l’aval des
expertises et décideurs politiques.
Afin d’éviter que la participation soit vide de sens ou qu’un sentiment de déception, voir
de manipulation, émerge, il est primordial que chaque acteur soit informé de son
implication dans l’élaboration du projet. À ce titre, la réalisation d’une charte de
participation peut s’avérer nécessaire. La charte de participation ne peut s’élaborer
qu’au niveau local. Une charte universelle qui ne tiendrait pas compte des spécificités
locales n’aurait que peu d’intérêt.
Cette charte définit les règles de participation tant pour les citoyens que pour les
autorités ou le maître d’ouvrage. Selon C. Charlot-Valdieu et P. Outrequin (2009), cette
charte doit comprendre :
o L’organisation de l’information : sa disponibilité, sa diffusion et les possibles
formations complémentaires utiles aux acteurs. Rappelons ici la nécessité que
tous les participants soient égaux d’un point de vue information sur le projet
si l’on souhaite que chacun puisse exprimer son avis équitablement.
58
o La définition des règles de concertation et de coopération ainsi que la
définition précise du rôle de chacun et de ses devoirs.
o La définition des contraintes, c’est-à-dire ce qui est négociable ou non
o L’établissement de règles afin que l’ensemble du processus, du rôle des
acteurs et des décisions soient rendus transparents pour tous les acteurs.
o L’engagement de l’auteur du projet et des autorités d’expliquer les choix et le
rejet ou non de propositions émises par les personnes concertées.
La charte doit être établie par tous les acteurs. Elle constitue un engagement formel, un
accord pour travailler ensemble.
Enfin, l’élaboration de cette charte nécessite une première rencontre entre les différents
acteurs et peut être l’occasion de discuter et de s’interroger ensemble sur des problèmes
liés à la démarche participative telle que l’effet NIMBY, la représentativité de certaines
catégories sociales, les jeux de pouvoirs formels et informels entre les acteurs ou encore
le coût de la participation.
Expérience de stage :
La définition préalable à l’élaboration d’un projet du rôle de chaque acteur ainsi que celle des contraintes s’avère être un des éléments les plus déterminants pour le bon déroulement de la procédure de participation. En effet, le ressenti de l’ensemble des acteurs dépend avant tout de leur bonne compréhension de la procédure, du projet et de son rôle personnel. Certains habitants ou acteurs du monde associatif peuvent rester perplexes face au projet final et ce pour trois raisons majeures : - Certaines propositions émises par la quasi-totalité des personnes
consultées ne sont reprises ni dans l’esquisse, ni dans l’avant-projet ou ne semblent pas réalisables. À titre d’exemple, nous pouvons citer le souhait d’avoir des tables ou encore des jeux pour enfants. Pour la population, si le souhait est soutenu par la majorité, pourquoi ne figure t’il pas sur les plans ? La prise en compte de certains éléments tel que l’importance de l’espace en termes de façade pour le quartier leur semblent difficile à comprendre. Leur vision individuelle de l’espace prime sur une vision globale et la prise en compte de certains facteurs globaux semble difficiles à accepter pour certains.
- Le projet global est repris dans une esquisse non réalisable entièrement pour des raisons budgétaires mais également d’accord à obtenir (exemple : la pelouse où devraient figurer les jeux pour enfants est une pelouse privée, appartenant à Logivesdre). Dès lors, une crainte s’installe quant à la réelle réalisation du projet dans son entièreté. Les incertitudes liées à la réalisation totale du projet annoncé lui confèrent un caractère utopique. Les habitants privilégient une vision à court terme et il est difficile pour eux d’envisager le changement sur le long terme.
- Certains avis ne pouvant être pris en considération pour ce site ont été relégués aux Autorités Communales afin qu’ils puissent être pris en compte dans d’autres projets, plus pertinents pour répondre à ces besoins. À
59
nouveau, cela semble résonner dans la tête de certains comme « relégués à jamais ».
Une meilleure définition des contraintes et de la manière dont leurs avis seraient pris en compte auraient permis une meilleure compréhension des choix effectués. À ce titre, la réalisation d’une charte semble effectivement être une solution pertinente.
60
Conclusion
La participation citoyenne constitue un des trois piliers des démarches de mise en place de
politiques concrètes et locales de développement durable. De plus en plus, la demande pour
plus de participation se fait ressentir à tous les échelons du pouvoir. Ainsi, les citoyens eux-
mêmes voudraient pouvoir être acteursS dans la recherche de solutions aux problèmes qui
les incombent et pouvoir exprimer leurs avis quant aux décisions à prendre au niveau local.
La participation citoyenne pourrait être un complément à la démocratie locale ainsi qu’un
outil d’amélioration de la gestion locale et d’éducation permanente des citoyens. Elle revêt
différentes formes selon le niveau d’investissement du citoyen souhaité. Ainsi, une typologie
est dressée : information/sensibilisation, consultation, concertation, coopération. Pour un
animateur territorial, il est important de fixer les différents objectifs de la participation afin
de savoir où se placer par rapport à la typologie et de déterminer la démarche la plus
adéquate.
Dans le cadre de mon stage, j’ai eu l’occasion de mener des réunions de concertation. Le
stage se déroulait à la Ville de Verviers dans le cadre du Projet SUN. Le projet sur lequel j’ai
eu l’occasion de travailler consistait à réaménagemer un espace vert et public pour en faire
un espace de lieu de vie et de rencontre pour le quartier de Hodimont. L’espace constitue
également un point d’entrée pour le quartier et a donc un rôle important de façade pour
l’image du quartier. La concertation devait permettre aux habitants de Hodimont et aux
utilisateurs d’exprimer leurs attentes et leurs besoins pour le réaménagement de l’espace.
