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11/03/2016
LE GUIDE DES ELECTIONS PROFESSIONNELLES
BABIN Julien
EMMOU-COFFI Philippe-Emmanuel
LABARDE Floriane
PERRIGAULT Adeline
YONG Aidan
Qui organise
les élections ?
La préparation
des élections
Le
déroulement
du scrutin
Les outils pour
les élections
Les électeurs et
les potentiels
candidats
Le
dépouillement
et les résultats
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Introduction :
Les élections professionnelles constituent un moment important de la vie de l'entreprise. En
effet, elles permettent de mettre en place une institution dont la mission première sera de représenter
le personnel. Il est possible d'organiser des élections professionnelles à différents niveaux :
l'entreprise, l'établissement, le groupe, le site ou encore l'unité économique et sociale. Depuis la loi de
2008, les élections ont un intérêt tout particulier pour les syndicats. En effet, le premier tour des
élections étant réservé aux listes « syndicalisés », il permet de déterminer ou non la représentativité
de ces derniers. Pour rappel, la représentativité est accordée au niveau de l’entreprise ou de
l’établissement dès lors que les organisations syndicales ont obtenu plus de 10% au premier tour des
élections.
Ainsi, comment réaliser une élection professionnelle ?
Après avoir présenté les formalités des élections professionnelles, nous détaillerons le
déroulement des préparatifs. Une troisième partie sera consacrée au scrutin. Enfin, nous expliquerons
les outils créés afin de faciliter l’organisation des élections.
I Les formalités concernant les élections professionnelles.
A. Les personnes concernées par une élection professionnelle.
1. Qui doit organiser les élections professionnelles ?
Les élections professionnelles ont lieu tous les quatre ans. L’organisation de ces élections est une
obligation qui incombe à l’employeur. Des poursuites pénales sont possibles si l’employeur émet un
refus injustifié ou qu’il ne prend pas d’incitatives pour organiser les élections.
Dans le cadre où aucune disposition n’a été faite, un salarié de l’entreprise ou une organisation
syndicale peuvent solliciter l’employeur pour demander la mise en place de l’organisation d’élections.
Une protection contre le licenciement est accordée au salarié qui a saisi l’employeur si son initiative
est confirmée par une organisation syndicale.
Dans un délai d’un mois suivant la date de réception de la demande faite par lettre recommandée avec
accusé de réception, l’employeur doit engager la procédure électorale.
Les entreprises concernées par les élections professionnelles sont tous les organismes de droit privé,
les établissements publics à caractère industriel et commercial, les établissements publics
administratifs quand ils emploient du personnel dans les conditions du droit privé, les entreprises
implantées sur le territoire français quelles que soient leur nationalité.
Lorsque dans une entreprise le seuil de 11 salariés a été atteint pendant 12 mois sur une période de 3
ans, une élection doit être organisée pour élire les délégués du personnel. Une élection doit être mise
en place pour les membres du comité d’entreprise dès lors qu’une entreprise compte 50 salariés
pendant 12 mois sur une période de 3 ans.
Entre 50 et 200 salariés, une délégation unique du personnel (DUP) est possible pour réunir les
délégués du personnel et le comité d’entreprise (CE), selon la loi du 20 Décembre 1993. Dans ce
contexte, le comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est distinct de la DUP.
Depuis la loi Rebsamen du 17 août 2015, il y a possibilité d’inclure le CHSCT dans la DUP dans les
entreprises de moins de 300 salariés. La décision revient de manière unilatérale à l’employeur, après
consultation des DP, CE et CHSCT, lors du renouvellement d’une des institutions.
Précision : lorsqu’un employeur doit organiser des élections des délégués du personnel et des
représentants au comité d’entreprises, ces élections doivent avoir lieu le même jour.
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EFFECTIF NOMBRE DE DP
Titulaires Suppléants
11 à 25 1 1
26 à 74 2 2
75 à 99 3 3
100 à 124 4 4
125 à 174 5 5
175 à 249 6 6
250 à 499 7 7
500 à 749 8 8
750 à 999 9 9
1000 et plus 1 DP de plus par tranche de 250
salariés
2. Quels sont les électeurs et les personnes éligibles ?
Les personnes pouvant être élus sont les salariés âgés d’au moins 18 ans et ayant travaillés dans
l’entreprise depuis 1 an au moins, à l’exception des conjoints, partenaire d’un Pacs, concubin,
ascendants, descendants, frères, sœurs et alliés au même degré de l’employeur.
