Rappor t annuel 2011
« Accompagner en équipe,développer et soutenir
l’action en région »
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Comité de rédactionDaniel Bruneau, Michel Chegaray, Virginie Hérail,
Solweig Le Moal, Caroline Marchi, Jean-François Serres.
RédactionPhilippe Granjon, Virginie Hérail,
Solweig Le Moal, Jean-François Serres.
Ont également collaboréMagali Assor, Nathalie Blum, Barbara Bringuier,
Jean-Pierre Caillibot, Aurore Feignier, Christian Forrat,Audrey Gaillard, Dominique Gaston-Raoul, Sophie Gauthier,
Nicole Gicquel, Claire Granger, Armelle de Guibert,Etienne Hervieux, Judicaël Jung, Raymond Penhard,
Françoise Pollet, Béatrice Locatelli, Olivier Loock,Eve-Marie Minart, Giovanni Pandolfo, Philippe Pernot,
Brigitte Perreaux, Marie-Pierre Richard,François-Xavier Turbet-Delof, Béatrice Voillemin,
Jean-Louis Wathy, Philippe Wypych.
RéalisationService communication
MaquetteDavid Dumand
Maquette « Rapport financier »Julien Brémard - Eden Studio
CartesDavid Dumand
ImpressionSyl’Concept
Juin 2012
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Rappor t annuel 2011
« Accompagner en équipe,développer et soutenir
l’action en région »
Un grand merci à tous les acteurs bénévoles et salariés qui ont fait partdes témoignages de leurs actions, et qui se sont mobilisés régulièrement pour produireet analyser les données publiées dans ce rapport annuel. Un merci tout particulier aux
assistantes du réseau pour leur précieux appui dans la production des données chiffrées.
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 5
Som
mai
re
Les chiffres clés de l’année 2011 ................................................................6
Les missions sociales et les grands domaines d’action ........................6
Rapport moral
Rapport financier
Rapp
ort
d’ac
tivi
té
Pier
re A
livon
Toutes les citations en introduction de chapitres sont extraites du projet associatif 2010-2015des petits frères des Pauvres « Avec les plus pauvres, vivre la fraternité ».
7
Accompagner 10
Accueillir, orienter, aller vers ....................................................10
Du premier contact à l’accompagnement ................................12
Accompagner chaque personne dans la durée ......................14
Vivre des temps de convivialité, fêter Noël ............................20
Partir en vacances ........................................................................22
Aider matériellement, protéger ................................................25
Héberger, loger ..............................................................................27
Développement territorial ........................................................32
Agir collectivement 34
Vivre l’engagement bénévole ....................................................34
Rechercher et accueillir de nouveaux bénévoles ..................37
Intégrer, soutenir et former les bénévoles ............................38
Mobiliser et soutenir les entourages ......................................40
Favoriser la vie associative ........................................................43
Renforcer l’action internationale..............................................46
Valoriser les ressources humaines salariées ..........................47
Témoigner, alerter 49
Communiquer 54
Rechercher des fonds 55
Organiser le fonctionnement 57
Le groupe des petits frères des Pauvres
et périmètre de combinaison des comptes ............................................62
Les implantations 2011 des petits frères des Pauvres en France ....63
58
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6 les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011
LES CHIFFRES CLÉS DE L’ANNÉE 2011(Arrêtés au 31/12/11)
447logements diffus
176700donateurs
37000personnes aidées
dont 10 000 personnesaccompagnéesrégulièrement
9 700
LES MISSIONS SOCIALES ET LES GRANDS DOMAINES D’ACTION
Les trois missions sociales tracent
l’ensemble de l’engagement associatif
des petits frères des Pauvres, dans la continuité de la
charte adoptée à l’Assemblée générale de 1998.
AccompagnerUne mission d’action sociale tournée vers les personnes
aidées.
Restaurer la relation avec l’autre, quand plus personne
n’est là, donne sens à toutes les actions déclinées ensuite.
Accueillir, visiter, organiser des animations collectives,
des réveillons, des vacances, aider matériellement, proté-
ger, héberger, loger… Toutes ces actions contribuent à
restaurer du lien social, à réinscrire les personnes accom-
pagnées dans un tissu social qui les soutienne.
Agir collectivement Une mission d’action civique tournée vers les acteurs.
L’accompagnement fraternel des petits frères des Pau-
vres est mené par des bénévoles avec le soutien de
l’Association. Mobiliser l’engagement des citoyens et les
soutenir pour agir ensemble auprès des plus pauvres
constituent donc un véritable choix d’intervention.
Mobiliser et soutenir les entourages, prospecter pour
rechercher des volontaires, les recruter, les intégrer, les
soutenir et les former, valoriser, partager et transmettre
les pratiques… Toutes ces actions contribuent à agir
ensemble et à développer la dimension fraternelle de
notre société…
Témoigner alerterUne mission tournée vers l’opinion publique.
Témoins des situations vécues par les personnes que
nous accueillons et de l’aventure humaine que nous
vivons au fil de l’accompagnement et de l’engagement
associatif, nous devons nous souvenir, raconter, com-
prendre et alerter. Favoriser l’expression des personnes,
la relayer… Toutes ces actions contribuent à prendre part
à la sensibilisation de l’opinion en faveur des personnes
fragilisées et d’une société plus fraternelle. n
509salariés
28maisons
et établissementspetits frèresdes Pauvres
bénévolesengagés
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7les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011
Rapp
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Chères amies, chers amis,
Voici 2 ans exactement, notre projet
associatif 2010-2015 « Avec les plus
pauvres, vivre la fraternité » était
approuvé à la quasi unanimité par
notre Assemblée générale. Ce fut, je
le rappelle chaque fois que l’occasion m’en est donnée,
et je le redis encore aujourd’hui, un tournant impor-
tant dans la vie de notre mouvement, et surtout une
grande satisfaction de voir l’ensemble des petits frères
des Pauvres réunis autour d’un même projet, d’une
même ambition.
Je ne vous surprendrai donc pas en vous annonçant que
l’année 2011 a été naturellement, et en grande partie,
marquée par un important travail de mise en œuvre de ce
projet, notamment pour développer notre action en région
et pour une plus grande autonomie et initiative d’action
des équipes bénévoles. De nouvelles règles pour une orga-
nisation politique la mieux adaptée à notre projet et qui
facilite la réalisation de nos missions ont été aussi élabo-
rées ; elles permettront une gouvernance simple et lisible
du groupe, comme le stipule le projet associatif.
Un travail considérable de consultation en ce sens a ainsi
été mené en concertation permanente avec toutes les
entités de notre famille, pour définir les grands principes
et repères communs de gouvernance soumis à votre
approbation.
Une gouvernance simple et adaptéeà notre projetCertes, ces nouvelles règles de gouvernance, j’en suis
bien conscient, risquent un peu de bousculer nos habi-
tudes ; elles peuvent susciter ici et là des interrogations,
des inquiétudes même, ce qui est tout à fait naturel et
compréhensible, compte tenu de l’ambition de notre
projet et de l’ampleur du changement projeté.
Les textes qui vous ont été adressés peuvent paraître à
certains au premier abord un peu compliqués. Pourtant,
ces règles s’appuient sur des principes simples que je
voudrais rappeler ici :
w En premier lieu, le principe d’une Association unique.
Aujourd’hui, pour des raisons à la fois historiques et
d’opportunité, trois associations juridiquement dis-
tinctes concourent aux missions des petits frères des
Pauvres : l’Association de gestion des établissements
des petits frères des Pauvres, la Fédération des Amis des
petits frères des Pauvres et, bien sûr, l’association
reconnue d’utilité publique les petits frères des Pauvres.
Demain, si vous en décidez ainsi, il n’y aura plus qu’une
seule Association, portant le même nom, des membres
qui auront les mêmes droits et les mêmes devoirs, des
moyens mieux répartis et mutualisés. Nous y gagne-
rons tous en termes d’unité et de visibilité, en interne
comme en externe vis-à-vis de nos donateurs, parte-
naires et médias. Tous ceux qui participent à l’accom-
plissement de nos missions pourront ainsi demain
devenir membres à part entière des petits frères des
Pauvres.
Certains se posent sans doute la question : et la Fon-
dation des petits frères des Pauvres ? Celle-ci, bien sûr,
de par son statut juridique particulier, de fondation
abritante notamment, n’est, par définition, pas
concernée par ce principe d’association unique. Mais
notre projet associatif est aussi le sien et nous allons
continuer à travailler avec elle pour sa mise en œuvre
dans un esprit de cohérence et d’harmonie.
Rapport moralprésenté en Assemblée générale le 23 juin 2012.
© J
OHAN
NA R
UEBE
L
DR
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w Le second principe concerne l’action en équipe. Il
résulte du projet associatif que nous avons voté et qui
affirme « qu’une vie d’équipe et un engagement col-lectif de qualité sont essentiels, ils font partie de lamission des petits frères des Pauvres en ce qu’ilsconcrétisent la fraternité : esprit convivial, plaisir de seretrouver et d’agir ensemble ».C’est au plus près des personnes que notre action naît
et se vit en commun. La qualité de cette vie d’équipe
dédiée à entourer les personnes fragiles est essen-
tielle. Essentielle pour accueillir les nouveaux béné-
voles, essentielle pour adapter au mieux notre action
aux situations singulières de chacune des personnes
que nous accompagnons et au contexte dans lequel
elles vivent.
w Le troisième grand principe concerne l’action en région.
Aujourd’hui, notre représentation sur le territoire est
plutôt inégale ; demain, nous voulons être présents
partout en région et couvrir toute la France. Le déve-
loppement est en effet vital et essentiel pour nous.
On l’a dit et répété, la confiance faite à l’Association
par ses donateurs et testateurs, le soutien des pou-
voirs publics et l’attention qu’ils nous portent, la qua-
lité de nos actions et leur impact auprès de celles et
ceux qui en bénéficient, l’immensité croissante des
besoins, nous commandent de tout faire pour déve-
lopper notre action.
À cet égard, notre projet commence à porter ses fruits
si l’on en juge par l’augmentation du nombre de per-
sonnes accueillies et accompagnées (plus de 37 000
en 2011) et, bien sûr, de bénévoles. N’est-ce pas
encourageant ?
L’organisation géographique nouvelle en régions va
permettre de dynamiser ce développement et de placer
l’ensemble des acteurs « petits frères », bénévoles et
salariés, dans des conditions qui les mobilisent et leur
permettent de travailler efficacement ensemble dans
cette indispensable complémentarité qui donne depuis
toujours son esprit et son efficacité à l’Association.
Voilà, mes chers amis, les grands principes simples qu’il
me semblait important de rappeler ici.
Un projet enraciné dans la fidélitéde notre accompagnementCet important travail, autour des évolutions induites par
notre projet associatif et sa mise en œuvre, est enraciné
dans la permanence et la fidélité de notre accompagne-
ment ; il permet à l’Association de renforcer et dévelop-
per ainsi encore ses missions et, comme vous le
constaterez dans le rapport d’activité, l’année 2011 a été
riche en événements de toute sorte.
Dans le domaine de cet accompagnement des personnes,
qui reste bien sûr notre préoccupation essentielle, je
voudrais souligner en particulier le remarquable travail
accompli dans le cadre de la mission nationale de lutte
contre la maltraitance, que ce soit en termes d’actions
prioritaires à mener, de notre rôle de porte-parole des
personnes, de traitement des situations, d’actions de for-
mation et de prévention, et de témoignage et d’alerte.
Je voudrais aussi souligner le travail mené sur la place
et le rôle du bénévolat au cours du débat sur la dépen-
dance et nos propositions dans ce domaine, les
réflexions et la position des petits frères des Pauvres
concernant la délicate question de l’euthanasie, la signa-
ture d’une convention avec le ministère de la Justice et
des Libertés concernant l’accompagnement des per-
sonnes vieillissantes ou handicapées dans les établisse-
ments pénitentiaires, et des personnes gravement
malades placées sous main de justice.
Si j’évoque ces différents points, parmi d’autres, c’est
pour illustrer notre rôle grandissant en matière de témoi-
gnage et d’alerte, de défense de nos positions auprès
des pouvoirs publics et de l’opinion publique dans le res-
pect de nos valeurs fondatrices, comme vous pourrez le
voir de façon plus détaillée dans le rapport d’activité.
Une exigence de rigueuret de transparenceUn mot sur nos ressources et l’exigence de rigueur que
nous devons avoir.
Tout à l’heure, je vous ai parlé de la confiance de nos
donateurs et testateurs qui nous donnent les moyens
d’agir et de nous développer. A cet égard, vous le verrez
dans la présentation des comptes, l’année 2011 peut être
qualifiée d’exceptionnelle. L’augmentation des dons,
l’importance des legs reçus, notamment un legs excep-
tionnel en 2011, nous placent devant notre responsabi-
lité, non seulement en termes de bonne utilisation des
sommes confiées et du nécessaire développement des
petits frères des Pauvres, comme je le disais à propos du
projet associatif, mais aussi en termes de bonne gestion,
de transparence et d’éthique.
C’est dans cet esprit que nous avons continué à travail-
ler sur l’amélioration de nos procédures, sur le contrôle
interne et sur des pratiques de bonne gestion adaptées
à notre projet.
En 2011, le Comité de la charte du don en confiance, qui
labellise plus de 70 grandes organisations (et dont notre
Association a été co-fondatrice), a renouvelé notre agré-
ment pour 3 ans. Ce comité a pour objet, rappelons-le,
de s’assurer que les organisations agréées respectent
des règles de bonne pratique dans le domaine du fonc-
tionnement statutaire et de la gestion désintéressée,
Rapp
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 20118
Rapp
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de la rigueur de gestion, de la qualité de la communica-
tion, des actions de recherche de fonds et de la transpa-
rence financière.
Dans le domaine de l’éthique, auquel les petits frères des
Pauvres sont, comme vous le savez, toujours très atta-
chés, j’en profite aussi pour vous informer de la décision
du Conseil d’administration, en 2011, de la création d’un
fonds de dotation dit « Fonds transmission et frater-
nité ». Ce fonds a pour objet de recevoir les libéralités
que les petits frères des Pauvres ne peuvent accepter pour
des raisons éthiques, tenant au lien qui les unit au dona-
teur ou au testateur et de les transmettre, dans le res-
pect de la mémoire des testateurs, à d’autres organismes
partageant leurs valeurs et agissant dans le prolonge-
ment de leur propre mission. Grâce aux premiers fonds
que nous lui avons versés, il a déjà commencé à soutenir
certaines associations.
Valoriser les ressources humainesMais, je l’ai déjà dit, la grande richesse de notre Asso-
ciation, ce sont aussi et surtout ses ressources humaines
bénévoles et salariées, sur lesquelles le Conseil d’admi-
nistration est et restera particulièrement attentif tout au
long de la mise en œuvre de notre projet associatif.
Il nous faut veiller notamment à former les bénévoles,
les aider à s’épanouir dans l’action et aux responsabili-
tés qui leur conviennent, accompagner les salariés dans
l’évolution de leurs métiers pour permettre de déployer
l’action sur les territoires en consolidant les expertises.
En 2011, nous avons fêté le 30è anniversaire de la mort de
notre fondateur, Armand Marquiset, mais aussi le 65è
anniversaire de l’Association. Le monde change, la société
évolue, les petits frères des Pauvres aussi, tout en restant
fidèles à leurs valeurs d’origine. Des changements, des
tournants, l’Association en aura connus en 65 ans.
Alors, au moment où nous allons faire vivre pleinement
notre projet, un projet qui nous pousse en avant, qui
nous bouscule un peu, certes, posons-nous la question :
n’est-ce pas justement parce que les petits frères des
Pauvres ont vécu et accepté ces changements tout au
long de ces 65 ans, parce qu’ils ont su s’adapter qu’ils
sont toujours présents dans le monde d’aujourd’hui ?
Je vous le redis, ce projet est un beau projet, une chance
formidable, sachons la saisir !
Je vous remercie. n
Michel CHEGARAY, Président
9les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011
Rapp
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ULIE
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27218personnes ont étéaccueillies en 2011,
soit 18 % de plus qu’en 2010 et 30 % de plus qu’en 2009.
Cette hausse montre que la demande d’aide des personnes
âgées, liée aux multiples souffrances sociales vécues, est
toujours plus importante. Les équipes témoignent de la
fragilité dans laquelle vivent les personnes âgées souffrant
de solitude, en particulier lorsque celles-ci ne disposent
que de peu de ressources ou lorsqu’elles sont malades ou
en perte d’autonomie. Ces témoignages de terrain sont
confirmés en particulier par la forte augmentation du
nombre de personnes qui nous sont signalées et de celles
qui bénéficient de nos soutiens ponctuels.
Cette hausse souligne aussi la volonté constante et
soutenue d’ouverture et d’accueil des petits frères des
Pauvres et met en évidence la disponibilité et l’attention
des acteurs du groupe à ceux qui font appel à eux. Elle est
également la conséquence des efforts menés pour aller
vers ceux qui ne se font pas connaître, en particulier par
les liens de proximité tissés localement par nos équipes.
Cette rencontre, cette relation qui se tisse dans ce temps
de l’accueil et qui n’est pas, ou pas encore, un accompa-
gnement dans la durée, représente des moments privilé-
giés où les personnes âgées peuvent sortir de leur
isolement, nouer des contacts, bénéficier d’une attention
particulière et d’un regard attentif sur leur situation.
Sur la porte du premier local des petits frères des Pau-
vres, en 1946, était inscrit « Celui qui entre ici, entre chez
son frère » ; cette tradition associative continue à être
portée chaque jour sous des formes diverses qui évoluent
et s’adaptent aux situations des personnes que nous invi-
tons, qui nous interpellent ou vers lesquelles nous allons.
Les personnes invitées5 516 personnes non accompagnées par les petitsfrères des Pauvres ont été invitées à des actionsdédiées aux personnes que nous accompagnons dans la
durée, soit près de deux fois plus qu’en 2010. Cette forte
progression est le résultat de la volonté d’ouvrir nos
actions à l’ensemble des personnes âgées, accompagnées
ou pas : réveillons de Noël, sorties, accueils à la jour-
née, accompagnements au sein d’hébergements collec-
tifs, lesquels nous amènent à tisser des relations avec
d’autres résidents qui nous interpellent ponctuellement.
Les personnes accueillies à l’occasiond’actions qui leur sont dédiées11 736 personnes ont participé à des actions spécifi-quement dédiées à l’accueil des personnes non accom-pagnées, soit 12,5 % de plus qu’en 2010.
Cette année encore, une large majorité d’entre elles a béné-
ficié d’un réveillon de Noël organisé, co-organisé ou sub-
ventionné par les petits frères des Pauvres (voir p. 20). Les
autres ont poussé la porte de l’un des nombreux lieux d’ac-
cueil animés par nos équipes : café des petits frères des
Pauvres à Paris, accueil de jour du quai Gailleton à Lyon,
ateliers ouverts, caféteries des foyers de vieux migrants…
Les personnes écoutées(numéro vert Solitud’écoute)
Personnes hébergéesdans nos maisonset suivies pardes partenaires
ACCUEILLIR, ORIENTER, ALLER VERS
37 292 personnes aidées en 2011, 27 218 accueillies et 10 074 accompagnéesrégulièrement et dans la durée.
Acco
mpa
gner
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201110
Accompagner« Les petits frères des Pauvres accompagnent en priorité ceux qui souffrent d’isolementet qui ont de faibles ressources, en créant avec eux une relation dans la confianceet la durée. Ils veillent à la qualité de l’accompagnement dans le respect des valeurset de leur devise “des fleurs avant le pain”. »1
RÉPARTITION DES PERSONNES ACCUEILLIES EN 2011
Les personnes« voisinées»
Les personnes aidéesfinancièrement
Les personnesinvitées
Les personnessignalées et
ré-orientées versdes partenaires
Les personnes accueillies àl’occasion d’actions dédiées
43 %
24 %20 %
7 %4 %1 %
1 %
1. Toutes les citations en introduction de chapitres sont extraites du projetassociatif 2010-2015 des petits frères des Pauvres « Avec les plus pauvres,vivre la fraternité ».
pfP_rapport 2011_06.07.12_Mise en page 1 06/07/12 14:26 Page10
Certaines personnes ne viennent qu’une seule fois ;
d’autres reviennent sans pour autant souhaiter un accom-
pagnement régulier ; d’autres au contraire finissent par
exprimer une demande d’accompagnement…
Les personnes hébergées dans nosmaisons et suivies par des partenaires1 193 personnes suivies par des partenaires ont béné-ficié d’un hébergement dans l’une de nos maisons. Ces
hébergements d’un soir ou de plusieurs semaines se
développent principalement autour de deux actions :
w l’hébergement durant l’hiver de 123 personnes sans-
abri suivies par des partenaires extérieurs, spécialistes
de l’accueil d’urgence ou la réinsertion sociale (en
particulier les associations Hôtel 93 et Saint Benoit
Labre - le Centre de Vie Saint Yves) ;
w l’ouverture de nos maisons de vacances à 1 070 per-
sonnes provenant de groupes extérieurs, en particulier
des séjours organisés et animés par des Établissements
d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
(EHPAD) partenaires pour leurs résidents.
Les personnes écoutées
6 600 personnes ont appelé au moins une fois lenuméro vert « Solitud’écoute » :w 98,5 % des appelants ont plus de 50 ans (ce qui
indique une bonne lisibilité des critères de l’action) ;
w 8 % des appels n’entrent pas dans les critères de l’ac-
tion (moins de 50 ans, demande de renseignements…) ;
w 66 % des appelants sont des femmes (proportion
inchangée depuis 2009).
La moitié des appels sont des témoignages de solitude et
d’isolement.
On observe une augmentation du nombre de nouveauxappelants par rapport à 2010 : +27 % contre 23 % en
2010 (29 % en 2009).
Nous pouvons estimer qu’il y a, en moyenne, 226 appelants
« réguliers » par mois (cela va d’un appel dans le mois
à plusieurs fois par jour). À noter que 80 % du temps
d’écoute en moyenne sont occupés par les appelants
« récurrents » (plus de 10 appels dans le mois). Ce chiffre
est stable depuis 2010.
Les personnes « voisinées »210 personnes ont été « voisinées » en 2011, soit prèsdu double de l’an passé. Voisin-Age est un dispositif qui
permet à ceux qui le souhaitent d’être mis en relation
avec des personnes âgées isolées de leur voisinage pour
créer des liens de proximité (visites, échanges de services,
petites attentions, etc.). Les « voisineurs » se retrouvent
autour d’une plateforme Internet sécurisée qui leur
permet d’échanger et de se coordonner pour garder le
contact et veiller à ce que la personne qu’ils « voisinent »
soit entourée (voir p. 41 et sur www.voisin-age.fr).
Les personnes aidées financièrement157 personnes âgées qui ne sont pas accompagnéespar les petits frères des Pauvres ont reçu une aidefinancière ponctuelle, pour régler un loyer ou une fac-
ture d’énergie qu’elles n’arrivaient pas à payer ou pour
faire face à une dépense de santé, à une réparation
imprévue… (voir encadré sur les aides financières « spé-
cial crise », p. 25).
Les personnes signalées et ré-orientéesvers des partenaires 1 806 personnes âgées signalées à nos équipes ont étéréorientées l’an dernier vers des partenaires (dont
1 064 à l’issue d’une évaluation de leur situation) sur
les 5 164 signalements reçus en 2011. Cette proportion
de personnes réorientées reste stable à près de 35 %
(voir l’analyse des signalements, p. 12).
La dimension de l’accueil est primordiale puisqu’elle
porte en germe les futurs accompagnements de per-
sonnes qui n’avaient pas été identifiées jusqu’alors.
Cette ouverture à des situations nouvelles alimente éga-
lement notre perception des besoins émergents. Elle par-
ticipe à l’évolution de notre regard, de nos modes
d’action, de nos partenariats et de nos projets, pour être
toujours au plus près des besoins de nos aînés.
Acco
mpa
gner
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 11
Le Quai Gailleton, lieu d’accueil de jour situé à Lyon,
a accueilli 161 personnes en 2011 (dont 14 % de
femmes). Des personnes en rupture, des personnes
malades, handicapées, en perte de repères, ou encore
souffrant d’addictions, sans-abri, sans papiers, en
difficulté d’intégration… La philosophie de ce lieu
animé par une quinzaine de bénévoles : créer du
lien, de la présence, de l’écoute. En moyenne, les
personnes accueillies sont revenues 17 fois en 2011
(2 914 passages).©
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L’observatoire des signalements
4 868 personnes en diffi-culté ont été signalées
l’an dernier, soit 16 % de plus qu’en 2010. Cette hausse
importante du nombre de signalements est sans doute
révélatrice d’une situation sociale qui s’aggrave, en
particulier pour les personnes âgées. Elle est aussi la
conséquence de la sensibilisation et la formation de nos
équipes à la nécessité d’inscrire leurs actions dans un
réseau de partenaires locaux, qui connaissent et identi-
fient de mieux en mieux les personnes susceptibles de
rentrer dans notre champ d’intervention.
L’observatoire des signalements est une démarche enga-
gée par l’Association en 2010 pour mieux connaître leur
provenance et la réponse apportée par nos équipes
d’action. Il permet, pour la première fois en 2011, l’ana-
lyse du profil des personnes entrées en accompagnement
dans l’année. On peut ainsi observer cette année que
plus de 80 % des personnes entrées en accompagnementen 2011 vivent en dessous du seuil de pauvreté (954 €).
Provenance des signalementsIl convient de distinguer deux types de signalements :
w les signalements auprès de nos équipes territoriales :
plus de 4 personnes sur 10 sont signalées par lasociété civile (personne âgée elle-même, entourage,
membre de l’Association). Les autres signalements
proviennent des acteurs médico-sociaux et sanitaires
(en particulier les coordinations gérontologiques ou
les maisons de retraite)… Cela signifie que la société
civile est aussi active que les partenaires spécialisés
pour veiller et relayer les besoins qu’elle observe ;
w les signalements auprès de nos équipes spécifiques
(équipes accompagnant des personnes gravement
malades ou en grande précarité) : pour ce public en
grande difficulté, 93 % des signalements proviennent
des acteurs médico-sociaux et sanitaires.
Traitements des signalementsSur les 4 868 signalements de personnes reçus, 85 %ont bénéficié d’une évaluation (80 % en 2010). La pro-
portion des personnes réorientées sans évaluation, car
elles ne relèvent pas des domaines d’action des petits
frères des Pauvres (critère d’âge notamment), est donc
en diminution. Ceci indique que la pertinence des situa-
tions qui nous sont présentées s’améliore, principale-
ment par une appréhension plus fine de notre action par
les partenaires de proximité.