Le stage m’a donc permis de faire ma première expérience en matière de participation
citoyenne et de mieux en comprendre ses enjeux, les opportunités qu’elle offre mais
également ses pièges. Ainsi, entre mon expérience acquise et les informations recueillies
dans la littérature, je retiendrai sept points auxquels il faut être attentif lors de la
participation citoyenne :
- S’assurer que l’ensemble des groupes de population présents dans le quartier et
touchés par le projet sont bien représentés. Un travail d’identification des groupes
concernés par le projet doit donc être fait et la prise de contact avec ces différents
groupes doit être établie.
- S’assurer que les différents représentants ou participants se situent sur un même
pied d’égalité d’un point de vue formation et information liées au projet. Il faut donc
restaurer les conditions d’égalité minimales, notamment en apportant toutes les
informations nécessaires et pertinentes relatives au débat du jour.
- Définir correctement le territoire d’action afin de cibler toutes les personnes
concernées et de développer un travail à différentes échelles.
- Former le groupe avant de développer des projets pour que ses membres puissent
s’affirmer en tant qu’individu dans le groupe et que le sentiment de prise de risque
lié à la prise de parole soit limité.
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- Accepter une évolution du débat de l’intérêt particulier, à l’intérêt de la vie
quotidienne, à l’intérêt global et futur et donc accepter que toutes les revendications
soient exprimées, également celles relatives au vécu et à l’horizon immédiat.
- Définir correctement les rôles. Il importe que les représentants comprennent qu’ils
ont l’occasion de donner leurs avis mais que la prise de décision reste du domaine du
politique et que, par conséquent, la responsabilité du projet ne leur incombe pas.
- Trouver la bonne articulation entre les informations issues des expertises et les
informations issues de la participation citoyenne afin d’élaborer un projet qui
réponde non seulement aux attentes mais également aux contraintes.
62
Bibliographie
BLONDIAUX L., 2001, « Démocratie locale et participation citoyenne : la promesse et le piège »,
Mouvements, 2001, n°18, p.44-51
BAUMANS-DEFFET, «Quartier de Hodimont - Étude urbanistique en vue de l’élaboration de projets
de revitalisation urbaine »
CHARLOT-VALDIEU C. et OUTREQUIN P., 2009, « L’urbanisme durable – Concevoir un écoquartier »,
Éditions LeMoniteur, Paris
DONZELOT J., 2006, « Une échelle de participation citoyenne – Sherry Arnstein », Agence Nationale
pour la Rénovation Urbaine, Comité d’Evaluation et de Suivi
GEORIS P., 2006, « Participation citoyenne en démocratie représentative : la discussion », Fondation
Travail-Université, Notes éducation permanente n°8
HAROU R., FONTAINE P., ROSINSKI Z., « La participation des citoyens à la vie communale : enjeux et
pratiques », Plaquette n°3, Ministère de la Région Wallonne – Conférence Permanente du
Développement Territorial
PARTOUNE C., 2009, « La référence au développement durable », In Tableau de bord « Participation
et espaces publics – Pour un développement et une gestion concertée des espaces publics »,
Recherche Topozym pour Politique scientifique fédérale
PARTOUNE C., 2009, « Typologie de la participation » In Tableau de bord « Participation et espaces
publics – Pour un développement et une gestion concertée des espaces publics », Recherche
Topozym pour Politique scientifique fédérale
64
Questionnaire d’enquête auprès des associations
- Utilisation et fonctions actuelles
Qui fréquente l’espace ?
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
Pourquoi ?
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
……………………………………………………………………...
L’espace est-il fréquenté par une population extérieure au quartier ? Qui ? Oui e Non e ……………………………………………………………………………………………………….. Avez-vous envie qu’il soit fréquenté par une population extérieure ? Oui e Non e
Y a-t-il des conflits d’intérêts entre les différents groupes qui fréquentent l’espace ? Oui e Non e Remarque :…………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
- Perception
Considérez-vous que cet espace soit un lieu important pour le quartier ? Oui e Non e
Y a-t-il d’autres espaces importants pour le quartier ?
……………………………………….. ……………………………………………. ……………………………………
Considérez-vous que l’espace soit un lieu de rencontre et de vie ? Oui e Non e
En trois mots, comment qualifieriez-vous l’espace ?
……………………………………….. ……………………………………………. ……………………………………
En trois mots, comment souhaiteriez-vous qu’il soit ?
……………………………………….. ……………………………………………. ……………………………………
Trouvez-vous que cet espace est beau ? Oui e Non e
Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………………..
Diriez-vous que l’espace est sécurisé ? Oui e Non e
Pourquoi ?……………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Diriez-vous que l’espace est propre et entretenu ? Oui e Non e Remarque :…………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
65
Y a-t-il une quelconque nuisance que vous voudriez signaler?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Est-ce que l’espace est à l’image du quartier ? Oui e Non e Quelle est l’image que vous avez de votre quartier ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Pensez-vous que le réaménagement de cet espace puisse avoir un impact sur l’image du quartier ?
Oui e Non e
Quelle image souhaitez-vous pour le quartier ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
- Éléments représentatifs
Pourriez-vous me citer les différents éléments qui, selon vous, constituent l’espace ?
...........................................................................
...........................................................................
...........................................................................
......................................................................…..
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
Y a-t-il des éléments dans le voisinage qui ont une importance particulière et qui pourraient être mis
en relation avec ce lieu ?
...........................................................................
...........................................................................
...........................................................................
......................................................................…..
