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ba Rédaction de

p' 0cale ~ùnaüe presente

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t COJM[MUNJICA TJIONS DJIVER.SES ~ , DÉPARTJEMENT (2) S.V.JE. © §.JLV.R. @ UNION ~ ~ , .. ~~~

Retenues sur le traitement Pour éviter de nombreuses correspondances, nous tenons à

l'appeler aux instituteurs luobilisés que la retenue sur le tl'aite­Inent de novembre a été effectuée en décembre; celle du m.ois -courant se fera en janvier et ainsi de suite les mois suivants, ceci pour Île pas retarder le paiement du personnel régulier.

Le traitement des renlplaçants par contre est versé au début du mois suivant, lorsque nous connaissons exacteluent la durée du remplacenlent. A cet effet, les intéressés ont avantage à nous

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faire parvenir dès la fin du nl0is, ou lorsqu'un reulplacement prend fin, un formulaire spécial qu 'ils peuvent se procurer au Départc­Inent. I1s le feronl viser par la C0111mission scolaire locale.

(Communiqué du DépuI'tement.)

Les réductions Lü « Bulletin o f.fi ci el » du 15 déc~ ::l1Ibre courant conUE'tlt un déCl"d

cl Li Grand Conseil touchant les mesures provisoires destinées àamélio­l'el' la, situa tion financière du canton.

Voici l'article 4 du décret: La réduction des traitements et salai1"es prévue da.ns le décret du

~ février 1934 et dans ce,lui du 13 novembre 1936 est maintenue dHIJ6 10 sens suhr'ant:

Préfets: Réduction de 10 % ne,t. Professeurs des collèges de Sion et Brigue: Réduction ode 10 % Het

mais ave'c allocation familiale.

Personne,), de l'enseignement primaire: Réduction de 6 % avec exonération d'un minimum de ,fI'. 800.- et de ~ % paJ ' enfant i'tgé de moins de 108 ans.

Personnel judiciaire: Le décret du 8 février 19314 est maintenu.

Corps de la gendarmerie et personnel du pénitencier: lE' décret du 8 février 1934 est maintenu. .

Personnel des arsenaux et casernes, gardes-chasse et gardes-Jlêc'he~ .surveillants des routes, cantonniers et ouvriers: Réduction de 8 % n et. m'ais avec allocations familiales pOUl' les cantonniers et ouvl"iers.

Personnel dû Crête-Longue: Réduction de 8 % net.

Préposés aux poursuites de Sierre et Sion et leurs employés: Hé­,duction de 6 % avec exonération d'un mirlÎlmlum ,(l'exi s ten.ce de 2000 francs et .de % % pa.]' enfant âlgé de moins de 1'8 ans.

Conseil des Etats: Réduction de 10 % sur les jetons de pl'és(" l1ce et les itinéraires.

:j: ::: * D'a.utre part, clans le m,ème numél'o ,du (' Bulletin oHicic.l » un ar­

rêté complète lE'S dispositions de l'arrêté du 3· octolhl'e 1939 l'èglemen­tant les rap'pol'ts de service et les traitement.s du personnel pendant ,le service actif.

L 'artiole 8 his a trait s-pécialemellt au P. E. Il est: conçu comme suit:

Art. 8 bis. - Dans les communes qui ne payent pas le 1 pOUl ' 1000 du sommaire imposa,ble, pOUl' ]e personnel enseignant, le traitement 'initial et les indemnités dc' dép]a-cement à payer aux relilllpla.çants sont ù la charge des communes intéressées jusqu'à concurrence du 1 pour 1000 prévu à l'm't. 18 de la. loi du 15 novembre 1930 SUl' les conditions d'engagement du ,personnel enseignant.

7Y'è>Û§p-l,;J§:)~0~~~0~~-,0~[,~

#. PARTKlE PEDAGOGHlUlE ~ . ~-:)~~~~ ''; ~

Lire Parler.. Rédiger ,pal' 'Mgr DEVAUD,

Travaux d,es candidats au brevet (le ctapacité.

(Suite)

Le Parler

Les pages que Mgr DéY:1ud consacre au Parler ont provoqué moins (le commentaires que celles qui traitent de la lecture.

Il semble que les candidats, faisant un retour sur leur pro­pre activité pédagogique ou sur celle de leurs anciens Inaîtres, ont été frappés par la place restreinte qu'occupe, de fait, le parlêr dans les préoccupations scolaires. Et cependant l'aptitude :'t parler a son Îlnport.ance dans la vie ; elle passe Inênle avant l'aptitude :l rédiger, nous assure. Mgr Dévaud,

Ce que le pédagogue fribourgeois souhaite voir développer cc n est pas seulenlent la facilité ù répondre à des questions, ni ]a facilité ù réciter plus ou 1110ins lnécaniquement une leçon bien apprise, c' est le pouvoir de s' exprimer d'une façon suivie, dans un' langage clair et correct, c 'est la création de « l'autOInatisme du lnot obéissant i1 l'appel de la pensée », condition nécessaire du parler spontané.

Pour développer la spontanéité de la parole, l'auteur propose quatre sortes d 'exercices: le J'apport oral, ln crmserie, la dramnti­sfltion et le chœur ' parlé.

Ne croyons pas, c.ependant, q ne ces exerCIces suffi l'ont fl eux sellls à assurer la luaîtrise de la parole: ils supposent en pm·ticu­lier de fréquents exercices de vocabulaire; le luOt n'obéira à la pensée que s'il est connu d 'une façon précise ; aussi, n'est-ce pas sans raison qu'une candidate insiste sur ce point; elle écrit: « Si nos campagnordes ont tant de 1Jwl à exposer leurs pensées avec aisance et clarté, il n'y a pas là que de la tilnidité : il y a aussi ei SL/rtout la pauvreté dll vocabulaire. On voudrait dire bien rie~ choses, mais on bégaye, on hésite, on dit des sottise~, parce qu'on ne connaît pas les termes convenables. Donnons de bonnps et nombreuses leçons de vocabulaire et now; rtl .. lrons fait beaucoup pour l'oisance et la clarté dll langage. )} (M. i l.)

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Le rapport oral

De tous les exercices préconisés pour l'acquisition du parler, 'est le rapport oral t:qui semble avoir rencontré le plus de sylnpa­

~bie et remporté le pIns de succès. Cela tient en grande partie ::. , facilité d'exéeution, mêlne dans une classe à tous les degrés ,

:~ à l'intérêt qu'il suscite parnli les élèves.

Ou sait en quoi il consiste. Le lnaître propose une Hkhe -l'observation à ses élèves ; ceux-ci, leur travail accompli , font au

(: pport oral sur les connaissances acquises. On bien, un élève :.1 1 !1 Il t'l' l . , l

d 'une lecture personne e e-- S1- cnCIeuse qne ques p:1ges Illte-n '1' l ~~ antes' le lUOulent venu, I en con1mllllIque e contenu ù se, re-~·'" ' , petits eam!lradcs qui écoutent avec synlpalhie.

Les candidats qui ont essayé ce procédé se déclarent satis­faits des résultats obtenus. De l'excellent travail d'une candidate, ~trayons les lignes suivantes: « Les leçons de choses se prêtent

e dmirablement cl ces exercices de langage. Le lnaître ne donne (l111s sa leçon; il Îlnpose mlX enfants une tâche d'observation, la­p 11elle, pOUl' être fructueuse, doit être préparée pal' un ques­Zonnaire . . -Mettez un .enfant devc~nt WI b~urgeon~ . sans ques­t'onnaire, Il ne verra l'Zen. Posez-lm des questzons preclses. Exem-lZe " Ce soir, lnes enfants, vous de111cmderez à papa ou cm voisin f l oermission de cueillir un bourgeon du marronnier. Quelle en (. fIla couleur extérieure? Touchez les écailles: que rel1wrque:z-

es lI' P OHS ? Pourquoi sont-e es pOlsseuses? assez le bourgeon sous r -robinet: l'eau pénètre-t-elle ? Enlevez les écailles: que trouvez-foas immédiatement dessous? A quoi sert cette ouate? Enlevez 10

v lOte et regardez la petite Jnp.rveille. Dépliez autant que possible r~s petites feuilles. Regardez à la loupe, si vous en avez une, ptc. / e lendemain, en classe, un, deux, plusieurs élèves sont appelés : faire le l'apport de lellr observation. Les non-interrogés n.'ont

Cl as assez de 1110ins à lever pOlIl' dire tout ce qu'ils savent. Les p oins intelligents, ceux qui habituellement l'estent lnuets, veu­~~nt parler cl la grande joie des doués qui ont du cœur et qui op;

la11dissent au succès de leurs camarades. La leçon n'aurait-elle p our avantage que de fournil' l'occasion aux plus intelligents de '\anifester leul' sympathie aux moins bien partagés, elle vaudrai[ ~\ peine d'être donnée. Elle a en réalité bien d'autres avantages,' ~le développe l'esprit d'observation, elle fait aimer la nature, elle

elonne surtout au petit l'apporteur la satisfaction qu'il dit et fait ( uelq11e chose d'utile, parce que le l1wître doit utiliser le compte ;'endll de l'enfant. » (Sr 111.)

A ces pertinentes réflexions, je n'ajouterai que cette apprécia­f on d'un 'instituteur: «Les l·apPol·ts oraux ont produit d'excel­I~Jlts résultats dans ma classe. L'enfant chm'gé d'une n1Îssion de ce genre se j'ait un honneur d'apPol'ter le plus de l'enseignements possible. » (111. E.)

La causerie ou conférence

La causerie, qui suppose une assez longue préparation, est tiéjà plus difficile. . .,

'Quelques candidats seInblent douter de son effIcacIte, parce qu'ils doutent sans doute de la capac.ité de leurs élèves, handica­pés par leur timidité ou leur orgueil, par le manqu~ de temps, ~t pal' la pénurie du Inatériel nécessaire à la prép~raho~ ,de~ ?onfe­rences. Un instituteur se montre n1ême très sceptIque; n ecnt-Il pas: « L'auteur de « Lire, parler, rédiger » nous raconte comm,ent le~ conférences se font chez Decroly. Nous prenons plaisir, nous qUZ( ne les avons pas vues ni entendues, à nous figurer tout le c1W1'1ne captivant qu'elles présentel1t pour les enfants, lnais ... nous ne pouvons nous empêcher cl'être sceptiques . » (J. B.)

Est-ce que nos petits Valaisans et nos petites ValaisaI~)leS au­raient 1110ins de ressources que les petits Belges? Certainelne~t pas. Et pour convaincre -les hésitants, voici deux expériences faI­tes chez nous, l'une dans une éc.ole de garçons et l'autre dans une école de filles.

