UNIVERSITE DE PARIS I - PANTHEON SORBONNE
INSTITUT DE RECHERCHE ET D’ETUDES SUPERIEURES DU TO URISME
LA SEINE A PARIS, UN ESPACE
D’INTEGRATION INCOMPLET : AMENAGEMENTS ET
PRATIQUES TOURISTIQUES
Mémoire professionnel présenté pour l’obtention du
Diplôme de Paris 1 - Panthéon Sorbonne
MASTER PROFESSIONNEL « TOURISME » (2e année)
Spécialité Développement et Aménagement Touristique des Territoires
Par Anaïs PROSPERI
Directeur du mémoire : Maria GRAVARI BARBAS
JURY
Membres du jury : S. JACQUOT
Session de juin 2010
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REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tout particulièrement mon directeur, Mme Maria Gravari-Barbas,
dont l’aide a été indispensable à la construction de ce projet, pour ses conseils et ses
remarques avisées qui m’ont servis tout au long de ce travail.
Je remercie aussi Laurent Queige pour sa disposition et les contacts fournis qui ont été
essentiels pour l’avancé de ma réflexion.
Merci également à Benjamin Pradel qui m’a permis une approche par les pratiques,
grâce son regard sur l’appropriation de l’espace.
Je remercie Iglad Boulad pour sa bienveillance et ses recherches faites à mon égard
qui m’ont été précieuses.
Je remercie également les personnes que j’ai rencontrées lors de mes entretiens et qui
m’ont gentiment accordé du temps : Magali Baron-Boisse, Camille Duthuit, Stéphane Chave
et Nicolas Roy.
Pour finir un grand merci à ma famille et amis que j’ai mis à parti pour élaborer ce
projet.
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RESUME
Elément identitaire de la ville de Paris, la Seine est un axe transversal au cœur des
politiques d’aménagement qui a connu de multiples transformations. Avec le classement d’une partie des berges en 1991, le fleuve cherche à remplir une fonction d’intégration de l’ensemble de son linéaire, à travers de nombreux travaux de valorisation et de développement d’activités festives.
Cette intégration peut se définir comme l’« incorporation d’une réalité » (J. Levy, 2003), celle des parties périphériques des quais peu attractives, « dans une autres », celle des quais patrimoniaux et monumentaux du centre de Paris qui cherche à élargir son rayonnement. Elle s’illustre à travers une série d’aménagements récents, comme l’aménagement des quais de Tolbiac à Austerlitz et par une politique affirmée d’amélioration des liaisons entre ces espaces. Grâce au Projet d’Aménagement et de Développement Durable et au développement de navettes fluviales cela permet la mise en place d’une dynamique de diffusion des flux sur l’ensemble du linéaire.
Néanmoins l’analyse paysagère actuelle et les pratiques touristiques montrent que celles-ci ne suivent pas encore ce schéma de développement.
Il existe de nombreuses ruptures nettes dans le paysage, comme par exemple la surreprésentation de l’automobile à certains carrefours routiers situés aux articulations du centre et de ses périphéries. De plus l’offre touristique mixant animations terrestres et fluviales est encore très centrale. Par conséquence, cela freine l’appropriation des quais par les visiteurs piétons et ces espaces sont contraints à rester en marge. En effet les pratiques touristiques y montrent une faible fréquentation par les visiteurs et peu de démarches déviantes témoignant d’une appropriation de l’espace. Ces berges sont réduites à des lieux de passage dans des logiques locales (métro-quartiers riverains-Seine), ou usuelles comme l’accès aux embarcadères pour les navettes et bateaux de croisières.
L’intégration de l’espace fluvial est encore inéquitable mais le visage de la Seine ne cesse d’évoluer et l’implication des différents acteurs institutionnels ou spontanés dans la dynamique de développement pourrait faire évoluer cette tendance et lisser les écarts. Mots-clés : Paris, Seine, aménagement, pratiques touristiques, analyse paysagère, dynamiques spatiales, intégration de l’espace
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SOMMAIRE INTRODUCTION……………………………………………………………………….. 5
CHAPITRE 1 : CONSTAT D’UNE EVOLUTION…………………………………… 8 I. ANALYSE DIACHRONIQUE DES AMENAGEMENTS……………………….. 9
A. Bilan de la période de croissance 9 B. Impulsion de la reconnaissance des berges par l’ UNESCO 11 C. Chronologie des travaux 14
II. ANALYSE PAYSAGERE………………………………………………………….. 19 A. Concept de K. Lynch 19 B. Enquête de terrain 20 C. Interprétation de la carte 21
III. NOUVEAUX PROJETS POUR UNE RECONQUÊTE TOTALE……………… 27 A. Stratégie d’aménagement durable des quais 27 B. Les projets de 2011-2012 32 C. Les interrogations persistantes 35
CHAPITRE 2 : VERS UNE APPROPRIATION DE L’ESPACE DES QUAIS ?... 37 I. ANIMATION DES QUAIS POUR UNE RECONQUÊTE TEMPORAIRE……. 38
A. Une politique d’animation active 38 B. Aménagements éphémères 39 C. Les rendez-vous récurrents 45
II. PRATIQUES TOURISTIQUES…………………………………………………… 50 A. Les fonctions en place sur les berges de la Sei ne 50 B. Caractérisation des pratiques 53
III. TYPOLOGIE DES ESPACES……………………………………………………. 58 A. Espaces à dynamique globale 58 B. Espaces à dynamique locale 58 C. Espaces de passage 59 D. Espaces oubliés 59
CHAPITRE 3 : UNE STRATEGIE D’ACTEURS…………………………………… 61 I. LES ACTEURS…………………………………………………………………….. 62
A. Acteurs institutionnels 62 B. Acteurs locaux 66 C. Acteurs spontanés 68
II. LES ENJEUX ET ACTIONS……………………………………………………… 71 A. Importance de la dualité des animations 71 B. Développer les synergies le long des quais 7 2 C. Intégrer les ruptures 73
III. ACCESSIBILITE……………………………………………………………………. 75 A. Accès terrestres, une orientation Nord-Sud 7 5 B. La voie d’eau, un accès transversal 78
CONCLUSION…………………………………………………………………………. 81
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………. 83
TABLE DES MATIERES……………………………………………………………… 86
TABLES DES FIGURES……………… ……………………………………………… 90
LISTE DES PHOTOS………………………………………………………………….. 91
ANNEXES………………………………………………………………………………. 92
5
INTRODUCTION
Paris est une ville touristique ancienne au patrimoine culturel immense. Elle est
traversée en son centre par un axe fluvial, la Seine qui fait l’objet d’une réflexion importante
en termes de requalification urbaine.
En France, le tourisme urbain représente 28,5% des nuitées et 38,6% de la
consommation touristique en 2002 (chiffre de la Direction du tourisme). Aussi la plupart des
touristes en ville sont également issus du monde urbain, il en ressort une exigence accrue en
divertissement et qualité de cadre de vie.
La métropole parisienne doit donc répondre aux différents besoins de ses visiteurs par
exemple la majorité des Italiens, Espagnols et Belges viennent pour le patrimoine culturel
alors que les Anglais sont plus sensibles aux activités « achats » (Odit France, 2007). La ville
est donc un espace apprécié car elle offre une diversité de dimensions : culturelle (le
patrimoine), humaine (les habitants), festive, gastronomique, elle est en quelque sorte multi-
facette et permet un mode de découverte facile et agréable.
En plus de son offre variée, Paris tente de répondre à une deuxième attente
grandissante, celle d’un espace public plus civilisé, où le lien social et le cadre de vie
prendraient le pas sur la dominance de l’automobile.
Comme beaucoup d’autres villes, Paris se tourne alors vers son fleuve. En effet la
Seine est un fleuve qui détient un fort potentiel. Outre celui d’être un espace naturel traversant
la capitale de part en part, le fleuve véhicule une image forte d’un espace à la fois puissant et
agréable offrant un paysage ouvert et tranquille. De plus tout comme la ville moderne les
quais de Seine offrent patrimoine, modernité et événementiel, les trois ressorts de
l’attractivité (DUHAMEL, PH., 2007).
Patrimoine car les premiers travaux entrepris sur les quais datent du XIIème siècle
jusqu’à la renaissance où l’on découvre la Seine en tant que « point d’appui paysagé »
(TORIUMA, M., 2001) mais aussi par les traces physiques qui ont été laissées par les grands
événements tels que la succession des expositions universelles, de 1855 à 1900, qui ont
permis la construction d’œuvres monumentales entre la Concorde et le Champ-de-Mars,
composant désormais l’offre parisienne le long de la Seine. Grâce à ce patrimoine culturel et
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architectural construit et additionné au cours des diverses occasions, Paris s’inscrit sur le
marché du tourisme urbain comme la ville française la plus visitée. En effet parmi les 10
premiers sites touristiques de France métropolitaine (Mémento du tourisme, 2008), 9 sont
localisés à Paris et 8 autour de la Seine (musée du Louvre, Tour Eiffel, Centre George
Pompidou, musée d’Orsay, Arc de Triomphe, musée du Quai Branly, Muséum d’histoire
naturelle).
Modernité car de nouveaux quartiers, monuments et œuvres architecturales ne cessent
de pousser autour de la Seine. Pour citer quelques exemples la récente Cité de la mode et du
design, ou encore l’imposante Bibliothèque Nationale François Mitterrand, la passerelle
Simone de Beauvoir et bien d’autres.
Evénementiel enfin avec l’incontournable Paris-Plage et les nombreuses animations
qui ont lieu le long des quais la saison estivale arrivant.
Tous ces atouts donnent au fleuve un potentiel immense qui ne semble à l’heure
actuelle pas être totalement exploité.
L’hypercentralité du Central Tourist District (DUHAMEL, Ph. et KNAFOU, R.,
2007a) limite rapidement la diffusion des touristes sur l’ensemble de la Seine bien que celle-ci
« apparaît comme l’axe structurant du CTD car la ville s’est construite en relation avec le
fleuve. Aussi un grand nombre d’édifices monumentaux s’y trouvent à proximité. Toutes les
générations s’y égrènent, de la cathédrale gothique de Notre-Dame au très récent musée du
quai Branly, chaque régime ayant eu à cœur d’imprimer sa marque dans cette artère
essentielle : le Louvre des rois de France et de Napoléon, les Champs-Élysées et la Tour Eiffel
de la IIIe République, le musée du quai Branly de la Ve République etc. » (DUHAMEL, Ph.
et KNAFOU, R., 2007a, p49).
Cette réalité ne s’applique pas à l’ensemble de l’espace de la Seine. En effet le cœur
touristique de Paris se limite au Paris historique, centré sur l’île de la Cité, très vite limité au
Nord et s’étalant sur la rive gauche jusqu’au jardin du Luxembourg, et le Paris éternel du
XIXème siècle qui se greffe sur la partie occidentale du premier. Les extrémités de la Seine
s’avèrent encore exclues du processus.
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La réalité de l’image de la Seine à Paris en tant qu’axe magistral et monumentale
n’incorpore pas les parties périphériques, ce qui nous amène à penser que cet espace est
discontinu. Ce disfonctionnement nous interroge sur le rôle d’intégration, défini comme la
« synthèse du couple accommodation/assimilation » par Jacques Lévy (J. Levy, 2003, p 516)
(Annexe 1), qui semble pourtant dédié à la Seine. En effet bien que celle-ci traverse la
capitale d’Ouest en Est et relie les quartiers de part et d’autre au cœur touristique, il semble
que l’axe ne favorise pas de relation plus étroite ou d’interdépendance entre ces espaces en
marge et le centre. Cette capacité d’intégration paraît plus développée dans un schéma Nord-
Sud que Est-Ouest, se basant sur la longueur du fleuve.
On peut donc se demander pourquoi ce potentiel n’est pas exploité dans sa totalité ?
Quels sont les facteurs de rupture qui font que cet axe ne joue qu’un rôle secondaire de
diffusion Est-Ouest?
Pour traiter ce sujet, nous nous intéresserons dans une première partie aux
aménagements réalisés depuis les années 90. Pour cela nous effectuerons une analyse
diachronique des travaux et projets ainsi qu’une analyse paysagère. Cette première étape
permettra de mettre en lumière les disfonctionnements d’ordre structurel. Dans une seconde
partie nous nous questionnerons sur le mode d’appropriation qui s’exerce sur ce territoire et
tenterons de mettre en place une typologie des espaces. Enfin dans une troisième partie nous
analyserons les stratégies et enjeux liés à la Seine.
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CHAPITRE 1 : CONSTAT D’UNE EVOLUTION
9
I. ANALYSE DIACHRONIQUE DES AMENAGEMENTS
A. Bilan de la période de croissance
Le Seine joue depuis toujours une fonction économique grâce aux transports de
marchandises et aux ports industriels qu’elle supporte. Si aujourd’hui le visage loisirs du
fleuve semble prendre l’avantage, il n’en a pas toujours été le cas. Sur près de trente ans,
Cette fonction économique a contribué à marquer le paysage de ses berges par des
aménagements conséquents.
1. Des berges dégradées semées de friches industrie lles
Au cœur d’une politique de valorisation économique intense, les berges de la Seine ont
fait l’œuvre d’une force d’aménagement qui a transformé radicalement sa silhouette.
Cette période de changements importants correspond à l’époque des Trente
Glorieuses, avènement du pétrole et de l’électricité. La Seine devient alors le principal axe de
transport de l’énergie et de matières premières nécessaires aux fonctionnements des usines qui
donnent au fleuve une nouvelle fonction avant tout économique basée sur l’essor de
l’industrie.
D’autres travaux transforment également l’environnement des berges, c’est le cas
notamment de l’aménagement du Front de Seine en face de la Maison de la radio. Ce nouvel
espace prend la forme d’un quartier sur dalle (IAURIF, 2007a) dont le paysage rompt avec
les traditionnels immeubles haussmanniens qui entourent le fleuve sur sa majeur partie.
Cependant entre le XIX et XXème siècle, un changement technique portuaire s’opère
sur les quais marquant la fin de cette période faste. Celui-ci est lié à l’augmentation de la taille
de la capacité de transport des navires et à la spécialisation des espaces avec une extension du
domaine portuaire. Cette tendance a eu pour conséquence la création de frontières physiques
entre la ville et ses ports. Puis par manque d’espace une première délocalisation des stocks se
met en place provoquant l’abandon de certains équipements : entrepôts, docks, entreprises
ferroviaires.
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Le paysage du long des berges se dégrade et des friches industrielles se développent.
2. Emprise routière
La fonction industrielle du fleuve liée au charriage de quantités de plus en plus
importantes de matériaux s’étend également sur les berges. Les quais de Seine sont également
pris à partie pour ce développement économique. A partir des années trente, s’y amène la
construction d’une voie rapide destinée à la circulation automobile.
Les travaux commencent à partir des tronçons déjà existants dans les passages
souterrains de la place de Varsovie (1935), de l’Alma (1956), et de la voie sur berge Mazas.
La première voie rapide construite sur la rive droite voit le jour entre 1961 et 1967. Sur la rive
gauche, il n'existe qu'une section plus courte de 2 km, du quai Anatole-France au quai Branly.
Les quais comportent des sections pour les piétons, comme celles du quai Saint-Bernard au
quai de Conti. Arrivent ensuite d’importants travaux d’élargissement du quai de Bercy et de la
Rapée, et de construction de passages souterrains sous le Cours-la-Reine, Cours Albert Ier,
place de la Concorde, ce dernier tronçon sera prolongé jusqu’à l’Hôtel de Ville sous la
pression de nombreuses protestations.
En 1973, ces travaux s’achèvent sur la mise en place d’une voie rapide à deux files, de
sens Ouest-Est reliant le boulevard Périphérique par un échangeur, la porte Saint Cloud à la
porte de Bercy, avec 8 km de voies rapides et 23 km d’axes rouges sur les quais supérieurs.
Seules les aires de stockage de matériaux, de stationnement de véhicules et les entrepôts sont
épargnés par cet aménagement (Allaman, M., 2003).
Le RER C, construit dans la même période, vient également redessiner le paysage des
berges en longeant le fleuve sur 12 km et s’y arrêtant par neuf fois.
Le choc pétrolier de 1973 a eu pour effet de stopper ce développement et les nombreux
projets en cours. La fin de cette période d’essor économique se caractérise par une image du
fleuve devenue mécanique, puisque celui-ci charrie en moyenne 140 000 véhicules par 24h
(Ambroise-Rendu, M., 1999, p 30). La seine cesse d’être un lieu propice aux loisirs.
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La pollution dissuade les pêcheurs à la ligne, les derniers marchés en connexion
directe avec la Seine ferment comme Bercy et la Halle-aux-vins. Les hangars de matériaux de
construction s’approprient l’espace, la circulation sur les quais hauts rendent difficile l’accès
aux quais bas, eux-mêmes envahis par l’automobile, ce qui mena Marc Ambroise-Rendu à
dire que « La seine dans laquelle on se baignait jadis, est devenue, au cours des années 1960,
le véhicule commode et gratuit de tous les déchets industriels et urbains : un égout à ciel
ouvert ».
Cependant à la fin des années 60 les espaces récupérés par la ville sont immenses
et vont donc inciter les autorités communales à valoriser le front d’eau. (Bouyer, C. et
Joris, A., 2009).
B. Impulsion de la reconnaissance des berges par l’ UNESCO
Le point de départ de ce fabuleux engrenage qu’a connu la Seine en termes de
revalorisation est son classement en 1991 au Patrimoine Mondiale de l’Humanité par
l’UNESCO.
1. Rôle de l’UNESCO
Née d’un élan international pour sauver les monuments en péril – suite à la
construction du barrage d’Assouan en Egypte en 1959 qui risquait de faire disparaître à jamais
des temples hérités de l’histoire égyptienne – l’UNESCO (Organisation des Nations Unies
pour l’éducation, la science et la culture) crée dans les années 70 le label de « Patrimoine
Mondial de l’Humanité ».
Le rôle de cette entité est de promouvoir la paix dans le monde à travers la valorisation
de l’éducation, des sciences exactes, sociales et humaines, de la culture, de la communication
et de l’information. Le classement reconnait et protège les sites qui témoignent de la
« coexistence de l’être humain et de la terre, des interactions entre les êtres humains, de la
coexistence culturelle, de la spiritualité et de l’expression créatrice ».
En créant ce label, l’UNESCO reconnaît des sites, voir même des morceaux de villes,
d’un intérêt culturel mondial. De plus à travers ce label, l’UNESCO aide les Etats à préserver
les sites, grâce à une assistance technique et une formation professionnelle permettant
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l’élaboration de plans de gestion et la mise en place de programme de suivi de gestion sur
l'état de conservation des sites labellisés. L’UNESCO a également pour but d’encourager les
populations locales à participer à la préservation de leur patrimoine. Enfin elle fournit une
assistance d'urgence aux sites du patrimoine mondial en cas de danger immédiat.
2. Le périmètre classé
Le périmètre de la Seine inscrit au patrimoine mondial correspond à la partie la plus
chargée de son histoire, elle s’étend du pont Sully au pont d’Iéna et comprend les îles de la
Cité et de Saint-Louis. Elle inclue également les espaces riverains et perspectives visibles,
dont la place Saint Germain, l’Auxerrois, le palais du Louvre, le jardin des Tuileries, la place
de la Concorde, l’église de la Madeleine, l’Assemblée Nationale, l’Hôtel des Invalides, le
Grand et le Petit Palais des Champs-Elysées, l’Ecole Militaire, le Champs-de-Mars, la Tour
Eiffel, le palais de Chaillot et le jardin du Trocadéro.
Cette délimitation se justifie par deux principaux critères : l’importance des œuvres
monumentales qui s’y succèdent et l’urbanisme haussmannien admiré et utilisé dans de
grandes villes du monde entier (notamment en Amérique Latine).
En effet cette partie de la Seine représente la partie noble de la ville : le « Paris royal »
puis aristocratique qui a marqué l’histoire de Paris à travers les nombreuses réalisations faites
par la succession des Etats.
L’histoire des quais de Paris débute au XVIe siècle avec le quai des Grands-Augustins
puis le Pont-Neuf construit en 1578. En 1753 la place Louis-XV (actuelle place de la
Concorde) est construite simultanément à l’apparition des quais sur les deux rives. Le paysage
évolue rapidement et les maisons qui se trouvent juste au bord du fleuve sont détruites, malgré
l'opposition de la population. Cependant l'espace dégagé permet l'édification des quais hauts.
En 1870, 15 ponts sont construits. Les quais bas sont ensuite adaptés au trafic fluvial et les
chemins de halage se développent. Les berges de la Seine deviennent le site privilégié des
Expositions Universelles organisées de 1855 à 1900 à Paris, qui ont permis de dessiner toute
une partie du panorama des quais de la Seine que nous connaissons aujourd’hui. En effet
depuis leur création, la succession des époques et événements ont laissé le long des quais de
nombreuses œuvres architecturales témoins du XVIIe au XXe siècle.
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3. Les conséquences du classement
Le classement des berges a eu pour effet une valorisation de l’espace en termes
d’aménagement grâce à de nouvelles règles strictes d’urbanisme qui garantissent la
préservation des lieux et à une politique d’animation active permettant de sensibiliser le
public au nouveau statut des berges.
Les premières initiatives sont d’importants travaux d’embellissement des berges de
la Seine par leur rénovation avec l’entretien des façades et la mise en place d’un mobilier
urbain (banc, éclairage, corbeilles…). Ces aménagements contribuent à faire renaître ces
espaces à la fois en tant que lieu esthétique et lieu de vie.
Un travail sur l’illumination des berges débute rapidement, dès 1993 sur neuf premiers
ponts (Pont-au-Change, Pont Notre-Dame, Pont de l’Archevêché, Pont Saint-Michel, Pont-au-
double, Petit Pont, Pont d’Arcole, Pont Louis-Philippe et le grand bras du Pont Neuf) puis
cinq autres ponts à partir de 1998 (Pont de Sully, Pont de la Tournelle, Pont Saint-Louis, Pont
Marie, le petit bras du Pont Neuf). Pour chaque pont, des concepts de mise en lumière
tiennent compte des différents matériaux et structures utilisées : sur les ponts de pierre, un
éclairage rasant qui accentue les reliefs et rendent plus lumineux le matériau ; sur les ponts
métalliques, on cherche à jouer sur les transparences en relevant l’ossature depuis l’intérieur
ou en jouant sur les couleurs… Il existe cependant des singularités concernant les ouvrages
classés monuments historiques (Pont Royal, Alexandre III, Mirabeau) ou inscrits à
l’inventaire supplémentaire des monuments classés (ponts de la Concorde, d'Iéna, de Bir
Hakeim et la passerelle Debilly) ainsi que pour le pont des Arts aux structures très
remarquables et distinctives. En effet les ponts centraux reliant les îles aux rives du fleuve,
généralement assez courts, connaissent un fort éclairage alors que les autres ponts connaissent
une mise en lumière plus douce.
Ces aménagements permettent de transformer l’image diurne et nocturne des berges.
De nuit, ils font naître un sentiment de sécurité aux usagers et contribuent à une mise en
confiance et la réappropriation des lieux.
D’autres travaux plus lourds concernent le réaménagement de sites remarquables et
prestigieux – dont la proximité avec les quais les inscrit irrémédiablement dans la perspective
à revaloriser – tels que le Louvre ou encore le Musée d’Orsay.
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Il existe au final, de nombreux projets d’aménagement en cours et d’autres encore à
venir permettant de s’approprier d’avantage les rives de la Seine, comme le projet de création
de zones fermées à la circulation automobile de manière permanente ou temporaire.
D’autres initiatives, n’ayant aucun impact sur l’aménagement de l’espace, permettent
d’interrompre la circulation des voies sur berges pour inciter les piétons à en profiter les
week-ends et chaque été. Ces actions permettent avant tout de sensibiliser les publics aux
changements qui s’opèrent tout au long de la Seine, et également les informer sur le caractère
universel et privilégié que le classement confère au site.
Le classement des berges en 1991, a eu un effet stimulant sur l’ensemble des rives.
Bien que les limites choisies par le classement soient parfois remises en cause car elles
excluent certains monuments tels que l’Institut du Monde Arabe ou le Muséum d’Histoire
Naturelle, cela n’empêche pas à l’ensemble du fleuve de profiter d’une politique énergétique
en matière d’embellissement et de réaménagement.
