éducateurs�en�santé�mentale 4
Place�aux�stages 7
formation�oméga 8
une�chaire�en�autisme 11
bienvenue�chez�nous 12
fondation 13
Signature�du�protocole�d’entente
du�cEtEduM 17
chercher�le�chemin�qui�nous
conduit�à�eux 18
Mélimélo 22,23�et�26,27
Quand�estime�de�soi�rime
avec�guérison 24
L'Hôpital�Rivière-des-Prairies,
situé�dans�le�nord-est�de�l'ile
de�Montréal,�est�un�centre
hospitalier�de�soins
psychiatriques,�d'enseigne-
ment�et�de�recher�che,�affilié�à�
l'université�de�Montréal.
L'Hôpital�offre�des�services
spécialisés�et�surspécialisés�en
psychiatrie�à�une�clientèle
d'enfants�et��d'adolescents.�
Il�offre�également�des�
services�surspécialisés�à�une
clientèle�d'enfants,�
d'adolescents�et�d'adultes
présentant�des�pathologies�
psychiatriques�ou�de�
sévères�problèmes�adaptatifs�
associés�à�une�déficience�
intellectuelle,�à�un�trouble�
envahissant�du�développe-
ment�ou�à�un�autre�trouble
neurodéveloppemental�
complexe.�
dépôt�légal�:�
bibliothèque�nationale�
du�Québec
ISSn�:�1705-4575
Les�opinions�émises�
dans�l'Inter-Mission�
n'engagent�en�rien
le�conseil�d'administration�de�
l'Hôpital�Rivière-des-Prairies.
l’Inter-Mission
est�publié�4�fois�l'an�par�le
Service�des�communications
et�du�partenariat�de
l'Hôpital�Rivière-des-Prairies
7070,�boul.�Perras
Montréal�(Québec)�
H1E�1A4
514�323-7260�poste�2088
www.hrdp.qc.ca
RédActRIcE�En�cHEf
Johanne�Gagnon
RédActEuRS
Stéphane�trépanier
Jessica�Lambert-fandal
coLLAboRAtIon�à�LA�RédActIon
Line�bellavance
Katrine�demers
nathalie�Maltais
RévISIon�LInGuIStIQuE
france�beaudoin
concEPtIon�GRAPHIQuE
Johane�Roy
IMPRESSIon
Imprimerie�Héon�&�nadeau�ltée
2
Sommaire
Après� neuf� très� belles� années� à
œuvrer�comme�directeur�général
au�sein�d’une�organisation�remar-
quable,� le� temps� est� venu� pour
moi�de��passer�le�relai�à�un�nou-
veau� dirigeant.� Si� un� autre� très
beau�défi�professionnel�m’attend
ailleurs,�il�n’en�demeure�pas�moins
que�je�quitte�l’Hôpital�Rivière-des-
Prairies� avec� un� pincement.� Je
laisse�derrière�moi�des�équipes�de
travail�qui,�au�fil�du�temps,�n’ont
jamais�cessé�de�se�consolider�et�de
s’arrimer� au� même� point� d’an-
crage� :� le� bienêtre� des� patients
qui,�sans�l’ombre�d’un�doute,�est
intimement�lié�à�l’avancement�des
connaissances.
Je�ne�pouvais�partir�sans�saluer�les
lecteurs� du� journal� l’Inter-
Mission;�ce�véhicule�qui�vous�fait
découvrir� les� différentes� facettes
de� l’expertise� des� gens� qui�œu-
vrent� à� l’Hôpital� Rivière-des-
Prairies.� L’Inter-Mission� compte
près�de�1200�lecteurs,�voilà�qui�est
rassurant!� car� plus� nous� serons
nombreux� à� nous� soucier� de� la
santé�mentale,�plus�grande�sera
notre� compréhension� des�maux
qui�la�mettent�en�péril,�plus�petit
sera�le�nombre�de�tabous�qui�l’en-
tourent!
dans� ce� numéro,� l’équipe� des
communications�vous�invite�à�dé-
couvrir�le�monde�des�éducateurs,
ces�professionnels�du�quotidien�:
description� de� leurs� outils,� du
contenu� des� stages� offerts� à
l’HRdP�dans� le�domaine�et�bilan
de�carrière�d’une�employée�à�la�re-
traite.� une� lecture� qui� aidera� à
mieux� comprendre� le� rôle� de
l’éducateur� en� milieu� psychia-
trique�et�permettra�sans�doute�à
des� jeunes�à� la� recherche�d’une
orientation�de�carrière�de�se�dé-
couvrir�une�vocation.
à�quelques�jours�de�mon�départ,
je�souhaite�longue�vie�au�journal
l’Inter-Mission,�j’en�remercie�les�ar-
tisans�et� j’invite� les� lecteurs�à� lui�
demeurer�fidèles!��
bonne�lecture!
éditorial
3
Mes salutations aux lecteurs
de l’Inter-mission!
L’Hôpital�Rivière-des-Prairies�compte�près�de�200�éducateurs.�
Le�groupe�de�professionnels�le�plus�imposant�de�l’établissement.�
Ils�œuvrent�souvent�dans�l’ombre�des�cliniciens�afin�de�concrétiser�sur
le�plancher�des�vaches�les�objectifs�d’une�intervention�concertée�qu’ils
sont�les�premiers�à�appliquer.�Rôle�déterminant,�mais�parsemé�de�ce
que�le�quotidien�peut�inventer�d’embuches�et�de�confrontations
lorsque�les�intentions�cliniques�se�frottent�à�la�réalité�du�terrain.�dans
ce�contexte,�ils�accomplissent�des�prouesses.�Pierre�Harvey�et�nathalie
Parent,�coordonnateurs�professionnels�du�regroupement�des�
éducateurs�respectivement�au�Programme�de�pédopsychiatrie�et�à
celui�des�troubles�neurodéveloppementaux�de�l’HRdP,�nous�exposent
l’expertise�de�ces�spécialistes�du�quotidien.
stéphane trépanier
Le feu de l’action comme terrain
d’intervention
c’est� principalement� en� dehors� du
bureau�du�médecin�et�des�cliniciens
que�les�manifestations�d’un�trouble
psychiatrique�surviennent.�L’éduca-
teur,�de�par�la�proximité�qu’il�entre-
tient�avec�la�clientèle,�est�présent�au
moment� même� où� les� symptômes
s’expriment.�à�l’instant�et�là�où�ça�fait
mal!�Il�est�donc�bien�placé�pour�inter-
venir�judicieusement�lorsque�la�situa-
tion� le� commande,� au� cœur� de
l’action.� Pierre� Harvey� explique� le
contexte�de�son�travail�:�«�on�ne�peut
prendre�la�portion�malade�d’un�pa-
tient�et�la�faire�soigner�ailleurs��par�les
experts,� pendant� que� la� personne
elle-même�vaque�à�ses�occupations
comme� si� de� rien�n’était.�nous�on
s’adresse�directement�à�la�personne
au�cœur�de�son�quotidien.�c’est�no-
tre�domaine.�notre�rôle,�c’est�d’être
là,�à�ses�côtés,�et�d’expliquer�au�pa-
tient�et�aux�parents,�exemples�précis
à�l’appui,�que�tel�comportement�n’est
pas�le�simple�fait�d’un�enfant�tannant
ou�fatigué,�mais�plutôt�d’une�problé-
matique�sévère�de�santé�mentale.�un
trouble� anxieux� ou� un� toc� par
exemple.� L’éducateur� en� pédopsy-
chiatrie�va�donc�apprendre�au�jeune
à� gérer� concrètement� sa� maladie.
notre�travail,�c’est�d’équiper�le�jeune
afin�qu’il�ait�des�pistes�d’intervention
pour�lui,�sa�famille,�son�école�».
En�quelque�sorte,�l’éducateur�spécia-
lisé�fait�office�de�pont�entre�la�théorie
et� la�pratique�dans� les�coulisses�de
l’action�clinique.�un�pont�particuliè-
rement� solide.� «� Les� éducateurs
s’adressent�d’abord�et�avant�tout�au
patient�dans�sa�vie�de�tous�les�jours.
c’est�notre�champ�de�compétence,
notre� spécificité� professionnelle.�
En�accord�avec�le�diagnostic�émis�et
ce�que�nous�expriment�les�ergothé-
rapeutes,�psychologues,�psychiatres
et�autres�professionnels,�nous�relions
les� objectifs� cliniques� à� la� réalité�
que� nous� observons� et� que� nous�
connaissons�mieux�que�quiconque.
conscient�de�la�problématique�psy-
chiatrique�d’un�patient,� l’éducateur
4
l’accompagne�au�cœur�de�ses�activités�de
vie�quotidiennes�et�s’emploie�à�leur�don-
ner�un�sens�» d’expliquer�Pierre�Harvey.��
«�nous� donnons� des� outils� concrets� au
jeune.�ce�n’est�pas�parce�qu’il�présente�un
trouble� envahissant� du� développement
que� nécessairement� il� n’est� pas� équipé
pour�gérer�ses�crises.�bien�sûr,�lorsqu’un
jeune�arrive�à�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies,
il�est�en�rupture�de�fonctionnement.�Il�ne
fonctionne� plus� à� l’école,� à� la� maison,
dans�son�réseau.�nulle�part.�Juste�prendre
un�bain�peut�être�devenu�une�montagne.
notre�rôle�est�de�l’accompagner�dans�son
quotidien.�on�élabore�des�pistes�d’inter-
vention�et�on�soutient�la�famille�parce�que
gérer�les�simples�gestes�d’une�journée�est
devenu�difficile.�notre�travail,�une�fois�la
situation�stabilisée,�c’est�que�le�jeune�re-
parte�avec�des�pistes�d’intervention�appli-
cables�pour� son� réseau.� Pour�qu’il� y� ait
continuité�» d’ajouter�nathalie�Parent.
Les yeux et les oreilles des autres
professionnels
«�on�va�aussi�beaucoup�observer�les�com-
portements�du�jeune�pour�émettre�des�hy-
pothèses.� Par� exemple,� à�quel�moment
va-t-il�sauter�sa�coche�et�dans�quelle�cir-
constance?��ce�peut�être�son�espace�vital
qui�est�heurté�ou�son�besoin�d’être�rassuré
qui�s’exprime.�Il�y�a�la�possibilité�d’une�crise
d’adolescence�qui�soudainement�devient
très�difficile�à�vivre�avec�un�trouble�enva-
hissant�du�développement.�nous�sommes
en� quelque� sorte� le� prolongement� des
yeux� des� professionnels.� c’est� nous� au
quotidien�qui�allons�observer,�quantifier,
confronter�les�hypothèses�élaborées�par
les� autres� professionnels.�on�utilise� des
grilles�de�dispersion�pour�bien�mesurer�les
faits�et�on�va�parfois�même�jusqu’à�provo-
quer�des�situations�afin�de�vérifier�une�hy-
pothèse.�nous�sommes�une�banque�de
données�pour�les�autres�intervenants�qui,
responsables�de�beaucoup�de�dossiers,�ne
peuvent�évidemment��être�quotidienne-
ment�auprès�de�leur�clientèle.�on�est�par-
ticulièrement�au�fait�de�l’aspect�environ-
5
nemental�d’une�intervention�par�exem-
ple.�Et�pour�ainsi�dire,�nous�sommes�un
peu�aussi�le�prolongement�de�l’interven-
tion�des�cliniciens.�nous� sommes�ceux
qui�vont�infirmer�ou�confirmer�les�hypo-
thèses�avancées�par�les�autres�cliniciens
et�fournir�les�informations�qui�permettent
en�partie�d’étoffer�leurs�rapports�» précise
nathalie�Parent.
Pour�les�intervenants�impliqués�au�dos-
sier,� la� complicité� avec� l’éducateur� est
précieuse,�sinon�indispensable.�c’est�sou-
vent�de�cette�complicité�que�naissent�la
nuance�et�la�précision�d’une�analyse�de
qualité�réalisée�à�partir�de�faits�qui�autre-
ment�auraient�pu�être�ignorés�ou�sous-
estimés.� Le� portrait� de� la� réalité� étant
tributaire�de�la�qualité�et�de�la�quantité
de� ses� témoins.� L’éducateur� est� un
maillon� fort�et�essentiel�dans� la�chaine
des� interventions� en� psychiatrie� de
deuxième�et�de�troisième�lignes.�un�par-
tenaire�utile�pour�une�équipe�de�plus�en
plus�interdisciplinaire�qui�souhaite�profiter
de�sa�connaissance�intime�de�la�réalité�du
patient�pour�brosser�un�tableau�complet
d’une�situation�complexe�et�probléma-
tique.�Il�est�à�même�de�fournir�des�indi-
cations�essentielles�qui�serviront�les�choix
cliniques.�Est-ce�qu’un�jeune�pourra�bien
s’intégrer� à� un� camp� de� jour� compte
tenu�de�son�fonctionnement�en�groupe?
