Download - Maréchal Alphonse (Pierre) JUIN 1888-1967
Maréchal Alphonse (Pierre) JUIN 1888-1967 Sources : ANOM (état-civil et registres matricules), Gallica (BnF), site jeanlouis.ventura.free.fr
Son grand-père maternel, Pascal Salini, né en 1851 à Tolla (Corse), venu en Algérie en 1871 comme jeune soldat et ayant pris sa retraite proportionnelle après plus de quinze ans de service à la Garde républicaine et dans la Gendarmerie algérienne, était entré, au moment de la naissance d’Alphonse, au service des Phares et Balises et avait été affecté au phare du Cap Rosa*, entre Bône et La Calle, dont il allait bientôt devenir le gardien chef. (* Ce phare ne fut pourtant construit qu’en … 1906 !) Le 16 décembre 1888, à Bône (Sainte-Anne), naissance d’Alphonse Pierre JUIN, fils de Victor Pierre né en 1856 à Saint-Denis (Deux-Sèvres), gendarme à pied -noir- et de Précieuse SALINI née en 1871 à Ucciane en Corse, couturière, mariés le 7 mars 1888 à Constantine.
En 1892, à Bône, naissance de sa sœur Marie Clémence Angèle.
En 1894, à l’âge de 6 ans, sa famille déménage à Constantine, où il rentre à l’école primaire et apprend l’arabe.
Alphonse Juin, enfant, avec ses parents, vers 1900
En 1901, à 13 ans, il obtient une bourse pour entrer au lycée. Pour lui permettre de poursuivre ses études, son père, placé en retraite de la gendarmerie, continue de travailler. Le 7 octobre 1909, à la mairie de Constantine, engagé volontaire au 1er Régiment de Zouaves. Le capitaine Mingasson, qui commande son unité, rédige cette appréciation : « Sujet exceptionnel, s’il continue comme il a commencé, il ira certainement très loin ». En 1910, à 21 ans, il est admis à Saint-Cyr.
En 1911, il sort de Saint-Cyr comme major de sa promotion (la 94ème, dite « de Fez », dont fait aussi partie Charles de Gaulle, qu’il est le seul à tutoyer).
Il choisit le 1er Régiment de Tirailleurs Algériens à Blida. En 1912, au Maroc, il reçoit son « Baptême du feu ». Après 1914, il prend part comme lieutenant aux offensives de Senlis, de l’Ourcq et de l’Aisne, où il
est blessé une première fois au bras droit. Du 8 au 13 janvier 1915, bataille devant Soissons (Crouy) et nouvelle blessure au bras droit dont il perd l’usage : il sera autorisé à saluer du bras gauche. En 1916, à peine sorti de l’hôpital, il retourne au Maroc où il devient aide de camp de Lyautey. En décembre 1916, il prend le commandement d’une compagnie de mitrailleuses du 1er régiment de tirailleurs marocains. Nommé capitaine, il revient en France et participe à l’offensive du Chemin des Dames. Le 10 octobre 1918, il est affecté à l’Etat-Major de la 153ème division. Le 24 octobre 1918, il est mis à la disposition du général en chef au Maroc. Le 2 novembre 1919, il est détaché à l’école supérieure de guerre. Le 24 septembre 1921, il est affecté comme stagiaire à l’Etat-Major de la division d’occupation de
Tunisie. Le 24 octobre 1923, il est mis à la disposition du maréchal de France commandant les troupes d’occupation au Maroc. Le 20 octobre 1925, il est mis à la disposition de M. le maréchal Lyautey. Son action vigoureuse en faveur de la pacification du Maroc au début des années 20 lui valut d’être proposé à titre exceptionnel pour le grade de chef de bataillon le 25 juin 1926.
