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Economie internationale en temps réel | Docteur Alain Renaud 1

Bruno Galent

Les entreprises entre protectionnisme,

libéralisme et « patriotisme économique »

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Sommaire :

I) Ampleur et évolutions des fusions acquisitions

dans le monde.

Ampleur des fusions acquisitions depuis un siècle. (Page 3, 4 et 5)

II) Les fusions acquisitions, entre libéralisme, protectionnisme et politiques nationalistes.

1) Un libéralisme économique affiché. (Page 6)

2) Le retour du protectionnisme s’opposant aux lois du marché. (Page 6)

3) Un plan de relance pour le géant déchu. (Page 7)

III) La fusion acquisition reste elle une stratégie d’expansion privilégiée pour les multinationales.

Une stratégie d’expansion privilégiée malgré les contraintes du

patriotisme économique. (Page 8 et 9)

Conclusion (Page 9)

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I) Ampleur et évolutions des fusions acquisitions dans le monde.

Ampleur des fusions acquisitions depuis un siècle.

Les fusions acquisitions sont des phénomènes cycliques dues à différents facteurs :

- Innovations technologiques et financières

- Conjoncture économique et boursière

- Evolution des modes de gouvernance des entreprises

- Politiques publiques.

Elles sont aujourd’hui identifiables sous cinq phases ; les trois premières ayant comme acteur

quasi unique, les pays anglo-saxons :

Phase 1 :

- 1895-1904 : Type de fusions horizontales « les firmes participantes appartiennent

au même secteur d’activités » définissant ces fusions acquisitions comme la vague

des « Merger for Monopoly » (US Steel, General Electric, DuPont, Eastman Kodak,

American Tobacoo, Standard Oil de Rockefeller). De ces fusions acquisitions ont découlées les lois anti-trust, dans le but de garder

un marché concurrentiel.

Phase 2 :

- 1916-1929 : Type de fusions verticales « firmes exerçant des activités à différents

stades de la même filière ».

Fusions et acquisitions développant la structure oligopolistique des marchés

nationaux américains. Après la législation anti-trust, vague des « Mergers for

Oligopoly » (IBM, General Motors, Union Carbide).

Les fusions acquisitions touchent l’Europe via la Grande Bretagne.

Phase 3 :

- Années 1960 : Type de fusions acquisitions en conglomérats « firmes appartenant

à des secteurs différents sans lien entre eux ». aux Etats-Unis, diversification,

acquisition de technologies. Durcissement du Clayton Act empêchant les fusions

acquisitions horizontales et verticales.

A l’inverse les fusions acquisitions européennes sont de type horizontal « voir déf.

Ci-dessus » principalement dans le secteur industriel, économie d’échelle etc…

Lucian Briciu, Sophie Nivoix « Mise en perspective d’un siècle de fusions-acquisitions en Europe et aux Etats-

Unis ». Phase 1 : page 3 Phase 2 : page 4 Phase 3 : page 5

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Les deux phases suivantes incluant principalement l’Europe et les Etats unis.

Phase 4 :

- Années 1980 : Type de fusions acquisitions horizontales avec un développement

des propositions hostiles « proposition unilatérale de l'une des entreprises aux

actionnaires de l'autre ». Développement des opérations internationales et

transfrontalières du aux déréglementations « baisse de l’intervention étatique ».

aux Etats unis et aux due développements de la CEE.

Phase 5 :

- Années 1990 : Aux Etats Unis type de fusions horizontales avec une baisse des

fusions acquisitions hostiles. On constate une hausse des coûts de fusion

acquisition dus à la taille conséquente des multinationales. De plus la

déréglementation de nouveaux secteurs (télécommunications, médias, services

financiers, chimie etc.) accentue les opérations. En Europe hausses des fusions

acquisitions transfrontalières malgré une majorité d’opérations domestiques.

De manière générale les opérations se sont fait plus par échange de titre « actions »

que par des liquidités.

