UNIVERSITE de Rennes 1 Institut Universitaire de Technologie de LANNION Département Information-Communication
Le festival :
vecteur d’identité territoriale
Dans quelle mesure et comment les festivals participent à la construction d’une identité territoriale ?
Mémoire de Licence Professionnelle « Ecrits pour les organisations »
2009-2010 Présenté par : Marine LE TIEC
Sous la direction de Nathalie Olivier Tuteur universitaire - IUT de Lannion
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Mémoire de Licence Professionnelle « Ecrits pour les organisations »
Le festival :
vecteur d’identité territoriale
Dans quelle mesure et comment les festivals participent à la construction d’une identité territoriale ?
Marine LE TIEC
Sous la direction de : Nathalie Olivier, tuteur universitaire
Université de Rennes 1
IUT de Lannion, juin 2010
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Je remercie l'équipe pédagogique qui a mené la formation encadrant ce mémoire, Lannion-Trégor
Agglomération, les différents chargés de communication qui ont répondu à mes interviews
ainsi que les différentes personnes (associations, collègues de classe et connaissances)
avec qui j'ai pu échanger sur ce sujet.
Je tiens également à remercier ma tutrice professionnelle, Nathalie Olivier,
pour le temps qu’elle a bien voulu m’accorder et ses conseils avisés.
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SOMMAIRE
SYNTHESE p.5
INTRODUCTION p.6
REFLEXION p.13
Quels sont les mécanismes de construction d’une identité ? p.13
I. Le festival comme stratégie médiatique de visibilité ? p.16
1. Le festival, une forme spécifique d’événements exploité
par de multiples acteurs. p.16
2. L’unité de thème et la programmation :
des éléments porteurs d’image et de médiatisation indispensables ? p.19
3. Les médias : un relais indispensable ? p.22
II. Par quels vecteurs « communicationnels » l’image du festival et
du territoire d’accueil peut-elle être transmise ? p.24
1. La communication matérielle p.24
2. Grâce à une communication immatérielle par des prescripteurs p.28
III. L’investissement du festival dans l’espace territorial peut –il,
lui aussi, être générateur d’image ? p.31
1. Une image produite grâce à la localisation et l’implantation du festival
ou la scénarisation du territoire p.31
2. Le off ou la frange festivalière comme complément d’une image festivalière p.33
3. Une pérennisation du festival sur le territoire qui permet un ancrage
de la réciprocité identitaire entre le festival et son territoire d’accueil p.35
BILAN p.38
BIBLIOGRAPHIE p.40
ANNEXES p.45
Annexe n°1 et n°2 p.46
Annexe n°3 p.49
Annexe n°4 et n°5 p.52
Annexe n°6 p.56
Annexe n°7 et 8 p.60
Annexe n°9 p.61
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SYNTHESE
La recomposition territoriale et la hausse constante de la création de festivals par des
initiateurs privés et / ou publics, ont engendré de nouvelles études ces dernières années. A travers mon
travail de documentation, j’ai pu constater que divers auteurs ont réalisé des recherches concernant les
répercussions des festivals sur les territoires. Ces travaux portent soit sur les effets économiques,
logistiques, géographiques, politiques ou encore identitaires, soit sur l’ensemble, mais peu, voire aucun
ne se concentre sur les retombées en termes d’image, de notoriété et par là-même d’identité territoriale.
J’ai ainsi souhaité comprendre dans quelle mesure, pourquoi et comment les festivals
participent à la construction d’une identité territoriale. Pour ce faire, j’ai choisi d’étudier la forme
festivalière (composantes spatio-temporelles, genre et organisation) ainsi que le territoire au sens large
(administratif, géographique et symbolique). L’interactivité entre un festival et son territoire en termes de
retombées identitaire s’avère ainsi composée de multiples éléments complémentaires.
Selon l’usage du festival, qu’il soit au service du territoire ou non, il reste générateur d’image et de
notoriété. Nous avons pu constater que la réciprocité identitaire n’est effective que si le territoire porte et
pérennise le festival. Les clés de la réussite semblent reposer sur un solide concept, une programmation
porteuse, une communication pertinente, une forte médiatisation, un soutien appuyé du territoire
d’accueil, une implication de la population et des acteurs locaux, une implantation récurrente et un large
investissement dans l’espace public mais également un nom s’apparentant à un toponyme.
De son côté, le festival est en lien direct avec son territoire et doit lui aussi consentir à partager des
valeurs et une image commune.
Par conséquent, en période festivalière, l’atmosphère, la médiatisation, les animations, la
mise en scène, la communication, la programmation, les infrastructures, l’implantation et autres sont
autant d’éléments qui transfigurent le territoire en un moment donné où les diverses cibles sont
réceptives à l’image véhiculée par l’ensemble. Selon leur degré de connaissance de celui-ci, celles-ci
peuvent ainsi faire un transfert d’image et une identification réciproque. Le festival donne lieu à une mise
en esthétique du territoire, façonne son image et laisse une empreinte dans l’espace. Il devient le symbole
du lieu, de l’espace et donc de l’espace territorial qui l’accueillel. En un court laps de temps, le festival,
par son caractère éphémère et par son investissement spatial sur le territoire le déterritorialise, en explose
les frontières, les zones symboliques pour en reconstruire un nouveau conforme, à l’image voulue par les
organisateurs et financeurs du festival. « Le territoire devient héros d’un spectacle collectif au cours
duquel son existence se trouve confirmée par l’imagination. »1 Il devient instrument d’identité et de
reconnaissance.
1 SECAIL-TRAQUES Claire, Image, représentations, mémoire de l'événement
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INTRODUCTION
« Pour qui vit dans notre société endiablée, communiquer, c’est faire savoir, convaincre,
séduire, conquérir, enchaîner et déchaîner les sensations, les émotions […] »2 ; par conséquent le
festival, synthèse de tous ces éléments, est devenu un concept très prisé au service de la communication
et indirectement de l’identité territoriale.
La société française est depuis une dizaine d’années devenue une "société de l’émotion"3. Les français
ressentent un fort besoin d’évasion par les loisirs, les événements et la culture. Cela leur permet de
complémenter leur compréhension du monde, ce qui est de plus en plus nécessaire alors que les repères
collectifs sont en perpétuelle évolution. Les festivals dans un temps et un lieu donné participent à cette
quête d’émotions et de repères. Les territoires vivent eux aussi à travers ces festivals qui concourent dans
une certaine mesure à leur identité. La question est ainsi de savoir dans quelle mesure, pourquoi et
comment un festival peut participer à la construction d’une identité territoriale.
En effet, au cours de ma formation en licence professionnelle information-
communication-écrits pour les organisations à L’IUT de Lannion, j’ai effectué un stage de trois mois au
sein du service de communication de Lannion Trégor Agglomération (LTA). A plusieurs reprises, lors de
réunions de service ou de communication avec les élus, ceux-ci ont émis le souhait d’entamer une
réflexion au sujet de la création d’un festival leur permettant d’avoir une image porteuse au niveau
national. Ils ont ainsi évoqué le fait que leur intercommunalité avait des difficultés à se construire une
image de marque malgré les démarches effectuées en ce sens. Ils supposaient alors qu’un festival serait
un bon moyen de se faire connaître, à l’instar d’autres collectivités territoriales. En effet, que ce soit pour
des raisons historiques, politiques ou de compétences, les collectivités territoriales sont actuellement
dans un contexte concurrentiel. Les multiples échelles administratives perturbent l’identification de
chacune. Les territoires sont dans un besoin de reconnaissance au niveau régional, national, voire même
international. Chacun tente de se positionner en vue de multiples enjeux (économiques, touristiques,
repopulation, etc.).
De ce fait, depuis une trentaine d’années, certains territoires "utilisent" les événements et donc les
festivals, afin de conforter leur image voire se construire une identité. La fréquentation des festivals
français croît de manière constante4 grâce notamment à des français de plus en plus demandeurs
d’images et d’expériences imagières. Ainsi, lorsque les élus de LTA ont évoqué cette idée, il m’a paru
intéressant d’engager une réflexion sur la contribution d’un festival dans les mécanismes de construction
identitaire d’un territoire. J’ai donc souhaité mettre en perspective cette réflexion pour toute forme de
territoire.
2 William PERKINS, L’événementiel, une communication sans limite... ou presque.-Expériences, principes et réflexions, éditions
Max Milo, 2003, 221p
3 Gérard MERMET, Francoscopie 2007, Larousse, Paris, 2006, p.241
4 Emmanuel NEGRIER et alii., Les publics des festivals – synthèse - Recherche sur 49 festivals de musique et de danse - Enquête
commandée par France Festival et Réseau en Scène Languedoc-Roussillon en partenariat avec la région Languedoc Roussillon,
in Les publics des festivals, colloque, Montpellier, 12-13 novembre 2009
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Nous pouvons ainsi nous demander dans quelle mesure et comment les festivals participent à la
construction d’une identité symbolique5 territoriale. L’espace territorial, le festival, ses acteurs, la quête
d’identité et leurs interactions constituent le cœur de la réflexion qui va suivre. Par conséquent, nous
allons définir ce que nous entendons par la notion de territoire, de festival et d’acteurs.
Dans cet écrit, lorsque nous parlerons de territoire, nous comprendrons différents
niveaux d’interprétation de ce mot. Il se définit comme un espace qui est choisi, délimité et déterminé
selon les individus. L’individu, lui, en définit les frontières selon l’angle par lequel il l’aborde, celui-ci
peut être géographique, géologique, politique, administratif, symbolique etc. Les propos seront abordés
sous ces multiples angles lors de mon analyse. L’enjeu du sujet est de savoir comment un festival peut
participer à la construction identitaire territoriale et comment le festival peut contribuer à conforter les
"frontières territoriales". Le but étant de montrer que chacun de ces territoires peut "se servir" ou
"bénéficier" directement ou indirectement, volontairement ou non des festivals qui s’y déroulent.
Néanmoins, nous utiliserons à certains moments des termes différenciés. Le terme de territoire
géographique sera utilisé pour les territoires délimités par des éléments tels que les montagnes ou les
océans. La notion de territoire administratif se traduira par les termes : collectivités territoriales et
instances ou entités représentatives.6 Le terme de territoire symbolique sera utilisé pour le territoire tel
qu’il est perçu par l’individu hors frontières géographiques ou administratives. Ainsi « Roger Brunet
dans « les mots de la Géographie » explique que la notion de territoire est « à la fois juridique, sociale et
culturelle, et même affective » […]. Le territoire n’est pas seulement un espace vécu et implique d’abord
des sentiments d’appartenance et d’appropriation. Il aide […] à la cristallisation de représentations
collectives. » 7
Les espaces territoriaux sont rythmés dans toutes ces temporalités et dans toutes ces
échelles par « les fêtes, les festivals, les congrès et autres manifestations » pour reprendre les mots de
Benjamin Laplante et Yann Calberac8.
Le parti pris est d’évoquer le festival plutôt que l'événement. En effet, la notion d’événement revêt une
trop importante pluralité de sens et de formes.9 Ici, l'intérêt est de comprendre pourquoi les spécificités de
cette forme événementielle peut "transcender" son territoire d’accueil et ainsi contribuer à sa construction
identitaire. Nous nous devons ainsi de définir la notion de festival, l’étude portant sur les festivals de
France.
5 Cette notion sera définie lors d’un préambule à ma réflexion
6 Il comprend toutes les échelles communes à savoir les villes, métropoles, intercommunalités, départements et régions.
7 Françoise LUCCHINI, La culture au service des Villes, collection Villes, Editions Economica, 2002, 264p
8 Benjamin LAPLANTE et Yann CALBERAC (relu et amendé par Philippe Chaudoir), La ville événementielle, ce café
géographique est organisé en partenariat avec la revue Géocarrefour, à l’occasion de la parution du dernier numéro dirigé par
Philippe Chaudoir
9 Un événement peut être organisé ou non, ponctuel ou s'étalant dans la durée, sous forme matérialisable ou non etc
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Il paraît complexe et réducteur d’établir une typologie, des festivals compte tenu de ses aspects
polymorphes variables et subjectifs. Ma définition du festival, confortée à travers l’approche de Maud
Robert10
et Christophe Gibout11
précise que le festival revêt donc des notions subjectives comme la
festivité, la rencontre entre les individus, la création, l’animation, les rendez-vous, le divertissement et
autres. Il se détermine aussi par huit caractéristiques objectives clés. Ce sont des unités de temporalité
particulière et déterminée dans l’année, de récurrence, de saisonnalité, d’espace ou de lieu, de
rayonnement, de programmation ou de thème et enfin de genre. Ces aspects seront développés lors de la
première partie de mon analyse. Le festival est une forme d’"événement" prévu sur une période donnée
et annuellement récurrente en un espace territorial défini. Il met en interactivité des animations et
intervenants reposant sur un concept et un thème. Le festival se doit d’être organisé et implique
différents acteurs.
En fonction du degré d’implication des acteurs du festival, ceux-ci peuvent plus ou
moins "profiter" du pouvoir d’évocation12
imagier du festival à des fins identitaires. Celui-ci peut être dit
de création, touristique-patrimonial, d’animation de la vie urbaine, de diffusion et autres. Il existe aussi
des festivals d’image qui visent essentiellement la promotion de l’identité et de l’image du site d’accueil.
Ainsi, selon la forme initiale du festival et ses objectifs, nous pouvons dégager plusieurs sortes
d’initiateurs et d’organisateurs des festivals.
La plupart des festivals sont initialement issus de démarches privées (association(s) ou particulier(s))
indépendantes ou non d’un investissement dans le développement territorial local même s’ils entrent
souvent dans cette dynamique. Les collectivités territoriales sont, elles aussi, de plus en plus initiatrices
ou organisatrices de festival(s). Nous reviendrons plus en détail sur ces différents modes d’organisation
lors de la première partie de l’analyse.
La plupart des festivals reçoivent ainsi divers soutiens de la part de chacun des acteurs sur le plan
organisationnel, le plan logistique ou le plan financier. Certains acteurs offrent simultanément différentes
aides. Chacun des "partenaires" doit ainsi trouver un juste milieu entre la place laissée à l'autonomie de
l’organisme organisateur et ses propres contreparties. Cependant, tous ces acteurs sont quasi-
systématiquement interdépendants. Un festival passe par l’action commune d'acteurs privés et publics et
des médias, qui on tous leurs propres enjeux, objectifs, logiques et motivations. Chacun a ses propres
messages et images à transmettre et une influence relative sur la communication émise en lien avec le
festival et son territoire d’accueil.
10 Maud ROBERT, Festival et politiques culturelles régionales : le cas de la région Rhône Alpes, Mémoire sous la direction de
Jacques BONNIEL, DESS développement culturel et direction de projet, Faculté d’Antropologie et de Sociologie, Université
Lumière Lyon 2/ARSEC, 2004, 85p
11 Christophe GIBOUT, Villes et festivals - approche comparée des festivals urbains en grande Bretagne et en France,
Septentrion, presses universitaires / directeur de thèse Mme Annie Guedez, professeur, université de Poitiers, 2000, 423p
Cette thèse a fait l’objet d’une publication.
12 Le pouvoir d’évocation traduit la capacité à susciter chez un individu une association d’image renvoyant à au moins une de ses
caractéristiques, réelle ou imaginée de l’élément évoqué.
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Par conséquent, chaque territoire a besoin de se construire une identité propre afin d’être
identifié. Chacun recherche un pouvoir d’évocation. Certains misent par exemple sur leur patrimoine,
d’autres sur leur économie ou encore sur l'image de capitale de la culture (Marseille, Lille etc). Cette
image se veut de plus en plus "immatérielle" et le festival semble servir cet aspect. Les personnes visées
par la portée communicationnelle du festival au service du territoire sont celles qui vont recevoir l'image
avant, pendant et après celui-ci. Ces individus ont donc différents niveaux de lecture selon la périodicité
et le contexte du message. Tout d'abord, cela permet de toucher le monde professionnel et ainsi de
participer à la construction ou au renforcement des réseaux professionnels et de partenariat. L’image
s’adresse aussi à un public de proximité, la population locale voit son environnement changé, dynamisé,
sorti de son ordinaire et peut en tirer de multiples considérations en termes d’image vécue et perçue.
