2018-2019
RALLYE LATIN
3e
Académie d’Orléans-Tours
Département : ……………..
Nom et adresse de l’établissement :
..............................................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
Nom du Professeur de Latin : .................................................................................................................
Cachet obligatoire de l’établissement :
NOMS et prénoms des membres du groupe :
EQUIPE n°
1) ……………………………………………
1) ……………………………………………
2) ……………………………………………
3) ……………………………………………
Noms et signatures des surveillants :
1ère heure : …………………………………… 2ème heure : ……………………………………
Poèmes de Tibulle et Du Bellay Poème de Michel Marulle
Questions Résultats Questions Résultats
I sur 17 I sur 15
II sur 25 II sur 10
III sur 4 III sur 5
IV sur 4 IV sur 5
V sur 10
VI sur 5
TOTAL : sur 50 TOTAL : sur 50
Question subsidiaire, appréciée par le Bureau
du Rallye Latin :
TOTAL
/100
PARTIE I
Texte 1 : Tibulle, Elégies, I, 2 v 1-15
Adde merum vinoque novos compesce dolores,
Occupet ut fessi lumina victa sopor,
Neu quisquam multo percussum tempora baccho
Excitet, infelix dum requiescit amor.
Nam posita est nostrae custodia saeva puellae,
Clauditur et dura janua firma sera.
Janua difficilis domini, te verberet imber,
Te Jouis imperio fulmina missa petant.
Janua, jam pateas uni mihi, victa querelis,
Neu furtim uerso cardine aperta sones.
Et mala si qua tibi dixit dementia nostra,
Ignoscas: capiti sint precor illa meo.
Te meminisse decet, quae plurima voce peregi
Supplice, cum posti florida serta darem.
Ajoute du vin pur et empêche de nouvelles douleurs,
de sorte que la torpeur s’empare des yeux vaincus de
mon être épuisé et que personne ne me réveille, moi
dont les tempes frappent à cause de trop de Bacchus,
pendant que mon malheureux amour se repose.
En effet, une cruelle garde de notre bien-aimée a été
établie et sa solide porte est fermée par un dur
verrou.
Porte d’un maître inflexible, que la pluie te frappe,
que la foudre envoyée sur ordre de Jupiter t’assaille.
Porte, à présent ouvre-toi pour moi seul, vaincue par
mes reproches, et ouverte à la dérobée ne te fais pas
entendre en tournant sur tes gonds.
Et si notre démence t’a dit quelques méchantes
paroles, puisses-tu les pardonner : qu’elles
retombent sur ma tête, je t’en prie.
Il faut que tu te rappelles les nombreuses paroles que
j’ai accomplies d’une voix suppliante alors que je
donnais des guirlandes fleuries à ton montant.
Texte 2 : Joachim Du Bellay, Amores, XXII,
« Somnium ».
Nox erat, et placidum carpebant cuncta soporem,
Cum Puer in somnis visus adesse mihi.
Arcum laeva tenet, tenet aurea spicula dextra,
Candenti ex humero picta pharetra sonat.
Ille meos cernens vigili sub mente dolores
Luminaque e lacrymis turgida facta meis,
Ultro me timidum verbis compellat amicis,
Atque meas lacrymas sic miseratus ait :
Parce tuum, juvenis, consumere luctibus animum
Et nostra toties de levitate queri.
Quae tibi non nostra, sed saevi fraude mariti
rapta est, illa tibi restituenda venit.
Quid me, saeve Puer, deceptum fraude maligna,
Tu quoque nunc falsis ludis imaginibus ?
Si cupis ut credam, Stygias testare paludes,
aut aliquo dubiam pignore stringe fidem.
Sume, ait - et pictis pennam detraxit ab alis -
Certior ut fias hoc tibi pignus erit.
Sed quid ab hoc tandem sperandum pignore certi
Firmatura fidem si mihi penna datur ?
C’était la nuit et tout goûtait une paisible torpeur,
lorsque l’Enfant dans mon sommeil sembla venir à
moi. Il tient dans sa main gauche un arc, il tient dans
sa droite des flèches dorée, un carquois peint se fait
entendre tombant de sa blanche épaule.
