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Profils des utilisateurs
de réseaux sociaux au Maroc
Driss KsikesJournaliste, écrivain et spécialiste des media, directeur du CESEM
Adib BensalemDoctorant en Sciences de Gestion,
Chercheur au CESEM
Etude en ligne,
Août 2011 - Février 2012
Résumé :
L’administration d’un questionnaire en ligne auquel ont répondu 456 internautes marocains,
dans un contexte post-20 février, nous permet de faire émerger quatre profils d’utilisateurs de
réseaux sociaux : les affectifs, les communicateurs, les meneurs et les observateurs. Cette
taxonomie, basée sur des variables issues de la revue de littérature –usages, motivations,
contexte sociodémographique- et extraite de l’étude statistique, nous mène à l’analyse des
profils dominants chez chaque utilisateur.
Quelques chiffres
La population des facebookers marocains –pour prendre le réseau social le plus visité-
regroupe 3.203.440i millions d’usagersii, donc autour de 25% de la population lettrée âgée
officiellement1 de plus de 13 ans au Maroc iii et 12% de la population globale de facebookers en
Afrique du Nord, Moyen Orient et pays du Golfeiv. Toujours en comparaison avec les pays de la
région ayant connu une actualité plus brûlante fortement liée aux media sociaux, il s’avère que
le Maroc a quatre caractères distinctifs : 1- Il a connu entre 2010 et 2011 la quatrième4° plus
forte progression en nombre d’abonnées au site collaboratif, Facebook, avec + 590360
abonnésv. 2- Il enregistre, malgré tout, un faible taux de connexion au même réseau social
(9,78%), très loin derrière la Turquie, (35,89%) et la Tunisie (22,49%). 3- La population
connectée à Facebook est comparativement plus jeune (79% des 15-29 ans) et plus féminine
(38%)vi que la moyenne régionale. 4- La twittomania, très répandue au Moyen Orient et
réputée être un moteur de communication et de mobilisation ailleurs, est quasiment nulle au
Maroc, avec 250 000 tweets annuels et 0,05% d’abonnés parmi la population d’internautes
marocains ?
Graphe 1 : Place du Maroc parmi les utilisateurs de Facebook dans le monde arabe
1 Officiellement car il n’y a pas de moyen pour Facebook de vérifier l’âge réel de leurs utilisateurs.
Source : Arab Social Media Report - Issue 2 - http://bit.ly/m1RrqZ
Ces chiffres, très mitigées, concernant la mise en lien social au Maroc par les réseaux Internet,
sont en deçà des données infrastructurelles du pays. En effet, le parc Internet a connu une
évolution stratosphérique, puisque le nombre d’abonnés est passé de 80 277 clients en juin
2004 à 2.345.725 abonnés en juin 2011vii. Notez d’ailleurs le gap entre le nombre d’internautes
abonnés et le nombre de facebookers. Cela nous renseigne, en creux, sur les différents
usages informels, dans le cyber café et de partage de clé 3G, assez abondants mais non
répertoriés. D’ailleurs, le marché de la connexion 3G, mobile, partageable et non identifiable à
un abonné exclusif et fixe, a évolué en 2010 de 93% et représente 77,45% du parc global en
juin 2011. Par ailleurs, en l’absence de chiffres fiables sur le nombre de smart phones sur le
marché, outil de connexion de plus en plus prisé, il est important de noter que 1.450.000
marocains disposent en juin 2011 d’un abonnement mobile post-payé, susceptible d’être utilisé
pour une connexion Internet.
Dans l’unique étude sociologique menée jusque là sur le rapport des jeunes à Internet au
Marocviii, à partir d’un échantillon de 900 répondants, deux chiffres nous concernant méritent
d’être retenues : 29,2% déclarent avoir accès à une connexion Internet à partir d’un ordinateur
commun (en famille ou dans le lieu de travail) et 17,4% à partir d’un ordinateur individuel.
Difficile de savoir si les deux taux sont cumulables mais ces taux indiquent un trend naissant
d’autonomie des jeunes par rapport aux structures traditionnelles de socialisation.
D’ailleurs, dans une étude sociologique sommaire comportant une partie sur les jeunes et les
réseaux sociauxix au Maroc, menée bien avant le « 2011 arabe », les répondants mettent en
avant le fait qu’ils recourent à Facebook, principalement, parce que c’est « divertissant »,
« instructif », ça permet de « se forger une opinion » ou de « renforcer son appartenance
familiale et nationale ». Ils précisent, aussi, que la connexion aux réseaux sociaux dans le
cybercafé est une pratique principalement masculine et que plus la localité géographique de
l’utilisateur est éloignée des métropoles, plus le réseau social devient un refuge permanent
pour se construire une identité.