………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………..
S’il existe un élément auquel il ne faut pas toucher, quel est-il ? …………………………………………………..
S’il existe un élément qu’il faut supprimer, quel est-il ? …………………………………………………………………
- Accessibilité et lien
Comment considérez-vous l’accessibilité à cet espace vert depuis le quartier?
Très bonne e Bonne e Mauvaise e Très mauvaise e
Commentaire : …………………………………………………………………………………………………………………………………….
Comment considérez-vous l’accessibilité à cet espace vert depuis les bords de la Vesdre?
Très bonne e Bonne e Mauvaise e Très mauvaise e
Commentaire : …………………………………………………………………………………………………………………………………….
Saviez-vous que l’espace est relié à un des trois itinéraires de promenade proposés à la Maison du
Tourisme ? Oui e Non e
La proximité de la Vesdre a-t-elle un impact sur le fonctionnement du lieu ou son attractivité ? En
quoi ? Oui e Non e
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
- Aménagement et fonctions futures
Mobilier /Revêtement/ Cheminement
Parmi les 4 rôles principaux que l’on reconnaît souvent aux espaces verts, d’après vous quels sont
ceux que cet espace vert remplit déjà:
Le contact avec la nature : l’observation des plantes, des fleurs, des arbres, des petits animaux.
Le plaisir des yeux : le fait de pouvoir admirer un beau paysage, un lieu agréable à regarder.
Le bien-être : le fait de profiter d’un environnement calme, du soleil, de l’air pur.
Le défoulement et l’évasion : le fait d’avoir de l’espace pour pratiquer des activités de plein air
comme le sport, la promenade, mais aussi la lecture, etc.
Quels sont ceux qui devraient être renforcés dans le futur ?
Le contact avec la nature : l’observation des plantes, des fleurs, des arbres, des petits animaux.
Le plaisir des yeux : le fait de pouvoir admirer un beau paysage, un lieu agréable à regarder.
Le bien-être : le fait de profiter d’un environnement calme, du soleil, de l’air pur.
Le défoulement et l’évasion : le fait d’avoir de l’espace pour pratiquer des activités de plein air
comme le sport, la promenade, mais aussi la lecture, etc.
AUTRES : ………………………………………………..
67
Que pensez-vous de l’aménagement actuel de l’espace? Qu’est-ce que vous aimez et qu’est-
ce que vous n’aimez pas ?
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Si vous aviez une baguette magique, comment imaginez-vous cet espace?
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
68
Debrief Sima – Suna Arslan
Utilisation
Enfants : joue, surtout au foot et à vélo
Personnes âgées, discutent sur la dalle, elles s’asseyent sur le bord
Sous utilisation du côté vert
Pas de personnes extérieures
Perception
Le quartier est sale. Difficile de maintenir les espaces propres, malgré le passage fréquent des ouvriers
communaux.
Trois grands espaces qui se complètent assez bien sont présents dans le quartier. Le muret est fort
fréquenté par les jeunes. La dalle est fréquentée par les personnes âgées et par les mamans. Le terrain
d’aventures est fréquenté par les ados. D’autres espaces, extérieurs au quartier, sont également
fréquentés par les gens du quartier. Le parking de l’outlet est propice au regroupement des jeunes. On
peut également parlé du parc de l’Harmonie et de la plaine Peltzer. (On peut donc penser qu’il y a un
manque d’espace sur le quartier).
Le réaménagement de l’espace n’aurait pas d’impact pour l’image du quartier. Pour elle, le centre
n’est pas là. Et même, la sous utilisation de l’espace vert en est caractéristique. Il constitue bien plus
un élément d’intersection entre Hodimont et Verviers qu’un espace d’Hodimont. Ce phénomène est
accentué par la proximité des restaurants.
Éléments représentatifs
L’espace est constitué de trois éléments : la verdure, la rivière et la dalle. Elle note également la
proximité des logements sociaux.
L’élément qu’il ne faudrait pas supprimer, ce sont les arbres. Par contre, le trafic peut être dérangeant.
Accessibilité et lien
L’accessibilité est bonne mais elle pourrait être rendue meilleure. Si l’accès depuis le quartier est
simple et direct, certains passages pour piétons sont peu sécurisants. Les feux rouges ne fonctionnent
pas tous.
Depuis la Vesdre, l’accès est aisé du côté du pont Léopold. Du côté du pont des Récollets, l’accès est
sale (crottes de chien), peu sécurisé et peu fréquenté.
Aménagements et fonctions futures.
L’aménagement tel qu’il est est déjà chouette. Elle note son intérêt pour le bien-être et le
défoulement-évasion. Le défoulement pourrait être renforcé en favorisant les activités sportives
(exemple : filet pour les ballons).
Actuellement, il manque de bancs et de tables. Que ce soit d’un côté ou l’autre de l’espace. Les
personnes âgées pourraient venir prendre leur thé s’il y avait des tables et les enfants pourraient
prendre leur gouter. S’il y avait plus de banc, plus de personnes pourraient venir se détendre.
69
L’espace manque également de poubelles. Ce n’est pas pour rien qu’il soit sale : absence de poubelle
près des bancs. Elle mentionne aussi une amélioration de l’éclairage pour que les personnes puissent
occuper l’espace plus longtemps en été.
Bien que des enfants jouent sur l’espace, il ne faut pas trop l’encombrer de modules, sinon ils ne
pourront plus faire de vélo.
Si elle avait une baguette magique, elle voudrait une petite plate-forme sur la Vesdre où on pourrait
venir mettre ses pieds dans l’eau en été et profiter du soleil.