Les personnes qui peuvent voter sont :
- Celles âgées d’au moins 16 ans. (accomplis le jour du scrutin).
- Les salariés de l’entreprise qui ont 3 mois d’ancienneté à la date du scrutin. Dans certains cas,
l’inspecteur du travail peut accorder des dérogations aux conditions d’ancienneté requises. Les
salariés mis à disposition et qui sont comptabilisés dans l’effectif de l’entreprise peuvent être
électeurs s’ils sont présents dans l’entreprise utilisatrice pendant 12 mois continus. Ces derniers
ont le choix pour exercer leur droit de vote : soit dans l’entreprise utilisatrice soit dans
l’entreprise dans laquelle ils sont employés.
- Les personnes jouissant de leurs droits civiques. Ces dernières ne doivent pas faire l’objet
d’interdiction, de déchéance ou d’incapacité relative à ses droits civiques. Dès lors que
l’employeur émet un doute sur les droits civiques d’un salarié il peut se référer au tribunal
d’instance pour vérifier les informations.
Durant le processus électoral, il appartient à l’employeur de dresser la liste électorale présentant
toutes les personnes en droit de voter aux élections qu’il organise. Selon la jurisprudence, cette liste
doit contenir les éléments permettant de déterminer l’âge, l’ancienneté et l’appartenance à
l’entreprise, et ainsi vérifier la qualité d’électeur des salariés.
3. Le calcul des effectifs (salariés) pour le vote.
Tout d’abord, certains salariés sont pris en compte intégralement dans l’effectif de l’entreprise. C’est le
cas pour : le salarié en contrat à durée indéterminée à temps plein, le travailleur à domicile, le
travailleur handicapé. Chaque salarié est compté pour une unité, quelle que soit la date de son entrée
dans l’entreprise. A noter que le salarié en période d’essai ou en période de préavis est comptabilisé
dans l’effectif.
Des salariés sont pris en compte au prorata de leurs temps de présence dans l’effectif de
l’entreprise au cours des douze mois précédents (sauf embauche pour remplacer un salarié absent ou
dont le contrat de travail est suspendu) :
EFFECTIF NOMBRE DE MEMBRES DU CE
Titulaires Suppléants
50 à 74 3 3
75 à 99 4 4
100 à 399 5 5
400 à 749 6 6
750 à 999 7 7
1000 à 1999 8 8
2000 à 2999 9 9
3000 à 3999 10 10
4000 à 4999 11 11
5000 à 7499 12 12
7500 à 9999 13 13
10 000 et plus
15 15
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- Le salarié temporaire.
- Le salarié mis à disposition de l’entreprise par une entreprise extérieure à condition d’être
présent dans les locaux de l’entreprise utilisatrice et y travaille depuis au moins un an.
Des salariés sont pris en compte au prorata de leur durée de travail.
- Les salariés à temps partiel et ce quelle que soit la nature de son contrat de travail.
- Les VRP multicartes qui sont salariés par plusieurs entreprises. Les VRP sont des agents
commerciaux.
- Le personnel du comité d’entreprise. Lorsque le comité d’entreprise fait appel à du personnel et
qu’il est détaché par l’entreprise, ce personnel est comptabilisé dans l’effectif de l’entreprise.
Sont exclus du calcul de l’effectif pour le vote :
- Les apprentis et les stagiaires (stage sous convention).
- Les titulaires d’un contrat initiative-emploi ou d’un contrat d’accompagnement dans l’emploi
pendant la durée de la convention.
- Les titulaires d’un contrat de professionnalisation jusqu’au terme prévu par le contrat.
- Le salarié en contrat à durée déterminée, salarié temporaire, mis à disposition, comptabilisé au
prorata de son temps de présence, est à exclure du décompte des effectifs lorsqu’il remplace un
salarié absent ou dont le contrat de travail est suspendu notamment du fait d’un congé de
maternité, d’adoption ou parental.
