PORTRAIT PRÉLIMINAIRE DU LAC CACHÉ
Document produit par
Le Conseil régional de l’environnement des Laurentides
(CRE Laurentides)
En collaboration avec
la Municipalité de La Macaza et
L’Association des propriétaires du Grand Lac Caché
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Rédaction :
Margaux Dubé
Agente de liaison du Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides, CRE Laurentides (2019)
Révision :
Mélissa Laniel
Chargée de projet Bleu Laurentides, CRE Laurentides
Révision :
Anne Léger
Directrice générale, CRE Laurentides
Note au lecteur : Il est préférable de consulter la version électronique en couleur afin de faciliter la lecture.
Crédit photo page couverture : Margaux Dubé
Référence à citer :
Conseil régional de l’environnement des Laurentides (2019). Portrait préliminaire du Lac Caché. Programme de Soutien
technique des lacs de Bleu Laurentides 2019 à La Macaza, 45 p.
© CRE Laurentides, décembre 2019
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
I
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES FIGURES II
LISTE DES TABLEAUX III
ACRONYMES IV
I. Définition et objectif 1
II. Acteurs concernés 2
III. Portrait du lac Caché 3
1. Caractéristiques du bassin versant 3
1.1 Hydrographie du bassin versant 3
1.2 Utilisation du territoire 6
1.2.1 Développement et occupation du sol 7
1.2.2 Bande riveraine 10
1.2.3 Installations septiques 17
1.2.4 Milieux humides 20
1.2.5 Pesticides et fertilisants 22
1.2.6 Érosion et eaux de ruissellement 22
2. Caractéristiques du lac Caché 24
2.1 Hydromorphologie 24
2.2 Qualité de l’eau 27
2.2.1 Caractéristiques physicochimiques 27
2.2.2 Données complémentaires 30
2.2.3 Plantes aquatiques et algues 35
2.2.4 Cyanobactéries 37
2.2.5 Analyses bactériologiques 39
2.3 Usages du plan d’eau 40
3. Synthèse et constats 41
IV. Références 42
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II
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Carte de la ZGIE de l’OBV RPNS ................................................................................................ 3
Figure 2. Plans d’eau de La Macaza ........................................................................................................ 4
Figure 3. Bassin versant du lac Caché à La Macaza ............................................................................. 5
Figure 4. Extrait du plan de zonage de la municipalité de La Macaza ............................................... 7
Figure 5. Occupation humaine dans le bassin versant du lac Caché à La Macaza ........................ 9
Figure 6. Illustration des catégories d’utilisation du sol dans la bande riveraine du lac Caché
(2017) .................................................................................................................................................. 12
Figure 7. Illustration des classes d’aménagements dans la bande riveraine du lac Caché (2017)13
Figure 8. Catégories d’utilisation du sol dans la bande riveraine du lac Caché (2017) .................. 14
Figure 9. Types d’aménagement dans la bande riveraine du lac Caché (2017) ............................ 14
Figure 10. Types d’aménagement dans la bande riveraine du lac Caché (2009, secteur 1) ........ 15
Figure 11. Classes d’aménagements dans la bande riveraine du lac Caché (2017) ..................... 15
Figure 12. Classes d’aménagements dans la bande riveraine du lac Caché (2009, secteur 1) ... 15
Figure 13. Dégradation du rivage au lac Caché (2017) ...................................................................... 16
Figure 14. Âge des 117 installations septiques dans le bassin versant du lac Caché ...................... 18
Figure 15. Répartition des résidences selon la date de vidange des installations septiques dans le
bassin versant du lac Caché ........................................................................................................... 19
Figure 16. Cartographie des milieux humides dans le bassin versant du lac Caché ....................... 21
Figure 17. Carte bathymétrique du lac Caché .................................................................................... 25
Figures 18 et 19. Illustration de la stratification thermique et données prises à l’aide de la
multisonde au lac Caché le 21 août 2017 ..................................................................................... 32
Figure 20. Profils pluriannuels de température au lac Caché (station 52A) ...................................... 33
Figure 21. Profils pluriannuels d’oxygène dissous au lac Caché (station 52A) .................................. 33
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III
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I. Facteurs d’impact de l’occupation humaine autour des lacs Caché et à la Truite ....... 8
Tableau II. Types de fosses ou d’installation septique des 117 résidences du bassin versant du lac
Caché ................................................................................................................................................. 18
Tableau III. Critères pour la classification du temps de renouvellement de l’eau des lacs de la
région des Laurentides ..................................................................................................................... 26
Tableau IV. Critères pour la classification du ratio de drainage des lacs de la région des
Laurentides ......................................................................................................................................... 26
Tableau V. Résultats du suivi de la qualité de l’eau dans le cadre du programme RSVL au lac
Caché (2004-2018) ............................................................................................................................ 28
Tableau VI. Classes de descripteurs de la qualité de l’eau ................................................................ 29
Tableau VII. Liste des algues, éponges, plantes aquatiques et de milieux humides répertoriées au
lac Caché en 2016 et 2019 .............................................................................................................. 36
Tableau VIII. Suivi du périphyton au lac Caché de 2012 à 2014 — Résultats par station ................ 37
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IV
ACRONYMES
APGLC Association des propriétaires du Grand lac Caché
CRE Conseil régional de l’environnement des Laurentides
OBV RPNS Organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite nation et Saumon
MàÉ Myriophylle à épi
MAMH Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation
MELCC Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
MFFP Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
MRC Municipalité régionale de comté
OBV Organisme de bassin versant
RSVL Réseau de surveillance volontaire des lacs
ZGIE Zone de gestion intégrée de l’eau
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1
I. Définition et objectif
En 2019, la municipalité de La Macaza participait pour une quatrième année au Soutien
technique des lacs de Bleu Laurentides permettant la rédaction du portrait préliminaire de l’état
de santé du lac Caché et de son bassin versant, la première étape du plan directeur.
Un plan directeur de lac est un document qui rassemble l’information disponible et qui guide les
principaux acteurs dans leurs décisions et actions concernant la protection de la santé d’un lac.
Il comprend trois sections principales :
1. Un portrait et des constats sur l’état de santé du lac ;
2. Les différents enjeux et problématiques rencontrés dans le bassin versant du lac ;
3. Les actions à privilégier afin d’améliorer ou de préserver la qualité de l’eau du lac.
Ce document présente donc le portrait et expose certains constats quant à l’état de santé du lac
Caché.
Restera ensuite à détailler les enjeux et problématiques spécifiques pour le lac et son bassin
versant, ainsi que de convenir, en concertation avec les acteurs concernés, des actions à poser
afin d’améliorer ou de préserver sa santé.
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2
II. Acteurs concernés
Liste des principaux acteurs concernés par le plan directeur du lac Caché, en ordre alphabétique.
● Association des propriétaires du Grand lac Caché (APGLC);
● Camp Quatre-Saisons (camp de vacances);
● Citoyens riverains, résidents du bassin versant et usagers du lac;
● Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides);
● Entreprises et commerces (ex. compagnie de location d’embarcation);
● Gouvernement fédéral;
● Gouvernement provincial :
o Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH);
o Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
(MELCC);
o Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP);
● Municipalité de La Macaza;
● Municipalité régionale de comté (MRC) d’Antoine-Labelle;
● Organisme de bassins versants des rivières Rouge, Petite nation et Saumon (OBV RPNS);
● Parc national du Mont-Tremblant;
● Réserve faunique Rouge-Matawin.
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3
III. Portrait du lac Caché
1. Caractéristiques du bassin versant
1.1 Hydrographie du bassin versant
Le lac Caché est situé à La Macaza et sur le
territoire du TNO Baie-des-Chaloupes, dans la
MRC d’Antoine-Labelle et la région des
Laurentides. Il fait également partie de la
zone de gestion intégrée de l’eau (ZGIE) de
l’organisme de bassin versant des rivières
Rouge, Petite Nation et Saumon (OBV RPNS),
qui occupe une superficie de 8 425 km2
(Figure 1).
Ce territoire comprend les bassins versants
des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon,
qui incluent ceux des rivières Lenoir, Macaza,
du Diable, Beaven, Nominingue, Preston,
Maskinongé, Petite Rouge et Saint-Sixte. Le
lac Caché est situé dans le bassin versant de
la rivière Rouge et dans le sous-bassin versant
de la rivière du Diable.
Le bassin versant de la rivière Rouge occupe
une superficie de 5 549 km2, soit 66% de la ZGIE
de l’OBV RPNS (Figure 1). L’eau s’écoule sur
235 km en provenance du lac de la Fougère
pour se décharger dans la rivière des
Outaouais. Le sous-bassin versant de la rivière
du Diable couvre quant à lui une superficie
de 1185 km2 (OBV RPNS, 2011).
Figure 1. Carte de la ZGIE de l’OBV RPNS
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4
La physiographie de La Macaza est définie par les rivières qui la traversent, ses basses collines et
ses nombreux lacs. Plus précisément, les chaines de montagnes environnantes ont en moyenne
346 mètres d’altitude, le plus haut point atteignant 560 mètres (CRE Laurentides à partir de
Gouvernement du Canada, 2017). Le territoire comprend 170 lacs, dont 34 possèdent un
toponyme officiel (Figure 2).