L’image concerne aussi les touristes et les spectateurs qui viennent aux festivals tout d’abord pour l’offre
puis pour le monument ou le site du festival13
. Enfin, l’image touche le grand public et, par là même, la
culture et la mémoire collective. Ainsi, le sujet ne traitera pas des enjeux économiques ou touristiques, ni
des questions d’instrumentalisation des festivals, ni des politiques culturelles à proprement parler. Nous
aborderons les enjeux et "mécanismes" contribuant à la construction d’une identité territoriale en termes
d’image14
et de notoriété.15
En effet, on peut se demander quels éléments de la "forme festival" sont générateurs
d'image et de notoriété et pourquoi ? Quels sont les moyens utilisés par les territoires pour en "profiter" ?
Quelle est la place et le rôle des médias dans cette démarche ? Dans ce contexte, comment l’écrit permet-
il aux territoires de valoriser leur image ? Comment le nom du festival est générateur de notoriété et
d’image ? Est-ce que la frange festivalière y participe elle aussi ? En quoi l’implantation du festival sur
le territoire joue un rôle majeur dans la perception symbolique du territoire ?
Pour répondre à ces interrogations, je m’appuie sur différents écrits qui ont alimenté ma
réflexion, confirmant souvent mes hypothèses tout en y apportant des nuances. Mon analyse sera, à
plusieurs reprises, illustrée par des exemples de festivals tels que : le festival de la BD d’Angoulême
(Angoulème - Charente), le festival d’Avignon (Avignon – Vaucluse), le festival international de théâtre
de rue d’Aurillac (Aurillac – Cantal), les 3 éléphants (Laval -Mayenne), les Transmusicales (Rennes - Ile
et Vilaine), le Festival du Bout du Monde (Presqu’île de Crozon - Finistère), les Eurockéennes (Territoire
de Belfort ), le Helfest (Clisson – Pays de la Loire), le Festival Interceltique de Lorient (Lorient –
Morbihan), le festival du film fantastique d’Avoriaz (Avoriaz – Haute Savoie).
13 Emmanuel NEGRIER et alii., « Les publics des festivals – synthèse »
14 Une image est une représentation visuelle voire mentale de quelque chose (objet, être vivant et/ou concept). Elle est construite
par un ensemble de représentations affectives et rationnelles.
15 Larousse 2009, la notoriété est « [le] caractère de ce qui est notoire, connu d'un grand nombre de personnes ».
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Les propos avancés lors de ces illustrations s'appuient soit sur des recherches documentaires, soit sur une
expérience de terrain, soit sur une étude de leur site internet ou de leur(s) support(s) de communication
ou encore par des interviews.
En outre, mes propos s’appuieront sur mon expérience personnelle en tant que stagiaire et bénévole dans
différentes structures festivalières, culturelles ou encore en collectivités territoriales.
Ces interrogations amènent les hypothèses selon lesquelles le festival est producteur
d'images fortes et porteuses de notoriété et peut participer à une visibilité et à une médiatisation de son
territoire d’accueil. Bien que ces aspects soient enrichissants, nous n’aborderons pas les enjeux
économiques, commerciaux ni de subvention ou de droit à l’image car nous n’en avons pas la possibilité
en termes de temps et de volume d’écriture.
De ce fait, ma réflexion sur la participation d'un festival à la construction identitaire du territoire va
s'articuler autour de trois axes qui répondront aux hypothèses et questions émises précédemment. Ces
trois axes permettent de démontrer que chaque élément inhérent au festival contribue à la réciprocité
identitaire avec son territoire d'accueil et qu'ils ne sont pas contradictoires mais complémentaires. Un
préambule indispensable nous permettra d’expliquer les mécanismes de construction d’une identité et ses
retombées.
Le premier axe démontrera que l’image passe tout d’abord par l’existence même du
festival, sa concordance avec les enjeux territoriaux et sa médiatisation. En effet, le festival est une forme
événementielle qui participe aux enjeux en termes d’attrait et d’identité locale, il est un élément de
stratégie médiatique de visibilité16
. Il induit un phénomène de festivalité et festivalomanie, ces propos
sont appuyés par "le café géographique"17
, par Lionel Chouchan18
, par deux extraits de la revue
"Géocarrefour" respectivement de Céline Barthon et alii.19
et de Phillipe Chaudoir20
ou encore dans le
supplément au n°45 du magazine "La Scène"21
. Ainsi la multiplication des festivals depuis les années 80
implique actuellement une nécessité de renouvellement du genre tant sur le fond que la forme.
Les concepts et programmes des festivals doivent être renouvelés afin de conserver leur attractivité. Cette
dernière passe par les valeurs, le concept et surtout la programmation qui est le premier critère
d'attraction du public et des médias. C'est tout d'abord par le programme et sa médiatisation que festival
16 Lynda AGRAM DE SAINT-JORES et alii., La communication événementielle des villes moyennes en Bretagne. Etat des lieux,
stratégies et enjeux, mémoire collectif master2, Université Rennes 2, UFR Arts – Lettres – Communication, Master 2
Communication, Spécialisation Professionnelle, 2005, 286p
17 Benjamin LAPLANTE et Yann CALBERAC, La ville événementielle
18 Lionel CHOUCHAN et alii., L'événement, la communication du XXIème siècle, édition Presse du Management, 2000
19 Céline BARTHON et alii., L’inscription territoriale et le jeu des acteurs dans les événements culturels et festifs : des villes, des
festivals, des pouvoirs, Géocarrefour, Numéro Vol. 82/3, Pagination de l'édition papier : p.111-121, 2007
20 Philippe CHAUDOIR, La ville événementielle : temps de l'éphémère et espace festif, Géocarrefour, Numéro Vol. 82/3, 2007, 7p
21 Actes du colloque «Les nouveaux territoires des festivals», organisé par France Festivals les 16 et 17 novembre 2006 à
l’Abbaye de l’Epau, au Mans (72) les actes supplément au n°45, France festival - La scène – le magazine des professionnels du
spectacle, publication Millénaire Presse, 2007
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et territoire se font connaître et indirectement le territoire. L'étude commandée par France Festival22
ainsi
que l'article de Guy Di Méa dans la revue annale de géographie n°64323
abondent en ce sens.
De ce fait, afin que l'ensemble soit médiatisé, il sera rendu compte de l'importance des médias et de leur
rôle en tant qu'intermédiaires, relais et prescripteurs.
Le second axe, quant à lui, explique par quels vecteurs le festival et son territoire
d'accueil peuvent communiquer afin, d'une part, d'être médiatisé et, d'autre part, d'expliquer leurs valeurs
et "rôle". La communication émise pour et autour du festival prend donc une place majeure dans la
transmission de l’image. Cette communication passe évidemment par les supports traditionnels, mais
aussi par l’écrit et surtout par le nom du festival. Ces propos sont corroborés par mes études
documentaires des écrits d'Arnaud Brennetot 24
, Maud Robert 25
et Christophe Gibout26
.
La communication est aussi confortée et portée par une communication immatérielle comme les
prescripteurs qui sont les intervenants, les acteurs locaux et surtout la population locale qui est la
première touchée par les répercussions festivalières. En effet, une fois l’identité acquise de façon
endogène, le territoire peut valoriser la ville de manière externe. Pour cet aspect, je me suis aussi appuyée
sur la thèse de Christophe Gibout 27
Enfin, le troisième axe portera sur l’importance imagière de l'investissement spatial du
festival. En effet, l’image ne passe pas forcément par des éléments mesurables, matérialisables ou
seulement des outils communicationnels traditionnels. L’image vécue et perçue du territoire pendant le
festival est aussi issue et due à l’implantation du festival sur le territoire, aux animations annexes (le
OFF) et à la pérennisation du "couple festival-territoire". Il est possible d’émettre des symboliques
territoriales à travers les lieux et espaces privés et publics du territoire. Les modes de localisation et
d'implantation énoncés reposent sur l'enquête commandée par France Festival28
ainsi que les actes du
colloque "Les nouveaux territoires des festivals"29
. La représentation imagière par l'appropriation de
l'espace a notamment été développée par Guy Di Mea30
et par Isabelle Garat31
d’où émane aussi la notion
d'influence du OFF lors du festival sur la perception du territoire.
22 Emmanuel NEGRIER et alii., Les publics des festivals – synthèse
23 Guy DI MEA, Le renouvellement de l'événement des fêtes et des festivals, ses implications géographiques, édition Armand
Colin, article – annales de géographies n°643, p.227-243, 2005
24 Arnaud BRENNETOT, Des festivals pour animer les territoires, édition Armand Colin, article – annales de géographies n°635,
p.29-50, 2004
25 Maud ROBERT, Festival et politiques culturelles régionales
26 Christophe GIBOUT, Villes et festivals- approche comparée des festivals urbains en grande Bretagne et en France
27 Ibid.
28 Emmanuel NEGRIER et alii., « Les publics des festivals – synthèse »
29 Les actes supplément au n°45, France festival - La scène – le magazine des professionnels du spectacle
30 Guy MEA, Le renouvellement de l'événement des fêtes et des festivals, ses implications géographiques
31 Isabelle GARAT, La fête et le festival, éléments de promotion des espaces et représentation d'une société idéale, édition
Armand Colin, article – annales de géographies n°643, p.265-284, 2005
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L’émergence de la frange festivalière émet donc une certaine image du territoire. Cet aspect est conforté
par la thèse de Christophe Gibout32 qui explique ce phénomène et ses conséquences. En effet, la
perception d’un territoire en contexte festivalier est propice à la redécouverte de celui-ci.
Tous ces aspects confortent la nécessité de pérennisation du festival sur un même territoire. Celui-ci ne
peut profiter de l'image et de la notoriété du festival que s'il y est réellement associé. Cette association
passe certes par le degré d'investissement du territoire dans le projet mais aussi par la longévité et la
récurrence du couple "festival-territoire".
La pérennisation du festival sur le territoire devient alors un atout incontournable. Philippe Chaudoir33
explique ainsi la démarche des territoires ou collectivités territoriales dans la pérennisation des festivals
qui s'y trouvent tout comme Maria Gravari-Barbas et Vincent Veschamore34
grâce au cas du festival de la
BD d'Angoulême. De même, une étude menée par le CNRS35
illustre ce propos par des exemples de
moyens de pérennisation utilisés par les territoires afin d'obtenir des retombées imagières sur le long
terme.
Nous allons donc pouvoir expliquer les mécanismes et les éléments qui participent au
festival et ainsi à l’image territoriale. Lors de cette analyse, nous comprendrons comment et pourquoi
tous ces éléments sont complémentaires et profitables à la construction d’une identité territoriale.
32 Christophe GIBOUT, Villes et festivals- approche comparée des festivals urbains en grande Bretagne et en France
33 Philippe CHAUDOIR, La ville événementielle : temps de l'éphémère et espace festif
34 Maria GRAVARI BARBAS et Vincent VESCHAMORE, S'inscrire dans le temps et s'approprier l'espace : enjeux de
pérennisation d'un événement éphémère. Le cas du festival de la BD à Angoulême, édition Armand Colin, article – annales de
géographies n°643, p.285-306, 2005
35 DEP CNRS – UMR 6590, Villes et festivals, Synthèse, l’inscription territoriale et le jeu des acteurs dans les événements
culturels et festifs, Espace géographiques et société, avril 2002
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REFLEXION
Quels sont les mécanismes de construction d’une identité ?
« L’enjeu de la communication dans la stratégie d’identification du territoire est, au moyen de discours
et images, d’entretenir et conforter ces représentations. L’objectif est, en effet, de créer une image forte
et durable du territoire à laquelle chacun pourra s’identifier, se reconnaître. […]En d’autres termes,
l’identité est instable, elle n’est pas un acquis constant et relève bien d’un processus de construction. »36
Un territoire existe par la mise en représentation des éléments qui le composent. Ainsi
l’identité de celui-ci est plurielle et sa pluralité se heurte au principe même d’identité. La construction de
son identité passe par la mise en scène de son image et du discours qui l’accompagnent. L’objectif est,
dans un premier temps, de « renforcer les frontières non perceptibles de l’espace, [en participant à une
segmentation spatiale, qui définit les limites symboliques d’un territoire] mais également de créer un
sentiment identitaire d’appartenance à une communauté organisée ».37
Par exemple, les territoires des
collectivités territoriales sont souvent mal connus de leurs habitants et du "grand public" car le
découpage administratif complexifie les représentations des frontières. L’identification et l’identité
territoriale se construisent à travers divers éléments.
Pour ce faire, il lui faut ancrer l’identité territoriale dans la culture individuelle puis collective et cela par le
partage d’une même idée de territoires réels, symboliques, imaginaires, sociaux, idéologiques. Les notions de
culture, de mémoire individuelle et collective ne sont que postulat mais permettent d’instaurer un acquis, une
stabilité, un ensemble de repères identitaires pleinement insérés dans une société donnée. Actuellement, les
activités "culturelles ", "sportives" et autres sont des éléments majeurs de la constitution et de la
représentativité d’un territoire. Les festivals en sont ainsi les témoins visibles.
Par là même, bien qu’elles soient difficilement mesurables, on remarque que les retombées imagières peuvent
être nombreuses et confortent l’identité territoriale. Selon l’ampleur du festival et l’engagement de ses
initiateurs, il est généralement constaté un retour sur l’image et la notoriété du territoire, cela ne permettant
pas seulement l’identification géographique de celui-ci mais aussi la valorisation de la dynamique territoriale
à long terme. Néanmoins, le rayonnement des retombées est à relativiser compte tenu de la composition du
public des festivals. En effet, selon les recherches et études menées pour le colloque « Les publics des
festivals » la fréquentation des festivals se veut majoritairement locale et départementale.38
La portée de
l’image émise par le festival reste donc restreinte selon le public que celui-ci attire.
En tout premier lieu, il convient de comprendre comment se construit une identité, une
image, une notoriété et ce pour un espace territorial. Cette identité passe ainsi par la construction d’une
36 AGRAM DE SAINT JORES Lynda et alii., La communication événementielle des villes moyennes en Bretagne
37 Ibid.
38 Annexe n° 9 – Chiffes et données clés – Fréquentation des festivals – p.63
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image – notamment une image de marque insufflée en partie par le marketing territorial - de ses
répercussions en termes de notoriété et de ses retombées.
L’identité se construit par une multitude de prismes. Il est possible d'appliquer la méthode d’analyse du
prisme de l’identité à six facettes, élaborée par Jean Noël Kapferer et Jean François Variot, à la stratégie
d’image des territoires. La première facette est physique. Il s’agit de l’identité par repères géographiques,
archéologiques, géologiques etc. Une autre facette s’exprime par la personnalité (exemple patrimoine,
orientation politique, histoire) associée au reflet que le territoire renvoie de ses habitants et celui que
ceux-ci donnent de leur perception territoriale.
Pour aller plus loin, l’identité de tout élément comporte aussi trois variables d’image : l’image vraie,
l’image voulue et l’image perçue. L’image vraie ou réalité est celle qui est au plus près de ce qu’est
réellement l’élément avec ses forces et ses faiblesses. L’image voulue résulte d’une prise de position
identitaire, d’un positionnement conceptuel39
de l’élément. Elle est la façon dont l’émetteur souhaite que
l’élément soit perçu par la cible. Enfin, l’image perçue est celle qui est ressentie par le récepteur, c’est-à-
dire la manière dont la cible, sur laquelle on projette l’image, voit et perçoit l’élément. La
communication identitaire est réussie lorsque ces trois variables se superposent. Pourtant, les écarts entre
chaque variable de l’image sont fréquents volontairement ou non. Chaque cible recevra l’image voulue
selon son propre phénomène d'appropriation. L’image entre alors dans la culture collective lorsque la
majorité des individus la perçoivent de la même manière. La notoriété découle en partie de ce
phénomène car il ne peut y avoir de réelle identité si elle n’est reconnue et partagée.
En effet, celle-ci est un jugement de valeur porté sur la réalité physique et subjective d’un élément grâce
à l’ensemble de significations et de représentations affectives, mentales, cognitives et rationnelles qui y
sont liées. L’image est une représentation mentale, fruit d’une perception orientée, qui tend à une
impression simplifiée d’une réalité complexe.