B. Les étapes à accomplir pour préparer les élections professionnelles.
1. L’information.
C’est à l’employeur de déclencher le processus électoral. En effet, ce dernier informe le personnel par
affichage de l’organisation des élections. Le document affiché précise la date envisagée pour le 1er tour.
Celui-ci doit se tenir, au plus tard, le 45ème jour suivant le jour de l’affichage. Il doit également informer
de l’organisation des élections, inviter à négocier le protocole d’accord préélectoral et établir les listes
des candidats pour les élections. Plusieurs moyens de communication sont utilisés :
- Par voie d'affichage, les organisations syndicales qui satisfont aux critères de respect des
valeurs républicaines et d'indépendance, légalement constituées depuis au moins 2 ans et dont
le champ professionnel et géographique couvre l'entreprise ou l'établissement concerné.
- Par courrier, les organisations syndicales reconnues représentatives dans l'entreprise ou
l'établissement, celles ayant constitué une section syndicale dans l'entreprise ou l'établissement,
les syndicats affiliés à une organisation syndicale représentative au niveau national et
interprofessionnel.
2. La négociation de l’accord préélectoral.
Peuvent participer à la négociation du protocole préélectoral et présenter des candidats au premier
tour des élections professionnelles :
- Les syndicats représentatifs dans l’entreprise.
- Les syndicats affiliés à une organisation reconnue représentative aux niveaux national et
interprofessionnel.
- Tout syndicat qui satisfait aux critères de respect des valeurs républicaines et d’indépendance,
est légalement constitué depuis au moins 2 ans, et dont le champ professionnel et géographique
couvre l’entreprise concernée.
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Si l’une des organisations syndicales s’est manifestée, l’employeur négocie avec elle le protocole
d’accord préélectoral.
La négociation porte notamment sur les points suivants :
- Nombre et composition des collèges électoraux. Les organisations syndicales doivent examiner
les conditions propres à assurer une représentation équilibrée des hommes et des femmes sur
les listes de candidature dans les collèges. En effet, la loi Rebsamen impose désormais aux
organisations syndicales qui proposent leurs listes un nombre d’hommes et de femmes
correspondant à la part d’hommes et de femmes inscrits sur la liste électorale. De plus, les listes
proposées par les organisations syndicales doivent également respecter le principe d’alternance
hommes-femmes.
- Répartition du personnel dans ces collèges.
- Répartition des sièges à pourvoir entre ces collèges.
- Définition des modalités pratiques de l’élection (date et heure de scrutin, propagande, moyens
matériels, date limite de dépôt des candidatures, constitution du bureau de vote etc).
3. Les règles de validité de l’accord préélectoral.
La validité du protocole d’accord préélectoral conclu entre l’employeur et les organisations syndicales
intéressées est soumise à différentes règles de validité.
Certaines clauses sont subordonnées à une double condition de majorité pour être valide c’est-à-dire
qu’elles doivent être signées par la majorité des organisations syndicales ayant participé à sa
négociation. Parmi ces organisations signataires, les organisations syndicales représentatives ayant
recueilli la majorité des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles doivent
figurer. Dans le cas où les résultats ne sont pas disponibles, la majorité des organisations
représentatives dans l’entreprise doit être mentionnée.
Cette double condition de majorité est nécessaire pour :
- La répartition du personnel entre les collèges.
- La répartition des sièges entre les collèges.
- La détermination des établissements distincts.
- La perte de la qualité d’établissement distinct.
- Le nombre de membres du comité d’entreprise.
4. La détermination des collèges électoraux.
Les salariés sont répartis entre deux collèges principaux que ce soit pour les délégués du personnel ou
pour le comité d’entreprise :
- Les ouvriers et les employés.
- Les ingénieurs, chefs de service, techniciens, agents de maitrise et cadres.
Pour les délégués du personnel, un collège unique est constitué s’il y a moins de 25 salariés dans
l’entreprise. Pour le comité d’entreprise, un troisième collège « cadres » doit être constitué s’il y a plus
de 25 ingénieurs, chefs de service et cadres dans l’entreprise.
La composition des collèges électoraux peut être modifiée par une convention, un accord collectif ou
un accord préélectoral si cela a été signé par toutes les organisations syndicales représentatives dans
l’entreprise.
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II Déroulement du scrutin.
