Ufctout l’LE MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ / janvier / février / mars 2011 / numéro 146
Thèse ou pas thèse ? Telle est la question…
Le doctorat, point d'aboutissement des études supérieures, estun enjeu majeur pour notre établissement. Nos doctorants sontnon seulement les chercheurs et enseignants chercheurs de demain,mais aussi des acteurs de l'innovation industrielle, culturelle etsociale. L'Université de Franche-Comté forme environ 900 doctorants.Nos unités de recherche attractives accueillent des jeuneschercheurs venus de toute la France, mais aussi de l'étranger.Nous œuvrons pour leur offrir les meilleures conditions de travailet d'encadrement possibles. Le doctorat est une véritable expérienceprofessionnelle, le plus souvent salariée, que nous finançonsseuls ou en partenariat avec les collectivités locales ou desorganismes de recherche. Dans la mesure de nos possibilités,nous souhaitons multiplier ces contrats doctoraux car, en cestemps de crise économique, il est essentiel de maintenir l'effortde recherche. Qu'elle soit appliquée ou fondamentale, la rechercheest source d'innovation et de création d'activités nouvelles. À cejour, en Franche-Comté, plus d'une quinzaine d'entreprises ontété créées (ou sont en cours de création) par de jeunes docteurs.C'est beaucoup, en comparaison d'autres régions. Ces créationsd'entreprises concernent non seulement les sciences pour l'ingénieur,mais aussi les sciences environnementales, les lettres et lessciences humaines. En complément de l'action des laboratoires qui forment nosjeunes chercheurs, quatre écoles doctorales les aident àconstruire leur parcours et leur insertion professionnelle à traversdiverses formations. Nous avons mis en place un Bureau depromotion et de formation doctorale pour coordonner leurs actions.Ces quatre écoles doctorales travaillent désormais de concert,
a v e c u n e o f f r e d eformation mutualisée,l'organisation d'évène-ments communs et desactions visant à donnerune lisibilité nationale etinternationale à nosdocteurs.
Avec la mise en place duPôle de recherche etd'enseignement supérieur(PR E S) Bourgogne-Franche-Comté, plusieursécoles doctorales desdeux universités vont fusionner en 2012. Celles qui concernentla recherche en lettres et sciences humaines resteront distinctesen raison de leurs effectifs trop importants. Elles n'ont toutefoispas attendu la création du PRES pour collaborer. Les écolesdoctorales communes aux deux universités seront co-accréditéespar l'UB et par l'UFC. Ce PRES constitue du point de vue de larecherche un ensemble puissant avec près de 2 000 doctorants etenviron 3 000 enseignants-chercheurs. Il s'agit de construirel'avenir de la recherche.
Claude CondéPrésident de l'Université de Franche-Comté
É D I T O
Directeur de la publication : Claude Condé, Président de l’UniversitéVice-Président chargé de la communication : Daniel SechterDirectrice de la Communication :Maryse Graner
Rédaction :Delphine GossetTél. 03 81 66 58 87
Photographies :Ludovic GodardTél. 03 81 66 58 95
Conception graphique :Noir sur Blanc
Impression : Imprimerie Simon (6 000 ex.) ISSN 1166 7672
Diffusion :Olivia Cœurdevey / Corinne BusiTél. 03 81 66 58 86 / 58 09
no146Tout l’Ufc
Tout l'Ufcjanvier / février / mars 2011N°146Direction de la Communication Université de Franche-Comté1 rue Goudimel 25030 Besançon [email protected] www.univ-fcomte.fr
ACTUALITÉStoutl’Ufc
SOMMAIRE
Edito page 2
Actualités page 3
Recherche page 4
International page 6
Dossier : page 7
Le doctoratInitiatives étudiantes page 24
Culture scientifique page 26
Publications page 26
Agenda page 27
2 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
Le Pôle de recherche et d'enseignement supérieur poursuit sa construction.
Il est bâti à la fois sur une Université fédérale et sur une Fondation de coopération scientifique,
destinée à recueillir des fonds pour la recherche et l'innovation. Claude Condé, président de
l'Université de Franche-Comté, fait le point sur ces avancées.
Le PRES Bourgogne, Franche-Comté.
Quelles sont les caractéristiques du PRES Bourgogne, Franche-Comté ?
Claude Condé : Il s'agit d'un PRES dit« de deuxième génération », avec unestructure nouvelle. Les PRES depremière génération, constitués enétablissements publics de coopérationscientifique (EPCS), font preuve delourdeur institutionnelle et ont prouvéleur inadéquation. C'est pourquoinous avons préféré créer deux outils :une Fondation de coopération scientifiqueet une Université fédérale. Noussommes pionniers sur ce modèle enFrance et je pense que nous allonsbientôt être imités par l'Université deLyon. Les retours positifs du ministèrenous confortent dans ce choix.
Qu'est-ce que la fondation ?
Les membres fondateurs sont nosdeux universités (UFC et UB), les deuxécoles d'ingénieurs : l'ENSMM1 etAgrosup Dijon, les CHU2 de Besançonet de Dijon , l'EFS3 et le Centre J.F. Leclerc,Centre régional de lutte contre lecancer. Ses membres associés sont leCNRS4, l'INSERM5, l'UTT6 et l'UTBM7.Ils seront bientôt rejoints par lescollectivités et les pôles de compétitivité.À l'avenir, d'autres établissementsd'enseignement supérieur et de recherche,d'autres organismes de recherche etles acteurs économiques s'y associerontégalement . De grands groupescomme SEB, Dijon Céréales, Solvayou Alstom se sont déjà montrésintéressés. L’originalité de cette fondationde coopération scientifique résidedans la composition de son conseild'administration. Les membres univer-sitaires y sont représentés quasimentà parité avec les organismes derecherche, les représentants descollectivités locales et nos partenairesdu monde économique. Ses statuts ontété approuvés par le ministère del'enseignement supérieur et de larecherche le 17 décembre. Son siègesocial sera localisé à Dijon.
Quel est le but de cette fondation ?
Elle va recueillir et gérer des fondspour favoriser l'innovation et larecherche. L'État accompagne soncapital à hauteur de 2 millions d'euros.Dans les trois années à venir, lesuniversités de Franche-Comté et de
Bourgogne et les deux centreshospitaliers universitaires (CHU) yapporteront chacune 500 000 €, lesautres membres fondateurs : 200 000 €.Pour compléter ces fonds, nous entronsdans une période très active dediscussion avec les grandes entreprisesfranc-comtoises et nous sommescandidats au Projet d'initiative d'avenir(ou Grand emprunt national). Les retourspositifs du ministère nous confortentdans l'idée que nous avons nos chances.
Comment fonctionne ce Projet d'initiatived'avenir ?
Nous nous portons candidats pourobtenir différents labels qui garantissentd'importants financements : EQUIPEXpour les équipements d'excellence,LABEX pour les projets scientifiquesd'envergure, et IDEX pour devenirUniversité d'excellence. Les dossiersmontés par nos équipes de recherchesrespectives pour obtenir ces labelsétant de grande qualité, je suis optimiste.Nous aurons les premières réponsesdu ministère début 2011.
Qu'en est-il de l'université fédérale?
L'Université fédérale BourgogneFranche-Comté est, pour l'instant, uneassociation de type Loi 1901, mais n'apas vocation à le rester. Elle estconstituée de nos deux universités etdes écoles d'ingénieurs attenantes(ENSMM et Agrosup Dijon). Sonsiège social est localisé à Besançon.Cette université fédérale va travaillersur l'offre de formation et sur tout cequi peut être mutualisé dans le fonction-nement des établissements. Nous allonsmettre en place une gouvernanceunifiée dans un espace universitairefédéré.
Conférence internationaledes universités
Le PRES Bourgogne Franche-Comtéa l'honneur d'accueillir cette annéela conférence internationale desuniversités. Des représentants desvingt plus prestigieuses universitésau monde vont se réunir pour rédigerdes recommandations qui serontremises aux chefs d'états lors duG8-G20 prévu à Cannes le 10 juin.Des délégations invitées se joindrontaux délégations internationales deces universités. Au total, unesoixantaine de pays seront représen-tés. L'Université de Franche-Comtéaccueillera les représentants étudiantsdu 28 au 30 avril tandis que cellede Bourgogne accueillera les prési-dents et recteurs d'universités du 5au 7 mai. Parmi les thèmes à l'ordredu jour : le développement durable,les relations entre l'université et sonterritoire, la mobilité des étudiants,l'ouverture sur le monde économiqueet la dématérialisation des savoirs.
http://www.univ-fcomte.fr/pages/fr/ciu-
2011-7910.html
1 École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques.
2 Centre hospitalier universitaire.
3 Établissement français du sang.
4 Centre national de la recherche scientifique.
5 Institut national de la santé et de la recherche médicale.
6 Université technologique de Troyes.
7 Université technologique de Belfort-Montbéliard.De nouveaux locaux pour l'ISIFC
L'institut supérieur d'ingenieurs de Franche-Comté était
hébergé depuis sa création en 2001 à l'UFR Sciences et
techniques sur le campus de la Bouloie. Depuis la rentrée
universitaire, les étudiants bénéficient de 1 100 m² de
nouveaux locaux sur la technopole TEMIS. Ceux-ci ont été
inaugurés le 27 novembre 2010.
http://isifc.univ-fcomte.fr
3U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
Contact : Claude CondéPrésident de l'Université de Franche-Comté[email protected]://www.pres-bourgogne-franche-comte.frrubrique PRES
Ufctout l’LE MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ / janvier / février / mars 2011 / numéro 146
Thèse ou pas thèse ? Telle est la question…
4 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
RECHERCHEtoutl’Ufc
Pour anticiper les conséquences
du réchauffement climatique,
des chercheurs observent les
effets d'un changement de
température expérimental sur
le fonctionnement de la tourbière
de Frasne.
Les tourbières sont des écosystèmesparticuliers où la matière organique sedécompose très lentement. Ce phénomèneest lié à des températures faibles et à unmilieu acide, saturé en eau et pauvre enoxygène. Les scientifiques supposent que leréchauffement climatique annoncé modifierale fonctionnement de ces écosystèmes.Si les températures et la pluviométriechangent, les énormes stocks de matièreorganique qui s'accumulent dans lestourbières pourraient se dégrader en libérantmassivement du dioxyde de carbone(CO2)1, un gaz à effet de serre.
Pour mieux cerner ce problème, un grandprogramme de recherche financé parl'ANR2 a démarré en 2008. Il est piloté parl'Institut des sciences de la terre d'Orléans(ISTO) et implique sept équipes3, dont lelaboratoire Chrono-environnement del'Université de Franche-Comté (UFC). Ilconsiste à simuler expérimentalement unréchauffement sur de petites zones de latourbière de Frasne (Doubs) et à analyserprécisément les changements induits.Six serres hexagonales ouvertes4 ont étéinstallées. Les chercheurs y réalisent diversprélèvements et mesures. Ils procèdent dela même manière dans six zones adjacentesnon réchauffées. La comparaison desdonnées ainsi obtenues permet de mettreen évidence des modifications liées à latempérature. On recherche ainsi d'éventuelschangements au niveau de la végétation,de la flore et de la faune microbienne, desdégagements gazeux, de la qualité del'eau et de la matière organique. Chaquelaboratoire partenaire prend en charge undomaine particulier.