Celui-ci distinguant mes douleurs sous mon âme
éveillée et mes yeux rendus enflés par mes larmes,
de lui-même il s’adresse à moi intimidé, avec des
mots amis et déplorant mes larmes, il parle ainsi :
Cesse, jeune homme, de consumer ton âme dans les
chagrins et de te plaindre si souvent de notre
légèreté. Celle qui t’a été enlevée, non pas par une
fourberie de notre part mais par celle d’un cruel
époux, elle arrive pour t’être rendue.
Eh quoi, cruel Enfant, de moi qui suis trompé par
une méchante fourberie, toi aussi à présent tu te
joues par de fausses images ? Si tu désires que je te
croie, jure par les marais du Styx, ou étreins ma
confiance hésitante par quelque gage.
Prends, dit-il – et il préleva une plume à ses ailes
peintes – pour que tu sois plus sûr, ceci sera un gage
pour toi.
Mais que peut-on espérer de sûr en fin de compte de
la part de ce genre de gage, si une plume destinée à
fortifier ma confiance m’est donnée ?
(Traductions faites par l’équipe du Rallye latin)
Vocabulaire
Texte 1
addo, is, ere, didi, ditum : ajouter
apertus, a, um : ouvert
cardo, inis, m : le gond
claudo, is, ere, clausi, clausum : fermer
compesco, is, ere, ui : retenir, arrêter
custodia, ae, f : garde
decet, decuit, decere : il faut
dum + ind : pendant que
excito, as, are, avi, atum : faire sortir, réveiller
fessus, a, um : fatigué
firmus, a, um : solide
fulmen, inis, n : foudre
furtim : à la dérobée
ignosco, is, ere, novi, notum : pardonner
imber, bris, m : la pluie
imperium, ii, n : pouvoir, ordre
infelix, icis : malheureux
janua, ae, f : porte
lumen, inis, n : lumière, yeux
memini, isse : se rappeler
merum, i, n : vin pur
mitto, is, ere, misi, missum : envoyer
neu : et que ne pas
pateo, es, ere, ui : être ouvert
perago, is, ere, egi, actum : accomplir
entièrement
peto, is, ere, ivi, itum : attaquer
postis, is, m : jambage d’une porte
precor, aris, ari, precatus sum : prier
querela, ae, f : plainte
quisquam, quaequam, quidquam : quelqu’un
requiesco, is, ere, quievi, quietum : se reposer
saevus, a, um : cruel
sera, ae, f : verrou
sertum, i, n : guirlande
sono, as, are, ui, itum : retentir
sopor, oris, m : sommeil, torpeur
sum, es, esse, fui : être
supplex, icis : suppliant
verbero, as, are, avi, atum : frapper
victus, a, um : vaincu
Texte 2
adsum, es, esse, adfui : être auprès
ait : dit-il
ala, ae, f : aile
animus, i, m : âme
aureus, a, um : doré
candens, tis : blanc éclatant
carpo, is, ere, carpsi, carptum : cueillir, goûter
cerno, is, ere, crevi, cretum : distinguer
certus, a, um : certain
compello, as, are, avi, atum : adresser la parole à
qqu’un
credo, is, ere, didi, ditum : croire
cunctus, a, um : tout entier
cupio, is, ere, ivi, itum : désirer
deceptus, a, um : part. de decipio, is, ere, cepi,
ceptum : tromper
detraho, is, ere, traxi, tractum : retirer, prélever
dextra, ae, f : la main droite
dubius, a, um : hésitant
fides, ei, f : foi
firmo, as, are, avi, atum : rendre solide
fraus, dis, f : fourberie, tromperie
humerus, i, m : l’épaule
juvenis, is, m : le jeune homme
laeva, ae, f : la main gauche
levitas, atis, f : légèreté
luctus, us, m : chargrin
ludo, is, ere, lusi, lusum : jouer
mens, entis, f : esprit
miseratus, a, um : part. de miseror, aris, ari,
miseratus sum : plaindre
nox, noctis, f : la nuit
palus, dis, f : marais
parco, is, ere, peperci, parsum : cesser
penna, ae, f : plum
pharetra, ae, f : carquois