Le vote a lieu à la date fixée dans le protocole préélectoral. Il se déroule dans l'entreprise et pendant le
temps de travail. Il est d'usage de maintenir le salaire des salariés pendant le temps du vote. La date,
les heures et le lieu doivent être portés suffisamment tôt à la connaissance des salariés pour permettre
à chacun de voter.
Dans certains cas, par exemple avec le travail continu, un accord peut être signé entre l'employeur et
les organisations syndicales représentatives de l'entreprise pour que le vote ait lieu en dehors du
temps de travail. Cet accord doit être signé à l'unanimité pour être valide.
A. Le matériel de vote.
L'employeur doit mettre les moyens matériels nécessaires à la disposition des électeurs pour leur
permettre de voter ainsi que pour garantir la liberté et la sincérité du vote.
Les moyens matériels nécessaires sont :
- Les bulletins de vote : l'employeur doit faire imprimer et fournir des bulletins de vote, en
nombre égal et suffisant pour chaque liste de candidats. Ces derniers doivent respecter les listes
de candidats et l’ordre ainsi que mentionner l'appartenance syndicale des candidats. Les
bulletins de vote ne doivent comporter aucun signe distinctif. A noter qu’il est vivement conseillé
d’utiliser un jeu de couleur pour les bulletins afin de différencier les instances à élire (DP/CE) et
les votes pour les titulaires et suppléants.
- Les enveloppes : elles sont fournies par l'employeur en nombre suffisant. Les enveloppes
doivent être opaques pour respecter le secret du vote. Le jeu de couleur précédemment cité pour
les bulletins de vote, est également valable pour les enveloppes.
- La liste d’émargement: Selon l’article L. 62-1, alinéa 3 du Code électoral : « Le vote de chaque
électeur est constaté par sa signature apposée à l’encre en face de son nom sur la liste
d’émargement. ». La liste d’émargement doit être mise à disposition de chaque bureau de vote,
par l’employeur, sous peine de nullité des élections. Il appartient à chaque salarié de signer
personnellement cette liste en face de son nom. Cette liste doit également être signée par tous
les membres du bureau de vote dès la clôture du scrutin.
- Les isoloirs : les électeurs doivent avoir la possibilité de s'isoler pour voter afin de respecter le
principe de scrutin secret. Toutefois, il n'est pas nécessaire d'avoir des isoloirs comme pour les
élections politiques. Une pièce adjacente au bureau de vote peut servir d'isoloir.
- Les urnes : Les urnes sont placées sur des tables différentes, par collège. Des urnes distinctes
sont nécessaires pour chaque élection (DP ou CE) ainsi que pour les statuts (titulaires,
suppléants) de chaque collège. Les urnes pour les titulaires et suppléants sont placées sur une
même table. Les urnes sont fermées jusqu'à la clôture du scrutin. Elles peuvent être
confectionnées de manière plus rudimentaire pourvu qu'elles restent closes jusqu'au terme
prévu pour le scrutin.
B. Les modalités de vote.
Le vote peut avoir lieu à l’urne mais également par correspondance et par Internet. Néanmoins, des
conditions sont à respecter :
- Vote par correspondance.
L'employeur est tenu d'organiser le vote par correspondance lorsque cette possibilité est prévue par la
convention collective de l'entreprise, le protocole pré-électoral ou si le juge d'instance l'impose.
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Cependant, cela doit rester exceptionnel et ne concerne que des salariés éloignés de l'entreprise pour
raison professionnelle ou absents les jours de scrutin.
Le matériel nécessaire au vote ainsi que les documents communiqués aux électeurs sur place doivent
être expédiés par l'employeur aux personnes concernées par voie postale ou faire l'objet d'une remise
en main propre, suffisamment à l'avance pour leur permettre de voter en temps utile. Même si les
salariés reçoivent le matériel plus tôt, la date de vote reste inchangée. Si les délais sont dépassés, leurs
votes respectifs ne seront pas comptabilisés.
En pratique, les salariés appelés à voter par correspondance doivent recevoir deux enveloppes (une
pour le vote des titulaires et une pour le vote des suppléants) dans lesquelles ils glissent leur bulletin
de vote ainsi qu'une troisième servant à adresser les enveloppes contenant les bulletins de vote,
portant au dos les nom, prénom, adresse de l'électeur.