L’éducateur�consciencieux�est�générale-
ment�à�même�de�répondre�à�cette�ques-
tion� à� partir� d’observations� rigou-
reusement� menées� pour� appuyer� ses
dires.�Et�si�le�contexte�ne�s’y�prête�pas,�à
la�demande�de�certains�intervenants,�il
pourra�même�aller�plus�loin�en�mettant
en�scène�une�activité,�en�hôpital�de�jour
par�exemple,�afin�de�provoquer�des�réac-
tions� à� observer� dans� des� conditions
construites� de� toutes� pièces.� comme�
Yves�Leroux,�Pierre�Harvey,�nathalie�Parent�en�compagnie�d’un�jeune�patient
6
l’explique�Pierre�Harvey,�«� l’activité
montée�hors�du�quotidien�est�une
autre�facette�de�l’éducateur�en�pé-
dopsychiatrie� de� deuxième� et� de
troisième�lignes.�Il�possède�les�apti-
tudes�pour�planifier�une�activité�afin
de�mesurer�où�est�rendu�un�jeune
sur� un� aspect� bien� précis� de� son
évolution�».�
Le mariage d’une solide
formation et de l’expérience
acquise
La�reconnaissance�des�capacités�et
du�potentiel�d’un�être�humain�pour
l’éducateur�spécialisé�devient�pres-
que� instinctive� avec� le� temps.� à
force�d’expériences,�l’aptitude�à�lire
rapidement�ce�qui�passe�dans�la�tête
d’un� client� se� développe,� affirme�
nathalie�Parent�: «�Je�le�dis�sans�pré-
tention,�mais�des�fois�on�est�rendu
tellement� sensible�qu’on�est� capa-
ble,� juste�à�regarder�un� jeune�pa-
tient,�de�savoir�les�objectifs�qu’il�aura
à�travailler.�on�garde�toutefois�l’hu-
milité� d’aller� vérifier� notre� hypo-
thèse.� Mais� on� ne� se� trompe� pas
souvent.�Parce�que�les�patients�nous
font�énormément�apprendre�et�que
chacun�d’eux� laisse� une� trace� qui
nous�servira�éventuellement�». car�si
la� formation� offerte� au� cégep� en
technique� d’éducation� spécialisée
propose�de�solides�outils�d’interven-
tion�et�davantage�de�cours�liés�à�la
santé� mentale� qu’à� une� certaine
époque,� il�demeure�que� l’habileté
de�l’éducateur�s’acquiert�au�contact
de�la�clientèle,�des�pairs,�des�autres
professionnels�et�des�médecins.�Par-
ticulièrement�à�l’HRdP,�affirme�na-
thalie�Parent,�«�nos�médecins�nous
forment�dans� le�quotidien.�on�ap-
prend�énormément�en�les�côtoyant.
Je�pose�beaucoup�de�questions�au
dr�Masse�par�exemple.�Quand�il�in-
troduit� une� nouvelle� molécule,� je
veux�savoir�pourquoi.�Je�pense�que
les�médecins�sont�contents�d’être�ali-
mentés�par�nos�observations.�Ils�sa-
vent�si�la�personne�fonctionne�ou�ne
fonctionne�pas.�Souvent,�ils�n’ont�pas
beaucoup�le�temps�de�rencontrer�les
patients�en�thérapie.�c’est�notre�tra-
vail� alors� de� leur� rapporter� qu’un
symptôme�est�apparu�à�la�suite�de�la
réduction� d’un� médicament� ou
qu’un�comportement�est�plus�accen-
tué�à� tel�moment�de� la� journée.�à
partir�de�nos�observations,�il�peut�y
avoir�un�ajustement�de�médication
qui�va�stabiliser�le�patient�et�le�rendre
plus�disponible�aux� interventions�à
faire,�ce�qui�au�fond�est�l’objectif�pre-
mier�de�son�séjour�ici�».
Une occasion pour la profession
dans� le�sillage�des�discussions�en-
tourant�le�projet�de�loi�21,�la�profes-
sion�est�sans�doute�à�un�tournant�de
son�histoire.�Il�y�a�une�occasion�à�sai-
sir.� Pour� autant� que� l’éducateur
veuille�participer�activement�à�la�dé-
finition� de� son� rôle� professionnel
spécifique,�la�profession�est�vouée�à
un�bel� avenir� et� à� une� reconnais-
sance�officielle�dans�le�réseau�de�la
santé.�c’est�du�moins�ce�qu'entre-
voient� Pierre� Harvey� et� nathalie�
Parent�lorsqu’ils�scrutent�l’horizon�:�
«�Il�y�a�une�porte�qui�s’ouvre�devant
notre�carrière�pour�faire�reconnaitre
notre�profession.�L’avenir�de�notre
statut�professionnel�est�débattu�pré-
sentement� à� Québec.� on� sait� ce
qu’on�vaut,�on�fait�des�interventions
qui� nous� sont� propres� et� nous
sommes� des� professionnels
consciencieux.� nous� sommes
confiants.�Encore�faut-il�y�mettre�les
efforts�pour�le�démontrer.�on�a�mal-
heureusement� les� défauts� de� nos
qualités.� nous� sommes� tellement
centrés�sur�le�quotidien,�le�vécu�im-
médiat�et�le�réel,�qu’on�n’est�peut-
être�pas�les�meilleurs�ambassadeurs
pour�dresser�le�compte�rendu�théo-
rique�de�nos�actions.�Là�est�le�défi.
L’HRdP,� en�planifiant� un� colloque
d’envergure�cet�automne�sur�le�rôle
de�l’éducateur�en�pédopsychiatrie�et
en�recentrant�nos�tâches�autour�de
l’intervention�clinique,�nous�invite�à
prendre�notre�place�et�à�la�redéfinir.
Ici�aussi,�on�a�tout�intérêt�à�s’investir
et�à�embarquer�dans� le� train�pen-
dant�qu’il�passe�».
Changer le monde en sourdine
Le�Québec�compte�18�000�éduca-
teurs�dont�près�de�11�000�en�santé
mentale,�selon�Pierre�Harvey.�une
masse� critique� de� spécialistes� du
quotidien�qui,�jour�après�jour,�don-
nent�un�sens�aux�gestes�ordinaires.
Ils�sculptent�la�routine�pour�en�faire
des�réussites.�un�beau�métier�que
l’on� pratique� loin� des� projecteurs.
bien�souvent,�ils�sont�les�premiers�à
déceler,�appliquer,�comprendre,�en-
courager,�protéger,�consoler,�inter-
venir,� aider,� encadrer.� Premiers
répondants�lorsque�les�petits�et�les
grands�drames�surgissent�en�dehors
des�bureaux�des�cliniciens.�Et�quand
les�minutes�s’égrainent�dans�une�ap-
parente� banalité,� aux� repas,� au
lever,�devant�la�télévision,�pendant
une�marche�anodine,�ils�travaillent
discrètement�à�changer� le�monde
pour� le�mieux,� une�minute� et� un
être�humain�à� la� fois.� Leur�mieux-
être�toujours�en�tête!
7
L'HRdP�propose�à�ses�stagiaires�un�milieu�clinique�stimu-
lant,�débordant�de�défis�et�offrant�de�multiples�avantages.
chaque�année,�près�de�300�stagiaires�choisissent�de�vivre
une�expérience�au�sein�de�notre�établissement.�Le�stage
en�éducation�spécialisée�fait�partie�du�nombre�et�permet
à�de�futurs�éducateurs�de�vivre�une�expérience�des�plus
enrichissantes.
faire�un�stage�en�éducation� spécialisée�à� l’HRdP,�c’est
avoir�la�chance�de�travailler�dans�un�centre�surspécialisé
qui�offre�une�grande�variété�de�possibilités�dans�les�do-
maines�de�la�pédopsychiatrie�et�des�troubles�neurodéve-
loppementaux.�c’est�également�l’opportunité�de�travailler
au�sein�d’une�équipe�multidisciplinaire�composée�de�pro-
fessionnels�passionnés�de�la�santé�mentale�qui�n’hésiteront
pas�à�mettre�à�profit�leurs�connaissances�et�leur�expertise.�
Répondant�aux�demandes�des�cégeps�de� la� région�de
Montréal,�deux�coordonnateurs,�Pierre�Harvey�et�nathalie
Parent,�sélectionnent,�accueillent�et�encadrent�les�futurs
éducateurs�en�formation,�lui�pour�le�Programme�de�pé-
dopsychiatrie�et�elle�pour�le�Programme�des�troubles�neu-
rodéveloppementaux.�Les�stages�offerts�permettent�à�des
étudiants�de�vivre�une�expérience�unique�et�d’acquérir�des
connaissances�spécifiques.�
«�Parce�que�nous�avons�une�clientèle�qui�nécessite�des
soins�particuliers,�nous�sélectionnons�les�stagiaires�et�choi-
sissons�des�personnes�qui�démontrent�un�intérêt�marqué
pour�le�milieu�psychiatrique�et�une�facilité�d’adaptation�»,
avance� Pierre� Harvey.� � favorisant� les� stagiaires� de� 3e
année,�il�n’est�pas�rare�que�l’Hôpital�reçoive�des�étudiants
de�première�ou�de�deuxième�année�pour�un�stage�d’ob-
servation�ou�de�sensibilisation.�Selon�les�normes�de�chaque
établissement�scolaire,�la�durée�des�stages,�variant�de�3�à
4�jours�par�semaine,�est�échelonnée�sur�une�ou�deux�ses-
sions.�
Le défi de La troisième Ligne
Le�stage�en�éducation�spécialisée�à�l’HRdP�a�pour�but�de
faire�connaitre�aux� futurs�éducateurs� le�milieu�psychia-
trique�et�d’expérimenter�de�nouvelles�approches�auprès
d’une�clientèle�en�rupture�de�fonctionnement.�«�Parce�que
l'HRdP�se�distingue�par�son�caractère�unique�de�troisième
ligne,�nous�avons�pour�souci�d’offrir�un�milieu�de�stage�sé-
curitaire�», mentionne�nathalie�Parent,�coordonnatrice�de-
puis�un�an�et�demi.�Pour�ce�faire,�un�éducateur�spécialisé
bien�établi�dans�son�milieu�accompagne�le�stagiaire�durant
la�durée�de�son�stage.�Encadrés�par�les�coordonnateurs,
les�stagiaires�ainsi�que�leurs�superviseurs�suivent�une�for-
mation�pour�bien�comprendre�les�rôles�et�les�responsabili-
tés�de�chacun.
durant�leur�stage,�une�certaine�autonomie�est�accordée
aux�étudiants�en�formation.�Encouragés�à�organiser�la�pro-
grammation�et�à�mettre�sur�pied�des�activités�pour�la�clien-
tèle,�ils�peuvent�mettre�en�pratique�ce�qu’ils�ont�appris�sur
les�bancs�d’école.�Le�fait�d’être�jumelés�en�permanence�à
un�éducateur�d’expérience� leur�permet�d’échanger�sur
leurs�pratiques�et�leurs�interventions.
Un éChange qUi porte frUit
La�variété�des�problématiques�rencontrées,�la�diversité�des
approches�cliniques,�le�contact�avec�les�différents�profes-
sionnels�de�la�santé�et�l’accès�à�la�vie�scientifique�de�l’Hô-
pital� permettent� aux� étudiants� de� parfaire� leurs
connaissances.�En�plus�de�ces�avantages,�les�stagiaires�de
l’Hôpital�Rivière-des-Prairies�ont�accès�à�la�bibliothèque,
aux�ordinateurs�avec�lien�Internet,�aux�installations�spor-
tives�tels�les�piscines,�le�terrain�de�tennis,�la�salle�de�condi-
tionnement�physique�et�les�gymnases,�et�bien�plus.�Les
possibilités�d’emploi�sont�également�grandes�et�tout�est
mis�en�oeuvre�pour�permettre�aux�stagiaires�de�vivre�une
expérience�hors�du�commun.�
«�La�présence�de�stagiaires�est�une�plus-value�pour�notre
organisation,�puisqu’elle�nous�permet�de�rester�à�la�fine
pointe�de�ce�qui�se�fait�dans�le�domaine�»,�avance�nathalie
Parent.�En�effet,�sortant�directement�de�l’école,�ils�appor-
tent�de�nouvelles�techniques�et�de�nouveaux�outils�qui�ne
font�qu’enrichir� les�approches�cliniques�utilisées�par� les
éducateurs�déjà�en�place.�«�Leur�bonne�humeur�et�leur
soif�d’apprendre�nous�poussent�en�tant�qu’organisation�à
être�cohérents�dans�nos�pratiques�»,�ajoute�Pierre�Harvey.
devenir� stagiaire� en� éducation� spécialisée� à� l’Hôpital�
Rivière-des-Prairies,�c’est�aussi�avoir�la�chance�de�contribuer
à�l’avancement�d’une�organisation�unique�en�son�genre.
bref,�c’est�avoir�la�chance�d’intégrer�un�milieu�de�travail
motivant�où�la�monotonie�n’est�pas�de�mise.
