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Gestion Post-Récolte en Afrique Subsaharienne
Étude de faisabilité pour la promotion de technologies Post-Récolte améliorées
dans deux régions du Bénin
22.3 – 15.4.2015
Rapport de Mission
Kurt Schneider, Consultant
Cotonou / Guatemala, 30.4.2015
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Remerciements
Cette mission s’est réalisée dans un excellent contexte grâce à l’appui local au Bénin et au soutien
dans la préparation de la part su siège de HELVETAS Swiss Intercooperation en Suisse. Je
voudrais remercier un certains nombres de personnes pour les appuis reçus avant et durant ma
mission. En particulier à mon homologue au Bénin, Evelyne Sissinto, qui a organisé toutes mes
visites, rencontres et besoins de coordination. Un grand merci aussi au directeur de programme du
Bénin, Bruno Poitevin, qui a participé à des discussions thématiques et a montré un grand intérêt
pour la bonne réussite de ma mission. Finalement un remerciement à tous les collègues, artisans
et paysans qui ont participé aux ateliers et aux différentes rencontres. Grâce à toutes ces
contributions ma mission a pu arriver à bon terme.
Liste des abbreviations
AFAAS African Forum for Agricultural Advisory Services AGRA Alliance for a Green Revolution in Africa Agridea Swiss based Rural Advisory group APHLIS African Postharvest Loss Information System ASS Afrique Sub- Saharienne CARDER Centre d’Action Régional pour le développement Rural CCIF Coopérative Communale d’Intermédiation Financière CLCAM Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel ERAD Études Recherches Appliquées pour le Développement Durable FANRPAN Food, Agriculture and Natural Ressources Policy Analysis Network FAO Food and Agriculture Organization FCFA Franc CFA FSC Chaîne d’Approvisionnement Alimentaire GPFS Global Programm Food Security HSI HELVETAS Swiss Intercooperation IMF Institution de Microfinance LDLD Levier pour le développement Local Durable M4P Méthode de Pilotage de Projets et de Portefeuilles de Projets NRI Natural Resource Institute ONG Organisation Non-gouvernementale OP Organisation Paysanne ONASA Office Nationale pour la Sécurité Alimentaire PADME Association pour la Promotion et le développement des microentreprises PHM Post harvest Management PICS Purdue Improved Crop Storage PPR Pertes Post Récolte PR Post Récolte PHL Postharvest Losses SCDA Secteur Communal pour le Développement Agricole SDC Agence Suisse pour le développement et la Coopération
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Contenu
RESUMÉ 6
1. Introduction 7
2. Observation de terrain / Gestion Post-Récolte 7
2.1. Cycle de production et de récolte : La différence entre le Nord et le Sud 7
2.2. Méthodes traditionnelles de stockage et de conservation 8
2.3. Méthodes traditionnelles et pratiques améliorées de stockage 9
2.4. Analyse des coûts de stockage et de conservation du maïs au Sud-Bénin 10
2.5. Recherche : Validation de Technologies Post-Récolte 11
2.6. Pertes après récolte 12
2.7. Disponibilité des outils et du matériel pour la fabrication de silos métalliques 13
2.8. Qualité des silos fabriqués au niveau local (Atelier Liveitari) 13
3. Technologie Post-Récolte améliorée 14
3.1. Option préférée / Sondage de concept 14
3.2. Silos Métalliques et autres options améliorées 15
a. Silo métallique
b. Autres technologies de stockage
3.3. Formation Artisans et fabrication de silo 18
4. Approche et Modèle d’affaire / Extension (Business model) 18
4.1. Modèle d’affaire 18
4.2. Adoption du silo métallique 21
4.3. Rôle de l’artisan 21
4.4. Rôle du projet 21
4.5. Promotion 22
4.6. Subvention 22
4.7. Obstacle pour l’adoption de nouvelles technologies 23
4.8. Suivi / Monitoring 23
5. Plan d’action / Pas à suivre 24
6. Conclusions et recommandations 24
6.1. Conclusion 24
6.2. Recommandations 25
Annexes :
1. Description des Technologies Post-Récolte
2. Description Modèle d’affaire
3. Sondage de concept / formulaire
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4. Prix outils et matériels / Artisans
5. Prix des silos métalliques : 250kg, 350kg, 500kg, 1000kg
6. Analyse : Coût – bénéfices des Silos métalliques
7. Dimensions silos et quantité de tôle
8. Adresse fournisseurs de matériels
9. Outils et Matériels - Artisan silos métalliques
10. Participants formation artisans
11. Contrôle qualité atelier – checklist
12. Contrôle qualité Silo – checklist
13. Profil de l’artisan pour la sélection
14. Avantages et désavantages des technologies Post-Récolte
15. Plan d’action 2015 – 2016
16. Liste Participants atelier de validation, 14.4.2015
17. Programme Mission – consultant
Tableaux:
Tableau No. 1 Pertes Post–Récolte et coût de stockage de différentes structures et
traitement
Tableau No. 2 Disponibilité de Matériel pour fabrication de silo
Tableau No. 3 Disponibilité d’outils pour fabrication de silo
Tableau No. 4 Prix Silos
Tableau No. 5 Analyse coût –bénéfice Silo métallique 250 kg et 500 kg
Tableau No. 6 Coût de différentes méthodes de stockage
Tableau No. 7 Résumé synoptique des modèles d’affaire
Tableau No. 8 Ligne d’action avec rôle du projet
Graphique :
Graphique No. 1 Modèle d’affaire 1 : Public - Privé
Documents de référence:
- 2013, Gestion Post-Récolte en Afrique Subsaharienne, Document de Projet 1.4.2014 to
31.3.2017, HELVETAS Swiss Intercooperation, FANRPAN, AFAAS, Agridea
- LDLD, 2015, Rapport annuel d’activité 2014
- ERAD, 2015, Rapport Annuel d’activités 2014
- M. Fischler, R. Dischl, 2014, Review / Planning & Field Visit, HELVETAS Swiss
Intercooperation
- 2014, Evaluation de l’efficacité et l’acceptabilité de structures de stockage du maïs dans les
communes de Savalou et de Boukpombé au Bénin.
- A. Arouna, P.Y. Adégbola, G.Biau, 2011, Analyse des coûts de stockage et de conservation
du maïs au Sud-Bénin, Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin.
- I.Moumouni, P.K. Jimmy, 2014, Documentation of Innovative Rural Advisory Services for the
Scaling-up and out of Post Harvest Practices in Benin, Université de Parakou
- B.G.Honfonga, N.H.Akissoe, A. Guedenon, C.N.Sossa Vihotogbé, 2014, Post-Harvest
Management Policy Evaluation Report-Benin, FANRPAN.