C. Chronologie des travaux
Les quais de Paris ont connu d’importants remaniements depuis une vingtaine
d’année. Dans les travaux de réaménagement qu’ont subi les quais, on peut déterminer trois
grandes périodes : la première autour des années 1990, elle succède à la nomination des quais
en tant que patrimoine universelle, la suivante à la fin des années 1990 et début des années
2000 et la dernière encore en cours.
1. Années 1990, première vague
Le classement de l’UNESCO est l’élément moteur qui a favorisé la mise en place de
nombreux travaux sur les berges. Dans le centre de Paris cela se caractérise par un important
travail de valorisation et d’embellissement avec l’illumination des quais, la rénovation des
façades ou encore l’installation de mobiliers urbains. Ces initiatives sont suivies par
l’aménagement d’espaces que l’on peut qualifier comme « tampons » entre la partie centrale
et la périphérie. Il s’agit de l’aménagement conséquent des espaces suivants :
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- Port de Grenelle, situé en rive droite, côte Est, entre 1993 à 1996. Cet
aménagement a permis la mise en place d’un espace pour les bateaux logements et
de croisières, il est également le siège de Ports de Paris.
- Port de Suffren-la Bourdonnais, en 1994, portion de quai voisine du port de
Grenelle, cet espace est un lieu mixte, à la fois économique avec un site industriel,
de loisir avec un espace aménagé et la mise en place d’une escale pour le transport
de passagers permettant le croisement de différents bateaux de croisières.
- Port de Javel Bas, entre 1994 et 1995 dont l’aménagement ouvre l’accès au quai à
l’intérieur de l’espace terrestre grâce à la construction d’un viaduc supportant le
passage du RER.
- Port de Bercy Aval, entre 1996 et 1997, côté Ouest sur la rive droite, qui a
bénéficié d’un aménagement ponctuel pour permettre la mise en place d’un
embarcadère pour développer le transport de passager.
La multiplication des embarcadères a pour double enjeux le développement d’un mode
de transport alternatif et doux ainsi que le transport de groupe de touristes par voie fluviale.
Cela permet de limiter l’impact des autocars dans le centre et de favoriser l’accessibilité au
centre de Paris en passant par le fleuve dont les quais sont récemment mise en valeur.
2. Début des années 2000, deuxième vague d’aménagem ent
A la fin des années 1990 et début des années 2000, une seconde vague du travail de
mise en valeur des quais se focalise davantage sur les espaces voisins des quais reconnus par
l’UNESCO. Cet aménagement concerne :
- Côté Est : le port de la Conférence entre 2003 et 2005 et le port de Solferino dans les
années 1998 qui ont subit des travaux ponctuels.
- Côté Ouest les ports Henry IV et la Rapée, en 1999 ont fait l’objet d’aménagement
favorisant le transport de passager, un espace de loisirs et un réaménagement du poste de la
compagnie parisien de chauffage urbain.
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3. Années 2010, dernière vague en cours
La dernière vague d’aménagement concerne essentiellement les extrémités de la Seine
à Paris. Ces aménagements s’intéressent cette fois-ci à des ensembles d’espace ayant pour
obkectif de mettre en place un environnement mixte à la fois industriel et de loisirs.
- Côté Ouest : port du Point du Jour actuellement en travaux et port Victor dont le
site industriel devrait être réaménagé d’ici 2011.
- Côté Est : port de la Gare en 2007, port d’Austerlitz et de Tolbiac encore en
travaux.
Ces récents travaux font l’objet d’un nouveau positionnement de l’image des quais.
La rive droite côté Est en est un exemple phare :
Situé dans le 13e arrondissement, cet ensemble de quai a fait l’objet d’un
aménagement global concerté, dans le cadre de la ZAC Paris-Rive-Gauche. Trois sites
composent cet espace : le port de Tolbiac qui est un site industriel, le port de la Gare à
vocation d’animation et de loisirs et le port d’Austerlitz, occupé en partie par les anciens
magasins généraux destinés à devenir grâce au projet Docks en Seine, un lieu mixte de forte
attractivité (mise en place d’activités culturelles de loisirs, transport de passagers…).
Cet important chantier a pour double objectif d’accompagner la valorisation des
réalisations de la Ville de Paris (Passerelle Simone de Beauvoir et piscine flottante Joséphine
Baker) et d’incérer le site à la dynamique urbaine de la ZAC Rive Gauche et du 13e
arrondissement.
Pour cela le Port de Tolbiac a bénéficié d’une réflexion permettant la répartition des
usages du quai dans l’espace et le temps, ce qui permet de partager le quai entre des activités
industrielles et de loisirs en ouvrant l’espace à la promenade en dehors des horaires
d’exploitation du site. Le Quai de la Gare recentre la place du piéton grâce à un
environnement amélioré (plantation d’arbres, aménagement d’un embarcadère…) et a vu
disparaître le stationnement permanent des véhicules. Le port d’Austerlitz met en place de
nouvelles activités de gare fluviale pour le transport de passagers et de marchandises, de
loisirs et de culture avec l’ouverture à venir du projet Dock en Seine, nouvelle Cité de la
Mode et du Design.
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Cette zone représente un aménagement exemplaire des nouvelles préoccupations de
fonction des quais. Il mêle à la fois un lieu récréatif et culturel à un espace fonctionnel
(par l’amélioration de son accessibilité) et économique (sites industriels).
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Fig 1 Chronologie des aménagements, auteur : PROSPERI, 2010.
19
II. ANALYSE PAYSAGERE
A. Concept de K. Lynch
La revalorisation des berges de la Seine est en cours depuis maintenant près d’une
dizaine d’années. Les aménagements successifs ont donc participé à créer un nouveau visage
de la Seine. Cependant bien qu’il existe une norme commune en termes d’architecture et
d’urbanisme, le paysage ainsi renouvelé se compose d’une succession d’unités paysagères
plus ou moins bien raccordées, que nous allons aborder à travers les concepts d’analyse
paysagère proposés par Kévin Lynch.
Kévin Lynch était un urbanisme, d’origine américaine, qui a beaucoup contribué à
l’étude des villes. Il s’est principalement intéressé à la perception des individus vis-à-vis de
leur environnement urbain. A travers son ouvrage intitulé The image of the City (1969), il
caractérise et organise les différents éléments physiques, ressentis ou perçus, qui constituent
le paysage urbain et participent à fabriquer les représentations cognitives de l’espace de
chaque individu.
Ce travail est intéressant dans le cadre d’une étude sur l’intégration des berges de la
Seine, car il permette de définir quelles sont les limites physiques et les ruptures qui existent
le long de l’axe fluvial et qui sont donc exclues des parcours des usagers.
L’urbaniste a définit cinq éléments pouvant être ponctuels, linéaires ou zonaux
composant le paysage de la ville :
- Les chemins (paths) : les voies canalisant des passages habituels, occasionnels ou
potentiels. Ce sont les éléments les plus représentatifs de l’espace urbain puisque
l’image prédominante d’une ville est basée sur le mouvement. Dans une approche
touristique, ils sont indispensables car le touriste est un être « déplacé » (MIT, 2007)
dont les pratiques spatiales nécessitent une grande maîtrise de l’espace.
- Les limites ou ruptures (edges) : éléments linéaires non utilisés ou pris en compte
comme un lieu de passage par les usagers. Ils représentent donc une frontière ou une
discontinuité dans le linéaire plus ou moins franchissable comme une rive, un chemin
de fer, des friches ou encore des murs. Ces éléments sont considérés comme des
références secondaires plutôt que des axes de coordination, mais restent tout de même
20
importants à identifier pour une réflexion sur le développement à venir d’un espace tel
que les quais de la Seine.
- Les ensembles homogènes (districts) : sections plus ou moins larges de la ville
possédant des caractères communs.
- Les points stratégiques (nodes) : Il s’agit de points d’entrée pour un observateur qui
peuvent jouer un rôle de diffusion ou de concentration des flux. Cela peut être des
jonctions, des places, des croisements ou encore le coin d’une rue, un parc…
- Les points de repères (landmarks) : éléments de référence dans le paysage par lequel
un observateur ne peut pas passer. Ce sont surtout des objets physiques ponctuels
(immeubles, monuments, etc.).
B. Enquête de terrain
L’observation d’un paysage inclut une subjectivité liée au point de vu de l’individu qui
le regarde. Pour limiter ce biais et favoriser une meilleure objectivité, je me suis basée sur les
concepts paysagers introduit par K. Lynch.
Pour adapter l’analyse des éléments remarquables à la perception touristique, j’ai
construit une première carte à partir d’une carte touristique de l’Office de Tourisme de Paris
(Annexe 2) afin d’y reporter les éléments substantiels qui constituent la carte mentale des
touristes qui ne connaissent de Paris que les monuments et sites culturels inscrits dans les
guides. Seuls les sites à l’architecture identifiable ont donc été répertoriés le long de l’axe
fluvial.
Le fleuve quant à lui n’est pas compris comme un lieu d’observation par lui-même, car
il ne constitue pas un élément sur lequel le piéton est totalement libre dans ses intentions et
peut aller où bon lui semble selon ses préférences. Bien que le fleuve soit utilisé comme voie
de circulation pour les itinéraires touristiques, avec notamment les nombreuses péniches qui
constituent son offre, le piéton n’est pas libre puisqu’il doit utiliser une embarcation dont le
parcours est défini à l’avance par autrui. Ce parcours linéaire n’inclut d’ailleurs peu ou pas
d’escale sur les berges.
Le fleuve constitue d’ailleurs un milieu par lequel on ne peut pas percevoir les
éléments paysagers participant à l’organisation des berges puisqu’il est physiquement un
espace en rupture avec l’environnement urbain. En effet le monde urbain est rigide et connait
21
une organisation à la fois horizontale et verticale, alors que le fleuve est constitué de matière
fluide et s’organise uniquement de façon horizontale.
Les points d’accès au fleuve sont quant à eux à prendre en compte car ils permettent la
diffusion des visiteurs d’un endroit à un autre de la Seine, augmentent l’accessibilité et par
conséquent réduisent les distances physiques est mentale de l’espace.
Cette carte prend également en compte la limite de protection du patrimoine inscrit qui
est peu perceptible matériellement mais est important pour la compréhension de cet espace.
C. Interprétation de la carte
1. Points de concentration et diffusion
Autour de l’axe fluvial, on recense de nombreux points d’entrée, à la fois terrestres par
le Métro et fluviaux par les escales des différentes navettes en circuit. Ces points d’entrées
constituent des ponctuels de concentration des flux car ils sont facilement accessibles et
facilement repérables.
D’autres points d’entrée se font par les places rattachées aux ponts. On distingue trois
types de place :
- Les places à dominante piétonne, qui permettent une liaison rapide et sécurisée de la
traversé du visiteur jusqu’au quai. Elles concernent l’ensemble des quais du centre de
Paris entre pont Marie et pont Royal et incluent également le pont d’Iéna et pont de
Bir Hakeim.
- Les places routières dont la fréquentation est mixte, où la circulation automobile est
assez soutenue et la présence des piétons relativement importante est conditionnée par
le nombre de sites touristiques remarquables situés à proximité. Elles concernent les
places entre le quai des Tuileries et pont d’Alma, ainsi que le croisement pont de
Bercy et quai de la Gare.
- Les carrefours routiers dominés par l’automobile. La place du piéton y est secondaire
et son trajet peu évident pour rejoindre les quais. Ils concernent le pont d’Austerlitz, le
pont Charles de Gaulle et le pont de Bercy en rive droite, les ponts Garigliano,
Mirabeau et Grenelle côté Ouest. (Photo n°1)
22
Photo n°1 : Pont Garigliano, carrefour routier, auteur : A. PROSPERI, mars 2010.
Photo n°2 : Pont Charles de Gaulle, campement de population marginale, auteur : A.
PROSPERI, mars 2010.
23
Les deux premières catégories de place peuvent être considérées comme des points de
concentration du flux de population car les espaces concernés sont centraux et plus ou moins
faciles d’usage pour les piétons. La dernière catégorie représente au contraire un lieu de
diffraction des flux piétons car peu approprié à leur présence.
D’autres espaces peuvent être considérés comme des lieux de diffraction car peu
attrayant, il s’agit des points de passage situés sous les ponts moins fréquentés, donc en
position périphérique par rapport aux quais touristiques, qui ont été transformés en espace de
campement pour les populations marginales. (Photo n°2)
2. Les linéaires structurants
Deux types de linéaire structurent le paysage : il s’agit des axes piétons et des axes
automobiles-ferroviaires.
Le premier axe traverse sous la forme d’une promenade aménagée piétonne et cyclable
l’ensemble des quais de la Seine, du parc André Citroën en rive gauche côté Ouest à la
passerelle Simone de Beauvoir côté Est en rive gauche en traversant la Seine par deux par la
passerelle Debilly et le pont des Arts. Un linéaire piéton secondaire car segmenté et de nature
temporaire, prolonge l’intégration continue du premier axe. Il s’agit du circuit de Paris
Respire qui passe en rive gauche entre pont d’Alma et pont Royal alors que la promenade
continue est en rive droite et passe en rive droite entre pont de la Concorde et Pont Austerlitz
quand la promenade aménagé est en rive gauche. Cela permet de créer une réelle continuité
Est-Ouest sur l’ensemble de la Seine.
Les linéaires suivants représentent quant à eux des ruptures, mais restent concentrés
sur les tronçons périphériques des berges. Ils se représentent sous deux formes :
- Les axes routiers : entre le pont Bir Hakeim et Garigliano en rive droite côté Ouest et
entre quai de la Rapée au pont National côté Est. Ils représentent des coupures nettes
de l’intégration Est-Ouest de l’ensemble des quais, car ils interdissent l’accès aux
piétons sur les quais. Côté Ouest les quais bas sont totalement condamnés, le piéton
n’a ni accès aux quais bas ni aux quais hauts. Côté Est le quai haut représente un
linéaire pollué fermé de l’intérieur de l’espace terrestre par un mur le rendant impropre
à la fréquentation piétonne et touristique. (Photo n°3)
24
- L’axe ferroviaire : entre le pont de Bir Hakeim et le périphérique. Cet axe crée une
tranchée très large entre l’espace terrestre et l’espace fluvial, il représente donc une
rupture transversale.
Photo n°3 : Quai de Bercy, un linéaire automobile, auteur : A. PROSPERI, mars 2010.
3. Les ensembles homogènes
Le paysage de la Seine est un espace composite dont l’organisation est complexe, mais
laisse apercevoir quatre zones structurées autour de la même dynamique.
- Le Paris Monumental : cet espace inclus le périmètre classé UNESCO et déborde
légèrement côté Ouest. Il réunit la presque totalité des points remarquables et des
points d’entrée (Métro et escales fluviales) favorisant la concentration des visiteurs. La
place du piéton y est d’ailleurs mise en valeur. L’environnement présente une
harmonie grâce à l’architecture haussmannienne qui limite la hauteur des immeubles
et permet des percées transversales régulières facilitant la liaison quai-intérieur.
- Le Nouveau Paris : dont le périmètre limité s’étend rive gauche entre le pont de Sully
et le pont de Tolbiac, est structuré par quelques sites remarquables et également
25
accessibles facilement par Métro et navettes fluviales. Mais cet espace présente un
faciès différent dû à la largeur importante prise par ses quais.
- Les quais marginaux : côté Ouest du quai de Grenelle au périphérique est un espace
discontinu par la présence de sites industriels.
- Les quais automobiles : espaces inappropriés car investit par l’automobile ou des
sites industriels actifs, laissant très peu de place aux piétons.
Ces zones permettent de visualiser les discontinuités présentes autour de
l’aménagement du fleuve. On remarque néanmoins un espace actif et plus ou moins attractif
pour les touristes et visiteurs s’étirant du parc André Citroën au quai de la Gare.
Cependant les quais de Paris font sans cesse l’objet de nouveaux projets
d’aménagement et de valorisation. Cela favorise le développement de nouvelles dynamiques
et la mise en place d’un nouveau visage des berges.
26
Fig° 2 : Auteur : A. PROSPERI, 2010.
27
III. NOUVEAUX PROJETS POUR UNE RECONQUÊTE
TOTALE
A. Stratégie d’aménagement durable des quais
1. Volonté politique
Les politiques en faveur de la Seine commencent dès les années 80 mais les initiatives
ont mis beaucoup de temps pour se mettre en place. Les chantiers sont en effet très long
puisque qu’il faut également attendre plus de 10 ans pour que quelques kilomètres de quais
soient refait et 15 ans pour la consolidation, la restauration et l’illumination des ponts.
Toutefois si les délais sont importants c’est que la tache est énorme.
Les maires de Paris qui se sont succédés ont tous considéré la Seine comme un espace
important à développer. Le premier est J. Chirac qui lança en 1978 un plan de reconquête de
la Seine, sur plusieurs fronts à la fois celui de la qualité de l’eau, et celui de la qualité du cadre
environnemental afin de reconstituer les quais et les ponts pour les promeneurs. Mais il a fallu
10 ans pour inscrire dans le Plan d’Occupation des Sols le déménagement progressif des
fabriques et lieux de dépôt.
Le classement des berges à l’UNESCO constitue cependant un réel moteur pour la
mise en place des volontés politiques. Un programme de mise en valeur de la Seine est ensuite
lancé par J. Tiberi en 1999 où le maire promet une promenade continue traversant la Seine.
Ce programme a permis :
- L’aménagement des quais bas en promenade continue : avec la mise en place d’un
parcours de 12 km allant du parc de Bercy au parc Citroën, passant régulièrement de la
rive gauche à la rive droite en enjambant l’eau par trois fois grâce à la mise en place
des passerelles piétonnes.
- L’amélioration de l’accessibilité des berges depuis l’intérieur de la ville
- La diminution de la pollution : les égouts parisiens ne se déversent plus dans la Seine
28
Un quartier est actuellement au cœur d’une stratégie de développement : le quartier de
la Bibliothèque François Mitterrand (BNF) sur la ZAC Rive Gauche que l’on peut qualifier
comme « en pleine restructuration » (PRADEL, B., Entretien). Celui-ci a bénéficié
conjointement d’aménagements issus de la ville de Paris avec la mise en place de nouveaux
équipements tels que la piscine Joséphine Baker ou la passerelle Simone de Beauvoir, et
d’aménagements de Ports de Paris avec l’ouverture de l’espace sur le fleuve et le
développement de grands espaces piétons récupérés sur les activités industrielles, où se
concentrent aujourd’hui péniches ludiques, bateaux-concerts, et de nombreuses animations.
Dans un premier temps les politiques de réappropriation de l’espace fluvial
privilégient l’aspect environnement et paysager afin de redonner au fleuve son caractère
naturel et dans un souci de protection de l’environnement croissant. Il existe d’ailleurs un
« Cahier des prescriptions architecturales, urbaines et paysagères pour la mise en valeur des
berges de la Seine » qui a été rédigé en 1999, co-rédigé par la Ville de Paris, le service
départemental de l’architecture et du patrimoine de Paris et Ports de Paris, il permet la mise
en place d’une unité pour cadrer les aménagements en cours. Les fonctions des quais sont
quant à elles peu prises en compte. Aujourd’hui la stratégie vise d’avantage à favoriser les
lieux d’interaction et la co-présence grâce à l’accessibilité et la mixité des lieux ainsi qu’à
une politique d’animation active.
Il existe cependant un axe privilégié, avec notamment sur le secteur Est qui bénéficie
d’une forte dynamique liée à une stratégie visant à intégrer tout un quartier : La ZAC rive
gauche qui favorise les interactions avec les espaces environnants du 12ème arrondissement
situé sur l’autre rive et avec les quais de Saint Bernard plus en aval.
Aujourd’hui encore la volonté de se réapproprier les quais de Paris est forte. Le maire
actuel, Bertrand Delanoë, en a fait un argument depuis son premier mandat et expose
récemment un nouveau projet monumental.
2. Les promesses du schéma d’aménagement
La Seine est l’un des axes importants du Projet d’Aménagement et de Développement
Durable (PADD) mis en place à l’échelle de Paris. Ce projet a pour objectif de préserver les
différents témoignages architecturaux et urbains passés mais également de permettre la
29
création de nouvelles architectures tout en donnant une place accrue aux composantes
naturelles et en favorisant les modes de transport plus doux et moins polluants.
Dans ce projet, la Seine est considérée comme un espace « fondateur de la Capitale et
de l’agglomération (…) aujourd’hui en mutation et ouvert à de multiples usages » (extrait
PADD). Il est en effet un lieu de vie où se croisent des millions de personnes chaque année,
et représente l’unique corridor écologique à l’échelle de la ville. Il existe d’ailleurs une
réelle attente, de la part des usagers, de reconquête des voies sur berges que le projet cherche
à promouvoir en favorisant le déplacement des personnes sur le fleuve et les berges et en
améliorant la qualité de l’espace public.
Pour améliorer la circulation sur le fleuve et ses berges le PADD prévoit une série
d’actions :
Sur le fleuve il s’agit d’abord d’améliorer les déplacements par bateaux entre Paris et
le reste de l’agglomération et de renforcer les escales fluviales.
Sur les berges le travail est considérable et vise à améliorer la continuité de la
promenade sur les berges en déterminant des espaces prioritaires :
- Le quai de la Rapée : cet espace constitue une réelle rupture entre le fleuve et
l’intérieur de Paris d’une part et pour la continuité de la promenade d’autre part. Cela
est dû à la présence de la voie sur berges qui remonte à la surface et qui rend les quais
hauts totalement inaccessibles sur plus d’une centaine de mètres (Photo n°4 et 5). Un
flux routier bruyant et malodorant constitue une barrière que l’aménagement de
l’espace public accentue. En effet il y a peu de feu tricolore pour ralentir le flux et pas
de trottoir le long des quais hauts. Le parcours rive droite de la promenade s’achève ici
– pour le piéton courageux qui n’a pas souhaiter passé par le quai bas – sur un parking
lugubre. Le projet prévoit à cet endroit une amélioration des relations entre la ville, les
berges et toute la partie amont de la rive droite depuis le port Henry IV qui fait l’objet
d’une étude de continuité de la promenade.
30
Photo n°4 : Impossible circulation piétonne sur le quai haut de la Rapée, auteur : A.
BARTON, mars 2010.
Photo n° 5 : Quai de la Rapée, remontée de la voie rapide, auteur : A. BARTON, mars 2010.
31
- Les quais du 15ème arrondissement font également le sujet d’une préoccupation
particulière en termes d’amélioration de la promenade. En effet cette portion de quai
est rythmé par la présence des rails du RER, qui ne permet qu’un accès réduit aux
berges, et par l’espace industriel. Près du port du parc André Citroën le projet
d’implantation d’une nouvelle piscine flottante est à l’étude, elle permettrait de
développer la co-présence entre les nombreux touristes qui se rendent sur les bateaux
croisières par car ou visitant le parc et les habitants locaux de ce quartier résidentiel.
- Les ports sont également des espaces focus et sont soumis à des questions de
réaménagement ou de réhabilitation.
- Les nouveaux espaces festifs ou récréatifs en temps partagé, nouveau projets dévoilés
récemment par la mairie de Paris, étaient déjà pris en compte dans ce schéma.
La seconde ambition du PADD consiste à favoriser l’intégration des ports industriels.
Le port de Tolbiac est comme nous l’avons détaillé plus haut, un premier exemple de cette
politique. D’autres font également l’objet de sites à requalifier ou d’espaces partagés pour
permettre une mixité des activités portuaires et touristiques ou de loisirs. Les principales
activités portuaires sont localisées sur les périphéries de la Seine aux ports du Point du Jour et
Victor côté Est et ports de Bercy amont et de Tolbiac côté Ouest. L’aménagement de ces
espaces est essentiel dans une volonté de liaison avec les communes voisines de Paris.
Les espaces faisant l’objet de plus d’intervention sont les marges de la Seine, de la
passerelle Debilly au pont de Garigliano pour la partie aval et du pont d’Austerlitz au pont
National côté amont.
