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PRECIS DU COFEBN° 1
MONNAIE ET POLITIQUE MONETAIREDr AminAtA HAÏDArAm. toussAint BléHoué DAmoHm. DemBA DiA
Septembre 2012
Lesavisexprimésengagentlaresponsabilitédesseulsauteurs.
MONNAIE ET POLITIQUE MONETAIRE
Coordination : Docteur Aminata HAÏDARA, Adjoint au Directeur du COFEB
Contributions : •MonsieurToussaintBléhouéDAMOH,ChefduServicedesAnalyses Monétaires,DirectiondesEtudes
•MonsieurDembaDIA,ChefduServiceduFinancementdel’Economie, DirectiondesActivitésBancairesetduFinancementdel’Economie
Septembre2012
AvenueAbdoulayeFADIGABP3108–Dakar-Sénégal
Tel.(221)338390500/Fax.(221)338239335www.bceao.int
PRECIS DU COFEB N°1
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PREAMBULE
Dansladroitelignedesamissiondeformationpermanenteetderenforcementdescapacitédesesagents,laBanqueCentraledesEtatsdel’Afriquedel’Ouest(BCEAO)ainstituéuncadred’informationdupublicsurlesquestionséconomiquesetfinancières.
C’estdanscecadrequeleCentreOuestAfricaindeFormationetd’EtudesBancaires(COFEB)ainitiécettesérieintitulée«LesPrécisduCOFEB».
L’objectifprincipalviséparlaBCEAOconsisteàvulgariserlaconnaissanceéconomiqueàdestinationnonseulementdel’ensembledesonpersonnelmaisaussid’unpublicélargi.
Ils’agitdedocumentssynthétiquesélaboréssurunethématiquedonnéedansunbutpédagogique,afindepermettreauxlecteursnonavertisdesefaireuneidéeduthèmeabordéetauxlecteursspécialistesdeserappelerdesnotionsdebasequ’ilsontdéjàacquisesdanslecadredeleurformationinitiale.
Lesthèmestraitéssontdiversetcouvrentnonseulementlesfondamentauxéconomiquesetfinanciersmaisaussidesquestionsd’actualitédontl’intérêtestavéréetdontlestenantsetaboutissantsméritentd’êtrerésumésdansundocumentdevulgarisationpourpermettreauxlecteursdes’imprégnerdelacultureéconomiqueetfinancière.
Leprésentopusculeconstitue lepremiernumérode lasérie. Ilportesur le thèmegénériquede la«MonnaieetPolitiqueMonétaire».Acetégard,ilpasseenrevuelesrepèresnécessairesàunebonnecompréhensiondelamonnaieetcequ’ellerecouvreenmettantsuccessivementl’accentsur:
1. le concept de la monnaie ;2. les formes de monnaies et les acteurs du système bancaire et financier ;3. la création monétaire ; 4. le marché monétaire ; 5. la politique monétaire ; 6. la politique monétaire à la BCEAO.
Ecritdansun langagerelativementsimple,pardescadresde laBCEAO,cedocumentexposeavecclarté,précisionetméthode lesnotionset théories fondamentales liéesauphénomènemonétaireetprésente lapolitiquemonétairemenéepar laBanqueCentraledesEtatsde l’Afriquede l’Ouest(BCEAO).
Au-delàdesonutilitéheuristique,cedocumentpeutégalementapporteruneaide inestimableauxagentsdésirantélargirleursconnaissancessurlapolitiquemonétaire.
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INTRODUCTION 7
I : DEFINITION ET FORME DE LA MONNAIE 8
II : SYSTEME BANCAIRE ET CREATION MONETAIRE 11
III : LA MASSE MONETAIRE ET SES CONTREPARTIES 15
IV : LA POLITIQUE MONETAIRE : OBJECTIF ET INSTRUMENTS 18
V : MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DANS L’UMOA 28
CONCLUSION 30
SOMMAIRE
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INTRODUCTION
Leprésentdocumentsurlethème« La monnaie et la politique monétaire de la BCEAO »,s’inscritdanslecadredelapolitiquedevulgarisationdesconceptséconomiques,monétairesetfinanciersàl’intentiondesagentsdelaBanqueCentrale.Ilreposesuruneapprocheessentiellementdescriptivedes phénomènes monétaires et se propose de présenter de façon simple des concepts à prioricomplexes.
Bienéconomiqueparticulier,lamonnaieprésentelaspécificitédesedéfinirparlesfonctionsqu’ellerempli.Échangeabledefaçoninstantanéecontren’importequelautrebien,lamonnaieestd’abordunmoyendepaiementlibératoirededette.
Cettepremièrefonctionluienconfèreuneseconde,celled’unitédecompte.Eneffet,leprixd’unobjet,savaleurd’échangepourraitserésumeràdesquantitésdetouslesautresobjetscontrelesquelsilpourraitêtreéchangé.Toutefois,ils’exprimeenunitémonétaire.Pourqu’ellepuisseremplircesdeuxfonctions,lamonnaiedoitenassurerunetroisième,celled’êtreuneréservedevaleur.
Pourqu’ellesoitutiliséecommemoyendepaiement,lamonnaiedoitêtrerelativementstabledansletemps.
L’objectifdeceprécisestde:
•définirlamonnaieenpassantenrevuelesprincipauxconceptsquis’yrapportent;
•présenterlesdifférentesformesdemonnaie;
•décrireleprocessusdecréationmonétaire;
•analyserlelienentrelamonnaieetl’inflation;
•présenterlapolitiquemonétaire,sesobjectifs,instruments,canauxdetransmissionet conditionsd’efficacité;
•présenterlapolitiquemonétairedelaBCEAO.
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I : DEFINITION ET FORME DE LA MONNAIE
1.1 : LE CONCEPT DE MONNAIE
Lefaitquelamonnaiesoitdéfiniepartroisfonctionsetnonuneseuleindiquedéjàl’existenced’unedifficultéconceptuelle.
Dans l’échange monétaire, deux biens, M et M’ s’échangent par l’intermédiaire d’un instrumentspécifique,lamonnaie:M» A »M’.L’agentquidétientlebienMetsouhaitel’échangercontreM’,lecèded’abordcontredelamonnaieApuiscèdedelamonnaieAcontreM’.Cettedéfinitionsimplesuggèrelebénéficequ’unesociétépeuttirerdelacirculationdelamonnaie.Cebénéficeconsisteàsurmonterlacontraintedeladoublecoïncidenceexactedesbesoinsduvendeuretdel’acheteurenqualitéetenquantité,surunmêmelieu,contraintepropreautroc.L’instrumentquia,historiquement, leplussouventservid’instrumentdeséchanges(A)estunemarchandiseparticulièrechoisiespécifiquementpour cette fonction, élue au rôle « d’équivalent général » de toutes les autresmarchandises. Ceprocessusd’élection ,socialementcomplexe,aportésurdesmarchandises trèsdiverses.Dans lessociétésdéveloppées,cesontl’oretl’argentquiontleplussouventexercélerôled’intermédiairedeséchanges,parcequ’ilsprésentaientauplushautpointlesqualitésd’immuabilité,detransportabilitéetd’identifiabilité,attribuéesauxmonnaiespréféréespartoutesociété.