Parmi les personnes ayant bénéficié d’une évaluation,65 % sont effectivement entrées en accompagnementpar les petits frères des Pauvres et 5 % étaient en cours
d’évaluation au 31 décembre. Les 30 % de personnes non
accompagnées à l’issue de l’évaluation ont bénéficié
d’une action autre que l’accompagnement (conseils, suivi
ponctuel, Voisin-Age…), ou bien ont été réorientées vers
des partenaires mieux à même de répondre à leurs
besoins ou problématiques.
Profil des personnes entrées en accompagnementPour la première fois, l’observatoire des signalements
permet de comparer le profil des personnes entrées en
accompagnement à celui de l’ensemble des personnes
accompagnées par les petits frères des Pauvres.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201112
Acco
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Acteurs
médico-sociauxActeurs
sanitairesEntourage Personne
elle-mêmeInterne
petits frèresdes Pauvres
Autres
37%34%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
8% 11%4% 6%
LA PROVENANCE DES SIGNALEMENTS(ACTIONS TERRITORIALE ET SPÉCIFIQUE)
DU PREMIER CONTACT À L’ACCOMPAGNEMENT
© S
ÉBAS
TIEN
LE
CLÉZ
IO
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w Âge. Au niveau de l’action territoriale, les personnes
entrées dans l’année sont plus jeunes que l’ensemble
des personnes accompagnées par l’Association : 32 %
ont moins de 70 ans contre 23 % pour l’ensemble des
personnes accompagnées. En particulier, 11 % ont
moins de 60 ans (6 % pour l’ensemble), ce qui
confirme qu’avant l’âge où l’on peut bénéficier de sa
retraite, de nombreuses personnes vivent une période
de particulière fragilité.
On note également que 33 % des personnes nouvelle-
ment accompagnées ont entre 80 et 89 ans, ce qui
confirme cette autre période de fragilité que nous avions
déjà identifiée où la perte du conjoint ou des proches
et la fragilisation de la santé due à l’âge entraînent de
nombreuses personnes dans l’isolement et la solitude.
w Habitat. Les personnes orientées vers les équipes
d’action territoriales résident majoritairement dans un
domicile privé ou en foyer logement (62 %), 23 %
vivent en EHPAD2 (soit une proportion comparable à
celle de l’ensemble des personnes accompagnées).
w Ressources. L’étude des ressources3 (non recensées
pour les personnes déjà en accompagnement) révèle
que plus de 80 % des personnes suivies par une équipe
territoriale vivent avec des ressources inférieures au
seuil de pauvreté de 954 €4 (une grande partie ne tou-
chant que l’Allocation de solidarité aux personnes
âgées – ex minimum vieillesse – de 742 € par mois).
On note que 17 % déclarent vivre avec moins de 500 €
mensuels, ces personnes sont soit trop jeunes pour
bénéficier de la retraite et doivent se contenter du
Revenu de solidarité active (socle à 475 €/mois), ou
n’ont pas encore fait valoir leurs droits à l’Allocation de
solidarité aux personnes âgées.
Cette proportion est encore plus élevée pour les
personnes suivies par la Fraternité Paris-Saint-Maur
(personnes en grande précarité) : plus de la moitié doit
se contenter de moins de 500 € par mois. L’accompa-
gnement administratif et l’aide à l’ouverture des droits
est alors une des priorités au moment du démarrage
de l’accompagnement.
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LE PROCESSUS DE TRAITEMENT DES SIGNALEMENTSChiffres nationaux au 31/12/2011
signalementsreçus en 2011
4 868
réorientationssans évaluation
729 évaluations effectuéessuite aux signalements
4 139
signalements suivis d’une action autreque l’accompagnement : réorientation, conseils
1 064
signalements suivis d’un accompagnement2 838
traitements en cours237
Les personnesnous sont signalées
par téléphone,mail, visite.
Si la situation de lapersonne ne relèvepas des domainesd’action des petitsfrères des Pauvres
(critère d’âgenotamment), elle est
réorientée vers unpartenaire.
Un bénévole rencontrela personne, écoutel’expression de ses
besoins, de sessouhaits et évalue
sa situation.Une commissiondécide de façon
collégialedu démarrageou non d’un
accompagnement.
À l’issue de l’évaluation, la commission peut constaterque la situation de la personne ne relève pas des
domaines d’action des petits frères des Pauvres. Elle laréoriente alors vers un partenaire ou lui propose une autre
action que l’accompagnement (conseils, etc.).
La commission statue en faveur d’un accompagnement.Les bénévoles sont présentés à la personne,
l’accompagnement peut démarrer.
2. Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.3. Étude réalisée auprès de 677 personnes.4. Calculé sur la base de 60 % du revenu médian en France en 2009.
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Qui accompagnons-nous ?
10 074personnes sont ac com- pagnées dans la durée
en 2011. Le seuil symbolique des 10 000 personnesaccompagnées a été franchi pour la première fois cetteannée. Avec plus de 5 % de croissance en 2011 par rap-
port à 2010, les accompagnements de personnes âgées
isolées sur leur territoire ou lieu de vie habituel confir-
ment la progression régulière de l’action territoriale,
déjà notée les années précédentes. Les accompagnements
menés par des équipes spécifiques (accompagnements
destinés aux personnes gravement malades, en grande
précarité ou bien hébergées ou logées dans nos maisons)
augmentent également, après une année de pause liée
en partie à l’arrêt temporaire de certaines actions (inter-
ventions dans certains services hospitaliers ou fermeture
provisoire du pré-accueil de la Fraternité Paris-Saint-
Maur, par exemple).
Profil des personnes accompagnées Le profil des personnes accompagnées ne change pas
notablement cette année.
L’équilibre entre le nombre de femmes et d’hommes
accompagnés reste inchangé, même si on observe qu’il
n’est pas le même entre les accompagnements des équipes
d’action territoriales (72 % de femmes) et les accompa-
gnements portés par les équipes spécifiques (on note
notamment seulement 21 % de femmes parmi les per-
sonnes accompagnées par la Fraternité Paris-Saint-Maur).
L’âge des personnes accompagnées est également diffé-
rent entre les équipes d’action territoriales et les équipes
spécifiques : l’âge moyen des personnes accompagnéespar les équipes d’action territoriales est de 76 ans alorsqu’il est de 58 pour les personnes accompagnées engrande précarité et de 71 pour les personnes accompa-gnées gravement malades.
L’accompagnement individuelEn France, une personne sur dix déclare souffrir d’isole-
ment relationnel et ne pas pouvoir compter sur des amis
ou des voisins5. Le réseau social se réduit rapidement
pour ceux qui, par perte de mobilité, sont assignés à leur
quartier, leur rue, leur palier, voire leur appartement ou
leur chambre. Le sentiment de solitude touche beaucoup
plus les personnes de plus de 60 ans, celles ayant des
bas niveaux de ressources, ainsi que celles qui souffrent
de maladie chronique ou d’un handicap. Pour les per-
sonnes les plus vulnérables qui n’ont personne sur qui
compter, le moindre incident peut prendre des propor-
tions dramatiques.
Bien souvent, les personnes âgées signalées aux petitsfrères des Pauvres vivent dans un profond isolement :elles ne demandent pas d’aide, n’appellent pas leur
famille (quand elles en ont) et deviennent comme
« transparentes » aux yeux de la société. C’est notre mis-
sion d’aller à la rencontre de ces personnes difficiles à
repérer et de les entourer. Elles peuvent alors de nou-
veau compter sur et pour un proche, et reprendre ainsi
toute leur place parmi nous.
En assurant des visites régulières et en organisant destemps de convivialité, les bénévoles restaurent le liensocial altéré ou interrompu. Ils établissent avec lespersonnes accompagnées une relation d’alter ego,dans la confiance et la durée. De plus, ils apportent
souvent un soutien concret dans l’accès aux droits, aux
aides, aux services. Les bénévoles mettent tout en œuvre
pour que les personnes, en particulier lorsque leurs capa-
cités fonctionnelles s’amoindrissent, conservent le plus
d’autonomie possible, expriment leurs choix et se déter-
minent librement. Ils veillent au respect de leur intimité
et de leurs envies.
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NOMBRE DE PERSONNES ACCOMPAGNÉESAction territoriale 2007 2008 2009 2010 2011
Fraternité de Lille 431 467 548 536 540
Fraternité de Lyon 524 592 667 695 738
Fraternité de Marseille 451 475 524 546 621
Fraternité de Nantes 537 522 479 463 440
Fraternité de Toulouse 347 373 451 470 513
Fraternité Banlieue 610 679 760 903 985
Fraternité Paris-Est 528 537 569 546 538
Fraternité Paris-Ouest 282 271 346 348 351
Fraternité Paris-Sud 303 341 350 366 409
Fédération des Amis 1 536 1 727 1 953 2 163 2 311
Total action territoriale 5 549 5 984 6 647 7 036 7 446
Action spécifique
Fraternité Paris-Saint-Maur 560 561 592 481 468
Acc. des personnes malades 1 524 1 531 1 541 1 450 1 506
pfP-AGE (établissements) – – 569 443 501
CRG – – 201 169 153
Total action spécifique 2 084 2 092 2 903 2 543 2 628
Total groupe 7 633 8 076 9 550 9 579 10 074
5. Selon le baromètre de la cohésion sociale, Credoc, rapport n° 275, juin 2011.
ACCOMPAGNER CHAQUE PERSONNE DANS LA DURÉE
« Rendre visite régulièrement aux personnes accompagnées là où elles se trouvent.Echanger, écouter et savoir se positionner face à leurs demandes et attentes… »
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Des études montrent que les relations humaines de qua-
lité et suivies concourent à retarder l’apparition ou l’évo-
lution des maladies neuro-dégénératives et préviennent
les pertes de mobilité. L’accompagnement favorise ainsi
le maintien à domicile. Dans certains cas, l’accompa-
gnement peut éviter les placements d’urgence en éta-
blissements spécialisés ou améliorer le retour à domicile
après une hospitalisation longue. Enfin, la présence des
aidants permet une meilleure prise en charge des situa-
tions d’urgences climatiques (canicule, grand froid) ou
pandémiques (grippes…).
Parler, recevoir quelqu’un, échanger simplement sur ce
qu’on vit au quotidien sont parfois des habitudes perdues
depuis longtemps pour les personnes que nos équipes de
bénévoles accompagnent. Les bénévoles savent que la
relation se construit doucement, qu’elle est faite de
petites « victoires », de patience et d’écoute. Ils mesurent
les bienfaits que produisent les premières marques de
confiance, ou le sentiment de pouvoir compter sur
quelqu’un de son quartier, de son village ou de sa ville.
La relation humaine ne fait pas tout, mais les petits frères
des Pauvres éprouvent concrètement année après année
les effets positifs et préventifs du lien, de l’attention, de la
sollicitude pour la personne fragile mais aussi pour le béné-
vole pour qui cette expérience humaine est inoubliable.
L’action territoriale7 446 personnes ont été accompagnées par les équipesd’action territoriales en 2011, soit 6 % de plus qu’en
2010. L’action territoriale continue donc à se développer
à un rythme soutenu depuis 2004, pour répondre à la
hausse régulière des demandes d’accompagnement.
L’action territoriale : qu’est-ce que c’est ? Les petits frères des Pauvres distinguent, depuis le vote
en juin 2010 de leur projet associatif 2010-2015, deux
types d’action d’accompagnement : l’accompagnement
porté par des équipes d’action territoriales et l’accom-
pagnement porté par des équipes d’action spécifiques.
Notre projet associatif définit ces deux types d’interven-
tion de la façon suivante : « Les équipes d’action territo-
riales accueillent et accompagnent des personnes dans leur
propre quartier, ville ou village. Elles peuvent ainsi comp-
ter sur des bénévoles proches de chez elles. Les équipes
d’action spécifiques accueillent et accompagnent des per-
sonnes dans un parcours particulier, telles les personnes
gravement malades (à domicile, à l’hôpital ou en héber-
gement collectif), les personnes sans-abri ou en logements
précaires ou encore les personnes accueillies, hébergées
ou logées dans une maison des petits frères des Pauvres ».
Ainsi, l’action territoriale regroupe l’ensemble des actionsmenées par des équipes de bénévoles qui accompagnentdes personnes âgées isolées de plus de 50 ans vivant àdomicile ou en institution sur le territoire de leur équipe.
Ce territoire peut revêtir des caractéristiques différentes
(urbain, rural, zone urbaine sensible, etc.), de même que les
habitats des personnes vivant sur ce territoire peuvent être
divers (foyer-logement, domicile privé, maison de retraite,
etc.). Enfin, les personnes accompagnées par les équipes
d’action territoriales peuvent vivre des situations très variées
du point de vue santé, mobilité ou encore conditions de vie…
L’accompagnement en foyer de vieux migrantsSentiment d’insécurité, barrière culturelle ou linguis-
tique, difficultés pour faire valoir leurs droits : les
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migrants âgés, logés en foyers, souffrent souvent d’un
sentiment d’abandon et de repli sur soi. Adoma, ancien-
nement Sonacotra, propose des solutions de logement
et d’hébergement à ceux qui traversent des difficultés
économiques ou d’insertion et ne trouvent pas à se loger
dans le parc immobilier classique. Un partenariat concluen fin d’année 2011 entre les petits frères desPauvres et Adoma va nous permettre de favoriser notreintervention au sein de ces foyers, sur tous les territoires
où cela s’avère possible. Des permanences d’accueil sont
organisées et l’animation de moments collectifs aide à
la prise de contact et l’accompagnement des personnes.
Les bénévoles des petits frères des Pauvres peuvent faci-
liter l’accès des publics concernés aux services et à la
citoyenneté, aux côtés de professionnels, en les accom-
pagnant dans leurs démarches et en leur apportant une
aide individuelle en cas de besoin.
L’accompagnement dans les zones urbaines sensiblesCertains quartiers de nos villes ou banlieues ont été clas-
sés en zones urbaines sensibles (ZUS), principalement
du fait de la situation de grande fragilité sociale de leurs
habitants. Dans certains d’entre eux, la solidarité de
proximité reste bien vivante, en particulier pour ceux où
les taux de rotation sont restés faibles. Dans d’autres,
ces liens de solidarité se sont délités, le sentiment d’in-
sécurité peut y être très fort, les services d’aide, les infir-
mières, les médecins n’y viennent que rarement,
difficilement ou plus du tout. Lorsque dans ces quartiers
les personnes âgées perdent leurs amis, leurs voisins,
elles vivent alors leur solitude dans un contexte particu-
lièrement difficile. Lorsqu’une personne âgée vient habi-
ter, souvent à défaut d’une autre solution, dans un de
ces quartiers, l’intégration est très difficile, l’isolement
presqu’immédiat. Rejoindre ces personnes qui vivent des
situations souvent proches de la misère et du désespoir
est un défi difficile. Du fait de la fragilité sociale des
habitants, les bénévoles mobilisables au sein de ces
quartiers sont peu nombreux et souvent déjà très enga-
gés. Pourtant, les petits frères des Pauvres se sont donnés
comme ambition de cultiver et soutenir la fraternité
auprès des personnes âgées seules dans ces ZUS, avec
des bénévoles concernés et mobilisés, issus de ces quar-
tiers ou plus largement de la ville dans laquelle s’inscrit
la ZUS. Pour qu’ils puissent mener leur accompagnement
dans la durée, les bénévoles doivent s’intégrer à la vie
du quartier, s’y sentir acceptés et à l’aise. Pour cela, il est
nécessaire de bien connaître et agir avec les relais de
proximité, les associations d’habitants, les centres
sociaux, les commerçants, en particulier les pharma-
ciens, les gardiens d’immeuble...
En 2011, nous avons accompagné des habitantsd’une cinquantaine de quartiers en ZUS : 5 quartiers
en ZUS à Lille, 3 à Roubaix, 2 à Loos-Haubourdin, 2 à
Dunkerque, 1 à Calais, 2 à Saint-Quentin, 2 à Vénissieux
et Vaulx-en-Velin, 3 à Villeurbanne, 10 à Marseille, 5 dans
la Communauté urbaine de Nantes, 3 en Seine-Saint-
Denis (Saint-Denis et Pantin), 3 dans le Val-de-Marne
(Champigny, Alfortville et Vitry), 1 dans les Yvelines
(Mantes–la-Jolie), 5 dans les Hauts-de-Seine (4 à Nan-
terre, 1 à Colombes).
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201116
Acco
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6 %
17 %
25 %
33 %
50 À 59 ANS
60 À 69 ANS
70 À 79 ANS
80 À 89 ANS
18 %90 À 99 ANS
1 %100 ANS ET +
RÉPARTITION PAR
ÂGE DES PERSONNES
ACCOMPAGNÉES
DANS LE CADRE DE
L’ACCOMPAGNEMENT
TERRITORIAL
© M
ICH
AEL
GRAS
MAN
N
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L’accompagnement en cœur de grande villeLes personnes accompagnées vivant au cœur des
grandes villes connaissent des conditions de vie parti-
culières ; la vie de quartier reste parfois bien vivante,
mais elle est souvent réduite ou inexistante : voisins de
passage, difficultés de déplacement dans la ville (trans-
ports en commun inappropriés aux handicaps), loge-
ments collectifs mais fort sentiment d’isolement,
inadaptation du logement avec la dépendance qui s’ins-
talle, parfois détérioration de l’habitat jusqu’à l’insalu-
brité. A contrario, la proximité des associations de
solidarité, et parfois des aides à domicile, permet une
prise en charge ou un accompagnement facilité. La
mixité sociale et la densité des habitants sont des atouts
pour mobiliser le bénévolat.
L’accompagnement en milieu ruralEn milieu rural, le maintien à domicile est plus difficile :
les retraites sont souvent faibles, l’habitat manque de
confort et peut être inadapté au grand âge. La disper-
sion des personnes sur le territoire pose des difficultés
dès que les personnes âgées perdent la faculté de
conduire une voiture. Les distances à parcourir, le coût
du déplacement et, dans certaines régions, l’enneige-
ment des routes l’hiver compliquent les approvisionne-
ments courants. À cela s’ajoute parfois une raréfaction
de l’offre de soins. Si le sentiment d’isolement semble
au premier abord plus faible en monde rural, du fait des
habitudes de vie et de la solidarité encore bien vivantes
dans certains villages, on se rend compte qu’il est de plus
en plus prégnant, en particulier du fait de la désertifi-
cation de certaines régions. Cette réalité est parfois dif-
ficile à appréhender car les personnes âgées n’ont pas
l’habitude de demander de l’aide. Pour les petits frères
des Pauvres, deux questions principales se posent pour
organiser les accompagnements en zone rurale : l’intro-
duction du bénévole auprès de personnes âgées isolées
et le recrutement des bénévoles pour qui l’action engen-
dre le plus souvent des trajets assez longs pour aller visi-
ter les personnes âgées.
L’accompagnement en hébergement collectif2 814 résidents ont été accompagnés dans plus de 500hébergements collectifs (420 EHPAD et 85 USLD6). La
progression de ces accompagnements (+ 24 %) témoigne
bien de la volonté de l’Association d’être davantage pré-
sente dans ces lieux de vie où les besoins d’accompagne-
ment de personnes très âgées et isolées se multiplient.
Cette dynamique a été renforcée cette année par une
action nationale de diffusion du référentiel des bonnes
pratiques « Accompagnement en hébergement collectif »,
formalisé en 2010. Dans ce sens, 11 rencontres régionales
ont sensibilisé plus de 150 bénévoles et salariés particu-
lièrement investis sur cette action, afin qu’ils deviennent
des personnes ressources en région, capables de trans-
mettre ces bonnes pratiques jusqu’aux équipes locales.
Ces rencontres ont permis de mesurer que, même si les
formes d’action restaient assez différentes, allant de l’ac-
compagnement individualisé aux actions plus collectives
(sorties, animations, vacances), l’implication des accom-
pagnants est forte et animée par la même envie de tenir
la main aux résidents jusqu’au bout de leur vie.
3 %9 %27 %
61 %
Domicileprivé
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 17
Acco
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HABITAT DES PERSONNES ACCOMPAGNÉES(ACTION TERRITORIALE)
6. Unité de soins de longue durée.
Structuressanitaires
Habitatprécaire
Structuresmédico-sociales
© E
RIC
DEXH
EIM
ER
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L’accompagnement des personnesgravement malades« Les équipes spécifiques accueillent et accompagnentdes personnes dans un parcours particulier, telles lespersonnes gravement malades, à domicile, à l’hôpitalou en hébergement collectif. »
1 506 personnes ont été accompagnées par l’équipespécifique de la Fraternité Accompagnement des per-sonnes malades, soit 4 % de plus qu’en 2010. Cette pro-
gression est plus sensible sur les terrains hospitaliers
qu’au domicile et c’est un résultat encourageant quand
on sait combien la place des bénévoles est difficile à
tenir face aux réorganisations hospitalières en cours.
Celles-ci induisent beaucoup de changements de per-
sonnel et la réduction des durées de séjour. L’efficacité
est centrée sur le traitement médical, souvent au détri-
ment de l’accompagnement des patients, donnant toute
sa pertinence au développement d’un bénévolat citoyen
en milieu de santé.
La dimension de « pôle ressource » national, affirmée
par le projet associatif en juin 2010, prend forme. Elle
vise à développer cette action particulière dans l’ensem-
ble du réseau et à soutenir l’ensemble des bénévoles et
des salariés confrontés à des situations difficiles ou com-
plexes. Ce développement s’est notamment traduit en
2011 par :
w l’intervention à Lyon d’une équipe de 9 bénévoles
accompagnant dans la durée 25 personnes signalées
« en fin de vie » sur une USLD. Un nouveau terrain a
été ouvert en octobre 2011 dans une unité de neuro-
oncologie ;
w l’intervention à Toulouse d’une équipe de 7 bénévoles
ayant accompagné 19 personnes en fin de vie à domi-
cile, en partenariat avec un réseau de soins palliatifs.
Cette équipe a étendu son action en 2011 sur un service
de soins palliatifs dans une clinique ;
w le soutien au démarrage d’une équipe de 4 bénévoles
dans un service de soins palliatifs de l’hôpital Vaugirard
à Paris ;
w l’équipe « Aloïs » de la Fraternité Paris-Sud, dédiée à
l’accompagnement à domicile de personnes atteintes
de la maladie d’Alzheimer, a également développé son
action. En 2011, 31 personnes malades et 9 aidants
familiaux isolés ont pu bénéficier de l’accompagnement
de 30 bénévoles. Elle a ainsi plus que doublé son nom-
bre d’accompagnements par rapport à 2010, résultat du
maillage progressif depuis 4 ans d’un réseau partenarial
solide et d’une amélioration de la coordination entre
partenaires. Les bénévoles à domicile sont reconnus
comme « acteurs » à part entière par les professionnels
partenaires. Ils sont devenus leurs interlocuteurs directs
et participent aux rencontres de « synthèses de situa-
tions ». Enfin, de plus en plus souvent, ce sont les béné-
voles qui facilitent la mise en relation, au domicile,
entre les personnes malades et les professionnels
(assistante sociale, tuteur, gériatre, psychiatre, psy-
chologue, etc.). Cette action a été primée en 2011 par
la Fondation Médéric Alzheimer qui a apporté un finan-
cement particulier pour la formation des bénévoles.
Une coordination nationale s’est retrouvée trois fois pour
soutenir ces développements et ces projets. Elle a permis
de vérifier que ces bénévoles et salariés engagés dans
l’accompagnement des personnes malades participent de
plus en plus au soutien des autres bénévoles ou salariés
du réseau qui se sentent démunis face à la maladie grave
ou à la fin de vie. Ces aides ont pris différentes formes
en 2011 : conseil, soutien moral, relecture, accompa-
gnement partagé, participation à l’organisation de temps
de mémoire, suivi de deuil.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201118
Acco
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14 %
13 %
18 %
16 %
26 %
11 %
2 %
- DE 50 ANS
50 À 59 ANS
60 À 69 ANS
70 À 79 ANS
80 À 89 ANS
90 À 99 ANS
100 ANS ET +
RÉPARTITION PAR
ÂGE DES PERSONNES
ACCOMPAGNÉES
(ACCOMPAGNEMENT
DES PERSONNES
GRAVEMENT MALADES)
© J
ULIE
BRE
TAUD
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 19
L’accompagnement des personnesen grande précarité « Les équipes spécifiques accueillent et accompagnentdes personnes dans un parcours particulier, telles lespersonnes sans-abri ou en logements précaires. »
625 personnes ont été accompagnées dans le cadre del’action destinée aux personnes en grande précaritéportée par l’équipe spécifique de la Fraternité Paris-Saint-
Maur et par l’implantation du 18è arrondissement à Paris.
Elles proposent un accompagnement global des personnes :
le soutien apporté a pour but de les accompagner vers et
dans le logement, mais aussi vers l’emploi, dans les activi-
tés socioculturelles7 ou face aux difficultés de santé… Une
aide alimentaire peut également leur être proposée, celle-
ci reposant sur des partenariats renouvelés avec les res-
taurations sociales, comme celles du Centre Baudricourt
(Ville de Paris), de Santeuil (association Aurore) et du
Centre Israélite de Montmartre. D’autres équipes du réseau
mènent également des actions de ce type.
Fraternité Paris-Saint-Maur468 personnes en grande précarité ont bénéficié d’unaccompagnement en 2011.
La Fraternité a à cœur d’améliorer continuellement l’ac-
cueil des personnes et de diversifier l’éventail des
réponses (démarches juridiques, écoute, soutien…). Un
fonds alloué par la Fondation Lecordier a permis de déve-
lopper l’axe santé (voir encadré) et de proposer une
action particulière pour les femmes.
Adossé à la Fraternité Paris-Saint-Maur, le pôle ressource
« Accompagnement des personnes en grande précarité »
a pour rôle de soutenir les équipes engagées dans
l’accompagnement d’un public en grande précarité,
notamment par des échanges de pratiques issues des
expériences du terrain. Il met à la disposition des sala-
riés et des bénévoles des outils et des formations.
L’implantation du 18e arrondissement de Paris157 personnes ont été accompagnées en 2011 par
l’équipe de l’implantation du 18è à Paris. Pour prévenir
les dangers financiers qui guettent les personnes accom-
pagnées, une formation à la gestion de budget a été mis
en œuvre. L’action en faveur de l’aide alimentaire a per-
mis à 41 personnes accompagnées de bénéficier de repas
réguliers. La santé est évidemment un axe central.