Objectifs à retirer :
Favoriser les rencontres intergénérationnelles/ Personnes âgées qui y
viennent, pas que des jeunes !
Vesdre et verdure a toute son importance, on pourrait d’avantage le mettre en
avant
Penser à la gestion et à l’entretien du lieu
70
Debrief Service de prévention
Utilisation
Essentiellement des familles étrangères
Essentiellement les personnes de la rue Saucy, de la rue de Hodimont, de la rue de Dison et
quelques personnes des immeubles.
Enfants : joue, surtout au foot et à vélo conflit entre différentes activités
Maman avec leurs petits enfants étalent leur couverture dans la pelouse
Promeneurs le long de la Vesdre pour la promenade du chien
Pas de personnes extérieures
Perception
Le quartier est multiculturel et multigénératinnel. Il marque également le côté sale du quartier
malgré l’entretien.
Pour eux, l’espace est très important pour le quartier. Il est le seul qui offre un cadre de convivialité, de
loisirs et de détente aux habitants. Toutefois, l’espace n’est pas beau (manque de couleurs) et sale
(particulièrement les bords de Vesdre). Il n’est pas non plus sécurisé. Ils marquent l’enclavement du
quartier entre la Vesdres et la rue Saucy. La présence de bandes peut aussi être observée. Le passage
sous pont est même qualifié de glauque.
Le réaménagement de l’espace aurait un impact sur l’image du quartier. Il s’agit en effet d’un lieu de
passage important entre Dison et Verviers. Actuellement, il est perçu comme sale.
Éléments représentatifs
L’espace est composé de trois éléments importants : la pelouse, la dalle et la Vesdre.
L’élément qu’il ne faudrait pas supprimer, c’est la pelouse. Elle est très importante pour les riverains.
Peu aménagée, elle permet des usages divers.
Accessibilité et lien
L’accessibilité depuis le quartier ou depuis Verviers est très bonne. Depuis la Vesdre, l’accès est sale et
peu sécurisant particulièrement le passage sous pont.
Aménagements et fonctions futures.
L’aménagement est déjà agréable. C’est un espace ouvert, pas trop encombré, qui permet des usages
divers. La jonction entre la pelouse et la Vesdre offre un lieu idéal pour la détente. Ils notent son
intérêt pour le bien-être et le défoulement-évasion. Le défoulement pourrait être renforcé.
Le réaménagement doit conserver les fonctions et conserver son aspect général.
Quelques aménagements sont nécessaires. Il manque de bancs et, peut-être de tables (pas trop de
tables, ça pourrait attirer une autre population peu respectueuse de l’espace comme des bandes ou
des barbecues clandestins).
L’espace manque également de poubelles, de poubelles cendriers de trucs pour les crottes de chien.
Ajouter des fleurs est inutile, ce sera tout de suite dégradé ou servira de poubelles.
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Les enfants jouent beaucoup au foot. Il faudrait prévoir un filet pour les ballons. Cette attente aurait
déjà été signalée. Un marquage au sol peut aussi être fait. Cependant, il ne faut pas que ça devienne
uniquement un terrain. Il doit continuer de permettre de faire d’autres jeux. Par exemple, inutile de
mettre des goals. Des piquets feront l’affaire et ne dénatureront pas l’espace.
Bien que des enfants jouent sur l’espace, il ne faut pas trop l’encombrer de modules, juste de quelques
jeux pour les petits enfants.
Le muret entre la Vesdre et la pelouse est beaucoup trop bas. Ce n’est pas sécurisant pour les enfants,
surtout ceux à vélo.
Objectifs à retirer :
Favoriser les rencontres intergénérationnelles et interculturelles
Renforcer ce lieu de convivialité dans l’esprit existant
Préserver au mieux l’existant mais en l’améliorant. Trois fonctions du lieu sont
existantes : détente, jeux et promenade. Les aménagements doivent les
renforcer.
Penser à la gestion et à l’entretien du lieu
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Debrief responsable du comité de quartier – Louis Jacquemin
Utilisation
Enfants : joue, surtout au foot
Promeneur : ballade de la Vesdre
Famille : pique-nique sur la pelouse
Pas de personnes extérieures, si ce n’est de passage, via les restaurants par exemple
Perception
Le quartier est stigmatisé par les médias et les personnes extérieures. On le qualifie souvent de
Chicago ou de Schaerbeek verviétois. Cette image n’est cependant pas fondée, il n’y a pas plus de
délinquance qu’ailleurs. Beaucoup de jeunes se sentent mal accueilli. Il est donc normal qu’ils ne
respectent pas tout. Il est nécessaire qu’ils disposent de structures d’accueil et d’encadrement. Pour
lui, le quartier est surtout très convivial. Les commerçants sont très accueillants et des personnes
extérieures (Heusy) viennent y faire leurs courses.
Les problèmes du quartier sont autant liés à un manque de citoyenneté qu’à un manque
d’aménagement. Il faut donc mener des actions complémentaires. Au terrain d’aventure, il y a des
animateurs. Les enfants et adolescents qui y jouent sont soumis à des règles qui leur apprennent à
être plus citoyens (pas jeter ses déchets à terre, etc.). Si on crée un espace de jeux plus développé, il
faudra penser à son entretien et à sa gestion. Des animateurs seront alors indispensables.
Actuellement, l’espace manque parfois d’entretien. Il mentionne les déjections canines et les
poubelles laissées par des habitants (pas toujours du quartier).
L’aménagement de l’espace pourrait améliorer son image. Il faudrait que ce lieu de convivialité et de
rencontre soit renforcé, mieux entretenu et mieux géré. En effet, il existe peu d’espace extérieur où
les gens peuvent se retrouver dans le quartier. Seul le terrain d’aventures à une importance du même
genre.