Lemodèleci-dessusfaitapparaîtrequelesdeuxmomentsdel’échange(M»AetA»M’)nesontpassimultanésetqu’entrecesdeuxpériodes,lamonnaieexerceunefonctionde« réserve de valeur ».Ainsi,lafonctiond’intermédiairedeséchangesestinséparabledecellederéservedevaleur,àcausedelanon-synchronisationdesopérationsd’achatetdevente.L’exercicedecettefonctionpeutêtreétenduàd’autrescas.D’unemanièregénérale,lamonnaieexerceunefonctionderéservedevaleuren raisond’unepart, de lanon-synchronisationentre les recettes et lesdépenseset, d’autrepart,l’incertitudequicaractérise lesréservesfutures.Lesdeuxraisonsfondent lesmotifsdecequel’onappellela«demandedemonnaie»,c’estàdire,lapréférencedesagentséconomiquesàdétenirdelaliquiditépardeverseux..
Sansmonnaie, dans une économiemarchande, il y a autant de prix que de paires de biens, detypesd’échangesentredeuxbiens.Ainsi,avecnbiens,ilyauran(n-1)/2prixrelatifs.Pouropérersesarbitragesdansunsystèmedetroc,chaqueconsommateurdoitavoirentêtetouscesprix.Siundecesbiensestutilisécommeétalondesvaleurs,lesystèmedesprixestprofondémentsimplifié.Ilsuffitalorsdeconnaîtrelesn-1expressionsdelavaleurdesautresbiensdanslebienchoisicommemonnaiepourconnaîtrel’ensembledesrapportsdevaleursdesnbiens.
Cettedéfinitionpeutêtrecomplétéeparl’approcheinstitutionnellequi,au-delàdel’aspecttechnique,considèrelamonnaiecommeunphénomènesocialquimetenjeudesrelationshumaines.Eneffet,
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lamonnaie fait partie intégrante de l’organisation économique car son existence repose sur uneconventionimpliciteselonlaquelleunepopulationdécidedefaireconfianceenlacapacitédecebienàservird’intermédiairedansleséchanges.Cetteconventionsocialeestgénéralementimpulséeparunfaitpolitiquegénérateur:ladécisiondessouverainsdeluiconférerunpouvoirlibératoireetuneforcelégale.
RESUMELamonnaiepeutsedéfinircommeunmoyend’échangeetdepaiementcommunémentacceptédansunespacedonné.Troisgrandesfonctionsluisontattribuées:•Intermédiairedeséchanges(moyendepaiement):permettantdedépasserlesystèmedetroc;•Unitédecompte:c’estl’étalonquipermetd’exprimerlavaleuretleprixdesbiensetservicesdemanièreuniqueetdetenirlescomptesenadditionnantdesquantitéshétérogènes;•Réservedevaleur:permettantletransfertdelavaleurd’unepériodeàuneautre
1.2 : LES FORMES DE LA MONNAIELamonnaieausensstrictadeuxformes:d’unepart,lesbilletsdebanquesetlespiècesmétalliques,et,d’autrepart lesdépôtsbancairesàvue.Lesbilletsetpiècesmétalliquesconstituent lamonnaiefiduciairelégaleetlesdépôtsàvue,lamonnaiescripturale.
Dansleséconomiesmodernes,lessystèmesbancairessonthiérarchisésàdeuxniveaux:laBanqueCentraleetlesbanquesdesecondrangditescommerciales.Ainsi,troiscatégoriesmonétairespeuventêtredistinguées:lesbillets,lespiècesdemonnaieetlesdépôtsàvuedanslesbanquescommerciales.C’estlaBanqueCentralequiémetlesbillets.Lesdeuxpremièresformesdelamonnaieconstituentla«monnaiecentrale».Latroisièmeforme,appelée«monnaieprivée»estémiseparlesbanquescommerciales.
RESUMELes types de monnaiesDeuxgrandesformesdemonnaiescoexistent:•lamonnaiefiduciairelégale:émisedanschaquepays(ouunionmonétaire)paruneinstitutionplusoumoinsautonomevisàvisdesgouvernements.Cettemonnaieesttangibleetàuncourslégal.Ils’agitdespiècesmétalliquesetdesbilletsdebanque;•lamonnaiescripturale:représentéeparunesimpleécriturecomptable.Elleestintangibleetcirculeaumoyendechèquesetd’ordresdepaiement.Ellepeutêtretransforméeenmonnaiefiduciairelégaleàtoutmomentetestaussiliquidequecettedernière.Ellesecomposedesdépôtsàvueauprèsdusystèmebancaireetdescomptescourantspostaux.
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Les banquesDeuxtypesdebanqueontpourrôledemettreàladispositiondesacteurséconomiquesdelamonnaieetd’organiserunsystèmedepaiement: •laBanqueCentraleoubanqued’émission; •lesbanquescommerciales.
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II : SYSTEME BANCAIRE ET CREATION MONETAIRELesystèmebancaireregroupeunensembleplusoumoinshomogènedestructuresayantdesobjectifsdiversmaistrèssouventcomplémentaires.Cesacteurspeuventêtreclassésendeuxgrandsgroupes:lesystèmebancaireetlesautresacteursdusystème.
2.1 : LES ACTEURS DU SYSTEME BANCAIRE
LesystèmebancaireregroupelaBanqueCentraleetlesétablissementsdecrédits.
Labanquecentraleestuneinstitutionchargéeparunpays(ouunensembledepaysdanslecasd’unezonemonétairecommel’UMOA)desuperviseretderégulerl’activitébancaire,d’unepart,et,demettreenœuvrelapolitiquemonétaire,d’autrepart.
Cetteinstitutionpeutêtreindépendantedupouvoirpolitique,entotalitécommelaBanqueCentraleEuropéenne(BCE),ouenquasi-totalité,commelaRéservefédéraledesÉtats-Unis(laFed).
Dansl’UMOA,laBanqueCentraledesEtatsdel’Afriquedel’Ouest(BCEAO),institutionindépendante,estlabanquecentralecommuneauxhuitEtatsmembresdel’Union.ElleestreprésentéedanschaqueEtatparuneDirectionNationaleetpardesAgencesAuxiliaires(saufenGuinée-Bissauoùiln’existepasencored’Agenceauxiliaire).Elleestchargéedelagestiondelamonnaiecommune,leFrancdelaCommunautéFinancièreAfricaine(francCFA)àtraverslamiseenœuvredelapolitiquedelamonnaieetducréditdéfinitparleComitédePolitiqueMonétairedepuislaréformede2010.
Les établissements de crédit regroupent généralement les banques. Toutefois, dans certains cas,commedansl’UMOA,ilspeuventincluredesétablissementsquinesontpasdesbanques,maisontdescaractéristiquesproches.Lesbanquessontlesorganismesspécialisésdanslecommercedelamonnaie.Ellesgèrentlesdépôtsetcollectentl’épargnedesclients,accordentdesprêts,pilotentdesinstrumentsdepaiementscommelecarnetdechèquesetlacartebancaire,etoffrentdesservicesfinanciers.Ellespeuventcontribueràlaluttecontrelestraficsenassurantpourl’Etatlatraçabilitédesopérationsfinancières.
Dans l’UMOA,«sontconsidéréescommebanques lesentreprisesqui fontprofessionhabituellederecevoirdesfondsdontilpeutêtredisposéparchèquesouvirementsetqu’ellesemploient,pourleurproprecompteoupourlecompted’autrui,enopérationsdecréditoudeplacement.»(article3delaloibancaire)
Acôtédesbanques,lesautresétablissementsdecréditdel’UMOAsontlesétablissementsfinanciersdéfiniscomme« lespersonnesphysiquesoumorales,autresque lesbanques,qui fontprofessionhabituelled’effectuerpourleurproprecomptedesopérationsdecrédit,deventeàcréditoudechange,ouquireçoiventhabituellementdesfondsqu’ellesemploientpourleurproprecompteenopérations
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deplacement,ouquiserventhabituellementd’intermédiairesentantquecommissionnaires,courtiersouautrementdanstoutoupartiedecesopérations.»(article4delaloibancaire).