Quelques préalables
Tous les chiffres et considérations cités ci-dessus nous mettent sur plusieurs pistes
concernant le degré supposé d’individuation, d’éducation, de socialisation et d’engagement de
la société marocaine, mais aussi son niveau d’usage d’Internet. Ils montrent surtout le côté
émergent, encore fragile mais potentiellement en expansion de l’usage des réseaux sociaux
au Maroc. Comment appréhender ces données ? La théorie des utilités et des gratifications
(U&G)x, forgée pour appréhender les mass media classiques, s’avère être la plus appropriée
aux yeux des spécialistesxi, parce qu’elle estcar susceptible de tenir compte des aspects,
flexible, interactif, dynamique et imprévisible des réseaux sociaux en ligne. Ce qui la distingue
des théories antérieures, c’est le fait de focaliser sur « ce que font les audiences des media au
lieu de s’attarder sur ce que les media font pour façonner les opinions »xii. Dès l’origine, cette
approche, assez voisine avec la notion de capital social de Bourdieu, aborde l’utilisateur
comme « un être actif, lucide et ayant des motivations dans l’usage des media ».
Dans un travail proposant une typologie, non des usagers mais des déclinaisons du Web 2.0xiii,
Dominique Cardon attribue à chaque type de sites une fonctionnalité déterminant l’attitude des
usagers. Ainsi, les sites de rencontre (ex : Meetic) correspondent au « paravent » (l’identité de
l’usager dévoilé progressivement) ; aux petits réseaux de proximité (ex : Skyblog), correspond
« le clair-obscur » (plus que l’entre-soi mais pas tout à fait en public) ; aux grands réseaux
relationnels (ex : Youtube et Facebook), correspond « le phare » (en quête délibérée de
visibilité) ; aux sites relationnels restreints (ex : Twitter), correspond « le post-it » (lien fort entre
territorialité et usage du temps) ; enfin, dans les sites résolument virtuels (ex : Second life),
c’est l’avatar qui l’emporte. Ce modèle permet de fixer quelques critères pertinents d’analyse
différenciée des usagers, à savoir apprécier le gap entre identité réelle et identité numérique,
définir le but précis recherché par l’usager (rencontrer, partager, mettre en lien, renforcer les
liens existants ou s’évader des liens réels), différencier le fait de naviguer à travers les
personnes amies ou les thèmes amis.
Si ce travail aide, même de biais à circonscrire quelques questions pertinentes à poser en
termes de motivations et d’usages, il est nécessaire de se pencher sur le travail accompli par
Quan-Haase & Young (2010)xiv, à partir de la théorie des usages et gratifications, sur
Facebook, pour retrouver des listes exhaustives et transposables pour une étude plus globale
sur les réseaux sociaux. Il en ressort trois grandes motivations : le maintien des réseaux
d’amitié ; la quête de notoriété ; et l’inclusion dans la communauté Facebook. Côté
gratifications, il s’avère que c’est dans l’ordre des préférences, « un bon passe-temps », « une
source d’affection », « une manière d’être à la page », « un espace pour partager ses
problèmes », « une opportunité pour faire des rencontres » et pour « avoir accès à
l’information sociale ».
Dans une étude encore plus récente sur la typologie de l’influencexv (J. Hargreaves & L.
Davies, 2011), il a été procédé à une analyse systématique des comportements des individus
en ligne, dans laquelle nous retrouvons un mix des usages et des motivations, au vu des
actions menées sur les réseaux sociaux. Il en ressort cinq prototypes : les déclencheurs
d’idées, les amplificateurs, les didactiques, les commentateurs, les observateurs.
Pertinence de l’étudeConscient, à partir de ces différents préalables, que c’est sur les réseaux sociaux que se
dévoilent de plus en plus, en quantité, en discours et en agissements, des personnalités, des
habitudes, des désirs et des modes d’expression nouveaux, via des usagers qui s’exposent en
ligne, le CESEM, centre de recherche de HEM, a lancé, entre septembre et novembre 2011,
dans le cadre de sa cellule « comportement des consommateurs » une étude sociologique en
ligne sur « le profil des utilisateurs des media sociaux ». Intervenant dans un contexte
politiquement particulier où l’on a parlé abusivement de « révolutions Facebook », cette étude
répond à trois objectifs :
a- Apporter aux décideurs, cadres et chercheurs, une vision rationalisée d’une pratique de
plus en plus répandue et créant chez le public des appréhensions et des jugements
intuitifs, probablement infondés.
b- Contribuer à la recherche scientifique à partir d’un terrain empirique riche
d’enseignements et non exploré, pour en déduire une taxonomie crédible.
c- Apporter aux utilisateurs mêmes des réseaux sociaux une grille de lecture de leurs
pratiques quotidiennes, de leur ampleur et leurs significations.
MotivationsPasse-temps, affection, sociabilité amoureuse, Information sociale, mode, partage de problèmes, ambition économique, actualités, appartenance communautaire, etc.
Contexte social et numériqueL’âge, le sexe, la profession, le revenu, le statut social, le niveau d’éducation, l’affiliation politique et associative, le lieu physique de navigation, réseaux favoris, etc.
UsagesCréer, poster, commenter, relayer et consulter
Hypothèses de recherche
A partir de la revue de littérature mobilisée et des objectifs que nous nous sommes assignés, il
nous a semblé nécessaire de vérifier trois hypothèses majeures :
1. Le croisement des trois variables (usages, motivations et données contextuelles et
sociodémographiques), extrait de la revue de littérature, favorise-t-il l’émergence de
profils clairement distincts ?