Graphique des évolutions des fusions acquisitions en valeur et en volume de

1995/2006 :

Source : UNCTAD « World investment report 2000 : Mergers and acquisition »

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Les années 2006/2007 :

Les années record des fusions acquisitions dues à la bonne santé des entreprises, à l’ouverture

de nouveaux domaines (banque/énergie), ainsi qu’au taux attractifs. Pour un total d’opération

de 881.4 milliards de dollars à la mi-saison selon Thomson financial. (chiffrage ci-dessous).

Pays investisseurs

1 UE 640 milliards 1 UE 1142 milliards

2 USA 233 milliards 2 USA 314 milliards

3 FRANCE 120 milliards 3 UK 268 milliards

4 ESPAGNE 90 milliards 4 FRANCE 225 milliards

5 SUISSE 60 milliards 5 ALLEMAGNE 165 milliards

Suite à cette forte croissance économique a eu lieu mi-2007 le début de la crise économique

mondiale, qui a fait chuter les volumes de transactions d’environ 45%.

La relance se fera début 2010 selon « Michel Payan », se basant sur une attitude prudente des

acteurs potentiels du marché ayant peur de voir leurs actions baisser de 50% quelque mois

après leur opération.

Sources :

Lucian Briciu, Sophie Nivoix « Mise en perspective d’un siècle de fusions-acquisitions en Europe et aux Etats-

Unis ». Phase 4 : page 6/7/10 Phase 5 : page 8/9/12

Les années 2006/2007 + tableau : cours du Docteur M.Alain Renaud du 14/10/09

L’expansion.com : « Le boom des fusions acquisitions face au risque de bulle » page 13

La Tribune.fr : « Chute des transactions de fusions acquisition en France et dans le monde » page 14/15

2006 2007

2006 2007

1 UE 562 milliards 1 UE 804 milliards

2 USA 236 milliards 2 USA 233 milliards

3 UK 146 milliards 3 UK 224 milliards

4 CHINE 120 milliards 4 FRANCE 158 milliards

5 FRANCE 80 milliards 5 CHINE 140 milliards

Pays d’accueil

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II) Les fusions acquisitions, entre libéralisme, protectionnisme et politiques nationalistes.

1) Un libéralisme économique affiché.

En quelque décennies sous l’impulsion du GATT « general agreement on tariffs and

taxations » les barrières tarifaires et quantitatives ont baissé de 10 fois, laissant place au

développement d’un libéralisme économique d’Adam Smith pour son laisser faire imagé par

la main invisible ou encore de David Ricardo pour l’avantage comparatif maintenant

développé dans beaucoup d’organisations. Tout cela nous amènes comme nous avons pu le

constater au développement sans précédant de l’international et des fusions acquisitions.

Les nations ont améliorées leur politique d’échange dans le but de proposer une économie

compétitive avec les mêmes lois et les mêmes organismes régulateurs, la commission

européenne et le CFIUS pour les Etats Unis.

Source : UNCTAD « World investment report 1997 : FDI and competition policy » www.unctad.org. Page 16/17

2) Le retour du protectionnisme s’opposant aux lois du marché.

On s’aperçoit que la crise économique ayant fortement touché l’économie d’un certain

nombre de pays développés, a fait apparaître une forme de néoprotectionnisme envers les

nations en fortes croissances, utilisant par la même, différentes méthodes de protections.

Ces actions sont évidemment contraires aux théories du libre-échange d’Adam Smith.

- Les barrières non tarifaires « dures »

Qui consiste à contrôler le taux d’importations et/ou d’exportations d’un secteur sur un

territoire.

Les mesures antidumping et anti subventions « autorisant un pays victime d’importations

subventionnées par le pays exportateur à prendre des mesures compensatoires ».

Source : Editon Armand Colin « Les grandes questions de l’économie internationale » page 20/21 (162/163)

- Les barrières non tarifaires « douces »

Qui sont basées sur un protectionnisme monétaire »variation des taux de change et taux

d’intérêts » des normes techniques de type ISO, de règles d’hygiènes ou encore de normes de

sécurités.

