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Pendant longtemps, le marché monétaire marocain a été réservé aux banques et à quelques
établissements non bancaires, dont les activités les amenaient à disposer de grandes masses de
liquidités, et qui étaient de ce fait autorisés à intervenir sur le marché monétaire.
Depuis le début des années quatre-vingt et la déréglementation financière, le marché
monétaire s’est ouvert aux agents non financiers qui peuvent y intervenir en achetant ou en
vendant des titres de créances négociables (TCN). Il existe en effet deux compartiments du
marché monétaire : Le marché monétaire au sens étroit ou marché interbancaire, et le marché
monétaire au sens large, incluant les transactions sur les TCN avec les agents non financiers.
Alors que veut-on-dire exactement par marché monétaire? Quelles sont les spécificités de
chacun de ses départements? Quels sont Les produits et les opérations qui y sont traitées ? Et
quelle est la politique adoptée, et les intervenants sur ce marché ?
Dans le but de donner des éléments de réponses à ces questions nous allons procéder comme
suit :
Dans un premier temps nous allons définir le marché monétaire, puis nous allons faire un
survol sur ses compartiments, et les produits et opérations qui y sont traitées, et Enfin, nous
allons présenter la politique adoptée et les intervenants sur ce marché.
Chapitre
1
Section I : Définition et compartiments du marché monétaire
§1 . Définitions
Concernant la définition du marché monétaire, plusieurs définitions peuvent être recueillies,
notamment celles des économistes et des financiers.
Les économistes définissent le marché monétaire comme étant le lieu où s'effectuent l'offre et
la demande des capitaux à court terme, tandis que les financiers avancent que le marché
monétaire est le lieu où s'échangent quotidiennement, pour des durées essentiellement courtes,
des liquidités de la Banque Centrale contre des créances, permettant ainsi aux banques
débitrices d'assurer la rentabilité optimale de leurs avoirs.
Jean - pierre GOUX le définit comme étant le lieu où sont apportées et empruntées des
capitaux à court terme par les entreprises, les particuliers et l'Etat.
Le marché monétaire peut être aussi défini comme le marché sur lequel sont fixés les taux
d'intérêt à court terme. Il contribue au contrôle de l'inflation puisque les prix dépendent de la
vitesse relative de la création de la monnaie et de la création de richesse.
Au sens large, nous pouvons retenir que le marché monétaire est un marché informel où les
Institutions financières, Trésors nationaux, Banques Centrales, Banques commerciales,
Gestionnaires des fonds, Assureurs des grandes entreprises, etc. placent leurs avoirs à court
terme (excédents de trésorerie) ou se procurent des financements courts (déficits de
trésorerie).
§2 . Compartiments
Il existe deux compartiments du marché monétaire : le marché monétaire au sens étroit, ou
marché interbancaire, sur lequel les banques échangent des liquidités, et la Banque Centrale
exerce sa fonction de régulation monétaire, et le marché monétaire au sens large, qui inclut les
transactions sur les titres de créances négociables avec les agents non financiers.
I. Le marché interbancaire
1. Définition
Le marché interbancaire est un compartiment du marché monétaire réservé aux banques, et à
quelques organismes financiers. Les agents en déficit de trésorerie, peuvent y emprunter
auprès des agents en excédent de trésorerie.
2. Fonctions
Le marché interbancaire a trois fonctions :
La redistribution entre les banques elles-mêmes de leurs déficits et excédents de
liquidités ;
les ajustements des structures de trésorerie entre les banques ;
la régulation de la liquidité bancaire par la banque centrale.
a. La redistribution entre les banques de leurs déficits et excédents de liquidités
Lorsqu’une banque distribue des crédits, une partie de la monnaie qu’elle crée s’échappe de
son « circuit » pour être captée par les autres banques sous forme de nouveaux dépôts. La
banque à l’origine de la création monétaire accroît donc ses besoins de liquidités et allège
ceux des autres banques.
Sur l’ensemble d’une période donnée, et compte tenu de la distribution de crédits de chaque
banque et de sa collecte de dépôts, il existe des banques qui éprouvent des besoins de
liquidités (à la marge, elles ont distribué plus de crédit qu’elles n’ont collecté de nouveaux
dépôts) et des banques qui ont des liquidités en excédent (à la marge, elles ont distribué moins
de crédits qu’elles n’ont collecté de nouveaux dépôts).