- P.Y. Adégbola, A. Arouna, P.Fandohan,2002, Rentabilité financière des systèmes améliorés
pour le stockage du maïs au sud du Bénin, INRAB
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- 2014, Etude de référence du projet post-Récolte, FIDEXI Conseil
- I.Dauner, R. Dischl, 2013, Analyse des systèmes et stratégies post-récoltes dans les zones
d’intervention, Helvetas Swiss Intercooperation
- C. Borgemeister, A. Bell, O.Mück, M. Zweigert, 1997, De la lutte biologique a une approche
„Systèmes“ dans le secteur Post-Récolte- La Protection du maïs stocké à la ferme dans les
zones rurales d’Afrique subsaharienne. Gtz, IITA
- 2009, Manuel de Fabrication « Silo Métallique » pour la conservation des grains, Postcosecha
America, DDC,
- 2011, 5 year Ex-Post Impact Study, SDC
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RESUMÉ
Le petit et moyen paysan du Bénin conserve et stocke une partie de sa récolte de grains (maïs,
sorgho, niébé, riz, mil, autres) dans sa maison dans différentes structures pour une période qui
peut durer de 5 à 9 mois. Le choix des méthodes de conservation dépend du grain, de la région,
de la quantité, du climat et de la capacité économique du paysan.
Les grains stockés dans différents récipients sont exposés aux pertes dus aux agents biotiques
(insectes, rongeurs et moisissures) et aux facteurs physiques (pertes de grains) durant la
manutention dans le processus qui commence avec la récolte et termine avec la vente des grains
au marché. On estime que sur cette route entre 20 à 30% de grains se perdent en terme de poids.
Le projet a mis en place une étude pour comparer l’efficacité de différentes méthodes nouvelles de
stockage et de conservation (sac PICS, sac ZeroFly, sac Polypropilène et Grenier en terre
amélioré pour la période Post-Récolte 2015/2016).
A travers un sondage dans plusieurs villages au sud du Bénin (Agbatou, Savalou) et au nord du
Bénin (Boukombé, Natitingou) les paysans ont exprimé leurs préférences dans l’ordre de priorités
suivant : 1. Grenier en terre amélioré, 2. Silo métallique, 3. Grenier en bois amélioré dans le sud et
4. Sac PICS. Un certain intérêt semble aller vers des égreneuses mécaniques en collectivité.
Le coût de stockage par an, comprenant l’amortissement de l’investissement et le coût
opérationnel pour une quantité de 100 kg montre que le silo métallique est la méthode de
stockage la meilleur marché. Le coût s’élève à 645 FCFA (US$ 1.08) pour 100 kg. Quant pour le
sac en polypropylène le coût s’élève à 1.400 FCFA (US$ 2.33) pour la même quantité et enfin pour
le grenier en terre amélioré le coût atteint 2.300 FCFA (US$ 3.83).
La différence entre ces trois méthodes est que pour l’acquisition d’un silo et/ou d’un grenier il faut
une disponibilité financière, cependant les sacs sont moins chers, mais peu durables.
Le prix d’achat (incluant matériels et main d’oeuvre) d’un silo de 250 kg est de 31.000 FCFA (US$
50.-) et de 350 kg de 40.000 FCFA (US$ 67.-). Avec la réduction de pertes et le gain additionnel
de la commercialisation le silo peut être amorti en deux récoltes.
L’obstacle principal de l’adoption des améliorations est le manque de connaissances et un manque
de disponibilité au niveau local.
Il est proposé que le projet prépare une stratégie pour la promotion active commençant avec le
modèle d’affaire « public – privé » qui passera au cours de l’exécution à un modèle privé avec des
acteurs locaux. Ce processus de mise en place et de transition des activités du projet peut se
dérouler sur 5 à 7 ans.
Le rôle du projet changera au cours de l’exécution d’un rôle plus actif dans la promotion, la
formation et la coordination institutionnelle à un rôle de contrôle de qualité et de médiateur.
Une source de financement doit être mobilisée à travers des institutions de Microfinance ou de
banques de développement pour faciliter l’acquisition d’un silo métallique ou d’autres équipements
Post-Récolte.
Il est à évaluer si un système de subvention se justifie pour financer le silo métallique en partie à
faveur des plus pauvres et des plus vulnérables. Il y a principalement deux concept de subvention:
a) Achat de matériel ou b) Paiement direct.
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1. Introduction
HELVETAS Swiss Intercooperation est en charge d’exécuter avec des partenaires locaux et
régionaux le projet « Gestion Post Récolte en Afrique Subsaharienne » (ASS) financé par
l’Agence Suisse pour le développement et la Coopération (SDC). Cette initiative est l’un des trois
projets sous le programme « parapluie » du Programme Mondial pour la sécurité Alimentaire
financé par la SDC. Le projet a une durée totale de 6 ans divisée en deux phases. La première
phase va du 1.4.2013 au 31.3.2017. Le projet vise à améliorer la sécurité alimentaire pour les
petits paysans de l’ASS par la réduction des pertes Post-Récolte des produits vivriers (céréales et
légumineuses) en confrontant les grands facteurs de contraintes de vulgarisation et adoption de
technologies.
Dans ce contexte cette mission a l’objectif de conduire une étude de faisabilité de la promotion du
silo métallique dans les deux zones d’intervention au Bénin en analysant la structure du coût de la
fabrication du silo en comparant avec les autres technologies de stockage amélioré et explorer un
business model (modèle d’affaire) pour une distribution / commercialisation du silo métallique avec
succès.
La mission s’est déroulée place du 22.3 – 15.4.2015 au Bénin. L’organisation s’est fait par étapes
avec les activités principales suivantes : a) Étude de documents et de Rapport du projet, b) Visites
des partenaires du projet et fournisseurs de matériels, c) Visites et entretien avec des
organisations de terrain et paysannes, d) Formation de 6 artisans, e) Atelier de validation de
technologies Post-Récolte et modèle d’affaire, f) Échange avec les membres du projet et g)
Rédaction du rapport.
Dans ce rapport se présente les résultats, les conclusions et les recommandations de la mission.
2. Observation de terrain / Gestion Post-Récolte
2.1 Cycle de production et de Récolte : La différence entre le Nord et le Sud
Au Bénin une grande majorité des agriculteurs produise des grains de base pour assurer son
alimentation et la semence pour la prochaine campagne de semis. Les principaux grains de base
sont :
- Le maïs
- Le sorgho
- Le riz
- Le niébé
- Le Mil
- Le voundzou
- Et autres
Dépendant de la région le choix de culture peut varier. Cela dépend principalement des conditions
météorologiques et climatiques. On distingue principalement deux régions climatiques. Le sud,
plus humide avec deux saisons de pluie et le nord, au-dessus du département de la Colline, plus
sec avec une seule saison de pluie. De ces conditions climatiques et agricoles dépendent aussi la
pratique Post-Récolte.
Sorgho dans le grenier en terre sur tata
8
Au sud on fait deux récoltes, , une autour de mois d’août / septembre et une seconde autour du
mois de novembre / décembre. Cependant au nord, on ne fait qu’une seule récolte autour du mois
de novembre.
Au nord le Sorgho, le mil et le voandzou sont les aliments le plus importants dont la plus grande
partie est stockée pour la consommation et la semence. La plus grande partie du maïs, du riz et du
niébé est vendue.
Au sud le maïs et le niébé sont les aliments les plus importants. Un paysan moyen travaille en
culture entre 1 à 2 hectares en grains de base avec un rendement entre 500 et 1.000 kg par
hectare pour le Sorgho et le Mil et entre 750 et 1.500 kg pour le maïs, le riz et le niébé.
