PorcelainePorcelaine
chinoisechinoise
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Auteur : O. du Sartel
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ISBN : 978-1- - -78042 207 7
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« La Prudence est la mère de la porcelaine »
— William Wander
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2205-1767 avant J.-C. : Dynastie Xia (Sia)
1767-1122 avant J.-C. : Dynastie Shang (Chen)
1122-256 avant J.-C. : Dynastie Zhou (Tcheou)
771-475 avant J.-C. : Période des printemps et des automnes
475-221 avant J.-C. : Période des Royaumes combattants
221-207 avant J.-C. : Dynastie Qin (Tch’in)
206 avant J.-C. -221 : Dynastie Han
220-265 : Période des trois Royaumes
265-420 : Première Dynastie Jin (Tsin)
302-439 : Seize Royaumes
420-589 : Dynasties du Nord et du Sud ou Neuf Dynasties
Chronologie des dynasties chinoises
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581-618 : Dynastie Sui (Seouei)
618-907 : Dynastie Tang (Ten)
690-705 : Dynastie Zhou (Tcheou)
907-960 : Période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes
907-1115 : Dynastie Liao ou la dynastie Khitan
1036-1227 : Dynastie Xixia (Hsi-hsia) des tangoutes
1115-1234 : Seconde Dynastie Jin de Chine du Nord
960-1279 : Dynastie Song (Soung)
1279-1368 : Dynastie Yuan ou la dynastie mongole
1368-1644 : Dynastie Ming (Miang)
1644-1911 : Dynastie Qing (Ts’iang) ou la dynastie mandchoue
1911-1945 : République de Chine (période chinoise)
1949-aujourd’hui : République populaire de Chine
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Rhyton octogonal supporté par une tête d’animal
Dynastie Tang, VIIe siècle
Porcelaine moulée, H. : 9 cm
The British Museum, Londres
L’étude de la céramique, c’est-à-dire del’art du potier, comprend l’étude desobjets de toutes sortes, fabriqués avec
des terres diverses, broyées, humectées etpétries pour en composer une pâte suscep-tible de se solidifier sous l’action du feu, touten conservant à peu près la forme qu’elleavait à l’état plastique. Le plus souvent, sasurface est enduite d’une matière appeléeglaçure, qui, suivant sa composition et sonmode d’application, est désignée sous le nomde vernis, émail ou couverte.
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Bol à thé
Dynastie Song, 960-1279
Porcelaine à couverte brune tachetée dite « fourrure de lièvre »
D. max. : 11,5 cm
Musée national du Palais, Taipei
Les variétés de poterie que comprendcette formule générale sont innombrables,et la plus vaste carrière s’offrirait à celui quivoudrait les étudier toutes. Tel n’est pas notrebut ; mais, ici comme ailleurs, tout se tient.Ainsi, pour bien connaître la porcelaine deChine, il est nécessaire de comprendre lacéramique en général, et seulement alors nousserons aptes à bien saisir ce qui la distinguede celles qui l’entourent.
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Oreiller en forme d’enfant allongé
Dynastie Song du Nord, 960-1127
Porcelaine monochrome, 31 x 31,2 x 18,8 cm
Musée national du Palais, Taipei
Les propriétés des pâtes à poterie dépendentde leur composition. La base principale deces pâtes est faite de diverses argiles qui seclassent à la fois suivant leur degré de plasticitéet de fusibilité. L’argile à porcelaine parexcellence est le kaolin, ainsi désigné du nomde la montagne d’où le tiraient les nombreuxfabricants de Jingdezhen, centre principal etséculaire de cette industrie en Chine.
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Vase
Dynastie Song, 960-1279
Porcelaine blanche ivoire, H. : 25,2 cm
Musée national du Palais, Taipei
Le kaolin est un silicate d’alumine provenantde la décomposition des roches feldspathiques ;il est presque infusible, et, s’il n’est pas toujoursde couleur blanche, sa coloration ne persistepresque jamais à l’action du feu.