Il existe une réelle volonté d’un développement Est-Ouest de la Seine. Elle s’appuie à
la fois sur le développement du transport fluvial, la continuité de la promenade piétonne ainsi
que sur l’amélioration des liaisons entre les espaces centraux et les parties en amonts et en
avales. Ces espaces périphériques sont encore sous une emprise forte de l’automobile dont les
axes de circulations viennent créer des ruptures encore difficiles remettre en cause.
32
B. Les projets de 2011-2012
La ville de Paris a réaffirmé récemment son souhait de reconquête des quais parisiens.
Dans un communiqué de presse, au début du mois d’avril, le maire de Paris se lamentait de la
situation peu appropriée de ses quais en matière d’espace civilisé et sous-exploité :
« comment accepter que ce site exceptionnel demeure réduit à l’état d’autoroute urbaine ?
Notre ambition est donc de transformer cet espace pour l’embellir et réinventer ses usages ».
1. Les espaces concernés
Ce nouveau projet concerne plusieurs sites, aussi bien en rive droite qu’en rive
gauche, mais reste concentré aux espaces centraux de la Seine.
Sur la rive droite, qui s’apparente à une autoroute urbaine, les futurs aménagements
concernent une zone comprise entre le pont d’Iéna et le pont de Sully et proposent d’y réduire
la vitesse des automobiles afin de favoriser une circulation mixte facilitant l’accès au fleuve
des piétons. Les espaces qui feront l’objet des principaux travaux sont associés à des fonctions
diverses qui sont encore à l’étude et font l’objet d’échange avec les usagers :
- Le Palais de Tokyo - musée du quai Branly : la chaussé est ici séparée par une
rambarde en béton qui interdit le passage du piéton. Le réaménagement y prévoit la
construction de passages piétons et de feux de circulation pour diminuer le flux de
circulation, une voie cyclable et des trottoirs plus larges.
- Le jardin des Tuileries - Orsay : actuellement pour accéder au quai du jardin, il faut
emprunter un souterrain, le projet propose grâce à la diminution de la vitesse de
circulation de permettre au piéton un accès direct au quai haut et l’aménagement d’un
espace plus civilisé.
- L’Hôtel de ville : uniquement accessible pendant les opérations Paris-Respire, la ville
de Paris souhaite transformer cette endroit en espace mixte, plus civilisé et agrémenté
de mobilier urbain, accueillant un établissement flottant pouvant permettre une
animation permanente.
- Le port des Célestins : l’idée est de requalifier l’ancienne maison du port pour la
transformer en espace convivial de restauration avec terrasse.
33
Sur la rive gauche, le projet concerne l’espace compris entre le musée d’Orsay et le
pont de l’Alma. Contrairement à la rive gauche, les intentions sont d’y interdire de façon
pérenne la circulation automobile, et de faire de cet espace le premier lieu totalement piéton
des quais de Paris :
- Pont de l’Alma - Tour Eiffel : rendu au piéton, cette portion de quai pourrait être
transformée en parc urbain avec sur le fleuve des péniches agrémentés de voilières
pour y créer une animation originale directement sur le fleuve.
- Le port du Gros Cailloux et le port des Invalides - Concorde : le projet y prévoit des
aménagements d’espace de sports urbains avec un skatepark et des terrains de volley
ainsi que des serres de détente plongant le visiteur dans une ambiance sonore
apaisante. Au niveau des Invalides - Concorde, le projet envisage la création de jardins
flottants.
- Le port Alexandre III : deviendrait un lieu d’animation festive nocturne grâce à
l’installation permanente d’une péniche-concert-restaurant.
- Le port Solferino-Orsay : serait un lieu mixte à la fois diurne en transformant les
escaliers permettant l’accès du musée aux quais en passerelle stylisé et en lieu
nocturne avec la mise en place d’un écran flottant géant.
L’intérêt de ces aménagements est de prévoir une réelle réappropriation de l’ensemble
de l’espace fluvial, en permettant à la fois un meilleur accès à l’eau, la réalisation d’espace
plus civilisé sur les quais et un débordement de l’espace piéton sur le fleuve lui-même.
2. Les démarches
Le projet a pour ambition de réduire la circulation automobile sur la rive droite en
diminuant la largeur des chaussées et en y implantant au moins cinq feux.
Une étude réalisée par les services de la Direction de la voierie et des déplacements de
la Ville de Paris a permis d’évaluer le trafic actuel. Comparable à une autoroute à deux voies
(près de 40 000 véhicules par jour) ayant le soir en heure de pointe un trafic de 4 000
véhicules par heure, le projet exclu une fermeture à court terme mais souhaite transformer les
voies en boulevard harmonieux. Ainsi transformées, la réduction de la vitesse sur la traversée
de Paris Ouest-Est, du pont du Point du jour à la porte de Bercy, augmentera le temps moyen
34
de parcours de seulement 6 minutes en heure de pointe, l’objectif étant de pacifier la
circulation et permettre de faciliter l’accès aux berges des piétons et d’améliorer le cadre
environnemental aujourd’hui très bruyant et autoroutier.
Sur la rive gauche, l’étude a montré un impact moindre car la circulation y est plus
faible (2 000 véhicules par heure en heure de pointe sur les berges). Elle prévoit un
allongement de parcourt de 6 minutes également à heure de pointe sur l’axe reliant la gare
d’Austerlitz au pont de Bir Hakeim. Des reports de circulations vont être mis en place, ils
prévoient une augmentation de la charge du trafic sur les quais hauts, sur le tronçon Louvre-
Champs-Elysées et sur le Cours de la Reine.
Des travaux d’accompagnements sont prévus pour limiter les problèmes pouvant être
engendrés par ce changement d’itinéraire avec en amont un travail sur la configuration des
carrefours et sur la régulation du trafic via le réglage des feux.
3. Les acteurs
La mise en œuvre de ce projet implique de nombreux acteurs avec la mise en place
d’un partenariat étroit entre la Ville et l’Etat ainsi que différents services directement
concernées :
- Le Préfet de Police dont l’accord est nécessaire pour le changement des règles de
circulation,
- Ports de Paris (propriétaire du domaine public fluvial),
- Les Architectes des Bâtiments de France (ABF) qui veillent à la préservation du
patrimoine historique et à la qualité des aménagements d’un point de vu architectural
et urbanistique. Leur participation au projet est d’autant plus forte que la quasi-totalité
des voies sur berges sont des sites classés.
Ce projet emblématique à l’image de la complexité du lieu inclut un nombre important
d’acteurs qui peuvent rendre la tache difficile à réaliser.
35
C. Les interrogations persistantes
Aucune ville encore n’a mis en place une initiative consistant à fermer façon définitive
les voies à la circulation, cette réappropriation catégorique des lieux soulève de nombreuses
questions quant aux réels besoins et comportements des usagers.
Par l’événement Paris-Plage, la Ville de Paris a acquis une certaine expérience, mais
sur une durée limité. Une question quant à la transposition de manière pérenne se pose, car
l’un des éléments clé de Paris-Plage est sa rareté. Il permet de faire de l’événement un
moment d’exception limité dans le temps qui incite les visiteurs à venir pendant sa période
d’ouverture. Les commerçants qui y participent profitent d’une foule importante de personnes
venues sur le site pour l’événement.
De plus, sur toute une année, il y a des périodes où l’activité sur les quais est
impossible. En effet la Seine est soumise chaque année à des crues qui envahissent les quais
bas.
Une seconde question quant à l’importance de prévoir des espaces dédiés à des
activités précises émerge également. D’une façon générale, « les gens transforment ou
occupent l’espace naturellement, c’est eux qui créent des choses pas forcément imaginées.
Pourquoi ne pas laisser cet espace le plus libre possible pour que les gens créent leur propre
activité. Pourquoi obliger les gens à faire telle ou telle activité ? » s’interroge C. Chave lors
d’un entretien.
Enfin ne sommes-nous pas encore une fois en train de focaliser les efforts en termes
d’intégration de la Seine sur l’espace centrale ?
Alors que la partie Amont dans le 13ème arrondissement connaît une fréquentation des ses
berges très marginale et peine à mettre en place son projet culturel phare de Dock en Seine
(dont l’ouverture a été maintes fois repoussée), les nouveaux aménagements prévus peuvent
constituer des freins au développement de cet espace périphérique. On peu se demander si il
existe une réelle stratégie d’intégration de l’ensemble des quais de Seine à Paris ?
La Seine est un espace en évolution perpétuelle qui doit donc prendre en compte les
différents héritages physiques laissés sur ses berges. Les friches industrielles laissées par la
36
période de croissance des Trente Glorieuses représentent un patrimoine qui à longtemps joué
à la défaveur des quais. Peu fréquentés, ces espaces ont été marginalisés.
Il existe cependant une réelle politique d’échelle globale qui cherche à créer un espace
continu autour de la Seine grâce au développement d’une stratégie d’intégration Est-Ouest. En
effet le PADD prévoit l’amélioration des liaisons entre l’espace centrale et la périphérie.
Néanmoins l’analyse paysagère montre des réelles discontinuités et des espaces de
disfonctionnement. Situés en marge par rapport au centre classé par l’UNESCO, ces espaces
risquent avec le développement des nouveaux projets, de voir leurs efforts d’intégration
réduits par une attractivité renouvelée de l’espace central.
37
CHAPITRE 2 : VERS UNE APPROPRIATION DE L’ESPACE
DES QUAIS ?
38
I. ANIMATION DES QUAIS POUR UNE RECONQUÊTE TEMPORAIRE
A. Une politique d’animation active
Une dynamique générale de réappropriation des berges de la Seine se met en place à
Paris. Cette réappropriation se caractérise à la fois par la multiplication des événements
sur les bords de la Seine depuis les années 1990 mais aussi par l’ampleur des animations
et par leur récurrence.
Voici une liste des principaux événements organisés sur la Seine :
- La fête de la Seine : organisée sur le quai de la Tournelle entre le Pont Sully et le Pont
de l'Archevêché, en 1998 pendant 3 jours au début du mois de septembre ;
- La mise en place de l’opération Paris-Respire depuis 2001, où tous les dimanches et
jours fériés une partie des voies sur berges est dédiée aux piétons et aux modes de
circulation douce de 9h à 17h.
- La fermeture d’une partie des berges : restreint à un tronçon de quai entre le quai
des Tuileries et place de Mazas sur le quai de la Rapée, en 2001, pendant un mois
entier entre le 15 juillet et le 15 aout. La fermeture des quais n’est pas totale
puisqu’elle est autorise à la circulation de 23h à 6h ;
- Le 48e championnat du monde des nations de pêche au coup : organisé sur 5 sites
au cœur de Paris en 2001, les 15 et 16 septembre :
o Secteur Gros-Caillou : sur les berges du port du Gros-Caillou, entre le pont de
l'Alma et le pont des Invalides,
o Secteur Tuilerie : sur les berges du port des Tuileries, entre la passerelle
Solférino et le pont Royal,
o Secteur Louvre : sur les berges du port du Louvre, entre le pont des Arts et le
pont du Carroussel,
o Secteur Ile Saint Louis : sur les berges du quai d'Anjou sur l'Île Saint-Louis,
39
o Secteur du jardin Tino Rossi : sur les berges du quai Saint Bernard (jardin Tino
Rossi), entre le pont d'Austerlitz et le pont de Sully ;
- L’événement Paris-Plage depuis 2002 où une partie des quais de la Seine est fermée
pendant un mois en été et mise en scène pour accueillir le public.
Nous pouvons constater une mixité entre des événements ponctuels et d’autres plus
récurrents. Un glissement s’effectue d’ailleurs vers des événements réguliers sur des tronçons
de quais de plus en plus importants. Par exemple alors que la première tentative de fermeture
des quais se déroule sur un week-end sur une plage horaire définie, le dernier événement mis
en place (Paris-Plage) se déroule sur un mois entier sans aucune interruption.
Ces événements sont créés afin que l’usager puisse réellement se familiariser avec ces
espaces, longtemps délaissés, pour se les réapproprier. En effet ce sont les pratiques spatiales
des usagers qui vont permettre de redonner vie à ces lieux. Les politiques événementielles et
d’aménagement permettent dans ce sens, grâce au développement d’espaces plus civilisés,
d’élargir « l’habiter touristiquement la ville » (STOCK, M., 2007, p25). Par exemple
l’aménagement éphémère des bords de Seine pour Paris-Plage permet le regroupement de
personnes, à la fois touristes et habitants, cela favorise l’augmentation de l’altérité, mais
également la mise à disposition d’un lieu de recréation (Equipe MIT) notamment par la mise à
disposition d’espace de détente et de loisirs.
Le rôle de ces événements est donc avant tout de mettre en scène une urbanité
retrouvée (MIRANDA ARIAS, M., 2006) grâce à la mise à disposition d’espaces civilisés
c’est à dire plus accessibles, dont les horaires sont de plus en plus flexibles, intégrant des
éléments de culture aux parcours et permettant le brassage de la population. La répétition et
l’agrandissement du phénomène d’appropriation de l’espace ont montré qu’il existe une
réelle demande de mise en scène de lieu de vie urbaine.
B. Aménagements éphémères
La première fête de la Seine date de 1998, à cette occasion les berges de la Seine sont
fermées au public pour un temps imparti relativement court. En 2001, ce temps s’allonge et
les quais sont fermés pendant l’été, un mois entier. Mais le problème est que l’événement est
peu fréquenté et peu relayé par les médias. Avec le changement de majorité à l’Hôtel de Ville
40
de Paris, le nouveau maire B. Delanoë a poussé son équipe à réfléchir à des moyens
d’augmenter les usages piétons de cet espace. Il se développe donc le parti pris de la mise en
place d’une scénographie des lieux, avec en 2002 : « Paris-Plage » dont nous développerons
l’exemple plus loin.
L’urbanisme temporaire est une forme d’aménagement soft du territoire qui fonctionne
sur le rendez-vous collectif (PRADEL, B., 2007) et joue sur le caractère temporaire et
l’alternance des usages du lieu pour le rendant ainsi plus attractif. La mise en place d’une
scénographie des lieux participe à la mise en place d’un urbanisme temporaire favorisant le
développement de « moment de lieu » : sur une durée plus ou moins précise dans un lieu
donné, elle permet une situation de portée générale qui dépasse l’enjeu du lieu lui-même
(Equipe MIT, 2005). Dans un contexte de concurrence urbaine ce concept de stimulation
sociale devient un enjeu important pour le développement local mais aussi en termes
d’attraction touristique et de renouvellement de l’offre.
Ces événements éphémères, devenus des rendez-vous urbains, constituent un outil
permettant de valoriser politiquement la fermeture des berges de la Seine, appuyant aussi la
stratégie politique de B. Delanoë en matière de l’espace public et fluvial. Cela favorise une
meilleure articulation, voir une réappropriation totale, à moyen terme et à long terme de
l’ensemble des Berges de la Seine.
1. L’urbanisme temporaire de Paris-Plage
Paris Plage est un concept qui vient de Saint-Quentin-en-Aisne (Picardie). Venant
d’une volonté commune des habitants et de la municipalité, la ville a décidé dès 1996
d’installer devant la mairie une plage artificielle sur laquelle été proposée des activités. En
2002, la marie de Paris décide à son tour de développer ce projet sur les berges de la Seine.
L’origine des motivations est d’abord à vocation sociale, destinée aux habitants qui ne
partent pas en vacances, la plage urbaine est sensée leur permettre de jouir des loisirs que l’on
trouve généralement sur le littoral. La seconde motivation est économique. Pendant la période
estivale le cœur des grandes agglomérations est souvent délaissé. Afin de redynamiser le
centre parisien, et parce que la circulation devient moins dense en cette période, une partie de
la voie rapide George Pompidou peut être coupé à la circulation et permettre l’installation de
cet événement.
41
La conception de l’événement a été menée par une équipe spécialisée avec des
scénographes (Jean Christophe Choblet en 2002 et Nicolas Tourette en 2005). Le but est
d’attribuer au lieu une autre matérialité et de donner aux usagers de nouvelles habitudes et
attitudes temporaires (Photo n°6 et 7).
L’organisation de ce type d’événement est une chose complexe qui fait intervenir de
nombreux spécialistes. De plus elle est coordonnée par la Délégation Générale à
l’Evénementiel et au Protocole (DGEP) depuis 2003. Elle a en charge l’organisation de Paris-
Plage et doit veiller avec la validation des services concernés à la sécurité, la propreté des
sites, la demande de partenariat et d’appel d’offre. Ont ainsi collaboré au projet : l’équipe du
scénographe, la direction générale du patrimoine et de l’Architecture, des Parcs et Jardins, de
la Voierie et des Déplacements, de la Jeunesse et des Sports, des Affaires Culturelles, la
préfecture de police et les pompiers. L’encadrement de l’événement est ensuite relayé par du
personnel à la fois municipal, privé et associatif (poste de police, équipe privée de femmes de
ménage, la Croix Rouge pour la sécurité sanitaire, etc.).
Depuis 2002, les activités proposées lors de l’événement se sont largement étoffées :
en 2003 des brumisateurs sont installés, en 2004 un bassin flottant d'un mètre de profondeur
est installé sur la Seine à hauteur du métro Sully-Morland, une bibliothèque de prêt au niveau
du pont Marie, en 2005 des initiations à l’aviron sont proposées, en 2006 un nouveau site
s’ouvre à Paris au niveau de la BNF avec une piscine flottante, en 2007 le site du Bassin de la
Villette est ouvert avec des activités nautiques et de nombreuses attractions pour les enfants,
enfin en 2008 alors que le site de Paris 13 est abandonné, celui du Bassin de la Villette est
agrandi avec de nouvelles activités : mini golf, espace fitness, initiation au segway, baby foot
à 12 joueurs, escrime…
Années après années, l’événement semble se tourner d’avantage vers son fleuve
(MIRANDA ARIAS, M., 2006) : si en 2002, la thématique de l’eau se limite au couleur des
décors, on voit apparaître en 2003 les premiers jeux d’eau puis l’installation d’une piscine
flottante et à partir de 2005 l’utilisation de navettes utilisant le fleuve.
42
Photo n°6 : Paris-Plage, mise en scène des quais par l’installation de transats, auteur : T.
MICHARD, août 2009
Photo n°7 : Paris Plage, mise en scène des quais par l’installation de brumisateurs, auteur : T.
MICHARD, août 2009
43
La scénographie de Paris-Plage constitue une invention artistique réinventant
temporairement l’espace public par un bouleversement catégorique de l’organisation
fonctionnelle. Il permet une réelle réappropriation temporaire de l’espace et donne une
dimension plus grande au lien existant entre la ville et son fleuve.
La notoriété de Paris-Plage tient essentiellement à la mise en place d’une
scénographie. En effet la première année de la fermeture des berges, l’événement avait été
peu fréquenté par le public. L’unique fonction de déambulation ne suffisait donc pas à un
réinvestissement de l’espace. Le concept scénographique de la plage associé à la rareté et
à la nouveauté de l’événement a suscité la curiosité du public dans un premier temps. Dans un
second temps, la densité sociale a favorisé un phénomène en chaine rétroactif
d’augmentation de la fréquentation et une concrète réappropriation du lieu (Photo n°8).
Photo n°8 : Paris-Plage, réinvestissement de l’espace par les piétons, auteur : T. MICHARD,
août 2009.
2. Aménagement ponctuel des terrasses
D’autres événements plus ponctuels tout au long des quais favorisent le lien avec
l’espace fluvial par un aménagement éphémère. Là encore la saison estivale est privilégiée,
44
elle voit se développer sur ses quais des extensions de terrasse des restaurants riverins ou des
péniches environnantes.
La péniche du Batofar en est un exemple très dynamique. Il propose toute l’année un
restaurant ouvert en journée sur l’embarcation et investit les berges dès la fin du mois de mai
jusqu’en septembre pour y installer une terrasse proposant une restauration en journée et en
soirée jusqu’à minuit. Le lieu propose également des événements culturels musicaux pour la
fête de la musique, le 13 juillet et le week-end du 21-22 août. Les spectacles se déroulent sur
la péniche mais attirent plus de 4 000 personnes sur les quais.
Côté Est, les terrasses animées sont nombreuses à renaître pendant la saison estivale.
Cependant, il existe encore de nombreuses contraintes qui font que les quais ne sont investis
que temporairement. Ces quais sont encore considérés comme des espaces marginaux. Ils sont
soumis aux rythmes pendulaires des travailleurs. Le moment de la journée qui connait le plus
de fréquentation est donc en début de soirée à la sortie du travail. Le reste de la journée la
fréquentation reste moindre et attire principalement des Franciliens et des locaux.
Les autres freins de la reconquête de ces quais sont liés à l’absence d’offre aux
alentours qui font que les péniches, bien que proposant des animations attractives, ne
permettent une attractivité que limité. Il n’y a pas d’offre complémentaire entre l’espace
intérieur et les péniches permettant une synergie pouvant créer une économie d’échelle. De
plus les quais sont peu adaptés à la présence de piétons car ils ne proposent aucun abri contre
le soleil ou contre la pluie et ne fournissent aucun service de commodité comme des toilettes
publiques, ce qui fait que l’espace se retrouve pollué et devient peu séduisant pour une
population exigeante tels que les touristes.
3. Difficile transposition de Paris-Plage
Dans le 13ème arrondissement, les quais de la BNF ont accueilli uniquement deux étés
l’événement Paris-Plage (2006 et 2007). Un itinéraire avait été réalisé pour relier les deux
espaces scénographiés et inciter le visiteur à prolonger sa balade jusqu’à l’Est.
L’événement n’a malheureusement duré que deux ans, bien que la Mairie du 13ème
arrondissement était plutôt favorable à la reconduite du projet. L’organisateur s’est interrogé
sur sa capacité à financer ce site Paris-Plage, alors qu’un troisième s’ouvrait sur le bassin de la
Villette et que le site du 13ème n’avait pas eu le succès désiré. « Au départ l’organisateur ne
voulait pas faire ça aussi loin, mais derrière l’institut du monde arabe » précise B. Pradel lors
45
d’un entretien, mais le maire de Paris a souhaité ce site afin de « montrer, valoriser,
médiatiser » les nouveaux équipements, la piscine Joséphine Baker et la passerelle Simone de
Beauvoir, qui avaient été réalisés. Le site de la BNF éloigné du centre de l’événement Paris-
Plage a nécessité de la mise en place pendant l’opération d’une délimitation piétonne pour
guider les touristes et visiteurs jusqu’au pont d’Austerlitz et les inciter à traverser le pont (le
site de la BNF se situant sur l’autre rive) pour qu’ils continuent plus loin. L’éloignement de ce
dernier site est une des raisons de cet échec. La seconde raison est qu’il existe une habitude
nocturne du port de la Gare. « Le port du 13ème a toujours était un endroit nocturne, un rendez-
vous des noctambules. Donc l’habitude de consommation du port est la nuit (…) Les bateaux
n’ont pas du tout aidé Paris-Plage : ils ont continué à ouvrir le soir à partir du moment où
Paris-Plage était fermé » m’expliquait C. Chave dans un entretien. L’événement Paris-Plage
étant un événement diurne, il n’a pas pu compter sur le soutien des péniches, alors que l’offre
du quartier n’est pas aussi importante et accessible à tous les publics que dans le centre.
De plus par l’aménagement déjà largement entamé de la Seine, d’autres axes fluviaux
se montrent prioritaires pour leur aménagement, comme le Canal Saint Martin et le Canal de
l’Ourcq. De plus ces espaces appartenant à la Ville de Paris, les démarches pour organiser les
manifestations se retrouvent simplifiées. En effet ces deux linéaires font de plus en plus
l’actualité et concentre une forte part de l’animation sur les berges. Paris-Plage s’y est
d’ailleurs exporté et continu d’exister et d’attirer du monde.
C. Les rendez-vous récurrents
1. Rendez-vous hebdomadaires
Les quais sont de plus en plus accessibles aux piétons. Des rendez-vous réguliers sont
de plus en plus nombreux à se mettre en place. Paris Respire, initié par la Ville de Paris est un
exemple dont le concept a connu rapidement une évolution spatio-temporelle.
Inauguré en 2001, Paris Respire proposait entre Anatole France et quai Branly la
fermeture des quais à la circulation automobile entre 9h et 17h, les dimanches et jours fériés
compris entre mars et novembre.
46
Aujourd’hui l’opération s’est allongée au reste de l’année et s’étend également sur la
rive droite, voie Georges-Pompidou, depuis l'entrée du souterrain des tuileries jusqu'au pont
Charles-de-Gaulle.
