Cycle 2 :
Le violon de Nicolas d’Alice BRIERE-HAQUET et Clotilde PERRIN, Editions Feuilles de
menthe.
Album qui parle d’un voyage initiatique autour du globe à la recherche de sonorités et de matières pour
retranscrire les murmures du monde.
Le personnage poursuit une quête et rapporte de chaque pays un souvenir local, morceau de bois, crin de
cheval… Autant de petits bout de monde et de traces du pays traversé, que le héros assemblera à la fin de
l’ouvrage pour donner son sens au titre.
Couverture : Un enfant marche avec un étui à violon au
milieu d’une nature luxuriante. Des animaux l’observent
avec curiosité et bienveillance, on remarquera l’allure
anthropomorphique de certains d’entre eux. Ces petits
êtres donnent une note merveilleuse de conte lointain. On
pense que le personnage voyage avec son violon, mais
l’histoire révèlera une autre quête.
Première page : Un enfant (vraisemblablement Nicolas)
assis au bord d’un court d’eau écoute les flots de musique
qui lui viennent des lieux environnants. « Dans le village
de Mirecourt sur les bords du Madon ». Si on fait une
recherche rapide, Mirecourt existe réellement en
Lorraine, dans les Vosges et est traversé par une rivière, Le
Madon. L’histoire est donc ancrée sur un territoire.
On pourra rapprocher cela de la page de garde, où un
tampon circulaire reprend le nom de la collection et précise que les livres ont un parfum d’Alsace et de
Lorraine.
On trouve aussi que la ville Mirecourt a connu une renommée mondiale par sa production d'instruments de
musique du quatuor et surtout par sa production d'archets. Soixante maisons de luthiers et d’archetiers y
sont recensées à travers trois siècles. La majeure partie est en activité au XIXe siècle. (Source Wikipédia) En
fin de livre, une double page historique retrace le passé de lutherie de Mirecourt.
L’illustration n’occupe pas toujours la même place, elle est parfois en vis-à-vis d’une page de texte, elle fait
parfois corps avec ce dernier. D’une façon récurrente on trouve une page de texte bien délimitée avec un
fond blanc avec un objet unique dessiné en rappel sous les texte (objet que rapporte Nicolas). Et en face, on
trouve une illustration dont on peut imaginer que les bords ne sont pas finis et s’étendent au-delà de l’espace
de la feuille.
Chaque illustration retranscrit une ambiance et se veut significative d’un pays par son décor et les animaux
choisis pour le représenter.
Slovénie : Loup et forêt sombre et profonde.
Mongolie : Steppe et cheval sauvage.
Madagascar : Forêt luxuriante et dense, tortue marine et marsupial.
Brésil : Forêt colorée et peuplée d’oiseaux typiques (Perroquet, Toucan).
Peu à peu l’illustration prend plus de place pour recouvrir complètement les deux pages.
De retour au pays, Nicolas s’attelle à son ouvrage et l’on reconnait l’intérieur d’un atelier de lutherie.
Lorsque l’instrument est terminé, Nicolas s’installe de nouveau sur les bords du Madon, mais cette fois-ci,
cette belle musique du monde qui parvenait à ses oreilles, il l’offre à tous les enfants venus l’écouter. « La
voix de l’instrument résonne de tous les chants » et l’illustration vient proposer une interprétation des
mouvements de la musique. Cette fois-ci, les animaux les enfants, Nicolas, se laissent porter par les flots
musicaux. Plus qu’une métaphore : l’image retranscrit les sens en effervescence et les sentiments éprouvés
(enfants qui ferment les yeux de plaisir pour se laisser porter, des ballons flottants librement, un cœur qui
bat, un chat souriant, des danses… une liberté se dégage de cette illustration : point d’orgue de l’histoire).
Cette dernière illustration est à remettre en regard de la page où Nicolas se lève d’un bond pour partir à
l’aventure. Elle permet de comprendre cette force irrépressible qui l’a conduit à partir dans son voyage. Lui
entendait la terre et ses sonorités, il fallait qu’il trouve un moyen de faire entendre aux autres ce chant
magnifique grâce à son violon.
Le livre s’achève sur une carte du monde qui retrace le périple de Nicolas et permet de visualiser le parcours
du personnage. Cette dernière illustration est instructive des matériaux ramenés par Nicolas et de leur
localisation, ainsi que des pièces qu’ils permettent de confectionner sur le violon. Elle est marquée
chronologiquement par une représentation de Nicolas dans son bateau qui indique sons sens de progression.
Style du texte : le texte est écrit comme un récit d’aventure, mais les images choisies sont très poétiques.