Figure 2. Plans d’eau de La Macaza
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5
Le bassin versant du lac Caché, d’une superficie de 94,8 km2 prend sa source au lac Filament situé
sur le territoire non organisé (TNO) de la Baie-des-Chaloupes. Celui-ci chevauche ce TNO ainsi que
le territoire des municipalités de La Macaza, Rivière-Rouge, L’Ascension et de la Réserve faunique
Rouge-Matawin. Il comprend 134 plans d’eau, dont 31 possèdent un toponyme officiel. L’unité de
drainage du lac Caché, qui correspond à la portion du territoire qui se draine directement dans
le lac, possède une superficie de 18,5 km2 (Figure 3).
Figure 3. Bassin versant du lac Caché à La Macaza
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6
1.2 Utilisation du territoire
L’utilisation du territoire peut modifier l’équilibre naturel des écosystèmes. Les différentes activités
telles que le déboisement des rives, le remaniement du sol et l’imperméabilisation des surfaces, le
rejet d’eaux usées, l’épandage de fertilisants ainsi que les pratiques forestières et agricoles non
durables peuvent contribuer à l’eutrophisation accélérée des lacs.
1.2.1 Historique
Le bassin versant de la rivière Rouge était autrefois occupé par les amérindiens de la nation des
Algonquins, du groupe des Weskarinis jusqu’à leur décimation par les Iroquois en 1654. Le nom de
la municipalité « La Macaza » et de la rivière « Macaza » sont d’ailleurs d’origine algonquine. Plus
tard dans l’histoire, à l’époque de la colonisation du territoire des Hautes-Laurentides par le Curé
Labelle vers 1870, les coureurs des bois, les arpenteurs et les travailleurs forestiers ont donné les
noms aux ruisseaux « Chaud» et « Froid », deux tributaires importants de la rivière Macaza. La
Rivière-Rouge a servi de chemin de colonisation qui a vu naître la plupart des communautés le
long de son cours et de ses affluents (OBV RPNS, 2013).
En 1897, la commission scolaire de La Macaza fut fondée. Le célèbre pont couvert permettant le
passage sur la rivière Macaza est construit en 1902 par Monseigneur Brunet. En 1922, il y aura
quatre écoles : l’école du village, l’école du lac Chaud, l’école juive et l’école du lac Macaza.
La municipalité de La Macaza a été reconnue officiellement par la législature du Québec en 1930.
En 1953, une nouvelle école est construite à l’arrivée des Sœurs de Sainte-Anne, au centre du
village de La Macaza. Cet édifice héberge aujourd’hui les bureaux municipaux et la bibliothèque
(Municipalité de La Macaza, 2015; OBV RPNS, 2018).
En 1968 est fondée l’Association des propriétaires du Grand lac Caché.
La Macaza a été fusionnée avec trois autres municipalités en 2003 pour former la nouvelle Ville de
Rivière-Rouge. Après un référendum tenu en 2004, La Macaza est redevenue une municipalité
autonome. La municipalité comptait 1124 macaziennes et macaziens en 2017. En période
estivale, près de 3500 villégiateurs s’ajoutent à cette population (ISQ, 2019 et Histoire du Québec,
2019).
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
7
1.2.2 Occupation du sol et développement
Environ 83% du bassin versant du lac Caché, soit 78,8 km2, se trouve en zone de conservation, sur
le territoire du Parc national du Mont-Tremblant (Figure 3). Le poste d’accueil du secteur « La
Cachée » est d’ailleurs situé à proximité du lac Caché. À l’extérieur du parc, le lac est bordé par
une zone de villégiature (VIL-6). Le reste du bassin versant se trouve en zone de foresterie (FO)
(Figure 4) (Municipalité de La Macaza, 2016).
Figure 4. Extrait du plan de zonage de la municipalité de La Macaza
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
8
La région des Laurentides est passée d’une population d’environ 518 608 habitants en 2006 à
602 704 habitants en 2017, ce qui constitue un taux d’accroissement annuel moyen de 13,6 pour
mille. La population de la MRC d’Antoine-Labelle connait la plus faible croissance parmi toutes les
MRC des Laurentides, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 0,3 pour mille entre 2011 et
2017 (ISQ, 2019). La population y est répartie selon une densité de 2,4 habitants par km2. Celle de
La Macaza est, en revanche, plus élevée que la moyenne de la MRC, avec une valeur de 7
habitants par km2, soit 1 124 habitants permanents répartis sur 159,55 km2 (superficie terrestre) (ISQ,
2019; MAMH, 2019). Cette densité augmente considérablement en saison estivale.
Il a été démontré que le développement de l’unité de drainage direct d’un lac favorise
l’enrichissement des sédiments du littoral en nutriments. Plus précisément, des relations
significatives ont été observées avec le nombre d’habitations dans cette zone (Denis-Blanchard,
2015). Les 117 habitations situées sur le territoire du bassin versant du lac Caché se trouvent dans
l’unité de drainage direct du lac. Le réseau routier, quant-à-lui, représente 15,6 km (Figure 5).
Ainsi, les densités d’occupation du bassin versant sont de 1,2 habitations/km2 et de 0,2 km de
routes/km2. Le ratio du nombre d’habitations localisées dans l’unité de drainage (par km2 de lac)
est de 39 (Tableau I).
À des fins de comparaison, les données de l’occupation du bassin versant du lac Caché sont
comparées à celles du lac à la Truite à Sainte-Agathe-des-Monts, qui est l’un des plus urbanisés
de la région. On constate qu’au niveau de l’occupation de l’unité de drainage du lac, le facteur
d’impact est presque 25 fois plus faible au lac Caché qu’au lac à la Truite (Tableau I).
Tableau I. Facteurs d’impact de l’occupation humaine autour des lacs Caché et à la Truite1
À la Truite Caché
Superficie du lac (km2) 0,511 3,0
Superficie du bassin versant (BV) (km2) 4,24 94,8
Nbr d’habitations dans le bassin versant 491 117
Nbr d’habitations (unité de drainage du lac) 491 117
Longueur des routes dans le BV (km) 22,9 15,6
Facteur d’impact de l’occupation humaine (nbr habitations dans l’unité
de drainage/km2 de lac) 963 39
Densité d’occupation du BV par les habitations (nbr/km2) 116 1,2
Densité d’occupation du BV par les routes (longueur en km/km2) 5 0,2
1 Sources des données (Habitations et routes) : Adresses Québec, 2019
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9
Figure 5. Occupation humaine dans le bassin versant du lac Caché à La Macaza
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10
1.2.3 Bande riveraine
La bande de végétation naturelle en bordure des plans d’eau constitue leur premier rempart
contre l’apport de nutriments et de sédiments. Elle abrite également une faune diversifiée. Une
rive végétalisée est plus stable qu’une rive gazonnée ou même qu’une rive bétonnée. Le système
racinaire des plantes protège les rives contre l’érosion. Une bande de végétation riveraine
adéquate filtre les nutriments et les polluants provenant des terrains adjacents en amont. Elle
contribue également à réduire l’érosion éolienne (effet brise-vent) et à augmenter la diversité des
habitats fauniques. Finalement, elle améliore l’aspect esthétique des rives (MDDEP, 2007).
La section 12.3 du chapitre 12 du règlement de zonage (no. 219) de La Macaza mentionne que
toutes interventions de contrôle de la végétation, dont la tonte de gazon, le débroussaillage et
l’abattage d’arbres, sont interdites dans la bande des cinq (5) premiers mètres à partir de la ligne
des hautes eaux de tous lacs et cours d’eau permanents. De plus, lorsque la rive2 n’est pas
occupée par de la végétation à l’état naturel, des mesures doivent être prises afin de la
renaturaliser. À cette fin, la bande des cinq (5) premiers mètres à partir de la ligne des hautes eaux
de tous lacs et cours d’eau permanents, doit faire l’objet de travaux de plantation d’espèces
herbacés, arbustives et arborescentes selon les modalités préconisées dans le Guide des bonnes
pratiques relatives à la protection des rives, du littoral et des plaines inondables (Municipalité de
La Macaza, 2016).
Certaines interventions sont toutefois autorisées dans la rive, notamment :
- La coupe d’assainissement;
- La coupe nécessaire à l’aménagement d’une ouverture d’un maximum de cinq (5) mètres
de largeur donnant accès au plan d’eau, lorsque la pente de la rive est inférieure à 30%.
Il est possible d’y aménager un sentier de deux (2) mètres sur toute la profondeur de la
rive, pour les terrains riverains, et d’un (1) mètre pour les terrains formés de droit de passage
et/ou de terrains non constructibles;
- L’élagage et l’émondage nécessaires à l’aménagement d’une fenêtre verte de cinq (5)
mètres de largeur, lorsque la pente de la rive est supérieure à 30%;
- Le dégagement de la végétation et l’entretien de la végétation herbacée dans une
bande de deux (2) mètres au pourtour immédiat des bâtiments et constructions existants;
2 « Rive (ou bande de protection riveraine): La rive est une bande de terre qui borde les lacs et cours d’eau et qui s’étend
vers l’intérieur des terres à partir de la ligne des hautes eaux. La largeur de la rive à protéger se mesure horizontalement.