Seule cette troisième enveloppe doit être impérativement signée. Si un signe distinctif sur les
enveloppes de vote est remarqué, le vote sera nul.
- Vote par Internet
L'élection peut être organisée par voie électronique sur le lieu de travail ou à distance dans les
conditions fixées par le Code du Travail de l’arrêté du 25 avril 2007 (Journal Officiel du 27 avril)
lorsqu'un accord d'entreprise ou de groupe le prévoit. Dans ce contexte, le protocole d'accord
préélectoral doit mentionner l’accord ainsi que le nom du prestataire choisi pour mettre en place le
vote électronique.
En annexe, le protocole d'accord préélectoral comporte aussi la description détaillée du
fonctionnement du système retenu et du déroulement des opérations électorales. L’employeur doit
également mettre à disposition de chaque salarié une notice d’information détaillée sur le
déroulement des opérations électorales.
C. Le bureau de vote.
A la date de l’annonce du premier tour de scrutin, donnée par voie d’affichage ou fixée par le protocole
d’accord préélectoral, un bureau de vote est obligatoirement désigné.
Un bureau de vote doit être mis en place pour chaque collège électoral. Sauf disposition contraire du
protocole préélectoral, il peut être constitué, pour chacun des collèges, par les deux électeurs les plus
âgés et l’électeur le plus jeune présents au moment de l’ouverture du scrutin. La présidence du bureau
de vote revient au plus âgé. Juridiquement, rien n’interdit à ce qu’un candidat soit membre du bureau
de vote. En pratique, une telle situation est à éviter.
Toutefois, il n'est composé que d'électeurs du collège électoral concerné. Ex : composé que de cadre
pour le collège cadre.
Le rôle du bureau de vote est d’assurer la surveillance du bon déroulement du scrutin. Ainsi, il veille à
la régularité des opérations électorales c'est-à-dire la confidentialité du scrutin, la signature de la liste
électorale. Il procède au dépouillement, proclame les résultats et dresse le procès-verbal des élections.
Dans le procès-verbal, toute observation jugée utile peut être mentionnée. Le procès-verbal de
dépouillement du bureau de vote est généralement rempli par le président du bureau de vote.
Par ailleurs, certains membres de l'entreprise peuvent surveiller le bon déroulement des opérations. Il
peut s'agir de :
- D'un candidat.
- De l'employeur ou de son représentant.
- D'un délégué de liste désigné par chacune des listes de candidats.
- D’un représentant de chaque organisation syndicale présentant une liste de candidats.
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Qui peut être présent dans la salle lors du vote?
- La direction: Un représentant de la direction a le droit d’être présent dans la salle. Mais il ne
doit pas diriger le processus électoral. En effet, les responsables du scrutin sont les présidents
du bureau de vote. il peut être présent en sa qualité de responsable de la sécurité et du bon
fonctionnement des élections.
- Les candidats peuvent être présents pour veiller à la sincérité du scrutin. Mais ils ne doivent pas
influencer le scrutin.
- Les électeurs ont accès à la salle de vote mais ne peuvent être présents que pour l’opération de
vote, ils n’ont pas à rester dans la salle.
- Les représentants de liste: Chaque liste a le droit d’avoir en permanence, dans chaque bureau
de vote, un délégué habilité à contrôler toutes les opérations électorales. Le représentant de liste doit en principe être électeur dans l’entreprise, excepté si le protocole
précise qu’un représentant du syndicat peut être présent.
D. Le scrutin.
Les élections ont lieu au scrutin de liste avec représentation proportionnelle à la plus forte moyenne, il
est susceptible de comporter deux tours. L’élection est organisée distinctement par collèges
électoraux (cf. partie I).
Les listes des candidats sont distinctes pour les délégués titulaires et les délégués suppléants dans
chacun des collèges. Elles peuvent être incomplètes, mais ne peuvent comporter plus de noms que de
sièges à pourvoir. Selon la loi du 24 juillet 2015, une représentation équilibrée des femmes et des
hommes sur les listes des élections professionnelles doit être établie.