Les conditions d’hébergement des personnes accompa-
gnées en situation de grande précarité se révèlent très
différentes de celles des personnes accompagnées en
général : 45 % vivent en habitat précaire, 46 % en
domicile privé (contre 61 % pour les personnes accom-
pagnées par les équipes de bénévoles territoriales) et
seulement 2 % dans une structure médico-sociale.
La répartition par âge diffère également car ces per-
sonnes se retrouvent en situation d’exclusion et de
détresse bien plus tôt : 86 % ont moins de 70 ans,
contre 23 % pour les personnes accompagnées dans le
cadre de l’action territoriale.
Situé à Lille, L’Entracte a accompagné, en 2011, 43 per-
sonnes âgées de 50 à 65 ans environ, en situation de
précarité et souffrant d’isolement. Des accompagne-
ments individuels et collectifs leur sont proposés : les
premiers pour les aider à gagner en autonomie (dans
les démarches administratives notamment), les seconds
pour créer du lien et répondre à leurs problématiques
diverses, comme celles liées à la santé par exemple.
Situé dans le 17è arrondissement de Paris, « Le petitFriand » est ouvert depuis janvier 2011 aux personnes
âgées souffrant d’isolement et en stabilisation, issues de
la rue. Ce lieu d’accueil et d’animation partagé avec la
maison Anne-Marie Blaise organise des ateliers spécifiques,
un groupe de parole avec deux psychologues béné voles,
des ateliers et un petit déjeuner hebdomadaire.
LA SANTÉ, PREMIER DROIT DES PERSONNES SANS RESSOURCES
À la Fraternité Paris-Saint-Maur, depuis quelques années, une coordination de soins est réalisée par une infirmière.
Cette action a pour objectif d’améliorer l’accès aux soins des personnes en grande précarité, dont 1/3 présente de
graves problèmes médicaux. Elle renouvelle régulièrement des partenariats avec les Centres médico-psychologiques
(CMP), la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) pour l’accès aux droits et avec les « lits halte soins santé »
du Samu social. La Fraternité participe également aux actions du réseau Santé mentale et précarité. Des groupes
de parole permettent une prise de recul face aux maladies mentales et des accompagnements plus « adaptés ». En
outre, une psychologue propose son aide dans des permanences destinées aux personnes accueillies et aux béné-
voles qui les accompagnent. À l’Etape, lieu d’accueil de jour animé par des bénévoles, des temps sont organisés pour
prendre soin de soi, avec le recours d’une socio-esthéticienne.
32 %
53 %
14 %
50 À 59 ANS
60 À 69 ANS
70 À 79 ANS
80 À 89 ANS1 %
RÉPARTITION PAR
ÂGE DES PERSONNES
ACCOMPAGNÉES
(ACCOMPAGNEMENT
DES PERSONNES EN
GRANDE PRÉCARITÉ)
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7. Ateliers de couture, musique, peinture, photo, théâtre, Tai-Chi, projection de film/débat, informatique.
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20
Les réveillons de Noël
16 409personnes ont parti-cipé en 2011 à un
réveillon ou une action organisée à l’occasion de Noëlet des fêtes de fin d’année. Il y a 30 ans, sur une
affiche des petits frères des Pauvres, on pouvait lire le
témoignage suivant : « Elle ne savait pas ce qu’était
Noël »... Les fêtes de fin d’année peuvent paradoxale-
ment être vécues comme sources d’exclusion.
Aujourd’hui encore, on constate que nombre de per-
sonnes isolées oublient la joie de ce jour, la chaleur, le
plaisir simple de partager un moment - des valeurs
chères aux petits frères des Pauvres ! C’est dire comme
l’engagement des bénévoles est essentiel en ces périodes
où la présence de l’autre ne devrait pas être optionnelle.
Sur les territoires et dans les équipes spécifiques, on
observe une relative stabilité du nombre de fêtes de Noël
organisées et une mobilisation constante des bénévoles.
L’action est menée aussi bien pour les personnes que nous
accompagnons régulièrement (8 913 participants) que
pour des personnes que nous accueillons uniquement à
l’occasion de ces fêtes fraternelles (7 496 participants).
Plus de 8 900 personnes accompagnées ont participéà une action de Noël organisée pour elles.Les réveillons de Noël et du jour de l’An ont rassemblé4 408 participants. Ce nombre confirme le dévouement
infaillible des bénévoles, engagés pour la réussite de ces
moments de fête. Réguliers ou ponctuels, ils présentent
des profils assez variés : de plus en plus de familles
souhaitent s’engager. Les attentions exprimées aux per-
sonnes accompagnées ont elles aussi tendance à évoluer
vers des instants de convivialité plus intimes et des gestes
plus personnalisés.
3 015 personnes accompagnées qui ne pouvaient ou ne
voulaient pas participer aux réveillons collectifs ont reçula visite d’un bénévole à Noël. C’est une autre manière
d’être présent à l’autre pendant ces périodes de fin d’an-
née. Pour des personnes qui ne reçoivent parfois aucun
cadeau, le partage d’un gâteau, la remise d’un colis de
Noël, de fleurs, une attention particulière permettent
d’inviter la fête auprès de ceux qui ne peuvent la rejoindre.
7 496 personnes accueillies ont participé à desmoments de rencontre et de fête qui ne restent pasréservés aux personnes accompagnées. Il est important
pour les équipes d’ouvrir ces moments au plus grand
nombre et d’offrir à tous ceux qui en ont besoin, les plus
affaiblis ou les personnes invalides, des moments de
réconfort dans leur quotidien. Les petits frères des
Pauvres ont d’ailleurs pu faire profiter cette année de
vacances festives autour de Noël à 90 personnes âgées
parisiennes, dont 60 avaient été identifiées par les par-
tenaires (voir p. 23).
VIVRE DES TEMPS DE CONVIVIALITÉ, FÊTER NOËL
« Adapter des temps de convivialité pour partager la joie d’être ensemble(fêter un anniversaire, se rendre au spectacle, vivre un réveillon de Noël…)En favorisant l’implication des personnes accueillies et accompagnées dans lechoix et l’organisation de ces moments et en s’assurant que ces actions sontaccessibles et adaptées à toutes les personnes accompagnées »
NOËLAction territoriale 2010 2011
Fraternité de Lille 391 362
Fraternité de Lyon 703 710
Fraternité de Marseille 1 880 1 908
Fraternité de Nantes 777 643
Fraternité de Toulouse 226 293
Fraternité Banlieue 2 356 2 702
Fraternité Paris-Est 2 824 2 554
Fraternité Paris-Ouest 2 207 2 198
Fraternité Paris-Sud 1 799 1 491
Fédération des Amis 2 247 2 658
Total action territoriale 15 410 15 519
Action spécifique
Fraternité Paris-Saint-Maur 663 308
Acc. des personnes malades 42 35
pfP-AGE (établissements) 257 237
CRG 227 310
Total action spécifique 1 189 890
Total général 16 599 16 409
N
Noël pour les personnes accompagnées 2010 2011
Noël collectif et jour de l’An dédiés aux personnes accompagnées 4 186 4 408
Colis porté par un bénévole à une personne accompagnée 2 472 3 015
Autre type d’action de Noël 1 993 1 490
Total Noël pour les personnes accompagnées 8 651 8 913
Noël et jour de l’an dédiés aux personnes accueillies 7 948 7 496
Total général 16 599 16 409
RÉPARTITION DES ACTIONS DE NOËL ET JOUR DE L’AN
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011
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Les activités, les sortieset les vacances à la journée
6 792activités collectivesrégulières ou ponc-
tuelles ont été organisées en 2011. On compte plus de
58 000 participations de personnes âgées à ces 6 792
temps de pause, respirations nécessaires pour accompa-
gner un quotidien longtemps marqué par l’isolement. De
nombreux moments sont proposés aux personnes pour
leur permettre de vivre en plus de la relation fraternelle
avec les bénévoles, des temps plus collectifs avec d’au-
tres personnes pour goûter ou retrouver le plaisir du
partage. Les activités se dessinent autour d’un éventail
d’initiatives allant du repas convivial, aux fêtes de prin-
temps, sans oublier les fêtes d’anniversaire ou les
après-midi culturels (cinéma, musée ou visites de villes).
Ces parenthèses insufflent joie et réconfort à nos « Vieux
Amis ». Les ateliers proposés pour encourager et déve-
lopper l’expression artistique, les activités manuelles ou
encore les ateliers de bien-être sont autant de rendez-
vous réguliers, également sources d’échanges et
d’épanouissement de soi dans une occupation active et
ludique.
À l’inverse des tendances de l’an dernier, le nombred’activités collectives organisées se stabilise, alorsque le nombre de participations augmente. Cela peut
s’expliquer par une hausse contextuelle de grandes mani-
festations, réunissant davantage de personnes autour
d’un même événement, comme par exemple, une sortie
à la fête communale ou une escapade à la journée.
Chaque équipe conçoit « sa feuille de route » de sorties
et d’activités qu’elle souhaite organiser selon le public
accueilli et accompagné, le calendrier de l’année et les
orientations étant définis par les bénévoles.
591sorties ou vacances à lajournée ont généré 5 339
participations de personnes accompagnées. Ces jour-
nées d’évasion sont de véritables « coupures » car elles
rompent la monotonie d’un quotidien qui peut devenir
très pesant en période estivale, quand voisins, commer-
çants et entourages s’absentent. Répondant à un besoin
de détente, d’escapade et de convivialité, les destina-
tions proposées sont renouvelées. Les vacances sur une
seule journée, qui permettent un retour au domicile le
soir, constituent bien souvent une transition en douceur
vers des séjours plus longs, par exemple pour les per-
sonnes très isolées, nécessitant plus de temps pour
s’habituer ou se réhabituer à dormir ailleurs que chez
elles.
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 21
LES ACTIVITÉS COLLECTIVESPENDANT L’ANNÉE
Nombre Nombre total de de participations
réalisations de personnes âgées
Fraternité de Lille 544 4 588
Fraternité de Lyon 484 6 336
Fraternité de Marseille 1 020 8 511
Fraternité de Nantes 54 578
Fraternité de Toulouse 58 529
Fraternité Banlieue 814 6 042
Fraternité Paris-Est 542 5 081
Fraternité Paris-Ouest 373 2 435
Fraternité Paris-Sud 199 1 875
Fédération des Amis 1 990 13 796
Total action territoriale 6 078 49 771
Fraternité Paris-Saint-Maur 714 9 121
Acc. des personnes malades – –
Total action spécifique 714 9 121
Total général 6 792 58 892
LES SORTIES ET LES VACANCESD’UNE JOURNÉE
Nombre Nombrede journées de organisées participations
Fraternité de Lille 104 430
Fraternité de Lyon 0 0
Fraternité de Marseille 46 771
Fraternité de Nantes 245 2 359
Fraternité de Toulouse 17 131
Fraternité Banlieue 25 192
Fraternité Paris-Est 8 134
Fraternité Paris-Ouest 3 5
Fraternité Paris-Sud 0 0
Fédération des Amis 130 1 111
Total action territoriale 578 5 133
Fraternité Paris-Saint-Maur 9 155
pfP-AGE (établissements) 2 21
CRG 2 30
Total action spécifique 13 206
Total général 591 5 339
Action territoriale
Action territoriale
Action spécifique
Action spécifique
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201122
PARTIR EN VACANCES
« Défendre et favoriser le droit aux vacances pour les personnes les pluspauvres, les plus isolées ou en incapacité. Développer des actions et desséjours utilisant toute l’offre existante interne, ou si besoin, externe. »
RÉPARTITION DES PERSONNES PARTIES EN SÉJOURS DE VACANCES EN 2011Séjours collectifs Séjours Pélerinage Total tous
dans les maisons des collectifs à Week-end Vacances types depetits frères des Pauvres externes Lourdes individuelles vacances 2011
Fraternité de Lille 272 - 25 18 - 315
Fraternité de Lyon 89 45 11 - 2 147
Fraternité de Marseille 116 17 20 - 10 163
Fraternité de Nantes 65 22 14 - - 101
Fraternité de Toulouse 194 29 - - 1 224
Fraternité Banlieue 204 5 15 29 18 271
Fraternité Paris-Est 103 - 11 53 1 168
Fraternité Paris-Ouest 100 - 12 - 30 142
Fraternité Paris-Sud 135 45 10 20 - 210
Fédération Amis 292 58 78 27 3 458
Total action territoriale 1 570 221 196 147 65 2 199
Fraternité Paris-Saint-Maur 40 7 7 - 56 110
pfP-AGE (établissements) 45 - - - - 45
CRG 14 - 4 - - 18
Total action spécifique 99 7 11 0 56 173
Total général 1 669 228 207 147 121 2 372
Action territoriale
Action spécifique
2 372personnes accompa-gnées sont parties en
vacances avec les petits frères des Pauvres en 2011. Si le
nombre de personnes qui partent en vacances reste rela-
tivement stable d’année en année, la forme des séjours
a, elle, tendance à évoluer. On constate en effet que bien
que plus courts, les séjours proposés sont de plus en plus
nombreux et fréquents. Les vacances dans nos maisons
petits frères des Pauvres se rapprochent des tendances
observées en général pour les Français : les séjours les
plus longs (10 à 15 jours) couvrent prioritairement la
période estivale, mais ils s’étendent aussi hors saison,
de mars à octobre, et même l’hiver pour de courts
séjours, autour des fêtes de fin d’année notamment.
Le taux d’occupation des maisons est, de fait, en perpé-
tuelle hausse. Ce phénomène accompagne la politique
de diversification des séjours voulue par l’Association.
Les groupes peuvent adapter les séjours à leurs besoins
et préférences. DR
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 23
Des vacances d’un nouveau genre…Pour permettre rencontre et mixité, des groupes ont
décidé de partager des séjours au sein des maisons des
petits frères des Pauvres. C’est ainsi que, par exemple, des
personnes accompagnées de Lyon et de Dijon se sont
retrouvées à Pothières au mois de septembre ou que des
personnes accompagnées des régions francilienne et lyon-
naise ont partagé un séjour à Mont-Evray. La région Nord
a également organisé un séjour inter-groupes à Achy.
Enfin, à Jully-les-Buxy, on a favorisé les relations inter-
générationnelles avec la participation de jeunes Scouts
à l’organisation des soirées conviviales sur un séjour.
Dans cette même approche d’ouverture, des équipes de la
région Rhône-Alpes Auvergne ont organisé 5 séjours hors
des maisons des petits frères des Pauvres, dans des villages
vacances VTF8 de la Côte d’Azur notamment. Les bénévoles,
comme les personnes âgées, ont accueilli avec enthou-
siasme cette initiative, qui a permis à des personnes auto-
nomes et valides de vivre des vacances « comme tout le
monde ». Ce type de séjour, toujours attaché à l’esprit convi-
vial et fraternel de l’Association, ouvre encore davantage à
l’échange et à la rencontre. C’est l’occasion de témoigner
par l’exemple, de notre action vers un nouveau public, plus
familial. C’est aussi l’opportunité pour nos « Vieux Amis »
de partager avec d’autres vacanciers des repas et des temps
conviviaux (jeux, promenades…), très appréciés de tous.
Des projets de vacances soutenusLe partenariat avec l’ANCV9 se poursuit, avec une aideau financement de séjours individuels et collectifs parles chèques vacances. Plusieurs séjours ont ainsi pu être
proposés cette année en direction de nos publics. Nous
pouvons en citer deux, représentatifs de nos actions :
w un séjour de thalassothérapie pour des femmesen situation de grande précarité
La Fraternité Paris-Saint-Maur a organisé au mois de
décembre, des vacances sous le signe du bien-être et de
la « réconciliation au corps » pour des femmes margina-
lisées et fragilisées, qu’elle accompagne tout au long de
l’année. C’est en Bretagne, dans un hôtel de thalasso-
thérapie/balnéothérapie, que le séjour a eu lieu pour
sept femmes qui ont activement participé à l’organisa-
tion et au financement du séjour. L’ANCV et la Fondation
Lecordier ont soutenu ce projet.
Aline, une des participantes témoigne : « Pour moi, ce
séjour a été un moment exceptionnel, comme une parenthèse.
Je venais d’être relogée après deux ans de vie à l’hôtel.
Depuis, je me sens mieux dans mon corps et donc dans ma
tête… et j’envisage ma vie différemment ! ».
w des vacances festives autour de Noëlpour 90 personnes âgées parisiennes
Le programme de l’ANCV « Seniors en vacances », auquel
participent les petits frères des Pauvres, a aussi pour mis-
sion de permettre un temps de « respiration », de répit
à des personnes âgées seules, qui pourraient perdre pied
et s’isoler encore davantage. C’est dans ce cadre et avec
le soutien de la Mairie de Paris que 90 personnes âgées
à faibles revenus, dont 60 identifiées par le groupe
Malakoff-Médéric et 30 accompagnées à l’année par les
petits frères des Pauvres, ont pu bénéficier cet hiver d’un
séjour au Centre de rencontre des générations, à Mont-
Evray. Les personnes accueillies étaient pour la plupart
autonomes, mais isolées, et certaines d’entre elles
n’avaient plus vécu les réjouissances de Noël depuis de
nombreuses années. C’était l’occasion de se retrouver
dans un climat collectif et chaleureux. Cette expérience
positive ouvre des perspectives intéressantes d’organi-
sation de séjours « préventifs » pour les personnes âgées
vivant seules.
NOMBRE DE PERSONNES ACCOMPAGNÉESPARTIES EN VACANCES
2010 2011
Séjours collectifs dans les maisons des petits frères des Pauvres 1 705 1 669
Séjours collectifs hors maisons petits frères des Pauvres 162 228
Lourdes 187 207
Week-end 225 147
Vacances individuelles 63 121
Total 2 342 2 372
8. Village Tourisme Familial (VTF) : villages vacances avec lesquels un partenariat a été mis en place sur la base d’une connaissance réciproque et de la miseà disposition gracieuse de matériel et d’espaces de rencontre. 9. Agence nationale de chèques vacances.
DR
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201124
Les petits frères des Pauvres s’inscrivent dans leréseau Vacances familiales « Combattre l’exclusion »,qui regroupe 14 organismes à visée sociale. Mené par
ATD Quart Monde et soutenu par l’ANCV, ce collectif a
pour objectif de faciliter l’accès aux vacances en priorité
aux familles en situation de grande précarité. Les mem-
bres du collectif se réunissent au moins une fois par tri-
mestre pour partager des informations, construire une
parole commune et créer des leviers en faveur des
« vacances pour tous », quelles que soient sa situation
sociale et sa condition physique.
Le pèlerinage à Lourdes207 personnes ont eu l’occasion de se rendre àLourdes en 2011. Les petits frères des Pauvres permet-
tent aux personnes qui le désirent de pouvoir réaliser
leur souhait de pèlerinage en leur proposant un court
séjour à Lourdes en août. Les personnes âgées isolées
vivent, avec les bénévoles qui les accompagnent, ce
temps particulier animé, pour ce qui est du chemin de la
foi, par l’église. Entre le départ collectif en train, les
journées de pèlerinage et le retour jusqu’à la maison de
chacun, la fraternité se vit dans ce temps à part, de
manière sensible et forte entre tous.
Les vacances individuelles121 personnes sont parties en vacances individuelles.Cette action soutenue par l’ANCV permet aux personnes
qui ont un projet de vacances de le réaliser grâce à un
soutien financier ou logistique.
Il s’agit dans la plupart des cas d’un soutien aux per-
sonnes accompagnées souhaitant visiter leur famille ou
leurs proches habitant loin de chez elles (en France ou à
l’étranger), et pour qui le financement ou l’organisation
du voyage serait impossible sans une aide supplémen-
taire. Cette action, même marginale, et dont le nombre de
bénéficiaires a doublé cette année, prend tout son sens
lorsqu’elle est liée à l’évolution de certaines personnes
accompagnées qui retrouvent le chemin de leurs propres
choix, de leurs propres désirs et finalement d’une auto-
nomie de décision qu’elles avaient en partie perdue dans
la solitude et l’épreuve.
© M
ICH
AEL
GRAS
MAN
N
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 25
Aider matériellement1 375 000 euros ont été consacrés aux aides finan-cières personnalisées en 2011, contre 1 506 000 eurosl’année précédente. Ces aides financières sont toujours attribuées après une
enquête sur les ressources, les charges et l’endettement
(le plus souvent avec le soutien des assistantes sociales
de secteur). Nous n’intervenons qu’une fois les aides
légales (retraites, allocations logement, APA, CMU com-
plémentaire…) et extra-légales (aides des communes,
des caisses de retraite…) mobilisées ou en attente. La
baisse constatée cette année n’est malheureusement pas
le signe d’une baisse des besoins, qui augmentent plutôt
dans ces temps de crise. Elle témoigne de l’énergie mise
par les acteurs « petits frères » pour obtenir les fonds
publics ou l’accès aux aides afin de ne pas employer
ces fonds en substitution aux aides publiques. En effet,
par rapport à l’aide publique, l’aide des petits frères des
Pauvres doit rester supplémentaire, complémentaire, ou
interstitielle.
Le fonds d’aides financières « spécial crise » a versél’an dernier 79 aides pour un montant total de 21 500euros, soit en moyenne 272 euros par bénéficiaire.
Ce fonds d’aides a été créé il y a 3 ans pour apporter un
soutien d’urgence et ponctuel à des personnes âgées de
plus de 50 ans ne bénéficiant pas d’un suivi par les petits
frères des Pauvres. Plus de la moitié des aides concer-
naient les dépenses en énergie et le loyer. Les autres por-
taient sur des dépenses de santé ou de règlement de la
mutuelle, des travaux ou le remplacement d’appareils
ménagers, des factures d’eau ou d’assurance…
« Nous sommes de plus en plus souvent interpellés pour
des factures de gaz, de fuel ou d’électricité non réglées »,
soulignent Françoise et Claire, chargées par le Conseil
d’administration d’instruire les dossiers de demandes.
« Il s’agit de personnes aux revenus très modestes, qui ne
parviennent pas à faire face à des factures de régularisa-
tion élevées du fait de la forte hausse du prix de l’énergie.
Beaucoup vivent en milieu rural dans des maisons mal iso-
lées, ou en grande banlieue dans des logements sociaux
devenus trop grands. Ces personnes n’ont jamais demandé
de l’aide et elles attendent en général la venue de l’huis-
sier pour nous solliciter. Nous devons alors intervenir très
vite, pour les aider à passer ce cap. Puis, nous les orientons
vers un service social, qui pourra rechercher des solutions
plus durables. »
Les aides financières dans la durée ont représentéquant à elles 555 000 euros. Ces aides financières sou-
vent encore substitutives des aides publiques continuent
à baisser régulièrement (613 000 € en 2010). Cette dimi-
nution est liée principalement à la baisse de l’activation
du fonds d’aide personnalisé dédiée aux personnes en
hébergement prolongé au CRG, qui est passé de 173 000 €
à 119 000 €. A contrario, les demandes d’aide pour
bénéficier de l’hébergement temporaire ont augmenté
dans toutes nos maisons, y compris au Centre de ren-
contre des générations. Elle permet aux personnes de
bénéficier de cet hébergement dans nos maisons non
habilitées à l’aide sociale ou lorsque la personne béné-
ficiaire n’est pas domiciliée dans le département.
AIDER MATÉRIELLEMENT, PROTÉGER
« Aider les personnes à accéder aux services, à la citoyenneté et à la sécurité,en les accompagnant dans leurs démarches, en apportant une aide individuelleappropriée en cas de besoin, en luttant contre la maltraitance, en participantà des actions de prévention… »
Les aides financières ponctuelles ont représenté820 000 euros, afin de répondre à l’accroissement
des demandes urgentes destinées à faire face aux
dépenses de la vie quotidienne : alimentation, trans-
ports, hébergement pour éviter la rue, énergies, frais
de santé en particulier lorsqu’il n’y a pas de mutuelle,
aides aux vacances… La baisse de cette année
(893 000 euros en 2010) correspond notamment au
fait que la Fraternité Paris-Saint-Maur a démarré ses
accompagnements (et les subventions d’hôtel allant
de pair) plus tard dans l’année pour des raisons de
réorganisation de l’action. Par ailleurs, le reste à vivre
des personnes a été réévalué, ce qui implique que la
part prise en charge par les petits frères des Pauvres
peut être désormais plus grande. Mais on s’aperçoit
que le reste à vivre étant plus élevé, il rend plus
acceptable et plus supportable sur le plan financier
le versement par les personnes accompagnées de leur
participation financière à leur hébergement.
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201126
10. Direction générale de la cohésion sociale.
Protéger
La maltraitance, apprendre à la reconnaîtrepour la combattreLe nombre de nouveaux signalements de maltraitances’est sensiblement accru en 2011, avec 55 nouveauxdossiers traités contre 36 l’année précédente. Les
actions de sensibilisation engagées depuis 2008 abou-
tissent donc peu à peu à un repérage de situations à
risques, encore trop timide aujourd’hui, mais qui com-
mence à porter ses fruits.
La campagne de sensibilisation au sein du réseau s’est
enrichie par la mise en place d’un module de formation
interactif, élaboré avec le centre de formation des petits
frères des Pauvres (Centre de formation permanente et
interactive, voir p. 38). Près de 300 acteurs du réseau
étaient présents à ces temps d’initiation aux probléma-
tiques de la maltraitance. La mobilisation des équipes
bénévoles et salariées de l’Association de gestion des
établissements (pfP-AGE) a été forte cette année, répon-
dant aux engagements pris lors de la rencontre annuelle
de novembre 2010.
Traiter les situations de maltraitanceLa problématique des abus financiers représentepresque la moitié des cas traités : de suspicions d’in-
délicatesses presque « invisibles », à la mise en vente
de biens immobiliers à l’insu de la personne, l’éventail
est large de ces abus de faiblesse qui ont toujours pour
résultat de mettre en danger des personnes vulnérables.
Près de 70 % des appels émanent du réseau del’Association. Ces appels sont recueillis par deux sala-
riés dont les missions d’écoute et d’aide à l’analyse des
situations vont contribuer à la recherche de réponses
adaptées en lien avec les équipes et les responsables
concernés sur les territoires.
Traiter une situation de maltraitance nécessite une
méthodologie rigoureuse : d’abord recueillir et analyser
les faits, mesurer l’urgence de la situation, puis mobili-
ser les acteurs concernés, enfin rechercher et mettre en
œuvre une réponse appropriée… Recueillir à toutes les
phases du traitement d’une situation l’assentiment de la
personne victime est un positionnement éthique qui
s’impose à nous.
Un groupe de travail a engagé une réflexion portant sur
les conduites à tenir en cas de suspicion de maltraitance.
