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ANNÉE — N° 729 LE NUMERO 5O CENTIMES Dimanche 22 Novembre 1885

LES ÉCHOS DE CANNESET DU CANNET É

Politique, Littérature, Beaux-Arts, Agriculture, Commerce, Industrie, Liste .des Étrangers, Annonces Commerciales et JudiciairesMONITEUR DES ÉTRANGERS

AEONNEMEFTS

(1 muis 3 moisCannes et dôpt. voisins . . . )O > 0.»Autres départements 12 * 0 >

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PARAIT TOUS LES DIMANCHESM. Ferdinand Jacob, Avccat, Directeur-Gérant

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CANNES.— Imprimerie, rue d'Artibes, 13,— Robauay, libraire, r. d'Antibes

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A V I S

Les ECHOS DU CANNES, MONITHIR

SPÉCIAL DE LA COLONIE ÉTRANOKRE,

sont envoyés gracieusement, à ti-tre d'essai, à MM. les étrangers.Ceux qui ne désireront pas le con-server sont priés de le retourner.

Vabonnement pour la saison,est de dix francs. Chaque abonnérecevra en prime, à son choix, soitC A N . V B S EN P O C H K UL'IDK HISTORIQUE

DE CANNES ET DES ENVIRONS, conte-

nant la liste alphabétique de toutesles villas ; soit LES MYSTÈRES DUCŒUR.

Voir à la 3' page l'annonce dé-taillée de ces deux ouvrages.

CHOSES ET AUTRES

Nous disions, il y a un mois,préparons-nous à recevoir digne-ment nos liôtes de La saison d'hiver ;aujourd'hui, nous pouvons dire :tout est prêt, et, déjà les étrangers,arrivés en bon nombre, sont con-fortablement installés dans noshôtels, dans nos villas, dans leurschâteaux et, chaque jour, de nou-veaux hôtes nous arrivent et, dansnos rues, sur nos boulevards, onvoit circuler de nombreux et élé-gants équipag-es qui donnent à notreville nne activité nouvelle et le vraicaractère d'une station hivernale.

C'est ainsi que parmi les derniersarrivés nous comptons leurs altes-ses royales, le grand duo et la gran-de duchesse de Mccklembourg-Schwerin qui, sont venus se réins-taller dans la toute charmantevilla lsola-Bella, et dont la suite sinombreuse a dû aller chercher songiteà l'hôtel Montfleuri.

Il est vrai de dire que, depuisquelque temps, nous no sommes pasgâtés par les faveurs du Ciel. Dovilains nuages, venus on ne sait"tf'où, persistent, depuis plus d'unmois, à nous dérober la face rayon-nante du soleil, et une pluie désa-gréable retient dans leurs appar-tements la plupart do nos hôtesamateurs de longues et chaudespromenades. Mais nous devons direque si ce ciel maussade leur donnele spleen, du moins ces ondéespresque quotidiennes sont des plusutiles à nos campagnes où elles fé-condent les oliviers, les orangers,les citronniers activent le dévelop-pement de toutes nos plantes d'a-grément et permettent aux pay-sans do travailler utilement leurschamps ; aussi, quelles avalan-ches de (leurs allons-nous voir

arriver dans quelques jours sur nomarchés et dans les magasins siconnus de nos jardiniers fleu-ristes !...

Ce que nous constatons avec unindicible plaisir c'est qu'à peine noshôtes sont-ils installés qu'ils s'oc-cupent d'une foule d'oeuvres debienfaisance qui ont le double avan-tage de raviver le commerce localet do soulager une multitude d'in-fortunes.

Association des Dames FrançaisesJeudi dernier, nous avons eu

l'honneur de recevoir la visite deMmc Chancel, propriétaire du châ-teau St Léon, présidente do lasection établie à Cannes, de l'As-sociation des dames françaisespour les secours à délivrer aux'militaires blessés ou malades encas de guerre, et aussi pour lessecours éventuels à accorder auxcicils dans les calamités publiqueset les désastres.

Mme Chancel venait nous prierd'annoncer la prochaine réouvertu-re du Comité de Cannes et nous ap-prendre, en même temps, la prochai-ne expédition d'un très importantenvoi de médicaments, do pièces depansement, de chemises et de cein-tures de flanelle et d'une foule d'au-tres objets de première nécessitédestinés à nos pauvres soldats etmatelots qui reviennent malades duTonkin et qui ont un si long et sipénible voyage à faire pour reveniren France.

