MARIUS ET
ARY
LEBLOND
GEORGES ATHENAS alias MARIUS LEBLOND
(1877-1953)
Georges Emmanuel Felix Hilaire Athénas est né à Saint-Denis le 26 Février 1877.
Sa famille :
Sa famille est d’origine grecque. Au XVIIè siècle, un Athénas débarque en France où
il sera anobli par Louis XV. Le titre d’Athénas de Beaulieue est abandonné au début du XIXè
siècle, lorsque les grands-parents paternels de Georges se fixent à La Réunion.
Du côté maternel, Georges avait des ancêtres bordelais. Son grand-père, Léonce
Potier, fut une des figures de La Réunion dans la seconde moitié du XIXè siècle. Professeur
au lycée de Saint-Denis, il participa activement à la vulgarisation de la charrue.
Son père tenait une pharmacie à Saint-Denis
Portrait de Marius Leblond, 1909. Huile sur carton.
Karl-Edouard Diriks 1855-1930
Son enfance :
Lycéen studieux, il passe ses vacances sur les hauteurs du Brûlé de Saint-Denis. Dans son
ouvrage intitulé « Les îles sœurs », il y fait revivre les hauts du Brûlé.
AIME MERLO alias ARY LEBLOND
(1880-1958)
Alexandre Emmanuel Aimé Merlo est né le 30 Juillet 1880 à Saint-Pierre.
Sa famille :
Aimé est d’ascendance provençale. Ses ancêtres venaient du sud-est de la France. Venant
respectivement d’Arles et d’Aix-en-Provence, les grands-parents maternels d’Aimé se sont
rencontrés à Saint-Denis.
Portrait d’Ary Leblond, vers 1910. Huile sur toile.
Robert Théophile ??
Son enfance :
Il perd son père à l’âge de trois ans. Sa mère doit alors travailler durement pour élever ses
trois fils en dirigeant une laiterie.
Aimé va faire ses études à la pension de Madame Imbert. Sa mère, confrontée à des difficultés
financières importantes, le retire de la pension et l’inscrit chez les Frères des Ecoles
Chrétiennes. A 13 ans, il quitte l’école des Frères et grâce à une bourse offerte par la
municipalité de Saint-Pierre, entre en 5ème
au lycée secondaire de Saint-Denis.
Ary révèle une grande partie de son enfance dans « Anicette et Pierre Desrades » et dans « Le
miracle de la race ».
Il fait la rencontre de son cousin Georges Athénas au pont du Barachois et c’est alors qu’un
goût commun pour la littérature les réunit et qu’une solide amitié se noue.
MARIUS ET ARY LEBLOND
Marius et Ary Leblond n’est qu’un nom de plume.
Les deux cousins vont décider de travailler ensemble. Ce fut d’abord l’étude approfondie des
écrivains créoles (Leconte de Lisle, Parny ou Dayot) puis les grands auteurs français et
étrangers . L’idée d’écrire sous un pseudonyme date des années 1895, parce qu’ils ne
voulaient pas causer à leurs parents des ennuis par des écrits signés de leurs noms véritables.
Ils choisirent « Leblond » parce que Georges aimait une blonde, « Marius et Ary » parce que
Marie et Henriette étaient respectivement les prénoms de leurs amoureuses.
1896
Marius fut le 1er
à se rendre en Métropole en 1896 pour une durée de 6 mois. Ses goûts
littéraires se diversifient. Il développe une passion pour les romans des Rosny qui vont
devenir le modèle des Leblond ;
1898
Installation définitive de Marius-Ary Leblond à Paris. Ils s’inscrivent à La Sorbonne. Marius
suit des cours d’histoire et est obligé pour vivre d’occuper un emploi d’auxiliaire au Ministère
de la Marine
Ary, quant à lui, suit des cours de lettres et bénéficie d’une bourse attribuée par le Conseil
Général de La Réunion.
1898-1900
Ils quittent l’Université et se lancent dans le journalisme et l’écriture.
1900-1950
Ils mènent de front trois carrières : écrivains, critiques d’art et conservateur de musée
Marius et Ary reviennent à plusieurs reprises à La Réunion.
En 1905, avec comme but principal Madagascar…..
En 1911 pour créer le Musée qui recevra en 1918 le nom de Léon Dierx
En 1930 après leur mariage avec les deux sœurs Barbier (1927)
1934
Ary est nommé conservateur au Musée de la France d’Outre-Mer
1950
Il quitte son poste de conservateur et sera sollicité par la suite pour occuper le poste de
Conseiller de La Réunion à l’Assemblée de l’Union Française.
1953
Mort de Marius
1958
Mort de Ary
LES LEBLOND ET L’ ECRITURE
(JOURNALISME ET
LITTERATURE)
MARIUS ET ARY LEBLOND
JOURNALISTES
Les débuts de leur carrière commune s’orientent tout d’abord vers le journalisme.
Ils collaborent à de nombreux périodiques dont « La revue des deux mondes », « La revue
blanche » où s’entremêlent littérature et politique mais aussi « Le Mercure de France » ou
encore « Marges ».