La perception de l’espace territorial passe ainsi par un processus d’appropriation de symboles par les
individus. Trois symboliques principales y participent : le marquage symbolique des frontières, la
légitimation institutionnelle et la valorisation du "patrimoine". Le festival concourt à l’élaboration de
chacun de ces axes. La notion de territoire renvoie à une certaine représentation de l’espace. En effet, il
prend marque et délimite symboliquement les contours du territoire, ce qui permet à tout individu de s’en
faire une image mentale. Par ailleurs, il rend visible et lisible l’institution en tant que telle et les
compétences qui lui sont attribuées lorsque celle-ci participe à l’élaboration du festival. Enfin, il crée ou
"réveille" un sentiment identitaire réel autour de l’espace territorial, il en change la perception afin qu’il
y ait une réciprocité symbolique entre le territoire et le festival.
L’image et l’identité territoriale doivent être partagées par le plus grand nombre
d’individus pour exister. Pour ce faire, le territoire doit se créer ou mettre en valeur des symboles qui
entreront dans la culture collective. Afin de véhiculer une identité forte et pertinente, un territoire peut se
39 Image issue d’un ensemble d’objectifs dont les rétroactions sont identifiées.
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construire une image de marque qui lui permet de se distinguer des autres. Le capital de la marque
permet de mettre en valeur l’élément de manière symbolique grâce à l’alliance d’un ensemble d’éléments
déterminés. Cette "identité" s’éloigne du concept d’ "image vraie", puisqu’une identité peut être
construite de toute pièce. La constitution d’un "concept" traduisant l’image du territoire en est la clé. Il
s’agit de "charneliser" une image afin qu’elle devienne référence pour des groupes d’individus
homogènes.
Ainsi, l’identité implique un certain nombre de référents identitaires pouvant être engendrés par le
marketing territorial événementiel. Les territoires, soumis à une obligation de compétitivité, ont besoin
de stratégies assises sur un ensemble d’images efficaces qui reposent sur le plan symbolique, sur la
représentation et l’identification.
Le territoire est constitué de multiples facettes en constante évolution dont les événements et donc le
festival. Celui-ci développe, génère et diffuse un univers de sens lié au territoire. Il fédère autour d’une
expérience et renforce l’identité collective liée à celui-ci. Il agit comme un générateur de promotion, de
communication, d’attitude positive et ainsi augmente la notoriété. En cela, le festival participe
pleinement en tant que « référent identitaire expérientiel ».40
L’image véhiculée et perçue du festival
alimente la mémoire collective par des témoignages visuels et expérientiels, et elle participe ainsi à
l’image véhiculée et perçue de l’espace territorial. L’objectif est, pour ainsi dire, de « totémiser » le
festival afin qu’il devienne élément symbolique représentatif de l’ensemble du territoire où il se déroule.
En effet, « La totémisation est la transformation d’un objet sectoriel en symbole territorial
[elle] suppose une possible appropriation de l’objet par tous les habitants de la commune, y compris les
plus éloignés du secteur d’origine de l’objet. Il s’agit d’une production symbolique à partir d’une réalité
admise et connue de tous ».41
La "sacralisation" du festival et sa pérennisation permettent son ancrage
dans les habitudes et "traditions" du territoire afin de le rendre indissociable de l’identité territoriale.
Par conséquent, le festival devient représentatif d’une certaine manière de penser le
territoire et de lui donner une identité. Il participe à l’esthétisation de la vie urbaine de celui-ci et permet
d’alimenter la perception puis la mémoire collective des individus de plus en plus enclins à interroger les
témoignages visuels. Le concept de totem permet d’affirmer une identité territoriale locale interne due à
une dimension affective, renforçant et uniformisant ainsi une image plus forte et uniforme à l’externe.
Cela profite ainsi aux logiques territoriales et aux festivals qui s’alimentent alors mutuellement. Le
caractère "dynamique totémisé" du festival a alors un effet démultiplicateur sur l’identité et image du
territoire vers l’externe et le collectif.
Par conséquent, la réciprocité identitaire entre l’image "totémisée" du festival et l’image du territoire se
construit en partie grâce à l’ "événement" en lui-même, à sa médiation, sa communication, son nom, son
implantation dans l’espace territorial mais aussi sa pérennisation en tant qu’élément "clé" du territoire
d’accueil.
40 Observatoire de l’image des territoires, http://imagesdesterritoires.univ-pau.fr/live/, 2010
41 AGRAM DE SAINT JORES Lynda et alii., La communication événementielle des villes moyennes en Bretagne
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I. Le festival comme stratégie médiatique de visibilité ?
« Le spectaculaire endigue les opinions et les comportements. Le monde n’est au fond composé que de
publics avides de symboles, de guides, d’appartenance, de reconnaissance [...] »42
1. Le festival, une forme spécifique d’événements, exploité par de multiples acteurs
Le festival comme d’autres formes d’événementiel est un média relationnel, il synthétise
toutes les manières de communiquer, « un seul événement peut faire beaucoup plus que des années de
communication […] ».43
Le festival devient en quelque sorte un "outil de communication" indépendant
du schéma média hors-médias.
Manifestation éphémère en rupture avec le quotidien collectif,44
il devient un jalon suffisant dans la
continuité temporelle pour être mis en relief, être mémorisé et devenir une référence. Pour ce faire, il se
doit d’être récurrent45
et la saison pendant laquelle il se déroule est déterminante46
. Le festival comprend
aussi une programmation et une unité de thème. Il peut être sportif, pluridisciplinaire ou culturel
(musique, théâtre, littérature, arts de rue, gastronomie etc). De plus, il implique aussi une unité de lieu
par territoire géographique, territoire institutionnalisé, espace public ou privé, extérieur ou intérieur,
milieu rural, urbain, périurbain etc. Ainsi, le rapport à l’espace détermine son positionnement
géographique et implique le territoire. Cela induit une unité d'échelle de rayonnement. L’événement peut
dépasser les limites du territoire et avoir des résonnances hors des frontières symboliques ou
administratives.47
Le couple "territoire-festival" donne alors la possibilité de créer un rassemblement, de "faire événement"
et de susciter des réactions et émotions génératrices de retombées identitaires.
Le festival, par sa forme particulière, permet d’aller au delà de la simple réception d’un message ; il
mobilise, implique, s’inscrit dans le lieu et le temps et dans l’inconscient collectif. Marqueur identitaire,
il peut créer ou sublimer l'image d’un territoire car celui-ci peut s’approprier son message, sa production
imagière. Le festival offre ainsi aux territoires la possibilité de se différencier. Actuellement, beaucoup
d’entre eux misent autant sur les médias de "terrain" : relations publiques, relations presse et
événementiel que sur la communication publicitaire ou autres vecteurs médias traditionnels. En effet, les
territoires sont souvent acteurs dans le mode d’organisation des festivals et cela de différentes façons. De
42 William PERKINS, L’événementiel, une communication sans limite... ou presque. Expériences, principes et réflexions
43 Lionel CHOUCHAN et alii., L'événement, la communication du XXIème siècle
44 Moyenne française de 4 à 7 jours : Christophe GIBOUT, Villes et festivals- approche comparée des festivals urbains en grande
Bretagne et en France
45 95 % le sont sur une base annuelle : Ibid.
46 Les festivals sont majoritairement estivaux (Lionel CHOUCHAN et alii., L'événement, la communication du XXIème siècle),
compte tenu d’une part des enjeux météorologiques lorsqu’ils ont lieu en extérieur et d’autre part des enjeux de disponibilité du
public (temps disponible et aptitude intellectuelle à s’ouvrir à ce genre de manifestation).
47 Annexe n°1 – Echelles de rayonnement d’un festival – p.46
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par mes recherches documentaires et mon expérience de terrain, j’ai pu distinguer cinq types récurrents
de mode d’organisation de festival48
:
-Les acteurs privés indépendants du territoire et de ses instances représentatives. Le territoire ne
s’investit alors pas ou que très peu.
- Les acteurs privés simplement subventionnés par des partenaires public(s) ou privé(s). Le montant de la
subvention est sensiblement proportionnelle au couple taille et notoriété du festival. 49
- Les acteurs privés travaillant en partenariat "serré" avec les acteurs privés ou publics du développement
local (copilote-financeur). Ceux-ci accompagnent le projet ou le soutiennent largement financièrement et
logistiquement afin d’en garder une certaine maîtrise.
- Les instances représentatives du territoire en tant qu’initiatrices et financeurs mais s’appuyant ou
confiant la gestion à un organisme juridiquement différencié.
- Les instances représentatives du territoire initiatrices et organisatrices selon leur projet politique ou
compétences propres. En effet, nombre d’entre elles sont aujourd'hui dotées de compétence(s) ou de
service(s) consacré(s) aux aspects d’ "animation du territoire" et / ou d’"événementiel".
Par conséquent, le festival affirme la notoriété du territoire, permet sa valorisation et par
extension gratifie le travail des instances représentatives au service de la communauté. Le degré de ces
conséquences est le résultat du niveau d’implication de celui-ci. Le festival devient une valeur ajoutée
synonyme de "vitalité". Il offre une bonne visibilité et une image généralement positive « la
médiatisation qu’engendre l’évènement permet une diffusion, plus ou moins large selon l’importance de
ce dernier, de l’image de la ville qui se veut porteur de son identité » 50
Le potentiel des festivals est devenu source de transformation de l'image de certains territoires tels que
Bourges, Belfort ou encore Avignon, qui ont ainsi fondé leur identité sur leur(s) festival(s). Ils co-
organisent ou subventionnent des festivals ayant en grande partie pour vocation la promotion d'une
image globale. Certaines villes comme Angoulème ou Avoriaz en viennent presque même à "confondre"
ou "fondre" leur image dans celle du festival : « Angoulème doit […] s'affirmer comme le festival des
bandes dessinées du monde […]. Ce doit être sont ambition pour les dix prochaines années »51
Historiquement, les partenariats entre organisateurs et collectivités n’ont connu une réelle croissance
qu’à partir des années 80 afin de rendre leur action politique plus visible.52
En 1997, 57% des
manifestations festivalières étaient nées de la volonté politique et d’élus locaux. 53
Auparavant, les élus attendaient souvent que le festival initié sur leur territoire fasse ses preuves avant de
s'investir plus amplement en termes de subvention ou logistiquement. De nombreux écrits ont alors été
48 Annexes n°9 – Chiffres et données clés – p.63 et 64
49 Ibid.
50 Lynda AGRAM DE SAINT-JORES et alii., La communication événementielle des villes moyennes en Bretagne. Etat des lieux,
stratégies et enjeux
51 Angoulême Magazine, janvier 2003, p19
52 Annexes n°9 – Chiffres et données clés – p.63
53 Lynda AGRAM DE SAINT-JORES et alii., La communication événementielle des villes moyennes en Bretagne. Etat des lieux,
stratégies et enjeux
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réalisés reprochant un phénomène d’instrumentalisation des festivals de la part des collectivités
territoriales, on assisterait même à un phénomène de « festivalomania » (Boogaarts, 1993). Malgré tout,
les organisateurs de festivals sont souvent dans l'attente d'un soutien stable de la part des entités
représentatives du territoire afin de pouvoir eux aussi pérenniser leur "événement" et ainsi en maximiser
toutes ses retombées. Il persiste encore une certaine complexité pour les acteurs de l’organisation de
festival à s'accorder quant à la mesure de l'investissement de chaque partie dans un tel projet.
Un festival, lorsqu’il est intégré depuis plusieurs années dans un espace, est ainsi
profitable à son territoire d’accueil. Néanmoins, un projet festivalier "raté" peut être contre-productif. Si
le festival bénéficie d’une mauvaise image ou prône des valeurs contradictoires de celles du territoire
d’accueil, l’effet de réciprocité identitaire entre festival et territoire peut être néfaste à celui-ci. De plus,
si quelque chose de négatif vient perturber le festival ou si les propos médiatiques tenus par des acteurs
du festival portent à débat ou sont tendancieux, le relais médiatique sera souvent d’autant plus important.
Les répercussions imagières peuvent ainsi marquer l’histoire et l’image du territoire qui mettra
probablement longtemps à s’en défaire.
Cependant, jusqu’à présent, la forme festivalière apporte plutôt des répercussions positives au territoire
d’accueil, si bien que, si le festival est en péril, ceux-ci utilisent de plus en plus de stratégies afin de
conserver cet "outil détourné" de promotion de leur territoire. Certains vont par exemple réduire l’offre
ou la programmation, d’autres vont au contraire dans l’escalade de l’offre et d’autres sont tentés par une
politique d’accroissement des aides et subventions. En effet, on constate que les territoires raisonnent de
plus en plus en termes d’image quitte à tomber dans des dérives communicationnelles ou dans une réelle
dynamique de marketing territorial.
« L’importance des attentes des villes en retour d’image peut les pousser à utiliser les festivals comme
outils de marketing territorial, et à favoriser la communication au détriment du projet artistique. Il faut
dire que la tentation est forte au vu des succès emportés par des villes comme Avignon, Aurillac ou
Bourges qui, par leurs festivals, ont pu acquérir un rayonnement national voire international et se
positionner comme des territoires dynamiques. Ce dynamisme peut constituer un atout non négligeable
dans le choix d’implantation de certaines entreprises. Nombre de villes ont ainsi voulu avoir "leur"
festival et se sont contentées de reproduire des événements créés par d’autres. L’échec de ces festivals
"copiés-collés" caractéristiques des années quatre-vingt a permis de montrer les limites d’une
manifestation sans projet artistique valable et sans ancrage territorial fort. »54
Les territoires, notamment les collectivités territoriales, tendent davantage que par le
passé à faire appel à des entreprises spécialisées. Ainsi, la surexploitation des festivals par les territoires
conduit à la banalisation et à la dénaturation du concept de festival. Les festivals perdent leur caractère
54 Maud ROBERT, Festival et politiques culturelles régionales
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inhabituel, unique, exceptionnel et puisent dans les mêmes concepts, unités de thèmes et programmations
alors que ceux-ci sont les premiers éléments d’attractivité.
2. L’unité de thème et la programmation : des éléments porteurs d’image et de
médiatisation indispensables ?
« […] la Société de spectacle est effectivement partie prenante de la composition des espaces urbains,
pour autant il semble […] qu’elle se borne à produire des images creuses, vides de sens. »55
Les festivals génèrent une attractivité grâce à leur forme mais aussi à leur contenu. Selon
l’étude commandée par France Festival56
la première motivation du public des festivals est la
programmation, viennent ensuite le monument ou le site du festival.57
Le public est apparemment enclin
à s'y déplacer grâce à la notoriété, la communication des festivals et les sociabilités (conseils de proche)
mais peu par l’influence des médias.
Le festival doit avoir une raison d’être, il doit être porteur de concept, de valeurs et de sens afin d’être
crédible et avoir une portée identitaire. Pourtant, de plus en plus de festivals sont créés sous l'aspect d'une
mise en scène autour d'une thématique dans un espace-temps donné. Les territoires se servent alors
souvent du patrimoine comme prétexte.
Ces festivals qui devraient relever de la valorisation de leur contenu (culture, sport ou
autre) semblent devenir de simples instruments participant à l'image des territoires qui les accueillent ou
les initient.
En effet, afin de se différencier et de trouver de nouveaux vecteurs identitaires, les territoires initiateurs
de festivals ont actuellement tendance à se réapproprier les fêtes patrimoniales, folkloriques ou
culturelles locales. (exemple : la fête des veuves de Quimper transformée en festival musical de
Cornouaille.58
) C'est pourquoi, les festivals ne sont plus réellement dans l’innovation mais sont dits soit
de niche ou spécialisés, soit généralistes ou encore reprennent d’anciennes traditions culturelles pour se
démarquer malgré la multiplication des festivals. Si bien que, ces trois formes laissent peu de place au
caractère innovant, tant sur la forme que le fond, qui sont pourtant des éléments déterminants en vue de
la participation à la construction d’une identité propre. Certains festivals (exemple : festival d’Avoriaz
pensé de toute pièce par l’agence de communication parisienne Promo 2000) ont été entièrement créés
afin d’apporter un contenu porteur de sens et susceptible d’intéresser les médias.