La rive à 10 mètres: Lorsque la pente est inférieure à 30 %, ou; Lorsque la pente est supérieure à 30 % et présente un talus
de moins de cinq mètres de hauteur. La rive à 15 mètres: Lorsque la pente est continue et supérieure à 30 %, ou; Lorsque
la pente est supérieure à 30 % et présente un talus de plus de cinq mètres de hauteur. Le pourcentage de la pente est
mesuré à l’aide d’un clinomètre » (r.217, 2.6).
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
11
- Lorsque la pente, la nature du sol et les conditions de terrain ne permettent pas de rétablir
la couverture végétale et le caractère naturel de la rive, les ouvrages et les travaux de
stabilisation à l’aide de technique de génie végétal ou à l’aide d’un perré, de gabions ou
finalement à l’aide d’un mur de soutènement, en accordant la priorité à la technique la
plus susceptible de faciliter l’implantation éventuelle de végétation naturelle;
- L’implantation d’un escalier en bois non traité donnant accès au plan d’eau, si ce dernier
ne nécessite aucun remblai ou déblai.
De plus, l’article 6.2.1 du chapitre 6 du même règlement traite quant à lui du couvert forestier et
mentionne que dans toutes les zones de villégiature :
« (…) sur tout espace libre sur un emplacement, c’est-à-dire les espaces non occupés par les
bâtiments, les entrées charretières, le stationnement, un pourcentage de 50% du boisé ou de
l’espace naturel de cet espace libre doit être préservé, c’est-à-dire en conservant les trois (3)
strates de végétation (herbe, arbuste et arbre). De plus lors de la construction, la préséance doit
être donnée à la protection des arbres existants au lieu de la revégétalisation par la suite »
(Municipalité de La Macaza, 2016).
Aussi, tel qu’indiqué au chapitre 4 du Règlement sur les permis et certificats, les citoyens qui
désirent abattre un arbre doivent préalablement obtenir un certificat d’autorisation de la
municipalité (Municipalité de La Macaza, 2016A).
En collaboration avec l’Association des propriétaires du Grand lac Caché (APGLC), le CRE
Laurentides a caractérisé en 2017 la bande de protection riveraine du lac Caché selon le
protocole du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) du MELCC. Cette caractérisation
faisait suite à celle réalisée par l’association en 2009. Ainsi, ces deux années, l’utilisation du sol, le
type d’aménagements et la dégradation du rivage ont été évalués dans une bande de 15 mètres
de profondeur calculée à partir de la ligne des hautes eaux.
La portion du lac localisée sur le territoire du Parc national du Mont-Tremblant, soit environ 11
kilomètres, a été considérée comme une zone entièrement naturelle. Par ailleurs en 2009, deux
secteurs avaient été caractérisés soit la bande riveraine du lac (S1) et des îles (S2). Les îles n’ont
pas été incluses dans le suivi en 2017.
La figure 6 illustre l’utilisation du sol et la figure 7 les classes d’aménagements obtenues en 2017
dans la bande riveraine du lac Caché. Les résultats détaillés sont présentés dans les sections
suivantes (CRE Laurentides, 2017).
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
12
Figure 6. Illustration des catégories d’utilisation du sol dans la bande riveraine du lac Caché (2017)
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
13
Figure 7. Illustration des classes d’aménagements dans la bande riveraine du lac Caché (2017)
*les chiffres correspondent aux numéros des zones homogènes
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
14
Au niveau de l’utilisation du sol, 36% de la bande riveraine du lac Caché est occupée par des
zones habitées, qui comprennent une centaine de résidences (Figure 8). La seule zone
d’infrastructure qui chevauche la bande riveraine est la partie du chemin des Pruches localisée
dans la baie à Jutras. Les zones naturelles occupent les deux tiers de la rive du lac Caché,
notamment en raison de la présence du Parc national du Mont-Tremblant.
Figure 8. Catégories d’utilisation du sol dans la bande riveraine du lac Caché (2017)
En ce qui concerne le type d’aménagement, 92% de la bande riveraine du lac Caché est
recouverte par de la végétation naturelle, 7% par de la végétation ornementale et 1% par des
matériaux inertes (Figure 9). On constate également une amélioration par rapport à 2009. À cette
époque, la rive du secteur 1, équivalent au pourtour du lac, était recouverte à 85% de végétation
naturelle (Figure 10).
Figure 9. Types d’aménagement dans la bande riveraine du lac Caché (2017)
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
15
Figure 10. Types d’aménagement dans la bande riveraine du lac Caché (2009, secteur 1)
Les classes d’aménagements se différencient selon leur pourcentage de recouvrement par la
végétation naturelle. Les rives du lac Caché sont recouvertes à 88% par des zones ayant plus de
80% de végétation naturelle. Seulement 5% des zones possèdent moins de 40% de végétation
naturelle (Figure 11). Encore une fois, on note que la situation par rapport à 2009 s’est améliorée.
En effet, les zones de catégorie A, végétalisées à plus de 80% sont passées de 71 à 88% (Figure
12).
Figure 11. Classes d’aménagements dans la bande riveraine du lac Caché (2017)
Figure 12. Classes d’aménagements dans la bande riveraine du lac Caché (2009, secteur 1)
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
16
Enfin, pour les indicateurs de dégradation du rivage, les résultats montrent que presque la totalité
de celui-ci est non perturbé ou sans structure, alors que les murets et remblais, les sols dénudés et
les foyers d’érosion ne comptent que pour 1% du pourtour du lac (Figure 13).
Figure 13. Dégradation du rivage au lac Caché (2017)
Au lac Caché, la présence du Parc national du Mont-Tremblant combinée aux efforts des
résidents, dont les bandes riveraines sont en majorité conformes aux règlements municipaux,
permet de brosser un portrait positif de l’état des rives. Les quelques problèmes identifiés sont
principalement concentrés dans la baie des Copains, la baie à Jutras et dans la bande de terre
qui se situe au sud du camp Quatre-Saisons, là où les propriétés sont les plus anciennes et les plus
nombreuses. De plus, on constate une amélioration de la situation en zone habitée de 2009 à 2017
par l’ajout de 7% de couverture végétale naturelle.
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
17
1.2.4 Installations septiques
Non traitées ou insuffisamment traitées, les eaux usées menacent la qualité de l’eau des lacs et
peuvent représenter un risque pour la santé humaine. Lorsque les résidences ou commerces ne
peuvent être reliés à un système municipal de traitement des eaux usées, elles doivent posséder
une installation septique. L’installation septique classique est constituée d’une fosse septique et
d’un élément épurateur, appeler champ d’épuration. La fosse septique sert à clarifier les eaux
usées pour éviter de colmater l’élément épurateur et à effectuer ainsi un prétraitement des eaux
usées. Les installations septiques inadéquates ou non conformes peuvent être une source de
nutriments et de contamination bactériologique des eaux de surface (CRE Laurentides, 2013).
Les normes de construction et d’entretien des installations septiques sont dictées depuis 1981 par
le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.22) du
gouvernement du Québec et basées sur le principe que « Nul ne peut rejeter ni permettre le rejet
dans l’environnement des eaux provenant du cabinet d’aisances d’une résidence isolée ou des
eaux usées ou ménagères d’une résidence isolée ». Toute nouvelle construction, agrandissement,
déplacement ou reconstruction d’un bâtiment principal doit détenir une installation sanitaire
conforme au Q-2, r.22. De plus, la vidange de la fosse septique doit être faite aux 2 ans dans le
cas d’une résidence permanente et aux 4 ans dans le cas d’une résidence dont l’utilisation est
saisonnière. Les municipalités ont la responsabilité de veiller à l’application de ce règlement.
Par ailleurs, selon l’Association des entreprises spécialisées en eau du Québec, la durée de vie
moyenne des installations septiques (plus précisément, la capacité de l’élément épurateur à
effectuer le traitement des eaux clarifiées) est de 15 à 20 ans. Deux éléments affectent leur durée
vie soit le type de sol (environ 20 à 30 ans dans un sol sablonneux vs 10 à 12 ans dans un sol argileux)
et l’usage qui en est fait. Par exemple, la durée de vie ne sera pas la même si la résidence de trois
chambres est occupée par six personnes à temps plein ou s’il y a juste deux personnes qui en font
un usage occasionnel (Fauteux, André, 2017).
Les résidences au lac Caché sont pourvues d’installations septiques individuelles. En effet, la
distance ne permet pas de les raccorder à un réseau d’aqueduc ou d’égout municipal.
L’information relative aux installations septiques des 117 habitations présentes dans le bassin
versant du lac Caché a pu être compilée avec l’aide de l’urbaniste de la municipalité. On y
dénombre un puisard et une fosse en métal qui datent d’avant l’entrée en vigueur du règlement
provincial et 88 fosses en béton. L’information est inconnue pour 8 installations (Tableau II).
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
18
Tableau II. Types de fosses ou d’installation septique des 117 résidences du bassin versant du lac Caché
Type de fosse ou
installation Nombre %
Inconnue 8 7
Puisard 1 1
Métal 1 1
Polyéthylène 10 9
Béton 88 75
Fibre de verre 4 3
Sèche ou chimique 3 3
Autres 2 2
Total 117 100
La figure 14 illustre la répartition des installations en fonction de leur âge. Des 117 installations, 20
ont été construites avant 1980, 18 entre 1980 et 1989, 21 entre 1990 et 1999, 44 entre 2000 et 2009,
et 14 après 2010. 25 installations ont été construites avant la mise en application du règlement
provincial en 1982.
