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PASSION POLLES
Maurice Rheims, de l’Académie française
Je l’ai dit, je l’ai écrit, je tiens Pollès pour
l’un des plus remarquables sculpteurs de
notre temps.
KIKA. Bronze. 317 cm x 120 cm x 120 cm
Jacques Laurent, de l’Académie française
Il n’invente pas la femme, il la découvre en lui
imposant son regard, la courbant ou
l’aiguisant selon le caprice et la violence de
son désir. Il avait besoin de créer et de créer
la femme. Il l’a voulue selon son cœur, selon
son corps. Il l’a tantôt féminisée, tantôt
femellisée, ivre de son galbe. Jadis,
traversant le Sahara, je laissai sous les
changements de la lumière, les dunes devenir
cuisses ou seins, alors que Pollès a construit
en dur et vrai, un univers-femme.
LAIS. Bronze. 65 cm x 24 cm x 24 cm
Michel Onfray, philosophe, écrivain
Pollès, pour sa part, aime la vie, aime
les gens, aime les femmes, aime l’art,
aime la lecture, aime la conversation,
aime l’amitié et les belles tablées
d’amis, aime la musique, aime la
nature. Et si je parle de liste en
sollicitant Leporello, ça n’est pas pour
diagnostiquer chez lui un éventuel
donjuanisme noir, mais pour pointer
dans sa vie et dans son art un
érotisme solaire actif, irradiant,
insolent de vérité pure. Les femmes
de Pollès transcendent la matière,
dansent, bougent, vibrent, se
contorsionnent comme des danseuses
orientales, ondulent, cherchent le
mâle, invitent au rut, sollicitent les
libidos, motivent les voluptés.
Manuela leone. Bronze. 95 cm x 90 cm x 43 cm
Michel Onfray, philosophe, écrivain
Pollès est le sculpteur de la Libido
Régis Debray, philosophe, écrivain
Comme toutes les grandes œuvres, la
séduction qu’exerce celle de Pollès
provient d’un court-circuit, ou si l’on
préfère, d’un quiproquo. Le comble de la
matière rejoint le fond de l’immatériel.
Voyez ces cuisses et ces ventres : ce n’est
pas de l’embonpoint, c’est du cauchemar.
Ce ne sont pas des rondeurs mais des
vertiges. La plénitude, le débordement, la
surabondance vitale sont ici mises au
service de la part nocturne et secrète de
l’homme. Spectaculaire, cette sculpture ne
se donne pas en spectacle du dehors, elle
vous pénètre par le dedans, comme une
hantise. Agressivement matérialiste, ces
formes intérieures empruntent leur
pouvoir de harcèlement à un psychisme
immémorial. Pollès a retrouvé le
paradigme perdu et lui donne son volume
plastique.
Il scelle les deux bouts de la chaîne.
La nature des choses s’est fondue dans le
délire des hommes, l’allégresse des formes
vives a rattrapé l’inaltérable pesanteur de
nos souffrances fondamentales
YTERBINE. Bronze. 120 cm x 85 cm x 70 cm
J’avais rencontré Pollès en Provence, quelques
années auparavant. Il exposait à l’Ile de la
Sorgue. D’emblée j’avais compris que nous
jetions le même regard sur les femmes. Ses
filles étaient impressionnantes de sensualité,
malgré leur peau de bronze. Je les trouvais
pleines de vie, quasi joyeuses. Pour flatter mes
rêves les plus secrets il ne leur manquait que
la stature.
Je fantasmais sur une géante [...] Cent fois
j’avais relu les vers de Baudelaire :
Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,
Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.
J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement de ses terribles jeux ;
Deviner si son cœur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;
Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Lasse, la font s'étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.
DOLMENIKA. Bronze. 290 cm x 200 cm x 200 cm
Jean-Louis Servan-Schreiber, journaliste, écrivain
François Nourissier, écrivain, Président de l’Académie Goncourt
“Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté...”
Posés sur les sculptures de Pollès les mots un peu usés de la poésie mais si beaux : reprennent force et sens.
Il faut passer un moment au milieu d’une exposition de Pollès comme on entre dans une chapelle : ce silence,
cette musique du silence, cette addition qui tombe si juste : ne dirait-on pas une prière ?
AGAPANTHE. Bronze. 310 cm x 130 cm x 120 cm
Jean Lacouture, journaliste, écrivain
Faut-il chercher à les déchiffrer, ces
énigmes savamment charnues de Pollès ? Si
je peux me permettre un avis, quitte à
braver les interdits des conservateurs de
musées, je vous conseillerais de les toucher,
de les caresser, de vous fondre, en le
palpant, avec ce poli, cette patine sensuelle,
cette surface infiniment charmeuse. C’est
peut-être là, dans la complicité entre la
puissance du désir et la très, très longue
patience de l’artisan polisseur, que gît le
secret de Pollès.
FORTUNATA. Bronze. 65 cm x 24 cm x 24 cm
Verlaine. À la princesse Roukhine
Cuisses belles, seins redressants,
Le dos, les reins, le ventre, fête
Pour les yeux et les mains en quête
Et pour la bouche et tous les sens ?
Musset. L'Andalouse
Qu'elle est superbe en son désordre,
Quand elle tombe, les seins nus,
Qu'on la voit, beauté, se tordre
Dans un baiser de rage et mordre
En criant des mots inconnus !
GRANDE AMERIQUE. Bronze .228 cm x 114 cm x 120 cm
Théophile Gautier
Car le bonheur est fait de trois choses
sur terre, qui sont : un beau soleil, une
femme, un cheval !
Théophile Gautier
J’ai toujours préféré la statue à la
femme et le marbre à la chair.
CENTAURESQUE. Bronze. 182 cm x 182 cm x 98cm
Pierre Louÿs. Glaucé
Elle se baigne
Au marais des iris et des grands lys d’eau
Elle se baigne comme un nénuphar blanc
Comme un nénuphar rouge qui saigne
Elle est tout en or avec des tâches de sang
Comme un soleil du soir qui baigne dans l’eau
Miroitante et merveilleuse.
Le marais verdâtre et si lourd d’or.
La Morille verte. Bronze. 137 cm x 103 cm x 75 cm