«Sontconsidéréescommeopérationsdecréditlesopérationsdeprêt,d’escompte,depriseenpension,d’acquisitiondecréances,degarantie,definancementdeventesàcréditetdecrédit-bail.
Sontconsidéréescommeopérationsdeplacement lesprisesdeparticipationdansdesentreprisesexistantes ou en formation et toutes acquisitions de valeursmobilières émises par des personnespubliquesouprivées.»(article5delaloibancaire)
Ladifférencefondamentaleentrelesbanquesetlesétablissementsfinanciersrésidedanslefaitquecesderniersnepeuventpasrecevoirdedépôtsdupublic,leursressourcesprovenantprincipalementdeleursfondspropresetd’empruntseffectuésauprèsdesbanques.
Bienquen’étantpasassujetti à la loibancaire, leTrésorPublic tientuneplacedécisivedans toutsystèmefinancier.Par sesactivitésmonétaireset financières, samissionoriginelleestd’assurer lacouverturefinancièrequotidiennedesdépensesdel’État.
Lesautresintermédiairesfinanciersnonbancairesregroupentdesentitésvariéesparmilesquelsonpeutclasserlesassurances,lesfondsdepension,ainsiquediversacteursintervenantdanslemondede lafinance.Dans lecasde l’Union,peuventêtreclassésdanscettecatégorie,outre lessociétésd’assuranceetlesfondsdepension,lesSystèmesFinanciersDécentralisés,lesstructuresdécoulantdelacréationdumarchéfinancierrégional(laBRVM1,leDC/BR2,lesSGI3,etc...).
2.2 : LA CREATION MONETAIRE ET SES LIMITES
La création monétaire consiste en la transformation d’une créance sans pouvoir immédiatementlibératoiresurlemarchédesbiensetservicesenunmoyendepaiementdirectementutilisable.Ellesignifiedonc lamiseencirculationd’unenouvellequantitédemonnaie.Lacréationmonétaireestdu ressortdesbanques,de labanquecentraleetduTrésorpublic. Lesbanquescommercialesontl’initiativedelacréationmonétaireparleprincipeselonlequel«lescréditsfontlesdépôts».
Lacréationmonétaireparlesbanquess’effectuedetroisfaçonsdifférentes:
• lescréditsauxentreprisesetauxparticuliers : labanquecréede lamonnaiescripturaleparune inscriptionaucréditducompteàvueouvertdansses livresaunomde l’entrepriseouduparticulier;
1-BourseRégionaledesValeursMobilières2-DépositaireCentral/BanqueRégionale3-SociétédeGestionetd’Intermédiation
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•lesconcoursàl’Etat:pourpermettreàl’Etatdefairefaceauxdécalagesentrelesrecetteset lesdépensespubliquesaucoursde l’exécutiondubudgetoupourassurer lefinancementd’undéficitbudgétaire,labanquepeutêtreamenéeàaccorderdesavancesouconcoursàl’Etat;
• lesopérationssurdevises : lesbanques transformentenmonnaienationale lesdevisesencaissées par les exportateurs (création de monnaie) et inversement transforment la monnaienationaleendevisesnécessairesauxrèglementsdesimportateurs(destructiondemonnaie).
DemêmelaBanquecentralecréedelamonnaie,àl’occasiondetroistypesd’opérations:
lorsqueleTrésoréprouvedesdifficultésdetrésorerieelleluivientenaideetacquièreencontrepartie
unecréanceappeléeconcoursautrésorpublic;lorsquelesbanquesontbesoindemonnaieBanquecentrale;
lorsqu’elleacquièrtdesdevises,laBanquecentraleprocèdeégalementàdelacréationmonétaire.
Le rôle du Trésor public dans la création monétaire est moins important sans être pour autantnégligeable:d’unepart,leTrésorpublicaleprivilègedelafrappedelamonnaiedivisionnaire.Toutefois,dansle
cadredel’UEMOA,leprivilègeestdéléguéàlaBCEAO;d’autre part, il participe directement à la créationmonétaire par le biais des comptes courants
postaux.
Lesbanquesnepeuventcréer indéfinimentde lamonnaie,dans lamesureoùellesdoivent,à toutmoment,êtrecapablesdeconvertir lamonnaiequ’ellescréent(monnaiescripturale)enuneautremonnaie(monnaiefiduciaire).Ainsilesélémentsci-aprèslimitentlacréationmonétaire:
l’existencedefuites:lepublicvaeffectuersursesdépôtsuncertainnombredeponctionscar
ilaàsadisposition,pourassurersesrèglements,d’autresmonnaiesquelaseulemonnaiescripturale.Onparlede“fuites”versd’autresmonnaies(verslesbillets,lesdevises,d’autresbanques).
lanécessitédedéteniruneréservedemonnaiebanquecentrale:lesbanquescommerciales
ne peuvent accorder un crédit supplémentaire que si elles disposent d’une quantité demonnaiebanquecentralesuffisantepourpouvoirfairefaceauxdemandesqu’onpeutleuradresseretéviterainsilemanquedeliquidité.
lecontrôledelaBanquecentrale:laBanquecentrale,quidisposedumonopoled’émission
desbillets,peutalorsagirsurlevolumedemonnaiepouvantêtrecrééparlesbanquescommercialesenmodifiantlesconditionsderefinancement(enjouantsurleniveaudutauxdirecteur)oueninstituantunsystèmederéservesobligatoiresplusoumoinscontraignant.
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Si lesbanquescommercialesdisposentd’unmontantdemonnaiebanquecentralesupérieuràcequi leur est nécessaire pour satisfaire les demandesdebillets de leur clientèle et pour constitueréventuellement les réserves obligatoires, elles pourront accroître le volume de crédits qu’ellesaccordent.
RESUMELesbanquescréentdelamonnaieenoctroyantdescrédits,notammentauxentreprisesetauxparticuliers;lesconcoursàl’Etatetlesopérationssurdevises.
DemêmelaBanquecentralecréedelamonnaie,àl’occasiondetroistypesd’opérations:
-desdifficultésdetrésorerieduTRESOR:laBanqueCentraleacquièreencontrepartieunecréanceappeléeconcoursautrésorpublic;
-dubesoindemonnaieBanquecentraleparlesbanquescommerciales;
-del’acquisitiondedevisesparlaBanquecentrale
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III : LA MASSE MONETAIRE ET SES CONTREPARTIESLa mesure et la comptabilisation de la monnaie créée ou en circulation constitue un sujet depréoccupationfondamentalepourlesAutoritésmonétaires,enparticulierdanslecadredeladéfinitionetdelamiseenœuvredelapolitiquemonétaire.Acetégard,desindicateursquantitatifsappelésagrégatsmonétaires,qui sontautantdegrandeurs constitutivesd’une sommationd’éléments représentatifsd’unepartieduvolumedemonnaieencirculationdansunpaysdonné,ontétéélaborés.
Ainsi,onpeutdistinguerlesagrégatsdemassemonétaire, lesagrégatsdemonnaiecentraleet lescontrepartiesdelamassemonétaire.
3.1 : LES AGREGATS DE MASSE MONETAIRE
Lamassemonétairepeutêtredéfiniecommel’ensembledesmoyensdepaiementsdisponiblesdansunpaysenunmomentdonné.Elleconstitueàcetitreunstockdecréancessurlesystèmebancairedétenu par les utilisateurs demonnaie que sont lesménages, les entreprises, les administrationspubliquesetlesbanqueselles-mêmes.