« J'ai expérilnenté ces sortes de causeries clans ma classe. Au début, les enfants timides perdaient le nord, clès qu'il [allait discourir un moment. Nlaintenant c'est à qui fera sa lnezlleure conférence. Quelle éJl1ulation r J'ai SUl'tout l'ecours à ces cause­ries pour faire narrer un événement imp0l'tant :~'1'ivé ~la.ns la val-J lée : une avalanche. un concours de ~klS, une tete rellgleuse, etc . Le 111aître doit cep'endant exercer une discipline sévère dans c.e cours car j'ai rell1arqué que dès que le conférencier se tl'OmpCllt ou ,-~ cc qui Clrrive bien souvent - faisait une erreur de pronon­ciation ses camarades en protltaient pour rire; alors le pauvre petit c~l1férencier, pel1Clllcl et découragé, s'en venait pleurnicher Ct

sn place. » (E . NI.) . . .. Voilà pour les garçons , et VOICI pour les hIles. « J'ai essayé cette lnétllOde avec lnes gl'andes filles de Ut- et

15 ans, ei' les résultats ont dépassé lnes espérances. N.ous aI?en~ll.s (Jénéralement le su}et de la causerie pal' un vocabulazre quz se Iml le swnedi précédent. Ainsi, le mot « guerre » el"1'ant SUl' toutes les lèvres ces temps-ci, nous en avons tiré un riche sujet de voc~bu­laire. Il fut c0111plété pal' une conférence sur « Not~'e a!'mee » conférence vraiment l'éllssie - et je vous assure qlle J'Y Cil appns des choses extl'êmelnent intéressantes sur la formation d'un co:p.s d'année, sur les troupes permanentes, l'aviation, les chiens de ll.m­son les couleurs distinctives de chaqlle groupement, etc. Bzen sûr' qu'on sentait l'aide paternelle; mais qU'~111por~e! pourvu que A' enfant travaille. La collaboratio.n est pel'mzse, ~en:e rec~,mn;aT';­dée! » (S. S.) En l'occurence, l'aIde paternelle n etaI~ p~s a neglI-1

oer, puisque la petite conférencière porte le nom de lVhchel~ Gollut. b Ces causeries ou petites conférences rendront certalnelnent service, TI1ais n 'en exagérons pas le rendelnent, car leur nombre

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sera forcénlent restreint. Et ce n'est pas parce qu'un élève fera une ou deux conférences par année qu'il réalisera des progrès éton­nants dans l'art de parler.

. . Aussi, les lnaîtres préféreront-ils ù la conférence proprel1le~lt chte le procé~é qui consis~e à faire eO"nter une histoire. Ce procédé delnande nlOl~l: de trav~II e~ l?eut etre renouvelé plus souvent pO~lr ch~que eleve~ Je laIsse ICI la parole à une jeune institutrice qlU paraItra peut-etre quelque pen révolutionnaire: .

, « C~l}"el' une histoire, voilà un exercice de parle/' préférable Cl l~l conference proprement dite et qui passionne littél'alelneni nos enfants .. Dans nos clCls~es de !i~les, pal' exemple, pourquoi ne de­nwnderzons-nous pas a nos eleves de l'aconter et de commenter des histoires pendant la leçon d'ouvrage manz-Lel au lieu de leur ilnposer un silence intégral que l'on obtient t/ès difficilement. P?w: n~ pas dire jam(~is. L'esprit des enfants ne travaille pou; all~sl cllre pc~s; ~out depend de l'a.dresse et de l'agilité de leurs dOlgts. Que 1 enfant parle ou se tŒse, cela n'a pas d'importance ou plutôt si. J'ai remarqué qui si l'enfant avait une certaine li~ berté disciplinaire, son travail n'en avançait que plus vite et n'était pas pour al..lt~tnt moins bi~n fait. Faisons donc d'une pierre deux coups. ChOIsissons l.l11 Itvre d' hi stoires captivant et instructif. A.vctnt chaque leçon une élève lira de lectllre personnelle et silen­Cleuse un chapitre dll dit livre, cherchera l'explication de ce qu'elle ne comprend 1)(7S, se documentera en un mot, et, à la leçon d'ou­Vl'aye manuel, le . racontera Ct ses compagnes. Le résultat sera ex­c~llent: j'en ai fait l'exp~rience avant même d'avoir lu la pl'é­~~euse brochure de Mgr Devaud. L es enfants font un double exel'­c~ce : celui de lecture personnelle et silencieuse et celui d'élocu­tl~n. D'autre part, les élèves qui écoùtent sont captivées pal' l'17is­tou'e, car elles la c0111prennent bien mieux ql.le si elle était lue . la. conte.use employa.nt d~s mots f(wliliers à ses compagnes et ex~ plL~uanr les expresszons 111COnnl.les dont elle (l cherché la siÇfnifi, cc.1tZOll. VOl.lS 11 entendre z pll.ls que ln voix rtnin1ée de ICl conteuse el.' .vou:~ ~'mlrez plus. cl sévir pour des écarts de discipline. L'lzis­fOll'e ~ll1Ze, on all!onse un JJ10111ent de discussion pOl.ll' éclairci]: les P~l1.-zts. demeures obscul's et pennettre èt chacune de donner son ap~l'eclCltzon SUl' la trame de l'histoire et la conduite du héros: Pms, vous inviterez les élèves èt observer l.ln moment de silence complet, ce qu'elles feront le plus volontiers du monde. » (C. D.)

Qu'en pense::-VOllS ?

La dramatisation

, L~l . lnj~e . en . action :1'111~ réci.t, cl une fable de La Fontairie, d un .hlIt d 11Isto~re - hIstOIre samte et histoire profane - doit certa~nement plaIre aux enfants et leur laisser une profonde im­preSSIOn. On redoute cependant cet exercice pour les classes ~

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plusieurs degrés: on craint le désordre ou la perte de temps pour les divisions qui doivent normalement s'occuper à un autre travail.

Des essais, plutôt rares, ont été tentés avec succès. , « La dran1atisation a été expérimentée dans ma classe) Sl1.r­

tout pOUl' les leçons d'histoire suisse. Les scènes réalisées sont du meilieur effet: elles se gravent dClns l'esprit des petits, touchent le CŒur et développe l~esprit patriotique. » (E. NI.)

Pour parer ù l'écueil signalé plus haut, une institutrice fit quelques essais pendant les récréations; elle écrit: « Les enfants trouvent un immense plaisir à mimer n'importe quelle histoire. Pendant nos récréations, nous (wons m.imé des poésies, des 11101'­ceaux de lecture, et surtout des événements de l'histoire suisse. Chacune s'était choisie son rôle et le ren1plissait il merveille. Les aptitudes de caractère se sont révélées. Lors des répétitions, les faits mimés pendant l'année furent exposés sans la moindre el''' rew', les morceaux choisis récités sans accrocs. » (B. C.)

Que chacun essaie de l'un ou l'autre procédé, tout en y 111et­tant la prudence voulue, afin de ne pas s'exposer à mériter de la part de l'Inspecteur lune critique justifiée dans le genre de celle-ci: « Les eauseries supposent des élèves déjà pourvus d'un bon voca­bulaire. Elles pourraient tourner au bavardage, surtout dans une école de filles. J'ai connu une nlaîtresse qui trouvait ses fiUes trop silencieuses; elle réagit avec un peu d 'excès et réussit à faire de son école une ruche continuellenlent bourdonnante. Qu'on n'oublie pas que la discipljne est une condition indispensable de progrès. » (A suivre.)

Les sources d'une monographie rurale l

Le grand luaître grec Aristote disait: « Il n'y a de science que du général. » Il parlait ù l'adresse des gens cultivés, des sa­vants. Trop d'auteurs de manuels ont appliqué la pensée du phi­losophe Ù la fOrlllation de jeunes esprits qui ont surtout besoin dll pain digestible des faits concrets, et ils ont compilé dans leurs o.uvrages les extraits d'une science pâle et exsangue.

De nos jours on insiste avec raison sur la nécessité d'étof­fer les leçons et de leur communiquer le lTIOUVenlent de la vie. La connaiss([nce monographiql.le de la région scolaire (la COI11-luune et peut-être aussi le voisinage) tend efficaceIl1ent vers ce lmL L'üme ·du pays est incarnée dans les faits passés et dans les choses présentes; lnais elle est voilée Conl111e derrière des appa­rences dont 1 étude, ainsi que celle d'un texte d'abord obscur, nOliS révèle le sens. Quelle richesse de fonnes découvre l'œil exercé

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du géologue sous la grisaille uniforIlle des rocheTs! Sans aller jus­.qu'à la spécialisation, tOl.lt esprit Ol.lvert peut apprendre à lire [es traits multiples de la physiotzoll1ie régionale.

A cet égard nos Inaîtres ruraux sont dans d'excellentes con­ditions. Beaucoup d'entre eux enseignent dans la comm.une où ils ont grandi, sinon dans l'école où ils ont balbutié l'abc. A peu ,près tous peuvent se dire en pays connu. Dans leur Inémoire sont déposés des souvenirs d'enfance plus vivants, plus riches et plus fidèles que ceux de l'étude abstraite la plùs doclunentée. Ils peu­vent donc parler d'expérience et d'abondance.

Mais les souvenirs spontanés ne suffisent pas. Ils sont d'abord incomplets. Les yeux d'enfants et de jeunes gens ont vu les choses sous un angle fort étroit, se sont arrêtés plutôt à la surface chan­geante et attrayante et n'ont pas eu l'expérience nécessaire pour établir les comparaisons utiles. Puis il y a la hiérarchie fort iIn­portante des traits essentiels, puis des lignes de nîoins en Inoins caractéristiques qui leur a échappé. Enfin les valeurs édl.lcatives concrètes d'une région ne frappent guère que les âlnes dont l'at­tention est suffisamment · tournée vers l'élément spirituel de la vie.

On peut donc dire que, sans une étude voulue, l'aspect le plus intéressant du milieu scolaire peut nous échapper facilenlent. Faisons loyalelnent la critique de nos connaissances concrètes par exelnple sur les institutions d'entr'aide auxquelles il convient d'in­téresser les enfants et dont il faut parfois les faire bénéficier., Nous n'aurions pas fait dix pas avant d'être arrêtés par des idées vagues. Aucun esprit sérieux ne niera qu'il faut renouveler sans cesse nos réserves pour restreindre la part du verbiage.

II

C'est guidé pal' un canevas judicieuseJl1ent dressé qu'on :;\ chance d'explorer peu à peu le microcosl1îe scolaire avec profit. En envisageant progressivement et alternativement l'objet de son étude :\ différents points de vue, on se constitue à la longue des greniers d'abondance où l'on pourra puiser à pleines Inains les grains des semailles spirituelles. Le canevas en question se calqlle­Ta plus utileluent sur le spectacle de la vie Inouvante que sur les compartiments classiques des branches scolaires.

L'observation habituelle est certes la source vive d'où jaillit sans tarir une eau fraîche et limpide. Il faudrait cependant recou­Til' aussi à d'autres renseignenlents. L'entretien avec les « vieux> du pays sur les choses passées et les tenlps à venir peut nous con­duire à des veines qu'il faut exploiter avant que la mort ne vienne les ensevelir dans la profondeur des éhoulis.

L'observation personnelle a chance d'être guidée, stimulée el documentée pal' des travaux monographiques publiés; elle trouve­ra là des lignes directrices ; on ne perd rien à suivre les traces cl'au -

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trui dans un terrain neuf, quitte à suivre une nouvelle piste si le sentier battu ne convient plus. La lecture d'études analogues nous Inontrera comInent a été abordé ce problème et nous suggérera l11aintes réflexions sur notre région scolaire, réflexions qui ne nous seraient pas venues sans instigation.

A ce propos, je citerai les llîonographies des COlnIllunes, pa­roisses ou régions suivantes, dues à des chercheurs de chez ?OU~ , qui ont sans doute avant tout un intérêt historique, n::ms .I~e peuvent pas nîanquer de toucher à la vie si complexe et. SI vanee qui ressortit ù d'autres donlaines: Conthey, Nendaz, Slerre, Val cl ' Anniviers, IVlassongex, Port-Va1ais , Orsières, Vallée d'Hérens , Val d'Illiez, Bagnes. Ces travaux peuvent être consultés à la bi­bliothèque de Sion.