2. Qu’est-ce qui détermine l’autre, davantage, l’habitus social ou le capital social
accumulé sur les réseaux en ligne ?
3. Quelles sont les tendances dominantes dans l’usage des réseaux sociaux au Maroc ?
4. Que nous apprend cette typologie à l’aune du « 2011 arabe », principalement le
mouvement du 20 février au Maroc, lancé en ligne ?
Méthode et échantillon
Partant de là, l’objectif de notre étude est la construction de profils taxonomiques des
utilisateurs marocains des réseaux et médias sociaux en étudiant les liens entre trois groupes
de variables : les gratifications et motivations, l’habitus social et numérique de l’utilisateur et
les données socio démographiquesxvi. L’analyse croisée des trois variables, validée en amont
au niveau de l’approche par une revue de littérature ciblée (lire ci-dessus), et au niveau
quantitatif par des outils statistiquesxvii dont la probité scientifique est avérée, nous a aidés à
construire les différents profils taxonomiques. Ainsi, c’est tout le triptyque Motivations-
Contexte-Comportement qui constitue l’ADN de chaque profil (voir Figure ci-après).
Fig. 1 : Triptyque retenu pour l’étude
L’étude, lancée en ligne, procède par un échantillonnage aléatoirexviii. Le choix des sites
d’information (Aufait, Lakome, Yabiladi) et réseaux sociaux (Facebook, Twitter) pour la
promotion du questionnaire, sa mise à disposition pendant 45 jours et l’exclusion du E-mailing
ciblé avaient pour but de favoriser les répondants volontaires. Comparé aux statistiques
générales marocaines, le résultat obtenu des questionnaires valides (456) conforte la
représentativité de l’échantillon, en termes de lieu de résidence (41,01% du Grand
Casablanca, 26,22% de Rabat, 9,21% de Marrakech et région, 4,82% respectivement de
Tanger et de la diaspora, 4,39% de Fès et région et 3,29% d’Agadir et Souss), d’âge (60% des
répondants ont entre 15-24 ans et 28,51% entre 25 et 34 ans) et de genre (45,4 sont de sexe
féminin).
Graphe n°2 : L’âge des répondants
Graphe n°3 : Les lieux de résidence des répondants
Les autres caractéristiques socio démographiques de l’échantillon sont encore plus parlantes,
eu égard aux tendances extraites de la revue de littérature sur les utilisateurs des réseaux
sociaux dans le monde. Ainsi, sur les 456 répondants valides, nous recensons 46,7%
d’étudiants et 34,4% de professions intellectuelles et cadres supérieurs, dont 72,8%
célibataires, et surtout pour étayer tout cela, 95,8% ayant un niveau d’études supérieures.
Savoir que les principaux réseaux sociaux, Facebook en tête, sont nés dans des campus xix et
ont été taillés pour les étudiants, ou encore que le recours à ces outils évolue en fonction du
niveau moyen d’éducationde lettrisme de la populationxx, conforte la validité de ces
pourcentages. Autres données parlantes : 16,9% sont membres d’une organisation politique et
47,4% d’une organisation associative. La différence entre l’encartage politique et l’engagement
associatif est de taille et reflète en quelque sorte la réalité du « 2011 arabe » qui a montré à
quel point les réseaux sociaux ont servi de canaux de désaveu des structures institutionnelles
établies.
Caractéristiques générales
Qu’est-ce qui ressort de notre étude concernant les profils des utilisateurs ? Quelques
données transversales caractérisant les personnes interrogées :
- 75% déclarent avoir utilisé plus d’une fois les réseaux sociaux pour dénoncer un fait.
- 65% déclarent les utiliser pour se reposer mentalement.
- 50% déclarent consulter régulièrement leurs comptes à partir du téléphone portable.
- 33% déclarent y avoir déjà eu recours pour draguer.
Graphe n°4 : Pourcentage des dénonciateurs sur l’ensemble de l’échantillon
Ces quelques données triées au volet, parmi tant d’autres, renseignent symboliquement sur
les profils d’utilisateurs qui se dégagent de l’étude. :
Les affectifs (118 répondants, soit 25,87%)
Les communicateurs (141 répondants, soit 30,92%)
Les meneurs (100 répondants, soit 21,92%)
Les observateurs (97 répondants, soit 21,27%)
Ces derniers ont été élaborés suite aux tests et tris statistiques effectués sur la base des types
d’usages et motivations prédéfinis pour l’étude (voir tableaux 1 et 2). Au final, toutes les
variables de l’étude ont fait l’objet d’une mesure multi-items évaluée par une échelle bipolaire
en cinq points allant de « pas du tout d’accord » à « tout à fait d’accord ». Quant au libellé des
profils, il est le résultat d’une analyse synthétique des attributs (Usages, motivations et
données contextuelles) les plus saillants et les plus distinctifs de chaque groupe d’utilisateurs.