Le résultat de cette réflexion aboutira en 2012 à la publi-
cation d’un document au service du réseau.
Les plans de préventionL’alerte sur les risques liés à la période estivale et aux
pics de chaleur pour les personnes âgées a été activée
en juin au sein du réseau. Depuis 2004, un accord cadreconclu entre la DGCS10 et les petits frères des Pauvresnous engage comme partenaire du plan canicule. Il
s’agit de relayer les informations, participer si besoin au
fonctionnement du numéro national en mettant à dispo-
sition des écoutants, relayer les protocoles d’interven-
tion en cas de forte chaleur déclarée.
ÉVOLUTION DU NOMBRE DE DOSSIERSTRAITÉS DE 2007 À 2011
2007 2008 2009 2010 20110
10
20
30
40
50
60
70
80
19
55
363024
8 3 4 5
NATURE DES PROBLÉMATIQUESDE MALTRAITANCE TRAITÉES EN 2011
Nouveaux signalements
Dossiers non clos et reconduits
Physique
Civique
Psychologique
Négligence
Financière
Médicale 46 %
15 %
20 %
15 %3 %
1 %
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Le rôle essentiel du logement comme élément de base
indispensable à toute vie sociale est pour tous une évi-
dence. Et pourtant, selon le rapport de la Fondation
Abbé Pierre, 3,6 millions de personnes sont sans loge-
ment ou mal logées, et plus de 5 millions sont fragilisées
par la crise du logement.
Les collectivités locales réduisent leur budget et sont de
plus en plus frileuses pour s’investir dans des projets de
logement innovants.
Le contexte dans lequel s’inscrit cette action de notre
projet associatif est donc difficile.
Tout au long de cette année, notre action héberger-loger
s’est étoffée, s’affirmant comme un outil d’accompa-
gnement à part entière. Loger ou héberger une personne
accompagnée, c’est s’engager dans la durée, s’inviter
dans son quotidien.
Accompagner vers et dans le logement 625 personnes ont été accompagnées vers et dans lelogement par l’équipe spécifique de la Fraternité Paris-
Saint-Maur et l’implantation du 18è arrondissement à Paris.
L’accès au logement est bien souvent un parcours long et
sinueux, surtout pour les personnes marquées par l’ex-
trême précarité ou ayant vécu de multiples ruptures. Il ne
s’agit pas seulement d’accéder à une chambre d’hôtel à la
journée ou à un hôtel meublé, mais bien souvent de réap-
prendre à « savoir habiter », dans la durée. Les personnes
que nous accompagnons ont souvent besoin d’être sou-
tenues dans les grands changements de leur vie. Et le
relogement en est un. Qu’il s’agisse de logements tem-
poraires ou pérennes, les réactions peuvent être assez
fortes, car ce moment clé fait tomber les mécanismes de
défense qui permettaient à la personne de tenir, en vivant
à la rue. Cette transformation des conditions de vie peut
entraîner une perte de repères douloureuse et ouvrir la
porte à différentes résistances somatiques ou psychiques.
Chaque situation est étudiée de façon personnalisée afin
de proposer une solution de logement la mieux adaptée
au profil, aux besoins et au projet de la personne accom-
pagnée. Après le relogement, il est prévu de maintenir
un accompagnement et une veille préventive du repli sur
soi et des risques de décompensation.
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 27
HÉBERGER, LOGER
« Soutenir le maintien des personnes âgées à domicile, le recours à l’hébergementtemporaire, favoriser la recherche d’une alternative aux structures collectivesde grande capacité… Accompagner les personnes sans-abri ou mal logées verset dans le logement en favorisant leur implication et leur participation. »
Plus de 1800 personnes ont bénéficié de notre action « héberger-loger ».
© M
ICH
ÈLE
NGUY
EN
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201128
Même plusieurs années après avoir été relogées, les
personnes en situation de précarité continuent d’être
accompagnées pour se maintenir dans le logement.
L’hébergement temporaire 414 personnes ont été hébergées temporairementdans nos maisons en 2011. L’augmentation des séjours
de courte durée est une des constantes de ces dernières
années. L’hébergement temporaire s’inscrit donc comme
un outil souple du maintien à domicile, répondant à des
problèmes ponctuels des personnes âgées ou de leurs
aidants. Ce constat, intéressant au demeurant, génère
aussi un mode d’organisation différent avec une part
« hôtelière » et une capacité d’adaptation des équipes
plus importantes.
Notre politique de régularisation des établissements s’est
confirmée avec aujourd’hui uniquement deux maisons
n’ayant pas de places habilitées à l’aide sociale. Par ail-
leurs, le département de Saône-et-Loire a accordé à la
maison de Gigny une autorisation d’ouverture avec un
agrément aide sociale, pour exercer de l’hébergement
temporaire toute l’année. Ce projet est en cours d’étude.
En milieu rural, l’hébergement temporaire est un maillon
reconnu du maintien à domicile et permet d’y faire
connaître notre action. Le nouveau projet associatif nous
invite à nous appuyer sur cette expérience acquise pour
développer la lutte contre l’isolement et l’accompagne-
ment dans les zones rurales.
Nous défendons, depuis l’ouverture de nos premières mai-
sons d’hébergement temporaire, la spécificité de cette
activité qui ne peut être assimilée à de l’accueil classique
en EHPAD. Des lieux dédiés, avec un projet d’établisse-
ment adapté, étaient pour nous indispensables pour
réellement assurer les missions qui sont celles de l’héber-
gement temporaire. De même, nous avons toujours sou-
tenu que les règles législatives encadrant la tarification
devaient être revues et adaptées, afin de mettre réelle-
ment cet outil à la disposition de tous. Suite à l’échec de
sa politique de développement de places d’hébergement
temporaire au sein d’EHPAD, une étude de la Caisse natio-
nale solidarité autonomie (CNSA) est arrivée aux mêmes
conclusions11. Une circulaire a été adressée aux directeurs
des Agences régionales de santé (ARS) pour leur deman-
der d’adapter leur programme. Un décret devra prochai-
nement définir de nouvelles modalités de tarification.
Ceci nous encourage à défendre, auprès des conseils géné-
raux, des projets d’hébergements temporaires non accolés
à des EHPAD. Les conclusions de l’étude confirment
les positions innovantes des petits frères des Pauvres.
Les dispositifs d’urgence 123 personnes sans abri ont été accueillies dans lecadre du plan hivernal. Au travers de cette action, réa-
lisée dans les maisons de Vertou et de Montguichet dans
le cadre de partenariats conclus avec des associations
inscrites dans l’urgence sociale, c’est la question des per-
sonnes vieillissantes à la rue qui s’imposent à nous. Les
partenaires associatifs et financeurs s’accordent à souli-
gner la nécessité de structures spécifiques adaptées à
leurs besoins et leur rythme. Des réflexions sont en cours
sur les deux sites pour essayer de transformer l’essai et
imaginer des espaces permettant de proposer un accueil
à plus long terme.
11. « État des lieux et préconisations sur l’hébergement temporaire despersonnes âgées et des personnes handicapées ». CNSA, octobre 2011.
L’HÉBERGEMENT TEMPORAIRE EN 2011Places Taux Nombre de personnes GMP
d’occupation hébergées
Charmanon 20 93 % 75 267
Damgan 22 97 % 62 329
Gautier-Wendelen 0 0 0 -
Gigny 26 76 % 62 329
Jully 24 92 % 37 464
La Prée 20 69 % 36 162
Pothières 19 59 % 33 359
Centre de rencontre des générations 20 91 % 109 600
Total hors Gautier-Wendelen 151 – 414 –
Moyenne de durée des séjours 44,69 jours
Age moyen 85 ans
(estimation du niveau de dépendancemoyen des personnes accueillies)
*Gautier-Wendelen a été fermé toute l’année 2011 pour d’importants travaux de remise aux normes.
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L’hébergement transitoire47 personnes ont été hébergées dans nos deux éta-blissements d’hébergement transitoire à Nantes etParis. L’hébergement transitoire reste, avec l’hôtel au
mois, un palier d’accès au logement. Le tiers des per-
sonnes qui y sont entrées ont moins de 60 ans, il s’agit
donc de personnes assez jeunes. 2/3 des personnes qui
en sont sorties cette année ont bénéficié d’une solution
de logement stable. Mais les durées de séjours (moyenne
de 1,2 an) sont beaucoup plus longues à Paris qu’à
Nantes et de nombreuses personnes présentes au 31/12
sont là depuis plus de deux ans. Ceci témoigne non seu-
lement de la carence en solution de logement mais aussi
du profil du public qui cumule les problèmes. Les accom-
pagnants (équipes de maison, équipes territoriales) sont
souvent mis en difficulté et parfois en échec. Ces
constats doivent nous amener à nous questionner sur
notre volonté et notre capacité à nous inscrire dans ce
type d’accueil, de même que sur les moyens qu’il faudrait
déployer pour agir de façon satisfaisante.
Sur la base de ces constats, ces deux établissements
s’engagent dans la réécriture de leur projet car les condi-
tions d’accueil ne sont plus satisfaisantes. L’hôtel social
Eugène Carrière devra, d’ici la fin de l’année 2012, faire
l’objet d’une décision sur de nouvelles orientations, tant
en termes de projet social que de projet architectural.
Le logement accompagné À travers un panel d’offres de logement très diversifié,
l’objectif des petits frères des Pauvres est de proposer
aux personnes accompagnées des solutions pour répon-
dre au mieux et de façon personnalisée à leur situation
et à leurs attentes.
Trois types de réponses peuvent ainsi être proposés :
L’accès à des structures de logements variées :petites unités de vie, résidence sociale, pensions defamille, établissements médico-sociaux… 202 personnes sont logées au sein d’établissements àtaille humaine. Notre volonté est de concilier l’autono-
mie d’un vrai logement et la sécurité grâce à la présence,
plus ou moins importante selon les projets, d’une équipe
salariée et bénévole. Notre parc s’est trouvé agrandi
cette année par l’ouverture de la pension de la rue de la
Chine dans le 20è arrondissement de Paris (« la Chine »)
et la réouverture de la résidence Gautier-Wendelen
(hébergement temporaire et petite unité de vie).
Pour ce qui est des pensions de famille (Anne-Marie
Blaise, la Gaité, la Chine, Malbuisson) et la résidence
sociale Vincent Compoint, quelques chiffres sont par-
lants : avec un taux d’occupation moyen de 91 % (en
ôtant la maison « la Chine » qui a eu une occupation
progressive à compter de son ouverture en octobre
2011), leur intérêt n’est plus à démontrer. On observe
que 50 % des entrants (soit 35 personnes) ont moins de
60 ans, 70 % étaient logés auparavant à l’hôtel. Concer-
nant les 11 sorties, la durée de séjour était légèrement
supérieure à 2 ans. Toutefois, 45 % des personnes pré-
sentes au 31/12 sont là depuis plus de 3 ans.
Les équipes d’accompagnement constatent un état de
santé très altéré des personnes logées (l’âge moyen des
personnes décédées est inférieur à 65 ans). Un investis-
sement et une attention renforcés sont indispensables
pour leur permettre de partir dignement, en étant entou-
rés. Les partenariats médicaux sont multiples mais mal-
heureusement pas toujours suffisants, mettant parfois
en difficulté la vie des maisons.
Pourtant, les témoignages de tous ceux qui peuvent
enfin poser leurs bagages sont autant d’indicateurs sur
l’intérêt d’avoir développé ce type d’action.
Ces petites unités bénéficiant d’agrément et de finance-
ment pour l’accompagnement aux gestes de la vie quo-
tidienne et une présence 24h/24, sont des particularités
dans le paysage médicosocial français. Elles sont au
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 29
L’HÉBERGEMENT TRANSITOIRE
Places Taux Nombre ded’occupation personnes
2011 2011 2010 2011
Beau-Rivage (44) 9 94% 26 16
Eugène Carrière (75) 30 95% 34 31
LES PENSIONS DE FAMILLE ET RÉSIDENCE SOCIALE
2010 2011
entrées sorties personnes entrées sorties personnesaccompagnées accompagnées
Pension de famille « Anne-Marie Blaise » 1 2 15 4 2 17
Pension de famille « Malbuisson » 6 4 18 1 2 15
Pension de famille « La Gaité » 3 1 20 1 1 21
Pension de famille « La Chine » 0 0 0 22 0 22
Résidence sociale « Vincent Compoint » 7 7 27 7 6 27
Total 17 14 80 35 11 102
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LES ÉTABLISSEMENTS MÉDICO-SOCIAUX
2010 2011
entrées sorties personnes entrées sorties personnesaccompagnées accompagnées
Foyer appartement « Le Patio » 0 1 10 1 1 10
Résidence « Les Demeures du Parc » 1 1 11 1 1 11
Petite unité de vie « La Jonquière » 2 2 15 1 1 15
Petite unité de vie « Gautier-Wendelen » 0 0 0 4 0 11
Centre de rencontre des générations (EHPAD) 9 8 49 11 12 53
Total hors « Gautier-Wendelen » 12 12 85 14 15 89
Total avec « Gautier-Wendelen » 12 12 85 18 15 100
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201130
croisement du logement (chaque résident a son propre
logement et paye un loyer) et d’un établissement médico-
social. Elles proposent donc l’indépendance d’un loge-
ment et le confort d’une présence permanente. De plus,
leur fonctionnement repose sur un partenariat très fort
avec les services de maintien à domicile (service de soins,
aide à domicile, télésurveillance), les inscrivant de fait
dans une dynamique d’ouverture.
Malgré une inscription administrative insuffisamment
stabilisée, ce type de lieu d’accueil est appelé à être une
alternative plus qu’intéressante aux EHPAD classiques,
plus respectueuse des rythmes de chacun.
L’intermédiation locative Une centaine de personnes a pu être relogée cetteannée grâce à l’intermédiation locative. L’accès à un
logement autonome n’est pas toujours chose aisée pour
certaines des personnes que nous accompagnons, sur-
tout pour celles qui ont connu des vies marquées par des
ruptures successives avec même, parfois, des séjours plus
ou moins prolongés à la rue. Dans ces conditions, l’accès
au logement est grandement facilité par le recours à l’in-
termédiation locative qui permet, grâce à la mise en
place de baux de sous-location pour des périodes de 1 à
3 ans et le soutien d’un accompagnement spécifique
adapté, de réapprendre la gestion d’un chez soi. L’asso-
ciation Champ-Marie, bénéficiant de l’agrément d’inter-
médiation locative, est la structure qui, au sein des petits
frères des Pauvres, permet de mettre en œuvre ces pro-
jets de logement spécifiques. Composée essentiellement
de bénévoles soutenus par un salarié détaché de la Fon-
dation, elle a ainsi pu reloger près d’une centaine de per-
sonnes, soit dans des appartements de la Fondation, soit
dans des logements confiés par des particuliers (dona-
tions temporaires d’usufruit, location à des conditions
avantageuses…) ou bien encore des bailleurs sociaux.
Le logement autonome en appartements diffus 356 logements sont loués directement à des personnesaccompagnées par l’Association, en plus des 91 mis à dis-
position de l’intermédiation locative. Les petits frères des
Pauvres disposent à fin 2011, via la Fondation Bersabée
(fondation abritée au sein de la Fondation des petits
frères des Pauvres), d’un parc de 447 logements sociaux
situés sur l’ensemble du territoire, à proximité des diffé-
rentes implantations qui assurent l’accompagnement des
personnes relogées. Sur ce parc, 91 logements sont
confiés à l’association Champ-Marie (voir intermédiation
locative, ci-contre) et 356 sont loués directement à des
personnes accompagnées par l’Association. L’accès à ces
logements s’effectue à travers des commissions logement
tenues au sein des différentes équipes, en liaison avec la
Fondation. On observe à cette occasion un « rajeunis-sement » sensible et régulier des personnes relogées,dont plus de 80 % ont désormais entre 50 et 69 anslors de leur relogement. Ces logements, essentiellement
des studios ou des petits deux-pièces, sont détenus dans
des copropriétés et permettent ainsi à leurs occupants de
s’inscrire et s’insérer, comme tout un chacun, dans une
vie de quartier. Ils continuent, en outre, à bénéficier de
l’accompagnement des petits frères des Pauvres et de l’ac-
cès aux différentes activités qui leur sont proposées. La
Fondation apporte un soin particulier à l’entretien de ces
logements, afin que leurs occupants bénéficient toujours,
tout au long de leur vie, d’un cadre de vie agréable,
confortable et adapté à leur situation. n
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 31
DE L’IDÉE À LA NAISSANCE D’UN PROJET D’HABITAT, UN PARCOURS RÉFLÉCHI
SOUS LA CONDUITE DU GROUPE HABITAT
Le groupe Habitat est composé de la mixité d’acteurs « petits frères » : pfP-AGE, la Fondation Bersabée, les
Fraternités généralistes et spécifiques (Fraternité Paris-Saint-Maur), le service travaux et immobilier, ainsi que
la Direction administrative et financière de l’Association les petits frères des Pauvres.
La mission principale du groupe Habitat est d’assurer l’instruction des dossiers logement : il établit la méthodo-
logie de projet, en vérifie la cohérence, assure un suivi et un soutien. Chaque projet est porté par un comité de
maîtrise d’ouvrage (CMO), animé par un chef de projet et composé de représentants des entités « petits frères »
concernées.
Les projets naissent à l’initiative d’entités « petits frères » ou de sollicitations de partenaires. En 2011, 12 projets
sont en cours : tantôt pour la création de logements ou d’hébergements (la Chine, Labadié, Beauvais ou encore
Bédier-Boutroux…), tantôt dans le cadre de la réécriture de projets sociaux au sein de maisons existantes (notam-
ment Gigny, Wissant, Vertou, Beau Rivage ou encore Eugène-Carrière).
Au moins deux fois par an, le groupe Habitat présente ses instructions pour information ou décisions au Conseil
d’administration de l’Association.
RÉPARTITION DU PATRIMOINE IMMOBILIER SOCIALAU 31 DÉCEMBRE 2011, 447 LOGEMENTS DIFFUS
25
9
26
44
37
203
8
262 ParisBanlieue
Nice
pfP_rapport 2011_06.07.12_Mise en page 1 06/07/12 14:26 Page31
Politique générale de développement
Voilà 5 ans que le « plan de développe-
ment territorial » a été lancé par les
petits frères des Pauvres, affirmant leur volonté d’éten-
dre leur action sur les territoires : moyennes et grandes
villes, villages et monde rural, aboutissant à la création
de nouvelles équipes de bénévoles dans presque toutes
les régions.
Face au constat de l’isolement des personnes âgées et
convaincue du rôle décisif que les bénévoles ont à jouer
comme partie prenante de l’entourage des personnes
âgées isolées, l’Association a choisi d’encourager les
dynamiques d’équipes fraternelles engagées au service
de ceux qui en ont le plus besoin.
L’investissement financier ou en moyens humains ne suf-
fisent pas à garantir l’éclosion de cet engagement, ni le
rayonnement de l’action. Pour répondre au mieux aux per-
sonnes qui nous sont signalées, et aller vers celles qui ne
se font pas connaître, il est essentiel de mobiliser les
équipes, créer des synergies et encourager les innovations.
Le projet associatif « Avec les plus pauvres, vivre la fra-
ternité », voté en 2010, nous invite à interroger nos
modes d’action pour mieux aider les équipes à se conso-
lider et nous encourage à soutenir les initiatives de celles
qui souhaitent se développer.
Aux côtés des équipes de bénévoles, les petits frères des
Pauvres soutiennent également le déploiement d’équipes
de « Voisin-Age » (voir p. 42), favorisant la mise en rela-
tion et l’échange de petits services entre les personnes
âgées isolées et leurs voisins les plus proches.
Les perspectives de développement
La mise en place du projet associatif,
et notamment de l’organisation régio-
nale, va permettre aux petits frères des Pauvres de se
doter des structures adéquates pour instruire et appuyer
les sollicitations le plus largement sur les territoires afin
de répondre aux besoins non couverts aujourd’hui. Dès
à présent, la collaboration des acteurs « petits frères »
dans le cadre des groupes régionaux permet d’aborder
ces questions de manière collective.
Les nombreuses demandes qui ont d’ores et déjà été
identifiées et le dynamisme des équipes en place laissent
entrevoir des perspectives de développement qui vont
continuer à s’affirmer dans les années à venir. n
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201132
Développement territorial
12. L’objectif de cette étude est d’analyser les sollicitations pourvues ou celles en cours de traitement et de produire des « repères communs au développement »pour ainsi faciliter le travail des « développeurs en régions ». Cette étude a été réalisée à partir d’expériences menées sur 10 régions, mais elle ne concernepour l’heure que les associations Amis.
LES PREMIERS PAS D’UNE NOUVELLE ÉQUIPE
L’année 2011 nous a permis de formaliser le proces-
sus de montage d’une équipe, notamment au tout
début, lorsque nous sommes sollicités pour un
démarrage. Toute tentative de création d’une nou-
velle équipe nécessite de procéder au préalable à
l’analyse des besoins sur ce territoire. Le plus sou-
vent, un travail avec les partenaires est indispensa-
ble. Le désir émanant d’un bénévole doit rejoindre
une sollicitation émanant d’acteurs associatifs ou
institutionnels (CLIC, CCAS, Conseil général, établis-
sements et associations...).
En 2011, une étude a été menée à partir d’un état
des lieux de 59 sollicitations12. Son but était d’iden-
tifier les facteurs favorisant le développement de ces
groupes et les écueils à éviter. Il a été vérifié que
l’analyse des sollicitations et la connaissance des pro-
cessus de développement permettent une réponse
mieux adaptée de notre action et une progression de
nos pratiques. Le meilleur témoignage de cette effi-
cience est le nombre d’équipes nouvellement créées et
qui ont trouvé « leur rythme de croisière » : 50 en 4
ans. L’analyse des sollicitations, si elle est nécessaire,
n’est évidemment pas suffisante puisque le travail de
soutien et d’animation est essentiel dans la mise en
place d’une équipe nouvelle, en corrélation avec la
prise de responsabilité des bénévoles de l’équipe et
l’accroche à un partenaire engagé.
La réflexion menée insiste sur l’importance des
appuis et leur nature (s’assurer que les moyens en
région soient disponibles). Des repères communs au
développement en cours d’élaboration faciliteront les
pratiques des développeurs en région et les premiers
pas des équipes nouvelles. Ces repères s’enrichiront
au fur et à mesure de l’expérience des autres entités
du groupe.
« Notre volonté et nos capacités d’agir ensemble favorisent le développement d’équipessur des territoires nouveaux… »
pfP_rapport 2011_06.07.12_Mise en page 1 06/07/12 14:26 Page32
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 33
CHIFFRES CLÉ(AU 31/12/2011)
126équipes d’action
territoriales
38dont
nouveauxgroupes
21sollicitations
à l’étude
6équipes deVoisin-Agedémarrées
13. Chiffres arrêtés au printemps 2012.14. 2x2 : deux bénévoles visitent en alternance deux personnes âgées isolées.
ZOOM SUR L’ÉQUIPE DE PERPIGNAN… En trois ans, l’équipe de Perpignan a su s’implanter et se développer sur son territoire. Née de l’étude de besoins menée par le coordinateur régio-
nal, l’équipe s’organise d’abord grâce à la mobilisation de trois bénévoles.
L’équipe démarre ses accompagnements mais doit rapidement faire face à une stagnation de son activité due au manque de signalements. Pour
lui permettre d’être mieux identifiée et connue des partenaires habituels qui signalent les personnes âgées en situation d’isolement, elle s’ap-
puie sur Aurélie, jeune en service civique. Sa mission : établir et développer les relations partenariales au niveau local, et particulièrement avec
les services sociaux.
L’équipe va ensuite s’étoffer avec l’arrivée d’une dizaine de nouveaux bénévoles puis c’est une troisième vague de bénévoles intéressés par la
prise de responsabilités qui les rejoint. L’équipe compte aujourd’hui 24 bénévoles pour autant de personnes accompagnées13. Depuis le départ,
l’ensemble des accompagnements sont menés en 2x214.
Dans cette nouvelle configuration, les bénévoles poursuivent leur structuration, avec l’appui du coordinateur régional.
Disposant désormais d’un local pouvant servir de lieu d’accueil aux personnes accompagnées, l’équipe a déjà mis en place des actions au sein
d’un EHPAD dans la commune voisine d’Elne. La mise en place d’une commission d’évaluation des signalements et d’une équipe chargée du
recrutement des bénévoles se sont rapidement imposées comme facteurs nécessaires de développement.
pfP_rapport 2011_06.07.12_Mise en page 1 06/07/12 14:26 Page33
9 770bénévoles se sont mobilisésen 2011 (6 408 régu liè rement
et 3 362 ponctuellement), soit 8,7 % de plus quel’année précédente. Après une année de consolidation en
2010 (+3,2 %), le nombre de bénévoles a retrouvé un taux
de croissance élevé.
Les bénévoles ponctuels3 362 bénévoles se sont engagés pour mener uneaction ponctuelle, soit 5,3 % de plus qu’en 2010. On
note donc en 2011 un intérêt renouvelé des bénévoles
pour cette forme d’engagement, qui avait baissé de 6 %
en 2010.