pictus, a, um : peint
pignus, oris, n : gage
queror, eris, eri, questus sum : se plaindre
raptus, a, um : part. de rapio, is, ere, rapui,
raptum : enlever
somnus, i, m : le sommeil
spero, as, are, avi, atum : espérer
spiculum, i, n : flèche
stringo, is, ere, strinxi, strictum : étreindre, serrer
Stygius, a, um : du Styx
sumo, is, ere, sumpsi, sumptum : prendre
teneo, es, ere, ui, itum : tenir
testor, aris, ari, atus sum : témoigner
toties : si souvent
turgidus, a, um : enflé, gonflé
ultro : de lui-même vigil, ilis : éveillé
I - A VOS AMOURS ! /17
A. Dans le texte 1 :
1. a. A qui s’adresse le poète dans ce poème ? Retrouvez le mot latin. /1
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b. Comment appelle-t-on cette figure de style ? /1
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c. Relevez dans le texte latin le champ lexical qui correspond à ce destinataire (quatre mots sont attendus). /2
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2. Le titre indique que ce poème est une élégie. Mais qu’est-ce qu’une élégie ? /1
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3. Quelles stratégies argumentatives le poète met-il en place pour obtenir ce qu’il désire ? Soyez les plus
précis possible et justifiez vos réponses par des citations en latin.. /2
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B. Dans le texte 2 :
4. a. Quel dieu se cache derrière « Puer » (v.2) ? /1
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b. Retrouvez les attributs de ce dieu dans le texte latin (quatre mots ou expressions sont attendus). /2
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5. Pourquoi le poète demande-t-il au dieu de jurer sur le Styx ? Qu’est-ce que cela signifie ? /1
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6. Que peut symboliser l’objet donné en gage par le dieu ? /1
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C. Dans les deux textes :
7. Quels sentiments les poètes éprouvent-ils ? Justifiez votre réponse en relevant le vocabulaire
correspondant dans le texte latin (cinq mots ou expressions sont attendus). /3,5
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8. Quel mot latin indique l’état commun dans lequel les poètes se trouvent au début du poème ? /1
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9. Quel adjectif commun qualifie l’ennemi de chaque poète ? Que signifie-t-il ? /1
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II – L’AMOUR SE CONJUGUE A TOUS LES TEMPS /25
1. Identifiez le temps des verbes relevés et conjuguez-les à la forme indiquée. /12,5
Personne + nombre Temps + mode Parfait indicatif
adde 3e p. sing :
requiescit 3e p. pl :
erat 2e p. sing :
carpebant 1ère p. sing :
tenet 1ère p. pl :
2. Complétez le tableau en suivant les indications. /12,5
N°de déclinaison Cas (dans le texte latin) Accusatif singulier
vino
puellae
domini
verbis
fraude
III - LES HISTOIRES D’AMOUR FINISSENT MAL… /4
Reformez les couples en associant chaque personnage à son ou sa bien-aimé(e). Puis remplissez le tableau
par couple lettre-numéro.
A. Rhéa Silvia 1. Psyché
B. Eros 2. Enée Couples réunis
C. Didon 3. Thésée A - E -
D. Orphée 4. Galatée B - F -
E. Proserpine 5. Mars C - G -
F. Pyrame 6. Pluton D - H -
G. Lesbie 7. Eurydice
H. Ariane 8. Catulle
IV - UN PEU D’ART, ÇA NE PEUT PAS FAIRE DE MAL. /4
Identifiez les couples représentés par ces œuvres.