Source : Editon Armand Colin « Les grandes questions de l’économie internationale » page 21/22 (163/166)

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- L’opacité et le « protectionnisme privé »

Qui a pour principe d’éviter de donner de l’information à l’extérieur du territoire en restant

dans les règles et accords de l’OMC et du GATT, dans le but de ce protéger et de commercer

en interentreprises sur les fixations des prix du marché, ainsi que différents accords type

exclusivité, réseau de distribution etc.

Source : Editon Armand Colin « Les grandes questions de l’économie internationale » page 24 (169)

3) Un plan de relance pour le géant déchu :

Ces types de protectionnisme sont actuellement utiliser dans le plan de relance économique

« Buy America » par les Etats Unis dans le but de renationaliser l’économie. Qui semble être

effectivement une vue à court terme comme le précisé M.FEI dans l’article du XINHUA

« Lettre ouverte d’une association commerciale de Chine contre le protectionnisme ».

Cette forme d’action protectionniste serait coutume des puissances en perte de vitesse

économique d’après Jagdish Bhagwati, se basant sur l’exemple des Etats Unis de moins en

moins ouvert sur le monde depuis le développement des nouvelles puissances, préférant

maintenant l’échange bi ou unilatéral.

Source : Editon Armand Colin « Les grandes questions de l’économie internationale » page 23 (167)

Source : XINHUA « Lettre ouverte d’une association commerciale de Chine contre le protectionnisme »

page 18/19

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III) La fusion acquisition reste elle une stratégie d’expansion privilégiée pour les multinationales.

Une stratégie d’expansion privilégiée malgré les contraintes du

patriotisme économique.

- Une stratégie d’expansion :

Les fusions acquisitions ont eu un essor, jusqu’à la crise économique mondiale, sans

précédant.

Ce type de développement présente des avantages certain de :

- Diversification d’activité

- D’extension territoriale

- De consolidation industrielle

Pour résumer d’ouverture sur de nouveaux marchés pour ces entreprises qui ne peuvent

prospérer sans cela.

- Une marché bientôt propice :

Les politiques de relance économiques amenées par les états (contraire au libéralisme d’Adam

Smith) ont depuis peu stabilisé le marché, cependant les entreprises restent frileuse aux IDE

en cette fin d’année, peut être le temps que l’économie se nettoie, et que les investisseurs se

rassurent sur la stabilité des marchés avant d’investir et de voir leurs action baisser aussitôt.

Sources : L’expansion.com : « Le boom des fusions acquisitions face au risque de bulle » page 13

- Un patriotisme économique percevable :

Malgré les tendances libérales de privatisations et d’autres actions engagées, plusieurs cas de

fusions acquisition laissent percevoir un patriotisme économique des nations et/ou continents

en exemple de l’intervention récente de l’économie européenne lors des fusions acquisition

liées à l’ouverture des marchés de l’énergie. Nous pouvons aussi voir que depuis le

développement de la Chine, une partie importante de son développement se fait à travers un

commerce de type nationaliste ou patriotique puisqu’elle côtoie l’Indonésie et Singapour qui

son des marchés déjà maitrisés par les chinois expatriés à 90%.

Source : Cours du Docteur M.Alain Renaud du 07/10/09

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- Une protection dite « poreuse »

Tous les effets du protectionnisme auraient que peu d’effets sur le marché des fusions

acquisitions selon « Jagdish Bhagwati » qui met en évidence les différents contournements

qui permettraient aux entreprises après quelques manipulations ingénieuses d’arriver à leur

fin. Le protectionnisme affiché serait selon lui une manœuvre de satisfaction pour les forces

protectionnistes.

Source : Editon Armand Colin « Les grandes questions de l’économie internationale » page 25 (172)

Conclusion

Le phénomène grandissant de l’internationalisation et/ou globalisation impose aujourd’hui

aux pays développés de se protéger par la peur de perdre leurs industries et de fil en aiguille

augmenter le chômage. Cependant si on se réfère à la théorie des vases communiquant, si ils

ne sont pas assez performant dans l’industrie du aux coûts de main d’œuvre « élevée =

qualification » ils devraient l’être dans les services et ainsi de suite. De l’autre coté ne

finirions nous pas dans un monde monopolistique si aucune régulation était faite ?


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