55 Benjamin LAPLANTE et Yann CALBERAC, La ville événementielle
56 Emmanuel NEGRIER et alii., « Les publics des festivals – synthèse »
57 Annexe n°9 – Chiffres et données clés : Motivation des spectateurs – p.62
58 DI MEA, Le renouvellement de l'événement des fêtes et des festivals, ses implications géographiques
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La portée imagière d’un festival passe indubitablement par sa médiatisation. En effet,
même s’il a été évoqué précédemment que le public ne se déplaçait pas sur les festivals sous influence
des médias, ce sont eux qui, en grande partie, en construisent la notoriété.59
Pour qu’il soit médiatisé, le
festival se doit de miser sur les caractères d’originalité, d’innovation ou de rareté. En cela, la
programmation est essentielle en matière d’attractivité.
Cependant, prendre le parti d’un thème de programmation trop spécialisé ou particulier peut aussi
desservir le territoire d’accueil du festival. Un festival comme le Festival Helfest à Clisson engendre une
image controversée de la ville. En effet, la programmation de musiques extrêmes génère la fréquentation
du territoire par un public qui renvoie une "mauvaise image" dans l’inconscient collectif. Les images
associées à ce genre de thème sont souvent victimes d'un regard ou de critiques négatives de la part du
"grand public" ce qui est parfois imputé indirectement aux collectivités soutenant le festival voire à la
population locale. Une catégorie de personne (particulièrement les associations catholiques ou de
"droite"60
) relance la controverse chaque année et a créé un blog61
et une pétition contre le festival.
De même, certains élus62
se sont insurgés publiquement contre ce festival. Néanmoins,
les collectivités territoriales partenaires (ville et conseil régional) et la majorité de la population locale
soutiennent le festival et adhèrent à la démarche et à l’image médiatique véhiculée : « la maison de la
presse […] « laissez-nous le Hellfest. Sur mon point de vente, ça ne change rien, mais en termes de
notoriété, le festival est très important. Ça fait trois mois que tous les magazines de rock ne parlent que
de Clisson. »63
; « Le festival offre à Clisson un vecteur de communication inégalable »64
. Cette année
encore la communauté de communes, la ville et la région réitèrent leur engagement et vont chercher un
nouveau site sur la vallée de Clisson pour cause de travaux. De nombreux médias eux-mêmes s’étonnent
que l’organisation de ce festival fasse couler autant d’encre : « Il faut prendre du recul, c'est du second
degré ».65
Par là même, nous comprenons qu’il peut parfois être risqué pour un territoire en termes
d’image et d’identité d’appuyer un festival dont la programmation est spécialisée.
Pour autant, le choix d’une programmation dite de niche peut être plus porteuse qu’une
programmation généraliste qui ne touchera pas les mêmes cibles et n’aura pas le même rayonnement. De
même qu’un festival axé sur la littérature ou un festival de musique ne sont pas révélateurs des mêmes
valeurs ou d'un même positionnement. De plus, un festival programmant des intervenants de forte
notoriété ou reconnus dans leur domaine aura plus d’impact en terme de notoriété. Malgré tout, un
59 Source première de motivation du public
60 « L'UNI Vendée » (Association des étudiants de droite de Vendée), « Catholiques en campagne »
61 Vivre sans Helfest <clissonsanshelfest.unblog.fr>
62 Christine Boutin (ministre du logement et de la ville) <http://blog.bretagne-balades.org/index.php/post/2010/03/19/Christine-
Boutin-contre-le-Helfest-de-Clisson> et Philippe Devillier (député de Vendée) <http://ouest.france3.fr/info/pays-de-la-loire/le-
hellfest-de-clisson--festival-sataniste-62089320.html>
63 Presse Océan, Article <http://www.presseocean.fr/actu/actu_detail_-Clisson-tient-a-son-Hellfest-_12024-977184_actu.Htm>,
« Élus et organisateurs se donnent un an pour trouver un nouveau site en vallée de Clisson. Clisson tient à son helfest », juin 2009
64 Jean-Pierre Coudrais, Maire de Clisson, Article Ibid.
65 Journaliste de la radio RMC, <clissonsanshelfest.unblog.fr>
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festival misant sur la découverte ou la mise en valeur d’intervenants moins connus ou reconnus peut tout
aussi bien être porteur d’une forte image qualitative.
Certaines festivals voire territoires comme Limoge (Webdesign International Festival), Dinard (Festival
du film britannique) ou Pontarlier (Festival du sport), ont initié des programmations dites spécialisées,
haut de gamme, par stratégie de différenciation comportant des intervenants et leaders d’opinion de plus
ou moins grande notoriété mais toujours pertinents. Pontarlier66
et Yverdon-les-Bains ont été les premiers
à créer en France un festival de sport. Le temps d’un week-end de septembre, il réunit 10 000 personnes
autour d’activités67
liées au sport68
. Ils utilisent ainsi des leaders d’opinion comme personnalités
sportives69
à des fins d’attractivité, de notoriété et de médiatisation. Ceux-ci ont participé à l’envergure
de ce festival et ont contribué à son succès.
Par là même, l’intérêt des médias et la médiatisation découlent fortement de la
programmation. Bien souvent, plus la programmation est pointue ou comporte des intervenants de forte
notoriété, plus le festival et le territoire seront médiatisés. De la même façon, plus le territoire s’investira
dans la démarche du festival, plus lui aussi, sera médiatisé. Selon le degré d’implication du territoire dans
le festival et du positionnement qui lui est inhérent, les retombées en termes d’image et de notoriété
seront très variables.
Pour exemple grâce à la trentième édition du Festival de la BD à Angoulême, le succès médiatique pour
le territoire n’a jamais été aussi important : « […] nombre d’auteurs (900), de professionnels (6000) et de
journalistes (1000). Formidable coup de projecteur sur la ville, […] : « on n’a jamais autant parlé
d’Angoulême en France et dans le monde ». »70
Il est à noter que la frange festivalière est aussi un
élément relayé par les médias, particulièrement pour les OFF officialisés (exemple : Avignon).
La médiatisation par la programmation est souvent la première porte d’entrée de la
communication sur l’image du festival et donc indirectement du territoire. Elle est aussi l’élément qui est
souvent le plus mesuré et mesurable en terme de retombées imagières. Bien souvent, la mesure est
calculée par le nombre de participants, l’investissement publicitaire que cela aurait pu représenter,
l’évaluation du volume des ventes, l’évolution du référencement et la mesure quantitative et qualitative
des retombées presse. Mais le festival est un "élément" dont les retombées sont beaucoup plus complexes
à mesurer. Ces dernières sont en grande partie immatérielles. Le festival permet une fonction de
représentation, il permet au territoire d’être représenté publiquement et par ce biais d’être reconnu et
d’exister en tant que tel.
66 Elue la ville la plus sportive de France en 90
67 Compétions, démonstrations, expositions, conférences, débats, pole scientifique, pole sportif avec animation
68 Tous sports confondus collectifs et individuels (tir carabine, motocross, luge urbaine, rugby, course, trails etc)
69 Multiples ambassadeurs sportifs et un parrain et une marraine par an
70 Maria GRAVARI BARBAS et Vincent VESCHAMORE, S'inscrire dans le temps et s'approprier l'espace : enjeux de
pérennisation d'un événement éphémère. Le cas du festival de la BD à Angoulême
P a g e | 22
Cette représentation ne peut être sans relais d’information de la part des différents
médias. « En ce sens, nous pouvons affirmer qu’il n’existe pas d’évènement en soi : la médiatisation est
le fait de journalistes qui introduisent dans le traitement de l’évènement leur subjectivité. Ce sont les
médias qui "évènementialisent", une manifestation, un fait. Ainsi, un des éléments primordial de
l’évènement est sa "médiatisabilité" : sans média, il n’y a pas d’évènement ou plutôt de
"pseudoévènement" ».71
3. Les médias : un relais indispensable ?
« Si on n’est pas médiatisé, on n’existe pas ; pour exister, il faut être médiatisé et donc se mettre à la
place des médias. Les journalistes finissent par ne plus réagir en fonction du contenu, de la justesse, de
la richesse du discours, mais en fonction de la capacité qui a été trouvée à être médiatisée.» (Jean
François Kahn, journaliste)72
Un des objectifs prioritaires dans la démarche d’appropriation identitaire entre festival et
territoire d’accueil reste le succès médiatique. Le rapport de réciprocité identitaire entre festival et
territoire ne peut se faire sans la diffusion des messages au plus grand nombre. L’"événementialisation"
du festival est construite en grande partie grâce à l’amplification provoquée par les médias. Ce sont
généralement les médias locaux qui sont les plus attentifs et demandeurs en tant que relais mais, en
fonction de son "rayon d’action", le média peut amplifier l’importance de l’événement et dilater son
échelle spatiale. La couverture médiatique peut alors s’étendre au niveau local, national voire
international et créer une notoriété tant au festival qu’à son territoire d’accueil. Le but est de viser un
retour dans les médias et un retour image à long terme. Angoulême par exemple, capitalise tout au long
de l’année sur les retombées de l’événement. Sa communication joue sur ses références au festival «
Angoulême, la ville qui vit en ses images », « BDland ».73
Les médias relatent voire construisent eux-mêmes une image du festival et de son territoire en amont,
pendant et en aval de la période festivalière. En effet, ils peuvent différer les messages hors du temps
imparti pour le festival. Ils sont relais à tout moment de l’année selon l’actualité qui émane du festival et
du territoire. Ils permettent aussi de fixer le festival dans un espace spatio-temporel à tout moment.
Les médias sont eux aussi prescripteurs et préconisateurs, ce sont eux qui diffusent la majeure partie de
l’information liée au festival et au territoire. Ils médiatisent le festival et par là même le territoire
d’accueil en émettant non seulement des informations pratiques ou narratives mais aussi des informations
à dimension symbolique. Il s’agit de relater les informations mais aussi de rendre visible, d’attirer, de
séduire et de convaincre les acteurs et le public qui participeront. C'est aussi la valorisation du territoire
71 Lynda AGRAM DE SAINT-JORES et alii., La communication événementielle des villes moyennes en Bretagne. Etat des lieux,
stratégies et enjeux
72 Lionel CHOUCHAN et alii., L'événement, la communication du XXIème siècle
73 DEP CNRS – UMR 6590, Villes et festivals, Synthèse, l’inscription territoriale et le jeu des acteurs dans les événements
culturels et festifs
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que les médias diffusent : « en effet, les villes bénéficient, au travers du traitement médiatique de
l’événement, d’un espace inouï pour renforcer et valoriser leur image »74
Selon l’importance, l’image et la portée du média, le message sera plus ou moins porté et
porteur. Un média reconnu qui possède une large diffusion sera plus profitable en termes de nombres de
cibles atteintes mais aussi en termes d’image. Cela reprend le concept de Marshall McLuhan « The
médium is the message ». Etre médiatisé par un média dit de qualité, ou reconnu, participe non seulement
à une plus large notoriété mais aussi à la qualité et crédibilité de l’image véhiculée. Le message diffusé
par le festival et le territoire n’aura pas la même portée s’il est relayé par la presse, la télévision ou la
radio. De même un sujet réalisé par "TF1" ou "Arte", "Presse Océan" ou "Le Parisien" ou encore "Art
Magazine" ou "Marie-Claire magazine" n’aura pas le même impact en termes d’image selon les supports.
Par ailleurs, chaque média a la capacité et la possibilité de positionner le festival et/ou le territoire et
leurs ambitions en leur attribuant une importance relative. Ils ont la possibilité de hiérarchisation de
l’information à l’intérieur de l’actualité. De plus, « la presse, la radio et la télévision permettent, par leur
mode d’énonciation, de construire un imaginaire autour de l’événement afin de le positionner dans
l’esprit du public. En effet, les médias sont à l’origine de nos représentations de la réalité par la création
de formes symboliques et imaginaires. Ainsi, ils permettent de donner une certaine dimension à
l’événement. »75
Les médias jouent le rôle de médiateur, ils font le lien entre la réalité, les messages et la perception des
individus et introduisent ainsi leur part de subjectivité. Les messages peuvent être modifiés, transformés
selon leur propre interprétation. Il est donc important de la part des festivals et territoires d’émettre des
messages les plus clairs possible sous forme de différents supports de communication. En effet, pour
qu’un "événement" de tout type soit médiatisé de la manière la plus optimale, il faut communiquer. La
communication émise pour et autour du festival et de son territoire d’accueil prend donc une place
majeure dans la transmission de l’image.
Depuis 30 ans, les festivals sont donc des enjeux identitaires et médiatiques pour les
territoires qui les accueillent. Leur spécificité de format et de programmation est devenue un atout
"gagnant". Néanmoins, pour que celui-ci soit bénéfique, il faut opérer des stratégies de différenciation
afin d’être médiatisé. Sans cette médiatisation, affirmer la réciprocité identitaire du couple "festival-
territoire" semble difficile. C’est pourquoi nous allons pouvoir constater que les territoires doivent
profiter des vecteurs de communication en lien avec le festival afin de susciter une attractivité, une
médiatisation et renforcer la notoriété de leur identité.
74 Lynda AGRAM DE SAINT-JORES et alii., La communication événementielle des villes moyennes en Bretagne. Etat des lieux,
stratégies et enjeux
75 Ibid.
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II. Par quels vecteurs « communicationnels » l’image du festival et du territoire d’accueil peut-elle être transmise ?
« Alors, nécessairement, nous devons connaître, comprendre, imaginer les symboles qui concourent à
créer les émotions : ambiances, couleurs, lumières, sons et musiques... surtout, nous devons utiliser le
mot juste, simple, unique, celui qui fera que tous le comprendront et se l’approprieront […] »76
1. La communication matérielle
Afin que le festival soit médiatisé, il doit communiquer aux médias et autres acteurs son
image voulue, son « positionnement conceptuel » (Alain Mons) et ses valeurs. Ces moyens de
communication peuvent alors servir autant le festival que le territoire selon l’utilisation qu’il en est fait.
Plus le territoire sera investi envers le festival plus il sera légitimé à bénéficier et pouvoir "profiter" de sa
communication et de son image. Les valeurs défendues entre festival et territoire se rejoignent parfois et
permettent ainsi une communication profitable aux deux entités comme pour le festival Interceltique de
Lorient qui souhaite concourir au renforcement de la notoriété du Pays Touristique de Lorient.
Lorsque les collectivités territoriales n’ont pas ou peu le contrôle de l’organisation et de la
communication du festival, elles ne peuvent ainsi réellement intervenir et faire passer leur message. Par
ailleurs, certaines instances représentatives du territoire ont en charge la communication du festival, ce
qui leur permet d’appuyer la communication du territoire à travers les supports de communication du
festival. Enfin, pour les territoires ou collectivités territoriales qui organisent elles-mêmes un festival, les
supports de communication sont des atouts indispensables de valorisation du territoire par le biais du
festival.
Néanmoins, la dimension "spectaculaire" de la manifestation (notamment la programmation et la
scénarisation) supplante fréquemment les messages pouvant valoriser le territoire d’accueil : « le public
étant sur l’événement ne va pas chercher à savoir qui l’organise. Il faut donc être extrêmement présent
et lisible […] je ne suis pas persuadé de l’efficacité d’un événement pour l’institution elle-même en ce
qui concerne sa visibilité et sa lisibilité » 77
. De plus, la multiplicité des partenaires freine la visibilité des
acteurs qui interviennent sur un même festival.
Pour autant, lors des festivals, de nombreux supports et vecteurs de communication
s’offrent au territoire, à un degré plus ou moins important selon leur niveau d’implication. Dans un
premier temps, les visuels (affiches, flyers, pages de gardes, plans etc.) émis par les festivals sont des
supports possibles, ils permettent d’y adjoindre des logos, intertitres, illustrations ou encore le nom du
territoire.