NOMS des PERSONNAGES :
NOMS des PERSONNAGES :
NOMS des PERSONNAGES :
:
NOMS des PERSONNAGES :
PARTIE II Quelle vie que celle de Michel Marulle ! Ce poète qui chanta l’amour en latin naît à Constantinople en 1453, l’année où
la ville est prise par les Ottomans. Sa famille se réfugie en Croatie puis en Italie. Engagé comme mercenaire à dix-sept
ans, il combat dans différentes troupes sur bien des fronts. Il tombe éperdument amoureux d’une grande princesse, qui
refuse sa demande en mariage (c’est la femme qu’il nomme Nééra dans ses poèmes). Il se bat aux côtés des Français
contre les Italiens, puis aux côtés des Italiens…contre les Français. En 1500, à 47 ans, il se noie dans un fleuve qu’il
tentait de traverser à cheval. Quand on le sortit de l’eau, dans le fourreau de la selle, à la place réservée au pistolet, on
retrouva un livre de Lucrèce, poète latin du Ier siècle avant le Christ. On ne saurait finalement dire ce qui fut le plus
poétique chez lui, de sa vie ou de son œuvre.
Ad Neaeram
Non tot Attica mella, littus algas
Montes robora, ver habet colores,
Non tot tristis hyems riget pruinis,
Autumnus gravidis tumet racemis,
5 Non tot spicula Medicis pharetris,
Non tot signa micant tacente nocte,
Non tot æquora piscibus natantur,
Non aer tot aves habet serenus,
Non tot Oceano moventur undæ,
10 Non tantus numerus Libyssæ arenæ
Quot suspiria, quot Neera, pro te
Vaesanos patior die dolores. Michel Marulle, Epigramme XLIV
A Nééra
L’Attique n’a pas tant de miel, le rivage d’algues,
Les montagnes de chênes, le printemps de couleurs,
Le triste hiver ne s’engourdit pas sous tant de neiges,
Le lourd automne ne s’enfle pas de tant de grappes,
Il n’est pas tant de flèches dans le carquois des Mèdes,
Pas tant d’étoiles qui brillent quand la nuit se tait,
Les eaux ne sont pas traversées de tant de poissons,
………………………………………………………………………………………………..,
Il n’est pas tant de flots agités par l’Océan,
Pas un si grand nombre de grains de sable en Libye
Que je ne pousse de soupirs, que pour toi, Nééra,
Je ne souffre en un seul jour de douleurs insensées.
(Traduction élaborée par l’équipe du Rallye-Latin)
Vocabulaire aequor, oris, n. : mer
aer, aeris, m. : air, ciel alga, ae, f : algue arena, ae, f. : sable Attica, ae, f. : l'Attique (région de Grèce) autumnus, i, m. : automne avis, is, f. : oiseau color, oris, m. : couleur dies, ei, m. et f. : jour dolor, oris, m. : douleur gravidus, a, um : alourdi, gonflé habeo, es, ere, bui, bitum : avoir, posséder, contenir hyems = hiems, is, f : hiver Libyssus, a, um : de Libye Litus / littus, oris, n. : rivage Medicus, a, um : Mède mel, mellis, n. : miel mico, as, are, micui : briller
mons, montis, m. : montagne moveo, es, ere, movi, motum : déplacer, émouvoir nato, as, are : nager, flotter Neera, ae, f : pseudoynme de la femme aimée de Marulle. non : (ne ...) pas nox, noctis, f. : nuit numerus, i, m. : nombre Oceanus, i, m. : Océan patior, eris, i, passus sum : supporter, souffrir pharetra, ae, f. : carquois, piscis, is, m. : poisson pro + abl. : pour pruina, ae, f. : gelée, neige, frimas quot : autant que (tot... quot : autant de...que de…) racemus, i, m. : grappe (de raisin) rigeo, es, ere : être raidi, durci
robur, robus, oris, n. : chêne serenus, a, um : serein, clair
signum, i, n. (en poésie) : étoile spiculum, i, n. : flèche suspirium, i, n. : soupir taceo, es, ere, cui, citum : se taire tantus, a, um : si grand (tantus... quot : si grand... que) tot…quot : autant de…que de…
tristis, e : triste, sombre tu, te, tui, tibi : tu, te, (à) toi tumeo, es, ere : être gonflé, enflé unda, ae, f. : onde, flot, vague ver, eris, n. : le printemps vaesanus, a, um : insensé, fou
I- QUESTIONS SUR LE TEXTE DE MICHEL MARULLE : UNE DOULEUR STYLISEE /15
Curae leves loquuntur, ingentes stupent, « Les peines légères sont éloquentes, les grandes douleurs sont muettes » fait
dire Sénèque à une grande amoureuse, Phèdre. Marulle prouve ici le contraire, puisqu’il exprime dans ce poème une
grande douleur…avec une certaine éloquence !