PouR�AvoIR�PLuS�d’InfoRMAtIon�SuR�LES�StAGES�à�L’HôPItAL�RIvIèRE-dES-PRAIRIES�Et�PouR�connAItRE�LA�PRocéduRE�PouR�fAIRE�unE
dEMAndE,�vEuILLEz�conSuLtER�notRE�SItE�IntERnEt�à�L’AdRESSE�SuIvAntE�:�www.HRdP.Qc.cA.��
Place aux stages
Des stages en éDucation spécialisée à hRDP
8
L’agressivité�des�patients�en�milieu�psychiatrique�a�longtemps�été
un�sujet�tabou.�dans�un�contexte�de�troisième�ligne�où�des�
usagers�peuvent�démontrer�un�potentiel�de�dangerosité,�il�s’avère
important�de�se�doter�d’outils�adéquats�pour�bien�intervenir.�Pour
ce�faire,�depuis�quelques�années�à�l'HRdP,�une�formation�est�
transmise�aux�intervenants�afin�de�faciliter�la�gestion�des�crises�et
leur�permettre�de�développer�des�habiletés�et�des�modes�
d’intervention�pour�assurer�leur�sécurité�et�celle�des�patients.�
Jessic
a lam
bert-fandal
Une philosophie de vie…
La� formation�oméga� est� une�dé-
marche�d’intervention�assez�récente
qui�s’implante�de�plus�en�plus�dans
différents�milieux.�Les�centres�psy-
chiatriques,� les�centres�de�protec-
tion� de� la� jeunesse� et� les� centres
hospitaliers� suivent� ce� courant.
L’Hôpital� Rivière-des-Prairies� a� été
conquis�par�l’approche�oméga�qui
a�pour�objectif�d’éviter�l’escalade�en
détectant� les� signes� précurseurs
d’une�crise�d’agressivité�chez�le�pa-
tient.
La�conception�de�ce�programme�a
débuté�en�1997�et�a�été�initiée�par
l’Association�paritaire�pour�la�santé
et�la�sécurité�du�travail�du�secteur
des� affaires� sociales� (ASStSAS)� en
collaboration� avec� un� regroupe-
ment� d’établissements� à� vocation
psychiatrique�:�le�cH�Robert-Giffard,
l’Hôpital� douglas� et� le� cH� de�
charlevoix.
théorique�et�pratique�à�la�fois,�cette
formation�est�offerte�depuis�1999�à
tous� les� employés� qui� travaillent
avec�les�patients�à�l’Hôpital�Rivière-
des-Prairies.�Ainsi,�les�infirmières,�les
éducateurs,�les�préposés�aux�béné-
ficiaires�ainsi�que�les�professionnels
sont�appelés�à�mettre�en�applica-
tion�ces�techniques�d’intervention.
Les� gestionnaires� et� autres� titres
d’emploi�ne�travaillant�pas�directe-
ment�avec�la�clientèle�ont�pour�leur
part� été� sensibilisés� à� cette� ap-
proche.
Monique� Granger,� physiothéra-
peute�de�formation,�est�responsa-
ble� depuis� 2005� de� la� formation
oméga�à�l’HRdP.�Passionnée,�elle
passe�maintenant� 100�%� de� son
temps� à� l’implantation� de� la� dé-
marche� oméga.� depuis� mars
2009,�elle�siège�au�comité�organi-
sationnel-volet�sécurité�oméga�afin
d’uniformiser�les�outils�et�les�inter-
ventions�au�sein�des�unités�de�l’Hô-
pital.� Elle� donne� également� des
formations�aux�nouveaux�employés
et�agit�à�titre�de�conseillère�auprès
de�ceux-ci.�Pour�elle,�la�formation
oméga�est� beaucoup�plus� qu’un
ensemble�de�techniques�d’interven-
tion.�«�c’est�une�véritable�philoso-
phie�de�vie!�c’est�une�manière�de
Formation Oméga
9
vivre�et�de�penser�qui�s’applique�aux�dif-
férentes�circonstances�de�la�vie.�»
En�effet,�cette�démarche�d’intervention
permet� à�une�personne�agressive�de
s’exprimer�et�de�réagir�sans�porter�at-
teinte�à�l’intégrité�physique�et�psycholo-
gique�des�individus�autour�d’elle.�Selon
ce�courant,�il�faut�éviter�le�plus�possible
les�contacts�physiques�avec�un�individu
agressif.� Il� faut� plutôt� amener� la� per-
sonne�en�crise�à�collaborer�grâce�à�une
approche� de� communication� respec-
tueuse� et� responsabilisante.� Les� mé-
thodes� enseignées� durant� cette
formation�donnent� aux� � intervenants
des�moyens�pour�repérer�les�situations
qui�constituent�un�risque�réel�et�pour
évaluer� l’ampleur� des� risques� et� des
dangers� en� classifiant� les� comporte-
ments�et�les�niveaux�de�dangerosité�du
client.�Ainsi,�des�interventions�verbales,
psychologiques�et�physiques�sont�ensei-
gnées.�Le�travail�en�équipe�lors�des�in-
terventions�en�situation�de�violence�y
est�beaucoup�valorisé.�Les�mesures�uti-
lisées� tiennent� compte� de� l’état� phy-
sique�et�mental�de�la�personne�et�ont
pour�seul�but�de�l’empêcher�de�se�bles-
ser�ou�de�blesser�quelqu’un�d’autre.
qu'est-ce qu’une crise
d’agressivité?
Lorsqu’on�pense�au�mot�agressivité,��on
imagine�des�pleurs,�du�bruit,�des�cris,
des�coups.�Effectivement,� l’agressivité
peut� amener� ce� genre� de� comporte-
ments�lorsqu’elle�est�mal�canalisée.�dès
notre� jeune� âge,� on� apprend� à� se
contenir,�à�se�maintenir�dans�une�zone
de�calme�et�de�retenue,�jusqu’au�jour
où�un�évènement�peut�nous�amener�à
faire�une�crise.��cette�pulsion�de�survie
qu’est�l’agressivité�est�liée�selon�certains
à� la�destruction,�selon�d’autres�à� l’ex-
pression�d’une�émotion.�dans�les�deux
cas,�elle�est�une�réponse�à�un�stimulus
dérangeant.�Selon�Monique�Granger,
«�l’accumulation,�la�goutte�qui�fait�dé-
border�le�vase,�comme�on�dit,�c’est�le
sentiment�de�subir�de�l’injustice,�de�re-
vivre�une�situation�difficile�du�passé�évo-
qué,� ou� bien� cela� provient� d’un
stresseur�aigu�de�la�vie,�telles�la�morta-
lité,�la�perte�d’un�emploi�ou��la�maladie.
ces� stimulus� qui� peuvent� amener
quelqu’un�à�avoir�des�comportements
agressifs�». chez�un�patient�qui�ne�peut
s’exprimer,�il�peut�aussi�arriver�qu’une
douleur�physique�importante�ou�un�be-
soin�de�base�non�comblé�(soif,�faim,�fa-
tigue)� amène� ce� dernier� à� avoir� des
comportements� agressifs.� Il� s’avère
donc� important�pour� l’intervenant�de
bien�observer�le�patient�et�de�chercher
avec� l’équipe� clinique� le�motif� qui� se
cache�derrière�la�crise.
Le�sentiment�de�peur�que�l’on�peut�res-
sentir�face�à�une�personne�agressive�est
normal� et� justifiable.� La� peur� suscite
deux�types�de�réaction�:��la�fuite�ou�la
tentative� de� contrôler� la� personne.
Lorsque�l’on�tente�de�réduire�la�gravité
d’une�crise�d’agressivité�sans�prendre�le
temps�d’écouter�la�personne,�on�ne�fait
qu’augmenter�sa�frustration.�étouffée,
la�crise�ne�sera�que�retardée�et�éclatera
un�peu�plus�tard�de�façon�encore�plus
importante.�La�méthode�oméga�pro-
pose� donc� d’accompagner� l’individu
désorganisé�dans�sa�crise�et�de�lui�per-
mettre�de�l’exprimer�de�façon�à�assurer
sa�sécurité��et�celle�de�son�entourage.
La�pacification�de�crise,�qui�est�une�des
interventions�de�base�proposées�par�la
formation�oméga,�vise�à�amener�la�per-
sonne�en�crise�à�exprimer�ses�émotions.
cette�approche�de�communication�res-
pectueuse,� centrée� sur� le� vécu� de� la
personne�permet�de�distinguer�rapide-
ment�le�type�d’agressivité.�
«�La�formation�oméga�est�une�véritable�philosophie�de�vie.�
c’est�une�manière�de�vivre�et�de�penser�qui�s’applique�aux
différentes�circonstances�de�la�vie.�»
SE�PRotéGER
évALuER
PRévoIR�L’AIdE�nécESSAIRE,�LA�RéSoLutIon�dE�L’IntERvEntIon,�Etc.
PREndRE�LE�tEMPS�nécESSAIRE
SE�cEntRER�SuR�LA�PERSonnE�AvEc�EMPAtHIE�Et�RESPEct,�
Qu’ELLE�SoIt�LE�cLIEnt,��LE�coéQuIPIER�ou�toutE�AutRE�PERSonnE�IMPLIQuéE
différentes�méthodes�d’intervention�et�plusieurs�outils�sont�recommandés.�La�grille�de�potentiel�de�dange-
rosité�est�une�classification�en�neuf�niveaux�des�réactions�du�client.�cet�outil�de�prévention�personnalisé�per-
met�de�détecter�le�degré�d’alerte�d’un�patient�et�dicte�le�type�d’intervention�à�adopter�lorsque�ce�dernier
démontre�des�signes�précurseurs�d’agressivité.�dès�que�ces�signes�sont�notables,�on�invite�l’intervenant�à
passer�à�travers�six�niveaux�d’intervention�avant�d’utiliser�l’intervention�physique.�«�cette�approche�permet
au�personnel�de�diminuer�les�blessures�subies�durant�des�tentatives�physiques�»,�précise�Monique�Granger.
Les�techniques�d’intervention�enseignées�contribuent�non�seulement�à�diminuer�le�nombre�d’interventions
physiques,�mais�elles�permettent�de�mieux�comprendre�les�besoins�des�patients.
10
Accueillant� dans� son� sein� une
clientèle�particulière�de�troisième
ligne,� l’HRdP�a�su,�au�cours�des
années,��adapter�l ’approche
oméga� pour� répondre� aux� be-
soins�précis�de�sa�clientèle.�Ainsi,
l’utilisation�de�pictogrammes�avec
des�patients�autistes�qui�ne�parlent
pas�permet�de�faciliter�les�échan-
ges�entre�ces�patients�et�les�inter-
venants.� ces� dernières� années,
plusieurs�outils�ont�été�mis�sur�pied
afin�de�répondre�aux�besoins�spé-
cifiques�de�la�clientèle�de�l’Hôpital.
Monique�Granger�joue�le�rôle�de
conseillère� auprès� du� personnel
quant� à� l’utilisation� de� ces� diffé-
rents�outils.
La� formation� oméga� ne� cesse
d’évoluer� et� tous� les� deux� ans,
l’ASStSAS�met�à�jour�du�nouveau
contenu� pour� cette� formation.
cette�mise�à�jour�est�plus�que�bé-
néfique�et�c’est�pourquoi�l’HRdP
favorise�une�formation�de�rappel
pour�consolider� les�acquis�et�ac-
tualiser�les�connaissances�de�son
personnel.
PRIncIPES�GuIdES�dE�LA�foRMAtIon�oMéGA�
PYRAMIdE�d’IntERvEntIonComposée des 7 niveaux d’intervention préconisés
unE�foRMAtIon�bASéE�SuR�dES�vALEuRSLa�philosophie�oméga�repose�sur�des�principes�et�des�valeurs�de�base.�Les�interventions�et�les�outils�proposés�dans�cette�approche
s’inspirent�des�quatre�valeurs�suivantes�:�le�respect,�le�professionnalisme,�la�responsabilisation�et�la�sécurité.
11
une�aide�financière�de�trois-millions�de�dollars�a�été�obtenue�par
le�dr�Laurent�Mottron�pour�promouvoir�la�recherche�et�appro-
fondir�les�connaissances�sur�l’autisme.�«�Au�cœur�de�la�décou-
verte� et� du� savoir� »,� une� nouvelle� chaire� universitaire� de
recherche�est�née.