Remarque : Pendant la durée des élections, il faut veiller à ce que les tas des bulletins soient de tailles égales. Les
bulletins de vote sur la table doivent être disposés dans l'ordre de la représentativité au sein de l'entreprise. A noter
qu’il est préférable de vider les poubelles des isoloirs lorsqu'elles sont pleines ; néanmoins il faut laisser quelques
bulletins à l'intérieur.
Comment se déroulent les deux tours de l’élection ?
Le premier tour
Obligatoirement organisé, le premier tour est réservé aux listes établies par les organisations
syndicales mentionnées au premier et deuxième alinéa de l’article L.2314-3 du Code du Travail, c'est-
à-dire les organisations syndicales qui ont été invitées à négocier le protocole préélectoral. A l’issue du
premier tour, le bureau de vote constate l’une des situations suivantes :
- L’absence de liste présentée par une organisation syndicale représentative : il prend acte de la
carence de candidature dans un procès-verbal. Un second tour est obligatoirement organisé.
- Le quorum n’est pas atteint. Un second tour est organisé pour chacun des collèges ou des
scrutins pour lequel le quorum n’a pas été atteint.
- Le quorum est atteint mais l'ensemble des sièges ne peuvent être pourvus car les listes
électorales n'étaient pas complètes : il y a donc organisation d'un second tour.
- Le quorum est atteint et l'ensemble des sièges peuvent être pourvus. Par conséquent, il n’y a pas
de second tour.
Remarque : le quorum est atteint lorsque le nombre de suffrages valablement exprimés est au moins égal à la
moitié du nombre des électeurs inscrits. Il s’apprécie par collège et par liste : titulaires, suppléants.
Attention : même si le quorum n'est pas atteint, il convient de dépouiller tout de même les bulletins. Ce sont
ceux-là qui serviront pour la mesure de l'audience.
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Le second tour
Le second tour est organisé dans les 15 jours suivant le premier tour. Il est ouvert à toutes les
candidatures qu’elles soient ou non présentées par une organisation syndicale. Une candidature
unique est considérée comme une liste.
Plusieurs candidatures uniques non syndiquées peuvent constituer une liste commune. Cependant,
l’électeur ne peut regrouper dans une même enveloppe des listes distinctes de candidats. Si tel est le
cas, son vote serait nul.
III Les résultats des élections professionnelles.
A. Le dépouillement et la proclamation des résultats.
Le dépouillement a lieu immédiatement après le scrutin, en public. Il commence par les sièges
titulaires. Ces derniers sont attribués au premier, comme au second tour, sur la base du scrutin
proportionnel à la plus forte moyenne.
Concernant les votes reçus par correspondance, il faut vérifier que le signataire de l’enveloppe figure
bien sur la liste électorale, puis ouvrir l’enveloppe de retour afin de placer l’enveloppe de vote dans
l’urne correspondante. Enfin, il faut mentionner “a voté” dans la feuille d’émargement.
Le bureau de vote compte le nombre d’enveloppes présentes dans l’urne et le compare au nombre de
votants ayant émergé sur la liste électorale. Il désigne les scrutateurs qui ouvrent les enveloppes. Il
existe deux types de bulletins de vote qui ne sont pas pris en compte dans le scrutin : les bulletins
blancs et les bulletins nuls.
Ces derniers sont séparés des bulletins valables afin de décompter le nombre de suffrages valablement
exprimés. A noter qu’il est permis de rayer le nom d’un ou plusieurs candidats.
Doivent être considérés comme bulletins nuls :
- Les bulletins sans enveloppes ou placés dans une enveloppe non réglementaire.
- Les bulletins contenus dans une même enveloppe.
- Les bulletins portant des signes de reconnaissance.
- Les bulletins sur lesquels l’ordre de présentation des candidats a été modifié.
- Les bulletins sur lesquels le nom d’un ou plusieurs candidats a été remplacé par celui de
candidats d’une autre liste ou de toute autre personne.
Doivent être considérés comme bulletins blancs :
- Les bulletins blancs mis à la disposition des électeurs par l’employeur.
- Les bulletins de vote dont tous les noms ont été raturés.
- Un papier blanc.
- Une enveloppe vide.
Il faut procéder ensuite au décompte des bulletins de chaque liste, puis à celui des voix recueillies pour
chaque candidature. Le dépouillement et la répartition s’effectuent séparément pour les titulaires et
pour les suppléants.