Les deux périodiques les plus importants dans la carrière des Leblond restent « La Grande
France » et « La Vie ».
• LA GRANDE FRANCE « Arts, Lettres, Sociales, Colonies »
Revue mensuelle créée en 1900 et qui disparaît en 1903, dans laquelle ils affichent déjà
leur engagement en faveur de l’Empire Colonial Français.
Les thèmes traités sont :
- le patriotisme
- les colonies
- les lettres
- les arts
• LA VIE
Revue bimensuelle dont le 1er
numéro paraît le 24 Février 1918 et se poursuit jusqu’en
1953.
Elle représente en quelque sorte le prolongement de « La Grande France ».
Les thèmes traités sont :
- la grandeur morale de la France
- la défense des nationalités
« La vocation de la revue ne se limite pas aux affaires politiques. Elle entend également
aborder les sujets les plus divers : les arts, les sciences, les industries françaises,
l’architecture, la peinture, le roman, la médecine, la pédagogie, les sports, les principaux
organismes commerciaux et les expositions nationales ».
Marius et Ary Leblond se servent de chaque revue comme d’une tribune utile à propager leurs
théories.
LES LEBLOND ECRIVAINS
Marius et Ary Leblond figurent parmi les plus grands écrivains que l’île ait connus. Ils ont
laissé quantité d’ouvrages qui reflètent leur énorme talent. Ils écrivent en prose et toucheront à
tous les genres : romans, ouvrages historiques, ouvrages littéraires, récits de voyage, contes,
critiques littéraires… au total plus de cinquante ouvrages.
OUVRAGES
HISTORIQUES
OUVRAGES
LITTERAIRES
RECITS DE
VOYAGE
CONTES CRITIQUES
LITTERAIRES
• Biographies
- « Gallieni
parle »
- « Vercingétorix »
- « Lavigerie et les
pères blancs »
• La politique
coloniale
- « La France
dans le monde, ses
colonies, son
empire »
- L’histoire à la
Réunion
- L’après-guerre
• Primitivisme
- « L’Idéal du
XIXè siècle »
• Anthologies
- « Anthologie
coloniale »
* Océan Indien
(Madagascar,
la Réunion)
• Pologne
« La
Pologne
vivante »
« Fétiches »
« Etoiles »
« Arc-en-
Ciel »
« Passé la
ligne »
« Contes
d’Afrique »
Ils ont mis en
valeur beaucoup
d’hommes de
lettres et ont
donné une place
prépondérante à
la vie et à
l’œuvre de
Leconte de Lisle
LA PRODUCTION ROMANESQUE
(le roman colonial)
La production romanesque des Leblond, très importante et s’inscrivant dans l’idéologie du
roman colonial, connaîtra un réel succès et sera consacrée par des prix prestigieux.
En s’installant à Paris, au cœur de la métropole de l’Empire, ils se sont fait les zélés
propagandistes de la colonisation, qu’ils conçoivent comme une œuvre de civilisation.
Des 1910, les Leblond soulignent l’existence d’une littérature coloniale en France ; en 1926,
ils écrivent un texte programmatique « Après l’exotisme de Loti, le roman colonial » afin
d’inscrire le roman colonial comme genre dans l’histoire littéraire. Ils prennent en effet leur
distance par rapport au traditionnel récit de « voyageurs pressés » abordant l’exotisme (notion
du différent, du merveilleux) des colonies.
LE ROMAN COLONIAL : DEFINITION
L’œuvre des Leblond est dominée par le thème de la régénération et la défense des
valeurs religieuses et morales. Le roman colonial est, selon eux, propre à la réalisation de
3 objectifs :
- raffermissement et approfondissement du lien entre la métropole et ses colonies
- propagande en faveur des colonies par une meilleure connaissances des « races ».Nous
entendons révéler l’intimité des races et des âmes de colons ou d’indigènes
- faire naître ou développer la « solidarité entre coloniaux » : « le merveilleux humain n’est
pas seulement dans la bonté et dans la noblesse de certaines races indigènes,mais dans le
labeur et le courage des colons.., il est par dessus tout dans la collaboration de tous à cette
œuvre harmonieusement aristocratique et humanitaire qu’est la colonisation française ».
Marius et Ary Leblond se consacrent largement à la faveur des « colonies » qui leur paraît
le seul moyen de sauver la France menacée dans sa place et son rôle en Europe. Ce sera
selon eux un des rôles majeurs de la littérature coloniale.