Il ne s’agit pas ici de coller des étiquettes à des internautes, mais de cerner la composition
complexe de leur identité en tant qu’usagers des réseaux sociaux. D’ailleurs, l’étude des cas
de répondants nous révèle que chaque personne réelle regroupe, à des degrés divers, chacun
des profils susmentionnés, avec un ou plusieurs traits dominants.
Tableau 1 : Classement des usages par profil
Facteur Affectifs
Communicateu
rs Meneurs Observateurs
Effectifs 118 141 100 97
Comportemen
ts
Réaction 2° 4° 2° 2°
Création 4° 1° 3° 3°
Engagement 3° 3° 1° 4°
Jeu en Ligne 1° 2° 4° 1°
Tableau 2 : Classement des motivations par profil
Facteur Affectifs
Communicateur
s Meneurs Observateurs
M oti Pour militer Sixième Troisième Première Huitième
vatio
ns
Pour soutien
affectifDeuxième Deuxième Cinquième Septième
Pour
influencerSeptième Septième Deuxième Deuxième
Pour
s'informerQuatrième Quatrième Quatrième Sixième
Pour
rencontrerPremière Huitième Sixième Quatrième
Pour
réseautage
pro
Huitième Première Huitième Troisième
Pour se
reposerCinquième Sixième Septième Première
Pour
approuver
l'Etat
Troisième Cinquième Troisième Cinquième
Légende :
Dégradé de couleurs de la valeur la plus faible à la plus élevée par
rapport à la moyenne de l’échantillon total. L’ordre de classement est à lire verticalement, par
profil.
Qui sont les affectifs ?
Quels sont les traits distinctifs des « affectifs » en ligne ? Disons-le d’emblée, ils prennent les
réseaux sociaux pour un espace récréatif et ludique. Que ce soit en termes d’usages ou de
motivations, ils y sont principalement pour « discuter avec des inconnus », « draguer », « faire
de nouvelles rencontres », « oublier leurs propres problèmes » ou « chercher un soutien
moral ». Cela montre que leur principale raison d’être en ligne est « la rencontre ». Ce choix
est conforté par le fait qu’ils sont de loin les plus régulièrement connectés au réseau de
rencontres, Meetic (voir Graphe n°4). Toujours, en termes de réseaux de prédilection, ils sont
proportionnellement plus souvent attirés par le réseau Youtube.
Quand ils se connectent, les affectifs préfèrent en premier lieu « jouer en ligne », sinon
procéder à des actions soft, comme « rejoindre un groupe » ou « visiter le mur d’un ami ». Ils
sont certes très réactifs, sur le Net, mais n’estiment avoir aucune vocation ni ambition
d’influencer le cours des choses par les réseaux sociaux. D’ailleurs, il est bon de noter que les
affectifs sont les plus nombreux à avoir moins de 100 amis sur Facebook (30%). Malgré cela,
ils ne rechignent pas à s’informer par ce biais. Nuance, ils le font principalement pour rester en
contact avec des amis et/ou au courant des actualités de la famille.
Graphe n°5 : La propension des profils à rencontrer / Meetic en ligne
D’un point de vue sociodémographique, les 118 répondants catégorisés comme « affectifs »
correspondent à une population hétéroclite. Ils sont :
o Majoritairement jeunes (de corps et d’esprit) : Les moins de 34 ans
représentent 83,9% (presqu’autant que dans la catégorie des
communicateurs), mais le taux des 15-24 ans parmi les affectifs est
particulièrement le plus élevé (59,3%). A noter par ailleurs que celui des « 55
ans et plus » s’avère, comparativement aux autres profils, important (26,92%).
Il s’agit, donc, autant de jeunes de corps que d’esprit (voir tableau 3).
o Etudiants, cadres et employés (voir graphe n°5) : La disparité dans les âges
parmi les affectifs se confirment par la profession. S’il est évident que la
plupart soient des étudiants (55,9%), il est important de noter, dans cette
catégorie d’usagers en particulier qu’il y ait le plus fort pourcentage
d’employés (11%), soit un peu moins que la moitié des cadres (23,7%).
Graphe n°6 : Les profils par profession
o Des hommes, faiblement engagés : Contrairement aux communicateurs, les
affectifs sont majoritairement de sexe masculin (68,6%). Par ailleurs, ils sont
de loin les plus faiblement engagés dans des associations (31,4%) et encore
moins actifs dans des organisations à caractère politique (6%).
o De gros consommateurs de chaînes internationales : Alors qu’ils lisent
comparativement aux autres peu de journaux nationaux, 45% des affectifs
regardent régulièrement les chaînes internationales.
Conclusion
En gros, les affectifs sont majoritairement des hommes, jeunes et moins jeunes, évasifs, peu
engagés dans la cité, à l’affût d’une nouvelle rencontre en ligne et tant que cela ne s’est pas
produit, juste là pour passer le temps. Cette tendance est confortée par le fait qu’ils sont parmi
les moins prompts à prendre des initiatives et qu’ils maintiennent leur activité dans les réseaux
sociaux pour combattre un sentiment de solitude, de fatuité ou d’ennui.