76 William PERKINS, L’événementiel, une communication sans limite... ou presque. Expériences, principes et réflexions
77 Attaché de presse du conseil général du Morbihan, cité par Floriane LECLAIR, L'événement : un outil de communication pour
les collectivités territoriales – le cas du conseil général du Morbihan, IUT Lannion, Université Rennes1, département Information-
Communication, Licence professionnelle communication des organisations option « écrits pour les organisations »
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Dans un second temps, les sites internet représentent un atout majeur. Ils offrent la possibilité de
communiquer de manière plus large et d’émettre des informations de la part du site internet du territoire
mais aussi du site internet du festival. Par exemple, les sites internet de la mairie de Lorient, de l’office
de tourisme de Lorient et de Cap Lorient78
consacrent dans leurs parties loisirs et tourisme, des pages au
festival et à l’association du festival Interceltique de Lorient. Celui-ci a réussi à mettre en évidence les
intentions de terre d’accueil de la ville de Lorient. De même, le site internet du festival Helfest accorde
une large place à la promotion territoriale. Une rubrique lui est accordée dès la page d'accueil, 79
on y
retrouve une description de la ville de Clisson, de ses commerces et de son patrimoine ainsi que des liens
vers les sites de la ville (blog, office de tourisme et mairie). A la suite, on retrouve les commentaires des
internautes qui peuvent donner leur avis sur la ville. Il est à noter que les commentaires diffusés font
d'eux-mêmes le lien identitaire entre le festival et le territoire : « Un festival comme le HellFest ne
pouvait fonctionner que dans un lieu comme celui-ci. Outre la beauté de la région, la proximité d'une
grande ville pour les transports internationaux et l'infrastructure autoroutière, c'est vraiment le site
idéal. Longue vie au HellFest » 80
, «[…] cette charmante ville (en 06 et 07 rien vu d'autre que l'enceinte
du fest) du coup maintenant pour faire un break on aime aller se promener dans ses rues et prendre un
peu d'air loin du champ de bataille. Vraiment très agréable. Bonne idée de la promouvoir sur le
siteweb»81. Les commentaires de toutes ces pages permettent ainsi de conforter la promotion territoriale
de Clisson.
Enfin, d’autres supports comme les dépliants, programmes, dossiers de presse, plaquettes
institutionnelles et autres du festival offrent la possibilité de mettre en avant le territoire. De même que
pour les sites internet, « le Grand Programme » conçu et édité par le festival Interceltique de Lorient
permet au président, aux élus et au directeur de s’exprimer. Ce festival qui a été en partie créé pour
promouvoir son territoire est celui qui fonctionne le mieux en France et son modèle est donc souvent
copié par d’autres territoires mais pour l’instant sans aucune réussite comparable.
Le festival du bout du monde, lui aussi, participe largement à la notoriété de son territoire d'accueil (la
presqu’île de Crozon) à travers ses supports. Le programme distribué sur le festival contient deux pages
« Landaoudec, haut-lieu mégalithique ! » et « Le Bout du Monde, c’est aussi la Presqu’île ! » qui
participe ouvertement à la promotion territoriale. De plus, l'implication du territoire d’accueil est
soulignée dans la rubrique partenariat par : « […] en étroite collaboration avec la Communauté de
Communes de la Presqu’île de Crozon [ …]. »82
alors que la présence des autres partenaires n’est
signifiée que par un logo. Pour autant, cette mise en valeur du territoire ne découle aucunement d’une
demande du territoire mais simplement de la volonté de l’équipe du festival. En effet, j’ai procédé à
78 Mairie de Lorient <http://www.lorient.fr/Festival_interceltique.822.0.html>, L’office de tourisme de Lorient, < http://www.lorient-
tourisme.fr/>, Cap Lorient, <http://www.caplorient.com/Tourisme-et-loisirs.33.0.html>
79 Annexes n°2 – capture d’écran du site – p.46 et 47
80 Posté par Ozzgwendal1 27 Avril 2010 à 10:06, < http://www.hellfest.fr/ >
81 Posté par tetanos 21 Avril 2010 à 19:21, < http://www.hellfest.fr/ >
82 Annexe n°3 – Programmes – p.49 et 50
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plusieurs entretiens téléphoniques qui m’ont permis de m’assurer, à de nombreuses reprises, de la
véracité de mes propos et exemples lors de mon analyse critique. J’ai notamment pu échanger avec
Antonin Masset en tant que responsable des relations presse, partenariat et communication du festival du
Bout du monde. 83
La plaquette institutionnelle et le programme du festival de théâtre de rue d'Aurillac
laissent aussi place à leur territoire d'accueil mais plus indirectement. Un paragraphe entier lui est
consacré dans l'édito puis il apparaît dans les rubriques « les actions » et « la programmation ». En effet,
même si certains festivals sont très liés à leur territoire d’accueil, ils n'en font pas forcément une
promotion ni une communication directe et affirmée. Pour exemple, le festival des Eurockéennnes, qui a
pourtant été créé en vue de la promotion du territoire de Belfort, ne met pas celui-ci en avant dans son
dossier de presse. Ce territoire se positionne comme un « territoire de musique », d'où l'évocation du
territoire qui passe seulement par les actions menées en lien avec la musique. 84
Par conséquent, plus un territoire est impliqué dans un festival plus il serait mis en valeur et plus il
pourrait avoir la possibilité d’intervenir sur les supports de communication. Néanmoins, il est impossible
de l’affirmer à ce jour car aucune étude n’a été effectuée à ce sujet.
Cette communication passe en grande partie par l’écrit qui prend une grande importance
en amont, pendant et en aval du festival sur le plan des supports ainsi que par le nom même du festival.
Le langage et les mots sont transmetteurs d’idées, de symboles et de valeurs. Ils permettent de
conceptualiser et de rendre compréhensible à tous un message ou une idée. De ce fait, lorsque le message
est écrit, il est matérialisé et offre donc l’avantage de s’inscrire dans le temps et de tenir le rôle de
"mémoire". Il permet une visibilité intemporelle. Par essence, l’événement est éphémère, l’écrit le fait
perdurer. C’est lui qui participe à l’inscription de l’événement dans la mémoire collective. « Quand
l’événement passe, l’écrit reste »85
.
Intervenant sous la forme de multiples supports (magazine, site Internet, affichage…) à toutes les étapes
du festival, de sa conception à sa pérennisation en passant par son organisation et sa diffusion, il remplit
tous les objectifs communicationnels (cognitifs, affectifs, conatifs). Il fait connaître l’événement, informe
sur son contenu, ses valeurs, ses organisateurs (au sens large) et autres. Il sert à donner du sens au
festival ainsi qu’à séduire et attirer le public. Il est aussi révélateur de l'implication du territoire, de ses
acteurs et de ses instances représentatives ainsi que des partenaires. Il permet d’expliquer et de justifier
leur(s) engagement(s). Le territoire peut, à travers ses supports écrits, transmettre ses messages et mieux
se faire connaître. Plus qu’un simple logo ou visuel, cela permet de faire connaître mais surtout de faire
passer une image voulue.
83 Entretien téléphonique avec Antonin MASSET - Responsable des relations presse, partenariats et de la communication du
festival du festival Bout du monde, 7 mai 2010 annexe n°6 – p.56
84 Pour ces deux exemples, je n’ai pu obtenir d’interview auprès des acteurs des festivals et des collectivités afin de savoir qu’elle
était l’implication exacte des territoires dans ces festivals et leur communication.
85 Floriane LECLAIR, L'événement : un outil de communication pour les collectivités territoriales – le cas du conseil général du
Morbihan,
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L’écrit permet aussi par le biais des supports de relation-presse de véhiculer le message avec des mots,
un champ lexical et des informations choisis afin que l’ensemble soit repris au mieux par les médias. Les
supports de relations presse, l’affichage ou encore les dépliants en lien avec le festival sont autant de
moyens écrits utilisables par le territoire d’accueil. Ils permettent de donner des détails et explications
qui corroborent l’image voulue. Le taux de reprise en main et de démultiplication de la lecture du
message est par conséquent augmenté grâce à l’écrit. Cela participe par là même à un objectif de
notoriété. Cette notoriété est confortée par un aspect écrit parfois négligé et pourtant au cœur même de
l’écriture : le nom du festival.
La définition d’un festival tout comme d’un territoire passe par un élément capital : son
nom. Celui-ci permet de désigner et de signifier. Il est l’élément premier de connaissance et de
reconnaissance. Le nom est l’expression la plus lisible et usitée, il est porteur de renseignement(s), de
symbole(s), d’image(s) et de sens. C’est ce qui permet à tout élément de se déterminer par rapport à autre
chose et par rapport à l’Homme. Les festivals utilisent divers types de noms, des noms liés à leur
thématique, à un parrainage, à leur histoire, ou encore au lieu d’implantation et à sa symbolique. C’est
sur ce point que notre attention se porte. En effet, lorsque le nom du territoire où se déroule le festival est
partie prenante du nom du festival cela peut s’apparenter à un environnement syntaxique locatif
(exemple : festival d’Avignon, printemps de Bourges, festival de la BD d’Angoulême, le festival de
Cannes).86
La valeur événementielle est associée à une valeur territoriale. Ceci impose alors une
association territoire-festival, qu’elle soit conscientisée par le public ou non. Ce système de référence
fonctionne d’autant plus qu’il est utilisé couramment à d’autres effets comme pour les événements de
Tchernobyl, ou Tiananmen, ou encore pour les antonomases telles que "un verre de bordeaux", "une
coupe de champagne", "un havane". Finalement le nom du festival devient presque nom commun et le
territoire entre ainsi dans la culture collective.
Ainsi l’ancrage dans la mémoire collective s’effectue presque comme une toponymie.
Effectivement, tout comme un toponyme, le nom du festival va faire résonnance à un lieu géographique
et grâce au festival à un événement, une histoire et des valeurs associées. La toponymie urbaine devient
un mode de relation publique et de représentation symbolique du territoire. La préposition "de" ou "d'"
revêt une symbolique particulière dans la langue française. Elle possède plusieurs significations mais ici
met en exergue le rapport entre les êtres, l’appartenance, le lien entre les personnes ou entités ou encore
la provenance.
De la même façon, l’association du nom du territoire et du nom du festival engendre un premier lien
relationnel avec le public. En effet, le nom est l’élément qui marque le plus la mémoire individuelle et
collective et qui permet la reconnaissance en terme de notoriété. Il est le premier élément à faire
connaître, à être connu, et à symboliser le festival. Il est l’élément qui va être repris par tous, public,
86 Annexe n°4 - liste non exhaustive – p.52
P a g e | 28
professionnels, partenaires médias etc. pour symboliser en quelques mots le festival. De ce fait, lorsque
le nom du territoire est inclus dans le nom du festival, cela représente un taux de reprise et de citation du
lieu très important.
Les territoires d’accueil et leurs instances représentatives peuvent parfois intervenir sous différentes
formes dans le choix du nom du festival. S’ils en sont les initiateurs, il est évident que le choix leur
revient en grande partie. Néanmoins, même si l’initiateur est privé selon son implication, celui-ci peut
influer et "demander" que le nom du territoire apparaisse dans le nom du festival.
Si la communication dite "matérielle" permet de transmettre l’image voulue et impacte
sur l’image perçue, la communication dite "immatérielle" n’est pas à négliger. En effet, l’individu est en
lui-même porteur et vecteur de message, de symbole et d’image. Ils détiennent ainsi un rôle central dans
la diffusion de l’identité territoriale, ici liée au festival.
2. Grâce à une communication immatérielle par des prescripteurs
« La communication sur un événement ou festival passe évidement par les médias traditionnels mais
aussi par de la communication "gratuite", "relationnelle". Les relations établies avec les partenaires, les
entreprises, les associations locales, les bénévoles, les journalistes, ou encore la population locale sont
autant de vecteurs d’informations et d’image. »87
Les quelques jours du festival transcendent les endroits, le territoire et son déroulement.
Ils ont une répercussion considérable sur la vision que les cibles en ont, et cela du visiteur à l’autochtone.
Ceux-ci sont alors vecteurs d’image et d’information(s) par rapport à leur vécu expérientiel de l’espace
territorial lors du festival mais aussi en amont et en aval de celui-ci.
Le public-spectateur va, par exemple, en conserver une image pendant la durée du festival, une image
perçue qu’il pourra transmettre à d’autres individus. Néanmoins, si l’étude commandée par France
Festival88
est prise en compte, il est notable que le public n’assiste qu’à une mince partie du festival
organisé et s’adonne simultanément à bien d’autres activités conjointes sur le même territoire. Ces
activités sont souvent liées à la Frange festivalière. Ce public transmet alors une image perçue "intra-
festival" et "extra-festival" (OFF).
Les artistes ou intervenants sont eux aussi vecteurs de notoriété et d’image. Ils sont
diffuseurs directs ou indirects de messages dans tous les sens du terme. Leur choix n’est pas anodin, ils
sont en eux même une partie de l’image de la programmation et donc du festival. Leur présence est
évocatrice de la capacité du festival et du territoire à attirer ou à générer des interventions pertinentes.
Selon les festivals, qu’ils soient plus généralistes ou plus spécialisés, les intervenants véhiculent tant une
87 Dominique BAYLE et Marie-Sophie HUMEAU, Réussir un spectacle ou manifestation culturelle, édition moniteur, 1997, 230p
88 Emmanuel NEGRIER et alii., Les publics des festivals – synthèse
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crédibilité qu’un message politique ou encore une forte médiatisation. Ils sont aussi "transmetteurs" au
sein d’un certain réseau professionnel et sont surtout leaders d’opinion auprès d'une large cible ou
cible(s) spécialisée(s). Néanmoins, les festivals et territoires doivent faire attention à l’utilisation du
"vedettariat" car c’est un domaine à manipuler avec grande prudence.
Généralement, les partenaires sont une des cibles de la communication afin d’engager ou de développer
les démarches contractuelles. Cependant, les partenaires sont, eux aussi, prescripteurs auprès de leur
réseau social et professionnel. Aussi, le territoire a tout intérêt à leur montrer, grâce au festival, sa
capacité à engendrer et stimuler la collaboration des entreprises et acteurs locaux. En effet, cela fait
connaître le territoire d’accueil du festival de manière positive et témoigne ainsi des efforts et du
dynamisme entrepris par les différents acteurs territoriaux investis dans le festival. L’investissement
d’acteurs locaux dans le projet apporte aussi une image de synergie, d’investissement, de capacité de la
population à se réunir et de la capacité des élus à fédérer. « Une manifestation qui est soumise au regard
des Autres est un lieu et un temps idéal pour faire savoir son savoir-faire. »89
Malgré tout, les acteurs
locaux comme les acteurs à part entière du festival peuvent être vecteurs de mauvaises informations ou
images en cas d’éventuel(s) problème(s) interne(s) ou interpersonnel(s).
L’image s’adresse aussi à la population locale qui voit son territoire sorti de son
ordinaire. La population locale, elle aussi, peut être réfractaire au festival pour de multiples raisons
comme l’investissement financier des élus le cas échéant, les nuisances sonores, la rupture de la sérénité
des lieux, les désagréments esthétiques, l’influence néfaste sur l’environnement, l’afflux de "gens du
voyage", de SDF etc. De plus, certains ne sont pas en accord avec l’image véhiculée de leur territoire à
travers le festival de par la programmation, le thème, l'image médiatique et autre. Comme il l’a été
expliqué précédemment, le festival du Helfest à Clisson vient par exemple perturber l’image et l’identité
locale qu’ils s’en font. Malgré cela, il n’a pas encore été remarqué d’association ou autre forme de
contestation officielle nuisant médiatiquement à l’image induite par le festival sur le territoire à part le
blog de « Clisson sans Helfest »90
Dans sa majeure partie, la population locale peut alors en tirer de multiples
considérations positives en termes d’image de leur territoire et de ses instances représentatives. De plus,
la population locale, objet d’identité du territoire, devient vecteur de cette image vers l’externe grâce au
processus de communication réticulaire exposé par Alain Mons91
« [c’est le] le processus de
transmission des images de la ville par l’individu lui-même », « [la ]mise en place de dispositifs de
médiation pour impliquer les habitants dans l’image, faire en sorte que l’habitant véhicule lui-même une
image positive de sa ville, à l’externe et à l’interne. ». Le citoyen entretient un rapport spécifique avec
son territoire, il doit pouvoir se reconnaitre dans l’image que celui-ci reflète.
89 Christophe GIBOUT, Villes et festivals- approche comparée des festivals urbains en grande Bretagne et en France
90 Clisson sans Helfest <clissonsanshelfest.unblog.fr>
91 Lynda AGRAM DE SAINT-JORES et alii., La communication événementielle des villes moyennes en Bretagne. Etat des lieux,
stratégies et enjeux
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Les habitants du territoire de la presqu’île de Crozon sont le reflet de ce mécanisme
identitaire. La presqu’île de Crozon accueille depuis 10 ans le Festival du Bout du Monde qui est né de
l’initiative de trois habitants qui souhaitaient impulser le développement culturel local. Aujourd’hui, ce
festival est réellement ancré dans l’identité territoriale si bien qu’il a récemment été déclaré
officiellement comme un des objectifs du secteur économique de la communauté de communes qui en est
partenaire depuis toujours. En effet, l’équipe festivalière prône des valeurs liées à un attachement
territorial important car elle se dit « aimer leur territoire »92
et souhaite réellement qu’il soit bénéfique à
tout niveau pour celui-ci (économie, vie sociale, communication etc).