Ellesedécomposeendeuxgrandescomposantesquesont:
lamassemonétairestrictosensuconstituéedelamonnaielégaleetdelamonnaiescripturale.
Elleestégalementappeléedisponibilitésmonétaires,enraisondesoncaractèreliquidecartousleséléments qui le composent peuvent être utilisés immédiatement commemoyen de paiement Lamonnaie légaleouencoremonnaiemanuelle regroupe l’ensembledesbilletsetpièces (monnaiedivisionnaire) en circulation auprès du public appelée circulation fiduciaire. Quant à la monnaiescripturale, elle comprend l’ensembledesdépôtsà vuemobilisablespar chèquesdétenuspar lesménages,lesentreprisesnonfinancièresetlesadministrationspubliques.
lamassemonétaire largo sensu qui regroupe, outre lamassemonétaire stricto sensu, la
quasi-monnaieconstituéedescomptessurlivrets(enbanque,auxCCPetlaCaissed’Epargne),descomptesetplansd’épargne logementdans lesbanquesainsi quedescomptesà termedans lesbanques.
Lesélémentsconstitutifsdelaquasi-monnaieprésententlaparticularitéqueleur.transformationenmonnaieouliquiditéexigelerespectd’unedate,d’untermeoud’uneéchéance.
Surleplanpratique,ilestsouventfréquentderetenirquatreagrégatsmonétaires,notésM1,M2,M3etM4(commec’estlecaspourlaBCE)4 :
4-Ilexisteaussidesagrégatsdeplacement,nonimbriqués:P1(plansd’épargne),P2(obligations,opcvmobligations,assurance-vie),P3(actions,opcvmactions).
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M1=Massemonétaireausensstrict=disponibilitésmonétaires;
M2 =M1+quasi-monnaie=M1+dépôtsrémunérésnonmobilisableparchèquesmaisdisponibleàvue(comptessurlivretsetcomptesd’épargnelogement);
M3=M2+actifsmoinsliquidesavecunpeuplusderisques=M2+comptesàtermedanslesbanques+comptesendevises+partsenOPCVMmonétaires+titresdumarchémonétaireémisparlesagentsfinanciers(bonsdecaisseémispar lesbanques,bonsdescaissesd’épargne)+titresnégociablesdumarchémonétairesémisparlesétablissementsdecréditsetdétenusparlepublic(certificatsdedépôts,bonsdessociétésfinancières);
M4=M3+titresdumarchémonétaireémisparleTrésorPublic(bonsdutrésor)etlesagentsnonfinanciers(billetsdetrésorerie,bonsàmoyentermenégociablesémisparlesentreprises).
Lamassemonétaireofficielleestsouventreprésentéeparl’agrégatM3.
Deuxprincipauxagrégatsdemonnaiecentralepeuventêtreretenue:
laliquiditébancaireconstituéedelasommedesbilletsencaissedanslesétablissementsde
créditetdesavoirsdecesétablissementsdecréditauprèsdelaBanqueCentrale;
labasemonétairequiestcomposéedelasommedesbilletsémisetdessoldescréditeurs
descomptesdesétablissementsdecréditauprèsdelaBanqueCentrale.Elleintègredoncl’agrégatdeliquiditébancaire.
3.2 : LES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE
S’interrogersur lescontrepartiesdelamassemonétairerevientàs’interrogersur lessourcesdelacréationmonétaire.Sil’histoiredelamonnaienousenseignequel’émissionmonétaires’esttoujoursfaitecontreunevaleurquiad’abordétématérielle,ilapparaîtquedenosjours,lamonnaieestcrééeencontrepartied’actifsnonmonétairesappeléscréances.
Celles-cisontregroupéesendeuxprincipalescatégoriesnotamment:
les créances nettes sur l’extérieur (oretdevises)encoreappelésAvoirsExtérieursNets(AEN).EllesregroupentlesavoirsnetsendevisesdelaBanqueCentraleetdesautresbanques.Dansl’UEMOA,cesavoirsextérieursrevêtentuneimportancecapitalemaisrestentmarquésparleurvolatilitéen raison de leur dépendance aux aléas climatiques (la pluviométrie et l’évolution des cours desmatièrespremières);
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le crédit intérieur composé principalement :
• des créances nettes sur l’EtatencoreappeléesPositionNetteduGouvernement(PNG)consistantà la consolidationdesengagementsetdesavoirsduTrésorpublic vis-à-visdu systèmebancaire;
• des créances sur l’économieoucréditsàl’économieconstituésdel’ensembledescréditsaccordésparlesystèmebancaireauxparticuliersetauxentreprises.
RESUMELes agrégats monétaires
LamassemonétaireausensstrictM1représentelesmoyensdepaiementsimmédiatsdontdisposelesecteurnonbancaire.LamassemonétaireausenslargeM2estconstituéedesmoyensdepaiementrapidementmobilisablesdontdisposelesecteurnonbancaire.LamassemonétaireausenstrèslargeM3englobelesliquiditéseffectivesetpotentiellesdontdisposelesecteurnonbancaire.Latailledelamassemonétairedoitévoluerenfonctiondelaquantitédestransactionssedéroulantsurlemarché,c’estàdireenfonctionduProduitIntérieurBrut(PIB).Sicetteévolutionnevapasdanslemêmesens, lesproblèmeséconomiquescomme l’inflationet lechômages’accentuent. Le rôledelaBanqueCentraleestd’entreprendredesactionsvisantàinfluencerl’évolutiondecettemassemonétaire.
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IV : LA POLITIQUE MONETAIRE : OBJECTIF ET INSTRUMENTSLapolitiquemonétairepeutsedéfinircomme l’ensembledesmoyensdontdisposent lesautoritésmonétairespouragirsurl’activitééconomiqueparl’intermédiairedelamassemonétaire.Elledemeure,aveclapolitiquebudgétaireunvoletfondamentaldelapolitiqueéconomiqueglobale.Engénéral,lagestiondelapolitiquemonétaireestconfiéeàlaBanqueCentrale.
4.1 : OBJECTIFS DE LA POLITIQUE MONETAIRE
La responsabilité première d’une banque centrale est de faire en sorte que l’économie disposedes liquiditésnécessairesàson fonctionnementetàsacroissance.Lecadrestratégiquequisous-tendlesactionsdepolitiquemonétairemenéesàcetégard,aconnudesévolutionsliéesàcelledel’environnement économiqueet financier, ainsi qu’aux leçons tiréesdes étudesempiriqueset destravauxderecherchesurlesconditionsdesonefficacité.
La politiquemonétaire a été longtemps considérée comme une composante à part entière de lapolitiquegénéralemenéeparlesgouvernements.Elleaétémiseàcontributionpouratteindreplusieursobjectifsàlafois,àsavoirlacroissance,leplein-emploi,lamaîtrisedel’inflationetl’équilibreextérieur(carrémagique).
Lahausseconcomitantede l’inflationetduchômage (stagflation)dans lesannées1970et1980amontré les limitesdu rôleéquivoqueassignéà lapolitiquemonétaire,contrainted’arbitrerentreinflationetchômage.
En outre, les banques centrales ont progressivement réalisé que leurs instruments traditionnelsd’interventionn’étaientplusefficaces,du faitdes transformationsdusystèmefinancier.Leurmargede manœuvre s’est considérablement réduite, une part croissante des financements passant parlesmarchésfinanciers.Inspiréesparlesévolutionsauplanthéoriqueetdesconstatsempiriques,laplupartdesbanquescentralesontprocédéàuneclarificationetàunesimplificationdeleursobjectifs,ensefocalisantprioritairementsurunobjectif:lastabilitédesprix.Aujourd’hui,l’objectifd’ungrandnombredebanquescentralesestcentrésurlastabilitédesprix.Ilconvientcependantdereleverque,sanspréjudicedelastabilitédesprix,lesstatutsdecertainesbanquescentralesleurpermettentdepoursuivredesobjectifstelsqu’unecroissancenoninflationnisteoulepleinemploicommeauxEtats-Unis.