• LES ROMANS COLONIAUX DE MARIUS ET ARY LEBLOND
- « Le Zézère » (1903)
- « La Sarabande » (1904)
- « Les Sortilèges » (1905)
- « En France » (1909)
- « Anicette et Pierre Desrades » (1911)
- « Le Miracle de la race » (1914)
- « Ulysse Cafre » (1924)
LES PRIX ET RECOMPENSES ATTRIBUEES AUX
FRERES LEBLOND
1906 Grand prix de l’Académie Française pour « La Grande île de
Madagascar » (ouvrage documentaire et social)
1909 Prix Goncourt pour « En France »
1911 Prix de la critique littéraire pour leur ouvrage sur « L’Idéal du XIXè
siècle » (analyse de l’idée du bonheur chez les écrivains du siècle
dernier)
1932 Grand prix LASERRE pour « Passé la ligne » et « Les Martyrs de la
République »
1937 Grand prix de l’Académie Française pour « Vercingétorix »
1943 Grand prix de l’Empire pour l’ensemble de leurs œuvres
Ils ont reçu aussi la décoration de la Légion d’Honneur.
De son côté, Ary a reçu la médaille de la Résistance pour son action patriotique à son poste
de conservateur du Musée de la France d’Outre-Mer.
LES LEBLOND ET L’ART
(CRITIQUES D’ART ET
CONSERVATEUR DE MUSEE)
CRITIQUES D’ART
Parallèlement à la littérature, une autre passion domine la vie des deux réunionnais, celle de
l’art. La découverte du milieu artistique parisien marque fortement leurs premières années en
métropole. D’amateurs éclairés, ils deviennent rapidement des critiques d’art appréciés. Ils
manifestent un vif intérêt pour les artistes, peintres ou sculpteurs, contemporains aussi bien
français qu’étrangers ou européens.
Les Leblond incitent les artistes à se ressourcer auprès de « l'art sauvage », ouvrant ainsi la
voie au primitivisme. Au musée Léon Dierx à la Réunion puis au musée de la France d'Outre-
Mer dont Ary fut le premier conservateur, les Leblond purent mettre en scène leur idée d'une
« plus grande France »
« Peintres de races » (1909) est le seul ouvrage des Leblond concernant l’art.
Dans cette œuvre, ils réalisent la synthèse des connaissances artistiques accumulées depuis
leur arrivée à Paris. En réunissant leurs deux grandes passions, l’art et la littérature, ils
désirent faire comprendre et transmettre leurs impressions artistiques.
ARY LEBLOND : CONSERVATEUR DE MUSEE
• LE MUSEE LEON DIERX
L’île de la Réunion doit aux Leblond un de ses fleurons. Ils ont été à l’origine de la
création du Musée Léon Dierx en 1911, musée qui, par la suite a été enrichi par Vollard.
Ce musée figurait dès sa création parmi les plus beaux musées d’Outre-Mer.
Premier musée colonial, il se distingue par sa collection d'oeuvres modernes. Abritées
dans l'ancien Evêché, une élégante demeure représentative de l'architecture coloniale du
XIXe siècle, les collections du musée abritent les oeuvres de Bourdelle, Signac ou Van
Dongen et celles d'artistes locaux tels Adèle Ferrand, Louis-Antoine Roussin ou Adolphe
Leroy.
Musée Léon Dierx
• LE MUSEE DE LA FRANCE D’OUTRE-MER
Ary Leblond est nommé conservateur au Musée de la France d’Outre-Mer en 1934 et il
quittera ce poste en 1950.
Ce musée accueille en partie les collections d’objets présentés au Pavillon de la France
d’Outre-Mer de l’Exposition coloniale de 1931. Ary Leblond en fit le troisième musée de
Paris, par les collections et le nombre de visiteurs.
SOURCES
Leconte de Lisle, essai sur le génie créole / Marius-Ary Leblond.-Saint-Denis (La Réunion) :
Grand Océan, 1995.
Guide bibliographique du roman réunionnais d’expression française et créole (1844-1989)/
Jean-François Sam-Long. – Saint-Denis (La Réunion) : UDIR, 1989.
Anthologie du roman réunionnais / Jean-François Sam-Long. –Paris : Seghers, 1991.
Marius-Ary Leblond, écrivains et critiques d’art / Catherine Fournier. –Paris : L’Harmattan,
2001.
La vie et l’œuvre de Marius et Ary Leblond /Benjamin Cazemage. – Nîmes : éditions Notre
Dame, 1969.
Le Musée Léon Dierx, La Réunion / Armelle Jacquinot, Maryse Duchêne, Jacqueline Ah-
Koon et al. – Paris : Réunion des musées nationaux, 2001.
Encyclopédie de La Réunion/ Jean-Claude Ansel, Monseigneur Gilbert Aubry, Christian
Barat et al. – Saint-Denis (La Réunion) : Livres Réunion, 1980. (Encyclopédie de La
Réunion, 7).
Dictionnaire illustré de La Réunion /René Robert, Christian Barat. –Paris : Diffusion
culturelle de France, 1992. (Dictionnaire illustré de La Réunion, 4).
A la découverte de La Réunion : l’art de dire / Jean-Claude Fruteau. –Saint-Denis (La
Réunion) : Ed. Favory, 1982. ( A la découverte de La Réunion, 10).
Le musée Léon Dierx un musée colonial à La Réunion: des origines à la fondation (1853-
1913) /Mémoire de maîtrise d'histoire présenté par Jacqueline Ah-Koon et Maryse Duchêne.