De même, les acteurs locaux se mobilisent autour du festival, ce sont ainsi 1500
bénévoles, regroupés en diverses associations qui représentent la force vive du festival. Celui-ci est un
vecteur de synergie locale car il est devenu une fierté pour la majorité de la population (15000 habitants).
Ces habitants qui vivent en partie en "microsociété" revendiquent volontiers les valeurs du festival qui
sont ainsi liées aux valeurs de leur territoire. Le festival des Vieilles Charrues engendre un phénomène
similaire sur son propre territoire. Par conséquent lorsque la population locale adhère au lien festival-
territoire, voire même s’y investit, elle en devient une sorte d’ambassadrice.
Différents vecteurs de communication matériels sont « utilisables » mais peu exploités
par les territoires en période festivalière. Il en est de même pour le nom du festival. Pourtant celui-ci
possède une forte résonnance à un lieu géographique, une histoire et des valeurs associées. La toponymie
urbaine devient un mode de relation publique et de représentation symbolique territoriale et de notoriété.
Les prescripteurs, eux, sont souvent mobilisés et impliqués indirectement, ils sont porteurs d’image.
Nous allons pouvoir aussi nous rendre compte que cette image résulte fortement de l’investissement
spatial du festival sur le territoire et de sa pérennisation sur celui-ci.
92 Entretien téléphonique avec Antonin MASSET
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III. L’investissement du festival dans l’espace territorial peut–il, lui aussi être
générateur d’image ?
« Les fêtes et festivals mettent en scène l’image identitaire des cités et de régions solidaires et unifiées.
Ces événements inscrivent les lieux de leur déroulement […], ils décrivent les rapports dynamiques du
local et du global, du rural et de l’urbain, des espaces publics et privés. » 93
Le lieu "festivalier" est un micro-territoire en lui même. Il est construit, imaginé et ressenti à l'intérieur
même du territoire d'accueil du festival. Selon la surface et les lieux occupés, l’implantation d’un festival
et ses caractéristiques symboliques sont ainsi transposées à l'ensemble du territoire d'accueil du festival.
Le temps imparti au festival permet à l’individu l’appropriation de l’image perçue. Ce lieu devient ainsi
une sorte de "totem" de l’espace territorial dans son entièreté.
1. Une image produite grâce à la localisation et l’implantation du festival ou la
scénarisation du territoire
Le lien identitaire entre festival, territoire et instances représentatives de celui-ci se
construit par la localisation même du festival mais aussi par la mise en scène et la place qu’il prend dans
l’espace territorial où il se déroule. Les festivals s’inscrivent dans un cadre spatial défini qui interagit
avec les logiques contemporaines de l’organisation de l’espace public et privé. Selon l’utilisation de ces
deux espaces, ceux-ci ne confèrent pas les mêmes caractéristiques techniques et ne véhiculent pas les
mêmes images. L’installation d’un festival transforme les espaces en espaces festivaliers. Elle doit être
établie et définie dans celui-ci. L'objectif est, d'une part, de se distinguer du quotidien pour être
suffisamment repérable et, d'autre part, de s’intégrer dans l’espace territorial comme tout autre élément
qui le compose.
Les élus ou acteurs locaux peuvent intervenir directement ou indirectement dans le choix d’implantation
du festival sur le territoire. Ils réfléchissent pour déterminer dans quelle mesure ils souhaitent intégrer la
manifestation sur celui-ci et ainsi sur l’image qu’ils peuvent en retirer. Pour exemple, la ville
d’Angoulême a souhaité, en partenariat avec l’organisme en gestion du festival de la BD, inscrire celui-ci
comme projet moteur de la municipalité. « Les médias se sont alors étonnés d’une telle localisation :
« L’action se déroule à Angoulême », titrait le figaro, « c'est-à-dire nulle part.» »94
Cette localisation est
pourtant réfléchie et justifiée car l’un des ingrédients du succès d’identification entre le festival et la ville
est la taille de celle-ci. De ce fait, fréquemment, plus le territoire s’étend plus le festival se matérialise au
centre de ce dernier ou en un lieu centrique qui permet d’émettre une image facilement repérable et
associable au lieu et à l’espace territorial.
93 Guy DI MEA, Le renouvellement de l'événement des fêtes et des festivals, ses implications géographiques
94 Voir info matin. " en 20 ans Angoulême est sorti de son part •. 26-29 janvier 1995", cité dans Maria GRAVARI BARBAS et
Vincent VESCHAMORE, S'inscrire dans le temps et s'approprier l'espace : enjeux de pérennisation d'un événement éphémère. Le
cas du festival de la BD à Angoulême
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En effet, « les retombées économiques, touristiques profitent plus largement à un large périmètre autour
de l’événement, les retombées en terme d’image sont plus concentrées parce la ville est souvent associée
au festival –festival d’Ambronay, de Pérouges, A Vaulx Jazz…- pour en être généralement le premier et
l’essentiel partenaire, parfois même l’organisateur. »95
De même, la ville de Lorient bénéficie beaucoup
plus des retombées du Festival Interceltique de Lorient que le département et pour autant les deux
collectivités sont partenaires de façon quasi égalitaire.
Par ailleurs, si l’enceinte d’un festival doit être construite, parce que celui-ci ne peut ou
ne veut pas utiliser les infrastructures du territoire, alors les espaces territoriaux moins urbanisés seront
privilégiés afin d’avoir de la "place" et de permettre de plus grands rassemblements. Les freins
techniques (nuisances, démarches, sécurité etc) y sont aussi moins importants. Pour exemple, dans
l’agglomération nantaise, de nombreux festivals se déroulent plutôt loin des zones de peuplement, en
banlieue de Nantes. De plus, si le festival est en concurrence avec d’autres festivals sur une même zone
territoriale, comme une ville, le festival apparaîtra moins visible et l’ambiance festivalière sera moins
perceptible et ses répercussions en termes d’image moins importantes.
Concernant les festivals spécialisés, il est difficile de dégager les lieux de résidence de prédilection. Par
contre, les festivals plus généralistes se retrouvent majoritairement dans les grandes et moyennes villes
ou grandes métropoles.
Couramment, les festivals vont investir des lieux de prédilection sur le territoire, souvent de manière
centrique en un seul lieu. Selon l'étude commandée par France Festival,96
40% des festivals investissent
un lieu central, 21% auront des représentations décentralisées, 20% un lieu unique et 19% des lieux de
programmation éclatés. En effet, depuis quelques années, certains tendent à démultiplier les lieux et
inscrivent cela comme une ligne artistique. Cela permet aussi d’asseoir le rayonnement territorial du
festival.
Le message identitaire dépend de plusieurs éléments et donc en grande partie des espaces
urbains ou non qui vont accueillir le festival. Cela participe à la création d’un espace symbolique et
"imagé". Ainsi, plus la localisation est centrique moins la cible peut envisager l’ensemble du territoire
d’accueil. Soit il l’assimile à l’image expérientielle qu’il perçoit grâce au festival soit il ne conscientise
quasi pas ce lien. Plus le festival est excentré ou "enfermé" dans un espace privé et unique, moins la cible
portera d’attention à son cadre et au territoire d’accueil.
A contrario, plus le festival investit physiquement le territoire, plus il en "explose" les frontières. Plus il
investira l’espace public, plus celui-ci est transfiguré et le lien inconscient ou non est alors possible. Les
lieux possèdent une dimension symbolique et représentative d’une partie du territoire. Ils sont autant
porteurs d’identité que la programmation et sont simultanément des marqueurs territoriaux. Les festivals
95 Maud ROBERT, Festival et politiques culturelles régionales : le cas de la région Rhône Alpes
96 Emmanuel NEGRIER et alii. , Les publics des festivals – synthèse – Annexe n°9 – Chiffres et données clés – lieu d’implantation
p.62
P a g e | 33
utilisent alors les lieux, les places et les rues comme "scène ouverte" ou y construisent des villages
temporaires, des chapiteaux etc. (exemples : Printemps de Bourges entre la place Seraucourt et le palais
d’Auron ou les Francofolies de la Rochelle). A l’instar du festival Art Rock (St Brieuc - Côtes d’Armor),
le Festival des 3 Eléphants va ainsi changer en 2010 ses lieux de programmation. La diffusion des
concerts va s’effectuer dans plusieurs lieux et espaces de la ville de Laval. Certains espaces privés vont
permettre des entrées payantes mais de nombreux espaces publics proposeront des animations et concerts
gratuits. La ville va elle aussi profiter de la démarche artistique du festival en étant "sublimée" par des
œuvres d’artistes ou de nouvelles utilisations artistiques du patrimoine.
En effet, certains s’adaptent et se déroulent sur des sites connus du territoire car le patrimoine joue un
grand rôle dans l’attraction des festivaliers-touristes. Ils s’en servent pour être porteurs de sens
(exemple : les Eurockéennes de Belfort sur le site de Malsaucy). Aussi, un touriste ou autre visiteur ne
peut "échapper" à l’image véhiculée si le festival est omniprésent sur le territoire.
Le festival participe à une dé-fonctionnalisation des lieux dans la ville. L’espace public
est alors accessible à tous mais il ne lui est plus attribué les mêmes règles que dans son quotidien. Cet
espace devient non appropriable par un groupe ou une personne en particulier. Chacun s’approprie les
lieux et s’en fait sa propre perception dans ce contexte.
Des activités annexes aux manifestations spontanées, en passant par les mouvements de foule, le OFF qui
accompagne souvent les festivals transcende à son tour le territoire.
La visibilité du festival dans l’espace urbain est alors maximale : le territoire vit au rythme de
l’événement.
2. Le off ou la frange festivalière comme complément d’une image festivalière
Plus le festival se privatise ou investit dans des lieux privés moins son territoire d'accueil
profite d'une identification réciproque. Bien souvent, les territoires ou ses instances représentatives
tentent d’organiser des activités gratuites extra muros liées au festival (marchés, événements liés au
patrimoine, etc.) Certains festivals sont d’une telle envergure qu’il est notable que les foules se déplacent
pour l'ambiance et non pour l'objet du festival. Cet aspect n’est alors pas négligeable par les territoires.
Certaines animations hors festival sont ainsi organisées en "partenariat" ou accord avec le festival
permettant, là encore, un profit réciproque en termes d’image. D’autres activités, elles, se mettent en
place sans réel accord préalable et participe aussi à la construction de l’identité du festival et du territoire.
Ces phénomènes sont appelés "festivals OFF ", le "OFF" ou encore la "frange festivalière ".97
Par
définition, cela concerne donc l’ensemble des activités organisées ou non en marge des activités
97 Christophe GIBOUT, Villes et festivals- approche comparée des festivals urbains en grande Bretagne et en France
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officielles du festival. Le OFF investit divers lieux du territoire, principalement les espaces publics
urbains mais aussi les lieux privés comme les structures culturelles ou sportives, les cafés ou autres.
Depuis quelques années, la tendance est à l’"officialisation" des OFF.
Ainsi, on peut voir apparaître des structurations du OFF par des organismes soit
indépendants de l’organisation du festival soit émanant de cette même organisation, l’exemple le plus
significatif étant celui du OFF du festival d’Avignon. En effet, autour du Festival d’Avignon, 700
compagnies se présentent de leur propre initiative dans une centaine de lieux différents en trouvant les
financements nécessaires. L'image de certaines villes en période festivalière est parfois basée en partie
sur le OFF généré par le festival. Par exemple, l’image et surtout la notoriété de Rennes s’appuient en
grande partie sur le Festival des Transmusicales grâce à sa programmation pointue mais aussi en grande
partie à la dynamique intramuros qu’il génère. Une frange festivalière récurrente vient en "masse"
pendant ce festival, profitant même de l'occasion pour organiser un "Tecknival OFF". Le Festival des
Transmusicales, lui, était historiquement implanté au centre ville de Rennes et investissait divers espaces
privés et publics pour la diffusion de ses concerts notamment par l'organisation des "Bars en Trans". Ce
moyen permet de diffuser certains artistes dans les bars de Rennes ou de donner la possibilité à certains
cafés-concerts de programmer des artistes qui figureront sur la programmation. Cependant en 2004, la
« salle du liberté » qui accueillait la majeure partie de la programmation officielle, a entamé des travaux
de rénovation. C’est pourquoi, le festival a dû se délocaliser au « Parc des expositions » de St jacques de
la Landes en périphérie de Rennes. Cette décentralisation a alors perturbé la dynamique et la frange
festivalière qui émanait du festival à chaque édition au centre ville de Rennes. Aussi les Transmusicales
ont tenté de maintenir un lien avec le centre ville en maintenant « les Bars en Trans » mais,
rétroactivement, il a été constaté que la dynamique de frange festivalière et ses répercussions en termes
d’image sont moindres lorsque le festival est décentralisé. Ce constat semble s’appliquer à d’autres
festivals comme celui de « La Route du Rock ».
Par ailleurs, dans les espaces territoriaux restreints, certains festivals sont confrontés à la
cohabitation entre programmation festivalière et manifestations OFF, encadrées, mais débordantes. Au
Festival International de Théâtre de Rue d'Aurillac « la profusion de spectacles à chaque coin de rue98
a
conduit les organisateurs à créer en 1996 les « Quartiers du Off ». Retranchés de l’espace public (cours
d’école), ces lieux sont autogérés par les compagnies et présentés dans les plaquettes du festival.
Paradoxe pour un festival de théâtre de rue ou effet pervers d’une gestion pragmatique de l’espace, ces
Quartiers représentent aujourd’hui les scènes les plus prisées du off, tandis que la rue demeure l’espace
laboratoire des débutants ou des puristes. »99
Par cet exemple, on remarque que la frange festival est un
phénomène de plus en plus imbriqué aux festivals et porteurs d’image. Malgré tout, le OFF qui
98 Annexe n° 5 – Plan – p.53
99 Céline BARTHON et alii., L’inscription territoriale et le jeu des acteurs dans les événements culturels et festifs : des villes, des
festivals, des pouvoirs
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initialement n’est pas organisé peut conduire à certaines dérives et nuisances qui donnent alors une image
négative du territoire.
En outre, le OFF est très accessible par toutes les cibles qui participent fortement à cette
frange festivalière pour de multiples motivations comme l’ambiance, le caractère improvisé ou la gratuité
ou la modicité des prix.100
Le public devient lui-même acteur de la frange festivalière en contribuant à
une présence accrue d’individus et d’activités en parallèle du festival. L’image véhiculée par le OFF est
alors très fréquemment associée à celle du festival et ainsi du territoire. Sans le festival, le OFF
n’existerait pas, mais le OFF permet une autre approche du territoire en "fête". Son aspect souvent
dynamique et convivial profite alors à une bonne atmosphère générale sur le territoire dans ce laps de
temps. A nouveau, les cibles transfèrent cette image expérientielle à celle du territoire dans son
ensemble.
La tendance actuelle à organiser et officialiser le OFF sur le territoire démontre, là
encore, l’importance de sa portée en termes d’image. Ainsi par cette démarche, le OFF et ses retombées
sont assurés d’être renouvelés à chaque édition du festival, voire à utiliser les activités du OFF hors
période festivalière afin lui aussi de le pérenniser. « Si l’événement est éphémère et unique, il est un acte
de conquête à long terme […]»101
En effet, le OFF est assimilable au festival car il possède le même
enjeu de pérennisation sur le territoire afin de marquer celui-ci de l’identité du festival et de son OFF.
