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Page 1: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

UNIVERSITE PARIS 1 – PANTHEON SORBONNE

INSTITUT DE RECHERCHE ET D’ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME

« Le tourisme de plongée : le modèle français doit-il s’inspirer ou peut-il concurrencer le

modèle américain pour le développement touristique d’un territoire ? »

Mémoire professionnel présenté pour l’obtention du

Diplôme de Paris 1 – Panthéon Sorbonne

MASTER PROFESSIONNEL « TOURISME » (2eme

année)

Spécialité Gestion des Activités Touristiques et Hôtelières

Par Céline Scamps

Directeur du mémoire : Noël Lescouarnec

JURY

Membres du jury :…………………………….

:…………………………….

:…………………………….

Session de septembre 2012

IREST – Paris 1 / MASTER PROFESSIONNEL TOURISME « L’ELABORATION DU MEMOIRE » - 2011/2012

Page 2: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

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Remerciements

Je tiens en tout premier lieu à remercier l’ensemble des membres de l’IREST qui m’ont

orienté et épaulé dans le cadre de l’élaboration de ce mémoire et j’exprime ma plus grande

reconnaissance à mon Directeur de mémoire, Noël Lescouarnec pour ses conseils et son assistance

lors de la rédaction de ce mémoire.

J’adresse mes sincères remerciements à Xavier Decelle, Directeur du Master GATH, ainsi

qu’à Michel Tiard pour leur encadrement pédagogique et leur disponibilité pendant ces deux années

de formation.

Je tiens à remercier l’équipe pédagogique du Master pour la richesse, la qualité de son

enseignement, mais également pour son implication dans l’organisation et le déroulement de ces

années universitaires.

Enfin, je souhaite remercier toutes les personnes qui par leur disponibilité, le partage de

leurs expériences professionnelles ou personnelles ont contribué à la réalisation de ce travail.

Page 3: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

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SOMMAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS……………………………………………………………………… 5

TABLE DES FIGURES ET TABLEAUX…………………………………………………………. 6

INTRODUCTION……………………………………………………………………………………. 7

METHODOLOGIE………………………………………………………………………………….. 11

1. Le tourisme de plongée : d’une activité sportive et de loisir à une logique économique et

de filière de l’industrie touristique…………………………………………………………………... 12

1.1. Le contexte du tourisme sportif : origine, évolution, perspective………………………... 12

1.1.1. Historique et définition du tourisme sportif……………………………………………. 12

1.1.2. Les raisons de pratiquer un sport………………………………………………………. 13

1.1.3. Les activités composantes du tourisme sportif………………………………………… 16

1.1.4. Le positionnement du tourisme sportif………………………………………………… 16

1.1.5. L’avenir du tourisme sportif…………………………………………………………… 18

1.2. La spécificité du tourisme subaquatique………………………………………………...... 20

1.2.1. Histoire de la plongée et des activités qu’elle regroupe…………………………… ...... 13

1.2.1.1. L’histoire de la plongée sous-marine…………………………………………. 22

1.2.1.2. L’éventail des activités subaquatique…………………………………………. 22

1.2.2. Les débuts de la FFESSM et de PADI…………………………………………………. 22

1.2.2.1. Historique de la FFESSM…………………………………………………....... 22

1.2.2.2. Historique de PADI……………………………………………………………. 25

1.2.3. Positionnement de la plongée dans le monde………………………………………...... 27

1.2.3.1. Le cas de la France et du système fédéral…………………………………...... 27

1.2.3.2. Le cas du modèle américain PADI né aux Etats-Unis………………………… 34

1.2.4. De l’activité de loisir au tourisme ……………………………………………………… 40

1.2.4.1. Comment le plongeur français est-il devenu un plongeur voyageur ?.............. 40

2. La France est-elle un territoire attractif pour le développement de la plongée ?.................... 44

2.1. La France peut-elle répondre aux attentes des plongeurs français et étrangers ?.......... 44

2.1.1. Le modèle français se sent en position de force sur son territoire …………………….. 44

2.1.2. Les attentes des plongeurs étrangers en France………………………………………... 45

2.1.2.1. Origine des plongeurs étrangers en France…………………………………….. 45

2.1.2.2. Les critères de satisfaction d’un voyage plongée en France…………………… 46

2.1.3. Un environnement de choix contraste avec une faible qualité hôtelière………………. 47

2.1.3.1. Un milieu naturel propice à la plongée ………………………………………... 47

2.1.3.2. Une hôtellerie vieillissante en phase de renouvellement………………………. 48

2.1.4. La réglementation rend difficile la venue des étrangers malgré son assouplissement… 49

2.2. La France présente pourtant certaines lacunes…………………………………………... 53

2.2.1. Les différences d’organisation et le manque d’informations entrave la venue des

plongeurs étrangers …………………………………………………………………………… 53

2.2.1.1. Une organisation différente……………………………………………………... 53

Page 4: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

4

2.2.1.2. Le manque d’informations des plongeurs étrangers…………………………….. 54

2.2.2. Un manque à gagner en termes de clientèle……………………………………………. 55

2.2.3. Le NITROX se développe d’avantage à l’étrange……………………………………... 56

2.2.4. L’assouplissement du cadre réglementaire ne constitue pas la panacée……………….. 56

2.3. L’offre des tour-opérateurs participe-t-elle à la mise en valeur du tourisme Subaquatique

en France …………………………………………………………………………………………. 58

2.3.1. L’offre des tour-opérateurs français……………………………………………………. 58

2.3.2. Pourquoi la plongée en France n’est-elle pas relayée par les tour-opérateurs français… 60

2.4. Quelles préconisations pour la valorisation de la plongée en France ?............................ 61

2.4.1. De vastes leviers d’action……………………………………………………………… 61

2.4.1.1. La coordination des institutions sportives, de la plongée et du tourisme………. 62

2.4.1.2. Les plans d’action menés à des échelles respectives……………………………. 63

2.4.2. Une difficile communication auprès des plongeurs étrangers……….………………… 65

3. Le modèle français peut-il s’exporter à grande échelle ?........................................................... 67

3.1. Le rayonnement mondial du modèle américain rend difficile le développement de

la plongée fédérale à l’étranger………………………………………………………………… 67

3.1.1. Les différences entre modèle français fédéral et américain PADI……………………. 67

3.1.2. Le rôle des voyagistes français………………………………………………………… 67

3.1.3. La réussite du modèle américain bloque l’internationalisation du modèle français…... 69

3.1.3.1. Un modèle de réussite international..……………………………….……… ….. 69

3.1.3.2. Qu’est devenu PADI aujourd’hui ? ……………………………………………... 69

3.1.3.3. Les missions de PADI et l’enjeu de son succès…………………………….. ….. 70

3.2. Quelles mesures apporter pour le développement du tourisme de plongée français

à l’international ?............................................................................................................………... 77

3.2.1. Remise en cause du modèle français à l’étranger ……………………………………. 77

3.2.2. La fédération s’exporte : volonté ou besoin de s’internationaliser …………………… 79

3.2.3. Le marché français : potentiel de développement des structures fédérales à

l’étranger, un début de solution……………………………………………………………….. 80

3.2.3.1. Plonger à l’étranger avec la FFESSM : devenir membre de la FFESSM en

formant une SCIA………………………………………………………………………… 80

3.2.3.2. Possibilité de devenir membre du club France FFESSM……………………….. 82

3.2.4. Pour aller plus loin dans la démarche : quelles préconisations apporter ?…………....... 88

3.3. Le point de vue des acteurs du tourisme subaquatique………………………………….. 89

CONCLUSION……………………………………………………………………………………….. 92

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………............ 95

ANNEXES…………………………………………………………………………………………….. 99

« L’université n’entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans les mémoires et

thèses. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs »

Page 5: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

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LISTE DES ABREVIATIONS

AFIT : Agence Française d’Ingénierie Touristique

ANMP : Association Nationale des Moniteurs de Plongée

ATP : Autre Titre de Pratique

CEN : Comité Européen de normalisation

CMAS : Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques

DTN : Directeur Technique National

FFESSM : Fédération Française de Sports et d’Etudes Sous-Marines

FSGT : Fédération Sportive et Gymnique du Travail

ISO : International Standards Organisation : « Organisation Internationale de

Normalisation »

MJSVA : Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative

NAUI : National Association of Underwater Instructors : « Association Nationale des

moniteurs de plongée »

NITROX : Nitrogène et Oxygène : mélange respirable suroxygéné

ODIT France : Observation, Développement et Ingénierie Touristique

OWD : Open Water Diver : « premier niveau de plongée loisir chez PADI »

PADI : Professionnal Association of Diving Instructor : « Association Professionnelle des

Moniteurs de Plongée »

RSTC : Recreational Scuba Training Council : « Conseil mondial de l’éducation de plongée-

loisir »

SCA : Société Commerciale Agréée

SCIA : Société Commerciale Internationale Agréée

SNMP : Syndicat National des Moniteurs de Plongée

SSI : Scuba Schools International : Ecole Internationale de Plongée

UCPA : Union Nationale des Centres sportifs de Plein Air

Page 6: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

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LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

Figure 1 : Réponses des Européens à la question : pourquoi pratiquez-vous un

sport ou une activité physique ?

Figure 2 : Réponses des français à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une

activité physique ?

Figure 3 : Les longs séjours du tourisme sportif d’action

Figure 4 : Nombre de licenciés par catégorie sportive (statistiques de l’INSEE 2010)

Figure 5 : Evolution du nombre de licenciés français. Equitation versus Sports

subaquatiques

Figure 6 : Evolution du nombre de moniteurs PADI entre 1996 et 2010

Figure 7 : Répartition des moniteurs PADI selon leur provenance géographique

Figure 8 : Répartition des centres et magasins de plongée selon leur provenance

géographique

Figure 9 : Evolution annuelle du nombre de certifications PADI

Figure 10 : Répartition des certifications débutant PADI selon la provenance

géographique des participants

Figure 11 : Répartition des certifications loisirs PADI hors débutants selon la provenance

géographique des participants

Figure 12 : Répartition des certifications par sexe de 2005 à 2010

Figure 13 : Organisation et interactions du club France FFESSM

Tableau 1 : Age médian, par sexe, des personnes ayant obtenu une certification PADI entre 2005

et 2010

Tableau 2 : Les structures adhérentes au Club France FFESSM

Page 7: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

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INTRODUCTION

Sujet qui me passionne depuis des années, la plongée sous-marine est tout d’abord une activité

sportive et de loisir parmi tant d’autres mais celle-ci constitue une véritable niche d’activité pour

l’industrie du tourisme. J’ai choisi d’orienter mon mémoire sur le thème du tourisme subaquatique

parce qu’il est en relation directe avec l’intérêt que je lui porte. En effet, pratiquant moi-même la

plongée sous-marine depuis six ans en tant que loisir sportif, et ayant eu le désir de transmettre ma

passion, j’ai donc saisi en 2009, l’opportunité qui s’offrait à moi de devenir professionnelle de la

plongée en passant un diplôme d’encadrement américain, le Dive Master PADI (Association

Professionnelle des moniteurs de plongée) m’autorisant à être guide de palanquée. A cette occasion,

j’ai donc passé trois mois en Egypte à me former auprès d’Instructeurs qualifiés dans le centre Euro-

Divers Club Med El Gouna. Par ailleurs, je suis actuellement en préparation du diplôme d’initiateur

de club Fédéral qui me permettra d’enseigner et de valider les compétences de plongeurs de premier

niveau et de deuxième niveau dans une certaine mesure, et ce en milieu protégé ou naturel jusqu’à

6m de profondeur.

Pratiquante mais surtout professionnelle de plongée, mon intérêt pour ce secteur en tant que

filière d’activité de l’industrie touristique m’a conduit à réfléchir à un sujet intrinsèquement lié à ce

domaine. La compréhension des mécanismes propres aux différentes organisations constituant le

tissu du marché mondial de la plongée et son intégration dans une filière de l’industrie du tourisme,

me sont à la fois chers pour l’enrichissement de mes connaissances personnelles, mais aussi pour

tenter d’apporter des réponses et solutions aux différents acteurs impliqués dans le développement du

tourisme subaquatique.

Je propose dans ce sens la problématique suivante : « Le tourisme subaquatique : le modèle

français peut-il concurrencer ou doit-il s’inspirer du modèle américain pour le développement

touristique d’un territoire ?

L’arrêté du 18 juin 2010 modifiant la partie réglementaire du Code du Sport en plongée loisirs,

l’un des axes centraux du débat que je propose d’animer en deuxième partie de ce mémoire, m’a

conduit à la problématique que je propose. Le territoire français est habituellement peu enclin à

ouvrir ses frontières : inexistence de structures exclusivement non fédérales, difficulté de

reconnaissance des brevets délivrés par d’autres organismes que ceux délivrés par l’école de plongée

française… La FFESSM (Fédération Française de Sport et d’Etudes Sous-Marines) a tout de même

fini par réagir à la nécessité d’ouverture de son territoire en modifiant la législation en matière de

plongée dans un souci de développement du tourisme subaquatique sur son territoire. Cette démarche

analytique a conduit ma réflexion sur la question de l’exportation du savoir-faire français en matière

de plongée et sa place dans le marché mondial. Les réponses apportées par la FFESSM en créant

récemment les SCIA (Société Commerciale Internationale Agréée) et sections du Club France

FFESSM font également partie de l’actualité et marquent le caractère progressiste du modèle

français.

Page 8: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

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Ce mémoire a comme démarche de montrer que règne depuis longtemps une certaine « rivalité »

entre ces deux modèles et de démontrer quels sont les jeux de pouvoirs et de domination de l’un par

rapport à l’autre et comme corolaire le rôle joué par ces deux modèles pour le développement

touristique d’un territoire. Le but est de mettre en place des correctifs et d’envisager des solutions.

Les « philosophies » originelles de ces deux modèles n’étant pas les mêmes, les modèles

économiques et de gestion ainsi que les cursus de formation sont évidemment différents.

Pour ne pas risquer d’omettre certains points essentiels à la démonstration et pour ne pas prendre

le risque de restreindre les éventuels réponses et solutions apportées, j’ai choisi de ne pas identifier

de territoire d’étude spécifique à chacun de ces modèles mais de les envisager à l’échelle mondiale.

Cette problématique fait intrinsèquement apparaitre plusieurs notions, chaque terme ayant bien

entendu son importance.

En premier lieu, il s’agit de comprendre ce que représentent les modèles français et américain de

plongée sous-marine ainsi que leur fonctionnement, à la lumière des connaissances passées et

actuelles.

Ensuite, il faut s’attacher à créer un « lien » entre les deux modèles selon deux logiques

envisagées : « Peut-il concurrencer » ou « doit-il s’inspirer ».

- La première logique « peut-il concurrencer » fait appel à la notion de capacité. En effet, cette

expression pose la question de la capacité du modèle français à concurrencer c'est-à-dire à

adopter une stratégie concurrentielle de fait ou construite, vis-à-vis du modèle américain.

- A l’inverse, la seconde logique « doit-il s’inspirer » met en scène la notion de devoir moral

presque de conseil et de réflexion comparative. On comprend bien ici que l’enjeu de la

question est de savoir si, pour le modèle français, il est quasiment obligatoire de s’inspirer

c'est-à-dire de copier, de réaliser une opération de benchmark du modèle américain pour sa

survie et son expansion.

Enfin, ces deux logiques n’ont pas de sens si n’intervient pas la dernière notion mise en scène

dans la problématique « le développement touristique d’un territoire ». Les expressions « peut-il

concurrencer » et « doit-il s’inspirer » ne peuvent exister que si on se réfère à un objet, un but final.

La démarche est donc de se demander : concurrencer ou s’inspirer, oui mais pour quoi faire?, dans

quel but, pour quelle finalité ? Ici tout l’enjeu de la problématique est de savoir, si la France, où

l’école de plongée française est prédominante, est un territoire attractif pour les clients français et

étrangers. Inversement, si le modèle français est assez solide pour s’exporter à grande échelle à

l’étranger, là où le modèle américain domine. Aussi nous pouvons nous demander quelle stratégie la

fédération française de plongée est-elle sensée adopter pour permettre son expansion à travers le

monde et développer de modèle dans le cadre du tourisme subaquatique.

Il semble important de définir ce que l’on entend par « développement touristique d’un

territoire ». En géographie physique, un territoire est un espace métrique topographique c'est-à-dire

Page 9: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

9

caractérisé par la continuité et la contigüité1. C’est donc l’ensemble de ces localités qui forment un

tout cohérent et que l’on appelle territoire. Selon Philippe Violier « le développement local est une

démarche globale de mise en mouvement et en synergie des acteurs locaux pour la mise en valeur

des ressources humaines et matérielles d’un territoire donné en relation avec les centres de décision

des ensembles économiques, sociaux et politiques dans lesquels il s’insère »2. Le territoire représente

donc un ensemble de localités mises les unes à côté des autres et pouvant interagir de façon

organisée suivant différentes échelles de direction (départementale, régionale, nationale). Le

tourisme et les loisirs sont souvent facteurs de développement local et considérés comme des leviers

économiques. Les problématiques imposées par la mise en tourisme d’un lieu seront aussi traité dans

ce document, et ce au regard des modèles français et américain de plongée sous-marine.

La problématique posée suppose de réfléchir selon trois axes qui constituerons les différentes

parties de ce mémoire.

D’abord, il sera question de montrer comment et en quoi la plongée sous-marine est

progressivement passée d’une activité sportive et de loisirs à une logique économique et de filière de

l’industrie du tourisme. La plongée sous-marine et les activités subaquatiques font partie d’un large

panel d’activités composantes du tourisme sportif. Quelles sont ces activités sportives ? Dans le

contexte du tourisme sportif, quelle place et quel positionnement le tourisme subaquatique prend-

elle ? Comment la plongée sous-marine s’est-elle initiée sur le terrain du tourisme alors qu’elle

n’était qu’un loisir ?

Les données chiffrées ne nous permettent pas de faire le distinguo entre les plongeurs qui se

déplacent en séjour touristique pour pratiquer la plongée en tant que loisir et ceux qui le font pour

recevoir une formation et acquérir une certification. Cette différenciation ne sera pas prise en compte

dans ce mémoire.

Ensuite, nous nous intéresserons au positionnement de la France en tant que destination plongée.

Dans un contexte où les besoins et attentes des clientèles françaises et étrangères sont en mouvance

permanente, il nous faudra répondre à la question : la France est-elle un territoire attractif pour le

développement du tourisme de plongée ? A-t-elle les atouts pour satisfaire les attentes des

plongeurs ? Nous verrons quels rôles jouent les tour-opérateurs sur le marché et s’ils participent à la

mise en valeur du tourisme subaquatique en France. Il nous faudra souligner par ailleurs que la

France accuse pourtant certaines lacunes vis-à-vis du développement de cette forme de tourisme sur

son territoire notamment à cause de la réglementation en vigueur et du manque de communication

auprès de la clientèle étrangère. Il sera utile de mettre en avant les préconisations nécessaires à la

valorisation du tourisme de plongée en France.

Enfin, il nous sera utile d’analyser si le modèle français de plongée sous-marine a la volonté et la

capacité de s’exporter à grande échelle. En effet, hors de France et des DOM TOM, le marché

1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Territoire

2 Tourisme et développement local, Philippe Violier

Page 10: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

10

mondial de la plongée est dominé par le géant américain PADI. Aussi 95% des plongeurs dans le

monde possèdent une certification PADI. Son rayonnement rend difficile le développement du

modèle français à l’étranger. Il nous faudra d’abord présenter les différences entre ces deux modèles

pour comprendre en quoi le modèle américain de plongée est synonyme de réussite en tant que niche

touristique à travers le monde. Puis nous seront amenés à montrer quelles sont les mesures apportées

en réponses par la FFESSM pour son expansion hors de France.

Ce sont autant de questions auxquelles je m’efforcerai d’apporter une répondre au travers de ce

travail.

Page 11: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

11

METODOLOGIE

Afin de répondre aux hypothèses proposées que suggère la problématique proposée et définie

en introduction, je fonde ma démarche analytique qui se déroulera selon trois phases :

Tout d’abord, je vais tenter de m’appuyer sur les données statistiques, les études et rapports

existants pour mettre en lumière les ressemblances et divergences évidentes entre les deux modèles

dans la cadre du développement territorial du tourisme subaquatique.

Ensuite, j’ai réalisé un traitement ordonné des questionnaires que j’ai soumis aux différents

acteurs participant au marché de la plongée et du tourisme subaquatique.

Pour certain, ces questionnaires ont été le support et fil conducteur d’entretiens à savoir :

Avec un représentant de la FFESSM, lors du salon de la plongée 2011

Avec Fabienne Martinie, conseiller politique PADI pour la France, lors du salon de la

plongée 2011

Avec des représentants de tour-opérateurs : Osman Ersen, directeur de Blue Lagoon, Ziad El

Zein, directeur de Key Largo ainsi qu’avec le représentant de H2O.

Pour d’autre, ces questionnaires ont été envoyé par mail à savoir :

A destination des clubs de plongée en France

A destination des clubs de plongée Hors de France

A destination d’un échantillonnage de plongeurs

Il parait intéressant et même nécessaire, pour rendre compte de façon objective du sentiment

général de la communauté de plongée vis-à-vis de la problématique posée, de prendre en compte les

points de vue de chacun des acteurs participants à l’activité plongée et concourant à son

développement touristique. Rappelons que chaque activité touristique est représentée par un système

d’acteurs en interaction.

Enfin, les résultats analysés des questionnaires combinés à l’étude des données existantes sur les

deux modèles m’amèneront à proposer des correctifs et solutions aux problèmes posés.

Page 12: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

12

1. Le tourisme de plongée : d’une activité sportive et de loisirs à une logique économique et de

filière de l’industrie du tourisme

1.1. Le contexte du tourisme sportif : origine, évolution, perspectives

1.1.1. Historique et définition du tourisme sportif

Le tourisme sportif est né de la résultante de deux phénomènes, l’extension du sport aux

activités de loisir sportif et la nécessité du tourisme de développer des activités et produits

complémentaires aux services de base du tourisme. Le tourisme sportif apparaît comme une réalité

observée mais aux contours encore indéfinis. Porté par des effets de modes et de société, l’expression

« tourisme sportif » apparaît dans les années 80 en Europe et aux Etats-Unis, caractérisant à la fois

un ensemble de pratiques relevant à la fois du tourisme et du sport dans leurs aspects globaux.

Les organisations nationales et internationales caractérisent le tourisme en s’appuyant sur les

classifications de l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) appliquées aux voyageurs en

fonction de leurs caractéristiques de déplacement (changement de pays et durée de séjour) et des

motifs de la visite. Marc Boyer indique que 6 groupes de classification ont été identifié par l’OMT :

visites à les parents et amis ; affaires et motifs professionnels ; missions réunions ; traitement

médical ; religion et pèlerinage ; loisirs, détente et vacances3.

Le tourisme sportif se fond dans la catégorie « loisirs, détente, vacances » mais reste un

produit aux contours fous et extensibles qu’il est difficile d’appréhender et d’analyser. Longtemps,

les discutions autours de la définition du tourisme sportif ont fait ressortir une différence entre la

vision française dont le tourisme est davantage envisagé comme une pratique proactive et la vision

américaine qui fait ressortir l’aspect spectacle dans cette définition. La définition proposée par

Standeven et De Knop en 1992, associe tous les usages des activités sportives combinés à un

déplacement. Aussi, la distinction entre participation active et passive est trop imprécise pour être

pertinente. Carles Pigeassou propose en 1997, d’ajouter des éléments pertinents à l’objet du tourisme

sportif. Ainsi il associe à la définition du tourisme sport comme relevant d’une expérience

personnelle distincte des autres expériences de la vie courante, supposant un déplacement et un

séjour hors du domicile dans le but de pratiquer des activités qui sont à l’origine du projet de

déplacement et de séjour.

Il indique par ailleurs que « le principe d’intelligibilité du tourisme sportif est au croisement de ces

deux opérateurs : destination activité ».

3 M. Boyer, Le Tourisme, Paris, Le Seuil, 1972 ;

P. Py, Le Tourisme. Un phénomène économique, Paris, la Documentation française, 1996.

Page 13: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

13

Le champ d’observation du phénomène « tourisme sportif » est défini par trois grands segments

distincts et identifiables :

Le spectateur (approche visuelle) : il s’agit d’un comportement lié à la participation à un

spectacle

Acteur (approche active et participative) : il s’agit d’une participation active et motrice qui

fonde l’expérience

Visiteur (approche cognitive) : il s’agit d’enrichissement de l’imaginaire et de satisfaction

d’une curiosité intellectuelle et d’observations esthétiques.

Dans le cadre de la pratique de l’activité plongée sous-marine, le premier segment sera celui

d’étude. Plusieurs dimensions dont les choix sont multiples caractérisent l’univers spatial du

tourisme sportif : les éléments du milieu, le contexte environnemental, les caractéristiques

topographiques et le positionnement spatial.

1.1.2. Les raisons de pratiquer un sport

La pratique sportive est tout d’abord affaire de motivation personnelle. L’Eurobaromètre

spécial 334 / Vague 72.3 / TNS Opinion & Social publié en 2010 et commanditée par la Direction

Générale de l’éducation et de la culture et coordonnée par la Direction Générale Communication de

la Commission Européenne nous apporte quelques réponses statistiques à la question : pourquoi

pratiquer un sport ou une activité physique ?

Selon son étude, les citoyens de l’UE font du sport pour trois raisons principales : tout

d’abord le facteur santé, puis l’apparence physique et enfin l’amusement qui revêt un aspect

important.

La figure qui suit montre les réponses les plus fréquentes à la question : pourquoi pratiquez-

vous un sport ou une activité physique ? Ces données statistiques sont calculées sur une base de 87%

de l’échantillon total (si pratique d’un sport ou d’une activité physique).

Page 14: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

14

Figure 1 : Réponses des Européens à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité

physique ? (Figure tirée de l’Eurobaromètre spécial 3344)

Ces statistiques montrent que 61% des citoyens européens font du sport pour « améliorer leur

santé », 41% pour « être en meilleure forme » 39% « pour se relaxer » et 31%. « pour s’amuser ».

Contrairement à la Suède, à Chypre, la Slovénie ou le Danemark, pays dans lesquels les

considérations de santé influent fortement sur la prise de décision de faire du sport, en France et en

Belgique la réponse « améliorer sa santé » n’arrive pas en tête. Dans ces deux pays, les facteurs les

plus motivants sont la relaxation (pour 52% des français) et une meilleure forme (pour 56% des

français), le motif de la meilleure forme physique n’arrivant qu’en 3ème

position avec 51% des

répondants français.

4 Rapport de la Commission Européenne, Eurobaromètre spécial 334, TNS Opinion & Social (mars 2010) « Sport et

activités physiques »

Pour améliorer votre santé

Pour être en meilleure forme

Pour vous relaxer

Pour vous amuser

Pour améliorer vos performances physiques

Pour améliorer votre apparence physique

Pour contrôler votre poids

Pour être avec des amis

Pour contrecarrer les effets du vieillissement

Pour améliorer votre estime de vous

Pour l'esprit de compétition

Pour développer de nouvelles compétences

Pour faire de nouvelles rencontres

Pour mieux vous intégrer dans la société

Pour rencontrer des gens d'autres cultures

Autres (Spontané)

Ne sait pas

61%

41%

39%

31%

24%

24%

24%

22%

15%

10%

6%

6%

5%

3%

2%

8%

3%

Réponses des Européens à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité physique ?

Page 15: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

15

Figure 2 : Réponses des français à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité

physique ?

On constate qu’à l’échelle européenne et à l’échelle nationale française, les raisons de

pratiquer un sport ou une activité sportive sont très variées et sont fonction de facteurs

sociodémographiques tels que l’âge, le sexe, le niveau d’études, la catégorie socioprofessionnelle et

Le degré de régularité de pratique d’une activité sportive. Cette étude révèle par ailleurs que

52% des citoyens français font du sport dans un parc ou dans la nature, chiffre au-dessus de la

moyenne européenne (Union Européenne des 27 membres) qui se situe à 48% de la population. Le

manque de temps est souvent invoqué pour justifier le fait de ne pas pratiquer un sport de façon

régulière (45% de la population européenne), chiffre supérieur à la moyenne française qui se situe à

45%. Ceci s’explique en partie, en France, par les cinq semaines de congés payés par an ainsi que par

l’avènement des 35h de travail par semaine en France (loi du 13 juin 1998 suivie de celle du 19

octobre 1999) et des RTT (Retenu sur le temps de travail), donnant plus de temps libre à une frange

importante de la population.

Pour être en meilleure forme

Pour vous relaxer

Pour améliorer votre santé

Pour vous amuser

Pour être avec des amis

Pour contrôler votre poids

Pour améliorer votre apparence physique

Pour contrecarrer les effets du vieillissement

Pour améliorer vos performances physiques

Pour l'esprit de compétition

Pour améliorer votre estime de vous

Pour faire de nouvelles rencontres

Autres (Spontané)

Pour développer de nouvelles compétences

Pour mieux vous intégrer dans la société

Pour rencontrer des gens d'autres cultures

Ne sait pas

56%

52%

51%

29%

28%

26%

21%

14%

13%

8%

7%

7%

7%

4%

4%

3%

2%

Réponses des français à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité physique ?

Page 16: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

16

1.1.3. Les activités composantes du tourisme sportif

Le tourisme sportif est une expression large englobant une multitude d’activités qui

représentent elles-mêmes une forme de tourismes. Tous les sports peuvent donner lieu à des séjours

sportifs ou des stages mais certains s’y prêtent plus que d’autres. Ainsi nous pouvons citer le

tourisme pédestre lié à la pratique de la randonnée ou le tourisme équestre lié à celle de l’équitation.

Les autres sports se déclinent également sous forme de tourisme comme le tourisme blanc faisant

références aux activités pratiquées sur neige (ski alpin, raquettes, snowboard, ski de fond…), le

tourisme nautique incluant à la fois la voile, la planche à voile, le catamaran/trimaran, le surf, le ski

nautique, le jet ski, le kayak de mer, le bodyboard, la pêche sportive, le tourisme d’eaux-vives

(rafting, canyoning, canoë/kayak, nage en eaux-vives), les sports aériens (parapente, parachute, delta

plane). D’autres sports tels que l’escalade, le golf, le vélo, la spéléologie, l’alpinisme, la varappe, la

via ferrata, contribuent peur leur part au développement du tourisme sportif. Cette catégorie est

transversale car elle propose de regrouper deux disciplines distinctes qui ne s’appréhendent pas de la

même manière. Enfin, la catégorie de sport qui nous intéresse et qui est celle des sports

subaquatiques distingue le PMT (palmes, masque et tuba) permettant de faire de la randonnée

palmée en surface et de l’apnée, et la plongée en scaphandre autonome c’est-à-dire en bouteille

permettant de descendre plus profond et rendant possible les explorations plus longues.