Lathéorieéconomiquepermetdedireaujourd’huiqu’iln’yapasdeconflitentrelemaintiendelastabilitédesprixetunniveauélevéd’activitééconomique.Lapériodedefortecroissancequeconnaîtl’économiemondialedepuisledébutdeladécennie2000leconfirme.
Pour arriver à ce consensus, il a fallu poser la question suivante : est-il possible de réaliser unecroissance économiquemaximale et lamaintenir dans la durée, avec des hausses continues des
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prix?Laréponseestassurémentnégative,commeentémoignelaforteinflationetleniveauélevédechômagequelemondeaconnusimultanémentdanslesannées1970et1980.Enoutre,l’expérienceaprouvéquelescoûtsd’unprocessusdedésinflationsontparticulièrementimportants.
Dèslors,l’enjeupourlespouvoirspublicsetlesbanquescentralesétaitdetoutmettreenœuvrepourstabiliserlesprixetpermettreàl’économiedefonctionnerdefaçonsatisfaisante.
Lespouvoirspublics,sefondantsurunsolidesoclethéoriqueetempirique,ontdévoluàlapolitiquemonétaireuneresponsabilitédepremierplandanslaluttecontrel’inflationetlapréservationdelastabilitédesprixsurlelongterme.Ils’agitdecontenirledéveloppementdelademandedemonnaiedansleslimitesquinedépassentpaslacapacitéréelled’expansiondel’économie.
Lamonnaieétantparessencel’étalondevaleur,l’objectifdestabilitédesprixn’estquelatraductionexplicitedumandatdonnéàlabanquecentraledeconserverundegréraisonnabledestabilitédelavaleurdelamonnaiedontellealaprérogativedel’émission.
Vusouscetangle,laresponsabilitédesbanquescentralesenmatièredestabilitédesprixexprimeuneobligationdevigilanceaccrue.Eneffet,lathéoriemodernedesinstitutionsveutquecelles-cisoientdotéesd’unmandatclairdontellesdoiventêtretenuesresponsablesdel’accomplissement.
4.2 : INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Le mouvement de simplification des objectifs poursuivis par les banques centrales a eu pourconséquence une simplification des instruments de politique monétaire. Celles-ci ont opté pourdes instruments indirectsdont la spécificitéest depermettreauxAutoritésmonétairesd’influencerl’évolutionduloyerdel’argentetlevolumedelaliquiditébancaire,àtraversdestransactionsaveclesbanques.Deuxprincipauxinstrumentssontutilisésparlesbanquescentrales:
letauxd’intérêt;
lesréservesobligatoires.
Le taux d’intérêt
Les banques centralesmodernes, dans leur stratégie de politiquemonétaire, identifient parmi lestauxdumarché,letauxleplusreprésentatifqu’ellesprivilégientcommeélémentcentraldupilotagemonétaire par le biais desmécanismesdemarché.Dans le casde la zoneeuro, il s’agit du tauxinterbancaireaujourlejour,l’Eonia(EuroOverNightIndexAverage),etdansceluidesEtats-Unis,lesfondsfédéraux(Fedfunds).
Pour ce faire, les banques centrales utilisent deux guichets : les opérations d’openmarket et lesguichetspermanents.
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Les opérations d’open market
Lesopérationsd’openmarketpermettentauxbanquescentralesdemenerdesactionsrégulièresdegestiondela liquiditébancaire, toutendonnantdessignauxprécissur l’orientationdelapolitiquemonétaireetlepilotagedestauxd’intérêt.Leurfinalitéestdeminimiserl’écartentreletauxd’intérêtd’équilibresurlemarchémonétaire(tauxderéférence)etleprincipaltauxdirecteur.L’existenced’unedemandedemonnaiecentraledelapartdesbanquesestl’unedesconditionsd’utilisationefficacedecetinstrument.
Les facilités permanentes
Lesfacilitéspermanentessontàl’initiativedesbanques.Ellessontréaliséesdanslecadrederelationsbilatéralesentre labanquecentralequienfixe lesconditionsetunétablissementdecréditquienprendl’initiative.Ilexistedeuxtypesdeguichets:
lafacilitédeprêtsquifixelafourchettehautepourlecoûtduloyerdel’argentàcourtterme;
lafacilitédedépôtquipermetauxbanquesderémunérerleursexcédentsdeliquiditéspériodiques 5 en lesdéposantauprèsde labanquecentrale.Ce tauxapparaîtcommeuneborne inférieurepourl’évolutiondutauxinterbancaireaujourlejour.
Les réserves obligatoires
Aprèsavoirétéutiliséavantladécennie1980commeuninstrumentconjonctureldepolitiquemonétaire,ledispositifderéservesobligatoiresestdepuislorsemployéparlaplupartdesbanquescentralescommeuninstrumentvisantàrenforcerl’efficacitédelapolitiquedestauxd’intérêt.Pourqu’ilensoitainsi,ilestutilisépourcréerouaccentuerundéficitdeliquiditéauniveaudesbanques,afinderenforcerlacapacitédesbanquescentralesàintervenirefficacementcommepourvoyeusesdeliquidités.Acetitre,cetinstrumentpermetdemieuxaffinerlagestiondestauxsurlemarchémonétaire.
4.3 : CANAUX DE TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
La connaissance des mécanismes par lesquels les modifications des taux d’intérêt directeurs serépercutentsurl’ensembledel’économieestessentiellepourunebanquecentrale.Ellepermetauxautoritésmonétairesdemieuxorienterleursactionsafind’enassurerl’efficacité.
Surleplanthéorique,lapolitiquemonétaireagitsurlasphèreréelleàtraverslecanaldestauxd’intérêt,lecanalducréditoulecanaldesprixdesautresactifs.Soneffetglobalrésultedelacombinaisondedifférentscanauxetdeleursimportancesrespectivesdanslesmécanismesdetransmission.
5-Parrapportàlaconstitutiondesréservesobligatoires.
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Le canal des taux d’intérêt
Principalmécanismedetransmissiondelapolitiquemonétairedanslathéoriekeynésienne,lecanaldestauxd’intérêtconcernel’ensembledesmoyensparlesquelslavariationdestauxdirecteursestsusceptibled’affecterlasphèreréelle,àtraverslesdécisionsd’investissementetdeconsommationdesentreprisesetdesménages.Pourtant,danslathéoriemonétaire,MiltonFRIEDMANfutlepremieràproposerune règledepolitiquemonétaireconsistantàaugmenterde façonconstante lamassemonétaireenfonctiondel’augmentationdelaproductionenvolume.Eneffet,alorsqueleskeynésiensmettaient l’accent sur les achats de titres financiers et donc des variations de taux d’intérêt, lesmonétaristesindiquentquelesagentséconomiquesachètentenplusdestitresréelsetprivilégientenconséquencel’effetderichesse.Encasdevariationdutauxd’intérêt,ceteffetdéplacedirectementlafonctiondeconsommation.
Labaissedes tauxdirecteursde laBanqueCentraleengendreunebaissedes tauxd’intérêt réels,favorableà la relancede l’activitééconomique, touteschoseségalesparailleurs.Lefléchissementdes tauxd’intérêt réelsentraîneàson tourunehaussedes investissementsdesentreprisesetdesdépensesdebiensdeconsommationdurablesdesménages,cequiprovoqueuneaugmentationdelaproductionvialarelancedelademande.