Comme les liquidités déposées à la banque centrale ne rapportent aucun intérêt ou un intérêt
faible, les secondes ont souvent intérêt à prêter aux premières les liquidités en excédent
qu’elles détiennent contre paiement d’un intérêt. Le taux de ces intérêts est le taux
interbancaire.
b. Les ajustements de trésorerie entre les banques
La fonction d’intermédiaire financier expose structurellement les banques à certains risques :
risque de taux, risque de change, risque de liquidité. Pour limiter ces risques, les banques
peuvent procéder entre elles à des opérations d’échanges – éventuellement temporaires –
d’actifs sur le marché monétaire.
Par exemple, si la banque a distribué un crédit à long terme (à taux fixe) de 100, adossé à une
ressource à court terme de 100, elle court un risque de taux (si le taux à court terme augmente,
la banque perd de l’argent). S’il existe une banque B, au contraire, qui dispose d’un dépôt à
long terme à taux fixe, qu’elle a utilisé au financement d’un crédit à court terme à taux
variable (avance de trésorerie à une entreprise), elle court le risque de taux inverse de la
banque A (si le taux à court terme baisse, la banque perd de l’argent). Les banques peuvent
annuler réciproquement ce risque en procédant sur le marché monétaire à un prêt croisé.
c. La régulation de la liquidité bancaire par la Banque centrale
A cause de la transformation des dépôts en billets, et à cause des réserves obligatoires, les
banques souffrent chroniquement d’un manque de liquidités. Il s’agit des banques dans leur
ensemble, et compte tenu aussi des apports du Trésor et de l’extérieur.
C’est le rôle de la banque centrale de régler l’alimentation en liquidités du circuit bancaire, en
fonction de certains objectifs (de prix, de taux d’intérêt, de taux de change, de chômage…) et
avec certains instruments. Elle le fait sur le marché monétaire, et plus précisément, compte
tenu des définitions précédentes relatives aux compartiments du marché monétaire, sur le
marché interbancaire.
II. Le Marché Des Titres De Créances négociables.
1. Définition
Le marché des titres de créance négociables, est l'un des compartiments du marché monétaire.
Il permet un accès facile des opérateurs économiques aux marchés financiers, et ces derniers
en excédent de liquidité, peuvent les placer à des taux plus rémunérés qu'à la banque. Il est
ouvert à tous les agents économiques.
Les titres de créance négociables (TCN) sont des titres émis au gré de l'émetteur, négociables
sur un marché réglementé, et correspondant à un droit de créance pour une durée déterminée
(un jour à plusieurs années).
Les titres de créance négociables constituent un dépôt à terme, représenté par la remise de
fonds par le souscripteur, ouvrant droit à un remboursement à l'échéance convenue. Les titres
de créance négociables sont des produits financiers, bien adaptés aux besoins des émetteurs et
des investisseurs.
2. Typologie des titres de créance négociables
Il convient de distinguer quatre catégories de titres de créances négociables :
a. Les certificats de dépôts (CD)
Les certificats de dépôts sont des titres de créance négociables émis par des banques, dont la
durée peut aller de 10 jours à 7ans. Ils représentent des dépôts à court ou moyen terme pour
lesquels un remboursement anticipé n’est pas possible, sauf autorisation exceptionnelle de
Bank al-Maghreb accordée en cas de difficultés financières majeures et après accord des deux
parties. Ces certificats peuvent être établis au porteur ou à ordre. Les banques émettent
généralement des certificats de dépôts afin de se procurer des ressources stables.
b. Les billets de trésorerie (BTR)
Les billets de trésorerie sont des titres de créance négociables qui ont fait leur apparition
depuis 1986. Ce sont des titres de courte durée (leurs échéances sont comprises entre 10 jrs et
un an) qu'émettent les entreprises sous forme de billet à ordre, Ils s'apparentent à des
obligations pour leur émetteur.
c. Les bons du trésor (BT)
Les bons du Trésor sont des titres de créance négociables qui existe depuis 1989, dont
l’échéances sont de 13, 26, 52, semaines pour les bons à court terme, de 2 et 5 ans pour les
bons à moyen terme, et de 10, 15, et 20 ans pour les bons à long terme. Ils sont émis par le
trésor public sur le marché par adjudication afin de faire face à ses besoins de financement.