Les membres de l’antenne montbéliardaise dulaboratoire Chrono-environnement assurentla gestion et le bon fonctionnement de lastation expérimentale. Leurs activités derecherches dans ce programme portentprincipalement sur l'écologie microbienneet chimique. Ils s'intéressent notammentaux sphaignes, des végétaux très présentsdans les tourbières (cf. encadré ci-contre).Ces mousses entrent en compétition avecd'autres plantes et certains micro-organismes en accaparant les nutriments,en acidifiant le milieu et en libérant descomposés chimiques spécifiques. Lesenseignant-chercheurs de Montbéliardanalysent la façon dont le changement detempérature affecte la communicationchimique émise par ces plantes. Ilsrecherchent également d'éventuellesaltérations au niveau des écosystèmesminiatures que constituent les micro-organismes hébergés par ces sphaignes.
Les résultats de ce grand projet, baptiséPeatwarm, sont attendus dans un an.« On peut s'attendre à une augmentation
des émissions de CO2, ou au contraire à
leur diminution, si le réchauffement favorise
le développement d'autres végétaux par
exemple. Le système est extrêmement
complexe et nous cherchons à en élucider
les mécanismes », explique Fatima Laggoun-Défarge, qui dirige le projet. Une fois celui-cimené à son terme, la tourbière de Frasnerestera sous surveillance dans le cadre duRéseau national des tourbières, qui vise àobserver sur le long terme le fonctionnementde ces écosystèmes face aux perturbationsliées à l'homme.
La température des tourbières
RECHERCHEtoutl’Ufc
Contacts : Daniel GilbertTel : 03 81 99 46 95 [email protected] Chrono-environnementUMR 6249 CNRS/INRA/INRAPUFR STGIPôle universitaire BP71427 25211 Montbéliard cedex - F
Fatima Laggoun-DéfargeCoordinatrice du projet PeatwarmISTO - UMR 6113 CNRS -Universités Orlé[email protected]
http://peatwarm.cnrs-orleans.fr
L’antenne de Montbéliard du laboratoire Chrono-environnement gère une station de recherche de
terrain installée sur la tourbière de Frasne (Doubs). Le ponton permet aux chercheurs de circuler
pour réaliser des mesures et des prélèvements sans perturber le site.
De gauche à droite : Marie-Laure Toussaint, Vincent Jassey, Geneviève Chiapusio, du laboratoire
Chrono-environnement, Fatima Laggoun-Défarge et Sébastien Gogo de l'ISTO (Orléans).
« Nous réalisons des carottages de tourbe. Ce cylindre est ensuite
découpé, chaque épaisseur correspondant à des périodes différentes
pendant lesquelles la matière organique s'est accumulée. L’analyse
de ces carottes a pour but de déceler de possibles changements
dans les processus de décomposition de la matière organique,
en lien avec les variations de température », explique Philippe Binet,
enseignant-chercheur au laboratoire Chrono-environnement.
Prélèvement
de Sphaigne
Les chercheurs réalisent des analyses
physico-chimiques de l'eau présente
dans la tourbière à différentes profondeurs.
1 La matière organique est principalement composée de carbone.
Les micro-organismes qui la décomposent consomment ce carbone,
respirent et dégagent du CO2.
2 Agence nationale pour la recherche.
3 ISTO UMR CNRS 6113 (Orléans), Chrono-environnement UMR
6249 CNRS-INRA (Besançon-Montbéliard) et EPFL (Lausanne),
Ecologie et écophysiologie forestières UMR 113 INRA (Nancy),
ECOBIO UMR CNRS 6553 (Rennes), Synthèse et réactivité des subs-
tances naturelles UMR CNRS 6514 (Poitiers), Laboratoire de physique
et chimie de l'environnement et de l'espace UMR CNRS 6115
(Orléans). FEMTO-ST UMR CNRS 6174 contribue également
à l'étude pour la modélisation des changements de température.
4 La température est supérieure de quelques degrés (3 maximum),
par rapport à ce qu'on observe en dehors des serres. Comme celles-ci
sont ouvertes, l'influence des précipitations est conservée.
La sphaigne La végétation des tourbièresest en grande partie constituée de sphaignes.Ces mousses dépourvues de racines absorbentdirectement l'eau, par les feuilles dans le milieuhumide où elles vivent. En se décomposant, leursparties inférieures vont constituer la tourbe.
5
Pendant trois ans, toutes
les données météorologiques
sont enregistrées grâce à
des capteurs disposés dans
chaque zone. Les mesures
détaillées réalisées à intervalles
réguliers sont enregistrées
automatiquement.
Les chercheurs peuvent
les récupérer à distance grâce
au réseau satellite.
Cré
dit p
hoto
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LE DOSSIERtoutl’Ufc
Le département Transport-logistique del'IUT Besançon-Vesoul organise deséchanges avec l'Université de Arnhem,aux Pays Bas, depuis une dizaine d'années.Mais pour la première fois, du 18 au 22octobre dernier, vingt sept étudiantshollandais de l'Université de sciencesappliquées (HAN1)ont été accueillisà Vesoul. Ils ontparticipé à unesimulation de ges-tion d'entreprise encompagnie desétudiants de la licence professionnelleLogistique , spécialité Logistique de
distribution et transports internationaux.« Ce jeu de management, élaboré à partir
de cas réels, plonge les étudiants dans une
situation professionnelle concrète pendant
trois jours », explique Anne-Chantal Drain,responsable de la licence professionnelle.Chaque équipe, composée à la foisd'étudiants français et néerlandais, a duélaborer la stratégie d'une entreprisevirtuelle de téléphonie mobile pourconquérir un marché. « C'est un jeu difficile
car il faut prendre en compte beaucoup de
choses simultanément », commente RolfSteringo, un étudiant hollandais. Sonco-équipier, Pierre Ayot, avoue : « Les
néerlandais ont un niveau d'anglais nettement
supérieur au nôtre. Le premier jour, on a eu
du mal à se comprendre, mais on a finalement
réussi à communiquer ». Ce jeu a égalementpermis d'illustrer lescours sur le mana-gement interculturel,car les méthodesd'encadrement fran-çaises et néerlandaisesdiffèrent. Gerrit-Jan
Brethouwer, professeur à l'Université deArnhem, explique : « En France, les managers
sont très directifs, tandis qu'aux Pays Bas,
ils cherchent à convaincre les employés et
à trouver des compromis ». Cette expérienceest la préfiguration d'un jeu de plus grandeampleur prévu fin janvier, à Arnhem,pendant lequel les étudiants de l'IUTintégreront des équipes composéesd'étudiants de nationalités variées.
1 Hogeschool van Arnhem en Nijmegen
INTERNATIONALtoutl’UfcNATION
France / Pays-Bas en équipes mixtes
Contact : Anne-Chantal DrainResponsable de la licence professionnelle Logistique, spécialité Logistique de distribution et transports internationauxTél. 03 84 75 95 [email protected] http://iut-bv.univ-fcomte.fr
Les étudiants du département
Transport-logistique de l'IUT
Besançon-Vesoul ont accueilli
leurs homologues néerlandais.
En participant ensemble à un
grand jeu de management,
ils ont vécu une situation
de travail impliquant
différentes nationalités.
Et pourquoi pas une thèse?
Magali Thierry est étudiante en deuxième année
de master Biologie, santé, spécialité Physiologie,
neurosciences et comportement. Elle espère poursuivre
ses recherches en thèse l'année prochaine.
Plus qu'une fin d'études, le doctoratest une expérience professionnelle,une maturation qui va au delà dela formation scientifique, unélément de parcours personnel.Il n'est cependant pas toujoursévident d'obtenir un financementpour commencer sa thèse puisd'intégrer un poste stablecorrespondant à sa spécialité,une fois celle-ci achevée. Pourtant,le doctorat permet d'acquérir des
compétences valorisables dansde nombreux secteurs profession-nels. Si, selon les disciplinesscientifiques, le métier diffère,tous les doctorants développentautonomie, inventivité et capacitéd'adaptation. Pleinement intégrésà la vie d'un laboratoire, ils sontdésormais considérés comme dejeunes chercheurs et non pluscomme des étudiants.
Le doctorat
Jarne Gabel et Rolf Steringo, étudiants hollandais découvrent des habitudes de travail différentes.
Ils déclarent : « Les français sont moins stressés, plus détendus que nous ! Et la pause consacrée
au repas de midi nous semble vraiment longue ».
6 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
Cré
dit p
hoto
: G
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Plus qu'une fin de cursus
universitaire, le doctorat
représente plusieurs années
de travail au sein d'un
laboratoire.
« Une thèse1, c'est un premier pas décisif
vers le métier de chercheur » expliqueMironel Enescu, directeur de l'écoledoctorale Louis Pasteur (cf. page 16).S'il faut un niveau master pour s'inscrireen doctorat, ce n'en est pas forcémentla suite logique. « Je ne conseillerais
pas à n'importe qui de s'engager dans
cette voie », souligne Jacques Mudry,directeur de l'école doctorale HES2. Lathèse représente en effet un travail delongue haleine, qui nécessite motivationet opiniâtreté. Le doctorant mène àbien un projet de recherche sur unsujet très précis pendant trois ans,parfois plus. Un chercheur : son directeur
de recherches, souvent à l'origine dusujet de la thèse, supervise son travail.Dans la mesure des possibilités offertespar les locaux, le doctorant estpleinement intégré à la vie de sonlaboratoire d'accueil. « Si, auparavant,
certains doctorants étaient un peu livrés
à eux-mêmes, de nos jours, c'est
exceptionnel », affirme Thierry Martin,directeur de l'école doctorale LETS3.Les mentalités évoluent. Même sil'idée n'a pas fait son chemin partout,le doctorant est passé du statutd'étudiant à celui de jeune chercheur.L'avènement du contrat doctoral, quiremplace les allocations de recherche(cf. page 12), a contribué, par unchangement de vocabulaire, à fairereconnaître la thèse comme unevéritable expérience professionnelle. Une fois le projet de recherche menéà son terme, le doctorant rédige un
mémoire de thèse. Deux spécialistesextérieurs au laboratoire l'évaluent.Si tout va bien, ils donnent un avisfavorable pour la soutenance pendantlaquelle le doctorant présente son travaildevant un jury. La qualité de la thèsedépend moins des résultats obtenusque de la nature de la démarche scien-tifique qui a été mis en place. L'essentielest d'avoir fait progresser la connais-sance sur une question jusqu'alors ensuspens.
1 Ce dossier porte sur les doctorats d'université. Il en existe
d'autres types : le doctorat professionnel que passent les médecins
et les pharmaciens, ou le doctorat honoris causa, qui est un doctorat
honorifique.
2 Homme environnement, santé cf. page 16.
3 Langages, espaces, temps, sociétés
8 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É 9U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
LE DOSSIERtoutl’Ufc Le doctorat
Qu'est-ce qu'un bon thésard?
Jean-Luc Prétet, enseignant-chercheur et directeur de recherche :« Un bon doctorant doit être
intéressé, motivé et autonome ».
Eric Lantz, directeur de l'école doctorale SPIM :« Des étudiants relativement moyens
peuvent se révéler de bons chercheurs parce
qu'ils savent creuser, prendre des initiatives
et trouver les bonnes personnes pour
répondre à leurs questions ».