Comment ne pas bénir toutes cespatriotiques dames françaises quino cessent do se préoccuper d'a-doucir les maux de toute natureque supportent si héroïquement nosvaleureux soldats et matelots dan3ces contrées si éloignées de la mè-re patrie ?

Tout récemment — chose incro-yable — les grands journaux deParis annonçaient que des dilapi-dations avaient été constatées surcertains objets pieusement etpatriotiquement envoyés au Tonkinpar nos dames do France , des in-vestigations laborieuses ont dû êtrefaites pour connaître les auteurs depareilles malversations, et, à coupsûr, l'autorité militaire saura ré-primer et punir sévèrement ceuxqui en seront reconnus les auteurset empêcher le renouvellementd'actes aussi coupables ; mais, ceque nous sommes heureux de cons-tater, c'est que ces fâcheuses nou-velles n'ont pas ralenti le zèle et ledévouement de nos dames françai-ses ; elles n'ont, au contraire, questimulé de plus fort leur ardeur et

c'est ainsi que Madame la prési-dente du Comité Ai Cannes nousajoutait : « Les matelots et soldatsqui vont nous revenir no trouve-ront pas seulement dans l'Associa-tion des dames françaises une aided'un moment,rassistanco d'un jour,mais une aide et une assistanceprolongée, à long'orme, jusqu'à ceque leurs blessures soient cicatri-sées, que leur santé soit rétablie,et même, quand ils seront en étatde travailler, l'Association emploie-ra tous les moyens d'action dontelle dispose pour leur trouver uneoccupation qui leur permette desubvenir à leurs besoins. »

Nous serons toujours heureux,pour notre part, de seconder, dansla petite mesure do nos moyensd'action de publicité, le zèle et ledévouement des dames qui fontpartie do l'Association, dontle siègeest à Paris, 15, rue Jean-JacquesRousseau, et tout spécialement decelles qui font partie du Comité doCannes. Connaissant leur infatiga-ble dévouement, nous avons la cer-titude que oo Comité fera encore,Jurant cette saison, de nouvellesrecrues, que ses ressources se dé-velopperont et que ses bienfaits semultiplieront.

Tandis que nous relations lesfaits ci-dessus, nous avons reçu deM. Ch. Baron, architecte on notreville, trésorier du Comité de Can-nes, les renseignements suivantsque nous nous empressons de publier :

« La Société de Secours auxBlessés militaires continue d'assister sans relâche les blessés et lesrapatriés du Tonkin et de Mada-gascar.

« Les expéditions (dont le rap-port général de l'œuvre a reproduitle détail minutieux jusqu'au 30 juindernier) s'élèvent au nombre de139, représentant une dépense deplus de trois cent mille francs.

« Pour les rapatrier, son cor-respondant de Cochinchine et lesComités de Toulon, de Marseille etde Brest, leur viennent en aide dansla mesure que comporte l'applica-tion des règlements militaires.

« C'est ainsi qu'à Brest,depuis lo1er septembre dernier, elle a puménager à 100 convalescents ren-voyés dans leurs foyers, des condi-tions de transport plus douces, enleurfaisant prendre place dans deswagons de seconde classe.

« En dehors du soulagement queles Comités de Province s'efforcent,chacun individuellement, d'appor-ter aux rapatriés de leurs régions,le Conseil do la Société a déjà dis-tribué à des soldats revenant du

Tonkin, ~J22 allocations, dont 1montant s'élève à 17,900 fr.

Le Conseil, dans sa séance de cjour, a voté une nouvelle somme di20.000 francs qui, tant en argenqu'en dons en nature (vins et cor-diaux, conserves et lainages) va êtreenvoyée sans retard aux ambulancesdo l'Extrême-Orient.

« Lo total des dépenses de laSociété de Secours pour les blessésdu Tonkin et de Madagascar seraainsi porté a plus de 3.450.000 fr,

« Les souscriptions à Cannessont reçues chez M. Baron, archi-tecte , trésorier du Comité doCannes.