Quels que soit leur durée de placement, ces bons doivent avoir un montant unitaire fixé par
voie réglementaire.
d. Les bons de sociétés de financement (BSF)
Les bons de sociétés de financement (BSF) sont des titres de créances émis par les sociétés de
financement pour des échéances comprises entre 2 et 7 ans , remboursables intérêts compris,
sous contrainte de ne pas dépasser un taux de 40% entre l'encours des bons émis et celui de
leur emploi sous forme de crédit à la clientèle.
3. Caractéristiques communes des titres de créances négociables:
Ils ne sont transférables que sur le marché monétaire ;
Ils sont dématérialisés ;
Une échéance fixe ;
la Qualité des émetteurs
ils ne sont pas cotés en Bourse
4. Les émissions de TCN
Les émissions de TCN sont assujetties à des conditions et des formalités que l'émetteur doit
respecter pour obtenir l'accord des autorités de marché.
Le processus de Financement par émission de TCN peut être schématisé par les phases qui
suivent en confiant à la banque les rôles de montage de l'opération (Arrangeur), de placement
des titres (Dealer) et de domiciliataire de l'opération tant pour l'émetteur que pour le
souscripteur.
- Phase 1 : Contact avec le banquier en vue du montage d'un programme de financement par
TCN (BSF ou BT) ;
- Phase 2 : Mise au point du programme, rédaction du dossier d'information et soumission au
CDVM et à Bank al-Maghreb ;
- Phase 3 : Accord favorable du CDVM ;
- Phase 4 : proposition de l'opération à l'investisseur ;
- Phase 5 : Discussion des conditions d'émission avec l'émetteur et l'investisseur ;
- Phase 5 : Concrétisation de la transaction et confirmation aux parties ;
- Phase 7 : Avis de débit (déduction faite des intérêts si ces derniers sont précomptés "cas
des BT") ;
- Phase 8 : Avis de crédit (sur base escomptée s'il y a lieu et compte tenu de la commission
de l'arrangeur) ;
- Phase 9 : Inscription des titres par le domiciliataire ;
- Phase 10 : débit de l'émetteur à l'échéance ;
- Phase 11 : Crédit de l'investisseur et débit de son compte titres.
5. Activité sur le marché marocain des TCN
Emissions de TCN en millions MAD
2007 2008 2009
Certificats de dépôt 1460 3000 2060
Billets de trésorerie 190 770 350
Bons de sociétés de financement 409 110 600
TOTAL 2059 3880 3010
Source : rapports annuels de BAM : 2008, 2009
La répartition de l'encours global des TCN pour l’an 2009 en % est la suivante :Certificats de dépôt 68%Billets de sociétés de financement 20%Billets de trésorerie 12%
CD68%
B T12%
BSF20%
Source : rapport de BAM 2009
Les émissions de billets de Trésorerie par les entreprises pour se financer à court terme
demeurent marginales. Sans doute que les conditions d'émissions de BT par rapport aux
possibilités offertes par les banques justifient de loin ce faible recours aux émissions de BT.
Section II : Produits traités et formes d’opérations sur le marché monétaire
§1 . Produits traités sur le marché monétaire
Les produits traités sur le marché monétaire sont nombreux et varient en fonction de
l'utilisation. Pour ce qui est de notre rapport, nous en retiendrons essentiellement : les produits
au comptant et les produits dérivés.
1. Les produits au comptant
Dans la catégorie des produits au comptant, nous retrouvons des instruments directs de
refinancement ou de placement de numéraire dont :
les prêts interbancaires "en blancs" ou non gagés : ils sont à la fois les opérations les
plus risquées, les plus encadrées et pourtant, les plus fréquentes du marché monétaire ;
les prêts interbancaires gagés ou pensions sur des actifs identifiés mais non livrés à la
contrepartie : cession de titres limitées dans le temps avec engagement de rachat de ces
titres par un établissement de crédit ;
les titres de créance négociables : parmi lesquels on retrouve les Bons du Trésor émis
par le Trésor public ; les certificats de dépôts émis par les banques et les billets de
trésorerie émis par les grandes entreprises ;
les valeurs mobilières uniquement accessibles aux particuliers : dans lesquelles nous
retrouvons les emprunts à court terme de l'Etat, les obligations courtes émises par les
collectivités locales ou les entreprises ;
les dépôts en devises :
etc.
2. Les produits dérivés
Les produits dérivés sont moins nombreux et divers. Plus liquides généralement que les
instruments au comptant équivalents, ils permettent aux intervenants d'ajuster leurs risques de
taux d'intérêt sans avoir à sortir des actifs de leur bilan ou sans augmenter leurs risques de
contrepartie.