Jacques Mudry, directeur de l'école doctorale HES :« Un bon doctorant ne doit pas être un simple
exécutant. Il doit être capable de développer
ses propres idées, même si elles sont en
contradiction avec celles de son directeur
de thèse. Toute interprétation scientifique est
faite pour être remise en question : le progrès
scientifique ne se fait pas dans le consensus ».
Thierry Martin, directeur de l'école doctorale LETS3 :« Il doit faire preuve d'esprit critique sur ses
propres aptitudes et les limites de son travail ».
Mironel Enescu, directeur de l'école doctorale Louis Pasteur :« Le doctorant ne doit pas manquer d'initiative
personnelle. Il doit avoir de l'imagination, mais
aussi la rigueur indispensable pour compléter
cette créativité ».
Jean-Louis Millot, enseignant-chercheur et directeur de recherches : « Il ne faut pas être rebuté par les échecs,
fréquents lors des expériences. Dans certaines
disciplines, il est important d'être sociable
et apte à travailler en équipe ».
La thèse : une expérience professionnelle
Lyse Basset est doctorante en archéologie aulaboratoire Chrono-environnement. Elle a adhéré àl'association A'Doc au début de sa thèse, en 2007.Elle en est aujourd'hui présidente. « J'ai rejoint
l'association au début de ma thèse pour rencontrer
d'autres doctorants et pour connaître leur situation
dans les autres unités de recherche », raconte-t-elle.Le cercle de l'association ne se restreint pas auxdoctorants, il englobe aussi des étudiants en masteret des docteurs. Selon Lyse Basset : « Du master à
la thèse, il y a un pas. L'après-thèse est aussi une
situation particulière. C'est pourquoi il est important
que ces trois publics puissent échanger ».
L'association organise des moments conviviaux,mais aussi des séminaires ouverts à tous les jeuneschercheurs, où ceux qui le souhaitent présententleurs travaux. Elle a mis en place le prix A'Doc (cf.page 17) qui a lieu chaque année. L'an passé, elle aédité un guide du doctorat1. Elle proposera bientôtdes ateliers d'échange autour de thèmes commeles logiciels libres utiles à la recherche ou les outilsde gestion bibliographique. « Nous voulons
également développer nos relations avec le monde
socio-économique de façon à recueillir les offres
d'emploi destinées aux docteurs » annonce LyseBasset. Elle ajoute : « L'association ne compte
qu'une quarantaine d'adhérents, elle doit grandir pour
mieux porter la parole des jeunes chercheurs ».Certains de ses membres figurent en effet parmiles représentants des doctorants élus au conseilscientifique de l'Université. A'Doc est aussi l'unedes trente associations membres de la Confédérationdes jeunes chercheurs qui représente les docteurset les doctorants au niveau national.
1 Ce guide peut être téléchargé
sur le site de l'association
Contact : A'Doc
Bureau 205Maison des EtudiantsCampus de la bouloie
36 A, avenue de l'Observatoire25030 Besançon [email protected]://adoc.univ-fcomte.fr
A'DocL'association A'Doc réunit et représente
les jeunes chercheurs de Franche-Comté.
En 2009-2010 :
• 932 doctorants*
• 61 % d'hommes
• 39 % de femmes
• 45 % d'étrangers
• environ 120 grades de docteurs obtenus chaque année
* Il s'agit du nombre d'inscrits dans les écoles doctorales
(cf. page 16). Parmi ces 932 doctorants, 118 sont inscrits
à l'UTBM.
EN CHIFFRES
gré une thèse parta-e entre la France et
l'Italie une absence de finan-ement qui rend sont
travail ficile, Sara Di Santo ène ses recherches avec enthousiasme. le a su exploiter lesard des rencontres
10 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É 11U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
Sara Di Santo a trente ans. Elle estarrivée en France en 2005, à la recherched'un poste de lectrice1 après desétudes en langues et littératuresétrangères en Italie. Deux universitésont donné une suite favorable à sacandidature, mais celle de Franche-Comté lui offrait l'opportunité d'entamerune thèse sur l'écrivain Dino Buzzati.« J'ai trouvé l'idée très stimulante,
même si je connaissais peu cet auteur.
Je me suis vite passionnée pour son
style fabuleux et son éclectisme »,déclare-t-elle. La plupart des écrits,archives et productions artistiques quiconstituent la base de ses recherchesse trouvent en Italie, c'est pourquoi sathèse fait l'objet d'une co-tutelle entrel'Université de Bologne et celle deFranche-Comté. Sara Di Santo se renddans un centre d'études sur Buzzati,situé à Belluno (Italie), uniquementpendant les vacances scolaires car, lereste du temps, elle travaille. « J'ai
enchaîné les contrats d'enseignement
en lycée, en collège, à la Chambre de
commerce. Cette année, pour avoir le
temps d'achever ma thèse, j'ai pris un
poste à mi-temps dans une école pour
déficients visuels2. C'est une expérience
enrichissante car je développe des
méthodes didactiques adaptées aux
besoins de chaque élève », explique-t-elle.Les moments consacrés à ses recherchessont donc volés sur son temps libre. C'est surtout chez elle qu'elle travaille.Un jour, en examinant attentivement
une liste d'articles du quotidien danslequel Buzzati exerçait comme journaliste,elle repère le nom d'une communautéreligieuse fondée en 1931 pouraccueillir des enfants en situationdifficile : Nomadelfia. L'auteur étantathée, l'élément éveille sa curiosité.Elle contacte la communauté enquest ion et découvre dans sesarchives huit articles méconnus deBuzzati et des lettres adressées aufondateur de Nomadelfia avec lequelcet auteur entretenait des relationsamicales. Elle recueille les témoi-gnages de certains membres de cettecommunauté qui ont connu l'écrivainet se rappellent sa générosité. Decette découverte, elle tire un livre,publié en octobre3.Les orientations de la recherche sontparfois liées au hasard des rencontres.En assistant à un colloque, elle découvredes parallèles entre les univers littéraireset artistiques de Dino Buzzati et deClaude Louis-Combet4. Cet auteur luiconfie être un passionné du récitbuzzatien et accepte de la rencontrer.Après plusieurs entretiens, c'est décidé :elle veut modifier son sujet de thèsepour aboutir à un travail de littératurescomparées sur ces deux écrivains.Cela suppose un changement dedirecteur de recherche et de laboratoirede rattachement. Bruno Curatolo, directeurdu Centre Jacques Petit, l'accueille.« Ce virage thématique va repousser la fin
de mon doctorat, mais mes précédents
Malgré une thèse partagée
entre la France et l'Italie
et une absence de financement
qui rend sont travail
difficile, Sara Di Santo
mène ses recherches
avec enthousiasme.
Elle a su exploiter le hasard
des rencontres pour faire
avancer ses travaux.
Sara Di Santo, doctorante au Centre Jacques Petit,
a déjà plusieurs publications à son actif.
LE DOSSIERtoutl’Ufc Le doctorat
Contact : Sara Di Santohttp://saradisantoprada.blogspot.com
EA 3187 Archives, textes et sciencesdes textes – Centre Jacques Petit30 rue Mégevand25000 Besançonhttp://www.centrejacquespetit.com
Plongée dans l'écriture
« Ces années ont été extrêmementstimulantes »
travaux ne seront pas vains car ils y seront
intégrés sous une forme différente »,précise-t-elle.Après sa thèse, Sara Di Santo espèrepoursuivre dans la recherche, enFrance ou en Italie, selon les opportunitésqui se présenteront à elle, mais aussiselon des impératifs d'ordre pluspersonnel. Entre-temps, elle s'est mariéeet c'est l'avenir professionnel de deuxpersonnes qu'il faudra prendre encompte. « J'espère que mes sacrifices
seront récompensés et que je pourrai
vivre de mes recherches. Quoi qu'il
arrive, je ne regrette rien. Ces années
ont été extrêmement stimulantes.
J'adore me plonger dans l'écriture ! »déclare-t-elle, avant de concluresimplement : « J'ai grandi. »
1 Ce sont des postes d’enseignants, sur des contrats d’un an (renouvelables
une seule fois dans toute la France), pour des diplômés étrangers qui
dispensent des cours à l’université dans leur langue maternelle.
2 Il s'agit du CREESDEV : Centre régional d'enseignement et d'éducation
spécialisés de Besançon.
3 Il coraggio della bontà. Dino Buzzati e don Zeno Saltini : cronaca di
un’amicizia, Empoli, Ibiskos Editrice Risolo, octobre 2010.
4 Cet écrivain coopère avec le Centre Jacques Petit pour la conservation
de ses manuscrits.
13U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
LE DOSSIERtoutl’Ufc Le doctorat
La plupart des doctorants
sont rémunérés pour accomplir
leur travail de recherche.
Plusieurs sources de finan-
cement sont possibles.
La majorité des écoles doctorales (cf.page 16) n'acceptent plus d'inscriptionsans financement. Elles font cependantexception pour les candidats titulairesd'un poste stable, comme les enseignantsdu second degré ou les médecins. Ilest courant, chez les étudiants ensciences humaines et sociales quienvisagent un doctorat, de passerd'abord un concours de l'enseignementsecondaire (CAPES ou agrégation),pour commencer leur thèse quelquesannées plus tard. Depuis deux ans, les thésards peuventobtenir un contrat à durée déterminée
(CDD) de trois ans avec l'Université.Ces contrats doctoraux remplacent lesanciennes allocations de recherche.Leur financement provient, commeauparavant, du ministère de l'ensei-gnement supérieur et de la recherche,mais aussi des collectivités localescomme la Région Franche-Comté oula Ville de Besançon. De grandsétablissements publics de recherche(CNRS, INRA, INSERM, CEA...) et desorganismes comme l'ADEME, la liguenationale contre le cancer, la fondationpour la recherche médicale ou encorecertains ministères, proposent égalementdes contrats de recherche. Ceux-cisont souvent fléchés sur des thématiquesparticulières et destinés à certainslaboratoires.Le montant d'un contrat doctoral classiqueest de 1 300 € net par mois. Si lesuniversités sont libres de payer plus
leurs doctorants, rares sont celles quile font. Un complément est possiblepour ceux qui souhaitent assumer unecharge d'enseignement, dans le cadred'un avenant au contrat doctoral. Lesalaire se porte alors à 1 600 € net.Ces avenants sont valables un an et,pour en bénéficier, le candidat doitmontrer sa motivation et sa connaissancedes besoins en enseignement2.« L'Université va mettre en place un
autre type d'avenants pour permettre
aux doctorants de faire du conseil en
entreprise » déclare Jacques-Bahi,vice-président du conseil scientifiquede l'UFC. Les contrats CIFRE (Conventionsindustrielles de formation par larecherche) permettent de réaliser unethèse sur un projet de recherche enentreprise. Celle-ci embauche ledoctorant en contrat à durée déterminée
ou indéterminée et c'est le laboratoired'accueil qui assure l'encadrement dela thèse. Obtenir un CIFRE revient àune procédure de recherche d'emploi.Si ce mode de financement est courantdans le domaine des sciences del'ingénieur, il arrive aussi que desdoctorants en sciences humaines etsociales obtiennent de tels contrats.Une thèse dure en principe trois ans,soit la durée du financement. Selonles disciplines et selon les aléas liés àla recherche, elle peut se prolonger.« En histoire, par exemple, le doctorat
dure souvent cinq ans car le travail
archivistique, à lui seul, peut prendre
trois ans », explique Thierry Martin,directeur de l'école doctorale LETS4.Pour continuer à percevoir une rému-nération au cours de sa dernièreannée de thèse, le doctorant peutcandidater sur un poste d'Attachétemporaire d'enseignement et derecherche (ATER), qui correspond àun emploi de maître de conférencessur un contrat à durée déterminéed'un an, renouvelable une fois.