Ainsi, un total de 38 installations sont âgées de plus de 30 ans, ce qui correspond à 32% des
résidences du bassin versant. Seulement 12% des installations (14) ont été installées il y a moins de
10 ans (Figure 14).
Figure 14. Âge des 117 installations septiques dans le bassin versant du lac Caché
La municipalité vient d’adopter un nouveau règlement pour réduire le nombre d’installations
septiques vieillissantes sur son territoire. Ce nouveau règlement adopté en juillet 2019 va obliger les
propriétaires d’installations septiques datant de plus de 30 ans à faire tester leur bon
20; 17%
18; 15%
21; 18%
44; 38%
14; 12%
Âge des 117 installations septiques dans
le bassin versant du lac Caché
40 ans et plus
30 à 39 ans
20 à 29 ans
10 à 19 ans
moins de 10 ans
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
19
fonctionnement et à transmettre les résultats à la municipalité. Ce point du règlement concerne
aussi les installations dont la date de construction est inconnue (Municipalité de La Macaza, 2019).
Pour ce qui est de la vidange des fosses septiques, 94% des propriétaires l’ont effectuée il y a
moins de 4 ans. Ainsi, 7 résidences (6%) ne sont pas conformes aux exigences minimales de la
règlementation en vigueur, qui s’applique aux résidences saisonnières (Figure 15). Dans cette
dernière catégorie sont rassemblés des retards de vidange variant de 5 à 47 ans.
Figure 15. Répartition des résidences selon la date de vidange des installations septiques dans le bassin
versant du lac Caché
7; 6%25; 21%
85; 73%
Dernière vidange des 117 installations
septiques dans le bassin versant du lac
Caché
10 ans et plus
3 à 4 ans
2 ans et moins
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
20
1.2.5 Milieux humides
Bien qu’ils constituent une source naturelle de phosphore alimentant les plans d’eau, les milieux
humides jouent un rôle écologique important, notamment sur le plan de la diversité d’espèces
qu’ils abritent. Ils participent également au renouvellement des réserves d’eau souterraine, à partir
desquelles bon nombre de personnes s’approvisionnent en eau potable. Ils contribuent à la
régulation des niveaux d’eau et améliorent la qualité de l’eau en la filtrant et en éliminant les
bactéries pathogènes ainsi que plusieurs contaminants.
Aucune disposition règlementaire municipale n’encadre actuellement la protection des milieux
humides à La Macaza. Toutefois, il est prévu que la MRC d'Antoine-Labelle élabore un plan
régional des milieux humides et hydriques. La nouvelle loi sur les milieux humides du MELCC (loi
no.132) oblige les MRC à se doter d'un tel plan d'ici le 16 juin 2022 (Gouvernement du Québec,
2017). Plus précisément, celle-ci:
1) Confie aux MRC la responsabilité d’élaborer et de mettre en œuvre un plan régional des
milieux humides et hydriques à l’échelle de leur territoire respectif;
2) Accorde le pouvoir au ministre d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes
favorisant la restauration et la création de milieux humides et hydriques ainsi que
l’exigence de produire différents bilans en lien avec l’évolution de la situation des milieux
humides et hydriques, notamment au regard de l’objectif d’aucune perte nette;
3) Prévoit l’insertion d’une nouvelle section portant sur les milieux humides et hydriques dans
la Loi sur la qualité de l’environnement. En plus de préciser les exigences particulières
posées pour documenter les demandes d’autorisation des projets situés dans ces milieux,
les dispositions proposées ont pour objectif d’éviter les pertes de milieux humides et
hydriques et de favoriser la conception de projets qui minimisent leurs impacts sur ces
milieux. De plus, elles prévoient des mesures de compensation dans le cas où il n’est pas
possible d’éviter de porter atteinte aux fonctions écologiques de tels milieux. Cette
compensation, en règle générale, prendra la forme d’une contribution financière, les
sommes ainsi perçues devant être versées au Fonds de protection de l’environnement
et du domaine hydrique de l’État.
À l’heure actuelle, les seules données disponibles concernant les milieux humides du bassin versant
du lac Caché sont celles de la Base de données topographiques du Québec (BDTQ). Cette
cartographie, qui est assez grossière, nous indique que la superficie de milieux humides dans le
bassin versant du lac Caché est de 1,4 km2 ou 141,5 hectares, ce qui correspond à 1,5% du bassin
versant (Figure 16).
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
21
Figure 16. Cartographie des milieux humides dans le bassin versant du lac Caché
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
22
1.2.6 Pesticides et fertilisants
Les pesticides et fertilisants nuisent à l’équilibre des écosystèmes aquatiques. Les pesticides sont
toxiques et les fertilisants, qu’ils soient chimiques ou naturels (compost, fumiers), contribuent à
enrichir le sol et ultimement les lacs et cours d’eau.
L’article 3 du règlement 122 de la municipalité de La Macaza interdit, sur l’entièreté du territoire
(riverain ou non), l’utilisation de tous les pesticides et les fertilisants. Les fertilisants naturels (compost,
fumier) sont autorisés en dehors d’une bande riveraine de 20 mètres (Municipalité de La Macaza,
2017).
1.2.7 Érosion et eaux de ruissellement
L’érosion des sols apporte des sédiments aux plans d’eau, ce qui peut être une source de
phosphore. Les sédiments contribuent à l’envasement du milieu, bloquent les frayères, limitent
dans certains cas les usages et créent un environnement propice à la prolifération des plantes
aquatiques. Lorsque les sédiments proviennent du réseau routier, ils peuvent également emporter
avec eux des métaux lourds, du sel et d’autres produits toxiques qui risquent de nuire à
l’écosystème aquatique.
Le chapitre 5.5 du règlement de zonage de la municipalité de La Macaza, relatif à la construction
de chemins publics et privés et d’entrées charretières édicte que (Municipalité de La Macaza,
2016) :
« (…) les fossés dirigeant les eaux de surface vers un lac ou un cours d’eau doivent être conçus
de façon à contrôler les érosions et les transports des sédiments. Des bassins de captage des
sédiments doivent être aménagés en amont des ponceaux dirigeant les eaux vers le lac ou le
cours d’eau ».
Le chapitre 9 du même règlement mentionne que :
« (…) les bassins de sédimentation sont nécessaires lorsque les fossés se déversent directement
dans le milieu hydrique (cours d’eau, lacs, marais), et/ou que la quantité de sédiments véhiculés
est très importante ».
Toujours au neuvième chapitre, le règlement évoque l’obligation d’appliquer la technique du tiers
inférieur pour l’entretien de tous les fossés « non pierrottés » de la municipalité.
Pour les citoyens, il est par ailleurs mentionné au Règlement sur les permis et certificats (articles 4.4.1
et 4.4.2.1h) que l’obtention d’un certificat d’autorisation de la municipalité est requis avant
d’effectuer des travaux d’excavation du sol, remblai ou déblai. Une liste des documents à fournir
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
23
afin d’accompagner cette demande est édictée (Municipalité de La Macaza, 2016A). Celle-ci
pourrait inclure l’identification des mesures de contrôle de l’érosion qui seront utilisées.
De plus, au chapitre 12 du règlement de zonage (article 12.2) il est inscrit que (Municipalité de La
Macaza, 2016) :
« Les aménagements et les ouvrages sur la rive ou le littoral doivent être conçus et réalisés de
façon à respecter ou à rétablir l’état et l’aspect naturel des lieux et de façon à ne pas nuire à
l’écoulement naturel des eaux ni créer de foyer d’érosion. (…) À moins d’être spécifiquement
mentionnés ou qu’il ne puisse logiquement en être autrement, ces aménagements et ces
ouvrages doivent être réalisés sans avoir recours à l’excavation, au dragage, au nivellement, au
remblayage ou autres travaux similaires. »
Finalement, l’article 12.3.11 est spécifiquement lié à la protection du site lors de travaux de
construction et stipule que :
« Lors de tous travaux de construction, de rénovation et/ou d’agrandissement d’un bâtiment à
proximité de la bande de protection riveraine, une membrane de protection (ex. : géotextile) doit
être installée autour de la zone des travaux afin de limiter l’érosion. »
Malgré la présence de plusieurs dispositions règlementaires à cet effet, il semblerait que les
pratiques municipales en matière de contrôle de l’érosion pourraient être améliorées. À ce sujet,
les employés de la municipalité ont participé en 2019, à une formation sur le contrôle de l’érosion
organisée par le CRE Laurentides et donnée par le Regroupement des Associations Pour la
Protection de l’Environnement des Lacs et des bassins versants (RAPPEL), une coopérative de
solidarité qui offre des services d’experts-conseils en environnement depuis 1997.
Par ailleurs, aucune étude n’a été menée afin de documenter le potentiel d’érosion en
provenance du réseau routier en bordure du lac Caché. Il pourrait être intéressant d’approfondir
la connaissance à ce sujet, considérant que le chemin du lac Caché, qui longe la rive habitée du
lac, est assez emprunté et que des travaux y ont été réalisés en 2019.