Cette initiative inclut la presque totalité des berges de la Seine, et permet de relier les
périphéries de la Seine côté rive gauche, dont les quais bas sont des espaces principalement
orientés piéton, avec un accès très limité aux voitures, notamment au niveau de quai de la
Gare.
D’autres rendez-vous plus ou moins réguliers se sont également mis en place.
L’exemple de la Rando-Roller montre un investissement de la presque totalité des quais et
d’une récurrence hebdomadaire.
L’analyse sur six mois des parcours autour de la Seine organisés par l’association Pari
Roller tous les vendredis soirs et dimanches, montre une concentration du circuit autour des
espaces centraux.
Les principaux quais utilisés (Fig n°3) sont situés entre les quais d’Orsay à partir du
pont d’Alma jusqu’au quai de Voltaire sur la rive gauche ainsi que les quais de la rive droite
situés entre le pont au Change et le pont de Sully. La fréquence de passage de la randonnée
sur ces espaces est de 2 à 3 fois dans le mois.
L’itinéraire de la Rando-Roller intègre également dans une moindre mesure, les
périphéries de la Seine, puisque de nombreux axes secondaires et occasionnels ont pour
support les quais situés à l’Ouest du pont Bir Hakeim jusqu’au périphérique et à l’Est les
quais d’Austerlitz jusqu’à Bercy. Leur fréquence est réduite à une fois par mois pour les axes
secondaires et moins encore pour les axes occasionnels (voir exceptionnel). Toutefois
l’itinéraire permet de découvrir presque chaque semaine un nouvel endroit des quais de la
Seine, il représente ainsi un rendez-vous hebdomadaire spontané.
47
Fig n°3 : Participation de la Rando Roller à l’appropriation des quais de la Seine, auteur : A. PROSPERI, 2010.
48
2. Animations saisonnières
Les quais de Saint Bernard ont bénéficié d’un aménagement spécifique avec une berge
transformée en espace vert : le jardin Tino-Rossi. Il accueille une trentaine de sculptures
d'artistes de la deuxième moitié du XXe siècle lui conférant le rôle de musée de la sculpture
en plein air, géré par la Ville de Paris. Cet endroit bien desservi, par les stations de métro
Jussieu et gare d’Austerlitz bénéficie également d’une station de Batobus, la rendant
accessible à la fois aux touristes et à la population locale.
Lorsque le temps est estival, cet espace permet la réunion spontanée d’individus pour
des pique-niques ou encore des leçons de danses très variées (salsa, tango argentin, capoeira,
rock et danses folkloriques traditionnelles) dans une ambiance très décontractée, suggérée par
l’espace fluvial qui fait oublier à la population qui s’y presse (français et étrangers) qu’elle se
trouve au centre d’un espace urbain (Photo n°9).
Dans le centre de Paris, nombreux sont les groupes spontanés à venir profiter des quais
en été et à les animer par des prestations improvisées de musique, théâtre ou autres. Sur les
périphéries de la Seine, ce phénomène est moins fréquent. Cette réalité est lié d’une part au
fait que ces quais sont moins accessibles et d’autre part qu’il existe des péniches musicales
qui semblent freiner ces initiatives.
Les touristes et visiteurs des grandes villes sont de plus en plus en demande
d’urbanité. Une politique de reconquête temporaire s’organise autour de la Seine, cela
se matérialise par des initiatives « brutes » sans aménagement, par des espaces
transformés temporairement et scénographiés et par l’aménagement ponctuel de
terrasses de café-restaurant. On voit d’ailleurs se multiplier en France et à l’étranger le
concept de Paris-Plages le long des fleuves urbains. Mais ce concept ne peut être transposé
n’importe où, le site du 13ème arrondissement en à montré les limites.
49
Photo n°9 : Quai Saint Bernard, réunion spontanée autour d’un cours de danse, auteur : T.
MICHARD, août 2009.
50
II. PRATIQUES TOURISTIQUES
A. Les fonctions en place sur les berges de la Sei ne
1. Tourisme fluvial
Le tourisme fluvial est un secteur d’activité large qui regroupe une offre très variée. Il
comprend à la fois les promenades courtes de une à quelques heures, voire la journée, les
croisières fluviales de plusieurs jours, la plaisance fluviale (location ou privée), le nautisme de
proximité et enfin les activités pratiquées le long de la voie d’eau en lien avec celle-ci :
randonnées, visites d’ouvrages ou de musée en lien avec la voie d’eau (BLUM, E., 2008, p7).
A Paris, l’offre se partage essentiellement entre les bateaux de promenades et
croisières et les bateaux à quai (Annexe n°3). Au total près de 20 compagnies de bateaux
promenades et croisières sont amarrées sur les quais de la Seine à Paris, et plus de 30
compagnies proposent des circuits intégrant les berges de Paris. Ces navettes fluviales
proposent des visites de sites, des croisières allant jusqu’en Normandie ou Bourgogne, ou des
promenades commentés de 1 heure à une journée selon le thème de la visite. Lorsqu’elles
incluent le déjeuner ou le diner la balade se prolonge jusqu’à 3 heures minimum. Ces
paquebots fluviaux sont de véritables hôtels flottants équipés, puisqu’ils proposent des
restaurants, des cabines, des boutiques ou encore des salles de spectacles. Enfin le tourisme
fluvial est très lié au tourisme d’affaires puisque la majorité des bateaux peuvent être réservés
pour accueillir des réceptions et séminaires.
L’offre à quai propose également de la restauration, des spectacles, des animations
pour enfants et des réceptions pour les séminaires. Elle correspond plus généralement à des
établissements flottants, à l’exception de trois compagnies (Aabysse, Joce et la Marina de
Bery) qui proposent à la fois une offre à quai et une offre itinérante.
L’offre des établissements flottant semble dominée par l’est de la Seine sur une
portion réduite des quais comprise entre le quai de la Rapée et le quai de Bercy sur la rive
droite et le quai de la Gare et le quai de François Mauriac sur la rive gauche. Ces deux
portions de quai réunissent plus de la moitié de l’offre à quai. Pour citer les endroits les plus
connus : le Batofar, le Nix Nox, El Alamein et la Dame de Canton sont toutes réunies sur les
51
quais du 13e arrondissement. L’offre présente dans le centre se place en seconde position mais
se limite à la rive gauche entre le quai Anatole France et le quai Montebello. L’Ouest de la
Seine à Paris ne propose que 3 établissements flottants mais rassemble près de 50% de
l’offre des bateaux de promenade et croisière qui attirent de nombreux touristes.
2. Offre culturelle
Paris exerce avec son fleuve des relations très étroites d’autant plus fortes qu’elles sont
anciennes. La Seine s’est ainsi vue devenir un objet de contemplation en devenant au cours
des siècles le support d’une offre culturelle et monumentale importante qui a été enrichie au
cours du temps par les divers travaux d’embellissement et d’aménagements liés aux
événements internationaux. Elle accueille aujourd’hui une majorité des sites culturels les plus
visités de Paris, dont la Cathédrale Notre-Dame de Paris qui se place en tête avec 13 millions
de visiteurs par an. Viennent ensuite le musée du Louves avec 7,5 millions d’entrées, la Tour
Eiffel (6,7 millions) et le musée d’Orsay (2,9 millions).
Malgré l’importance de l’offre culturelle existant sur les berges (Annexe n°4), il
semble que l’essentiel de l’offre se concentre dans les arrondissements centraux de la
Capitale. Ainsi comme nous pouvons l’observer sur la figure 4, les 12e, 13e, 15e et 16e
arrondissements qui longent la Seine sont dépourvus de cette offre culturelle.
Le recensement de l’offre culturel des musées et monuments à été élaboré par
paris.org qui a pour but d’informer sur l’ensemble de l’offre parisienne. Le choix des musées
et monuments répertoriés est basé sur la fréquentation du site à l’année 1995.
52
Fig 4 : Localisation des Monuments et Musées à Paris, auteur A.PROSPERI, source :
paris.org
Cette carte de 1995, ne prend pas en compte les nouveaux aménagements réalisés
autour de la Seine, tels que Bercy ou la ZAC rive gauche dont les nouveaux aménagements de
la Bibliothèque Nationale de France François Mitterrand ou encore de la piscine Joséphine
Baker et la passerelle Simone de Beauvoir qui sont devenus des sites à voir mentionnés dans
de nombreux guides touristiques. Il existe également de nouveaux projets sur cette partie
Ouest de la Seine qui visent à intégrer l’ensemble des berges du quai d’Austerlitz au pont de
Tolbiac.
L’Est de la Seine à Paris, montre un intérêt culturel très réduit lorsque l’on passe le parvis de
la Tour Eiffel et ne propose qu’une offre ponctuelle (la Statue de la Liberté ou le parc André
Citroën).
L’offre culturelle est très mal répartie le long des berges de la Seine. Alors que la
partie centre de la Seine à Paris réunit la majorité de l’offre, l’Ouest semble vouloir
compenser son retard grâce aux nouveaux équipements mis en place. L’Est de la Seine
reste quant à lui en retrait vis-à-vis de l’offre culturelle.
53
B. Caractérisation des pratiques
L’appropriation de l’espace se caractérise par des pratiques misent en place par les
usagers. En fonction du degré d’appropriation de l’espace, certaines pratiques vont apparaître.
Voici une liste des principales pratiques caractérisant l’appropriation d’un lieu comme les
quais de Paris :
- Présence des visiteurs
- Mobilité des visiteurs
- Type de personne
- La fréquence, voire la routinisation de la fréquentation du visiteur sur le site
- Arrêt des visiteurs
- Détournement de fonction
1. Enquête de terrain
Cette enquête de terrain avait pour objectif de déterminer les signes d’appropriation de
l’espace selon différents endroits des quais en position périphérique.
Les sites ont été choisis selon plusieurs critères : la présence de travaux récents, leur
éloignement par rapport au centre de Paris, la présence d’une offre touristique à proximité ou
la proximité d’une discontinuité majeure. Les sites sélectionnés pour l’enquête sont :
- Le quai d’Austerlitz
- Le quai de la Gare
- Le quai André Citroën
Sur place le protocole d’observation consiste à déterminer le nombre de personnes
présentes, leur dynamique c'est-à-dire si ces personnes sont en mouvement et dans ce cas si
elles ne font que traverser le quai ou si elles décident de s’arrêter. Dans ce cas il s’agit
d’évaluer le temps passé et les activités qui peuvent avoir lieu.
L’observation a parfois été complétée par un questionnaire administré par mes soins.
Le questionnaire était destiné à la fois aux personnes en mouvements et aux personnes
arrêtées. Il était distribué le plus aléatoirement afin de rester objectif.
54
→ Même ville mais lieu qui peut être hors quotidien pour une partie des visiteurs
Les limites de cette enquête sont la disposition de temps qui m’étaient disponible. En
effet seules les populations présentes les week-ends ont été considérées dans cette étude de
terrain. Pour avoir une vision plus exacte il serait judicieux de continuer l’enquête en semaine,
en journée et en début de soirée. Le rythme y est différent car les secteurs périphériques
concentrent de nombreux bureaux et des logements, une population plus mixte pourrait être
observée. De plus l’appropriation des lieux se marque également par la répétition à savoir si
les gens vont sur les quais en semaine et y retournent le week-end avec leurs enfants par
exemple pour aller se promener. Répéter l’expérience en semaine pourrait permettre de
s’interroger sur la routinisation de l’espace. C’est ce que confirme la définition donnée par B.
Pradel lors d’un entretien « l’appropriation dans le temps : plus on y va plus on s’approprie
l’espace ».
Cependant considérer uniquement les week-ends ne fausse pas l’étude. Au contraire
elle ne s’intéresse donc par défaut qu’à une population venue par ses propres envies, pendant
son temps libre, dont une partie concerne des excursionnistes franciliens ou parisiens venus
d’autres quartiers. La caractéristique de ces personnes tend vers la définition du touriste édicté
par l’équipe MIT. Ce qui justifie ce choix.
2. Analyse quantitative
L’analyse de terrain a montré la présence d’individus sur l’ensemble des quais
périphériques. En moyenne plus de 160 personnes par heure circulent sur ces espaces les
week-ends, dans l’après-midi. Soit 116 personnes en moyenne sur le quai d’Austerlitz, 185
Critère Touriste
Visiteur
de l’étude
Choix Oui Oui
Temps libre Oui Oui
Lieu hors
quotidien
Oui Oui/Non
Une nuitée Oui Non
55
personnes sur le quai de la Gare et 204 personnes sur le quai d’André Citroën. Le quai
d’Austerlitz montre une sous fréquentation par rapport aux autres lieux étudiés.
Parmi les personnes présentes, un faible pourcentage s’arrête. La durée moyenne des
arrêts est de 2 à 15 min. On constate que le quai de la Gare ne compte que 12% d’individus
marquant un arrêt, alors que la moyenne est à 24% sur l’ensemble des quais périphériques.
Toutefois cette moyenne est à mettre en corrélation avec la présence d’une halte fluviale sur le
quai d’Austerlitz et du parc Andrée Citroën dont les fonctions même incitent les individus de
passage à s’arrêter. Pourtant le pourcentage de personne à l’arrêt reste relativement faible.
Le nombre de personne en mouvement, ne faisant que traverser les quais représente
plus des 2/3 des personnes présentes. La configuration rectiligne des quais peuvent expliquer
ce phénomène. De plus la création d’un lieu piéton de déambulation plonge le piéton dans un
espace relativement protégé de l’oppression des automobiles et s’ouvre sur un paysage fluvial
agréable pour la promenade. Ces espaces sont donc avant tout les lieux de passage.
L’investissement de l’espace n’est pas homogène selon des différents tronçons des
quais situés en périphérie, mais leur fréquentation même s’il ne s’agit que de personnes
traversant les quais sans s’arrêter, exprime un choix de la part des individus de passer par
là et montre bien une appropriation de l’espace dans les pratiques spatiales.
Personnes en mouvement %
Personnes s'arrêtant %
Total personnes présentes
Quai de la Gare 162 88% 23 12% 185 Quai d'André Citroën 142 70% 62 30% 204 Quai d'Austerlitz 81 70% 35 30% 116
Moyenne totale 128 76% 40 24% 168
Fig n°5 : Moyenne de la fréquentation des quais périphériques
La majorité des personnes présentes sont des couples, ils représentent 46% de la
fréquentation globale. Les groupes de personnes (constitués de plus de 3 personnes) sont en
minorités, seulement 21% de la fréquentation globale.
Au total plus de la moitié de la fréquentation est constitué de groupe, ce la prouve que
les quais sont des lieux à vocation conviviale.
56
Arrêt Mouvement Total
Seul 19% 37% 33%
Couple 50% 44% 46%
Groupe 31% 19% 21%
Fig n°6 : Moyenne de la fréquentation par catégorie de personne
3. Analyse qualitative
L’interrogation des individus sur les quais d’Austerlitz et de la Gare a montré des
pratiques différentes : sur le quai de la Gare, il existe au moins 10% d’individus revenant
régulièrement et 40% souvent alors que sur le quai d’Austerlitz, plus de 67% d’individus
viennent exceptionnellement et 22% venaient pour la première fois. Cela exprime une certaine
routinisation qui s’installe sur le quai de la Gare.
L’analyse de la fréquentation montre qu’une très faible partie des visiteurs individuels
sont des joggeurs. La présence de joggeurs généralement des locaux, montre une intégration
des ces espaces à la vie quotidienne soit une forme d’appropriation de l’espace.
Il existe bien un routinisation de l’espace dans les pratiques spatiales.
Cependant la fréquentation des quais est principalement le fait des riverains. Près de
50% des personnes interrogées sur les quais d’Austerlitz et de la Gare disent habiter dans le
quartier. Le quai de la Gare est d’ailleurs plus fréquenté par une population locale que le quai
d’Austerlitz qui permet l’accès à la navette Voguéo ou le quai André Citroën qui est
d’avantage touristique. La population locale semble plus exigeante vis-à-vis de l’espace
qu’elle occupe En effet habitant dans le quartier, elle n’est pas soumise à une contrainte de
temps de séjour, elle n’investie donc les quais qu’à condition que les conditions climatiques
idéales soient réunies, ce qui explique un taux de présence plus faible des individus s’arrêtant
sur le quai.
Cependant les pratiques observées sur le quai de la Gare montrent une plus grande
diversité que sur les autres sites :
- Groupes installés sur les marches ou à même le sol
- Public familial avec enfants jouant sur le quai
57
- Personnes allongées à proximité de l’eau
- Temps des arrêts en moyenne plus long, pouvant aller jusqu’à 30 min
L’importance de la déviance des pratiques observées sur ces quais permet de
caractériser cet espace comme plus approprié. Cependant, étant donné que la majorité des
usagers sont des habitants locaux, l’intégration de cette partie des quais se fait avant
tout de façon tangente à la Seine, à l’échelle d’un quartier, et non selon un schéma
longitudinal Est-Ouest.
Néanmoins, la position des quais en bordure de la Seine fait de ces espaces des lieux
où les piétons aiment se promener, même si certains endroits comme le port d’Austerlitz leur
semblent encore « peu appropriés », « tristes » voir « austères », et qu’ils n’ont pas envie de
rester. La majorité des personnes interrogées répondent « oui » à la question « Pensez-
vous revenir ici ? ».
Cela montre qu’il existe bien un processus d’appropriation de l’ensemble des
quais de Paris, et bien que certains endroits puissent être qualifiés de rupture dans le paysage
cela ne découragent pas les piétons qui souhaitent se balader sur les quais.
58
III. TYPOLOGIE DES ESPACES
D’après l’ensemble des éléments constituant l’aménagement, les activités et les
dessertes des différentes parties des quais, quatre espaces se distinguent.
A. Espaces à dynamique globale
Ils correspondent à des espaces dont la notoriété attire l’ensemble des visiteurs de
Paris. Ces quais se rapportent à l’espace continu classée Patrimoine Mondiale, entre le pont de
Sully et de Bir Hakeim. Par conséquent leur fréquentation est donc importante. Ces espaces
bénéficient d’une forte accessibilité en nombre d’entrées de métro, de ponts et de passerelles
ainsi que d’une promenade piétonne quasi-continue d’un bout à l’autre qui fait de cet espace
un ensemble uniforme.
Cet ensemble bénéficie donc d’une renommée importante puisqu’il rassemble la
majorité des sites touristiques situés le long de la Seine à Paris et accueil de nombreux
événements festifs comme Paris-Plage.
Il est d’ailleurs au cœur des politiques de valorisation des berges et connaît
depuis longtemps d’importants travaux d’embellissement et d’aménagement. Espace
vitrine et précurseur des quais de Paris, il fait encore aujourd’hui partie des nouveaux
projets en cours.
B. Espaces à dynamique locale
Il s’agit d’espaces qui offrent une certaine attractivité par la présence de sites
touristiques secondaires mais dont l’intégration est limitée à un périmètre réduit. En
exemple, nous pouvons citer le quai André Citroën dont les quais hauts sont envahis par la
voie ferroviaire et dont les quais bas sont entourés par une zone industrielle compacte offrant
très peu de contacte avec le fleuve et un carrefour automobile important. La situation du quai
de la Gare est peu différente.
59
Appartenant à une Zone d’Aménagement Concertée (ZAC), ces espaces ont bénéficié
d’un réaménagement récent comprenant une réflexion d’intégration à l’échelle d’un quartier.
Facilement accessible par les transports en commun, ces espaces profitent d’une relation
privilégiée avec leur arrière territoire local. Cela se constate notamment pas les
nombreuses voies transversales qui ont été aménagées afin de favoriser leur accès.
Par exemple sur la ZAC Rive Gauche, les immeubles ont été dessinés par une
architecture qui rappelle la présence proche de la Seine : immeuble en verre dont les toitures
s’orientent en direction du fleuve. De l’autre côté, le quai André Citroën a vu s’installer, un
parc plus facilement accessible par l’intérieur que par les quais.
C. Espaces de passage
Ces espaces s’apparentent à des ruptures où la place de l’automobile est dominante. Le
côté Est avec le quai de la Rapée, dont les quais hauts correspondent à un important
croisement automobile, offre un quai bas dont l’aménagement n’a bénéficié d’aucune mise en
valeur aboutie. Côté Ouest le quai de Grenelle est peu valorisé par la présence de la voie
ferroviaire en quai haut et par des populations marginales en quai bas, installées sous ses
ponts (car moins fréquentés).
Cependant ces espaces proposent sur leurs quais bas, un parcours dédié au piéton qui
permet la liaison avec les quais très attractifs du centre de Paris et à un espace de dynamique
locale d’attractivité secondaire. Cette situation d’espace tampon leur permet de montrer
une dynamique d’intégration Est-Ouest de traversée piétonne.
D. Espaces oubliés
Dispersés, ces espaces ne peuvent pas être pratiqués par les piétons. Ils correspondent
à des ensembles marginalisés, dont l’accès est limité en transport en commun et totalement
fermés au piéton. C’est le cas du port de Bercy amont, du port de la Rapée et de l’ensemble
des quais situés entre le pont de Bir Hakeim et le périphérique.
60
De nombreux espaces aux dynamiques antinomiques organisent les quais de la Seine à
Paris. Le centre de Paris polarise la fréquentation piétonne. Le développement d’une
promenade continue tout au long de la Seine favorise les interactions entre ces différents
espaces. Cependant l’offre peu développée à l’intérieur de l’espace terrestre des quais
périphériques limite les interactions indispensables permettant d’augmenter l’attractivité de
ces espaces oubliés. On remarque d’ailleurs que la majorité de la fréquentation des quais en
périphérie (« espaces à dynamique locale ») est constituée par la population locale.
61
CHAPITRE 3 : UNE STRATEGIE D’ACTEURS
62
I. LES ACTEURS
A. Acteurs institutionnels
1. Voies Navigable de France
L’établissement public Voies Navigables de France (VNF) dépend du ministère de
l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire
(MEEDDAT). Il a pour vocation la gestion de la majorité des rivières et canaux navigables en
termes de transport, aménagement du territoire et environnement.
Le linéaire fluvial géré par VNF correspond à un réseau de plus de 6 700 km, alors que
seulement 700 km de réseaux sont gérés par l'Etat ou par ses ports autonomes. Le reste est
confié aux collectivités territoriales (régions, départements).
Principalement utilisées dans le cadre de la circulation commerciale et de tourisme, les
voies d’eau font l’usage d’un aménagement particulier (barrages hydroélectriques,
valorisation des berges, etc.) notamment pour assurer la maîtrise des plans d'eau afin de
garantir la navigabilité et permettre les divers usages de l'eau. Ainsi d’un point de vu
touristique le travail de VNF permet de mettre en valeur les paysages que les cours d’eau
traversent pour permettre l’animation et le développement d’activités de loisirs et de tourisme
de plus en plus variées tels que la pêche, les sports nautiques ou les randonnées sur les
chemins de halages.
L’établissement a pour mission la gestion, l'exploitation, la modernisation et le
développement de son réseau fluvial. Pour cela, il veille à la promotion des activités de la
voie d'eau et joue un rôle de concertation des initiatives en faveur du transport et du tourisme
fluvial. Au total ses compétences s’exercent sur un domaine public de 80 000 hectares, sur
lequel il peut intervenir pour toutes actions ayant pour but la mise en valeur de la voie d’eau.
Il est divisé en 7 directions territoriales :
- Direction territoriale Nord-Pas-de-Calais
- Direction territoriale bassin de la Seine
63
- Direction territoriale Nord-Est
- Direction territoriale Strasbourg
- Direction territoriale Centre-Est
- Direction territoriale bassin Rhône-Saône
- Direction territoriale Sud-Ouest
La direction du bassin de la Seine s’étend sur 17 départements et 5 régions : Ile-de-
France, Picardie, Champagne-Ardenne, Bourgogne et Haute-Normandie, et comprend la
Seine et ses affluents : l’Oise, la Marne et l’Yonne.
Soit un total de 1384 km de voies navigables, dont 840 km de rivières et 527 km de
canaux, comprend 62 km sont classés comme « voies touristiques ».
VNF en tant que propriétaire de son réseau hydrique est un acteur incontournable de la
valorisation de la Seine à Paris, il possède d’ailleurs à Paris le Port des Champs Elysées.