Parmi les produits dérivés du marché monétaire marocain on peut citer :
Le change à terme : engagement de deux contreparties pour s'échanger dans le futur une
quantité de devise contre une quantité de valeur équivalente sur une autre devise ;
les swaps de taux d'intérêt : le principe d'un swap de taux d'intérêt est de comparer un
taux variable et un taux garanti, et de se verser mutuellement les différentiels de taux
d'intérêt sans échange en capital :
- Soit sur des taux au jour le jour constatés et publiés par la banque centrale ou un
organisme professionnel ;
- Soit sur les taux des prêts interbancaires en blanc également constatés et publiés par
la banque centrale ou un organisme professionnel;
Les contrats à terme et options sur contrats à terme sur des marchés organisés ;
§2 . Les Opérations sur le marché monétaire
I. Formes
Le fonctionnement du marché monétaire repose sur la nature des opérations y effectuées. Sur
le marché interbancaire marocain, les opérations effectuées par les banques afin d'obtenir de
la monnaie centrale nécessitent des supports multiples variés, notamment : les bons du Trésor,
les certificats de dépôts, billet de trésorerie, etc. Ces supports doivent néanmoins avoir l'aval
de la Banque Centrale.
Au sein du marché monétaire, les agents économiques ainsi que les établissements de crédit
déficitaires, c'est - à - dire en besoin de financement, s'adressent aux banques excédentaires,
c'est - à - dire en capacité de financement, afin d'y obtenir des ressources nécessaires, pouvant
subvenir à leurs activités de production de biens et services, moyennant la présentation des
effets ou instruments financiers. La banque commerciale prêteuse, dépose une partie des
fonds auprès de la Banque Centrale pour éviter la surliquidité, et en cas de difficulté de
trésorerie, la banque peut recourir à la Banque Centrale pour le refinancement.
Les opérations de refinancement se font soit au jour le jour, soit à terme :
1. Sur le marché au jour le jour :
Les liquidités prêtées au jour « j » doivent être remboursées au jour « j+1 », ces opérations de
prêts sont dites « over-night » et s'effectuent contre tous les supports, c'est - à - dire les titres
publics et les effets privés.
2. Les opérations à terme :
Effectuées sur le marché interbancaire se font par achat ou vente à terme des titres. Sur le
marché à terme, les liquidités prêtées au jour « j » doivent être remboursées en « j+1 »
semaine, « j+1 » mois, etc.
3. Opérations par prises ou mises en pension :
Lorsque les cessions des titres sont limitées dans le temps, on parle de pensions. Lorsqu'un
établissement de crédit, pour se procurer des liquidités vend un titre et s'engage à le racheter
dans un délai très court ne dépassant pas 10 jours, on parle de mise en pension des titres. A
l'inverse, lorsqu'un établissement dispose des liquidités qu'il souhaite voir rémunérer, il prend
des titres en pension, il achète au comptant et s'engage à les revendre à l'emprunteur, qui a mis
les titres en pension.
Les pensions livrées sont des titres mis en pension, transférés au prêteur de monnaie centrale
afin de lui assurer une plus grande garantie, tandis que les pensions ordinaires sont des titres
qui ne sont pas effectivement livrés au prêteur de la monnaie centrale.
4. Opérations en blanc :
Sont des prêts accordés sans contre partie. Autrement dit, le prêteur remet à l'emprunteur de la
monnaie centrale sans recevoir des titres en garantie. La relation de la confiance entre prêteur
et emprunteur est dans ce cas très forte. Les prêts sans contre partie représentent néanmoins
un risque important, celui de non remboursement. C'est pour cette raison que les opérations
ont recours aux pensions et aux rémérés qui leur permettent de se couvrir contre ce risque.
II. Organisation
1. La chambre de compensation
D'une manière très simple et très claire, la chambre de compensation est un endroit où sont
réglés les engagements entre les banques. C'est un organisme financier réunissant les
établissements ou intermédiaires financiers effectuant quotidiennement de nombreuses
opérations financières afin de compenser leurs créances réciproques.
Les premières chambres de compensation ont vu le jour, aux Etats - Unis, en Grande Bretagne
et en France, et c’est de cette dernière que le Maroc s’est inspiré pour créer sa propre chambre
de compensation, afin de faciliter le règlement du commerce de l'argent.