1.1.4. Le positionnement du tourisme sportif

Le tourisme sportif est comme nous l’avons précédemment exprimé, un concept encore flou,

aux contours difficilement saisissables. Cependant, une réalité est bien constatable : les touristes qui

partent pratiquer un sport durant leurs vacances. Le tourisme sportif d’action qui nous intéresse dans

le cas présent nous donne quelques données clairement chiffrées :

En 2000, un total de 20 millions de séjours sportifs et 66 millions de nuitées ont été réalisés

dont 11,5 millions de courts séjours pour 16 millions de nuitées et 8,5 millions de longs séjours pour

50 millions de nuitées.

Page 17: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

17

Figure 3 : Les longs séjours du tourisme sportif d’action (figure tirée des Cahiers de l’AFIT5).

Le tourisme sportif d’action couvre une large diversité d’activités qui sont pratiquées à des

degrés différents et dans des contextes variés.

Une palette d’acteurs et notamment des tour-opérateurs structurent le marché du tourisme

sportif français. Des opérateurs historiques comme l’UCPA (Union nationale des Centres sportifs de

Plein Air) créé en 1965 et le Club Méditerranée appelé aujourd’hui Club Med, créé en 1950, se sont

investis pour développer l’esprit des vacances sportives.

L’UCPA est historiquement un acteur du tourisme social. C’est une association dont le but est

de rendre l’activité sportive accessible au plus grand nombre de jeunes (de 6 à 39 ans). Elle propose

des séjours ludico-sportifs en France et à l’étranger avec une gamme de plus de 300 produits sportifs

dont le cœur de cible sont les jeunes6.

Le Club Med, premier groupe touristique français et leader mondial des vacances en tout

compris est considéré comme la plus grande école de sport au monde. Au sein de plus d’une centaine

de villages dispersés à travers le globe, il développe des écoles de sports et des cours sportifs de

découverte en proposant un large éventail de disciplines sportives avec des degrés de pratique

différents (s’initier / se dépenser / se perfectionner) mais également des sports en accès libre c’est-à-

dire sans moniteur. Certaines activités comme la plongée, l’équitation ou le kitesurf sont en

supplément du forfait. Des stages sont proposés par les « académies de sport » mises en place par le

club Med. Ce concept a été élargi dans les grandes villes françaises où l’on retrouve des salles de

sports « Club Med Gym » qui gardent l’esprit et l’image de marque du Club Méditerranée tel qu’on

le rencontre dans les villages.

A leurs côtés, une multitude d’opérateurs spécialisés (tour-opérateurs et agences) se partagent

le marché du tourisme sportif d’action. On peut citer comme exemple Club Aventure, Atalante,

5 Le tourisme sportif exemple de la France, tiré des cahiers de l’AFIT

6 http://www.rhone-alpesolidaires.org/le-tourisme-associatif-un-secteur-qui-embauche-pour-le-loisir-des-jeunes

01234

Mill

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Domaines sportifs

Les longs séjours du tourisme sportif d'action

Population "active" en million

Population effectuant un longséjour de tourisme sportifd'action

Page 18: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

18

Terres d’Aventures, Nomades… Certain sont spécialistes d’une activité sportive comme Wind &

Surf Autour du monde pour la planche à voile et le Kitesurf, Tourea Golf pour le golf, Randocheval

pour la randonnée équestre, Blue Lagoon pour la plongée sous-marine.

A l’échelle régionale ou locale, les producteurs de tourisme sportif sont également très

nombreux mais sont souvent tributaires des décisions stratégiques et politiques des Comités

départementaux ou régionaux. Ce sont traditionnellement des organismes de loisir sportif qui ont

évolué vers le tourisme sportif. Pour cette catégorie d’opérateurs on peut citer Tonic Aventure qui

propose des week-ends de randonnée en canoë, rafting, canyoning, escalade, VTT.

La présence sur internet de sites informatifs sur l’offre de séjours sportifs en France et à

l’étranger est primordiale. Pour se faire connaître et donner une visibilité supplémentaire sur la toile,

les pays de destination développent en outre une communication construite et organisée pour un

publique francophone. Par exemple Thaïlande-Phuket qui offre des séjours sportifs sur le net (canoë

en mer, plongée, golf, trakking…)

Au sein des communes, les associations sportives œuvrent à la fois pour la démocratisation

du sport à l’année mais organisent également des stages et des vacances sportives pour les enfants,

adolescents et adultes.

Les Comités d’entreprise sont des acteurs important du tourisme sportif en proposant des

séjours sportifs destinés aux enfants des employés.

1.1.5. L’avenir du tourisme sportif

Au sens général, le tourisme mondial a subi de grandes mutations ces dernières années. Les

changements observés se situent tant au niveau des habitudes de consommations qu’à l’évolution des

canaux de distribution ou des modes d’organisation du voyage. Certaines macro-tendances sont

susceptibles de faire évoluer le tourisme mondial à long terme. Le tourisme sportif se fondant dans la

masse de toutes les formes de tourismes existants devrait suivre les mêmes tendances, qui sont

fonction des évolutions macro-économiques, géopolitiques et sociodémographiques. D’autre part

l’avènement des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) risque de

bouleverser la concurrence mondiale en matière de tourisme. Les questions environnementales,

risques sanitaires et sécuritaires ne sont pas en reste dans la prospective du tourisme sportif mondial7.

Depuis une vingtaine d’années, la diversité des pratiques sportives a pris de l’ampleur.

L’offre touristique sportive, bien qu’aujourd’hui bien ancrée sur le marché, se développe davantage

et s’enrichit de nouveaux sports tels que le wake board ou le kitesurf, mais aussi de nouveaux acteurs

de communication et de distribution tels que de petits tour-opérateurs et des agences spécialisées. La

pratique sportive durant les vacances dépasse les effets de modes. Aussi, le marché de l’offre

rencontrera toujours celui de la demande, par le simple fait que la population aime s’adonner au sport

durant ses vacances, chemin du ressourcement, du partage et du goût pour le plaisir et l’émotion qu’il

7 http://observatoiredutourisme.ma/publications/analyses-et-etudes/cahier-de-lot-tendances-mondiales/

Page 19: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

19

instrumente. Le tourisme sportif est un marché en croissance comme le souligne Olivier BESSY et

Olivier NARIA dans leur article « le tourisme sportif, un marché en croissance ». Ce document est

une étude commanditée par le CCEE (Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement)

qui s’appuie sur une enquête réalisée de décembre 2002 à novembre 2003 à l’île de la Réunion8.

D’autre part, le quotidien économique du Maroc, l’Economiste, dans son édition numéro

2175 du 20 décembre 2005, cite le tourisme sportif comme une niche sous exploitée. Selon l’OMT,

le tourisme sportif occupe la 2ème

place après le tourisme balnéaire au niveau mondial, faisant de

cette forme de tourisme un fort potentiel de développement9.

Pour ce faire, des efforts sont à réaliser dans la création de nouveaux concepts afin d’attirer et

de séduire toujours plus de pratiquants. L’offre doit se diversifier et les campagnes de

communication et de promotion doivent être porteuses d’innovation. Les consommateurs touristiques

sont de plus en plus volatiles, rendant difficile le processus de fidélisation des entreprises. Leur

comportement et leurs envies évoluent avec le temps, sous-entendant une nécessaire adaptation du

marché de l’offre pour répondre à la demande.

Dans une société où les valeurs sûres sont le sport et la nature, la croissance du tourisme

sportif et notamment des activités marines pourrait s’amplifier ces prochaines années comme

activités pratiquées en voyage et comme motif principal de déplacement. En effet les français ont un

intérêt marqué pour l’environnement et les séjours orientés vers le plein air.

Dans le cas de la plongée sous-marine, les tour-opérateurs constatent une évolution du type

de clientèle. Les profils remarqués aujourd’hui comme porteur de ce secteur sont les femmes, les

enfants, les jeunes et les séniors. Un travail d’adaptation de ces TO à ces clientèles est donc

primordial. Les plongeurs représentent une population disparate. En effet, même s’il existe des

familles de plongeurs, beaucoup de familles ne sont pas composées que de plongeurs. Lorsqu’il

s’agit de partir en vacances, il est important de satisfaire tout le monde. Le point sur lequel il est

important de travailler pour les acteurs de l’offre est sur la diversité des activités proposées à ces

familles (autres sports, activités culturelles, combinés croisière…)

Ainsi, il est indispensable de prendre en compte les évolutions des mentalités et des attentes afin

que le tourisme sportif devienne l’un des secteurs phares dans les prochaines années.

8 http://www.insee.fr/fr/insee_regions/reunion/themes/revue/revue121/R121_touri_sportif.pdf

9 « Le tourisme sportif, un marché en croissance » (3

eme trimestre 2004) INSEE, Economie de la Réunion

Page 20: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

20

1.2. La spécificité du tourisme subaquatique

1.2.1 Histoire de la plongée et les activités qu’elle regroupe

1.2.1.1. L’histoire de la plongée sous-marine

Les fonds marins ont toujours attiré l’homme d’abord par curiosité puis pour se nourrir. On a

retrouvé des monuments de plus de 5000 ans décorés de coquilles d’huitre datant de l’Antiquité

égyptienne. L’apnée a vite été adoptée à des fins militaires pour nuire aux flottes ennemies. Le temps

d’apnée ne dépassant pas les 2 ou 3 minutes, il fallait trouver un moyen de rester plus longtemps

sous l’eau. Dans un manuscrit allemand de 1430, à l’époque de la Renaissance, une forme de

scaphandre composé d’un vêtement en cuir et d’un tube relié à la surface a été identifiée. Ont suivi

les travaux de Leonard de Vinci qui dessine en 1500 la première forme de tuba connu, et de l’italien

Lorena qui construisit en 1531 une cloche permettant d’aller chercher les épaves. En 1680, le

physicien italien Borelli créa un sac de cuir gonflé d’air relié à la bouche par un tuyau et utilisé

comme recycleur par les travailleurs sous-marins, ainsi qu’un chausson palmé (ce sont les premières

formes de palmes). En 1690, l’astronome Edmund Haley, fabriqua une cloche recouverte de plomb

résistant à la pression dont l’air est généré par des tonneaux étanches reliés à des tubes en cuire.

Cette cloche a été utilisée pour des constructions de ponts, de digues et de jetées. Sur le même

modèle, en 1720, John Lethbridge reste trentes minutes sous l’eau dans un tonneau de bois de deux

mètres de long. En 1772, Fréminet fabrique une « machine hydrostatergatique » composée d’un

casque de cuivre avec trois hublots et d’un réservoir d’air, symbolisant l’ère des premiers

scaphandres. C’est lui qui aura la vision des premiers scaphandriers qui ont été mis au point

véritablement en 1797 par Klingert. Grâce à un équipement constitué d’un vêtement du cuir étanche,

de lest et d’un casque à hublots dans lequel arrivent deux tuyaux (un pour l’inspiration, l’autre pour

l’expiration), des hommes peuvent marcher au fond de l’eau. En 1808 Friedrich von Drieberg met au

point le « Triton », appareil utilisant une réserve d’air portée au dos et reliée à la surface par un

tuyau. Auguste Siebe, considéré par certains comme le père de la plongée, va par la suite améliorer

ce scaphandre étapes par étapes dans les années 1800 pour en faire ce que l’on utilise encore

aujourd’hui en scaphandre lourd. En 1823, Anthony Deane invente le casque à fumée faisant l’objet

d’un brevet d’invention, d’abord utilisé par les pompiers puis par tous les plongeurs. Autour des

années 1830, les frères Deane se rallient à Siebe pour créer le premier vrai casque de plongée. Dans

le même temps, la combinaison intégrale fut inventée permettant au plongeur d’être complètement au

sec et les cloches maintenant fabriquées en acier et capable d’accueillir une douzaine de travailleurs

continuent de s’améliorer. Ces conditions de travail endurées par les travailleurs sous-marins font

émerger à cette époque une nouvelle maladie appelée alors « mal des caissons » dont les symptômes

sont des picotements, saignements, difficultés respiratoires, paralysies totales ou partielles allant

jusqu’à la mort. En 1855, Joseph Cabirol présente un nouveau scaphandre à l’Exposition Universelle

et le fait tester par le publique, lui assurant un grand succès. Peu après en 1866 et 1873, Benoît

Rouquayrol et Auguste Denayrouze inventent un système d’alimentation en air par un détendeur

fournissant de l’air à pression ambiante et sur demande et relié à la surface par liaison téléphonique.

L’époque des « pieds lourds » commence et on voit poindre les prémices du scaphandre que

Cousteau et Gagnan inventeront 80 ans plus tard. Le nom donné à ce système a été dans sa version

anglaise « Self-Contained Underwater Breathing Appartus » d’où l’acronyme SCUBA encore

Page 21: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

21

présent aujourd’hui. Les scaphandres lourds ont été utilisés jusqu’au milieu du XXème

siècle par les

travailleurs sous-marins. En 1878, l’officier de marine Henry Fleuss, développe un recycleur à circuit

fermé et utilisant de l’oxygène qu’il testa en petit bassin puis en rivière et resta environ une heure.

Pendant ce temps les maladies liées à la plongée en cloche continuent de se répandre avec véracité.

En 1878, un physiologiste français Paul Bert, décrit les effets toxiques de l’oxygène pur et de l’air

respiré trop longtemps sous pression et les effets de l’azote dans le sang et les tissus sous l’eau et lors

de la remontée vers la surface. Il préconise alors une remontée plus lente et un passage en caisson de

recompression alimenté en oxygène pur pour les accidentés. Entre 1896 et 1907, un physiologiste

anglais John Scott Haldane, reprend les expériences de Paul Bert et met au point le principe des

tables de décompression avec paliers et limitant la profondeur de travail à 64m. Ces tables sont

reprises par les marines françaises et américaines dès 1907 et les profondeurs sont encore utilisées

dans les tables et les ordinateurs actuels. En 1909, une compagnie allemande, Dräeger se lance dans

la fabrication d’équipement de plongée. D’année en année, cette société fera avancer le monde de la

plongée par l’amélioration des équipements. Dès 1920, des chambres d’observation reliées à la

surface par liaison téléphoniques sont utilisées pour des travaux à grande profondeur. En 1923,

apparaît le scaphandre de "Neufeldt-Kuhnke" permettant de travailler à grande profondeur. Il fut

ensuite supplanté par les scaphandres autonomes beaucoup plus confortables. A l’ère de la plongée

moderne, Yves Le Prieur brevète en 1933 un scaphandre en circuit ouvert provoquant un véritable

engouement et adopté par la marine et les pompiers de Paris. En 1938 apparaît le recycleur DM40 de

la société Dräeger que l’on porte dans le dos. Dans les années suivantes, Jacques-Yves Cousteau

rencontre à Paris Emile Gagnan (spécialisé dans les gaz industriels pour le compte de la société Air

Liquide), et lui demande son aide pour adapter son invention permettant d’alimenter les moteurs de

camion en gaz pour en faire un détendeur appelé « l’Aqualung ». Dans l’après-guerre, Cousteau

comprend qu’il y a un véritable marché naissant dans la plongée et dépose un brevet pour son

invention qu’il propagera à travers le monde entier avec l’aide de la télévision. Commercialisée en

1946, son invention connait un rapide succès et incite des milliers de personnes à explorer le monde

sous-marin. Les scaphandres alimentés de la surface sont utilisés pendant la période du grand

renflouement d’après-guerre (1940-1950) mais sont vites remplacés par les scaphandriers

autonomes. Grâce à cette technique, de plus en plus de plongeurs s’intéressent à la plongée en

profondeur. Certains parviennent même à des profondeurs inégalées : 93m en 1947 et 133m en 1968.

Des organismes de formation se mettent en place. Le premier YMCA (Association Chrétienne de

Jeunes Gens au Québec) en 1959, puis la NAUI (National Association of Underwater Instructors aux

Etats-Unis) en 1960 et PADI (Professional Association of Diving Instructors aux Etats-Unis) en

1966. C’est en Amérique du Nord, là où fut développée en premier la plongée loisirs, que nous

comptons le plus de certifications. Selon certaines estimations, le nombre de certifications serait de

500 000 par an. Depuis le milieu du XXème

siècle, la technologie sous-marine avance rapidement

notamment au niveau des équipements, des techniques et des mélanges de gaz respirés par les

plongeurs loisir10

.

10

http://www.paradise-plongee.com/histoire-de-la-plongee.html

Page 22: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

22

1.2.1.2. L’éventail des activités subaquatiques

La découverte du milieu, action pionnière dans le monde de la plongée sous-marine voit sa

filière se compléter progressivement d’autres activités variées rendant l’attrait de de la plongée

encore plus fort :

Dans le domaine de la plongée libre avec palmes, masque et tuba, des activités ludiques telles

que l’apnée, la pêche sous-marine, le hockey subaquatique ou le tir sur cible s’ajoutent à la

traditionnelle randonnée palmée.

Au niveau de la plongée avec bouteilles, les activités se développent également à grande ampleur

et sont autant de pratiques différentes :

L’orientation sous-marine

La plongée en altitude en eau douce (notamment en lacs)

La plongée souterraine et spéléologie (en grottes et résurgences)

La plongée sur épaves avec exploration extérieure et intérieure

La biologie sous-marine (connaissance de la faune et de la flore)

La photo et vidéo sous-marine

L’archéologie sous-marine

La plongée sous-glace

La plongée aux mélanges spéciaux (NITROX, Trimix)

La plongée en vêtement étanche

La plongée de nuit

La plongée profonde

Ces variantes de la plongée traditionnelle d’exploration s’apprennent au fur et à mesure de

l’évolution de la vie du plongeur au gré de ses envies et constituent pour la plupart, des spécialités

donnant lieu à des cours spécifiques et des certifications. Aussi, la multiplicité de ces activités atteste

des divergences aux niveau des attentes et des objectifs des plongeurs qui ont l’occasion de pratiquer

ce sport dans des milieux très différents que ce soit en mer, en lac ou en rivière.

1.2.2 Les débuts de la FFESSM et de PADI

1.2.2.1. Historique de la FFESSM

La FFESSM a été créée en 1948 par son président fondateur Jean F Borelli. Son nom actuel a

été adopté en 1955. Plus ancienne fédération de plongée au monde, la FFESSM a fêté ses 60 ans en

2008. L’actuel président est Jean-Louis Blanchard.

Par ailleurs, la FFESSM fut membre fondateur de la Confédération Mondiale des Activités

Subaquatiques (CMAS), créée à Monaco en 1959 et dont le président fondateur fut Jacques-Yves

Cousteau.

Page 23: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

23

La FFESSM est une délégation agréée par le ministère chargé des sports et par le ministère de

l’intérieur pour certaines formations en secourisme. Elle se dote d’un Directeur Technique National

(DTN), de cadres techniques (CTS), d’un entraineur national « haut niveau » nage avec palmes. Elle

est membre de droit du comité consultatif de l’enseignement de la plongée et de sa section

permanente. Son siège se trouve à Marseille et regroupe plus de 20 permanents dont un directeur, un

directeur logistique, et un rédacteur en chef pour la revue Subaqua.

La FFESSM repose sur diverses représentations institutionnelles à savoir :

CNOSF dont

CISN (Conseil Interfédéral des Sports Nautiques)

CIAA (Conseil Interfédéral des Activités Aquatiques)

CSN (Conseil des Sports de Nature)

GEM (Groupement d’Etude du Mérou)

COSMOS (Conseil Social du Mouvement Sportif)

France Station Nautique

CSNPSN (Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques)

AFNOR dont

BNAAH (Bureau de Normalisation des Appareils et Activités Hyperbares)

Expertise sur les travaux CEN et ISO

UCPA (membre de droit du conseil d’administration)

La FFESSM possède 14 commissions d’activité :

Plongée en scaphandre (technique)

Plongée libre (randonnée et apnée)

Plongée sous-terraine

Nage avec palmes

Hockey subaquatique

Nage en eaux vives

Pêche sous-marine

Tir sur cible subaquatique

Orientation subaquatique

Environnement et biologie subaquatique

Audiovisuel (photo et vidéo)

Archéologie subaquatique

Médicale et de prévention

Juridique

Elle prend part également dans des activités transversales :

Plongée et activités pour les jeunes

Plongée et activités pour les handicapés

Page 24: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

24

La FFESSM est représentée par des commissions sportives et notamment par des titres européens

et mondiaux. Elle a aussi une volonté politique de développer l’activité plongée chez les jeunes

pratiquants.

Lorsque l’on observe la carte de France métropolitaine et des DOM TOM, on remarque que la

FFESSM est présente sur tout le territoire français, se manifestant par l’existence de 17 comités

régionaux et interrégionaux, cinq ligues et quatre-vingt-dix comités départementaux ainsi qu’une

présence au club européen de Bruxelles, clubs de Berlin, à Djibouti, Mayotte, Saint Pierre et

Miquelon et Wallis et Futuna.

L’organisation de la plongée en France se répartie selon deux axes :

Une présence importante et majoritaire de clubs associatifs affiliés tenus par des

bénévoles (on en compte 2062 au 30/03/2009)

Une minorité de structures commerciales agréées (SCA) soit 286 structures au

30/03/2009)

Une SCA est une structure professionnelle de plongée du secteur marchand regroupant des

sociétés, des travailleurs indépendants et autres et ayant contracté un partenariat avec la fédération

française de plongée dont elle devient membre à part entière conformément aux statuts et aux

Relations Internationales fédéraux. Ce partenariat permet aux structures de devenir des SCA

(Structures Commerciales Agréées)11

.

Pourquoi existe-t-il des SCA au sein de la FFESSM ?

Dans un principe de regroupement des clubs associatifs et des professionnels d’une activité

au sein d’une même fédération, le ministère de tutelle, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la

Vie Associative (MJSVA), a introduit en 1995, à travers des statuts-types applicables aux fédérations

sportives françaises, la notion d’agrément des établissements commerciaux agréés. Reconduites en

2004 dans la dernière mouture des « statu-types » des fédérations, ces dispositions ont été reprises

dans les statuts fédéraux en 2005. Ayant reçu la délégation de l’Etat, la FFESSM à la charge d’être la

plus représentative possible dans son activité et de permettre aux entreprises désireuses, d’entretenir

d’étroites relations de partenariat avec celle-ci ainsi qu’avec ses clubs associatifs et ses licenciés sans

pour autant avoir recours à une association intermédiaire.

Que procure la SCA ?

La SCA possède un agrément fédéral et peut ainsi utiliser le cursus fédéral, délivrer des

licences, des qualifications et des produits distribués par la FFESSM, souscrire à une assurance de

responsabilité civile professionnelle et d’autres garanties complémentaires en bénéficiant d’un tarif

de groupe et participer à la vie de la FFESSM et de ses organes déconcentrés.

11

http://www.ffessm.fr/

Page 25: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

25

Comment devient-on SCA ?

Le dirigeant d’une structure dépose auprès du siège fédéral national une demande d’agrément

accompagnée d’un dossier et d’un règlement de droit annuel. Le Comité Régional de la FFESSM

étudie le dossier et en l’absence de réserves, celui-ci est attribué au dirigeant au titre de sa SCA. Les

conditions de mise en œuvre du partenariat avec la FFESSM sont régies par une charte des SCA.

Trais d’union entre ces deux formes de représentation de la plongée sous-marine en France

(les clubs associatifs et les SCA), la FFESSM répertorie 150 000 licenciés dont 30% de femmes,

6000 moniteurs entraineurs et arbitres. Ce sont 60 000 brevets et qualification attribuées chaque

année.

La FFESSM possède en outre sa propre revue officielle spécialisée en plongée sous-marine,

relatant entra autre l’actualité de l’organisation. Elle est distribuée aux clubs et disponible sur

abonnement et en kiosque bimestriel. Ce ne sont pas moins de 18 000 exemplaires vendus par

numéro. Lors de la semaine de l’environnement, elle fait paraitre, en partenariat avec DORIS

(Données d’Observations pour la Reconnaissance et de l’Identification de la faune et de la flore

Subaquatiques), un numéro spécial révélant ainsi son implication pour la connaissance et la

sauvegarde des mers, océans, rivières…

Toujours empreinte d’innovation et de développement de l’activité plongée, la FFESSM met

en place de nouvelles offres pour les pratiquants loisirs : des « pack découverte » et des « pass rando

subaquatiques ».

D’autre part, la FFESSM tient un vaste stand lors du salon de la plongée qui a lieu chaque

année au mois de janvier à la Porte de Versailles à Paris.

1.2.2.2 Historique de PADI

Historique de PADI (Professional Association of Diving Instructors), en français :

Association Professionnelle des Instructeurs de Plongée.

PADI est l’organisation de formation de plongeurs leader dans le monde et est représenté sur

la quasi-totalité du globe. Avec plus de 40 ans d’expérience, PADI comptabilise 135 000

professionnels et répertorie 5700 magasins et centres de plongée à travers le monde.

Comment PADI est né : les débuts, l’idée ?

C’est dans l’Etat de l’Illinois, aux Etats-Unis, que deux amis partageant un verre de Scotch

ont eu l’idée de créer en 1966 ce qui est devenu la plus importante formation de plongeurs au

monde : PADI. Jhon Cronin était vendeur d’équipement de plongée pour le compte d’US Divers et

Ralph Ericson, éducateur et professeur de natation. Tous deux concernés par l’industrie de la plongée

sous-marine, se rendirent compte que le monde de la plongée loisir n’était pas assez développé et

qu’une structure ou une organisation pouvait être mise en place pour y remédier. Pensant que les

agences de certification en plongée n’étaient pas professionnelles, n’utilisaient pas les méthodes

Page 26: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

26

pédagogiques modernes et rendaient les choses difficiles pour les personnes qui commencent à

pratiquer ce sport12

.

A cette époque, ils pensaient que les agences de certification en plongée n'étaient pas

professionnelles, n'utilisaient pas des méthodes pédagogiques modernes et rendaient les choses

difficiles pour les personnes qui commencent à pratiquer ce sport. John et Ralph se doutaient bien

qu'il y avait un moyen plus facile pour que les personnes apprennent à respirer sous l'eau en sécurité.

C’est donc autour d’une bouteille de Johnnie Walker Black Label, qu’ils décidèrent ensemble

de créer une organisation de formation en plongée. L’un deux, John, voulait que figure dans le nom

qui sera ensuite donné à cette organisation le mot « professionnel », tandis que l’autre, Ralph,

souhaitait pour y faire apparaitre les termes « association d’instructeurs de plongée ». C’est ainsi que

l’acronyme PADI « Professional Association of Diving Instructors ».

Les premières réunions ont eu lieu dans des restaurants de Morton Grove et Niles dans

l’Illinois. Après quelques mois, le sous-sol de chez Cronin fut aménagé pour en faire le siège social

de PADI. Son voisin est engagé comme secrétaire à temps partiel, tandis que son fils, Brian (actuel

directeur général de PADI), remplit et timbre les enveloppes.

Leur objectif est alors de démocratiser l’activité plongée, ce qui à l’époque représentait une

véritable innovation et un progrès pour tous. En donnant à davantage de personnes une chance

d’apprécier le monde subaquatique et en leur apportant une formation appropriée et

pédagogiquement valable, ils espèrent fournir aux plongeurs une confiance en eux et rendre

régulièrement accessible l’activité.

Le moment est venu pour les deux amis de créer un logo représentant leur entreprise. Parmi

les pistes de réflexion, Jhon mentionne qu’il souhaite un quelque chose de chic, à l’image de

National Géographique. Ralph eu une révélation quelques années plus tard.

Désormais, il considérait PADI non plus comme une petite entreprise mais comme un grand

mouvement porteur d’avenir.

Ralph fut responsable de la fabrication des premiers logos PADI. Voici celui qui a été retenu :

12

http://www.padi.com/scuba/

Page 27: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

27

L’évolution des années 70-80

PADI évolue lentement les premières années. Entreprise encore dans ses débuts à la fin des

années 1960, l’organisation comptabilise 400 membres. John Cronin devient Manager en ventes

pour U.S. Divers et déménage avec sa famille à Huntington Beach en Californie.

C’est alors que Jhon Cronin assiste à un immense salon à New York, le "National Sporting

Goods Association". Lors de cet évènement, il rencontra Paul Tzimoulis qui deviendra plus tard

l’éditeur de Skin Diver Magazine. Une idée simple que Paul suggéra à PADI, se révéla être une

décision stratégique pour le groupe favorisant la reconnaissance globale de PADI : mettre la photo

du plongeur sur le brevet de plongée.

Au démarrage, Cronin et Erikson engagent Nick Icom de l'équipe d'ingénieurs d'U.S. Divers,

travaillant avec Erickson. Son rôle sera de développer un programme de formation modulaire pour le

cours débutant PADI Open Water Diver. Dans les années 70 / 80, PADI commença à créer pour

chaque cours, ses propres supports pédagogiques papiers et multimédias à destination des élèves et

moniteurs. Grâce à cela PADI s’engage dans une période de croissance incroyable et devient unique

en son genre.

1.2.3 Positionnement de la plongée dans le monde

1.2.3.1. Le cas de la France et du système fédéral

Positionnement de la plongée en France par rapport à d’autres activités sportives

Depuis les années 1950, la plongée sportive et de loisir n’a cessé de se développer et ce

notamment grâce à l’influence du secteur associatif. Depuis 1948, date de la création de la

Fédération Française d’Etude et de Sports Sous-Marins (FFESSM), le nombre de clubs et de

licenciés augmente constamment jusqu’en 1995.

Pour connaître l’engouement que procurent les activités sous-marines, il est intéressant de les

positionner par rapport à d’autres activités. Cependant, il sera difficilement possible d’identifier

clairement la part que représentent les plongeurs sous-marins par rapport à celle que représentent les

pratiquants de plongée libre, ces deux activités étant regroupées sous l’appellation « activités

subaquatiques ». Nous allons donc faire une analyse globale du secteur par rapport à d’autres

activités sportives. Il faut noter par ailleurs que la pratique d’une activité sportive n’est pas rendue

possible uniquement par l’adhésion à un club sportif. Les licenciés ne constituent pas la totalité des

pratiquants dont certains s’adonnent à leur sport par leurs propres moyens. Cela est vrai pour des

sports qui requièrent peut d’infrastructures et d’encadrement tel que le golf ou la natation mais moins

pour les sports qui nécessitent du matériel spécialisé ou qui se pratiquent dans des environnements

précis ou parfois hostiles comme l’équitation ou la plongée.

Page 28: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

28

Comparaison du nombre de licenciés en 2010 avec d’autres activités sportives

Les statistiques 2010 de l’INSEE permettent de rendre compte du nombre de licenciés par

catégories sportives13

.

Domaines sportifs Nombre de licences en 2010

Tennis 1 134 600

Equitation 687 300

Golf 418 900

Natation 288 300

Sports subaquatiques 260 700

Randonnée pédestre 214 700

Montagne et

escalade 81 900

Figure 4 : Nombre de licenciés par catégories sportives (Statistiques de l’INSEE 2010)

13

http://www.insee.fr/

0200 000400 000600 000800 000

1 000 0001 200 000

Nombre de licences françaises en 2010 suivant l'activité sportive

Page 29: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

29

Comparaison entre l’évolution des licenciés d’équitation et ceux des sports subaquatiques entre 1991

et 2010

Equitation Sports subaquatiques

1991 225 700 130 600

1996 345 900 151 100

2001 432 500 155 300

2006 523 700 147 600

2010 687 300 260 700

Figure 5 : Evolution du nombre de licenciés français. Equitation versus Sports subaquatiques

(Statistiques de l’INSEE 201014

).