1) Traduisez le huitième vers du poème, en le recopiant sur les pointillés prévus à cet effet. / 2
2) A quel cas sont les mots « mella », « algas », « robora » et « colores » (vers 1 et 2) ? / 1
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3) « Attica mella » : L’Attique est une région de Grèce, plus précisément la région où se trouve Athènes.
Est-ce étonnant de voir un poète de la Renaissance faire allusion à la Grèce antique ? Pourquoi ? / 2
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4) Deux verbes dans ce poème sont à la voix passive : lesquels ? Donnez ensuite leur complément
d’agent. / 2
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5) Repérez le seul ablatif absolu du texte puis traduisez-le littéralement. / 1
…………………………………………………………………………………………………………………..
6) Cet ablatif absolu ajoute à la beauté du poème, car il forme une figure de style : laquelle ? / 1
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7) Notre poète n’entend évidemment pas nous faire croire qu’en un seul jour, il pousse réellement autant
de soupirs qu’il y a d’étoiles dans le ciel, de vagues dans l’Océan, de grains de sable au désert…car
même avec le souffle d’un marathonien, c’est impossible ! Marulle fait confiance à son lecteur, qui
verra dans cette façon de s’exprimer (encore) une autre figure de style : laquelle ? / 1
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8) Ce texte est tout entier structuré par une comparaison qui se développe logiquement en deux temps.
Distinguez ces deux parties dans le texte, en indiquant où commence et finit chacune d’elles. / 2
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9) Si Marulle répète tant de fois « Non tot » en début de vers, c’est justement pour développer sa
comparaison. Comment appelle-t-on cette figure qui consiste à répéter les mêmes termes au début de
vers ou de phrases ? / 1
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10) Vous avez sans doute remarqué une disproportion dans cette comparaison, le comparant occupant
bien plus de place que le comparé : selon vous, quel effet vise ainsi à créer l’auteur ? / 2
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Texte de Ronsard : quand un poète français traduit un poète grec qui écrit en latin...
Bien que tombé dans l’oubli aujourd’hui, Michel Marulle fut admiré de ses contemporains. Pierre de Ronsard, l’un des
grands poètes français de la Renaissance, qui fut lui aussi un excellent latiniste, a trouvé beaucoup d’inspiration,
apparemment, dans la poésie de Marulle. A vous d’en juger…
Nota Bene : 2ème vers : « mûrs » se prononçait « meurs » à l’époque de Ronsard. La rime est donc respectée.
II- COMPARAISON DES TEXTES DE MARULLE ET DE RONSARD /10
Comme vous le constatez, en traduisant sans citer sa source, Ronsard s’est livré à du plagiat pur et simple… Aujourd’hui
nous crierions au scandale, mais à la Renaissance cette façon d’emprunter à ses confrères écrivains n’était pas aussi mal
vue. Regardons-y tout de même de plus près pour nous rendre compte que notre Ronsard national s’est efforcé de
personnaliser sa traduction.
1) Ronsard s’est en effet permis de déplacer certains vers et de remplacer quelques termes ou tournures du texte
original. A vous de retrouver dans son poème les modifications qu’il a opérées. / 6
Texte de Marulle Texte de Ronsard
« colores » (vers 2) correspond à
correspond à « raisins mûrs » (vers 2)
« signa micant » (vers 6) correspond à
« Libyssae » (vers 10) correspond à
« Neera » (vers 11) correspond à
« vaesanos (…) dolores » (vers 12) correspond à
2) Quelle saison Ronsard ajoute-t-il au début du poème ? ………………………………………… /1
3) A votre avis, pourquoi n’évoque-t-il pas les quatre saisons dans leur ordre chronologique ? /1
…………………………………………………………………………………………………………………..