2.2 Méthodes traditionnelles de stockage et de conservation
Les producteurs utilisent différentes méthodes de stockage et de conservation traditionnelles,
parmi lesquelles on peut énumérer :
- Le grenier traditionnel en terre
- Le grenier en bois
- Les sacs en polypropylène
- Les bidons plastiques
- Les calebasses
- Le toit
Ce choix dépend du type de grains qu’on va stocker, des conditions climatiques et de la durée de
stockage. Mais en général ce choix répond à une stratégie de diversification de chaque agriculteur
pour réduire le risque de pertes Post-Récolte et garantir la disponibilité du grain pour une longue
durée.
Les sacs polypropylènes et les bidons plastiques sont des méthodes plus récentes mais bien
répandues en milieu rural pour sa disponibilité et sa versatilité. Les bidons sont surtout utilisés
pour stocker le niébé en petite quantité pour la consommation et la semence.
Cependant le grenier est utilisé pour stocker le maïs et le sorgho, ainsi que les sacs en
polypropylène. Pour être un produit commercial le riz est plutôt gardé dans des sacs.
Grenier traditionel en terre Grenier traditionel en terre
sur tata (Boukombé
Grenier traditionel en bois (séchage)
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Dans le sud les paysans laissent le maïs après la récolte (au mois d’août) pendant 4 mois sur le
terrain dans un grenier en bois pour accélérer le processus de séchage. Après cela ils transportent
le produit à la maison pour le stocker dans un grenier en terre, en général en épis sans spath.
Egreneuse : De plus en plus on trouve des égreneuses mécaniques qui sont recherchées par les
agriculteurs pour égrener leur maïs.
Les paysans utilisent des produits locaux (naturels) comme les feuilles de neem, des feuilles
amères, du piment, des cendres, etc. pour conserver au mieux les grains stockés. Mais il y a
aussi en circulation des produits chimiques tels que le « Actalm super » et le « Atoucat ». Par
manque de disponibilité commerciale, il y a un marché noir de ces produits. Les produits
chimiques, dans beaucoup de cas ne sont pas appliqués correctement, ce qui diminue leur
efficacité.
Vente : Le paysan de moyenne grandeur garde environ 20 – 30% de sa récolte pour la
consommation et les semences, le reste est vendu durant l’année. La vente se distribue sur trois
moments principaux durant l’année :
- 25 – 40% au moment de la récolte
- 10 – 20% durant l’année
- 20 – 30% durant la période de soudure
2.3. Méthodes traditionnelles et pratiques améliorées de stockage
Le projet a repris les expériences faite dans les années 90 et travaille avec les améliorations
suivantes :
- Grenier en bois amélioré
- Grenier en terre amélioré
En plus le projet a introduit (au niveau expérimental) :
- Le sac PICS et
- Le sac Zero Fly bag.
D’une façon générale on observe un grand intérêt des paysans pour explorer ces nouvelles
méthodes de stockage.
Séchage : Le Grenier en bois amélioré représente une solution pour faciliter le séchage du maïs
dans les zones humides du sud du Bénin au moment de la première récolte au mois d’août. Le
séchage est un des grands défis, car au moment de la récolte l´humidité est extrêmement élevée.
Les paysans consultés dans les villages ont montré un grand intérêt pour explorer ces nouvelles
méthodes de stockage. Surtout le sac PICS qui a toute leur attention.
Grenier en terre amélioré
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2.4. Analyse des coûts de stockage et de conservation du maïs au Sud-Bénin
Vers la fin du siècle un projet Danois et des Etats-Unis avec la FAO a mis au point plusieurs
améliorations aux systèmes traditionnels. Ensuite ils ont fait une étude pour évaluer les pertes
Post-Récolte et les coûts de stockage dans le système traditionnel et dans les systèmes
traditionnels améliorés avec différents traitements pour comparer leurs efficacités. Ils ont calculé le
coût d’investissement et les coûts opérationnels. Dans les coûts sont inclus les pertes de grains
durant le stockage. A continuation les résultats de ces analyses :
Tableau No. 1 Pertes Post-Récolte et coût de stockage de différentes structures et
traitement
Structure de stockage
Traitement Niveau de pertes en %
Coûts totaux des systèmes de stockage (FCFA)
Réduction des coûts comparés avec système traditionnel (FCFA)
Rang
Grenier traditionnel Produits traditionnels
13.7 52,163 0* 6
Grenier traditionnel Sofagrain 7 44,858 7,305 3
Grenier traditionnel Insecticide du cotonnier
10.8 52,509 +346 8
Grenier traditionnel Sans produit 18.1 60,281 +8118 9
Grenier amélioré en matériaux végétaux
Produits traditionnels
8.5 39,863 12,300 2
Grenier amélioré en matériaux végétaux
Sofagrain 5.4 38,336 13,827 1
Grenier amélioré en matériaux végétaux
Insecticide du cotonnier
9.6 44,939
7,224 4
Grenier amélioré en matériaux végétaux
Sans produit 14.3 46,809 5,354 5
Grenier amélioré en terre ferme
Sofagrain 2.8 52,421 +258 7
* Coût de référence
On observe que le grenier amélioré en matériel végétal et traitement avec Sofagrain est le moins
coûteux suivi du grenier amélioré en matériel végétal, traité avec des produits traditionnels. Il
ressort que les produits traités avec le Sofagrain donne de bons résultats.
Suivant ces études le projet a émis des recommandations pour le stockage et la pratique de
conservation. Cependant 15 ans plus tard on observe peu d’adoption de ces améliorations. Les
raison suivantes peuvent d’être la cause de la non-adoption :
- La non-disponibilité de matériaux de construction, notamment certain type de bambous et
mallotus.
- La non-disponibilité de produits chimiques sur le marché, comme le Sofagrain équivalent à
l’Actelic super 2%.
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- Le manque de main d’œuvre qualifiée pour construire des structures améliorées.
- Le manque de financement pour payer l’investissement de ces améliorations.
- Le manque d’encadrement technique et de conseil au niveau des paysans.
2.5 Recherche : Validation de Technologies Post-Récolte
Le projet a mis sur pied une évaluation de l’efficacité et acceptabilité de structures de stockage du
maïs dans deux communes, Savalou (Sud) et Boukombé (Nord). Les structures de stockage
suivantes sont évaluées :
- Sacs PICS
- Sacs Zero Fly
- Sacs Polypropilène et
- Greniers en terre améliorés
Le dispositif prévoit un traitement avec un produit chimique, tel comme l’Actellic super 2% ou
l’Actalm super et un traitement sans produit chimique.
L’interprétation des résultats doit être faite avec certaine précaution pour les raisons suivantes :
- Le choix du site ne correspond pas aux conditions réelles du stockage de grain.
- Il n’y a pas une référence de stockage traditionnel pour comparer la différence réelle entre
les structures améliorées et la structure traditionnelle.