Le� lancement� officiel� de� la� chaire� de� recherche� en� neuro-
sciences�cognitives�fondamentales�et�appliquées�du�spectre�au-
tistique�de�l’université�de�Montréal�s'est�tenu�le�15�mai�2009�à
l’université�de�Montréal.�ce�don�de�trois-millions�de�dollars,�l’une
des�plus�importantes�sommes�reçues�pour�ce�type�d’activité,�a
été�octroyé�par�la�fondation�privée�Marcel�et�Rolande�Gosselin
qui�a�pour�mission�de�promouvoir�la�recherche�sur�la�cardiopa-
thie,�le�cancer�et�les�maladies�infantiles.
composée�d’une�équipe�multidisciplinaire�de�scientifiques,�cette
chaire�de�recherche�sera�menée�au�centre�d'excellence�en�trou-
bles�envahissants�du�développement�de�l'université�de�Montréal
(cEtEduM)� qui� regroupe� les� chercheurs,� cliniciens� et� ensei-
gnants�de�la�faculté�de�médecine,�du�cHu�Sainte-Justine�et�de
l'Hôpital�Rivière-des-Prairies.
Reconnu� mondialement� pour� ses� travaux� sur� l’autisme,� le�
dr�Laurent�Mottron�est�l'un�des�instigateurs�de�la�création�du�Pro-
gramme�des� troubles� neurodéveloppementaux�de� l'HRdP� et
celle�du�cEtEduM.�éminent�chercheur,�les�cadres�théoriques
qu’il�propose�pour�le�traitement�de�l’information�chez�les�per-
sonnes�autistes�sont�parmi�les�plus�utilisés�actuellement�dans�la
communauté�scientifique.
L’autisme,�on�le�sait,�est�un�trouble�envahissant�du�développe-
ment�qui�se�caractérise�par�une�variation�du�développement�neu-
rologique�modifiant� le� traitement�de� l’information�que� fait� la
personne�dans�les�secteurs�de�la�communication�et�des�intérêts
de�la�socialisation.�tout�en�sensibilisant�le�public�à�l’autisme,�cette
chaire�contribuera�à�améliorer�la�santé�des�enfants�atteints�de
troubles�envahissants�du�développement.�Elle�permettra�égale-
ment�d’amorcer�des�études�pilotes�sur�l’intervention�précoce,�le
soutien�à�l’éducation�et�l’accès�à�l’emploi.�Pour�Lynn�Grégoire,
directrice�administrative�du�Programme�des�troubles�neurodéve-
loppementaux�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies�et�responsable�de
la�coordination�du�cEtEduM, «�cette�chaire�permettra�de�porter
une�attention�particulière�à�une�jeune�population�ayant�un�retard
de�développement�et�pour�laquelle�on�pourra�effectuer�des�re-
cherches�fondamentales�au�niveau�de�la�cognition.�Mieux�com-
prendre�les�aspects�physiologiques�et�neurologiques�de�cette
population�permettra�de�faire�des�interrelations�entre�les�diffé-
rentes�sphères�au�niveau�du�langage,�de�la�motricité�et�de�l’au-
dition.�»
AU COEUR DE LA DÉCOUVERTE ET DU SAVOIR
une Chaireen autisme
dR Laurent MOttrOn
pour le
12
Bienvenue chez nous
Jeune�et�dynamique,�franck�napoléon�vient�tout�juste�de�rallier�les
rangs�de�l’équipe�de�la�direction�des�services�administratifs.�Arrivé
le�6�juin�dernier,�il�occupe�le�poste�de�chef�de�secteur�au�Service
d’hygiène/salubrité.
désirant�se�rapprocher�de�son�nouveau�domicile,�il�nous�arrive�de
l’Hôpital�Juif�de�Montréal.�détenant�une�formation�aux�HEc�en�ges-
tion�d’entreprise,�il�supervise,�en�collaboration�avec�le�chef�de�ser-
vice,�une�équipe�composée�de�plus�d’une�vingtaine�d’employés.�Il
a�pour�mandat�de�veiller�à�la�propreté�interne�et�externe�de�notre
établissement.�
PRoJEtS�à�vEnIR…
Les�enfants�autistes�ont�une�façon�d’apprendre�qui�diffère�des
atypiques.�En�effet,�une�étude�parue�en� juin�dernier�dans� la
revue�«�Human�brain�Mapping�»,��coécrite�par�le�dr�Mottron,�dé-
montre� que� les� personnes� autistes� résolvent� les� problèmes
jusqu’à�40�%�plus�rapidement�que�les�non-autistes.�Il�faudrait�tirer
parti�des�capacités�intellectuelles�des�autistes�et�ne�pas�les�mini-
miser.�«�éventuellement,�nous�aimerions�à�travers�la�chaire�dé-
velopper�des�modèles� théoriques� et� pratiques�pour� changer
l’approche�pédagogique�auprès�des�enfants�autistes�et�leur�offrir
des�modèles�sur�mesure�»,�avance�Mme�Grégoire.
Par�la�création�de�cette�chaire,�l’HRdP�se�démarque�sur�la�scène
internationale�au�niveau�de�la�reconnaissance�scientifique�et�au
niveau�de�l’évolution�de�la�recherche�en�autisme.�Grâce�à��la�ré-
currence�du�budget,�qui�permet�d’avoir�des�chercheurs�et�du
personnel�qui�travaillent�de�façon�permanente,�une�chaire�de
cette�envergure�ajoute�inévitablement�une�plus-value�à�l’offre�de
service�de�notre�établissement�de�troisième�ligne.�Pour�M.�Paul
Jutras�de�la�fondation�Marcel�et�Rolande�Gosselin,�cette�chaire
sera�le�«�cœur�de�la�découverte�et�du�savoir�concernant�l’au-
tisme»,�ce�qui�incitera�les�scientifiques�des�trois�établissements�à
collaborer�davantage�afin�de�jeter�un�nouvel�éclairage�sur�ce
trouble� complexe� qui� atteint� 450� nouveaux� enfants� chaque
année.�
des défis renContrés aU qUotidien
Au�Service�d’hygiène/salubrité,�chaque�journée�est�unique�et�amène�avec�elle�son�lot�d’imprévus.�Motivé�par�les�nouveaux�défis,
franck�napoléon�collabore�à�la�gestion�du�personnel,�supervise�le�travail�des�employés�et�s’occupe�de�l’acquisition�de�produits�et
de�matériel.�à�la�suite�du�virage�vert�que�l’Hôpital�a�effectué�dernièrement,�il�s’assure�que�les�produits�achetés�pour�l’entretien�res-
pectent�les�normes�environnementales.�de�plus,�avec�l’éclosion�de�la�grippe�A(H1n1),�il�veille�à�ce�que�les�mesures�d’hygiène�et�les
procédures�soient�connues�de�tous.�à�tort,�on�pourrait�croire�que�nettoyer�ou�désinfecter�une�pièce�est�facile.�Pourtant,�des�procé-
dures�rigoureuses�doivent�être�respectées�et�des�formations�en�continu�sont�données�au�personnel.
Appréciant�grandement�l’atmosphère�chaleureuse�et�le�professionnalisme�de�son�équipe,�il�rêve�déjà�de�faire�longue�vie�au�sein�de
notre�établissement.�Méticuleux�et�attentif�aux�besoins�de�ses�employés,�son�rôle�de�gestionnaire�l’amène�à�se�promener�régulière-
ment�dans�l’Hôpital.�vous�le�rencontrerez�surement,�si�ce�n’est�déjà�fait,�dans�l’un�des�corridors�de�l’Hôpital��Avec�plaisir�nous�ac-
cueillons�ce�jeune�homme�jovial�au�rire�éclatant!
une chaire en autisme suite
la Fondation les petits trésors occupe une placeimportante et unique au Québec, puisque samission tourne exclusivement autour de la santémentale des enfants. Cette cause, porteuse d’es-poir pour des milliers d’enfants souffrant d’untrouble mental et leur famille, demeure entouréede préjugés et de tabous.
lorsqu’on sait qu’un enfant sur six au Québecest atteint et que les problèmes de santé mentalepeuvent être traités efficacement, quoi de plusnaturel que d’appuyer la Fondation les petits tré-sors, partenaire philanthropique du seul centrespécialisé en pédopsychiatrie et en troubles neu-rodéveloppementaux au Québec.
soucieuse non seulement du mieux-être « mental » des enfants, la Fondation s’engagedans une optique de développement durable etdorénavant, elle préconise une approche écolo-gique et socialement responsable afin d'offrir ànos petits trésors un monde plus propre et pluséquitable.
Je suis heureux de participer au développementde la Fondation les petits trésors et je vous inviteà suivre cette progression avec ce tout nouveau
bulletin, le « petitstresors.ca ».
Bonne lecture!
Je suis heureuse de vous présenter cette toute pre-mière édition de votre bulletin d’information, le «petitstresors.ca». Ce nouvel outil de communicationse veut le lien privilégié entre la Fondation et vous,partenaires, donateurs et bénévoles, qui contribuezau développement de cette organisation.
la Fondation a pris un virage important en 2009 afinde jouer pleinement son rôle, de faire connaitre lespetits trésors et de partager l’expertise extrêmementriche et pointue du personnel de l’hôpital rivière-des-Prairies. tout cela avec l’objectif ultime de soutenirdavantage les enfants et leur famille aux prises avecdes problèmes de santé mentale et de faire tomberles préjugés entourant ces problématiques.
Je crois fermement que le point de départ pour briserces tabous est d’en parler, d’informer le public sur lesdifférentes problématiques de santé mentale tellesque les troubles envahissants du développement, lestroubles anxieux, la dépression, l’autisme, etc., pouren arriver à mieux comprendre la réalité des famillesqui ont un enfant avec un problème de santé men-tale. si nos efforts permettent d’ouvrir notre regardsur la différence, la compréhension et le dialogue,nous aurons contribué ensemble à ce changement.
le «petitstresors.ca» vous propose donc cet ambi-tieux projet. vous trouverez, au fil des pages, de l’in-formation sur la santé mentale, les personnalitéspubliques qui s’impliquent pour cette cause, les pro-jets à venir, les réalisations de la Fondation et bienplus encore.
Je vous donne rendez-vous quatre fois par annéepour en savoir toujours plus sur la Fondation les petits trésors!
alai
n B
ou
Ch
erVice-président finances et développementdes affaires Alcoa Canada ltée
Ch
anta
l Pr
ovo
st
1
mot du président du C.a.
mot de la direCtriCe Générale de la fondation
portrait d’une Boursièrepar Katrine demers
présentation du ComitéexéCutif
Golf, Billet pour le show aumonument national, ColleCtion artiCles sColaires, etC.
SommaiRe
1
2
3
4
ce bulletin est conforme aux rectifications orthographiques
la Fondation andré Dédé Fortin, bien connuepour sa mission enracinée dans toutes les ac-tions contribuant à prévenir le suicide au Québec, et la Fondation les petits trésors s’as-sociaient pour remettre une toute premièrebourse de recherche sur le suicide chez lesjeunes de 5 000 $.
remise le 8 février 2008 durant le colloquescientifique sur les conduites suicidaires chezles jeunes, organisé par l’hôpital rivière-des-Prairies, cette bourse visait à soutenir la recherche sur la santé mentale des jeunes etétait octroyée pour soutenir un étudiant de mai-trise ou de doctorat désirant poursuivre un projetde recherche en lien avec la problématique dusuicide chez les jeunes.
J’ai rencontré pour vous mme lyne Desrosiers,récipiendaire de cette première bourse. ellenous entretient de son métier et de ses re-cherches.
K. : En quoi consiste le métier d’ergothérapeute?
l. : C’est toujours une question qui nous estposée puisque les gens connaissent peu la pro-fession d’ergothérapeute. on connait davantagele travail de l’ergothérapeute en médecine phy-sique, mais beaucoup moins en psychiatrie.
l’expertise de l’ergothérapeute repose sur sa ca-pacité à analyser toutes les activités qu’accom-plissent les personnes. l’ergothérapeute estainsi en mesure de comprendre et de déterminertoutes les fonctions qui sont sollicitées chez lapersonne qui les pratique tant aux niveaux émo-tionnel, relationnel, symbolique, sensoriel, quemusculaire. l’ergothérapeute aborde l’activitédans sa globalité pour déterminer les dysfonc-tions d’un individu.
son mandat est d’aider les gens à demeurerfonctionnels dans les activités de la vie quoti-dienne. Ceci peut devenir difficile lorsqu’une per-sonne est atteinte d’une maladie ou qu’elleprésente un handicap. il y a un tas de chosesque l’on fait dans la vie : se lever, s’habiller, tra-vailler, sans trop y penser. la poursuite de ces
activités devient extrêmement compliquée et dif-ficile pour une personne qui présente des pro-blèmes de santé mentale notamment. on nes’en aperçoit pas, mais pratiquer un loisir, allerà l’école ou être en relation avec d’autres per-sonnes sont des activités qui sollicitent beau-coup de fonctions. Chez les jeunes suicidairespar exemple, les capacités de s’engager dansdes activités significatives et gratifiantes avecleurs pairs sont particulièrement touchées.