4) Comment Ronsard s’y prend-il pour donner une couleur plus française au poème de Marulle ? /1
…………………………………………………………………………………………………………………..
Le printemps Le printemps n'a point tant de fleurs, L'automne tant de raisins mûrs, L'été tant de chaleurs halées, L'hiver tant de froides gelées, 5 Ni la mer a tant de poissons, Ni la Beauce tant de moissons, Ni la Bretagne tant d'arènes, Ni l'Auvergne tant de fontaines, Ni la nuit tant de clairs flambeaux, 10 Ni les forêts tant de rameaux, Que je porte au cœur, ma maîtresse, Pour vous de peine et de tristesse. Pierre de Ronsard, Continuation des Amours (1555)
5) Expliquez le sens du 7ème vers : « Ni la Bretagne tant d’arènes ». Que font ces « arènes » dans cette
région ? Organisait-on des combats de gladiateurs en Bretagne du temps de Ronsard ?... /1
…………………………………………………………………………………………………………………..
III- POUR L’AMOUR DE L’ETYMOLOGIE / 5
Les mots français à retrouver dérivent tous (sauf le dernier) de mots latins employés par Marulle dans son
épigramme. Ces mots sont à chaque fois rappelés entre parenthèses ci-dessous. La difficulté va croissant de
phrase en phrase : si vous parvenez au terme de l’exercice, c’est que vous êtes de vrais amoureux des mots !
1) Les amoureux aiment faire de longues promenades le long du …………………………. … (litus, oris, n).
2) Le nez en l’air ils regardent passer les …………………………………., en se promettant de faire un jour
le tour du monde ensemble. (avis, is, f)
3) Roméo et Juliette se sont pris de …………………………. l’un pour l’autre. (patior, eris, i, passus sum).
4) Ovide conseille aux coureurs de jupon de se montrer ………………………….. avec les femmes, car il
faut leur faire la cour parfois longtemps (patior, eris, i, passus sum).
5) Mon amour, je te ………………………….. à l’égal d’une déesse. (Venus, Veneris, f)
6) Certains couples sont unis par une telle complicité qu’ils n’ont pas besoin de se parler pour se comprendre :
leur entente est ……………………….. (taceo, es, ere, ui ,tacitum).
7) Pour tenir toute la nuit derrière la porte de sa maîtresse, Tibulle doit se montrer
…………………………… comme un chêne. (robur, oris, n)
8) Les premières fleurs à embellir le gazon, à la saison des amours, sont les ……………………………
(ver, veris, n).
9) Après l’épuisante épreuve du Rallye latin, rien de mieux qu’un bon repas ……………………………. !
(robur,oris,n)
10) Couvre-toi bien, chérie, car il tombe une fine ……………………….. (pruina, ae, f)
IV- DES POETES QUE L’AMOUR A CHAMBOULES… / 5
Remettez dans l’ordre les lettres des noms suivants pour retrouver les noms de cinq grands écrivains romains
du Ier siècle avant J.C qui se sont distingués par leur façon de chanter l’amour :
Je suis né en 84 et mort en 54 avant J.C, à 30 ans. « Tel a peu vécu, qui a
beaucoup vécu » : ma vie fut courte mais intense ; j’ai passionnément aimé
une femme que j’ai surnommée Lesbie dans mes poèmes.
ULTACEL
………………………………
Né en 54, mort, bien trop jeune moi aussi, en 19 avant J.C, j’ai eu dans ma
vie deux grands amours, Délie, ma maîtresse, et la campagne d’Italie, que
j’ai toutes deux chantées en de célèbres élégies.
BLITEUL
Né en 47, mort en 16 avant J.C, je n’ai pas vécu plus longtemps que mes
deux aînés en poésie, mais tout aussi intensément. J’ai moi aussi composé
des livres d’Elégies, presque entièrement consacrés à celle qui fut le grand
amour de ma vie, Cynthie.
ROPEREC
……………………………….