2. Ports de Paris
Ports de Paris (PDP) est un établissement public à caractère industriel et commercial,
créé en 1970, il est chargé des installations portuaires. Il a pour mission le développement du
transport fluvial de marchandises et de passagers en Ile-de-France, dans une optique de
développement durable et de limite de pollution. En effet, en approvisionnant 13% des
marchandises régionales, le trafic fluvial permet de diminuer considérablement le trafic
autoroutier. Ports de Paris s’occupe également des emplacements industrielles tels que les
centrales de Béton ou postes de transit de déblais de chantier. La démarche de Ports de Paris,
dont les équipements utilisent le fleuve et les berges (considérées comme des espaces
sensibles), consiste en l’intégration paysagère, environnementale, architecturale et
urbanistique de ses infrastructures.
64
Dans le domaine du tourisme, Ports de Paris est un acteur important, notamment en
matière de transport de passagers, puisqu’il occupe la première place mondiale des ports
touristiques avec plus de 7 millions de passagers en 2008.
En Ile-de-France le tourisme fluvial comprend plus d’une soixantaine de compagnies
de bateaux à passagers et une flotte de plus de 110 bateaux proposant des promenades
commentées (avec ou sans restauration), croisières, réceptions ou séminaires. A Quai, il existe
au total plus d’une trentaine d'entreprises et d'associations exploitant des établissements
flottants ouvert au public. Ils proposent en journée ou en soirée : restauration, animations
musicales, théâtres, lieux d’exposition ou discothèques.
Ports de Paris cherche aujourd’hui à promouvoir le tourisme fluvial en incitant
touristes et promeneurs à découvrir l’ensemble de son domaine hydrographique. Il réfléchit
pour cela au développement d’équipements adaptés pour le transport de passagers et a déjà
aménagé 34 escales sur l’ensemble de son réseau.
A Paris, Ports de Paris gère la majore partie des quais de la Seine (Fig 7), il représente
donc un acteur immanquable de la politique de valorisation des berges. Associé aux élus
locaux, il a conduit de nombreux projets d’aménagement ainsi que des travaux sur
l’association de l’ensemble des activités présentes sur les berges et le développement de
l’utilisation du fleuve pour le transport de passagers et de marchandises.
Par exemple, au niveau du quai de la gare, Ports de Paris a construit un espace à la fois
d’animation-loisirs et de transport de passager grâce à l’installation d’une escale fluviale pour
la navette Voguéo.
Cependant Port de Paris ne remet pas en cause les infrastructures industrielles
présentes sur les berges mais dans sa politique d’aménagement, il réfléchit à une
meilleure intégration de ces espaces.
65
Fig 7 : Ports gérés par Ports de Paris, auteur : Ports de Paris
3. Ville de Paris
En tant qu’acteur principal de la gestion de l’espace public, la ville de Paris s’occupe
des usages, des caractéristiques ainsi que du transport des usagers, même si la ville n’est pas
compétente directement en matière de transport en commun. Au niveau de la Seine, la mairie
de Paris est propriétaire de la voie sur berge, soit d’un tronçon de quai localisé dans le centre
de Paris entre le pont de Sully et le quai d’Orsay. Elle est à cet endroit maître des décisions,
pour les autres espaces fluviaux de la ville, elle reste force de proposition.
La ville de Paris a d’ailleurs participé avec Ports de Paris à l’élaboration du « Cahier
des prescriptions architecturales, urbaines et paysagères » pour la mise en valeur des berges
de la Seine qui a été rédigé en 1999 (Annexe 5). Ce travail a permis une mise en cohérence de
l’ensemble des quais parisiens afin de mettre en place une unité pour l’ensemble des
aménagements en cours.
En matière de transport sur le fleuve, la mairie de Paris à favorisé le lancement de
Voguéo grâce à une étude lancée par l’agence de la mobilité de la direction de la voierie qui
représente en quelque sorte le bureau d’étude de l’espace public de la ville de Paris. Cette
étude évalue le potentiel de la mise en place d’un réseau régulier de transport de personne.
Enfin en matière des usages et des caractéristiques des quais de la Seine, l’expérience
de Paris-Plage a permis de montrer qu’il ne suffit pas de fermer les quais pour que ces
derniers deviennent attractifs. En effet la première année de fermeture estivale des quais, ces
derniers n’ont pas été très fréquentés : les quais ont été fermés à la circulation pendant un
mois, mais sans mise en valeur particulière. Il s’agissait d’une fermeture des voies toute
66
simple, comme les dimanches. Cette initiative, à l’inverse de Paris-Respire dont la fermeture
est limitée dans un temps très restreint, n’a pas marché sans valorisation particulière. Forte de
cette expérience, la mairie de Paris a appris qu’il ne s’agit pas de fermer les quais pour fermer
les quais, mais il est important de mettre en place une ambiance agréable et de développer des
activités qui pourraient être source de point de rencontre des usagers. « Il faut qu’il y est un
cadre spécifique, que les quais soient arborés, que se soit végétalisé, qu’il y ait de l’eau… il
faut qu’il donne envie d’aller se balader sur cet espace » précise C. Chave lors d’un entretien.
Pour ses nouveaux projets, la ville de Paris a d’ailleurs bien intégrée cette réflexion puisque
pour chaque espace elle propose une activité (terrain de volley, bateau-concert,
restauration…).
Il existe d’autres initiatives n’entrainant aucun aménagement, il s’agit de la promotion
des quais faite par la marie de Paris et son office de tourisme, à travers des petits carnets
gratuits et disponibles dans les mairies ou à l’Office de Tourisme et des Congrès de Paris
(OTCP). Ces carnets proposent des itinéraires autour des différents espaces de Paris, dont
deux carnets sont sur les espaces périphériques de la Seine : Paris Sud-Est, Promenade dans le
Sud-Est parisien et Paris Tour Eiffel, Promenade autour de la Tour Eiffel. Ces fascicules
proposent des itinéraires incluant ces quais (Annexe 6). Cependant il n’existe aucune brochure
pour l’extrême Ouest des quais de Paris, ce qui reflète leur intérêt moindre.
Le rôle de la Ville de Paris est donc avant tout d’améliorer l’environnement des
quais de la Seine, afin d’y voir se développer une fréquentation croissante et régulière. Ce
travail passe par une réflexion sur l’aménagement et la scénographie des lieux et par
l’amélioration de l’accessibilité des quais, notamment par l’amélioration du transport fluvial.
B. Acteurs locaux
1. Les mairies d’arrondissement
Les mairies d’arrondissement n’ont pas la compétence de la gestion de leur quai,
cependant elles restent des forces de proposition auprès des autorités compétentes.
Par exemple, la mairie du 13e arrondissement a longtemps désiré être plus visible pour
les touristes. Elle a œuvré auprès de la ville de Paris pour que les bateaux-croisières incluent
ses berges dans leur circuit. Afin de répondre à cette requête et de promouvoir les nouveaux
67
aménagements financés par la ville, la mairie de Paris a travaillé auprès des compagnies afin
que leur boucle descendent plus au Sud et incluent les berges du 13e arrondissement.
D’autres initiatives sont mises en place par les mairies, notamment en matière
d’événementiel. Dans le 13e arrondissement, la mairie a mis en place une « Chasse au
trésor ». Il s’agit d’un événement festif et convivial ouvert à tous (Parisiens, habitants du
quartier, touristes…). Il propose un itinéraire autour de l’arrondissement pour permettre aux
participants de découvrir et voir les lieux remarquables de l’arrondissement, ce circuit inclut
inévitablement les quais.
L’exemple de la mairie du 13e arrondissement montre l’importance de l’espace
fluvial dans la mise en valeur en matière de visibilité touristique. Grâce à la circulation
fluviale, les berges des espaces périphériques s’exhibent et permet d’inciter une part des
touristes et usagers des bateaux à revenir une autre fois par voie terrestre pour découvrir ces
espaces.
Il montre également qu’il y a une réelle intégration locale des quais qui se fait selon
un schéma tangent au fleuve, soit de façon Nord-Sud. La passerelle Simone de Beauvoir
accentue ce phénomène en s’étendant sur tout un périmètre des quais, puisqu’elle permet le
passage du 13e au 12e arrondissement.
2. Les commerçants
Leur présence est indispensable pour faire vivre les quais. Si dans le centre de Paris,
les bouquinistes sont présents sur les quais hauts, les espaces périphéries en sont totalement
dépourvus.
Sur les quais bas, les espaces périphériques ont vu s’installer de nombreuses péniches
animées, offrant restauration, concerts, théâtre, etc. Mais leur présence est très réglementée,
notamment par Ports de Paris et par la Préfecture de Police.
Ports de Paris s’occupe principalement des autorisations pour l’exploitation des quais,
par exemple l’installation de terrasses ou la mise en place d’infrastructures ou de
déchargement de matériels pour les événements musicaux. La préfecture de Police doit être
prévenue également pour ce qui concerne le rassemblement de personnes.
Les péniches doivent donc demander des autorisations pour chacune de leur action, ce
qui peut être contraignant et limite l’utilisation des quais. Par exemple, au Batofar, la
68
responsable du développement et de l’action culturelle souhaitait installer un atelier de danse
sur les quais mais n’a pas obtenu les autorisations. L’animation doit donc se dérouler sur le
bateau.
Pour augmenter l’attractivité des berges, les bateaux-concerts doivent faire
preuve d’un important travail de communication et d’une qualité de programmation.
Ce travail permet d’atténuer à la froideur des quartiers périphériques et de donner aux
berges une identité festive et sociale favorisant le déplacement des personnes jusqu’à ces
espaces marginaux.
C. Acteurs spontanés
1. Piétons
La présence de regroupement d’individus sur les quais représente en soit une
animation qui génère de l’attractivité. Le maintien d’une densité de population joue un
rôle d’attractivité qui donne envie à d’autres de les rejoindre. En règle générale les gens
n’ont pas envie d’aller là où il n’y a personne (De Verneuil, L, 2004, p 54).
De plus il existe une norme sociale qui pèse sur les individus, qui pousse à la
reproduction des pratiques en vigueur. Ainsi la présence de piétons sur les quais, en
mouvement, à l’arrêt, seuls ou en groupe, va inciter d’autres gens à les imiter. Cela favorise
une appropriation du lieu. Par exemple : à la place de marcher sur le trottoir les piétons
descendent se promener sur les quais, puis en voyant d’autres personnes déjà installées sur les
quais, ils s’arrêteront également. Une fois le lieu approprié de nouvelles pratiques se mettent
en place, elles aussi imitées et ainsi de suite.
La présence des piétons fait vivre les berges, mais celles-ci sont conditionnées à
d’importants efforts fournis en amont pour viabiliser les quais en les rendant accessible et
agréable.
2. Les associations
Elles permettent la mise en place d’événements le long des berges et donc participent à
l’appropriation des quais.
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Comme vu précédemment, l’association Paris-Roller met en place de nombreux
circuits à travers Paris pour les rollers et vélos. L’itinéraire de ces parcours emprunte
systématiquement les quais de la Seine dans sa partie centrale, soit par la traversée des ponts,
soit pour l’utilisation des voies sur berges. Cette association inclut parfois également les
espaces périphériques de la Seine, ce qui permet une présence sur l’ensemble des quais sans
contrainte de frontière entre les arrondissements.
Cette initiative permet encore une fois d’améliorer la visibilité de l’ensemble des
quais. Les quais périphériques deviennent ainsi des espaces connus et ce qui permet aux
participants de revenir une autre fois et de se réapproprier les lieux.
D’autres associations vont plus loin en termes d’appropriation de l’espace. Par
exemple l’association Paris Danse en Seine, dont nous avons parlée plus haut, réunit six
communautés de danse (la salsa, le tango argentin, le rock, les danses bretonnes, les autres
danses folkloriques traditionnelles et la capoeira brésilienne) chaque été sur le quai Saint
Bernard. Cette association s’est créée récemment, elle permet de fédérer l’ensemble des
nombreuses associations de danse qui investissent les quais depuis 10 ans, soit 12 associations
et 22 organisateurs. Ces associations réunissent des milliers de personnes chaque année et
participent à la notoriété des quais de Paris. Elles font en effet souvent l'objet de retombées
médiatiques et sont inscrites dans les guides touristiques internationaux depuis bien longtemps
avant même l’apparition de Paris-Plage.
Aujourd’hui cette association permet de faire pression auprès des autorités afin
d’améliorer la sécurité des quais pendant ces soirées. Par exemple elle a obtenu la mise en
place de bouées au bord des pistes de danse et le soutiens de la police et les secours pendant
les animations. Elle cherche aujourd’hui à faire aménager des commodités pour répondre aux
besoins des nombreux visiteurs tels que toilettes publics.
3. Le rôle du touriste
Le touriste transfère de la centralité (Equipe MIT, 2008, p239), c’est pourquoi sa
présence est essentielle pour le développement des parties périphériques de la Seine.
Généralement issu du monde urbain, le touriste a tendance à transporter son confort et à être
de plus en plus exigent vis-à-vis des espaces urbains qu’il côtoie. Un système d’interrelation
se met en place où pour développer le tourisme les espaces périphériques vont s’aménager et
70
améliorer leur confort et où le touriste fréquentera ces lieux tout en imposant ses règles et ses
exigences accrues.
De plus, pour satisfaire le touriste, une destination doit répondre au concept de
« recréation » (Equipe MIT, 2008) c'est-à-dire proposer du jeu, du repos et de la découverte.
Les quais périphériques cherchent de plus en plus à satisfaire ces attentes. Pour favoriser le
concept de repos, ces espaces ont aménagé une promenade piétonne amenant le touriste à se
détendre le long du fleuve. Les animations sont également mises en place avec la tentative de
Paris-Plage dans l’Est ou l’installation de péniches proposant des concerts, du théâtre, de la
restauration ou encore des croisières. Enfin la découverte est permise par l’aménagement de
nouveaux équipements monumentaux tels que la BNF, la passerelle de Simone de Beauvoir
ou encore le Parc André Citroën.
L’ensemble des espaces périphériques se trouve donc transformé par et pour le
touriste.
71
II. LES ENJEUX ET ACTIONS
A. Importance de la dualité des animations
Pour faire vivre les quais périphériques au même rythme que les quais centraux il est
important de créer une synergie entre l’espace terrestre et l’espace fluvial.
Bien que l’approche soit réductrice, on peut comparer, dans une certaine mesure, le
comportement du visiteur des quais de la Seine au concept de l’Homo economicus c'est-à-dire
un individu qui vise à maximiser son utilité, soit dans le cas présent en limitant ses
déplacements. Afin de favoriser cette rationalisation du temps et des distances, les animations
fluviales doivent être couplées avec des animations terrestres.
1. Animations fluviales
Le rôle de Ports de Paris est important dans ce domaine, puisqu’il crée certaines
animations et encourage les événementiels qui utilisent le transport fluvial.
Ports de Paris met en place au mois de septembre une fête du transport fluvial. Cet
événement a pour but de promouvoir ce mode de déplacement à de nouveaux publics. Il
organise également des croisières commentées sur le fleuve et lors de Paris Plage, met en
place des navettes fluviales dédiées.
Les bateaux concerts favorisent également l’animation au niveau du fleuve.
Néanmoins, leur nombre est encore trop restreint : « plus on sera nombreux, plus les gens
seront amenés à passer par là » insiste Camille Duthuis, Chargée du développement et de
l’action culturelle du Batofar. Toujours dans une logique d’économie d’échelle la
multiplication de l’offre est indispensable.
2. Animations terrestres
Deux types d’animations sont développés sur les berges et l’espace terrestre : les
animations éphémères dont une majorité se développe l’été avec l’installation d’extensions de
terrasse des cafés-restaurants alentours ou par l’installation de Paris Plage, et les lieux phares
72
qui servent de support à une animation permanente. Par exemple la construction de la BNF, la
Maison de la Radio ou du parc André Citroën qui sont des lieux d’attraction pour leur
originalité et leur visibilité. Cependant la majorité de ces lieux situés en périphéries sont des
espaces fermés au public ou destiné à un public restreint. Leur présence ne semble pas
favoriser une meilleur intégration entre la ville et le fleuve, comme le Michel Cantal-Dupart le
précise « puisque les bâtiments qui les accueillent ont une architecture fermée et compacte qui
ne les intègre pas avec l’environnement : ces bâtiments sont érigés comme des forteresses »
(2001, M. CANTAL-DUPART, p37) .
De plus les lieux d’animation à proprement parler comme les bars, restaurants, salles
de concert, etc., sont faiblement développés sur l’arrière territoire terrestre des quais
périphériques car la fonction résidentielle y est très présente et constitue un facteur limitant.
B. Développer les synergies le long des quais
La mise en place du projet Dock en Seine ou Cité de la Mode et du Design, situé à
l’emplacement des anciens magasins généraux, a l’ambition de créer un nouveau lieu de vie
permettant la mise en place de synergies avec l’ensemble des quais côté Est. De plus par sa
proximité avec le centre, il pourrait favoriser la connexion entre ces deux espaces.
Le projet prévoit la mise en place d’un grand complexe mixant culture, formation et
commerce. Pour le moment seul l’Institut français de la mode et du design est ouvert, mais le
lieu devrait accueillir un espace événementiel pour des expositions et des manifestations, un
espace restauration, et un espace commerces et services.
L’espace étudiant permettra des nouvelles synergies avec le pôle culturel et étudiant de
Tolbiac formé par la BNF, l’Université de Paris 7 Denis Diderot et l’école d’Architecture de
Paris Val de Seine. De plus il est possible d’imaginer le développement d’interactions avec les
péniches culturelles le long du quai de la Gare. Par exemple Camille Duthuis n’exclut pas la
possibilité de mettre en place une programmation croisée ou un relais d’activité entre la
journée et le soir.
Cette complémentarité des activités pourrait redynamiser de façon radicale cet espace
de la Seine. Il représente donc un exemple d’effort à fournir pour le développement et
l’intégration de l’ensemble des quais.
73
C. Intégrer les ruptures
1. Volonté de garder des espaces industrielles et p ortuaires
La politique en matière d’espaces industriels et portuaires de Ports de Paris est claire :
elle vise à renforcer et développer son réseau francilien afin d’offrir des installations adaptées
aux entreprises et permettre l’augmentation des modes de transports alternatifs à la route.
Bien que la plupart des ports industriels aient été repoussés vers les marges de Paris et
certains sites industriels transformés, Ports de Paris souhaite conserver ces espaces dit
« Grand Services Urbain » (GSU) dans un but économique et environnemental mais aussi
d’indépendance. Actuellement près de 20 millions de tonnes de marchandises entrent ou
sortent de Paris par la Seine. Sachant qu’un convoi fluvial de 5 000 tonnes déplace
l’équivalent de 250 camions, la politique de Ports de Paris permet d’éviter près de 800 000
mouvements de véhicules lourds à l’agglomération parisienne.
L’enjeu environnemental représente l’orientation prioritaire de la politique actuelle de
Ports de Paris. La présence des espaces industriels et portuaires n’est donc pas remise en
cause, leur modernisation et leur adaptation sont quant à elles une problématique que Ports de
Paris souhaite améliorer à travers une stratégie de développement durable fondée sur le long
terme.
En effet, on trouve aujourd’hui de nouveaux aménagements, tel que le port de Tolbiac
qui cherchent à intégrer une architecture ambitieuse et respectueuse de son environnement.
Cependant l’héritage industriel continue à marquer le fleuve. Le port de Bercy Amont est un
site industriel qui se présente comme un espace fermé au piéton et où le paysage de la Seine
est inaccessible. Ce site a été construit dans les années 1980, son aménagement est
aujourd’hui remis en question mais il ne fait pas encore partie d’un projet de réaménagement.
2. Pour une intégration de ces espaces
Il existe une réflexion en cours pour une meilleure intégration des espaces industriels.
Les aménageurs semblent avoir intégré l’importance de l’eau dans l’aménagement des berges
du fleuve.
Une volonté d’amélioration de la visibilité de la Seine s’opère de plus en plus. Par
exemple, le Port de Tolbiac qui fait l’objet de travaux de réaménagement depuis 2008 a
74
bénéficié d’installations spécifiques pour désengorger l’espace piéton des tas de sables et des
outils techniques présents sur le site. Cela permet de libérer les perspectives de vue sur la
Seine et le paysage environnant pour donner à l’espace un cadre plus agréable.
De plus des aménagements dédiés aux piétons sont mis en place telle que la création
d’une aire piétonne en bord de quai à l’arrière des installations industrielles mais permettant
une balade adapté au bord de Seine.
Enfin en dehors de leurs périodes d’exploitation, les sites industriels s’ouvrent aux
piétons. Généralement le soir à partir de 17h ainsi que les week-ends et jours fériés, le piéton
a désormais accès (au moins) au fond de quai, ce qui représente plus de la moitié de la surface
totale des sites industriels.
D’autres réflexions sont en cours pour améliorer d’avantage l’accès au fleuve tout en
assurant la sécurité des visiteurs, comme par exemple la création de passerelles permettant de
passer par-dessus les installations industrielles.
La proximité de l’eau implique le développement d’usages différents, liés à la fois à
des activités économiques et à des activités de détente et de divertissement qui ne semblent
pas compatibles à première vu. La nouvelle politique en matière de cadre environnemental
des aménageurs des bords de Seine va permettre d’intégrer les espaces identifiés comme
des ruptures.
75
III. ACCESSIBILITE
A. Accès terrestres, une orientation Nord-Sud
1. Entrée de métro
Le touriste est un être en déplacement (Equipe MIT, 2008). Lorsqu’il arrive dans une
ville qu’il souhaite visiter, le touriste devient piéton, c’est pourquoi son déplacement doit être
facilité par les transports en commun. A Paris son circuit se fait aisément à pied d’un quartier
à l’autre grâce à l’important réseau métropolitain développé dans la Capitale.
Les berges sont desservies par plus de 40 stations de Métro ou RER situées à moins de
500 m de l’eau, dont 23 à moins de 100 m. Soit un total de 12 lignes de métro sur 16 et de 2
lignes de RER dont la ligne C qui longe l’intégralité du linéaire fluvial de la Seine sur sa rive
gauche.
Au centre de l’espace parisien les stations de Métro forment un maillage dense et
régulier. A l’Est, à partir du pont d’Alma, et à l’Ouest, à partir du pont d’Austerlitz, ce
maillage se détend. Les quais Est et Ouest sont donc moins accessibles que le centre, ce qui
diminue leur intégration.
De plus, la desserte de la ligne C pose un problème sur la partie Est des quais car
elle enveloppe l’ensemble des quais hauts et forme une barrière physique peu franchissable
à pieds. Sa présence empêche la mise en place de passages directs entre le fleuve et les quais
hauts et limite la visibilité sur le fleuve. Celui-ci est sur certaines sections totalement absent
du paysage alors qu’il se situe à moins de 100 m (Photo n°10).
A l’Ouest, la présence des rails générés par la gare d’Austerlitz fait actuellement
l’objet de travaux de recouvrement. Ces travaux vont permettre l’aménagement d’un espace
avec un meilleur cadre environnemental. Adapté aux quais Est, ce même type d’aménagement
permettrait de désenclaver les quais bas en les rendant plus accessible au regard et aux
promeneurs.
76
Photo n°10 : Linéaire ferroviaire, une tranchée entre l’espace fluvial et terrestre, auteur : A.
PROSPERI, mars 2010.
L’accessibilité par les transports en communs est essentiel pour le développement
touristique. Les secteurs Est et Ouest de la Seine sont relativement bien desservis bien que
le maillage du réseau ferré semble se détendre. Toutefois la présence même de la ligne C du
RER est source de rupture dans le paysage et exclu la Seine d’un rapprochement avec
l’intérieur du 15 e arrondissement.
2. Les axes transversaux
Pour se rendre sur les quais depuis l’intérieur du territoire parisien, il existe un
ensemble d’axes transversaux importants convergeant vers les ponts.
Au centre de Paris, l’effet « carrefour routier » dû au charriage des voies est atténué
par la taille des tronçons de routes plus réduite et par l’importance du nombre de ponts et de
feux de circulation permettant ainsi la diminution de la vitesse des automobiles. En revanche à
l’Est comme à l’Ouest ces espaces d’accès transversaux ne sont pas mis en valeur pour l’accès
77
aux piétons. Ces espaces représentent pourtant des points d’entrée pour le piéton et
nécessiteraient d’être mis en valeur par un réaménagement limitant la place de la voiture.