III

Des docunlents sûrs de tout genre peuvent nous fournir des renseignements que nous tirerions difficilenwnt d'ailleurs.

10 L'atlas topographique suisse (Atlas Siegl1'iecl) à l'échelle 1 : 50,000 pour le Valais représente chaque région avec une telle exactitude et avec de tels détails qu'il fouynit à l'instituteur une . Illine précieuse de renseignelnents. Il est divisé en f~ui~les J:·ep.ré·­sentant chacune une région de 17,5 knî_ X 12 km. AInSI la fcmlle N.l 482 e111brB.sse les régions de Sierre et de Loèche-Ville. Ces car­tes se vendent fI'. 1.30 la feuille aux librairies et aussi aux gran­des gares. Leur valeur dOCll111ent:Jire ponr cles esquisses réginwlles est considérahle.

2(1 Le dictionnaire géographique de la Suisst;, entrepris sn~' de larges bases et d 'un caractèi'c aussi enc.yclopédlC~ue que posslbl~, reste un arsenal bi.en fourni 1ualgré que sa parutIOn date de 1902 à 1910. Ouvrage à la fois analytique et synthétique, il embrasse les conditions topographiques, géologiques et c1imatique~ , l~ flore, .la faune et les cultures des régions, l'habitation, l'orgal1ls:lhon SOCl!1-le et religieuse, l'industrie et le COl1înîerCe, .bref la ~erre. et l'hoUl­me. D'autres sources de renseignements Euderont a temr compte des Îlnportant~ changements survenus depuis 30 à 40 ans.

3° L 'im.portant élénîent historique, qui n'nvait pas été ;}~dll de l'ouvrage précédent, a trouvé tous les développements (les~ra­bles dans Le dictionnaire .historique et biographique de la Smsse

. publié entre 1921 et 193L1. Le folklore si riche de nos régions longtemps isolées, les fête~ P?pulair:s, les us .et cout?~es, les co~­tumes les fonnes de la VIe econonuque, SOCIale, relIgIeuse et 1n1-litaiI:e: la politique, le droit, l'art et la littérature, etc. y sont traités avec détail.

4° En 1907 ont été publiés les travaux statistiques du canton du ValClis. Le chercheur y trouve des renseignements sur la démo­graphic', l'éducation et l'instruction, l'agriculture, la silviculture,

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la pêche, l'activité industrielle et cOlllInerciale, les voies de COH1-ll1unicatioll, les institutions diverses et les administrations.

5û Les richesses minérales du Valais et la variété parfois dé­concertante de son sol, son tapis végétal si somptueux, sa faune aussi ont été l'objet de nonlbreuses études, parmi lesquelles je cite celles qui ont été publiées dans les 54 fascicules du Bulletin de la Murithienne, Société valaisanne des scienees naturelles.

Tous ces ouvrages peuvent être consultés à la Bibliothèque cantonale et sans doute ailleurs aussi .

6û L'Administration des postes suisses a publié des « Cartes de parcours » des postes alpestres qui sont des I11onographies des régions parcourues. Chaque earte reproduit un plan géographique en couleurs à l'échelle 1 : 75 ,00.0, un profil géologique, une vue pa­noraJnique avec la dési~,nati.on des montagnes, des vues et paysu-l ges et un texte appropne qUI offre du neuf Inême aux habitués du pays. Parmi ces cartes vendues aux bureaux de poste au prix de 50 ct. , je cite celles qui intéressent le Valais: Grand St-Bernard, Val d'Anniviers, Vallée d'Hérens, Sinlplon, GriInsel , Furka.

7° Enfin toutes sortes de renseignements utiles peuvent être reeueillis dans des publications très diverses: guides, albml1s. s.~u.venirs, calendriers, al.nlanacl~s, brochures jubilaires, presse regIOnale, cartes de vues , IllustratIons, brochures et prospectus de tourislne, etc.

Considérés isolément, ces renseignements n e sont souvent 9ue, d~s bribe.s de connaissances , des pièces rapportées qu'un esprit IngenIeux saIt assenlbler en une mosaïque expressive à laquelle une parole chaude inspire le souffle de la vie. G. C.

ue bégaiement par M. le Dr BENO

du Service l\1édico-Péclagogique Valaisrtn.

De tous les troubles nerveux qui affligent l'enfant, le bégaie­lnent est assurément le plus pénible . Bénin en apparence, il est cependant fort grave si l'on considère ses conséquences immédia­tes et lointaines SlU' le caractère, l'hunleur et le cOlnporteI11ent. Contrairement à ce que l'on pense cOlnmunément, il n'est pas le seul apanage de l'enfance et ne se résout pas forcélnent aux ap­p:oches de ~a pub,~rté. Il peut se ,maintenir, et Inême s'aggraver, bIen au dela de 1 age adulte. Il faut reconnaître sans tenter de donner ici les raisons probables, que ce symptô~l1e ne s'observe guère à partir d'un certain âge (40 à 50 ans). La toute première enfan~e n'en est pas préservée comme on le dit aussi: il y a quel­ques Jours encore, nous avons eu l'occasion de l'observer chez un tout jeune enfant de 3 ans et delni.

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Qu'est-ce que le bégaienlel1t ? Il est à peine besoin de r appe­ler que ce synlptônle, si banal et si connu de tous, consiste en une difficulté, une sorte d'hésitation :'t prononcer certaines lettres o.n , cert~ines syllaJ~es . Ajoutons toutefois les quelques observa­bons sunrantes I110lns connues peut-être: Ce sont en o'énéral les leUres qui néeessitent la rétraction de la lano'ué cOlnl~le le cr le , b , t'J '

k, qlU sont le plus souvent Inises ft eontribution. Mais les labiales (b, p, nl) apportent aussi leur participation au Inêlne phénonlène. Lors.qu'il s'~git de lettr es explosives (d, f), le sujet répète une ou plUSIeurs fOlS en les espaçant d'intervalles variables, les Inêm_es syllabes (do ... do ... rmir). D'autres fois , par contre, lorsque la eOI1-sonne est soutenu e, le son hésite et s'arrête (ch .. ,apeau). Mais le bégaiement cOlnporte plusieurs variétés intéressantes . Mention­nons entre autres celle ou l'hésitation précède toute ar ticulation ~yl~abi<:Iue et ~e 111anifeste par une sorte de succion , inesthétique a 1 oreIlle, faIte d ' une succession de brefs bruits cf inspirations e t d'expirations saecadées.

, Ce n'es~ un secret pour personne q ue le bégaiem.ent, phéno­lllene essentIellel11_ent n erveux, subit les fluctuations de l'état d'ame du sujet. L 'énlotion so us toutes ses formes l'aggrave consic1érable­Iuent, du 111_oins de façon tenlporaire. Il en es t de Illême de la fa :. tipue et du. surmenage. Les variations atnlosphériques et quantité cl antres raIsons selnblables que les lualades invoquent pour moti­vel: l' exacerbat~on de le.ur troubl e, ne senlblent pas jouer le rôle qu on leur attnbue hahItuellenlent. L'appréhension et l'inhibition psychique, nlécanism_es psychologiques sur lesquel s nou s revien­drons dans un instant, sont les facteurs d'aggravation les p Ins inlportants du symptônle.

Couses : Les can ses clu bégaiement sont nl111tiples, c'est d ire qu'elles ne sont pas encore bien connues . Voyon s d'abord quel est le rôle de l'hérédité dans son apparition. Ce rôle est à la vé­rité, p eu connu. Les observations qui ont été faites à son ~ujet sont encore, vagues et peu concordantes. Disons cependant qu'il ne faut pas lm donner llnlportance que d 'aucuns veulent lui attribuer. L e fait qu'il se r et rouve dans les antécédents des bègues n 'est pas un e preuve en faveur de sa nature hérédita ire. On sait qu ';\ l' e­xemple d 'autres tr~ubles nerveux le bégaiement se tranSlnet par un~ sorte c~e cOl~tagIOn l11entale. Bien souvent, en effet, les parents ~Ul ont presente ces troubles dans leur jeune âge se laissent aller a en parler avec une certaine complaisance devant leurs enfants créant ainsi , bien involontairenlent, une atnl0sphère favorable fi, s Ol~ ÏInplaI~tation. L es cas où le bégaielnent se eontracte par « con­tagIOn » du'ecte sont beaueoup plus nombreux qu'on ne le croit gén~ral~Inent. L 'école est dans ce sens un excellent foyer de « con­ta J~lnatlOn ». Une très grande admiration de l'élève pour son lnaItre ou par un camarade qui bégaient suffit parfois à dé­clancher le processus en vertu dü nlécanisme bien connu de l'i-

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clentification. Il est évident que ce phénonlène de contagion n'est possible qu'à la fave~ll' d'une disposition spéciale de l'enfant, dis­position résultant de la constitution dite é1notive. L'observation de nos cas nous 1nontre que cette constitution est la règle chez les enfants qui bégaient.

Des manifestations de cette constitution signalons la sensibi­lité extrê1ne des enfants, leur susceptibilité, leur instabilité affec­tive, leur tendance aux brusques Inodifications de l'hu1neur (colè­res, bouderies). Nous voudrions faire une 1nention spéciale de leur disposition aux nlouvenlents agressifs, tout en faisant relnar­quel' que cette agressivité n'est pas toujours lnanifeste et qu'elle est susceptible de se calTlOufler de nlÎlle lnanières (en une exces­sive timidité par exemple) .

Le bégaieulent avec toutes ses suites altère beaucoup, est-il besoin de le dire, les dispositions de la constitution énlotive.

Nous ne nous arrêterons pas sur les causes physiques (lnala­d!~ i~lf~ectieuses , etc.) du bégaiement ; elles sont sans beaucoup d Interet.

Les causes psychiques ou 1110rales retiendront un peu plus longuement notre attention. Que le bégaieIl1ent soit une lnanifes­taUon nerveuse (par opposition à une lnanifestation organique) c'est là une constatation que le bon sens populaire a consacrée depuis longtelnps. Avec une unanimité impressionnante, les pa­rents ne nlanquent pas, au cours de nos examens, de m.ettre ce trouble en relation avec des facteurs élnotifs. C'est presque tou­jour ou la peur, ou la frayeur. Avec la réserve d'y introduire des éléments préclisposants de la constitution élnotive, l'observation lnédicale confirnle en tous points cette manière de voir. Il n'est, pour s'en rendre compte, que de considérer par exemple le fait que presque toujours le bégaiement apparaît après une période pendant laquelle l'enfant a parlé normalelnent. Le fait que le bé­gaiement est. un phénomène nerveux réversible, c'est-à-dire qu'il peut, sous l'Influence de causes psychiques (l'élnotion) ou de la suggestion disparaître ou se convertir en une autre manifestation nerveuse (tics du visage par exelnple), vient aussi à l'appui de cette façon de voir.

On ferait un travail fort 'curieux si on réunissait toutes les causes qui sont invoquées par les parents et les enfants pour ex­pliquer l'origine du symptôlne qui nous occupe. En règle géné­rale, la peur et la frayeur qui en résultent en constituent la tranle. La cause qui déclanche le trouble a ce double caractère d'être à la fois vive et soudaine. C'est tantôt un animal sous l'espèce d'une chèvre qui, brusquement, frôle le cou de l'enfant, ou d'un chien hargneux qui aboie, qu'apparaît le choc. D'autres fois c'est un ac­ciden~ (c~ute d~ns un escalier ?U dans l'eau froide d'un canal) ou une emohon VIvement ressentIe par l'enfant (masque effrayant de carnaval, obscurité insolite), qui jouent le rôle traulnatique.