Le 26 décembre 1928, à Constantine, il épouse Marie Gabrielle Mauricette Cécile BONNEFOY, née le 25 juin 1902 à Constantine, fille de François Maurice, ancien chirurgien vétérinaire. Ils auront 2 fils : Michel et Pierre. A la fin de l’année 1938, il est promu général de l’Armée d’Afrique. Le 1er juin 1939, à Constantine, décès de sa mère (source le petit Marocain du 6 juin 1939). En 1939, au moment de la déclaration de guerre, il est nommé commandant de la 15ème division d’infanterie motorisée. Général de brigade en 1940, il brise une offensive des Panzers allemands en Belgique. En mai 1940, il couvre la retraite de Dunkerque, mène un combat désespéré, mais est fait prisonnier le 19 mai dans les faubourgs de Lille. Le 28 novembre 1940, à Constantine, décès de son père. En juin 1941, il est libéré à la demande de Vichy dans un échange d’officiers. Il est envoyé pour succéder à Weygand comme commandant en chef des forces d’Afrique du Nord au Maroc. En novembre 1941, il refuse d’entrer comme ministre de la Guerre dans le gouvernement de
Vichy. Le 8 novembre 1942 (opération Torch débarquement des Anglo-Américains en AFN), il fait le « baroud d’honneur » mais son attitude sans équivoque permet à nos troupes de se ranger rapidement aux côtés des Alliés. « Quel dommage et quelle tristesse, dira-t-il, que je n'ai pas été informé à temps du projet de ce débarquement, il n'y aurait pas eu un seul coup de feu tiré. » Il se place alors aux ordres du général Giraud qui lui confie le commandement des Forces françaises en Tunisie.
Le général Juin décorant le soldat américain Jonathan Hoag
de la Croix de guerre, le 21 mars 1944.
En mai 1944, il conduit le fameux corps expéditionnaire français en Italie, du Garigliano à Rome et à Sienne.
« Ce qui, voyez-vous m'a le plus ému, c'est d'avoir vu le général Brosset (Diego, né en 1898 à Buenos Aires) embrasser de Galibert (Georges, né en 1903 à Paris) à la suite de son raid magnifique sur San Giorgio. Je considère ça comme peut-être ma plus grande victoire, les Forces Françaises Libres et l'Armée d'Afrique se donnant l'accolade ! II y a un an qu'on aurait dû voir ça, en Tunisie. » Après la Libération, il accomplit plusieurs missions à l’étranger : Moscou, San-Francisco, Tchoun-King … De 1945 à 1947, il est chef d’état-major général de la Défense nationale. En 1946, il est ambassadeur de France au Brésil
De 1947 à 1956, il est résident général au Maroc
1949 El Ksiba
En 1951, inspecteur des Forces armées puis commandant des Forces terrestres Centre-Europe dans l’OTAN.
Le 7 mai 1952, il est élevé à la dignité de maréchal de France (le dernier maréchal de France de son vivant)
Point de vue image du monde du 15 mai 1952
L’Illustration de juin 1952
En 1952, le commandant Bouhoure lui remet le fanion à 7 étoiles
Le 20 novembre 1952, il est élu à l’Académie française par 25 voix, au fauteuil 4 de Jean Tharaud.
17 janvier 1953
Colette Mars est née à Tanger le 10 août 1916
Le 15 février 1953 sur la piste de l'aéroport de Tan Son Nhut de gauche à droite : le Gouverneur Gautier, le Général Bondis, le Maréchal Juin, le Général Salan, le Général Nguyễn Văn Hinh. Arrivée à 9 heures du Maréchal Juin à Saïgon pour un entretien avec S.M. Bảo Đại. Il repart le 18 février pour Tokyo pour un entretien avec le Général Clark et une inspection des troupes françaises en Corée. Il revient le 25 février à Tourane, pour une visite à la reine mère à Hué.
26 février 1953
Le 26 il rend à Dong Hoi en Annam, puis dans le delta tonkinois. Le 28 février il se rend à Na Sam où le Maréchal Juin remet la cravate de la Légion d'Honneur au Colonel Debernardy et le Général Salan remet la Croix de Guerre au Général de Linarès.