1999.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marius_Leblond
http://www.clicanoo.com/article.php3?id_article=97662
http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=5080
http://www.bibliotheque.refer.org/litoi/14-3.htm
http://fr.wikisource.org/wiki/Marius_et_Ary_Leblond
http://www.ile-bourbon.net/gouverneur/011211leblond.htm
FICHES
LIVRES
EN FRANCE (1909)
CONTEXTE :
En France (1909), bien qu’il mette en scène des créoles réunionnais, installés pour leurs
études au Quartier Latin, reste davantage un roman de Paris (le Paris de l’exil) qu’un roman
de La Réunion.
L’attribution du prix Goncourt aux Leblond en 1909 ne pouvait constituer à proprement parler
une surprise, car ils étaient, dirait-on aujourd’hui « dans les tuyaux » depuis cinq ans. On les
avait sélectionnés dès les débuts du prix : leur Sarabande rate le prix de 1904, leurs Sortilèges
celui de 1905. Ils n’obtiennent le prix qu’en 1909 avec « En France ».
Ils obtiennent le Goncourt pour un roman qui paradoxalement n’est pas présenté comme un
roman. Dans une note de la page 209 du tome II, on peut lire : « ce livre n’est que l’histoire de
Clauve Mavel : le roman de Claude se nouera immédiatement dans Les Jardins de Paris »
En France a la subtilité d’inverser le roman exotique : il ne décrit pas des Français exilés à
l’autre bout du monde dans l’univers colonial, mais tout au contraire la vie de créoles venus
en France, ici par la nécessité de faire leurs études.
Roman en ligne www.litterature-reunionnaise.org
RESUME :
Ce roman nous raconte avant tout le désenchantement d’un jeune créole et ses difficultés
d’adaptation dans le nouveau milieu où il est transplanté. Claude Mavel flotte au milieu de ses
compatriotes dévalorisés et pour la plupart en situation d’échec. Parti fiancé de La Réunion à
Eva Fanjane dont il était éperdument amoureux, il finira par rompre, sans qu’il en éprouve
beaucoup plus que de la contrariété. Roman de la désillusion, du désappointement, des
tourments et combats intérieurs auxquels Mavel s’efforce de lutter…Paris vaincra !!!
ANICETTE ET PIERRE DESRADES (1911)
CONTEXTE :
Anicette et Pierre Desrades publié en 1911, fut écrit onze ans plus tôt sous le titre de
« L’enfance de Pierre Desrades »
Ary révèle une grande partie de son enfance dans ce roman
RESUME :
Anicette et Pierre Desrades (1911) relate une noble et mélancolique histoire d’amours
contrariées entre deux jeunes gens de la meilleure société.
La scène se passe à St Pierre et conte l’histoire du jeune Pierre Desrades préposé héritier de
la fortune de son espiègle et avare grande-tante, fortune convoitée à tort par d’autres
personnes : plein d’espoir en cette fortune, très influencé par la religion depuis son enfance,
Pierre vit un amour interdit pour sa cousine germaine Anicette. Leurs parents s’opposent à
ce mariage en raison de la parenté des amoureux. Pierre se désole à la pensée que seul un
étranger aura la chance d’épouser Anicette et essaie de l’oublier en s’intéressant à d’autres
filles, tout en poussant sa cousine à se faire religieuse.
Finalement déshérité et appauvri, il est obligé d’émigrer en France en quête d’un avenir
meilleur. Il s’expatrie en rendant grâce au christianisme qui lui permet de supporter l’exil.
Dans ce roman, tout évolue autour de l’Eglise et l’auteur veut y montrer les conséquences
d’un trop grand espoir en la religion.
GALLIENI PARLE (1920)
CONTEXTE :
Marius-Ary Leblond ne participèrent pas à la 1ère
guerre mondiale. Ils furent tous les deux
réformés, Marius pour forte myopie et Ary pour tachycardie.
Bien qu’inapte au combat, Ary sollicita une affectation comme auxiliaire auprès du général
Gallieni. Devenu son secrétaire particulier, il occupa cette fonction de 1914 à 1916.
« Gallieni parle… entretiens du Sauveur de Paris » est un ouvrage de commande.
Il s’agit d’une biographie.
RESUME :
Les ultimes tentatives politiques du général Gallieni racontées par un des frères Leblond qui
a vécu auprès de lui durant les dernières années de sa vie.
Pour se documenter au mieux, les Leblond se rendirent à Madagascar où Gallieni fut
gouverneur général entre 1896 et 1905.
Aux champs de bataille comme aux colonies, la conduite de Gallieni est, aux yeux des
Leblond, exemplaire.