Lahaussedestauxd’intérêtsetraduitparuneaugmentationdesfluxd’intérêtsreçusetversésdansl’économie.Cettepolitiquemonétairerestrictiveengendreuneffet-revenupositifpourlesépargnantsetnégatifpourlesemprunteurs.Laconsommationnotammentcelledesménagesestaffectéeàtraversl’effetderichesse.Ainsi, lahaussedestauxdiminuelecoursdecertainsactifsnonmonétaires, lesactionsparexemple,cequiréduitlavaleurdupatrimoinedesménages.Ilenrésulteunebaissedurevenupermanentdesménageset,partant,deleurdemandedebiensdeconsommation.
Le canal du crédit
Aucoursdelasecondemoitiédesannées1980,unelittératureéconomiques’estdéveloppéeautourdu rôleducréditdans la transmissionmonétaire. Les travauxdeBERNANKEetBLINDERetSOLOW(1987puis1992)ontpermisd’affinerl’analysedesmécanismesdetransmissionmonétaireàtraverslecanalducrédit.Ilsontmisl’accentsurlerôledel’asymétriedel’informationsurlemarchéducrédit,dansl’analyseducomportementdesbanquesenmatièred’octroidecrédit.
Il a ainsi étémontré qu’une hausse des taux d’intérêt, parce qu’elle réduit la proportion d’agentsprésentantuneaversionpourlerisque,accroîtlaprobabilitédenon-remboursementdescrédits.Eneffet,seulslesmauvaispayeurssontdisposésàaccepterdestauxd’intérêtau-delàd’uncertainniveau.Pouréviter cesphénomènes,ditsde sélectionadverse, lesbanquesdeviennentplusexigeantesetopèrentunrationnementducréditdontlaconséquencepremièreestunebaissedel’investissement.Ilenrésulte,infine,unebaissedelaproductionnationale.
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Le canal des prix des autres actifs
Laplupartdesauteurskeynésiensconsidèrentquelapriseencomptedesprixdesautresactifsestessentiellepourl’évaluationdelapolitiquemonétaire.Ainsi,pourcompléterlesanalysesfaitessurlescanauxdestauxd’intérêtetducrédit,ilsontidentifiédeuxprincipauxprixd’actifs:letauxdechangeetlecoursdesactions.
Le canal du taux de change, identifié dans les économies à taux de change flexible, ressort dansplusieursétudesempiriquescommeundesprincipauxfacteursexplicatifsdelafaçondontlapolitiquemonétaireaffectel’économie(Taylor,1995).Iltraduitl’impactdelapolitiquemonétairesurlasphèreréelle,àtraversl’équilibredescomptesextérieursetl’effetcroissantdesmouvementsdecapitaux.
Lahaussedestauxd’intérêtoriente lapréférencedesagentséconomiquesvers lesdépôts libellésenmonnaie nationale plutôt que vers ceux qui sont détenus en devises.A court terme, il s’ensuitunaccroissementdelademandedemonnaienationale,provoquantainsil’appréciationdutauxdechange nominal.A long terme, cette appréciation de lamonnaie nationale réduit la compétitivitéextérieureet,partant,laproductionglobale.
Lathéorieducanalducoursdesactionssoutientquelapolitiquemonétaireaffectelavaleurboursièredesentreprises,etdoncleurpland’investissement(Tobin,1961).Unepolitiquemonétairerestrictivepousselesagentséconomiquesàcéderleursactifsnonfinanciers,afindereconstituerleursencaissesmonétaires.Ils’ensuitunebaissedelademanded’actionsprovoquantunechutedelavaleurboursièredesentreprises.Adéfautd’augmenterlenombred’actionsémises,lesentreprisessontalorscontraintesderéduireleursinvestissements.
4.4 : CONDITION D’EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Pouraccroîtrel’efficacitédesonaction,labanquecentralesedoitd’êtrecrédible.Acetégard,l’indépendancedelabanquecentraleestunedesprincipalesconditionsdecetteefficacité.
Eneffet,lesacteursdumarchédoiventavoirlafermeconvictionquelabanquecentrale,quellesquesoientlesconditions,nedévierapasdel’objectifquiluiestassigné.Lesmodificationsdesstatutsdelaplupartdesbanquescentralesobservéescesdernièresannéesvisentàcréerlesconditionspourquelesbanquesseforgentunesolideréputation.Parcesmodifications,les pouvoirs publics s’interdissent d’interférer dans la définition des instruments et desmoyensd’actionsdesbanquescentrales.Pourmeneràbienleurmission,danscecontexted’indépendance, lesbanquescentralessesontdotéesd’organesproprespour lamiseenœuvredelapolitiquemonétaire.
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Cetteindépendanceestassortied’obligations.D’unemanièregénérale,troistypesd’obligationssontàdistinguer.
L’obligation de compte rendu vis-à-visdespouvoirspublicsquiontconcédéàlabanquecentralel’indépendancedesonactionetl’obligation de responsabilité.Labanquecentraledoitêtrecomptabledesesactionsàl’égarddupublic.
L’obligation de transparence vis-à-vis desmarchés pour lesquels son action doit êtreprédictible. A cet égard, la banque centrale communique sur son cadre stratégique etopérationnel,sursonprocessusdeprisededécision,ainsiquesursaperceptiondelasituationéconomiqueetfinancièreglobale.
L’obligation d’information du public, notamment à travers la publication régulière derapportsprésentantl’actiondelabanquecentrale.
Ilressortdel’analysequiprécèdequ’unlargeconsensuss’estétablisurlanécessitépourlapolitiquemonétairedepoursuivrel’objectifprincipaldestabilitédesprix,envuedecréerdesconditionsfavorablesàunecroissancedurable.Pourcefaire,lesbanquescentralesontdéfinidesstratégiesdepolitiquemonétairequiplacentaucoeurdeleursdécisionslesmécanismesdemarché.Cetteorientation,sielles’imposeauregarddel’évolutionrécentedanslasphèrefinancière,obligelesbanquescentralesàrendreplusprévisibleetpluscrédibleleurpolitiquemonétaireafind’ancrerlesanticipationsinflationnistesdesagentséconomiquesetarriverainsiàunestabilitédesprix.Aceteffet,ellesdélaissentdeplusenpluslespolitiquesdiscrétionnairesets’émancipentdavantagedelatutelledesgouvernementspourrenforcerlacrédibilitédesonaction.
Lavariableintermédiairegénéralementretenueestletauxinterbancaireaujourlejourouunautretauxderéférencedumarchédescapitauxàcourtterme.Afindecontraindreletauxderéférenceàévoluerdansunecertainemargeoucorridor,quiselonlescalculsdelabanquecentralepermettraitd’atteindrel’objectifd’inflationfixé,celle-cidéfinitunensembledetaux,appeléstauxdirecteurs.Cestauxoriententl’évolutiondutauxderéférenceàtraverslesopérationspériodiquesd’injectionoudeponctiondelaliquiditébancairesurlemarchémonétaire.Pourquecetinstrumentsoitefficace,lesbanquescentraless’assurentquelesbanquesontstructurellementbesoindemonnaiecentraleenayant,aubesoin,recoursausystèmedesréservesobligatoires,cedispositifayantpourvocationderenforcerl’actiondelabanquecentraleparlecanaldutauxd’intérêt.
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RESUME
La politique monétaire peut se résumer comme la variation de la masse monétaire par la BanqueCentrale.