Ces statistiques montrent la faible évolution du nombre de licenciés des activités

subaquatiques par rapport à celui des activités équestres. On constate même une baisse du nombre de

licenciés vers le début des années 2000 (de 155 300 licenciés en 2001 à 147 600 licenciés en 2006)

puis un regain entre 2006 et 2010 (260 700 licenciés). Les activités équestres et subaquatiques sont

toutes deux onéreuses et supposent dans la majorité des cas des infrastructures et un encadrement

adapté. Il parait donc tout à fait naturel de vouloir les comparer. La faible évolution du nombre de

licenciés à la FFESSM peut s’expliquer par le fait que la pratique de la plongée se fait surtout près

des côtes et qu’une part importante de la population ne vit pas au bord de la mer, tandis que la

pratique de l’équitation peut se faire aussi bien en milieu rural ou proche urbain, au bord de la mer ou

à la montagne. On peut également envisager d’autres éléments comme facteurs explicatifs :

l’équitation est un sport de loisir et de compétition engendrant un intérêt supplémentaire

contrairement à la plongée.

14

Document statistiques de l’INSEE 2010 : évolution du nombre de licenciés par catégories sportives entre 1991 et 2010

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1991 1996 2001 2006 2010

Evolution du nombre de licenciés français Equitation vs Sports subaquatiques

Equitation

Sports subaquatiques

Page 30: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

30

Cependant, nous constatons que les activités subaquatiques sont en croissance. Nous

montrerons plus tard que la France semble être un terrain propice au développement de la plongée

mais que la règlementation peut bloquer la venue des étrangers.

Fédérations sportives : chiffres et tendances

Les services d’études et statistiques du ministère en charge des sports publient tous les ans un

bilan chiffré des données recueillies auprès des fédérations sportives françaises. Pour notre cas

d’étude, il est intéressant de justifier la place occupée par les plongeurs licenciés dans ce palmarès

ainsi que son évolution au cours des dernières années.

Le marché de la plongée n’est pas constitué uniquement des plongeurs licenciés. Toutefois,

les éléments chiffrés sur les licenciés restent les seuls exploitables, fiables et libres d’accès. Aussi, il

est logique de penser que les tendances observées de cette « photographie » statistique ne sont pas

complètement décalées de celles de l’ensemble du secteur.

Selon une étude conduite par Alain Delmas et retranscrite dans le numéro 35 de « plongée

magazine » en décembre 2010, la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) compte

244.943 licenciés (chiffres de 2009 et en augmentation de 6% sur 5 ans). Les licences délivrées par

la FSGT étant multi activités, il n’est pas aisé d’observer la part représentative des plongeurs au sein

de cette fédération. Cependant, selon la commission de la FSGT, il y avait environ 3000 plongeurs

actifs en 2010, tandis que l’étude socio-économique sur la plongée conduite en 2006 en répertoriait

10000. Si l’on compare ces deux sources et que l’on considère qu’elles ont une validité égale, on

peut dire que le nombre de plongeurs a nettement baissé en 4 ans.

La fédération délégataire pour les activités subaquatiques, la FFESSM, rend compte de

données statistiques plus solides. Sur les 112 fédérations agréées françaises ayant délivré 15,55

millions de licences en 2009, les 147 000 plongeurs licenciés ne représentent que 0,9% du total. La

FFESSM occupe la 27ème

place en nombre de licenciés, faisant d’elle une fédération importante. Il

est à noter que 35% des licences françaises sont délivrées par seulement cinq fédérations olympiques

à savoir : le football, le tennis, l’équitation, le judo et le basketball. En excluant de l’analyse les 30

fédérations unisport non-olympiques dans lesquelles la compétition exerce un fort attrait pour la

licence et les 29 fédérations multisports dont les données sont difficiles à exploiter, la FFESSM

arrive en 6ème

position sur les 59 fédérations unisport non-olympiques restantes. Par ailleurs, si l’on

considère uniquement les 22 fédérations qui organisent des pratiques de pleine nature, la FFESSM

arrive en troisième position (en nombre de licences).

La comparaison de chiffres similaires est donc bien relative. De 2004 à 2009 (soit une analyse

sur cinq ans), le total de licences délivrées par l’ensemble des fédérations a augmenté de 4%. Mais

dans le même temps, le nombre de licenciés à la FFESSM a légèrement baissé de -1,3%, mais la

fédération conserve la même 27ème

place du classement. Dans la famille des fédérations qui

organisent des pratiques de pleine nature, la tendance reste assez stable avec un nombre de plongeurs

licenciés relativement constant.

Page 31: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

31

Comparativement, certaines activités sportives ont rencontré de réels succès et d’autres des

baisse spectaculaires du nombre de licenciés entre 2004 et 2009. En tête des augmentations du

nombre de licenciés, le vol libre (dont le kite-surf) avec +24%, suivi de la randonnées (+19%) puis

de la montagne-escalade (+10%). Les baisses les plus significatives se retrouvent dans des activités

comme le surf (-71%), le motonautisme (-38%), la pêche sportive (-16%), le parachutisme (-9%)

ainsi que pour la spéléologie (-3%).

La place de la plongée dans la France sportive

La plongée sous-marine, devenue une activité sportive relativement démocratisée, occupe une

place certaine dans le marché du sport en France. Chaque discipline pesant de façon inégale au sein

de ce marché, cherchons à savoir comment se positionne la plongée dans le paysage sportif français.

Afin de répondre à cette question, considérons quatre variables comparatives à savoir l’aspect

économique, la position de la Fédération de plongée dans la « hiérarchie » nationale, la place des

femmes et celle des séniors.

Dans le numéro 9 (mai 2008) de la revue spécialisée Plongée Magazine, Alain Delmas (dire

qui c’est) tente de retranscrire un portrait fidèle de l’activité dans le marché français au travers de

l’analyse de ces éléments différenciant.

Les dépenses sportives des français

De façon globale, les dépenses « sportives » des ménages français sont estimées à environ

15,2 milliards d’euros par an, avec un budget moyen de 352 euros par ménage et par an, soit

comparativement moins qu’un anglais (298€) ou un allemand (258€).

En 2007, un ménage sur quatre annonçait envisager un achat sportif, réparti entre 9 milliards

d’euros de produit de consommation sportive (dont 50% attribué au textile et chaussures) et 6

milliards d’euros d’achat de services. En cinq ans, ces chiffres ont progressé de 19%, plaçant la

France au 4ème

rang mondial juste derrière les Etats-Unis, l’Allemagne et le Japon.

La plongée dans la France sportive ne représente que 1% de la dépense sportive globale selon

une estimation de 2006, fixant aux alentours de 150 millions d’euros les dépenses des français pour

cette activité. Ces dépenses se répartissent en 80 millions d’euros d’achat de matériel (soit 5 à 6% du

marché international) et 70 millions d’euros pour les plongées dont 17 millions d’euros de formation

(soit 11%), 12 millions d’euros de baptême (soit 8%) et 42 millions de plongées d’exploration (soit

28%). Le marché de la plongée concerne des ménages qui dépensent plus qu’un ménage français

moyen en matière de sport. Un plongeur moyen dépense de 350 à 850€/personne pour les saisons de

plongée en métropole contre 500€ à 2000€/an pour ceux qui optent pour un voyage plongée.

Le marché des séniors

Tendance qui s’observe depuis une dizaine d’années : l’augmentation de la pratique sportive

des séniors. Ceux-ci représentent donc une part importante de marché à capter. En 2007, les français

âgés de 60 ans et plus représentent 20,5% de la population totale. De plus, selon les projections de

Page 32: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

32

l’INSEE, la population de séniors devrait représenter plus d’un tiers des français en 2050 et ce grâce

à l’allongement de l’espérance de vie.

Bénéficiant de temps libre et en meilleure condition physique à l’âge de la retraite, les 60/69

ans dont 48% de femmes et 72% d’hommes sont de plus en plus sportifs. N’hésitant pas à investir

dans leurs activités de loisirs (de 7 à 8% de leur budget), 14% d’entre eux sont encore licenciés dans

un club sportif associatif.

Bon nombre d’activités physiques et sportives ont compris l’intérêt que pouvait représenter

l’accueil d’une population de séniors et développent des stratégies adaptées. En plongée, avec à

peine 2% de plongeurs séniors recensés (soit 7000 à 8000 pratiquants sur une population d’environ

13 millions d’individus), ce n’est pas encore le cas. Cela représente 0,05% de taux de pénétration ce

qui est faible. Cela s’explique en partie par l’idée répandue mais réfutable que la plongée est

considérée comme un sport à « risque ». Cependant, certains pourraient répondre que la plongée en

scaphandre peut tout à fait être pratiquée par des séniors en choisissant des conditions de plongée

favorables (mer calme, zone d’évolution peu profonde, pas de courant…) et en ayant recours au

NITROX (mélange enrichi en oxygène dont les principales caractéristiques sont aujourd’hui

prouvées : limiter les risque d’accident de décompression et la fatigue). Autre alternative, la

randonnée subaquatique autrement dit la randonnée palmée est une activité qui peut facilement

s’adapter aux spécificités des séniors.

La place de la plongée fédérale

En 2006, les 114 fédérations sportives agréées par l’Etat délivraient 15,9 millions de titres

d’adhésion répartis en 14,8 millions de licences et 1,1 millions d’autres titres de pratique (ATP). Ces

ATP sont à la fois des adhésions à la journée ou des autorisations ponctuelles d’accès à des

compétitions. Le ministère défini ces ATP comme des titres « découverte » ou « initiation »

permettant une pratique temporaire (exemple : le « passruning » délivré par la fédération

d’athlétisme ou encore les « licences à la journée » de la fédération de moto). Depuis 2001, ces titres

n’ont cessés d’augmenter et pèsent aujourd’hui pour 7% des adhésions aux fédérations. Plus d’un

tiers des fédérations y ayant recours, le ministère en charge des sports les prend en compte dans ses

statistiques annuelles. La FFESSM n’a pas encore choisi de comptabiliser ces ATP (pack-

découverte, pass-rando) ni ses baptêmes, rendant la lecture des chiffres peu claire. Nous voyons ici

une possibilité pour la Fédération française de plongée de valoriser son activité en développant des

ATP, d’autant plus qu’une grande partie de la population française vie dans les villes loin du littoral

d’où la difficulté d’une pratique régulière de la plongée en mer.

En 2006, la fédération agréée et délégataire en plongée, la FFESSM se classait à la 31ème

position de l’ensemble des fédérations pour l’ensemble des titres délivrés avec 147 569 licenciés

(hors ATP qui ne sont pas comptabilisés dans les chiffres) soit 1% du total. Concernant les licences

seules, la FFESSM arrivait en 28ème

positions toutes fédérations confondues mais en 6ème

position

parmi les 59 autres fédérations unisport non olympiques (après le golf, la pétanque, le rugby, le

karaté et la randonnée pédestre).

Observons maintenant la part d’hommes et de femmes dans le paysage fédéral français et au

sein de la fédération de plongée. L’ensemble des fédérations françaises délivraient 4,8 millions de

Page 33: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

33

licences féminines, représentant 32% du total (sur 51,2% de femmes dans la société française).

44289 licences féminines sont délivrées en 2006 à la FFESSM ce qui représente environ 30% de

l’ensemble des licences plongée, plaçant l’activité à la 45ème

position, toutes fédérations confondues.

En France, sont recensés 167 218 clubs associatifs regroupés au sein de 114 fédérations. La FFESSM

en comptabilise 2 083 soit 1,3% du total soit en 20ème

position de l’ensemble des fédérations. Sur

l’ensemble des fédérations, 16 ont opté pour regrouper en leur sein des établissements professionnels

agréés (4 550 au total). Avec ses 188 SCA (Sociétés Commerciales Agréées) en 2006 (240 en 2008),

soit 4,1% de l’ensemble des établissements professionnels, la FFESSM arrivait en 3ème

position

(après l’équitation et le vol libre).

Les données chiffrées de la plongée en France

Au global

Selon l’étude socio-économique relative à la plongée subaquatique de loisir de 2004-2005,

Michel Chauveau, inspecteur principal, coordonnateur de la plongée subaquatique au ministère de la

jeunesse, des sports et de la vie associative (MJSVA), il y aurait 340 000 plongeurs de nationalité

française en 2005 dont 160 000 licenciés fédéraux (47%), 115 000 clients de moniteurs

professionnels (34%), 10 000 clients directs des voyagistes spécialisés en plongée (3%) et 55 000

pratiquants hors structure (16%).

Effectif de répartition des plongeurs licenciés en 2004

Parmi les 160 000 licenciés fédéraux, 150 000 sont licenciés de la fédération délégataire, la

FFESSM soit 93% et 10 000 sont licenciés de la fédération multisports affinitaire la FSGT soit 7%

du total.

Les plongeurs licenciés de la FFESSM se répartissent dans 2210 structure dont 2089 clubs

associatifs et 121 structures commerciales agréées les SCA (évaluation 2004-2005). Près de la moitié

de ces plongeurs fédéraux (45%) sont licenciés dans des régions centrales (hors façades maritimes)

dont 20% en Ile de France et Picardie. Concernant les pratiquants de bord de mer, 25% sont licenciés

sur la façade méditerranéenne, 17% sur la côte atlantique et 6% dans les DOM-TOM. Le taux de

renouvellement annuel de la FFESSM est estimé à 25% de l’effectif total. Ce faible taux permet de

montrer que les plongeurs formés préfèrent aller plonger dans des structures commerciales en France

ou à l’étranger plutôt que de renouveler leur adhésion.

Effectif de répartition des plongeurs non licenciés en 2004

Selon la même étude, le nombre de plongeurs réguliers non licenciés se situerait aux

alentours des 180 000 dont 115 000 plongeurs de structures professionnelles non fédérales. Sur ces

115 000 plongeurs 100 000 appartiendrait à l’ANMP (Association Nationale des Moniteurs de

Plongée), 6 500 au SNMP (Syndicat National des Moniteurs de Plongée), 8 000 à PADI

(Professionnal Association of Diving Instructors) et 500 à SSI (Scuba Schools International).

Page 34: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

34

Nous pouvons ajouter au nombre de plongeurs, ceux qui ne pratiquent la plongée que pendant

leurs vacances. Selon les voyagistes français il y en aurait 10 000. Un voyageur sur trois ne

pratiquerait la plongée que sur son lieu de séjour selon les données des tour-opérateurs.

Viennent enfin les plongeurs « hors structure » dont l’estimation est fixée à 55 000 plongeurs.

Pour 15 000 d’entre eux, ce sont d’anciens licenciés de fédération qui ont obtenu un niveau

relativement élevé en plongée et qui préfèrent plonger par leurs propres moyens. 5 000 sont des

chasseurs sous-marins occasionnels et 35 000 font de la randonnée palmée ou de l’apnée à faible

profondeur. Le nombre de plongeurs non licencié est en constante progression contrairement aux

plongeurs fédéraux.

1.2.3.2 Le cas du modèle américain PADI né aux Etats-Unis

Les données suivantes présentent les statistiques mondiales de l’organisation PADI mises à

jour en mars 2011. L’organisation américaine PADI n’est pas issue de la même « philosophie » que

la Fédération Française de plongée. Son choix a été immédiatement de rendre l’activité ludique et

accessible au plus grand nombre. Sa volonté de démocratisation de la plongée a rapidement été un

succès : les chiffres peuvent en témoigner. Cependant, à l’échelle mondiale, les données statistiques

établissant un comparatif entre la plongée et l’ensemble des autres sports manquent cruellement. En

outre, des statistiques récentes permettent de montrer que grâce à l’organisation américaine PADI, la

plongée a progressé dans le monde et est devenue un loisir sportif à la portée du plus grand nombre.

Page 35: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

35

Le premier tableau et l’histogramme ci-dessous montrent l’évolution du nombre de membre

professionnels PADI entre 1996 et 2010. En 2010, PADI comptabilisait 135 038 membres

professionnels contre seulement 81321 en 1996. Le pourcentage de croissance du nombre de

membres professionnels entre 1996 et 2010 est de 66,1%. Toujours positive d’année en année, la

croissance se ralentit pourtant nettement depuis 2005 et subit même un léger recul entre 2009 et 2010

avec une variation de -0,3%.

Années Nombre de moniteurs

membres

Pourcentage de

croissance

1996 81 321

1997 86 975 7,0%

1998 95 647 10,0%

1999 100 699 5,3%

2000 106 978 6,2%

2001 109 958 2,8%

2002 118 892 8,1%

2003 123 741 4,1%

2004 127 077 2,7%

2005 130 472 2,7%

2006 131 714 1,0%

2007 133 562 1,4%

2008 134 959 1,0%

2009 135 499 4,0%

2010 135 038 -3,0%

Pourcentage depuis 1996 66,1%

Figure 6 : Evolution du nombre de moniteurs PADI entre 1996 et 2010 (Statistiques PADI)

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000

19

96

19

97

19

98

19

99

20

00

20

01

20

02

20

03

20

04

20

05

20

06

20

07

20

08

20

09

20

10

Evolution du nombre de moniteurs PADI entre 1996 et 2010

Page 36: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

36

Le second tableau indique l’évolution du nombre de magasins et de centres de plongée

membres de l’organisation PADI entre 1996 et 2010 ainsi que le pourcentage d’évolution d’année en

année. On remarque une nette progression du nombre de centres et magasins entre 1998 et 1999

(+7,6%) suivis d’une stagnation de croissance de 1999 à 2000 (0%). On dénombrait 6005 magasins

et centres de plongée en 2010 contre 4036 en 1996 soit un pourcentage de croissance cumulé de

48,8%.

Tableau 1 : Evolution du nombre de magasins et de centres de plongée membres de l’organisation

PADI entre 1996 et 2010 (Statistiques PADI)

Années Nombre de magasins et

centres de plongée

Pourcentage de

croissance

1996 4 036

1997 4 061 0,6%

1998 4 316 6,3%

1999 4 642 7,6%

2000 4 642 0,0%

2001 4 706 1,4%

2002 4 987 6,0%

2003 5 156 3,4%

2004 5 352 3,8%

2005 5 364 0,2%

2006 5 513 2,8%

2007 5 718 3,7%

2008 5 861 2,5%

2009 5 935 1,3%

2010 6 005 1,2%

Pourcentage depuis 1996 48,8%

Page 37: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

37

Le diagramme circulaire ci-dessous représente la répartition des moniteurs PADI selon leur

provenance géographique. Sur le nombre total de membres professionnels PADI, une majorité sont

américains (30,2%), vient ensuite l’Europe avec 21,3% de membres, puis les autres zones

géographiques avec 18,2%, puis l’Asie du Sud avec 16,3%, et enfin dans une moindre mesure le

Japon, le Canada et les pays du Nord où d’autres organisations sont présentes (ex NAUI au Canada,

ou SSI au Japon).

Figure 7 : Répartition des moniteurs PADI selon leur provenance géographique (Statistiques PADI)

Ce diagramme circulaire représente la répartition des centres internationaux et des magasins

et revendeurs membres de PADI selon leur provenance géographique donc par nationalité (incluant

les centres indépendants et faisant parti d’un complexe, les centres de plongée et complexes 5*,

centres pour les cours Instrcuteurs 5*, les collèges et universités, les villages de vacances et les

bateaux. Une majorité est américaine avec 28,6% d’entre eux, puis européens avec 20,2%, suivi par

d’autres zones géographiques avec 19,9% et pour une plus faible part par le Japon, les pays

nordiques et le Canada.

Figure 8 : Répartition des centres et magasins de plongée selon leur provenance géographique (Statistiques

PADI)

30,2%

16,3%

3% 21,3%

8,6%

2,5%

18,2%

Répartition des moniteurs PADI selon leur provenance géographique (en pourcentage)

Amérique

Asie Pacifique

Canada

Europe

Japon

Pays du Nord

Autres zones géographiques

29%

19%

2% 20%

8%

2%

20%

Répartition des centres et magasins de plongée selon leur provenance géographique

(en pourcentage)

Amérique

Asie Pacifique

Canada

Europe

Japon

Pays du Nord

Autres zones géographiques

Page 38: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

38

Cet histogramme représente le nombre de certifications par an (à l’exclusion des instructeurs

et des non certifiés), le nombre de certifications cumulées d’année en année ainsi que le pourcentage

d’évolution par an par rapport aux chiffres cumulés.

Figure 9 : Evolution annuelle du nombre de certifications PADI (Statistiques PADI)

Depuis sa création jusqu’en 1969, PADI a comptabilisé 23 836 certifications pour atteindre

19 382 866 certifications cumulées en 2010. On remarque une forte croissance d’année en année (en

pourcentage) du nombre de certifications dans les années 60/70 allant de 20 à plus de 50% par an,

puis une croissance soutenue dans les années 80 et jusqu’au milieu des années 90 avec une moyennes

d’environ 13%, enfin une croissance faible ces 15 dernières années de l’ordre de 2% par an subissant

même un recul certaine années (2002, 2005, 2008, 2009).

Ce diagramme circulaire représente la répartition des certifications débutant selon la

provenance géographique des participants. Les niveaux incluent les scuba divers, des juniors scuba

divers, les Open Water divers, les juniors open water divers, les national geographic divers et les

juniors national geographic divers. 32,7% des certifiés ayant obtenu un niveau débutant sont

américains, 25,4% sont du Sud-Est asiatique, 18% sont issus d’autres zones géographiques et 14,8%

sont européens. Viennent ensuite les nationalités japonaises, nordiques et canadiennes qui

représentent les 10% restants.

Figure 10: Répartition des certifications débutant PADI selon la provenance géographique des

participants (Statistiques PADI)

32%

25% 2%

15%

6%

2%

18%

Répartition des certifications débutant PADI selon la provenance géographique des participants

(en pourcentage)

Amérique

Asie Pacifique

Canada

Europe

Japon

Pays du Nord

Autres zones géographiques

0

500 000

1 000 000

1 500 000

Evolution annuelle du nombre de certifications PADI

Page 39: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

39

Ce diagramme circulaire représente la répartition des certifications loisirs PADI hors

débutants selon la provenance géographique des participants. Ces niveaux certifications incluent les

niveaux Adventure divers, Advanced divers, Rescues divers, Master sucuba divers et les

certifications de spécialités. Une majorité de ces certifications sont délivrées encore une fois aux

américains avec 26,7% des certifications, puis dans les autres zones géographiques (22,6%), aux

Sud-Est asiatique (19,5%), aux européens (18,6%) et pour une plus faible part, aux japonais,

canadiens et nordiques.

Figure 11 : Répartition des certifications loisirs PADI hors débutants selon la provenance

géographique des participants

L’histogramme suivant indique la répartition des certifications par sexe de 2005 à 2010 et

prenant pour référentiel 100% de la population ayant obtenu une certification PADI. On remarque

que la répartition de la population est constante d’année en années avec une forte proportion

d’hommes (66,7%) et une plus faible proportion de femmes (33,3%). Semblables aux chiffres

enregistrés par la FFESSM, cela démontre que la plongée sous-marine est une activité davantage

pratiquée où que l’on se trouve, par le sexe masculin.

Figure 12: Répartition des certifications par sexe de 2005 à 2010 (Statistiques PADI)

27%

20%

2% 19%

8%

2%

23%

Répartition des certifications loisirs PADI hors débutants elon le provenance géographiques des participants

(en pourcentage)

Amérique

Asie Pacifique

Canada

Europe

Japon

Pays du Nord

Autres zones géographiques

67% 66% 67% 67% 67% 66%

33% 34% 33% 33% 33% 34%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Hommes Femmes

Page 40: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

40

Le tableau ci-dessous indique l’âge médian, par sexe, des personnes ayant obtenu une

certification PADI entre 2005 et 2010. On remarque une constance presque parfaite de l’âge médian

des certifiés. Il est de 30 ans pour les hommes et de 27 ans pour les femmes. Cela veut dire que,

même s’il y a plus d’homme que de femmes qui pratiquent cette activité, les femmes s’y mettent plus

tôt.

Tableau 1 : Age médian, par sexe, des personnes ayant obtenu des certifications PADI entre 2005 et

2010 (Statistiques PADI)

1.2.4 De l’activité de loisir au tourisme

1.2.4.1. Comment le plongeur français est-il devenu un plongeur voyageur ?

Le séjour plongée est un voyage effectué en France ou à l’étranger ; la pratique de la plongée

sous-marine est le seul motif de séjour. Sont exclus de la définition les séjours en club avec

possibilité de consommer de la plongée sur place en l’achetant à un prestataire local partenaire du

voyagiste. Globalement, 57% des plongeurs voyageurs ont effectués un séjour plongée au cours des

douze derniers mois, 15% ont effectués deux séjours, 6% en ont effectué trois ou quatre, 4% ont fait

cinq séjours et 12% en ont réalisé plus de cinq. Selon les statistiques de l’étude réalisée par Michel

Chauvaux en 2004-2005, le nombre moyen de séjour par plongeur est de 3,4 par an et la durée

moyenne de 9,5 jours. La majorité des séjours se font en France.

Typologie et profil du plongeur français

La plongée sous-marine attire des personnes venant d’univers très différents. Les données

sociodémographiques auxquelles nous avons accès nous aident néanmoins à dresser un portrait type

du plongeur français même si cette typologie peut être relativisée.

Traditionnellement et de par son historique, la plongée est essentiellement un sport masculin

mais la proportion de femme a tendance à augmenter ces dernières années avec le phénomène de

démocratisation de la plongée. En 2004, on estimait que les plongeurs français se répartissaient en

70% d’hommes et 30% de femmes, moyenne plus faible que pour les autres sports de pleine nature et

d’évasion dont la proportion de femme est plus élevée. Concernant les qualifications de plongeurs et

la délivrance de brevets, les proportions sont quasiment identiques avec 68% d’hommes et 32% de

femmes (chiffres cumulés de la FFESSM et de l’ANMP).

Age médian, par sexe, des personnes ayant obtenu une certification PADI entre 2005 et 2010

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Homme 30 31 30 30 30 30

Femme 27 27 27 27 27 27

Tous sexes confondus 29 29 29 29 29 29

Page 41: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

41

Selon les chiffres de la FFESSM et de l’ANMP, l’âge moyen du plongeur est estimé à 32 ans.

La répartition se fait en 88% d’adultes et 12% d’enfants (moins de 16 ans). La tranche d’âge la plus

représentée dans les sports subaquatiques était celle des 31-40 ans avec 29% de la totalité des

plongeurs licenciés suivi de près par celle des 41-60 ans avec 25% et de celle des 21-30 ans avec

23% de la masse totale des plongeurs licenciés. La tranche d’âge des 0-20 ans représente cependant

une part importante du nombre de licenciés avec 21% du total. Toutefois, les tranches les plus

jeunes, de 0 à 35 ans en moyenne, ont plus de difficultés à se développer que les tranches plus âgées

sur la période 1998-2002, avec des pourcentages d’évolution négatifs sur 4 ans.

En 1997, l’AFIT (Agence Française d’Ingénierie Touristique) mettait en exergue les

catégories socioprofessionnelles concernées par la plongée sous-marine. D’après cette source, le

plongeur aurait un profil de cadres supérieurs, professions libérales ou artisans commerçants, il

vivrait en région parisienne ou sur la côte méditerranéenne et dans une ville de plus de 100 000

habitants. Il est à noter que l’AFIT n’existe plus. ODIT France (Observation, Développement et

Ingénierie Touristique) lui succéda en janvier 2005. Puis en 2009, Atout France (Groupement

d’Intérêt Public) est créé de la fusion entre ODIT France et Maison de la France (Agence de

promotion de la France à l’étranger). Même si la plongée tend à se démocratiser, le revenu est l’un

des critères les plus importants. La pratique de cette activité nécessite un certificat médical de non

contre-indication à la pratique de la plongée sous-marine, l’aptitude physique restant l’un des

facteurs majeurs. Toutefois, les organismes de plongées proposent l’accès à cette activité aux

handicapés dont les cours sont dispensés par des moniteurs handisports.

Les différentes catégories de pratiquants

La nature des pratiques en plongée peut être très variée. Quatre familles de pratiques sont

répertoriées. Tout d’abord les activités de plongée d’exploration en scaphandre (273 000 plongeurs

soit 80% des pratiquants), ensuite les activités de plongée loisir en apnée (47 000 plongeurs soit 14%

des pratiquants), puis les activités compétitives en plongée à savoir la nage avec palmes, la pêche

sous-marine, l’orientation et le hockey subaquatique, le tir sur cible…(17 000 plongeurs soit 5% des

pratiquants) et enfin les activités de plongée particulière en scaphandre comme la spéléologie ou

l’archéologie sous-marine, la plongée technique avec des mélanges spéciaux par exemple le Trimix,

ou en recycleur (3 000 plongeurs soit 1% des pratiquants).

L’AFIT faisait un état des lieux en 1997 de la fréquence des pratiques en plongée. Les

plongeurs occasionnels qui ne pratiquent qu’une à cinq fois par an sont les plus nombreux (47%),

ceux qui pratiquent la plongée six à vingt fois par an donc de façon relativement régulière

représentent 37% du total, et ceux qui ont une pratique plus intensive à savoir plus de vingt fois par

an sont estimés à 21%.

Un plongeur part en vacances pour pratiquer cette activité soit avec des amis plongeurs, soit

en famille ou bien en couple. Les attitudes du plongeur en termes de pratiques sont donc différentes

en fonction du contexte dans lequel il part en vacances. Le plongeur partant avec des amis plongeurs

s’orientera en séjour dédié exclusivement à la plongée en hôtel ou en croisière, notamment pour des

séjours d’une semaine à l’étranger. Pour le plongeur partant en couple ou en famille, c’est-à-dire

Page 42: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

42

avec des «non-plongeurs », la pratique intensive de la plongée ne pourra pas toujours être envisagée,

il devra trouver une formule adaptée aux besoins et aux attentes des différents membres.

Les besoins et attentes des plongeurs

Les plongeurs, dans leur pratique régulière à l’année ou en vacances ont des besoins et des

attentes particulières. Leurs exigences sont affirmées par leur volonté de pratiquer la plongée dans

des conditions optimales. D’un point de vue technique et sécuritaire, on évoquera des attentes en

termes de performance du matériel et de règlementation régissant la pratique de la plongée. Notons

aussi des besoins en termes d’infrastructures et de variété des formules proposées puisque la plongée

se pratique majoritairement dans des centres adaptés possédant le matériel adéquat.

Lorsqu’un plongeur voyage, on va lui proposer le plus souvent un brevet PADI compte tenu

de son implantation mondiale majoritaire. Les plongeurs français débutants qui partant effectuer une

formation non française à l’étranger sont estimés entre 2200 et 3600 par an. Dans 95% des cas, ils

rentrent en France avec un brevet PADI.