En effet, pour accéder à la Seine, le piéton arrivant de l’intérieur de Paris doit se
diriger vers ces carrefours routiers. Par exemple, comme nous l’avons évoqué précédemment
le quai de la Rapée connaît un aménagement difficile pour la traversée piétonne. Sa sortie de
métro se situe juste derrière le retour du souterrain de la voie express qui continue à longer le
fleuve. Il existe également des travaux en cours qui viennent s’ajouter à la difficulté d’accéder
au fleuve. Le piéton doit avancer sur les passages piétons entre les terre-pleins centraux et
attendre patiemment, dans une ambiance polluée par les pots d’échappement et les nuisances
sonores, que chaque feu lui soit favorable. De plus, si jamais il ne traverse pas au niveau de ce
carrefour, il se trouve dans l’obligation de continuer sur son trottoir (côté intérieur de Paris) et
ne peut pas se rapprocher des quais avant d’arriver à l’axe transversal suivant car une barrière
de sécurité sépare les deux axes routiers. Ce circuit contraignant s’apparent à un parcourt du
combattant.
Ce schéma se retrouve également du côté Est au niveau des ponts de Mirabeau et
Grenelle. Ce mode d’accès pose d’autant plus un problème que les points d’accès sur cette
partie de la Seine sont limités. On ne compte seulement 5 ponts entre la Tour Eiffel et le
Sud-Est de Paris. Mis à part les 2 ponts à proximité de la Tour Eiffel, les autres ponts
correspondent à des voies majeures soumises au passage d’un important nombre de
véhicules. A l’opposé, côté Ouest, bien que l’on compte le même nombre de ponts,
l’aménagement de la passerelle de Simone de Beauvoir favorise les échanges entre les
deux rives et valorise la place du piéton.
Il est a noté également que certains ponts sont accessibles uniquement aux
voitures, c’est le cas du pont National. Le Pont de Tolbiac est donc le dernier axe transversal
avant le périphérique, côté Ouest.
Au centre de Paris, certains axes transversaux marquent également le paysage,
cependant la place du piéton est d’avantage mis en avant grâce au cadre paysager (par
exemple : place de la Concorde dont le centre est agrémenté de l’Obélisque) et à l’adaptation
d’une vitesse plus réduite des voitures.
78
B. La voie d’eau, un accès transversal
La voie d’eau joue un rôle important dans la stratégie de développement des quais à
travers le volet transport puisque le transport fluvial est un moyen de liaison des marges de
la Seine au cœur de Paris.
1. Voguéo
Active depuis juin 2008, la navette Voguéo est un projet expérimental de transport en
commun qui relie la gare d’Austerlitz à Maisons-Alfort dans le Val-de-Marne. Nées d’une
étude lancée en 2003 par la Mairie de Paris qui cherchait à développer un nouveau type de
transport écologique et économique, et mise en place par le STIF (Syndicats des transports
d’Ile-de-France), la navette fluviale embarque jusqu’à 70 passagers à son bord et dessert 3
escales parisiennes.
Le projet arrive en 2010 au terme de sa période d’expérimentation. Malgré un bilan
mitigé en nombre d’usages, la ligne permet de desservir des espaces où peu de bateaux
touristiques circulent et de faire un trajet sur la Seine de 9,26 km en 30 minutes.
Actuellement, le trajet est composé de 5 escales :
- Gare d’Austerlitz
- Bibliothèque François Mitterrand, circuit à l’aller
- Parc de Bercy, circuit au retour
- Ivry Pont Mandela
- Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort
A la fin de l’année 2010, la ligne sera d’ailleurs mise en place de façon définitive. De
plus la navette fait l’objet d’une réflexion pour le développement de nouvelles lignes et d’une
extension vers la boucle ouest, en aval de Paris.
Si la navette permet l’inter-modalité avec le métro, elle n’est cependant pas reliée
au centre de la Seine à Paris de façon directe. Il n’existe aucune liaison le long des rives de
la Seine entre son offre touristique homologue (le Batobus) et les escales Voguéo. De plus son
79
linéaire très industriel ne constitue pas un itinéraire touristique mais bien un trajet de
transport en commun pour relier des sites remarquables.
2. Batobus
Mis en place pour limiter la place de l’autocar dans Paris, le Batobus est un service
régulier de navettes fluviales qui dessert le centre de Paris avec 8 escales.
Les escales qui composent le circuit du Batobus permettent de découvrir un Paris
monumental au fil de la Seine. Ses escales sont situées :
- A la Tour Eiffel sur le port de la Bourdonnais
- Au Champs-Elysées sur le port des Champs-Elysées
- Au musée d'Orsay sur le quai Solferino
- Au Louvre sur le quai du Louvre
- A Saint-Germain-des-Prés sur le quai Malaquais
- A l’Hôtel de Ville au quai de l'Hôtel de Ville
- A Notre Dame sur le quai de Montebello
- Au Jardin des Plantes sur le quai Saint-Bernard
Le Batobus n’a pas vocation à être un moyen de transport en commun pour la
population locale mais bien une navette touristique. En effet celle-ci dessert uniquement le
centre de Paris et exclut de son circuit les marges Est et Ouest de la Seine. On retrouve à
nouveaux une exclusion du circuit touristique des quais du 12e et du 13e arrondissement à
l’Est ainsi que ceux du 16e et 17e arrondissement situés à l’Ouest du pont de Bir-Hakeim.
3. Navettes fluviales de touristes
Une dernière offre de transport de passagers s’est développée sur la Seine depuis 2003.
Il s’agit d’une offre de service régulier reliant d’Ouest en Est, les ports de la Bourdonnais et
de Suffren au port de Bercy, sur la presque totalité de l’année. Deux opérateurs fluviaux
assurent cette desserte : le groupement Bateaux parisiens et Marina de Bercy (Navicités).
80
Les bateaux dessinent un circuit de deux boucles :
- La boucle Ouest qui dessert la Tour Eiffel, Notre Dame et la Louvre
- La boucle Est qui dessert Bercy, le Louvre et Notre Dame
Pendant longtemps ces navettes se limitaient à une boucle Ouest s’arrêtant au quai
d’Austerlitz. Depuis quelques années seulement, grâce à une forte demande du Maire de
Paris, ces navettes descendent jusqu’à la BNF et permet une vue sur les deux rives
réaménagées. Cependant bien que ces rives soient actuellement desservies par une navette
fluviale, celle-ci n’a pas de vocation touristique. Ainsi ce qui manquerait pour inciter le
développement touristique « serait l’équivalent des Bateaux-mouches, qui viendraient jusque
là (le 13e arrondissement), avec un point d’arrêt. A l’heure actuelle, on a un point d’arrêt
avec Voguéo mais ça ne va pas jusqu’au centre de Paris. » (Entretien BARON-BOISSE, M.).
L’Est de la Seine à Paris est très dynamique. Le réaménagement de ce quartier à
permis le développement de sites remarquables (BNF, Bercy, Institut de la Mode et du Design
en projet) qui représentent des atouts indispensables à l’attractivité de la zone. De plus, il
essaye coupler son offre terrestre avec une offre fluviale. Ces initiatives permettent une
réappropriation par la population de cet espace. Néanmoins elle ne permet pas aujourd’hui
une réelle intégration touristique. L’absence de liaison fluviale au centre de Paris semble
restreindre ce potentiel.
81
CONCLUSION
Les berges de la Seine sont des espaces en perpétuel mouvement. De nombreux
aménagements s’y sont succédés ou sont encore en cours. De plus de nombreuses animations
s’y développent chaque année. Elles sont le fruit d’acteurs institutionnels et spontanés qui
favorisent une appropriation générale du lieu. Les pratiques spatiales et touristiques mises en
scènes sont amenées à évoluer avec l’offre à quai et celles des péniches. La Seine est bien un
lieu vivant qui fait l’objet de projets constants.
Néanmoins, les quais de la Seine sont des espaces composites divisés par des tronçons
de taille variée qui n’ont pas les mêmes fonctions. En effet la partie centrale semble être le
moteur des changements. C’est ici que les premières mises en valeur des berges ont eu lieu
grâce à la consécration de Patrimoine Mondiale de l’Humanité qui a favorisé les rénovations
et la mise en lumière des ponts et des quais, et organisé les premiers événements autour de la
Seine. Cette partie des quais réunit la majorité de l’offre monumentale de la capitale et génère
donc une dynamique d’attraction globale. Les espaces périphériques ne rayonnent pas de la
même façon. En effet, ils se divisent en espaces à rayonnement réduit dont la dynamique
d’attractivité est plus locale mais tend vers le changement. C’est le cas du quai de la Gare qui
fait l’œuvre d’une mise en valeur par l’aménagement de nouvelles structures remarquables et
par le développement d’espaces plus civilisés. Il existe également des espaces « tampons »
faisant la transition entre les différentes parties des quais produisant une dynamique propre. Il
existe enfin un dernier espace dit « oublié » totalement dépourvu de toute appropriation
piétonne car fortement régi par l’automobile.
Par conséquent, nous ne pouvons parler que d’une intégration incomplète de
l’ensemble des quais. D’après la définition du concept « intégration » par J. Levy, « il y a
intégration d’une réalité A dans une réalité B lorsque A fait clairement partie de B mais que B
a été modifié par l’entrée de A. ». Ici, si A correspond au centre de Paris et B aux parties
périphériques des quais, les parties périphériques qui se trouvent en effet modifiées par le
rayonnement du centre. Cela se concrétise par une politique intense d’aménagement et de
mise en valeur de l’espace. Cependant A et B ne forment pas encore un ensemble commun
mais cherche à le devenir grâce à la volonté de créer une continuité de promenade sur
l’ensemble de la Seine et d’éliminer les ruptures présentes sur le linéaire.
82
Les éléments essentiels pour développer l’intégration des espaces périphériques sont
nombreux. Tout d’abord, le développement des accès avec la multiplication des escales
fluviales notamment sur les parties Est et Ouest afin de relier directement le centre de la Seine
à ces dernières. Les accès terrestres sont également à améliorer pour inciter les visiteurs à se
diriger transversalement vers le fleuve, mais pour cela les carrefours au niveau des ponts
doivent valoriser la place du piéton. Ensuite les efforts en matières d’animations et d’activités
sur le fleuve, sur la rive et à l’intérieur de l’espace terrestre doivent être mutualisés. En effet,
plus l’offre est complète plus elle attire de nouveaux visiteurs. Enfin il faut favoriser la mixité
sociale. L’exemple de Paris-Plage ou des animations mises en place par des associations
d’intérêt commun, montrent bien une forte attractivité à la fois pour les riverains et les
touristes. En revanche, les quais situés à l’Ouest de Paris où l’offre est essentiellement
destinée aux touristes sont désertés par les locaux et à l’inverse les quais situés à l’Est qui sont
peu touristiques sont essentiellement fréquentés par une population locale. L’appropriation
des quais doit être réalisée par l’ensemble de ces individus pour favoriser le jeu de l’altérité et
des regards croisés recherchés dans l’expérience touristique.
Finalement il existe deux grands types de tourisme. Le premier, bien que loin de son
quotidien cherchera à instaurer des pratiques routinières en se familiarisant avec le lieu, alors
que le second privilégie la visite des sites touristiques majeurs, il est souvent qualifier de
« collectionneur des lieux touristiques » (MIT, 2008, p121). Cela nous amène à nous
demander quelle forme de tourisme est à privilégier et si pour un développement touristique
l’intégration complète de l’ensemble de l’espace fluvial est donc nécessaire, puisque comme
nous l’avons vu il existe des centres d’attractivités. Doit-on valoriser la mise en scène en
privilégiant l’imaginaire géographique qui est construit autour des images de grandeur des
grandes places touristiques ou doit-on au contraire valoriser les « backstages » (MAC
CANNELL, D., 1999), l’endroit où se construit la ville telle qu’elle est vécue par les
populations locales ?
83
BIBLIOGRAPHIE
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http://www.paris.org
http://www.paris.fr
85
http://www.tourisme.gouv.fr/fr/home.jsp
http://www.pari-roller.com/index.php?p=18
http://www.capitale.gouv.qc.ca/medias/document/7_100_Editorial_Eclairage_Public.pdf
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http://www.paris-france.org/fr/culture/patrimoine/les_ponts/default.asp
Rapports
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Ministère de l’économie de l’industrie et de l’emploi, 2008, Mémento du tourisme, 128p.
86
TABLE DES MATIERES
REMERCIMENTS………………………………………………. 2
RESUME………………………………………………………… 3
SOMMAIRE……………………………………………………... 4
INTRODUCTION……………………………………………….. 5
CHAPITRE 1 : CONSTAT D’UNE EVOLUTION……………. 8
I. ANALYSE DIACHRONIQUE DES AMENAGEMENTS…. 9 A. Bilan de la période de croissance 9
1. Des berges dégradées semées de friches industrie lles 9
2. Emprise routière 10
B. Impulsion de la reconnaissance des berges par l’ UNESCO 11
1. Rôle de l’UNESCO 11
2. Le périmètre classé 12
3. Les conséquences du classement 13
C. Chronologie des travaux 14
1. Années 1990, première vague 14
2. Début des années 2000, deuxième vague d’aménagem ent 15
3. Années 2010, dernière vague en cours 16
II. ANALYSE PAYSAGERE…………………………………… 19 A. Concept de K. Lynch 19
B. Enquête de terrain 20
C. Interprétation de la carte 21
1. Points de concentration et diffusion 21
2. Les linéaires structurants 23
3. Les ensembles homogènes 24
III. NOUVEAUX PROJETS POUR UNE RECONQUÊTE TOTALE…………………………………………………………. 27
A. Stratégie d’aménagement durable des quais 27
1. Volonté politique 27
87
2. Les promesses du schéma d’aménagement 28
B. Les projets de 2011-2012 32
1. Les espaces concernés 32
2. Les démarches 33
3. Les acteurs 34
C. Les interrogations persistantes 35
CHAPITRE 2 : VERS UNE APPROPRIATION DE L’ESPACE DES QUAIS ?........................................ ............................... 37
I. ANAMATION DES QUAIS POUR UNE RECONQUÊTE TEMPORAIRE………………………………………………….. 38
A. Une politique d’animation active 38
B. Aménagements éphémères 39
1. L’urbanisme temporaire de Paris-Plage 40
2. Aménagement ponctuel des terrasses 43
3. Difficile transposition de Paris-Plage 44
C. Les rendez-vous récurrents 45
1. Rendez-vous hebdomadaires 45
2. Animations saisonnières 48
II. PRATIQUES TOURISTIQUES…………………………….. 50 A. Les fonctions en place sur les berges de la Sei ne 50
1. Tourisme fluvial 50
2. Offre culturelle 51
B. Caractérisation des pratiques 53
1. Enquête de terrain 53
2. Analyse quantitative 54
3. Analyse qualitative 56
III. TYPOLOGIE DES ESPACES……………………………… 58 A. Espaces à dynamique globale 58
B. Espaces à dynamique locale 58
C. Espaces de passage 59
D. Espaces oubliés 59
CHAPITRE 3 : UNE STRATEGIE D’ACTEURS……………. 61
88
I. LES ACTEURS……………………………………………… 62 A. Acteurs institutionnels 62
1. Voies Navigable de France 62
2. Ports de Paris 63
3. Ville de Paris 65
B. Acteurs locaux 66
1. Les mairies d’arrondissement 66
2. Les commerçants 67
C. Acteurs spontanés 68
1. Piétons 68
2. Les associations 68
3. Le rôle du touriste 69
II. LES ENJEUX ET ACTIONS……………………………….. 71 A. Importance de la dualité des animations 71
1. Animations fluviales 71
2. Animations terrestres 71
B. Développer les synergies le long des quais 72
C. Intégrer les ruptures 73
1. Volonté de garder des espaces industrielles et p ortuaires 73
2. Pour une intégration de ces espaces 73
III. ACCESSIBILITE……………………………………………. 75 A. Accès terrestres, une orientation Nord-Sud 75
1. Entrée de métro 75
2. Les axes transversaux 76
B. La voie d’eau, un accès transversal 78
1. Voguéo 78
2. Batobus 79
3. Navettes fluviales de touristes 79
CONCLUSION………………………………………………….. 81
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………. 83
TABLE DES MATIERES………………………………………. 86
89
TABLE DES FIGURES………………………………………… 90
LISTE DES PHOTOS………………………………………….. 91
ANNEXES………………………………………………………. 92
90
TABLE DES FIGURES
Fig 1 : Chronologie des aménagements, auteur : A. PROSPERI, 2010…………………. p 18
Fig 2 : Analyse paysagère des quais de la Seine à Paris, auteur : A. PROSPERI, 2010… p 22
Fig 3 : Participation de la Rando Roller à l’appropriation des quais de la Seine, auteur : A. PROSPERI, 2010………………………………………………………………………… p 47
Fig 4 : Localisation des monuments et musées à Paris, auteur : A. PROSPERI, source : paris.org………………………………………………………………………………….. p 52
Fig 5 : Tableau : Moyenne de la fréquentation des quais périphériques………………… p 55
Fig 6 : Tableau : Moyenne de la fréquentation par catégorie de personnes……………… p56
Fig 7 : Port gérés par Ports de Paris, auteur : Ports de Paris …………………………….. p 65
91
LISTE DES PHOTOS
Photo n°1 : Pont Garigliano, carrefours routier, auteur : A. PROSPERI, mars 2010…… p 22
Photo n°2 : Pont Charles de Gaulle, campement de population marginale, auteur : A. PROSPERI, mars 2010…………………………………………………………………... p 22
Photo n°3 : Quai de Bercy, un linéaire automobile, auteur : A. PROSPERI, mars 2010... p 24
Photo n°4 : Impossible circulation piétonne que le quai haut de la Rapée, auteur : A. BARTON, mars 2010……………………………………………………………………. p 30
Photo n°5 : Quai de la Rapée, remontée de la voie rapide, auteur A. BARTON………... p 30
Photo n°6 : Paris-Plage, mise en scène des quais par l’installation de transats, auteur T. MICHARD, août 2009..…………………………………………………………………. p 42
Photo n°7 : Paris-Plage, mise en scène des quais par l’installation de brumisateur, auteur : T. MICHARD, août 2009…………………………………………………………………… p 42
Photo n°8 : Paris-Plage, réinvestissement de l’espace par les piétons, auteur : T. MICHARD, août 2009………………………………………………………………………………… p 43
Photo n°9 : Quai Saint Bernard, réunion spontanée autour d’un cours de danse, auteur : T. MICHARD, août 2009…………………………………………………………………... p 49
Photo n°10 : Linéaire ferroviaire, une tranchée entre l’espace fluvial et terrestre, auteur A. PROSPERI, mars 2010………………………………………………………………….. p 76
92
ANNEXES
Annexe 1 : Intégration JACQUES LEVY, 2003, in Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, p516 Définition : Le terme intégration a souvent été utilisé à propos de l’incorporation progressive des étrangers dans une société d’accueil. En France une certaine confusion a été entretenue par le fait que ce qui était appelé intégration ressemblait davantage à une assimilation : il était exigé des futurs citoyens français qu’ils renoncent à leurs cultures et traditions d’origine. Du coup, c’est le modèle inverse, multiculturel, c'est-à-dire accommodateur, qui a été présenté comme alternative à l’intégration. En fait cette notion porte l’idée d’un dépassement des contraires et peut être généralisée comme une synthèse du couple accommodation/assimilation. Il y a intégration d’une réalité A dans une réalité B lorsque A fait clairement partie de B mais que B a été modifié par l’entrée de A. il ne s’agit donc ni d’une simple inclusion juxtaposant le nouvel entrant aux éléments préexistants de l’ensemble (accommodation), ni d’une destruction des spécificités de l’Autres pour qu’il se conforme aux normes établies dans le monde qui le reçoit (assimilation). La notion d’intégration peut alors être utilisée chaque fois que la rencontre entre deux réalités distinctes donne lieu à un mélange dissymétrique (intégration n’est pas fusion) produisant une nouvelles réalité. Métaphore spatiale, cette notion prend facilement une signification géographique : lorsque Alain Reynaud parle de périphérie intégrée, il indique que le nouvel espace ainsi crée n’est pas seulement la somme de l’ancien centre et de l’ancienne périphérie pas plus qu’il n’efface complètement l’identité de cette nouvelle composante du centre qu’est cet espace intégré. L’idée d’intégration s’applique aussi à l’histoire des idées quand une théorie ou un paradigme se trouve partiellement transformé par le contact avec un autre corps de doctrine.
93
Annexe 2 : Carte touristique de l’OTCP ayant servie pour l’analyse paysagère
Annexe 3 : Offre fluviale
Bateau-promendate et croisière
Nom Promenade Visite de lieu CroisièrePomenade déj/dîner Spectacle Enfants
Réception séminaires
Côté Ouest Port de Javel hautCompagnie des Bateaux à roue oui oui oui
Côté Ouest Port de Javel haut M/S Intens oui oui ouiCôté Ouest Port de la Bourdonnais Bateaux Parisiens oui oui oui oui oui ouiCôté Ouest Port de la Bourdonnais Bateobus ouiCôté Ouest Port de Suffren Vedette de Paris oui oui oui oui ouiCôté Ouest Port Debilly Bleu Seine oui oui oui oui ouiCôté Ouest Port Debilly Jafo Maritime oui oui oui oui oui ouiCôté Ouest Port Debilly Paris Seine oui oui oui
Centre Ponton du Pont NeufVedettes du Pont Neuf oui oui
Centre Port de la ConférenceCompagnie des Bateaux mouche oui oui oui oui oui
Centre Port Henry IV Yachts de Paris oui oui oui ouiCôté Est Port de Bercy Marina de Bercy ouiCôté Est Port de la Gare Aabysse oui oui ouiCôté Est Port de la Gare Joce oui oui oui oui oui ouiCôté Est Port de la Rapée Le Bateau ouiCôté Est Port de la Rapée Parness Cruises oui oui
Localisation
Bateaux à quai
Nom RestaurantRéception séminaires Spectacles Enfants
Côté Ouest Port de Grenelle Fait et Rit oui oui ouiCôté Ouest Port de Suffren Maxim's sur Seine oui ouiCôté Ouest Port Debilly Bleu Seine oui ouiCentre Quai Anatole France Kiosques flottants oui ouiCentre Quai Malaquais La Balle au fond oui oui ouiCentre Quai Malaquais Martinnaud oui oui ouiCentre Quai Montebello Kiosques flottants oui ouiCentre Quai Montebello Métamorphosis oui oui oui ouiCôté Est Port de Bercy Marina de Bercy oui ouiCôté Est Quai de la Gare Aabyse oui ouiCôté Est Quai de la Gare CG/Blues Café oui ouiCôté Est Quai de la Gare Al Alamein ouiCôté Est Quai de la Gare Joce oui oui ouiCôté Est Quai de la Gare La Baleine blanche oui oui ouiCôté Est Quai de la Gare Nix Nox oui ouiCôté Est Quai de la Gare Cabaret Pirate oui oui oui ouiCôté Est Quai de la Rapée La Berge oui ouiCôté Est Quai François Mauriac Batofar ouiCôté Est Quai François Mauriac Kiosques flottants oui oui
Localisation
96
Annexe 4 : Monuments et Musées de Paris Musées: 1. Musée du Louvre, 2. Musée des Arts Décoratifs / Musée des Arts de la Mode et du Textile, 3. Musée de l'Orangerie, 4. Galerie Nationale du Jeu de Paume, 5. Musées National des Techniques et des Arts et Métiers, 6. Musée de la Chasse et de la Nature, 7. Musée National Picasso, 8. Musée de la Serrurerie / Musée Bricard, 9. Musée Carnavalet, 10. Musée national d'Art moderne - Centre Georges Pompidou, 11. Maison de Victor Hugo, 12. Muséum National d'Histoire Naturelle, 13. L'Institut du Monde Arabe, 14. Musée National du Moyen-âge / Thermes de Cluny, 15. Musée de la Monnaie, 16. Musée d'Orsay, 17. Musée Auguste Rodin, 18. Palais de la Découverte, 19. Galeries Nationales du Grand Palais, 20. Musée du Petit Palais, 21. Cité des Sciences et de l'Industrie Monuments: 1. Notre Dame, 2. Conciergerie, 3. Palais Royal, 4. St. Eustache, 5. Arc de Triomphe de la Carrousel, 6. Place Vendôme, 7. Bourse, 8. Hôtel de Ville, 9. Place de la Bastille, 10. Opéra de la Bastille, 11. Panthéon, 12. Palais de Luxembourg, 13. Sénat, 14. L'institut de France, 15. Assemblée Nationale, 16. Hôtel National des Invalides, 17. Tour Eiffel, 18. Arc de Triomphe, 19. La Madeleine, 20. Place de la Concorde, 21. Opéra Garnier, 22. La Grande Arche de la Défense, 23. Basilique du Sacré Cœur Source : www.paris.org
97
Annexe 5 : Champs d’application du cahier des prescriptions architecturales et paysagères
98
99
Annexe 6 : brochure promotionnel des itinéraires touristiques, OTCP Paris Tour Eiffel
Paris Sud-Est
1
Anaïs PROSPERI
Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne
MASTER PROFESSIONNEL « TOURISME » (2e année)
Spécialité Développement et Aménagement Touristique des Territoires
LA SEINE A PARIS, UN ESPACE
D’INTEGRATION INCOMPLET : AMENAGEMENTS
ET PRATIQUES TOURISTIQUES
Résumé :
Elément identitaire de la ville de Paris, la Seine est un axe transversal au cœur des
politiques d’aménagement qui a connu de multiples transformations. Avec le classement
d’une partie des berges en 1991, le fleuve cherche à remplir une fonction d’intégration de
l’ensemble de son linéaire, à travers de nombreux travaux de valorisation et de
développement d’activités festives.