Remarques additionnelles : Dans le chapitre « 8.4.1 Evaluation des pertes quantitatives » du
protocole de recherche on mentionne la formule pour évaluer les pertes. La formule se présente
ainsi :
(E*B)-(C*D)
% Pertes = ------------------- *100
E*A)
Légende : A = Nombre total de grains
B = Nombre de grains endommagés
C = Nombre de grains sains
D = Poids de grains endommagés
E = Poids des grains sains
Validation: Sacs PICS, Sacs Zero Fly, Sacs
Polypropilène
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Cette formule a une erreur et doit se présenter ainsi :
(A*E)-((C*E)+(B*D))
% Pertes = ---------------------------- *100
(E*A)
Il est recommandé pour une autre évaluation de ce genre d’inclure une évaluation de pertes dans
le stockage traditionnel.
Cela nous permettra de :
- Avoir une base comparative réelle pour les calculs de rentabilité
- Connaître mieux la dynamique de comportement des paysans sur la gestion des grains
stockés, c. à d. connaître pourquoi ils vendent ?, à quel moment ils vendent ? et à quel prix
ils vendent ou achètent du grain ?
2.6 Pertes après récolte
Il est très visible qu’au niveau du stockage local dans les maisons de chaque producteur, il y a de
grandes pertes dues aux rongeurs, insectes et moisissures. Selon l’opinion des paysans les pertes
varient suivant le type de grains, mais dans l’ordre d’importance la situation se présente ainsi :
- Très grand : Niébé et Maïs
- Moyen : Mil
- Petit : Sorgho, Riz, Voandzou
Cette appréciation a une explication logique dans le sens que le maïs et le niébé sont les grains
les plus consommés au niveau familial et passent une période longue en stockage, (de 5 à 8
mois). Cependant le riz est assez souvent vendu au marché et le sorgho est moins attractif pour
les rongeurs et à moins de problèmes de séchage.
Au Bénin nous n’avons pas de d’études récentes sur le niveau de pertes réelles. Les derniers
chiffres de pertes datent de l’année 2000 où dans le maïs après 8 mois de stockage on enregistre
le niveau de pertes suivant :
- Grenier traditionnel sans traitement : 18.1%
- Grenier traditionnel avec produits traditionnels : 13.7%
- Grenier traditionnel avec Sofagrain : 7.0%
- Grenier amélioré en terre fermé avec Sofagrain : 2.8%
Il est très intéressant de voir l’efficacité du Sofagrain
(Pirimiphos-Methyl (1.6%)) et Permitrin (0.3%) équivalant
au Antouka.
Maïs endommagés par les rongeurs et
insects
13
2.7. Disponibilité des outils et matériels pour la fabrication du silos métalliques
Au Bénin il y n’a pas de fabriques de tôles. Les tôles qu’on utilise pour le toit sont importées soit du
Togo soit du Nigeria. SIAB (Societé Industriel d’Acier du Bénin) une grande entreprise avec son
siège à Porto Novo représente la compagnie Sototoles qui fabrique de la tôle au Togo et qui
importe de la tôle très mince pour les toits.
Nous avons trouvé la majorité d’outils et matériels nécessaires pour la fabrication des silos dans
différentes magasins à Cotonou et à Porto Novo à des prix raisonnables, voir tableau en annexe
No. 4.. Une liste de certains matériels (avec liste de fournisseurs) est présentée plus bas.
Tableau No. 2 Disponibilité de matériel pour fabrication de silo
Objet / Matériel Qualité Situation actuelle
Prix US$ Action - Recommandation
Tôle galvanisée 1.22 x 2.44m x 0.5mm épaisseur
Importé en petit quantité du Nigeria, qualité 0.6mm
23.35 Assurer l’importation et établir contact avec fournisseur du Nigeria
Étain 50% / 50% en forme de barre
Non disponible 7.35 / 100gr (prix au Guatemala)
Chercher un importateur local
Tableau No. 3 Disponibilité d’outils pour fabrication de silo
Objet / Matériel Qualité Situation actuelle
Prix
US$
Action - Recommendation
Fer à souder 500 gr de cuivre Non disponible 25.- (prix Guatemala)
Chercher un importateur local
Ciseaux aviation
Marque Stanley 14-563
Non disponible 14.30 (prix Guatemala)
Chercher un importateur local
Ciseaux droits Marque Stanley 14-556
Non disponible 16.25 (prix Guatemala)
Chercher un importateur local
2.8. Qualité des silos fabriqués au niveau local (Atelier Liveitari)
Le silo métallique fabriqué en tôle galvanisé n’est pas connu au Bénin. L’atelier Liveitari à
Natitingou a fabriqué quelques modèles dans son atelier de travail pour HELVETAS. Ces silos ont
été faits avec de la tôle 0.65 mm, donc assez solide, mais à l’aide d’une machine plieuse, donc
difficile pour la fabrication manuelle. L’utilisation de la tôle 0.65 mm a un coût plus cher.
Les silos fabriqués par l’atelier Liveitari ont différentes dimensions en hauteur et en diamètre. Les
dimensions suivantes ont été faites :
- 0.8 m de hauteur avec 0.7 m de diamètre
- 1.0 m de hauteur avec 0.7 m de diamètre
- 1.2 m de hauteur avec 0.8 m de diamètre
- 1.2 m de hauteur avec 1.1 m de diamètre
Ces silos représentent les faiblesses dans la fabrication suivante :
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- Mesures non standardisées
- Hermétisme non garantie parce que la soudure n’est pas appliquée sur toutes les joints /
unions
- Les ouvertures (bouches) n’ont pas une relation longueur – diamètre correcte
- La soudure n’est pas appliquée à tous les joints (union) de tôle
Ces dimensions, surtout en diamètre, seront difficiles à entrer dans les maisons car les portes des
maisons des paysans sont très étroites et mesure en moyenne entre 50 à 70 cm.
3. Technologie Post-Récolte améliorée
3.1 Option préférée / Sondage de concept
Un sondage de concept a été réalisé dans la région sud (Agbatou, Savalou) et dans la région du
nord (Koungongou, Boukombé) pour tester la préférence des différentes options technologiques.
Ce même test a été mené dans l’atelier de validation avec les représentants de différentes
organisations concernées par la thématique Post-Récolte. Le résultat de ce sondage montre qu’il
n’y a pratiquement pas de différences entre le nord et le sud. Le choix préféré se présente de
cette manière :
- Grenier en terre amélioré (99 votes)
- Silo métallique (89 votes)
- Grenier en bois amélioré (36 votes),
(pour la région sud seulement)
- Sac PICS (47 votes)
- Sac Polypropylène (4 votes)
On a mentionné aussi l’intérêt pour l’égreneuse-vanneuse mécanique.
Les arguments livrés pour justifier ce choix sont principalement les suivant :
- Protection contre les insectes et rongeurs
- La manutention pour le stockage et le vidange
- Protection contre les voleurs et les termites
- La durabilité
Le vol du grain est une préoccupation généralisée qui concerne les gens. Le fait que le silo
métallique ait un dispositif de cadenas est plus apprécié. Pour certaines personnes, le fait que le
silo est fabrique en fer est également apprécié. Cela ne représente pas un obstacle culturel.
Bien que les personnes ne voient pas une grande différence entre le Grenier en terre amélioré et
le Grenier en terre amélioré sur tata il y a une claire préférence pour le Grenier en terre amélioré.