Pour lui, il est inutile de créer une nouvelle infrastructure bâtie. Le quartier dispose déjà de nombreux
espaces bâtis de rencontre. L’argent investit dans les infrastructures devraient plutôt servir à
entretenir les espaces et à les gérer (terrain d’aventure et espace d’étude). Il ne faut également pas
que l’espace soit envahit par les commerces, même ambulants. Le quartier en dispose déjà en nombre
suffisant.
Éléments représentatifs
L’espace est constitué de trois éléments : la dalle, la pelouse et la promenade de la Vesdre. Il note
également la proximité de la police et des restaurants. Ces éléments doivent être conservés au mieux
en termes de superficie et améliorés en termes de qualité. La pelouse a toute son importance, il ne
faut pas la diminuer et éviter les équipements qui la « consomme », comme par exemple ce
monument dédié au bourgmestre et totalement inutile.
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Accessibilité et lien
L’accessibilité est très bonne mais elle pourrait être rendue meilleure en éclairant les passages pour
piétons. Au printemps et en automne, quand il fait bon tard, les enfants rentrent quand il fait noir. Il
faut penser à la sécurité des piétons.
Il relève également des problèmes de débordement de la Vesdre et d’inondation du chemin (tous les
deux ou trois ans).
Aménagements et fonctions futures.
Les différents éléments qui constituent l’espace doivent être conservés. La dalle doit être aménagée.
Les enfants jouent beaucoup au foot. Un terrain serait bien pour eux. Un système pour éviter que leur
balle ne tombe dans l’eau mais qui préserverait la qualité de la promenade devrait aussi être envisagé.
Un relèvement de la berge pourrait éviter les débordements futurs.
La pelouse doit être conservée au maximum ainsi que les arbres, récemment plantés, mais qui
procurent déjà des coins d’ombre.
Il faut bien penser aux poubelles et aux dispositifs pour ramasser les crottes.
Avant il y avait un terrain de pétanque où les personnes plus âgées jouaient. Il souhaite en retrouver
un.
Remarque : Las du blabla, il est temps d’agir.
Il n’a pas compris que le travail de Baumans Deffet ne serait pas concrétisé. On mobilise beaucoup les
citoyens sans que leurs actions se concrétisent. On leur a demandé ce qu’il voulait pour le quartier,
mais rien n’est fait. Importance de préciser les conditions de travail et le cadre du projet, ne pas
donner de faux espoirs et s’assurer du suivi et de la compréhension des actions menées.
Objectifs à retirer :
Renforcer ce lieu de convivialité dans l’esprit existant
Préserver au mieux l’existant mais en l’améliorant. Trois fonctions du lieu sont
existantes : détente, jeux et promenade. Les aménagements doivent les
renforcer.
Favoriser les rencontres intergénérationnelles
Penser à la gestion et à l’entretien du lieu
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Debrief Club des filles – Alain Moreau et Anne Domken
Utilisation
Pas le même public entre la dalle et l’espace vert
Pas très fréquenté, mauvais état
Enfants (dalle) : jouent, surtout au foot, parfois les mamans surveillent
Enfants (sur les quais) : vélo
Promeneurs : ballade de la Vesdre, parfois du quartier, parfois extérieur
Personnes âgées ou isolées sur les bancs
Famille (mamans et enfants) (côté vert): pique-nique sur la pelouse
Pas de personnes extérieures, si ce n’est de passage (quais)
Il n’y a pas vraiment de conflits mais parfois un décalage entre les personnes qui veulent jouer et les
personnes qui viennent au restaurant et s’installent en terrasses.
Perception
D’un point de vue historique, l’espace n’a pas toujours été si « enclavé », déconnecté du quartier et
peu convivial. Avant la réalisation du rond point (qualifié de démesuré), il y avait une place où on
aimait se retrouver. Le centre du quartier c’était là. Maintenant quel est le centre ?
Aujourd’hui, bien que rare espace vert du quartier, il semble inapproprié (« des enfants jouent entre la
Vesdre et les voitures »). Il est également peu sécurisé (axes routiers importants) et surtout sale et mal
entretenu (ça pue sous le pont, la Vesdre est dégueulasse avec des rats, le bord de Vesdre est plein de
crottes, les pavés s’en vont et personne ne vient les remettre. Le bruit lié à la circulation automobile
est également un problème.
Deux espaces sont présents. Le côté vert et la dalle. Le côté vert semble s’ouvrir sur les restaurants de
la rue Jules Cerexhe et la dalle est tournée vers le quartier. La principale question est donc de savoir
pour qui et pour quoi on aménage l’espace ? Pour les gens du restaurant ou pour la population du
quartier ?
D’autres espaces sont présents dans le quartier :
- Le petit espace rue de Hodimont, près de la mosquée, avec deux tables
- Le terrain d’aventure
- Un espace de jeux rue des Fabriques
Éléments représentatifs
L’espace est constitué de trois éléments : la dalle, la pelouse et la promenade de la Vesdre. Comme
mentionné plus haut, les restaurants sont à prendre en compte lors de l’aménagement. L’élément le
plus important c’est la verdure. Ce qu’il faudrait supprimé, c’est la saleté et le manque d’entretien.
75
Accessibilité et lien
L’accessibilité est moyenne. Les axes routiers importants enclavent l’espace et rend son accès peu
sécurisé. Depuis la Vesdre, la saleté du bord de Vesdre est un gros problème (odeur sous le pont,
entretien côté Saucy). Il faut penser à l’entretien.
