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Table des matièresSommaire ! 2
Editorial : Résister encore et toujours… ! 3
L’Assemblée générale 2010! 4
Une semaine en Auberge de Jeunesse à Montlivault! 5
Une rencontre! 6
Georges Charpak! 7
Georges Buisson, un militant trop ignoré! 8
Etre et Avoir! 10
Coco Sevelle! 11
Treize à la douzaine ! 12
Champignons ! 15
Une matinée inoubliable! 17
A ta santé (Suite et fin)! 18
Le canal de Nantes à Brest! 20
La secte des communicants ! 22
Qu’en est-il du respect de la personne humaine ?! 24
La beauf attitude! 25
Le bien et le mal.! 26
Le « trou de la Sécu »! 27
« Notre Amitié » n°126 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2010 page1/27
SommaireEdito J. Mlynarz 3L’Assemblé Générale 2010 4Montlivault I. Patte/P. Aixala 6
Georges Charpak G.B. 8Georges Buisson J.L. Lefèvre 9 Etre et avoir @ 12Deux dessins J. Sevelle 13
13 à la douzaine G. Brenier 14Champignons M. Thomé 18Une matinée inoubliable P. Denis 20A votre santé S. Lehmann 21Le canal de Nantes à Brest M. Thomé 24
La secte des menteurs l’In-Secte 26Le respect de la personne Yves 29La « beauf attitude » G.B. 30Le bien et le mal Mickey 31Le « trou de la Sécu » @
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Editorial : Résister encore et toujours…
Les anciens Ajistes ne peuvent rester neutres. Les événements récents ont vu – quoi qu’en dise la police – des chiffres records de participation aux journées de mobilisation contre une réforme des retraites inique et pénalisante pour bien des catégories de travailleurs. En descendant dans la rue, des millions de personnes ont protesté contre cette réforme inéquitable et contre l’injustice sous toutes ses formes. Convaincus qu’il faut se rebeller contre l’érosion de la protection sociale insupportable surtout pour les générations qui nous suivent, les Anaajistes ont été nombreux à participer à ces manifestations.
Non, nous ne pouvions rester indifférents !
Mais ce qui nous a réjouis, c’est l’implication des lycéens. Ainsi, les jeunes réTléchissent, agissent, bougent et, contrairement à une image qui voudrait les caractériser, ne se contentent pas de consommer. Leurs discours furent très souvent pertinents, faisant preuve d’une belle maturité et de conscience politique : ils savent qu’actuellement beaucoup d’entre eux, après leurs études, auront beaucoup de difTiculté à trouver un emploi ou devront accepter des CDD sous-‐payés ne tenant pas compte de leur qualiTication. Ils savent aussi qu’on ne peut gagner sans faire entendre sa voix.
Souhaitons que l’énergie et l’engagement de ces jeunes que nous avons côtoyés perdurent et les aident à construire un monde moins corrompu. Souhaitons que leur combat et leur vigilance ne s’effritent pas.
Ne perdons pas espoir, la résistance n’a pas dit son dernier mot qui sait, quand il le faut, s’organiser, s’afTicher dans les rues, faire irruption dans les entreprises qui licencient, s’insurger contre les exclusions. Non, la résistance n’est pas éteinte qui a su provoquer ces temps derniers d’immenses raz-‐de-‐marée de colère.
Puissent les générations qui nous succèdent marcher vers un monde plus solidaire. Nous, Anaajistes, serons toujours là pour leur apporter notre soutien indéfectible.
J. Mlynarz.
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L’Assemblée générale 2010Entrecoupée d’un repas amical et convivial et présidée par Catherine Bernard, présidente en titre, l’Assemblée générale 2010 a réuni à l’AJ d’Artagnan 70 copains tandis que 52 pouvoirs étaient enregistrés.
Rapport moral présenté par Catherine BernardNous sommes 175 adhérents. Nous étions plus de 200 lors de l’exercice précédent. Au cours de l’année, le Comité Directeur s’est réuni huit fois pour gérer l’association et ses
différentes activités, entre autres : 18 spectacles au théâtre, 9 séances de projos, 11 sorties dans Paris, 22 randonnées, 9 séjours, quelques rassemblements, repas, etc. ; vous en avez tenus informés par quatre bulletins trimestriels et leurs suppléments (Notre Amitié et Remue-Anaaj). Par ailleurs, cette année nous avons également œuvré à la préparation du Rassemblement National de mai 2011.
Le rapport moral est adopté à l’unanimité moins une abstention.
Rapport du vérificateur aux comptesLa vérification des comptes a été faite par Geneviève Bop et Jeanine Ridard qui n’ont rien
trouvé à signaler.
Rapport financier présenté par Liliane FiliâtreL’exercice est déficitaire de 717,66 €. Ceci est dû à la baisse du nombre d’adhérents (207
en 2009 - 175 en 2010) et au prix de revient du journal qui est en légère augmentation (environ 2,35 € le numéro). Il est noté que quelques cotisations arrivent avec beaucoup trop de retard.
Quitus est donné à la trésorière.Le rapport financier est adopté à l’unanimité, moins une abstention.
Le montant de la cotisation pour 2011 est proposé par le CD à 20 €. La décision est adoptée à l’unanimité.
Elections du C.D.Six anciens membres arrivent en fin de mandat et doivent le renouveler. Ils se
représentent : Paulette Aixala, Catherine Bernard, Janine Cuesta, Eliane Debève, Liliane Filiâtre, Denise Seytor. Nouvelle candidature : Dominique Lévêque. Tous sont élus ou réélus à l’unanimité - Le C.D. compte donc maintenant 20 membres.
Nomination des vérificateurs aux comptes : Geneviève Bop et Annick Bertrand sont élues.
Nos activitésRassemblement National du 11 au 14 mai 2011 à Paris : 106 inscriptions ce jour - on peut
encore s’inscrire.Rapport de Jeannette Skapowski sur l’activité théâtre.Randonnées : coordonnées par Geneviève Bop.Projections : coordonnées par Eliane Debève qui demande des propositions.Les activités et séjours prévus en 2011 figurent dans le Remue-Anaaj. La prochaine assemblée générale aura lieu le samedi 26 novembre 2011.