L’action des bénévoles ponctuelsLes bénévoles ponctuels participent en grande majorité
à des actions organisées à certaines périodes clés de
l’année, où la solitude des personnes âgées est encore
plus difficile à vivre :
w réveillons de Noël : plus de 2 000 bénévoles ontdonné de leur temps en 2011 pour aider à la prépara-
tion et participer aux repas collectifs, aller chercher et
raccompagner chez elles les personnes âgées, rendre
visite à une personne qui ne souhaite pas ou ne peut
pas sortir les 24 ou 25 décembre ;
w vacances d’été : près de 800 bénévoles ont aidé lespersonnes âgées à partir en vacances au cours de l’été
2011, soit en les accompagnant durant 8 à 15 jours
VIVRE L’ENGAGEMENT BÉNÉVOLE
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201134
Agir
col
lect
ivem
ent
Agir collectivement« Le projet associatif 2010-2015 porte la volonté de développer et de vivre ensembleles valeurs de la fraternité…… Une vie d’équipe et un engagement de qualité sont essentiels, ils font partiede la mission des petits frères des Pauvres en ce qu’ils concrétisent la fraternité :esprit convivial, plaisir de se retrouver et d’agir ensemble. »
NOMBRE DE BÉNÉVOLES DEPUIS 5 ANSDont Dont Dont Dont 2010
bénévoles bénévoles2011
bénévoles bénévoles2007 2008 2009 (réguliersréguliers ponctuels
(réguliersréguliers ponctuels
Action territoriale ponctuels) 2010 2010 ponctuels) 2011 2011
Fraternité de Lille 474 474 517 535 404 131 688 422 266
Fraternité de Lyon 644 701 867 972 661 311 935 703 232
Fraternité de Marseille 469 571 609 807 451 356 748 490 258
Fraternité de Nantes 914 909 912 887 502 385 881 471 410
Fraternité de Toulouse 308 381 393 395 293 102 465 358 107
Fraternité Banlieue 1 039 1 038 1 268 1 055 809 246 1 121 826 295
Fraternité Paris-Est 709 723 828 758 291 467 711 297 414
Fraternité Paris-Ouest 421 469 585 645 317 328 641 363 278
Fraternité Paris-Sud 627 663 668 649 326 323 739 353 386
Fédération des Amis 1 506 1 559 1 628 1 727 1 245 482 2 106 1 590 516
Total action territoriale 7 111 7 488 8 275 8 430 5 299 3 131 9 035 5 873 3 162
Action spécifique
Fraternité Paris-Saint-Maur 169 159 143 172 115 57 252 131 121
Acc. des personnes malades 81 72 72 82 79 3 74 71 3
pfP-AGE (établissements) - - 143 180 180 0 225 225 0
Centre de rencontre des générations - - 33 58 58 0 109 33 76
Fondation - - 48 64 64 0 75 75 0
Total action spécifique 250 231 439 556 496 60 735 535 200
Total groupe 7 361 7 719 8 714 8 986 5 795 3 191 9 770 6 408 3 362
+ +
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dans l’une des 18 maisons de vacances des petits frères
des Pauvres, soit en participant à des sorties à la jour-
née ou à des visites à domicile pour relayer l’action des
bénévoles réguliers partis en vacances.
En dehors de ces périodes, des bénévoles s’engagent
ponctuellement aux petits frères des Pauvres, en fonction
de leurs disponibilités et de leurs aspirations : chauffeur,
aide administrative, actions de communication ou de
recherche de fonds, participation à une vente ou à l’opé-
ration « Les fleurs de la fraternité » créée par les petits
frères des Pauvres à l’occasion de la Journée internatio-
nale des personnes âgées le 1er octobre (voir p. 50)…
AnciennetéPour la première fois en 2011, les petits frères des Pau-
vres ont cherché à connaître l’ancienneté des bénévoles
ponctuels. Cette étude souligne la fidélité de leur enga-
gement, puisque 52 % se sont déjà engagés durantl’année ou les années précédentes, dont 23 % depuisplus de deux ans. À l’heure où l’engagement bénévole,
et plus précisément l’engagement dans des actions ponc-
tuelles, est parfois considéré comme volatile, il est en
réalité une occasion de partager les valeurs et la richesse
du contact avec les personnes accompagnées, puisqu’un
bénévole sur deux revient l’année suivante.
Les bénévoles réguliers6 408 bénévoles ont participé régulièrement aux acti-vités des petits frères des Pauvres, soit 10,6 % de plusqu’en 2010. Une hausse supérieure à celle du nombre de
personnes accompagnées (6 % en 2011) : la stabilité
de l’accompagnement continue donc à se renforcer car
le nombre de bénévoles réguliers augmente davantage
que le nombre de personnes accompagnées. Cette pro-
gression permet, pour l’action territoriale, de passer de4 bénévoles réguliers pour 6 personnes accompagnéesen 2009, à 4 bénévoles réguliers pour 5 personnesaccompagnées en 2011. Et cette progression concerne à
la fois les bénévoles engagés au sein des équipes terri-
toriales (+11 %) et ceux qui participent aux actions spé-
cifiques (+8 %).
Profil des bénévoles réguliersLe profil des bénévoles réguliers reste pratiquement le
même que les années précédentes :
w 70 % sont des femmes (une proportion stable depuis
des années) ;
w les plus de 60 ans restent les plus nombreux (46 %),
devant les 30-60 ans (38 %), puis les moins de 30 ans
(16 %) ;
w leurs activités sont en rapport avec leur âge : 45 %sont retraités, 36 % en activité et 9 % étudiants.
Comme l’an dernier, 10 % sont sans emploi ;
w enfin, la stabilité de leur engagement auprès de leurs
« Vieux Amis » se confirme : 27 % sont engagésdepuis plus de 5 ans, 43 % entre 1 et 5 ans et 30 %depuis moins d’1 an.
Sont venus pourla première fois
0
10
20
30
40
50
60
48 %
Sont déjà venusl'an dernier
29 %
Viennent depuis+ de 2 ans
13 %
Viennent depuis+ de 5 ans
10 %
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 35
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RÉPARTITION DES BÉNÉVOLES« PONCTUELS » PAR NATURE D’ACTION
ANCIENNETÉ DES BÉNÉVOLES PONCTUELS
4 BÉNÉVOLES
POUR 6 PERSONNES
ACCOMPAGNÉES
EN 2010
4 BÉNÉVOLES
POUR 5 PERSONNES
ACCOMPAGNÉES
EN 2011
16 % 23 %
61 %
Bénévoles ponctuels intervenantsur d’autres types d’action(1er octobre, chauffeurs, etc.)
Bénévoles ponctuelsintervenant l’été(séjours, visites
estivales, vacancesà la journée, etc.)
Bénévolesponctuelsintervenantpour les fêtesde Noël
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201136
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Les bénévoles réguliers engagés en 2011Nous étudions, pour la première fois, le profil des1 668 bénévoles réguliers qui nous ont rejoints cetteannée, ainsi que la façon dont ils ont connu et contacté
les petits frères des Pauvres. Il s’agit d’indicateurs pré-
cieux pour mieux connaître ces nouveaux bénévoles et
identifier d’éventuelles évolutions par rapport à l’en-
semble des bénévoles réguliers.
w 72 % sont des femmes, soit à peu près autant que
pour l’ensemble des bénévoles réguliers.
w Ils sont beaucoup plus jeunes : les moins de 30 anssont deux fois plus nombreux (33 %), les 30-60 ans
représentent 46 % des engagements (38 % pour
l’ensemble des bénévoles réguliers), alors que les
bénévoles de plus de 60 ans sont deux fois moins
représentés : 21 % contre 46 % pour l’ensemble.
w Ils sont par conséquent bien plus nombreux à êtreétudiants (15 % au lieu de 9 %) ou en activité (41 %
au lieu de 37 %). À noter également une proportion
bien plus importante de personnes sans emploi : 15 %
au lieu de 10 %. Quant aux retraités, ils ne représen-
tent que 29 % des nouveaux bénévoles réguliers (45 %
pour l’ensemble).
Comment ont-ils connu les petits frèresdes Pauvres ?w 30 % par Internet : ce canal d’information s’affirme
comme le premier moyen utilisé par les nouveaux béné-
voles pour mieux connaître les petits frères des Pau-
vres et motiver leur engagement ;
w 24 % par le bouche à oreille : amis, famille, contact
spontané.
w 16 % via des événements locaux : journaux, forums,
événements.
Comment ont-ils contacté les équipes d’action ?Les deux principaux modes de contact utilisés par les
bénévoles potentiels reçus par les Fraternités et la Fédé-
ration des Amis sont :
w pour moitié, par email : premier canal d’information,
Internet est aussi le principal mode de contact utilisé
pour se porter volontaire auprès de nos équipes
d’action ;
w pour près d’un tiers, par téléphone.
À noter également que sur les 5 560 contacts reçus par
les Fraternités et la Fédération des Amis, plus de la moi-tié a abouti à un engagement bénévole réel, qu’il soit
régulier (30 %) ou ponctuel (25 %).
Le nombre d’heures de bénévolat est un des indicateurs
qui permet de valoriser et donner une mesure de l’action
menée par les bénévoles au regard de leur nombre.
En France, on note qu’un bénévole « régulier » effectue
en moyenne 4 à 5 heures de bénévolat par semaine15.
Ces chiffres varient d’une association à l’autre, en fonc-
tion de sa nature et de son projet. Les petits frères des
Pauvres publient depuis 3 ans le nombre d’heures dédiées
à l’action des bénévoles engagés afin de donner une indi-
cation sur l’intensité de l’implication des bénévoles.
NOMBRE D’HEURES DE BÉNÉVOLAT EN 2011Fédération des Amis 207 000
pfP-AGE 19 000
Fondation et Champ-Marie 20 000
Centre de rencontre des générations 9 000
Association 875 000
Total 1 130 000
15. Economies et Statistiques n°372, INSEE, février 2005.
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GER
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Les campagnes de communicationLa recherche de bénévoles est basée sur 3 campagnesde communication : la première est organisée au prin-
temps en vue des vacances d’été (séjours et actions de
proximité), la seconde est déployée en septembre pour
développer l’accompagnement tout au long de l’année,
et la dernière est consacrée au bénévolat de Noël. Ces
3 campagnes sont mises en place à travers un dispositif
varié, comprenant publicité, affichage, relations médias
(presse, TV, radios) et une présence importante sur
Internet.
65 % du total des investissements publicitaires des
petits frères des Pauvres ont été consacrés en 2011 à ces
3 campagnes : 35 % à la campagne « vacances », 15 % à
celle d’année et 15 % à celle de Noël. 90 % des espaces
publicitaires nous ont été offerts à titre gracieux.
Le site Internetwww.petitsfreres.asso.frLe site Internet est l’un des moyens les plus utiliséspar les futurs bénévoles pour adresser leur candida-ture. Chaque année, le nombre de candidatures est en
constante progression : ceci s’explique par un meilleur
référencement du site dans les moteurs de recherche
et les améliorations techniques (formulaires en ligne),
qui permettent de postuler plus facilement et rapidement
et de cibler sa candidature en fonction de ses intérêts et
disponibilités.
Le numéro « Indigo »0 825 833 822 En 2011, la plateforme Indigo, pointd’accueil téléphonique et mails descandidats bénévoles, a enregistré unebaisse visible des contacts pris par rapport
à l’an passé (8 590 en 2011, contre 10 774
en 201016). Cette baisse peut s’expliquer
par la démarche en cours visant la structu-
ration et le renforcement du service. Face
aux enjeux de développement de l’Associa-
tion, l’action « Indigo » rejoindra en 2012 le
chantier national de cohérence des pratiques
sur la recherche, l’accueil et le recrutement
des bénévoles. Dans les périodes d’affluence
des candidatures (Noël, par exemple),
l’équipe requiert davantage de renforts encore. En 2011,
3 412 candidatures sont parvenues à Indigo pour la seule
période des fêtes de fin d’année.
L’accueil en direct Les candidats bénévoles ont tous le souhait de mieux
connaître nos actions, nos valeurs et de s’insérer dans
nos équipes pour mener des actions envers les personnes
âgées isolées et en situation de pauvreté. La première
rencontre peut faire suite à une demande de prise de
contact et se concrétiser lors d’un entretien individuel
avec des bénévoles ou des salariés. Il s’agit d’un accueil
en direct, qui offre notamment l’opportunité d’échanger
concrètement autour des actions possibles de bénévolat.
Autre façon de se rencontrer : les réunions collectives ou
les soirées d’accueil au cours desquelles les « aspirants »
rencontrent les équipes de bénévoles. Y sont présentées
l’Association et les actions qu’elle mène, de l’accompa-
gnement aux actions d’hébergement/logement, en pas-
sant par les fonctions supports, telles que le soutien à la
recherche de fonds ou à la communication. Ces moments
d’échanges, parfois informels, permettent aussi aux can-
didats de sentir la convivialité entre bénévoles qui s’éta-
blit et se vit lorsque l’action est menée en équipes.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 37
RECHERCHER ET ACCUEILLIR DE NOUVEAUX BÉNÉVOLES
« Soutenir la recherche, le recrutement des bénévoles… en dynamisant les actionsde communication… en valorisant toutes les formes d’engagement… »
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16. Chiffres cumulés des contacts par téléphone et par mail (en 2011, 4 365 appels et 4 225 mails).
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INTÉGRER, SOUTENIR ET FORMER LES BÉNÉVOLES
« Soutenir l’intégration des bénévoles en soignant leur accueil au sein des équipeset en les aidant à entrer concrètement dans l’action. Les acteurs bénéficient de soutiens individuels et collectifs, équitables et adaptésà leurs engagements et leur parcours…… élaborer, s’approprier et transmettre des pratiques et repères communs…… un parcours de formation initiale est indispensable…… des formations diversifiées et des échanges entre acteurs sont proposés… »
2 737participations à 256sessions de formation
rendent témoignage en 2011 de la priorité accordéeau soutien des acteurs, en particulier à celui des béné-voles (2 389 participations).
Les bénévoles constituent la force et la richesse des
petits frères des Pauvres. Nous accordons un grand soin
à leur intégration et à la formation tout au long de leur
bénévolat afin de les soutenir dans leurs engagements.
De nouveaux bénévoles formésdès qu’ils nous rejoignent Depuis sa validation par le Conseil d’administration en
décembre 2009, le parcours initial a fait l’objet d’uneorientation prioritaire, commune et constante dans cha-
cun des programmes de formation semestriels. Les efforts
de tous - élus, directeurs, coordinateurs, acteurs du
réseau CFPI17- se concrétisent par une très forte augmen-
tation de ces sessions et des participations correspon-
dantes qui s’élèvent à 50 % des participations totalesen formation, contre 40 % en 2010 (soit 1 210 participa-
tions bénévoles contre 1 144). Rappelons que ce parcours
est composé d’une journée d’intégration, d’un module
pour une meilleure compréhension des publics accompa-
gnés et de deux journées sur les repères indispensables
pour un accompagnement motivant dans la durée.
Les journées d’intégration sont construites selon une
trame commune avec une personnalisation régionale. Fin
2012, chaque région proposera ces journées à tout nou-
veau bénévole, quelle que soit son entité d’apparte-
nance. Parmi les deux dernières adaptations de l’année
2011, la région Centre et l’Ile-de-France ont connu leurs
« premières sessions régionales ». Ces journées sont ani-
mées par des acteurs « petits frères » au sein de chaque
région, auxquels l’équipe de coordination CFPI transmet
un « kit d’animation ». En 2011, notons que deux béné-
voles sont venus étoffer la trentaine d’animateurs
actuels ; nous espérons que leurs contributions, forte-
ment appréciées et complémentaires à celles des sala-
riés, déclencheront d’autres aspirations.
La demande en formation liée au projet associatifL’évolution 2011 de l’offre de formation porte sur
quelques nouveautés pour les bénévoles d’accompagne-
ment – la compréhension des personnes en grande pré-
carité, les limites dans l’accompagnement, « comment
donner sans m’épuiser ? », etc. Une révision totale du
module de sensibilisation à la lutte contre la maltrai-
tance a été réalisée, grâce à un travail conjoint avec la
« cellule maltraitance » dont les acteurs co-animent
les sessions. Cependant, la grande nouveauté, qui ne se
traduit pas encore dans les chiffres de 2011, concerne
l’axe « Agir collectivement ». Par exemple, nouvelle-
ment conçu, un module sur l’évaluation des situations a
démarré en fin d’année. De plus, dans le cadre du pro-
jet associatif, beaucoup d’énergie a été consacrée à
l’élaboration d’un dispositif pour soutenir les bénévoles
élargissant leur champ de responsabilités et pour sou-
tenir les salariés dans leur changement de posture, pour
favoriser cette prise de responsabilités. Les sessions sur
cette thématique ont débuté les deux derniers mois de
l’année.
Former là où sont les bénévoles2011, l’année desprogrammes régio-naux !Dans la plupart des
régions, le bénévole
reçoit personnelle-
ment un programme
semestriel construit
en fonction des
besoins prioritaires
de ladite région. Ce
document qui rend
visibles les ses-
sions organisées localement, régionalement et nationa-
lement, favorise les échanges entre les bénévoles et les
référents sur la pertinence des inscriptions, selon les
engagements et expériences de chacun.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201138
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17. Centre de formation permanente et interactive des petits frères des Pauvres.
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Bien qu’il reste encore à faire pour proposer des pro-
grammes en région totalement adaptés quantitativement
aux besoins, tous les acteurs s’efforcent de faciliter
l’accès à la formation des bénévoles. Le principe de
l’organisation en réseau coordonné favorise aussi bien
la mise en œuvre de sessions en régions que l’accès à des
sessions mutualisées. Si, en 2010, nous connaissions
déjà une forte ouverture aux bénévoles des associations
de la Fédération des Amis (avec 21 % de sessions qui leur
étaient ouvertes), en 2011, il s’agit de 27 % des sessions
organisées qui leur sont accessibles (soit 379 participa-
tions de bénévoles agissant au sein d’associations Amis
ou groupes en développement).
Former l’ensemble des acteurs, selon la demandeLes participations aux formations organisées et coor-données par le réseau CFPI s’élèvent à 2 737 contre2 881 en 2010. Cette légère baisse concerne essentiel-
lement l’axe « Agir collectivement » (855 participations
contre 1 027 et 80 sessions organisées contre 97 en
2010), alors que les participations des bénévoles d’ac-
compagnement sont en légère augmentation (1 882
contre 1 854 en 2010). Deux éléments expliquent cette
tendance : les bénévoles en responsabilité ont été lar-
gement sollicités dans les travaux sur les premiers
repères du projet associatif et la demande en matière de
formation était moindre, surtout au premier semestre.
Les formations confiées au CFPI pour les acteurs salariés
sont également en recul en 2011 (10 sessions contre 23
en 2010). Ces baisses sensibles ne sont que conjonctu-
relles et correspondent à un décalage des besoins dans
le temps. Notons que l’année 2011 est marquée par
un vrai décollage de la collaboration entre le Centre de
formation et pfP-AGE, avec 129 participations bénévoles
ou salariées des établissements dans les sessions CFPI.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 39
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2009 2010 2011Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre total de de total de de total de desessions participations sessions participations sessions participations
Accompagner 155 1 697 174 1 854 176 1 882
Vieillissement, gestes utiles* 54 580 60 629 56 617
Fin de vie 10 90 7 69 10 86
Troubles physiques et psychiques 31 436 31 379 33 372
Situation de crise, environnements spécifiques 15 157 17 195 14 185
Posture d’accompagnement (écoute, relation d’aide) 45 434 59 582 63 622
Agir collectivement 74 676 97 1 027 80 855
Formation-intégration 34 328 42 482 42 466
Informatique 12 67 10 50 8 40
Formation des élus 6 58 10 99 3 38
Animation d’équipes 2 28 11 120 8 76
Responsables de séjours 9 105 10 122 9 111
Divers autres thèmes 11 90 14 154 10 124
Total géneral 229 2 373 271 2 881 256 2 737
FORMATIONS « PETITS FRÈRES DES PAUVRES » (CFPI)
* dont gestes utiles, techniques pour bénévoles ponctuels
PARTICIPATIONS AUX SESSIONSDE FORMATION CFPI
2009 2010 2011
Participations des bénévoles 2 161 2 422 2 389
Participations des salariés 185 291 259
Service civique 23 119 60
Autres dont partenaires externes 4 49 29
Total des participations 2 373 2 881 2 737
DR
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Transmettre le goût de la fraternitéIl n’y a pas d’âge pour apprendre la fraternité. Les béné-
voles des petits frères des Pauvres le savent bien ; ils la
vivent au quotidien, la promeuvent et la transmettent.
Parfois dans des contextes inattendus, comme ce jeune
homme de 15 ans, venu au Centre de rencontre des
générations (CRG) pour accomplir une mission d’intérêt
général18 et qui, enthousiasmé par cette expérience au
contact des salariés, des bénévoles et des personnes
âgées, a découvert sa vocation et souhaité s’engager
auprès de l’établissement, en tant que bénévole pendant
ses vacances scolaires.
Quels que soient leur âge et leur motivation, l’Association
aide toutes les bonnes volontés à trouver satisfaction dans
leur engagement. Elle soutient les jeunes volontaires, les
voisins mais également les aidants familiaux, maillons
indispensables de la chaîne de solidarité qui s’organise
autour de la personne âgée accompagnée, parce qu’ils
sont eux-mêmes loin d’être épargnés par l’usure et le
découragement.
Accueillir des jeunes volontaires 24 jeunes en service civique ont été accueillis par
l’Association pour l’année scolaire 2010-2011, au sein
de ses différentes entités. Pour une majorité d’entre
eux, la motivation première est de bénéficier d’une nou-
velle expérience dans le secteur social. En quelques
années, on constate une variation des profils. Les
jeunes volontaires sont moins diplômés mais pour
autant, ils refusent d’être attentistes : ils se donnent
l’opportunité de profiter d’une expérience qualifiante,
en même temps que d’un engagement citoyen fort. Le
contact avec les personnes accompagnées est l’un des
points forts qu’ils soulignent.
Les jeunes volontaires sont encadrés par un salarié réfé-
rent (tuteur) et travaillent au sein des équipes béné-
voles, en soutien à leur mission d’accompagnement
ou de développement. Un effort de formation est assuré
par les petits frères des Pauvres au niveau national aussi
bien qu’au niveau local.
Des journées d’échanges de pratiques entre tuteurs et
de débat sur l’investissement de l’Association dans cet
accueil des volontaires sont également organisées avec
les directeurs de Fraternités. Un travail a été mené avec
des étudiants en master « Affaires publiques » de
Sciences Po Paris et a permis de définir cinq types de
missions des services civiques et d’affirmer que celles-ci
doivent proposer des tâches et des objectifs précis et
atteignables, sans se substituer à un emploi salarié.
Le temps de ce service civique est bien à la fois un appui
pour les équipes (regard renouvelé porté par ces jeunes
sur nos pratiques, relations intergénérationnelles, trans-
mission d’une forte culture des TIC19, etc.) et un outil au
service de l’orientation des jeunes volontaires. Au sortir
de leur mission, on constate en effet que parmi les
volontaires, ils sont nombreux à reprendre des études
dans le secteur social ; d’autres trouvent leur premier
emploi (3 ont même été recrutés au sein des petits frères
des Pauvres).
MOBILISER ET SOUTENIR LES ENTOURAGES
« Accueillir, suivre et former un nombre significatif de jeunes volontaires, notammentdu service civique. Les équipes prennent en compte et soutiennent si besoin les entourages, amis, voisinset aidants familiaux, lorsqu’ils existent et participent avec eux à l’accompagnement »
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201140
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18. Il s’agissait plus précisément d’une « mesure de réparation »préconisée par le juge suite à des actes de violence verbale orientésvers des personnes âgées et dont il était l’un des auteurs.19. Technologies de l’information et de la communication.©
ANN
A LA
NGE
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Soutenir les aidants familiaux Au démarrage comme au cours de l’accompagnement, les
aidants familiaux, lorsqu’il y en a, peuvent avoir besoin
d’un soutien, en particulier lorsque la personne accom-
pagnée est gravement malade et à domicile. C’est le cas,
par exemple, des bénévoles de la Fraternité Accompa-
gnement des personnes malades ou de l’équipe Aloïs de
la Fraternité Paris-Sud (voir p. 18) qui peuvent engager,
lorsque le besoin est évalué, une relation de soutien avec
l’aidant en difficulté.
Le Centre de rencontre des générations (CRG) organise
des séjours spécifiques pour les personnes atteintes de
maladies neuro-dégénératives et leurs aidants. Les
séjours allient temps d’information, soutien et détente,
pour une prise en charge de la personne malade et un
temps de répit pour la personne qui l’accompagne. Les
séjours sont organisés en partenariat avec des structures
comme l’Union France Alzheimer, AG2R La Mondiale ou
encore la fondation UTB, abritée par la Fondation des
petits frères des Pauvres.
70 couples d’aidants/aidés ont pu bénéficier deséjours relais ou de répit en 2011.
Des séjours relais2 séjours « relais », s’adressant à des personnes tou-chées par la maladie d’Alzheimer dans ses premiersstades et leur famille, ont été organisés. Ces séjours
durent 5 ou 12 jours. Il s’agit de faire vivre aux conjoints
ou aidants familiaux un moment de ressourcement, mais
aussi de leur donner quelques clés pour les amener à de
nouvelles résolutions permettant d’aborder la maladie et
d’accompagner le plus sereinement possible la personne
qui en souffre.
Des séjours de répitLes séjours « de répit » s’adressent à des personnesà un stade plus évolué de la maladie. En 2011, 5 ses-sions ont eu lieu, allant du week-end au séjour de 10jours. 4 séjours se sont adressés plus spécifiquement à
des couples jeunes (45-60 ans) touchés par la maladie.
Pour chacun, deux ateliers conférences ont permis des
temps d’information sur les aides administratives possi-
bles au quotidien. Les couples peuvent participer à plu-
sieurs séjours de répit, ce qui leur permet d’aller plus
loin et de créer un réseau d’aidants.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 41
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DR
pfP_rapport 2011_06.07.12_Mise en page 1 06/07/12 14:26 Page41
Soutenir les voisins
300« voisineurs » pour 210 per-sonnes âgées voisinées
vivent cette expérience de solidarité passionnante,
essentiellement à Paris. En 2011, le nombre de voisi-neurs à Paris a été multiplié par 3. Il se développe et
s’installe petit à petit sur de nouveaux territoires.
Entrer en relation avec nos voisins âgés, apprendre à les
connaître, partager des attentions, de l’amitié, sont
autant de gestes élémentaires – mais bien souvent
oubliés – qui peuvent changer leur vie et la nôtre. Porté
par les petits frères des Pauvres, Voisin-Age est un dis-
positif de solidarité entre voisins, qui met en relation,
via une plateforme web très accessible et didactique
(www.voisin-age.fr), les personnes d’un même quartier.
Le dispositif s’adapte aux souhaits et aux contraintes de
chacun. La responsabilité, parce qu’elle est partagée
entre voisineurs, n’en est que plus légère.
Les personnes âgées « voisinées » sont identifiées et
orientées sur Voisin-Age par les partenaires sociaux ou
associatifs, l’entourage soignant, les voisins et parfois
les équipes des petits frères des Pauvres.
Un dispositif soutenu et reconnuLe 5 juillet 2011, Bertrand Delanoë, maire de Paris,
lançait le plan canicule au Café des petits frères des
Pauvres. Un objectif commun pour la Ville de Paris et le
réseau Voisin-Age : renforcer les réseaux de solidarité
entre habitants d’un même quartier pour lutter contre
l’isolement des personnes âgées, particulièrement en
juillet et août. Cet événement scelle le partenariat conclu
avec la Ville de Paris pour déployer Voisin-Age à Paris en
3 ans.