Latransmissiondelapolitiquemonétairesefaitpardescanauxetadeseffets:
Effetssurletauxd’intérêt:ilaugmentelorsquelamassemonétairediminueetinversement;
Effetssurlesinvestissements:destauxd’intérêtélevésdiminuentlevolumeetlaquantitédesinvestissementsetinversement;
Effetssurlescoursdechange:l’appréciationd’unemonnaierenchéritlaproductionnationale.
Latransmissiondelapolitiquemonétaire
L’augmentationdutauxd’interventiondelaBanqueCentraleentraîne:
unehaussedestauxsurlemarchémonétaires;
unaccroissementducoûtdesressourcesdesbanquescommerciales;
uneaugmentationdestauxcréditeursdesbanquescommerciales;
unebaissedelademandedecréditbancairepourlaconsommationet/oul’investissement;
unebaissedelademandedesbiensetservices;
leralentissementdel’inflationetdelacroissance.
Laréductiondutauxd’interventiondelaBanqueCentraleprovoque:
labaissedestauxsurlemarchémonétaire;
uneréductionducoûtdesressourcesdesbanquescommerciales,
uneréductiondutauxcréditeurdesbanquescommerciales;
uneaugmentationlademandedecréditbancairepourlaconsommationet/oul’investissement;
uneaugmentationdelademandedesbiensetservices;
unerelancedelacroissance(avecpossibilitédetensioninflationniste).
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MONNAIE ET INFLATION
LaBanqueCentralequicontrôlel’offredemonnaiecontrôledefaitletauxd’inflation.
Le concept d’inflation
L’inflationestundéséquilibreéconomiquequisemanifesteparuneaugmentationgénéraliséscontinueetcumulativedesprix.
Phénomèneconnudetoutesleséconomies,àdesdegrésdivers,laproblématiquedel’inflationpose,vialavariableprix,celledelavaleurdelamonnaie.Elleindiqueàcejustetitrelapertedupouvoird’achatdelamonnaie.Eneffet,partantduprincipegénéralementadmisqueleprixpeutêtreconçucommeétantl’expressionmonétairedelavaleur,ilapparaîtévidentqu’unehaussecontinueduniveauaffectedansunecertainemesurelavaleurdelamonnaie.
Selonlerythmequ’ellepeutconnaître(tauxplusoumoinsélevé),l’inflationpeutêtre:
rampantelorsquesesconséquencessontaisémentsupportables;
galopante quand elle devient un sujet de préoccupation pour les autoritésmonétaires, le
gouvernementetl’ensembledesagentséconomiques.Lorsqueaucunedécisionnesembleêtreenmesuredelaretenir,elleseraditehyper-inflation.
Mesure de l’inflation
Defaçongénérale,l’IndicedesPrixàlaConsommation(IPC)est l’indicateurleplussouventutilisépourmesurerletauxd’inflationdansunpaysdonné.Toutefois,àcausedefortesfluctuationsdesprixdeproduitsdebaseoudecertainsproduitsalimentaires,ilpeutêtredifficiled’appréciercorrectementla situation sous-jacentede l’inflationet sesperspectivesd’évolution.D’unemanièregénérale, lescomposantessurlesquelleslapolitiqueéconomiquen’aaucuneinfluencesontexclues.Ainsi,ilestsouventutiledes’appuyersurletauxd’inflationfondamentale,quiexclutouminimiselesvariationslesplusinstablesdesprixdefaçonàmettreenlumièrelescomposantessous-jacentes,plusdurables.
Plusieursméthodespeuventêtreutiliséespourmesurerl’inflationdansunpaysdonné.Toutefois,troisméthodespeuventêtreretenues:
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a) Méthode d’exclusion permanente de certaines composantes
Uneméthodeclassiquepourmesurerl’inflationfondamentaleconsisteàexcluredel’indicegénéraldes prix à la consommation, les produits alimentaires et l’énergie. C’est souvent cet indice ainsicorrigéquiretientleplusl’attentiondupublic.Parexemple,l’énergieetlesdenréesalimentairesnontransforméessontexcluesdanscertainesversionspourlecalculdel’inflationpourlazoneeuroetpourleRoyaume-Uni.
Dans cette approche, les postes les plus sujets à des perturbations au niveaude l’offre et qui netraduisent doncpas l’évolutionde la demandeglobalepeuvent être exclus.Dans ce cas, dès lorsque l’orientationde lapolitiquemonétairen’apasétémodifiée, l’influencedeces fortesvariationsponctuelles (positives ounégatives) s’estompera au fil du temps. L’exclusion de ces composantespermetd’obteniruneimageplusfidèledespressionsinflationnistessous-jacentes.
b) Méthode d’exclusion progressive de certaines composantes
La deuxièmeméthode consiste à exclure, aumoment où elle se produisent, les variations jugéesexcessives.Danscetteapproche,lajustificationéconomiquereposesurlefaitquelesvariationsdesprix«surdimensionnées»représententplusprobablementdesvariationsdesprixrelatifsetnereflètentpasuneévolutiongénéraliséedel’inflation.
Statistiquement, lesmoyennes tronquées constituent une desméthodes qui permettent de validerl’exclusion des composantes instables. Il s’agit de classer par ordre décroissant ou croissant, lesvariationsdeprixenregistréespartouslespostesdel’IPCaucoursd’unepériodedonnéeetonexclutx%desvaleurslesplusélevéesetdesvaleurslesplusfaibles.Ainsi,letauxd’inflationestégalàlamoyennedesvaleursrestantes.Letauxmédiand’inflation,quiéquivautàunetroncaturede50%,estuncasextrêmedemoyennetronquée.
c) Méthode de minimisation des composantes instables
Latroisièmeméthodequipeutêtreutiliséelorsquecertainescomposantessontjugéestropinstablesconsisteàremplacer lespondérationsde l’IPCenfonctiondesdépensespardespondérationsquisontinversementproportionnellesàlavariabilitéduprixdechaqueposteaucoursd’unepériodederéférence.Letauxd’inflationfondamentaleestalorségalàlamoyennedecettedistributionpondéréeenfonctiondelavariabilité.Danscetteapproche,lesposteslesplusinstablesnesontpasexclusdefaçonpermanentemaisleurinfluencesurl’inflationglobalemoyenneestatténuée.
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Les différents types d’inflation et conséquences
Ilexisteplusieurstypesd’inflationnotamment:
- l’inflation par les coûts : provoquée par une hausse des coûts de production que les entreprisesrépercutentsurleursprixdevente.Parexemple,silaProduction(P)augmenteetquelademandesuitparunrecoursaucrédit,ilyainflationparlescoûtsLarépercussionestd’autantplusfacilequel’entrepriseoccupeunepositiondemonopoleoud’oligopole;
- l’inflationpar lademande : résultantd’unexcédentde lademandeglobalesur l’offreglobaleàunmomentdonné;quandlamassemonétaireaugmente,lademandecroît,ilyainflationparlademande
-l’inflationimportée:quidécouled’uneaugmentationdesprixdesbiens(produitsoumatièrespremières)importés,répercutéesurlescoûtsdesproduitslocaux(lecasdelahausseduprixdubarildepétroleconstituecesdernièresannéesuneillustrationéloquentedecetyped’inflationdanslesimportations);
- l’inflation structurelle considérée comme permanente, est souvent liée aux rigidités structurellesdeséconomiesetparfoisauxconflitsentregroupessociaux,qui se traduisentengénéral,pardesaugmentations de salaires nominaux consécutifs à des hausses de prix, elles mêmes issues decontraintesdescapacitésd’offre.