Réunion du CD qui élit son bureau :Présents : Catherine et Jean Bernard - Denise Bloch - Geneviève Bop - Guy Brachetto - Janine Cuesta - Eliane Debève - Liliane Filiâtre - Micheline Hély - Lucette Le Flem - Dominique Lévêque - Irène Patte - Roger Poirier - Denise Seytor - Jeannette Skapowski - Griffette Vironchaux.
Le bureau reste inchangé : Présidente : Catherine Bernard Vice-présidents : René Sedes et Janine Cuesta Trésorière : Liliane Filiâtre - adjointe : Thérèse Loisel Secrétaire : Denise Bloch - adjointe : Eliane Debève.
Prochain CD le lundi 3 janvier 2011
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Une semaine en Auberge de Jeunesse à Montlivault
Du plaisir de se retrouver en auberge
Rare plaisir ! car, depuis longtemps, nous allons dans des centres tenus par des associations ou dans de grandes auberges gérées comme des centres où nous rencontrons, du reste, un très bon accueil, les gestionnaires étant souvent pétris de « social ».
Montlivault, c’est le retour à la petite AJ ou au relais pourvoyeur de la camaraderie, de la solidarité, de la vie en commun, de la gestion collective, du travail partagé. Une expérience que nous avons encore vécue et qui, j’espère, se reproduira, malgré les risques qu’elle court car on a bien compris qu’aujourd’hui plus qu’hier ce sont les valeurs Tinancières qui mènent le monde.
Jusque-‐là, cachée dans son petit territoire inondable, solitaire, relativement indépendante, oubliée, elle a échappé au cataclysme ! Mais, on le sait, malheur à ce qui n’est pas rentable…
Paulette.
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Une rencontre
Nous sommes accueillis par un grand gaillard sympathique. Quand il s’est présenté, mon oreille exercée (voir mes origines) remarque son accent et, sur mon inter-‐rogation, il me précise qu’il vit à Bruxelles. Or, chacun sait qu’en Belgique il y a les Brusselers, les Wallons et les Flamands et je ne raconte pas de carabistouilles (mot qui Kigure depuis peu au dictionnaire français).
Michel écoutait de la musique classique très chouette. Il était constamment plongé dans son ordinateur, installé devant l’auberge dans un fauteuil qui avait dû être très confortable mais qui séjournait dehors !
Sa position, le long de la voie d’accès à l’autre parking, nous faisait craindre pour son intégrité physique.
Il est bientôt rejoint par Pascal, un de ses potes et, quelques jours après, par deux jeunettes, belges comme lui, qui arrivent au moment où nous partons pour Beaugency, notre seconde auberge.
Quelques belles balades, une ambiance très ajiste, le confort aussi ! (deux douches et deux WC), mieux quand même qu’il y a… cinquante, soixante ans !
Comme le temps passe !…
Irène Patte.
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Georges Charpakun Ajiste exemplaire
Le 29 septembre, un ancien Ajiste de renom nous a quittés. Il venait de fêter son 86e anniversaire.
Né le 8 mars 1924 en Ukraine, à Dabrowitsa (aujourd’hui la Pologne), sa famille émigre en France alors qu’il a sept ans.
Son adolescence le voit adhérer au mouvement ajiste ainsi qu’aux Jeunesses communistes. Juif par ses parents, il refusera en 1941 de porter l’étoile jaune. Il poursuit le combat dans la clandestinité sous le nom de Charpentier. En 1943, il est arrêté et interné au centre d’Eysses avant d’être envoyé à Dachau.
Il devient citoyen français en 1946. Cette naturalisation lui avait été précédemment refusée malgré l’attribution de la croix de guerre pour faits de résistance.
Il est admis à l’Ecole supérieure des Mines à Paris et devient l’élève de Frédéric Joliot-Curie au Collège de France. En 1948, il est admis au CNRS dans le laboratoire de physique nucléaire où il obtient son doctorat es sciences.
Promu maître de recherches au CNRS en 1959, il rejoint le CERN (organisation européenne pour la recherche nucléaire) à Genève où il devient chercheur permanent.
A l’Ecole supérieure de Physique et de Chimie, il déve-loppe les applications médicales de ses recherches (radiologie douce créant des doses irradiantes moindres) et participe à l’étude d’imagerie biomédicale.
Il est élu à l’Académie des Sciences le 20 mai 1985.
Il reçoit le prix Nobel de Physique en 1992 pour son invention et le développement de détecteurs de particules. Ce prix Nobel est « entier », c’est-à-dire attribué à un seul lauréat, ce qui ne s’est pas reproduit depuis.
En 2009, il s’élève contre le coût de la construction du réacteur ITER dont le budget vient de passer de 5 à 15 milliards d’euros. Signataire de nombreuses pétitions en faveur d’une énergie nucléaire propre, le désarmement nucléaire est l’enga-gement de toute sa vie. Il met notamment en garde contre la vulgarisation de la connaissance qui permet à des Etats jugés irresponsables ou fanatiques de posséder l’arme absolue.
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Georges Buisson, un militant trop ignoré
A la lecture de l’article consacré à la casse des lois issues du Conseil National de la Résistance, il n’a pas échappé à notre camarade Jean Lefèvre le rôle qui fut celui de Georges Buisson, au cours des années trente, dans l’élaboration des textes fondateurs de ce qui allait devenir la Sécurité Sociale.
Georges Buisson est né à Evreux le 2 décembre 1878 dans une famille modeste et, après une scolarisation élémentaire dans sa ville natale, il va travailler à Paris dans une mercerie en gros. Tout naturellement, il va se syndiquer, ce qui à l’époque était la preuve d’un courage certain et, en 1908, il devient le secrétaire adjoint puis le secrétaire administratif de la Fédération des Employés CGT.
Il est mobilisé en 1914 et est blessé pendant la guerre. Il se rétablit ; en 1919, il est élu permanent de ladite Fédération au Congrès de Paris et, en 1920, secrétaire général au Congrès de Troyes. En septembre 1929, il est élu secrétaire confédéral aux côtés de Léon Jouhaux (Oreste Capocci lui succède comme secrétaire général de la fédération des employés).
Dès qu’il devient le dirigeant de la fédération des employés, Georges Buisson est particulièrement apprécié pour sa lutte pour le repos dominical et l’application de la journée de huit heures.
A cette époque, il va mener un combat incessant pour l’amélioration des conditions de vie des salariés et des employés, en particulier pour :
-‐ une augmentation des salaires et des retraites, -‐ une réduction du temps de travail journalier, -‐ le repos dominical, un logement décent à des condi-‐tions abordables et,
surtout, -‐ une protection sociale collective.