Jean Letourneau, le Maréchal Juin, le Général Salan et le Général de Linares examinent les emplacements
de mortiers sur les points d'appui de Na San le 28 février 1953 au Vietnam. (Photo by Keystone-France\Gamma-Rapho via Getty Images)
8 mai 1953 résidence générale de Tunisie
Le 25 juin 1953, c’est Maurice Genevoix qui le reçoit à l’Académie française. Il reçut lui-même Henri Troyat. En 1953, dans le grand salon de la préfecture de Constantine, le préfet ménage une rencontre entre Ferhat Abbas et Alphonse Juin …
1953
31 mars 1954
Le 17 juin 1954, Joseph Laniel est remplacé par Pierre Mendès-France au poste de président du Conseil
7 avril 1954
Noir et blanc du 18 octobre 1954
1954
29 mai 1955
Le 31 août 1955, il assiste à un service célébré en l'église Saint-Louis des Invalides, à la mémoire des victimes du F.L.N. massacrées à Oued-Zem le 20, cérémonie organisée par le général Vésine de la Rüe, et à laquelle assistait aussi le général Zeller, les députés Pascal Arrighi, Jean-Marie le Pen …
21 janvier 1956
29 avril 1956
29 juin 1956
1er juillet 1956
1er août 1956
1er août 1956
28 août 1956
8 septembre 1956
En 1957, il écrit le Maghreb en feu
En 1958 L’Europe en question,
Il ne soutient pas le putsch des quatre généraux (Challe, Salan, Zeller, Jouhaud) le 13 mai 1958 : « Le renversement de la IVème République par les émeutes du 13 mai 1958apparaît comme une opération civile, télécommandée de la Métropole dans laquelle l’armée a été la dernière à
s’engager. Seul le putsch d’Alger est une affaire de militaire. » Après le discours de de Gaulle du 16 septembre 1959 sur l'autodétermination, Alphonse Juin a exprimé ses inquiétudes dans " l'Aurore ". Le Général a manifesté de l'humeur. Je lui ai alors fait dire : " Puisque tu ne m'as pas compris, expliquons-nous ". Et ce fut le silence. Pendant plus d'un an. Puis un jour, il m'a prié de lui faire connaître par lettre mes observations. Ce que j'ai fait, en publiant ce document…puisqu'on ne voulait pas me recevoir.
1959
En 1959-1960, il écrit ses Mémoires
Le 20 avril 1960, expropriation pour cause d’utilité publique (source recueil des actes administratifs
du 3 mai 1960)
En 1960 Je suis soldat,
Rivarol du 29 septembre 1960
Le 3 octobre 1960, le maréchal Juin, la maréchale Leclerc, la maréchale De Lattre entonnent la Marseillaise.
Le 28 janvier 1961, il adresse une lettre ouverte, un « cri d’alarme » au président de la République. Aux Ecoutes du Monde 43ème année - N° 1950 - 1er décembre 1961 Début 1962, il est sollicité par le général Salan de rejoindre l'Organisation Armée Secrète.
Le 7 mars 1962, il écrit au général Raoul Salan Le Monde du 20 mars 1962 : Des sanctions seraient prises contre le maréchal Juin qui, dans une lettre à Salan, a qualifié l'O.A.S. de "généreux mouvement" Le maréchal Juin a adressé, à une date qui n'est pas précisée mais semble récente, une lettre à Salan. Il y qualifiait l'O.A.S. de " généreux mouvement " et lui demandait toutefois de ne pas " user de la violence en France ". Le maréchal Juin, qui ne destinait pas, semble-t-il, cette lettre à une publication clandestine, n'a pas renié sa paternité. Suivant l'usage, on se refuse de source officielle à indiquer si le maréchal sera l'objet de sanctions disciplinaires - auxquelles il reste soumis puisqu'il demeure en activité sans limite d'âge. Mais on considère dans les milieux informés cette hypothèse comme très vraisemblable. En 1962 C’étaient nos frères, la campagne d’Italie
Le 2 juillet 1962, il prononce une malédiction
En 1963, avec Amar Naroun, il écrit Histoire parallèle la France en Algérie 1830-1962
En 1964, trois siècles d’obéissance militaire et la brigade marocaine et la bataille de la Marne
En 1964, il écrit que, dans le règlement de discipline générale en vigueur à cette époque, le militaire avait « la mission de faire observer les lois de la République et de sauvegarder l’indépendance et l’honneur de la patrie. »
Rivarol du 9 juin 1964
En 1966-1968, la 153ème promotion de Saint-Cyr, dont il est le parrain, porte le nom de « Maréchal Juin ».