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Dans un cas qui nous a été rapporté par IV!. le Dr Repond, la vue d'un singe grimaçant provoqua, chez un enfant de 2 à 3 ans, un choc émotionnel si intense qu'il dégénéra en la perte, pendant l~ne assez longue durée, de l'usage de la parole.

Conséquences, répercussions.

Le bégaiement n'est pas un phénOlnène qui est bien toléré par celui qui le présente. Cette constatation conlporte des res­trictions que nous citerons pour penllettre à ceux qui ont quel­-ques connaissances du nlécanislne, si déconcertant à prenlière vue, de l'inconscient, de cOlllprendre pourquoi le syInptôlne ré­siste si désespérélnent parfois aux efforts psychothérapiques, Pour les psychologues, en effet, cela tient à ce que le bégaielnent au Blême titre que les autres troubles nerveux, a sa fonction pro­pre et concourt :\ 1:1 réalisation inconsciente d'un but (un désir, une satisfaction, une revanche, etc.) Or, inconscielllment, l'enfant n'est pas toujours prêt à renoncer aux bénéfices inconscients qu'il tire de son mal. lVIais cette réserve lnise à part, il est indéniahle que l'enfant réagit de Iuille lnanières contre la tyrannie d'un trou­ble dont le nloins qu'on puisse en dire c'est qu'il est pour lui une source d'ennuis, de vexations, de désespoir et de misères sans n01n­hre. C'es t surtout lorsque le trouble se lnanifeste pendant la pé­riode scolaire que les entraves qu'il apporte au développement psychique de l'enfant sont le plus graves. A la maison, les parents supportent plus ou lnoins le trouble, et montrent en général :1 son égard une patience à toute épreuve. Il n'en est pas toujours de mênle au dehors. Qu'il le veuille ou non, l'enfant à tôt fait d'arri­ver à cette conclusion, exagérée sans doute, que, dans le petit mon­de qui l'entoure il est un petit être à part, exposé à une certaine hostilité, et qu'il n'a pas les mênles possibilités, les 111ênles lnoyens , les mêlnes aptitudes et, disons-le, les Inêllles droits que ses camara­d.e. Ainsi donc, grâce à la persistance du symptôlne et aux expé­nences plus ou moins cuisantes qu'il en a faites, se crée et s'an­'cre petit à petit en lui cette triade de sentiments lllorbides par ce qu'ils ont d'excessifs: les sentÏInents d'infériorité, d'exclusion et d'ahandon.

Il est aisé de concevoir que ces sentÏInents contribuent pour une large part à la fonnation de toute une série de troubles d'or-' dre réactionnel et intéressant principalenlent l'hulneur et le ca­l'actère. Nous ne pouvons malheureusenlent pas, faute de place, les décrire tous. Une simple énumération, si aride qu'elle soit, nous donnera une idée de la complexité de ces phénomènes.

Sous l'influence continue de ces différents « cOlnplexes» et de la représenta~ion excessive qu'il -s'en fait, l'enfant devient triste, Inorose, renfermé, taciturne, doute de son intellicrence, souffre de son insuffisance; il perd, en outre, sa vivacité s;onta­née et sa fraîcheur d'esprit. En plus, il s'isole et il a tendance cl. se

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réfugier dans les rêveries cOlllpensatrices, d'où cet air absent qu'on lui reproche parfois , et sa distraction. La peur de b ègaiel' , de susciter la nloquerie de ses canlaracles - l'enfant n'y éch~·\Pl)f' pas nu-tlgré la bienveil1ance et la compréhension des institllteurs - et la réprobation de ses maîtres, le Inet dans un état d'alerte, d'appréhension et d'angoisse. Il prend l'attitude de quelqu 'ull qui est traqué.

L'inhibition psychique qui, grosso Inoelo, es t à l esprit ce que \n paralysie est au corps, et que nous aurions voulu développer da­vantage ici, résulte précisément de l'état de ten sion nerveu <;e ,-x­trênle où se trouve l'enfant. C'est cette inhibition qui e.st en gr::mc1e partie r esponsable de la presCfu e impossibilité où j1 se Lrouve, par exemple, en classe, de saisir ce qu'on lui enseigne, de répondre de façon adéquate aux qu estions qu'on l Lli pos" ou de réciter ce qu e pa r a ill eurs il sait fort bien.

Traitement

Il n 'es t p~IS toujours très facilc. Les 11léthocles dc rééducation. qui ont encore des adeptes, quoique fort bonnes, sont insuffisan­les. Des quelques n10ts que nous avons dit plus haut sur l'o1'iO"il1<:' psychique du symtônle, il est aisé de comprendre que les 111étho ­des purelnent éducatives n e puissent pas donner de résultats sa­tisfaisants. D'ai1leurs, ù bien considérer elles n 'ao"issen t la 1)1u-, ~

part du telnps que par l' ac tion suggestive, consciente ou incons­ciente, de celui quj les applique .

Le traitement psychologique plus opérant, celui auquel le maître recourt consciemment ou ù son insu , consiste avant touf ù tranquilliser, il rassurer et fi eneourager l 'enfant. Des entretiens.) si brefs soient-ils, accordés à l'enfant après la classe et où le l11a1-tre met l'enfant en confiance et l' engage à lui parler ù cœur ou­vert, peuvent être très efficaces. Mais l'analyse psycholoO"iquc reste la Inéthoc1e de choix. Elle se propose de découvrir la ~ause profonde du sylntôme, d~ dissoudre l'action traunlatisante ca u­sale et de procurer à l'enfant des con1pensations qui se substitue­ront ù celles qu'il tire inconseienlnlent de sa maladie.

Une réalisation d'hygiène mentale:

Le service rnédico-pédagogique valaisan . Notre collabora~rice aussi c0111pétente que dévouée, M::Ile Ma­

(leleln~ Thonlas, a.sslstante an Service Médico-Pédagogique val ai­s a~l, vle~t de I?ubher dans la :( Revue suisse d'hygiène », qui en a faIt un tIrage ct part, un trava1] du plus haut intérêt pour les édu­ca,tel1rs.

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« Une réalisation d' hygiène mentale : Le Service 111édico-Pé~ dagogique valaisan. »

On nourrit encore bien des préventions contre ce service. La raison principale provient du fait que l'on ne connaît pas suffi­.samInent l'œuvre acconlplie, les méthodes elnployées et les ré­sultats obtenus. IC'est pourquoi nous tenon~ à donner un n~':iumé qui ne traduira que d'une Inanière bien pâle la pensée exprim.ée par Mlle Thomas auprès de laquelle nOllS nous excusons par avance.

~: :\: * Dans ses considération s généralps l'vIlle Thomas rappelle que

le début du 20èn1e siè>cle a apport& de profo.ndes modificatiuns dans la vie hu!naine. Et 'les réperellssiollS de ces bouleversements ont · nécessairenlent exercé UIlC grande influence sur l'équilibre psychique des individus et particulièrement des enfants -- ces antennes sensihles ù toutes les variations du milieu - dont ton­tes les forces son'i: rIlobilisées pour un développement psychique pt psychologique. Pour que cC' déve]oppelnent si rapide s'opère normalelllent, le jeune être a besoin d'une atmosphère de paix el (l'équilibre aussi diffi-cile à trouver dans la famille que dans la société. C'est pourquoi le système nerveux de l'enfant subit fa­talement l'inflnenee de ce nlilieu défavorable. Voilà comment il se fait que le nombre des inadaptés, des dissociaux, des névrosés de toutes sortes s'est si fortelnent necru durant ce siècle.

Il y a ;quelque vingt ans, sous l'influence des découvertes de Freud, on a comlnencé à appliquer la psychothérapie d 'une façon scientifique. Une quantité de maladies psychiques et même des Inaladies physiques réputées incurables jusque là, trouvèrent des possibilités de guérison grâce à l'hygiène lnelüale.

Mais, conune toutes les découvertes m.édicales, la psychana­lyse, surtout parce qu'elle touche au domaine de l'âme, rencontra dès les débuts une opposition acharnée. On lui fit le reproche de supprÏlner par la théorie de l'inconscient, la valeur :de la responsa­bilité personnelle et de saper la morale faite de renoncelnents et de sacrifices.

01', ces accusations portent à faux, car la psychothérapie n'empiète sur le terrain de personne; elle s'occupe uniquelllent de cas où tous les autres procédés d 'éducation ont échoué - - hl cause de ces échecs provient d'ailleurs du fait que ces trouble:s relf,vent de la seule psychothérapie. .

«( La théorie de l'inconsc.Îent est immorale, dit-on aussi, par­ce qu'elle excuse les défauts de l'enfant». Celte accusation est particnlièrenlent dangereuse cn.r elle nie un fait seientifique éta­bli : l'existencc de l'ineonscient.. Or, ce n'est pas résoudre un pro·! hU'me que d'en supprÎlncr les c1onn&es. lA~ rôle dll psychologue

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d'ailleurs n'est pas de conchnmer, d'excuser ou de justifier le.::l défauts, nlais de les guérir par des moyens appropriés. Ce but, on le voit, est loin d'être imlnoral puisqu'il « cherche à faire attein­c1re à un être la plénitude de ses possibilités spirituelles, intel­lectuelles et affectives. » On ne s'efforce pas de dÏIninuer le sens de la responsabilité, bien au contraire, puisqu'on fait prendre à l'enfant conscience de forces qui jusqu'ici l'ont guidé à son insu, et on lui donne la possibilité d'exercer un contrôle sur elles, de les canaliser et de les diriger dans les régions les plus hautes de la vie spirituelle.

Telle est la tâche que remplit notre Service IVlédico Pédago­gique. Des guérisons retentissantes ont déjà été opérées . Mlle Tho­nIas cite le cas de ce jeunc dévoyé de 14 ans, dont les fugues ont relnpli les colonnes des journaux, et qui. fut cOlnplètenlent amcn­lié en l'espace de quelques nlois.

:,: :!: * Après ces considérations générales si intéressantes et qui met­

tent le problème en pleine lunlÎère, Mlle ThOlnas fait l'historique du Service lVlédico-Pédagogique valaisan.

lVIr le Dr Repond, directeur de la Maison de Santé de Ma­lévoz, était bien placé pour se rendre cOlnpte par les nOlnbreuses constatations faites dans son établissenlent de l'hnpossibilité de guérir beaucoup de Inalades par les méthodes jusqu'alors en usa­ge, et de la nécessité d'opérer un traitelnent dès l'enfance si l'on veut le rendre efficace. Son intelligence pénétrante lui avait per­nlis de saisir la valeur de la psychothérapie et d 'entrevoir les ré-I sultats auxquels on pourrait atteindre par la Inéthode psychana­lytique. Un voyage qu'il entreprit aux Etats-Unis en 1930 le cou-t firma dans l'idée que des personnes possédant une sérieuse for­nlation psychologique et psychanalytique pouraient fort bien sous le contrôle du 11Iédecin assumer les traitelnents psychothérapi­ques , surtout si ceux-ci étaient d'ordre rééducatif. Il décida aus­sitôt de passer à la réalisation de son idée.