Chaque liste reçoit autant de sièges que le nombre de voix recueillies par elle, selon le quotient
électoral. Le quotient électoral se calcul de la manière suivante : nombre de suffrages valablement exprime s
nombre de sie ge a pourvoir
Dans le cas où aucun siège n’a été pourvu ou s’il reste encore des sièges à pourvoir, ceux-ci sont
attribués sur la base de la plus forte moyenne.
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Les candidats sont déclarés élus dans l’ordre de présentation de la liste, sauf si le nombre de rature
portée sur un candidat atteint au moins 10% des suffrages valablement exprimés en faveur de la liste
qui l’a présenté.
En cas de carence de candidatures au deuxième tour, l’employeur a l’obligation de transmettre à
l’inspecteur du travail le procès-verbal de carence (établi par le bureau de vote) dans les 15 jours. Le
procès-verbal de carence doit également être affiché dans l’entreprise.
Si des candidats ont été élus, le procès-verbal des élections sera transmis par l’employeur en deux
exemplaires à l’inspection du travail, dans les 15 jours suivant l’élection.
B. Les instances compétentes en cas de désaccord ou de litige.
Les contestations relatives aux élections professionnelles peuvent concerner toute phase du processus
électoral : « contentieux préélectoral » (avant élections) et « contentieux électoral » (après élections).
Qui peut demander l’annulation des élections ? Il s’agit généralement de l’employeur, d’un électeur,
d’un candidat ou d’une organisation syndicale.
Ni l’employeur ni le bureau de vote ne peuvent procéder à l’annulation des élections. En effet, seul le
juge d’instance possède les compétences générales en matière d’élections professionnelles pour
pouvoir statuer.
Dans le cadre où une contestation porte sur l’électorat ou la régularité des opérations électorales,
celle-ci doit être portée devant le tribunal d’instance qui juge en premier et dernier ressort.
Lorsqu’une contestation relève de la répartition du personnel entre les collèges électoraux et la
répartition des sièges entre les différentes catégories, c’est au directeur régional des entreprises, de la
concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE) du siège de l’établissement de
se prononcer.
Le tribunal d’instance est seul compétent sur les autres points et doit être saisi :
- Dans les 3 jours suivant l’affichage des listes électorales pour les litiges qui concernent
l’électorat. Ex : inscription ou non sur les listes électorales.
- Dans les 15 jours suivant la proclamation des résultats pour les litiges portant sur la régularité
des opérations électorales. Ex : contestation sur l’éligibilité, litige sur les résultats du suffrage.
De manière générale, les irrégularités commises mais restées sans influence sur le résultat du scrutin
n’entrainent pas l’annulation de ce dernier.
En revanche, dès lors que les faits litigieux constituent une atteinte à une disposition d’ordre public ou
ont eu pour conséquence de fausser les résultats du vote, le juge prononcera automatiquement
l’annulation des élections. Les irrégularités susceptibles de conduire à l’annulation du scrutin sont :
défaut d'invitation d'une organisation syndicale à la négociation du protocole d'accord préélectoral,
absence d'isoloir, défaut de signature de la liste d'émargement, défaut d’information du personnel et
de l'organisation des élections par affichage.
IV Les outils nécessaires dans les élections professionnelles.
A. Un outil pour établir le procès-verbal.
Ce tableur Excel est une aide à l’établissement du procès-verbal. L’objectif est de vous faire gagner du
temps et de limiter le risque d’erreur. Au préalable, vous devez remplir quelques champs obligatoires,
puis vous laisser guider par cet outil car ce dernier est quasiment automatisé. Il ne restera plus qu’à
recopier les résultats sur le procès-verbal papier.
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Ce tableur est composé de deux feuilles :
- « Aide à la saisie du PV » est la feuille qui vous aidera à déterminer le résultat des élections.
C’est la seule feuille à remplir. Les cellules grisées du tableur sont protégées afin de limiter tout
risque de mauvaise manipulation. Seules les cellules « simples » c’est-à-dire celles avec une
police rouge sur le modèle sont à remplir ; le reste est automatiquement calculé.
- « Modèle de PV » propose un exemple de procès-verbal: cette feuille sert seulement de support
pour donner une idée de ce à quoi devra ressembler le procès-verbal.