Gallieni symbolise l’image presque idéale du chef, sachant utiliser les aptitudes et les
compétences de chacun, encourageant les plus faibles, privilégiant l’action au discours ou à
la paperasserie. Ancien élève de Saint-Cyr, Gallieni fréquenta les cafés littéraires du
Quartier Latin. Après la guerre de 1870, il oeuvra au Soudan, au Niger et au Tonkin, avant
d’organiser la colonisation à Madagascar. Gouverneur de Paris en 1914, il joue un rôle
déterminant dans la victoire de la Marne. Nommé ministre de la guerre en 1915, Gallieni
mourut l’année suivante.
P251-257 : Gallieni parle de l’île de la Réunion
LA SARABANDE, roman d’une élection aux colonies (1904)
CONTEXTE :
La Sarabande présente un aspect un peu différent du talent de ses auteurs. Ce livre fut
réédité, sans modifications, en 1934 sous le titre La Kermesse Noire, mais le titre original
semble mieux convenir à ce tableau complet des mœurs électorales à la Réunion … au
début de ce siècle.
Le regard que les romanciers portent sur l’effervescence électorale reste plus amusé que
scandalisé. Ils montrent comment l’argent et le rhum achètent les voix des électeurs,
comment des bandes d’hommes de main, prompts aux insultes et aux coups, font voter pour
le candidat qui les paye. Le fait que le roman ne cherche nullement à dénoncer cette
situation rend le constat encore plus saisissant…
RESUME :
Avec un humour souvent corrosif, les romanciers décrivent la difficile campagne que doit
mener le vieux Docteur Rivière député sortant (qui s’appuie sur les couches les plus
défavorisées de la population, les hommes de couleur) pour retrouver à l’assemblée
nationale un siège que la grosse bourgeoisie capitaliste a décidé de lui enlever. Pressions de
toute sorte, distributions massives d’argent et de rhum, meurtrières batailles rangées, rien ne
manque au tableau. Et si les deux partis sont égratignés dans cette satire malicieuse, il
semble bien pourtant que les deux auteurs ne puissent se défendre d’une certaine sympathie
pour le vieux député au programme social, qui réussira du reste à sauver son siège, à la
déconfiture de son adversaire l’avocat Moulinet, et pour la plus grande joie de la populace.
Voici Rivière dans une réunion électorale : dans un style qui rappelle irrésistiblement celui
de Zola, les Leblond nous donnent une peinture assez fine de la démagogie du vieux député
comme de la naïveté de la foule.(A la découverte de La Réunion ; vol 10 ; l’art de dire)
LE SECRET DES ROBES (1902)
CONTEXTE :
Contraint pour sa santé d’hiverner en Algérie en 1901, Ary y rédige ce roman.
RESUME :
Luce Dalbe reçoit cinq prétendants, tous de valeur. Elle a déjà un penchant pour Lied. Mais
comment le choisir sans déplaire aux autres ? Comme elle change journellement de toilette,
elle ouvre un concours. Qui dira la couleur de sa robe préférée ? Il se trouve que c’est
précisément Lied qui remporte la palme en se présentant à la jeune fille, de blanc habillé de
pied en cap. Ce fut l’époux.
VERCINGETORIX(1937-1938)
CONTEXTE :
Les Leblond ont consacré deux tomes à la vie du chef gaulois :
- Vie de Vercingétorix. La jeunesse, la victoire (publié en 1937)
- Vercingétorix martyr. Le couronnement, Alésia, Rome (publié en 1938)
En 1937, Vercingétorix est primé par l’Académie Française
Ces récits s’apparentent davantage à un roman qu’à une biographie et opposent la figure de
Vercingétorix à celle de Jules César.
RESUME :
Sans ignorer les qualités militaires de l’empereur romain, les Leblond donnent leur
préférence à Vercingétorix. En effet, l’attitude de ce dernier ne peut que les combler :
Vercingétorix a privilégié la défense de sa patrie à toute ambition conquérante. Jules César
commet des actes d’immoralité, Vercingétorix représente le guerrier vertueux, agissant avec
ferveur pour défendre son pays.
LE ZEZERE, amours de blancs et de noirs (1903)
CONTEXTE :
Roman de mœurs dédicacé à Jean Finet, directeur de « La Revue », le premier à accueillir
leurs hésitants débuts.
En 1898, ils quittent l’île pour aller poursuivre leurs études en France. Ils emportent dans
leurs cartons le manuscrit, achevé, de " Marie la Boule ", qui deviendra Le Zézère, œuvre
dont la publication n’interviendra que 5 ans plus tard.
En 1903, les Leblond avaient concouru pour le prix Goncourt avec "Le zézère", où ils ont
voulu "faire aimer les Noirs par le public européen", mais ils n’ont pas obtenu le prix.
RESUME :
Il y est question d’amours de blancs et de noirs, en particulier de l’histoire un peu
dramatique d’une jeune fille noire, « un zézère » entraînée malgré elle au vice et à la
débauche.