Outre les perspectives de développement des secteurs classiques en plongée à savoir la

plongée d’exploration en scaphandre, certaines activités ont vu le jour en répondant aux attentes des

plongeurs.

Tout d’abord, l’émergence de la plongée au NITROX (gaz enrichi en oxygène) depuis une

dizaine d’années, permettant aux plongeurs de s’immerger à une profondeur donnée plus longtemps

qu’avec de l’air standard ou bien de plonger à une même profondeur et dans un même laps de temps

de plongée qu’à l’air standard mais en diminuant ou supprimant les temps de palier. Par ailleurs, La

qualité de décompression est améliorée avec le NITROX limitant de ce fait les risques d’ADD

(Accidents de décompression) et augmentant les conditions sécurité en plongée. La respiration d’un

gaz NITROX de fait plus pauvre en azote permet aussi d’atténuer les effets de la narcose (ivresse des

profondeurs).

La tendance ces dernières années est à l’émergence des recycleurs, appareil de haute

technicité nécessitant une formation pointue et permettant de renouveler l’air expiré. Ils permettent

une immersion plus longue et plus profonde et ont la particularité de supprimer les bulles,

phénomène intéressant notamment pour les photographes sous-marins qui peuvent s’approcher de la

faune sans la faire fuir. Mais cette configuration de plongée demande une extrême vigilance

d’entretien car un défaut à ce niveau peut avoir des conséquences dramatiques. Ce type de plongée

est appelé à se développer dans les années à venir notamment grâce à un assouplissement de la

règlementation en la matière (arrêté du 9 juillet 2004 sur la plongée aux mélanges). Cependant, ce

type de matériel reste onéreux mais baissent tous les ans sur la marché français.

Du côté de la plongée technique appelée «plongée tek», l’une des activités phare est celle de

la plongée au Trimix. Ce gaz est composé d’oxygène, d’azote et d’hélium et rend possible des

immersions très au-delà des 60 mètres. L’attrait de la grande profondeur séduit une petite frange de

la population de plongeurs mais ce type de plongée au Trimix requiert des exigences physiques et

Page 43: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

43

psychologiques importantes, reste coûteux, très technique et élitiste. Certes, il gagne sa place dans le

marché de la plongée mais n’est pas appelé à se développer à grande échelle.

Les attentes des plongeurs ne se justifient pas uniquement par la diversité des activités

plongées offertes par le marché. D’autres éléments de différenciation par rapport aux clientèles

d’autres secteurs touristiques sont à noter. Si un séjour est exclusivement dédié à la plongée, le

plongeur préfèrera un hébergement à proximité du centre de plongée. S’il s’agit d’un séjour multi

activités, il optera plus facilement pour un hébergement situé un peu plus loin mais avec des

commodités de transport (par exemple une navette ou une voiture avec parking à l’arrivée au centre).

Selon l’étude de l’AFIT réalisée en 1997 sur l’analyse des clientèles de plongée sur le territoire

français, il semble que le plongeur préfère dans la catégorie des hébergements marchands des

formules comme le camping et dans la catégorie des hébergements non marchands une formule

comme le logement chez des proches. Dans le cadre d’un séjour à l’étranger, la praticité fait que

l’hôtel reste le type d’hébergement privilégié car moins coûteux qu’en France et souvent associé à un

club de plongée.

Les débuts de la plongée dans le monde du tourisme

Dès sa création en 1954, le Club Méditerranée (Club Med) décide d’introduire l’activité

plongée en palmes, masque et tuba dans le panel des activités proposées. Par la suite, le Club Med

implantera des centres de plongée sous-marine PADI au sein de plusieurs de ses villages (par

exemple à Phuket en Thaïlande, ou El Gouna en Egypte) permettant ainsi aux vacanciers de s’initier

à ce sport ou de se perfectionner. Dans le secteur du tourisme associatif, l’UCPA propose la plongée

dès sa création en 1965 parmi six autres activités qui sont la voile, le canoë kayak, la croisière

côtière, le ski d’été, la découverte de la montagne et l’alpinisme. L’UCPA propose des séjours

plongée en France et à l’étranger pour tous les niveaux c’est-à-dire de l’initiation au

perfectionnement. L’UCPA propose traditionnellement des formations FFESSM même à l’étranger

mais dispose aussi d’une formation PADI dans l’un de ses centres en Egypte15

.

Auparavant réservée aux militaires, la plongée sous-marine s’est progressivement

démocratisée et a connu un véritable essor dès les années 1980 outrepassant les préjugés qui faisait

d’elle une activité à risque et suscitait de nombreuses réticences. Au fur et à mesure, la perception de

l’activité plongée évolue dans la conscience collective du fait de l’amélioration des techniques de

plongée, du matériel et de la sécurité. Des organisations d’enseignement de la plongée sous-marine

ont vu le jour à partir du milieu du XXème

siècle rendant accessible aux plongeurs loisirs un certain

nombre d’activités de plongée. Depuis lors, une myriade de tour-opérateurs généralistes mais surtout

spécialistes se disputent ce marché de niche. C’est l’un des loisirs sportifs où l’on retrouve le plus de

tour-opérateurs spécialisés de nos jours, avec le golf et la randonnée pédestre et équestre.

15 UCPA 1965-2005, 40 ans de passion, Fabienne Wacks et Antoine Marcé

Page 44: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

44

2. La France est-elle un territoire attractif pour le développement de la plongée ?

2.1. La France peut-elle répondre aux attentes des plongeurs français et étrangers ?

2.1.1 Le modèle français se sent en position de force sur son territoire

La FFESSM se porte bien selon son Président Jean-Louis Blanchard. La réaction dont il

témoigne dans le rapport de la dernière Assemblée Générale 2011 de La Rochelle le prouve :

« Licenciés, membres de notre fédération, grande famille qui partage le plaisir de nos activités, cette

année 2010 est à marquer d’une pierre blanche : nous sommes plus nombreux ! Au-delà de la

démonstration éclatante d’une bonne santé, aussi bien financière que fonctionnelle, c’est bien de vie

fédérale que j’ai envie de parler, ou plus exactement du plaisir d’ « être à la fédé ». Intérêt et

attractivité, reconnaissance et crédibilité, image positive et rénovée, tout est à décliner dans la

publication de ces chiffres qui sont d’inflexibles indicateurs. Notre Secrétaire Général, Frédéric Di

Méglio, aborde dans son rapport les résultats chiffrés exacts, ce qui permet non seulement de

constater que nous progressons, mais aussi que nous dépassons haut la main les résultats des années

2005 à 2009, qu’il s’agisse du nombre de licences, de certifications, ou du nombre de clubs

associatifs ou de SCA ».

Certes la FFESSM se sent en position de force sur son territoire grâce à la progression de ses

résultats. Mais les structures commerciales se font plus de soucis quant à leur pérennité, aspect que

reconnait volontiers Jean-Louis Blanchard : « Je ne dirai jamais assez, également, combien nos

Structures Commerciales Agréées sont dans la communauté fédérale, et combien elles doivent s'y

sentir comprises. Légitimement inquiets du devenir de leur métier, interpellés par les réalités socio-

économiques et par les turbulences de l'époque, perturbés par l'évolution à répétition du cadre

réglementaire français, les dirigeants de SCA, moniteurs d'Etat et autres professionnels, méritent

notre écoute. Ils ont très majoritairement choisi d'être des nôtres... »

Un représentant de la FFESSM présent au Salon de la Plongée 2011 à Paris Porte de Versailles, nous

confie que la FFESSM est un modèle de réussite en France, de par l’augmentation du nombre de

plongeurs et le peu d’accidents recensés16

.

Lorsque l’on interroge Fabienne Martinie, Conseiller Politique PADI pour la France, elle s’accorde à

dire que le modèle fédéral est un modèle de réussite pour la France mais soulève tout de même des

réserves en soulignant que la FFESSM pourrait rendre la plongée plus facile d’accès17

.

16

Entretien avec un représentant de la Direction de la FFESSM, Salon de la Plongée 2011

17 Entretien avec Fabienne Martini, Conseiller Politique PADI pour la France, Salon de la Plongée 2011

Page 45: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

45

2.1.2. Les attentes des plongeurs étrangers en France ?

2.1.2.1. Origine des plongeurs étrangers en France

La France est un pays bordé par 5500 km de côtes lui donnant toutes les possibilités de faire

de son territoire un lieu attractif pour la plongée. Les principales clientèles de plongée en France sont

celles du nord de l’Europe, les espagnols et les italiens. La clientèle du nord de l’Europe est

principalement représentée par les allemands, les hollandais, les belges et les anglais (65% des

plongeurs étrangers), puis par les danois, les finlandais, les suédois, les suisses et les autrichiens,

pays ayant un pouvoir d’achat relativement élevé. La présence de Russes, de hongrois et de tchèques

reste très occasionnelle. L’enquête de l’AFIT de 1997 permet de montrer également la présence de

nord-américains mais dans une moindre proportion.

En croisant diverses sources et en prenant appui sur l’avis des professionnels, on peut établir

une proportion de plongeurs étrangers en France de l’ordre de 13 à 15%. Il semble clair que la part

de plongeurs étrangers en France doit être prise en compte par l’ensemble des professionnels du

secteur. Les tour-opérateurs estiment à 40 0000 le nombre de plongeurs français par an. Une autre

étude permet d’estimer à 60 000 le nombre de plongeurs étranger en France par an. La répartition par

âge des plongeurs étrangers semble assez homogène mais la proportion des femmes étrangères serait

supérieure à celle des françaises. Quant aux régions françaises prisées par les étrangers, elles sont

d’une part, le fait d’un rapprochement géographique lié aux populations frontalières (le sud-ouest

pour les espagnoles et le sud-est pour les italiens), et d’autre part à une tradition d’implantation de

résidences secondaires (sud-ouest pour les anglais et sud-est pour les allemands). En méditerranée,

alors que la clientèle allemande était majoritaire il y a 20 ans, l’arrivée importante de slovènes

bouscule l’ordre établi.

Plusieurs facteurs explicatifs orientent les allemands vers d’autres destinations plus attractives

et moins coûteuses. Le vieillissement de la population allemande, cumulé à la baisse de leur pouvoir

d’achat induite par l’arrivée de l’euro, les conduisent vers des destinations de repli comme l’Egypte

ou la Croatie.

Le plongeur étranger en France est issu d’une catégorie socio-professionnelle (PCS)

supérieure à la moyenne des plongeurs français, notamment lorsqu’il se rend en vacances en France

en individuel. En groupe, le niveau de la PCS a tendance à diminuer induisant par conséquent

également une baisse des revenus disponibles. Cette situation rend plus difficile l’attraction des

groupes étrangers en France du fait de l’augmentation des tarifs dans le secteur de l’hôtellerie-

restauration qui devient moins compétitif par rapport à celui d’autres destinations.

Le plongeur étranger a globalement d’avantage de moyens financiers que le plongeur

français. Il aura tendance à réserver des hôtels de catégorie supérieure et peut consacrer à la plongée

un budget représentant près du double de celui du plongeur français.

Page 46: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

46

2.1.2.2. Les critères de satisfaction pour un voyage plongée en France

Un plongeur voyageur est en droit d’attendre un minimum de confort, d’hygiène et de

sécurité où qu’il se trouve sur la planète. Bien entendu, ces niveaux d’exigence sont relatifs aux

normes locales et ne conviennent parfois pas à certaines clientèles. Dans certains pays

économiquement reculés, les normes ne sont pas toujours respectées faute de moyens, allant jusqu’à

mettre en péril la sécurité des plongeurs. En France, en raison d’un niveau de vie élevé, une

juridiction claire et des contrôles fréquents, ce type de problème est beaucoup plus rare. La clientèle

venant plonger en France est en droit d’attendre des prestations de qualité de la part du centre de

plongée : un matériel de qualité, sécurisant et en bon état ; des moniteurs compétents, capables

d’enseigner les cursus de formation en plusieurs langues, accueillants et disponibles durant

« l’avant » et « l’après plongée ». En voyage, le plongeur cherche un centre convivial et fonctionnel,

respectueux de l’environnement et des normes d’hygiène. Les locaux du centre ainsi que le matériel

doivent être propres. Les plongeurs voyageurs souhaitent aussi avoir le choix dans les formules

proposées par le centre (forfait semaine avec deux plongées par jour, forfait journée avec deux

plongées, plongée de nuit, plongée sur épave…) Le plongeur voyageur organise sa journée ou sa

semaine en fonction d’autres activités ou de contraintes familiales. Il attend donc, en termes

d’organisation et de prestation de service, que les horaires soient respectés et qu’il puisse moduler

ses plongées comme il l’entend. En matière de plongée d’exploration, le client est exigent quant à la

rencontre avec la faune et la flore. Ce qu’il attend, c’est « ce qu’il doit voir », son imaginaire étant

nourri par les photos et les récits d’autres plongeurs, de reportages ou de revues spécialisées. Au

niveau logistique, le plongeur voyageur souhaite avoir une possibilité d’entretien et de stockage du

matériel, un accès au bateau facilité par un embarcadère, des sanitaires et vestiaires confortables et

des palanquées restreintes. Les prestations des centres de plongée en France ont globalement tous les

atouts cités ci-dessus pour attirer le client français ou étranger.

Par ailleurs, nous distinguons deux caractéristiques principales faisant le succès d’une

destination :

Tout d’abord, il est important pour le plongeur voyageur de se rendre dans une destination

sensible à l’environnement et l’écologie, possédant une vie marine saine et diversifiée, une eau claire

et non polluée… En France comme dans bien d’autres pays, des organismes de protection de la vie

sous-marine sont en place. En France, de nombreuses associations s’organisent pour faire respecter

l’écosystème sous-marin. Parmi les plus connues, nous pouvons citer :

Longitude 181 : connaissance et protection de la vie marine et sous-marine et créatrice de la

Carte du plongeur responsable

WWF : organisation mondiale de protection de l’environnement

Fondation Nicolas Hulot

l’association Côte-Bleu : biologie des organismes marins de Méditerranée, protection du

milieu et des espèces

Nausicaa - Centre National de la Mer : Centre de Culture Scientifique et Technique

entièrement consacré à la relation que l'Homme entretient avec la mer

Page 47: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

47

Compagnons des Mers : projets à but environnemental en vue d'éduquer et de former les

plongeurs et tout autre public à la protection de la nature et du milieu sous-marin18

De plus, nous pouvons citer le Code de déontologie de l’UNESCO pour la plongée sur les

sites archéologiques immergés adopté en 2001 lors de la convention de protection du patrimoine

culturel subaquatique. Ce code garantit le respect du patrimoine culturel subaquatique par tous les

plongeurs à travers le monde.

Ensuite, une destination qui rencontre un succès est une destination où il est possible de

pratiquer des activités transversales à la plongée et accessibles à toute la famille. Ainsi, le snorkeling,

l’apnée et la randonnée palmée sont autant d’activités possibles pour les non-plongeurs, les jeunes

enfants et les personnes âgées qui veulent découvrir le monde sous-marin sur des sites protégés et de

faible profondeur.

2.1.3. Un environnement de choix contraste avec une faible qualité hôtelière

2.1.3.1. Un milieu naturel propice à la plongée

La France possède les ressources nécessaires au développement de la plongée : qualité de

l’espace littoral, diversification des fonds marins… La question peut se poser en termes de structures

d’accueil et d’hébergement ? Le vieillissement et par la même le manque de qualité des

hébergements marchands, l’esprit peu chaleureux des habitants et des locaux constituent

certainement un frein au développement de toutes formes de tourisme en France. La France est donc

un territoire attractif en termes de ressources naturelles exploitables mais les prestations terrestres

sont d’avantages remises en cause dans le processus de développement touristique local.

La France possède les ressources nécessaires au développement de la plongée : qualité de

l’espace littoral, diversification des fonds marins… Elle recèle de sites naturels ou artificiels

démontrant le fort potentiel de cette activité. Les sites artificiels sont articulés autour des piscines qui

accueillent volontiers les clubs associatifs pour des entrainements hebdomadaires, les fosses de

plongée qui simulent des plongées plus profondes. En région parisienne, il y en existe quatre dont

une de 20 m appartenant à l’UCPA (Aqua 92). Les sites naturels français offrent aux plongeurs de

grandes possibilités et une diversité typologique. Les lacs et les carrières sont des endroits fréquentés

par les plongeurs de l’intérieur qui souhaitent suivre une formation. Ces plongées sont des plongées

techniques du fait des conditions hostiles et d’un environnement non favorable (eau froide, mauvaise

visibilité…). Autres type de plongée extrême, la plongée spéléologique pratiquée en grottes ou en

résurgences. Ce sont des sorties de rivières formant des vasques à explorer. Ce type de plongées se

pratique principalement pour « l’atmosphère » qui y règne et les sensations que procurent la

particularité du milieu (sentiment de dépassement de soi…) et pour la technique qu’elle requiert

(apprentissage et maitrise des techniques de sauvetage et de plongée en milieu hostile). Par ailleurs,

la France peut se vanter d’avoir un littoral extraordinairement riche bordé par 5 500 km de côtes.

Certains sont adeptes des plongées en Mer du Nord, dans la Manche ainsi qu’en Bretagne ou 18

http://www.subaquatique.net/

Page 48: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

48

l’ambiance est semble-t-il inégalable. D’autres s’adonnent à leur passion à partir des plages de

l’atlantique, tandis que les plus nombreux trempent leurs palmes dans la Grande Bleue. Cette

dernière offre tous types de plongées : pour débutants ou confirmés, de formation ou d’exploration,

de faibles à grandes profondeurs. Les plongées sur épaves qui sont nombreuses dans la région sont

réputées pour leur beauté et leur caractère majestueux.

2.1.3.2. Une hôtellerie vieillissante en phase de renouvellement

La question peut se poser en termes de structures d’accueil et d’hébergement ? Le

vieillissement et par la même le manque de qualité des hébergements marchands, l’esprit peu

chaleureux des habitants et des locaux constituent certainement un frein au développement de toutes

formes de tourisme en France. L’hébergement hôtelier est le type d’hébergement préféré des

étrangers. Cependant, la France subi un vieillissement de ses structures hôtelières, notamment dans

l’hôtellerie indépendante qui a peu de moyens financiers pour y remédier, rendant le marché éparse.

Le Secrétariat d’Etat au Tourisme et le Commissariat au Plan en 2002 soulignait à ce propos que « la

France a beau pâtir d’une image de destination onéreuse surtout auprès des touristes n’y étant jamais

venus, elle offre aux yeux des experts interrogés un bon rapport qualité-prix que seule modère la

qualité de l’accueil souvent jugé insuffisant… »19

. La loi Novelli du 22 juillet 2009 sur la

modernisation et le développement des services touristiques met en œuvre la réforme de la grille de

classification hôtelière. L’harmonisation hôtelière passe par la prise en compte de critères

environnementaux et de développement durable, la suppression des 0 et 1 étoile, la création des 5

étoiles qui « permet à la France de mieux correspondre aux marchés concurrents sur le plan

international, et de promouvoir l’hôtellerie haut de gamme » comme l’indique la 33ème

édition d’une

étude intitulée Industrie Hôtelière Française conduite par le cabinet de conseil spécialisé en tourisme

KPMG20

.

L’obsolescence de l’hôtellerie indépendante française l’a conduit à planifier d’importants

travaux de rénovation en 2009-2010 mais qui ont dû être reportés. En effet, la crise a durement

frappé ce secteur et poussé à hypothéquer les démarches de modernisation des hôteliers contraints de

geler tous les budgets d’investissement. Tandis que le parc d’hôtels indépendants reste figé ce qui

pourrait condamner tout un pan de l’offre française, l’hôtellerie de chaîne engage de véritables

programmes de modernisation très ambitieux et concernant tout le parc (F1, Campaniles, Balladins,

B&B, Etap Hotel…)

L’hébergement marchand qui structure l’offre française et européenne comme les résidences de

tourismes telles que Maeva, Pierre et Vacances, France Loc ou Lagrange, sont un compromis très

apprécié et gagnent en popularité ces dernières années. Entre 2000 et 2009, le nombre de résidences

19

Etude bipe pour le secrétariat du tourisme en 2002

20 Rapport KPMG (2011) L’industrie hôtelière française 2010, 33

eme édition

Page 49: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

49

a progressé de 125% (de 816 à 1835 établissements) dont 38% des lits sont installés en zones

littorales (même pourcentage en montagne, 14% en ville et 10% en zone rurale)21

Lorsque l’on interroge les centres de plongée en France, acteurs mêmes au cœur du débat,

ceux-ci restent partagés sur le fait que la France possède les ressources suffisantes pour le

développement du tourisme subaquatique et sur les éventuels efforts à produire. Selon les régions,

ces ressources sont inégales, les généralités sont donc à éviter. Selon Bulle d’air Plongée « la plongée

reste encore une activité à l’écart, considérée comme trop risquée et inaccessible (alors que le

parapente, la chute libre… bénéficie d’un développement et d’une bonne image). La plongée manque

cruellement de partenaires et se replie sur elle-même (exemple du salon de la plongée qui avant se

faisait au salon nautique ou des non pratiquants pouvaient découvrir l’activité) ». D’autres comme le

club de Laurent Loumy, pensent que la France se dote de beaucoup de descriptifs de sites de plongée

et que les clubs commerciaux proposent généralement l’hébergement en plus. Le club Rand’eau

Evasion a un avis plus nuancé « Je pense que la France a un fort potentiel mais les contraintes

réglementaires sont trop floues et trop fortes pour favoriser le développement ».

Les réponses à la question « Dans quels domaines la France aurait-elle des efforts à produire

pour développer le tourisme subaquatique sur son territoire sont également variées. Selon le Centre

de plongée de la Rague, il faudrait : « Accepter qu’elle n’est pas la seule nation à savoir plonger et

reconnaitre que d’autres fédérations que la FFESSM ont des capacités à former des plongeurs

responsables. Savoir accueillir les autres ! ». Et selon le centre Torra Pl en Corse, il faudrait faciliter

et uniformiser le système, ainsi qu’attribuer un financement supplémentaire au Ministère des Sports,

de la Jeunesse et de l’Education pour la partie plongée. Selon Rand’eau Evasion, la France devrait

faire un effort pour habitabilité des bateaux de plongée (confort, douches, toilettes,…), mais aussi

concernant l’accueil et la philosophie des moniteurs chevronnés22

.

La France est donc un territoire attractif en termes de ressources naturelles exploitables mais

les prestations hors sol sont d’avantages remise en cause dans le processus de développement

touristique local.

2.1.4 La réglementation rend difficile la venue des étrangers en France malgré son

assouplissement

Au milieu des années 80, les plongeurs commencent à voyager fréquemment. C’est à cette

époque que se rencontrent la CMAS (Confédération Mondiale des Activités subaquatiques) et le

RSTC (Recreational Scuba Training Council).

La CMAS regroupe plus de 70 fédérations nationales ou organisations de plongée représentatives

dans leur pays. Ces membres sont essentiellement des organisations à but non lucratif. Les membres

CMAS proches de nous sont PADI, SDI (Scuba Diving International), SSI et RSTC Europe.

21

Rapport KPMG (2011) L’industrie hôtelière française 2010, 33eme édition

22 Questionnaire d’enquête à destination des centres de plongée en France

Page 50: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

50

Le RSTC, quant à lui, regroupe une dizaine d’organismes pour la plupart à vocation

commerciale. Le RSTC détermine des standards communs minimaux que tous ses membres

appliquent. Parmi les membres du RSTC proche de nous, nous pouvons citer la FEBRAS (Fédération

belge de recherche et d’activités sous-marines), la CMAS.ch (Organisme chargé de la formation

CMAS en Suisse), la FFESSM et la FMAS (Fédération Monégasque des Activités Subaquatiques).

En décembre 1985, le SNMP (Syndicat National des Moniteurs de Plongée, membre de l’EFP

(Ecole Française de Plongée) réunit à Antibes des moniteurs français et des instructeurs PADI. A

cette occasion furent créées des passerelles entre le cursus de formation SNMP et celui de PADI.

Aussi, des 1988, certains moniteurs français obtiennent un diplôme de moniteur PADI.

La Nouvelle règlementation 2010 en plongée loisir

L’arrêté du 18 juin 2010 (annexe 1) puis celui du 12 novembre 2010 (annexe 2) modifiant la

partie réglementaire du Code du sport et concernant les brevets de plongeurs loisirs en France

permettra l’avènement d’un plus grand nombre de plongeurs possédant un brevet provenant d’une

organisation différente de celle de l’école de plongée française et notamment des plongeurs PADI en

France. Certaines des dispositions prévues par l’arrêté ont pour but de faciliter l’accessibilité aux

structures fédérales, des plongeurs possédant un brevet PADI.

Selon les termes de l’arrêté il est indiqué que :

Le certificat de compétences (auparavant obligatoire) est supprimé

Les niveaux des plongeurs ne possédant pas de brevet d’une des organisations françaises ou

de la CMAS sont définis par des aptitudes

Chaque niveau est défini par une liste d’aptitudes à maîtriser avant de pouvoir plonger dans

les prérogatives du niveau en question

Le plongeur justifie auprès du Directeur de Plongée ses aptitudes par la présentation d’un

brevet, diplôme ou carnet de plongée

Pour plonger entre 40 et 60 m le plongeur doit être titulaire d’une formation FFESSM,

ANMP, CMAS…

Les brevets français continuent d’exister. Ces aptitudes, exigées pour chaque niveau, ne sont

pas des équivalences de brevets

Il y a cinq zones de profondeur : Zone 0 : de 0 à 6 m / zone 1 : de 0 à 12 m / zone 2 : de 0 à

20 m / zone 3 : de 0 à 40 m / zone 4 : de 0 à 60 m. Il existe deux catégories de plongeur pour

chacune de ces zones : plongeur encadré (PE) ou plongeur autonome (PA).

Les conséquences pour les niveaux PADI sont les suivantes:

Le scuba diver est classifié PE1 (de 0 à 12 m)

L’OWD peut selon le DP (directeur de plongée) être classifié en PE2 ou PA2 (de 0 à 20 m)

Page 51: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

51

L’AOW ou le Rescue (avec la spé Deep Diver) peut selon le DP être classifié PE3 ou PA3

(de 0 à 40 m)23

.

Les remaniements et redéfinitions de poste des plongeurs et encadrants CMAS ont suscité de

fortes interrogations et revendications de la part des acteurs du milieu jusqu’à en oublier que ce texte

est radicalement progressiste. Il laisse place à une ouverture de marché accrue afin de créer de

nouveaux types de pratiques et rend l’organisation au sein de centres beaucoup plus souple à la

condition que les directeurs de plongée et moniteurs soient au fait de la notion d’aptitude.

Selon Jean-Louis Blanchard, l’ouverture des frontières et des esprits passe par la

réglementation de l’accueil du plongeurs quelque soient leur origine et leurs certifications. Il annonce

même « Voilà qui est fait avec ce nouveau cadre réglementaire dédié, au sein du Code du Sport, à la

pratique de la plongée à l’air dans les établissements d’APS »

Les propos de Jean-Louis Blanchard au sujet de ces nouvelles dispositions dont le vecteur est

le passage d’une logique de prérogative à celle d’aptitude, durant l’Assemblée générale 2011 à La

Rochelle sont les suivants : « Désormais, tous les plongeurs peuvent accéder sans difficulté aux

établissements mettant en musique la belle partition de la plongée française. Ajoutez à cela, et c’est

quand même la moindre des choses, un souci de protection des consommateurs, une volonté de

garantie de pratiques en sécurité, une reconnaissance de tous documents (diplômes, carnets de

plongée, brevets), sans exclusivité des niveaux de plongeurs de l’ « Ecole Française de Plongée »,

voilà ce qui caractérise ce cadre réglementaire nouveau, faisant la part belle aux aptitudes dont

peuvent justifier les plongeurs du monde. En France, il fait bon plonger….qu’on se le dise ! »

On comprend bien que cet arrêté modifiant la règlementation de la plongée constitue une sorte de

« mini victoire » du modèle américain PADI pour la conquête de l’espace territorial français. Les

brevets PADI n’étaient pas reconnus en France avant cet arrêté. Aujourd’hui, les plongeurs

possédants un brevet américain bénéficient de passerelles qu’on appelle aptitudes leur permettant de

plonger sans problèmes de reconnaissance de leur niveau en France. Cette démarche bénéficie à tous

de façon stratégique même si cette stratégie ne revêt pas les mêmes aspects pour les deux modèles.

Pour PADI, c’est une avancée en termes de « grappillage » de l’espace mondial pour la

diffusion de ses plongeurs (qui représentent 95% du nombre de plongeurs total dans le

monde). Ils voient certainement dans cet arrêté l’évolution encore possible de la législation

future et à terme, l’implantation de structures entièrement PADI en France. L’implantation de

structures ne délivrant que des brevets PADI existe déjà en France, mais la législation prévoit

qu’il n’est possible d’ouvrir un centre de plongée en France que si l’on possède un brevet

d’état français (il faut donc avoir la « double casquette » pour enseigner du PADI)

Pour la fédération française de plongée, l’intérêt stratégique est financier. Cet arrêté permettra

aux structures commerciales fédérales d’attirer des clients du monde entier et d’importer ainsi

des devises étrangères en France.

23

http://padieuropefrenchytelegraph.blogspot.com/2010/07/arrete-du-18-juin-2010-pour-les.html

Page 52: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

52

Mais la FFESSM reste forte de son tissu associatif qui n’est structurellement pas enclin à se

laisser pénétrer par les systèmes commerciaux, comme le système PADI. En outre, les professionnels

français sont à 80% impliqués dans des SCA, structures portants économiquement la filière de la

plongée sous-marine.

Jean-Louis Blanchard souligne l’importance des nouveaux textes par la nécessité de dynamiser le

secteur de la plongée mais sans compromettre l’image de la plongée à la française et du système

fédéral y afférant. . Il dit à ce propose : « il y avait une nécessaire évolution à envisager. Entre subir,

accompagner ou anticiper, c’est bien évidemment l’anticipation que nous avons voulu manifester

lors des travaux menés avec notre Ministère.

Lors de ces travaux, ma position a toujours été ferme. Constructive et ouverte… mais ferme. On ne

peut tout de même pas se tirer une flèche dans les palmes pour complaire aux agences internationales

de certification ! Nous sommes à l’écoute, mais une écoute réciproque, dans le respect des uns et des

autres, sans risque de mise à mal des fondamentaux de nos systèmes ».

Ainsi on peut donc penser que l’évolution de la législation sportive française (partie plongée

du code du sport) profite au système PADI en tant que diffusion de son modèle à travers le monde et

notamment en France. Le modèle Fédéral quant à lui n’y voit simplement qu’une manne financière.