Cette intégration s’illustre à travers une série d’aménagements récents, comme
l’aménagement des quais de Tolbiac à Austerlitz, et par une politique affirmée d’amélioration
des liaisons entre ces espaces. Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable et le
développement de navettes fluviales ont permis la mise en place d’une dynamique de
diffusion des flux sur l’ensemble du linéaire.
Néanmoins l’analyse paysagère actuelle et l’analyse des pratiques touristiques
montrent que celles-ci ne suivent pas encore ce schéma de développement car elles
distinguent quatre espaces : les espaces à dynamique globale, les espaces à dynamique locale,
les espaces de passage et les espaces oubliés.
De nombreuses ruptures nettes dans le paysage, telles que la surreprésentation de
l’automobile sur les berges de la Seine représentent des freins à l’intégration de l’ensemble
des quais. De plus l’offre touristique mixant animations terrestres et fluviales est encore très
centrale. Par conséquent, l’appropriation des autres quais par les visiteurs piétons est limitée,
et ces espaces sont contraints à rester en marge. Ces berges sont réduites à des lieux de
2
passage dans des logiques locales (métro-quartiers riverains-Seine), ou usuelles comme
l’accès aux embarcadères pour les navettes et bateaux de croisières.
L’intégration de l’espace fluvial est encore inéquitable mais le visage de la Seine ne
cesse d’évoluer. L’implication des différents acteurs institutionnels ou spontanés dans la
dynamique de développement pourrait faire évoluer cette tendance et lisser les écarts.
Introduction
Construite l’une autour de l’autre,
Paris et la Seine entretiennent des relations
très étroites. La Seine a servi de support
aux différents développements
économiques, industriels et touristiques de
la capitale. Devenant un objet de
contemplation à partir du XVIIIe siècle, le
fleuve a accueillit de nombreux
événements, tels que les expositions
universelles, qui ont permis un
aménagement monumental d’une partie
des berges. Pourtant à partir du XIXe
siècle, et surtout avec l’essor de
l’automobile pendant les Trentes
Glorieuses, le fleuve s’est vu sacrifié et
transformé par l’installation d’usines et la
construction d’une voie express qui longe
ses quais d’ouest en est. Néanmoins
quelques années plus tard, à la fin du XXe
siècle, le regard sur le fleuve évolue à
nouveau : la reconnaissance de la partie
centrale des quais de la Seine en tant que
Patrimoine Mondiale de l’Humanité en
1991 permet la mise en place d’une
politique de valorisation qui se caractérise
par de nombreux aménagements et travaux
de rénovation.
Se réconcilier avec son fleuve est
un phénomène récent qui s’applique à
Paris mais aussi à de nombreuses grandes
agglomérations qui se tournent à nouveau
vers leur point d’eau (fleuves, côtes,
lacs…). Cela se vérifie aussi bien en
France avec les exemples de Bordeaux ou
de Lyon mais également dans le reste du
monde avec Baltimore et Liverpool, ces
villes ont toutes entrepris de grands
travaux de réhabilitation et d’aménagement
de leurs berges. Les travaux mis en place
ont un but esthétique mais également une
vocation à améliorer l’espace public en le
rendant plus civilisé. De nombreuses
études se sont penchées sur ce phénomène
de réappropriation des quais par
l’animation et la mise en scène des lieux
permettant de recréer de l’urbanité. Cet
article s’inscrit dans la continuité de ces
recherches en considérant cette fois-ci
l’ensemble de la Seine comme un espace
potentiellement plus civilisé, favorisant un
mode de vie urbain basé sur la mobilité :
3
l’accessibilité, le rythme et les horaires
flexibles, les activités sportives et
culturelles et les parcours… En effet le
fleuve occupe une position centrale et
traverse Paris de part en part, il constitue
donc un élément de cohérence pour
l’ensemble de l’espace qu’il traverse.
L’activité qui est développée en son
centre draine un volume important de
visiteurs qu’il serait intéressant pour un
développement touristique, de diffuser le
long de la Seine vers les parties est et
ouest. Cependant il existe aujourd’hui des
ruptures dans ce schéma d’intégration est-
ouest du fleuve. La notion d’intégration
implique un « dépassement des contraires
et peut être généralisée comme une
synthèse du couple
accommodation/assimilation » (LEVY J.,
2003). « Accommodation » dans le sens où
il permet d’inclure en juxtaposant un
nouvel entrant, ici les ensembles
périphériques de la Seine qui se distinguent
de la partie centrale en de nombreux
aspects. « Assimilation » pour le
rapprochement aux normes de l’ensemble
qui le reçoit.
Nous nous interrogerons donc sur
la nature des obstacles qui peuvent exister
ainsi que sur les facteurs d’une intégration
complète de la Seine ?
Ce travail met en place une étude
systémique de l’ensemble des phénomènes
qui convergent autour du fleuve, à savoir
l’aménagement et l’appropriation de
l’espace. Il fait appel à plusieurs outils tels
qu’une analyse du paysage, une analyse
des pratiques touristiques et une réflexion
sur les différents acteurs en jeu. Nous nous
intéresserons d’abord à l’explication et la
justification des ces différents outils
méthodologiques qui ont servit à l’étude.
Puis nous exposerons les différents
résultats obtenus grâce à l’analyse et
l’observation, enfin nous nous
interrogerons sur les moyens d’une
intégration des parties périphériques des
quais de la Seine à Paris.
Un paysage marqué par les évolutions
L’analyse paysagère s’est faite en deux
temps.
La première phase du travail
s’intéressait à l’évolution diachronique des
aménagements réalisés sur les quais de la
Seine. Cette réflexion avait pour hypothèse
la mise en place de politiques de
valorisation autour de la Seine et d’une
prise de conscience dont les interventions
sur les extrémités de la Seine ne se sont
faites que tardivement.
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Cette analyse s’intéresse
essentiellement aux différentes politiques
et travaux d’aménagement réalisés à partir
des années 1990. Le choix de cette date
est lié à l’inscription de la partie centrale
des quais de la Seine à Paris au Patrimoine
Mondiale de l’Humanité par l’UNESCO.
Ce classement comprend
l’ensemble des quais compris entre le pont
Sully et le pont d’Iéna et inclut les îles de
la Cité et de Saint-Louis. Il incorpore
également les espaces riverains et
perspectives visibles, dont la place Saint
Germain, l’Auxerrois, le palais du Louvre,
le jardin des Tuileries, la place de la
Concorde, l’église de la Madeleine,
l’Assemblée Nationale, l’Hôtel des
Invalides, le Grand et le Petit Palais des
Champs-Elysées, l’Ecole Militaire, le
Champs-de-Mars, la Tour Eiffel, le palais
de Chaillot et le jardin du Trocadéro. Cette
délimitation s’est justifiée par deux
principaux critères : l’importance des
œuvres monumentales qui s’y succèdent et
l’urbanisme haussmannien admiré et utilisé
dans de grandes villes du monde entier
(notamment en Amérique Latine).
L’inscription d’une partie des berges est
donc un élément important de
différentiation de l’espace puisqu’il exclut
les espaces périphériques de la Seine à
Paris.
L’analyse diachronique a d’abord
nécessité une recherche bibliographique
afin d’identifier deux choses : les différents
types de travaux et programmes qui se sont
succédés sur les quais, notamment à travers
les discours politiques des maires de Paris,
et les différents outils mis en place par les
gouvernements qui fixent les objectifs de
valorisation des quais de Paris. Ce travail
s’est ensuite appuyé sur une recherche des
dates et espaces concernés afin d’évaluer
les impacts physiques spatio-temporelles
de l’évolution des considérations des
différents espaces des quais de la Seine.
La seconde phase de ce travail
consistait en une analyse paysagère de
l’espace des berges selon les principes
énoncés par K. Lynch (1969), urbaniste
spécialise de l’image de la ville. Selon le
chercheur, les concepts de l’organisation
du paysage reposent sur cinq éléments
physiques remarquables :
- Les chemins (paths) : l’analyse
prend en compte les voies de
circulation des piétons et
automobiles le long des quais et sur
les ponts ainsi que leur nature
(piétonne ou non).
- Les limites ou ruptures (edges) : il
s’agit ici des ruptures naturelles
(tels que la Seine elle-même), et
urbaines avec la présence des voies
sur berges, des voies ferrées et sites
industriels. Ces espaces ont été
5
classés en fonction de leur caractère
infranchissable ou discontinu.
- Les ensembles homogènes
(districts) : font apparaître des
espaces aux caractères communs
définis selon la présence des
différents éléments répertoriés par
l’analyse.
- Les points stratégiques (nodes) : il
s’agit essentiellement des sorties de
métro et des embarcadères pour les
navettes présentes sur le fleuve.
- Les points de repères (landmarks) :
éléments physiques remarquables
de nature touristiques et péniches
amarrées.
La carte ainsi réalisée s’appuie sur
des points de repères construits à partir
d’une carte touristique de l’Office de
Tourisme et des Congrès de Paris. Cette
carte permet d’identifier les principaux
sites touristiques qui constituent la carte
mentale des touristes qui ne connaissent
pas bien Paris. Seuls les sites à
l’architecture identifiable ont donc été
répertoriés le long de l’axe fluvial.
Le fleuve quant à lui n’est pas
compris comme un lieu d’observation en
lui-même, car il ne constitue pas un
élément sur lequel le piéton est totalement
libre d’aller où bon lui semble selon ses
préférences. Bien que le fleuve soit utilisé
comme voie de circulation pour les
itinéraires touristiques, avec notamment les
nombreuses péniches qui constituent son
offre, le piéton n’est pas libre puisqu’il doit
utiliser une embarcation dont le parcours
est définit à l’avance par autrui. Ce
parcours est linéaire et n’inclus d’ailleurs
peu ou pas d’escale sur les berges.
Le fleuve constitue d’ailleurs un
milieu par lequel on ne peut pas percevoir
les éléments paysagers participant à
l’organisation des berges puisqu’il est
physiquement un espace en rupture avec
l’environnement urbain. En effet le monde
urbain est rigide et connait une
organisation à la fois horizontale et
verticale, alors que le fleuve est constitué
de matière fluide et s’organise uniquement
horizontalement.
L’analyse paysagère prend
également en compte la limite de
protection du patrimoine inscrit qui est peu
perceptible matériellement mais est
importante pour la compréhension de
l’espace.
Cette première analyse va permettre
de mettre en évidence certains éléments
constituant le déséquilibre entre l’espace
central et les espaces périphériques du
fleuve.
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Pratiques touristiques et appropriation de l’espace
L’analyse systémique implique une
réflexion tenant compte des multiples
facettes constituant l’environnement des
quais, dont l’offre qui constitue
l’attractivité du lieu et les pratiques des
individus.
L’analyse de l’offre touristique
s’est intéressée à la fois à l’offre fluviale et
terrestre qui existent à proximité du fleuve.
L’hypothèse recherchée étant que la
mutualité de l’offre renforce l’attractivité
et qu’il existe une répartition imparfaite de
cette offre sur les quais périphériques.
La méthodologie a donc consisté au
recensement et à la cartographie des
principales offres culturelles identifiables
par l’importance de leur fréquentation et
aux offres de bateaux croisières et de
bateaux à quais existant à Paris. Les
recensements se sont appuyés sur les sites
de paris.org, dédié à l’information
touristique, et de paris-ports.fr dont l’une
des misions est de promouvoir le tourisme
fluvial.
Cette analyse a été complétée par
l’étude des pratiques touristiques sur les
quais périphériques de la Seine à Paris.
Elle repose sur deux enquêtes : une
enquête d’observation et un sondage des
usagers par la mise en place d’un
questionnaire.
L’observation terrain avait pour but
d’identifier les pratiques touristiques liées
à l’appropriation des berges en marge de la
Seine. Elle s’intéresse donc essentiellement
aux espaces situés en périphérie et à
proximité de ruptures évidentes qui ont été
déterminées par l’analyse paysagère. Les
espaces choisis ont été :
- Quai d’Austerlitz, côté ouest de la
Seine, car il correspond à un espace
de proximité immédiate avec le
centre mais lié à une espace de
rupture car en chantier et peu
valorisé esthétiquement. Il fait
cependant partie d’un projet de
valorisation culturel et touristique
(ouverture de la future de la Cité de
la Mode et du Design) qui rend cet
espace intéressant en matière de
pratiques spatiales.
- Quai de la Gare, côté ouest toujours
dans la même zone, un peu plus à
l’écart du centre mais relié à la fois
à un pôle d’attractivité secondaire
(Bercy grâce à la présence de la
passerelle Simone de Beauvoir) et à
un espace peu attractif de la zone
industrielle de Tolbiac.
- Quai André Citroën, côté Est de la
Seine. Il s’agit de l’espace le plus
éloigné du centre qui bénéficie de
7
l’attractivité du parc André Citroën
mais souffre de la présence du RER
sur ses quais bas et d’enclaves
industrielles.
L’appropriation de l’espace se
caractérise par des pratiques misent en
place par les usagers. En fonction du degré
d’appropriation de l’espace, certaines
pratiques vont apparaître. Voici une liste
des principales pratiques caractérisant
l’appropriation d’un lieu comme les quais
de Paris : présence des visiteurs, mobilité
des visiteurs, type de personne, fréquence,
voire la routinisation de la fréquentation du
visiteur sur le site, arrêt des visiteurs et
détournement des fonctions sur les quais.
Le protocole de l’enquête consistait
donc à déterminer le nombre de personnes
présentes, leur dynamique c'est-à-dire si
ces personnes sont en mouvement et dans
ce cas si elles ne font que traverser le quai
ou si elles décident de s’arrêter. Dans ce
cas il s’agit d’évaluer le temps passé et les
activités qui peuvent avoir lieu.
L’observation a parfois été
complétée par un questionnaire administré
par mes soins. Le questionnaire était
destiné à la fois aux personnes en
mouvements et aux personnes arrêtées. Il
était distribué le plus aléatoirement afin de
rester objectif.
Néanmoins, les limites de cette
enquête sont la disposition de temps qui
m’étaient disponible. En effet seules les
populations présentes les week-ends ont
été considérées dans cette étude de terrain.
Pour avoir une vision plus exacte il serait
judicieux de continuer l’enquête en
semaine, en journée et en début de soirée.
Le rythme y est différent car les secteurs
périphériques concentrent de nombreux
bureaux et des logements, une population
plus mixte pourrait être observée. De plus
l’appropriation des lieux se marque
également par la répétition à savoir si les
gens vont sur les quais en semaine et y
retournent le week-end avec leurs enfants
par exemple pour aller se promener.
Répéter l’expérience en semaine pourrait
permettre de s’interroger sur la
routinisation de l’espace. C’est ce que
confirme la définition donnée par B.
Pradel, doctorant en sociologie urbaine,
lors d’un entretien « l’appropriation dans le
temps : plus on y va plus on s’approprie
l’espace ».
Cependant considérer uniquement
les week-ends ne fausse pas l’étude. Au
contraire elle ne s’intéresse donc par défaut
qu’à une population venue par ses propres
envies, pendant son temps libre, dont une
partie concerne des excursionnistes
franciliens ou parisiens venus d’autres
quartiers. La caractéristique de ces
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→ Même ville mais lieu qui peut être hors quotidien pour une partie des visiteurs
personnes tend vers la définition du
touriste édicté par l’équipe MIT. Ce qui
justifie ce choix.
Résultats
Une diffusion tardive de l’intégration de l’ensemble des quais
L’analyse des résultats concernant
l’évolution des consciences en termes
d’aménagement et de politique de
valorisation, montre qu’il existe une réelle
volonté d’un développement est-ouest de la
Seine. A travers le Projet d’Aménagement
et de Développement Durable, une
stratégie d’intégration est-ouest se met en
place qui tend vers l’amélioration des
liaisons entre l’espace centrale et la
périphérie. Cette stratégie s’appuie à la fois
sur le développement du transport fluvial,
la continuité de la promenade piétonne et
sur l’amélioration des liaisons entre les
espaces centraux et les parties en amonts et
en avales.
Cependant cette politique intégrant
les parties périphériques des quais à mis un
certain temps avant de se mettre en place.
L’analyse diachronique relève trois
grandes phases d’aménagement de l’espace
fluvial. La première phase se concentre sur
les années succédant l’inscription des quais
par l’UNESCO mais concerne
exclusivement les espaces situés à la limite
du périmètre inscrit. Il s’agit de travaux
concernant le développement du réseau
fluvial et de mise en place de parking
permettant les autocars touristiques de
décharger ses visiteurs qui arrivent ensuite
dans Paris par les quais.
La deuxième vague d’aménagement
démarre à la fin des années 1990/2000 et
concernent à nouveau l’espace centrale.
Ces travaux coïncident avec la période de
développement des animations sur les
Critère Touriste
Visiteur
de l’étude
Choix Oui Oui
Temps libre Oui Oui
Lieu hors
quotidien
Oui Oui/Non
Une nuitée Oui Non
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berges. Ces événements débutent avec la
première Fête de la Seine en 1998. Ils se
caractérisent par un aspect d’abord
ponctuelle et entrainant une fermeture
partielle des quais puis par un glissement
vers des événements plus réguliers
concernant des tronçons de quais plus
importants. Par exemple alors que la
première tentative de fermeture des quais
se déroule sur un week-end sur une plage
horaire définie, le dernier événement mis
en place (Paris-Plage) se déroule sur un
mois entier sans aucune interruption.
La troisième phase d’aménagement
des quais ne débute que dix ans plus tard et
prend en compte pour la première fois les
espaces périphériques et industriels de la
Seine. La politique cherche à permettre une
meilleure répartition des pratiques spatio-
temporelles en mettant le piéton au cœur
de la réflexion et en lui rendant le plus
possible cet espace. L’exemple du Port de
Tolbiac illustre bien ces nouveaux
principes émergeant par le partage du quai
entre des activités industrielles et de loisirs
grâce à l’ouverture de l’espace aux
promenades en dehors des horaires
d’exploitation du site.
Toutefois l’analyse paysagère
montre de réelles discontinuités. Les
espaces périphériques sont encore sous une
emprise forte de l’automobile où les axes
de circulations créent des ruptures encore
difficiles remettre en cause.
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La Seine un espace composite
Différents espaces se distinguent le
long du fleuve. Certaines zones
rassemblent la majorité de l’offre terrestre
(monumentale et événementielle) et l’offre
fluviale (croisière et offre à quai). Elles se
localisent exclusivement sur la partie
centrale des quais. Les zones de ruptures
(voies sur berges, voies ferrées et espaces
industriels) sont quand à elles concentrées
sur les périphéries de la Seine. Ces espaces
peuvent se caractériser comme des ruptures
à l’intégration des quais et au
développement touristique car ils sont peu
attractifs. La nature des infrastructures
étant économique, elle ne valorise pas
l’aspect ludique ou récréatif de l’espace
fluvial. De plus la forte emprise
autoroutière est source d’importantes
pollutions et de nuisances sonores. Enfin
ces espaces représentent des barrières
physiques entre la terre et le fleuve.
Le croisement de l’analyse
paysagère, de l’offre touristique et des
pratiques touristiques a permis de dégager
quatre ensembles dynamiques qui
organisent les quais à travers la mise en
place d’une typologie.
- Les espaces à dynamiques
globale : ils correspondent à des espaces
dont la notoriété attire l’ensemble des
visiteurs de Paris. Ces quais se rapportent à
l’espace continu classée
Patrimoine Mondiale, entre le pont de
Sully et de Bir Hakeim. Par conséquent
leur fréquentation est donc importante. Ces
espaces bénéficient d’une forte
accessibilité en nombre d’entrées de métro,
de ponts et de passerelles ainsi que d’une
promenade piétonne quasi-continue d’un
bout à l’autre qui fait de cet espace un
ensemble uniforme.
Cet ensemble bénéficie donc d’une
renommée importante puisqu’il rassemble
la majorité des sites touristiques situés le
long de la Seine à Paris et accueille de
nombreux événements festifs comme
Paris-Plage.
Il est d’ailleurs au cœur des
politiques de valorisation des berges et
connaît depuis longtemps d’importants
travaux d’embellissement et
d’aménagement. Espace vitrine et
précurseur des quais de Paris, il fait encore
aujourd’hui partie des nouveaux projets en
cours.
- Les espaces à dynamique locale :
il s’agit d’espaces qui offrent une certaine
attractivité par la présence de sites
touristiques secondaires mais dont
l’intégration est limitée à un périmètre
réduit. En exemple, nous pouvons citer le
quai André Citroën dont les quais hauts
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sont envahis par la voie ferrée et dont les
quais bas sont entourés par une zone
industrielle compacte offrant très peu de
contacte avec le fleuve et un carrefour
automobile important. La situation du quai
de la Gare est peu différente.
L’analyse des pratiques touristiques
dans ces zones a montré un faible taux
d’arrêt et de pratiques déviantes des
visiteurs. Cela est dû à une offre peu
adaptée à la population touristique. Par
exemple sur le quai de la Gare, l’offre est
constituée par la piscine Joséphine Baker
et la Bibliothèque Nationale, ce quai attire
donc une majorité de population locale.
Côté ouest l’offre constituée par une
abondance de bateaux-croisières fait au
contraire fuir les populations locales.
De plus ces espaces sont facilement
accessibles par les transports en commun
et profitent d’une relation privilégiée avec
leur arrière territoire local. Cela se constate
notamment par les nombreuses voies
transversales qui ont été aménagées afin de
favoriser leur accès. Par exemple sur la
Zone d’Aménagement Concerté Rive
Gauche, les immeubles ont été dessinés par
une architecture qui rappelle la présence
proche de la Seine : immeuble en verre
dont les toitures s’orientent en direction du
fleuve. De l’autre côté, le quai André
Citroën a vu s’installer, un parc plus
facilement accessible par l’intérieur que
par les quais.
- Les espaces de passage : ces
espaces s’apparentent à des ruptures où la
place de l’automobile est dominante. Le
côté est avec le quai de la Rapée, dont les
quais hauts correspondent à un important
croisement automobile, offre un quai bas
dont l’aménagement n’a bénéficié
d’aucune mise en valeur aboutie. Côté
ouest le quai de Grenelle est peu valorisé
par la présence de la voie ferrée en quai
haut et par des populations marginales en
quai bas, installées sous ses ponts (car
moins fréquentés).