Ce vaste programme va lui faire mener une action inlassable pour la création des assurances sociales et des alloca-tions familiales qu’il oppose, en les privilégiant, au sursalaire familial : aumône charitable proposée par le patronat.
Après onze ans de combat contre le patronat, le corps médical et toute la droite qui a trouvé des alliés contre nature avec la CGT-‐U et le Parti Communiste qui s’opposent à la loi* en la qualiTiant d’escroquerie et d’esclavage (comprenne qui veut), il obtient gain de cause car la loi est tout de même votée en 1930. Si cette loi créant les assurances sociales n’avait pas existé, on peut se demander si, en 1945, la création de la Sécurité Sociale aurait été possible.
Georges Buisson, qui avait été la cheville ouvrière de la création des caisses locales d’assurances sociales Le Travail, devient président de la fédération nationale. Il
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est aussi à cette époque membre du conseil supérieur des assurances sociales et vice-‐président de la caisse départementale de Seine-‐et-‐Oise.
Secrétaire confédéral depuis 1929 aux côtés de Léon Jouhaux, il vivra en syndicaliste les événements du Front Populaire de 1936, Munich et l’installation des dictateurs Mussolini, Hitler et Franco. Il sera de ceux qui condamneront le pacte germano-‐soviétique signé le 23 août 1939 par Ribbentrop et Molotov, les envoyés d’Hitler et de Staline, qui prélude à la guerre. Puis c’est la débâcle de juin 1940, l’exode et l’instau-‐ration de l’Etat Français par Pétain qui, bientôt, va s’adjoindre Laval et Belin, ce renégat qui signera la dissolution des confédé-‐rations dont la CGT.
Les années noires
La République est morte et, dès lors, Georges Buisson, aux côtés de Léon Jouhaux et de Robert Bothereau, va être un des premiers à structurer la Résistance. Suzanne, son admi-‐rable compagne, lutte aussi à ses côtés dans la clandestinité jusqu’à son arrestation et sa déportation vers les camps d’extermination.
Avec le Conseil National de la Résistance
En avril 1943, Georges Buisson est désigné pour gagner Londres aTin d’y représenter la CGT. Après le débarquement allié en Afrique du Nord, il est désigné à Alger à l’Assemblée Consultative par la CGT clandestine. La feuille clandestine MOF dira avec satisfaction : « C’est à Georges Buisson, un militant de la CGT, qu’échut l’honneur de présider la séance d’ouverture de l’Assemblée Consultative à Alger ». Hélas, à son retour d’Alger il apprendra la mort en déportation de son épouse. Après la libération, il devient premier vice-‐président de l’Assemblée Consultative siégeant à Paris et président de la commission des affaires économiques et sociales où il défend avec toujours beaucoup de difTicultés face à la droite et aux communistes ce qui deviendra la Sécurité Sociale.
Le 31 janvier 1946, cette grande Tigure du syndicalisme disparaît à l’âge de 68 ans. Son œuvre demeure un exemple mais pourtant à Evreux, dans cette ville où il est né, pas une plaque, pas une rue, pas un jardin ne rappelle le souvenir de ce militant acharné qui, en 1928, au congrès de la fédération des employés, dénonçant les attaques des capitalistes et des gouvernements à leur solde contre cette œuvre sociale que nous connaissons aujourd’hui avait déclaré : « …demain, en ce qui concerne les assurances sociales, nous n’aurons pas simplement à bénéJicier d’une réforme qui s’applique aux travailleurs, nous aurons à livrer bataille. Le grand patronat, les sociétés réactionnaires, les sociétés religieuses veulent s’accaparer ce rouage. Nous considérons que la classe ouvrière aura la dignité de conserver son pouvoir de contrôle de gestion sur un grand service qui lui appartient et qui est subventionné par son salaire. Les forces d’oppression ne doivent pas se servir de ce rouage pour écraser davantage la classe ouvrière sous son inJluence et sa domination… ».
Jean-Lou Lefèvre.
*) Les Communistes s’opposaient alors à une gestion paritaire avec le patronat de l’argent de leurs cotisations.
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Etre et AvoirLoin des vieux livres de grammaire écoutez comment un beau soirMa mère m’enseigna les mystères du verbe être et du verbe avoir.
Parmi les meilleurs auxiliaires, il y a deux verbes originauxAvoir et Etre étaient deux frères que j’ai connus dès le berceau
Bien qu’opposés de caractère, on pouvait les croire jumeauxTant leur histoire est singulière, mais ces deux frères étaient rivaux.
Ce qu’Avoir aurait voulu être, Etre voulait toujours l’avoir, A ne vouloir ni dieu ni maître, le verbe être s’est fait avoir.
Son frère Avoir était en banque et faisait un grand numéro, Alors qu’Etre, toujours en manque, souffrait beaucoup de son ego.
Pendant qu’Etre apprenait à lire et faisait ses humanitésDe son côté, sans rien lui dire, Avoir apprenait à compter.
Et il amassait des fortunes en avoirs, en liquidités, Pendant qu’Etre, un peu dans la lune, s’était laissé déposséder.
Avoir était ostentatoire lorsqu’il se montrait généreux, Etre, en revanche, et c’est notoire, est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires, il met tous ses titres à l’abri, Alors qu’Etre est plus débonnaire, il ne gardera rien pour lui,
Sa richesse est toute intérieure, ce sont les choses de l’esprit.Le verbe Etre est tout en pudeur et sa noblesse est à ce prix.
Un jour, à force de chimères, pour parvenir à un accord,Entre verbes, ça peut se faire, ils conjuguèrent leurs efforts.
Et, pour ne pas perdre la face au milieu des mots rassemblés,Ils se sont réparti les tâches pour enfin se réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d’Etre, parce qu’être c’est exister. Le verbe Etre a besoin d’avoirs pour enrichir ses bons côtés.
Et, de palabres interminables en arguties alambiquées,Nos deux frères inséparables, ont pu être et avoir été.
@ Annick Laurent.
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Coco Sevelle Ci-dessous, fac-similé de la lettre de réquisition adressée à Coco Sevelle en mai 1977 à l’occasion d’une grève de la radio nationale.
