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Le cyber harcèlement envers le personnel enseignant : apprendre à se cyber protéger pour mieux enseigner
Stéphane Villeneuve, UQAM
Nancy Goyette, UQTR
Céline Duroisin, Criminologue, Belgique
Jean-Paul Pinte, Univ. Catholique de Lille, France
Plan
Introduction Méthodologie Intimidation Cyber harcèlement
Vers quelle définition ? Termes à utiliser ? Les types de cyber harcèlements Les éléments facilitateurs
Les réseaux sociaux Facebook Twitter, Youtube
Les acteurs (victimes/ auteurs) Les impacts Le cyber harcèlement en quelques chiffres Focus sur les résultats de recherches récentes Conclusion
Cas d’intimidation auprès de jeunes en
milieu scolaire défraient les manchettes.
En effectuant une recherche, on s’aperçoit
peu de recherches sur le phénomène
auprès d’enseignants(es) existent.
Moteurs de recherche et de bases de données
spécialisées
PsycInfo, Scopus, ERIC, Science Direct + CAIRN.
Mots clés
Cyberbullying/ cyber bullying, cyberharassment/ cyber
harassment, cyberstalking, online agression, online
violence, cyber violence, electronic bullying/harassment +
en français.
En combinaison avec
Teacher
Dépouillement des listes de références
bibliographiques des articles retenus.
Des alertes de Google Scholar pour les mots-
clés cités
Intimidation
« Problème relationnel qui se manifeste par la présencerécurrente de comportements intentionnelsd’agressions et par un déséquilibre de pouvoir entrel’intimidateur et la victime ».
Les trois éléments (l’élément intentionnel, la répétitionet le rapport de force) distinguent l’acte d’intimidationdes actes isolés ou accidentels (Galand, Hospel, &Baudoin, 2014).
Le terme de cyberintimidation est utilisé dans la majorité des recherches réalisées auprès des mineurs (Kowalski, Giumetti,
Schroeder, & Lattanner, 2014 ; Kowalski, Limber, & Agatston, 2012; Patchin & Hinduja, 2012 ; Hinduja, S., Patchin, J. 2010 ; Patchin, J. 2013).
Lorsque des actes d’intimidation sont commis envers des adultes par le biais d’Internet, l’emploi du terme cyber harcèlement est à préconiser.
Le cyber harcèlement « implique une série d’actions où un individu adulte ou un groupe d’individus utilise les médias numériques pour causer une souffrance émotionnelle » [Traduction libre] (Bocij 2004).
Stress
Anxiété ou dépression
Faible estime de soi
Sentiment d’isolement
Sentiment de rejet et de désespoir
Sentiment d’insécurité (Bellon, Gardette, 2010)
Répétés et amplifiés quotidiennement
pourraient conduire au suicide (Parker, 2012)
Les moyens technologiques
• Par les réseaux sociaux :
Plus de 3,03 milliards de personnes actives sur le Web (Global Web Index, 2014; International Telecommunication Union, 2014).
Si l’on ne considère que les réseaux sociaux : 2,12 milliards de personnes y sont actives (+ de 70% des internautes).
Facebook, Google+, YouTube et Twitter (Froese-Germain, 2008; Global Web Index, 2014).
Le cas des États-Unis: + de un demi-million d’adultes (18 ans et plus) qui ont été cyber harcelés.
• 3,67 milliards de propriétaire
• 1,75 milliards le nombre de personnes qui interviennent dans les réseaux sociaux par l’entremise de leur téléphone intelligent.
Le téléphone intelligent
Le National Center for Victims of Crime (NCVC) a établi une classification sur base des intentions poursuivis par l’intimidateur:
les communications menaçantes ou obscènes (par messagerie instantanée ou courriel, par exemple) ;
les pourriels (en bombardant la victime de messages non sollicités) ;
le flaming (abus verbal en ligne) ; des commentaires inappropriés laissés sur des murs électroniques
(réseaux sociaux, blogues, forums, etc.) ; la transmission de virus ou autres codes informatiques malicieux
(pour endommager l'ordinateur de la victime ou l'épier) ; l'usurpation d'identité (pour obtenir des renseignements
personnels) (Miller, 2006).
Classification
Les facteurs aggravant le cyber harcèlement
L’anonymat Le public cible et l’effet de groupe L’accessibilité
L’utilisation des technologies et Internet permettent de communiquer avec autrui sans avoir l’obligation de dévoiler son identité.
Wright & Li, (2013) expliquent que l’audace du cyber-agresseur peut s’expliquer par ce sentiment d’anonymat (Gurba & Meusy, 2014).
Les moyens technologiques constituent une sorte d’écran qui permet aux agresseurs de se sentir protégé dans les intentions de malveillances envers autrui.
Les outils technologiques ne permettent pas à l’auteur de visualiser et de ressentir les réactions négatives que ces actes provoques chez la victime.
La vaste étendue de possibilités qu’offre le cyberespace et le nombre important d’utilisateurs sont des facteurs qui influencent et conduisent soit à un passage à l’acte ou à une victimisation.
La discrimination est souvent commise à l’égard des personnes marginalisées, fragilisées. Elle repose sur des raisons liées au sexisme, au racisme, au handicap, à l’homophobie, etc. (Froese-Germain, 2008).
La cyberintimidation est un « phénomène de groupe » autour duquel s’installe une dynamique de pouvoir entre les sujets (harceleur, victimes et témoins).
Le cyberespace est accessible en tout temps.
Les informations publiées sur Internet sont disponibles à l’ensemble des internautes et possèdent un caractère permanent.
La transmission immédiate des informations qui interfèrent à la réflexion des actions et qui favorise les comportements impulsifs (MacKay, 2012).