1 On parle maintenant de « bourses établissement ». Mais
les anciennes allocations de recherche ministère de l'enseigne-
ment supérieur et de la recherche étaient déjà des contrats sala-
riés de trois ans.
2 Ce système remplace l'ancien monitorat qui durait trois ans,
l'idée étant de donner à un maximum d'étudiants l'expérience de
l'enseignement.
3 L'état remboursant les 3 ans de salaire seules les charges
restent véritablement à la charge de l'entreprise.
4 Langages, espaces, temps, sociétés, cf. page 16
Ludovic Jeannin,
responsable administratif
de l'école doctorale LETS
« Auparavant il existait une limite
d'âge et on ne pouvait bénéficier d'un
financement que l'année
suivant son master. Le nouveau
système est plus souple.
Une intermittente du spectacle
de 48 ans, titulaire d'un DEA
en archéologie et qui avait poursuivi
son activité de fouilles, a pu
décrocher un contrat doctoral. »
Une relationparticulièreLa collaboration prolongée entre le doctorant et son
directeur de recherches peut faire émerger des tensions.
Il faut parfois remettre l'humain au centre d'une relation
dominée par la science.
Au moment de son inscription, ledoctorant et son encadrant signentune charte des thèses1 qui définitleurs rôles et engagements respectifs.Au fil du temps, leur relation évolue.Quand on travaille plusieurs annéesensemble sur un projet, il est asseznormal de connaître des périodesde tensions ou de conflits, surtoutau cours des moments difficiles. Ilarrive que le doctorant reproche àson directeur de recherches de nepas être assez présent. Il y a parfoisdes désaccords sur la paternité derésultats scientifiques ou sur le faitque la thèse soit prête à être soutenue.Les situations de rupture restentcependant exceptionnelles. Si ellessurviennent, il est possible de faireappel au jugement de l'écoledoctorale (cf. page 16), mais mieuxvaut agir avant. C'est pourquoi deplus en plus d'écoles doctoralesorganisent des entretiens systéma-tiques et formalisés pour faire lepoint sur le déroulement de la thèse.L'objectif est de replacer tout ce quin'est pas scientifique au centre de ladiscussion, les principaux intéressésétant trop obnubilés par leursrecherches pour s'interroger surleur façon de travailler ensemble.« L'habilitation à diriger les recherches,
qui autorise un chercheur à encadrer
des doctorants, s'obtient uniquement
sur la base de critères scientifiques »,
fait remarquer Philippe Belpaeme,psychologue du travail et clinicien.En compagnie d'Hélène Barbier Brygoo,directrice de recherche au CNRS, ilanime une formation qui vise à aiderles directeurs de recherches àaméliorer leurs pratiques d'encadre-ment, en les dotant d'outils d'analyseet de compréhension. « On a tendance
à se représenter le doctorant que l'on
encadre comme celui qu'on a été soi-
même. Cela ne correspond pas à la
réalité. De génération en génération
les profils changent », constateFrédéric Mauny, enseignant-chercheurau laboratoire Chrono-environnement.Une autre participante à la formation,Narta Novello, du LaSeLDI1 ajoute :« Nous sommes tous issus de
disciplines très différentes, et pourtant,
nous rencontrons les mêmes
problèmes. Ici, on nous propose un
socle commun de pratiques pour
apprendre à être le plus aidant
possible ». Cette formation comptetrois modules de deux jours, étalésdans le temps pour permettre auxparticipants de mettre en applicationleurs acquis. Elle est proposée dansle cadre de la formation permanentepar le PRES2 Bourgogne-Franche-Comté aux directeurs de thèse desdeux universités.
1 Laboratoire de sémio-linguistique, didactique et informatique
(LaSeLDI).
2 Pôle de recherche et d'enseignement supérieur.
Séance de formation destinée
aux directeurs de recherche.
Contacts : Philippe Belpaeme Sud [email protected]@sudperformance.frwww.sudperformance.fr
Nicole GaumeBureau de la formation permanente Tél. 03 81 66 50 [email protected]
La répartition des financements
Le Conseil scientifique (CS) de l'Universitérépartit dans les différentes écoles doctoralesles financements en provenance du ministèreou des collectivités, selon des critères précisliés au nombre de thèses soutenues etd'encadrants habilités à diriger des recherches.Les écoles doctorales les distribuent à leurslaboratoires respect i fs . Au sein deslaboratoires, les financements sont attribuésà des tandems sujet / encadrant. Les offrescorrespondantes sont ensuite publiées. Descandidats , venus de l 'Univers i té deFranche-Comté ou d'autres établissementsd'enseignement supérieur, situés en Franceou à l'étranger, peuvent postuler sur cescontrats. Les financements en provenanced'autres organismes et fléchés sur desthématiques de recherche particulières sontgérés au niveau des laboratoires.
Le salaire de la thèse
Source de financements des doctorants inscrits en première année
Langages, espaces, temps, sociétés
Homme, environnement, santé
Louis Pasteur
38%
17%2%
42%
1%
42%
3%6%9%
40%
20%
3%4%
10%63% 59%
6%
24%
6% 5%
Contrats doctoraux
CIFREFinancements étrangers
Autres Non financés
Sciences pour l'ingénieur et microtechniques
EN CHIFFRES155 contrats doctoraux
en 2010-2011
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14 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É 15U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
LE DOSSIERtoutl’Ufc
Trois doctorants sont arrivés simultané-ment, en octobre dernier, au sein del'Institut UTINAM1. Ils ont intégrédifférentes équipes mais travaillenttous sur un même projet. Celui-ci,intitulé IZAC2, vise à trouver unealternative aux revêtements anti-corrosion des pièces de fixation utiliséesdans les transports et en particulierl’automobile. Il s'agit de remplacer lessels de chrome et de nickel, dessubstances dont la toxicité est désormaisavérée3.Le projet IZAC fait l'objet d'un consortiumincluant un laboratoire et plusieurspartenaires industriels4. Ce sont lesservices recherche et développementdes entreprises et les ingénieurs del’équipe SRS5 d’UTINAM qui se chargentdes études sur les matériaux deremplacement déjà connus ou pressentis.Les trois thèses du projet IZAC font,au contraire, le pari de trouver dessolutions totalement inédites. « C'est
un coup de sonde dans l'inconnu. Nous
prenons le temps de faire de la recherche
dans un domaine encore vierge, ce que
l'industrie ne peut pas se permettre »,explique Jean-Yves Hihn, coordinateurdu projet.Il est aussi le directeur de thèse deFanny Deloye. Cette étudiante de
l'Université de Franche-Comté (UFC)a décliné, à l'issue de son master6,deux opportunités d'embauche enentreprise, préférant entamer unethèse. « J'ai eu le coup de coeur pour
ce projet », avoue-t-elle. Les deuxdoctorants avec lesquels elle travaillepartagent cette motivation. Akim Tizita pris goût à la recherche lors de sonstage de deuxième année de master,à l'Université de Montpellier. Quant àHaydar Ornek, c'est un ancien professeurde physique-chimie en collège et enlycée qui a repris ses études pourdevenir chercheur. « Je me suis
d'abord inscrit en première année de
master Nanotechnologies et Nanosciences
à l'Université de Bourgogne. Cela s'est
bien passé, alors j'ai arrêté l’enseignement
afin de me consacrer totalement à la
deuxième année et de poursuivre en
thèse ». Tous trois bénéficient decontrats de recherche payés par leSAIC7 de l'UFC. Leurs salaires fontpartie du budget du projet IZAC, lui-mêmefinancé par le FEDER8, OSEO, laRégion Franche-Comté et les industrielsparticipants au projet. Pour le moment, les jeunes chercheurscompulsent la littérature scientifiqueafin de synthétiser les travaux pré-existants sur leurs sujets respectifs.
Ils commandent et réceptionnent lesproduits nécessaires à leurs expériences.Avec le concours des chercheurs etdes techniciens du laboratoire, ils sefamiliarisent avec les appareillagesqu'ils ne maîtrisent pas encore. Ils sedéplacent à Paris pour des réunionsavec des équipes recherche et dévelop-pement et visitent les sites industrielsdes partenaires du projet. Les annéesde recherche à venir s'annoncentriches en rencontres. « Le projet IZAC
nous offre beaucoup de contacts, dans
le monde de la recherche mais aussi
dans des entreprises. Pour ma part, j'ai
toujours voulu être enseignant, mais je
sais que tous les docteurs ne deviennent
pas maîtres de conférences. Une telle
ouverture me rassure sur les débouchés
après la thèse », remarque Akim Tizit.
1 Univers, transport, interfaces, nanostructures, atmosphère
et environnement, molécules.
2 Innovative zinc alloy coating.
3 Le chrome VI est toxique pour l'environnement mais aussi
pour les opérateurs qui manipulent les pièces dans les usines.
Certains sels de nickel sont maintenant reconnus comme
cancérigènes et mutagènes. S'ils ne sont pas encore interdits,
on cherche tout de même des solutions de remplacement.
4 Les entreprises partenaires du projet sont : Coventya,
Lisi Automotive, Lisi Aerospace, Safran, Renault, PSA,
Galvanoplast et Zindel. Le laboratoire est l’Institut UTINAM.
5 Sonochimie réactivité des surfaces.
6 Master Sciences de la matière, spécialité Formulation
et traitement des surfaces.
7 Service d'activités industrielles et commerciales.
8 Fonds européen de développement régional.
Trois chimistes Contacts : Fanny [email protected] Sonochimie réactivité des surfaces
Haydar [email protected] Matériaux et surfacesstructurés
Akim [email protected] Nanosciences, Capteurs et Membranes
Institut UTINAM UMR CNRS/UFC 6213 UFR Sciences et- Techniques16, Route de Gray25030 BESANCON Cedexhttp://www.utinam.cnrs.fr
Trois doctorants cherchent à répondre à trois questions fondamentales dans une recherche
commune de nouveaux matériaux. Ils ont des profils différents mais partagent une même
motivation : faire progresser la connaissance en chimie.