Je suis né en 43 av. J.C, mort en 17 après J.C. J’ai écrit pour les jeunes
romains un véritable manuel de drague, L’Art d’aimer. L’empereur Auguste
m’a exilé sur les bords de la mer Noire d’où j’ai en vain réclamé mon retour
en grâce.
DIVEO
………………………………
Né en 70, mort en 19 avant J.C, je n’ai pas fait de l’amour le thème favori
de ma poésie, mais j’ai su évoquer sa puissance à l’œuvre dans la Nature,
et j’ai rendu immortel les amours de Didon et Enée.
GRILVIE
………………………………
V- DES MOTS POUR LE DIRE… /10
Dans cet exercice de thème, vous devez traduire en Latin les passages qui sont soulignés dans le texte suivant.
500 ans après Michel Marulle et Joachim du Bellay, à vous de faire renaître à nouveau cette langue morte et
de la parer de ses plus beaux bijoux : l’ablatif absolu et la proposition infinitive !
Tibulle se lamentait devant la porte de sa maîtresse. « Délie, je t’aime… » soupirait-il. « Je t’aime et je te hais,
Délie, car tu me fais patienter sous la pluie !... Le ciel n’a pas versé tant de larmes que je ne verse de pleurs
sur ton seuil. » Deux heures plus tard, 1) la porte ayant été ouverte, Tibulle offrit une rose à son amie. « Celle-
ci, ne la décline pas, s’il te plaît. » Délie sourit. « Entre, grand nigaud, tu es tout trempé. » Une fois à l’intérieur,
2) il referma la porte, à laquelle il tira la langue et donna un coup de pied vengeur. « Qu’est-ce que tu
baragouinais, tout seul sous l’orage ? » « Rien, répondit-il… 3) pendant que Jupiter envoyait sa foudre, je
disais que je t’aimais… » « Et tu ne m’aimes plus, maintenant ? Pourquoi cet imparfait dans ta subordonnée
? » « Eh bien…pour respecter la concordance des temps du Français !... » « Il en faudra plus pour me
convaincre ! » « Et ma garde sous la pluie ? 4) La rose que je t’ai donnée ?... Ecoute Délie, 5) je jure que
l’Amour m’a blessé de ses flèches et que je suis ton esclave. »
NB : vous devez employer un ablatif absolu dans les phrases 1 et 3, et une proposition infinitive dans les
phrases 3 et 5
1) ……………………………………………………………………………………………………… /2
2) ……………………………………………………………………………………………………… /2
3) ……………………………………………………………………………………………………… /2
4) ……………………………………………………………………………………………………… /1
5) …………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………. /3
Vocabulaire du thème (NB : les mots dont vous aurez à vous servir à plusieurs reprises ne sont mentionnés qu’une
seule fois)
1ère phrase :
la porte : janua, ae, f
ouvrir : aperio, is, ire, aperui, apertum
Tibulle : Tibullus, i, m
la rose : rosa, ae, f
offrir : do, as, are, dedi, datum
amie, maîtresse : amica, ae, f
2ème phrase :
refermer : claudo, is, ire, clausi, clausum
pronom relatif féminin sg :
quae (nom) / quam (acc.)
cujus (gén.) / cui (dat.)
qua (abl.) => à vous de choisir
la langue : lingua, ae, f
tirer (en ce sens) : ejicio, is, ire, ejeci, ejectum 3ème phrase :
Jupiter : Jupiter, Jovis, m
la foudre : fulmen, inis, n
envoyer : mitto, is, ere, misi, misum
dire : dico, is, ere, dixi, dictum 4ème phrase :
Vocabulaire déjà donné (cf autres phrases)
5ème phrase :
jurer : juro, as, are, avi, atum
l’Amour : Amor, oris, m
blesser : laedo, is, ere, laesi, laesum
la flèche : sagitta, ae, f
l’esclave : servus, i, m
ton : tuus, a, um
être : sum, es, esse, fui
VI. UNE ROME ANTIQUE PAS SI ROMANTIQUE… / 5
A) L’Antiquité n’était pas, comme on a trop tendance à le croire aujourd’hui, une époque où tout était
permis, où les relations amoureuses pouvaient se vivre sans contraintes. Bien des conventions et des
interdits pesaient sur cette société. A vous de départager le vrai du faux dans l’exercice suivant, en
cochant la case qui convient à chaque fois. /2.5
Dans la Rome Antique… VERUM FALSUM
Entre citoyens il n’existait pas d’union libre, le mariage était obligatoire.