Il eut la bonne fortune de rencontrer 1\tflle Guex qui avait travaillé à la consultation médico-pédagogique de l'Institut J ean­.J acques Rousseau et il réussit. à l'attacher à l'œuvre nouvelle. Nous avons eu l'avantage de connaître Mlle Guex dès le début de' son activité en Valais . Nous l'avons hautenlent appréciée et nous' SOlllInes heureux de rendre un hOlnInage sincère à son sens pé­dagogique d'une extraordinaire acuité, à sa connaissance parfaite de l'âme enfantine, à son dévouelnent et à son tact renlarquahles. Par de nOlnbreuses conférences, en particulier à l'Ecole normale:/ Mlle Guex fit connaître le Service Médico-Pédacrocriqlle contribua l 1 t "l' l' ~ ~ , ~ e .a sor e a e argll' es connaIssances psychologiques des jeunes InstItuteurs. Cette psychologue relnarquable fut bientôt débordée et on dut lui adjoindre Mlle L .-M. Dupraz de l'Ecole sociale de:

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Paris; plus t:1rd 1\-1lle L. :MuUel', de l'Tnostitul J ean-J:lcqlles Rou·s-· seau, et enfin Mlle Tholllas, élève de la Sorbonne, entrèrent éga­leInel1't au Service Médico pédagogique. Ce sont ces trois person­expérinlentées -qui ont assuré en 1938-39 le travail absorbant de cc Serviee d'hygiène nIentalE- .

Sous l'hnpulsion de ces psyc.hologues qualifiées que des étu­des approfondies rendent particulièreluent aptes à l 'accomplisse­Iuent de leur tâche, le Service Méc1ico-pédagogique valaisan a pris un développelnent réjouissant. Le nonlbre des COllllllunes qui ont recours à ses bons offices s'accroît d'année en année; des eonferences ont lieu dans les principales localités dans le but d'éclairer la population, et des groupes d 'études psychologiques ' ont été créés clans qnelques districts, au sein du corps enseignant félninin. Mlle· Carraux, la dévouée présidente ·de ln S. 1. V. R . accorda, ,dès le début, un appui précieux et désintéressé il ce nou-· veau Service d'hygiène.

Toutefois, en Valais COlnme ailleurs, l 'introduction de la psychanalyse dans le traitenlent des enfants nerveux rencontra une sourde opposition dans hien des nülieux. Pourtant? lorsque J'autorité supérieure, après s'être entourée de tous les rensei­gneIllents nécessaires eut enfin apporté à l'institution créée par ]e Dr Repond ]a conséeration officielle, le Service Médico-Pédago­gique avant partie gagnée. Dans sa session de juillet 1937 le Grand Conseil lui donna une base légale.

Et Iuaintenant nous souhaitons que cette œuvre de redresse­nIent et de rééducation que d'autres cantons nous envient, ren­contre l 'appui cOlnpréhensif des autorités, du personnel ensei., gnant et de la population tout entière. Alors le travail du Serviee Méclico-Pédagogique sera vraiment efficace. Cl. Bérard.

SÉLECTION

.Autrefois on cultivait les enfants) aujoul'CI' hui on les forc e, et ce forçage porte uniquell1ent sm' le caveau ct ll1êlne SUI' une seule faculté du caveau) la m.émoire; pour sélectionner les élèves, on a choisi de surcharger les lnémoires jusqu)à ce qu'elles cra­quent; s'il l'este beaucoup d'éclopés SUI' la route) tant mieux; on (l'ura réduit ainsi le nOll1bre des heureux à qui on laisse croire que leur diplôlne les mènerCl à tout) alors qu'il serait plus juste de dire que l'absence du diplôn1e fait que l'on n'arrivel'a à l'ien.

Paul 111 orand.

Dé~ibère) examine, réf,léchis 'avant d 'agir. Pythagor8.-

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LANGUE fRANÇAISE

Première semaine.

Centre d'intérêt: EN HIVER J. RECITATION

1. Bou.les de neige.

Le ciel est gris, la terre est blanch e iLe givre pend à 'cha.que branche. ' Si loin que l'on porte les yeux, On n e voit que n eige et que glace. Le vent souffle et cingle la Ifa ce Dt3s petits écoliers joyeux.

Cest un beau temps, c'est une fête, c-hacun à ,la lutte s'apprête. Alerte, les vaillants 'gamins! R1postez à ,qui vous assi~ge: A roulel' IE'3 J)oul es de neige, On n'a 'pa.s longtemps tfroid aux mains. F. de Gramont

2. Chute de neig~.

La neige à floco'Ds blêmes tombe, Tom,be, tombe en mols tourbillons LiB efieui.l1é sur une tOfmlbe. ' La nei.ge à flocons blèmes tombe. POUl' q'..li foit-on C'ette héca tombe H écatombe de papillons? ' La: ,n eige là ,fao'cons ·bl êmes tombe, Toml'Ie, tomb e en rnols tourbillon , .

Toute blanche clans la nuit brune La n eigo tomb e en voletant. ' a pâ quE'rettes ! une à une, Toutes blanches, dans 19, nuit brune ... La neige tombe en volet·ant.

La neige tombe monotone, Monotonement ·par les cieux, Dans .le 6üence ,qui chantonne La neige tombe ·monotone, ' Et file, tisse, our.le et rfestonne Un suai're silencieux. La n.ei,ge tombe monotone, Monotonf'ment pal' les cieux . . Jean Richepin.

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II. VOCABULAIRE

1. NOlllS . - L'hiver, le gel, le dégel, la fonte d es neiges , la grêle, les grêlons, les cristaux, le grésil, des flocons de ouate, un e tOUI'1llente d e n eige,' les sports d'hiver, unc ]]oti11oir(', un champ d e· s1..:i , la luge.

2. Adjectifs. - Un hiver l'ude} Hn e tenlpératurc hivernale , un froid pénétrant, un ciel livide, de délicats cristaux de givre. une neige immaculée , des n eiges éternelles, persistantes; la neige souillée, bou.euse, une couche m.ince, épaisse, uniforme; un spec­tacle rare , un site m erv eilleux .

3. Verbes . - La neige s'amon celle, S'Ucc Llll1ule, niv elle le sol, poudre les adn'es, blanchit les Inaisons ct les ch emins; la bise mord ]a peau, gerce les Inains; la rlvière charrie des glaçons; les : ~ rê1()ns h <-'1.lrtcnt aux vitres; le givre y dessine de fins cr i sta L1x ~ Je: froid sévit sur la région ; battre la senlette. claquet des dents , )'J'is sonner sons la bise.

1. NaBiS . - Les flocons de neige, la gelée, les gluçons, le yiul'e, v er glas ; les p elotes d e n eige, la glissade, les partie de tl'Clî­n eW .. l su]' la glace, le patinage,' des engelures; des moufles, un m.anchon

2. Adjectifs. - La geJée blanche ,' une température ylaciule; une bise cinglante; des flocons légers , un tem.ps nWl..lssade ; les rues presque désertes )' les joyeuses batailles de boules de l eige: une: énorme boule; la chaussée glissante.

3. "' erbes. - Il neige; les flocons voltigent, les glaçons pen­dent. au x arbres, les p ieds s'enfoncent dans la neige, on la {)(tlaie; ell e fond ou se durcit; on glisse, on patine, on s'emmitouf le pOUl' n o pas grelotter de froid.

III. ORTHOG·RAPHE

Préparation: 1) L ecture du texte par le Ina]tre. - 2) Idée générale du HlOrceau; sitl1er l'action s'il) a li eu . - 3) Explica­tians: a) des Illats; b) des idées , c) des r ègles de gramluairc (Iui se rencontrent dans le t exte .

1) Hiver alpestre.

L 'hiver est une saison qui ne resselnble à aucune autre, la plus froide , nlais la plus belle. Il ne pleut jaluais en hiver, il neige. Il neige tellement qu'on ne voit presque plus de rochers dans toute la vallée . Les plus âpres sommets blanchissent. Tout est blanc, tout est neige. Quand il ne neige pas, le ciel est d 'un bleu sonlbre et plus profond qu'en été; il est aussi beaucoup plus peuplé d'étoi-les . D'après Eug. Rambert.

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2) La neige est arrh'ée.

Depuis hier soir, elle tOlnbe serrée, en larges flocons COlnlue les fleurs du jaslnin. Cee matin, à l'école , c'était plaisir de la voir s'abattre contre les vitrages et s'amonceler sur les corniches. Le maître, lui aussi, regardait en se frottant les nlains; et nous étions tous contents, en pensant à faire des boules de neige, à la glace qui viendra ensuite et au feu qu'on allumera à ]a nlaison.

Quelle belle fête ce fut à la sortie! E. de ilmicis .

3) L'hiver.

Un roi superbe, il faut l'avouer, avec un lnanteau de velours de brume doublé de neige, avec sa barbe floconneuse sa voix de tempête et son regard de glace. Mais que de victimes ~ur son pas­sage! C'est la faim, le manque de feu, la fièvre, le vent aigu pé­nétrant dans les lnansardes, ]a Inaladie collant ses lèvres sur la b~uche des bébés. Oh! le terrible draIne plein de meurtres, de CrIS et de sanglots! Et connne le vieux bonhomme Misère va souffrir encore à se débattre contre son bourreau! Pauvre bon­ho~n;e lVIisère ! ,C'est son rftle qu'on entend déjà dans la hise qm deferle au com des rues. Jean. Richepin.

4) La glissoire

l'ILe pastour Toinil se lance tant qu'il peut sur la l'lVlere ge­ee; es clous de ses sabots ronflent sur la glace comnle une var­

lope de lnenuisier sur- une planche de bois dur; chacun d'eux laisse derrière un lnenu sillage blanc.

Une, deux, cinq, dix fois, Toinil recommence. Maintenant le >chem.in est fait; sans le Inoindre élan, on coule sur la glissoire d',une allure égale, tout doucelnent. Le pastour a déjà chaud; il denoue le cache-nez et pose la veste de bure brune. Et le 1'on­flelnent du sabot reprend et lnonte, toujours plus léo'er touJ'ours

1 . b ,

P us VIte, entre les saules . Tantôt debout, les pieds joints ou en équerre, tantôt assis à croupetons, à varier le divertïsselnent, le temps passe vite.

Il fait trop bon de filer sur la glace, rapide COlnme une fusée. 'Toinil a l'âme perdue dans le bleu. Toinil oublie tout. Jean Neslny

5) Un hiver rigoureux.

La blanche descente des flocons cOlnlnença.

En une nuit, toute la plaine fut ensevelie. Les fennes isolées dans leurs cours carrées, derrière les rideaux de D'rand; arbres poudrés de frimas, semblaient s'endonnir sous l~acclunulation de cette lnousse épaisse et légère.

Aucun bruit ne traversait plus la campagne Îlnlnobile. Seuls, les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s'abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs longs becs.

On n'entendait rien que le glissement vague et continu de cette poussière t01nbant toujours.

Cela dura huit jours pleins, puis l'avalanche s'arrêta. La terre avait sur le dos un Inanteau épais de cinq pieds .

Et, pendant trois selnaines ensuite, un ciel clair comm.e un cristal, bleu le jour, et, la nuit, tout semé d'étoiles qu'on aurait crues de givre, tant le vaste espace était rigoureux, s'étendit sur la nappe unie, dure et luisante des neiges .

La plaine, les haies, les onnes de clôtures, tout selnblait Inort, tué par le froid. Ni hOlnlnes ni bêtes ne sortaient plus: seules les cheminées des chatunières en chelnise blanche révé­laient la vie cachée, par les Ininces filets de fumée qui montaient droit dans l'air glacial.

De temps en temps, on entendait craquer les arbres, COlll­file si leurs Inembres de bois se fussent brisés sous l'écorce; et parfois une grosse branche se détachait et tOlnbait, l'invincible gelée pétrifiant la sève et cassant les fibres. Guy de j1,l{aupasscmt.