Le doctorat
Fanny Deloye
Haydar Ornek
Akim Tizit
16 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É 17U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
Il existe quatre écoles doctorales àl'Université de Franche-Comté :Sciences pour l'ingénieur et micro-techniques (SPIM), Langages,espaces, temps, sociétés (LETS),Homme, environnement, santé (HES)et Louis Pasteur (LP)1. Depuis février2010, ces écoles sont fédérées parun Bureau de promotion et deformation doctorale, qui harmoniseleurs pratiques2. Les écoles doctorales (ED) ne sontpas des écoles à proprement parler,puisqu'elles s'adressent à dejeunes chercheurs qui travaillent.Composées d'un directeur, éven-tuellement de directeurs adjoints,et de secrétaire(s), elles mettent enapplication le cadre légal du doctoratet assurent sa gestion administrative(publication des soutenances,préparation des jurys etc). Elles autorisentles inscriptions ou réinscriptions enthèse et veillent à ce que celles-cine s'éternisent pas. Le conseild'école doctorale, qui regroupe desjeunes chercheurs, des représentantsdes laboratoires et des personnalitésextérieures issues du monde socio-économique ou d'autres universités,répartit les contrats doctoraux
dans les différents laboratoiresrattachés à l'ED (cf. page 12), enrespectant les priorités deséquipes et la politique scientifiquede l'UFC. Les doctorants suivent des formations,obligatoires ou facultatives, pendantleur thèse. Celles qui sont communesà toutes les ED sont gérées par lebureau doctoral. Certaines sontconsacrées à l'insertion professionnelle(cf. page 21), d'autres sont d'ordreplus technique ou pratique. Le Servicecommun de documentation propose,par exemple, de s'initier à la recherchebibliographique ou à la mise enforme de la thèse à l'aide de logicielsspécifiques. Le Centre de linguistiqueappliquée (CLA) enseigne l'anglais3,le français langues étrangères et laméthode EUROM4 qui permetrapidement de lire et de comprendredes articles de presse en espagnol,italien et portugais.Pour répondre aux besoins propresà chaque discipline, les écoles doctoralesont développé des formationsspécifiques : utilisation de diverslogiciels ou matériels techniques,exploitation statistique des mesures,qualité, propriété intellectuelle,
éthique, épistémologie ou encorehistoire des sciences. Les doctorantspeuvent également suivre certainscours de master pour acquérir desconnaissances qui ne figureraientpas dans leur cursus. Les universités de Franche-Comtéet de Bourgogne se sont accordéespour mettre en commun les formationsqu'elles proposent aux doctorants.L'offre va donc s'élargir. « Nous voulons
même aller plus loin en développant
un réseau de formation doctorale au
niveau national » espère Samuel
Gaston Amet, responsable du Bureaudoctoral. Dans le cadre de la mise enplace du Pôle régional d'enseignementsupérieur (PRES) Bourgogne-Franche-Comté, certaines écoles doctoralesvont fusionner avec leurs équivalentsà l'Université de Bourgogne (cf. éditopage 2).
1 Pour les sciences fondamentales : chimie et physique
théoriques, mathématiques, économie.
2 Les écoles doctorales se sont par exemple mises
d'accord pour fixer à sept le nombre maximal de doctorants
encadrés par un même directeur de recherche.
3 Trois niveaux d'anglais sont proposés ainsi que la
préparation au Test of english international communication
(TOEIC) qui est une certification en langues reconnue sur
le marché du travail.
Le doctorant dépend de son laboratoire d'accueil, mais
aussi d'une école doctorale qui veille au bon déroulement
de sa thèse et lui propose des formations.
LE DOSSIERtoutl’Ufc Le doctorat
Des colloques pour les jeuneschercheursPour donner à leurs doctorantsl'occasion de s'exprimer sur leurstravaux, les écoles doctorales organisentdes colloques spécifiques. L'écoledoctorale HES organise conjointementavec l'école doctorale Sciences de lavie et de la santé (E2S) de l'Universitéde Bourgogne le forum des jeuneschercheurs. De la même manière,l'école doctorale Louis Pasteur etl'Institut Carnot de Bourgogneorganisent chaque année les journéesdes écoles doctorales Pasteur etCarnot.
Des prixC h a q u eannée, desp r i x s o n tproposés auxjeunes chercheurs de l'Université deFranche-Comté. Le prix A'Doc, organisépar l'association éponyme (cf. page9), s'adresse aux doctorants en coursde thèse. Ils doivent rédiger un articleprésentant leurs travaux de manièreaccessible. A'Doc attribue deux prixde 400 € à 600 € euros par écoledoctorale. Le prix jeune docteur,organisé par le Bureau de promotionet de formation doctorale de l'UFC,s'adresse aux jeunes chercheursayant déjà soutenu leur thèse. Il évaluela qualité des recherches et le projetélaboré pour les valoriser. Deuxdocteurs sont récompensés soit parun prix de 3 500 € destiné à menerà bien le projet en question, soit parla publication de la thèse.
Contacts : • École doctorale Louis Pasteur (LP)
Mironel Enescu, directeurTél. 03 81 66 65 [email protected]
Rachel Langlet, secrétaireTél 03 81 66 66 [email protected]@univ-fcomte.fr
UFR ST16 route de Gray25030 Besançon cedexhttp://ed-louispasteur.univ-fcomte.fr
• École doctorale Sciences pour l'ingénieur et microtechniques(SPIM)
Éric Lantz, directeurTél. 03 81 66 69 78
Rachel Langlet, secrétaireTél 03 81 66 66 [email protected]@univ-fcomte.fr
UFR ST16 route de Gray25030 Besançon Cedexhttp://www.ecole-doctorale-spim.org
• École doctorale Homme, environnement, santé (HES)
Jacques Mudry, directeurTél. 03 81 66 64 [email protected]
Martine Sanna-Gautheron, secrétaireTél. 03 63 08 22 [email protected]
UFR SMPrue Ambroise Paré25 000 Besançonhttp://ed-hes.univ-fcomte.fr
• École doctorale Langages, espaces, temps, sociétés (LETS)
Thierry Martin, directeurTél. 03 81 66 54 42 / 54 57 [email protected]
Ludovic Jeannin, responsable administratifTél. 03 81 66 53 [email protected]
UFR SLHS30 rue Mégevand25030 Besançon Cedexhttp://ecole-doctorale-lets.univ-fcomte.fr
• Bureau de promotion et de formation doctorale
Samuel Gaston AmetTél. 03 81 66 58 67 [email protected]
Service RechercheUniversité de Franche-Comté1 rue Goudimel 25030 Besançon cedexhttp://www.univ-fcomte.fr/rubrique recherche / formation doctorale
« Les doctorants qui ressentent des besoins en
formation, ou les personnels de l'Université qui
auraient des idées, peuvent s'adresser au bureau
doctoral pour faire des propositions » déclare
Samuel Gaston Amet, responsable du Bureau
de promotion et de formation doctorale.
Les écoles doctorales
Contact : [email protected]@univ-fcomte.frhttp://www.univ-fcomte.fr/rubrique recherche / formation doctorale / prix jeune docteur et prix A'doc
Toutes les thèses font l'objet d'un dépôt légal papier et/ou électronique.
Le service commun de documentation (SCD) se charge de leur archivage,
de leur envoi à l'Atelier national de reproduction des thèses et de leur diffusion
auprès de la communauté des chercheurs (sauf s’il y a une clause de confidentialité).
Le dépôt électronique favorise la consultation en ligne. A terme, le dépôt de
documents papier va disparaître. Les versions numériques des thèses déposées
à l'UFC sont consultables à l'adresse suivante : http://scd.univ-fcomte.fr/node/14
Cré
dit p
hoto
: G
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annett
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EN CHIFFRES
Inscrits en 2009-2010 • SPIM* : 334 doctorants dont 79 % d'hommes• LETS* : 394 doctorants dont 52 % de femmes• HES : 136 doctorants dont 51 % d'hommes• LP : 68 doctorants dont 69 % d'hommes
Nombre d'unités de recherche représentées :• SPIM : 5 dont 3 de l'UTBM• LETS : 13 dont 1 de l'UTBM• HES : 8• Louis Pasteur : 5
* Ces ED sont communes à l’UFC et à l’UTBM.
Cette dernière compte 111 inscrits en SPIM et 17 inscrits en LETS.
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Extrait :
LE DOSSIERtoutl’Ufc Le doctorat
Un modèle pour Archybald
De nouvelles voies deconception des moteursLe dimensionnement de moteurs hybrides adaptés aux
véhicules lourds est un problème complexe. Zhenwei Wu
a élaboré un modèle théorique pour le solutionner. Il l'a
ensuite mis en application en concevant un prototype.
Belfort paraît une petite ville quand ona fait toutes ses études à Lyon. C'estpourtant celle que Zhenwei Wu achoisi pour sa thèse. Après un masteren génie électrique, il a postulé surcinq contrats doctoraux. Sa candidaturea été acceptée pour trois d'entre eux.Son choix s'est porté sur le sujet qu'ila jugé le plus attractif. « Je me suis
toujours intéressé aux véhicules hybrides.
Ce sujet de thèse incluait à la fois des
aspects très théoriques et une dimension
industrielle », explique-il. Ses travauxs'intègrent dans le cadre d'un vasteprojet baptisé Archybald1. Celui-ci estfinancé par l'ANR2, le PREDIT3 etlabellisé par le pôle de compétitivité« Mov’eo ». Il implique plusieurslaboratoires et entreprises partenaires4. L'objectif de Zhenwei Wu est d'élaborerun modèle qui régisse la conceptionde motorisations hybrides adaptées àdes poids lourds comme les bus, lesvéhicules de transports de troupe ouceux de ramassage d'ordures. Le fonctionnement d’un moteurélectrique pour traction hybride dépendbeaucoup de l'environnement danslequel il est intégré, ainsi que de lafaçon dont il est piloté. Pour un rendementoptimal, il faut ajuster de nombreuxparamètres (mécaniques, thermiques,magnétiques, électriques...) qui sonteux-mêmes interdépendants. ZhenweiWu a cherché à résoudre ce problèmecomplexe en le mettant en équations.Pour valider le modèle analytique5
ainsi construit, il a utilisé la simulationnumérique6. Les résultats des calculsse sont avérés cohérents avec ses
prévisions. Il a alors conçu, d'après sonmodèle, un prototype de motorisation.Pour la fabrication de cet ensembleconstitué d'un moteur thermiquecouplé à deux moteurs électriques, lelaboratoire a fait appel à une entrepriseextérieure. Celle-ci a travailléconformément au cahier des chargesrédigé par le doctorant. Le prototypea été livré en septembre. Il permet lesessais expérimentaux, étape ultime dela validation du modèle élaboré.Zhenwei Wu travaille sous la directionde deux enseignants-chercheurs dudépartement ENISYS7 de l'institutFEMTO-ST8 : Christophe Espanet etDaniel Depernet, responsable pourl'équipe du projet Archybald. Ils pré-cisent : « Dans cette équipe, le co-
encadrement est courant. Ce projet fait
appel à différentes spécialités. Nous
sommes complémentaires dans nos
compétences, mais aussi dans nos
emplois du temps ! » Zhenwei Wuapprécie cette situation : « Mes deux
directeurs de thèse sont disponibles et
très impliqués dans mon travail. Ils
répondent toujours rapidement à mes
sollicitations, même quand il s'agit de
résoudre des problèmes d'ordre
technique. » Dans le bureau qu'ilpartage avec d'autres doctorants,l'ambiance est bonne. « Nous travaillons
sur des sujets différents, mais en utilisant
des modes de raisonnement et des
logiciels similaires, ce qui nous permet
de nous entraider », dit-il.Jusqu'à présent, son doctorat s'estdéroulé sans encombres. Il a déjàparticipé à plusieurs conférences et
publié un article. Après sa thèse, qu'ilespère soutenir d'ici la fin de l'annéeuniversitaire, il partira en post-doctorat.Ensuite, le choix entre la rechercheacadémique et industrielle se fera enfonction des opportunités. « Dans
notre domaine, le devenir professionnel
des doctorants n'est pas un problème.
La plupart trouve rapidement du travail »,affirme Christophe Espanet.