La chambre de compensation assure la surveillance des positions. Elle exige la formation dans
ses livres d'un dépôt de garantie le jour de la conclusion d'un contrat. En cas de perte
potentielle d'un intervenant, elle procède à un appel de marge.
2. La fixation des taux d'intérêt
Le taux d'intérêt est le prix qu'il faut payer pour emprunter de l'argent, c'est aussi le prix que
l'on reçoit lorsque qu'on prête de l'argent. Il est généralement exprimé en termes de
pourcentage. Le taux d'intérêt est généralement annuel, mais il peut aussi bien être mensuel,
d'où l'importance de préciser la période concernée par ce prix.
Le contrôle du taux d'intérêt par les autorités monétaires est d'une grande importance. C'est
une variable macroéconomique absolument capitale, car elle est liée à de nombreux autres
concepts fondamentaux tels que l'épargne, l'investissement et la consommation.
Le taux d'intérêt renferme des fonctions économiques fondamentales dans l’économie
nationale. Notamment :
Il oriente les décisions des offreurs et des demandeurs des liquidités auprès des
établissements de crédit dans la mesure où s'il est bas, il y aura des nombreux
demandeurs des fonds prêtables, et dans le cas contraire, ce sont les offreurs qui vont
être nombreux ;
Le Maroc utilise le taux d'intérêt comme un instrument de politique économique. Dans le
cadre de sa politique économique et monétaire, le Maroc utilise le taux d'intérêt comme
instrument essentiel pour la relance des activités économiques et surtout, qui lui permet
d'atteindre la croissance économique dans la mesure où il peut influencer les décisions
de ceux qui avaient des capitaux à prêter, ou qui souhaitaient en emprunter pour investir.
Par exemple, si le taux d'intérêt est à un niveau bas, les personnes en situation de déficit
financièrement, seront tentées à emprunter pour financer des projets d'investissements
rentables, ce qui ne sera pas sans conséquence sur la croissance économique du pays.
Chapitre
2
Section I : Les intervenants sur le marché monétaire
Les principaux intervenants sur le marché monétaire sont :
Les autorités monétaires ou de tutelle : constituées de Bank al-Maghreb et du ministère
de finance ;
Les établissements de crédit : constitué par les banques, les sociétés de financement, les
établissements de crédit, et autres intermédiaires ;
Les organes de consultation : Il s’agit du conseil national de la monnaie et de l’épargne
(le CNME), Le comité des établissements de crédit (le CEC), et la commission
disciplinaire des établissements de crédit (la CDEC).
Les organes de coordination : Il s’agit du groupement professionnel des banques du
Maroc (le GPBM), et L’association professionnelle des sociétés de financement
(APSF).
§1 . Les autorités monétaires
Appelé aussi autorités de tutelle il s’agit principalement de Bank al-Maghreb et du ministère
de finance.
I. Bank al-Maghreb
Institue d’émission, banque centrale, ou banque des banques, outre le contrôle de l’activité
bancaire, Bank al-Maghreb dispose du monopole de l’émission de la monnaie fiduciaire, elle
procure des liquidités aux établissements de crédit et par conséquent à l’économie.
Conseillé et assistant financier de l’Etat Bank al-Maghreb assure les mouvements des fonds
du trésor public dont il détient le compte courant, elle encadre le marché de change
interbancaire, assure la stabilité de la monnaie en sauvegardant son pouvoir d’achat par
rapport aux devises étrangères. Enfin, elle exerce une influence considérable dans les prises
de décision ayant trait à la politique monétaire.
II. Le ministère de finance
Il intervient dans tous les domaines de l’activité des établissements de crédit, tel que l’octroi
des agréments, la fixation du montant du capital et de la dotation minimums, l’imposition des
coefficients du contrôle et de règles prudentielles, la fixation du cadre comptable et les
modalités de fonctionnement des comptes, et enfin la prévision des dérogations individuels,
et des sanctions disciplinaires comme le retrait de l’agrément ou la nomination d’un
administrateur provisoire.
§2 . Les établissements de crédits
I. Les banques
Les banques sont des établissements à vocation universelle, étant donné la gamme des
opérations qu’elles peuvent effectuer. Ainsi, elles sont seule habilitées à collecter des dépôts à
vue ou à terme inférieur ou égale a deux ans.