K. : Quel est votre parcours professionnel?
l. : J’ai fait un baccalauréat en ergothérapie àl’université mcGill, puis j’ai travaillé en psychia-trie adulte à l’hôpital notre-Dame, puis auChum pendant vingt ans. après quelques an-nées de pratique, j’ai voulu approfondir les basesthéoriques de l’utilisation thérapeutique de l’ac-tivité en psychiatrie. Peu de théorisations étaientalors disponibles pour comprendre l’impact del’utilisation d’un médiateur dans le processusthérapeutique. Cette réflexion m’a amenée àcompléter une maitrise en sciences biomédi-cales à l’université de montréal.
après ces vingt années de pratique en adulte,j’étais mure pour un changement. J’ai acceptéun poste en remplacement à l’hôpital rivière-des-Prairies (hrDP). le docteur Jean-JacquesBreton, pédopsychiatre, responsable de la Cli-nique des troubles de l’humeur du Programmede pédopsychiatrie de l’hrDP m’a par la suiteproposé de me joindre à son équipe.
C’est aussi motivée par des questions cliniquesque j’ai pris la décision de poursuivre des étudesde doctorat. Je travaillais déjà auprès d’uneclientèle d’adolescents présentant des traits depersonnalité limite. avec la collaboration de monique létourneau, psychologue, nous avionsdéveloppé des services à hrDP pour cesjeunes. J’ai ainsi décidé d’approfondir la problé-matique de l’abandon du traitement qui est trèsfréquente chez ces patients. en fait, près de60% de ces patients quittent le traitement pré-maturément.
K. : Vous avez reçu une bourse de recherche en2008 de la Fondation les petits trésors et de laFondation André Dédé Fortin. Quel est l’objet devotre recherche et où en êtes-vous dans vos tra-vaux?
l. : Je souhaite approfondir la compréhensiondu phénomène de l’abandon du traitement :qu’est-ce qui amène un adolescent qui désiraitun traitement à vouloir éventuellement quitter lathérapie? Plusieurs études se sont penchées surles dimensions objectives qui pouvaient être as-sociées à l’abandon du traitement (comme l’âge,le sexe, la psychopathologie) sans obtenir deconclusions fermes. il m’apparait que la décisionde cesser son traitement est éminemment sub-jective; j’ai donc voulu explorer cette probléma-tique sous cet angle. avec la bourse derecherche, j’ai décidé d’explorer la boite noire…
J’utilise une approche qualitative. les sujets quiparticipent à mon étude sont de jeunes suici-daires qui présentent des traits de personnalitélimite, qui ont abandonné leur traitement ou quienvisagent de le faire. J’aborde le problème àpartir de trois niveaux d’analyse : l’adolescent,le parent et le dispositif de soins. Pour chaquecas intégré dans l’étude, une entrevue est réali-sée avec l’adolescent, un de ses parents et sonthérapeute. Chacune des personnes rencon-trées constitue un informateur pour les trois ni-veaux d’analyse.
les entrevues sont en cours et les résultats decette recherche, je l’espère, nous permettront demieux outiller les intervenants pour qu’ils puis-sent identifier les signes précurseurs de l’aban-don de traitement, intervenir pour favoriser lapoursuite et l’achèvement du traitement et ainsiprévenir la récidive suicidaire.
Portrait d’une boursière
2
Par : Katrine Demers
le petitstresors.ca vous présente son comité exécutif, des membres qui font partie du conseil d’administrationde la Fondation, mais aussi des gens dévoués et engagés pour la cause des petits trésors.
3
alaiN BoucHer Président
Diplômé de l'université du Québec à trois-rivières en administration des affaires et spécialisé en sciences comptables et dela finance, m. Boucher a commencé sa carrière à Beloit Canada ltd. en passant par armstrong World industries Canada ltdet rolls-royce Canada ltd, alain Boucher s'est joint à alcoa Canada Première fusion en 2003.
«La santé mentale des enfants et des adolescents constitue une de mes préoccupations. Nous avons le devoir de les aider,de soutenir leur famille et de tout mettre en œuvre pour leur assurer un avenir épanoui. »
isaBelle HudoN Présidente sortante
reconnue sur la scène québécoise, cette femme d’affaires possède un leadership exceptionnel qui profitera dorénavant àmarketel et à ses clients. De 2004 à 2008, elle a été présidente et chef de la direction de la Chambre de Commerce du montréalmétropolitain. elle a également occupé des postes en communication chez Bell solutions globales, à l’agence spatiale cana-dienne et à BCe média et pour différents cabinets et ministères fédéraux.
« Quand on sait que la maladie mentale touche un enfant sur six au Québec et qu’elle est de plus en plus diagnostiquée chezles jeunes, on ne peut se permettre d’ignorer ou de négliger cette souffrance »
Marie GréGoire Vice-présidente
spécialiste des relations publiques et de la politique québécoise, marie Grégoire est membre de l’action démocratique depuis 1994. vice-présidente du markéting chez Zoom média de mai 2003 à 2005, elle a par la suite occupé le poste de directrice principale descommunications de Desjardins sécurité financière de 2005 à 2007. Collaboratrice à l’émission « Le club des ex » au réseaude l’information et chroniqueuse au quotidien métro, marie Grégoire est présentement vice-présidente communications et mar-kéting au cabinet hKDP - Communications et affaires publiques.
« La sensibilisation, la recherche et le soutien aux parents permettent à des enfants qui vivent la différence de faire un pas deplus vers l’autonomie. C’est surement ce qui motive le plus mon engagement auprès de la Fondation »
deNis Malo Secrétaire
avec plus de 24 ans d'expérience en gestion, en relations publiques et à différents postes d’exécutif aux ventes pour des en-treprises internationales, Denis malo a démontré, avec une grande habileté, ses compétences dans des initiatives de redres-sement, de mise en œuvre de stratégies d’accroissement de marché et d’efficacité du personnel, en plus de développer desalliances stratégiques pour accroitre les bénéfices. m. malo est présentement premier vice-président et associé chez themchugh Group.
« À mes yeux, il n’y a rien de plus précieux dans la vie que les enfants et la santé. Comme adulte, je considère que c’est maresponsabilité de faire tout ce que je peux pour aider les enfants qui n’ont pas eu la chance d’avoir une santé parfaite. »
Nick colasurdo Trésorier
Grand trésorier de la Fondation avec une solide expertise financière, nick Colasurdo est conseiller en placement à la FinancièreBanque nationale depuis plus de 15 ans. son implication sociale est aussi très importante au sein de la communauté. en plusd’être membre du C.a. de la Fondation, m. Colasurdo siège également sur celui de l’hrDP.
« Moi-même père de famille, j’ai été touché par le risque qu’un jour un de mes enfants puisse être atteint d’une maladiementale. Je suis fier et heureux de soutenir la cause des petits trésors et surtout, de collaborer à la réalisation d’une missionunique en son genre. »
GoLF
le 22e tournoi de golf de la Fondation a permis derécolter 20 000 $ de plus que son édition précé-dente soit un montant total de 220 000 $ net. unsuccès inespéré en regard de la situation écono-mique actuelle.
aussi, grâce à thèm Concept, la Fondation adop-tait une approche écologique et socialement res-ponsable afin de participer non seulement aumieux-être « mental » de nos petits trésors, maisaussi à leur offrir un monde plus propre et pluséquitable.
le secret de ce succès? notre formidable équipede bénévoles, des gens généreux et dévoués, quenous remercions sincèrement.
du nouveau dans la communauté!Première d’une série de cinq, la communauté les petits trésors présentera pour la rentrée uneconférence sur son site Web portant sur l’anxiété. Ces conférences seront animées par sylvielauzon, marraine de la Fondation, et plusieurs experts dans le domaine de la santé mentale.ensemble, ils échangeront sur le thème choisi.
visitez notre site internet pour connaitre la date de la première conférence et n’hésitez pas ày participer.
PaS De caSSe-tête PoUR La RentRée!
la Fondation lance sa première collection exclusive d’articles scolaires « lespetits trésors ». Dessinée au Québec par les Diffusions Joanel, cette collectioncomprend un sac de sport, un coffre à crayon, une boite à lunch et un sac à dosen version fille et garçon. De quoi distinguer nos petits trésors! Procurez-vous lacollection et contribuez à la mission de la Fondation les petits trésors tout enéquipant les enfants pour la rentrée! vous pouvez déjà commander votre collec-tion ou vos articles sur note site internet : www.petitstresors.ca en téléchargeantle bon de commande et en le retournant par télécopieur à la Fondation.
ranGée Du Bas, de gauche à droite : Cassandra Dakkak,sébastien Paquin, Geneviève malbeuf, Danièle Porret, line Guillemette (Fondation) et line Bellavance (Fondation).2e ranGée de gauche à droite : annie Parent, Johanne Fondrouge, Guillaume Fournier, sébastien trottier,suzanne Coutu, Claudyne roger, michel théroux, Daniel Cyr et Yves salvail.3e ranGée de gauche à droite : Pierre lefebvre, marie Grégoire, Katrine Demers (Fondation), marcella Divalero,Diane Desjardins, marysol Beauséjour et Jacques Caron.Dernière ranGée de gauche à droite : Daniel lafantaisie, michael Dobie, Donald venne, Geneviève racicot et Caroline Bethiaume.aBsent de la photo : éric montignyun merci spécial au photographe de journée : Denis Brodeur Junior
Faites vite
c’est une
édition limitée!
n’oUBLieZ PaS!
réserVeZ dÈs MaiNteNaNt
Votre Billet pour le sHoW
les petits trésors le 5 Mai 2010
au MoNuMeNt-NatioNal!
514 323-7234 option 2
4
pour communiqueravec nous et en savoir
plus sur les façons d’appuyer lasanté mentale des enfants :
fondation les petits trésors 7070, boulevard perras
montréal (Québec) h1e 1a4
téléphone : 514 323-7234
sans frais : 1 877 323-7234
télécopieur : 514 328-3517
Courriel : [email protected]
www.petitstresors.ca
LeS cooRDonnéeS
De La FonDation
co-présideNts du coMitéDenis malo, McHugh Group, alain Gauthier, Centre Bell
MeMBres du coMitéalain Boucher, Alcoa, nick Colasurdo, Financière Banque
Nationale, Daniel Cyr, Deloitte & Touche,Pierre rocray, STM, François touchette, BMO, Yves salvail,Aéroports de Montréal, line Guillemette, Fondation les petits
trésors
L’ÉQUIPE DES BÉNÉVOLES
Le�7�juillet�dernier,�au�cHu�Sainte-Justine,�notre�direc-
teur�général,�monsieur�Michel�Lapointe,�le�directeur�gé-
néral�du�cHu�Sainte-Justine,�le�docteur�fabrice�brunet,
le�doyen�de�la�faculté�de�médecine�de�l’université�de
Montréal,�le�docteur�Jean-Lucien�Rouleau,�et�le�prési-
dent-directeur�général�de�l’Agence�de�Montréal,�mon-
sieur� david� Levine,� procédaient� à� la� signature� du
protocole�d’entente�officialisant�le�partenariat�entre�les
centres�hospitaliers�Sainte-Justine�et�Rivière-des-Prairies.
Maintenant�lancé�publiquement,�le�cEtEduM�sera�dé-
sormais�le�lieu�de�référence�au�Québec�pour�l’évalua-
tion,�le�traitement,�l’enseignement�et�la�recherche�sur
les� troubles� envahissants� du� développement� (tEd).
Sous�l’égide�du�RuIS�de�l’université�de�Montréal,�la�créa-
tion�du�cEtEduM�relève�de�la�volonté�d’offrir�à�la�po-
pulation� tEd� l’accès� à� des� soins� et� des� services
standardisés�de�haut�niveau.�notre�centre�hospitalier�a
non�seulement�contribué�à� la�création�de�ce�centre
d’excellence,�mais�il�en�a�initié�la�mise�en�oeuvre.
La�direction�de�l’Hôpital�tient�à�souligner�publiquement
et� de� façon� toute� particulière� l’immense� travail� de�
madame�Lynn�Grégoire�dans�ce�dossier.�ne�reculant
devant�aucun�obstacle,�investissant�temps�et�énergie
sans�décompte,�madame�Grégoire�est�sans�contredit�la
pierre�angulaire�de�cette�réussite.�La�direction�tient�éga-
lement�à�remercier�très�sincèrement�un�autre�acteur
majeur�de�cette�création,�le�docteur�Laurent�Mottron,
qui,�par�sa�passion�de�chercheur�et�son�respect�de�la
population�autiste,�s’est�investi�sans�mesure�dans�la�réa-
lisation�du�cEtEduM.�
L’Hôpital�n’en�est�pas�à�son�premier�protocole�d’entente
de�partenariat,�mais�celui-ci�marquera�sans�conteste
l’histoire�de�la�psychiatrie�au�Québec!