Aménagements et fonctions futures.
L’espace vert est perçu comme un espace de bien-être et de défoulement. Renforcer les deux
fonctions semble difficile. Si on crée des jeux pour enfants, comment les autres pourront profiter du
calme ?
Le plus important, ce n’est pas l’aménagement en soi mais la gestion et l’entretien. On fait des projets
mais c’est de l’argent perdu parce que tout est tout de suite dégradé.
Pas de solution d’aménagement avancée. Pour que les gens puissent proposer des aménagements, il
leur faut de l’expérience, qu’ils aient vu des exemples, qu’ils soient correctement informés. Sinon ce
qu’ils diront sera simple et représentatif d’envies individuelles. Il faut faire de la cogestion, impliquer
plus que ça la population.
Objectifs à retirer :
Penser à la gestion et à l’entretien du lieu
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Concertation citoyenne 22/03 – Sima
13 personnes ; 6 habitants du quartier
Diagnostic
+ -
Nature (Vesdre, verdure, plantes) Sécurité (proximité de la police) Rencontres Jeu de ballons
Saleté Crottes de chien, il faut toujours regarder quand on veut s’allonger dans l’herbe Logements délabrés Danger de la route et de la rivière Ballons qui tombent dans la rivière Beaucoup d’enfants dans le quartier, mais absolument rien pour eux/ Absence de plaine de jeux Bagarres/ conflits, il faut y veiller Manque de points d’eau potables et de toilettes publiques
Propositions
Propreté
Avoir plus de poubelles (pas trop prêt des tables mais plutôt à l’entrée du site et le long des
chemins)
Avoir des toilettes publiques
Avoir un règlement d’utilisation du parc : par exemple, il est interdit aux chiens de faire leurs
besoins sur la pelouse, ou qui prévient des sanctions si on jette ses déchets. Le panneau
devrait même être traduit en arabe, comme ça personne ne pourrait dire qu’il ne parle pas
français.
Sécurité
Protections pour les enfants vis-à-vis de la route Haies. Pour l’intimité aussi. Certaines
femmes qui s’allongent dans le parc sont mal à l’aise parce que c’est montrer à tous ceux qui
passent qu’elles ne font rien.
Protections pour les enfants vis-à-vis de la rivière petit muret (attention, il ne doit pas
empêcher la vue)
Caméra fictive près de la dalle pour dissuader les jeunes de faire des bêtises.
Veiller à l’éclairage pour le soir
Pour le sport et les toilettes, il faut penser à qui surveille et qui entretient
Accessibilité
Les chemins qui parcourent le parc doivent être faciles à pratiquer avec des vélos et des
poussettes
Il faut aussi veiller à l’accessibilité des personnes âgées
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Convivialité
Avoir un lieu pour les enfants, avec une plaine de jeux, un bac à sable, une balançoire pour
petits
Avoir des tables (fixes et en bois) : dans le quartier, il y a beaucoup d’endroits pour les
hommes mais rien pour les femmes. Quand elles accompagnent les enfants au parc, c’est
l’occasion pour elles de se retrouver et de discuter. Mais il n’y a rien pour s’asseoir à plusieurs
et qui permette de se parler (souvent sur les gradins, mais l’une à côté de l’autre, pas évident
de se parler). Avec des tables, elles pourraient aussi poser leurs petits enfants et prendre le
goûter avec les plus grands.
Avoir un terrain de sport (pas tous d’accord, les ballons sont dérangeant et le site pas sur pour
ce genre de jeux (proximité de la Vesdre). De plus, c’est toujours le même groupe qui joue au
foot, il s’approprierait encore plus l’espace.
Avoir des possibilités de promenade en vélo et pour le jogging
Avoir un point d’eau potable
Nature
Avoir un lieu pour pouvoir nourrir les oiseaux et les canards
Avoir plus de bancs, d’arbres (bien pour l’ombre) et de fleurs (pour la couleur) du côté vert
Avoir des bancs qui permettent de s’asseoir et de regarder la rivière
Ils apprécient les dalles pour marcher dans l’herbe tout en conservant la verdure.
Remarque :
S’il n’y a pas de places pour les jeux des enfants, on pourrait les mettre sur le parking Saint-
Antoine (pas tous d’accord, il n’y a déjà plus de place pour les voitures).
Penser à aménager l’autre côté de la Vesdre aussi
87
Concertation citoyenne 23/03 – Logivesdre
6 personnes ; dont le policier de quartier
Diagnostic
+ -
Verdure et arbres Vesdre (canards, qualité de l’eau même si bcp de déchets) Espace dégagé/Oxygène Seul espace pour les enfants Lieu déjà fréquenté Promenade
Pas assez de bancs Plage de Marrakech Saleté Crottes de chien Danger de la route et de la rivière/ pas assez sécurisé Enfants qui montent sur les toits des garages/danger Dalle dégradée Corneilles, pigeons,... (Et personnes qui les nourrissent !) Vesdre (déchets et encaissée) Pont qui coupe l’espace en deux parties et qui est sombre, qui sert d’urinoir
Propositions
Propreté
Panneaux de pictogrammes : propreté/Tenir les chiens en laisse/pas nourrir les oiseaux
importance d’éduquer
Plus de poubelles : problèmes que souvent, il y a plus de déchets dehors que dedans
Sécurité
Clôturer les jeux d’enfants : sécuriser, grillager mais treillis partout ?
Sécurisation des bords de l’eau : conserver une ouverture sur l’eau et une jolie balade mais en
réfléchissant aux ballons et à la sécurité
Interdire l’accès au stationnement (quand il y a des fêtes à la salle, la dalle sert de parking)
Éclairage qui se coupe la nuit, pour éviter les rassemblements nocturnes.