Ci-dessous, un dessin du même Coco retrouvé dans les archives de Gisou et Martial :
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Treize à la douzaineou La mesure du temps
Au début était Cro Magnon qui vivait de chasse, de pêche et de cueillette. Durant environ 15.000 ans il va observer la nature et en tirer profit en créant des outils, en enfouissant des graines, en domestiquant le cheval et le mouton, en apprenant à stocker dans la grotte ses récoltes pour l’hiver. Mais il ne possède encore aucun instrument lui permettant de mesurer le temps afin de se livrer « en temps utile » aux opérations qu’exige la terre.
12, 3 X 4, 6 + 6, 24 et la suite
On doit aux Chaldéens d’avoir fixé la durée de l’année solaire et de l’avoir divisée en douze mois. Avant eux, l’année est luni-solaire (les règles des femmes). Le croissant arabe en est le dernier avatar. Précisons que notre année de 365 jours comporte douze lunaisons plus une dizaine de jours qui faussent les calculs. Le Chaldéen va y remédier en usant de son cerveau et de son corps pour désigner les étalons qui lui sont nécessaires et dont certains sont encore en usage : le pouce, la main, le pied, la coudée, la toise… Comment s’y est-il pris ? C’est à la portée de chacun de nous. Plantez dans votre jardin sur un sol très plat un poteau téléphonique surmonté d’une boule. A l’aide d’un crayon à graver, notez chaque jour au sol la course de l’ombre portée par la boule. Le 20 juin, à midi, vous obtiendrez le point le plus rapproché de la base du poteau. Le 20 décembre, à midi, vous aurez le point le plus éloigné :
Nous avons défini l’année solaire, l’observation du ciel va aboutir au Zodiaque qui partage le ciel dans sa partie où court le Soleil en douze segments affublés de douze figures symboliques vite reprises par la religion qui en fait son fonds de commerce. Bien avant le calendrier révolutionnaire, les Egyptiens donneront à ces douze segments des noms rappelant la nature et ses générosités : crue du Nil, labours, semailles, floraison, récolte, mise en grange, fraie des poissons, le tout assorti d’un animal fétiche ou symbolique introduit par les religieux : le bœuf, le chien, le lion, les poissons, le serpent, le bélier… et leurs prédateurs qui les font travailler ou s’en nourrissent.
Pour la définition de l’année, c’est la main qui va servir d’étalon aux Chaldéens :
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Qu’ont vu les Chaldéens de cette main ? Quatre doigts = quatre saisons. Trois phalanges par doigt = les trois mois composant les quatre saisons observées en fonction de la durée du jour. Un doigt moyen et ses trois phalanges = le Printemps. - Un doigt long = l’Eté. - Un doigt moyen = l’Automne. - Un doigt court = l’Hiver.
Pour définir le début de l’année solaire, il suffisait aux Egyptiens de noter le jour où apparaissait à l’observatoire d’Alexandrie une étoile remarquable, Sirius, étoile de 1ère grandeur visible l’hiver sous nos latitudes. Les Chaldéens se fient aux migrations d’oiseaux et aux cycles de la germination mais la précision reste aléatoire et provoque des querelles. Les Grecs verront les choses de manière plus rationnelle. Car, grâce aux Arabes et aux Phéniciens, ils ont appris la géométrie et les mathématiques (al gèbre est un mot arabe). Anaximandre de Milet et Aristarque de Samos vont s’attaquer au problème de la division du temps. C’est ce dernier qui suggéra que la Terre était une sphère gravitant autour du Soleil en trois cent soixante jours : année de douze mois de trente jours plus cinq jours de liesse pour plaire aux dieux et conjurer le sort (le Mardi Gras, nos carnavals de printemps, le charivari…) qu’il fait débuter à l’équinoxe de printemps. La chrétienté verra les choses à sa manière en faisant naître le Christ au solstice d’hiver et en adoptant le calendrier de Jules César, d’où son nom de calendrier julien (en - 43) qui fait débuter l’année au 1er janvier. Et la semaine ?
C’est aux Chaldéens que l’on doit la semaine de sept jours. Gens de bon sens, ils se sont fiés aux phases de la Lune pour diviser le temps = quatre phases de sept jours auxquelles ils donnent les noms des planètes connues à l’époque. Voici l’heptagone chaldéen :
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Mais, outre cette exception avec le nombre sept, on n’avait pas quitté le système duodécimal. En effet, la division du jour comportait alors huit « moments » diurnes et quatre moments nocturnes (8 + 4 = 12). On s’en satisfera jusqu’à ce que les Grecs y mettent de l’ordre et il faudra attendre dix siècles pour que tout ce petit monde accepte que la journée soit divisée en douze séquences diurnes et douze séquences nocturnes. On venait d’inventer l’heure. On inventa ensuite des systèmes de vases gradués qui, en se vidant, jalonnent la journée en douze portions égales : les douze heures du jour divisées elles-mêmes en un multiple de 12, les minutes et leurs duodécimales, les secondes. Ce qui ne fait d’ailleurs pas toujours le bonheur de nos petits écoliers.
Et voilà que, 800 ans avant notre ère, l’imagination créative émigre dans le Péloponnèse avec les Phéniciens qui colonisent tout l’espace méditerranéen. Aristote puis Aristarque de Samos et plus tard Ptolémée vont inventer des instruments d’observation qui permettront de fixer les bases de la cosmogonie que nous connaissons encore aujourd’hui. En – 385, Aristarque prédit que la Terre est une sphère. Il est repris quatre siècles plus tard par Ptolémée qui suggère que c’est la Terre qui se déplace dans l’espace et non le Soleil. Mais il n’est pas écouté car pour ses contemporains c’est Hélios qui, sur son char, parcourt le Ciel autour de la Terre laquelle reste le centre de l’Univers. Les Chinois, les Incas savent déjà qu’il n’en est rien. On en est resté là durant tout le moyen âge, malgré Galilée et Copernic. Car, pour la religion catholique dont l’emprise s’étend à toute l’Europe, la Terre que Dieu a créée ne peut se situer ailleurs qu’au centre de l’Univers. Il faudra attendre 1952 (oui, j’ai bien dit 1952 !) pour que Rome se décide à accepter « comme une hypothèse commode et probable mais pas comme une certitude » que c’est la Terre qui tourne autour du Soleil et non l’inverse. Ptolémée persiste, il réalise une sphère et il y place naturellement les pôles et l’Equateur. Il définit le début de l’année au moment où le Soleil se trouve sur le plan de l’Equateur (l’Equinoxe) et donne à l’année sa valeur de 365 jours à compter du 21 mars. Il divise cette valeur par douze (les douze mois) et suggère de diviser la journée en deux périodes de douze heures comme le font les Phéniciens. Rien n’a changé depuis.