Il reste protégé dans le sens où il faut obligatoirement avoir un brevet français pour ouvrir une

structure plongée en France, (quelques soit le modèle d’enseignement proposé ensuite) ce qui limite

l’accès territorial aux instructeurs et aux structures PADI (la grande majorité dans le monde) qui ne

sont que « PADI » et pas fédéraux. La FFESSM peut, à ce jour et grâce aux barrières réglementaires,

concurrencer le modèle PADI sur le territoire français. Un responsable de PADI déclare à ce propos

« L’arrêté du 18 juin 2010 est une très belle opportunité pour développer la plongée en France et la

rendre accessible aux étrangers car elle assouplie les règles et formalités administratives, et faire

plonger des plongeurs non CMAS24

.

Au niveau des clubs et centres de plongée installés en France métropolitaine et Corse, les avis

quant aux dispositions de l’arrêté du 18 juin 2010, modifié le 12 novembre 2010, sont partagés.

Parmi les six qui ont répondu au questionnaire d’enquête diffusé à leur attention, Certain pensent

qu’il facilitera l’avènement d’une clientèle étrangère en France pour le tourisme subaquatique. Les

raisons citées sont diverses. Le centre Torra Pl en corse avance l’argument suivant : « avant il fallait

prendre une licence fédérale pour être couvert par la loi, aujourd’hui la loi couvre d’emblée le

plongeur qui n’a pas de licence ». Bien entendu il s’agit d’un facteur favorisant la venue des

plongeurs étrangers en France. D’autres pensent que cet arrêté ne changera pas radicalement les

choses25

. (Cf paragraphe 2.2.4)

24

Entretien avec un responsable direction FFESSM, Salon de la Plongée 2011

25 Questionnaire d’enquête à destination des centres de plongée en France

Page 53: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

53

2.2. La France présente pourtant certaines lacunes

2.2.1. Les différences d’organisation L’organisation et le manque d’information

entrave la venue des plongeurs étrangers

2.2.1.1. Une organisation différente

La France est le pays qui reçoit le plus de visiteurs étranger au monde. C’est un pays de

transit mais qui attire pour ses aspects culturels hors du commun. Ce qu’un étranger cherche d’abord

est un séjour en France avant de chercher un séjour plongée. Ils trouvent donc un intérêt à ce que

soient proposés d’autres activités culturelles ou sportives. La formule package intégrant

l’hébergement, la plongée et des activités annexes est très prisée des étrangers qui voyages en groupe

puisqu’ils sont 42% à y avoir recours surtout en outre-mer, selon l’enquête de l’AFIT. Les séjours

organisés n’étant pas répandus en France pour la pratique de la plongée, les étrangers ont recours

comme les français à tous types d’hébergements mais préfèrent majoritairement l’hôtel. En 2011,

l’INSEE recense plus de 66 000 000 de nuitées réalisées par les étrangers dans l’hôtellerie de

tourisme en France26

contre un peu plus de 35 000 000 nuitées dans les campings classés27

(source

INSEE et DGCIS).

La tradition de réservation des vacances à l’avance se voit de plus en plus remplacée en partie

par des réservations de dernière minute pour profiter de prix avantageux et de réductions

significatives. C’est le cas pour les clientèles françaises et les clientèles étrangères qui profitent de la

bulle internet pour se renseigner et réserver. Cependant, lorsqu’il s’agit d’un séjour de plongée, le

tarif des baptêmes, des formations ou des explorations ne varie guère en fonction de la période d’où

une part non négligeable d’étranger qui réserve à l’avance. Les clientèles étrangères se renseignent et

réservent auprès de tour-opérateurs surtout pour l’hébergement mais préfèrent utiliser leurs propres

moyens pour réserver leurs plongées (contacter directement les centres, consultation des avis sur

internet…) On remarque que la présence des centres de plongée dans les brochures des tour-

opérateurs étrangers est mince. Ce désintérêt est la conséquence d’une tendance qui se vérifie très

justement : La clientèle étrangère, bien que nécessaire à la survie de certains centres, n’est

encouragée que pendant les saisons creuses pour combler le déficit de clients français et non pendant

la pleine-saison qui se trouve déjà saturée du marché français. La figuration dans les brochures des

tour-opérateurs stimulait la demande en haute-saison, et constituait donc un contre objectif. Suivant

la même tendance, les tour-opérateurs français ne proposent quasiment plus de séjours plongée en

France destiné à son propre marché. Seules les brochures de résidences comme Pierre & Vacances

ou Blambra proposent la plongée parmi un panel large d’activités.

26

http://www.insee.fr/fr/

27 http://www.insee.fr/fr/

Page 54: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

54

2.2.1.2. Le manque d’information des plongeurs étrangers

Rendre la plongée attractive en France, suppose un préalable indispensable qu’est

l’information. Cependant l’information disponible aux étrangers est encore peu suffisamment

organisée et non coordonnée. Avec l’émancipation d’internet, être présent sur la toile devient un

élément quasiment indispensable et non plus de différenciation. Un club de plongée ayant un site

internet lui assure une certaine visibilité, il touche un public large et varié aussi bien français

qu’étranger. PADI propose en ce sens de créer une plateforme unique référençant tous ses centres

affiliés. Cet élément de coordination n’existe pas en France. La FFESSM est d’accord pour dire que

des efforts sont à produire pour le développement du tourisme de plongée en France et notamment en

se faisant connaitre et en insistant sur l’aspect « plaisir » que représente la plongée, surtout dans le

cadre du tourisme subaquatique. Cependant, lorsqu’on parle de stratégie pour attirer une clientèle

française et étrangère en France pour le Tourisme subaquatique, la réponse est bien tranchée : « il ne

faut pas parler de client, la plongée en France est animée par un réseau de clubs associatifs, de

licenciés et d’adhérents »28

. Dans ce contexte où les esprits sont encore si peu ouverts, le

développement d’une filière économique organisée autour de la plongée est pourtant bien réel.

Un autre canal d’information qui semble être pertinent est celui de la présence dans les salons

généralistes et de tourisme afin de capter une clientèle potentiellement intéressée par la pratique de la

plongée pendant ses vacances. Effectivement, un non plongeur au départ intéressé par une autre

forme de tourisme peut être tenté de réaliser un baptême ou une formation de plongée parce qu’il

aura vu la présentation de l’activité dans un salon. Cependant, la représentativité des structures

françaises dans des salons étrangers est largement sous-développée. Par le biais d’Atout France, la

plongée française ne pourrait-elle pas grâce aux subventions des collectivités être présente dans des

salons étrangers, permettant à la fois la promotion de l’activité et de la région ?

L’information distribuée dans les salons de plongée en France, ne ciblent qu’une population à

priori déjà plongeuses. La présence de clubs français dans des salons de plongée à l’étranger pourrait

par contre être une manne supplémentaire pour la France dans cette branche.

Les structures françaises organisent individuellement leur communication et ont souvent bien peu de

moyens à mettre en œuvre. Une piste pourrait être celle d’une coordination nationale. Aujourd’hui, il

y a encore trop peu de prise de conscience sur le fait que le produit plongée fait intrinsèquement

partie de la filière de produit touristiques de loisir sportif.

Média très apprécié des plongeurs, les revues spécialisées sont davantage lues à l’étranger

notamment en Europe du Nord mais semblent être utilisés pour communiquer.

Le défaut d’information peut être comblé en partie par des vecteurs traditionnels touristiques

aussi bien dans les lieux d’hébergements (campings, hôtels, résidences de vacances) que dans les

offices de tourisme.

28

Entretien avec un représentant de la Direction de la FFESSM, Salon de la Plongée 2011

Page 55: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

55

Dans le but de faire découvrir la plongée à une clientèle qui n’était à priori pas orienté vers

cette activité, les centres peuvent réaliser des actions promotionnelles ou proposer des baptêmes

gratuits dans les piscines des hôtels ou résidences de vacances afin d’attirer plus de gens.

L’enquête de l’AFIT de 1997 révélait que la majorité des plongeurs souhaitait s’informer en

agence de voyage (44%), puis en magasin de plongée (35%), enfin en centres et écoles de plongée

(33%). Cependant internet semble être aujourd’hui le canal d’information voire de distribution le

plus performant.

Les formations de plongée françaises sont assez méconnues des étrangers. Pour qu’ils

puissent choisir en ayant toutes les clés de jugement, un effort semble nécessaire pour faire connaitre

la nature et la qualité des formations en France. Bien que l’assouplissement du cadre réglementaire

ces deux dernières années ayant permis la reconnaissance des capacités de plongeurs, sans parler

d’équivalence, il demeure néanmoins rigide notamment en ce qui concerne la difficile ouverture des

frontières françaises à d’autres organisations (PADI et plus généralement RSTC, SSI…) qui ne sont

pas intégrées réglementairement. Ces facteurs ne sont pas incitatifs à la communication et à la

promotion de la plongée en France auprès du public étranger. Lorsqu’on cherche un séjour plongée

en Europe sur le site de PADI, la France ne figure pas dans les requêtes possibles. Il est donc

impératif de changer cette vision qui consiste à dire qu’il est difficile de plonger en France pour les

clientèles étrangères.

2.2.2 Un manque à gagner en termes de clientèle

En 2005, la part de plongeurs français et étrangers pratiquant sur le territoire français

représentait 0.7% de l’ensemble des personnes de 15 ans et plus. L’enquête de l’AFIT de 1997

enregistrait que 16% de cette même population soit 7,6 millions de personnes seraient des non

plongeurs ouverts à la pratique de l’activité et parmi ces 16%, 4% seraient très intéressé par une

initiation à la plongée. Ces 4% représentent 1,9% million de nouveaux plongeurs potentiels que la

France n’avait pas encore su capter. Le potentiel de développement du nombre de plongeurs

s’envisage par l’élargissement de la cible de clientèle et notamment les femmes, les jeunes et les

séniors qui représentent une manne supplémentaire. D’avantage de prise en compte des attentes de

publics particuliers comme les handicapés est également un axe de progrès car celle-ci n’est pas

encore suffisamment mise en avant en France.

En effet, selon PADI Europe, le marché français est l’un des plus prometteurs et représente

un fort potentiel de plongeurs. Cependant, la règlementation en plongée sur le territoire français dont

nous parlerons plus amplement par la suite, reste très complexe et freine l’implantation de structures

PADI en France et de plongeurs ayant un brevet PADI, car l’application des standards spécifiques ne

peuvent être mis en application de façon directe et exclusive. Aussi, le taux de pénétration de

l’organisme américain PADI en France est l’un des plus faibles d’Europe lorsqu’on le calcule en

nombre de délivrance de brevets. Il est de 1,32/10 000 en France alors qu’il tend vers les 7,61/10 000

en Italie et les 9,64/10 000 en Espagne. Pourtant, le pouvoir d’achat individuel est plus élevé en

France que dans ces pays sud Européens. Cependant, selon Fabienne Martinie, la philosophie de

Page 56: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

56

plongée PADI serait capable de s’adapter à tous types de territoire dont la France. L’arrêté du 18 juin

2010 a fait tomber les blocages psychologiques qui pesaient sur les plongeurs PADI qui y voient un

message positif pour la plongée en France. La Plongée PADI pourrait tout à fait s’exporter en France

au niveau commercial si la réglementation permettait un enseignement des brevets PADI sans

l’obligation de posséder un brevet d’Etat fédéral29

.

2.2.3. Le NITROX se développe davantage à l’étranger

Le NITROX, comme nous en avons parlé précédemment, est un gaz enrichi en oxygène aux

vertus bienfaisantes pour l’organisme (moins de fatigue, moins d’accidents de décompressions…), ce

pourquoi nombre de plongeurs y ont adhérer sous toutes les latitudes. La possibilité de plonger au

NITROX semble donc être un élément important du choix d’un centre et d’une destination.

La plongée au NITROX est beaucoup plus développée hors des frontières françaises,

notamment pour des raisons de coût. En effet, certains centres à l’étranger et notamment en Egypte

ne font plus payer de suppléments aux clients pour plonger au NITROX comme c’est le cas du

Centre Euro-Divers à El Gouna (Egypte). En France, une plongée au NITROX est toujours plus

chère qu’une plongée à l’air mais cela tendrait à évoluer. Certains centres de plongée s’équipent de

systèmes complètement autonomes avec des compresseurs à membranes permettant de fabriquer du

NITROX à partir de l’air, sans réserve d’oxygène pur. En France, la fâcheuse habitude de

communiquer sur la haute technicité des formations NITROX, empêche son développement.

Héritage d’un mauvais positionnement à ses débuts, la plongée NITROX était considérée comme une

activité tek, ce qui n’est en réalité pas le cas. Dans les mers chaudes, les formations NITROX sont

vendues grâce à des arguments très séduisants comme l’augmentation de la durée de plongée, entre

autres. En France, où l’eau est plus fraiche donc les plongées plus courtes, communiquer sur des

arguments comme l’augmentation de la sécurité du plongeur au niveau de la décompression serait

plus adéquat.

En territoire français, deux éléments majeurs de résistance remettent en cause la capacité de

développement du NITROX30

. La fabrication du mélange NITROX ainsi que son prix, obligent les

centres à vendre la prestation plus chère qu’une plongée à l’air. D’autre part, les normes européennes

d’équipement individuel spécifique à l’utilisation de l’oxygène pur (utilisation d’autres bouteilles et

détendeurs), si applicables aux centres de plongée, risque de remettre sérieusement en cause la

pérennité de l’activité.

2.2.4. L’assouplissement du cadre réglementaire ne constitue pas la panacée

L’organisation en club et donc en groupe est une spécificité française et belge. Il est donc très

rare de voir un étranger venir plonger en France en groupe avec son encadrement. Il vient en

individuel et s’adresse à des structures professionnelles. Les centres de plongée doivent tenir compte

29

Entretien avec Fabienne Martini, Conseiller Politique PADI en France, Salon de la Plongée 2011

30 Entretien avec un représentant du tour-opérateur spécialisé en plongée sous-marine H2O

Page 57: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

57

de la demande particulière des étrangers (pratique des langues étrangères, adaptabilité dans l’accueil

et dans la constitution des planquées). En effet, les étrangers arrivent généralement avec un brevet

qui n’est pas toujours reconnu réglementairement en France. Il faut donc faire preuve d’une bonne

connaissance des brevets étrangers et prendre en compte l’expérience d’un plongeur étranger en

France.

La question se pose également pour les plongeurs français qui sont nombreux à faire leurs premières

bulles et à effectuer une formation de plongée à l’étranger autre que celle de la FFESSM. Dans

quelle mesure le système français est-il capable de répondre à leurs attentes dès leur retour en

France ?

Six centres de plongée en France ont accepté de répondre à cette question : « Rencontrez-

vous des difficultés lorsqu’un plongeur se présente dans votre centre avec une certification PADI ? ».

Pour les SCA, il n’y a aucun problème à accueillir un plongeur PADI dans leur centre, des

passerelles existent, des moniteurs PADI sont présents, etc… Un club associatif a déclaré n’accepter

que des plongeurs certifiés FFESSM ou CMAS31

.

Dans un article de Plongée Magazine n° 25 de décembre 2009, Joël Gallien, directeur de

IANTD France, référence en plongée technique issue d’une école privée américaine (Siège social à

Miami), relate la difficulté qu’ont les plongeurs ayant passé une certification Open Water à l’étranger

dès leur retour en France. A cette époque et cela a duré pendant de nombreuses années, la

réglementation française n’avait pas encore été assouplie. Trois scénarios peuvent être envisagés

pour poursuivre une formation dans l’hexagone. Tout d’abord, celui de poursuivre dans un centre-

école professionnel. A l’issue de la formation, le moniteur pourra délivrer une double certification :

celle du cursus choisi à l’étranger et celle exigée par les organismes accrédités en France par le Code

du Sport. Cela peut sembler très avantageux mais il faut se méfier des doubles cursus de formation

qui sont souvent incomplets en regard à l’exigence de chaque référentiel. Une autre possibilité était

de plonger au gré des opportunités. Les centres qui accueillent ces plongeurs français ou étrangers

avec une certification non française, doivent établir un certificat de compétences successivement à

une ou plusieurs plongées d’évaluation. Pour un certifié Open Water, l’évaluation se limite

généralement en une petite interview pour situer le niveau du plongeur. Enfin, une des possibilités

est de rejoindre un club associatif qui pourra attribuer à un certifié Open Water la carte de plongeur

Niveau 1 (après un rapide cours sur la réglementation en vigueur) et lui enseigner par la suite une

formation française.

Selon les tour-opérateurs interrogés, le cadre réglementaire « bloque » plus ou moins le

développement du tourisme de plongée en France, notamment par ce que la plongée devient plus

onéreuse en France qu’à l’étranger. Mais ceux qui le souhaitent trouvent le moyen de détourner la loi

selon l’un d’eux. L’arrêté du 18 juin 2010 peut changer certaines données dans le paysage du

tourisme de plongée en France mais il est encore trop restrictif selon eux. Les raisons citées sont que

le protectionnisme français entrave le développement de la plongée en France et que le libre arbitre

31

Questionnaire d’enquête diffusé auprès des clubs et centres de plongée en France

Page 58: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

58

laissé au moniteur pour décider si un plongeur possède les aptitudes ou non n’est pas une solution

sûre ni dans le temps, ni pour un étranger qui viendrait « tenter sa chance » de plonger en France32

.

Sur les six centres de plongée en France qui ont répondu au questionnaire d’enquête, trois

pensent que l’arrêté du 18 juin 2010 ne changera pas fondamentalement la situation quant à la venue

des étrangers en France. Le centre de plongée de la Rague indique même : « cela complique encore

tout et ne rend surtout pas les choses claires. Cela reporte toute la responsabilité sur les directeurs de

plongée, limite les plongeurs CMAS étranger et ne donne pas plus de crédit au formation PADI ». Le

centre Rand’eau Evasion répond quant à lui « je ne pense pas car les structures d’accueil ne

correspondent pas aux attentes des étrangers mais cela nous facilite la vie »33

.

2.3. L’offre des tour-opérateurs participe-t-elle à la mise en valeur du tourisme

subaquatique en France ?

2.3.1 L’offre des tour-opérateurs français

Le marché du tourisme subaquatique est partagé par les voyagistes français qui proposent des

séjours plongée. Le marché est morcelé du fait que les voyagistes sont nombreux et présents sous

diverses formes. Sont présentés ci-dessous les principaux tour-opérateurs participant à la

commercialisation de séjours plongée en France et à l’étranger :

Les tour-opérateurs spécialisés en plongée sous-marine

H2O Voyages, Key Largo, Abyss Plsm, Amv, Touriscope-Red Sea Sport Club, Force 4, Sports

d’Evasion, Aquarev, Atlantides Plongée, Océanes, Blue Lagoon, Aquarev et Ultramarina

Ces TO proposent des destinations traditionnelles de plongée à travers le monde et des

destinations plus exotiques et nouvelles sur ce marché de niche. La liste des destinations représentées

dans l’offre des voyagistes français est la suivante:

Turquie, Espagne, Grèce, Croatie, Malte, Egypte, Djibouti, Soudan, Jordanie, Oman, Tanzanie,

Kenya, Zanzibar, Mozambique, Afrique du Sud, Madagascar, Sénégal, Canaries, Cap Vert, Açores,

Tunisie, Maldives, Mexique, Galapagos, Costa Rica, Belize, Bahamas, Martinieque, Guadeloupe,

République Dominicaine, Cuba, La Dominique, Brésil, Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines,

Sri Lanka, Nouvelle Calédonie, Polynésie, Papouasie, Micronésie, Nouvelle Guinée, Australie,

Réunion, Mayotte, Seychelles, Ile Maurice

Le secteur associatif

L’UCPA propose un éventail de séjours sportifs complets en France et à l’étranger. En France

métropolitaine, son offre se répartit sur les zones côtières de la Bretagne, du Var, des Bouches du

32

Entretien avec des tour-opérateurs spécialisés en plongée sous-marine : H2O, Key Largo, Blue Lagoon

33 Questionnaire d’enquête diffusé auprès des centres de plongée en France

Page 59: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

59

Rhône et de la Corse. Dans les DOM, l’UCPA propose des séjours sportifs plongée en Guadeloupe,

en Martinique et en Polynésie. A l’étranger, son offre est présente en Tunisie, en Egypte, à Cuba, au

Mexique, aux Philippines, à Madagascar et en Egypte.

Les tour-opérateurs généralistes ayant développé une offre de plongée

On peut citer Voyageurs du monde dont les offres proviennent de Voyageurs Plongée, Nouvelles

Frontières avec une brochure spécialement dédiée à la plongée « Evasions sous-marines », le Club

Med et les voyagistes Cocorico, Exotisme et Beachcomber. Les destinations proposées par ces

voyagistes sont essentiellement à l’étranger pour les uns et partagés entre la France et l’étranger pour

les autres. Aussi, on retrouve la Corse chez Voyageurs du monde, au Club Med et chez Nouvelles

Frontières.

Les tour-opérateurs spécialisés dans les séjours sportifs possédant une offre de plongée

Ces TO sont positionnés sur une offre sportive en générale et orientée vers les sports nautiques

(planche à voile, catamaran, kitesurf, plongée…). Parmis ces TO on retrouve Fun and Fly, Safari

World Image, Sport Away et Copampa. Mise à part Copampa qui propose des séjours dans le sud-est

de la France (Marseille, Port Fréjus et Carry le Rouet), ces autres TO ne se positionnent que sur

l’étranger.

Les formules proposées :

Concernant les séjours en France, plusieurs types de formules sont proposés :

La formule hébergement en hôtel et pension de son choix + transport : le forfait plongée peut

être réservé avant de partir au moment de la réservation de l’hébergement et du transport ou

sur place à l’arrivée selon disponibilités.

La formule en résidence de tourisme / camping + transport : le forfait de plongée est

réservable avant de partir ou à l’arrivée, sur le même modèle que la formule présentée

précédemment.

La formule en centre d’hébergement + transport + restauration + forfait plongée + matériel

inclus : ce type de forfait « tout inclus » est celui proposé par l’UCPA. Tout est pris en charge

dès la réservation, c’est une formule qui fonctionne très bien auprès du public français.

Pour les séjours à l’étranger, deux formules sont disponibles :

La formule séjour en hôtel ou village de vacances : c’est un forfait incluant le transport,

l’hébergement, la restauration (selon pension choisie). Le forfait plongée peut être réservé à

l’avance ou sur place à l’arrivée. Au club Med, la plongée ne se réserve que sur place ou par

le biais du site internet du centre de plongée mais pas par le Club Med directement car

l’activité est externalisée.

La formule croisière : elle comprend le transport, l’hébergement en cabine, la pension

complète, le forfait de plongée illimité (2 à 5 plongées par jours) selon conditions

météorologiques. Les principales destinations concernées par ce type de formule sont des

destinations où il est possible de réaliser des thématiques de plongées (les épaves ou les

tombants de la Mer Rouge), là où le bateau est le moyen d’accéder à des sites trop éloignés

Page 60: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

60

de la côte pour s’y rendre à la journée comme aux Maldives, en Thaïlande, à Djibouti, en

Indonésie, aux Philippines, aux Galapagos, en Polynésie et aux Caraïbes.

2.3.2 Pourquoi la plongée en France n’est pas relayée pas les tour-opérateurs

français ?

Comme nous avons pu le constater, les voyagistes français ne voient pas d’intérêt à

positionner la France comme destination plongée. La France regorge de sites exceptionnels

permettant des formations et des explorations. Pourquoi n’est-elle pas insérée dans l’offre des

voyagistes français ?

Les raisons explicatives à ce phénomène sont développées par trois TO spécialisés en plongée

sous-marine interrogés à ce sujet (Blue Lagoon, H20 et Key Largo). A la question « pourriez-vous

envisager de développer une offre de séjours/croisière plongée en France » la réponse est

catégoriquement non. Les directeurs de Key Largo et H20 révèlent des raisons financières. Les

plongeurs ont compris qu’il était avantageux financièrement de partir en séjour plongée d’une

semaine à l’étranger plutôt qu’en France : d’une part, une semaine de croisière en France coûte

environ 1000€, tandis que l’on peut bénéficier de croisières en Egypte à un tarif beaucoup plus

attractif. D’autre part, en France, les prestataires de plongée ne commissionnent pas les agences, qui

n’ont donc pas d’intérêt à inclure leur offre, les clients ont donc intérêt à passer commande en direct.

Par ailleurs, les agences doivent répercuter dans leurs prix la TVA faisant augmenter le prix final du

produit, ce qui n’est pas le cas dans les autres pays de la CEE34

.

Un des facteurs explicatifs correspond au comportement des français en général. Ils sont

indépendants, organisent de plus en plus leur voyage sur internet en se référant à des sites de partage

des expériences vécues, tel que le site Tripadvisor. Cela s’appelle « l’internet participatif ». Dans le

cadre d’un séjour plongée en France, ils contacteront directement le centre de plongée pour réserver.

Cependant, les étrangers du nord de l’Europe ont traditionnellement pour habitude de se diriger vers

des tour-opérateurs pour la réservation de leur séjour. Les professionnels interrogés s’accordent à

dire que le développement d’une offre de plongée en France est compliqué lorsqu’on la communique

auprès d’une clientèle française. A la question « Pensez-vous que les tour-opérateurs de plongée ont

un rôle à jouer dans le développement du tourisme de plongée en France ? » les réponses sont plus

contrastées. Pour l’un le système est fait de telle sorte qu’il n’est pas intéressant de l’envisager,

notamment à cause de la tradition associative du système de plongée fédéral qui rend dérangeant le

fait de développer l’activité lucrativement. Un autre répond qu’il serait intéressant de développer le

tourisme de plongée en France pour les TO qui commercialisent déjà la France. Un autre insiste sur

le fait que les TO pourraient avoir un rôle à jouer en coordination avec les centres de plongée et

d’hébergement. Cela soulève deux questions : l’offre de plongée pourrait-elle se développer

davantage si elle était communiquée auprès des clientèles étrangères ? Dans quelle mesure la France

pourrait-elle être mise en valeur ?

34

Entretien avec des tour-opérateurs spécialisés en plongée sous-marine : H2O, Key Largo, Blue Lagoon

Page 61: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

61

2.4. Quelles préconisations pour la valorisation de la plongée en France ?

2.4.1 De vastes leviers d’actions

Les habitudes des consommateurs français sont structurellement bien ancrées. Les voyagistes

français disposent de certains leviers d’action qu’ils pourraient mettre en marche pour stimuler le

marché. Afin de faire évoluer les tendances, ils pourraient s’accorder avec les clubs de plongée pour

créer des offres de week-end, qui auraient un succès certain auprès du public français. En effet, la

tendance au développement des week-ends et aux courts séjours se vérifie nettement et s’explique

par les jours de congés générés par les 35 heures de travail hebdomadaire. Tester ce type de produit

sur le marché français et européen qui est friand de séjours organisés, en permettant aux clients de

moduler l’offre, permettrait d’en jauger l’intérêt et d’en établir la performance.

Nous avons démontré que la France a de nombreux atouts pour développer le tourisme de

plongée sur son territoire, mais qu’ils sont contre carrés par l’esprit traditionaliste de la plongée

« militaire » dont est taxée encore aujourd’hui la plongée à la française. Cette antiphrase révèle que

dans l’esprit collectif, la plongée n’est pas accessible à tous et présentée comme une activité relevant

plus de l’exploit sportif que du loisir. Afin de présenter la plongée comme ludique, propice au plaisir

et à la découverte d’un milieu naturel extraordinaire, un rapprochement entre voyagistes et les

structures au niveau local pourrait se mettre en place. Le public français existe, il faut simplement le

captiver en lui proposant des offres innovantes et attractives. Sur ce principe, des partenariats

pourraient être mis en place entre les différents maillons de la chaine de valeur. Aussi, les TO, les

offices de tourisme et les centres de plongées, en concentrant ensemble leurs efforts et en

développant un esprit de coercition pourront plus aisément œuvrer à la promotion et la valorisation

de la plongée en France. Par exemple, au niveau local, des expositions sur le monde sous-marin

faisant participer tous les acteurs pourraient être organisées. Le lieu d’accueil serait fourni par les

offices de tourisme, les photographies ou pièces archéologiques par les centres de plongée de la

région, les connaissances par l’invitation de spécialistes de biologie marine. Les voyagistes intéressés

par ces projets peuvent en faire la promotion sur leur site internet, lors des salons ou des expositions,

et dans les magazines de plongée et les revues sportives orientées vers les activités nautiques.

Une communication de qualité est indispensable pour montrer que la plongée telle qu’elle est

pratiquée aujourd’hui est accessible au plus grand nombre, est source joie et de rassemblement. Des

évènements sont organisés en ce sens Par exemple, le festival mondial de l’image sous-marine

organisé à Marseille tous les ans et qui touche un large public plongeur et novice mais s’intéressant

de près ou de loin au monde marin. Il réunit «les meilleures productions et le plus grand nombre de

personnalités internationales du milieu subaquatique»35

, s’insèrent parfaitement dans les démarches

de promotion de la plongée en France. Il s’agit d’un vaste rassemblement qui, pendant quatre jours,

s’articule autour d’une présentation et de dix-neuf concours des plus belles photos et vidéo. Sa

réputation est telle qu’il s’exporte à l’international où une tournée est organisée avec projection des

films primés. « Objectif Atlantide »36

est un référent des évènements du même type. C’est un

35

http://www.underwater-festival.com/Presentation.html

36 http://www.objectif-atlantide.org/

Page 62: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

62

évènement unique au monde réunissant des plongeurs européens dans une compétition ludique et

sportive qui se décline en quatre évènements : une chasse au trésor internationale réunissant des

plongeurs européens, une chasse au trésor méditerranée associant plusieurs villes du littoral pendant

quatre mois, le week-end challenge naturiste des jeunes plongeurs entre 14 et 22 ans, un challenge

des collèges et lycées pour leur faire découvrir l’environnement marin, une randonnée subaquatique

tour permettant au grand public de découvrir les fonds marins de la méditerranée pendant treize

jours.

Ce type d’évènement reste un vecteur important de mise en valeur du littoral français et des

possibilités de plongée qu’il peut offrir ainsi qu’un réseau d’animation des zones touristiques

attractives.

2.4.1.1. La coordination des institutions sportives, de la plongée et du tourisme

La valorisation du tourisme de plongée en France passe également par une coordination des

institutions sportives, de la plongée et du ministère d’Etat chargé du tourisme. L’activité plongée

peut être portée et soutenue, notamment dans son aspect touristique que s’il existe des interactions

entre les différents acteurs participant de son développement. Aussi, aux échelles régionales,

départementales et locales, les institutions capables d’œuvrer à la valorisation du tourisme de

plongée n’ont que trop peu ou pas l’habitude de communiquer, de transmettre et transposer des

savoirs faires et compétences, de travailler ensemble sur les projets communs. Comme nous l’avons

exposé, les décisions se prennent souvent au niveau local, sans prise en compte des stratégies

globales. Aussi, pour pallier à cela il serait nécessaire d’établir un socle commun de priorités définies

de façon cohérentes pour chaque territoire. En s’appuyant sur un travail de mémoire traitant de la

plongée sous-marine en France en 2006 -2007 présenté par Florence Maillet, il semble pertinent de

proposer la mise en place de correspondants entre les différentes échelles institutionnelles afin

d’assurer le suivi des projets et le respect de ces priorités communes. Dépendants des institutions du

tourisme, ces correspondants auraient la tâche d’assurer la promotion de la plongée et valoriser le

tourisme subaquatique.