17
SuR�LA�PHoto,�dE�GAucHE�à�dRoItE :Monsieur�david�Levine,�président-directeur�général�de�l’Agence�deMontréal,�dr�fabrice�brunet,�directeur�général�du�cHu�Sainte-Justine,Monsieur�Michel�Lapointe,�directeur�général�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies,�et�le�dr�Jean-Lucien�Rouleau,�doyen�de�la�faculté�de�méde-cine�de��l’université�de�Montréal.�
18
dans� sa� carrière,� danièle�
Leroux�a�eu�un�grand�coup
de�foudre.�Mais�l’élu�n’avait�rien�du�prince
charmant.�Le� jeune�homme�en�question
s’automutilait� et� était� couvert� de� plaies
vives.� Il�criait�comme�une�sirène�presque
continuellement� et� repoussait� agressive-
ment�ceux�qui�voulaient�s’en�approcher.
une�véritable�petite�bête�sauvage�et�meur-
trie.�Pourtant,�cette�boule�de�souffrance,�ef-
frayante� à� bien� des� égards,� a� immé-
diatement�séduit�danièle�Leroux�:�«�La�pre-
mière�fois�que�je�l’ai�vu,�ç’a�été�une�révéla-
tion.� Et� ç’a� été� réciproque,� je� crois.� Je
voulais� travailler�avec� lui.� Il� s’assoyait�par
terre�et�marchait�un�peu�comme�un�crabe.
Personne�n’arrivait�à�le�lever.�Il�hurlait,�cou-
rait�partout,�ne�voulait�rien�savoir�des�inter-
venants�en�général.�Mais�quand�je�passais
dans�son�unité,�il�me�suivait.�un�peu�plus
tard,�un�groupe�spécialisé�s’est�organisé�et
on�m’a�proposé�d’y�travailler.�J’ai�demandé
quels� étaient� les� patients� qui� s’y� trouve-
raient.�Quand�j’ai�su�qu’éric�y�était,�j’ai�dit
oui�immédiatement.�Et�j’y�ai�travaillé�pen-
dant�plus�de�15�ans.�ce�groupe-là,�ç’a�été
l’histoire� d’amour� de� ma� vie� profession-
nelle…�et�mon�plus�gros�défi�aussi�».
Stéphane trépanier
Chercher le chemin
qui nous conduit à eux
l’héritage d’une éducatrice spécialisée
téMOIgnage
fraiche�retraitée�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies,�l’éducatrice
spécialisée�danièle�Leroux�a�accompagné�des�générations�de
jeunes�patients�durant�sa�carrière�de�35�ans.�Elle�y�a�rencontré
des�clients�lourdement�hypothéqués�aux�comportements�
singuliers,�principalement�aux�prises�avec�des�troubles�
envahissants�du�développement.�Mais�elle�a�surtout�aidé�des�
humains�pour�lesquels�elle�a�toujours�eu�le�plus�grand�respect,
malgré�la�sévérité�de�leurs�symptômes�et�leurs�réactions�
imprévisibles.�une�profession,�pourrions-nous�dire,�de�foi,�qui�lui
a�procuré�des�moments�de�grâce�dans�sa�recherche�des�petites
et�grandes�victoires�tricotées�au�quotidien.
19
Croire en eux,
passionnément
danièle�a�principalement� tra-
vaillé��pour�la�clientèle�du�Pro-
gramme� des� troubles� neuro-
développementaux.�une�clien-
tèle� rébarbative� mais� atta-
chante� qui� dispose� d’un
potentiel�d’apprentissage�sous-
estimé.�à�partir�du�moment�où
on�lui�reconnait�des�capacités,
bien�des�progrès�peuvent�dé-
sormais�s’opérer,�selon�l’expé-
rience�de�Mme�Leroux�: «�Les
clientèles�difficiles�ne�m’ont�ja-
mais�fait�peur.�Je�me�dis�que�ce
sont�des�êtres�pour�lesquels�on
n’a� simplement� pas� encore
trouvé�le�moyen�pour� les�ap-
procher.�Si�je�ne�crois�pas�en
mon�jeune,�je�n’arriverai�à�rien.
Mais�si�j’y�crois,�il�va�progresser.
c’est�mon�travail�d’éducatrice
spécialisée� de� trouver� les
bonnes�façons�de�le�motiver,
de�m’intéresser�suffisamment�à
lui� pour� découvrir� la� bonne
manière�de�le�rejoindre.�Il�faut
simplement�y�mettre�le�temps
et�essayer.�tous�les�jeunes�pa-
tients�méritent�ça�».�une�philo-
sophie� qui� l’a� bien� servie
durant�toutes�ces�années.�
Le patient d’abord,
l’intervention ensuite
La�proximité�avec� la� clientèle
constitue�un�indéniable�avan-
tage�clinique�pour�l’éducateur
spécialisé,�pourvu�qu’il� l’utilise
à�bon�escient�et�dans�la�bonne
séquence.�car�pour�éviter�les
erreurs� et� les� jugements� pré-
somptueux,�il�est�de�mise�d’ou-
vrir�toutes�ses�antennes�avant
de� prendre� fermement� posi-
tion,� selon� danièle� Leroux.�
«�Au�début�de�ma�carrière,�je
travaillais� à� l’envers.� J’appli-
quais�les�plans�de�soins�à�la�let-
tre.�Mais�ça�ne�marchait�pas.�Je
devenais�enragée�envers�le�pa-
tient�et�moi-même.�on�se�fixait
de�bien�beaux�objectifs�en�par-
tant�de�notre�propre�réalité�et
on� s’imaginait� que� c’était� ce
que�le�patient�voulait�ou�avait
besoin.�J’arrivais�aux�réunions
en�colère.�Je�me�disais�que�les
patients� avaient� la� tête�dure.
Avec�les�années,�j’ai�réalisé�qu’il
fallait�que� j’adopte� leur�point
de�vue�à�eux.�Je�me�suis�mise
à�les�observer�attentivement�et
à� ramener� systématiquement
en� équipe�mes� informations.
J’ai�commencé�à�personnaliser
mes� plans� de� soins.� J’avais�
encore� des� objectifs� souvent�
irréalistes,�mais�j’essayais�d’em-
prunter� des� chemins� qui
étaient�plus�respectueux�de�ce
que� les� patients� étaient.
d’abord,�connaitre�ses�façons
de�faire,�de�bouger,�de�réagir,
avec� ses� handicaps� et� ses
forces,� et� ensuite� seulement
bâtir�un�plan�à�partir�de�mes
constats.�Il�faut�m’oublier�pour
lui�laisser�la�place.�c’est�devenu
mon�postulat�de�base.�»�
cette� façon� de� faire� lui� aura
souvent�permis�de�contourner
les�obstacles�plutôt�que�de�se
buter�à�eux�à�répétition.�«�Il�y
avait�un�jeune�garçon�que�per-
sonne�n’arrivait�à�faire�habiller.
Il�était�très�handicapé.�J’ai�ob-
servé� sa� façon� de� bouger� et
son� comportement.� d’après
moi,�il�avait�la�capacité�de�s’ha-
biller� seul,� mais� autrement.
toutefois,� croyant� bien� faire,
les�gens� insistaient�pour�qu’il
soit�assis�sur�une�chaise�pour
s’habiller�alors�que�cette�posi-
tion�ne�lui�convenait�pas.�J’ai
commencé�par� le� laisser� s’as-
soir�par� terre.�Ensuite,� j’ai� re-
marqué� qu’il� attendait� passi-
vement� quand� on� se� plaçait
devant�lui�pour�l’aider.�Je�me
suis�donc�mise�derrière� lui�et
j’ai�fait�le�fantôme�en�dirigeant
ses� mouvements.� dès� qu’il
commençait� à� faire� un�geste
seul,�j’enlevais�mes�mains�pour
le�laisser�continuer.�Après�deux
semaines,� il� s’habillait� seul.� Il
suffisait� de� changer� un� peu
notre�approche.�»
réserver des zones
autonomes
Le�respect�est�à�la�base�du�lien
entre�un�intervenant�et�un�pa-
tient.�cette�règle�ne�s’applique
pas�moins�quand�il�s’agit�d’un
«�En�
écoutant
un�besoin,
on�a�
réglé�un
problème.�»
jeune�sévèrement�atteint�par
un�trouble�envahissant�du�dé-
veloppement�avec�de�graves
troubles� associés.� L’humain
n’est�jamais�loin�de�sa�maladie
et� il� doit� toujours� avoir� pré-
séance�sur�elle�dans�la�façon
de�se�comporter�envers�un�pa-
tient.�Respecter�sa�dignité,�son
rythme,�sa�personnalité�et�lui
laisser�faire�des�choix�dans�la
mesure�de�ses�capacités�sont
des� principes� qui� ont� conti-
nuellement� guidé� Mme�
Leroux� :� «� Quand� j’interagis
avec�un�patient,�je�ne�le�dirige
pas.�Je�l’accompagne�et�je�lui
suggère�des�façons�de�faire.�Si
ça�ne�fonctionne�pas,�c’est�à
moi�de�trouver�un�autre�che-
min.�Le�plus�beau�cadeau�que
l’on� peut� faire� à� un� patient,
c’est�de�lui�laisser�son�autono-
mie,�aussi�limitée�soit-elle.�Il�a
le�droit�de�s’habiller�dans�l’or-
dre�qu’il�veut�par�exemple.�Si
ça�lui�prend�15�minutes�pour
se�vêtir�ou�que�son�chandail
est� à� l’envers,� ce� n’est� pas
grave.�Ça�peut�être�aussi�sim-
ple�que�de�choisir�ses�céréales.
on�n’a�pas�à�le�contrôler�tout
le�temps.�Leur�«�anormalité�»
devient� notre� normalité
lorsqu’on� travaille� ici.� c’est
pour�eux�que� je� suis� ici,�pas
pour�moi.� Il� est� donc�néces-
saire�d’oublier�mes�propres�cri-
tères�et�de�me�centrer�sur� le
patient,�sa�réalité�propre�et�sur
les�apprentissages�qui� lui� se-
ront�les�plus�utiles�». d’après
Mme�Leroux,�la�recette�a�fait
ses�preuves.
L’autiste artiste
Mme�Leroux�a�connu�un�au-
tiste�très�anxieux�qui�avait�l’ha-
bitude�d’amasser�quantité�de
papiers�pour�bricoler.�de�peur
de�ne�pas�les�récupérer,�il�ne
voulait�pas�s’en�séparer,�avec
les�inconvénients�que�l’on�de-
vine.� Mme� Leroux� a� décelé
qu’au-delà�de�son�diagnostic,
il�était�avant�tout�un�artiste.�Il
avait�besoin�de�créer.�c’était
important�pour�lui,�mais�il�fal-
lait�l’encadrer.�Elle�s’est�donc
inspirée�d’une�méthode�utili-
sée�par�un�collègue,�françois
côté,��et�l’a�adaptée�à�la�réalité
du�jeune�patient�pour�répon-
dre�à�la�fois�à�ses�élans�créatifs
et� pour� s’assurer� qu’il� fonc-
tionne�bien�dans�le�quotidien:
«�Il�prenait�trois�ou�quatre�ba-
bioles�et� il�en�faisait�quelque
chose�de�très�beau.�c’était�im-
pressionnant.�Il�fallait�donc�lui
donner�du�temps�de�bricolage
tout�en�l’aidant�à�gérer�ses�ac-
tivités,�car�sinon�il�aurait�fait�ça
toute� la� journée.� Il� avait� son
panier�avec�son�matériel�d’ar-
tiste.�on�lui�a�mis�un�horaire
avec�un�cadran.�Il�savait�qu’il
avait�accès�à�des�périodes�de
bricolage�durant� la�semaine.
Ça�le�rassurait.�à�la�fin�de�l’ac-
tivité,�il��échangeait�son�panier
contre�un�renforcement�posi-
tif,� une� petite� gâterie� qu’il
choisissait� au�départ.� La�mé-
thode�a�fonctionné�extraordi-
nairement.� Il� allait� à� l’école
sans�rechigner.�on�a�exporté
la�formule�chez�lui�en�offrant
du� soutien� aux� parents,� et
tout�naturellement,� il� est�de-
venu� beaucoup� plus� calme.
bref,� en� écoutant� un�besoin
on�a�réglé�un�problème�».