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V : MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DANS L’UMOA
LesactivitésdelaBCEAOserattachentàl’organisationetàlagestiondusystèmemonétaire,bancaireetfinancierdel’UMOAetdesesEtatsmembres.Sesprincipalesmissionsseprésententcommesuit:
l’émissiondesbilletsetmonnaiesmétalliquesdanslesEtatsmembres;
laconfectionetlamiseenœuvrelapolitiquemonétaireauseindel’UMOA;
laréglementationetlasurveillancedusystèmebancaire;
lebonfonctionnementetlasécuritédessystèmesdepaiement;
l’apportauxEtatsdesservicesdeconseiletdesservicesd’agentfinancier;
lafournitureauxEtatsetauxbanquesetétablissementsfinanciersdesservicesfinanciers;
leprêtdesonconcourspourlaconceptionetl’applicationdelaréglementationdes
relationsfinancièresextérieuresetdeschanges;lagestiondesréservesofficiellesdechangedesEtatsmembres;
lastabilitédusystèmebancaireetfinancier.
5.1 : PROCESSUS DE FORMULATION ET DE VALIDATION DES OBJECTIFS DE POLITIQUE MONéTAIRE DE LA BCEAO : CADRE STRATéGIQUE DE MISE EN œUVRE DE LA POLITIQUE MONéTAIRE DE LA BCEAO
Depuisl’entréeenvigueur,enavril2010,delaréformeinstitutionnellequiassigneunobjectifexplicitedestabilitédesprixàlapolitiquemonétaire,laBCEAOarénovésoncadrestratégiquedeformulationetdevalidationdesobjectifsdepolitiquemonétaire.Cecadreestbasésurunestratégiemulticritèresreposantsuruneanalyseexhaustive(selonl’informationtotaledisponible)desrisquespesantsurlastabilitédesprixetlacontrainted’avoirsextérieurs.
L’orientation de la politique monétaire dépend de l’écart entre les prévisions à moyen terme del’inflationetl’objectifd’inflationpoursuivi.
LeComitédePolitiqueMonétairearetenucommeobjectif,untauxd’inflation,englissementannuel,comprisentre1%et3%pourunhorizonde24mois.
Lorsqueletauxd’inflationprojetésetrouvedansl’intervallesouhaité,lapolitiquemonétaireprivilégieralesactionsencourageantlaconsolidationdelacroissance.
Lastratégies’appuieainsisurunedémarchepragmatiquereposantsurunevisionprospectiveàmoyentermeetexcluanttouteréactionmécaniquefaceàunesituationdonnée.
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Sur le plan opérationnel, le cadre se traduit par la fixation des taux directeurs (tauxminimum desoumissionauxappelsd’offresettauxdeprêtmarginal)etdecoefficientsdesréservesobligatoirescompatiblesavecl’objectifdestabilitédesprix.
5.2 : CADRE OPERATIONNEL DE MISE EN œUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
Lecadreopérationnelrecouvrel’ensembledesinstrumentsetprocéduresparlesquelslaBCEAOmetenœuvredanslapratique,sesdécisionsdepolitiquemonétaireenassurantnotammentlepilotagedestauxsurlemarchéinterbancaire.Eneffet,unefoisqueleniveaudutauxdirecteurestfixé,ils’agitdefaireévoluerletauxderéférenceprochedecelui-ci.
Ce cadre comprend, à l’instar de la pratique dans la plupart des banques centrales, deux voletsessentielsàsavoir,lestauxd’intérêtetledispositifdesréservesobligatoires.
SYNTHESE DE LA MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
OBJECTIF : pilotage des taux interbancaires. Taux de référence piloté : Taux moyen pondéré desopérationsinterbancairesàunesemaine(compartimentleplusanimé)
MISE EN ŒUVRE :
Politique des taux d’intérêt
Conduite d’Opérations d’open marketGuichet permanent : en sus des opérations d’open market, la BCEAO met à la disposition desétablissementsdecréditunguichetpermanentderefinancement,celuidelapension.Ilconstitueleguichetdedernierrecourspourlerèglementdesdifficultésdetrésoreriedesbanques.Lesrefinancementsy sont consentispouruneduréemaximalede7 joursau tauxde la pension,actuellement fixéà4,0%.
Dispositif des réserves obligatoires
Objectif (outrelevoletprudentieldel’instrument):renforcerl’efficacitédelapolitiquedestauxd’intérêt,créerouaccentuerundéficitstructureldeliquiditébancairepouramenerlesbanquesàrecourirauxrefinancementsdelaBanqueCentraleMise en œuvre :Différenciationdescoefficientsenfonctiondeschocsasymétriques;Efforts d’uniformisation:uncoefficientuniquede5%depuismars2012
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CONCLUSIONLaréformeinstitutionnelle,entréeenvigueurle1eravril2010dansl’UnionMonétaireOuest-Africaine,viseàmoderniserlecadreinstitutionneldel’UMOAetdelaBCEAOenvigueurdepuis1973.Elleviseàadapterl’architectureinstitutionnelledelaBCEAOetdel’UMOAauxévolutionsintervenuesdanslesmissionsdesbanquescentralesainsiquelerenforcementdel’efficacitédelapolitiquemonétairepourcréerlesconditionsd’unmeilleurfinancementdeséconomiesdel’Union.
Laréformeclarifiel’objectifdelapolitiquemonétairemenéeparlaBanqueCentrale.Désormais,toutcommelaplupartdesbanquescentralesmodernes,laBCEAOpoursuitprioritairementunobjectifdestabilitédesprixauseindel’UnionMonétaireOuestAfricaine.
Sous réserve du respect de cet objectif, la Banque Centrale apporte son soutien aux politiqueséconomiquesdel’Union,envued’unecroissancesaineetdurable.En outre, avec la création desConseilsNationaux duCrédit, il sera assuré unemeilleure prise encomptedespréoccupationsdesopérateurséconomiques,enparticuliercellesrelativesauxconditionsdefinancement,danslamiseenœuvredelapolitiquedelamonnaieetducrédit.
La mise en œuvre de la réforme demande la levée des contraintes suivantes pour la réalisation efficiente des objectifs de la Politique Monétaire :
L’améliorationdel’environnementdel’interventiondelaBCEAO
L’améliorationdelatransmissiondesimpulsionsmonétaires
Lerenforcementdelacrédibilitédel’actiondelaBanqueCentraleàtraversune indépendance accrue assortie d’une obligation :
decompterenduvis-à-visdespouvoirspublics
detransparencevis-à-visdudesmarchés
etd’informationdupublic.
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•Cadrestratégique:avant la réforme institutionnelle(programmationmonétaire)
•ProjectionduPIB•Projectiondesdéficitspublics•Objectifd’avoirsextérieursnets•Objectifd’inflation(2%aumax)
•ProjectionduPIB•Projectiondesdéficitspublics•Objectifd’avoirsextérieursnets•Objectifd’inflation(2%aumax)
•Suividesécartsentreréalisationsetrepères:signesdestensionsàvenirsurlesprix(toutchoseétantégaleparailleurs):mesurescorrectrices
Input
Programmation monétaire
Suivi conjoncturel
CADRE STRATEGIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
•Cadrestratégique:avec l’entrée en vigueur de la réforme institutionnelle
•ProjectionduPIB•Analysesdesrisquespourlastabilitédesprixcomprisentre1%à3%(utilisationdetoutel’informationdisponible)•Contraintesd’avoirsextérieursdelaBCEAO(≥20%desengagements)
Ecartentrelesprévisionsd’inflationetobjectif:mesurescorrectrices
ACHEVé d’imprimEr sur lEs prEssEsdE l’imprimEriE dE lA bCEAo
NoVEmbrE 2012
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