Qui sont les communicateurs ?
La présente étude révèle quelques traits distinctifs de cette population virtuelle. Qu’est-ce qui
en fait des communicateurs, avant tout ? Commençons par leurs motivations. Ils/elles sont sur
les réseaux sociaux, principalement et dans l’ordre des priorités, pour :
1. Faire du réseautage professionnel (chercher des opportunités d’affaires, chercher un
emploi et élargir son carnet d’adresses) ;
2. Apporter un soutien affectif (booster/encourager les autres, leur montrer qu’il les
apprécie …) ;
3. Militer (lancer un débat, exprimer une opinion, lancer une pétition …) et s’informer
(rester en contact avec la famille et au courant des actualités).
Etant mus par autant de vocations, les « communicateurs » favorisent autant la création de
contenu (page, vidéo, événement, forum) que la réaction (commentaire, changement de
statut). Ils sont certes de loin les plus « créatifs » au niveau de leurs pages Facebook (voir
Graphe 2), et les plus prompts à réagir à un « post », mais les statistiques recueillis montrent
avant tout leur propension à être des usagers boulimiques, hyperactifs sur les réseaux sociaux,
avec une faible tendance à s’y consacrer à la drague et autres rencontres amoureuses (l’un
des rares usages négativement corrélés dans leur cas).
Cela peut s’expliquer par la nature des réseaux sociaux auxquels ils sont le plus abonnés. En
plus de faire partie des plus gros consommateurs de Facebook (82,27% visitent leurs pages
plusieurs fois par jour – 80% y ont plus de 500 amis), ils sont plus largement connectés que
tous les autres profils aux réseaux LinkedIn et Viadeo (en raison de leurs motivations
professionnelles) et les plus à la page quant aux nouveautés (plus fortement connectés sur
Google+).
Graphe n°7: Profil des utilisateurs de Facebook / créateurs de contenus
Tout comme ils ont des usages et des modes de comportements pluriels, il serait difficile de
définir les communicateurs par à un lieu prédéfini de connexion. En effet, ils déclarent se
connecter régulièrement, plusieurs fois par jour, aussi bien dans les lieux de travail (pour ceux
qui en ont un) qu’à l’école (pour les étudiants) ou dans les cafés et cybercafés.
Qui sont-ils en civil ? A partir du croisement avec les données sociodémographiques, ils
s’avèrent être essentiellement :
o Jeunes et éduqués : 83% d’entre eux ont moins de 34 ans et sont soit
étudiants dans le supérieur (51,8%) soit cadres supérieurs (29,1%). Il est, par
ailleurs, important de noter que sur les quelques répondants âgés de moins de
15 ans, 50% sont des communicateurs.
o Géographiquement dispersés (voir Graphe n°3) : Assez présents mais pas
plus que la moyenne au Grand Casablanca (39,7%), particulièrement
majoritaires à Rabat-Salé (28,2%), ils sont surreprésentés parmi la diaspora
(40,91% de l’échantillon habitant hors du Maroc a un profil de
communicateur).
Graphe n°8 : Les profils par lieu de résidence
o De sexe féminin et célibataires : La troisième caractéristique de cette
catégorie d’utilisateurs est qu’ils sont majoritairement féminins (63,1%) et
célibataires (78,7%).
o Plus solidaires qu’engagés : Ils sont faiblement concernés par l’engagement
politique et/ou partisan (7,9% se disent membres actifs dans une organisation
politique) mais fortement présents dans les structures associatives (51,8%).
Conclusion
Il en ressort que les communicateurs sont de jeunes «amateurs-pros», à l’image des
« relayeurs » et « intermédiaires » identifiés par des études similaires menées
ailleursxxi. La plupart des femmes, elles sont surtout convaincues par la capacité
communicationnelle de l’outil des réseaux sociaux et s’y investissent pour parvenir à
des objectifs personnels (ex : emploi) ou collectifs (ex : débat).
Qui sont les meneurs ?
De tous les profils, les meneurs ont des choix particulièrement tranchés, par rapport à ce qui
les motive dans leur recours aux réseaux sociaux. Ils sont résolument connectés pour
« militer » (dénoncer un fait, rallier autour d’une cause, s’opposer à la politique de l’Etat …) et
accessoirement pour « influencer » et s’identifier à une communauté (voir graphe 6). Par
contre, ils rejettent fortement l’idée d’être dans les réseaux sociaux pour maintenir des liens
existants (la famille), effectuer des rencontres avec des inconnus, ou profiter du réseau pour
trouver des opportunités professionnelles. Ce clivage dans les motivations se confirme dans
les comportements des usagers en ligne et hors ligne. En effet, signer une pétition, l’initier en
ligne, commenter un texte d’opinion, rejoindre physiquement une manifestation lancée en ligne,
relayer une invitation à un forum, ce sont de loin les activités les plus prisées par les meneurs.