Le culte de l’instant présent
nul� patient� ne� vit� dans� son
dossier.� Il� mange,� dort,� se
lave,� marche,� joue� et� rêve
dans�un�environnement�bien
réel� aux� côtés�d’humains�de
chair�et�d’os�qui�interagissent
avec�lui.�c’est�de�ce�contexte
que� l’éducateur� se� nourrit
pour�amener�un�jeune�un�peu
plus�loin.�Son�défi�:�harnacher
les�heures�qui�passent�pour�en
faire�des�occasions�d’appren-
tissage.� «� L’éducateur� est� le
spécialiste�de�la�vie�au�quoti-
dien.� cela� signifie� que� l’on
peut�utiliser�chaque�moment.
Autant� les� moments� de� vie
quotidienne,� les�moments� li-
bres�que�ceux�consacrés�aux
activités�dirigées.�Il�faut�profiter
de�chacun�d’eux�en�gardant
«�Ils�m’ont�
obligée�
à�travailler
sur�
moi-même.�
Grâce�à�eux,�
j’ai�appris
à�être�
patiente�et�
conciliante.�
un�beau�
cadeau.�»
20
toujours�à�l’esprit�qu’on�est�là�pour
apprendre� au� patient� à� mieux
communiquer,�à�accepter�les�frus-
trations,�à�se�responsabiliser�et�à
faire� des� apprentissages� particu-
liers.� J’ai� toujours� fixé� des� buts
pour�mes� jeunes.�dans�mes� ac-
tions,�je�ne�faisais�rien�de�gratuit.
Il� y� a� avait� toujours� un� objectif
éducatif�ou�la�volonté�de�dévelop-
per�des�liens�derrière�mes�agisse-
ments.�des�liens�que�l’on�construit
en�vivant�ensemble,�en�riant,�en
se�fâchant.�Parce�que�pour�moi,
ce�sont�des�personnes�à�part�en-
tière�qui�méritent�ma�considéra-
tion.� Elles� ne� me� sont� pas
inférieures.��J’essayais�par�exemple
de�ne�pas�simplement�dire�non�et
d’interdire�un�comportement.�Je
prenais�le�temps�d’expliquer�l’acte
attendu� et� de� donner� des
consignes�claires�et�positives�aux
patients.�Quand�j’avais�été�impa-
tiente,�je�n’hésitais�pas�non�plus�à
aller�m’excuser�auprès�d’eux.�une
façon�d’appliquer�et�de�transmet-
tre� le�principe�de�congruence� si
important� en� intervention.� c’est
une�attitude�qui�ouvre�des�portes
et�qui�consolide�les�liens.�Après,�ils
ont�confiance�en�toi.��Ça�m’a�per-
mis�de�les�amener�chez�le�dentiste
sans� qu’ils� se� désorganisent,� de
faire� des� sorties� sans� fugue,� de
faire�cesser�des�comportements�in-
désirables.�» La�confiance�comme
levier�de�changement.
qui apporte à qui?
c’est�un�cliché,�mais�quand�il�est
juste�et�authentique,�nous�aurions
tort� de� nous� en� priver.� danièle�
Leroux�emporte�avec�elle�dans�sa
retraite�le�souvenir�de�mémorables
rencontres�qui�l’ont�marquée�à�ja-
mais.�des�êtres�au�destin�ingrat�lui
ont�légué,�probablement�sans�le
savoir,� un� héritage� constitué� de
moments�magiques�et�de�leçons
de�vie.�Sorte�de�retour�d’ascenseur
à�l’éducateur.�«�Ils�m’ont�apporté
autant� sinon� plus� que� je� leur� ai
donné.� comme� j’apprends� très
vite,�je�ne�suis�pas�la�plus�patiente
des�femmes.�J’ai�de�la�difficulté�à
ne�pas�réagir�au�contact�de�gens
plus�lents�que�moi.�Ils�m’ont�obli-
gée� à� travailler� sur� moi-même.
Grâce�à�eux,�j’ai�appris�à�être�pa-
tiente�et�conciliante.�un�beau�ca-
deau!�»
Il�y�a�aussi�le�courage�qui�inspire.
celui�que�l’on�croise�et�dont�on�se
souvient,�même�35�ans�plus�tard�:
«�à�mes�tout�débuts,�encore�étu-
diante,�j’ai�eu�à�donner�un�bain�à
une� petite� patiente� maigre
comme�un�chicot,�physiquement
très� limitée,� qui� était� probable-
ment� déficiente� intellectuelle� et
qui�ne�parlait�pas.�Je�ne�savais�pas
par�quel�bout�la�prendre.�Je�me�di-
sais� que� j’allais� la� casser.� Mais
croyez-le�ou�non,�c’est�elle�qui�m’a
montré� comment� faire.� ce� petit
être�rachitique�m’aidait�vraiment.
Elle�voyait�bien�que�j’étais�mal�à
l’aise�et�elle�essayait�de�se�soulever
pour�me�faciliter�la�tâche.�Je�ne�l’ai
vu�qu’une�fois�dans�ma�vie.�Je�ne
me� souviens�même�plus�de� son
nom.� Mais� elle� m’a� donné� une
leçon�incroyable.�Je�ne�l’ai�jamais
oubliée.��Elle�a�montré�une�géné-
rosité� et� un� courage� prodigieux
malgré�un�handicap�épouvanta-
ble.�Et�elle�n’était�même�pas�obli-
gée�de�le�faire.�J’en�ai�pleuré�».
nous�avons�rencontré�une�Mme
Leroux�en�pleine�possession�de�sa
profession,�malgré� le� fait� qu’elle
venait� d’accrocher� ses� patins
d’éducatrice�spécialisée�après�plus
de�trois�décennies�de�loyaux�ser-
vices.� Le� feu�dans� les� yeux�et� la
passion� intacte,� nous� avons� eu
l’impression� d’être� en� présence
d’une�professionnelle�d’élite�capa-
ble�de�soulever�les�montagnes.�Et
derrière�le�parcours�de�ces�innom-
brables�patients�qu’elle�a�profon-
dément�aimés,�nous�ne�doutons
pas�qu’elle�l’ait�fait.
« Le plus beau cadeau
que l’on peut faire à un
patient, c’est de lui
laisser son autonomie,
aussi limitée soit-elle. »
21
Résumé�de�la�conférence��«�Le�rôle�de�l’infirmière�clinicienne�au�guichet�unique�de�pédopsychiatrie
(GuP)�et�au�module�d’évaluation�et�de�liaison�(MEL)�ainsi�qu’à�la�clinique�des�troubles�de�l’humeur
(ctH)�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies�» présentée�par�les�infirmières�nathalie�Maltais,�Line�brissette�et
Sylvie�Raymond�au�26e colloque�de�l’Association�québécoise�des�infirmières�et�infirmiers�en�santé�men-
tale�les�28�et�29�mai�2009.
GuIcHEt�unIQuE�En�PédoPSYcHIAtRIE�(GuP)�Et�ModuLE�d’évALuAtIon�Et�dE�LIAISon�(MEL)�
c’est�en�continuité�avec�le�plan�d’action�en�santé�mentale�2005-2010�et�la�mise�en�place�du�réseau�intégré
de� services� de� pédopsychiatrie� de� l’est� de� Montréal,� offert� par� les� hôpitaux� Rivière-des-Prairies� et�
Maisonneuve-Rosemont,�que�le�guichet�unique�en�pédopsychiatrie�est�né�en�janvier�2006.�Le�GuP�est�un
service�d’accueil�téléphonique�centralisé.�Il�reçoit,�trie�et�oriente�les�demandes�d’évaluation�pédopsychiatrique
pour�les�jeunes�de�0�à�17�ans�de�l’est�de�l’Ile�de�Montréal�et�d’ailleurs�au�Québec�afin�d’assurer�une�meilleure
accessibilité�aux�services.
Le�module�d’évaluation�et�de�liaison�s’est�ajouté�par�la�suite�afin�d’établir�un�continuum�dans�l’offre�de�soins
et�de�services.�Le�MEL�procède�à�la�préévaluation�téléphonique�de�la�condition�physique�et�mentale�des
jeunes�avec�le�parent,�l’adolescent�de�plus�de�14�ans�ainsi�qu’avec�les�partenaires�impliqués.�Il�oriente�aux�cli-
niques�surspécialisées�selon�la�symptomatologie.�Il�détermine�les�priorités�des�dossiers�de�la�liste�d’attente�et
offre�du�soutien�aux�familles�et�aux�partenaires.
LE�RôLE�dE�L’InfIRMIèRE�cLInIcIEnnE�Au�GuP/MEL
L’infirmière�possède�une�bonne�connaissance�du�plan�d’action�en�santé�mentale�et�des�habiletés�de�com-
munication,�d’empathie�et�de�gestion�du�stress.�Elle�est�habile�à�transmettre�ses�connaissances�en�psycho-
pathologie�aux�intervenants�de�première�ligne�et�à�évaluer�la�condition�physique�et�mentale�des�jeunes.
Elle�analyse�les�données�recueillies�et�émet�des�hypothèses�diagnostiques.�finalement,�elle�oriente�le�jeune
vers�la�clinique�appropriée.
LA�cLInIQuE�dES�tRoubLES�dE�L’HuMEuR�(ctH)
La�ctH�a�été�fondée�en�aout�2005.�Elle�accueille�des�jeunes�de�6�à�17�ans�avec�un�trouble�dépressif�ma-
jeur,�un� trouble�dysthymique,�des� idées�suicidaires�actives�dont� l’intensité� requiert�une�évaluation�
pédopsychiatrique�et/ou�une�tentative�de�suicide�récente�et�le�trouble�bipolaire�I�et�II.
MélimélonAtHALIE�MALtAIS,�conSEILLèRE�cLInIcIEnnE�SPécIALISéE�à�LA�dIREctIon�dES�SoInS�InfIRMIERS�dE�L’HRdP
22
LE�RôLE�dE�L’InfIRMIèRE�cLInIcIEnnE�à�LA�ctH
Au�moment�de�la�préévaluation,�l’infirmière�clinicienne�à�la�ctH…
détermine�le�niveau�d’urgence�et�confirme�les�critères�d’admissibilité.�
Analyse�la�problématique�actuelle,�les�changements�observés�et�évalue�les�idées�suicidaires�à�
l’aide�du�coQ�(comment,�où,�quand).
Met�en�place�un�filet�de�sécurité�et�oriente�à�l’urgence�au�besoin.
vérifie�les�facteurs�de�risque�et�de�protection�afin�d’effectuer�la�gestion�des�demandes�en�attente.
Informe�le�psychiatre�afin�de�déterminer�la�complexité�et�l’urgence�des�cas.
Planifie,�de�concert�avec�le�psychiatre,�le�modèle�d’évaluation�choisi�pour�chaque�client�:�multi-
disciplinaire�ou�médico-nursing.
Reçoit�et�collige�les�données�de�deux�questionnaires�préalables�à�l’évaluation.
Planifie�et�coordonne�le�déroulement�de�la�journée�d’évaluation.
Au�moment�de�l’évaluation�multidisciplinaire,�l’infirmière�clinicienne�de�la�ctH…
Présente�le�dossier�à�l’équipe.
Assure�un�soutien�aux�parents.�Elle�fait�un�retour�sur�le�questionnaire�soumis�à�la�famille�sur�l’histoire�
développementale�du�jeune.�Elle�présente�des�constats�et�formule�des�recommandations�favorisant
le�mieux-être�du�jeune�et�de�sa�famille�en�présence�des�divers�intervenants�de�l’équipe�interdisci-
plinaire.�
fait�des� interventions�brèves� (plan�de� sécurité�pour� crise� suicidaire,� suivi�pharmacologique,�
enseignement�en�lien�avec�les�troubles�bipolaires�et�les�habitudes�de�vie).
Assure�la�liaison�entre�les�divers�services�:�hospitalisation,�hôpital�de�jour,�autres�cliniques�externes
et�divers�partenaires.
Anime,�en�collaboration�avec�la�travailleuse�sociale,�des�rencontres�individuelles�sur�différents�
thèmes��en�lien�avec�la�maladie.
En�résumé,�l’infirmière�assume�un�rôle�pivot�crucial,�de�l’accueil�d’une�demande�jusqu’à�sa�prise�en
charge,�garantissant�ainsi�au�processus�une�rigoureuse�continuité.
23
Sylvie�bourdon�est�éducatrice�spé-
cialisée�et�œuvre�depuis�près�de�18
ans�à�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies.