Marie aurait pu se marier, comme sa maman, en restant à la campagne. D’ailleurs, nous
assistons à son entrée dans le monde qui est le sien, par un bal . Or cette fille doit gagner sa
vie et elle s’y lance avec le consentement de ses parents. La voilà bonne chez de riches
dionysiens. Elle y rencontre des domestiques comme elle. Au début, elle s’applique à rester
sage et se rend au pèlerinage de Notre-Dame-de-la-Salette à St Leu. Elle accompagne aussi
ses amis aux courses hippiques à « La Redoute » de St Denis. Et Marie s’amuse à regarder
ces voitures qui roulent dans la poussière, ces « ombrelles qui éclatent telles que des fleurs
de soleil, au dessus des buissons » et ces marchands qui offrent bruyamment leur
marchandise : eau, limonade, pistaches, bonbons de tous genres.
Mais ce zézère est exposé à trop d’occasions de se perdre dans des fréquentations louches.
C’est son destin de rouler sur la pente du vice, palier par palier et c’est la mort qui la
surprend, malade, seule et misérable.
Dans leur « Avertissement » les Leblond disent : « La grande nécessité de semblables
œuvres d’art, qui d’elles mêmes se commandent très simples et par endroit mêmes
familières, est de faire aimer les Noirs dans le naturel de leur vie quotidienne par le public
européen. »
(Cazemage)
LES VIES PARALLELES (1902)
RESUME :
Jacques Derève a rencontré Ellen Mellus à une exposition de peinture où figure le portrait
de la jeune fille. C’est le double coup de foudre. L’un pense sans cesse à l’autre, désire
même l’épouser.
Derêve pourrait se renseigner, surtout auprès de l’auteur de ce chef-d’œuvre pictural. La
délicatesse de son âme le lui interdit. Il préfère que le hasard le mette en présence de sa
dulcinée. Celle-ci aurait pu se marier à un ami de sa famille, mais l’étincelle de l’amour n’a
pas jailli. Son idéal semble être précisément celui dont elle rêve : Jacques ! Elle trouve
injuste, avec Léon Blum, que les jeunes filles ne puissent faire, elles aussi, leur vie de
garçonne. Elle estime que les mœurs devraient autoriser la femme à demander la main de
l’homme. Toutefois, bien que sa virginité lui pèse, elle ne veut pas la perdre autrement que
dans le mariage. Or, cette belle âme ne rencontre pas l’élu de son cœur.
« Les vies parallèles » s’étaient occupées des demoiselles sages qui s’étiolent au foyer
paternel, vestales qui n’osent pas aller à la rencontre du mari ou de l’amant. Il s’agissait
aussi d’un jeune métropolitain qui s’intéressait fort à la visite des musées et des expositions
de peinture, occupations qui ont vite captivé nos illustres écrivains et auxquelles ils se
livreront toujours.
ULYSSE CAFRE (1924)
CONTEXTE :
Ulysse Cafre s’apparente au courant pittoresque-naturaliste. Les Leblond se sont fait dans
cette œuvre les peintres de la Réunion : ce roman est un très sûr document.
La vision qu’ont les auteurs de la race noire se concentre dans le personnage d’Ulysse.
Dans l’esprit de la population, cafre était synonyme de nègre, c’est à dire individu de race
africaine. Se nommait créole celui qui était né à la Réunion.Le sous-titre « histoire dorée
d’un noir » n’est pas anodin. Les Leblond confèrent à leur roman une inspiration religieuse,
telle la « légende dorée ». Ils veulent mettre en valeur la bonté de l’homme blanc.
Ulysse porte le même prénom que le héros d’Homère. En effet, l’histoire est une sorte de
périple initiatique dont Ulysse, malgré ses origines inférieures sortira grandi. Cette
progression n’est envisageable que grâce à l’aide des blancs.
(Marius et Ary Leblond, écrivains et critiques d’art. Catherine Fournier)
RESUME :
Ulysse cafre est cuisinier chez des blancs de Saint-Pierre :soumis à ses maîtres, renfermé
sur lui-même et révolté contre les siens, il passe sa rage sur sa femme qu’il chasse de chez
lui et sur son fils(qui est loin d’être un exemple de bonté). Ce dernier a préféré comme sa
mère s’enfuir du toit familial. Pendant un moment, Ulysse a cru qu’il s’était complètement
détaché de son fils Songor, mais au fil des jours a grandi en lui le besoin de le voir.
Des années plus tard, il décide de parcourir l’île à la recherche de Songor. A Saint-Paul , il
s’attache au curé Desvaysseaux, dont la spécialité est la lutte contre les sorciers et en
particulier contre le plus grand d’entre eux, le magicien Saint-Ange. Ulysse se fait baptiser,
devient le « cafre du prêtre » qu’il protège contre ses ennemis, et qui lui permettra, après
bien des péripéties, de retrouver son fils.
Au fil des aventures, va s’opérer en lui des changements.
On note que la sorcellerie est très présente dans la société réunionnaise, ainsi que la crainte
de la population face à ce fléau (certains personnages du roman sont associés à l’affaire
Sitarane (St -Ange, Sitarane, Madame Ziles, femme d’Ulysse) dont le jugement est retracé
ici avec détails. . Le roman part en guerre, au nom du christianisme, contre cette sorcellerie.