Au Maroc, l’activité des établissements bancaires a fait l’objet au cours des dernières années
d’une politique de libéralisation, qui a porté sur la déréglementation des taux d’intérêt, la
suppression en 1991 de l’encadrement des crédits, et l’élimination progressive de la quasi-
totalité des emplois obligatoires.
II. Les sociétés de financement
A la différence des banques, les sociétés de financement ne peuvent effectuer que les
opérations pour lesquelles elles ont été agréées. Ces établissements à la différence des
banques, ne peuvent pas recevoir du public des fonds à vue ou d’un terme inférieur ou égale à
deux ans. De même, elles financent leurs opérations de crédit en recourant, pour l’essentiel, à
des ressources internes (marché interbancaire). Les composants de cette catégorie sont :
Les sociétés de crédit à la consommation ;
Les sociétés de crédit bail ;
Les sociétés de crédit immobilier (factoring) ;
Les sociétés de financement marocain des organismes généraux ;
Sociétés de cautionnement (la caisse marocaine des marchés et DAR-AD-DAMANE).
Le nombre de ces sociétés au Maroc se repartie actuellement comme suit :
Type de sociétés Nombre
Société de crédit à la consommation
Société de crédit bail
Société de crédit immobilier
Société d’affacturage
Société de cautionnement
Société de gestion de moyens de paiement
Société de financement sur nantissement de marchandises
36
9
2
2
2
4
1
TotalSource : rapports de BAM 2009
III. les autres établissements
1. Les établissements de crédit assimilés
Ce sont des établissements exclus du champ d’application de la loi bancaire de 1993, mais
dont l’activité de production est de nature financière, ils ont un statut spécial régissant leurs
opérations. Exemple : Caisse de dépôt et de gestion, caisse d’épargne nationale.
2. Les autres intermédiaires financiers
Il s’agit principalement, des compagnies financières, des organismes de placement collectif en
valeurs mobilières, et des sociétés de bourse.
3. Les auxiliaires financiers
Ce sont des sociétés dont les activités principales sont étroitement liées à l’intermédiation
financière, mais qui n’agissent pas directement en qualité d’intermédiaires financiers, il
s’agit :
Des sociétés d’assurance ;
La mutuelle agricole marocaine d’assurance
La mutuelle centrale marocaine d’assurance
La mutuelle d’assurance des transporteurs unis
Des organismes de retraite : La CIMR, La CNRA
§3 . Les organes de consultation
La loi bancaire de 1993 a institué trois organes de consultation :
1. Le conseil national de la monnaie et de l’épargne
Le CNME est consulté par les autorités monétaires sur toute question intéressant les
orientations de la politique monétaire et du crédit et les moyens de sa mise en œuvre.
2. le comité des établissements de crédit
Ce comité donne son avis au gouverneur de Bank al-Maghreb, et au ministère des finances sur
les questions relatives aux aspects techniques des instruments de la politique monétaire
3. la commission de discipline des établissements de crédit
La commission est chargée d’instruire les dossiers disciplinaires, et de proposer les sanctions
susceptibles d’être prononcées à l’encontre des établissements de crédits, par les autorités
monétaires.
§4 . Les organes de coordination
Ce sont les entités dotées de la personnalité juridique dont l’activité principale et de servir
d’autres intermédiaires financiers, mais qui n’exercent aucune activité d’intermédiation
financière ni aucune activité financière auxiliaire.
Il s’agit des institutions professionnelles qui s’intéressent à des questions relatives à l’exercice
de la profession notamment l’amélioration des techniques de banque et de crédit, la
stimulation de la concurrence et l’introduction de nouvelles technologies.
Les associations professionnelles institutionnalisé au Maroc, opérant dans ce secteur, sont : le
groupement professionnel des banques du Maroc, l’association professionnelle des sociétés de
bourse, l’association des sociétés de gestion des fonds d’investissement marocains,
l’association professionnelle des OPCVM, la fédération national des agents et des courtiers
d’assurance au Maroc
Section II : La politique monétaire et ses instruments
Pour mettre à la disposition de l’économie la quantité adéquate de monnaie, les autorités
monétaires disposent d’un ensemble de moyens d’intervention que l’on peut regrouper en
deux catégories :
Les instruments directs qui agissent sur la distribution des crédits.
Les instruments indirects qui agissent sur la liquidité bancaire.
§1 . Les instruments directs
I. L’encadrement de crédit
Les autorités monétaires limitent directement les crédits accordés. Cette mesure consiste à
fixer un taux de progression des crédits distribués que les banques doivent respecter, chose
qui limite la création monétaire par les banques.