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
24
2. Caractéristiques du lac Caché
2.1 Hydromorphologie
Les informations hydromorphologiques permettent de mieux comprendre l’influence des facteurs
naturels sur la qualité de l’eau des lacs. Notamment :
● Les concentrations en phosphore et en chlorophylle a dans la colonne d’eau des
lacs peu profonds (ou étangs) tendent à être plus élevées que dans les lacs stratifiés
en raison du recyclage continuel des nutriments entre les sédiments et la colonne
d’eau;
● La rétention du phosphore présent dans la colonne d’eau d’un lac dépend du
temps de renouvellement ou de séjour de l’eau. Plus ce temps est long, plus le
phosphore a le temps de sédimenter au fond du lac. À l’inverse, plus ce temps est
court, plus les concentrations en phosphore et chlorophylle a de la colonne d’eau
seront importantes et représentatives de ce qui arrive du bassin versant.
● Les lacs avec un ratio de drainage élevé, et donc un grand bassin versant par
rapport à la superficie du lac, auront habituellement un temps de renouvellement
plus court, seront plus colorés et plus productifs. Plus ce ratio est élevé, plus l’apport
en nutriments au lac issu des tributaires sera important. Selon Pourriot et Meybeck
(1995), dès que ce ratio dépasse 5 ou 6 les tributaires représentent la source
principale d’eau, de matériaux dissous et particulaires apportés à un lac. Seuls les
systèmes lacustres de faible taille et ayant un ratio inférieur à 3 reçoivent une
contribution importante par précipitations directes. Les apports dépendent alors de
la fonte des neiges et du régime des pluies dans le bassin versant du lac.
Le lac Caché a une superficie de 2,97 km2. Il contient un volume d’eau de 25 694 000 m3. Sa
profondeur moyenne est de 8,7 mètres et sa profondeur maximale de 27,5 mètres (Figure 17) (CRE
Laurentides et Carignan, 2013).
En présence de sédiments riches en éléments nutritifs, les plantes aquatiques pourraient croître au
lac Caché jusqu’à environ 4,7 mètres de profondeur et recouvrir 33% de la superficie du fond du
lac (CRE Laurentides à partir de Carignan, 2013).
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
25
Figure 17. Carte bathymétrique du lac Caché
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
26
Le temps de renouvellement3 ou de résidence détermine jusqu’à quel point les réactions
chimiques ou biologiques lentes pourront se réaliser dans le lac. Celui du lac Caché est de 0,47 an
(renouvellement à tous les 5 mois et demi), ce qui est considéré comme très court (Tableau III)
(Carignan et CRE Laurentides, 2013A adapté de Kalff, 2002 et Pourriot et Meybeck, 1995). Cela
signifie que les éléments nutritifs n’ont pas de temps pour sédimenter au fond du lac. Ainsi, dans
ce type de lac, la concentration en phosphore de la colonne d’eau sera assez similaire à celle
des tributaires.
Tableau III. Critères pour la classification du temps de renouvellement de l’eau des lacs de la région des
Laurentides
Classification Temps en année(s)
Long ≥ 5
Modérément long ≥ 2 - 5
Modérément court ≥ 1 - 2
Court ≥ 0,5 – 1
Très court < 0,5
Par ailleurs, le lac Caché possède un ratio de drainage d’environ 32. Ceci veut dire que le lac
draine un territoire environ 32 fois plus grand que celui-ci. Ce ratio est élevé (Tableau IV) (Carignan
et Pinel-Alloul, 2003). Par conséquent, l’apport naturel en éléments nutritifs et en matière
organique en provenance du bassin versant est important.
Tableau IV. Critères pour la classification du ratio de drainage des lacs de la région des Laurentides
Classification Superficie du BV/Superficie
du lac (Ad/A0)
Très faible < 6
Faible ≥ 6-10
Normal-Modéré ≥ 10-25
Élevé ≥ 25-50
Très élevé > 50
3 Temps que prend l’eau contenue dans le volume d’un lac à se renouveler complètement
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
27
2.2 Qualité de l’eau
La qualité de l’eau d’un lac doit être évaluée en considérant un ensemble de facteurs. Les
données physicochimiques et bactériologiques, la prolifération de cyanobactéries nuisibles,
d’algues et de plantes aquatiques ainsi que l’accumulation de sédiments font partie, entre autres,
des éléments à analyser et à mettre en relation pour nous renseigner sur celle-ci.
Le Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL), auquel le lac Caché est inscrit depuis 2004,
permet de mesurer les variables de base telles que la transparence de l’eau, les concentrations
en phosphore total trace, la chlorophylle a et le carbone organique dissous (MELCC, 2019). Les
données obtenues dans le cadre de ce programme sont présentées au tableau V.
Un suivi complémentaire a également été effectué au lac Caché par le CRE Laurentides et fournit
notamment des données de température et la concentration en oxygène dissous de la colonne
d’eau.
Enfin, des données sur les plantes aquatiques, les algues, les cyanobactéries ainsi que les bactéries
nuisibles sont présentées dans les sections suivantes.
2.2.1 Caractéristiques physicochimiques
Le phosphore est l’élément nutritif qui contrôle généralement la croissance des algues et des
plantes aquatiques. Il y a un lien entre la concentration de phosphore total, la productivité du lac
et son niveau trophique.
La chlorophylle a est un indicateur de la quantité d’algues microscopiques (phytoplancton)
présente dans le lac. La concentration de chlorophylle a augmente avec la concentration en
matières nutritives, particulièrement en phosphore. Il y a donc un lien entre cette augmentation
et le niveau trophique du lac. Les lacs eutrophes produisent une importante quantité d’algues.
Le carbone organique dissous (COD) provient de la décomposition des organismes. La
concentration de COD est fortement associée à la présence d’acides humiques, lesquels sont
responsables de la coloration jaunâtre ou brunâtre de l’eau. Les acides humiques proviennent
surtout des milieux humides (comme les marécages, les tourbières et les marais). La mesure du
COD permet donc d’avoir une appréciation de la coloration de l’eau, qui est un des facteurs qui
influencent sa transparence. Ainsi, la transparence de l’eau diminue avec l’augmentation de la
concentration du carbone organique dissous.
La transparence de l’eau est mesurée à l’aide d’un disque de Secchi. Celle-ci diminue avec
l’augmentation de la concentration en COD mais aussi avec la quantité d’algues microscopiques
de la colonne d’eau. Il y a donc un lien entre la transparence de l’eau et le niveau trophique du
lac. Les lacs eutrophes sont caractérisés par une faible transparence de l’eau.
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
28
Dans le cadre du RSVL, l’APGLC a procédé à la mesure de la transparence entre 2005 et 2018.
L’échantillonnage de la qualité de l’eau a été effectué en 2004, 2005, 2008, puis de 2012 à 2018.
Les mesures ont été prises à trois stations différentes. Les résultats des suivis réalisés à la fosse (station
52A) sont présentés sous forme de moyennes pluriannuelles au tableau V (MELCC, 2019).
Tableau V. Résultats du suivi de la qualité de l’eau dans le cadre du programme RSVL au lac Caché (2004-
2018)
Années Transparence
(mètres)
Phosphore total
(µg/l)
Chlorophylle a
(µg/l)
Carbone
organique dissous
(mg/l)
Niveau trophique
Moyennes pluriannuelles
2004-2018 3,8 4,9 2,3 4,6 Oligotrophe
La méthodologie pour l’analyse en laboratoire du phosphore total a été révisée par le MELCC en
2018. Il est ainsi probable que des données de phosphore antérieures à 2018 aient été sous-
estimées. Le ministère travaille actuellement à la correction de ces données. Ceci rappelle
l’importance d’effectuer un suivi sur une longue période pour l’analyse du phosphore total, de
considérer les moyennes pluriannuelles et d’éviter de tirer des conclusions à la suite de la
comparaison des résultats obtenus d’une année à l’autre. En effet, plusieurs facteurs peuvent
contribuer à la variation annuelle des données telles que la température, les précipitations, l’effort
d’échantillonnage, etc. Ainsi, lors de l’interprétation des données de la qualité de l’eau, il est
préférable d’utiliser les moyennes pluriannuelles obtenues pour l’ensemble des variables. Par
ailleurs, les différents descripteurs considérés séparément peuvent démontrer des signaux
discordants. C’est pourquoi il est préférable d’utiliser une combinaison des principales variables
mesurées (phosphore total, chlorophylle a, transparence) afin de déterminer le statut trophique
global d’un lac.
Ainsi, les analyses combinées effectuées dans le cadre du RSVL de 2004 à 2018 révèlent que le lac
Caché a un statut trophique oligotrophe. Selon ces données, il ne présente pas de signes
d’eutrophisation (MELCC, 2019).
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
29
Les moyennes pluriannuelles (2004-2018) obtenues pour les descripteurs de la qualité de l’eau et
leur interprétation, selon la terminologie utilisée par le RSVL, sont présentées ci-dessous (Tableau VI)
(CRE Laurentides à partir de MELCC, 2019).
● Transparence de l’eau (3,8 mètres) : La transparence est caractéristique d’une eau
légèrement trouble
● Phosphore total (4,9 µg/L) : L’eau du lac très légèrement enrichie en phosphore.
● Chlorophylle a (2,3 µg/L) : La concentration en chlorophylle a dans la colonne d’eau est
faible.
● Carbone organique dissous (COD) (4,6 mg/L) : Le COD indique que l’eau est colorée et
que ce descripteur a une incidence sur la transparence de l’eau.