- Le temps qui passe est dit ainsi : « Le soleil et la lune alternent dans le ciel »
- Nicolas ne se perd pas dans les forêts profondes, il a un guide : « Il tend l’oreille et entend le vent qui
glisse entre les branches des grands érables. Il suit ce chant comme un chemin… »
- Les sensations, les découvertes : « il y découvre l’ébène, un bois noir, dur comme les galets de son
pays, mais doux et chaud comme la terre d’ici. »
- Dernière page : magie de la musique, enthousiasme de l’aventure (fermer les yeux pour écouter le
texte lu) « La voix de l’instrument résonne de tous les chants. La noirceur de la peur, l’ivresse de la
vitesse, le rythme lent des vagues, les grands frissons sauvages, le miracle des fleurs aux milles
couleurs, toutes les merveilles de la terre semblent se recueillir au bord de la rivière.
Alors les enfants savent que le monde est grand et qu’il les attend. »
Le texte ne présente pas de difficulté de compréhension du point de vue de la formulation syntaxique mais
le vocabulaire est très riche et il méritera de s’y attarder pour que les élèves puissent saisir le sens de
l’histoire.
Il y a beaucoup de termes en rapport avec la musique : mélopée, rythme, concert, chuintement…
Des termes anciens ou peu usités : besace, gibecière, antique, crin, clairière, sentinelle.
Des mots spécifiques relatifs au matériaux pour la construction du violon : nacre, ébène, pernambouc…
Pistes possibles :
On ne peut pas lire ce livre sans le mettre en rapport avec la sensibilité musicale. Il faudra dégager un temps
d’écoute de morceaux (c’est l’occasion d’aborder le violon et la famille des cordes)
- Vol du Bourdon : Nicolas Rimsky-Korsakov (animal et musique)
http://www.viewpure.com/vtAu7xkwNjQ?start=0&end=0
- Las quatre saisons de Vivaldi (l’été : ambiance sonore autour de l’orage)
http://www.viewpure.com/WxXHD14BIo4?start=0&end=0
- Badinerie JS Bach (morceau sautillant et gai).
(bien que ce morceau soit plus connu à la flûte…)
VIOLON : http://www.viewpure.com/a35wHFcMSmc?start=0&end=0
Commencer la lecture à 1’06
FLUTE TRAVERSIERE BAROQUE : http://www.viewpure.com/Kl6R4Ui9blc?start=0&end=0
Tous les liens sont purifiés pour pouvoir être regardées en direct sans pub et sans suggestion de
Youtube ?
- Etudier les pays au travers de la découverte d’instruments de musique typiques et surprenants :
Corde : Oud (pays arabes), cithare (Autriche, Slovnie), banjo (Amérique du Nord), pipa (Chine)…
Déclinable pour les autres familles d’instruments.
Ecouter d’autres styles : Jazz Manouche, etc.
Informations complémentaires :
Alice BRIERE-HAQUET présente l’arrivée de son livre sur son blog, mais globalement peu d’information sur
elle : née le 10 février 1979, c’est une écrivaine, chercheuse et traductrice française.
https://le-wonderblog.blogspot.com/search?q=nicolas
Biographie Clotilde PERRIN : http://www.clotildeperrin.net/bibliographie/
Exploitation albums sélections LELF 2019-2020
Cycle 2 :
- L’enfant des livres d’Olivier JEFFERS et Sam WINSTON, Editions Kaléidoscope.
Album qui parle des livres, de la lecture et du pouvoir de l’imagination. Ouvrage publié d’abord au
Royaume uni.
Couverture : Un livre avec une serrure, une jeune fille assise (déposée ?) dessus et des extraits de textes
qui constituent l’ombre du livre.
Image traitée sur une double page, à bords perdus (l’image continue en dehors de la page).
La page de garde présente les textes proposés par thème (en fonction des doubles pages : la mer, la vague,
le terrier, les montagnes, la grotte, la forêt, le monstre, la corde, les nuages, la lune, le monde.
Peu de couleurs : aquarelles, nuances de gris et traits au feutre noir. Le reste de l’illustration est construite
avec les textes d’auteurs. Les décors (vagues, montagnes, monstre, nuages, …) sont formés de phrases et
de mots empruntés aux textes patrimoniaux (liste des ces textes au début du livre). Les éléments
graphiques sont directement associés au texte (la corde pour s’échapper du château : texte de Raiponce).
Page de préface : Laisse la possibilité au lecteur d’écrire sa propre histoire (parchemin vierge, plume et
encrier).
On retrouve la jeune fille de la couverture sur toutes les pages (sauf avant dernière et dernière doubles
pages). Idée de la transmission avec le petit garçon.
Progressivement, au fil des pages, la jeune fille se voit attribuer des éléments de couleur bleue (la robe, les
élastiques des nattes, son visage, ses mains, ses jambes, son corps en entier).
Le texte est court et simple mais poétique. Les phrases viennent en complément des images mais
n’apportent pas d’éléments nouveaux.
Les quatre dernières doubles-pages sont un peu différentes en terme d’illustrations ; celles avec le globe
terrestre en particulier. Les éléments caractéristiques des différents textes sont dessinés et colorisés : le
Petit Chaperon Rouge, le poulpe de 20000 lieues sous les mers, le chat rose d’Alice aux Pays des
Merveilles, …
La dernière double-page présente la réponse à l’image de la couverture (serrure sur le livre). Le texte
apporte une signification particulière à l’image.