Une des opinons exprimée est que le grenier sur tata est plus difficile à construire et à gérer pour
les personnes âgées, c’est aussi plus compliqué pour s’en servir.
Le grenier en bois amélioré est apprécié et nécessaire dans la région du sud pour le séchage.
Groupe focal pour sondage de concept
15
Dans l’annexe No. 14 on présente les arguments détaillés des avantages et désavantages de
chaque amélioration présentée et discutée. Il y a aussi dans l’annexe No. 1 une description des
différentes options technologiques avec les aspects économiques et le calcul de coût.
3.2 Silo Métallique et autres options améliorées
a. Silo métallique
Le silo métallique est bien accepté dans le cadre de la première consultation dans les villages de
Savalou et Boukombe. Il était bien notable que les personnes se sentent attirées par la nouveauté
et que cela provoquait la curiosité. Ils ont exprimé leur désir de faire une expérience réelle pour
mieux connaître cette innovation.
Il y a eu deux questions qui se posent au moment de l’analyse pour l’acquisition du silo :
- Le prix et
- La dimension du silo pour l’entreposage
Vu l’intérêt pour le silo et les inquiétudes nous avons pris en compte les dimensions suivantes
considérant le diamètre du silo comme un élément important. Avec les matériaux trouvés sur le
marché local nous avons calculé les prix suivants pour les silos de différentes capacités (cf.
tableau No.4).
Tableau No. 4 Prix Silos
Coût poste Volume en kg
250 kg 350 kg 500kg 1000kg
Matériels 21,746.- 28,318.- 39,343.- 51,675.-
Main d’œuvre 5,110.- 7,300.- 9,125.- 10,950.-
Transport 3,600.- 4,500.- 5,400.- 7,200.-
Dépréciation outils et table
256.- 292.- 329.- 365.-
Total 30,712.- 40,410.- 54,197.- 70,190.-
Prix / 100 kg 12,285.- 11,545.- 10,840.- 7,019.-
Total en US$ 51.- 67.- 90.- 116.-
En général les personnes considèrent les prix assez raisonnables. La difficulté principale est le
financement initial. Le prix final est composé, dans le cas du silo de 350 kg, ainsi :
o Matériel : 70.1% (dont 69% tôle et 28% étain)
o Main d’eouvre : 18%
o Transport : 11%
Sur le prix total, la tôle représente environ
50% de la valeur finale. Quant à l’analyse
du coût-bénéfice nous avons le résultat
suivant avec les silos de 250 et 500 kg.
Silo métallique: 250, 350, 500 et 1000 kg
16
Tableau No. 5 Analyse coût–bénéfice Silo métallique 250 kg et 500 kg
Description Description du calcul Calcul
Silo 250 kg Silo 500 kg
Estimation de pertes
15% de pertes à FCFA 175.- / kg
37.5kg x 175.- 6,563.-
15% de pertes à FCFA 175.- / kg
75 kg x 175.- 13,125.-
Bénéfice de la commercialisation
Différentiel prix du marché: FCFA 75.- Récolte: FCFA 175.- Soudure: FCFA 250.- appliqué à 50% du volume stocké
250kg x 50% x 75.-
9,375.-
Différentiel prix du marché: FCFA 75.- Récolte: FCFA 175.- Soudure: FCFA 250.- appliqué à 50% du volume stocké
500kg x 50% x 75.-
18,750.-
Total 15,938.- 31,875.-
Prix du silo 30,712.- 54,197.-
Description de l’analyse coût-bénéfice: Cette analyse se base sur deux critères : 1) la valeur
des pertes évitées et 2) la valeur ajoutées du bénéfice de la commercialisation. Dans le premier
cas nous considérons une perte évitée de 15% et dans le deuxième cas nous calculons un
bénéfice de commercialisation sur 50% de la quantité initiale stockée. Ce bénéfice de
commercialisation est le résultat de l’augmentation du prix à l’époque de soudure et représente
env. 75 FCFA par kilo de grain.
Conclusion : Faisant la somme des deux bénéfices économiques nous pouvons payer le silo de
250 kg avec deux récoltes et le silo de 500 kg avec moins de deux récoltes. Si les paysans
poursuivent cet objectif l’utilisation du silo est hautement rentable avec l’avantage qu’ils ont du
grain de bonne qualité pour la sécurité alimentaire et pour la vente au marché.
Dans le prix du silo nous n’avons pas inclus le coût de la promotion et de la formation des
paysans. Nous considérons ce coût comme un investissement initial qui doit être couvert par le
projet.
Comme déjà mentionné le goulot est le financement de cette acquisition pour le petit paysan. Il
faudra mobiliser des banques locales de développement ou de Microfinance pour faciliter l’accès
au crédit. Le silo même peut être la garantie.
Attention : Pour la gestion du silo avec
succès il faut veiller à 4 aspects :
1. Séchage du grain
2. Qualité du Silo
3. Emplacement du silo
4. Traitement du grain
Formation artisans sur la gestion du silo
17
Il est déterminant pour une bonne introduction de cette technologie qu’au début on ne tombe pas
dans des erreurs de manque de soins. Les premiers silos introduits doivent d’être suivis
étroitement et supervisés continument. Ceci est particulièrement importance dans les régions
humides, c.-à-d. dans la région sud du Bénin. Pour ces endroits il faut faire une action pilote pour
prouver que le silo peut fonctionner dans ces régions du pays.
Dimensions du silo : Un des critères importants de la gestion du silo est son emplacement. Il doit
être protégé de la pluie et du sol pour éviter un échauffement extrême. Pour cette raison on
recommande l’emplacement du silo à l’intérieur de la maison ou d’un magasin. Comme les portes
des maisons sont assez étroites, il faut en tenir compte avant l’achat du futur emplacement du silo.
A continuation les dimensions standards des silos.
Capacité du silo en kg
Hauteur en cm Diamètre en cm
250 120 60
350 160 60
500 160 80
1000 180 95
1200 180 100
1500 180 115
2000 240 115
Warrantage : Chaque silo est pourvu d’un dispositif pour mettre un cadenas. Ce dispositif permet
de garder des grains dans le silo en sécurité et seulement la personne qui la clé peut sortir du
grain. Pour les programmes qui prêtent de l’argent à l’agriculteur avec la garantie du grain stocké
peuvent aussi mettre un deuxième cadenas au silo. Seulement avec la présence des deux
personnes le grain peut-être sorti du silo, c.-à-d. le propriétaire du grain et le prestataire
(Microfinance, autres).
b. Autres Technologies de stockage
Le projet a choisi plusieurs options de stockage, chacun avec ses avantages et ses désavantages
comme nous avons pu constater avec le sondage réalisé avec la population. Du point vue
économique nous avons le panorama suivant en comparant le coût d’investissement et
d’opération.