3. Une pérennisation du festival sur le territoire qui permet un ancrage de la réciprocité
identitaire entre le festival et son territoire d’accueil
« La tentation [est] de concilier ce qui est a priori inconciliable, l’éphémère (la fête) et le durable (la
ville [, le territoire]) […]. »102
La localisation du festival, l’espace qu’il investit et le OFF qu’il génère concourent donc
à l’identification réciproque entre le festival et le territoire où il se déroule. De ce fait, cette image
construite en un temps éphémère doit être assez forte et intégrée à l’image globale du territoire pour
contribuer à son identité sur le long terme. L’enjeu est, pour le territoire, de profiter de la caractéristique
de récurrence annuelle ou pluriannuelle du festival afin de profiter de l’image de celui-ci. De nombreux
territoires multiplient les "événements", il leur faut ainsi capitaliser sur l’image de certains d'entre eux et
inscrire l’ "événement" dans la durée. Il faut pérenniser le festival : « ils se déroulent chaque année
100 Annexe n°9 – Chiffres et données clés : intensité de la participation aux spectacles – p.62
101 William PERKINS, L’événementiel, une communication sans limite... ou presque. Expériences, principes et réflexions
102 Maria GRAVARI BARBAS et Vincent VESCHAMORE, S'inscrire dans le temps et s'approprier l'espace : enjeux de
pérennisation d'un événement éphémère. Le cas du festival de la BD à Angoulême
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presque à chaque fois au même moment, ce qui leur confère un passé susceptible d’être fixé en
mémoire. »103
Les collectivités craignent parfois une trop grande indépendance du festival qui permettrait à celui-ci de
se délocaliser sur un autre territoire. En effet, certains festivals ont eu recours à des changements de lieu
de résidence à cause d’un faible soutien local conjugué parfois à une concurrence festivalière.
(exemples : Rencontres cinématographique Henri Langlois de Tours à Poitiers, festival du film
fantastique d’Avoriaz vers Gérardmer, festival du film ferroviaire du Loir et Cher à Vendôme).
Néanmoins, d’autres se sont délocalisés comme le Festival des 3 Eléphants de Lassay-les-Châteaux à
Laval afin de "profiter" au mieux de la notoriété et des fonctionnalités de la municipalité mais aussi de
devenir un important acteur culturel local. Mutuellement, le festival et la ville qui est partie prenante des
valeurs du festival, ont choisi en 2010 d’implanter le festival au centre ville.104
Celui-ci va ainsi investir
totalement la localité choisie et devrait générer des retombées imagières réciproques.105
Nous admettrons ainsi une tendance à l’"instrumentalisation" des festivals par les territoires mais nous ne
développerons pas cet élément même s’il nous est forcé de constater que cette notion va à l’encontre de
l’aspect événementiel d’un festival. Conjointement, les organisateurs du festival doivent s’assurer du
soutien des territoires d’accueil et de ses représentants. Les acteurs locaux et les habitants doivent aussi
l’accueillir et y adhérer soit dans le fond, soit en action.
L’enracinement dans le temps et dans l’espace est donc une condition presque impérative
de la reconnaissance collective de l’identité réciproque entre festival et territoire d’accueil. Le festival est
éphémère et, lorsqu’il se termine, laisse dans une certaine mesure, des espaces vides qui doivent être
comblés par d’autres projets ou la continuité de l' "événement". Pour exemple, la logique de
pérennisation d’Angoulême et de son festival de la BD étant une des plus fortes constatées106
, c’est un
des territoires qui profite le plus de l’image du festival tout au long de l’année.
Afin d’y parvenir, de multiples moyens sont mis en œuvre dont le merchandising. Il concerne
majoritairement les festivals de taille et de notoriété moyenne à grande. Pendant et surtout après le
festival, il donne la possibilité par la vente de divers objets dérivés ou publicitaires de créer des "supports
de communication" dont l’individu devient le média. Ceux-ci permettent d’entretenir l’image tout au
long de l’année mais aussi de faire un rappel de notoriété envers l’acheteur du produit et son entourage.
Par ailleurs, « […] la pérennisation implique une inscription spatiale […] Certains festivals cherche
ainsi à se constituer un lieu « vitrine » […]. »107
Pour ce faire, les territoires en font des lieux touristiques
ou lieu d’ "étape symbolique" du festival, avec ou non, des magasins ou lieux de référence associés. A
103 Arnaud BRENNETOT, Des festivals pour animer les territoires
104 Annexe n°4– Plan, et n°5 - Dossier de presse – p.52
105 Entretient téléphonique avec Arnaud BOSCHET, responsable de la communication du festival des 3 éléphants et responsable
des relations presse au 6 par 4, le 07 mai 2010 – annexe n°6, p.57
106 Maria GRAVARI BARBAS et Vincent VESCHAMORE, S'inscrire dans le temps et s'approprier l'espace : enjeux de
pérennisation d'un événement éphémère. Le cas du festival de la BD à Angoulême
107 DEP CNRS – UMR 6590, Villes et festivals, Synthèse, l’inscription territoriale et le jeu des acteurs dans les événements
culturels et festifs
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l’époque où le festival du film fantastique se déroulait encore à Avoriaz, la ville et la station de ski qui
s’y trouvent avaient matérialisé à l’année le festival dans l’espace public tant dans l’architecture que dans
les aménagements de transport (« train fantastique »). Certains inscrivent les festivals de façon
permanente par le biais d’expositions ou encore signalétiques spécifiques sur le territoire. Des panneaux
indiquant le site du festival sont parfois installés à l’année dans les rues ou encore sur l’espace d’accueil
du festival.
D’autres festivals cherchent plutôt à multiplier les événements secondaires soit en simultané du festival,
soit pendant le reste de l’année. Ces événements relancent ainsi l’intérêt du public et des médias.
L’objectif est de susciter l’intérêt des médias et des autres cibles sur le long terme. Une sorte de
"pression" peut être ainsi maintenue toute l’année et intensifiée deux mois avant le festival. La
communication générée par le festival et le territoire prend alors toute son importance.
Les acteurs des festivals et des territoires peuvent ainsi entrer en contradiction du point
de vue des temporalités et des spatialités. Les organismes organisateurs de festivals fonctionnent sur un
événement ponctuel qui fait son attractivité et les territoires ont intérêt à ce que les retombées
festivalières, en particulier immatérielles, se prolongent tout au long de l’année. En effet, certaines
collectivités territoriales organisatrices de festival s'assurent de la pérennité de leur événement en
reprenant des concepts qui ont déjà fait leurs preuves au risque de retomber dans une logique de
concurrence.
L’investissement spatial du festival et son « animation » adjacente, confèrent une
nouvelle image au territoire dans un temps défini. Lorsqu’il investit pleinement l’espace, il le réorganise,
le scénarise et donne vie à un territoire dont l’image est transcendée. Les individus découvrent ou
retrouvent ce territoire scénarisé. Ils s’approprient ou se réapproprient l’image du territoire en fonction de
ce qu’il véhicule pendant cette période. Ce laps de temps marque l’esprit collectif. Cependant pour que la
réciprocité entre festival et territoire soit effective dans la culture collective le festival doit être pérennisé
en ce même espace territorial.
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BILAN
L’analyse de ce sujet a permis de mettre en perspective l’ « utilisation » des festivals par
leur territoire d’accueil afin de créer ou faire évoluer leur identité territoriale. Le fait d’avoir pris le parti
de ne pas analyser seulement des territoires administratifs ou encore un type de collectivité territoriale,
m’a permis d’explorer plus en profondeur la contribution identitaire des festivals.
En effet, cette contribution passe par de multiples aspects complémentaires dont les répercussions
imagières dépassent les frontières territoriales administratives, symboliques ou géographiques. Selon
l’implantation du festival, sa programmation, l’implication des différents acteurs et des préconisateurs, sa
médiatisation, la communication qu’il émet, son nom ou encore la façon dont il s’ancre et est pérennisé
sur son lieu d’accueil, celui-ci participe à l’identité territoriale à un degré plus ou moins important, et de
façon plus ou moins concentrique. Cette analyse confirme l’hypothèse selon laquelle certains festivals
vont profiter à un territoire quitte à ce que ce dernier fonde son image dessus, d’autres vont contribuer à
sa dynamique identitaire comme un élément parmi beaucoup d’autres. De même, certains festivals vont
profiter à une région entière, d’autres seulement à un espace territorial restreint comme une ville voire un
quartier.
Plus le territoire est étendu au niveau spatial plus l’appropriation ou la création d’une
image par un festival semble complexe. Certains ont réussi à baser une partie de leur image sur des
événements (la Vendée, Nantes etc. ) mais peu sur des festivals. Pourtant, comme cela m’a été confirmé
lors d’une dernière interview,108
au fil des années selon les gouvernances en place, le territoire de Belfort
a fondé en partie son identité par cette forme d’événement éphémère grâce au festival des Eurockénnes
de Belfort. Lors d'un sondage (baromètre départemental) de 2004, le festival fut le premier « symbole »
associé au territoire de Belfort (notoriété spontanée), reléguant le Lion de Belfort à la seconde place. Le
festival n’avait pourtant pas été crée initialement par le CG à des fin de communication ou de marketing
territorial. Il est aujourd’hui géré par l'association « Territoire de musique ». Ainsi, le CG endosse
souvent l'image du festival, (charte graphique, logo spécifique109
, campagnes publicitaires etc.). Cette
image reposant notamment sur les photos en prise de vue aérienne, du site du festival : la «presqu’île de
Malausy »110
Par conséquent, cette image est quelque peu devenue l'identité symbolique et marquante du
festival et par là même du territoire dans l'esprit collectif. Cet exemple illustre la conséquence imagière
finale possible de la présence d'un festival sur un territoire donné lorsque celui-ci accompagne et soutient
le projet.
Les divers composants d’un festival exprimés précédemment s’avèrent donc être
nécessairement complémentaires afin d’optimiser la réciprocité de l’identité entre territoire et festival.
108 Entretien avec Alain PONCET – Direction de la Communication du Conseil Général du territoire de Belfort - Belfort – Franche-
Comté, le 2 juin 2010 – annexe n°6, p.58
109 Annexe n° 7 – Logo « CG territoire de Belfort, créateur des Eurockéennes », p.60
110 Annexe n° 8 – Vue aérienne, p.60
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Néanmoins, actuellement aucune étude ciblée sur ce sujet n’a été effectuée ce qui laisse place à de
nombreuses interrogations quant à l’application de ces conclusions sur un territoire français en constante
mutation. Ce point est d’autant plus notable concernant les collectivités territoriales. Une réflexion est en
ce moment même initiée par l’agence régionale du spectacle vivant sous la tutelle de la région Poitou-
Charente et de l’Etat : « Qu’est-ce qui fait valeur dans un festival ? Cela renvoie à des aspects
économiques […] Il y a aussi d’autres éléments de valeur, comme les éléments touristiques, des éléments
de communication, […] il y a une approche territoriale de tout cela ».111
Par conséquent, comme je l’ai évoqué dans mon introduction, je peux aujourd'hui me
demander si Lannion Trégor Agglomération en tant qu’intercommunalité pourrait initier un festival afin
de véhiculer son identité territoriale, à l’interne comme à l’externe, à l’instar du territoire de Belfort. Il
apparaît plus complexe qu’un tel projet contribue à identifier les frontières, les compétences, le rôle, les
atouts et le dynamisme de LTA. En effet, cet échelon administratif commence seulement depuis quelques
années à être identifié par les français y compris ceux qui y habitent.
Plus généralement, nous avons pu voir que, pour initier un festival, il faut que celui-ci soit basé sur un
concept, une programmation, des valeurs ou une identité en lien avec son territoire. Les communautés de
communes peuvent-elles y parvenir tout comme certains autres échelons administratifs ? De plus, les
intercommunalités, qui ont encore des difficultés à se détacher d’une commune de "référence" doivent
être prudentes quant à l’implantation d’un festival et ne pas le concentrer en une ville ? En effet, si tel
était le cas, cela pourrait engendrer un simple phénomène de réciprocité identitaire entre la ville et le
festival. Enfin, une identité construite conjointement ou non sur un festival, ne peut, en général, s’ancrer
dans la culture collective que par la médiatisation et le long terme. Les territoires comme LTA qui
attendent souvent des retombées quasi-immédiates, doivent alors prendre cet élément en considération.
Aussi, nous pouvons nous demander si un festival qui n’a lieu qu’une fois peut marquer
l’image d’un territoire dans la mémoire collective. L’"événementialisation" du festival doit alors être
«prééminente » afin de marquer les esprits et permettre la réciprocité identitaire entre le festival et son
territoire d’accueil. Le festival de Woodstock en est l’exemple même car la ville de Bethel est marquée
depuis quarante ans par l’image de ce festival. Elle est devenue un lieu de pèlerinage, un symbole et un
repère collectif voire universel. Cependant, un plus petit festival qui ne s’inscrirait pas dans le contexte et
la médiatisation particulière de Woodstock pourrait-il avoir les mêmes répercussions ? Le festival « Just
One » se déroulera une seule et unique fois en Bretagne le 13 juillet 2010, des observations pourraient
ainsi être menées à cette occasion.
111 Jany Rouger, directeur de l’Agence régionale du spectacle vivant, région Poitou Charentes
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BIBLIOGRAPHIE
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AGRAM DE SAINT-JORES Lynda et alii., « La communication événementielle des villes moyennes en
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Professionnelle, Rennes, Université Rennes 2, UFR Arts – Lettres –, 2005, 286p
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GIBOUT Christophe, «Villes et festivals - approche comparée des festivals urbains en grande Bretagne
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Annie Guedez, professeur, Poitiers, université de Poitiers,
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LECLAIR Floriane, « L'événement : un outil de communication pour les collectivités territoriales – le
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organisations option « écrits pour les organisations », Lannion, IUT Lannion, Université Rennes1,
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Mémoire sous la direction de Jacques BONNIEL, DESS développement culturel et direction de projet,
Lyon, Faculté d’Antropologie et de Sociologie, Université Lumière Lyon 2/ARSEC, 2004, 85 p
Colloque ou rencontres
NEGRIER Emmanuel et alii. , « Les publics des festivals – synthèse - Recherche sur 49 festivals de
musique et de danse - Enquête commandée par France Festival et Réseau en Scène Languedoc-
Roussillon en partenariat avec la région Languedoc Roussillon », in Les publics des festivals, colloque,
Montpellier, 12-13 novembre 2009, 32 p
LAPLANTE Benjamin et CALBERAC Yann (relu et amendé par Philippe Chaudoir), « La ville
événementielle », ce café géographique est organisé en partenariat avec la revue Géocarrefour, à
l’occasion de la parution du dernier numéro dirigé par Philippe Chaudoir
« L’évènementiel et les villes touristique » Séminaire scientifique - journée organisée par l’AGF
(Association des Géographes Français), sous la coordination et la direction d’Edith Fagnoni (Maître de
conférence – Université Paris 4, IUFM) et de Jérôme Lageiste (Maître de conférence – Université
d’Artois), à Paris, 2004
* CNRS
DEP CNRS – UMR 6590, « Synthèse, Villes et festivals, l’inscription territoriale et le jeu des acteurs
dans les événements culturels et festifs », Espace géographiques et société, avril 2002, 67 p
DEP CNRS – UMR 6590, « Monographie, Villes et festivals, l’inscription territoriale et le jeu des
acteurs dans les événements culturels et festifs », Espace géographiques et société, avril 2002, 274 p
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Internet
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Cap Lorient, < http://www.caplorient.com/Tourisme-et-loisirs.33.0.html>
Festival Helfest, < http://www.hellfest.fr/ >, 2010
France 3, <http://ouest.france3.fr/info/pays-de-la-loire/le-hellfest-de-clisson--festival-sataniste-
62089320.html>
L’office de tourisme de Lorient, < http://www.lorient-tourisme.fr/>
Mairie de Lorient <http://www.lorient.fr/Festival_interceltique.822.0.html>,
Médiathèque cité de la musique,
<http://mediatheque.citemusique.fr/masc/?INSTANCE=CITEMUSIQUE&URL=/mediacomposite/CIM/
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Observatoire de l’image des territoires, <http://imagesdesterritoires.univ-pau.fr/live/>, 2010
Presse Océan, < http://www.presseocean.fr/actu/actu_detail_-Clisson-tient-a-son-Hellfest-_12024
977184_actu.Htm >,
Pro festivals, http://www.pro-festivals.com/
Vivre sans Helfest, <clissonsanshelfest.unblog.fr>, 2010
Interviews
BOSCHET Arnaud - Responsable de la communication du festival des 3 éléphants et responsable des
relations presse au 6 par 4, 7 mai 2010
MASSET Antonin - Responsable des relations presse, partenariats et de la communication du festival du
festival Bout du monde, 7 mai 2010
PONCET Alain - Direction de la Communication du Conseil Général du territoire de Belfort, 2 juin 2010
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ANNEXES
Sommaire des annexes
Annexe n° 1 : Echelles de rayonnement d’un festival
Annexe n° 2 : Site internet du Helfest
Annexe n° 3 : Programmes du Festival du bout du monde :
Programme 2008 p. 17 et 18
Programme 2010 p. 16,17 et 18
Annexe n° 4 : Noms de festival
Liste non exhaustive des noms de festivals comprenant le nom de leur territoire d’accueil
Annexe n° 4 : Plans
Implantation du festival des 3éléphants à Laval
Implantation du festival International de théâtre de rue d’Aurillac sur son territoire d’accueil
Annexe n° 5 : dossier de presse
Festival des 3 éléphants p.11 et 12, les lieux
Annexe n° 6 Entretiens
Entretien avec Antonin MASSET – Festival du Bout du Monde
Entretien avec ARNAUD BOSCHET - Festival des 3 Eléphants
Entretien avec Alain PONCET – Conseil Général du territoire de Belfort
Annexe n° 7 : Logos
Annexe n° 8 : Photo aérienne
Photo
Couverture du dossier de presse du festival
Annexe n° 9: Chiffres et données clés
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ANNEXES N°1 et N°2
1 : Echelles de rayonnement d’un festival
2 : Site internet du Helfest
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Annexe n° 1 : Echelles de rayonnement d’un festival
- Reconnaissance internationale, sur le plan professionnel et sur l’ensemble de la population (Cannes,
Avignon)
- Notoriété nationale, pro, passionnés (Deauville, Charleville-Mézières Marionnettes)
- Notoriété nationale, professionnel continent ou planétaire. (Angoulême, Bourges)
- Forte ou très forte notoriété, population régionale, forte ou moyenne notoriété pro régionale ou
nationale (festival des 3 continents, Jazz en Touraine)
- Notoriété régionale forte ou moyenne (Douvres, les semaines musicales)
- Notoriété locale, voire départementale.