Tableau VI. Classes de descripteurs de la qualité de l’eau
Phosphore total (µg/L) Chlorophylle a (µg/L)* Transparence (m)
< 4
À peine enrichi
< 1
Très faible
> 12
Extrêmement claire
≥ 4 - 7
Très légèrement enrichi
≥ 1 – 2,5
Faible
≤ 12 – 6
Très claire
≥ 7 – 13
Légèrement enrichi
≥ 2,5 - 3,5
Légèrement élevée
≤ 6 – 4
Claire
≥ 13 – 20
Enrichi
≥ 3,5 – 6,5
Élevée
≤ 4 - 3
Légèrement trouble
≥ 20 – 35
Nettement enrichi
≥ 6,5 – 10
Nettement élevée
≤ 3 – 2
Trouble
≥ 35 – 100
Très nettement enrichi
≥ 10 – 25
Très élevée
≤ 2 – 1
Très trouble
≥ 100
Extrêmement enrichi
≥ 25
Extrêmement élevée
≤ 1
Extrêmement trouble
*La valeur de chlorophylle a utilisée est la valeur corrigée, c’est-à-dire sans l’interférence de la phéophytine
Carbone organique dissous
(mg/L) Couleur Incidence sur la transparence
< 3 Peu colorée Probablement une très faible incidence
≥ 3 - 4 Légèrement colorée Probablement une faible incidence
≥ 4 - 6 Colorée A une incidence
≥ 6 Très colorée Forte incidence
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
30
2.2.2 Données complémentaires
En complément du RSVL, d’autres données peuvent être recueillies dans le cadre de l’évaluation
de l’état de santé d’un lac. La température de l’eau, le pH en surface, la concentration en
oxygène dissous et la conductivité spécifique sont des éléments qui influencent la dynamique
aquatique et qu’il peut s’avérer pertinent de mesurer.
De plus, d’autres variables physicochimiques telles que certains ions majeurs et les nitrates peuvent
constituer des indicateurs d’une certaine pollution en provenance du bassin versant.
Toutes ces données sont mesurées à la fosse du lac.
• Température : la température de l’eau peut affecter la santé des organismes aquatiques.
Par exemple, les salmonidés (truites et saumons), se retrouveront dans un habitat où la
température de l’eau n’excède pas 19°C. Selon le ministère de l’Environnement (MELCC,
2019A), une eau de température inférieure à 22°C favorise la protection de la vie
aquatique. La température de la colonne d’eau permet aussi d’évaluer si le lac est
thermiquement stratifié durant l’été. La stratification thermique4 d’un lac se définit comme
étant la formation de couches d’eau distinctes superposées. La formation de ces couches
est due à une différence de température, ce qui entraîne une différence de densité de
l’eau. Les données prises à la fosse d’un lac avec la multisonde permettent de déterminer
si le plan d’eau est sujet au phénomène de stratification thermique durant l’été. Cette
information est primordiale pour mieux comprendre les résultats sur la qualité de l’eau et
ainsi l’état de santé du lac. En effet, lorsque la morphologie du lac ou du bassin versant ne
permet pas la stratification thermique (lac peu profond ou très exposé au vent par
exemple) un brassage continuel de l’ensemble de la colonne d’eau ainsi que des
nutriments est effectué. Ainsi, il est normal de retrouver dans ces plans d’eau peu profonds
ou étangs des concentrations en phosphore plus élevées. De plus, l’action du vent et des
vagues sera suffisante pour répartir l’oxygène de façon quasi uniforme à travers toute la
colonne d’eau durant la période sans glace.
• Oxygène dissous5 : Selon les critères du MELCC, pour la protection de la vie aquatique, les
concentrations en oxygène dissous ne devraient pas être inférieures à 7 mg/l pour une
température d’eau se situant entre 5 et 10°C, à 6 mg/l pour une température d’eau se
situant entre 10 et 15°C et à 5 mg/l pour une température d’eau se situant entre 20 et 25°C.
Les concentrations en oxygène dissous d’un lac constituent un élément d’évaluation
supplémentaire à la classification de son niveau trophique (oligotrophe, mésotrophe,
eutrophe). En effet, dans les lacs eutrophes enrichis en matière organique, principalement
par des résidus d’organismes végétaux tels que les algues microscopiques
(phytoplancton), les algues macroscopiques (algues filamenteuses et périphyton) et
plantes aquatiques, l’importante respiration des organismes décomposeurs consommera
une bonne partie de l’oxygène présent dans l’hypolimnion de ces lacs durant l’été.
4Pour plus de détails, veuillez consulter la fiche La stratification thermique de la Trousse des lacs au : www.troussedeslacs.org
5Pour plus de détails, veuillez consulter la fiche L’oxygène dissous contenue dans la Trousse des lacs au :
www.troussedeslacs.org
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
31
Toutefois, pour les lacs des Laurentides, ce sont plutôt des causes tout à fait naturelles qui
expliquent fréquemment les déficits en oxygène observés au fond des lacs en été.
• pH6 : Selon les critères du MELCC, la majorité des organismes aquatiques ont besoin d’un
pH voisin de la neutralité (6-9) afin de survivre. Des variations importantes de pH peuvent
donc compromettre certaines de leurs fonctions essentielles telles que la respiration et la
reproduction. Ainsi, les eaux acidifiées sont caractérisées par un déclin de la diversité
biologique. Le pH de l’eau influence la quantité de nutriments (ex. : phosphore, azote) et
de métaux lourds (ex. : plomb, mercure, cuivre) dissous dans l’eau et disponibles pour les
organismes aquatiques. Dans des conditions acides, certains métaux lourds toxiques se
libèrent des sédiments et deviennent disponibles pour l’assimilation par les organismes
aquatiques.
• Conductivité7 : La conductivité est la propriété d’une solution à transmettre le courant
électrique. Plus la conductivité spécifique est élevée, plus l’eau contient de substances
minérales dissoutes (principalement sous forme de cations et d’anions majeurs). Toutefois,
la mesure de la conductivité spécifique ne peut pas nous informer sur la nature des
matières dissoutes (minéraux naturels ou polluants) dans l’eau. La conductivité spécifique
est généralement exprimée en unités de μS/cm. On considère qu’une eau douce présente
une conductivité inférieure à 200 μS/cm. La conductivité de l’eau d’un lac sera
grandement influencée par sa géologie et celle de son bassin versant. Par exemple, pour
les lacs situés en zone de roche granitique, de gneiss ou de sables issus de ces roches, ce
qui est le cas de la majeure partie des Laurentides, la conductivité naturelle de l’eau
devrait se situer entre 10 et 40 μS/cm. Ainsi, pour ces lacs, une conductivité spécifique
supérieure à cette valeur traduit l’influence des activités humaines dans le bassin versant
du lac, via notamment l’apport de sels de voirie épandus sur les routes l’hiver. Cependant,
en présence de marbres dans le bassin versant, la conductivité spécifique peut atteindre
naturellement 120 à 140 µS/cm selon le pH et la concentration en CO2 dissous (CRE
Laurentides, 2013A et CRE Laurentides et Carignan, 2019).
• Cations majeurs : Dans les eaux de surface oxygénées, le calcium (Ca2+), le magnésium
(Mg2+), le sodium (Na+) et le potassium (K+) sont appelés « cations majeurs », car ils
comptent généralement pour plus de 95% de tous les cations dissous. Ils sont généralement
issus de la dissolution ou de l’altération des minéraux du sol et de la roche en place mais
localement, l’application de sels de voirie (surtout NaCl) peut jouer un rôle important.
Plusieurs raisons expliquent l’existence de relations entre la concentration en cations
majeurs et l’abondance et la répartition des macrophytes submergées. En effet, en
présence abondante de cations majeurs, la concentration en anions majeurs équilibrants
(HCO3- et CO32-) peut devenir importante et ainsi permettre une croissance rapide des
plantes tels les potamots et les myriophylles, capables de les assimiler (CRE Laurentides et
Carignan, 2019).
6Pour plus de détails, veuillez consulter la fiche Le pH contenue dans la Trousse des lacs au : www.troussedeslacs.org
7Pour plus de détails, veuillez consulter la fiche La conductivité spécifique dans la Trousse des lacs au :
www.troussedeslacs.org
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
32
De 2005 à 2017, le CRE Laurentides a réalisé le suivi de ces données au lac Caché à 10 reprises à
trois stations différentes. Les résultats des suivis réalisés à la fosse du lac (52A) sont illustrés aux figures
ci-dessous (Figures 18 à 21) (CRE Laurentides, 2017A).
Figures 18 et 19. Illustration de la stratification thermique et données prises à l’aide de la multisonde au lac
Caché le 21 août 2017
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
33
Figure 20. Profils pluriannuels de température au lac Caché (station 52A)
Figure 21. Profils pluriannuels d’oxygène dissous au lac Caché (station 52A)
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
34
À l’examen des résultats de température, on constate que le lac Caché possède une stratification
thermique estivale, en trois couches. Par exemple le 21 août 2017, la couche d’eau plus chaude
du dessus, qui se nomme l’épilimnion, possédait une épaisseur d’environ 5 mètres. Le métalimnion,
qui est la couche d’eau intermédiaire où la température chute brusquement, se trouvait entre 6
et 10 mètres de profondeur. On note que la plus grande différence de température se situait entre
6 et 7 mètres (à la thermocline). À partir de 11 mètres, on retrouvait la masse d’eau froide et
uniforme qu’est l’hypolimnion (Figures 18 et 19).