Il est décédé à Paris 5ème le 27 janvier 1967
Le Monde du 28 janvier 1967 : Le général de Gaulle s'est rendu au Val-de-Grâce pour s'incliner devant le corps du vainqueur du Garigliano Le symbole d'une armée jetée depuis 1940 de drame de conscience en drame de conscience. Le maréchal de France Alphonse Juin est décédé dans sa soixante-dix-huitième année, ce vendredi, à 5 h. 45, à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Hospitalisé dans la nuit de mardi à mercredi, le maréchal Juin est mort, en état d'urémie, d'un œdème pulmonaire aigu, qui était venu compliquer son état cardiaque. Le général de Gaulle, qui est l'ancien camarade de promotion du maréchal à Saint-Cyr, et qui s'était rendu, notamment en novembre dernier, à son chevet, est venu, à 11 h. 50, présenter ses condoléances à Mme Juin. Le chef de l'Etat, en uniforme, était accompagné du vice-amiral d'escadre Philippon, chef d'état-major particulier du président de la République. Peu après, c'était le tour du général Ailleret, chef d'état-major des armées. D'autres personnalités ont suivi, parmi lesquelles Mme Leclerc, MM. Gaston Palewski, président du Conseil constitutionnel, Maurice Doublet, préfet de Paris, Mgr Veuillot, archevêque de Paris, et le comte de Paris. Une commission d'officiers supérieurs s'est réunie pour mettre au point l'ordonnance des obsèques, qui pourraient être comparables, dit-on dans les milieux officieux, aux funérailles nationales du maréchal de Lattre de Tassigny, le 11 janvier 1952. La date de celte cérémonie sera fixée par le fils du défunt, le chef de bataillon Pierre Juin, qui se trouvait au Portugal au moment du décès.
La dépouille mortelle du maréchal Alphonse Juin repose sur un catafalque, veillée par 4 officiers, dans la
chapelle Napoléon en la cathédrale Saint-Louis des Invalides à Paris en France, le 28 janvier 1967. Le képi, la grand-croix de la légion d'honneur, l'épée d'académicien, l'épée, le bâton étoilé de
commandement et sa vareuse de maréchal sont placés sur le cercueil. (Photo by Keystone-France/Gamma-Rapho via Getty Images)
Paris Match du 4 février 1967
Paris Match du 11 février 1967
Cols bleus du 11 février 1967
Il est inhumé dans la crypte du caveau des Gouverneurs des Invalides. Dans Vie et bonté de mars 1967, la Croix-Rouge française rend hommage au maréchal Juin.
Une plaque lui tient lieu de cénotaphe sur l’un des piliers de l’église Saint-Louis.
En juin 1967, dans un numéro spécial du bulletin de liaison des anciens du C.E.F.I., le général Carpentier rend Hommage au maréchal
Juin 1967
1968
Dans Historia n°254 de janvier 1968, un article signé du maréchal Juin consacré à Charles de Foucauld.
28 février 1970
1975
1975
Le 11 avril 1982, décès de son épouse En 1983, sont construites place d’Italie à Paris 13ème la statue et la plaque commémorative pour lui rendre d'hommage.
Le sculpteur est André Greck, né le 24 février 1912 à Alger.
1988
Décembre 1988
2005
En 2014, Rachid Bouchareb (réalisateur de Indigènes et Hors-la-loi) lui consacre dans la série frères d’armes un clip de 2 minutes raconté par Jean-Pierre Bacri (né en 1951 à Castiglione) https://www.seriefreresdarmes.com/alphonse-juin
2015
2018
Le samedi 16 novembre 2019, en marge d’une manifestation des Gilets Jaunes, la stèle
commémorative en hommage au maréchal Juin est profanée par des casseurs …