Tableau No. 6 Coût des différentes méthodes de stockage
Méthode de Stockage
Vie util
(années)
(ans)
Investissement
Initial
FCFA
Coût par an de stockage
FCFA* (100kg)
Grenier en bois amélioré (500-1000kg) 2 27,500.- 2,750.-
Grenier en terre amélioré (500-1000kg) 15 66,500.- 2,300.-
Grenier en terre amélioré sur tata (500-1000kg 15 80,000.- 2,700.-
Sac polypropylène (500kg) 1 4,000.- 1,400.-
Sac PICS (500kg) 2 14,500.- 1,450.-
Silo (500kg) 20 61,500.- 645.-
18
*Ce coût tient compte de l’investissement initial et les coûts opérationnels. (Calculé sur la base de
100 kg / an)
Il est intéressant de voir qu’à long terme le silo est l’option la plus avantageuse, suivi par le sac
polypropylène et les sacs PICS. L’avantage des sacs polypropylènes est que l’investissement
initial est bas, mais on doit le faire tous les ans.
L’utilité des sacs PICS doit encore se prouver. Dans un essaie de terrain on a observé que ces
sacs sont assez fragiles lors des manipulations. Les sacs en plastique à l’intérieur ne sont pas très
résistants.
3.3 Formation Artisans - Fabrication du silo
Six artisans ont été formés dans un cours de formation
d’une semaine. Ils ont appris les techniques de base pour
fabriquer les silos de différentes capacités. Dans un manuel
qui a été donné aux artisans sont expliqués les pas à suivre
pour la fabrication d’un silo. Les artisans ont aussi reçu les
plans pour fabriquer le silo de 30 kg (silo de démonstration),
250 kg, 350 kg, 400 kg, 500 kg, 600 kg, 1000 kg, 1200 kg,
1500 kg et 2000 kg. Tous ces dimensions sont dessiner pour
travailler avec de la tôle qui a une dimension de 1.22 m de
large sur 2.44 m de longueur.
Dans l’annexe No. 10 il y a la liste des artisans qui ont participé à la formation avec quelques
caractéristiques propres . La plupart des six participants pratique la soudure métallique et exerce
leur profession. Leur niveau de connaissance pratique et d’éducation scolaire est assez élevé, ce
qui a permis un processus d’apprentissage satisfaisant.
Il est important de ne pas laisser passer trop de temps après la formation pour appliquer les
connaissances pour la fabrication de silo. Ce premier exercice doit être supervisé et la qualité des
silos approuvée. Dans l’annexe No. 12 il y a une liste de contrôle pour vérifier la qualité du silo,
comme aussi une liste des critères pour le recrutement des artisans pour la formation, voir annexe
No. 13.
4. Approche et Modèle d’affaire / Extension (Business model)
4.1 Modèle d’affaire
Le modèle d’affaire est l’ensemble des actions pour disséminer et promouvoir l’adoption des
améliorations des technologies Post-Récolte. Il est nécessaire dès le début de chercher des
acteurs du marché pour garantir la durabilité du mécanisme de transfert et de la vente des
améliorations. Dans ce sens quatre modèles d’affaire ont été développés et analysés :
1. Public – Privé (Approche en 2 étapes)
2. Privé régional
3. Privé centralisé avec promotion régionale
4. Système de Franchise
Formation artisans: Union des tôles
19
Chaque modèle est décrit dans l’Annexe No. 2. Chaque modèle représente des avantages et des
désavantages, mais réunit des arguments pour contribuer au processus d’adoption, tel comme:
- Il y a une logique de marché pour promouvoir l’offre et la demande
- Il y a une approche de chaine de valeur, où chaque intervenant peut avoir un bénéfice
- Le projet intervient au début pour couvrir les coûts de développement des améliorations
et la promotion et couvre une partie du risque au moment de l’introduction du produit
- Mobilise les acteurs au niveau national et régional
- Permet une collaboration entre le secteur privé et le secteur public et ONG.
Dans le tableau No. 7 se présente d’une manière résumé une description des 4 modèles d’affaire
avec une appréciation de leur forces et faiblesses. Les groupes de travail lors de l’atelier de
validation ont fait une qualification avec une échelle entre 1 et 10, quand le dix est la meilleure
note.
Nous constatons une préférence pour le modèle un et deux, c.-à-d.- dire Public – Privé et Privé
régional. Les deux autres modèles n’inspirent pas beaucoup de confiance. Les personnes
consultées opinent qu’avec le privé centralisé il y a une concentration de pouvoir et peu d’intérêt
pour le milieu rural. Pour le système de franchise, le modèle 4, on pense que les parties
prenantes ne respectent pas les contrats et les relations commerciales.
Tableau No. 7 Résumé synoptique des modèles d’affaire
Modèle d’affaire
Bref description – Principales caractéristiques
Forces conductrices(Driving forces)
Forces Faiblesses Qualificati
on1 : bas, 10:meilleure
1. Public – Privé (2 étapes)
Différentes organisations de dev. incorporent la promotion de TPR dans leur plan d’action.
NGO’s - Effet de Multiplication - Division de la
couverture géographique
- Partage des coûts - Synergies entre
différents acteurs locaux et nationaux
- Politique de prix - Volonté de
coopération - Artisans peu
proactive - Maintenir standard
de qualité
7
2. Privé Régional
Entrepreneur local adopte silo et GPR come un business
Entrepreneur privé avec ses forces de vente
- Connaissance local et contacts
- Orienté aux prix et l’efficience
- Pérennité pour indépendance financière
- Plus grande accessibilité du paysan
- Service au client - Non intéressé à une
approche globale (conseil PR)
- N’est pas orienté vers le petit paysan.
7
3. Privé centralisé avec promotion régional
Grandes compagnies qui adoptent la promotion et vente du silo comme un business social articulé à travers des agences locales
Agence local avec force de vente
- Couverture géographique
- Economie d’échelle - Compétitivité entre
agence local - Force de vente
professionnelle
- Engagement a long terme
- Résistance de la part des paysans
- N’offre pas de service conseil
- Risque de monopole
5
4. Système franchise
Leader local et personnes de vente font la promotion de technologies
Franchiseur ensemble avec agent de vente
- Tous les acteurs reçoivent un bénéfice
- Leaders local engagés - Bonne connaissance du
marché local - Forme de paiement
flexible - Orienté par résultat
- Le non-respect des accords entre partie prenante (artisan).
- Coût de la distribution du matériel.
- Leader ne paie pas la franchise
4
20
Modèle d’affaire : Public – Privé :
Dans ce modèle, voir graphique No. 1 en bas, la promotion sera fait essentiellement par des
acteurs locaux tels que les ONG, les coopératives, les services de vulgarisation, les associations
d'agriculteurs, etc. Le projet habilitera (entrainera) ces organisations. Dans un premier temps le
projet formera les agents de vulgarisation de ces organisations avec les connaissances
nécessaires post-récolte et les dotera avec du matériel didactique pour la formation des
agriculteurs en matière post-récolte. Le projet formera également des artisans dans les différents
villages pour faire les silos métalliques. Un artisan peut couvrir 1.000 – 2.500 agriculteurs dans
une zone avec un rayon d’action de 15 à 25 km. Le projet se charge de fournir le matériel de
promotion et éducatif. Chaque organisme de promotion peut choisir son entente de vente avec
l'artisan et les agriculteurs. Cela inclut également la possibilité des accords financiers avec un
organisme de crédit (Microfinance). Dans un premier temps, le projet fera le suivi de la qualité des
technologies promues. Le projet au début parvient à un accord avec les commerçants,
quincailleries et autres comme fournisseurs de tôles et autres (outils pour les artisans, produits
agrochimiques, outils de stockage, etc.) pour faciliter la disponibilité de ces intrants à un prix
raisonnables. Dans certains cas, le projet plaidera (plaidoyer) également le dialogue sur une
politique des prix pour certains intrants nécessaires pour faciliter la gestion post-récolte en termes
de sécurité alimentaire.