Exercices d'application

1) Raisonner les accords s'il y a lieu; 2) Indiquer la fonction de certains mots; 3) Attirer l'attention sur l'orthographe d'usage. sur les hOlnonymes ;4) Analyse logique et grammaticale; 5) Per­mutations diverses; 6) Dérivés et cOlnposés; 7) Fmnilles de mots;1 8) Conjugaison; 9) hnitation de phrases; 10) Rédaction en rap­port avec. la dictée.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1) Faire entrer les 1110ts du vocabulaire dans des phrases. 2) Faire conjuguer quelques verbes. 3) Décri vez en un paragraphe la neige qui tombe.

Questions. - COlnment tOlnbe-t-elle ? dans quelle direction? COlnm.ent sont les flocons? Que font-ils en tombant? Examinez la course de quelques-uns d'entre eux. Que deviennent-ils en ar­l'ivant sur le sol?

Décrivez en un paragraphe l'étang ou le bassin gelé. Décrivez en un paragraphe un patineur ou un skieur. Décrivez une luge en un paragraphe.

Page 13: L'Ecole primaire, 31 décembre 1939

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4) Rédaction. 1. Un concours de skis. 2. Une partie de luge. 3. Sujet d'observation: Il a gelé très fort la nuit. Vous observerez, en venant à l 'école, la route, les arbres, les luaisons, les jardins. Faites-nous part de vos observations. LI. Sujet d'inlagination: Vous avez entendu piauler un pauvre petit oiseau pal' un temps de neige. Imaginez sa triste existence, sa fin.

5) Composition libre. Livre de lecture N° 49 et 56.

~ LEÇON DE CHOSES

Le thenllom.ètre de la classe (se référer au N° 4 du 30 novelU­bre 1 H38 « L es comment et les pourquoi des choses »).

VI. RECITATION

~. L'hiver ~~

Le ciel est sombre. Il neige. Oh! combien c'est joli, De regarder clans l' ail' grisâtre et dépoli, Descendre, voltigeant COn1111.e des brins de lnOLlsse

J

Ces flocons que l'hiver Cl tondus pOUl' sa housse! On ne voit plus les monts, ni la verte forêt, Ni les prés qu'autrefois l'autOlnn e décorait; Et lnêll1e le hameau, blotti uer.~ la colline, Disparaît cl S011 tour, sous un voile d'l1.el'lHine, Le silence est p({rtout Les chemins, les ruisseaux, Les mille bruits des C71 ([1121)S, les l'efrains des oiseaux, L es échos des vallons, toui' s'est tu. La nature S'assoupii' el' s'el dor t' dans sa blanche fourrure, Aim({ble et belle encore et touchante cl la fois. A peine du tOl'rent, du taillis ou du bois, S'élève-i:-il un bruit, lIn soupir, presque un râle, ~Lt c corcl plaintif et doux que la campagne exhale! Il semble que le Nord .. ([vec ses vents glacés, Avec ses lourds flocons , SUI' la terre entassés, Avec l'({spect de deuil qu'il f([it prendrc cl la terre, Répande jusqu'en l'homme une attitudc austère. Et cependant l'hiver a, malgré ses [fJ'ands froids, Des plaisirs enviés, des passe-temps de choix. Dès les instants du soir, il tisse bien des rêves. Il donne au paysan, pendant l'al'l'êt des sèves De quoi goûter en paix, le fruit de ses labeurs; Et SUl' les blancs coteauX' où courent les skieurs, Avec l'ail' vif et pur qui gonfle les poitrines, Il procure èL foison des ivresses divines ...

R. JAQUEMET.

f

Deuxième semaine

Centre d'intérêt: SANTÉ ET MALADIES

I. RECITATION

1. Les petits fumeurs.

Au lieu d 'apprendre leurs leçons, Fumaient quatre petits garçons. SUl' le bure-au de leur ,papa, Ils avaient trouvé du taba'c.

<Chacun, n'ayant rpas de ·papier, Avait découpé son cahier. L 'un se brùlE' avec ·du cha'l'Ibon Et dit.: « Fumer, c'est vraiment bon! »

Le second ,prend un fier maintien Et dit: « !lVI!a 'foi, (~ a va très bien! ) Avec des larmes dans les yeux. L'autre dit: « Ce,st délicieux!»

Le plus petit, erachant, toussant., Dit: « Je suis un homme·, à présent! » lLe soir, ils se mirent au lit, Grelottants et. IG front pâli.

Belle santé,

On les soigna longtemps, longtemps ; I,ls redevinrent bien portants, 11s Ifurent s'age,s désormais , Ils ne ·fumèrent plus jamai s. Marc.' Legrand.

2. Belle santé.

Qui me reviens aipl"ès m'avoircluitté, Voici mon front, mes bras, mes épaules, mon tOl'se Qui tressa.illent une -fois enco,!" A te sentir rentrer et revivre en mon corps Avec ta .for,ce ...

Sous lfilon front redre~sé et mes che'veux vermeils Mes deux yeux sont Etn fête et boivent .Je so,leil. Le vent m'est un ami qui chante et m'a'ccompagne En ma course rythmée à travens la campagne, L'air tonique et .puissant emplit ·mon torse creux. iMes ne.rfs se,mblent œefaits, mes muscles sont heureux, Et ma bouche joyeuse et ·mes mains familières Voudraient saisir l'espace et bais€'r la Ilumière.

Belle santé, Emp.lis m.es deux poumons de vierge et pure haleine; Et pour qu'el1Jfin mon cœur, toujours, se tienne haut, Bri,ue en Imes ye.ux, bats sous lfilon [Tant., brûle en m8'S veines Et ,cours en !ffiloi comme le vent dans le·s ,ctpapeaux. E. Verhaeren.

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II. VOCABULAIRE

1. NOlns. - La santé, la 111aladie, la coqueluche, la varicelle, la scal'latine, le 111éclecin, ses visites, le pharmacien, les remèdes, les soins, les ventouses, une piqûre) une infusion, une friction ) un cataplas1l1e, les reCOllll11andations et les conseils du docteur; un dispensaire, un hôpital, les infiI'111ières; nn lnalaise, une indis­position, une indisgestion, la lnigraine, des névralgies, un rl1uma­tis1ne, la typhoïde, la tuberculose, le cancer, une épidéJnie; un do cteur, un chirurgien, un praticien, un assistant;" une lnaison de sf/nté, une clinique, une consultation, une opération, la convale.s­cence, la guérison; la désinfection.

2. Adjectifs. - Une lnaladie bénigne, contagieuse; une forte fièvre ou une fièvre légère; une toux rouque, épuisante; un doc­teur dévoué, prudent; les visites 111éclicales quotidiennes; des soins attentifs, patients, énergiques; un nlalaise passager, une 111igraine douloureuse, une l11.aladie chronique, aiguë, épidéJnique, endé-1nique, mortelle; un nlalade incurable ; un chirurgien habile, ex­périmenté; une opération délicate; un régÎlne sévère; une conva­lescence lente; une guérison complète) assllrée.

3. Verbes. - Se sentir sou/f]'ant, s'aliter) faire appeler le doc­tcur, le consulter, suivre exactcll1cllt ses conseils; le l11.édeein eX{l­

ll1ine le lnalade, lui tâte le pouls , rédige une ordonnance; faire préparer une potion, désinfecteur une plaie, éviter la contagion; guérir; ressentir un malaise, perdre l'appétit, tousser fréquem­luent, s'affaiblir, grelotter de fièvre, délirer, diagnostiquel' une puelllllonie, prescrire des relnèdes énergiques, ordonner le trans­porI: à l'hôpital, rester entre la vie et la nlort, entrer en convales­cence, se sentir revivre.

III. ORTHOGRAPHE

COnln1.e au centre d'intérêt précédent.

1. TroU va mieux.

A travers la toil e du parasol, le soleil vient donner une ca­resse d'an~itié sur la tête de Trott et TroU le regarde tout heureux de renouveler connaissance. C'est qu'il est resté tant de jours dans ~on lit !. .. Le ciel a déployé son grand 11lanteau bleu. A peine voit­on quelques nuages blancs qui sont venus là pour se chauffer un instant au soleil et qui s'en vont dire aux autres nuages: «VOliS

savez la bonne nouvelle? TroU est guéri!» A. Lichtenbel'ger.

~. La ctonvalescence.

Ainsi je ne suis pas nl0rt ! Mais clans quel état la fièvre lne laisse! Elle I11. 'a réduit à rien. Je suis affreusen~ent l1.1.ai crri ra-

. • b ,

corm, Incapable de r elnuer seulelnent Ines jambes de fuseau et

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111es bras grêles. "Mais, quelle tenaille 111.e 11101't le ventre? « Oh ! grand'lnère, j'ai faim. ! - Tu as fainl ! s'écria Ina grand'n1.ère en posant sa quenouille. Oh ! alors , tn es sauf! » Et vite elle courut ft l'étable chercher un œuf bien frais, que j'avalai d'un trait.

Besson.

3. Règles d'hygiène

Je I11.'engage à essayer: 10 de respirer l'air frais partout où je travaille et où je joue; 2 0 de rester au grand air autant que pos­sible; 30 de don11.ir la fenêtre ouverte ; 4° de respirer par le nez et non par la bouche; 5° de prendre un bain au I11.oins uue fois par sel11.aine; 6° de conserver Ines vêtements propres et bien te­nus; 7° de n~e tenir toujours droit à l'école; SO de ne salir ni Ina classe ni Ina nlaison; gO de nle brosser les dents, surtout le soir avant d'aller l11.e coucher; 10° de ne pas cracher à terre; 11() de ne pas porter à la bouche des objets sur lesquels la salive des autres a pu se poser; 12° de l11.e laver les mains avant les re-pas.

COlnité de défense contre la tuberculose.

4. Une garde-malade dévouée

Quand il Y a dans la falnille quelqu'un de l11.alade, on fait appeler tante Argetine. Tante Argentine arrive et s'installe dans la chanlbre. Elle nlet une serviette blanche sur la table, range les drogues, fait la veilleuse pour la nuit. Si le lnalade s'assoupit, elle se cale dans le fauteuil au chevet du lit et dort à petits coups. Sa tête penche et se déclanche à secousses sèches : une, deux, trois, quatre ; elle ouvre les yeux une delni-seconde, se renverse au dos­sier et recomlnence ... On dirait un gros jOUjOll Inécanique, entêté au lnême l11.ouvement raide et con1Ïque.

L'hiver, le poêle ronronne; l'été, une mouche bourdonne dans les rideaux; c'est un bon silence tiède et feutré dans une 111.01-le odeur de phannacie. Si le médecin a dit : « Tftchez de distraire un peu votre nlalade », tante Argentine égrène d'une voix qui ne fatigue point les lnille riens qui font doucement cou1er les heures. ~fais il a recolTIluandé le calme, elle peut se taire pendant des jours et des senlaines. Il lui est arrivé de rester tout un nlois sans se déshabill er. 1. Gcmment et Camille Cé.

5. Convalesc.ence

Quand TroU est tOlnbé malad e, c. 'était presque l 'hiver en­eore. Les fleurs et les feuilles n 'osaient guère paraître; beaucoul>) restaient cachées, blotties au fond de leurs troncs d 'arbres bien chauds, Inéfiantes de la gelée, on des neiges, ou du vilain mistral.