Et tandis que l'Association toutepatriotique des Dames Françaisesrévèle son activité, d'un autrecôté nous apprenons que d'autresDames de notre Colonie préparentdéjà les bases do diverses ventesde charité, qui se feront dans lecourant du mois de décembre danslequel nous allons entrer. Nousnous ferons encore un devoir de lesannoncer etde les encourager toutesles fois que nous en trouverons l'oc-casion.

Venir en aide à nos valeureuxsoldats et matelots; soulager nospauvres et les infortunes de toutenature dont souffrent tant de per-sonnes aux approches de l'hiver,tout cela est bien, tout cela estbeau, tout cela est louable. Mais lobien être ne deviendra général quepar la reprise du travail presquepartout interrompu à la suite descrises financières et politiques quesubit l'Europe et dont notre villesubitle contrecoup d'une façon plusparticulière.

Quand lo commerce est prospère,c'est un signe infaillible que l'agri-culteur retire des travaux do laterre et do ses récoltes des produitsrémunérateurs ; que les ateliers desranJ.cs et petites industries sontn pleine voie d'activité ; que les

capitaux, qui sont les véhicules dela richesse publique, circulent sanscrainte dans les nations comme cir-cule le sang dans nos veines ;que lesartistes trouventunfacileécoulementle leurs travaux ; c'est qu'enfin, dola base au sommet de l'échelle so-ciale, tout gravite autour du mêmeaxe : le travail.

Nous serions donc heureux devoir nos hôtes et tous ceux qui ontle bonheur de jouir des dons Je lafortune seconder do tous leurs ef-forts notre commerce local, nos ar-tistes do tous ordres qui ont été sidouloureusement éprouvés depuistrois ans. C'est par la mise en fonc-tionnement de tous ces grands

rouages de la machine sociale quel'on arrivera à guérir la plupart desplaies dont souffrent les sociétés etque l'on détruira tous les fermentsdes révolutions.

L'aumône avilit l'homme ; letravail le relève et l'annoblit ; aus-si ne cesserons nous de dire :

Quo lo travail nous régénère,Qu'il soit notre libérateur.Lo travail féconde la terre,II est un puissant créateur.Travaillons au lieu de nous battre ;C'est le travail qui nous nourit :C'est le canon qui nous détruit ;Peuples cessons do nous combattre !

F. JACOB.

Nous avons reçu do M. GilletteArymondy les deux lettres suivan-tes que noue pnblions suivant sondésir.

Cannes, le 21 novembre 1885.

Monsieur lo Directeur,

Je vous serai reconnaissant de donnerl'hospitalité de vos colonnes à la lellreque j'ai adressée le 19 courant à M. loDirecteur du Programme illustre, etdont ce journal, à mon sens, n'a pasfait un résumé impartial.

Merci d'avance et agréez l'assurancede ma considération distinguée.

GILLETTE ARIMONDY.

Cannes, le 19 novembre 4883.

Monsieur lo Directeur du journal LeProgramme illustre à Cannes.

Je reçois à l'instant le Programmaillustré de ce jour, et devant la déter-mination prise par M. lo Président duTribunal de commerce de Cannes, de nepas livrer à la publicité sa réponse à malettre d'hier que vous publiez aujour-d'hui, je vous serais infiniment obligé sivous vouliez bien considérer commenulle et non avenue la lettre que je vousai envoyée ce matin arec prière do lareproduire et je ne doute pas que vousrous rendiez à ce désir.

Je pense absolument comme l'hono-able Président de notre Tribunal deommerce, qu'il convient, à tous égards,

de clore à tout jamais le débat publicioulové par ma démission de juge con-iulaire, et j'ajoute qu'il est plus queiomps de nous souvenir du serment so-euuel, que nous avions fait devant leribunal, de garder le secret le plus

absolu de nos délibérations.J'ai été parjure comme les autres,

mais si quoique chose peut m'en con-soler jamais, c'est de ne pas avoir étr,e premier à en donner le signal.

J'en appelle, en effet, a votre loyauté,M. le Directeur, vous qui avez en mainsne pièce établissant que, si je vous ai

autorisé à rendre publique ma lettre dedémission, ce n'est que sous la réserveformelle que celui à qui elle était de droitadressée y donnerait son consentement,d'où la suite.

Merci encore une fois, M. le Direc-eur. Agréez l'assurance de ma considé-ration distinguée.

GILLETTE ARIUONDY.

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