En plus de l’argile, la pâte à poterie contientd’autres substances inertes qui forment l’élémentfusible et agglomérant. Si l’on exposait au feudes objets façonnés uniquement avec une argile
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Verseuse en forme de gourde double à décor floral
Dynastie Song du Nord, 960-1127
Grès porcelaineux monochrome blanc à décor champlevé
et incisé, H. : 23,5 cm
Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris
pure, quelle qu’elle fût, ils n’en deviendraient
pas moins durs et résistants, mais ils conserve-
raient une porosité et une friabilité extrêmes,
en même temps qu’ils se déformeraient presque
complètement, à cause du retrait considérable
subi par les molécules de la matière qui
n’aurait fait que sécher en se contractant.
L’élément agglomérant, dont la présence
pare à ces inconvénients, consiste en matières
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Coupe
Dynastie Song du Nord, 960-1127
Grès porcelaineux blanc à décor incisé sous couverte,
D. max. : 23 cm
Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris
pulvérulentes, inertes à l’eau, mais fusiblesau feu : le quartz, la silice, certains calcaires,la pegmatite, le feldspath, le pétrosilex et enfinles matières frittées, obtenues par une fusionsuperficielle de ces diverses substances, queI’on réduit ensuite en poudre fine.
Comme énoncé précédemment, la meilleure,la plus pure, la plus parfaite des terres àpoterie, est le silicate blanc d’alumine, connusous le nom de kaolin.
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Jardinière ovale
Dynastie Song du Nord, 960-1127
Porcelaine monochrome, 23 x 16,4 x 6,9 cm
Musée national du Palais, Taipei
La pâte en est fine, serrée, compacte ;mélangée avec des silicates ou des carbo-nates alcalins, elle acquiert une sorte detranslucidité. Le kaolin, inconnu en Europejusqu’au XVIIIe siècle, explique la supérioritéde ces porcelaines de Chine, blanches, trans-parentes et sonores, qui, après n’avoir figuréque dans les trésors des rois et des princes,arrivèrent en Europe en grande quantité et serépandirent un peu partout à partir de 1650.
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Théière avec bec verseur
Dynastie Song, 960-1279
Porcelaine monochrome, H. : 20,2 cm
The British Museum, Londres
LLaa FFaabbrriiccaattiioonn
Séparé par des lavages successifs desmatières étrangères auxquelles il estpresque toujours mélangé dans la
nature, le kaolin est à un état de finesse etde ténuité suffisant pour entrer dans la pâteà poterie – il en est de même de la craie.Les autres éléments, eux, doivent être amenésà l’état de poudre impalpable par un broyagemécanique, puis lavés à plusieurs reprises.
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Bol
Dynastie Song du Sud, 1127-1279
Porcelaine, D. max. : 14,7 cm
Musée national du Palais, Taipei
Le mélange est alors effectué dans lesproportions voulues, puis jeté dans des cuves,où le tout est brassé dans l’eau, pour en opérerl’union. Les différentes qualités de porcelaine,la température nécessaire à sa cuisson et sonapparence plus ou moins fine, résultent desproportions adoptées pour ces mélanges.
Après la première opération de brassage,la pâte trop liquide est ramenée à unétat suffisant de consistance, soit par lacompression, soit par le contact de corpsporeux qui absorbent l’eau en excès.
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Bol
Dynastie Yuan, 1279-1368
Grès porcelaineux, H. : 16,4 cm
Musée national du Palais, Taipei
Elle est reprise, pétrie et repétrie plusieursfois, afin de la rendre absolument homogène.Elle est ensuite laissée à l’état de repos,pendant un certain temps, avant d’être miseen œuvre. Les Chinois connaissent bien cetteparticularité ; ils laissent, dit-on, « pourrir »leurs pâtes pendant des années entières.Une légende chinoise raconte même quecertaines porcelaines antiques, fort remar-quables et fort recherchées, n’avaient étéobtenues que par des pâtes conservées, enfermentation, pendant plus d’un siècle.