Au niveau horizontal, ces « personnes lien » entre les secteurs du sport, de la plongée et du

tourisme, peuvent se mettre en place et s’organiser à toutes les échelles.

Au niveau National il faudrait un coordinateur entre :

Le Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative

La Fédération Française de Sports et d’Etudes sous-marins (FFESSM)

Le ministère du Tourisme soutenu par Atout France

Au niveau Régional, il faudrait un coordinateur entre :

Les Directions régionales de la jeunesse et des sports

Les Comité régionaux de la FFESSM

Les Comités régionaux du tourisme

Page 63: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

63

Au niveau Départemental, il faudrait des coordinateurs entre :

Les Directions départementales de la jeunesse et des sports

Les Comités départementaux de la FFESSM

Les Comités départementaux du tourisme

Au niveau local et communal, il faudrait des coordinateurs entre :

Les services des sports et de la commune

Les clubs et centres de plongées de la commune

Les offices de tourisme

La présence de représentants au sein des différentes échelles est indispensable, mais il serait

également bénéfique qu’une même instance existe en liaison entre les échelles pour assurer une

politique territoriale globale cohérente. Dans une même mesure, ces dispositions pourraient être

appliquées en lien avec les instances représentatives à l’étranger pour appuyer la valorisation de la

France comme territoire attractif pour tous.

2.4.1.2. Les plans d’actions menées à des échelles respectives

Aussi au niveau communal, l’enjeu est de mettre en relation toutes les structures de la localité

susceptibles de valoriser touristiquement l’activité. Aussi, une coopération entre les offices de

tourisme, les centres de plongée et les services sportifs d’une commune devraient s’allier de façon

cohésive en faveur du développement de la plongée, sous l’œil attentif du coordinateur.

Voici concrètement quelques exemples d’actions possibles :

Un personnel accueillant et qualifié dans les différentes structures, sachant mettre en avant

l’activité sportive et orienter le client.

Disposer de documentation à propos des possibilités de pratiques de la plongée dans la

commune (support papier, rubrique sur le site internet de la commune)

Proposer des baptêmes de plongée gratuits afin de susciter l’intérêt des estivants et vacanciers

Travailler sur des thématiques hebdomadaires favorisant l’émulation des plongeurs (plongée

de nuit, plongée sur épave, plongée en vêtement sec, plongée au NITROX, découverte de la

faune et de la flore, plongée profonde…)

Organiser des évènements communs aux centres de plongée de la commune (mise en

commun des ressources humaines et matérielles) comme des randonnées palmées, des

chasses au trésor, des excursions dans les criques…

Disposer d’un outil de collecte et d’analyse des données de fréquentation

Au niveau départemental, l’enjeu est quasiment le même, mais dans l’optique de développement

de l’activité au département en lien avec les correspondants nécessaire à la coordination des

politiques de développement. Aussi, le rôle des instances départementales est surtout un rôle

d’incitation et de conseil auprès des instances locales :

Page 64: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

64

Orienter les offices de tourisme pour la mise en valeur de la plongée et les aider dans la mise

en œuvre de projets

Réaliser une étude de fréquentation des centres et de participation à la plongée en lien avec

les structures au niveau local et leur apporter des préconisations et solutions le cas échéant

Mettre à jour les informations concernant la plongée sur le site internet du comité

départemental du tourisme (guide de l’activité, où plonger ?) et ce en français et en anglais

pour les étrangers venant plonger en France

Réaliser des enquêtes de qualité des prestations de services dispensée dans les centres de

plongée auprès de la clientèle et leur transmettre les résultats et tendances

Aider les structures locales dans leur qualité l’accueil en proposant des formations d’agents

d’accueil polyvalents et bilingues anglais facilitant la communication avec les clients

étrangers

Représenter le secteur du tourisme subaquatique auprès de la DDJS et des Comités

départementaux de la FFESSM

Se tenir informé de la législation en matière de plongée pour pouvoir les transmettre aux

structures locales pour application

Etre force de proposition pour de nouveaux projets et organiser des évènements en faveur du

développement du tourisme subaquatique

Au niveau régional, la relation aux instances est nettement plus politisée. Les coordinateurs

auront pour fonction de veiller au développement de l’activité et d’analyser les impacts sur le

tourisme régional. Voici quelques exemples d’actions :

Mettre en place des outils de suivi et d’analyse de la fréquentation et les transmettre aux plus

petites échelles.

Réaliser des enquêtes d’intention au niveau des lieux touristiques de la région pour mesurer la

clientèle potentiellement captive de l’activité

Mettre en place des outils marketing et de promotion de l’activité sur le site internet du

comité régional du tourisme en français et en anglais.

Organiser des évènements régionaux et des challenges interrégionaux notamment dans le

cadre de la plongée libre en palmes, masque et tuba (chasses aux trésors par équipes…)

Inciter les départements et collectivités locales à opter pour une politique active de

développement de l’activité en travaillant sur des projets communs

Participer à des salons régionaux, nationaux et internationaux pour promouvoir l’activité sur

le territoire français

A l’échelle nationale, il est important et souvent difficile de mesurer la cohérence des politiques

menées à des échelles plus restreintes. Ce pourquoi, les coordinateurs ont pour mission d’analyser

l’impact de la plongée des différentes régions dans le secteur du tourisme. Une parfaite

communication entre les instances nationales du sport, de la plongée et du tourisme est essentielle.

Voici quelques exemples des actions à mener à l’échelle nationale :

Page 65: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

65

Inciter les communes, départements et régions littorales à garder une politique de

développement active du tourisme subaquatique dans le respect de préservation des espaces

marins protégés.

Aider et orienter les représentants régionaux dans les démarches de mises en œuvre et de

suivi des nouveaux projets touristiques.

Mettre en place des outils de suivi et d’analyse de fréquentation au niveau régional et les

transmettre aux correspondants régionaux

A partir de l’analyse de ces résultats, réaliser un bilan trimestriel et annuel et définir avec les

représentants régionaux une stratégie de redressement ou de stimulation de la fréquentation

si besoin

Mettre en place des outils d’aide à la promotion de la plongée en France via le site d’Atout

France (ingénierie Touristique et promotion de la France à l’étranger) en français et en

anglais

Représenter la plongée en région lors d’évènements nationaux (salon de la plongée, salon du

nautisme, loisirs expo, salon International du tourisme et des voyages…)

Représenter l’activité dans les salons internationaux (Boot Düsseldorf : salon international de

la voile et de la plongée en Allemagne, DEMA Diving Equipment & Marketing Association :

Salon international du matériel et du marché de la plongée à Las Vegas et La Nouvelle

Orleans aux Etats-Unis)

Fédérer le ministère du tourisme, le Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie

associative, la FFESSM et les correspondants PADI Europe pour la promotion du tourisme

subaquatique sur le territoire

2.4.2. Une difficile communication auprès des plongeurs étrangers

Rendre la plongée attractive en France, suppose un préalable indispensable qui est

l’information. Cependant l’information disponible aux étrangers est insuffisamment organisée et non

coordonnée. Avec l’émancipation d’internet, être présent sur la toile devient un élément quasiment

indispensable et non plus de différenciation. Un club de plongée ayant un site internet lui assure une

certaine visibilité, il cible un public large et varié aussi bien français qu’étranger. PADI propose en

ce sens de créer une plateforme unique référençant tous ses centres affiliés. Cet élément de

coordination n’existe pas en France.

Un autre canal d’information paraissant pertinent est celui de la présence de ces acteurs dans

les salons généralistes et de tourisme afin de capter une clientèle potentiellement intéressée par la

pratique de la plongée pendant ses vacances. Effectivement, un non plongeur au départ intéressé par

une autre forme de tourisme peut être tenté de réaliser un baptême ou une formation de plongée

parce qu’il aura vu la présentation de l’activité dans un salon. Cependant, la représentativité des

structures françaises dans des salons étrangers est largement sous-développée. Par le biais d’Atout

France, la plongée française ne pourrait-elle pas grâce aux subventions des collectivités ou du

gouvernement être présente dans des salons étrangers, permettant à la fois la promotion de l’activité

et de la région ?

Page 66: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

66

L’information distribuée dans les salons de plongée en France, ne cible qu’une population à priori

déjà plongeuse. La présence de clubs français dans des salons de plongée à l’étranger pourrait par

contre être une manne supplémentaire pour la France dans cette branche.

Les structures françaises organisent individuellement leur communication et ont souvent bien peu de

moyens à mettre en œuvre. Une piste pourrait être celle d’une coordination nationale. Aujourd’hui, il

y a encore trop peu de prise de conscience sur le fait que le produit plongée fait intrinsèquement

partie de la filière de produit touristiques de loisir sportif.

Média très apprécié des plongeurs, les revues spécialisées sont davantage lues à l’étranger

notamment en Europe du Nord mais semblent être utilisés pour communiquer.

Le défaut d’information peut être comblé en partie par des vecteurs traditionnels touristiques

aussi bien dans les lieux d’hébergements (campings, hôtels, résidences de vacances) que dans les

offices de tourisme.

Dans le but de faire découvrir la plongée à une clientèle qui n’était à priori pas orienté vers

cette activité, les centres peuvent réaliser des actions promotionnelles ou proposer des baptêmes

gratuits dans les piscines des hôtels ou résidences de vacances afin d’attirer plus de gens.

L’enquête de l’AFIT de 1997 révélait que la majorité des plongeurs souhaitait s’informer en

agence de voyage (44%), puis en magasin de plongée (35%), enfin en centres et écoles de plongée

(33%). Cependant, internet semble être aujourd’hui le canal d’information voire de distribution le

plus performant.

Les formations de plongée françaises sont assez méconnues des étrangers. Pour qu’ils

puissent choisir en ayant toutes les clés de jugement, un effort semble nécessaire pour faire connaitre

la nature et la qualité des formations en France. Bien que l’assouplissement du cadre réglementaire

ces deux dernières années ait permis la reconnaissance des capacités de plongeurs, sans parler

d’équivalence, il demeure néanmoins rigide notamment en ce qui concerne la difficile ouverture des

frontières françaises à d’autres organisations (PADI et plus généralement RSTC, SSI…) qui ne sont

pas intégrées réglementairement. Ces facteurs ne sont pas incitatifs à la communication et à la

promotion de la plongée en France auprès du public étranger. Lorsqu’on cherche un séjour plongée

en Europe sur le site de PADI, la France ne figure pas dans les requêtes possibles. Il est donc

impératif de changer cette vision qui consiste à dire qu’il est difficile de plonger en France pour les

clientèles étrangères.

Page 67: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

67

3. Le modèle français peut-il s’exporter à grande échelle ?

3.1. Le rayonnement mondial du modèle américain rend difficile le développement de

la plongée fédérale à l’étranger

3.1.1. Les différences entre le modèle français fédéral et américain PADI

Depuis sa création, le modèle de plongée américain PADI se prévaut d’incarner des valeurs

biens spécifiques que sont la sécurité des plongeurs, le plaisir instantané, la facilité du mode

d’apprentissage. La majorité des plongeurs dans le monde pratique la plongée occasionnellement, et

ne font pas l’objet d’un suivi régulier. La volonté première de PADI est de démocratiser la plongée,

d’ouvrir l’activité à une population élargie. Ainsi, sa démarche marketing est fondée sur cette

approche et sa communication est large afin de capter l’intérêt du plus grand nombre. La mise en

place de standards de formation est un point fort de l’organisation et permet aux plongeurs de trouver

où qu’ils aillent le même cursus de formation, les mêmes normes et les mêmes valeurs. La force de

PADI est donc rendre accessible au plus grand nombre l’activité, d’où le fleurissement de ce type de

structures partout dans le monde. A contrario, la FFESSM possède de profondes traditions militaires.

La plongée n’est pas à priori une activité de loisirs et de plaisir, puisqu’elle est pratiquée pour servir

l’armée. Même si la pratique de la plongée en tant que loisir sportif est apparue en France grâce à la

création de la FFESSM, les mentalités ont du mal à évoluer et paraissent anachroniques (« vielle

époque » au cours de laquelle la plongée est réservée aux hommes, aux sportifs de haut niveau avec

une résistance physique très grande…)

Les points fondamentaux qui différencient les deux modèles sont :

PADI a pour finalité d’implanter un maximum de structures commerciales à travers le monde

dans le but de gagner toujours plus de parts de marché, d’où son désir de démocratisation de

l’activité, servant à l’évidence des fins d’ordre économiques tel que la maximisation des

profits.

La FFESSM reste traditionnellement animée par un réseau actif de clubs associatifs même

s’il existe de plus en plus de structures commerciales. Sa vision de l’activité est axée plus sur

le caractère sportif que sur celui de plaisir, même si elle tend à communiquer d’avantage dans

ce sens aujourd’hui. Son objectif est la progression des chiffres (nombres d’adhérents,

nombre de diplômes délivrés, chiffre d’affaire des structures commerciales…) et ceci dans

une optique philanthropique.

3.1.2. Le rôle des voyagistes français

Les séjours à l’étranger donnent parfois l’occasion à un plongeur déjà certifié de préparer un

brevet supérieur. L’école de plongée, souvent fédérale, avec laquelle il a été formé lors de son cursus

en France reste son référentiel. Le plongeur souhaite généralement poursuivre son cursus initial.

Mais à l’étranger, peu de centres enseignent la plongée fédérale en dehors des DOM TOM. Il arrive

alors souvent que le plongeur se tourne vers un autre organisme d’enseignement proposé dans le

centre de plongée dans lequel il se rend en se laissant convaincre par les arguments du centre et ses

Page 68: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

68

habitudes de plongée. Dans une région où le système fédéral est complètement absent, le plongeur

n’a d’autre choix que celui de s’adapter s’il souhaite plonger. Lorsqu’il s’agit de plongées

d’exploration, la problématique reste inchangée. Selon les structures existantes à l’endroit où le

plongeur se trouve, il arrive souvent que le plongeur soit encadré par des moniteurs n’appartenant

pas à son école de plongée et que les limites de ses prérogatives soient différentes. Le premier niveau

Fédéral (P1) autorise les plongeurs à plonger encadrés jusqu’à 20m et en autonomie jusqu’à 12m

selon autorisation du directeur de plongée. Le premier niveau PADI (Open Water) autorise les

plongeurs à plonger en autonomie jusqu’à 18m. Il est parfois difficile pour les centres de s’adapter à

de telles différences et pour les plongeurs d’avoir une lecture claire des niveaux de plongée. On

entend souvent des plongeurs qui ne connaissent pas de système PADI demander « A quel niveau

fédéral correspond l’Open Water ? ». Certain répondront à tort qu’il correspond au niveau 1 (P1)

mais les différences entre pédagogies, prérogatives, enseignements sont telles que la réponse est

simple : il ne correspond à aucun niveau fédéral.

Certains TO adoptent une politique claire par rapport à cela en respectant les acquis

techniques et les prérogatives des plongeurs dans la limite des règles en vigueur dans le pays

d’accueil. Par exemple un niveau 3 fédéral (P3) peut plonger à 60m en autonomie sauf que s’il

plonge en Egypte dans un centre fédéral, il devra plonger à 40m maximum comme l’indique la

réglementation égyptienne.

D’autres TO préfèrent donner les pleins pouvoirs de gestion à leurs sous-traitants locaux. Ils savent

que ces sous-traitants embaucheront du personnel d’encadrement moins qualifié donnant lieu à des

marges économiques plus importantes ou des coûts de prestations moins élevés. Juridiquement, il n’y

a pas de loi sur l’encadrement des plongées vendues en Frances par des TO français pour une

clientèle française mais réalisées à l’étranger.

Deux grandes tendances se dégagent dans les organismes de certification. Tout d’abord nous

avons l’école « européenne » (CEDIP (Centre d’Evaluation, de Documentation, et d’innovation

Pédagogique) et CMAS), orienté sur un apprentissage adapté individuellement et à des exigences

techniques en relation avec les prérogatives données aux plongeurs. Par exemple un plongeur de

niveau 2 (P2) autonome à 20m doit connaitre une ou plusieurs techniques de remontées assistées en

cas d’incident ou accident de plongée. Puis, nous avons l’école « américaine » (ce sont les

organismes membres du RSTC) axé sur un système de standards identiques pour tous et un accès

rapide à l’autonomie.

Les TO spécialisés s’adressent à une clientèle généralement fidèle et passionnée tandis que

les TO généralistes proposant également de la plongée captent davantage une clientèle désireuse de

pratiquer plusieurs activités. Mais les TO, qu’ils soient généralistes ou spécialistes n’ont pas toujours

le choix du prestataire avec lequel ils doivent travailler s’ils veulent développer une offre à certains

endroits. Par exemple, les TO qui souhaitent offrir des séjours en proche zone américaines

(Bahamas ou Antilles Néerlandais par exemple), doit coopérer avec des centres exclusivement PADI,

les organismes fédéraux n’étant pas implantés dans cette région.

Trois entretiens ont été réalisés avec des tour-opérateurs français spécialisés en plongée sous-

marine : l’un des membres de H2O, Ziad El Zein de Key Largo et Osman Ersen de Blue Lagoon. Les

Page 69: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

69

prestataires avec lesquelles travaillent H2O et Blue Lagoon sont fédéraux ou PADI ou bien les deux.

Key Largo ne travaille cependant qu’avec des prestataires PADI. Son choix est orienté par le désir de

simplicité et le fait qu’il soit adapté pour les vacances.

Concernant la demande de la part de la clientèle, pour l’un elle s’oriente vers la volonté d’une

formation fédérale, mais d’un encadrement PADI pour les plongées d’exploration (H2O), pour

l’autre uniquement du PADI (Key Largo). Osman Ersen souligne que si les clients choisissent une

formation, ils ont tendance à s’orienter vers CMAS mais pour de l’exploration ils n’ont pas de

préférence37

.

3.1.3. La réussite du modèle américain bloque l’internationalisation du modèle

français

3.1.3.1. Un modèle de réussite international

Afin d’évaluer la difficulté du système français de plongée à se développer à l’étranger et à

s’internationaliser, il faut d’abord comprendre comment et pourquoi le modèle américain PADI est

omniprésent sur la quasi-totalité des territoires à travers le monde, plus difficilement en France

comme nous l’avons vu précédemment. Nous évaluerons les principes porteurs de son succès et de sa

suprématie.

A la fin des années 1980, PADI devient l'organisation leader de formation de plongeurs dans

le monde. L’objectif de démocratisation de l’activité plongée est atteint. Le nombre de personnes

désireuses de découvrir cette activité ne cessant d’augmenter, PADI estime avoir la responsabilité

d’enseigner aux plongeurs l’attitude à avoir dans un environnement subaquatique. Dans le but

d’éviter toutes légiférassions, Cronin sait que l'organisation a la responsabilité de protéger

l'environnement marin, avant que le gouvernement ne s’en charge. John Cronin déclare à ce propos:

"Nous voulons que nos enfants, leurs enfants et les générations à venir puissent apprécier le monde

subaquatique qui nous a tant apporté. Il y a tellement de problèmes importants auxquels fait face

l'humanité, mais en tant que plongeurs, c'est vraiment notre cause. Si les plongeurs sous-marins ne

jouent pas un rôle actif dans la préservation de l'environnement aquatique, qui le fera"? C’est dans

ces traces et dans l’intention de protéger l’environnement que la Fondation Project AWARE fut

créée.

3.1.3.2. Qu’est devenue PADI aujourd’hui ?

Tour à tour, les deux fondateurs de PADI rendent l’âme. Jhon Cronin en 2003 et Ralph

Erikson en 2006. Pendant de nombreuses années, ils ont fièrement porté la torche PADI avant de la

confier à la génération actuelle, qui continue à apprendre au monde à plonger.

En chiffre :

37

Entretien avec les tour-opérateurs français spécialisés en plongée sous-marine : H2O, Key Largo, Blue Lagoon

Page 70: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

70

Plusieurs millions de brevets de plongée délivrés dans le monde

plus de 5700 magasins ou clubs de plongées ont ouverts leurs portes

Presque 400 employés dans les représentations PADI réparties dans le monde

PADI s’investi pour être le meilleur partenaire pour ses membres en s’engageant dans plusieurs

voix:

L'acquisition et la fidélisation des plongeurs d'une manière sûre et responsable

L'acquisition de membres de qualité et les conserver

La prospérité financière

La cohérence mondiale dans le message, les produits, les systèmes et les procédures.

Aujourd’hui, l'équipe de PADI Worldwide s’assurant que ces promesses soient satisfaites, est

représentée par :

Brian Cronin, Président-directeur général

Drew Richardson, Président et Directeur de l'exploitation

Gary Prenovost, Directeur financier

Fabienne Martiniee, conseiller politique PADI pour la France, nous a confié, lors d’un entretien au

Salon de la Plongée (Paris – Porte de Versailles) 2011 que PADI représentait environ 1 million de

brevets par an au niveau mondial et nous a délivré quelques données clés pour comprendre l’enjeu du

succès de PADI dans le monde.

3.1.3.3. Les missions de PADI et l’enjeu de son succès

PADI existe pour développer des programmes qui encouragent et satisfont l'intérêt du public

pour la plongée-loisir et le snorkeling (plongée libre avec palmes, masque et tuba) dans le monde.

PADI a l'intention d'être le leader mondial dans le développement pédagogique de professionnels et

de plongeurs loisirs. Sa volonté d’enseigner au monde à plonger se traduit par le slogan « PADI –

The Way the World Learns to Dive ® », en français « Comment le monde apprend à plonger ».

L’objectif de PADI est d’être l’organisation de formation de plongeurs la plus réputée du

monde et la plus respectée en plongée loisirs et en snorkeling. PADI s'engage à l'excellence dans les

produits et les services, la croissance professionnelle et la sécurité de ses membres et de ses

employés. Par ailleurs, PADI s'engage à une concurrence loyale, à travailler avec les autres acteurs

de l'industrie de la plongée, ainsi qu'à apporter la formation et des opportunités à ceux qui cherchent

à apprécier, à explorer en toute sécurité et à protéger les océans, les lacs et les plans d'eau.

La volonté de PADI est de permettre une accession géographique presque totale à la plongée,

permise et valorisée par une mise à disposition de supports papier et informatique ainsi que des

services en formation.

Page 71: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

71

PADI se distingue des autres organisations de plongée car elle est issue d’une formation de

membres privés. Pourquoi est-elle différente des autres ?

Les plongeurs PADI détiennent les qualifications en plongée les plus respectées et recherchées dans

le monde. Les brevets PADI sont reconnus et acceptés quel que soit le lieu d’apprentissage. PADI est

présente dans plus de 180 pays et territoires38

. La plongée est enseignée par des instructeurs de toutes

origines. Il est donc aisé de trouvé un endroit ou l’apprentissage de la plongée peut se faire dans la

langue des participants. Afin de servir les besoins des plongeurs dans le monde, les traductions des

supports pédagogiques sont disponibles dans 26 langues.

Il est de fait, à l’échelle planétaire, que de plus en plus de monde choisisse PADI par rapport à

d’autres organisations de formation de plongeurs. Essayons de déchiffrer pourquoi.

Une différence pédagogique

Choisir une formation en plongée est une expérience personnelle. Les apprenants souhaitent

se sentir à l'aise avec leur moniteur de plongée et sa méthode pédagogique. Ainsi, les cours de

plongée PADI et les cours de formation continue en plongée sont conçus pour rendre l'apprentissage

divertissant et efficace. Les moniteurs de plongée PADI savent de par leur conseils et leur attitude

professionnelle, donner confiance aux plongeurs tout en maitrisant des concepts et des techniques de

sécurité importants. Selon Fabienne Martinie, les avantages comparatifs sur lesquels se fonde PADI

et contribuant à son succès sont d’une part la mise à l’eau rapide dans le processus d’apprentissage,

contrairement à la FFESSM, et d’autre part le E-learning. Il s’agit d’une plateforme d’apprentissage

et d’évaluation des connaissances disponible en plusieurs langues39

.

Nous distinguons 3 axes majeurs prônant la valeur ajoutée de l’apprentissage au sens de PADI :

Supports pédagogiques

L’interaction entre les formés et les supports pédagogiques permet un apprentissage des

informations clés et l’accession à des conseils utiles. Pour dispenser ses cours, PADI met à

disposition un panel de supports didactiques et ludiques tels que les manuels spécifiques à chaque

étapes d’apprentissage de de niveau de plongée, des vidéos les accompagnants et mettant en scène

les enseignements des manuels, des manuels de travail dans lesquels sont proposés des sessions de

travail et des vérifications de connaissance, des supports multimédias, etc… Les concepteurs

pédagogiques qualifiés utilisent la technologie moderne et les théories pédagogiques pour créer des

supports pédagogiques PADI qui sont destinés à l'élève plongeur.

38

http://www.padi.com/scuba/plongee/a-propos-de-padi/pourquoi-padi/default.aspx

39 Entretien avec Fabienne Martinie, Conseiller Politique PADI pour la France, Salon de la Plongée 2011

Page 72: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

72

Apprentissage basé sur la performance

La performance ne s’inscrit pas dans la nécessité de répondre à l’urgence mais dans un processus

temporel plus large. Il s’agit pour l’élève de démontrer, quel que soit son rythme d’apprentissage,

qu’il sait maitriser les performances spécifiques nécessaires pour devenir un plongeur scaphandre,

sous l’œil attentif du moniteur de plongée et de par son aide. L’obtention du brevet PADI se fait dans

un environnement pédagogique encourageant et bien soutenu.

Formation continue en plongée

La formation continue permet le perfectionnement des techniques de plongée et rend le plongeur

plus autonome et à l’aise dans le milieu aquatique lors d’une pratique régulière. Il existe plus de 25

spécialités PADI adapté aux milieux d’évolution qu’un plongeur peut rencontrer lors de la pratique

de son activité. Nous pouvons citer la plongée sur épave, la plongée de nuit, la plongée profonde, la

plongée d’orientation et bien d’autres encore. Les niveaux professionnels PADI sont accessibles si

l’on souhaite expérimenter la joie d’une carrière en plongée épanouissante tout en élargissant son

expérience en plongée.

Une unité de valeurs d’études supérieures et de formation professionnelles

Des autorités internationales pédagogiques et de formation professionnelles ont certifiés la

qualité inégalée des supports pédagogiques PADI et valider la pédagogie des cours de plongée.

Ainsi, dans plusieurs pays du monde, les cours PADI sont recommandés par une variété

d’institutions pour obtenir des unités de valeur d’études universitaires.

Aux Etats-Unis

Le service pour les recommandations sur les crédits pour les unités de valeur d’enseignement

supérieur du ministère de l’éducation américain (American Council on Education’s College Credit

Recommendation Service (ACE CREDIT)) a évalué et recommandé une unité de valeur d’études

supérieures pour 15 cours PADI, 3 cours DSAT et 1 cours Emergency First Response.

Qu’est-ce qu’un cours DSAT Gas Blender Instuctor : C’est un cours qui prépare les

instructeurs à gonfler les bouteilles avec des mélanges enrichis en oxygène (NITROX) et d’expliquer

les procédures de sécurité aux autres40

.

Qu’est-ce qu’un cours EFR : c’est un cours de secouriste pour les premières urgences à

l’image de l’AFPS (attestation de formation aux premiers secours) dispensé par la Croix Rouge

française.

Les bouteilles de plongée contiennent souvent de l’air comprimé mais se développe depuis

quelques années la plongée à l’air enrichi et suroxygénée que l’on appelle NITROX, contraction des

mots NITRogen (azote en anglais) et OXygen41

.

40

http://www.instructor-training.com/francais/formations/blender_instructeur.asp

41 http://www.nitrox.fr/

Page 73: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

73

Le gonflage des bouteilles de plongée avec un gaz respirable différent de l’air, oblige souvent

à manipuler des pourcentages d’oxygène élevés. Cette procédure augmente les risques de

contamination (monoxyde de carbone) dans la bouteille et lors de cas extrêmes, augmentent les

risques d’incendie et d’explosion. Il va de soi que les personnes amenées à remplir ces bouteilles de

plongée avec d’autres gazes que l’air, doivent êtres entraînées pour cela. Aussi, le cours DSAT Gas

Blender Instructor prépare non seulement à gonfler les bouteilles, mais également à expliquer les

procédures de sécurité aux autres. Ce cours nécessite une compréhension absolue du fonctionnement

des compresseurs permise par le cours de Compressor Handling Instructor Course. L’alliance des

deux prépare à toutes les procédures de gonflage concernant l’air et les autres gazes respirables.

Le ministère de l’éducation aux États-Unis (American Council on Education) est l’organisme

coordinateur majeur pour toutes les institutions d’enseignement supérieur de la nation.

En Australie

Les plongeurs peuvent recevoir, pour de nombreux cours PADI, des unités de valeur pour

différents certificats et diplômes dans le système de formation national Australien.

Au Canada

Le ministère de l’éducation de British Columbia (programme de reconnaissance externe pour

les cours industriels et pratiques), a reçu l’accord pour la reconnaissance d’unités de valeurs pour 4

cours PADI. Les étudiants ayant totalisé au minimum 10 unités de valeurs doivent simplement

présenter leur brevet PADI à l’administration de leur institution pour obtenir les unités de valeur.

En Angleterres, au Pays de Galle et en Irlande du Nord

Les Open Water Scuba Instructors, équivalent aux moniteurs de plongée français, ont la

possibilité d’obtenir de PADI un certificat d’enseignement de la plongée ou une qualification pour

l’emploi. Ce certificat peut être accepté par des institutions d’étude supérieures comme preuve légale

de participation à des cours supérieurs.

En Europe

Il existe la possibilité de recevoir des unités de valeurs pour des cours PADI pour des

institutions académiques et militaires. Cependant, n’étant pas établi de processus formel de

reconnaissance, il ne s’agit que de cas individuels.

Au Japon

Les désireux d’enseigner la plongée dans le système scolaire japonais doivent normalement

réaliser des tests de formation générale et spécialisés pour recevoir l’autorisation de l’Association

japonaise des sports (JASA), sous la juridiction du Ministère de l’éducation, de la culture, des sports,

sciences et technologies. Cependant, ceux présentant le brevet d’ Open Water Scuba Instructors, sont

Page 74: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

74

exemptés de ces cours et tests spécialisés et peuvent obtenir l’autorisation de JASA pour suivre un

cours général et un test final.

En Nouvelle-Zélande

Les plongeurs PADI peuvent obtenir des reconnaissances d’unité de valeur par l’intermédiaire

des Autorités de qualification en Nouvelle-Zélande (New Zealand Qualification Authority),

prestataire accrédité:

Les brevets Open Water Diver, Advanced Open Water Diver, Rescue Diver sont reconnus

pour le Certificat national de plongée: techniques de base

Les brevets de Divemaster et Open Water Scuba Instructors sont reconnus pour le Certificat

national de plongée: niveau encadrant

Les brevets de Specialty Instructors sont reconnus pour le Certificat national de plongée:

niveau enseignant

La formation à but professionnel : Organisés par les magasins et clubs affiliés PADI, les cours de

formation d’instructeurs PADI, ont reçu une reconnaissance d’équivalence de formation

professionnelle par des autorités australiennes (Vocational Education Training and Accreditation

Board (VETAB)), Nouvelle-Zélandaises (New Zealand Qualifications Authority), Anglaises et

Irlandaises (National Qualification Framework).