Pistes possibles : - lire des extraits de certains textes patrimoniaux évoqués.
- lecture en réseau : albums traitant de l’acte de lire et de ses bienfaits : « L’histoire
du lion qui ne savait pas écrire » de Martin Baltscheit et Marc Boutavant / « Un livre ça sert à quoi ? » de
Chloé Legeay / « Tu lis où ? » de Magali Le Huche / « J’aime les livres » d’Anthony Browne …
- en arts plastiques réaliser un objet avec de vieux livres.
« NOUS AVONS RENDEZ-VOUS» Marie Dorléans Ed. Seuil jeunesse
Cycle 2 Compétences Déroulement Remarques Poser des hypothèses de lecture
Lire les deux premières double-page et faire contextualiser (où sont-ils ? qui les réveille ? Quelle heure est-il ?) poser des hypothèses sur le rendez-vous de la famille au beau milieu de la nuit. Continuer au fur et à mesure de la lecture en faisant émerger des hypothèses pp. 9-10 / pp. 15-16/ pp. 25-26. Validation grâce aux doubles pages 27-28 et 29-30.
Les noter sur une affiche pour garder une trace Reprise de l’affiche et supprimer/ ajouter les hypothèses au fur et à mesure de la lecture
Enrichir son lexique
Faire vivre les expressions suivantes (mime, sons, odeur…) : « les grillons chantent » « l’iris et le chèvrefeuille » « il brille comme un lustre de bal » « la dernière maison n’a plus qu’un œil ouvert » « l’odeur fauve de l’herbe sèche » « le chant cadencé des sauterelles » « nos yeux s’habituent à la nuit » « crissement des essieux, tremblement des wagons » « odeur rassurante de l’écorce » « les branches mortes crépitent » « les frondes de nos fougères s’agitent » « coassement des grenouilles » « tranquille recommencement du jour »
Refaire le voyage en mimant
Raconter le voyage des personnages
Décrire les endroits par où passent les personnages. Les faire dessiner par groupe Faire raconter le voyage de la famille en bougeant des marionnettes à travers les dessins des élèves. Idem avec les sons diffusés dans la classe à travers l’histoire (un élève fait les bruits, un raconte, un déplace les personnages).
Créer une maquette au besoin avec les élèves
Décrire le cycle d’une journée (sciences)
Lien avec les sciences sur « ombres et lumières grâce à une lampe sur les dessins des élèves.
Mettre en évidence un élément d’un travail plastique (art plastique)
Prendre des photos de dessins des élèves en mettant en lumière un élément important pour eux à l’aide d’une lampe torche.
On peut travailler sur la notion de détail en arts
Prendre une posture d’écrivain
Faire écrire avec qui ils ont rendez-vous à partir des pp. 15-16 Faire écrire un petit texte qui irait avec la dernière double-page pour évaluer leur compréhension.
Livre élu 2019/20 – sélection cycle 2
Les notions d'espace et de temps au fil des pages des albums
Les différents pays traversés (la Slovanie, la mongolie, Madagascar, le Brésil) avec la carte en fin de récit et le voyage effectué
Les différents moyens utilisés pour le voyage: le bateau (il rame), le cheval (il galope) et il marche
L'importance du lexique pour évoquer le voyage
Dix doubles pages: alternance entre le déplacement et les temps de pause, d'écoute (voir les différentes ambiances sonores)Travailler sur le paysage sonore
Le temps qui passe: alternance du soleil et de la luneet l'accumulation des différents objets au fil de son voyage, de sa quête (les morceaux de bois d'essences différentes, les crins de cheval, le coquillage, la fleur...)
Une randonnée de la nuit au lever du soleilUne succession de doubles pages, des traversées de lieux différents (le jardin, le village, la campagne, la forêt, la montagne)
Le jeu de la lumière qui guide leurs pas et donnela dynamique du déplacementmême le titre est réalisé avec des petits points delumièreLa lumière: «fil rouge» de ce récit
Le jeu du cadrage de l'image
Comme un théâtre d'ombres
Le voyage / au déplacement des personnageset / à la mise en page
Le jeu avec le texte qui devient illustration: les mots dessinent et représentent des paysages
Les différents espaces traversés:la mer de motsles montagnesles nuages (mots des comptines)
Le voyage dans l'imaginaire par les Histoires: lesoeuvres classiques, les textes patrimoniaux (les contes)...Focus sur les pages de garde (de nombreuses références pour le cycle 3)
Hypertextualité: les contes pour le cycle 2RaiponceHansel et GretelLe Petit Chaperon rouge
pour le cycle 3Alice au pays des merveillesPeter Pan
Lecture en réseau:La Montagne de livres de Rocio Bonilla, Le PèreFouettard