Annexe n° 2 : Site internet du Helfest
VILLE DE CLISSON
Bienvenue à Clisson ville hôte du festival Hellfest depuis 2006!
Clisson, cette ville en plein vignoble nantais, est plus que le lieu où se tient le Hellfest. L’ancienne forteresse médiévale ravira les amoureux de vieilles pierres où se côtoie époque médiévale du XVème siècle et style italien du XVIIIème. L’endroit rêvé pour se promener et s’arrêter boire un verre de Muscadet local en terrasse d’un des bars de la ville.
Clisson, forteresse médiévale
La cité de Clisson faisait partie de la Bretagne historique, et constituait la clé de voûte de la défense des Marches de Bretagne. Son château dresse ses ruines romantiques sur un éperon rocheux, dominant toute la ville. Sa majestueuse présence témoigne de l’importance de la forteresse au Moyen-âge. Les superbes halles et ponts de pierre du XVème siècle complètent cette promenade médiévale et achèvent
de plonger le visiteur dans plus de 1000 ans d’histoire.
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Clisson, le rêve italien Dans un dédale de ruelles, le granit fait soudain place à la brique et à la tuile. Une véritable surprise ! Ce trait italien de la ville est issu d’un des pans sombres de son histoire. Complètement détruite lors des guerres de Vendée, la ville commença a être reconstruite à la fin du XVIIIème siècle par deux frères nantais, Pierre et François Cacault, chassés d’Italie par les émeutiers anti-républicains et terminée au XIXeme . C’est pourquoi tout à Clisson rappelle la campagne romaine ou toscane : villas, jardins ombragés de pins parasols, maisonnettes rustiques, églises, temples et statue antiques.
Plaisirs du vignoble Paysage de vignes qui s’étendent à perte de vue et se teintent de nuances variées au fil des saisons, villages de vignerons aux maisons et aux caves accueillantes : La Vallée de Clisson vit au rythme de son vignoble, où prédomine aujourd’hui son vin blanc, le fameux Muscadet.
Des commerçants accueillant Comme tous les ans, les commerçants de Clisson vous accueillent et vous proposent leurs services et pour certains des spécialités Hellfest. Preuve de leur total soutien, ils accueilleront aussi des exposants pendant la durée du festival, ainsi que des groupes pour que vous puissiez libérer l’apéro en musique les samedi 19 et dimanche 20 de 11h à 13h.
Faisant partie intégrante de l’identité du festival, prenez donc le temps de découvrir cette chaleureuse ville de Clisson et d’y goûter les spécialités locales!
Liens utiles:
Ville de Clisson: www.mairie-clisson.com
Office De Tourisme et Communauté des communes: www.valleedeclisson.fr & Visiter Clisson
Blog Vallée de Clisson: http://www.valleedeclisson-leblog.com/blog/
Application iPhone p
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ANNEXE N°3
Programmes du Festival du Bout du Monde
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Annexe n° 3 : Programmes du Festival du Bout du Monde :
Programme 2008 p. 17 et 18
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Programme 2010 p. 16,17 et 18
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ANNEXES N°4 et N°5
4 : Noms de différents festivals
5 : Plans
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Annexe n° 4 : Noms de différents festivals
Liste non exhaustive des noms de festivals comprenant le nom de leur territoire d’accueil :
Printemps de Bourges, Octobre en Normandy, Festival d’Avignon, Les Eurockéennes de Belfort, Festival
International de Musique de Besançon et de Franche-Comté, Festival de la Terre et de ses Hommes de
Chamonix-Mont-Blanc, Grandes Orgues de Chartes, Festival de Musique Française en Pas de Calais, Festival
d’Art Floral de Touraine, Festival International des Francofonies en Limousin, Montpellier-Danse, Les
Chorégies d’Orange, Les Francofolies de La Rochelle, Les Transmusicales de Rennes, Festival de Musique
Baroque en Sarthe, Fêtes Musicales en Touraine, Florilège Vocal de Tours etc.
Annexe n° 4 : Plans
Implantation du Festival des 3Eléphants à Laval :
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Implantation du festival International de théâtre de rue d’Aurillac sur son territoire d’accueil :
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Annexe n° 5 : dossier de presse
Festival des 3 Eléphants p.11 et 12, les lieux
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ANNEXE N°6
Entretiens
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Annexe n° 6 Entretiens
Entretien avec Antonin MASSET (7 mai 2010)
Responsable des relations presse – partenariats et de la communication du Festival du Bout du Monde -
Presqu’île de Crozon - Finistère.
Le festival du bout du monde est né il y a dix ans de l’initiative de trois habitants de la presqu’île de
Crozon. Leur volonté était d’impulser le développement culturel local dans la presqu’île. Ils ont ainsi
mobilisé des associations et des bénévoles qui avaient la même volonté et portaient les mêmes valeurs.
L’équipe des bénévoles, regroupés en diverses associations, compte aujourd’hui 1500 personnes dont les
trois quarts sont issus du territoire de la presqu’île de Crozon. Ils représentent la force vive du festival.
Celui-ci est un vecteur de synergie locale car il est devenu une fierté pour la majorité de la population
(15000 habitants). Ces habitants qui vivent en partie en « microsociété » revendiquent volontiers les
valeurs du festival qui sont liées aux valeurs de leur territoire.
En effet, le festival participe à la dynamique locale mais s’engage aussi de façon informelle à ne pas trop
« grossir », en restreignant son nombre de places payantes chaque année. Il souhaite ainsi conserver une
taille humaine à l’image de la presqu’île. L’équipe des organisateurs du festival prône des valeurs liées à
un attachement territorial important car ils disent « aimer leur territoire » et souhaitent réellement que le
festival soit bénéfique à tout niveau pour la presqu’île de Crozon (économie, vie sociale, communication
etc). Ainsi, il reverse chaque année près de 90 000€ à plusieurs associations.
Le festival est ainsi ancré dans la presqu’île, à tel point qu’il a récemment été déclaré officiellement
comme un des objectifs du secteur économique de la communauté de commune qui en est partenaire
depuis toujours.
Le festival participe largement à la notoriété du territoire et à son développement touristique. Pour
exemple, le programme distribué sur le festival contient deux rubriques (« Landaoudec, haut-lieu
mégalithique ! » et « Le Bout du Monde, c’est aussi la Presqu’île ! ») qui participent ouvertement à la
promotion territoriale.
En effet, d’après une étude, commandée par le festival en 2009, 4000 spectateurs (20 000 spectateurs au
festival par jour sur 3 jours) venus pour le festival sont restés en vacance sur la presqu’île de Crozon
pendant les 6 jours qui ont suivi le festival.
Par ailleurs, l’implantation des sites du festival s’étalant sur 2 communes, ce n’est pas seulement la ville
de Crozon qui bénéficie des retombées (toutes confondues) mais tout le territoire de la presqu’île. De
plus, des animations (arts de rue ou concerts) officielles et gratuites sont organisées dans chaque ville
pendant le festival, ce qui lui permet d’avoir une présence et d’offrir des spectacles aux habitants qui ne
viennent pas au festival payant ainsi qu’aux touristes et badauds. Là encore l’investissement spatial dans
leur territoire leur permet de le mettre en scène, de le sublimer pour un temps et de conforter l’image que
souhaite véhiculer le territoire de la presqu’île de Crozon.
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Entretien avec ARNAUD BOSCHET (7 mai 2010)
Responsable de la communication du Festival des 3 Eléphants et responsable des relations presse au 6
par 4 - Laval – Mayenne
Le Festival des 3 Eléphants existe depuis 1998.
Anciennement implanté à Lassay-les-Châteaux, il a déménagé il y a deux ans pour s’implanter à Laval.
Le festival s’est ainsi tenu en périphérie de Laval, en plein air, en un lieu unique. Ce festival a choisi une
ligne artistique majoritairement portée sur la découverte musicale et les artistes " insolites ". Le festival
défend aussi des valeurs de dépassement des frontières musicales pour atteindre l’art et l’artisanat sous
de multiples formes. Ainsi, lors de chaque édition la scénographie, la signalétique, la décoration ainsi que
les objets utilitaires (bancs, tables, caisses de paiement, stands…) sont renouvelés et réfléchis soit par des
artistes soit par des associations locales.
En effet, le Festival des 3 Eléphants souhaite travailler en "réseau". Il a pour volonté de développer des
synergies locales tant dans le domaine culturel que dans la vie locale. C’est une des raisons de sa
délocalisation vers Laval. C’est pourquoi, l’équipe organisatrice du festival travaille en partenariat, voire
pour certaines personnes en simultané, avec la salle de spectacle le 6par4 basé à Laval. Cette structure
développe des actions culturelles à l’année en plus de sa fonction de diffusion.
De cette manière, il souhaite profiter de la notoriété et des fonctionnalités de la ville de Laval mais aussi
devenir un fort acteur culturel local. Ce pari semble être en bonne voie car cette année, pour la première
fois, le festival va investir totalement le centre ville de Laval.
A l’instar d’Art Rock dans les Côtes d’Armor, la diffusion des spectacles va s’effectuer dans plusieurs
lieux et espaces de la ville. Certains espaces privés vont permettre des entrées payantes mais de
nombreux espaces publics proposeront des animations et concerts gratuits. La ville va, elle aussi, profiter
de la démarche artistique du festival en étant « sublimée » par des œuvres d’artistes ou de nouvelles
utilisations artistiques du patrimoine.
La municipalité a ainsi totalement adhéré au projet et semble vouloir à terme pérenniser le festival en son
centre si ce format fonctionne.
De ce fait, cette année la ville de Laval est mise à l’honneur dans les supports de communication mais
aussi intrinsèquement par l’implantation et la programmation du festival. Ce travail de collaboration
souhaite ainsi être profitable en termes de notoriété et d’image au festival mais aussi à la ville auprès de
ses habitants et d’un public régional. La ville est ainsi en accord avec le positionnement du festival, à
savoir une image non quantitative mais plutôt qualitative.
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Entretien avec Alain PONCET (2 juin 2010)
Direction de la Communication du Conseil Général du territoire de Belfort - Belfort – Franche-Comté
Le Conseil Général du territoire de Belfort a crée en 1989, le festival des Eurockéennes de Belfort, situé
initialement à Vallon d’Alsace à l’occasion du bicentenaire de la révolution française. Néanmoins, les
élus avaient déjà une volonté sous-jacente de politique de marketing territorial.
Quelques années plus tard le festival a du déménager sur le site de Malsaucy à cause de protestations
écologistes.
Environ 2 ans plus tard le Conseil Général a délégué la gestion et l’organisation du festival à l'association
« Territoire de musique ». Actuellement, il travaille donc en collaboration sur la base de 2 conventions :
« mise à disposition du site » et « une subvention de fonctionnement » (15% du budget global).
Ainsi, le Conseil Général du Territoire de Belfort, créateur du festival, accompagné des autres
collectivités locales soutient l’ensemble des activités et des actions liées au festival. L’association
Territoire de Musiques compte également sur le soutien du Club des Mécènes et de Grands Mécènes
représentant une centaine d’entreprises implantées dans la région.
Fort de tous ces éléments, le festival des Eurockéennes s'est construit une solide réputation, aussi bien à
l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale tant auprès du grand public que du milieu professionnel.
En effet, le festival est l'un des plus grands festivals de musique de France (100 000 festivaliers chaque
année) et doit une partie de son succès au site naturel du Malsaucy. L’image, notamment les photos en
prise de vue aérienne, de cette « presqu’île » de Malausy est fréquemment utilisées pour évoquer le
festival et son territoire. Par conséquent, cette image est quelque peu devenue l'identité symbolique et
marquante dans l'esprit collectif. Elle marque l'identité du festival et par là même du territoire. En effet,
plusieurs baromètre départementaux ont été effectués depuis deux ans et lors d'un sondage de 2004, le
festival fut le premier « symbole » associé au territoire de Belfort (notoriété spontanée), reléguant à la
deuxième place le précèdent symbole qui était le Lion de Belfort.
Cette association d’image entre le festival et le territoire résulte particulièrement de la communication
émise sur ce sujet par le Conseil Général. Malgré le fait que le festival ne pourrait probablement pas
survivre sans son partenariat avec son territoire d'accueil il en limite la promotion dans ses supports de
communication. Malgré tout, le Conseil Général, de son côté, endosse souvent l'image du festival. Pour
exemple, lors des 20 ans du festival, il a réadapté sa charte graphique avec celle du festival et a réalisé
une campagne publicitaire à cet effet. Régulièrement, il publie aussi des articles en lien avec le festival
dans ses journaux municipaux, il publie même parfois des dossiers spéciaux. Le Conseil Général a aussi
créé un logo spécifique « CG territoire de Belfort, créateur des Eurockéennes » et utilise des phrases et
slogans communs avec le festival.
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ANNEXES N°7 et N°8
7 : Logos
8 : Photo aérienne
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Annexe n° 7 : Logos
Logo du Conseil Général Logo « Conseil Général territoire de Belfort,
créateur des Eurockéennes »
Annexe n° 8 : Photo aérienne
Photo
Couverture du dossier de presse du festival
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ANNEXES N°9
Chiffres et données clés
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Annexe n° 9: Chiffres et données clés
Nombre officiel de festivals en France
Médiathèque cité de la musique :
http://mediatheque.citemusique.fr/masc/?INSTANCE=CITEMUSIQUE&URL=/mediacomposite/CIM/40_Profession_musique/10_m
us/30_Diffusion/30_festivals_musique.htm
« Il est difficile de comptabiliser le nombre de festivals en France, aucun guide ni base de données ne les recense
exhaustivement mais on évalue à 2 000 le nombre de festivals musicaux »
Les graphiques à suivre sont issus de différentes sources :
Actes du colloque «Les nouveaux territoires des festivals», France Festival
Emmanuel NEGRIER et alii. , Les publics des festivals – synthèse –
<http://www.pro-festivals.com/>
La fréquentation des festivals
(Emmanuel NEGRIER et alii. , « Les publics des festivals – synthèse »)
Le public
Local : 30,1%
Extra-régional : 26,3%
Départemental : 24,3%
Régional : 15,6%
Etranger : 3,7%
Motivation des spectateurs L’intensité de la participation aux spectacles
Les lieux d’implantation
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Mémoire de Licence Professionnelle « Ecrits pour les organisations »
2009-2010 Présenté par : Marine LE TIEC
Sous la direction de Nathalie Olivier Tuteur universitaire