Le divorce était rigoureusement interdit.
Les esclaves avaient le droit de se marier.
Le mariage était avant tout une union politique entre deux familles, et l’avis personnel des fiancés ne comptait pas.
Les citoyens pouvaient en plus de leur épouse entretenir des concubines (des maîtresses), cela n’était pas mal perçu par la société.
En se mariant les jeunes femmes ne prenaient pas le nom de leur mari mais gardaient leur nom de jeune fille.
Le mariage a évolué au cours du temps, en accordant peu à peu plus de liberté aux femmes.
Deux hommes libres pouvaient s’aimer librement, dans leur cas l’homosexualité n’était pas mal vue.
Il était interdit pour un homme libre d’avoir des relations sexuelles avec ses esclaves.
La prostitution n’existait quasiment pas car elle était interdite et sévèrement réprimée.
B) Bien qu’amour et mariage ne soient pas toujours allés de pair, nous avons tout de même des
témoignages de mariages antiques qui furent heureux, et nous ne pouvons pas complètement dissocier
les deux. Savez-vous ce qu’il en était de l’amour et du mariage à Rome ? Prouvez-le en entourant à
chaque fois la réponse qui convient (il n’y en a qu’une possible pour chaque phrase). /2.5
Dans la Rome antique…
Le plus souvent, pour déclarer leur flamme, les jeunes gens offraient…
a. Du parfum b. Un livre c. Une pomme
Au moment de franchir pour la première fois la porte de la maison de son mari, pour détourner le mauvais œil la jeune épouse devait…
a. Être soulevée pour ne pas trébucher sur le seuil. b. Cracher sur le trottoir. c. Tourner trois fois sur elle-même.
Une fois entrée dans la maison de son époux, la jeune femme prononçait cette formule rituelle :
a. Où tu seras Gaius, je serai Gaia b. Où tu seras Ulysse, je serai Pénélope c. Quand est-ce qu’on mange ?
La déesse protectrice du mariage est…
a. Diane b. Vénus c. Junon
L’âge légal du mariage est pour les filles… a. 12 ans b. 14 ans c. 18 ans
Pour les garçons, l’âge légal du mariage est… a. 12 ans b. 14 ans c. 18 ans
Le mois consacré à Vénus est le mois… a. D’avril b. De juin c. D’août
Les hommes pouvaient répudier leur femme en usant d’une seule formule rituelle :
a. Prends tes affaires et va-t’en. b. Notre union prend fin à la fin de cette phrase. c. Nous nous sommes aimés.
Les dieux ne donnaient pourtant pas l’exemple d’une grande fidélité : Zeus-Jupiter a eu quatre enfants avec Héra-Junon, son épouse légitime, mais en tout il en a eu à peu près…
a. Une trentaine b. Une soixantaine c. Une centaine
Pour séduire les mortelles, le dieu des dieux changeait souvent d’apparence. Trouvez celle qu’il n’a jamais prise pour parvenir à ses fins :
d. Un cygne e. Une pluie d’or f. Un taureau g. Un mouton h. Un nuage
Question subsidiaire
Le but de cet exercice est de départager les ex-aequo, il faut donc avoir fait tous les exercices précédents
pour entreprendre celui-ci.
Zeus, lassé de compter fleurette aux mortelles, souhaite reconquérir le cœur de sa tendre épouse, mais hélas
celle-ci ne veut plus entendre parler de son mari infidèle. Ainsi, comble du comble, c’est pour approcher sa
femme légitime que le dieu des dieux doit une fois de plus se métamorphoser. Imaginez sa métamorphose,
son approche et le dialogue qui pourra s’ensuivre entre les époux. A vous de décider à quel moment Zeus
révèlera son identité…
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