G. Brenier
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Champignons Le Limousin est l’une des terres d’élection des champignons. Certes, il faut connaître les endroits, les coins propices du mycélium. Mais les fervents de la cueillette n’oublient jamais de considérer les habitudes des champignons et l’orientation des bois.
Le cèpe de Bordeaux se montre sur le terrain siliceux des taillis de hêtres ou de chênes et dans des châtaigneraies où il apparaît à la chute des premières bogues.
Dans le genre Bolet, il n’est guère de danger : le bolet Satan est absent du Limousin. Les variétés comestibles sont bien connues : le bolet bronzé ou tête de nègre, le bolet rude, dont la chair noircit rapidement à l’air. Le cèpe et parti-‐culièrement la tête de nègre voisine fréquemment avec des clitocybes petites prunes ou meunier. Ces champignons à chapeau gris blanc qui évoque celui des girolles par la forme, doivent leur nom à l’odeur de farine que dégage leur chair. Leur goût est assez parfumé mais ils sont fragiles et ne se conservent pas. La chanterelle comestible ou girolle aime l’ombre et l’humidité. En été et en automne, elle croît dans les fourrés, au pied des sapins, sur les sols moussus
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ou en décomposition. Son chapeau jaune en entonnoir, sa chair blanche à l’odeur de prune permettent de ne pas la confondre avec la chanterelle orange ou fausse girolle qui est toxique.
Le même environnement accueille l’hydne sinné ou pied de mouton : ce champignon, au chapeau jaune ou rosé, parfois rosé, parfois blanchâtre, se récolte jusqu’aux gelées.
En revanche, coulemelle ou oronge exigent de la lumière et un sol meuble assez sec. Elle se développe à la lisière des bois, en bordure des champs gagnés sur la forêt. La lépiote élevée ou coulemelle se caractérise par une chair qui rosit après la cueillette. Seul le chapeau est comestible et, détail important, les lépiotes comestibles sont inodores. Quand à l’oronge vraie ou amanite de César, elle abonde. Sa chair ferme et parfumée est savoureuse. A distinguer : l’amanite tue-mouches qui porte des verrues blanches sur le chapeau.
Evidemment, je n’ai pas mis les morilles et les truffes, on en trouve peu dans le Limousin.
Il n’y a pas que dans la région de Limoges que l’on trouve des champignons, partout en France, dans les bois, dans les clairières, dans la plaine, on récolte des cryptogames.
Allez, bonne digestion avec les champignons.
Thomé Maurice.
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Une matinée inoubliable Par un beau matin, j’étais parti chasser aux premières lueurs de l’aube. Je savais qu’une troupe de biches allait chercher pâture dans une petite clairière au Tlanc de la montagne, en un lieu dominé par la haute silhouette des pins et où les eaux d’une source invisible s’inTiltrent parmi les herbes. J’y ai souvent vu leurs foulées. Aussi, ce matin-‐là, m’étais-‐je levé avant le jour. Je me postai dans un épais bosquet de jeunes arbres d’où je voyais parfaitement la clairière. Les oiseaux m’y avaient, bien entendu, précédé. Un geai annonça ma venue. Puis deux moineaux demandèrent quel pouvait être l’objet de ma visite. M’efforçant de faire le moins de bruit possible, je gagnai le sous-‐bois et attendis, dans l’espoir de passer aussi inaperçu qu’une souche d’arbre, avec mon pantalon kaki et mon vieux veston marron. Apparemment, je devais avoir l’air d’une souche aux yeux des bêtes qui passaient devant moi car, au bout de cinq minutes, les oiseaux se turent. Une mésange à tête noire vint se percher sur une branche à moins d’un mètre de mon visage. Un passereau pénétra dans le feuillage à mes cotés. Je ne vis pas la moindre biche mais, au bout d’une vingtaine de minutes, un lapin de garenne se dirigea par petits bonds vers l’endroit où je me tenais et s’arrêta pour me considérer. Il hocha la tête et battit des oreilles comme si, n’en revenant pas, il se disait : « Tiens ! cette souche n’était pas là hier ! » Puis il s’approcha, se gratta l’oreille avec sa longue patte de derrière et Tit deux fois le tour d’une touffe de violettes. Alors il remua le nez, me regarda dans les yeux et vint droit sur moi en sautillant. Il reniTla le bout de mes souliers et Tlaira le revers de mon pantalon. Puis il s’éloigna pour revenir aussitôt, incapable de prendre un parti, et se remit à me Tlairer. Finalement, il s’en alla. De sa petite patte, le passereau grattait les feuilles mortes qu’il envoyait sur mes souliers, preuve que je ne comptais absolument pas à ses yeux. La mésange à tête noire se percha quelques instants sur mon épaule. Deux mulots au ventre éclatant de blancheur surgirent de l’herbe et, humant l’air matinal, se dressèrent sur leurs pattes de derrière, près d’un minuscule plant d’érable. Alors le soleil se leva et, des eaux de la source invisible, se dégagèrent des vapeurs de brume. Le chœur des oiseaux monta crescendo dans les bois. Toujours aucune trace de biche. J’attendis encore. Une heure après le lever du soleil, les moustiques m’attaquèrent et je me vis forcé de battre en retraite. Je rentrai sans avoir vu une biche. Mais j’avais vécu une heure et demie de joie inoubliable parmi les hôtes de la forêt.