LES SORTILEGES (1905)
CONTEXTE :
Rassemble en un volume 4 longues nouvelles consacrées chacune à la destinée d’un héros
emblématique de l’une des principales communautés ethniques des îles de l’Océan Indien
occidental : Indiens, Africains, Chinois, Malgaches. On remarquera l’omission des
européens : comme s’ils se situaient sur un plan différent, sans comparaison possible avec
les autres communautés.
Les Sortilèges offrent un aspect des mœurs d’immigrés venus travailler à la Réunion :
indiens, malabars, malgaches, chinois, cafres. Conter partiellement la vie de ces pauvres
gens, c’est encore montrer un côté de la vie à Bourbon avec un peu de leurs coutumes et de
leurs mœurs.
RESUME :
Les races indienne, chinoise et africaine se rencontrent à Bourbon, tandis que le roman
malgache se situe à « la Grande Ile » au « village de pierres ».
-Dans ce volet qui se déroule à Madagascar, un indigène ramène successivement de ses
voyages professionnels trois concubines. A l’arrivée de la dernière au foyer, l’épouse
Talata, ne pouvant plus supporter l’outrage, empoisonne sa rivale en introduisant une plante
vénéneuse dans son repas.
L’histoire ne met-elle pas en garde, contre ce mode de vengeance, créoles et
métropolitaines dont certaines ont été les victimes des Ramatoas, lorsque leurs anciens
amants les avaient remplacées par des épouses étrangères ?
- Dans le 1er
volet du triptyque réunionnais, voici le sympathique Moutoussami, manœuvre
d’usine sucrière qui habite une paillote au sol enduit de bouse, en compagnie d’une
ivrognesse et d’une fille dont les travaux manuels ont sculpté le corps. La beauté plastique
n’a pas échappé au regard avide du fils du patron. L’indien, mis au courant d’un rendez-
vous nocturne, suit son enfant pour obvier au déshonneur. Mais il se ravise et se pend à un
arbre.
- 2ème
volet : Compère ! C’est le sobriquet qu’on donnait autrefois à l’épicier chinois. Les
Leblond brossent un croquis saisissant d’exactitude de ce marchand expert dans la science
de satisfaire surtout la clientèle pauvre. Mais arrive cette lascive Véronique qui vient
coucher chez Compère. C’est l’occasion pour les auteurs de peindre à la Zola, les mœurs
dépravées de certaines mulâtresses.
- Enfin, dans la dernière partie du livre, c’est « Cafrine », une histoire de même réalisme
que « Compère ». L’histoire d’une adolescente qui, pendant le sommeil de ses parents,
s’aventure nuitamment, en compagnie d’un garçon et d’un couple de son âge et de sa race.
Nos 2 écrivains l’ont sculptée « dans la matière dure et vernie des statuettes africaines ».
Cette petite négresse fait partie de la population réunionnaise, population pauvre mais qui
nous intéresse autant que la classe privilégiée.
L’OPHELIA (1922)
CONTEXTE :
En 1922 paraît « l’Ophélia », poème en prose d’une rare beauté. José d’Arena où se produit
le drame est un îlot situé entre Madagascar et l’Afrique.
Un roman dense et poétique, pur de toute thèse idéologique, comme s’il n’appartenait qu’au
rêve et à l’imaginaire.
RESUME :
Récit du naufrage d’un navire « l’Ophélia » dans le canal du Mozambique près de la côte
de Madagascar. L’équipage est recueilli sur l’île paradisiaque de José d’Arena découverte
par le capitaine Danel, marin né aux Seychelles, à qui, en 1900, le gouvernement français a
accordé une concession de 30 ans.
La traversée aurait pu être banale, si la quille du trois-mâts n’avait pas rencontré un de ces
récifs coralliens dangereux à l’ouest de la côte d’Afrique, près de l’îlot José d’Arena. Un
accident qui permet au commandant, au capitaine et aux membres d’équipage de faire la
connaissance du capitaine Danel qui habite l’île en compagnie de sa femme Ange qui
souffre d’une maladie étrange, et de leur servante, Violette, une jeune négresse qui fait
naître le désir dans les yeux des naufragés.
Personne ne soupçonne vraiment le drame qui se prépare en silence dans la solitude de
l’îlot où tous se sentent prisonniers. Et tandis que le capitaine Danel fait découvrir au
second de l’Ophélia ses mines de guano, le commandant s’enferme dans sa cabine afin
d’écrire son rapport. Au fil de l’écriture, c’est le lent naufrage d’un homme qui se laisse
gagner insidieusement par cette folie : posséder la femme de Danel. Il l’invite donc à visiter
son trois-mâts, de dernier n’imaginant pas que c’est la mort qui l’attend. Une mort qui
entraîne dans son sillage celle de l’îlot José d’Arena qui perd tous ses oiseaux effrayés par
les coups de fusil. Et c’est l’île elle-même qui fait naufrage en sombrant dans la mémoire
des hommes. L’île où tout bonheur semble d’emblée voué à l’échec.