Il est clair, par ailleurs, que ce ne sont pas forcément des as de la technique, ni des mordus de
l’outil nouveaux media, puisque, dans leurs comportements, ils créent peu de contenus et ne
réagissent pas continuellement. Ils ont souvent un comportement sélectif et raisonné par
rapport à leurs objectifs sus mentionnés.
Graphe n°9 : La propension des profils à militer / influencer
Les usageshabitus numériques des meneurs se confirment eu égard à leurs réseaux sociaux
préférés. Très peu attirés par les réseaux pro, LinkedIn et Viadeo, à l’opposé des
communicateurs, ils se démarquent principalement par leur comportement de leaders
d’opinion, avec une moyenne de 2.570 suiveurs sur Twitter, en plus d’être les seuls à compter
5% de facebookers, avec plus de 2000 amis. Avec le plus fort taux de connexion à partir du
lieu de travail et de loin la plus grosse fréquence à consulter leur compte Twitter, les meneurs
s’avèrent être des gens occupés professionnellement et personnellement concernés par la
chose publique.
Ceci est largement conforté par leur profil socio démographique. Ainsi, ils sont :
- Plus âgés que la moyenne : Avec 37,4% de meneurs, âgés de plus de 35 ans, et à
peine 27,3% entre 15 et 24 ans, c’est la catégorie où tous les âges sont
proportionnellement et graduellement représentés, à l’exception des moins de 15 ans
(très peu nombreux dans l’échantillon). Malgré leur maturité d’âge, ils sont à peine à
44% mariés et 64% de sexe masculin.
Graphe n°10 : Tranches d’âges par profils
- Plus stables professionnellement : De loin les plus intégrés professionnellement
(seuls 25% d’entre eux sont des étudiants, alors que 51% sont des cadres supérieurs ,
12% des employés et 8% des commerçants et chefs d’entreprises), les meneurs sont
proportionnellement les mieux rémunérés (seuls 28% d’entre eux perçoivent un revenu
égal ou inférieur à 6000 dh). Ceci s’explique en partie par la plus forte représentativité
de Casablanca parmi la catégorie des meneurs (49,5%).
Graphe n°11 : Les profils par tranches de revenus
- Engagés dans la cité : Parmi les théories qui se vérifient à l’aune des meneurs, le lien
entre le comportement « cyber » et le comportement « citoyen ». De loin les plus
engagés dans les affaires de la cité (32% dans une organisation politique et 67% dans
l’associatif), les meneurs recensés prouvent que le cyber-militantisme (leur principale
caractéristique) ne provient pas du néant dans le réel.
Conclusion
Appartenant plutôt à la haute frange de la classe moyenne, les meneurs vont sur les
réseaux sociaux pour compléter ou combler leur engagement dans la cité. Pour eux,
Internet est une continuité de l’espace public. Par manque de temps ou par militantisme, ils
agissent en ligne comme des aiguilleurs.
Qui sont les observateurs ?
A l’autre extrémité de l’éventail, par rapport aux communicateurs, les observateurs se
distinguent par leur faible motivation à recourir aux réseaux sociaux et leur comportement
plutôt passif, une fois connectés. Comment cela se traduit-il dans les faits ?
1/ La procrastination et le divertissement d’abord. Les observateurs se connectent pour
« faire une pause après un effort mental », « retarder une tâche difficile », « se divertir », et
accessoirement pour quelques uns, afin de « draguer » ou « gagner en influence sociale ».
Graphe 12 : Les profils entre la volonté de s’informer et le réflexe de réagir
2/ Un usage intermittent et pragmatique. Les seuls à consulter leurs comptes assez
massivement sur téléphone portable, les observateurs vont sur les réseaux sociaux d’abord
pour jouer, puis pour consulter des murs d’amis.
3/ Pas d’engagement ni d’implication. Le comportement et les motivations des observateurs
se démarquent aussi négativement par leur rejet catégorique du recours aux réseaux sociaux
pour « militer » ou pour « apporter un soutien affectif » à autrui.
Ces différentes données se confirment au regard des chiffres. En effet, seuls 18% des
observateurs comptent plus de 500 amis sur Facebook. En plus, ils sont de loin les moins
assidus sur Twitter.
Les observateurs sont comparativement d’un point de vue sociodémographique :
- Plutôt jeunes citadins des grandes villes : Comparativement plus jeunes que la
moyenne (57,7% ont entre 15 et 24 ans, et 25,8% entre 25 et 34 ans), presque à
égalité hommes (52,6%) et femmes (47,4%), les observateurs ont d’abord la
particularité de provenir de grandes villes, avec un pourcentage plus élevé que la
moyenne de Rabat (30,9%) et Marrakech (16%).
- Mi-étudiants, mi-cadres, en retrait socialement : Si la moitié des observateurs
(50,5%) sont des étudiants, l’autre moitié est largement dominée par des cadres
supérieurs (38,1%). Leur principal point commun est qu’ils ont le taux le plus bas
d’engagement (3,1% actifs dans une organisation politique, et à peine 25,7% dans
l’associatif).