Mais Inaintenant elles sont devenues plus braves. L'hiver grognon s'est sauvé tout à fait. houspillé par le hon soleil, Il est parti. On ne sait plus où il est. Est-ce qu'il a jan1.ais existé? Et,

Page 15: L'Ecole primaire, 31 décembre 1939

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vite, vite, les petits bourgeons" les petits. brins d'l~er~) e, toutes les petites pousses du jardin, les fleureHes Jal~ne,s qUI vlen~1el1t pres­que jusque sur la plage, tout c~la s'est lUIS ~ germer, A a pousser, à grandir, à grouiller, comme SI c?acune avaIt VOUl~l etre la pre­nlière à venir dire à Trott : « Eh bIen! nl0n cher petIt Trott, nous voilà: nous te souhaitons bonne santé)}.

Quel donlmage de ne pouvoir d~jù se l?rOmener et co~rir ! Pauvres janlbes! elles sont encore bIen lUaIgres. Il faut laIsser aux mollets le temps de se remplunler. Ce sera peut-être pour de­main, ou pour après-den1ain , ou pour un autre jour. Pour le lUO­nlent, c 'est déj:'1 bien joli d'être 3ssis comme ça en plein air au soleil. André Lichtenberger.

Exercices d'application

COlnme au centre d'intérêt précédent.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Connue au centre d ' intérêt précédent sous chiffre 1-2. 3. Faire rédiger un paragraphe. 4 . Rédaction: 1. La visite du docteur ; 2. Souvenirs de notre

dernière nlaladie; 3. Louis a la rougeole, la grippe; 4. 'otre père est gravement n1.alade. Le docteur appelé à son chevet demande des explications ù votre n1ère sur les luanifestations de la Inaladie, il ausculte soigneuseluent le patient, rédige une ordonnance qu'il accompagne d e recommandations précises . Il rassure votre nlère et s'en va. Racontez la scène en retraçant sous la forme dialoguée la conversation de votre mère et du docteur. - 5. A la suite d'un accident, d 'une opération grave, vous avez été longtelnps alité. Tout danger est maintenant écarté et vous goutez les joies de la convalesc.ence. Précisez vos in1.pressions. --- 6. Dites ce que vous savez de ]a tuberculose. _. 7. Composition libre.

Livre de lecture : No 9H, 138, 153, 154, 155, 195 et suivants 208.

Nous connRissons 'la vé! i Lé non seulement par lrt l'ai son, nia i;') pDt Jo cœUl'. .Pasc·nl.

:j::(. :!:

T n bon l' i l'C f:lÏ L hCF\'U coup plus de hicn les meillclll'S (l.ppcls il. Jn l'n ison

:;: :;: :1 :

ft la santé mentale qu t! Dr Rny.

Le sot a un gl'Rllcl ~ l vall t : \ ge SUI ' J'homm e (]'espl'it: il cst tOUjOlll'S content do Ilui -m ême. Na,poléon.

- 187 -

HISTOIRE

Le chevalier: l'éducation du chevalier Le chevalier devint au nloyen âge, sous l 'influence de l'Eglise,

un n1.odèle de cOlnbattant loyal , généreux, courtois e t sensible ù l'honneur. La longue préparation du chevalier n10ntre l ' inlportan­ce attachée a lors à ce titre et la gravité des devoirs qu'il iIuposait.

Le page. -- L 'Eglise prescrivait des règles pour l 'éducation du jeune noble. A peine retiré des mains des f elulues à l'âge de sept ans et confié ft celles des homn1.es, l'enfant devenait page. Tl servait à table, versait à boire, exerça it ses mains à l'adresse, son corps aux 1110uven1ents gracieux et aux bonnes nlanières, ses lè­vres au langage poli. Il accOll1pagnait son Inaîtré ou sa lnaîtresse, portait leurs n1.essages. On lui enseignait le respect des preux e t la franchise.

L'écuyer. - A quatorze ans, il d evenait écuyer e t recevait une épée COlunle insigne. On con1.n1.ençait alors à lui enseigner l'art de soigner et è!e dresser des chevaux. Cet art était fort Ïln­portant. Dans les tO-lirnois, la plus légère faute du ch eval pouvait conlpronlettre toute la justesse du coup de lance et toute l'adresse du cavalier. Il entretenait les annes de son n1.aître, tenait l'étrier quand il n10ntait en selle, portait, aidé des autres écuyers, les diverses pièces de son armure: le haubert ou chemise en mailles de fer, le casque en fer ou h eaume et le bouclier. Il ne quittait pas son seigneur dans le combat, tenait tout près de lui un cheval frais, de nouvel1es arnles, para it le coup dont il était lnenacé . l'aidait à se r elever s'il tOlubait.

L'écuyer cl' honneur. - Après ces divers servicps, 1 écuyer était pronlU au poste de confiance Je plu s en vié : il était appelé écuyer d 'honneur ou écuyer de corp:;. Il accompagnait son l11.aέtre dans sa chaIubre, l'habillait ou le· déshahillait. C'est que les vê-, tenlellts du lnaître étaient si justes qu'il éb it hon d 'être aidé pour s'en défaire ou pour les luettre. Et on ne voulait pê.1S lai "sC' r a ux valets le sein délicat de la pe rsonne du seign.eur. L'écuyer de corps portait au combat la b a nnière de son nuütre e t poussait son cri de guelTe . Il ne lui restait plus qu ':'! voyager pour complèter son éducation. Il se r endait dans les cours d es p ays éloign'~s, at­tentif il suivre partout les tournoi s, ;'1 observer les usages et l e~ l11anières de cOlnbattre. Après ceb., il était cligne de devenir cheva­lier lui-même. Mais, souvent, il é loignait cet honn eur. Les plus pieux n e s'en croyaient pas clignes avant d 'avoir combattu les in­fidèles . « Mieux vaut être bon écuyer que pauvre chevalier » , di ., saient-ils.

La consécration finale. - Enfin arrivait le jOll r d e la de r­nière cérén10nie, éclatante et grave, ce ll e de l'investiture ou de 1'a-

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doubenlent. Agé de vingt ans et plus, le jeun.e seign,eur faisait alors. partie d'un ordre qui avait ses lois. 11 dev~I~ proteger les femInes ainsi que tous les êtres faibles, enfants, VIeIllards, veuves, orphe­lins. Il devait être loyal au combat, avoir horreur du mensong~ et de la traîtrise se montrer généreux à l'égard de son ennemI vaincu. Il avait 'l'obligation d'être courtois, c'est-à-dire plein de politesse et de bonne O'râce quand, dans les cours d'honneur des châteaux, on se livrait

5 aux jeux guerriers. Toutes ces vertus, a.vec­

la bravoure et la fidélité la plus scrupuleuse, étaient pour 11u llil condition de son honneur, dont il avait le plus vif sentiment.

(Voir manuel page 4/6). (Du « Journal des Instituteurs ;, ..

SCIENCES NATURELLES

La tuberculose 1. Une maladie terrible . La tuberculose, appelée aussi

phtisie pulmonaire, est due à un nLicl'obe. Ce bacille s'introdui~ dans le poumon et y forme des cavernes, des tubercules. Il est. SI

petit qu'on ne peut l'apercevoir qu'avec un microscope grOSSIS­sant 200 fois. Pour en couvrir un ongle, il en faudrait 5 nlillions . Il mesure 1/200 de millimètre. Ce microbe se trouve dans les crachats des malades. La contagion se fait donc par l'Îlnluonde crachat qui est une suppuration du poumon. Le Valais e8t le canton suisse où tette lnaladie fait le plus de ravages.

La tuberculose, à elle seule, cause plus de lnorts (p Le toutes les autres maladies réunies. En Suisse 75,000 personnes sont gl'a­venlent atteintes de tubereulose et 4500 en Valais .

2. Précautions hygiéniques. - Si l'on avait soin de ne \;wnais cracher à tort et à travers, il n 'y aurait presque pas de tubercu­leux. Cracher à terre c'est inoculer la tuberculose à d'autres. N'est­il, pas triste de pen'ser que nous tuons nos selublables en cra­chant partout: sur les trottoirs, (lans les voitures publiques, dans les salles -d'attente . Les crachats sont surtout à redouter.

3. Gare aux Inouches ! - Nous absorbons aussi le bacille avec les aliments : par le lait provenant de vaches tuberculeuses, par les viandes de boucherie trop peu cnites (porc), par les nl0uches qui nous le distribuent à profusion.

Faisons la guerre aux Inol.lches dangereuses, Inalpropres el importunes! (toiles nlétalliques tendues aux fenêtres, rubans gluants, carafes, pièges). Tenir les aliInents, le biberon de bébé ~ l'abri des mouches .

.IJ:. Gare à la poussièrè. ~ Les poussièl'es sont bien dangereu­ses, il en est de Ineurtrières. Sous l'action de l'air, les crachats se:

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'dessèchent, les Inicrobes se mêlent aux poussières que soulèvent passants et véhicules.

COlllment fait-on la guerre aux poussières: balayage hu­Inide, usage des aspirateurs, usage des tapis.

Respirez tOUjOlll'S pal' le nez! 5. Conunenl" on Is'expose à la tuberculose. - Vie: renfamée el

poussière, telles sont les conditions les plus favorables au déve­loppenlent de la tuberculose. L'alcoolisme, le logelnent malsain; les ex cès prédisposent à la tuberculose parce qu'ils affaiblissent l'organislne et le mettent ainsi en état de Inoindre résistance. La tuberculose n'est pas héréditaire, (tl .. lcun enfant naît tuberculeux.

6. COlll1nent on peut l'éviter. - Pour éviter cette lualadie, il· faut d'abord, par une bonne hygiène générale, être en état de ré­sister au nlÎcrobe. Puis, pour ne pas Inanger les bacilles de tout le monde, il faut ne se Iuettre à table qu'après s'être savonné if la brosse les mains et les ongles) rincé la bouche et les lèvres. L'hygiène préventive des enfants de la tuberculose peut se résu­DIer ainsi: se fortifier et se laver.

7. Deux ennelnis des n1icrobes " le savon et la brosse. - L'é­quipelnent de chaque enfant contre la nlaladie n'est point com­pliqué : du savon et une brosse.

L'action antiseptique du savon jointe à l'action Il1écanique de la brosse, voilà deux procédés puissants, capables de triOlnpher dans la lutte quotidienne contre le Inicrobe.

Lavez votre corps COlnnle vous lavez votre linge. On ne peut se dire propre si, chaque soir, on n'a pas procédé

au nettoyage de chaque coin de son corps. Un corps propre est en état de luieux résister aux attaques­

des luicrobes. Attention Cll..l sillon entre l'ongle et la pulpe du doigt, vérita­

ble lnilieu de culture pour les germes de nlaladies. Que de bacilles se logent sous cet ongle Inal tenu! De là, ils passeront sur le mor­ceau de pain que vous nlangez.

Règle absolue,' brossez et savonnez vos mains avant le repas . Lavez-vous les Iuains pour vous, pour les autres aussi. L'hygiène, c'est la solidarité.

8. Soins aux tuberculeux. - Soignée dès ses débuts, la tuber­culose peul" guérir. Cures de soleil, repos, bonne aliIuentation, vie saine, voilà les enneluis de la tuberculose. On peut vacciner les' nouveaux-nés au B. C. G.

Pour secourir et guérir les tuberculeux, il y a aujourd'hui: Des dispensaires antituberculeux (exalnen clinique et radio­

graphique gratuit, conseils éclairés du l11édec.in spécialiste); (Sier-.. re, Sion: Martigny, etc.)

Des infirmières visiteuses qui dépistent les cas de tuberculose, Inontrent aux nlalades le chemin du dispensaire, aident la falnil­le; (Sierre-Sion-lVIartigny-Entremont) .