Accessibilité
Début de la rue Jules Cerexhe, faire un piétonnier vert
Convivialité
Avoir des possibilités de promenade en vélo et pour le jogging avec des bords de Vesdre
sécurisés. Idée de développer un parcours fitness.
Espaces pour les grands (dalle) et pour les petits (espace vert) séparés :
- Espace de la dalle ; pour les grands
Doit être polyvalent
Les gradins doivent être restauré et l’effet d’agora accentué pour accueillir des festivités,
du théâtre, du sport…
Les éléments qu’on y ajoute doivent être fixes, solides et polyvalents : mur qui un jour sert
de goal et le lendemain pour du tennis, etc…
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Penser à un kiosque amovible pour que des festivités puissent être accueillies même les
jours de pluie.
- Espace vert ; espace familial
Espace vert et calme, avec des bancs et des tables pour les familles.
Avoir un lieu pour les enfants, avec une plaine de jeux, une balançoire. On pourrait avoir
des modules en fer. Mais se pose le problème de la dégradation. Parfois, pas besoin de
beaucoup, quelques bouts de bois plantés permettent le jeu.
Les différents éléments ajoutés doivent être disposés pour que les jeux de ballons ne
soient plus possibles sur cet espace.
Nature
Placer de quoi s’asseoir, sièges de détente, dans un espace vert.
89
Concertation citoyenne 27/03 – Centre Femme 1
16 personnes ; 6 du quartier
Diagnostic
+ -
Verdure Vesdre, bien pour se détendre Espace dégagé/Vue Jardin/espace pour les enfants Place pour les jeunes jouer Proximité de la police Air pur, pour les balades
Saleté Crottes de chien Danger de la route et de la rivière/ pas assez sécurisé Vesdre (déchets, gens jettent leurs poubelles dedans)
Propositions
Propreté
Panneaux de pictogrammes : interdit aux chiens/ interdit de rouler à vélo sur la pelouse,
interdit de jeter ses déchets par terre
Plus de poubelles aux abords des chemins, aux endroits visibles
Sécurité
Grillager tout autour de l’espace pour que les enfants soient en sécurité par rapport à la
Vesdre et à la route. Ne laisser que quelques points d’entrée, notamment aux abords des
passages pour piétons et des chemins de promenade. Pour ne pas que ça fasse « prison », il
faut coupler le grillage avec des haies
Profiter de la proximité de la police
Convivialité
Espaces pour les grands (dalle) et pour les petits (espace vert) séparés :
- Espace de la dalle ; pour les grands
Doit être polyvalent
- Espace vert ; espace familial
Espace vert et calme, avec des tables pour les familles et les pique-niques. Un endroit pour
s’asseoir et se détendre. Si l’espace est conservé propre, il n’y a pas besoin de bancs. S’il
faut des bancs, il faut qu’ils soient sans dossier pour que les jeunes ne s’asseyent pas sur le
dossier et salissent la banquette.
Avoir un lieu pour les enfants, avec une plaine de jeux, une balançoire. Le sol doit être
mou (imitation béton en caoutchouc).
Nature
Conserver un espace ouvert, pas trop chargé
Garder les arbres existants
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Concertation citoyenne 27/03 – Maison de l’égalité
13 personnes ; 6 habitants du quartier
Diagnostic
+ -
Fonctionne bien même si manque d’esthétique Nature /Aspect paysager Machine qui rappelle le passé
Envasement de la Vesdre : surcharge et au moment des lâchés au barrage, le risque de débordement augmente Vesdre est pleine de poubelles Entretien + Propreté (on nourrit les pigeons donc ils reviennentfiente et manque de salubrité) Remarque : avant il y avait un panneau qui l’interdisait) Poubelles Chemin qui va du quai à la rue Cerexhe pas très pratique
- Propositions
Les aménagements actuels allaient dans le bon sens. Il ne faut pas modifier les infrastructures de
fond, juste améliorer l’esthétique du lieu.
Penser à la continuité de l’espace avec la rue Jules Cerexhe
Propreté
Ne pas augmenter le nombre de poubelles, ca amène la crasse et les poubelles clandestines
Police doit passer plus souvent, notamment pour verbaliser les personnes qui nourrissent les
pigeons.
Accessibilité
Travail à faire sur le passage d’un espace à l’autre (le dessous et le dessus du pont).
Cheminement dans le parc à réfléchir pour qu’il ne soit pas trop marqué, qu’il ne dénature pas
trop le parc et permette la diffusion des flux.
Convivialité
Conserver un espace jeux et un espace vert
Garder la mixité, une liberté des fonctions, un espace polyvalent
Garder un espace vert et ouvert, ne pas rajouter trop d’éléments (garder l’aspect paysager)
L’aspect agora de la dalle est très bien et pourrait être accentué
Ne pas mettre de tables, elles ne tiendraient pas
Ne pas rajouter des éléments neufs (avant, il y avait des panneaux de baskets et ils n’y sont
plus).
Nature
Retrouver l’eau. Pourquoi pas un embarcadère (avant il y avait des kayaks sur la Vesdre)
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Concertation citoyenne 28/03 – Terrain d’aventure
9 enfants
Diagnostic
+ -
Dalles/foot, jeux, … Arbres Herbe
Crottes de chien Vesdre (déchets, gens jettent leurs poubelles dedans) Pont (sert d’urinoir) Pigeons fientes Crasses Relève le problème que les petits
touchent tout puis mettent les doigts en bouche
Faut dire aux gens de ne pas salir Stationnement empêche de jouer Dalles et gradins dégradés : il faut les réparer Petites maisons : balles tombent toujours dessus
Propositions
Propreté
Il faut plus de poubelles, il n’y en a pas assez
Sécurité
Il faut des haies (buissons à fleurs) qui encadrent tout l’espace de jeux
Ils voudraient un piétonnier sur la rue Saucy après l’école pour pouvoir aller sur l’espace en
toute sécurité et même jouer sur la route.