Cependant, cette politique d’encadrement du crédit n’a fait qu’augmenter les taux d’intérêt, et
par conséquent décourager les investissements productifs et ralentir la croissance économique.
C’est pourquoi ce moyen de contrôle, largement utilisé entre 1973 et 1991, a été supprimé en
1991 afin d’encourager les investissements et relancer la croissance économique.
II. La sélectivité des crédits
Par cette mesure les autorités monétaires orientent les crédits vers des secteurs particuliers,
jugés stratégiques et prioritaires pour le développement économique et social du pays. Mais
du fait de l’ouverture de l’économie marocaine et la libéralisation des échanges et des prix,
cette mesure a été abandonnée, les banques ne prêtent actuellement qu’aux secteurs jugés
solvables.
§2 . les instruments indirects
I. le taux de réescompte
Lorsque les banques n’ont pas suffisamment de liquidité, elles peuvent se refinancer auprès de
la banque centrale en réescomptant les effets de commerce qu’elles possèdent moyennant un
taux de réescompte.
En modulant le taux et le niveau d’escompte, la banque du Maroc influe sur la création
monétaire et sur le nivaux de liquidité de l’économie nationale.
Cette technique n’est plus efficace car le système est coûteux ? Et lorsque les banques ont
besoins de liquidité, elles vont s’adresser au marché interbancaire au lieu de la banque
centrale. Cependant, ce taux de réescompte reste un indicateur monétaire très important car il
est un reflet de l’état de liquidité de l’économie.
II. l’open market
Bank al-Maghreb intervient sur le marché monétaire afin d’acheter et de vendre des titres
(bons de trésor), l’objet est d’influer sur la liquidité du marché.
En achetant des titres, la banque centrale fournit des liquidités et fait augmenter le cours des
titres, provoquant une baisse des taux d’intérêt.
Donc, la banque centrale achète des bons du trésor pour injecter de la monnaie dans
l’économie.
A l’inverse en vendant des titres, la banque centrale réduit le volume de liquidités, fait
augmenter les taux d’intérêt, ce qui accroît le prix du refinancement pour les banques second
degré.
Cette politique est appliquée dans une conjecture inflationniste.
III. la réserve obligatoire
Le système des réserves obligatoires consiste à obliger les banques de second rang à déposer à
la banque centrale des réserves en monnaie banque centrale, non rémunérée, en fonction des
dépôts. Il s’agit de créer artificiellement une fuite en monnaie banque centrale pour limiter les
possibilités de création monétaire. En jouant sur le coefficient de réserves obligatoires ou
l’assiette sur laquelle porte ces réserves,… la banque centrale peut encadrer le crédit.
Par le taux de réserve obligatoire la banque du Maroc vise les banques ordinaires plus ou
moins liquides afin d’encourager ou freiner la distribution des crédits.
Le taux de la réserve obligatoire change avec la conjoncture économique.
En bref le marché monétaire est le marché des capitaux à court et moyen terme. Il est divisé
en un marché interbancaire réservé aux établissements de crédit et un marché des titres de
créance négociable (TCN).
Les opérations traités sur le marché monétaire marocain sont nombreuses, et se font soit au
jour le jour, soit à terme, et pour les contrôlées, les autorités monétaires disposent d’un
ensemble de moyens d’intervention que l’on peut regrouper en deux catégories, les
instruments directs qui agissent sur la distribution des crédits, et les instruments indirects qui
agissent sur la liquidité bancaire.
Les principaux intervenants sur le marché monétaire national sont, les autorités monétaires ou
de tutelle (BAM et le ministère des finances), les établissements de crédit (les banques, les
sociétés de financement, les établissements de crédit et autres intermédiaires), les organes de
consultation (le CNME, le CEC, et la CDEC), et les organes de coordination (le GPBM et
l’APSF), et qui sont liés entre eux par un ensemble d’opérations, qui constituent les
transactions sur ce marché
Manuelle d’économie générale pour la 2éme année du baccalauréat
option sciences économiques, édition 2008
Cours du système financier de la licence professionnelle Banque &
Finance par M. ELKAMRI enseignant à la FPJ
Rapport annuel de Bank al-Maghreb 2008 &2009
www .doc-etudiant.fr
www.ebooks-gratuit.org
www.wikipedia.com
www.aujourdhui.ma
www.maroc-finance.com