Conclusion
Pouvant également être qualifiés de « cyber-sceptiques », les observateurs ne sont pas sur les
réseaux sociaux par nécessité ou pour répondre à un besoin impérieux. Ils y sont presque pour
tâter le terrain, ne pas être tout à fait hors du coup, et s’en servent plus pour se déconnecter du
réel que pour s’y connecter.
Conclusions générales
Si nous avions réalisé a priori, à partir d’études antérieures et du contexte actuel, la pertinence
de l’étude a priori, que pouvons-nous dire a posteriori ?
1- Le fait que des profils clairement distincts puissent ressortir, statistiquement, d’une
étude quantitative en ligne est un résultat qui ne va pas de soi. Etant entendu, comme
précisé initialement, qu’une personne ne se résume pas à un profil type mais englobe
des profils dominants et des profils marginaux.
2- En aboutissant par le croisement des trois variables, usages, motivations, données
contextuelles et sociodémographiques, à des profils non éloignés de ceux issus des
études les plus récentes (de Quan-Haase & Young et Hargreaves & Davies) exclut
d’emblée toute approche culturaliste ou essentialiste de comportements de plus en
plus mondialisés où seuls le degré et l’intensité diffèrent, non la nature.
En attendant, quels types de réponse nous apporte cette étude quantitative aux
hypothèses posées ?
1- Concernant le lien entre habitus social et capital social, il est difficile de conclure à
un quelconque déterminisme mais une constante ressort des différents profils
recensés et mérite d’être mise en valeur. Les utilisateurs des réseaux sociaux
étudiés sont en règle générale, loin d’être schizophrènes, puisque leur
comportement hors ligne (plus ou moins engagé politiquement et socialement,
extraverti, hédoniste ou réservé) déteint souvent sur leurs usages en ligne
2- Pour ce qui est du cas du Maroc, et loin de tout essentialisme, il est clair que trois
besoins transversaux s’expriment fortement à travers les résultats de l’étude : la
quête d’insertion sociale et économique par l’emploi ou l’évolution dans la
carrière ; la volonté de s’exprimer, de débattre et de mobiliser pour créer des liens
sociaux ou agir à base d’intérêts convergents ; le besoin de jouer, de se faire
plaisir et de se divertir.
3- Menée dans un contexte post-20 février, l’étude tord le cou à certaines idées
reçues : le cyber activisme n’est pas forcément l’apanage des plus jeunes ; la
twittomania, fer de lance réputée des révolutions en Tunisie et en Egypte,
demeure faible au Maroc, un outil très élitiste entre les mains de « meneurs »xxii ;
enfin, les avis politiques exprimés en ligne, selon les profils identifiés et leurs
usages, sont très partagés entre l’opposition, l’indifférence et le soutien au régime
politique.
Ces premiers éléments de réponse ont une valeur indicative compte tenuvu le caractère
quantitatif de cette étude. Ces résultats, issus d’une phase préliminaire (6 mois), seront étayés
et affinés, par des études qualitatives prévues par nos équipes de chercheurs sous formes
d’entretiens individuels avec les répondants les plus représentatifs de chacun des profils issus
de cette taxonomie.
Annexes
Tableau 1 : Caractéristiques détaillées des profils par item retenus pour les motivations (classés
selon les facteurs retenus).
Les valeurs dans le tableau ci-dessous sont des moyennes relatives à la moyenne générale de tout
l’échantillon centrée sur 2,5.
Items des motivations classés par
thème Affectifs
Communic
ateurs Meneurs
Observate
urs Total
Effectifs 118 141 100 97 456
Pour
militer
[1. Pour lancer un débat] 2,29 2,89 3,26 1,40 2,5
[4. Pour commenter l'actualité] 2,54 2,83 2,97 1,49 2,5
[7. Pour dénoncer un fait] 2,18 2,75 3,37 1,63 2,5
[12. Pour mobiliser / rallier autour
d'une cause]2,14 2,75 3,43 1,61 2,5
[24. Pour exprimer une opinion]
2,40
2
,
9
0
3
,
0
2
1
,
4
9
2,
5
[31. Pour m'opposer à la politique
de l'Etat] 2,67 2,39 3,14 1,80 2,5
Pour
soutien
affectif
[10. Pour parler à quelqu'un de mes
soucis] 3,19 2,63 1,94 2,06 2,5
[23. Pour montrer aux autres que je
les apprécie] 2,56 2,92 2,29 2,03 2,5
[25. Pour trouver un soutien moral] 2,99 2,83 2,22 1,70 2,5
[26. Pour oublier mes propres
problèmes] 3,11 2,80 1,83 2,01 2,5
[14. Pour booster/encourager les
autres] 2,54 3,04 2,70 1,46 2,5
Pour [9. Pour gagner en influence sociale] 2,16 2,64 2,60 2,62 2,5
influencer
[27. Pour me faire connaître du
public] 2,57 2,55 2,59 2,25 2,5
[28. Pour suivre les dernières
tendances]2,74 2,62 2,21 2,34 2,5
[29. Pour m'identifier à une
communauté] 2,74 2,51 2,64 2,06 2,5
Pour
s’informer
[13. Pour rester au courant des
actualités des amis] 2,61 2,69 2,32 2,27 2,5
[16. Pour rester au courant de
l'actualité] 2,43 2,88 2,49 2,05 2,5
[21. Pour rester en contact avec la
famille] 2,85 2,92 1,73 2,26 2,5
Pour
rencontre
r
[6. Pour discuter avec des inconnus] 3,52 2,16 2,18 2,09 2,5
[11. Pour draguer] 3,40 2,09 1,89 2,63 2,5
[17. Pour faire de nouvelles
rencontres] 3,38 2,39 2,07 2,04 2,5
Pour le
réseautag
e pro
[5. Pour chercher des opportunités
d'affaires] 2,32 3,45 1,50 2,38 2,5
[22. Pour chercher un emploi] 2,21 3,58 1,52 2,30 2,5
[15. Pour élargir mon réseau de
contacts professionnels] 2,35 3,11 1,92 2,39 2,5
Pour se
divertir
[2. Car c'est divertissant] 2,70 2,60 2,04 2,60 2,5
[18. Pour faire une pause après un
effort mental] 2,63 2,65 2,07 2,57 2,5
[20. Pour retarder l'exécution d'une
tâche difficile] 2,54 2,52 2,10 2,84 2,5
Pour
soutenir
l’Etat
[30. Pour soutenir la politique de
l'Etat] 2,81 2,69 2,39 1,96 2,5
Légende :
Dégradé de couleurs de la valeur la plus faible à la plus élevée par rapport à la
moyenne de l’échantillon total.