1 Architectures hybrides adaptées aux véhicules lourds à forte
disponibilité.
2 Agence nationale pour la recherche.
3 Programme de recherche et d'innovation dans les transports
terrestres.
4 Pour les laboratoires : Laboratoire des technologies nouvelles
(LTN) de l'Institut national de recherche sur les transports et leur
sécurité (INRETS), le Laboratoire d'électronique et d'électrotech-
nique de puissance (L2EP) de Lille et FEMTO-ST. Pour les entre-
prises : Nexter, fabricant de véhicules militaires et batScap,
fabriquant de supercondensateurs. L'armée et les collectivités
sont intéressées par les résultats du projet Archybald.
5 Un modèle analytique décrit la solution du problème comme
une fonction des paramètres d'entrée.
6 La simulation numérique fait appel au calcul informatique pour
simuler des phénomènes réels.
7 Energie et ingénierie des systèmes multiphysiques.
8 Franche-Comté électronique, mécanique, thermique et optique
- Sciences et technologies.
Contacts : Zhenwei [email protected] [email protected] [email protected] technologique2, avenue Jean Moulin90000 BELFORThttp://www.femto-st.fr
Schéma du prototype de la chaîne de traction
hybride conçu par Zhenwei Wu
21U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
LE DOSSIERtoutl’Ufc Le doctorat
L'insertion professionnelle des docteurs : un paradoxe françaisSi le débouché logique du doctorat reste l'enseignement supérieur
et la recherche, il ne concerne qu'une partie des docteurs.
Les autres s'orientent vers des secteurs différents. Il n'est cependant
pas toujours facile, en France, de faire reconnaître ce grade comme
une qualification professionnelle.
Depuis les années 2000, en France, lesdocteurs éprouvent plus de difficultésà s'insérer sur le marché du travail queles diplômés de niveau master1. Lasituation est d'autant plus paradoxaleque dans d'autres pays de l'OCDE2 ledoctorat reste le diplôme qui offre lesplus belles perspectives profession-nelles1. Si la grande majorité des docteurstrouve un travail, il ne s'agit pas toujoursde la carrière escomptée. Pour accéder à un poste de maître deconférences3 dans une université oude chercheur dans un grand établis-sement public de recherche (CNRS,INRA, INSERM, etc.), la concurrenceest rude. Les postes s'obtiennent parconcours. Il faut avoir à son actifplusieurs publications4 et souvent uneexpérience dite « post-doctorale », dela recherche dans un autre laboratoire,de préférence à l'étranger,pendant un à trois ans5.Les postes de maîtrede conférences requièrent,en plus, une expériencede l'enseignement6. C e r t a i n s j e u n e schercheurs se tournent
vers la recherchedans le secteurprivé, où ilst r o u v e n tparfois
des moyens techniques et financiersappréciables pour conduire leurstravaux. Cependant, les entreprisesfrançaises investissant relativementpeu dans leurs secteurs recherche etdéveloppement1, ces opportunités decarrière connaissent certaines limites7.Autre frein à l'embauche des docteurs :la concurrence des ingénieurs qui,malgré un niveau de qualificationinférieur, sont souvent préférés par lesrecruteurs. Selon Raimond Schmidt,consultant à l'APEC8 : « Le problème
tient à un déficit d'image, les docteurs
étant perçus comme des professeurs
Tournesol. On les croit trop spécialisés. »Or, faire de la recherche suppose aucontraire une grande capacitéd'adaptation et d'autoformation. Undocteur est capable d'imaginer dessolutions inédites pour résoudre desproblèmes inattendus. Une compétenceacquise par la recherche, où il fautjongler avec l'inconnu et faire preuved'inventivité. Certains docteurs valorisent les
résultats de leurs travaux encréant leur propre entreprise9.
« On commence même à voir
des doctorants entamer
une thèse dans cette
perspective », remarqueJacques Bahi, vice-président du conseilscientifique de l'Université. Les problèmes d'insertionprofessionnel le neconcernent pas tous lesdoctorants. Les sciences
pour l'ingénieursont globalementmoins touchéesque les lettrese t sc ience sh u m a i n e s .
Thierry Martin, directeur de l'écoledoctorale LETS (cf. page 16), remarquecependant : « Nos doctorants savent
bien qu'ils ne pourront pas tous espérer
un poste dans l'enseignement supérieur
et la recherche. D'ailleurs, tous ne
préparent pas leur thèse dans cette
perspective ! Mais avoir un doctorat est
souvent l'élément qui fait la différence
pour ceux qui acceptent d'élargir leur
horizon à d'autres secteurs comme par
exemple l'édition ou les métiers d'art. »Les fonctions publiques territorialeou hospitalière peuvent, elles aussioffrir, par le biais de concours, desopportunités aux docteurs.
1 Source : note de veille du Centre d'analyses stratégiques, juillet
2010. Le centre d'analyses stratégiques est un organisme direc-
tement rattaché au premier ministre qui a pour mission d'éclairer
le gouvernement dans la définition et la mise en oeuvre de ses
orientations stratégiques en matière économique, sociale, envi-
ronnementale ou culturelle.
2 Organisation de coopération et de développement économiques
3 Les maîtres de conférences partagent leur temps entre des mis-
sions d'enseignement et de recherche. Ils sont fonctionnaires de
catégorie A. Leur grade est moins élevé que celui des professeurs
d'université.
4 Tout chercheur doit publier ses travaux pour les faire valider par
la communauté des chercheurs. Les articles, rédigés conformé-
ment à certaines normes, sont envoyés à des revues à comité de
lecture. Des spécialistes du domaine, les referees, évaluent la va-
lidité scientifique du travail et autorisent, ou non, sa publication.
5 Ces contrats post-doctoraux durent de 1 à 3 ans. Mais il ne faut
pas les multiplier sous peine de se retrouver en dehors des circuits
de recrutement des laboratoires français.
6 Cette expérience de l'enseignement peut-être acquise pendant
la thèse, dans le cadre d'un avenant au contrat doctoral, et/ou en
ayant occupé pendant un ou deux ans un un poste d'Attaché tem-
poraire d'enseignement et de recherche (ATER). Pour avoir le droit
de poser sa candidature sur un poste de maître de conférences, il
faut être inscrit sur une liste de qualification. Cette qualification
s'obtient après examen du dossier par le Conseil national des uni-
versités (CNU). Elle est valable 4 ans.
7 En Sciences pour l'ingénieur et microtechniques, ce débouché
représente, comme celui de la recherche publique et de l'ensei-
gnement supérieur, 40 % des docteurs.
8 Association pour l'emploi des cadres.
9 Le service de valorisation de l'UFC et l'incubateur d'entreprises
innovantes de Franche-Comté peuvent les aider en ce sens.
En préparant sa thèse, le doctorantacquiert un ensemble de compétencesqui sont utiles à la recherche maisaussi transférables à d'autres domaines.Préparer une thèse requiert autonomie,méthode, ténacité, volonté, grandecapacité de travail, organisation,méthode. Tout doctorant doit savoirse documenter, rechercher l'informationauprès d'un réseau de spécialistes deson domaine, préparer des synthèses...Certains apprennent à maîtriser destechniques ou technologies pointues.La plupart sont amenés à concevoirdes projets et à les mettre en place entenant compte de contraintes diverses.Beaucoup doivent recueillir puis
dépouiller des données, leur fairesubir divers traitements statistiques,analyser des résultats selon des critèresrigoureux et les présenter sous diversesformes. La recherche implique de rédigerdes articles, souvent en anglais, et deprésenter oralement ses travaux enpublic. Il faut savoir argumenteret défendre des idées devant desdétracteurs. Certains doctorantsencadrent des personnes (étudiantsstagiaires ou techniciens). Autant desavoir-faire requis pour des postes decadre. C'est pourquoi les doctorantsqui ne trouvent pas leur place dans larecherche académique devraient pouvoirenvisager sereinement une autrecarrière. C'est l'objectif des formationsproposées par le BAIP, et animéesselon les méthodes de l'Associationpour l'emploi des cadres (APEC). Retoursd'expérience sur le métier d'enseignant-chercheur, sensibilisation à la recherched'emploi, développement personnel,
gestion de projet, communication etmanagement ou même créationd'entreprise... l'offre est variée. LeBAIP collabore avec l'AssociationBernard Grégory, devenue Intelli'agence,pour « le nouveau chapitre de la thèse »,un exercice comparable à un bilan decompétences. « Il s'agit d'apprendre
aux doctorants à valoriser leurs aptitudes
et leurs acquis auprès des recruteurs »,explique Maryline Janiaud, conseillèreemploi. Les jeunes docteurs de l'UFCayant déjà soutenu leur thèse peuvent,eux-aussi, bénéficier gratuitementd'un accompagnement personnaliséau BAIP.
Maryline Janiaud,
conseillère emploi au BAIP.
Le bureau d'aide à l'insertion
professionnelle (BAIP) propose
aux doctorants des formations
pour anticiper et préparer au
mieux leur avenir.
Contact : Maryline Janiaud Conseillère emploiBureau d'aide à l'insertion professionnelle (BAIP)Maison des étudiantsCampus de la Bouloie36 A avenue de l'ObservatoireTel. 03 81 66 58 [email protected]
20 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
Valoriser les compétences des docteurs
EN CHIFFRES Enquête 2010 sur devenir des docteurs 2006 trois ans après la soutenance :
Trois ans après, 92 % ont un emploi et 8 % sont au chomage.
Type de contrat de travail des docteurs
CDI
Fonctionnaire
CDD
Post-doctorat
ATERTravailleur indépendant
Catégorie socio-professionnelle des docteurs
Enseignants-chercheurs
Professeurs des écoles et formateurs
Enseignants du second degré
Chefs d'entreprise
Cadres de la fonction publique
Ingénieurs,cadres techniques
Cadres administratifsd'entreprise
Chercheurs
Employeurs des docteurs
Etat, administration ou collectivité locale
Source : enquête 2010 Observatoire de la formationet de la vie étudiante (OFVE) de l'UFC.
Association
Entreprise privée
Entreprise publique
22 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É 23U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
LE DOSSIERtoutl’Ufc Le doctorat
ans l'intimité du virusElise Jacquin recherche de nouvelles techniques pour détecter
un virus impliqué dans le cancer du col de l'utérus. Ses travaux
permettront d'affiner les méthodes de dépistage.