« LA VIE »
Le 24 février 1912, paraît le 1er
numéro de « La vie ». Bimensuelle, la revue se poursuivra
jusqu’en 1953.
Les préoccupations de Marius-Ary Leblond sont : la grandeur morale de la France, la
défense des nationalités.
La vocation de la revue ne se limite pas aux affaires politiques. Elle entend également
aborder les sujets les plus divers : les arts, les sciences, les industries françaises,
l’architecture, la peinture, le roman, la médecine, la pédagogie, les sports, les principaux
organismes commerciaux et les expositions nationales.
« La vie » aurait voulu être un véritable pôle intellectuel. Ainsi les locaux de la revue
accueillirent des expositions de peinture, des conférences eurent également lieu ainsi que
des concerts.
La somme rapportée par l’obtention du Prix Goncourt finança la création de la revue. Ils ne
rencontrèrent jamais l’adhésion du grand public. La revue a paru pendant trente ans et n’a
laissé aucune trace, aucun souvenir. La publication cesse en 1942.
L’OUED (1907)
CONTEXTE :
L’Oued parut en 1907. « Le Matin » de Bruxelles l’avait auparavant reproduit sous le titre
« Attirance »
En 1902-1903, les Leblond sont au Maghreb. De ce séjour naîtra le roman « L’Oued »,
évocation des relations conflictuelles entre arabes et kabyles, colons et colonisés.
RESUME :
A Cartenne, Martin, administrateur-chef en Algérie, fatigué de rester seul et veuf, a fait
venir sa fille d’un couvent de Perpignan.
Ambroise ne s’intéresse pas aux célibataires que fréquente son père, surtout à Darcy,
l’administrateur adjoint, arabophobe, algérien de naissance, issu de parents métropolitains.
Par contre, Martin est un arabophile et sa fille s’intéresse passionnément à tout ce qui
concerne ce pays : paysages, enfants et même, discrètement, l’élégant cavalier Belkassen
que le patron honore de sa confiance. En effet, le voici préposé, de concert avec la bonne, à
la protection d’Ambroise qui se lance à la découverte de la région.
Mais cet arabe s’est épris secrètement de la jeune « roumi ».
Darcy, qui a des vues sur elle, est jaloux de son inférieur qui, révoqué pour fautes graves de
service, est sommé de quitter les lieux sans délai et de s’engager dans l’armée.
Or, un jour que la jouvencelle commet l’imprudence de se rendre seule à l’Oued, son lieu
de promenade favori, elle rencontre fortuitement l’indigène. Il se présente respectueusement
et tente de se disculper. La jeune fille le rassure sur la bonne opinion qu’elle garde de lui.
Malheureusement, il se méprend sur les nobles sentiments d’Ambroise, s’enhardit,
s’échauffe, lui baise la main et l’aurait violée si Mohammed, un Kabyle, son collègue et
ennemi héréditaire, qui le surveillait derrière une haie, ne l’eût abattu de deux coups de
fusil.
LE MIRACLE DE LA RACE (1914)
CONTEXTE
Ce roman illustre bien le thème colonial dont les auteurs se sont faits les défenseurs (dés
1911).Il aborde notamment l’épopée de la race blanche.
La colonisation et la littérature coloniale sont pour eux affirmation de la France, de sa
puissance et de l’excellence de sa civilisation, tout en permettant de présenter au public
européen d’autres peuples : « dans le roman colonial, nos camarades et nous entendons
révéler l’intimité des races et des âmes de colons ou d’indigènes ».
Mais pour Leblond, bien que la colonisation permet l’association de plusieurs races issues
de divers continents, il importe que chacun doit rester « à la place qui lui est assignée par
l’ordre des choses coloniales ». En effet, la supériorité des mœurs et de la civilisation
européennes ne doit en aucun cas être mises en cause.
RESUME
« Le Miracle de la race » conte les malheurs d’un jeune orphelin d’excellente famille
blanche, contraint par l’avarice de ses tantes de quitter la pension bourgeoise où il étudiait
pour fréquenter l’Ecole des Frères, sur les mêmes bancs que les enfants noirs nécessiteux.
La part du souvenir du sudiste Ary est prépondérante dans ce roman du fait que le héros
était un petit condisciple originaire de Saint-Pierre qui, pour des raisons d’avarice familiale
fut retiré de la Pension Imbert où il étudiait.
Mais le jeune Alexis Balzamet sait faire reconnaître ses qualités naturelles (c’est là que se
révèle le Miracle de la race). Par son travail, il parvient à s’élever dans l’échelle sociale et
entre au service des Ponts et Chaussées lui permettant d’œuvrer pour la mise en valeur de
l’Ile (missions à St-Philippe et à Cilaos). Il s’engage ensuite pour le bien de la Patrie dans le
corps expéditionnaire lancé à la conquête de Madagascar en 1895, conscient « que ce geste
volontaire répondait profondément à la noblesse de sa race ».