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Aux hôpitml.T des salles particulières et des pavillons c['isole-

lnent; (Sion-Martigny, etc.). . Des scmatoriwns, des préventOl'lU111S (le sanatorIum cantonal

ù Montana). Mais, pour Iuaintenir et .centupler ce? bienfaits,. il faut bealL~

coup d'argent. C'est pourqU?1 c,?acun dOIt d~nner SOl: obole au: Lio'ues antituberculeuses qUI Inenent caInpagne contIe cette tel­riJ~le maladie dans la plupart des districts. D'après E. Bannwarth

Instructions ministérielles (france)

REDACTION (Suite)

Ce n'es t pa6 par certains exerdc8s <"dïnitiation» ou d' «enric.hi s ­sement de .la phrase» que l'on a'PP:l"end à écrire. Quand un écrivain se sert d'une 'comparaison ou <Cl'une image, Ic'est que .l'image a ja.iUi spontanélill ient clans son esprit ;\ l'asp ect des ,choses, ou -plut6t cILlÏl a pensé Iles .choses sous ,la fopme d e ·cette image. L 'ordre clans ,lcqlwl s' enchaînaient les propositions -reproduit l'ordre mên1e selon l equel son esp-rit a. perçu suocessivem ent le6 divers aspects des 'choses. Mais emprunter rune façon 'Systématiqu0 il. un grand écrivain des compa­raisons ou des ima,ges, des ·construction.s syntaxiques, ou cles 'i 'ythmes pour ÙE'S introduire, comme clu cl ehol's, tians une .compo.sition nOl~ ' vel,le, c"est risq:uer de culth el' .1e mauvais .goût. .cette prétendue <<l'i chesso » ,de la phrase PE'Ut plai]'c aux enÏ ::mts. fMais les «jolis Pl'l S :::;[l­

g e:; » qu 'on trouve ensuite tClans leurs d evoi-rs, loin de témoigner de -qualités personne1>les, sont (' fait es» d e «'clichés », comme on dit, ·c· est · à-clire d e réminiscences amenéE'3 tant mal (ILle bi en. ,Ces élégances d e c.linquant n'ont. !den ,8 voir a.vc,c l 'art d'éc1'ire; J] 'élégt nce qu'il faut s'j.] se peut. leur faire acquél'i l' , c' est cell e qui l'ésu.Jte <le l'exa·ct e· pl'O­priété dBs ';110ts et du l'elief cl e,' expressions; une phra, 'e est éléga nt e 'quand 1'01'(11'0 cles propositions et des IrLiots reproduit Il e ,mouv e'Hl.ent <Clc' la p ensée. Ce n'est donc IpHS pal' cl e,' cxercices de ·constructIOll . « d'initiatioll ou cl'enl'ic11issemeut », de pl1l'ases déta'Cihées qu'on crée­'t'a l'habitude d'écrire. Au contrai l'e: on ilnlnbilise ainsi, sous la clnrté do .la réflexion, une activité spontanée, une sorte d'élan vita,l, qui n e peut se dép·loyer qU'tl ln ·co.netition de rester spontané et instinctif.

Il va des excl'ci,ces propres ù munir les enfants (lcs motti rlollt il. ' ont,' besoin, ct à .grouper ces mots SC'~Oll ,cel'tains rapports ·de sen6 ·ou ,de forme, de façon ·qu'ils puissent être- évoqués facilement et ré­pondre ,ù, l'alpp el de la pensée cIlLÎcherd1e à ·s 'exprimel': C'e sont le~ exercices ete v01cwbulaire. Pal' d'autres exer,cices, les enfant. appt'en­nent, dans la m esure où .l'usage n 'y suffit pas, il éC1'ÏJ'e 'les fo-rmes cor­rectes des mots. lem's accords, le's désinences verbales ct ,l eul' orLllO­graphe, le sens des temps ct 'cle6 modes ,du verbe: ·ce SOtlt. les exercic E' ~';

de gntm'ma ire. :Nfiais, s'il est \ l'a i que toutes les .parties de l'enseign e-

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ment du français se prêtent un Imutuel a.ppui, ,chacune cIe ces parties a sa ,fin IpTop.re, et !l'on ne ,peut les confondre sans graves i,nconvé­nients pédagogiques, Faire entrer un mot donné clans une phrase dont le dessin est indiqué ·constitue un exer·cice de vo,cabulaire uhle pour vérifier si l 'élève a compris .le sens ou tl'un des sens de ce mot. Quand, d'autre part, on ·a enseigné 'à un èlève à re·connaître dans une proposition ,le ,complémE'nt cle l 'objet, à distinguer dans une phrase une subo'i"donnée relative, il est bon, h titre de contre-épreuve, de lui faire construire une prolposition nouveUe avec un tel complément, puis de l'exercer à introduire dans une propos,iUon indépendante une' proposition subordonnée re,liée par un pronom relatif au sujet ou à un complément. Quand on Ilui R. S'ur un exemple, expliqué Ile sens du passé antérieur, il faut qu'tl Ipuisse écrire: «dès que j'eus te:r:miné mon devoid', je sortis ». IMais ce sont lit des exercices de grammaire, qui tous, allant du mot là la phra6e, procèdent clans l 'ordre inverS E' des exer.ci-ces d'élocution ou de rédaction,

L'apprentissage de la: rédaction a plus d 'un rapport avec l'app'i'en­tissage du dessin. Le véritable E'xerdce d'assouplissement de ,l'expres-· sion et de ·prérparation à lIa -rédaction, ,c' est celui qu 'indiquent leB pro­gram'l11es nouveaux du COLll'S supél'i eul': «On habituera Iles enfants à résumer en queLques li-gnesun texte qu'ils ·ont sous les yeux»; et, dans .la de,uxiè:me a.nuée: «reproduction orale et écrite de textes lus et cO.Jumentés». On lJE'ut COHFmencer (l'abord par inviter ,l'enfa,nt à écrire le titra (l'un paragl'a.phe. Quelque,fois un seul mot , ou bien un g.roupe de quelques mots peut y suffir e : souvent une phrase sera né­cessaire, Ensuite, et cela cléj,à est plus difficile, on Ifera résumer une 'page «en que-Iques lignes»: le déve.loppement .s'étend. On peut enfin chnnandel' aux élèves de 'reproduire en une page ]e texte (' lu et COl11-m~nté », Et ,c'est en ce sens, mais en 'ce sens seulem.ent, qlle l'apprentis­sage de la rédadion va du mot ,à la phl'ase. de la ·phrase au para'2-Ta ­p11e',

POUl' quo ces exel'ci,ces gardent toute ,lew' valeur, les pages ù re­produire doivent être judiciE'lISement choisies; tous les textes de lec­ture n'y convienent -pas. Il est nécessa b'e que ,le texte nit une certa in B' unité et ne soit ,pas une suite d 'o.])se.rvations ou (l'impressions dis­persées. Il faut avant tout qu'i,l intéresse les enfants. Le texte ainsi éhoisi sera sobl'ement com'menté s'il le faut, mais surtout it haute voix, ave·c expression. Les enfants, pOlll' Ile reproduire, iront du tout aux parties, ils retrouveront 'd'abo·rd Iles paragraphes: le ryt.hme d'une phlt"ase, l'esté dans le'ur souvenir, leur fE'ra retrouver .l'ordre des pro­positions et évoquera des profondeurs de la l::rJlèmoire le souvenir mê­ITI'le ·cles mots. Ce 'n'est 'pas la mémoire seule qu un te,l exer·ci,ce intéroo-'0 : .,c'est toute l'a-ctivité de ,1 esprit qui intervi ent; toutes les facultés'

dG ll'intéHigenco E\ 'y exel~cE'nt.

Au cours surpérieul' deuxième année, après ,la lecture d'un te'xte' ,à, repl'o{luire, le :livre fe'i111é , ·certains maîtres écrivent au tableau , non pas un l)]an, mais quelques mot. i~olés un nom , un adjectif

Page 18: L'Ecole primaire, 31 décembre 1939

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J(~ualific'atif, un vel'be~ C'est là. un excel,lent ·pro'cédé. Si ces moi' sont choisis judicieusement, ,chacun ,d'eux sera évocateur d'unE' image, ou bien encore constituera: un point de rrepai.re Ipour retrouver lIa suite .d'un dévelloppement: ils dirigeront, non pas seuJement la ·mémoire,

mais la .pensée même. C'est à dessein que Iles nouveaux pro.g1[·an1Jffiles du ,cours supeneur

et de \l'année dE' fin d 'études primaires élémentaires ont réuni dans un Imême paragraphe .les indications relatives ·ft la: rédaction et à l'é-10,cution qui figuraient dans .les programme's ·de 1923' ,dans des 'para-l .graphes diHérents . Apprendre ,à éCl1ire, comme apprenclte ft par,ler, c'est apprendre là penser. La ·méthode i}1ar laquelle l'enfant apprend il exprimer sa pensée par écrit ne diffère· pas de 'cE'1Ie par laquelle 1:1 apprend à parJer. Et cette 111éthode C'onsiste à diriger inteilligen'lment la pratique, de façon [1: ,créer de·s habitudes et -des automatis'mes. Et Ic'est pOUI'CIuoi il E'st utile de rattacher, le, p,lus ,souvent. possilble, l ect

exeroices de rédaction aux eXE'rdces de lecture; pal' la le'cture, Iles en­fants s"exel'ce,nt .à corn,prendre la: .langue écrite; par la fi éclactioll , 1118

s 'exercent à. écrire et à. s'exprimer ·à leur tOUl'. (A suivre)

BIBLIOGRAPHIE ALMANACH PESTALOZZI 1)

On ne saul'ait Ü'op attirm' l'attention sur Icet agencla de po·che des .é:colliel'8 suisses qui est toute 'l'année leur précieux compagnon; i,ls trouveront toujours dans ces pages dE' quoi satisfaire leur Ilég itim e Gurio sité. Outre le .calendrie,r o:Iné de jO'lis 'bois qui :retracent les pl:ui't importantes in.ventions de tous les tùges, les pages consacrée. aut sta­tistiques et aux dates de l'histoil'e, l'Al,manach IPesta,lozzi ·propose une sério de prohlèmes et de jeux à faire et réunit de no,mbre·ux articl es 'avec ,plus de 500 Ll.lustration6, qui sont autant de voyages captivant.~ 'clans Ile passé ou dans !le :monde moderne. H y .a toujours des c'uriosité i3 h silgnalel' dans le vi e des hommes, des animaux et .des plantes. Aus­si Il'Almana ch. Perr'stalozzi n 'est-il jamais emp,runté ,pOUl' prése.nter ù se,s jeunes lecteurs du nouveau et de ,l'inédit. Il ouvre en outre troi. 'concour~3 fort .appréciés ·et ,dotés de prix impol'tants.

Cette ,pulJlica tion reco1lnmanclée par la Société pécla.gogique c1 tY la Suisse l'amande est considérée à juste titre comme le vade-mecum sans ,rival des éco.1iers de notre pays auxquels ell1e o.ffre, sous une for­me aima.blc une vè'\lr'iété iné,puisahle de faits et d'idées. Elle .lem' fait aimer ce qui est ,beau ct leur donne le goût de s'instruire. Ces dernières années ,cet a.lmanadl [\, eu un i el succè~ qu'i,l fut épuisé avant Noël.

1) ALma,naclL Pestalozzi 194:0. Un volume l'e,lié toill E' Fr. 2.50. Li­

brairie Payot, Lausanne.


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