Après la mise en place de ce dispositif de promotion et de vente le projet se retirera étape par
étape de la scène et les organisations locales avec les artisans pourront faire leur affaire
(business).
Durabilité: La durabilité est garantie par les commerçants, les artisans et les agriculteurs. Une fois
que les technologies sont connues il y a une situation de marché, basée sur l'offre locale
(commerçants, artisans) et la demande (agriculteurs).
Graphique No. 1 Modèle d’affaire : Public - Privé
21
4.2. Adoption du silo métallique
Le silo métallique n’est pas connu au Bénin. Malgré cela les personnes consultées lors du
sondage ont réagi positivement. Après le Grenier en terre amélioré le choix s tourne vers le silo. Ils
voient les avantages suivants :
- Efficace contre les termites, les moisissures et les charançons
- Sécurité des grains car le silo se trouve à l’intérieur de la maison
- La durée de vie (20 ans)
- Disponible en plusieurs dimensions
- Manipulation facile et pratique pour le prélèvement
- Fabrication locale
En général, les personnes consultées opinent que le prix est raisonnable, mais pour une adoption
par les petits paysans il en faudrait une aide pour le financement.
Le silo est comparé avec le baril et les bidons que les paysans connaissent très bien et trouve
efficace. D’une façon générale les personnes veulent connaître le silo et faire une expérience
propre. Les dimensions de 250 à 500 kg sont les plus demandées.
Il est prudent d’introduire le silo avec une supervision permanente et dans un exercice pilote. Il
serait intéressant d’observer le comportement de l’humidité du grain dans les zones humides dans
le sud du Bénin.
Il ne faut pas proposer le silo comme la seule solution de stockage. Il faut le présenter avec
d’autres solutions.
4.3 Rôle de l’artisan
Le choix des artisans est fondamental. Une trop grande
densité n’est pas conseillée, mais le plus proche des
producteurs (clients) a des avantages. L’artisan en
général est un mauvais vendeur. Il attend les clients,
il ne va pas chez les clients donc on doit associer l’artisan
avec un « vendeur » respectivement avec un promoteur
actif qui va chez les paysans dans les villages.
C’est « un couple » de travail.
L’artisan doit être introduit dans son métier et doit connaître son rôle dans la promotion. Il doit
parfaitement maitriser la manipulation et la gestion du silo.
4.4 Rôle du projet
Dans la promotion de technologies Post-Récolte particulières le projet doit avoir une politique
claire dès le début de son rôle de promoteur. Ce rôle peut être échelonné en trois étapes :
1. Étape : Démonstration / Formation et Matériel didactique / Alliance / Matériel de
Promotion / Matériel /Intrants / Control de qualité (2 – 3 ans)
Artisans avec produits de vente
22
2. Étape : Formation et Matériel didactique / Alliance / Matériel de promotion / Contrôle
de qualité (1 - 2 ans)
3. Étape : Contrôle de qualité – Dépannage (1 – 2 ans)
Description des étapes : Dans la première étape le projet est activement involucré dans la
promotion et introduction des solutions dans les villages. Il assure la disponibilité des intrants
nécessaire à travers des agents du secteur privé. Il cherche la participation d’autres institutions en
formant leur personnel et prépare le matériel de promotion et pour la formation. Il fait un contrôle
de qualité systématique à tous les niveaux, c.-à-d. paysan (client), fabricant, fournisseur de
matériel et formation. Il fait du networking au niveau des institutions.
Dans la deuxième étape il se retire de la fonction de faire des démonstrations et de l’organisation
de la disponibilité des intrants, mais maintient les autres fonctions avec l’accent sur les alliances
interinstitutionnelles et le contrôle de qualité.
Dans la troisième étape le projet se concentre dans la fonction de contrôle de qualité et le
dépannage. Il est le garant que le processus maintenant peut aller en avant par sa propre
dynamique et la force du marché. Dans une certaine circonstance, il peut se dédier au
développement de nouveaux aspects et la mise au point d’autres solutions.
4.5 Promotion
La promotion est essentielle au début et inclue les activités suivantes :
- Démonstration en site
- Formation
- Préparer le matériel de promotion telle que : Brochure, Comics, Posters, flipcharts, Spot
radial,
- Alliance institutionnelle
- Plaidoyer / Relation publique
- Assurer la chaîne d’approvisionnement des intrants
Ces aspects doivent être coordonnés avec des acteurs des secteurs privés et publics, mais
implique une forte activité de la part du projet au début. C’est l’investissement de semence pour
sensibiliser les différents acteurs. Le projet peut accompagner et appuyer d’autres acteurs de
promotion.
4.6 Subvention
Une Subvention peut être justifiée pour des raisons d’extrême pauvreté et de sécurité alimentaire.
Un des objectifs du Projet Post-Récolte est la sécurité alimentaire pour des populations rurales. Un
silo de 250 kg de capacité coûte environ 30.000 FCFA (US$ 50.-) dont la tôle représente environ le
50% du coût du silo. Il y deux manières d’aborder une subvention :
a) une subvention directe ciblée aux familles identifiées ou
b) une subvention à travers la réduction du prix des matériaux
Pour des raisons pratiques on pourrait envisager le modèle b). L’état achète un lot de tôles qu’il
distribue aux artisans qui eux font les silos. Le paysan bénéficière paye la différence du prix à
23
l’artisan, fabricant du silo. Le paysan bénéficière est ciblé à l’avance par les agents de
vulgarisation sur la base de critères établis. Avec un investissement de 780 Millions FCFA on
pourrait faire bénéficier 30.000 familles. Ce prix inclut 30% pour les frais administratif et le
transport de la tôle. Cela représente en valeur de grains stockés : 30.000 silos x 250 kg = 7.5
millions de kg de grains pour une valeur de 1,312 Millions FCFA (US$ 2.2 Millions). Si nous
estimons une réduction de pertes de 15% nous obtenons une valeur de 197 Millions FCFA (US$
328,000.-) équivalent au 25% de la valeur d’achat de la tôle après une année. A partir de la 4ème
année l’investissement est payé amorti.
4.7 Obstacle pour l’adoption de nouvelles technologies
L’adoption d’une nouvelle technologie ou pratique se confronte toujours avec des obstacles, pour
en mentionner quelques-uns :
- Méfiance contre les nouveautés de la part des paysans (Barrière culturelle, etc.)
- Exige un changement de l’habitude et de l’organisation du travail
- Manque de conviction du fonctionnement et du bénéfice
- Requière un investissement en argent que le petit paysan n’a pas
- La non disponibilité des matériaux pour le changement (Ex. Tôle, étain, produit de
conservation, etc.)