Les critères en oxygène dissous établis par le MELCC (MELCC, 2019A) sont respectés sur la majeure
partie de la colonne d’eau du lac Caché, à l’exception du fond du lac à la fin de l’été et durant
l’automne. À l’examen des profils pluriannuels de température et d’oxygène (Figures 20 et 21), on
constate que le lac possédait déjà une stratification partielle au mois de mai en 2005 et que les
valeurs d’oxygène en profondeur étaient relativement basses. Cela nous permet de suspecter
que le brassage printanier du lac est incomplet certaines années, ne permettant pas une
recharge de la colonne d’eau en profondeur. Ainsi, les déficits d’oxygène observés à la fin de
l’été, seraient liés à un phénomène totalement naturel.
La conductivité de l’eau, d’une valeur moyenne de 23 µS/cm à 1 mètre de profondeur, est
similaire aux valeurs naturelles observées pour les lacs situés en zone de roche granitique, de gneiss
ou de sable, qui se situent entre 10 et 40 μS/cm. Une conductivité spécifique plus élevée que 125
μS/cm démontre clairement l’influence des activités humaines dans le bassin versant de ces lacs,
via notamment l’apport de sels de voirie épandus sur nos routes l’hiver (CRE Laurentides, 2013A et
CRE Laurentides et Carignan, 2019). Le pH quant à lui, d’une valeur moyenne de 6,7 est compris
à l’intérieur des critères du MELCC pour la protection de la vie aquatique (de 6,5 à 9 pour le pH)
(MELCC, 2019A).
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
35
2.2.3 Plantes aquatiques et algues
Bien que la concentration en phosphore dans la colonne d’eau d’un lac soit un indicateur de son
état d’enrichissement, d’autres changements sont observables avant que l’on puisse constater
son augmentation. En effet, les macrophytes (algues visibles et plantes aquatiques) du littoral
contribuent à favoriser la sédimentation du phosphore qui arrive du bassin versant. Pendant que
les végétaux prolifèrent dans la zone littorale grâce à cet apport de phosphore, la quantité
mesurée dans la colonne d’eau, quant à elle, n’augmente pas de façon très importante. C’est
seulement une fois que la capacité d’absorption par les végétaux du littoral est atteinte que la
quantité de phosphore, mesurée à la fosse du lac, peut augmenter. Les plantes aquatiques et le
périphyton (algues fixées aux roches, au bois, aux plantes, etc.) sont donc les premiers indicateurs
de l’état d’enrichissement d’un lac par les nutriments issus de la villégiature. Ainsi, leur
caractérisation est essentielle afin de compléter l’analyse de l’état de santé d’un lac.
À cette fin, le Protocole de suivi du périphyton et le Protocole de détection et de suivi des plantes
aquatiques exotiques envahissantes (PAEE) ont été développés dans le cadre du RSVL (MDDEP,
CRE Laurentides et GRIL, 2012; MDDELCC, 2016). La mesure du phosphore, réalisée
périodiquement, reste toutefois primordiale afin d’effectuer un suivi à long terme de la qualité de
l’eau.
Accompagné des citoyens bénévoles de l’APGLC, le CRE Laurentides a réalisé le Protocole de
détection et de suivi PAEE et procédé à l’identification des plantes aquatiques observées au lac
Caché en 2016 et 2019. Aucune plante aquatique exotique envahissante (PAEE) n’a été détectée
dans la zone littorale8 du lac Caché. Le tableau VII présente la liste des 32 espèces ou groupes
d’espèces d’algues, de plantes aquatiques ou de milieux humides répertoriées. La présence
d’éponges d’eau douce9 a également été notée.
8 La zone littorale comprend tous les secteurs d’un plan d’eau où la lumière pénètre jusqu’au fond et où, par extension, les
plantes aquatiques pourvues de racines peuvent croître. Sa profondeur est généralement inférieure ou égale à quatre
mètres, mais peut être plus importante dans les lacs oligotrophes (MDDELCC, 2016).
9 Les éponges sont des animaux pluricellulaires primitifs d’organisation très simple qui ont longtemps été considérés comme
des végétaux
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
36
Tableau VII. Liste des algues, éponges, plantes aquatiques et de milieux humides répertoriées au lac Caché
en 2016 et 2019
A. Algues et éponges
Nom français Nom anglais Nom latin Caché (2016,2019)
Algues filamenteuses Filamentous algae 1
Characées Characeae 1
Éponge d’eau douce Freshwater sponge Spongilla lacustris 1
Total 3
B. Plantes de milieux humides
Nom français Nom anglais Nom latin Caché (2016,2019)
Dulichium roseau Three-way Sedge Dulichium arundinaceum 1
Éléocharide Spike-rush Eleocharis spp. 1
Millepertuis de Virginie Marsh St.-John's-wort Hypericum virginicum 1
Total 3
C. Plantes aquatiques
Nom français Nom anglais Nom latin Caché (2016,2019)
Brasénie de Schreber Water-shield Brasenia Schreberi 1
Callitrichoides Callitrichoides 1
Ériocaulon septangulaire Seven-angled Pipewort Eriocaulon septangulare 1
Gazon court Short grass 1
Gazon long Long grass 1
Lobélie de Dortmann Water Lobelia Lobelia Dortmanna 1
Naïas souple Slender Naias Najas flexilis 1
Nénuphar Pond-Lily Nuphar spp. 2
Nymphéa Water-Lily Nymphaea spp. 1
Potamot de Robbins Robbin’s Pondweed Potamogeton robbinssi 1
Potamot (groupe 1) Pondweed Potamogeton spp. 1
Potamot (groupe 3) Pondweed Potamogeton spp. 1
Potamot (groupe 4) Pondweed Potamogeton spp. 1
Potentille palustre Marsh cinquefoil Potentilla palustris 1
Prêle Horsetail Equisetum spp. 1
Rubanier (groupe 1) Bur-reed Sparganium spp. 1
Rubanier (groupe 2) Bur-reed Sparganium spp. 1
Rubanier (groupe 3) Bur-reed Sparganium spp. 1
Sagittaire (groupe 1) Arrow-leaf Sagittaria spp. 1
Sagittaire (groupe 2) Arrow-leaf Sagittaria spp. 1
Typha (Quenouille) Cat-tail Typha spp. 1
Utriculaire (groupe 2) Bladderwort Utricularia spp. 1
Utriculaire (groupe 3) Bladderwort Utricularia spp. 1
Utriculaire intermédiaire Intermediate
Bladderwort
Utricularia intermedia 1
Vallisnérie américaine American Eel-grass Vallisneria americana 1
Total 26
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
37
Par ailleurs, le Protocole de suivi du périphyton a été réalisé par l’APLG de 2012 à 2014 à 12 stations
localisées un peu partout autour du lac Caché. L’épaisseur moyenne mesurée de 2012 à 2014 est
de 2,4 mm (Tableau VIII), ce qui signifie que le lac présente peu de signes de dégradation.
En effet, selon le ministère de l’Environnement, une épaisseur moyenne de périphyton plus grande
que 4 mm constitue une évidence de dégradation d’un lac tandis qu’une épaisseur plus faible
que 2 mm ne démontre pas de dégradation (MDDELCC, 2014). De plus, la compilation de trois
années consécutives de prises de données est nécessaire avant de pouvoir interpréter les résultats,
ce qui est le cas au lac Caché (MDDEP, CRE Laurentides et GRIL, 2012).
Tableau VIII. Suivi du périphyton au lac Caché de 2012 à 2014 — Résultats par station
Numéro de station Moyenne 2012 en
mm
Moyenne 2013 en
mm
Moyenne 2014 en
mm
Moyenne 2012 à
2014 en mm
1 2,5 2,2 1,6 2,1
2 2,5 1,9 2 2,1
3 3,0 2,2 1,9 2,4
4 1,5 1,7 2,1 1,8
5 3,5 1,8 2,7 2,7
6 1,4 2,3 2,5 2,1
7 2,3 2,5 2,3 2,4
8 2,8 2,8 4,0 3,2
9 3,5 1,8 3,1 2,8
10 3,0 2,2 2,6 2,6
11 2,5 2,1 2,3 2,3
12 2,7 2,2 2,5 2,5
Moyenne globale 2,6 2,1 2,5 2,4
2.2.4 Cyanobactéries
Les cyanobactéries ou « algues bleu vert » sont des microorganismes aquatiques. Certaines
espèces produisent des poisons naturels : les cyanotoxines. Les cyanobactéries sont présentes
naturellement dans les plans d’eau et ne deviennent problématiques que lorsqu’elles sont
présentes en abondance. Elles forment alors une masse visible à l’œil nu appelée fleur d’eau ou
« bloom ». Ce phénomène, lorsqu’il occupe une proportion importante du lac, est toujours un
symptôme de dégradation de son état de santé. Cependant, une petite fleur d’eau localisée
n’est pas nécessairement synonyme de mauvaise santé du plan d’eau. Dans les plus grands lacs
où l’emprise du vent est suffisante, les cyanobactéries peuvent avoir été accumulées dans une
baie de façon naturelle.