Voisin-Age est fréquemment cité comme référence sur les
questions de solidarité dans les réseaux sociaux. En
2011, il a obtenu le premier prix du concours « Vivre
ensemble aujourd’hui et demain », ainsi que le grand
prix des collaborateurs « Le numérique solidaire en
faveur des personnes âgées » de la fondation SFR.
Le dispositif a également bénéficié d’une bonne couver-
ture presse (A Paris, E-Senior, magazine de la Macif…)
mais apparait aussi dans la littérature « citoyenne »,
comme le calendrier « 365 jours de bonnes actions », le
livre « Impliquez-vous » ou encore le Mook « La vieil-
lesse, à inventer ! ».
Un projet en marche…Voisin-Age a été initié en 2008 dans le 17è arrondissement
de Paris. La réussite de l’expérimentation permet au dispo-
sitif de s’implanter dans 4 arrondissements parisiens20 dont
des quartiers déclarés prioritaires dans le cadre de la « poli-
tique de la ville ».
Voisin-Age s’est déployé à Saint-Quentin, dans le Nord.
Le dispositif a également été présenté et bien accueilli
dans dix autres lieux des petits frères des Pauvres en
France (Fraternités et antennes), ainsi qu’en Espagne et
au Canada, où les modalités de mise en place sont à
l’étude. L’objectif est de permettre l’essaimage sur de
nouveaux territoires pour toucher un public peut-être
éloigné de l’activité de l’Association ou pour compléter
l’action déjà en place.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201142
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20. Il s’agit des 15è, 17è, 18è et 19è arrondissements, définis selon les critèressuivants : population vieillissante, potentiel de voisineurs, portage par lesFraternités ou leurs antennes.
LES RENDEZ-VOUS VOISIN-AGE
Tout au long de l’année, les voisineurs organisent
des rendez-vous permettant aux personnes âgées
isolées de se rencontrer fraternellement et de tis-
ser du lien social. Outre les sorties culturelles
régulières, cette année par exemple, un accord
avec 3F, le bailleur social partenaire des petits
frères des Pauvres, a permis l’organisation d’un
grand pique-nique dans la cour de ses immeubles.
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La vie associative des équipes « La vie associative de l’équipe est fondée sur des prin-cipes démocratiques et solidaires… à laquelle les personnesaccompagnées peuvent participer, autant que possible. »
L’évolution du mode d’action en équipes est une ligne
forte du nouveau projet associatif « Avec les plus pau-
vres, vivre la fraternité » qui a pour finalité de garantir
une vie d’équipe de qualité, conviviale et accueillante
pour mieux accompagner et mieux répondre aux besoins
des personnes qui nous sont signalées. Pour ce faire, un
programme « accompagner en équipe » a été lancé début
2011 comprenant trois étapes : identifier les équipes,
animer des projets d’équipes, s’organiser autour de
repères communs.
w l’identification des équipes a abouti à une carto-
graphie de celles-ci présentée lors d’une rencontre
des associés à l’Assemblée générale en juin 2011 (voir
la carte, p. 33). L’identification permet à la dynamique
d’équipe d’émerger ou de se consolider.
w le projet d’équipe consiste à initier, mener et relire en
équipe les actions menées. Les projets d’équipes ont
été initiés partout où les équipes le souhaitaient, et
où cela s’avérait aidant pour elles de formaliser leurs
projets.
Des repères communs de fonctionnement des équipesont été élaborés en 2011 et votés par les Conseils
d’administration réunis (voir p. 44). Ils identifient
les « incontournables » d’une équipe d’action, notam-
ment ceux favorisant la vie associative.
La vie associative au niveau des régionsPour favoriser les échanges et les coopérations entre
acteurs des petits frères des Pauvres, des régions « petits
frères » ont été identifiées. Des groupes régionaux ont
été mis en place pour se connaître, se reconnaître,
échanger et définir ce qui peut être fait en commun.
Ces groupes sont animés par les responsables des entités
présentes sur le territoire et composés des responsables
d’équipes d’action de la région. Ils sont des lieux de tra-
vail, de mutualisation et d’échanges. Tous les groupes
« ont démarré », sauf en région Ile-de-France où les
acteurs attendaient de connaître le choix de configura-
tion de la région.
Cette dynamique régionale s’est renforcée en 2011. En
effet, toutes les régions auront démarré leurs groupesrégionaux fin 2011 ou tout début 2012. Partout ont
été mis en place des plans de formation régionaux, des
échanges de pratiques et des actions communes.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 43
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NOMBRE DE BÉNÉVOLESASSOCIÉS DEPUIS 2004
(À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE JUIN)21
2004 603
2006 615
2008 615
2010 678
CHRONOLOGIE DE DÉMARRAGE DES GROUPES RÉGIONAUX
21. L’engagement des bénévoles qui souhaitent devenir « associés »(et ainsi, être éligibles et électeurs) se renouvelle tous les deux ans.Ainsi, nous publions les chiffres au moment du renouvellement.La prochaine actualisation aura lieu en 2012.
FAVORISER LA VIE ASSOCIATIVE
« Pour favoriser la vie et la responsabilité associative au sein des équipes d’action…les petits frères des Pauvres agissent en équipes « territoriales » ou « spécifiques »,en articulation avec des équipes d’appui…Pour relier les équipes entre elles et avec l’ensemble des petits frères des Pauvres…des animations « inter-équipes », situées au sein de régions pfP… contribuentà la cohérence régionale, régulent les soutiens et encouragent la mutualisation,les échanges et les rencontres entre équipes d’action…Une animation nationale… assure la cohérence des actions et des pratiques…des moyens d’appui et financiers équitables, une parole associative… »
Avant
Groupe régionalEst
Groupe régionalOuest
Groupe régionalMidi-Pyrénées/
Roussillon
Groupe régionalSud-Ouest
Groupe régionalCentre
Démarragesprévus en 2012 :
Groupes régionauxen Ile-de-France
Groupe régionalNormandie
Groupe régional PACA – Languedoc
Groupe régional Bourgogne Franche-Comté
Groupe régionalNord – Pas-de-Calais-Picardie
Groupe régional Rhône-Alpes – Auvergne
2008 2008 2009 2010 2011 2012
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Les travaux du Conseil d’administrationLe Conseil d’administration s’est réuni huit fois en2011 et le bureau du Conseil sept fois afin d’en préparer
les travaux.
Parmi les différentes décisions du Conseil d’administra-
tion, nous pouvons retenir notamment :
w en février : la définition des orientations de la poli-
tique sociale du groupe petits frères des Pauvres en
cohérence avec les valeurs qu’ils défendent ;
w en mars : la décision de plusieurs positionnements de
communication qui constituent notre « identité »
petits frères des Pauvres, notre « carte de visite », afin
de nous présenter de manière plus simple et plus
homogène ;
w en mars (et conjointement avec les administrateurs des
autres Conseils d’administration des entités natio-
nales : la Fédération des Amis des petits frères des
Pauvres, l’Association de gestion des établissements
(pfP-AGE), la Fondation des petits frères des Pauvres) :
l’adoption des repères de fonctionnement et d’organi-
sation des équipes d’action territoriales en proximité
des personnes accueillies ou accompagnées ;
w en mai : une session importante d’examen de « projets
habitat » qui a permis de prendre des décisions
d’investissement pour nos maisons ;
w en mai : l’adoption des statuts du fonds de dotation
« transmission et fraternité » créé à l’initiative des
petits frères des Pauvres ;
w en novembre (et en Conseils d’administration réunis) :
une première série de décisions majeures concernant
la gouvernance du groupe petits frères des Pauvres ;
w en novembre (et en Conseils d’administration réunis) :
l’adoption des repères de fonctionnement et d’organi-
sation des équipes d’action spécifiques au sein des
maisons des petits frères des Pauvres, dans le contexte
de notre projet associatif 2010-2015.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201144
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Porter la responsabilité associative nationale
LES MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION*
Autres membres
Bureau
* Mise à jour après l’AG du 26/06/2010 et du CA du 28/06/2010
PrésidentMichel CHEGARAY
TrésorierPhilippe LE BITOUX
Membre du bureauClaire BOCQUET
SecrétaireMarie-Agnès LEROLLE
Frank DELACOURTPhilippe CHAPAL
Jacky LEMAITREPierre GUILLERMIN Patrick TUCK-SHERMANFlorence PANTELPhilippe LE PELLEY FONTENY
Jean-Louis GACOGNE Anne GENEAU
Vice-présidentAlain VILLEZ
Vice-présidentAlain DESBROSSES
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Les travaux des Conseilsd’administration réunis La volonté forte de « faire groupe » des petits frères des
Pauvres s’est exprimée bien logiquement dans le pilotage
du projet associatif : toutes les instances nationales du
groupe petits frères des Pauvres (les Conseils d’adminis-
tration et/ou les assemblées générales de l’Association les
petits frères des Pauvres, la Fédération des Amis des petits
frères des Pauvres, l’Association de gestion des établisse-
ments (pfP-AGE), la Fondation des petits frères des Pau-
vres) sont mobilisées dans la durée pour mettre en œuvre
et faire vivre le projet associatif. Les décisions prises en
Conseils d’administration ou en Assemblée générale ont
lieu au même moment et sur le même sujet, permettant
ainsi de dégager une vision et des orientations communes.
En 2011, les Conseils d’administration réunis se sont ras-
semblés 2 fois :
w en mars, pour adopter les repères de fonctionnement
et d’organisation des équipes d’action territoriales.
w en novembre, pour décider des premiers principes
concernant l’organisation politique et décisionnaire
tant au niveau local, que régional ou national et pour
approuver les repères de fonctionnement et d’organi-
sation des équipes d’action spécifiques au sein des éta-
blissements et maisons des petits frères des Pauvres.
Les travaux du groupe de liaison Le groupe de liaison, créé en 2007, a pour objectif général
d’assurer la liaison entre les différents acteurs des petits
frères des Pauvres pour l’action et le développement.
Avec le projet associatif « Avec les plus pauvres, vivre la
fraternité », le groupe de liaison s’est vu confier une
nouvelle mission : celle d’assurer le suivi de la démarche
du projet, de préparer les réunions des Conseils d’admi-
nistration réunis, de saisir les Conseils d’administration
de chaque entité « petits frères » et d’assurer la liaison
avec le président et le secrétaire général de l’Associa-
tion, chargés de la mise en œuvre opérationnelle du pro-
jet associatif. Cette mission commencée en 2010, s’est
poursuivie et intensifiée en 2011.
En 2011, le groupe de liaison s’est réuni dix fois, dont
une journée de séminaire en septembre. C’est au fil de
ses travaux que le groupe de liaison prépare et valide les
grandes étapes de mise en œuvre du projet associatif et
les documents d’orientation qui seront ensuite soumis
au vote des Conseils d’administration réunis.
Le pilotage du projet associatifLa mise en œuvre opérationnelle du projet associatif
a été déléguée au président de l’Association, qui a lui-
même délégué cette mission à l’un des deux vice-prési-
dents et au secrétaire général, lequel, avec son équipe,
définit la méthode, réunit les moyens, anime le réseau et
propose un calendrier. À l’image de la démarche d’éla-
boration du projet, la démarche retenue se base sur un
principe de co-construction avec les équipes du groupe
petits frères des Pauvres et propose un rythme qui res-
pecte le quotidien et la qualité de l’action auprès des
personnes que nous accompagnons.
Par exemple, en 2011, le travail de co-construction des
acteurs du groupe petits frères des Pauvres pour définir
les orientations de gouvernance du groupe s’est élaboré
au fil d’une quinzaine de réunions nationales des élus et
responsables salariés. Et le travail se poursuit…
Le groupe politique RHUn groupe politique concernant la politique des res-
sources humaines de l’Unité économique et sociale des
petits frères des Pauvres se réunit régulièrement. Il est
composé des présidents et des directeurs de l’Associa-
tion des petits frères des Pauvres, de la Fondation, de
pfP-AGE et du CRG, ainsi que de la responsable des res-
sources humaines de pfP-AGE et de la directrice des res-
sources humaines du groupe petits frères des Pauvres,
représentant unique de l’employeur.
Ce groupe politique RH détermine les niveaux de négo-
ciations, en précise les contours et valide les choix ini-
tiaux à partir des impacts mesurés par la DRH.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 45
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LES CONSEILS D’ADMINISTRATION RÉUNIS
DR
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Les petits frères des Pauvres de France font partie de
la Fédération internationale des petits frères des Pau-vres, qui rassemble des associations dans huit pays :
l’Allemagne, l’Espagne, l’Irlande, la Pologne, la Suisse,
les États-Unis, le Canada (le Québec) et la France, où la
Fédération est basée depuis 2010.
Fédération internationale :l’action se poursuitLa Fédération internationale des petits frères des Pauvres
a deux missions principales : elle offre un espace
d’échanges entre les pays membres et elle garantit l’iden-
tité des petits frères des Pauvres à travers le monde.
Le Conseil d’administration de celle-ci se réunit deux fois
par an, tantôt sur le continent européen, tantôt sur le conti-
nent américain. Par ailleurs, d’autres réunions sont organi-
sées pour échanger pratiques et savoir-faire sur différents
thèmes porteurs, comme par exemple, la recherche de fonds
(une rencontre s’est déroulée au printemps 2011 à Chicago).
Les petits frères des Pauvres de France continuent à
tisser et renforcer leurs liens avec les associations améri-
caines et canadiennes.
Au sein du réseau européen :échanges de pratiquesLes associations européennes ont poursuivi leur proces-
sus de renforcement et leur développement (vie associa-
tive, recrutement des bénévoles et recherche de fonds).
Un véritable travail en réseau au niveau européen s’est
poursuivi à travers deux rencontres annuelles entre asso-
ciations. Cette année encore, un séminaire sur la
recherche de fonds, organisé par la France en février, a
permis aux différents responsables de mettre en commun
leur expérience de la collecte de fonds, dans un objectif
de perfectionnement de leurs pratiques respectives.
Pour les aider à se renforcer, une commission stratégique a
débuté en mai. Un état des lieux des associations euro-
péennes a été mené : l’objet était de faire un portrait de
chaque association et d’analyser les différents modes de gou-
vernance. Après une rencontre avec les organisations à la fin
de l’été, les membres de la commission stratégique ont émis
des recommandations à chaque Conseil d’administration.
Les petits frères des Pauvres de Franceà l’internationalLes petits frères des Pauvres continuent de s’étendre :en Roumanie déjà, avec la consolidation du partenariat
signé en 2010 entre les petits frères des Pauvres de
France et la Fondation de la princesse Margareta en Rou-
manie. Il s’agit pour la France d’appuyer le développe-
ment de l’action, en aidant à la structuration des neuf
équipes de bénévoles et en les soutenant dans leur prise
de responsabilité (formations, gestion d’équipes…).
Au Mexique, l’action de l’équipe de 15 bénévoles qui
accueille quotidiennement 25 personnes âgées est sou-
tenue dans son développement. Ainsi qu’à Madagascar,avec l’association Foyer du Cœur, qui accompagne 200
personnes âgées sans ressources, en leur proposant
notamment des repas quotidiens et en organisant des fes-
tivités. Cette action est financée par la fondation Richler,
abritée par la Fondation des petits frères des Pauvres.
Les petits frères des Pauvres de France ont accueilli,comme chaque été pendant un ou deux mois, plusieursdizaines de jeunes bénévoles venus de toute l’Europeet d’une université américaine, pour les séjours de
vacances. Ceux-ci prennent le relais des équipes de béné-
voles pendant les vacances estivales.
Par ailleurs, des « Vieux Amis » de Montréal ont effectué un
voyage interculturel en France, à Roubaix et Hazebrouck.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201146
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RENFORCER L’ACTION INTERNATIONALE
« Soutenir et développer l’action des petits frères des Pauvres en Europe et dans le monde. »
L’ANNÉE 2011, MARQUÉE PAR L’ANNÉE EUROPÉENNE DU BÉNÉVOLAT
Les petits frères des Pauvres, engagés dans le collectif EYV 2011 Alliance regroupant plus de 80 associations fran-
çaises, se sont mobilisés en faveur de l’année européenne du bénévolat. Tous les séjours de vacances et Noël
ont obtenu le label de l’année européenne. Plusieurs autres actions ont été menées par le collectif : la Cara-
vane de l’Europe, la réalisation de guides pédagogiques permettant aux bénévoles de témoigner de leur expé-
rience, au sein des écoles notamment, ainsi que diverses manifestations de sensibilisation et d’information sur
le bénévolat en Europe.
Un atelier-citoyen a également vu le jour, sous la forme d’une consultation sur le fait associatif, qui a permis
d’appréhender le regard que les citoyens portent sur les associations.
Dans ce cadre, l’association française a organisé en décembre une rencontre de bénévoles des 6 pays européens,
grâce au soutien du conseil régional d’Ile-de-France et de la Mairie de Paris. Celle-ci a réuni 50 bénévoles et salariés.
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509salariés engagés au servicedu projet, comme en 2010,
soit 460 équivalents temps plein.
La politique sociale GroupeLes orientations de politique sociale des petits frères des
Pauvres élaborées au sein du groupe politique RH22 ont
été adoptées par le Conseil d’administration de l’Asso-
ciation en février 2011. Elles se déclinent en 3 axes prio-
ritaires :
w consolider une identité commune et construire une
culture managériale partagée par l’ensemble des entités
petits frères des Pauvres,
w accompagner des salariés dans l’évolution des métiers,
w contribuer à la qualité de vie au travail.
GPEC : les premières étapesde la démarcheLa démarche de Gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences (GPEC), lancée en 2011, est articulée autour
des deux grands programmes d’action du projet associa-
tif, « Accompagner en équipes » et « Développer et sou-
tenir l’action en régions ». Elle vise, pour l’ensemble du
groupe, à permettre l’évolution des compétences et des
emplois en adéquation avec le projet.
Au printemps, un état des lieux23 des articulations béné-
voles-salariés a été dressé au sein des équipes d’action
territoriales afin de déterminer la répartition des princi-
pales activités liées au développement, à l’animation de
la vie associative et à l’accompagnement entre ces acteurs.
Des référentiels de compétences des salariés soutenant
les équipes d’action territoriales ont été élaborés, lors
de groupes de travail qui ont réuni des salariés de
toutes les entités. Ils seront validés en 2012.
Pour les compétences liées aux équipes d’action spéci-
fiques des établissements, le travail des référentiels a
débuté fin 2011, en se basant notamment sur des fiches
métiers existantes.
Les événements marquants dudialogue socialEn 2011, les Instances représentatives du personnel
(IRP) se sont renouvelées. Les élections du comité d’en-
treprise déterminent, depuis la loi de 2008, la représen-
tativité des organisations syndicales au sein de l’UES, qui
conditionne leur capacité à conclure des accords collec-
tifs et à désigner des délégués syndicaux.
Plusieurs accords d’entreprise ont été conclus durant
cette année. On note principalement :
w des accords concernant les rémunérations et avantages
connexes ;
w Un accord de méthode GPEC a été conclu avec l’ensem-
ble des organisations syndicales en novembre. Il rap-
pelle les objectifs de la démarche et fixe le cadre de
travail entre la DRH et les instances représentatives.
Une commission paritaire GPEC pour éclairer les avis
des instances décisionnaires a été créée. L’objectif est
d’élaborer un accord GPEC en 2012.
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 47
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VALORISER LES RESSOURCES HUMAINES SALARIÉES
« Les petits frères des Pauvres développent une politique sociale facilitant la mise enœuvre du projet associatif :… en appuyant les pratiques managériales sur les valeurs et les orientations partagéeset affirmées dans la charte et le projet,… en favorisant l’engagement et la responsabilisation des acteurs, les spécificités desdifférents métiers, le développement de nouvelles compétences et l’accompagnementdes parcours professionnels,… en garantissant la qualité de l’action et de la vie associative par une bonne coopérationentre les différents acteurs : bénévoles, bénévoles élus, salariés, volontaires… »
22. Ensemble des présidents et directeurs des entités employeurs du groupepetits frères des Pauvres.23. 28 acteurs ont été rencontrés en région, présents au sein des différentstypes d’organisation existant sur le territoire national : Fraternités engrande agglomération, antennes, associations de la Fédération des Amiset groupes en développement.
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Une politique de formation proactiveLes projets de plan de formation ont été supérieurs à
3 %24 de la masse salariale pour l’ensemble des entités.
Les cadres intermédiaires des Fraternités ont participé à
des groupes d’analyse de pratiques managériales (en
2012, ce sera au tour des chefs de services du siège). Au
sein de pfP-AGE, les adjoints de direction et les respon-
sables des établissements ont bénéficié d’une formation
au management. Au CRG, l’équipe de direction a égale-
ment profité d’un accompagnement pour l’aider à struc-
turer son action dans le cadre de la réorganisation.
Le travail de concertation réalisé entre les entités pour
l’harmonisation des outils de suivi de la formation a été
réalisé. Il facilite le pilotage de leurs ressources
humaines et améliore la lisibilité.
Des effectifs stablesEvolution des effectifs depuis 2009 : il s’agit des effec-
tifs CDI/CDD en équivalent temps plein (ETP) présents au
sein de l’UES au 31/12 de l’année.
On note une légère augmentation des effectifs de l’UES
(+ 5,38 ETP), qui s’explique principalement par des créa-
tions de postes liées à des ouvertures d’établissements
au sein de petits frères des Pauvres-AGE en 2011 (la rue
de la Chine, réouverture de Gautier-Wendelen avec créa-
tions de postes). Précision méthodologique : les salariés
mis à disposition ont été comptabilisés dans les effectifs
des entités accueillantes, ce qui explique en partie la
diminution de l’effectif CDI de l’Association au profit des
établissements (-2 ETP). La diminution des effectifs de
l’Association est également liée à deux autres facteurs :
l’arrêt de l’activité « tutelles » (-1 ETP) et la vacance de
certains postes au 31/12/2011, qui ont été recrutés ou
sont en cours de recrutement en 2012 (-2 ETP). À noter
qu’en 2011, une grande partie des postes ont été pour-
vus dans le cadre de mobilité interne entre les entités, en
particulier entre l’Association et pfP-AGE : cela repré-
sente 5 postes sur les 21 pourvus au sein de pfP-AGE.
RémunérationsLe montant annuel brut moyen des cinq plus hautes
rémunérations en 2011 s’établit à 75 855 €. n
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201148
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ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DEPUIS 2009NOMBRE DE SALARIÉS (EN ETP)
«Mon parcours chez les petits frères des Pauvres a été marqué par la mobilité. Bénévole dès 1987 aux
États-Unis, j’ai été embauchée en qualité d’animatrice à la Fraternité de Boston. J’ai ensuite pour-
suivi mon parcours au sein de la Fraternité de Dublin avant d’intégrer en 1991 la Fraternité Banlieue
en tant qu’animatrice, en étant parallèlement responsable d’une action inter-génération « Grand Age nous voici ».
J’ai ensuite travaillé au développement de la fédération Ecoute Amitiés sur l’Ile-de-France. En 1998, j’ai rejoint la
Fraternité Paris-Saint-Maur au sein de laquelle j’ai travaillé auprès des personnes en très grande précarité pendant
12 ans.
Depuis janvier 2011, j’exerce un nouveau métier au sein de pfP-AGE : celui de responsable d’établissement. La
responsabilité d’un établissement permet d’allier une approche et un travail de gestion, en maintenant un lien
avec les bénévoles et en restant présente au quotidien auprès des résidents. L’appui d’interlocuteurs compétents
au sein de pfP-AGE a facilité mon intégration et ma prise de poste. Les liens qui se tissent avec les résidents dans
les petites choses d’un quotidien partagé au sein d’une maison me sont très précieux et donnent vraiment un sens
à ma carrière professionnelle. »Eve-Marie Minart, responsable d’établissement La Jonquière
(Petite unité de vie dans le 17è arrondissement de Paris)
24. L’obligation légale est de 1,6 %.
2009
Association Fondation Champ-Marie pfP-AGE CRG UES
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
276,3
10 1
119,9
53,6
460,8
2010
275,3
10 1
119,8
48,8
454,9
2011
266,4
10 1
133,3
49,6
460,2
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 49
Tém
oign
er, a
lert
er
L’opinion publique est sensible à la soli-
tude des personnes âgées, notamment
dans les périodes où elles sont les plus vulnérables (pen-
dant les périodes de fortes chaleurs, les fêtes de fin
d’année, les vacances…). On le constate à travers les
informations et reportages diffusés dans les médias
(notamment les journaux télévisés), nombreux cette
année. Les citoyens se sentent aussi concernés pour
agir : on le voit à travers l’affluence positive des candi-
datures de bénévolat pour des actions telles que les
séjours de vacances, par exemple. En soutenant notre
action, les pouvoirs publics soulignent eux aussi,
l’importance des actions bénévoles dans la lutte contre
l’isolement et dans la prévention de la perte d’auto -
nomie des personnes âgées, à l’instar de Roselyne
Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion
sociale, en visite à la maison Ker-Peheff de Damgan,
dans le Morbihan. « Partir en vacances est un facteur
d’insertion et de cohésion sociale, témoignait-elle ce
4 août. Pour rompre la solitude, l’accompagnement finan-
cier est important, mais il faut aussi un accompagnement
humain. C’est ce travail réalisé tout au long de l’année par
les petits frères des Pauvres, et particulièrement bien illus-
tré par ces séjours à Damgan, que je suis venue saluer, car
il est à la fois exemplaire et innovant ».
Le débat sur « la dépendance » L’année 2011 aura largement été marquée par la ques-
tion de la perte d’autonomie des personnes âgées, qui a
fait couler beaucoup d’encre, et particulièrement de la
part des petits frères des Pauvres. Mobilisée dès février
pour participer au débat national lancé par le gouverne-
ment au sein du groupe de travail « Société et vieillisse-
ment », l’Association s’est investie et a réagi toute
l’année pour faire valoir et connaître l’importance de
l’accompagnement relationnel dans les parcours de vie
des personnes fragiles.
Une tribune insistant sur le rôle décisif du bénévolat
associatif dans la prévention et l’accompagnement de la
perte d’autonomie est parue en début d’année. Cette
position a fait l’objet de plusieurs reprises dans la presse,
d’une intervention en avril des petits frères des Pauvres
devant le CNLE25, ainsi que d’une tribune de Jean-Fran-
çois Serres, secrétaire général des petits frères des Pau-
vres, parue dans la Revue Projet.
Conscients de l’importance du bénévolat, et de sonpeu de visibilité dans le débat public, les petits frèresdes Pauvres ont rassemblé autour d’eux 12 associa-tions pour signer une tribune commune sur cette ques-
tion, relayée auprès de différents médias et
communiquée à de nombreux parlementaires.