- Le manque de connaissance pour la bonne gestion du changement
- Une mauvaise expérience dans le passé
Avec la connaissance de ces difficultés il est conseillé d’une manière proactive de prendre des
mesures préventives et surtout éviter une mauvaise expérience qui après discrédite le produit
malgré que ce n’est pas le produit lui-même (ex. silo) mais c’est la mauvaise gestion qui est
responsable de l’échec.
Au début le projet doit avoir un contrôle sur tous ces aspects et étapes. Cette activité de contrôle
sera traduite plus tard dans une activité de suivi et de monitoring.
4.8 Suivie / Monitoring
Le suivie et le monitoring des activités du projet et de la gestion des nouvelles techniques Post-
Récolte sont une tâche importante du projet, particulièrement quant à l’introduction du silo
métallique se refère. La qualité des silos doit être contrôler systématiquement, voir indicateur de
contrôle dans l’annexe No. 12. Il est donc conseillé de focaliser le monitoring avec des indicateurs
tant qualitatif que quantitatif au niveau des :
- Activités
- Résultats
- Gestion financière
Le monitoring nous permet connaître d’une façon rapide des erreurs de manutention et nous
donne l’information pour prendre des mesures de correction. Avec les résultats du suivie on a une
bonne base pour prendre des décisions. Cette retro alimentation doit se faire à un rythme
trimestriel et pour certain information avec une fréquence mensuelle.
24
5 Plan d’action / Pas à suivre
L’introduction systématique des actions Post-Récolte avec une extension territoriale graduelle
demande un plan d’action à moyen terme (5 à 7 ans) avec des lignes d’action précises et
programmées dans le temps. Le rôle du projet doit changer durant cette période pour ne pas
remplacer des fonctions du secteur privé ou public, voir tableau No. 8 et chapitre 4.3. Dans
l’annexe No. 15 un plan d’actions détaillé, pour les années 2015 et 2016, est présenté. Dans ce
plan d’actions les résultats espérés en termes de promotion et démonstration sont les suivants :
- 4 accords de travail négociés avec des organisations de développement
- Silo de démonstration installés : 2015 : 60, 2016 : 60 (10 silos par commune)
- 2016 : 30 silos adoptés
- 12 sondages de concept réalisé (240 familles de paysan participants / 1 par villages)
- 20 greniers en terre améliorés pour démonstration installés
- 4 artisans pour la construction de grenier en terre amélioré formés
- 1.500 paysans sensibilisés participant dans des réunions de démonstration
Tableau No. 8 Ligne d’action avec rôle du projet
Ligne d’action 2015 2016 2017
2018 2019 2020 2021
Recherche - Action
Démonstration
Matériels / Intrants
Formation / Matérielles didactiques
Alliance institutionnelle (Promotion / Finance)
Matériel de Promotion
Contrôle de qualité - Médiateur
5. Conclusion et Recommandations
6.1 Conclusion
Il est évident que les pertes après récolte sont significatives au niveau du petit et moyen paysan
dans la zone rurale du Bénin. La cause principale est une gestion déficiente due au manque de
connaissance actualisé et manque d’utilisation de pratiques et technologies améliorées.
L’importance donnée de la part des organismes officiel à la gestion Post-Récolte n’est pas
prioritaire et peu d’organismes de développement ont cette thématique sur leur agenda. L’effort qui
a été fait dans les années 1990 n’a pas été continué après une période de recherche.
Les paysans montrent un grand intérêt et ouverture pour adopter des pratiques améliorées. Il y a
une tendance d’abandon de méthodes traditionnelles en faveur des sacs polypropylène, qui sont
considérés plus versatile et pratique pour le transport et la manutention dans la maison.
Dans le sud où l’humidité est plus élevée le plus grand défi est le séchage du grain après la
première récolte au mois d’août. Une grande quantité de pertes se produisent au niveau du champ
et durant le séchage prolongé dans le Grenier traditionnel en bois.
25
Le silo métallique a une bonne acceptation et est parmi les améliorations préférées des paysans et
des techniciens consultés lors d’un sondage collectif dans plusieurs villages. Cependant pour la
nouveauté et l’absence de connaissance de cette technologie les paysans veulent voir son
efficacité en situ. Le grenier en terre amélioré est aussi très accepté.
Le sac PICS a des faiblesses. Le tissu est fragile et si la manutention ne se fait pas avec soin le
tissu peut facilement se déchirer et les sacs en plastique à l’intérieur éclatent avec la pression du
grain. Les paysans considèrent les sacs PICS assez chers et peu durables.
Il y a un potentiel d’adoption de technologies Post-Récolte améliorées à condition qu’il y ait un bon
suivi et une formation des agriculteurs dans la gestion de ces technologies.
Il y a une absence de matière première, d’intrants et de disponibilité de matériel et de certains
outils pour la fabrication des silos, notamment des tôles, de l’étain et des fers à souder. Il manque
aussi un réseau de distribution de produits de conservation autorisés au niveau des villages.
6.2 Recommandations
Il est recommandé de promouvoir « un menu » de technologies Post-Récolte donnant priorité aux
technologies suivantes :
- Silo métallique
- Grenier en terre amélioré
- Grenier en bois amélioré (pour le séchage au sud du Benin)
- Les sacs polypropylène
L’introduction de ces technologies doit d’être accompagnée avec une campagne de sensibilisation
et l’application de la méthodologie « sondage de concept » qui permet d’un côté de connaître les
préférences des paysans et en même temps est une façon de promouvoir.
Il est important dès le début d’assurer la disponibilité des matériaux et les intrants par les acteurs
privés dans une logique de chaîne de valeur qui inclue la distribution locale. Cela doit être mis en
place et supervisé nécessairement par le projet.
Le rôle du projet doit s’adapter durant son intervention au progrès de l’adoption, au début plus
active dans la promotion et démonstration avec formation pour construire des capacités locales et
vers la fin (5-7ans) plus un rôle de contrôle de qualité et dépanneur (Trouble shooter). Voir
tableau No. 8.
L’introduction du silo doit se faire graduellement mais doit être supervisé pour éviter des erreurs et
échecs. Il est recommandé, au sud du pays, de faire une introduction contrôlée du silo, à cause de
l’humidité de l’air élevée durant la période de la première récolte.
Le modèle de gestion recommandé est un mix entre public – privé et privé décentralisé, voir
chapitre No. 4.1. Ce modèle se base sur une participation active du projet et d’autres acteurs
sociaux au commencement, mais ces acteurs sociaux seront peu à peu remplacés par le secteur
privé. L’activité publique se concentre au début dans la promotion (sensibilisation), démonstration,
et formation et se réduit à la fin dans une fonction de contrôle de qualité.
26
Il est à évaluer si un système de subvention se justifie pour financer le silo métallique en partie à
faveur des plus pauvres et des plus vulnérables, une fois que cette technologie jouie une
acceptation pleine parmi les paysans. Il y a principalement de deux concepts de subvention: a)
Achat de matériel ou b) Paiement direct. Voir description chapitre No. 4.5.
Grenier en terre sur tata