Le RSVL propose un protocole pour effectuer visuellement le suivi d’une fleur d’eau de
cyanobactéries. Ce suivi consiste à cartographier les zones atteintes par les fleurs d’eau en
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
38
fonction de la densité de cyanobactéries observée. Les cartes réalisées permettent de suivre
l’évolution des cyanobactéries dans le lac. Voici les différentes catégories qui sont attribuées aux
fleurs d’eau (MDDEP et CRE Laurentides, 2008) :
- Catégorie 1 : Une fleur d’eau de catégorie 1 se caractérise par une faible densité de
particules qui sont réparties de façon clairsemée dans la colonne d’eau. Elle peut donner
l’apparence d’une eau anormalement trouble, de particules qui semblent flotter entre
deux eaux ou d’agrégats ou d’amas assez éloignés les uns des autres. La fleur d’eau peut
être plus difficile à observer, puisqu’elle ne donne pas l’impression d’un changement dans
la consistance de l’eau.
- Catégorie 2a : Une fleur d’eau de catégorie 2a se caractérise par une densité moyenne
à élevée de particules distribuées dans la colonne d’eau. Les algues bleu vert peuvent
être réparties dans la colonne d’eau et ressembler notamment à une soupe au brocoli, à
de la peinture, à des agrégats (boules, flocons, filaments ou autres) ou à des amas
rapprochés les uns des autres ou à une purée de pois.
- Catégorie 2b : Une fleur d’eau de catégorie 2b se caractérise par la présence d’algues
bleu vert à la surface de l’eau qui forment ce que l’on appelle une écume. La fleur d’eau
sous forme d’écume peut être balayée par le vent et s’entasser près du rivage. La densité
d’algues bleu vert y est alors très élevée. Une écume peut ressembler à un déversement
de peinture et se présenter sous forme de traînées, d’un film à la surface de l’eau ou de
dépôts près de la rive.
De son côté, lorsqu’il y a prolifération de cyanobactéries, le MELCC prélève et analyse des
échantillons d’eau, s’il y a lieu, afin de déterminer le nombre de cellules par millilitre d’eau et la
quantité de toxines qui s’y trouvent. Depuis 2016, lorsqu’une fleur d’eau est signalée, des
techniciens de la direction régionale concernée du MELCC effectuent une visite pour
échantillonner le plan d’eau, si celui-ci respecte au moins un des critères suivants (MELCC, 2019B) :
▪ Il sert à l’approvisionnement en eau potable pour un réseau assujetti au Règlement sur la
qualité de l’eau potable (RQEP);
▪ Il nécessite un suivi particulier (en raison d’un signalement à une direction de santé
publique [DSP] ou de la tenue d’un événement spécial d’activités récréatives de contact
avec les eaux comme une compétition de natation ou de canot);
▪ Une situation majeure justifie qu’on s’y déplace, selon la direction régionale (ex. :
manifestation extrême du phénomène);
▪ Il fait l’objet d’une entente officielle entre différents gouvernements (plan d’eau
transfrontalier).
Le lac Caché fait partie de la liste des plans d’eau touchés par une fleur d’eau d’algues bleu vert,
d’une densité supérieure à 20 000 cellules par millilitre en 2007, 2012 et 2014. Cette liste publiée
annuellement par le ministère comprend les lacs signalés de 2004 à 2017 (MELCC, 2019C).
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
39
Selon le gouvernement du Québec, lorsque la situation ne requiert pas d’intervention de santé
publique, il est possible de se baigner et de pratiquer des activités nautiques et aquatiques dans
les secteurs d’un plan d’eau où les fleurs d’eau et l’écume ne sont pas visibles. Par contre, dans
les secteurs où celles-ci sont visibles il est recommandé de se tenir à une distance d’au moins 3
mètres des fleurs d’eau ou de l’écume (Gouvernement du Québec, 2019);
✔ Éviter toute activité pouvant vous faire entrer en contact avec elles.
✔ Il est possible de reprendre la baignade et les activités nautiques et aquatiques dans un
secteur où les fleurs d’eau et l’écume ont disparu, mais seulement 24 heures après leur
disparition.
2.2.5 Analyses bactériologiques
Les coliformes fécaux, ou coliformes thermotolérants, sont un sous-groupe des coliformes totaux.
La bactérie E. coli représente 80 à 90 % des coliformes thermotolérants. L’intérêt de la détection
de ces coliformes dans l'eau, à titre d’organismes indicateurs, réside dans le fait que leur densité
est généralement proportionnelle au degré de pollution produite par les matières fécales. Dans
une eau utilisée pour la baignade, la limite de coliformes fécaux tolérée est de 200 coliformes par
100 ml d’eau, alors qu’elle peut atteindre jusqu’à 1000 coliformes par 100 ml d’eau si elle est utilisée
pour des activités où il y a un contact indirect (canot et kayak, par exemple). Une eau ayant des
valeurs en coliformes fécaux supérieures à 1 000 UFC/100 ml est considérée comme insalubre
(MDDEFP, 2013).
Aucune analyse bactériologique n’a été effectuée au lac Caché.
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
40
2.3 Usages du plan d’eau
Les lacs et les cours d’eau sont au centre de nombreux développements et suscitent des intérêts
diversifiés. La population fait généralement plusieurs usages de cette ressource.
Le lac Caché ne fait pas partie des lacs où une règlementation fédérale est en vigueur selon le
Règlement sur les restrictions visant l’utilisation des bâtiments de la Loi sur la marine marchande du
Canada10.
Les activités pratiquées au lac Caché sont la baignade, la pêche, la détente, l’observation de la
faune et de la flore, les activités aquatiques non motorisées (canot, kayak, etc.) et motorisées
(wakeboard, motomarine, etc.). Les résidents du lac Caché possèdent une très grande variété de
bateaux à moteur. Le camp Quatre-Saisons et le parc national du Mont-Tremblant effectuent la
location d’embarcations non motorisées. Étant donné la multitude d’activités pratiquées, l’APGLC
a proposé aux usagers un ensemble de règles de conduite à respecter afin de favoriser
l’harmonie. Ces règles se trouvent dans le code d’éthique du lac Caché.
En 2012, la municipalité s’est dotée d’un règlement relatif à l’obligation de lavage des
embarcations et de leurs accessoires afin d’assurer la protection et la conservation des lacs et
cours d’eau de La Macaza. Ce règlement oblige les propriétaires à faire laver leur embarcation
à moteur à la station de lavage municipale avant d’accéder à un plan d’eau situé en tout ou en
partie sur le territoire de la Municipalité de La Macaza. Il a pour but premier d’empêcher la
propagation des espèces de plantes aquatiques exotiques envahissantes, particulièrement le
myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum). Un certificat est remis après le lavage et celui-ci est
nécessaire pour l’obtention des clés des différentes barrières donnant accès aux descentes
publiques des lacs Chaud et Macaza (Municipalité de La Macaza, 2012). Les certificats d’usager
et de lavage sont valides tant que le bateau ne change pas de lac. À cet effet, la bonne foi du
propriétaire du bateau est présumée.
En mai 2019, la municipalité a ouvert sa propre station de lavage au garage municipal et a abrogé
le règlement de 2012 par le règlement 2019-146 qui inclut maintenant l’obligation de lavage les
embarcations non motorisées (Municipalité de La Macaza, 2019A). Il n’y a pas de quai public au
lac Caché, mais l’accès peut se faire par le Camp Quatre-Saisons ou le Parc national du Mont-
10 https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/reglements/dors-2008-120/TexteComplet.html
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
41
Tremblant. Les usagers du camp doivent avoir préalablement effectué le lavage de leur
embarcation à la station municipale.
3. Synthèse et constats
L’échantillonnage de la qualité de l’eau a permis de classer le lac Caché comme ayant un statut
trophique oligotrophe. Selon ces données, il possède les caractéristiques d’un lac jeune,
présentant peu de signes d’eutrophisation. Plus particulièrement, le lac est très légèrement enrichi
en phosphore et la concentration en chlorophylle a dans la colonne d’eau est faible. L’eau du
lac est légèrement trouble, principalement dû à sa coloration et à sa concentration en COD. Ceci
est notamment lié à des phénomènes naturels tel que le ratio de drainage élevé du lac. De plus,
les données du suivi du périphyton confirment que le lac reçoit peu d’éléments nutritifs en
provenance des habitations riveraines.
Ceci concorde avec les données de l’utilisation du territoire du bassin versant, qui est très peu
développé. En effet, peu de menaces pèsent actuellement sur le lac Caché. La pression des
habitations est minimisée par la présence du Parc national du Mont-Tremblant sur une grande
proportion du bassin versant et de la rive du lac. Ces zones sont ainsi à l’abri du développement
et vouées à être conservées à long terme.
De plus, la bande riveraine est recouverte en majorité par de la végétation naturelle et ce, même
dans les zones habitées. Une amélioration a d’ailleurs été observée entre 2009 et 2017.
Il faudra cependant penser à remplacer les installations septiques vieillissantes dans les prochaines
années pour environ le quart des riverains. De plus, il serait intéressant de documenter l’état de la
situation concernant l’érosion en bordure du lac.
Finalement, il est primordial de s’assurer que les usagers adoptent des pratiques qui permettent
d’éviter l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Compte tenu de la présence du
myriophylle à épi dans une quarantaine de lacs de la région, cet aspect n’est certainement pas
à négliger. Le respect de la règlementation municipale actuellement en place constitue déjà un
bon point de départ pour ce faire, combiné à la sensibilisation de la population.
Portrait préliminaire du lac Caché Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
42
IV. Références
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