Comme pour la version papier, il faut commencer par remplir les éléments préalables au
dépouillement : le nombre d’électeurs inscrits, le nombre de votants, nombre de listes présentées etc.
Ensuite, il faut passer au tableau principal :
- Les premières colonnes (jusqu’à 2b) peuvent être remplies avant même le dépouillement afin
gagner du temps. Il s’agit des caractéristiques des candidats : nom, sexe, nom du syndicat
d’affiliation etc.
- La colonne 3 détermine le nombre total de votes pour chaque liste. Il faut bien veiller à ce que la
somme des bulletins soit égale au nombre total de suffrages valablement exprimés (D). Vous
devez noter le résultat obtenu par le syndicat en face des noms de chaque candidat de la liste.
- Pour remplir la colonne 4, il suffit de soustraire le nombre de bulletins où le nom du candidat a
été rayé. Il peut donc être égal au résultat de la colonne 3, mais en aucun cas être supérieur : cela
signifierait que quelqu’un a rajouté un nom sur une liste, ce qui rendra son vote nul.
- La colonne 5 reprend la somme des voix obtenues par tous les candidats de la liste. Notez que
cette colonne est calculée automatiquement par l’outil.
- Pour la colonne 6, il vous suffit d’inscrire le nombre de candidats que chaque liste a présenté.
Généralement, ce nombre est égal au nombre de sièges à pourvoir mais il peut arriver qu’un
syndicat présente moins de candidat. Comme pour la colonne 3, il faut noter le nombre en
question en face des noms de chaque candidat de la liste.
- Les colonnes 7 à 11 se calculent automatiquement, il ne vous reste plus qu’à porter la mention «
ELU » en face du nom de chaque candidat élu. L’attribution des sièges se fait dans l’ordre de
présentation des candidats sur la liste : si une organisation ne recueille qu’un siège, celui-ci sera
attribué au candidat figurant en haut de la liste. Pour déterminer les résultats, il y a plusieurs
possibilités :
1. Tous les sièges ont été pourvus avec la méthode du quotient : il vous suffit de porter la
mention « ELU » dans la colonne 12 autant de fois que l’a déterminé le calcul de la
colonne 8.
2. Tous les sièges n’ont pas été pourvus dans la colonne 8 : il faut passer à la règle de la plus
forte moyenne, jusqu’à l’attribution de tous les sièges.
N.B : Ces deux étapes sont automatisées, il suffit de reporter les résultats sur la version physique de PV.
B. Le rétro-planning des élections professionnelles.
Cet outil est une aide pour planifier les élections professionnelles de l’entreprise. En effet,
l’organisation de cet évènement est soumise à des délais légaux qu’il faut respecter sous peine de voir
ces élections annulées. Il est composé de la manière suivante :
- Une colonne énumérant chaque étape du processus.
- Une colonne avec le délai minimum.
- Une colonne avec le délai maximum.
- Une dernière colonne que vous devez remplir, celle de la date que vous choisissez pour réaliser
cette étape.
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Ce rétro-planning est interactif : les dates s’ajustent en fonction des choix que vous faites. C’est
pourquoi, il faut remplir les cases de la dernière colonne au fur et à mesure.
Pour ce faire : munissez-vous d’un calendrier de l’année en cours et laissez-vous guider par l’outil qui
fixe les limites légales (ou conseillées) à respecter. Il ne reste plus qu’à planifier chacune des étapes en
fonction de ces limites et des jours de la semaine.
N.B : Comme vous pourrez le voir dans l’exemple, il est conseillé de dresser au plus tôt les procès-verbaux afin de les
envoyer dès que possible à qui de droit.
Conclusion :
Ainsi, les élections professionnelles sont primordiales dans la vie de l’entreprise. Au-delà de
l’objectif premier d’élections de salariés dans les instances représentatives du personnel, les élections
professionnelles sont un véritable enjeu pour chacune des organisations syndicales qui y joue son droit
à la négociation. Toutefois, les élections professionnelles exigent une rigueur tout au long de leur
processus. Il est donc nécessaire de connaitre la réglementation. La création d’outils facilitant la
rédaction du procès-verbal et/ou le rétro-planning des élections permet d’amoindrir le risque d’erreur
et de sécuriser le processus électoral.