Les standards pédagogiques

PADI a instauré pour tous ses programmes de formation, du niveau débutant à la formation

d’instructeur, une réglementation par des standards pédagogiques stricts qui sont contrôlés pour

assurer une cohérence et une qualité internationale. L’engagement de PADI vers un processus

d’assurance qualité fort aide continuellement à améliorer la satisfaction de la clientèle. Par son

approche proactive concernant la gestion de la qualité, passant par l’envoie de façon aléatoire de

questionnaires aux plongeurs ralliant son organisation, elle s’assure du suivi et de la satisfaction des

plus hauts standards et des attentes des plongeurs. La valeur ajoutée de cette démarche réside dans le

fait qu’aucune autre organisation de formation de plongeur ne fonctionne ainsi pour maintenir ce

niveau de responsabilité professionnelle et d’intégrité.

Ces standards pédagogiques reposent sur trois piliers qui sont :

La qualité professionnelle

Les moniteurs de plongée PADI doivent suivre un programme de développement qui établit le

standard de l'industrie pour la formation d'instructeurs. Il s’agit pour eux, de démontrer leur

connaissances parfaites du système PADI et leurs capacité à diriger des programmes PADI en

satisfaisant à des critères spécifiques. Pour l’obtention de la qualification de moniteur de plongée

PADI, les candidats sont évalués par un groupe d'examinateurs élites employés par PADI, permettant

Page 75: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

75

s'assurance d’un processus d'évaluation objectif, équitable et cohérent dans le monde. C'est une des

raisons pour laquelle la formation PADI se distingue des autres dans l'industrie.

Une aventure continue avec le style de vie de la plongée

Tout plongeur a commencé avec le cours niveau débutant et a évolué à mesure des expériences

propres à chacun, en découvrant de nouveaux sites de plongée, en utilisant un nouvel équipement ou

en s’essayant à de nouveaux types de plongées comme la plongée de nuit ou sur épave. Au carrefour

de ces expériences, les magasins et centres de plongée PADi s’engagent et soutiennent les plongeurs

à vivre véritablement le style de vie de la plongée.

Les cours de plongée PADI

PADI propose plus de 25 spécialités afin de satisfaire aux divers centres d‘intérêts des plongeurs.

Par ailleurs, au niveau non professionnel, PADI dispense des cours allant de l’Open Water Diver

jusqu’au Master Scuba Diver Le système PADI de formation de plongeurs permet de poursuivre une

formation en plongée toute sa vie, même après être devenu moniteur de plongée PADI, une

profession qui apporte les accomplissements que peu de carrières peuvent égaler.

La PADI Diving Society

PADI étant la plus grande communauté de plongée au monde, elle dispose dans de

nombreuses régions du globe, d’une organisation appelée la PADI Diving Society, constituée

« d'aficionados » de l'eau de tous âges et niveaux d'expérience. Son engagement est de tenir informés

ses membres des derniers développements en plongée, en technologie et en formation, de leur faire

profiter d'offres spéciales, de créer et leur soumettre un certain nombre de projets afin qu’ils restent

actifs et impliqués en plongée, y compris des voyages-plongées, de l’équipement et de la formation.

Une communauté de plongée PADI en ligne

Ce système conçu spécialement pour les plongeurs, permet d’aller à la rencontre et de

découvrir les expériences d’autres plongeurs dans le monde, de faire partager ses propres expériences

et de consulter son dossier de formation en plongée ainsi ses dossiers sur l’achat de son équipement.

Une responsabilité écologique

L'organisation internationale PADI s'engage à préserver l'environnement aquatique pour les

générations futures. Les cours PADI englobent non seulement la prise de conscience mais aussi la

philosophie de protection de l’environnement du Project AWARE42

.

Qu’est-ce que la Fondation Project Aware ?

42

http://www.projectaware.org/

Page 76: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

76

C’est une organisation à but non lucratif consacrée à la protection des environnements

aquatiques. Présente dans 175 pays et territoires de monde, elle travaille en association avec les

plongeurs et les passionnés aquatiques à la protection des environnements marins par l’éducation, la

défense et l’action.

Plusieurs initiatives de protection et de préservation des environnements marins sont déployées :

Les nettoyages subaquatiques et la prévention de la pollution marine

La préservation des récifs coralliens par le contrôle et le rassemblement des données

Une éducation sur les requins

Des polices de gestion améliorées et des efforts de protection marine

Une formation écologique pour les plongeurs sous-marins ainsi que des programmes

pédagogiques pour enfants.

Chaque cours de plongée PADI renseigne et transmet l’importance de protéger les écosystèmes

aquatiques fragiles. Il encourage les plongeurs à participer et à s’impliquer dans un effort de

préservation.

Le Groupe PADI Worldwide et ses sociétés affiliées

Le groupe PADI Worldwide inclut sept représentations de service, sous forme de filiales en

propriété exclusive pour certaines et sous forme d’entreprises sous licence pour d’autres. PADI

Worldwide gère la planification à long terme et le marketing global pour l'organisation. Les

responsables, les gérants et le personnel de chaque Représentation PADI dirigent les activités

quotidiennes soutenant les programmes PADI et apportent ainsi des services à ses membres. Les

membres PADI influencent les décisions de l'entreprise en manifestant leurs opinions via des

réunions consultatives, au travers d’un contact personnalisé, de réunions de groupe, de séminaires

pour les membres et en réagissant aux enquêtes envoyées par PADI Worldwide ou les

Représentations PADI.

Les objectifs de PADI à court terme sont le développement des cours en ligne, la traduction

de tous les documents en plusieurs langues et le développement du site internet padi.com. Sur le long

terme, PADI a pour ambition de séduire de plus en plus de monde pour les conduire à la plongée43

.

43

Entretien avec Fabienne Martinie, Conseiller Politique PADI pour la France, Salon de la Plongée 2011

Page 77: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

77

3.2. Quelles mesures apporter pour le développement du tourisme de plongée français à

l’international ?

3.2.1. Remise en cause du modèle de plongée français à l’étranger

Depuis que le plongeur est devenu un plongeur voyageur, il rencontre des situations et des

produits différents à l’étranger de ceux qu’il a l’habitude de côtoyer en France. Ces expériences font

évoluer son profil et ses attentes. On peut donc poser quelques interrogations sur le modèle français

et son évolution.

La randonnée subaquatique ainsi que l’apnée et la plongée libre sont des activités qui se

développent de plus en plus à l’étranger pour répondre à une demande du grand public. Les diplômes

permettant d’encadrer cette activités ne sont pas les même et n’ont pas la même valeur en France et à

l’étranger. Aussi plusieurs questions se posent : quelle formation est-elle requise pour

l’encadrement ? Comment encadrer et qui peut le faire ? Un cadre réglementaire est-il nécessaire ?

En revanche, la pratique de la plongée bouteille, ne suscite pas systématiquement le même

désir d’autonomie. Le système français est constitué de telle sorte que, l’autonomie pour le plongeur

n’est accessible qu’à partir d’un certain niveau. Inversement, les systèmes de qualification implantés

majoritairement à l’étranger, dotés des standards de la RSTC, forment les plongeurs à l’autonomie

dès le premier niveau de plongée loisir comme c’est le cas chez PADI qui permet à un certifié

« Open Water » d’être autonome à une profondeur de 18m. Cette différence pose parfois problème à

l’étranger pour un plongeur de niveau 1 fédéral souhaitant un encadrement. Mais ce problème a été

en parti résolu après plusieurs années par l’arrêté du 18 juin 2010 qui reconnaît des prérogatives à

une profondeur de 12m en autonomie pour les plongeurs de niveau 1, sur autorisation du directeur de

plongée.

Un autre élément important à considérer est un nombre croissant de plongeurs français

formés à l’étranger par des organismes de formation différents. Le font-ils parce qu’ils ne trouvent

pas de formation fédérale à l’étranger ou par ce qu’ils préfèrent se former à « l’américaine » ? Les

dispositifs de formation et d’évaluation par capacités ou compétences (avant l’arrêté du 18 juin 2010)

et aujourd’hui d’aptitudes qu’utilisent l’école de plongée française, permettent d’avantage d’évaluer

un plongeur dans sa globalité, sur ses compétences techniques et son expérience, plus que sur le

simple fait d’une certification peu pertinente si cette personne n’a pas plongée depuis longtemps.

Aussi, cette procédure permet à la fois aux moniteurs fédéraux de prendre en compte les acquis et

compétences d’un plongeur étranger au sein du système français et réciproquement aux moniteurs

étrangers, le moyen d’évaluer un plongeur selon son propre système.

Cependant, des questions restent en suspens quant à savoir si le système français saura

« prendre la vague » de la mondialisation de la plongée comme a su tout de suite le faire le système

américain, ou s’il se doit de modifier ses cursus pour une meilleure intégration des français à

l’étranger et des étrangers en France. A l’heure actuelle, même si des efforts ont été réalisés dans le

sens de l’intégration, des difficultés de reconnaissance d’un système à l’autre persistent, nourries par

l’esprit souvent rigide des acteurs pro-fédéraux se refusant à une ouverture progressiste.

Page 78: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

78

On a pu voir précédemment que certains tour-opérateurs français externalisaient la plongée à

l’étranger. Ici, la problématique repose sur la différence de territoire entre la vente de la prestation de

service et la consommation du service. Qu’en est-il en termes de réglementation ? Doit-on faire

appliquer la réglementation française à ces produits vendus en France à des français mais réalisés à

l’étranger ? Comment le cadre légal s’articule-t-il et la prise en charge se fait-elle en cas d’accident à

l’étranger que l’on soit dans une structure fédérale ou américaine ?

Concernant la formation et l’employabilité des moniteurs, le marché de l’emploi est

davantage mondial. Malgré tout, le diplôme de moniteur acquis par les systèmes de formation

français n’est pas bien reconnu à l’étranger (hors DOM TOM) même si la formation est souvent plus

approfondie que celle des systèmes étrangers. Réciproquement, les diplômes de moniteur américains

ne le sont que très peu en France. Pour enseigner du PADI en France, il faut obligatoirement

posséder un brevet d’Etat. Les moniteurs sont appelés à gérer des activités diversifiées face à des

publics certifiés par d’autres organismes et parlant une autre langue. Les attentes des plongeurs à

l’étranger sont plus axées sur la découverte et la protection de l’environnement et orientées vers des

prestations moins sportives mais plus ludiques. Ainsi, les moniteurs doivent-il disposer de

compétences variées en matière d’animation ?

D’autre part, les employeurs à l’étranger recherchent des profils plus commerciaux. Dans le

cursus du diplôme OWSI (Open Water Scuba Instructor), les futurs moniteurs apprennent à vendre

une formation, à la mettre en avant auprès des clients en maitrisant des techniques de ventes et de

marketing propres au secteur. Le diplôme de Brevet d’Etat français ne dispense pas ce genre

d’enseignement et irait même plutôt à l’encontre.

Nous pouvons donc nous poser la question suivante : l’exigence des plongeurs voyageurs pousse-t-

elle les professionnels, notamment français, à se positionner pour répondre à leurs besoins et leurs

attentes ?

Selon la Conseillère Politique PADI en France, Fabienne Martinie, le modèle Français fédéral aura

de grandes difficultés à s’implanter à l’étranger au point de concurrencer le modèle américain car les

anglo-saxons plébiscitent le modèle américain44

. La FFESSM ne s’accorde pas à dire que le

développement de son modèle à l’étranger subit une forte concurrence du modèle américain. Selon

elle, tout dépend de l’origine de la formation initiale des plongeurs. Cette réaction semble ne pas

coïncider avec la réalité observée puisqu’une majorité de plongeurs dans le monde sont des

plongeurs PADI. En effet, la FFESSM ne considère pas que le modèle PADI soit plus un modèle de

réussite à l’étranger que le modèle Fédéral, mais que ce sont simplement des systèmes différents45

.

La FFESSM ne serait-elle pas en train de mener une « politique de l’autruche » ?

44

Entretien avec Fabienne Martinie, Conseiller Politique PADI pour la France, Salon de la Plongée 2011

45 Entretien avec un responsable direction FFESSM, Salon de la Plongée 2011

Page 79: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

79

Le point de vue des centres de plongée en France métropolitaine et Corse

Dans le cadre d’un questionnaire d’enquête à leur attention, la question suivante leur a été

posée : « Selon vous, le modèle de plongée français fédéral peut-il s’exporter à l’étranger, là où le

modèle américain PADI est prédominant ? »

Pour certain la réponse est assurément positive car les centres PADI situés à l’étranger aiment

embaucher des BEES1 possédant un savoir-faire différent des moniteurs PADI.

Selon Bulle d’air Plongée le modèle fédéral ne doit pas être mis en concurrence avec les

modèles tels que l’ANMP, la FSGT. La fusion de tous créant l’école de plongée Française rendrait

les choses plus claires : « Quand cela sera fait, il sera nécessaire et plus facile d’exporter la plongée

française qui a beaucoup à apprendre de PADI même si je pense que le système PADI est trop

cloisonné et ne laisse pas assez de libertés pédagogiques à l’instructeur ». Le club de plongée de

Laurent Loumy répond sur le même ton « Le système fédéral est axé sur les clubs associatifs à but

non lucratif, le système PADI est son opposé ! Il n’y a pas de comparaison possible ». Certaines

réponses sont négatives soit parce que le modèle fédéral n’est pas assez rentable pour s’exporter à

l’étranger, soit parce que la réglementation pèse encore trop pour laisser librement les mécanismes

du marché opérer et parce que demeure encore trop souvent cet esprit fermé et cloisonné propre à la

FFESSM. D’ailleurs lorsqu’on demande à ces six centres s’ils ont déjà envisagé de de se développer

à l’étranger, quatre affirment que non, un qu’il devrait y penser, et un autre qui y a pensé mais qui

s’est refusé à ce projet, retenu par des contraintes techniques et administratives.

3.2.2 La fédération s’exporte : volonté ou besoin de s’internationaliser ?

Lors de l’Assemblée Générale 2011 de la Rochelle, Jean-Louis Blanchard, président de la

FFESSM, s’exprime sur l’exportation du modèle fédéral à l’étranger. Le rapport moral du président

dont une partie s’intitule « la fédération s’exporte », montre que l’implantation du modèle français de

plongée sous-marine est dorénavant une réalité forte grâce à l’apparition des SCIA (Sociétés

Commerciales Internationales Agréées) et du Club France FFESSM, entités qui seront décrites plus

loin et qui constitue une des réponses apportées par la fédération pour le développement de l’école de

plongée française à l’étranger. S’agit-il d’un engagement volontaire ou forcé ? Les propos de Jean-

Louis Blanchard sont nuancés, il nous est difficile de prendre clairement position par rapport à cette

question « Tout en exportant le savoir-faire fédéral et l’Ecole Française de Plongée à l’étranger, nous

souhaitons vanter et défendre les qualités de la réglementation et du dispositif français ». Il indique

par ailleurs à titre d’exemple, que lors de ses rencontres au plus haut niveau avec l’Egypte qui

légifère en matière de plongée et de normalisation, il est important voire capital pour la FFESSM

d’être connu et reconnu comme école de plongée prestigieuse mais accessible à tous dans le monde

entier et surtout ouverte au dialogue. Ses propos vont d’ailleurs en ce sens « Notre politique

européenne, voire internationale, est ainsi affirmée : être plus nombreux c’est bien ; être puissants,

c’est encore mieux, car c’est de cela que la fédération de demain a besoin ». Au niveau européen,

l’une des conséquences bénéfiques de l’arrêté du 18 juin 2010 modifiant le Code du Sport, est

l’intégration des plongeurs loisirs de niveau 3 et moniteurs de niveau 3 des fédérations belge, suisse,

luxembourgeoise et autrichienne, dans le cadre réglementaire français. Un excellent relationnel avec

les fédérations européennes et un esprit de réciprocité fort montrent que la FFESSM a un profond

Page 80: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

80

désir de s’internationaliser. Ce désir est cependant conduit par le besoin de devenir plus puissant et

d’être reconnu à l’étranger. Selon un représentant de la direction FFESSM, le modèle Français est

capable de s’implanter sur tous types de territoires, mais cela dépend surtout de la mentalité des gens

qui veulent s’adapter à ce modèle.

3.2.3. Le marché français : un potentiel de développement des structures fédérales à

l’étranger, un début de solution

Nous allons voir par la suite que le modèle français fédéral est un modèle de plongée qui plait à

l’étranger puisque des clubs ont décidé de s’y affilier. Pour la FFESSM, son modèle est une réussite

à l’étranger, et notamment en Europe depuis que l’arrêté du 18 juin 2010 permet un accord de

reconnaissance au niveau des moniteurs et niveaux de plongeurs loisirs leur permettant ainsi

d’encadrer en France (c’est le cas en Belgique, en Autriche et en Suisse). Voyons quelle réponse la

FFESSM nous apporte à son expansion à l’étranger.

3.2.3.1 Plonger à l’étranger avec la FFESSM : devenir membre à part entière de la

fédération en formant une SCIA

Les SCIA (Structures Commerciales Internationales Agréées de la FFESSM)46

sont des

structures fédérales implantées à l’étranger. Elles sont des membres à part entière de la fédération

française de plongée sous-marine. A ce titre, elles sont habilitées à délivrer des licences et à

participer directement à la vie fédérale, par exemple en prenant part aux votes lors des Assemblées

Générales Nationales. Ce vote est comptabilisé dans celui des SCA (Structures Commerciales

Agréées de la FFESSM). Elles peuvent également participer à l’élection d’un membre du CDN

(Comité Directeur National) de la FFESSM qui est élu au titre de la représentation des SCA et SCIA.

A ce jour l’élu est Patrick Michel47

.

LES SCIA ont l’autorisation de délivrer des certifications et des titres fédéraux (librement

jusqu’au niveau 3 et sous tutelle de la CTN (Comité Technique National) pour les autres niveaux),

conformément au respect des règlements de la FFESSM.

Les SCIA ne sont pas rattachées à un OD (Organisme déconcentré), elles dépendent directement du

CDN sur un plan administratif.

46

http://www.ffessm.fr/

47http://www.ffessm.fr/

Page 81: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

81

Des OD (Organisme Déconcentré) sont des décentralisations du siège national chargés, sur leur

territoire, d’appliquer les directives nationales. Font partie des OD les comités régionaux et inter-

régionaux, les comités départementaux et les ligues. Ils relèvent de l’autorité de la fédération

concernant les éventuels problèmes fédéraux d’intérêt commun.

Ils sont représentants de la fédération à leur échelle régionale ou départementale, et doivent donc

suivre les mêmes buts, objectifs et axe politique que la FFESSM.

Nb : les comités départementaux sont constitués sur chaque département. Tandis que dans un comité

inter-régional, les ligues peuvent être constituées sur la base des régions administratives48

.

L’article 18 du titre IV (consacré au renouvellement et au retrait de l’agrément) de la charte

prévoit que « l’agrément est renouvelé annuellement, au 15 septembre de chaque année, par tacite

reconduction »

Au terme des deux premières années d’agrément, une SCIA doit avoir délivré au moins onze

licences dans la deuxième année si elle souhaite voir son agrément prolongé pour l’année suivante.

Si tel n’est pas le cas, ou à défaut de paiement des droits annuels constaté au 15 septembre, son

agrément sera retiré, mais la structure à la possibilité de demander son rattachement en qualité de

section du club FFESSM.

La charte des SCIA (Charte entrée en vigueur suivant décision du CDN à Marseille, l’an

2010, et le 12 juin 2010)

« La charte a pour vocation de régir les droits et obligations à l’égard de la FFESSM des

structures commerciales établies hors du territoire français dites Structures Commerciales

Internationales Agréées (SCIA) ».

« Seules sont habilitées à solliciter l’agrément, les personnes morales à forme commerciale

dont les statuts, et l’objet social, prévoient l’exploitation d’un établissement proposant des activités

subaquatiques ainsi que les personnes physiques exerçant contre rémunération à titre indépendant

dans le domaine des activités subaquatiques »49

.

Lors de la procédure d’agrément, toute SCIA doit signer une charte spécifique et s’engager

auprès de la FFESSM à la respecter. Cette charte spécifie des droits et des devoirs mais également

les différentes procédures de fonctionnement liées au statut de SCIA.

Le titre II de la charte traite des obligations des SCIA et notamment dans l’article 5 :

« A développer les activités subaquatiques et assurer la promotion de la plongée française et

de la FFESSM à l’étranger ».

« A promouvoir les activités fédérales et l’image de la fédération par tous moyens et

notamment ceux mis à sa disposition par la FFESSM, à afficher le logo fédéral, à installer les

48

http://www.ffessm.fr/

49 Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins, Charte d’agrément par la FFESSM des structures

commerciales internationales

Page 82: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

82

drapeaux FFESSM, et à mettre en évidence et à disposition de ses clients les documents et

produits fédéraux »

Les articles 6 à 11 traitent quant à eux de la législation et de la réglementation en matière de

statuts, de conservation de la faune et de la flore, d’enseignement et d’encadrement des plongeurs,

etc… Une information importante de l’article 9 montre que la FFESSM n’impose pas de mesures

d’exclusivité quant aux certifications ce qui est un élément sur lequel on peut s’appuyer pour

démontrer que peut régner une certaine concurrence au sein d’une même structure : « La SCIA

s’engage au strict respect des cursus fédéraux, des compositions de jurys et des préconisations

fédérales lorsqu’elle dispense des formations fédérales et délivre des certifications fédérales. La

SCIA peut dispenser d’autres formations et délivrer d’autres certifications que celles relevant de la

FFESSM ».

Le degré d’investissement des SCIA dans la vie fédérale donne lieu à un système d’intéressement

progressif détaillé dans la charte. Aussi, à chaque fin d’année civile, sont comptabilisés par le siège

de la FFESSM, le nombre de licences et de certifications délivrées ainsi que les achats en fourniture.

Dans le but de motiver les SCIA, la FFESSM les classent selon des catégories leur procurant des

avoirs sur leurs achats l’année suivante mais aussi des remises sur des produits de fédération et de

ses partenaires (cf : annexe II de la charte)

SCIA-Plus (+ de 35 licences ou + de 50 certifications)

SCIA-VIP (+ de 100 licences et + de 50 certifications)

Dès l’obtention de leur agrément, les SCIA deviennent partenaires du Club France FFESSM et à

ce titre peuvent en afficher la signalétique et participer aux actions de promotion et de

développement de la FFESSM, du Club France FFESSM et des activités subaquatiques.

3.2.3.2 Possibilité de devenir membre du Club France FFESSM

Le programme du CDN élu lors de l’Assemblée Générale de mars 2009, indiquait une

volonté politique d’ouverture de la FFESSM à l’international, en accord avec le secrétaire d’Etat

chargé des sports à cette époque, Rama Yade. C’est ainsi que fut créé en 2009, le Club France

FFESSM par Jean-Louis Blanchard, président de la FFESSM50

.

Le Club France FFESSM (CFF)51

, créé sous la forme juridique d’une association de type loi

de 1901 le 19 juin 2009, et déclarée en préfecture le 03 août 2009, a son siège social au siège

national de la FFESSM. Publié au JORF (Journal Officiel de la République Française) le 15 août

2009 par son avis de déclaration il bénéficie d’une existence juridique et est affilié à la FFESSM

sous le n° 23010001 depuis le 20 août 2009.

50

Club France FFESSM : une structure d’ouverture – subaqua no 228 – janvier-février 2010

51 http://clubfrance.ffessm.fr/

Page 83: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

83

Son objet principal est le regroupement de sections établies à l’étranger qui doivent assurer la

promotion de la plongée française et de la FFESSM à l’étranger.

Le 19 juin 2009, lors de l’AG constitutive du Club France, trois personnes membres du Comité

Directeur National de la FFESSM, ont souhaité faire partie de la première équipe dirigeante du Club

France et ont été élues aux fonctions correspondantes :

Ingrid RICHARD en est la présidente

Anne-Solange DESSERTINE la secrétaire

Jean-Louis DINDINAUD le trésorier

Administrativement sous la responsabilité directe du Comité Directeur National, l’association

Club France ne dépend d’aucun Organisme Déconcentré fédéral. Techniquement, il est sous tutelle

de la Commission Technique Nationale notamment pour l’organisation et la délivrance des brevets

de niveau 4 et d’encadrant52

.

Le Club France FFESSM Internationale est une solution alternative pour les structures

commerciales qui le souhaite ou qui ne peuvent devenir SCIA. Il fonctionne comme une association-

mère qui propose de regrouper en qualité de section décentralisées du Club France FFESSM

International, des organismes aux statuts juridiques divers (à caractère commercial ou associatif)

mais différents de ceux prévus par le droit français et établis hors de France. Les sections ne sont pas

affiliées directement à la fédération.

Le Club France FFESSM International permet une utilisation directe des services du siège

national de la fédération, de délivrer des licences, des brevets et des qualifications.

Les moyens de fonctionnement du Club France FFESSM sont le versement d’un droit de

rattachement et d’agrément par les sections de 72 euros et d’une cotisation de leurs membres d’un

euro par membre. Ces montants ont été fixés par décision du comité directeur pour l’année

2011/2012. Le tarif des licences est différencié selon les catégories d’appartenance : 36,65 euros

pour les adultes, 23,30 euros pour les jeunes et 10,30 euros pour les enfants (plus un euro de

cotisation par personne licenciée au Club France FFESSM International). Sous couverts du Club

France, les structures délivrent elles-mêmes les brevets de plongeurs en utilisant la procédure de

saisie informatique du site fédéral en y indiquant le numéro de section que l’on leur a attribué lors de

la procédure de rattachement.

Pour l’année 2010/2011, le tarif des cartes était de 12 euros par carte de plongeur ou de spécialité

et de 3 euros par pack-découverte ou pass-rando.

Les membres des sections qui le souhaitent (client de la structure ou adhérent de l’association)

peuvent devenir des « membres associés » du Club France en souscrivant une licence FFESSM par

l’intermédiaire de leur section.

52

http://clubfrance.ffessm.fr/

Page 84: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

84

L’assurance :

Le Club France étant affilié à la FFESSM, il dispose d’une assurance en responsabilité Civile,

et par extension les sections en bénéficient également. Elle est cependant insuffisante pour couvrir

les risques liés à l’exercice d’une activité professionnelle. Pour y répondre, la FFESSM a établi un

partenariat avec l’assureur Axa-Jean Lafon, qui propose aux structures commerciales devenant

sections du Club France, une couverture adapté et une tarification spécialement étudiée.

Représentation simplifiée :

Figure 13 : Organisation et interactions du Club France FFESSM (Documents FFESSM)

Les sections sont des associations ou entreprises établies hors de France. Les membres associés sont les

adhérents des associations ou les clients des entreprises commerciales (établis hors de France)53

Ce concept lié à l’exportation met en valeur tout le savoir-faire de la fédération notamment au niveau

des formations, diplômes et stages et de l’accueil des plongeurs français à l’étranger. Les structures

appartenant au Club France FFESSM International ont également la possibilité d’élaborer des projets

de formation et de certification pour les ressortissants étrangers, en travaillant et en collaborant de

façon synergique avec le siège national de la FFESSM et le pays dans lequel elles sont implantées.

Par exemple, dans le centre Alizés Ecole Française de Plongée implanté à Hurghada en Egypte,

Alain Surina qui en est le directeur, travaille en concertation avec le Ministère du tourisme égyptien

dans le but de mettre en place un partenariat pour proposer des formations fédérales au public

égyptien francophone.

53

http://clubfrance.ffessm.fr/

Page 85: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

85

Jean-Louis Blanchard, président de la FFESSM, est convaincu de la nécessité d’ouvrir les

frontières de la plongée à la française. Il témoigne dans la revue spécialisée de la FFESSM (Subaqua

no 228) :

« Exporter le savoir-faire de la FFESSM à l’étranger, voilà un bel objectif. Annoncé dès le début de

l’année 2009 dans notre programme pour l’olympiade, cet objectif est tout à fait conforme à l’idée

d’accroître l’influence française, telle que la souhaite notre ministère de tutelle. Permettre de

promouvoir la FFESSM à celles et ceux qui offrent de l’activité plongée et disciplines subaquatiques

à l’étranger, conforte notre vision d’une activité qui se mondialise. Je suis convaincu que le Club

France FFESSM International ouvert depuis septembre 2009, ainsi que les SCIA (Structures

commerciales internationales agréées) dès l’automne 2010, portera au mieux les couleurs

fédérales »54

.

En 2010, le Club France FFESSM comptait déjà plusieurs structures affiliées dans le monde.

Les témoignages de ces sections du club France FFESSM International sont largement positifs, et

chacune d’entre elles y trouvent leur compte.

Par exemple, Eric Weber et Yves Orville de Little Swiss Divers, structure implantée au

Luxembourg sont convaincu du savoir-faire français en matière de plongée sous-marine, qu’ils

promeuvent à travers une dispense de formation dans plusieurs langues pour des clients

principalement européens (Luxembourgeois, belges, italien, allemands, anglais, français) mais aussi

américains. Ils témoignent : « Ceci donne l’image de la mixité de notre structure, qui n’a donc pas de

frontière. Notre image et celle que l’on donne de la FFESSM à travers notre adhésion au Club France

sont largement positivées. Nous envisageons l’avenir sous de bons hospices et souhaitons pérenniser

l’exportation du savoir-faire français ».

Dans un centre a Safaga en Egypte, Frédéric Lombard souligne que ce dispositif facilite la

professionnalisation des moniteurs fédéraux installés à l’étranger. Il stipule par ailleurs, que le Club

France véhicule une image positive de la FFESSM à l’étranger notamment au regard des moniteurs

étrangers qui y travaillent et qui découvrent les spécificités du cursus français. Pour lui c’est une

véritable aubaine dans la mesure où grâce à un rattachement à la FFESSM, le centre va attirer une

clientèle française : « C’est une image positive de la FFESSM à l’étranger et surtout une demande

des clients et membres ! Le plongeur français trouve à l’étranger la même approche de la plongée

que celle qu’il connaît, la même réglementation (sauf quand celle locale est plus contraignante), la

possibilité de poursuivre son cursus de formation… »

De plus, des destinations phares pour la plongée sous-marine comme la Mer Rouge, « sont

confrontées à la présence quasi hégémonique des systèmes d’enseignement américains » ce qui ne

répond pas entièrement aux besoins des clients issus de l’Ecole Française de plongée, comme en

témoigne Alain Surina, directeur d’Alizés Ecole Française de plongée situé à Hurghada en Egypte.

L’exportation du modèle français fédéral à l’étranger à travers des structures commerciales ou

associatives permet de renforcer son image et de contre balancer l’offre monopolistique américaine.