Cette position en faveur d’un bénévolat associatif légi-
timé dans la loi et pour l’intégration d’un volet
« lien social » dans les plans de prévention, a été enten-due et intégrée au rapport final présenté en juillet auPrésident de la République.
Témoigner, alerter« Les petits frères des Pauvres portent la parole des plus pauvres…Ils mettent tout en œuvre pour que les personnes accompagnées puissent s’exprimer,dans le respect de leur intimité et de leur liberté.Ils contribuent à représenter et à porter la parole de ceux qui ne sont pas en mesurede se faire entendre ou de se défendre.Ils rendent compte des situations dont ils sont témoins et alertent si besoin.Les petits frères des Pauvres prennent part au débat public… »
25. Conseil national de lutte contre la pauvreté et l’exclusion.
VISITE DE MME ROSELYNE BACHELOT, MINISTRE DES SOLIDARITÉS ETDE LA COHÉSION SOCIALE, À LA MAISON KER-PEHEFF DE DAMGAN
DR
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Mais le 27 septembre, le gouvernement a annoncé le
report de la réforme. Quoique conscients de la gravité de
la situation financière de la France, les petits frères des
Pauvres ont regretté l’arrêt de toute initiative politique
pour des questions financières et rappelé les nombreux
engagements possibles sans dépenses supplémentaires :
lancer des expérimentations (de coordination, notam-
ment) éviterait le sentiment d’une sidération politique
face aux contraintes financières, très décourageante
pour les acteurs engagés.
En veille constante sur ces sujets, les petits frères des
Pauvres restent mobilisés avec les réseaux associatifs
signataires, pour que le bénévolat associatif apportant
un entourage aidant aux personnes seules et fragiles soit
inscrit et légitimé dans la réforme à venir en 2012 et que
son développement y soit promu…
Entour’AgeC’est sur la base de cette position que des contacts ontété pris au cours de l’année 2011 avec tous les parte-naires majeurs de la politique vieillesse en France pourpromouvoir auprès d’eux les programmes de dévelop-pement de l’action territoriale portés par le projet des
petits frères des Pauvres. Nous avons lié un contact et
rencontré, à plusieurs reprises, des membres du cabinet
de Mme Bachelot, de la DGCS26 et de la DJEPVA27, du
groupe Malakoff-Médéric, d’Agirc-Arrco, de la CNAV28,
de la CNSA29 et de la Commission Européenne. Cette
démarche intitulée « Entour’Age » a suscité l’intérêt et
recueilli l’assentiment de tous les partenaires rencon-
trés. Le cabinet de la ministre a soutenu activement
notre démarche et organisé un tour de table de ces par-
tenaires majeurs autour de la présentation du projet.
Partager les fleurs de la fraternitéL’opération annuelle des fleurs de la fraternité est un
des moyens mis en œuvre par l’Association pour sensibi-
liser le plus grand nombre à la cause des personnes âgées
isolées. Depuis trois ans, le 1er octobre, Journée inter-
nationale des personnes âgées, est le temps d’une mobi-
lisation citoyenne singulière. L’événement organisé par
les petits frères des Pauvres est simple : des fleurs sont
distribuées gratuitement aux passants qui s’engagent à
les offrir à leur tour à une personne âgée particulièrement
isolée de leur quartier.
Pour la 3è édition des fleurs de la fraternité, 63 000roses ont été distribuées dans 187 points de distribu-tion (dont 10 établissements pfP-AGE), soit une haussede 40 % par rapport à 2010. L’action dépasse les fron-
tières, avec 20 points de distribution à l’international
dans 11 villes participantes.
Par chance, la météo était particulièrement clémente
pour un 1er octobre, ce qui a rendu la distribution agréa-
ble et appréciée dans les 107 villes participant à l’évé-
nement. Plus de 1 000 bénévoles et salariés se sontmobilisés. Il s’agissait bien d’inciter les passants à faire
un pas vers les plus anciens qui, avec l’âge, ont souvent
des difficultés à sortir de chez eux et à maintenir une vie
sociale. Les petits frères des Pauvres luttent chaque jour
contre ce phénomène pour redonner à nos aînés de la
considération et de l’importance dans une société qui a
tendance à les mettre de côté, à les oublier. Ce rendez-
vous du 1er octobre est une démarche forte et média-
tique, en faveur d’une prise de conscience collective de
la condition des personnes vieillissantes, et de solutions
qui existent pour rompre leur isolement et leur solitude.
Elle touche tout un chacun dans ses représentations et
dans sa relation à l’autre.
La solitude, grande cause nationale La Grande cause nationale 2011 a pris pour thème la
solitude. Le label a été attribué par le Premier minis-tre au collectif d’associations « Pas de solitude dansune France fraternelle », constitué autour de la Société
Saint-Vincent-de-Paul et dont les petits frères des
Pauvres ont été parties prenantes. Ce label vise non
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26. DGCS : Direction générale de la cohésion sociale.27. DJEPVA : Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vieassociative.28. CNAV : Caisse nationale d’assurance vieillesse.29. CNSA : Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.
« FLASHMOB » CONTRE LA SOLITUDE SUR LE PARVIS DE LA GARE MONTPARNASSE, PARIS, 7 JUILLET 2011
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seulement à saluer l’action des associations engagées
dans la lutte contre l’isolement mais aussi à mobiliser
l’opinion publique sur cette problématique majeure.
De par la spécificité du public que nous accompagnons
aux petits frères des Pauvres, nous avons alerté sur la
solitude des personnes âgées, soulignant que la part de
la population en situation d’isolement augmente de
manière continue avec l’âge. La précarisation et la perte
d’autonomie sont des facteurs de mises à l’écart et de
repli sur soi.
Campagnes publicitaires, événementiels (flashmob…),
rendez-vous informatifs (repas-débats…) ont ponctué
cette année. Un livre-témoignage a également vu le jour
grâce au travail de 26 associations, qui, à travers
constats, indignations et recherche de solutions, rap-
pellent qu’il est encore possible de gagner le combat
contre la solitude…
Lutter contre la maltraitancePour porter la parole des personnes vulnérables auprès
des institutions et témoigner auprès du grand public, les
petits frères des Pauvres se sont mobilisés, plus parti -
culièrement au cours de l’année 2011, autour du thème
de la maltraitance financière, problématique à laquelle
les personnes les plus vulnérables sont de plus en plus
exposées.
Rendu public le 3 février 2011 par Jean-Paul Delevoye,Médiateur de la République, un rapport sur la mal-traitance financière à l’égard des personnes âgées,auquel l’Association a apporté sa contribution, alertait
sur des situations inquiétantes et la nécessité d’une prise
de conscience urgente de tous les acteurs concernés.
En intervenant dans les médias et plus particulièrement
au journal télévisé de deux chaînes nationales, unepersonne accompagnée a pu témoigner d’un cas d’abus
de faiblesse dont elle avait été victime.
Dans le cadre de la 6è journée internationale de la lutte
contre la maltraitance des personnes âgées, le 15 juin,
des acteurs du réseau ont participé à des rencontres avec
d’autres partenaires, à Toulon-La Garde, Nantes, Was-
quehal. À Marseille, une action originale de prévention
contre les abus du démarchage à domicile auprès des
personnes âgées a été présentée à un large public de pro-
fessionnels, de bénévoles de plusieurs associations et de
résidents d’un établissement.
Représenter les usagersdu système de santé Par arrêté du 17/12/2007, les petits frères des Pauvres
ont été agréés par le ministère de la Santé pour pouvoir
siéger dans les instances représentatives des usagers du
système de santé. Le choix de cette action souligne la
volonté de l’Association de porter la parole des plus pau-
vres dans des instances où elle peut être prise en compte
pour améliorer leurs conditions de vie. Particulièrement
en matière de santé, les usagers sont souvent des per-
sonnes âgées qui se sentent démunies dans des suivis
médicaux, des hospitalisations ou des placements en ins-
titution qui font encore l’objet de peu de préparation et
d’accompagnement. Ce choix induit un changement de
culture dans le positionnement du bénévole qui, jusque
là, intervient auprès de la personne qu’il accompagne
par une présence fraternelle et en établissant un lien pri-
vilégié. Cette fois, le bénévole se retrouve dans des ins-
tances souvent peu chaleureuses où il doit appréhender
un univers technique et réglementé, se faire connaître
et reconnaître.
En 2011, 21 représentants des usagers du système desanté (RUSS) étaient en fonction. Même si ce nombre
progresse, il représente peu, à la fois par rapport au
potentiel que représente le bénévolat des petits frères
des Pauvres et par rapport aux besoins, au nombre de
lieux où il faudrait faire entendre cette parole des per-
sonnes qu’on accompagne. Même si ce n’est qu’une poi-
gnée de bénévoles ou de salariés, les partenaires que
nous rencontrons dans ces instances soulignent la qua-
lité du suivi et du lien avec leur association, propre aux
représentants des petits frères des Pauvres. Car il est
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE POURLA 6E JOURNÉE MONDIALEDE LUTTE CONTRE LA MALTRAITANCE
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monnaie courante de côtoyer dans ce milieu des repré-
sentants assez isolés et rendant peu compte de leurs
mandats. Nos représentants bénéficient notamment :
w d’un plan de formation particulier, indispensable
pour comprendre le système de santé et les politiques
actuelles. Ces formations sont, pour la plupart,
dispensées par le Collectif inter-associatif sur la santé
(CISS) qui a une mission nationale de formation de
l’ensemble des représentants en France, mission délé-
guée par le ministère de la Santé ;
w d’une coordination nationale qui se retrouve en
moyenne 2 fois par an. En 2011, elle a particulièrement
travaillé sur la manière d’être plus efficace dans les
commissions (savoir siéger) et sur les questions de
malveillance ordinaire ou de maltraitance dans les éta-
blissements de santé publique (comment alerter) ;
w de l’appui possible en permanence d’une référente
nationale attachée au pôle ressource « Accompagnement
des personnes malades ».
Notre double casquette « accompagnement » et « repré-
sentation des usagers » nous pousse naturellement à
développer des liens avec des partenaires associatifs en
vue de développer des coopérations inter-associatives,
particulièrement à l’hôpital. Nous siégeons dans ce sens
au sein de l’Alliance nationale des associations en milieu
de santé (ANAMS) aux côtés d’associations telles que la
« Fondation Claude Pompidou », les « Blouses roses »,
les Visiteurs de malades en établissement hospitalier
(VMEH), etc. Nous siégeons aussi au Conseil d’adminis-
tration de la Société française d’accompagnement et de
soins palliatifs (SFAP), avec qui nous militons activement
pour une meilleure mise en œuvre des droits des malades
en fin de vie et pour l’accès de tous aux soins palliatifs
et à un accompagnement de qualité. Nous avons enfin
obtenu en 2011, un siège à la Conférence nationale de
santé, instance nationale de référence pour promouvoir
la démocratie sanitaire en France.
Le combat pour le logement despersonnes sans abri ou mal logéesLes petits frères des Pauvres ont décidé d’unir leurvoix au sein du Collectif des associations unies, pour
interpeler les pouvoirs publics face au drame persistant
de centaines de milliers de personnes contraintes de
vivre dans la rue ou dans des conditions de logement
inacceptables. Ce collectif réunit 33 organisationsnationales de lutte contre les exclusions, impliquées
dans le champ du logement et de l’hébergement. Il est
principalement animé par la FNARS30, l’UNIOPSS31, la
Fondation Abbé Pierre et le Secours Catholique.
Fin juin, le collectif des associations unies pour le loge-
ment exprimait, dans un communiqué intitulé « Urgence
sociale ! », son désappointement face aux nouvelles
orientations politiques du gouvernement en termes
d’hébergement et de logement, qui ne sont pas à la hau-
teur des besoins actuels.
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30. FNARS : Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale.31. UNIOPSS : Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux.
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Quelques mois plus tard, le même collectif diffusait un
communiqué sur le « Logement d’abord : mythe ou réa-
lité ? », suite aux Assises nationales du Logement de
décembre. En effet, au regard du premier bilan du chan-
tier national prioritaire 2008-2012 pour les personnes
sans-abri ou mal logées, et même si le collectif est d’ac-
cord sur les principes de refondation du secteur de l’hé-
bergement, il interroge les modalités de sa mise en
œuvre par l’État.
Au même moment, un communiqué signé des petits
frères des Pauvres pointait du doigt une nouvelle propo-
sition de loi sur les « habitats légers de loisirs et
d’hébergement en plein air » qui voulait imposer la
justification d’une résidence principale pour tous les
locataires de caravanes et mobil-homes. Ce projet de loi,
abandonné quelques semaines plus tard, aurait ouvert
la porte à l’expulsion de familles et personnes à qui il ne
reste plus que cette solution pour se loger.
Le 28 septembre 2011, le collectif a rencontré le Premier
ministre, M. François Fillon. L’occasion de rappeler que
face à la crise du logement, le nombre de personnes mal
logées est en constante évolution, avec un accroissement
des jeunes et des personnes âgées qui n’ont plus les res-
sources suffisantes pour se maintenir dans leur logement.
Lors de cette rencontre, le Premier ministre a fait
l’annonce d’une rallonge budgétaire afin de permettre
de couvrir les dépenses indispensables à l’hébergement
d’urgence et sécuriser les associations qui voient leur
action mise en difficulté.
Le gouvernement a désiré, au travers du « Logement
d’abord », mettre en place une nouvelle politique d’accès
au logement. Les associations ont soutenu cette
démarche mais elle ne doit pas se faire en fragilisant les
structures d’accueil d’aujourd’hui avant que de nouveaux
dispositifs soient opérants.
À travers 13 engagements gouvernementaux qu’il juge
indispensables et 100 mesures prioritaires, le collectif
défend depuis 2008 le logement comme premier outil de
reconnaissance sociale ; à ce titre, il doit être une prio-
rité nationale.
Le collectif réaffirme également que le logement doit
être accessible à tous. Pour ce faire, il est nécessaire
d’augmenter la part du logement « très social », qui fait
aujourd’hui cruellement défaut et contribue à exclure les
plus pauvres et de favoriser des dispositifs d’accompa-
gnement social et relationnel adaptés. n
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 53
La mission de témoignage et d’alerte comporte également une dimension de représentation dans les instances
et les organisations nationales et européennes, qui nous permettent de porter la parole et de faire avancer les
conditions des personnes que nous accompagnons. Ainsi, les petits frères des Pauvres sont présents au sein :
w des réseaux européens EAPN (réseau européen des associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion
sociale) et AGE Platform Europe (réseau visant à faire entendre et promouvoir les intérêts des personnes
âgées de 50 ans et plus dans l’Union européenne) ;
w du groupe européen d’AGE SIEG (Social Inclusion Expert Group) ;
w de l’ONPES (Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale) ;
w du CNLE (Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale) ;
w de l’UNIOPSS (CA, commission Europe, commission personnes âgées, commission logement) ;
w de la CNS (Conférence nationale de santé) ;
w de la SFAP (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs) ;
w de l’ANAMS (Alliance nationale des associations en milieu de santé).
Les petits frères des Pauvres sont aussi présents au sein de collectifs d’associations :
w collectif ALERTE
w Le collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement des personnes sans abri et mal
logées
w Le collectif « Combattre la solitude des personnes âgées »
w le collectif pour l’hébergement des personnes détenues en suspension de peine.
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368articles
sur le web
Deux des missions sociales des petits
frères des Pauvres, « Témoigner, Aler-
ter » et « Agir collectivement », invitent tous les acteurs
« petits frères », au niveau national comme sur les terri-
toires, à prendre part à la communication. C’est bien la
parole des personnes accompagnées, le témoignage des
acteurs bénévoles et salariés et les analyses et positions
de l’Association que l’on souhaite soutenir et faire enten-
dre à travers les différents médias de communication.
La mission « Témoigner, Alerter » continue de s’étoffer
(voir p. 49-53). Dans cette perspective, l’opération
« les fleurs de la fraternité », organisée chaque année le
1er octobre, pour la journée internationale des personnes
âgées, permet de sensibiliser le grand public aux condi-
tions de vie des personnes âgées souffrant d’isolement et
de pauvreté (voir p. 50). Les médias ont largement relayé
l’opération, avec 249 retombées (soit une hausse de 34 %
par rapport à 2010).
La communication sert aussi la mission « Agir collecti-
vement » :
w en 2011, trois campagnes nationales de recherche debénévoles ont été menées. Publicité, affichage, pré-
sence dans les journaux, la télévision et les radios,
ainsi que sur Internet, ont permis de toucher un nou-
veau public et de valoriser l’image des petits frères des
Pauvres (voir Agir collectivement, p. 37) ;
w le service communication apporte un soutien constantau réseau, avec notamment la création et la produc-
tion d’outils destinés à déployer les campagnes
de recherche de bénévoles localement (dépliants,
affiches...) ;
w la communication interne s’est dotée de nouveaux
outils en 2011 pour souteniret renforcer les échangesentre tous autour de lamise en œuvre du projetassociatif : dépliants
d’information ou outils
d’animation permettant de
soutenir les relais en
région ; « En Mouve-
ment », journal d’infor-
mation qui paraît
3 à 4 fois par an destiné
à tous ; une lettre régu-
lière aux salariés pour les tenir au courant des évolu-
tions sur tous les aspects qui les concernent et, bien
sûr, « Fraternet », l’intranet du groupe petits frères
des Pauvres, qui propose, depuis sa page d’accueil, un
espace consacré au projet associatif.
Faire connaître les petits frères des Pauvres à travers
les relations médias (presse, TV, radios) nous a permis
d’accroître notre visibilité auprès du grand public. Le
Baromètre Ifop / France générosités (avril 2011) en
témoigne : 10 % des personnes interrogées connaissent
les petits frères des Pauvres, soit 3 % de notoriété spon-tanée32 supplémentaire en 1 an, ce dont on ne peut que
se féliciter.
Le site Internet offre à chaque implantation un espace
pour communiquer sur ses actions et événements.
S’informer, se renseigner, comprendre, agir, autant de
fonctions que le site propose à ses visiteurs. Les inter-
nautes peuvent ainsi faire un don en ligne, déposer une
candidature bénévole, suggérer une action… Onconstate une hausse de la fréquentation du site Inter-net de 41 % par rapport à 2010, soit 29 253 visiteurs
uniques par mois en moyenne (1 128 visiteurs/jour) et
plus de 3 millions de pages vues sur l’année, le site ins-
titutionnel des petits frères des Pauvres, les réseaux
sociaux et les sites dédiés (Noël, 1er octobre, ISF….)
enregistrent une belle performance en termes de
fréquentation et de visibilité. n
Communiquer« L’image des petits frères des Pauvres est un capital qui dépend de tous et de chacun. »
32. On appelle « notoriété spontanée », le pourcentage de personnes quicitent spontanément une marque à l’énoncé d’une question générale.
Communiquer, c’est aussi assurernotre présence dans les médias
12communiqués
de presse
989articles de
presse
81reportages TVsoit 3h34 de temps
d’antenne
82reportages radio
soit 5h31 de tempsd’antenne
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176 700donateurs répon-dent présents. En
pleine période de crise, ils confirment et renforcentleur générosité et leur solidarité. Les donateurs se sont montrés sensibles aux besoins
croissants, malgré, ou peut-être à cause de la crise éco-
nomique, financière et sociale que nous traversons. Ce
soutien solide et actif du public permet aux petits frères
des Pauvres d’assurer leurs missions et de développer
l’action auprès de ceux qui en ont le plus besoin.
En 2011, la collecte de dons s’est élevée à 18,3 millions
d’euros (Association et Fondation des petits frères des
Pauvres), soit une hausse de 9 % par rapport à l’année
précédente (16,8 millions d’euros). Si le montant des
dons est en augmentation, le nombre de dons quant à
lui, baisse légèrement.
En plus des campagnes d’appel à dons habituelles qui ont
été menées comme chaque année auprès de différents
publics, une nouvelle campagne a été lancée sur la thé-matique des « aides individuelles ». L’aide individuelle
aux personnes est un enjeu important dans la période
actuelle et une part importante de nos actions au niveau
financier. Cette campagne a véritablement touché le
cœur des donateurs, elle sera désormais programmée
chaque année.
La collecte de fonds de la Fondation des petits frères
des Pauvres repose essentiellement sur le dispositifpermettant aux donateurs de déduire leurs dons del’impôt sur la fortune (ISF). Au moment où nous lan-
cions notre campagne, le gouvernement annonçait une
réforme importante de l’ISF et le report de paiement à
septembre. En mobilisant nos équipes, nous avons heu-
reusement su faire face à ce bouleversement de calen-
drier : la collecte de la Fondation - toutes opérations
confondues - s’est élevée à plus de 3,6 millions d’euros,
en augmentation par rapport à 2010.
La Fondation des petits frères des Pauvres abrite enson sein 7 fondations sous égide, qui ont collecté un
peu plus de 470 000 euros, dont une part importante a
permis de soutenir différentes actions du groupe des
petits frères des Pauvres.
La connaissance de la palette d’outils juridiques et fis-
caux français pour promouvoir la philanthropie et le
mécénat permet à la direction de la recherche de fonds
d’être innovante dans son offre. Ainsi, nous proposons
dorénavant aux donateurs de nous soutenir par un nou-veau mode de générosité : le don de titres (actions,
obligations…). La promotion de cette possibilité a per-
mis de collecter près de 150 000 euros.
Même si l’essentiel de la collecte est réalisé grâce auxopérations de publipostages, la collecte par Internets’est encore développée en 2011.
Le site www.petitsfreres.asso.fr et les mini-sites dédiés
aux actions de Noël ou à destination des contribuables
assujettis à l’ISF, ont permis de réunir plus de 500 000
euros. Internet devenant une « source » de plus en plus
prometteuse, les petits frères des Pauvres ont décidé de
lui octroyer des moyens humains et matériels supplé-
mentaires. Dons en ligne, newsletters régulières et pré-
sence sur les réseaux sociaux devraient donc permettre
de faire croître les collectes à l’avenir.
Les legs participent pour une large part à l’effort degénérosité du public. Les dons ne sont pas les seules
ressources des petits frères des Pauvres : en 2011, plus
de 29 millions d’euros proviennent de plus d’une cen-
taine de successions. La perception d’une assurance-vie
exceptionnelle de près de 8 millions d’euros a amplifié
les résultats de l’année.
L’une des missions principales du service « Relations avec
les testateurs » consiste à écouter et conseiller les futurs
testateurs, voire à les aider dans la rédaction de leur tes-
tament. Grâce à une meilleure connaissance de ce ser-
vice par les donateurs, de plus en plus de contacts sont
pris (94 en 2011). Afin de maintenir la qualité de notre
écoute, le service a d’ailleurs été renforcé.
Conformément aux volontés exprimées par la personne
de son vivant, le service est en mesure de prendre en
charge la préparation des obsèques et l’entretien de sa
Rechercher des fonds« Les petits frères des Pauvres renforcent les relations avec les financeurs publics ou privés :En développant les dons et legs et en fidélisant les donateurs ;En créant des fondations abritées autour des missions sociales et thématiques du projetassociatif ;En développant la recherche de financements publics et privés au plan local, régionalet national »
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sépulture (c’est une requête courante), lorsque survient
le décès d’un testateur. En 2011, 158 sépultures de bien-
faiteurs ont été entretenues.
Une quinzaine d’événements dont deux grandesventes, à Nantes en mai et à Lille en octobre, ont per-mis la récolte de 900 000 euros. Nous attachons en effet
beaucoup d’importance au traitement et à la valorisation
du mobilier et des autres dons en nature que nous rece-
vons dans le cadre des successions dont les petits frères
des Pauvres sont bénéficiaires, notamment par l’organi-
sation régulière de ventes. En 2011, l’équipe du « garde-
meubles » a parcouru 67 000 kilomètres dans l’hexagone
pour gérer au mieux les biens mobiliers légués et organi-
ser les divers événements. Les équipes de philatélie et de
numismatique/cartes postales, entièrement bénévoles,
contribuent aussi pour une part importante aux ventes.
Une vente aux enchères, sous le marteau de Me Duvillard,
s’est tenue à Mâcon en septembre, fruit d’une très belle
succession d’un donateur bourguignon qui comptait
beaucoup d’œuvres d’art et meubles du 18è siècle.
En sus des financements qui proviennent de la Fonda-
tion des petits frères des Pauvres et des fondations pri-
vées abritées sous son égide, l’augmentation dessubventions publiques ou de fonds privés externespermet de déployer nos actions. Éviter que nos res-
sources soient utilisées en substitution d’une aide
publique légale est une attention constante afin de
continuer à intervenir là où aucune aide publique n’est
prévue en complément, en supplément à celles-ci. À tous
les niveaux, local, départemental, régional et national,
les acteurs sont en contact avec les autorités publiques
pour obtenir des financements légitimes (allocations,
prix de journée inscrits dans les dispositifs publics, par
exemple) ou des subventions (soutien des collectivités
locales aux réseaux de bénévoles ou à des projets). Des
fonds privés externes sont également interpellés autour
de projets d’action qui leur sont présentés ; certains pro-
jets ont également reçu des prix. En 2011, c’est plus d’un
million qui ont été activés (dont plus de 850 000 en
fonds publics).
Autre versant de son activité, la direction de la recherche
de fonds et de la communication assure un soutien auxéquipes des petits frères des Pauvres implantées dansd’autres pays d’Europe. Cette aide financière et tech-
nique leur a permis de continuer le développement de
leur collecte de fonds privés dans l’objectif, à terme, de
consolider leur structure et de pérenniser leur action.
Chaque pays a vu sa collecte augmenter malgré la crise
qui a touché tant l’Irlande que l’Espagne. Pourtant, la
collecte de Noël des petits frères des Pauvres irlandais a
atteint plus de 70 000 euros. Les petits frères des Pau-
vres polonais ont, quant à eux, obtenu des subventions,
notamment de la ville de Poznan.
« Mets ton bonnet » Cette opération caritative co-organisée par la société
Innocent et les petits frères des Pauvres a pour objet de
sensibiliser les citoyens aux actions de solidarité, notam-
ment envers les personnes âgées. Pendant 4 semaines,
les smoothies33 Innocent en vente aux rayons frais des
enseignes distributrices sont ornés de petits bonnets sym-
pathiques et originaux, tricotés par des personnes accom-
pagnées, des bénévoles et des sympathisants de
l’Association. Un message vissé aux bouteilles explique
aux consommateurs l’action des petits frères des Pauvres.
Acte de générosité indirect, leur achat déclenche le rever-
sement d’un pourcentage des ventes à l’Association. Cetteannée, le montant collecté a atteint 42 071 euros. Andy
Kay, directeur général d’Innocent France, est venu remet-
tre le chèque à Michel Chegaray, entouré pour l’occasion
de nombreuses tricoteuses et de bénévoles.