Hal Borland. Transmis par P. Denis. -------------------------------
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A ta santé (Suite et fin)Lierre terrestre béchique (bronchite chronique, asthme, emphysème,
inhalations contre rhinorrhée). Lin graines purgatif (émollient, laxatif). Maïs stigmates diurétique (amaigrissement, goutte, calculs rénaux,
cholécystite).Marjolaine antispasmodique (insomnie, digestion lente, hypertension
artérielle).Marrube blanc tonique amer (affections pulmonaires, bronchite chro-
nique, diurétique). Matricaire antispasmodique (apéritif, digestif, nervosité, migraines,
Cholagogue, colites, dysenterie). Mauve purgatif (laxatif, constipation chronique, béchique, bronchite,
trachéite, émollient). Maté stimulant (tonique à la manière du thé de Chine).Mélilot antispasmodique (antiseptique, inflammations urinaires,
intestinales ou oculaires, douleurs abdominales). Mélisse antispasmodique (digestion, aérophagie, migraine,
flatulences, bourdonnements d’oreilles). Ményanthe tonique amer (fatigue générale). Millefeuille tonique astringent (tonique veineux, varices).Millefeuille achillée tonique astringent (jambes lourdes, règles
douloureuses, hémorroïdes, hypertension). Menthe de Milly stimulant (poivrée, carminatif, digestif, anti-diarrhée,
antiseptique, emménagogue, douleurs gastriques, coliques hépatiques et néphrétiques).
Menthe Nana avec le thé vert (spéciale pour le thé à la menthe).Millepertuis vulnéraire (en infusion : brûlures d’estomac, antiseptique).Myrtille feuilles hypoglycémiant (diabète). Myrtille baies tonique astringent (antiseptique, colibacillose, anti-diar-
rhéique, dysenterie, améliore la vision nocturne). Noyer hypoglycémiant, astringent (antidiabétique, stimulant
pancréatique, diarrhées, nausée d’origine hépatovésiculaire). Olivier hypoglycémiant (diabète, antispasmodique, hypertension).Oranger bigaradier antispasmodique (goût amer) :Oranger feuilles sédatif (nervosité, insomnies).Oranger boutons digestif (gastralgies, vomissements, névralgies).Origan stimulant (béchique, bronchite, asthme, douleurs rhumatis-
males, stomachique : gastralgie, coliques intestinales). Ortie blanche tonique astringent (diarrhée, dysenterie, diurétique,
cystite prostatique, leucorrhée). Panama bois quillaja du Chili (dégraissant, lavage des cheveux gras). Pariétaire diurétique (anti-inflammatoire, cystite, prostatisme, coliques
néphrétiques et hépatiques). Passiflore sédatif (insomnie, anxiété, angoisse, troubles nerveux de la
ménopause, palpitations). Pensée sauvage dépuratif (eczéma, impétigo, acné, psoriasis, diabète). Persil diurétique (stimulant digestif). Pissenlit tonique amer (diurétique, insuffisance hépatique, hypocho-lestérolémiant, cholestérol, articulations). Plantain astringent (intestin, dysenterie, diarrhée, en compresses :
conjonctivite, blépharite, couperose). Prêle diurétique (goutte, lithiase urinaire, cystite, règles doulou-
reuses).Psyllium purgatif (graines : contre la constipation). Queues de cerise diurétique (cure de diurèse, contre la cellulite). Réglisse béchique (toux, bronches, antispasmodique, gastrite, ulcère
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gastro-duodénal, constipation). Reine des prés diurétique (cellulite, goutte, diminue l’acide urique,
gastrite, rhumatismes). Romarin stimulant (cholérétique, insuffisance hépatique, vertiges,
cholécystite, fermentation). Ronce astringent (angines, enrouement). Rose laxatif (laxatif léger, en mélange). Salsepareille dépuratif (eczéma, urticaire, antirhumatismal, douleurs
articulaires, sciatique). Saponaire dépuratif (antiallergique : eczéma, urticaire, asthme, goutte,
hypertension).Sarriette tonique (digestion, anti-diarrhéique, colopathie de fermen-
tation).Sauge antisudoral (contre la transpiration, tonique, fatigue, conva-
lescence, ménopause, bouffées de chaleur).Serpollet digestif (pour le foie : en mélange avec le romarin, digestion,
toux spasmodique, fatigue). Souci emménagogue (règles douloureuses, hypertension, soins
de la peau, cholostase hépatique). Sureau diurétique (néphrite chronique, cystite, anti-inflammatoire,
béchique, constipation, yeux). Thym stimulant (lourdeurs digestives, aérophagie, gaz, règles
insuffisantes, anti-diarrhée, mélancolie). Tilleul sédatif (nervosisme, insomnie, émollient). Tilleul aubier cholagogue (calculs).Valériane antispasmodique (insomnie, anxiété, nervosité, asthme,
bouffées de chaleur, antidiabétique). Verveine stomachique (digestion lente, aérophagie, sédatif à petites
doses). Vigne rouge tonique, astringent (variété dite « teinturier » : varices,
hémorroïdes, prostatisme, ménopause). Violette béchique (bronchites, ulcères gastro-duodénaux). Tisane rafraîchissante dépuratif (laxatif, diurétique).Les cinq plantes digestif (calmant).
Liste établie par Solange Lehmann.
Si après tout ça vous ne devenez pas des Anaajistes centenaires en bonne santé,
c’est à désespérer !
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Le canal de Nantes à Brest Imaginé dès le XVIIIe siècle, l’ouvrage reliant les cinq départements
bretons n’est entrepris qu’en 1806. Long de 360 km, il comportera 238 écluses
et ne sera achevé qu’en 1842.
Au XIXe siècle, le canal de Nantes à Brest désenclave la Bretagne de
l’intérieur où sévit la misère. Les habitants possèdent des mœurs sauvages,
comme le pays les maisons du bourg sont obstruées par des fumiers infects. Les
habitants n’ont pas de toit pour les mettre à l’abri des injures du temps, pas un
objet de plus que la commune nécessité. Le pain le plus usuel, les légumes les
plus grossiers y sont un luxe inconnu, l’agriculture pauvre, l’industrie nulle, la
misère plus que générale. L’intérieur de la Bretagne est en effet coupé du reste
du monde par les pluies qui transforment les chemins creux en bourbiers, les
rendant impraticables les trois quarts de l’année.
Une histoire oubliée remontant au XIXe siècle : celle du creusement par les
bagnards d’une gigantesque tranchée à travers une montagne qui a permis au
canal reliant Nantes, Redon, Pontivy, Châteauneuf-‐du-‐Faou et Brest de franchir le
massif de l’Armorique.