Augmentation des cas de cyber harcèlement par:
- l’emploi des outils de communication (téléphones intelligents, l’ordinateur portable, la tablette, etc.)
- l’utilisation du cyberespace dans lequel la gestion et le contrôle des comportements s’avèrent limités à cause de son espace vaste et la diffusion massive d’informations (Van Honste, 2013).
Les outils de communication donnent à ces utilisateurs des possibilités multiples de diffusion.
Ce sont 7% (5% au Québec) des adultes utilisateurs d'Internet ont été cyberintimidés (Statistiques Canada).
Personnes les plus susceptibles d'être des victimes de ce type de violence sont :
les plus jeunes adultes de 18 à 24 ans (17%); ceux qui sont célibataires (15%) ; ceux qui fréquentent la messagerie instantanée et les réseaux
sociaux (14% et 11%, respectivement); une grande proportion des victimes a été intimidée par des étrangers
(40%).
• Ces agressions sont très peu dénoncées (7%) (Perreault, 2011).
Évaluer la présence du cyber harcèlement envers les
enseignants du primaire et du secondaire au Québec
Selon la Commission de la santé et de la sécurité au travail du Quénec - CSST - (Statistiques sur les lésions attribuables à la violence en milieu de travail 2009-2012, 2014), la profession enseignante est deuxième au Québec (19,8 %) pour ce qui est des lésions attribuables à la violence en milieu de travail.
Cette statistique a connu une hausse de 52,5% depuis 2009.
Les femmes semblent le plus touchées par les lésions psychiques (70,2%),
qui entrainent surtout des troubles durant plus d'un an (24,2%)
et les enseignants sont encore deuxième au Québec pour ce type d'affliction (10,1% au total).
22 questions avec sous-questions par questionnaire en ligne
FCSQ + FEEP + Chaque CS
n = 742 enseignants du Québec
Âge moyen: 38,6 ± 9,5 ans
20,379,7%
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Préscolaire Primaire Secondaire
3.5
45.6
50.9Préscolaire
Primaire
Secondaire
76.2
23.8
Publique
Privée
7.7
13.012.3
9.3 9.6
7.6
13.8
11.8
8.0
6.9
0.0
5.0
10.0
15.0
20.0
25.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
103 000 enseignants actuellement au
Québec
5,6% x 103 000 = 5768 ens.
À quand montour?
Était-ce une personne connue?
80% des enseignants(es) intimidés(es) connaisssentleur(s) intimidateur(s).
Nombre de personnes intimidant?
45% des enseignants(es) se font intimider par 1 p.
34,3% des enseignants(es) se font intimider par un groupe de p.
20,0% des enseignants(es) ne savent pas exactement par combien de p. ils/elles se font intimider.
Entre 1 et 4 mois (29,3%) Entre 1 et 3 semaines (17,1%) Entre 1 et 4 jours (24,4%)
29,2% ne sont pas certainscombien de temps a duré la cyberintimidation.
17,1% oui 82,9% non
Par rang d’importance
• Élèves envers enseignants (48,8%)
• Parents envers enseignants (29,3%)
• Collègues envers enseignants (17,1%)
• Direction envers enseignants (12,2%)
Contact anonymes Pirater un de vos sites pour recueillir des informations
personnelles Pirater un des sites en publiant de fausses
informations Envoie de fichiers infectés Partage de vidéos / photos / audio sans autorisation
de diffusion Montage vidéos / photos / audio sans autorisation
Sous-entendus de nature sexuelles (clavardage, etc.) Utilisation de symboles sexuels (clavardage, etc.) Images sexuelles qui vous sont adressées Utilisation de langage abusif Diffamation Propagande pour son propre bénéfice Acte frauduleux Menace d’attaque physique Menaces de mort Menace d’attaquer vos biens Diffusion de vos coordonnées personnelles dans le but
de vous faire harceler par d’autres
Rumeurs: 41,5 Surnoms: 34,1% Symboles: 29,3% Se faire ridiculiser: 56,1% Expressions humiliantes: 34,1% Langage abusif: 29,3% Diffamation: 43,9%
Menace physique: 2,4% Menace de mort: 2,4% Menace de biens: 2,4% Diffusion données personnelles: 4,9%
87,5% détiennent un compte
84,4% (de ce 87,5%) savent sécuriser leur compte
80,0% détiennent un compte
76,5% (de ce 80,0%) savent sécuriser leur compte
Intimidés Non intimidés
Se sécuriser suite à l’intimidation?
« L'intimidation se fait en sourdine. Une enseignante parle de ma vie privée et véhicule des propos diffamatoires à mon sujet aux élèves ce qui a pour conséquence de me mettre à dos les élèves pour qui je dois enseigner. Évidemment, je n'arrive pas à avoir des preuves concrètes et la direction d'école ne croit pas ce que je dis. Je suis en arrêt de travail depuis 1 mois à cause de ça ».
« Un élève inscrit sur la page Spotted qu'il a hâte de me
dire au revoir pour la dernière fois et qu'il est « bin bin bin
écoeuré (qu’il en a vraiment marre) ». 2 élèves commentent
en inscrivant qu'il n'est pas le seul à être « bin bin bin
écoeuré ».
% MESURE SUGGÉRÉE (EN MOYENNE)
75,8 Parents informés
68,9 Cours citoyenneté numérique
65,5 Appliquer des sanctions sévères à l'intimidateur
50,7 Direction informe la police
45,4 Interdire contact via réseaux sociaux
41,0 Gouvernement proactif
29,2 Changer code de vie de l'école
16,2 Appliquer des sanctions légères + suivi psychologique