Du côté de la demande, les clients individuels retrouvent leurs marques et leurs habitudes. Côté offre,

les clubs y trouvent des garanties en termes de sécurité et d’encadrement puisque le rattachement à la

54

Subaqua no 228, Jean-Louis Blanchard, Directeur de la FFESSM

Page 86: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

86

FFESSM minimise la prise de risque pour les responsables de clubs et leurs encadrants. Alain Surina

suit le même raisonnement qu’Eric Weber et Yves Orville lorsqu’il indique la formation de

moniteurs étrangers au système de formation et d’enseignement français « contribue à renforcer la

position et l’implantation à long terme de notre école à l’étranger ».

La présence de bases militaires française à Djibouti, fait de ce territoire un haut lieu du

développement de licenciés FFESSM. Luc Poirier, directeur du centre Le Lagon Bleu à Djibouti qui

a traditionnellement une formation fédérale, explique consolider ses liens avec la Fédération

française de plongée grâce à son rattachement au Club France. Il voit en ce dispositif un intérêt

commun aux autres : « proposer à nos membres français ou étrangers des formations de plongeurs

identiques à celles qu’ils pourraient trouver en France et ainsi promouvoir et exporter le savoir-faire

de l’École française de plongée à l’étranger », mais aussi « de pouvoir former les résidents français

aux fonctions de cadres mais surtout de pouvoir apporter une expertise et un savoir-faire à la

formation des cadres locaux ». En 2010, des plongeurs djiboutiens, des plongeurs de la marine

nationale djiboutienne et de la gendarmerie maritime étaient candidats au métier de moniteur de

plongée. Ainsi on peut dire que le club France FFESSM International est à partie double :

l’accessibilité de la plongée fédérale aux clients et moniteurs français à l’étranger, mais aussi le

développement de l’emploi en plongée pour les locaux bénéficiant de l’expertise et du savoir-faire

français.

Dans le document du club France FFESSM International ci-après intitulé « La FFESSM

s’exporte » paru dans le numéro 232 de Subaqua en septembre-octobre 2010, il est indiqué dans un

encart à propos du Club France : « Les couleurs fédérales et l’environnement culturel familier qui en

découle constituent bien évidemment un atout pour les professionnels ou les associations installées à

l’étranger, qui voient dans ce système un levier propice à attirer les plongeurs fédéraux »55

. La

création de cet organisme encadrant le processus d’attraction des plongeurs fédéraux à l’étranger est

une réussite lorsque l’on constate que 23 structures dispersées dans le monde adhèrent au Club

France FFESSM.

55

Club France international - La FFESSM s'exporte - Subaqua N° 232 - septembre-octobre 2010

Page 87: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

87

Tableau 2 : Les structures adhérentes au Club France FFESSM (Documents FFESSM)

Lorsqu’on regroupe les sections du Club France et les SCIA, 32 structures portent les couleurs

fédérales dans le monde. Comme l’indique la carte ci-dessous, la majorité de ces structures sont en

Afrique :

Egypte (Nazar diving, Seafari, Frédéric Lombard Plongée, Alyses Ecole Française de

plongée, Dune Diving Center, Blue Lagoon Hurghada)

Maroc (Association Plongeurs du Maroc, Atlantis Univers, Asan Plongée)

Djibouti (Dolphin Service SARL, Le Lagon Bleu)

Madagascar (Plongée Toukoul, Diego Plongée Mario Ecole Internationale)

Libye (Thétys Plongée Monde)

Nigeria (Total Port Harcourt Scuba Club)

Sénégal (Nautilus Plongée)

Seychelles (Blue Sea Divers)

Les structures adhérentes au Club France FFESSM

Pays Section Lieu section

Belgique Nemo 33 Bruxelles

Djibouti Le Lagoon Bleu Djibouti

Egypte

Alysés école française de plongée Hurghada

Nazar diving Hurghada

Seafari Hurghada

Dune diving center Safaga

Frédéric Lombard plongée Safaga

Espagne

Aqua aventura Palamos

Bulles en tête Barcelone

La burbuga alegre Zaragoza

Grèce Milos diving center Milos

Lybie Thetys plongée monde Tripoli

Luxembourg Little swiss divers Berdorf Berdorf

Madagascar Diego plongée mario école int. Antsirananana

Maroc

Asan plongée Agadir

Association plongeurs du Maroc Rabat

Le dauphin plongeur Casablanca

Sénégal Nautilus plongée Dakar

Seychelles Blue sea divers Victoria

Thaïlande Eco Divers Koh Chang Trat

Andaman Scuba Phuket

Indonésie 7 Seas International Lombok Utara

Iles Canaries Scubayaci Plongee Tenerife Tenerife

Page 88: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

88

L’Europe est également un terrain attractif pour les structures fédérales :

Espagne (Aqua Aventura, Bulles en tête, La Burbuja Alegre, Diving Center La Sirena,

Unisub Estartit SL, Juan Torras Snorkel, Les Iles Hôtel & Diving)

Iles Canaries (Scubayaci Plongée Ténérife)

Grèce (Milos Diving Center)

Malte (St Andrews Divers Cove)

Belgique (Nemo 33 Djibouti - Le Lagon Bleu)

Le reste de ces structures se trouvent en Asie :

Thaïlande (Andaman Scuba, Sea and Sun Divers, Caraboa Diving, Similan Paradive)

Indonésie (7 Seas International )

Nous annonçons 32 structures lorsqu’on regroupe les sections du Club France FFESSM plus les

SCIA et 23 sections du Club France FFESSM. Cela signifie que 9 structures sont des SCIA, ce qui

est très peu. Cela est sûrement dû à l’exigence des critères qu’une structure doit respecter pour

former une SCIA. On remarque également qu’aucune structure fédérale n’est implantée en zone

américaine dont le monopole est gardé et entretenu par les organismes américains PADI et SSI.

La création par la FFESSM des SCIA et sections du Club France FFESSM constituent une

avancée majeure dans la démarche d’internationalisation du système français à l’étranger. Mais le

nombre de structures prônant le système d’enseignement français demeure encore trop faible. Dire

que le système français gagne du terrain à l’étranger est plausible. En revanche, dire qu’il est capable

de concurrencer le système américain pour le développement touristique d’un territoire reste

utopique. Le marché français est un marché à gros potentiel pour le tourisme subaquatique. C’est

surtout grâce à lui que des structures fédérales existent à l’étranger. Le rôle de la FFESSM est donc

de cultiver ce potentiel de clientèle en maturation en promouvant la plongée fédérale à l’étranger.

Cependant, étant donné que 95% des plongeurs dans le monde sont des plongeurs PADI, les

structures participant du tourisme de plongée à l’étranger sont majoritairement des centres PADI.

Dans ce marché dominé par le modèle américain, le modèle français fédéral a des difficultés

certaines à se frayer un chemin et s’imposer en tant qu’école de plongée de renommée mondiale.

3.2.4 Pour aller plus loin dans la démarche : quelles préconisations apporter ?

Pour développer davantage le modèle de plongée français à l’étranger, la FFESSM pourraient

jouer sur plusieurs points.

D’abord, il faudrait assouplir les règles liée au ralliement des clubs et centres de plongée

étrangers à la Fédération Française. La création des SCIA et sections du Club France FFESSM est un

début mais les critères d’entrée sont parfois trop difficiles à respecter pour les structures. La

FFESSM impose des critères stricts pour avoir l’assurance que ces centres aient réellement

Page 89: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

89

l’ambition et la volonté d’enseigner la plongée grâces aux moyens mis en place par l’école de

plongée française et fédérale. Si la volonté était le moteur principal de ralliement et les critères

d’entrée moins sélectifs, il y aurait sûrement plus de centres membre des SCIA et des sections. Afin

de permettre à la Fédération Française de Sports et d’Etudes Sous-marines de prendre la mesure de

cette importance et de s’assurer du suivi des règles et de la promotion de la plongée fédérale par les

centres membres, il faudrait créer des instances délégataires chargées de contrôler les centres. Cela

pourrait se faire annuellement par des clients mystères sous tutelle et missionnés par la FFESSM

pour évaluer ces centres audités et établir un compte rendu détaillés. Ce mécanisme existe en tour-

operating pour auditer les complexes hôteliers à l’étranger ou sont envoyés des clients mystères qui

testent les activités, chambres, restauration etc... Il est donc tout à fait plausible de copier ce système

en l’adaptant aux centres de plongées situés à l’étranger. Le non-respect des critères entrainerait un

avertissement de la part de la FFESSM, puis la transmission d’une série de correctifs à mettre en

place dans un laps de temps déterminé et enfin d’un contre audit pour vérifier les efforts entrepris.

Ensuite, pour permettre aux centres étrangers de faire partie des instances fédérales

délocalisées à l’étranger, elle pourrait grâce à des subventions provenant de ses fonds propres ou du

ministère d’Etat chargé du tourisme, d’envoyer des équipes de moniteurs sur place pour former des

moniteurs locaux au diplôme de brevet d’Etat sur la base du volontariat. La formation de ses

moniteurs prendrait différents aspects : à la fois technique et le savoir théorique comme c’est le cas

en France mais en y ajoutant un volet « commercialisation ». En effet, le but étant de vanter les

mérites du modèle français de plongée à l’étranger, il faut que les moniteurs locaux soient également

formés pour mettre en avant cette école de plongée par rapport à une autre et en vanter les mérites

auprès de la clientèle.

Par ces leviers d’action, le modèle de plongée fédéral pourrait se développer plus amplement

à l’étranger. Cependant, la route est longue avant qu’il ne puisse rivaliser avec le modèle américain à

l’international.

3.3. Le point de vue des acteurs du tourisme subaquatique

Afin de prendre la mesure de l’enjeu d’une telle problématique qu’est celle proposée pour ce

mémoire, il semble intéressant de confronter les réactions des différents acteurs, vecteurs d’idées et

participant au tourisme subaquatique.

Du point de vue des tour-opérateurs, la réponse est assurément que le modèle français, s’il

souhaite se développer touristiquement sur un territoire, ne peut rester en l’état. Selon Ziad El Zein

directeur de Key Largo, il devrait innover. Selon Osman Ersen, directeur de Blue Lagoon, le modèle

français devrait s’inspirer du modèle américain en reprenant les bonnes idées mais en gardant

quelques points positifs du modèle français et européen CMAS. Pour le directeur de H2O, le modèle

français s’en inspire déjà.

Du côté des centres de plongée hors de France, Dunredsea (Egypte), parle de l’essoufflement

de la FFESSM dans des histoires de querelles entres les organisations. Les français étaient leader

dans la plongée suite à leur passé militaire puis associatif, mais PADI a su développer des produits et

Page 90: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

90

outils de travail qui font recette, laissant la FFESSM dans un esprit franco-français ne conduisant pas

à son expansion. Pour Andamanscuba, centre de plongée en Thaïlande, il n’y a aucune concurrence

possible. Le système PADI est commercial et international, il a été construit pour faire plonger un

maximum de personnes avec un minimum de risques en limitant l’enseignement par un calcul de

probabilité et de rentabilité.

Pour les centres de plongée en France métropolitaine (et Corse), les points de vue se croisent.

Le représentant du centre Bulle d’air pense que chacun doit apprendre de l’autre dans le but de vivre

de sa passion. Chaque pays devrait garder son système de formation mais en le faisant évoluer. Il

souligne que du point de vue du plongeur voyageur, la France est une étape incontournable mais

rebutante car le système de formation y est complexe. Pour le représentant de Rand’eau Evasion, la

réaction est à l’identique « les deux types de formation peuvent se compléter pour une offre plus

large ». Le représentant du club de plongée associatif de Cornouaille ainsi que celui de la Rague,

sont d’accord pour dire que le système fédéral ne peut à l’heure actuelle concurrencer le système

américain mais qu’il doit s’en inspirer pour se développer économiquement. Par ailleurs, pour rendre

la pratique accessible au plus grand nombre, le système FFESSM est le plus adapté. Pour Laurent

Loumy, le système français étant basé sur des clubs associatifs avec un objectif de fidélisation des

plongeurs au niveau local, les attentes en termes de niveau de formation ne sont pas les même que

dans un centre PADI dont le but est de commercialiser l’activité.

Lorsqu’on interroge des plongeurs (treize ont répondu au questionnaire d’enquête), essence

même de l’existence du marché de la plongée dans le monde, les réponses sont diverses et variées

mais il ressort néanmoins un point commun. La quasi-totalité des plongeurs interrogés pensent que si

le modèle fédéral souhaite se développer touristiquement su un territoire, et notamment à l’étranger,

il doit s’inspirer du modèle américain en retenant les points positifs notamment le côté « fun » de la

plongée PADI et son savoir-faire marketing. L’un souligne que le modèle de réussite de PADI aurait

dû l’encourager dans cette voix depuis longtemps. D’autres estiment que si le système français ne

change pas, il ne pourra jamais lutter contre le système américain PADI à l’étranger, organisation

mondialement reconnue. Un plongeur estime même qu’en France, si la règlementation venait à

laisser les structures PADI s’installer, on assisterait à la mort du système fédéral. La métaphore

employée à cet effet est : « Et si PADI s’installe en France, le modèle français sera vite réduit à un

village gaulois au temps des romains ». Si certains pensent que la France s’en inspire déjà, depuis la

modification du code du sport, d’autres se demandent si le modèle français a réellement pour

vocation de développer le tourisme, ou voient davantage se former une cohabitation rassemblant les

clubs de la FFESSM et les plongeurs voyageurs PADI, pour former un tout cohérent au

développement touristique. Un autre plongeur estime que les deux systèmes sont équivalents

techniquement mais que la différence fondamentale réside dans le fait que l’un soit associatif et

l’autre commercial. Pour ce plongeur, le développement touristique d’un territoire passe par la

réglementation nationale du droit du travail appliqué aux sports et loisirs commerciaux. Un moniteur

ajoute que l’assouplissement de la réglementation française conduirait la plongée fédérale à évoluer

en gardant ses particularités mais en obtenant l’image d’un modèle aussi facile à suivre que le

modèle PADI, ou bien à disparaître, en perdant ses caractéristiques propres. Selon lui, pour que le

système fédéral puisse survivre et se développer en France, voire à l’étranger, sans protection

réglementaire, il devra relever trois défis : d’abord, garder et même renforcer son image de sécurité

Page 91: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

91

tout en développant celle d’un système dans lequel il est facile de s’intégrer, ensuite, promouvoir

l’activité auprès du grand public et développer des formation qui pourraient être validées très

rapidement, permettant d’élargir le nombre de pratiquants, enfin, être plus reconnu à l’étranger. La

FFESSM possède des équivalences dans de nombreux territoires à travers la CMAS, mais ce dernier

est parfois non reconnu dans certains centres qui ne prennent en compte que les certifications PADI.

La puissance de PADI vient du fait qu’il a su se faire reconnaitre partout dans le monde. Si le

système fédéral veut pouvoir concurrencer PADI, il faut que ses formations soient connues et

reconnues sur autant de territoires que les formations du modèle américain. « Avec l’assurance

qu’une formation plus sécuritaire serait reconnue à l’étranger, les plongeurs seraient sans doute plus

nombreux à se tourner vers des parcours fédéraux ».

La confrontation des points de vue des différents acteurs du tourisme de plongée en France ou

à l’étranger permet de se rendre compte que la problématique posée soulève encore bien des

questionnements. Sur un sujet tel que celui que nous avons proposé d’aborder dans ce mémoire,

certaines réponses et préconisations ont pu être apportées, mais la multitude des points de vue montre

que le débat est ouvert et que nous ne possédons pas toutes les clés de lectures ni les réponses

nécessaires à sa résolution.

Page 92: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

92

CONCLUSION

La plongée sous-marine est apparue en France sous le fleuron de la FFESSM dans les années

1945. Connue comme une activité sportive réservée à une élite en raison de ses débuts dans la marine

nationale, elle s’est progressivement démocratisée. En effet, la création de l’organisation américaine

PADI, dans les années 1960 a ouvert la voix de la plongée loisir au plus grand nombre.

Il existe une multitude d’organismes et fédérations participant au développement de la

plongée sous-marine mais notre cas d’étude se veut limitatif à deux réalités fortes et contradictoires

représentées par la FFESSM et PADI. L’école de plongée française ne se restreint pas à la FFESSM

mais c’est elle qui représente le mieux la plongée « à la française ». De plus, PADI n’est pas le seul

organisme américain à enseigner la plongée mais son modèle de réussite fait de lui un cas d’étude à

part. Il semble donc cohérent de confronter ces deux modèles dans le marché mondial de la plongée.

Au début, la plongée en France était considérée uniquement comme une activité sportive de

haut niveau requérant des capacités physiques hors du commun, puis elle est apparue comme une

activité de loisirs grâce à la participation des structures associatives. La plongée sous-marine en

France n’est traditionnellement pas de culture lucrative. C’est avec l’apparition des brevets d’Etat

français qui dispensent des cours contre rémunération, que la plongée s’est organisée en structures

commerciales en France (les SCA). On y voit les prémices d’une filière économique que l’on

appellera tourisme subaquatique. Cependant, au sein de la Fédération française, beaucoup restent

réfractaires à la commercialisation de la plongée sous-marine. Aux Etats-Unis, la plongée-sous-

marine à tout de suite été envisagée comme une filière de l’industrie du tourisme sportif. La volonté

première de PADI a été de créer des centres de plongée et des magasins à but lucratif, le tout dans

une logique économique et de marché. Ainsi, s’affrontent ces deux modèles dont les philosophies

divergent amplement.

La France recèle de lieux permettant le développement du tourisme subaquatique. Elle est

dotée de ressources naturelles et artificielles extraordinairement variées montrant que l’attrait de son

patrimoine subaquatique est bien réel. La France est en bonne position pour attirer et satisfaire les

plongeurs étrangers qui ont des attentes et des besoins bien spécifiques. Au niveau des infrastructures

d’hébergement, l’hôtellerie vieillissante française, est en phase de rénovation. Le grand chantier

institué par la loi Novelli du 22 juillet 2009 sur la modernisation et le développement des services

touristiques permettra aux structures d’hébergement principalement de l’hôtellerie intégrée

d’engager de grands travaux de rénovation. En effet, l’hébergement hôtelier est souvent cité par les

étrangers comme de qualité très moyenne voire mauvaise en France.

D’autre part, la réglementation française en matière de plongée sous-marine a longtemps été

très stricte, notamment par rapport à la reconnaissance des brevets délivrés par des organismes

différents de ceux délivrés par l’école de plongée française. La FFESSM, voyant cependant que cette

législation constituait un frein pour le développement du tourisme de plongée en France, a assouplie

la réglementation par l’arrêté du 18 juin 2010 puis du 12 novembre 2010. La notion d’aptitude fait

son apparition, rendant plus facile les procédures pour un étranger venant plonger en France.

Page 93: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

93

Par ailleurs, nous pouvons identifier certaines lacunes freinant le développement du tourisme

de plongée en France. Le manque d’organisation et d’information des étrangers sont les principales

raisons. En effet, les modes d’organisation des séjours selon les nationalités sont différentes.

Certaines clientèles ont tendance à réserver via une agence ou un tour-opérateur. Or les centres de

plongée en France ne figurent pas dans les brochures des tour-opérateurs étrangers. Ce défaut

d’information et d’organisation rend plus difficile le processus de communication auprès des

clientèles étrangères et par là même, leur venue en France. D’autre part, le remaniement du cadre

réglementaire qui est certes une avancée, soulève tout de même des questions et des craintes au sein

de la communauté de plongée française. En effet, la notion d’aptitude est laissée au libre arbitre du

directeur de plongée rendant sa responsabilité plus étendue. Aussi, nous pouvons nous demander

quelles seraient les responsabilités engagées en cas d’accident ? Le cadre légal prend-il position dans

ce cas ?

A ce jour, il semble évident que de nombreuses actions restent à entreprendre pour le

développement du tourisme subaquatique en France. Les hypothèses exposées dans ce mémoire

concernent la création de postes de correspondants faisant le lien entre les différentes instances du

sport, de la plongée et du tourisme. L’union de ces secteurs est un élément essentiel à la pérennité du

tourisme subaquatique en France. Ces correspondants qui constituant ce lien auraient pour mission

de coordonner des projets communs innovants et porteurs d’avenir en cohérence avec les objectifs de

chacun. Sur un autre plan, il semblerait que les centres de plongées, tour-opérateurs et autres acteurs

de ce secteur, doivent allier leurs efforts pour se rendre visibles auprès de la clientèle étrangère

notamment dans les salons évènementiels et dans la presse spécialisée étrangère. Mais

l’investissement financier que nécessite leur présence à de tels évènements est souvent rédhibitoire.

Aussi, une aide financière du gouvernement pourrait aider ces structures à se déplacer à l’étranger

pour se faire connaitre.

Dans le prolongement, la question s’est posée de savoir si le modèle de plongée français était

exportable à l’étranger à grande échelle. Il a été facile de montrer que le rayonnement mondial du

modèle américain PADI rendait difficile le développement de structures fédérales à l’étranger, dans

un contexte où 95% des plongeurs dans le monde ont un brevet PADI. Ce modèle de réussite à

l’international passe par des différences pédagogiques certaines. L’objectif de PADI est d’amener un

plongeur débutant à s’immerger le plus vite possible pour mettre en pratique ses connaissances.

L’école de plongée française, préfère quant à elle passer plus de temps sur les exercices en milieu

protégé et faire travailler la théorie, avant d’emmener un plongeur en mer. La plongée à la française

est réputée plus technique puisqu’elle autorise la plongée avec palier (dans ce cas le plongeur ne peut

remonter directement à la surface). La plongée à l’américaine ne se pratique que dans une « courbe

de sécurité » c’est-à-dire sans palier de décompression. Elle est plus conservatrice et se prête mieux

aux attentes des plongeurs en voyage. En effet, toutes les conditions sont réunies afin que la plongée

PADI soit plus facile à appréhender que la plongée française basée sur le modèle fédéral.

Cependant, le modèle français fonde sa communication sur un aspect plus sécuritaire que le

modèle américain, car il nécessite d’avantage de travail, des capacités physiques et techniques plus

importantes. Mais le modèle de plongée français semble oublier que le plongeur voyageur cherche

essentiellement une activité ludique en plongeant dans un cadre conservateur. Aussi, le modèle

fédéral n’est souvent pas le bienvenu à l’étranger simplement parce qu’il ne correspond pas aux

Page 94: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

94

attentes des voyageurs. Même si le brevet français est reconnu à l’étranger comme une équivalence

de tel ou tel niveau américain, il est faux de dire que des équivalences existent. Le modèle français

est remis en cause à l’étranger mais la volonté du Président de la FFESSM, Jean-Louis Blanchard,

est d’œuvrer à son exportation. C’est ainsi qu’en réponse à la volonté et le besoin d’expansion

territoriale de la FFESSM, furent créés ces dernières années les SCIA (Société Commerciales

Internationales Agréées) et des sections du club France FFESSM. Cette démarche de la FFESSM

concernant son besoin et sa volonté d’internationalisation et d’exportation de son savoir-faire à

l’étranger ne constitue qu’une des clés de réponses. Ce n’est pas et de loin, la panacée.

Pour aller plus loin dans la démarche, et rallier plus de clubs et centres de plongée étrangers à

la FFESSM souvent bloqués par la dureté des critères de sélection, la fédération pourrait accepter

d’avantage de centres et faire effectuer des audits réguliers par des clients mystères sur la tenue des

critères à respecter. Cette démarche la rassurerait et permettrait aux autres structures d’adhérer à la

FFESSM. D’autre part, la FFESSM pourrait proposer aux intéressés locaux des formations de Brevet

d’Etat dispensées par des équipes de moniteurs envoyés sur place dans ce but. Ce diplôme

comporterait à la fois la technique et le savoir théorique nécessaires mais également un volet

commercialisation afin de promouvoir les mérites du « savoir plonger à la française » et la vente des

formations fédérales.

Pour finir, nous dirons que le modèle fédéral, pionnier dans l’histoire de la plongée, possède

encore le monopole sur son territoire d’origine, mais reste encore peu représenté à l’international. Le

modèle américain est assurément un modèle de réussite au niveau mondial, mais peine à se faire

reconnaitre sur les terres françaises. Dans certains aspects, et notamment pour son développement à

l’international, le modèle français de plongée devrait s’inspirer du modèle américain notamment en

insistant sur le côté commercial représenté par le tourisme subaquatique. En instituant les

préconisations proposées dans ce mémoire, le modèle français pourrait-il un jour trouver

véritablement sa place sur le sol étranger ?

Sur le territoire français, le modèle fédéral peut cependant supplanter le modèle américain

qui, en raison des contraintes réglementaires et législatives ne peut aisément s’implanter. Cette

situation peut-elle s’observer encore longtemps ? La filière du tourisme subaquatique en France

n’est-elle pas en phase de mutation ?

Page 95: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

95

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Page 99: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

99

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 :

Code du Sport - Arrêté du 18 juin 2010 modifiant la règlementation en plongée loisir

ANNEXE 2 :

Code du Sport - Arrêté du 12 novembre 2010 modifiant la règlementation en plongée loisir

Page 100: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

100

Annexe 1 Code du Sport - Arrêté du 18 juin 2010 modifiant la règlementation en plongée loisir

Extraits du Code du Sport

Partie Réglementaire – Arrêtés

Modifié par arrêté du 18 juin 2010

Livre III Pratique sportive

Titre II Obligations liées aux activités sportives

Section 3

Etablissements qui organisent la pratique ou dispensent

L’enseignement de la plongée subaquatique

Sous-section 1

Etablissements qui organisent et dispensent l’enseignement

de la plongée subaquatique à l’air

Paragraphe 5

Espaces d’évolution et les conditions d’évolution

Art. A. 322-81. - Les plongeurs justifiant des aptitudes mentionnées à l’annexe III-14a accèdent

respectivement aux espaces d’évolution suivants :

- Espace de 0 à 6 mètres ;

- Espace de 0 à 12 mètres ;

- Espace de 0 à 20 mètres ;

- Espace de 0 à 40 mètres ;

- Espace de 0 à 60 mètres ;

La plongée subaquatique à l’air est limitée à 60 mètres.

En cas de ré-immersion, tout plongeur en difficulté est accompagné d’un plongeur chargé de

l’assister.

Les annexes III-16a et III-16b fixent les conditions d’évolution des plongeurs en fonction de leurs

aptitudes telles que définies en annexe III-14a.

Art. A. 322-81-1. - Le plongeur justifie auprès du Directeur de Plongée, des aptitudes mentionnées à

l’annexe III-14a, notamment avec la présentation d'un brevet, carnet de plongée ou diplôme.

En absence de cette justification, le Directeur de Plongée évalue les aptitudes de l’intéressé à l’issue

d’une ou plusieurs plongées.

Art. A. 322-81-2. - Il faut entendre par exploration la pratique de la plongée en dehors de toute

action d’enseignement.

Art. A. 322-82. - Une palanquée constituée de débutants ne peut évoluer que dans l’espace de 0 à 6

mètres.

Une palanquée constituée de plongeurs justifiant aux aptitudes PE-1 ne peut évoluer que dans

l’espace de 0 à 12 mètres

En cours de formation technique conduisant aux aptitudes PE-2, la palanquée peut évoluer dans

l’espace de 0 à 20 mètres, sous la responsabilité d’un enseignant de niveau 2 (E2) mentionné à

l’annexe III-15b.

Page 101: Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

101

Art. A. 322-83. - Une palanquée constituée des plongeurs justifiant des aptitudes PE-2 peut évoluer

dans l’espace de 0 à 20 mètres, sous la responsabilité d’un Guide de Palanquée.

En cours de formation technique conduisant aux aptitudes PE-3, la palanquée peut évoluer dans

l’espace de 0 à 40 mètres, sous la responsabilité d’un enseignant du niveau 3 (E3) mentionné à

l’annexe III-15b

Art. A. 322-84. - Une palanquée constituée des plongeurs justifiant des aptitudes PE-3 peut évoluer

dans l’espace de 0 à 40 mètres, sous la responsabilité d’un guide de Palanquée.

En cours de formation technique conduisant aux aptitudes PE-4 mentionné dans l’annexe III-14b, la

palanquée peut évoluer dans l’espace de 0 à 60 mètres, sous la responsabilité d’un enseignant de

niveau 4 (E4) mentionné à l’annexe III-15b.

Si la palanquée est constituée de plongeurs justifiant des aptitudes PE-1 à PE-4 différentes, celle-ci

n’est autorisée à évoluer que dans l’espace d’évolution du plongeur justifiant des aptitudes les plus

faibles.

Art. A. 322-85. - Les plongeurs majeurs justifiant des aptitudes PA-1 sont, sur décision du Directeur de Plongée,

autorisés à plonger en autonomie dans l’espace de 0 à 12 mètres.

- Les plongeurs majeurs justifiant des aptitudes PA-2 sont, sur décision du Directeur de Plongée,

autorisés à plonger en autonomie dans l’espace de 0 à 20 mètres.

- Les plongeurs majeurs justifiant des aptitudes PA-3 sont, sur décision du Directeur de Plongée,

autorisés à plonger en autonomie dans l’espace de 0 à 40 mètres.

Si la palanquée est constituée de plongeurs majeurs justifiant d’aptitudes PA-1 à PA-4 différentes,

celle-ci n’est autorisée à évoluer que dans l’espace d’évolution du plongeur justifiant des aptitudes

les plus faibles.

Art. A. 322-86. - Les plongeurs majeurs titulaires d’un brevet justifiant des aptitudes PA-4

mentionné à l’annexe III-14b sont, sur décision du Directeur de Plongée, autorisés à plonger en

autonomie dans l’espace de 0 à 60 mètres.

En absence du Directeur de Plongée, ils peuvent plonger en autonomie et choisir le lieu,

l’organisation et les paramètres de leur plongée.

Le Guide de Palanquée mentionné à l’annexe III-15a justifie des aptitudes PA-4.

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Annexe 2

Code du Sport - Arrêté du 12 novembre 2010 modifiant la règlementation en plongée loisir

Décrets, arrêtés, circulaires

TEXTES GÉNÉRAUX

MINISTÈRE DES SPORTS

Arrêté du 12 novembre 2010 modifiant les dispositions réglementaires

du code du sport (Arrêtés)

NOR : SASV1028835A

La ministre de la santé et des sports,

Vu le code du sport, notamment son article R. 322-7,

Arrête :

Art. 1er. − Le dernier alinéa de l’article A. 322-84 du code du sport est supprimé.

Après l’article A. 322-84 du code du sport, il est inséré deux articles ainsi rédigés :

« A. 322-84-1. – Une palanquée constituée de plongeurs justifiant des aptitudes PE-4 peut évoluer dans

l’espace de 0 à 60 mètres, sous la responsabilité d’un enseignant de niveau 4 mentionné à l’annexe III-15 b.

« A. 322-84-2. – Si la palanquée est constituée de plongeurs justifiant des aptitudes différentes allant de PE-1

à PE-4, celle-ci n’est autorisée à évoluer que dans l’espace d’évolution du plongeur justifiant des aptitudes les

plus faibles. »


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