En 2009, à la fin de son master1 àl'Université de Franche-Comté (UFC),Elise Jacquin souhaite entamer unethèse. Elle a réalisé son stage dans unlaboratoire qui a peu de chancesd'obtenir un contrat doctoral, c'estpourquoi elle postule dans une autreunité de recherches. Elle obtient ainsiun financement de la Région Franche-Comté pour travailler dans l'équipeCarcinogenèse épithéliale : facteurs
prédictifs et pronostiques, sur un projetdéveloppé dans le cadre d'un des axes
de recherche du Cancéropole Grand Est2.Elle intègre une équipe de chercheursqui s'intéresse au cancer du col del'utérus. Celui-ci est lié à l'action d'unvirus : le papillomavirus humain (HPV),une infection sexuellement transmissibleextrêmement fréquente qui passegénéralement inaperçue. Si l'organismene l'élimine pas spontanément, ellepeut, au fil des années, générer deslésions pré-cancéreuses et des cancers.Parmi la centaine d'espèces de papillo-mavirus existantes, seule une quinzaine
est potentiellement dangereuse. EliseJacquin étudie notamment le HPV16, un virus présent dans 60 % à 70 %de ces cancers. Elle explique : « Mon
objectif est d'analyser finement le mode
de vie de ce virus et de déterminer son
mode d'action sur les cellules. À terme,
nous espérons aboutir à de nouvelles
méthodes pour repérer les femmes les
plus susceptibles de développer un
cancer. »Elle travaille à partir de prélèvementscliniques : des frottis, fournis par les
hôpitaux. Elle utilise des techniquesde biologie moléculaire et cellulaireauxquelles elle a été formée par ladoctorante qui l'a précédée. Certainesde ces méthodes sont classiques,d'autres, plus spécifiques au laboratoire.Cette partie expérimentale nécessiteun certain savoir-faire et implique destâches répétitives, puisqu'il fautmultiplier les expériences pour obtenirune quantité considérable de donnéesà partir desquelles elle pourra tirer desconclusions solides. « J'aime ce mélange
entre travail manuel et intellectuel »déclare Elise Jacquin. Elle connaîtcependant des phases de décourage-ment : « La thèse ce n'est pas facile tous
les jours ! Quand on s'acharne sur une
expérience qui ne marche pas, quand il
faut tout recommencer à zéro ou quand
la rédaction d'un article scientifique
devient ardue, on rencontre de grands
moments de solitude... »Elle bénéficie cependant de l'entouraged'une équipe. Quand elle met au pointses protocoles expérimentaux, quandelle s'interroge sur les orientations quedoivent prendre ses recherches, sondirecteur de thèse n'est pas son seulinterlocuteur. Les échanges entrechercheurs sont fréquents au sein dulaboratoire où elle présente chaque
semaine l'avancement de son travail.Elle y dispose d'un bureau individuel.Quand elle n'y est pas, elle assure destravaux dirigés et des travaux pratiquesà l'UFR Sciences médicales etpharmaceutiques. Il lui arrive aussid'encadrer des étudiants de premièreannée de master qu'elle initie à larecherche à travers ses propres travaux. Quand on l'interroge sur son avenir,elle avoue : « Je ne sais plus ! Toute petite,
je voulais être chercheur. Actuellement,
je traverse une période de doute.
J'aime beaucoup ce que je fais, mais je
ne veux me fermer aucune porte en ce
qui concerne mon futur métier. Dans
un premier temps, j'envisage un contrat
post-doctoral, car j'ai très envie de partir
faire de la recherche à l'étranger. Pour
la suite, on verra... »1 Master Biologie santé, spécialité Biochimie, biologie cellulaire
et moléculaire.
2 Le Cancéropole grand Est (CGE) associe les collectivités
territoriales, les centres hospitaliers universitaires, les centres de
lutte contre le cancer, l'INSERM et le CNRS, les universités, des
industriels et des associations caritatives au sein d'une inter-région
composée de l'Alsace, la Bourgogne, la Champagne-Ardenne,
la Franche-Comté et la Lorraine.
Contact : Elise JacquinEA 3181 Carcinogenèse épithéliale : facteurs prédictifs et pronostiquesUFR Sciences médicales et pharmaceutiques19 rue Ambroise ParéLes Hauts du Chazal25041 Besançon [email protected]
D
« J'aime ce mélangeentre travail manuel et
intellectuel »
Elise Jacquin prépare des molécules
d'ADN contenant les génomes des virus
qu'elle étudie.
25U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É24 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
INITIATIVES ÉTUDIANTEStoutl’UfcINITIATIVES ÉTUDIANTEStoutl’Ufc
circuler dans les bibliothèques universitairesfranc-comtoises une série d'expositions quidévoilent la réalité carcérale (cf. encadréci-contre). Ces expositions sont le fruit dutravail de divers groupes locaux de l'asso-ciation Genepi. Celle-ci est en effet présentenationalement, dans la plupart des villesuniversitaires. Elle compte environ 1 300étudiants bénévoles qui fréquentent prèsde 80 établissements pénitentiaires. Elleorganise pour ses membres des formations
et des moments de réflexion sur le milieucarcéral, la justice et les moyens de favoriserla réinsertion sociale des détenus.
1 Groupement étudiant national d'enseignement aux personnes
incarcérées. Cette association loi 1901 a été crée en 1976.
Contact : Perrine ThierréePrésidente de l'association [email protected]://www.genepi.fr
Les étudiants de l'association Genepi
interviennent à la maison d'arrêt de
Besançon, qui héberge les courtes
peines (moins d'un an) ou des personnes
en attente de jugement.
WebTV
Les étudiants de l'association
Genepi cherchent à élargir
l'horizon des détenus de la
maison d'arrêt en leur proposant
des activités.
Ils sont étudiants en sociologie, en langues,en droit, en sciences... Chaque semaine, ilsvont en prison, pour animer des ateliersauprès des détenus qui le souhaitent.Code de la route, soutien scolaire, créationd'un journal imprimé, jeu de société... Cen'est pas tant l'activité qui compte que lefait d'offrir à ces personnes un contacthumain avec des gens de l'extérieur. « Parfois,
la séance se transforme en discussion sans
rapport avec l'activité de départ » racontePerrine Thierrée, présidente de cetteassociation étudiante baptisée Genepi.« On ne veut pas savoir pourquoi ils ont été
condamnés : on n'est pas là pour porter un
jugement » affirme Elsa Monjanel, membredepuis quatre ans. Selon les préceptes del'association, les relations avec lespersonnes incarcérées doivent respecterune certaine éthique. Les étudiants se gardentbien de communiquer des informationspersonnelles aux détenus. Cependant, desliens se créent. « On est face à des gens
comme les autres, qui se montrent très
sympathiques. Quand on apprend que l'un
d'entre eux a été transféré, cela fait tout
drôle » ajoute Perrine Thierrée.Quand elles parlent de leur activité dansleur entourage, on leur fait souvent des re-marques : « tu n'as pas peur ? ». Elsa Monjanelrépond : « On n'a jamais rencontré de
problèmes de sécurité, les détenus se montrent
très respectueux. Ce qui est impressionnant
c'est plutôt de se retrouver enfermée en
prison ! ». Faire tomber les préjugés liésau milieu carcéral est l'un des objectifs del'association. L'image extérieure des prisonsest faussée par les séries télévisées ou lecinéma américains. Pour donner une véritableinformation, l'association Genepi organisedes rencontres : concerts, cinémas suivisde débats. Elle diffuse également un journal intitulé« passe-muraille » et intervient dans lescollèges et les lycées. Cette année, elle fait
« Faire tomber les préjugés liés aumilieu carcéral. »
Expos
Maison d'arrêt Charles IIICroquis et textes de François Lecomptesur la prison de Nancy.Du 10 janvier au 28 janvier
à la BU Médecine et pharmacie.
Le centre pénitentiaire de Saint-Martin de RéPhotographies couleur de Mélanie Godichaud.Du 10 janvier au 18 février
à la BU Lettres et sciences humaines.
Ombre et LumièrePhotographies en noir & blanc d'AntoineKruijt illustrant l'action de l'association Génépi,à l'intérieur et à l'extérieur d'une prison.Du 28 février au 18 mars
à la BU Sciences et STAPSDu 21 mars au 8 avril
à la BU Droit Pierre-Joseph ProudhonDu 9 mai au 3 juin
à la BU Médecine et pharmacie.
Des étudiants de l'UFR STGI1
mettent en place une télévision
sur internet : Fcampus.
De plus en plus de gens passent leurssoirées devant leur écran d'ordinateur etles télévisions sur le web se développent.C'est pourquoi un groupe d'étudiants enmaster Information et communication,spécialité Produits et services multimédias,a choisi de mettre en place une webTVdans le cadre de son projet de find'études. Son public cible : la communautéétudiante de Franche-Comté. « Nous
l'avons appelée Fcampus car c'est un
moyen de rapprocher les campus dispersés
sur la région. Nous voulons attirer l'attention
sur la créativité des étudiants en montrant
leurs réalisations et leurs engagements.
Il s'agit aussi d'informer sur l'actualité
culturelle et les formations », expliqueMylène Desserprit, chef de projet. Elle secharge des contenus des émissions car,en plus de ses études, elle travaillecomme journaliste reporter d'imagesdans une télévision régionale. Les missionsde chacun des membres du groupe sontliées à leurs compétences et à leursobjectifs professionnels. Pierre-AlainBesançon, qui a choisi le parcours« intégration multimédia » du master,s'occupe du développement du site.Nicolas Parisot, directeur artistique, crée
le graphisme et les éléments en troisdimensions qui agrémenteront les émissions.Nordine Touri, concepteur sonore, secharge de l'identité sonore et développeune interface auditive qui favorisel'accessibilité pour les mal-voyants.Ce projet bénéficie depuis deux ansd'un financement du Fonds de soutien etde développement des initiatives étudiantes(FSDIE) de l'Université de Franche-Comté,ainsi que d'une bourse Culture actionSdu CROUS2. Une association support duprojet : Stud 25, a été créée pour qued'autres étudiants puissent prendre lerelais et assurer la continuité des émissionsau cours des prochaines années.
1 Unité de formation et de recherche Sciences techniques
et gestion de l'industrie.
2 Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires.
Contact : Mylène DesserpritTél. 06 85 40 15 [email protected]://www.fcampus-webtv.com
Département produits et Services multimédiaUFR STGICampus des portes du Jura4 place Tharradin25200 Montbéliard www.fcampus-webtv.com
EN PRISON
26 U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É
CULTURE SCIENTIFIQUEtoutl’Ufc AGENDAtoutl’Ufc
La Fabrika sciences est un lieu de culturescientifique destiné au public scolaire.Après avoir illustré la mécanique à traversl'exemple du vélo, elle met l'optique àl'honneur avec une exposition intitulée« Lumières : à fond les photons ». Dansune salle plongée dans l'obscurité, lesélèves sont mis en appétit par unspectacle, avant d'explorer une quinzained'installations différentes, accompagnéspar un animateur scientifique. Hologramme,microscope géant, puzzle, jeux d'ombreset de couleurs... les expériences sontl'occasion de manipuler la lumière soustoutes ses formes, mais surtout, decomprendre les phénomènes. On abordeainsi les liens entre lumière, couleur eténergie, le fonctionnement de l’œil,l'intérêt du laser et de la fibre optique...L'accent est mis sur la lumière en tantque mode de transmission de l'information.Il s'agit en effet de faire connaître, mêmeaux plus jeunes, les recherches menéesdans les laboratoires de l'Université deFranche-Comté. L'exposition réussitd'ailleurs un tour de force : celuid'expliquer de façon simple les procédés
complexes de la cryptographie, mis aupoint au département d'optique del'institut FEMTO-ST1. Des chercheursde ce département2 ont largementcontribué à l'élaboration de cetteexposition, soutenue par la RégionFranche-Comté, conçue par la missionCulture scientifique de l'UFC et le Pavillondes sciences3.
1 Franche-comté électronique, mécanique, thermique
et optique-Science et technologie.
2 Il s'agit de Nadège Courjal Gilles Fanjoux, Hervé Mayotte,
Jean-Marc Merolla et Kien Phan Hui.
3 Centre de culture scientifique, technique et industrielle
de Franche-Comté.