Elle�travaille�au�Programme�de�pé-
dopsychiatrie�qui�offre�des�services
spécialisés�et�surspécialisés�en�psy-
chiatrie�à�une�clientèle�d'enfants�et
d'adolescents�présentant�des�trou-
bles�mentaux�transitoires�ou�persis-
tants.� Passionnée� de� son� travail,
elle�croit�en�son�rôle�d’éducatrice
et�au�soutien�qu’elle�peut�apporter
aux� jeunes� patients� ayant� une
image�d’eux�trop�souvent�altérée.
cette�femme�au�cœur�tendre�tente
par� tous� les� moyens� d’aider� les
jeunes�qu’elle�rencontre�à�dévelop-
per� leur� autonomie� et� leur� plein
potentiel,�malgré�leur�maladie!�
avoir une opinion favorable de
soi malgré la maladie
Par�maladie�mentale,�on�désigne
l'ensemble�des�problèmes�affectant
l'esprit.�En�fait,�selon�la�fondation
des�maladies�mentales,�«�il�s'agit�de
manifestations�d'un�dysfonctionne-
ment� psychologique� et� souvent
biologique.�ces�perturbations�pro-
voquent�différentes�sensations�de
malaises,� des� bouleversements
émotifs� et/ou� intellectuels,� de
même�que�des�difficultés�de�com-
portement�».
oeuvrant�auprès�des�patients�de
l’unité�d’admission�et�de�l’hôpital
de�jour,�Sylvie�bourdon�rencontre
plusieurs�cas�cliniques.�Atteints�de
trouble�de�l’alimentation,��d’anxiété
ou�de�dépression,�certains�patients
qu’elle�rencontre�se�sentent�exclus
de�leur�milieu,�de�leur�famille�ou�de
leur�réseau�social�et�tendent�à�s’iso-
ler.�L'estime�de�soi,�qui�est�une�at-
titude� intérieure� consistant� à� se
dire�qu’on�a�de�la�valeur,�qu'on�est
unique� et� important,� en� prend
souvent�un�coup.�L’éducateur�spé-
cialisé,�par� la� justesse�de�son�ap-
proche� et� de� ses� interventions,
peut�apporter�une�aide�considéra-
ble�à�cet�effet.� Il�a�pour� fonction
d’aider�la�personne�en�difficulté�à
développer� des� aptitudes� et� des
outils�qui�l’aideront�à�faire�face�aux
nombreux�défis�du�quotidien.�
Jessic
a lam
bert-fandal
L’adolescence�est�une�période�transitoire�cruciale�du�
développement�de�l’enfant.�Pendant�cette�période�où�l’identité
est�en�constante�construction,�être�atteint�d’un�trouble�mental
peut�s’avérer�difficile�pour�le�jeune�et�pour�son�entourage.�
à�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies,�l’éducateur�spécialisé�est�appelé�à
être�un�accompagnateur�pour�aider�le�jeune�dans�son�
quotidien.�un�apport�souvent�essentiel,�qui�permet�de�préserver
et�de�restaurer�l’autonomie�des�jeunes�patients�qui�doivent�
composer�avec�leur�maladie�et�une�estime�de�soi�parfois�affaiblie.�
Quand estime de soirime avec
guerison
24
à�l’hôpital�de� jour,�chaque�patient
possède�ses�propres�objectifs�à�at-
teindre.�Que�ce�soit�de�retourner�à
la�maison,�de�réintégrer�son�milieu
scolaire,� d’adopter� une�bonne�hy-
giène�de�vie��ou�de�suivre�un�horaire
bien�précis,�l’atteinte�de�ces�objectifs
nécessite� des� efforts� soutenus.�
«�L’éducateur�est�là�pour�aider,�ac-
compagner� et� observer� le� jeune
dans�la�réalisation�de�ses�objectifs�»,
précise�Mme�bourdon.
Au�cours�de�ses�années�de�service,
elle� s’est� donnée� comme� mandat
d’aider�les�jeunes�patients�dans�leur
démarche�et�a�mis�sur�pied�des�acti-
vités�qui�favorisent�l’évolution�posi-
tive� de� l’image� de� soi.� Remplie
d’initiative,�elle�crée�des�ateliers�sur
la�gestion�du�stress,�l’acceptation�de
la�maladie,�la�gestion�du�quotidien
et� la� socialisation.� utilisant� le� jeu
pour�faire�passer�certaines�notions,
Sylvie�bourdon�a�créé,�en�collabora-
tion�avec�des�patients�de�l’hôpital�de
jour,�un�jeu�de�société�portant�sur�la
résolution� de� problèmes,� qui� sera
édité�prochainement.�
croyant�fermement�en�l’importance
de� la� valorisation,�elle�ne�manque
pas�une�occasion�d’encourager�et
de�féliciter�un�patient�pour�ses�réus-
sites,�aussi�petites�qu’elles�puissent
être.�Respecter�le�patient�en�misant
sur�ses�forces,�en�lui�permettant�de
vivre�des�expériences�positives�du-
rant�son�séjour�favorise�la�construc-
tion�positive�de� l’identité.�Ainsi,� ce
n’est�pas�tant�la�nature�des�activités
qui�importe,�mais�bien�les�apprentis-
sages�personnels�qu’elle�suscite�chez
le�patient.�
Les défis du quotidien
«� Puisque� certains� jeunes� nous
confient� leur�peine�et� leurs�frustra-
tions,� la� relation�d’aide� et� l’écoute
Sylvie�bourdon,�éducatrice�spécialisée
empathique� sont� des� aptitudes� essen-
tielles�dans�notre�travail�» avance-t-elle.
L’éducateur�ne�peut�entretenir�d’idées
préconçues�à�l’égard�des�patients.�ou-
vert� au� changement,� il� doit� constam-
ment�rester�à�l’écoute�des�jeunes�et�de
leurs�besoins�afin�de�les�aider�à�réinté-
grer�leur�milieu�de�vie.�
Parce�que�les�courants�et�les�techniques
d’intervention�évoluent�et�parce�que�la
complexité�des�cas�cliniques�augmente,
l’éducateur�spécialisé�doit�être�à�l’affut
des�nouvelles�formations.�Sylvie�bourdon
affirme�qu’au�cours�des�années,�l’HRdP
a�contribué�à�son�perfectionnement�pro-
fessionnel.
travaillant�en�équipe�avec�les�infirmières,
les�préposés�aux�bénéficiaires,�les�profes-
sionnels��ainsi�que�les�médecins,�l’éduca-
teur�spécialisé�a�un�rôle�important�qui�ne
peut� être�minimisé.� Accompagnant� le
patient�dans�ses�activités�journalières,�il
est�souvent�témoin�des�progrès�et�des
difficultés�de�ce�dernier�dans�son�quoti-
dien.�Il�peut�ensuite�rapporter�ses�obser-
vations� en� les� partageant� en� réunion
d’équipe.�Le�travail�d’équipe�prend�donc
tout�son�sens�pour�l’éducateur�spécialisé.
Malgré�le�fait�que�la�profession�ne�soit
pas� régie� par� un� ordre� professionnel,�
Sylvie�bourdon�trouve�stimulant�de�voir
comment�le�métier�d’éducateur�tend�à
évoluer.�Selon�elle,�l’éducateur�spécialisé
doit� d’abord� valoriser� ses� fonctions� et
faire�connaitre�l’importance�de�son�rôle
au�sein�de�son�équipe.�cette�femme�dé-
terminée,�qui�essaie�de� transmettre�sa
passion�de�la�vie�aux�jeunes,�ne�craint
pas�pour�l’avenir�de�la�profession�d’édu-
cateur�à�l’HRdP�qui,�selon�elle,�joue�un
rôle�fondamental�dans�le�processus�de
guérison�du�jeune�patient.
25
Mélimélo
26
c’est�dans�un�style�décontracté�et�rigoureux,�empreint
d’humour,�mais�foisonnant�de�données�probantes,�que
le�dr�André�Masse,�directeur�clinique�du�Programme�des
troubles� neurodéveloppmentaux,� a� présenté� dans� le
cadre�des�Relais�scientifiques�la�«�personnalité�pharmaco-
logique�»�de�la�mélatonine.��une�molécule�si�simple�que
le�premier�étudiant�en�chimie�venu�est�à�même�de�la�syn-
thétiser,�mais�ô�combien�prometteuse!�Pilule�du�sommeil
aux�nombreuses�vertus,�la�mélatonine�est�sécrétée�natu-
rellement�par�la�glande�pinéale�en�conjonction�avec�les
cycles� circadiens.� un� peu� comme� les� vampires,� elle
s’éveille�à�la�tombée�de�la�nuit�et�disparait�de�l’organisme
au�lever�du�jour�lorsque�la�lumière�se�pointe.�Si�elle�n’est
pas�sédative�à�proprement�parler,�elle�prépare�à�la�noc-
turne�fuite�en�prédisposant�le�corps�à�l’endormissement.
Sa�principale�application�se�trouve�donc�dans�le�traitement
des�troubles�du�sommeil.�Et�avec�des�résultats�plus�qu’in-
téressants,�toutes�catégories�d’âge�confondues,�particu-
lièrement�auprès�des�autistes�et�des�jeunes�présentant�des
troubles�du�développement.�on�la�retrouve�en�vente�libre
depuis�2003.�Ses�effets�secondaires�sont�anodins�(un�peu
d’hypersomnolence�le�matin�dans�de�rares�cas)�et�ses�au-
tres�qualités�sont�dignes�d’intérêt.�Elle�serait�cycloprotec-
tive,�stimulerait�la�fonction�immunitaire,�aurait�des�proprié-
tés�antioxydantes,�oncostatiques,�vasoconstrictives,�anti-
diurétiques,�serait�administrée�à�la�suite�d’un�traumatisme
crânien,�réduirait�la�douleur�de�fibromyalgie,�protègerait
des�cicatrices�rénales�lors�de�pyélonéphrites�et�favoriserait
l’apprentissage,�etc.�Elle�aurait�aussi�des�capacités�de�jou-
vence�en�prolongeant�la�vie�des�musaraignes.�à�savoir�si
l’humain� bénéficiera� du�même� avantage,� cela� reste� à
prouver.�Les�troubles�de�comportement�seraient�moindres
en�sa�présence.�Mais�dans�ce�cas,�peut-être�explique-t-on
le�progrès�par�la�simple�amélioration�de�la�qualité�du�som-
meil.�Et�si�ce�n’était�pas�assez,�la�mélatonine�se�targuerait
de�jouer�dans�les�platebandes�des�antidépresseurs,�avec
des�versions�disponibles�en�france�qui�amélioreraient�l’hu-
meur.�Est-ce�à�dire�que�nous�sommes�en�présence�d’une
panacée?�Sans�doute�pas.�Mais�si�elle�n’offre�pas�de�ga-
rantie�irréfutable�de�santé,�elle�présente�à�tous�le�moins
l’avantage�d’être� inoffensive�dans� le�pire�des�cas.�Et� si
d’emblée� il�vous�prenait� l’envie�de� la�chercher�dans� la�
nature,�sachez�qu’on�retrouve�cette�molécule�dans� les
noix,�le�maïs,�les�tomates�et�les�pommes�de�terre.�La�confé-
rence�du�dr�Masse�a�été�suivie�par�près�de�100�personnes
éveillées�et�attentives.
relais
scientifique
du
1er juillet
2009
Calendrier des évènements à venir à HrDP
14 oCtobre 2009
«�L’annonce�du�diagnostic�d’autisme
et�sa�prise�en��charge�:�
une�comparaison�entre�la�france�et�le�Qué
bec�»
PRéSEnté�PAR�MME�bRIGIttE�cHAMAK.
conSuLtEz�notRE�SItE�IntERnEt
PouR�PLuS�d’InfoRMAtIon�
Et�PouR�AvoIR�LA�dAtE�dES�
PRocHAInS�RELAIS�ScIEntIfIQuES.
bIEntôt�dISPonIbLE�En��
ModE�vISIoconféREncE
relais scientifiques
12 h 30 à 14 h coLLoQuE�:�L’éducateur en psychiatrie,
un professionnel du quotidien 21 oCtobre 2009consultez�notre�site�Internet
pour�plus�d’informationPLAcES LIMItéES
coLLoQuE�ScIEntIfIQuE
Et�évènEMEnt�oRGAnISéS�
PAR�LA�fondAtIonLES�PEtItS�tRéSoRS5 et 6 mai 2010
PLuS�dE�détAILS�à�vEnIR�dAnS
LE�PRocHAIn�nuMéRo�dE�
L’IntER-MISSIon.
Le 21 octobre 2009 à l’Hôpital Rivière-des-Prairies
Information : www.hrdp.qc.caTéléphone : 514 323-7260 poste 2088
Cout d’inscription : régulier 60 $ Étudiant 10 $
Une invitation UniqUe en son genre…pour faire le point sur la place qu’occupe l’éducateur en 2009 dans les soins psychiatriques depointe et sur l’évolution attendue de sa profession.
Inscription avant le 13 octobre 2009