Il faut imaginer le labeur que cela a exigé durant près d’une décennie ! Les
bagnards étaient chaussés de sabots de bois. Equipés de pelles, de pioches, de
brouettes et de hottes, ils ont remodelé le paysage en déplaçant trois millions de
mètres cubes d’argile. Les cabanons des forçats ne possédaient pas de chauffage
par peur des incendies et les fenêtres étaient très étroites pour éviter les
évasions. La nuit, les hommes étaient entassés dans des dortoirs, couchés dans
des hamacs superposés. La boue rendait les déplacements épuisants. Le
paludisme, la « Tièvre intermittente » disait-‐on alors, qu’on traitait avec du vin –
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un litre à ingurgiter cul sec le matin – faisait des ravages aussi bien chez les
condamnés que chez les gardiens. Vous qui irez sur le canal de Nantes à Brest,
n’oubliez pas ceci.
La majorité d’entre eux n’étaient pas des droits communs mais des
prisonniers politiques. Des hommes qui restaient Tidèles à Napoléon III et qui se
refusaient à s’engager sous la bannière royale de Louis XVIII guerroyant en
Espagne.
Lorsqu’on découvre le charme bucolique et reposant du canal, ses rives
arborées, ses joncs et roseaux dans lesquels se dissimulent des poules d’eau, on
comprend mal en effet qu’il ne soit pas haut lieu du patrimoine français. Entre
Rohan et Les Forges, en plein cœur de la Bretagne, on y rencontre de temps à
autre un piéton ou un cycliste sur le chemin de halage mais pas de bateau sur le
canal.
Thomé Maurice.
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La secte des communicants Jadis, lorsque se produisait un événement ou un fait social, la presse étant à cet usage, nous en étions informés. En 1914, avec la presse aux mains du Comité des Forges, on a connu le bobard puis la censure. Relayée dans les années trente par la TSF, on a vu apparaître le bouteillon (de Bouthéon, 9.620 habitants) puis la Cinquième colonne qui Tit fureur en 1940. La guerre d’Algérie vit naître l’Intox en même temps que se banalisait la télévision aux ordres d’un « ministre de l’infor-‐mation » c’est-‐à-‐dire ministre du mensonge. Aujourd’hui, on communique. On ajoute bout à bout des « effets d’annonce ». Après Super-Menteur, qui sut nous rouler dans la farine avec notre assentiment, son successeur l’a bien compris qui en a retenu la leçon et les méthodes. Le mensonge est la pierre angulaire de son discours et de son action. Elu avec les voix du FN par 53 % (32 % des exprimés au 1er tour, ¼ des inscrits, on ne le rappelle pas assez) faute d’un adversaire de poids en face lui, l’actuel Président a pris ses grandes décisions au Fouquet’s et dans ce qu’il appelle le « premier cercle » dont on connaît trop bien la composition. Un menteur de première.
Quelques citations :
« Je serai le Président d’une République irréprochable… A quoi pensait-‐il quand il a sorti ça ? Il savait la chose impossible et irréaliste et
ne s’était même pas interrogé. « Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à quinze ministres pour être plus
efficace… Il en nomme plus de quarante avec les secrétaires d’Etat.
« Compte tenu du progrès médical et de l’aspiration de nos concitoyens à vivre en bonne santé, l’investissement dans la santé sera forcément majeur. Ce sera ma priorité…
Des effets d’annonce et une augmentation banalisée de près de 20 % du coût pour le malade. Cette afTirmation a pour premier effet le déremboursement de certains médicaments, la pénalité au Tlacon et la non prise en charge de certains soins.
« Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer de même que les 35 heures continueront d’être la durée hebdomadaire légale du travail.
On voit ce que cela donne, ce sont surtout les patrons qui s’enrichissent avec le remboursement par l’Etat des heures sup.
« Je ferai de la lutte pour l’emploi ma priorité, je ferai en sorte que les Français travaillent plus pour gagner plus…
Guizot ajoutait : « Et enrichissez-‐vous ! » « Si je suis élu, je mettrai en place un grand plan Marshall de la formation des jeunes de nos quartiers pour qu’aucun ne soit laissé de côté, pour que chacun puisse disposer d’une formation et d’un travail…
Avec 16.000 postes d’enseignants plus les contrats aidés supprimés chaque année, c’est là une manière de se foutre de la gueule du peuple.
« Si je suis élu Président, je mettrai fin aux paradis fiscaux, à la pratique des bonus accordés aux traders, je ferai voter dès l’été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes…
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Ce n’est même plus la peine de commenter. On a vu quel soutien a été apporté aux banques sans aucune contrepartie.
« Je serai le Président du pouvoir d’achat… On a vu, on voit, on constate, on subit.
Mensonges, mensonges, encore mensonges. Prenez une seule de ces afTirmations (la liste en com-‐porte 106), placez la
réponse en face et analysez. C’est tout et son contraire. Et le mensonge continue de sévir. Car plus c’est gros et mieux ça passe. L’affaire Woerth-‐Bettancourt annexée à la liste en est une illustration qui restera dans l’histoire.
Son principe de fonctionnement repose sur l’expression orale. Ça le grise. Quand il est vrai et spontané, sans guide de lecture, c’est pour des termes inappropriés, des fautes d’accord ou de syntaxe ou c’est pour dire : « Casse-‐toi, pauv’ con ! ». Il s’est entouré de communicants (ils sont 60) qui l’aident à Tixer et développer des éléments de langage lesquels consistent tantôt à faire de l’adversaire un ennemi à éliminer, tantôt à pratiquer l’autosatisfaction et la louange sans discernement. La semaine agitée du 10 au 17 octobre fut à cet égard un modèle du genre : un déTilé de perroquets. Chaque jour, radios et télés ont vu déTiler ministres et grands ténors de l’UMP devant micros et caméras. Pas un JT, pas un débat sur nos radios sans la présence quasi exclusive à l’antenne d’un envoyé de l’Elysée venu communiquer avec les mêmes mots, les mêmes petites phrases et autres éléments de langage, les mêmes arguments et, le plus souvent, les mêmes épithètes trahissant leur auteur.
On n’informe plus, on « communique ». La différence est de taille. Car la formulation est telle que l’on ne peut remettre en cause ce qui est proclamé. Le communiqué est une non-‐information, une sorte de dictat qu’on ne discute pas, sur lequel on ne revient pas. On n’a pas à l’analyser, il contient par essence l’impossibilité de voir les choses d’une autre manière. Ceux qui s’y risquent sont derechef taxés d’adversaires, rejetés, noircis et insultés (allusions au nazisme ou au KGB).