Bel exemple de coopération autour d’actions solidaires,
cette opération a été cette année encore un succès.
Et Michel Chegaray, de préciser que « cette somme
représente, à titre d’exemple, 1 000 réveillons de Noël ».
L’édition 2012 est déjà programmée. Aiguilles et pelotes
ont donc signé un nouveau contrat avec Innocent ! n
les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201156
33. Boisson à base de fruits frais mixés.GRANDE VENTE DE LILLE, 11 OCTOBRE 2011
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Fonc
tion
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Le fonctionnement concerne à la fois
l’organisation, les charges qui ne sont
pas directement liées à l’action34 et les personnes. Dans
une structure associative regroupant des entités et des
activités différentes, réparties sur tout le territoire, il est
impératif de se doter de services capables d’organiser le
fonctionnement, de répondre aux demandes des équipes
et de mettre à leur disposition des outils pour faciliter
leurs actions. Les personnes engagées dans ces services
sont des ressources clés, bien que très peu nombreuses
au regard du nombre total d’acteurs.
Soutien à l’actionCes services sont les garants de l’efficacité, de la qualité
et de la sécurisation de nos actions. Les contrôles rela-
tifs à l’activité sont nécessaires pour garantir la rigueur
de notre gestion, comme nous nous y sommes engagés
en adhérant au Comité de la charte (voir encadré). C’est
une réassurance auprès des donateurs et des testateurs
du sérieux de notre gestion. Dans le cadre du projet asso-
ciatif, il a été décidé la mise en place d’un chantier admi-
nistratif et financier dont l’objet est de définir le circuit
le plus fluide pour épauler les personnes en responsabi-
lité budgétaire et d’organiser le processus d’engagement,
de règlement et de suivi des dépenses.
Service comptableLe service comptable du siège organise, en lien avec les
comptables de chaque entité et le service des donations
et legs, le suivi et la consolidation comptables aux dif-
férents niveaux, l’analyse et l’élaboration des comptes
annuels de l’Association les petits frères des Pauvres,
ainsi que des comptes combinés. Il est également prévu
d’améliorer le travail de combinaison comptable, en ren-
dant compatibles les systèmes d’information entre l’As-
sociation et pfP-AGE.
Service informatiqueLe service informatique gère tout le parc informatique
du groupe petits frères des Pauvres, de l’achat à l’assis-
tance technique. Il en assure le bon fonctionnement, la
sauvegarde des données et la sécurité. Cette année, pour
garantir la traçabilité du matériel informatique et sa
redistribution juste et équitable nous avons décidé pour
la première fois, de la réaffectation des ordinateurs de
plus de 5 ans à travers un tirage au sort pour les béné-
voles et salariés des petits frères des Pauvres.
Service travauxLe service des travaux gère l’entretien de notre parc
immobilier et sa conformité avec les normes de sécurité
en vigueur. Il fait exécuter les travaux nécessaires après
validation des devis et soutient les équipes locales dans
leurs besoins en termes d’immobilier (définition des tra-
vaux, avis avant signature de bail…).
Service des assurances et conseil juridiqueLe service des assurances gère la couverture de l’ensem-
ble des acteurs des petits frères des Pauvres (assurance
dommage des biens, responsabilité civile, assurances
véhicules…) - salariés, bénévoles et personnes accom-
pagnées sont couverts par les assu-
rances souscrites. Il suit aussi les
dossiers ouverts après chaque sinis-
tre. Enfin, il conseille les entités
locales dans l’assurance de leurs
biens et leurs risques.
Services générauxLes services généraux gèrent le fonc-
tionnement des locaux du siège de
l’Association (33 et 64 avenue Par-
mentier à Paris). Ils comprennent l’ac-
cueil, la cuisine, l’entretien et la
maintenance. Ils dirigent aussi les
approvisionnements, les véhicules, les
équipements de sécurité. Enfin, ils
coordonnent l’achat et la logistique
des colis de Noël en Ile-de-France et
cette année, à Lyon et à Lille.
Service des donations et legsLe service des donations et legs
assure la réalisation de l’ensemble
des biens mobiliers et immobiliers
légués au profit du groupe petits
frères des Pauvres. n
Organiser le fonctionnement« …des outils communs d’information, de fonctionnement et de pilotage sécurisent,simplifient les fonctionnements et soutiennent les acteurs, bénévoles et salariés,face à leurs responsabilités. »
Le Comité de la charte du don enconfiance, organisme sans but
lucratif, exerce depuis plus de 20
ans la mission de contrôle de l’appel
à la générosité publique.
Son action se fonde sur l’élabora-
tion des règles de déontologie,
l’agrément des organismes volon-
taires pour se plier à une discipline
collective vis-à-vis des donateurs et
le contrôle continu des engage-
ments souscrits.
Sa position lui permet de combiner
la nécessaire indépendance de juge-
ment avec la proximité des acteurs
du mouvement associatif.
Les 4 champs du contrôle continu
exercé par les contrôleurs du Comité
sont le fonctionnement statutaire
et la gestion désintéressée, la
rigueur de la gestion, la qualité de
la communication et des actions de
collecte de fonds et la transparence
financière.34. Par exemple : les loyers, les frais informatiques, les assurances globaleset les charges de salaires des services administratifs et techniques, ainsi quela communication institutionnelle, les frais financiers et exceptionnels.
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Un modèle de fonctionnement original
Le mode de financement des petits frères des Pauvres repose essentiellement sur la générosité du public qui représente environ 83 % du total des ressources combinées, dont près de 2/3 proviennent des legs (moyennes sur les 3 dernières années). Outre ces 83 %, 6 % des financements proviennent de subventions de la Fondation des petits frères des Pauvres elles-mêmes permises grâce à la générosité du public.
Le groupe dispose d’une trentaine d’établissements (résidences sociales, maisons de vacances, EPHAD…) gérés par l’Association de gestion des établissements des petits frères des Pauvres (pfP-AGE). Certains de ces établissements agréés par les autorités de contrôle bénéficient de « prix de journée » qui couvrent environ 18 % des charges de pfP-AGE, la participation des personnes accompagnées à leur hébergement repré-sentant 14 % ; le reste est essentiellement financé par la générosité du public via la subvention que lui verse l’association mère.
L’action des petits frères des Pauvres est relayée par une trentaine d’associations locales « Amis des petits frères des Pauvres » regroupées au sein d’une Fédération, dont les flux financiers ne sont combinés qu’à travers la subvention versée par l’association mère.
Le bénévolat, qui représente environ un million cent mille heures et qui est la ressource principale des petits frères des Pauvres, n’est pas valorisé. Ce bénévolat est essentiellement investi dans les missions sociales de l’Association et, pour une part moindre, dans la recherche de fonds et les fonctions administratives ou techniques.
Présentation synthétique de nos comptes
Nous publions ci-après notre compte d’emploi des ressources (CER) et notre bilan résumé présentant la situation patrimoniale globale de notre groupe associatif. Le CER, institué par la loi du 7 août 1991, a notamment pour but de rendre compte aux donateurs de l’emploi des différentes ressources par grande catégorie de dépenses.Les données présentées ici sont extraites du rapport financier et du CER combiné 2011 qui agrège celui de l’Association « les petits frères des Pauvres » et de 4 associations ou structures liées qui démultiplient ou appuient son action et dont elle assure l’essentiel du financement :
frères des Pauvres ;
Cette agrégation des comptes constitue en effet un élément essentiel pour assurer une meilleure trans-parence des activités, des moyens et des finances du groupe des petits frères des Pauvres. Les comptes de la Fondation et ceux du Centre de rencontres des générations ne sont pas combinés. Ils font l’objet de publications séparées et sont disponibles sur demande et sur notre site Internet. Les chiffres sont exprimés en millions d’euros.
Le mot du trésorier
Alors qu’en 2010, le développement amenait une insuffisance de ressources de 3,7 millions €) financée par la réserve spécifique constituée à cet effet, les recettes exceptionnelles – notamment un legs
€ € qui nous permettra de financer de nouveaux projets dans les années à venir. Le total des dons pour les petits frères des Pauvres
€, en forte progression. Ces bons résultats traduisent l’atta-chement que nos donateurs et testateurs portent à la cause des personnes âgées isolées et en précarité et
à notre organisation. Nous y sommes très sensibles et, au nom du Conseil d’administration, je remercie chaleureusement tous ceux qui nous soutiennent par leurs dons, legs et subventions. Grâce à eux, nous pouvons poursuivre notre action et la développer auprès d’un plus grand nombre de personnes et sur de nouveaux territoires sur lesquels nous n’étions pas encore présents. Ce développement se constate dans nos chiffres d’activité qui progressent de manière sensible tant par le nombre de nos bénéficiaires accueillis ou accompagnés, que de nos bénévoles. Philippe Le Bitoux, Trésorier
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Rapport financier
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Les comptes 2011
L’année 2011 est marquée par des recettes en hausse et des dépenses maîtrisées dans le cadre de l’engagement dans le projet associatif et le déploiement de l’action sur les territoires. Trois faits marquants sont à noter : un legs exceptionnel de 7,8 M€, l’acquisition d’une maison de vacances pour les personnes accompagnées à la Seyne-sur-Mer (Var) pour 2,2 M€, pour remplacer la maison du Gaou (Bormes-les-Mimosas) en 2013, et une campagne de dons spécifique pour financer des aides financières.
Compte d’emploi des ressources combiné
EMPLOIS (en millions d’euros) 2011 2010
Accueillir 1,5 1,4
Visites, rencontres 4,4 4,1
Noël, animations collectives 2,7 2,7
Vacances 6 5,8
Aider 1,7 1,9
Héberger 7,4 8,1
Accompagner 23,6 23,9
Soutenir les aidants 0,6 0,8
Bénévolat 3,3 3,4
Événements et vie associative 2,8 3,1
International 0,4 0,4
Agir collectivement 7,1 7,7
Témoigner et alerter 0,9 0,8
MISSIONS SOCIALES 31,6 32,4
Recherche de fonds 5,6 5,3
Fonctionnement 4,7 5,4
TOTAL EMPLOIS DE L’EXERCICE 41,9 43,1
Approuvés par l'Assemblée générale du 23 juin 2012.
L’utilisation des ressources collec-tées auprès du public en 2011 s’élève à 36,2 M€.Les donateurs financent par les dons et legs 77 % des missions
€), 59 % des frais €) et toute
€). En 2011, ces ressources ont également
€ d’inves-tissements nets d’amortissement, et en particulier l’acquisition de la
Le total des ressources collectées €,
le solde des ressources collectées €
€, s’expliquant par le legs € reçu en fin
d’année.
Les fonds affectés aux missions sociales représentent 75 % du total des dépenses courantes avec 31,6 M€ qui se décomposent à travers 3 missions :1- La mission Accompagner, avec 23,6 M€ de ressources affectées directement ou indirectement, reste quasi stable. Elle se décline en 6 grandes actions :- Accueillir, orienter, aller vers,
€, inclut les ressources humaines et financières employées pour le premier contact d’évaluation et d’orientation pour des personnes non encore accompagnées, et les activités ouvertes à toute personne comme le café des petits frères à Paris ou l’écoute téléphonique anonyme (Solitud’Ecoute).- Visites et rencontres € de ressources employées, essen-
tiellement en ressources humaines, prend en compte toute la mobili-sation nécessaire pour permettre aux bénévoles les visites dans les quartiers, les rencontres en établis-sement, aux personnes malades ou en fin de vie, ainsi qu’aux personnes en situation de mal-logement ou de grande précarité.- Noël et les animations collectives,
€ de ressources, avec les réveillons individuels et collec-tifs, les sorties et fêtes, les ateliers, les lieux d’animation à la journée ;- Vacances € de ressources aussi bien pour les dépenses liées aux frais de séjours des personnes accompagnées que pour la gestion et la rénovation des maisons de vacances.- Aide aux personnes € dont plus de la moitié distribuée directement, comprend l’aide au logement, à l’hébergement, à la santé, aux transports, ainsi que les aides alimentaires.- Héberger et loger €, comprend toutes les dépenses directes ou indirectes affectées à l’héberge-ment et au logement.
2- La mission, Agir collectivement, avec 7,1 M€ de ressources affectées directement ou indirectement. Elle se décline en 4 grandes actions :- Soutenir les aidants €, permet essentiellement de favoriser les actions intergénérationnelles.- Les ressources nécessaires pour prospecter, soutenir et former les bénévoles €.- L’animation de la vie associative, qui comporte les dépenses liées aux
L’emploi des ressources
Recherche de fonds
5,6 M€
Accompagner23,6 M€
+Agir
collectivement7,1 M€
+Témoigner, Alerter
0,9 M€
=Total des missions
sociales 31,6 M€ (75 %)
Fonctionnement4,7 M€
Emplois des ressources par missions 2011(en millions d’euros)
Données extraites du CER combiné 2011.
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À l’actif
Les immobilisationet corporelles sont eprincipalement ave
Le total des immobicières, des valeursplacement et des augmente avec le le
€ reçu en fiLes placements sont produits sécurisés, avde faibles rendementdépassant pas 10 %
Au passif
Les fonds propresbilan augmentent duexceptionnel de l’ex
En hors bilan
€,sentent près de deux
€). Enils témoignent de latestateurs dans la d
Le bilan combiné deentités « petits frèreest solide et lui permactions sur le long t
ACTIF (va(en milli
Immobilisations incorpore
Immobilisations corporell
Immobilisations financièr
Créances d’exploitation
Valeurs mobilières de plac
Comptes de régularisation
HORS BILAN (Engageme
Legs à réaliser
Legs en attente approbati
Les comLes comptes 2011rencontres nationales ou locales et la communication interne, emploie
€ de ressources.- L’action internationale a mobilisé
€ de ressources pour soutenir la Fédération Internationale des petits frères des Pauvres et pour le dévelop-pement des associations membres de celle-ci en Europe (Allemagne, Espagne, Irlande, Pologne) ou parte-
les aider à financer leurs missions et à rechercher des fonds.
L’origine des ressources
3- La mission, Témoigner et alerter, qui comprend une partie de la communication externe, a mobilisé 0,9 M€ de ressources.
Les frais de recherche de fonds s’élèvent à 5,6 M€ € en 2010, soit une progression de 6 %, moins forte que celle des dons. Ils recouvrent des actions dont certaines sont communes à l’Association et à la Fondation des petits frères des Pauvres qui en enregistre le bénéfice. Ils représentent 13 % des emplois et 13 % des ressources collectées auprès du public.
Les produits de la générosité du public (dons, legs y compris excep-tionnel et ventes) représentent 83 % des ressources de l’exercice, soit 44 M€. Ils se décomposent de la manière suivante.
- Les legs courants se situent à 21,3 M€, niveau élevé (14 % de plus qu’en 2010), auxquels s’ajoute un
€, soit un €. Les legs constituent
51 % de nos ressources courantes. Les fonds recueillis s’expliquent par le niveau élevé de l’immobilier, en particulier à Paris, et à un grand nombre de biens reçus en succession et vendus dans l’année.
- Les dons reçus par l’Association ont progressé de 8 %, atteignant 14,4 M€. En plus des campagnes habituelles, une campagne parti-culière portant sur les aides finan-
€. La part des dons dans l’ensemble des recettes courantes s’établit à 34 %. Bien que non compris dans les comptes de l’Association, il est à noter que les dons reçus par la Fondation, qui peuvent permettre de financer les missions sociales de l’Association, continuent leur forte progression, ce qui porte le total des dons à destination des petits frères
€.
- Deux grandes ventes ont été réali-sées, celle de Nantes qui n’avait pu avoir lieu en 2010, et celle de Lille, auxquelles s’ajoutent différentes brocantes pour un total de 0,4 M€.
Les 3,3 M€ des autres fonds privés proviennent essentiellement de la subvention de la Fondation des petits frères des Pauvres, qui a financé grâce aux dons collectés les années précé-dentes les projets de l’Association
€, en particulier les programmes « héberger, loger »
€. Les fondations abritées par la Fondation des petits frères des Pauvres ont aussi soutenu des actions des Fraternités.
Les subventions publiques, à 0,9 M€, restent d’un niveau modeste au regard des missions menées par les petits frères des Pauvres.
Les autres produits, 5,1 M€, sont constitués essentiellement des parti-cipations et des prix de journée des personnes accompagnées dans les établissements d’hébergement tempo-raire et prolongé et des participations pour les séjours de vacances.Les produits financiers participent à hauteur de 1,3 M€ au financement des frais de fonctionnement.
Les frais de fonctionnement à 4,7 M€ regroupent toutes les charges qui ne sont pas directement liées à l’action, comme les loyers des bureaux, l’infor-matique, les assurances et les charges de personnel des services administra-tifs et techniques du siège, ainsi que la communication institutionnelle, les frais financiers et exceptionnels. Ils représentent 11 % du total des emplois contre 13 % en 2010 ; ce ratio, déjà satisfaisant, serait beaucoup plus faible s’il intégrait la valorisation du bénévolat.
RESSOURCES (en millions d’euros) 2011 2010
Dons 14,4 13,3
Legs 29,2 18,6
Ventes 0,4 0,1
Produits de la générosité du public
44 31,9
Autres fonds privés 3,3 1,8
Subventions publiques 0,9 0,7
Autres produits 5,1 5,3
RESSOURCES DE L’EXERCICE 53,3 39,7
Approuvés par l'Assemblée générale du 23 juin 2012.
Origine des ressources 2011(en millions d’euros)
Legs29,2 M€
Dons14,4 M€
Ventes0,4 M€
Subventions publiques
0,9 M€
Autres produits
5,1 M€
Autres fonds privés3,3 M€
Total générosité du public
44 M€ (83 %)
Données extraites du CER combiné 2011.
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Bilan combiné au 31 décembre 2011
À l’actif
Les immobilisations incorporelles et corporelles sont en augmentation principalement avec l’acquisition
Le total des immobilisations finan-cières, des valeurs mobilières de placement et des disponibilités augmente avec le legs exceptionnel
€ reçu en fin d’année.Les placements sont effectués sur des produits sécurisés, avec actuellement de faibles rendements ; les actions ne dépassant pas 10 % du total.
Au passif
Les fonds propres et le total du bilan augmentent du fait du résultat exceptionnel de l’exercice.
En hors bilan
€, les legs repré-sentent près de deux fois une année
€). En augmentation, ils témoignent de la confiance des testateurs dans la durée.
Le bilan combiné de l’ensemble des entités « petits frères des Pauvres » est solide et lui permet d’assurer ses actions sur le long terme.
Politique de réserves
L’objectif de nos réserves est double :
- Garantir la pérennité dans le temps des actions engagées en dépit des aléas de conjoncture et des recettes qui peuvent varier très significative-ment d’une année à l’autre.Dans les fonds propres, les dotations €), équivalentes aux inves-tissements immobiliers ou mobiliers, ne pourraient être disponibles qu’en vendant les biens auxquels elles se rapportent.Les réserves €) doivent permettre à l’Association en cas de périodes particulièrement difficiles, d’une part, de faire face à ses différents engagements sociaux ou moraux et, d’autre part, de faciliter un retour à une situation de collecte de fonds plus favorable afin d’assurer la continuation des actions.
- Permettre la mise en œuvre des actions de développement.Les fonds associatifs affectés à des programmes d’action s’élèvent à
€. Ainsi, un fonds d’aide à la personne (FAP) est consommé à € par an. Un autre fonds a été affecté au dévelop-
pement des petits frères des Pauvres qui prévoient d’engager des ressources supérieures aux recettes espérées sur les années à venir.
Contrôles et transparenceL’Association et la Fondation des petits frères des Pauvres sont des organisations reconnues d’utilité publique, elles agissent sous le contrôle de l’État et en particulier du ministère de l’Intérieur.
Faisant appel à la générosité du public au plan national, elles peuvent être contrôlées à tout moment par la Cour des comptes ou l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS). Leurs comptes sont certifiés par des commissaires aux comptes (professionnels indépendants et asser-mentés), du cabinet Deloitte.
Notre rapport annuel et nos comptes sont adressés à toute personne en faisant la demande et sont disponibles sur notre site Internet : www.petitsfreres.asso.fr. De plus, agréées par le Comité de la charte du don en confiance, l’Association et la Fondation des petits frères des Pauvres se soumettent annuellement au contrôle de cet organisme et s’engagent à respecter les principes de transparence définis par celui-ci.
ACTIF (valeurs nettes)(en millions d’euros)
2011 2010 PASSIF(en millions d’euros)
2011 2010
Immobilisations incorporelles 0,3 0,2 Dotations 27,7 27,3
Immobilisations corporelles 25,9 24,2 Réserves 23,7 23,4
Immobilisations financières 51,7 49,5 Fonds associatifs 18,7 23,3
Report à nouveau 4,3 4,1
Résultat de l’exercice 11,1 (3,7)
ACTIF IMMOBILISÉ 78,0 73,9 FONDS PROPRES 85,4 74,3
Créances d’exploitation 1,1 1,1 Provisions pour risques et charges 1,9 1,8
Valeurs mobilières de placement et disponibilités 23,4 16,4 Fonds dédiés 0,9 1,0
Comptes de régularisation d’actif 0,2 0,3 Dettes diverses 8,0 8,8
Legs en cours de réalisation 6,4 5,7
ACTIF CIRCULANT 24,8 17,8 TOTAL 17,3 17,3
TOTAL GÉNÉRAL 102,8 91,6 TOTAL GÉNÉRAL 102,8 91,6
HORS BILAN (Engagements reçus) HORS BILAN
Legs à réaliser 30,0 23,7 Provisions legs à réaliser 30,0 23,7
Legs en attente approbation préfectorale 6,8 9,8
Approuvés par l'Assemblée générale du 23 juin 2012.
Les comptes 2011
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 201162
Vitry-le-Paris-
Paris-
Fédération internationaledes petits frères des Pauvres
Association les petitsfrères des PauvresAssociation reconnue d’utilitépublique créée en 1946, elledéfinit la politique du groupeet coordonne l’action des diffé-rentes entités. Son réseau estcomposé d’un siège social, deFraternités et de leurs antennes,entités autonomes, tournéesvers l’action. S’appuyant sur deséquipes de salariés, elles sou-tiennent et coordonnent l’actionquotidienne des bénévoles auprèsdes personnes accompagnées.
Fédération des Amis despetits frères des Pauvres*Elle regroupe une trentained’associations locales appelées« Les Amis des petits frères desPauvres ». Essentiellement ani-mées par des bénévoles, elles as-surent la présence des petitsfrères des Pauvres dans une cin-quantaine de villes.
Fondation des petits frèresdes PauvresFondation reconnue d’utilitépublique, créée en 1977, et dotéedu statut de fondation abritante :elle abrite déjà en son sein 7 fon-dations :w la Fondation Bersabée,w la Fondation Othenin-Girard,w la Fondation Mireille
et Pierre Landrieu,w la Fondation UTB,w la Fondation Georges Brichler,w la Fondation Louise Roulin,w la Fondation Lecordier.
Les petits frèresdes Pauvres-AGE*Association d’animation et degestion des établissementsdes petits frères des Pauvres :maisons de vacances et rési-dences sociales.
Centre de rencontredes générations Situé sur le domaine de Mont-Evray (Loir-et-Cher), ce centreregroupe un établissementd’hébergement pour personnesâgées dépendantes (EHPAD) pourdes séjours temporaires etprolongés, une hôtellerie asso-ciative, un accueil de jeunes.Le CRG est aussi un lieu de for-mations, de congrès et deséminaires.
AssociationChamp-Marie* Association de médiation locative,elle prend à bail des logements(propriété de la Fondation Ber-sabée ou d’autres opérateurs)et les sous-loue à des personnesen situation de précarité surdes périodes adaptées à leursbesoins et possibilités.
Société de gestionLéchevin-Parmentier* Cette SARL a pour unique objet de
porter les baux commerciaux des
locaux que l’association est par-
fois amenée à louer à certains
propriétaires.
Fédération internationaledes petits frères des PauvresLes petits frères des Pauvres,
créés en France, ont été à l’origine
de groupes aujourd’hui installés
dans plusieurs pays d’Europe et
d’Amérique : Allemagne, Espagne,
Irlande, Pologne, Suisse, Etats-
Unis, Canada. Toutes ces asso-
ciations sont regroupées au sein
d’une Fédération internationale
dont le siège se trouve à Paris.
les petits frères des Pauvres –Association de gestion des établissements
Centre de rencontredes générations
Fédération des Amisdes petits frères des Pauvres
Entités dont les comptes sont combinés avec ceuxde l’Association les petits frères des Pauvres
Association les petits frères des Pauvres
Champ-Marie
* Entités dont les comptes sont combinés avec ceux de l’Association les petits frères des Pauvres.
LE GROUPE DES PETITS FRÈRES DES PAUVRES
ET PÉRIMÈTRE DE COMBINAISON DES COMPTES
RÔLE DES DIFFÉRENTES ENTITÉS
Fondationdes petits frères des Pauvres
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les petits frères des Pauvres I rapport annuel 2011 63
LES IMPLANTATIONS 2011DES PETITS FRÈRES DES PAUVRES EN FRANCE
Montguichet
Livry-Gargan
Ivry/Vitry
Clamart
Plaisir/Les Clayes
St-Maur-des-Fossés/CréteilChampigny-sur-Marne
Fougères
Les Alpilles - ChâteaurenardNîmes
La Seyne-sur-Mer
La Garde
Montpellier
Montluçon
Givardon
Clermont-Ferrand
La BourbouleIssoire
Espalion
-
Nice
Le Gaou
Besançon
Colmar
Mulhouse
Thann
/
Gigny-s/-Saône
Sarcelles
Cahors
EvreuxMantes-la-Jolie Cergy
Pau
Caussade
Aucamville
Muret
Saint-Jean – l’Union
Saint-Orens-de-Gameville Sète
Brive
Cherbourg
Châteauroux
La Rochelle
Coulommiers
Fontainebleau
Provins
Versailles/Le Chesnay
Nemours Troyes
,
Béziers
Perpignan
Vitry-le-François
ForbachSarreguemines
Équipe en développement
Maison des petits frères des Pauvres
Montargis
Nevers
Fraternité, antenne ou implantation
Paris-
Paris-
Paris-
Baudelique
Liancourt-Creil-Clermont
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www.petitsfreres.asso.fr
Siège social et services nationaux33 et 64, avenue Parmentier - 75011 Paris
Tél. : 01 49 23 13 00Fax : 01 47 00 94 66
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