Contact : Johanna DeridderCoordinatrice Fabrika sciencesMission culture scientifique et techniqueTél. 03 81 66 55 06 / 20 95Fabrika SciencesCampus de la BouloieIUT GMP30 rue de l'observatoire. 25000 Besançonhttp://sciences-en-culture.univ-fcomte.fr
La Fabrika sciences accueille une nouvelle
exposition consacrée à la lumière.
Pub l i ca t i ons• Cours de droit médicalJ.R. Binet - Montchrestien, éditions Lextenso
De nombreux aspects de l'activité des médecins(obligations envers les patients, assurances...)relèvent du droit médical. Jean-René Binet,enseignant-chercheur à l'UFC, signe un livresur ce sujet destiné aux juristes et médecins,étudiants ou en exercice. L'ouvrage suscite laréflexion sur les questions de bioéthique qu'ontfait naître les récentes avancées scientifiques.Ce cours est au fait des dernières réformes,jurisprudences et débats en la matière.
• L'identité de la résistance
Etre résistant, de l'occupation à l'après-guerreCécile Vast - Éditions Payot
L'expérience de la Résistance a-t-elle crééle sentiment d'une identité singulière ? Surquelles valeurs cette identité reposait-elle ?S'est-elle transformée avec le temps ? Quel fut,plus tard, son héritage ? Cécile Vast, lauréatedu prix Jeune docteur de l'UFC en 2008, proposeici une version remaniée de sa thèse. Mêlantdifférentes approches, elle offre une visionrenouvelée de la résistance, phénomènecomplexe et multiforme.
• Gestion des désastresDisaster management
K.K. Singh, L. Aleya, S. Singh et M. Singh.New Delhi, A. P. H. Publishing Corporation.
Lotfi Aleya, enseignant-chercheur à l'UFC,signe un ouvrage collectif en anglais sur laprévision des catastrophes et les moyens deles endiguer. Celui-ci intéressera de nombreuxacteurs de la gestion de crise : administrateurs,membres des ONG, géologues, météorologues,chercheurs, ingénieurs des eaux et forêts,travailleurs sociaux... L'ouvrage compte troisvolumes, consacrés respectivement auxcatastrophes naturelles, environnementaleset à celles dont l'homme est responsable.
• Le VampireDans la littérature romantique française1820/1868Florent Montaclair / PUFC - Pratiques&Techniques
L'ouvrage de Florent Montaclair, enseignantde français à l'IUFM de franche-comté, estconstitué d'analyses littéraires et historiques.Il montre comment la figure du vampire s'estconstituée en Europecentrale au XVIIème siècle,comment elle a d'abordété une figure mythiqueavant de devenir figurede fantaisie et commentles auteurs romantiquesen ont fait un motif litté-raire dont les caracté-ristiques sont encoreprégnantes de nos jours.
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Conférences> Eyjafjöll : un volcan
islandais qui ne manque pas de panache
13 janvier à 18h30Amphithéâtre de Fourcroy, Fort Griffon
> Nos aliments sont-ils sûrs ?18 Janvier à 18hCentre Diocésain (Besançon)Crises sanitaires, résidus de pesticides…les interrogations des consommateurs surla sécurité des aliments ne manquent pas.
> Entre ma cheminée et votre jardin
19 janvier à 16h30Salle du conseil de l'IUT (Besançon) Pour mieux appréhender l’impact écologique de nos activités.
> Volcanisme islandais : la crise provoquée par l’Eyjafjallajokull
18 janvier à 18hà la BU Sciences-Staps
> Sur les volcans italiens : Vésuve, Etna, Stromboli et Vulcano
20 janvier à 18h30Amphithéâtre de Fourcroy, Fort Griffon
> Montserrat : un paradis devenu enfer
27 janvier à 18h30Amphithéâtre de Fourcroy, Fort Griffon
Expos i t ions> Volcanisme islandais Du 10 janvier au 18 févrierBU Sciences et STAPSExposition sur la crise provoquée par l'Eyjafjallajokull.
> La tête de l'emploiDu 10 janvier au 4 marsBU Lucien Febvre à BelfortExposition consacrée à la mixité des métiers et à l'égalité professionnelle.
> Volcanisme
Du 11 janvier au 10 févrierLe Gymnase - espace culturel de l'IUFM Fort Griffon (Besançon)Maquette, film, photos, ambiance sonore... pour découvrir le volcanismesous toutes ses formes.
> Comportements et solutions écologiques
Du 17 janvier au 11 févrierBU Droit Pierre Joseph ProudonQuels sont gestes quotidiens qui préservent l'environnement ?
> Les femmes dans la société
Du 7 février au 4 marsBU Médecine et pharmaciePour constater l’évolution des droits desfemmes au fil des siècles et des années.
> La Mine, c’était bien !Du 14 mars au 29 avrilBU Lucien Febvre à BelfortPortraits croisés de mineurs alsaciens et roumains.
> BibliothécollagesDu 14 mars au 1er avrilBU Médecine et pharmacieLes facettes du métier de bibliothécaireprésentées sous un angle inédit.
> Matière à rétro-projeter !Du 14 mars au 12 avril Gymnase-Espace culturel de l'IUFMLes rétroprojecteurs se transforment en outils de création.
Spectacle vivant
> L’Éloge de la Pifométrie15 février à 20h30Pièce de théâtre de Luc Chareyron.
> Habibi, Mein Schatz10 mars à 20h30Théâtre par la Compagnie Str[u]delDuo clownesque qui s'interroge sur le couple d'aujourd'hui, les conventions sociales et le malentendu.
> Chroniques22 mars à 20h30Duo : danseuse, contrebassiste. Création originale de trois pièces de dansecontemporaine
Petit théâtre de la BouloieTarif normal 8 €, tarif réduit 4 €.Réservation :Service culturel du CROUSTél. 03 81 48 46 61http://www.crous-besancon.fr rubrique Culture
> Urban Story21 janvier à 20h30Espace Louis Jouvet, Forum des 4 as, BelfortPièce du Théâtre universitaire de Franche-Comté (TUFC), qui nous faitrentrer dans l’univers des bandes.
> RITUDu 28 mars au 1er avrilCampus de la Bouloie et centre ville20 ème édition des Rencontres internationales de théâtre universitaire organisées par le TUFC. Spectacles des quatre coins du monde, conférences,ateliers, animations...
ContactTUFC / Tél. 03 81 66 66 [email protected]://theatre-universitaire-fc.fr
Vidéo > Rencontres régionales VJ
16 mars à 20h30 Petit théâtre de la BouloieDémonstrations échanges, performances vidéo Jokey, autour du forum « VJ France » et de « Vision'R VJ festival » organisé avec le Citron Vert.
Petit théâtre de la BouloiegratuitContact :Service culturel du CROUSTél. 03 81 48 46 61http://www.crous-besancon.fr rubrique Culture
Concours> FantasmesConcours organisé par le CROUSDate limite de dépôt des oeuvres Nouvelles : 16 marsBD, Film court ou Photo : 15 mai
> Danse avec ton CROUSInscriptions avant le 4 février
http://www.crous-besancon.fr/ cré
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AGENDAtoutl’Ufc
Cinéma> Contes de l’âge d’or
9 février à 20h30Comédie dramatique (2009, Roumanie)Les Contes de l'âge d'or puisent leur inspiration dans le quotidien du peuple sous le régime de Ceausescu.
> Le Vent se lève9 mars à 20h30Drame historique (2005, GB)Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontairescontre les troupes anglaises envoyées pour contrer les velléités d'indépendancedu peuple irlandais.
> Soul Kitchen23 mars à 20h30Comédie (2008, France, Allemagne)Zinos, jeune restaurateur à Hambourg, traverse une mauvaise passe, jusqu’au jouroù il confie son restaurant à son frère Illias,fraîchement sorti de prison… Dans le cadre des manifestations sur les goûts d’ici et d’ailleurs.(http://www.questions-de-gout.fr)
Petit théâtre de la BouloiegratuitContact :Service culturel du CROUSTél. 03 81 48 46 61http://www.crous-besancon.fr rubrique Culture
Concerts > L’Orchestre Universitaire10 février à 20h30Sur le thème « Danses et fêtes »> La Chorale Universitaire17 mars à 20h30Voyage à travers la musique polyphonique.
Petit théâtre de la BouloieGratuit. Pot à l’issue du concert.Contact : Service culturel du CROUSTél. 03 81 48 46 61http://www.crous-besancon.fr rubrique Culture
> Jazz au Campus25 janvier, 15 février et 15 mars au CLA http://jazzaucampus.jimdo.com
Sports > Ski
Les 29 et 30 janvierL'U-Sports organise un stage de ski à Chamonix. La formule comprend l'hébergement, le forfait, les déplacementsen mini bus, une initiation au surf et/ouun accompagnement ski alpin.
Contact :U-Sports Tél. 03 81 66 63 62http://u-sports.univ-fcomte.fr
> Championnats inter-régionaux interacadémiques de tir à l'arc*27 janvier au gymnase Brossolette (Besançon)
> Championnats inter-régionaux interacadémiques de boxe anglaise*27 janvier au ring olympique bisontin
> Championnat de France universitaire de Karaté12 et 13 mars - halle des sports (Sochaux)
> Championnat de France universitaire de gymnastique artistique7 avril au Palais des sports (Besançon)
Contact : CRSUTel : 03 81 66 61 16 http://sport-u-besancon.com
* Pour toute participation à ces épreuves, il est nécessaire
d'être licencié de la fédération française de sport universitaire
et de présenter un certificat médical de non-contre-indication
à la pratique sportive de compétition.
Orientation & Insertion professionnelle
Les projets étudiants individuels ou collectifs peuvent bénéficier d'aides financières : les bourses Culture-ActionSdu CROUS et le FSDIE. Date limite de dépôt des dossiers : 25 févrierhttp://www.univ-fcomte.frhttp://www.crous-besancon.fr
Initiatives étudiantes
Ateliers > Improvisation théâtraleLes jeudis de 19h30 à 22h à partir du 6/01salle Jenny d’Héricourt (Campus de la Bouloie)Tarif : 50 € le semestre pour les étudiants.Contact et réservation :Tél. 03 81 80 79 [email protected]://faviles.free.fr
> Musicalité des motsLe lundi de 20h à 22h à partir du 7/02au Petit Théâtre de la BouloieAtelier d'écriture avec restitution prévuelors du Festival La Bouloie en ébullition.Gratuit.Contact et réservation :Service culturel du CROUS Tél. 03 81 48 46 61
> Danse contemporaine12 et 13 févrierau Petit théâtre de la BouloieStage / Tarif : 30 €
Contact et réservation :Tél. 06 74 66 91 83.http:// www.1-des-si.comhttp://jazzaucampus.jimdo.com
> Journées portes ouvertes à l'Université
5 février à Besançon 12 Février à Belfort, Montbéliard et Vesoulhttp://jpo.univ-fcomte.fr
> Témoignages de professionnels
• Les métiers des langues8 février à l'UFR STGI (Montbéliard)
• Les métiers du droitEn mars au département AES-Droit de l'UFR STGI (Belfort)
> Forum bac + 2 17 février à la MDE (Besançon)
> Soirée master22 mars à la MDE (Besançon)
> Séminaire création d'entreprise14, 15 et 16 février
inscription :http://www.univ-fcomte.fr