Ils sont devenus sourds. Des sourds qui ne veulent pas entendre et qui appellent grognement le grondement de la rue. En cela c’est délibérément qu’ils nous ignorent.
Ils sont devenus autistes. Des autistes insensibles qui ne se préoccupent que d’eux-‐mêmes, de leurs privilèges et de leur caste qu’ils présentent comme la norme établie, celle du proTit : « Enrichissez-‐vous, à ce prix vous pourrez venir vous joindre à nous ! » En cela ils nous méprisent.
Ils sont devenus aveugles. Ils vivent dans leur monde, un monde qui, par l’argent, s’est extrait et s’éloigne de plus en plus des valeurs que sont le travail, la solidarité, la justice sociale, les droits humains fondamentaux… un monde où règne la sélection et l’élimination, un monde où seuls comptent le gain, le proTit et l’enrichissement. En cela ils nous rejettent.
Oui, mais… Lisez la presse internationale, regardez quelle place occupe notre pays lorsque ce n’est pas l’Elysée ou Le Figaro qui s’exprime ou qui établit le classement. Tous le disent et l’écrivent : la France des Droits de l’Homme est devenue une République bananière, le pays du mensonge ofTiciel institutionnalisé.
Et on laisse faire !L’In-Secte.
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Qu’en est-il du respect de la personne humaine ?
Les emplois d’aide à la direction des écoles sont touchés par les restrictions budgétaires et mon école, parmi d’autres, en subit les conséquences.
Dans plusieurs départements, les inspecteurs d’Académie viennent d’annoncer qu’ils ne renouvelleront pas les emplois d’E.V.S. qui arrivent en fin de contrat. Outre les diverses tâches qu’ils remplissent dans les établissements scolaires avec les équipes, les E.V.S. ont pour mission d’assister les directrices et directeurs pour tout ce qui concerne le travail administratif. Ces « aides à la direction » figuraient dans le protocole que le ministre avait proposé à la signature en 2005.
C’est donc une décision qui compromet l’avenir de personnels qui comptaient sur une reconduction de leur contrat.
Alors que le ministère a reconnu la nécessité d’améliorer le fonctionnement des écoles et de fournir aux directrices et directeurs une aide pour leur mission, cette annonce apparaît de très mauvais augure.
L’employée E.V.S. de l’école élémentaire de Menthon-Saint-Bernard (Haute-Savoie) où j’exerce mes fonctions de directeur a donc appris par téléphone, le 30 août que son contrat n’était pas renouvelé le 31 août.
Qu’en est-il du respect de la personne humaine ? Qu’en pense le porte-parole de l’Elysée, accessoirement ministre de l’Education nationale ?
Yves, fils d’Annette Schmer.
Une modification intervient dans la publication des spectacles. Dorénavant, le tableau « Théâtre » ne paraîtra plus dans le Remue-AnaAJ mais sera adressé à ceux qui en feront la demande. Voir les détails dans le Remue-AnaAJ.
« Notre Amitié » n°126 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2010 page24/27
La beauf attitude
Extrait du catalogue des jouets de Noël de la chaîne Leclerc : « Dès 3 ans » indique le cartouche !
Une insulte à l’intelligence et au bon goût. Voici avec quoi (pour 299 €) le médiatique et bouillonnant Michel-Edouard Leclerc
entend préparer la jeunesse à entrer très tôt dans le consumérisme et la « beaufitude ». Le bel idéal qu’il prône dans ses inter-ventions télévisées se traduit dans les faits à orienter ceux dont on veut faire des dominants à la cervelle creuse lesquels, plus tard, seront nantis d’un bulletin de vote… (je vous laisse apprécier la suite). Tous les magasins le font, c’est une mode. Et je ne parle pas ici de la mode des jouets guerriers made in Japan !
Alors qu’un jouet catalogué « dès 3 ans » doit être créatif, doit éveiller et développer la connaissance, la curiosité et la compréhension de l’enfant, ici on l’incite à paraître, à posséder, à dominer, à étaler sa supériorité… et l’on montre ainsi comment fabriquer des beaufs. Comme papa, mieux que le petit voisin !
A cette image s’ajoute le mini caddy pour la fillette qui suit sa maman dans les rayons du magasin et qui fait d’elle une future consommatrice. Cela fait sourire parce que c’est touchant, ça me fait grincer plus encore que les confiseries disposées à dessein à la hauteur des yeux des enfants.
G.B.
« Notre Amitié » n°126 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2010 page25/27
Le bien et le mal.
« Entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur
et le curé ». Tels étaient en 2007 les propos de l’empereur Sarko alors que le
régime actuel, allié à l’Eglise depuis le général de Gaulle en 1958, a détruit
16.000 postes d’enseignants de l’école de la République.
Dans le même temps, l’Eglise a produit 475 cas de pédophilie, cas étant
joints aux privilèges et à l’impunité judiciaire dont jouissent ces tartuffes. On ne
s’étonne pas que l’Eglise soit le soutien Tidèle du gouvernement lequel se
déchaîne contre les salaires et les retraites en brandissant le déTicit budgétaire,
déTicit creusé notamment par les largesses envers les banquiers et, sur ce même
budget, les subsides versés au clergé pour les écoles confes-‐sionnelles : des
dizaines de millions au nom des remarquables vertus éducatives du clergé
certiTiées par l’empereur Sarko.
Mickey.
« Notre Amitié » n°126 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2010 page26/27
Le « trou de la Sécu »
Taxe sur le tabac destinée à la Sécu non reversée : 7,8 milliards
Taxe sur l’alcool destinée à la Sécu non reversée : 3,5 milliards
Partie des primes d’assurances automobiles destinées
à la Sécu non reversée : 1,2 milliard
La taxe sur les industries polluantes destinée à la Sécu
n’est pas reversée : 1,2 milliard
Part de TVA destinée à la Sécu non reversée : 2 milliards
Retards de paiement à la Sécu pour les contrats aidés : 2,1 milliards
Retard de paiement par les entreprises : 1,9 milliard
En faisant une simple addition, on arrive au chiffre de 20 milliards.
Conclusion :
Si les responsables de la Sécurité Sociale et nos gouvernants faisaient leur travail efficacement, si chacune des institutions reversait ce qu’elle doit chaque année, les prétendus 11 milliards du trou de la Sécu seraient aujourd’hui 9 milliards d’excédent !
« Notre Amitié » n°126 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2010 page27/27