Accessibilité
Interdire l’accès au stationnement en mettant des poteaux comme dans la rue du Brou, en
prolongeant les gradins ou en mettant des escaliers à la place de la pente.
Convivialité
Trois espaces :
- Espace de la dalle divisé en deux :
Un espace vide, pour les jeux de ballons, mais ne pas mettre de goals (certains aiment
aussi le volley).
Un espace de plaine de jeux sécurisé (copeaux de bois pour amortir les chutes). L’espace
de jeux est mieux sur la dalle parce que les mamans sont là pour surveiller.
Attente poussée pour les jeux :
92
o Tourniquets
o Bac à sable avec arrivée d’eau possible pour pouvoir inonder les châteaux de
sable (comme à Dolhain)
o Grand toboggan
Remarque : ils se rendent comptent que ça peut prendre de l’espace et qu’il n’en
faut pas trop.
Ils proposent donc des idées alternatives comme intégrer le toboggan au talus.
- Espace vert
Pommier
Cabane
Nature
Garder les arbres existants
Ajouter des pommiers : il y a des cerisiers et des pruniers dans le quartier, en été ils aiment
grimper aux arbres pour cueillir les fruits.
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Concertation citoyenne 29/03 – Club des filles
8 personnes (variable, le club est ouvert et libre…)
Diagnostic
+ -
L’herbe Le côté vert
Manque de table Manque de fleurs Le dessous du pont pue et n’est pas agréable Les trottoirs sur le pont ne sont pas assez grands Route dangereuse du côté Saucy Muret de la dalle (près de la dalle), dangereux pour les enfants Beaucoup d’alcooliques Beaucoup de crasses Trop de chiens et de pigeons, ça fait des crasses
Propositions
Elles mettent en évidence deux gros problèmes dans le quartier :
- L’image sale et dégradée
- Le manque d’espace de rencontre, surtout pour les filles
Les aménagements doivent être originaux, en couleur et bien illuminés ; ils doivent
permettre aux personnes de se rassembler et de discuter
Propreté
Veiller à maintenir l’espace propre, sans tags et sans crasses.
Importance de sensibiliser, de ne pas salir « ce n’est pas les gens qui salissent qui nettoient,
mais les ouvriers de la commune » ; idée de jardin communautaire, qui obligerait les gens à
entretenir
Sécurité
Lampes et caméra sous le pont
Accessibilité
Garder un espace ouvert, pour que les gens ne se marchent pas dessus
Convivialité
Aménagement qui reconnecte la Vesdre, avec des arbres et des lumières ; idée de gradins qui
permettent de s’asseoir au bord de l’eau ou de bancs en bord de Vesdre (côté romantique et
détente), importance de créer des espaces où on se sent « à l’aise » et des espaces où on peut
profiter de l’eau en nourrissant les canards, par exemple.
Aménagement convivial, qui permette de se retrouver en famille ou entre copines. Un espace
où on peut se voir et discuter ensemble ; idée de tables ou de bancs en vis-à-vis et de kiosque
rond.
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Aménagement ouvert et vert, où il y a de la place pour s’asseoir pendant que d’autres jouent.
Espace de jeux, avec plusieurs terrains, mais pas trop spécialisés. Il faut pouvoir jouer foot
mais aussi badminton et volley. Il faut des balançoires et même des balancelles où on peut
s’asseoir à plusieurs.
Nature
Le côté vert est chouette, mais il ne faut pas mettre trop d’arbres et de fleurs parce que ça
attire les insectes
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Concertation citoyenne 30/03 – Centre Femmes et Hommes (2)
4 personnes (Toutes extérieures au quartier de Hodimont…)
Diagnostic
+ -
L’herbe Arbre Vesdre Air/vue
Saoul Saleté Poubelles
Propositions
Aménagement tourné vers a Vesdre ; importance du chemin de balade
Propreté
Ajouter des poubelles sur le site, le long de la balade de la Vesdre
Sécurité
Lampes qui illuminent la balade de la Vesdre pour qu’elle puisse être agréable le soir
Convivialité
Aménagement qui reconnecte la Vesdre. L’idée principale est d’accroître la présence de
gradins. Depuis la route vers la Vesdre, du côté de la dalle : les gradins pourraient être en plus
grand nombre où ils existent déjà. La dalle serait en soi une marche, bien que plus large. La
dénivelée entre la dalle et les quais serait également composées de gradins dans lesquels
s’inscriraient les peupliers. Une possibilité de gradins ou d’embarcadère peut être envisagée
après le quai, sur la Vesdre.
La dalle doit constituer un grand espace de jeu et ne pas accueillir de terrains de sport.
Le quai doit être aménagé de manière à ce qu’il soit en lien direct avec la Vesdre. Il doit
également être arboré et illuminés. La balade constitue l’élément de jonction avec le second
espace.
Du côté vert, un gradin le long de la balade rappelle ceux du premier espace. L’espace vert est
aménagé avec des tables et des bancs (transats) destiné à la détente.
Deux espaces, un destiné au jeu et l’autre à la détente, s’articulent donc autour de la balade et
de l’idée de gradins.