Tableau 2 : Caractéristiques détaillées des profils par item retenus pour les usages (classés selon
les facteurs retenus).
Les valeurs dans le tableau ci-dessous sont des moyennes relatives à la moyenne générale de tout
l’échantillon centrée sur 2,5.
Item Affectifs
Commun
icateurs Meneurs
Observat
eurs
Tot
al
Effectifs 118 141 100 97 456
Réaction
[14. Publier un commentaire en
réaction à un texte] 2,5 2,7 2,8 1,9 2,5
[20. Visionner une vidéo] 2,6 2,5 2,4 2,3 2,5
[21. Visiter le mur d'un ami] 2,7 2,6 2,2 2,4 2,5
[8. Changer mon statut] 2,7 2,7 2,2 2,3 2,5
Création
[1. Créer un groupe] 2,5 2,9 2,4 2,1 2,5
[3. Créer un évènement] 2,3 3,0 2,5 2,0 2,5
[13. Créer une page ] 2,5 2,9 2,4 2,1 2,5
[7. Publier une vidéo, photo, note
ou récit] 2,6 2,6 2,7 2,0 2,5
Engageme
nt
[18. Rejoindre physiquement une
manifestation pour défendre une
cause annoncée sur les réseaux
sociaux]
2,5 2,7 2,9 1,9 2,5
[19. Signer une pétition] 2,5 2,6 3,1 1,9 2,5
[24. Assister physiquement à un
évènement personnel ou
professionnel annoncé en ligne]
2,3 2,9 2,6 2,1 2,5
Jouer [26. Jouer en ligne] 2,9 2,7 1,9 2,4 2,5
Autre
items
[2. Lancer une pétition (pour
récolter des signatures)]
2,4 2,7 2,8 2,0 2,5
exclus des
facteurs
pour
rendonda
nce
[4. Créer un montage vidéo] 2,6 2,8 2,3 2,1 2,5
[5. Publier un commentaire sur une
photo] 2,6 2,8 2,3 2,1 2,5
[6. Envoyer un message à un
groupe d'utilisateurs] 2,4 2,9 2,6 1,9 2,5
[9. Publier sur mon blog personnel] 2,8 2,7 2,5 1,8 2,5
[10. Poser une question en ligne
dans un forum ou sur mon mur] 2,6 2,9 2,4 1,8 2,5
[11. M'informer sur les actualités] 2,5 2,8 2,5 2,1 2,5
[15. Rejoindre un groupe] 2,7 2,7 2,4 2,1 2,5
[16. Relayer une actualité sur mon
mur personnel] 2,6 2,7 2,6 2,0 2,5
[17. Relayer/transférer la création
d'une autre personne] 2,5 2,7 2,7 2,0 2,5
[22. Consulter mes comptes sur
téléphone portable] 2,6 2,6 2,3 2,5 2,5
[23. Relayer une invitation à un
groupe ou forum]2,4 2,7 2,8 2,0 2,5
[25. Effecuter un achat en ligne] 2,6 2,8 2,2 2,4 2,5
Légende :
Dégradé de couleurs de la valeur la plus faible à la plus élevée par rapport à
la moyenne de l’échantillon total.
Notes de fin
i ii iii iv v Derrière la Turquie (+ 3 645 649), l’Egypte (+1 951 690) et l’Arabie Saoudite (+ 845 620)vi vii viii ix
x Katz, E., Blumler, J. G., & Gurevitch, M. 1974 ; Utilization of mass communication by the individual
xi xii xiii xiv xv xvi xvii xviii xix xx xxi xxii