Cependant ces espaces proposent
sur leurs quais bas, un parcours dédié au
piéton qui permet la liaison avec les quais
très attractifs du centre de Paris et à un
espace de dynamique locale d’attractivité
secondaire. L’analyse des pratiques
spatiales soutient également ce constat
puisqu’elle montre une importance de la
circulation piétonne. Les rares arrêts sont
conditionnés à la présence d’une halte
fluviale. Néanmoins cette situation
d’espace « tampon » leur permet de
montrer une dynamique d’intégration est-
ouest de traversée piétonne.
- Les espaces oubliés : dispersés,
ces espaces ne peuvent pas être pratiqués
par les piétons. Ils correspondent à des
ensembles marginalisés, dont l’accès est
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limité en transport en commun et
totalement fermé au piéton. C’est le cas du
port de Bercy amont, du port de la Rapée
et de l’ensemble des quais situés entre le
pont de Bir Hakeim et le périphérique.
De nombreux espaces aux
dynamiques antinomiques organisent les
quais de la Seine à Paris. Le centre de Paris
polarise la fréquentation piétonne. Le
développement d’une promenade continue
tout au long de la Seine favorise les
interactions entre ces différents espaces.
Cependant l’offre peu développée à
l’intérieur de l’espace terrestre des quais
périphériques limite les interactions
indispensables permettant d’augmenter
l’attractivité de ces espaces oubliés. On
remarque d’ailleurs que la majorité de la
fréquentation des quais en périphérie
(« espaces à dynamique locale ») est
constituée par la population locale.
13
Conclusion : les moyens d’intégration
Les berges de la Seine sont des
espaces en perpétuel mouvement. De
nombreux aménagements s’y sont
succédés ou sont encore en cours. De plus
de nombreuses animations s’y développent
chaque année. Elles sont le fruit d’acteurs
institutionnels et spontanés qui favorisent
une appropriation générale du lieu. Les
pratiques spatiales et touristiques mises en
scènes sont amenées à évoluer avec l’offre
à quai et celles des péniches. La Seine est
bien un lieu vivant qui fait l’objet de
projets constants.
Néanmoins, les quais de la Seine
sont des espaces composites aux fonctions
différentes qui ne se développent pas à la
même vitesse.
Par conséquent, nous ne pouvons
parler que d’une intégration incomplète des
quais de Paris. Cependant ces espaces
cherchent à devenir homogènes et
continus, cela s’illustre à travers
l’élimination des ruptures présentes sur le
linéaire.
Les éléments essentiels pour
développer l’intégration des espaces
périphériques sont nombreux. Tout
d’abord, le développement des accès avec
la multiplication des escales fluviales
notamment sur les parties est et ouest afin
de les relier directement au centre de la
Seine. Les accès terrestres sont également
à améliorer pour inciter les visiteurs à se
diriger transversalement vers le fleuve,
mais pour cela les carrefours au niveau des
ponts (qui sont des portes d’entrée terrestre
sur les berges) doivent s’affranchir de
l’automobile et valoriser la place du piéton.
Ensuite les efforts en matières
d’animations et d’activités sur le fleuve,
sur la rive et à l’intérieur de l’espace
terrestre doivent être mutualisés. En effet,
plus l’offre est complète plus elle attire de
nouveaux visiteurs. Enfin il faut favoriser
la mixité sociale. L’exemple des
animations réalisées au centre de Paris
montrent bien une forte attractivité à la fois
pour les riverains et les touristes.
L’appropriation des quais doit être réalisée
par l’ensemble de ces individus pour
favoriser le jeu de l’altérité et des regards
croisés recherchés dans l’expérience
touristique.
14
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http://www.pari-roller.com/index.php?p=18
http://www.capitale.gouv.qc.ca/medias/document/7_100_Editorial_Eclairage_Public.pdf
L’illumination des ponts :
http://www.paris-france.org/fr/culture/patrimoine/les_ponts/default.asp
Rapports
ODIT France, 2007, Tourisme en ville, pratiques et attentes des visiteurs européens dans les villes françaises, Observatoire touristiques, Analyses et perspectives n°10, 181p.
Commissariat général du plan et Centre d’analyse stratégique, 2007, Envie de France, rapport de prospective sur l’attractivité culturelle de la France, 127p.
Ministère de l’économie de l’industrie et de l’emploi, 2008, Mémento du tourisme, 128p.
1
UNIVERSITE DE PARIS I - PANTHEON SORBONNE
INSTITUT DE RECHERCHE ET D’ETUDES SUPERIEURES DU TO URISME
LA SEINE A PARIS, UN ESPACE
D’INTEGRATION INCOMPLET : AMENAGEMENTS ET
PRATIQUES TOURISTIQUES
OUTIL METHODOLOGIQUE
Diplôme de Paris 1 - Panthéon Sorbonne
MASTER PROFESSIONNEL « TOURISME » (2e année)
Spécialité Développement et Aménagement Touristique des Territoires
Par Anaïs PROSPERI
Directeur du mémoire : Maria GRAVARI BARBAS
Session de juin 2010
2
SOMMAIRE
Recherches bibliographiques …………………………………………………………... 3
Analyse parcours de la Rando Roller………………………………………………….... 9
Enquêtes de terrain
Analyse paysagère………………………………………………………………………. 10
Analyse des pratiques touristiques……………………………………………………… 12
Entretiens
B. PRADEL……………………………………………………………………………... 20
L. QUEIGE…………………………………………………………………………....... 26
M. BARON-BOISSE…………………………………………………………………… 28
C. DUTHUIS……………………………………………………………………………. 32
N. ROY…………………………………………………………………………………. 35
C. CHAVE……………………………………………………………………………… 41
3
RECHERCHES BIBLIOGRAPHIQUES
Le présent mémoire a fait l’objet d’importantes recherches bibliographiques. Ces
recherches avaient pour but de comprendre les éléments de contextes de l’étude, à savoir :
- Le tourisme urbain
- La création des lieux touristiques
- Les ressorts de l’attractivité touristique
- Le tourisme fluvial
- Les pratiques touristiques
- Etc.
Cette bibliographie contient également des ouvrages et articles concernant la
réappropriation des berges à Paris et en France, ainsi qu’un focus sur l’événement Paris-Plage.
La recherche bibliographique a été complétée par la consultation de sites spécialisés et de
rapport d’étude
Listes des ouvrages consultés :
ALLAMAN, M., 2003, « L’honneur retrouvé des quais de Bordeaux », in Diagonal, n°163,
pp 29-33.
AMBROISE-RENDU, M., 1999, « Rendre la Seine aux parisiens » in Combat nature n°124,
février, pp30-32.
BOYER, C. et JORRIS, A., 2009, « La reconversion des friches portuaires. Une opportunité
de développement touristique », in Cahiers Espace, n°266, pp14-18.
CANTAL-DUPART, M., 2001, « Paris en chantier, les chantiers de Paris », in Les temps
modernes, n°617, pp 28-41.
CAZES, G., POTIER, F., 1996, Le tourisme urbain, Presse universitaire de France, collection
Que sais-je, 105p.
CAZES, G., POTIER, F., 1998, Expériences européennes, Ed l’Harmattan, 198p.
4
BLUM, E., 2008, Le tourisme fluvial d’Ile-de-France, IAU d’Ile-de-France, Paris, 62p.
DECOUDIN, L., 2002, Tourisme fluvial en Ile-de-France, exemple plus spécifique des bords
de marnes, Mémoire de DSS Européen Culture Tourisme, sous la direction de N.
LESCOUARNEC, Paris I-IREST, 62p.
DE VERNEUIL, L., 2004, Les aménagements de la nature à Paris par l’expérience de Paris
Plage, Mémoire de Maitrise sous la direction de NORA SENI.
DUHAMEL, Ph. et KNAFOU, R., 2007a, « Le tourisme dans la centralité parisienne » in La
métropole parisienne, centralités, inégalités, proximités, dirigé par Th. St Julien et R. Le
Goix, 23p.
DUHAMEL, Ph. et KNAFOU, R., 2007b, Mondes urbains du tourisme, Belin, Paris, 366p.
EISENBARTH, C., 2002, L’aménagement des berges de la Seine dans Paris intra-muros,
mémoire de maîtrise de géographie, sous la direction de J.R PITTE, Paris IV, 181p.
FAGNONI, E., 2009, « Plages éphémères et ville durable : l’exemple de Paris », in Bulletin
de l'Association des Géographes Français, n°3, pp290-301
FREITAG, T., 2008, « Making a difference: tourist practices of repeat visitors in the city of
Paris », in Social Geography, vol. 4, 24p.
LEENHARDT-SALVAN, M. et al, 2002, Événements, tourisme et loisir, édition touristiques
européennes, Cahiers espaces n°74.
LEMONIER, M., 2003, « Paris les berges, territoires de projets », in Diagonal, n°163, pp39-
42.
LEVY, J., 2003, « Intégration », in Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, p516.
LYNCH, K., 1969, L’image de la cité, Ed Dunod, 194p.
MAC CANNELL, D., 1999, The tourist, a new theory of the leisure class, University of
California Press, 231p.
METENIER, E., 2003, L’animation comme moyen de valorisation de la Seine, Mémoire de
DESS Européen tourisme culture environnement, sous la direction de N. LESCOUARNEC,
Paris I-IREST, 50p.
MIRANDA-AIRAS, M.-S., 2006, Un nouveau rapport entre Paris et la Seine à travers
l’urbanisme événementiel des berges, le cas de Paris-Plage, Mémoire de Master sous la
direction de NORA SENI, 160p.
5
NOURY, S., 2008, Le potentiel touristique d’un fleuve en milieu urbain : la Seine à Paris,
Mémoire de Licence, sous la direction de M. TIARD, Paris 1-IREST, 64p.
PRADEL, B., 2007, De le Fête à la mise en scène de l’espace-temps urbain : un urbanisme
festif pour une re-narration des espaces publics, texte imprimé, 20p.
PRADEL, B., 2007, « L’urbanisme temporaire : stimuler le social pour agir sur l’espace », in
colloque EDVE, 8p.
TORIUMA, M., 2001, Les promenades de Paris de la Renaissance à l’époque
haussmannienne : esthétique de la nature dans le paysage parisien, thèse d’études urbaines
architectures et paysagère, sous la direction d’Augustin BERQUE, Ecole des hautes études en
sciences sociale, Lille, 1155p.
Majeurs sites consultés
http://www.tourisme.gouv.fr/fr/navd/mediatheque/recherche/rencontres_fr/atelier4.jsp
http://www.paris.org
http://www.paris.fr
http://www.tourisme.gouv.fr/fr/home.jsp
http://www.pari-roller.com/index.php?p=18
http://www.capitale.gouv.qc.ca/medias/document/7_100_Editorial_Eclairage_Public.pdf
L’illumination des ponts :
http://www.paris-france.org/fr/culture/patrimoine/les_ponts/default.asp
Rapports
ODIT France, 2007, Tourisme en ville, pratiques et attentes des visiteurs européens dans les
villes françaises, Observatoire touristiques, Analyses et perspectives n°10, 181p.
Commissariat général du plan et Centre d’analyse stratégique, 2007, Envie de France, rapport
de prospective sur l’attractivité culturelle de la France, 127p.
Ministère de l’économie de l’industrie et de l’emploi, 2008, Mémento du tourisme, 128p.
6
Analyse parcours de la Rando Roller
L’analyse a été faite sur une période de six mois afin de recouvrir aussi bien des
itinéraires de randonnées en été qu’en hivers.
Les parcours ont été étudiés entre les mois de juin 2009 et mars 2010.
Seuls les passages à proximité des quais de la Seine et sur les ponts ont été pris en
compte, puisque concernent directement le sujet du mémoire.
Trois gradients ont été identifiés :
- Passages réguliers avec une fréquence de plus de 2 à 3 fois dans le mois.
- Passages secondaires avec une fréquence moindre de l’ordre d’une fois par mois.
- Passages occasionnels ou exceptionnels avec une fréquence irrégulière, liée au passage
parfois unique dans la période d’étude.
7
Enquêtes de terrain
Analyse paysagère
L’observation d’un paysage inclue une subjectivité liée au point de vu de l’individu
qui le regarde. Pour limiter ce biais et favoriser une meilleure objectivité, je me suis basée sur
les concepts paysagers introduit par K. Lynch :
- Les chemins (paths) : l’analyse prend en compte les voies de circulation des piétons et
automobiles le long des quais et sur les ponts ainsi que leur nature (piétonne ou non).
- Les limites ou ruptures (edges) : il s’agit ici des ruptures naturelles tels que la Seine, et
urbaines avec la présence des voies sur berges, des voies ferrées et sites industriels.
Ces espaces ont été classés en fonction de leur caractère infranchissable ou discontinu.
- Les ensembles homogènes (districts) : font apparaître des espaces aux caractères
communs définit selon la présence des différents éléments répertoriés par l’analyse.
- Les points stratégiques (nodes) : il s’agit essentiellement des sorties de métro et des
embarcadères pour les différentes navettes présentes sur le fleuve.
- Les points de repères (landmarks) : éléments physiques remarquables de nature
touristiques et péniches amarrées.
Les points de repères ont été construits à partir d’une carte touristique de l’Office de
Tourisme de Paris. Cette carte permet d’identifier les principaux sites touristiques qui
constituent la carte mentale des touristes qui ne connaissent pas bien Paris. Seuls les sites à
l’architecture identifiable ont donc été répertoriés le long de l’axe fluvial.
Le fleuve quant à lui n’est pas compris comme un lieu d’observation par lui-même, car
il ne constitue pas un élément sur lequel le piéton est totalement libre dans ses intentions et
peut aller où bon lui semble selon ses préférences. Bien que le fleuve soit utilisé comme voie
de circulation pour les itinéraires touristiques, avec notamment les nombreuses péniches qui
constituent son offre, le piéton n’est pas libre puisqu’il doit utiliser une embarcation dont le
parcours est définit à l’avance par autrui. Ce parcours est linéaire n’inclus d’ailleurs peu ou
pas d’escale sur les berges.
Le fleuve constitue d’ailleurs un milieu par lequel on ne peut pas percevoir les
éléments paysagers participant à l’organisation des berges puisqu’il est physiquement un
8
espace en rupture avec l’environnement urbain. En effet le monde urbain est rigide et connait
une organisation à la fois horizontale et verticale, alors que le fleuve est constitué de matière
fluide et s’organise uniquement horizontalement.
L’analyse paysagère prend également en compte la limite de protection du patrimoine
inscrit qui est peu perceptible matériellement mais est important pour la compréhension de
l’espace.
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Protocole d’observation terrain :
Objectif : identifier les pratiques touristiques liées à l’appropriation des berges de la Seine Où et pourquoi :
Sur les marges de la Seine à Paris et zone de rupture : Partie Ouest :
- Quai de la Gare : toujours dans la même zone à proximité des quais aménagés par le PAP (présence de la passerelle Simone de Beauvoir et Piscine flottante) et zone industrielle. Espace qui correspond à un lieu de liaison à la fois en rupture car il y a encore une forte présence industrielle et à la fois en développement au vu de ses aménagements récents.
- Quai d’Austerlitz (éventuellement) : future ouverture de la Cité de la Mode et du design, donc espace très récemment aménagé – Vérifier qu’il est accessible aux piétons
Partie Est : - Quai André Citroën : espace de liaison aménagé pour les piétons, mais également
coupé de l’ensemble des quais à la fois en amont et en aval par la présence du RER sur les quais bas.
Qui : l’ensemble des personnes présentes sur les quais Calendrier : 3 week-ends de suite pendant un mois soit : 24/04, 25/04 ; 01/05, 02/05 ; 08/05, 09/05. Prévoir 1h30 par lieu sélectionné. Identifier certaines pratiques :
o Présence de l’individu : nombre o Type de personne : groupe d’amis, en famille, individuel, autres o Mobilité : marche à pied, course à pied o Arrêt : nombre, o Détournement de fonction :
Soit le tableau suivant : Mouvement Arrêt Date Météo Localisation Nombre d’arrêt Type : Groupe (préciser : nombre, enfants…) ………………… Individuel…………… .........
Temps passé Fonction/activités (éventuellement
10
détournement) Interroger les visiteurs sur leurs habitudes et pratiques : L’objectif est d’ici mettre en valeur les modes d’appropriation : Il y a-t-il des détournements de fonction des quais ? Il y a-t-il une forme de routinisation ? Comment se caractérise-t-elle ?... Qui : Nous nous intéresserons particulièrement aux personnes qui s’arrêtent sur les quais. Cet intérêt est liée au fait que ces personnes montrent ainsi une certaine forme d’appropriation de l’espace. Les personnes en mouvement répondront essentiellement à la partie profil du questionnaire, ce qui permettra d’identifié le type d’usager des quais. Administration du questionnaire : Attention : pour ne pas interférer sur l’observation et les pratiques des usagers, les visiteurs doivent être interrogés à la sortie de la zone étudiée. Le questionnaire peut être posé à l’ensemble des visiteurs puisqu’une première question servira de filtre pour déterminer l’intérêt de répondre à l’ensemble du questionnaire. Le questionnaire sera administré par mes propres soins, bien que celui-ci puisse facilement s’auto-administrer. Ce choix permet d’éviter les pertes liées aux personnes qui ne rendraient pas le questionnaire et favoriser une proximité avec l’interrogé pour des réponses plus pertinentes. Si un groupe est interrogé, seule une personne est autorisée à répondre.
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Questionnaire : Etudes de l’appropriation des quais à travers les pratiques de ses usagers Identification des pratiques sur les quais : 1- Vous êtes-vous arrêté sur les quais ? � Oui � Non (si non, répondez directement à la partie freins et leviers d’intégration) Si oui, 2- Combien de temps vous êtes-vous arrêté ? � Moins de 5 min � Entre 5 et 25 min � Entre 30 min et 1h � Plus d’une heure 3- Qu’avez-vous fait ? (plusieurs réponses possibles) � Un simple arrêt pour regarder le paysage � Un arrêt pour discuter entre proche � Un pique-nique / apéro � Autre :…………………………………………………………………………………………. 4- Venez-vous régulièrement à cet endroit ? � Non, c’est la première fois � Exceptionnellement � Souvent � Régulièrement 5- Si vous avez répondu oui aux deux dernières réponses : (plusieurs réponses possibles) À quelle fréquence ? � Plusieurs fois par jours � Tous les jours � Une fois par semaine � Une fois par mois � Selon la saison, régulièrement 6- Pensez-vous revenir ici ? � Oui � Non Les freins et leviers d’intégration : 1- Que pensez-vous de cet endroit ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 2- D’où êtes-vous venu ? � Station de métro, bus le plus proche � Continuité de votre promenade sur les quais : Si oui, � du centre de paris � autres précisez……………………………………….……….
12
3- Où comptez vous aller ensuite ? � Continuer votre promenade sur les quais à pieds � Continuer votre promenade en dehors des quais à pieds � Prendre le métro pour allez ailleurs Profil du visiteur : 1- Etes-vous : � Homme � Femme 2- Etes-vous venu accompagné �Seul � En groupe : � En Couple � Famille � Avec enfants � Amis �Groupe organisé 3- Origine (plusieurs réponses possibles) : � J’habite dans le quartier � Je travaille dans le quartier � Parisien � Francilien � Etranger � Nationalité :…………………………………………………………………
Merci de votre aide ☺
13
Résultats d’observation
Moyenne de la fréquentation des quais périphériques
Nb personnes présentes
Personnes en mouvement
Personnes s'arrêtant
Total personnes présentes
Quai de la Gare 162 23 185 Quai d'André Citroën 142 62 204 Quai d'Austerlitz 81 35 116
Moyenne totale 128 40 168
Moyenne de la fréquentation des quais périphériques
%
Personnes en mouvement
Personnes s'arrêtant
Total personnes présentes
Quai de la Gare 88% 12% 185 Quai d'André Citroën 70% 30% 204 Quai d'Austerlitz 70% 30% 116
Moyenne totale 76% 24% 168
Quai André Citroën arrêt mouvement total Seul 14% 38% 31% couple 50% 40% 43% Groupe 36% 22% 26% Total 100% 100% 100%
Quai Austerlitz % arrêt mouvement total
Seul 3,5 14,5 18 couple 10,5 22,5 33 Groupe 3,5 7 10,5 Total 17,5 44 61,5
Quai de la Gare
% arrêt mouvement total Seul 3 34 37 couple 4 40 44 Groupe 4 16 20 Total 11 90 101
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Moyenne de la fréquentation par type de personnes
arrêt mouvement total Seul 19% 37% 33% couple 50% 44% 46% Groupe 31% 19% 21% Total 100% 100% 100%
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Questionnaire : réponses ouvertes Quai de la gare
Arrêt Fréquentation du lieu
Pensez-vous revenir?
C'est la première fois Exceptionnellement Souvent Régulièrement Oui
50% 10% 40% 40% 10% 100% D'où êtes-vous venu? Où comptez-vous allez ensuite? Station de métro, bus le plu proche
Continuité de la promenade sur les quais du centre Autres
Continuer la promenade sur les quais à pieds
Continuer la promenade en dehors des quais
Aller ailleurs
0% 60% 20% 50% 50% 0% Profil du visiteur Etes-vous accompagné
Seul En couple
En groupe
Groupe famille
Groupe Enfants
Groupe amis
Groupe organisé
30% 40% 30% 33% 33% 33% 0% Profil du visiteur Origine
J'habite dans le quartier
Autre arrondissement de Paris Francilien Etranger
50% 40% 10% 0% Quai d’Austerlitz
Arrêt Fréquentation du lieu
Pensez-vous revenir?
C'est la première fois Exceptionnellement Souvent Régulièrement Oui
11% 22% 67% 0% 11% 100% D'où êtes-vous venu? Où comptez-vous allez ensuite? Station de métro, bus le plu proche
Continuité de la promenade sur les quais du centre Autres
Continuer la promenade sur les quais à pieds
Continuer la promenade en dehors des quais
Aller ailleurs
44% 33% 22% 67% 22% 11% Profil du visiteur Etes-vous accompagné
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Seul En couple
En groupe
Groupe famille
Groupe Enfants
Groupe amis
Groupe organisé
33% 22% 44% 50% 0% 50% 0% Profil du visiteur Origine
J'habite dans le quartier
Autre arrondissement de Paris Francilien Etranger
0% 67% 33% 0% Réponses ouvertes : Les freins et leviers d'intégration : Que pensez-vous de cet endroit ? Quai de la Gare Quai agréable. Adapté aux bords de Seine, calme, aéré et animé Agréable pour la balade Jolie, balade et loisirs Endroit sympas, pas de voiture, on peut s'y reposer et se balader Très joli, beaucoup de gens, agréable de voir du monde Jolie, sympas Agréable Dépaysant Jolie, calme Calme, vivant Etc. Quai d’Austerlitz Rein, endroit pas intéressant Manque de vie. Lieu austère, c'est un chantier où on n'a pas encore envie de rester. Triste Aime les quais de Seine, mais cet endroit pourrait être plus aménagé Triste, il n'y a pas trop de vie, on a pas envie de s'y arrêter. Manque d'aménagement paysager Calme, peu vivant, pas encore un lieu de vie. Bâtiment moche Triste Peu accueillant, bâtiment encore fermé, en chantier Pas très jolie, doit être aménagé Etc.
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ENTRETIENS
Entretien Benjamin PRADEL, Doctorant urbanisme et aménagement du territoire, Université Paris-Est. 24/03/2010 Gare de Lyon, à une terrasse de café. A : Tu travaille sur la place du piéton au sein de l’événement paris plage et quoi d’autre ? B.P. : Je fais une thèse qui à pour titre : « rendez-vous en ville, urbanisme temporaire et urbanité événementiel, nouveaux rythmes urbains ». Je travail sur le temps dans la ville, c’est comme ça que j’approche la ville sur les rythmes collectifs. Dans les rythmes collectifs, je les approche de deux manières : d’abord à travers la production politique d’un signe dans l’espace, c'est-à-dire la mise en scène de la ville A : C’est la stratégie ? B.P : Non c’est mon concept d’urbanisme temporaire en faite, c’est transformer la ville selon un temps particulier, à un moment particulier pour densifier les pratiques sociales, les pratiques de l’espace. Ca c’est une partie, l’autre partie c’est comment les gens s’approprient cet espace. Donc c’est ça plutôt qui t’intéresse, comment les gens… Comment on piétonnise un espace, en gros, car l’idée de paris plage c’est quand même la piétonisation de l’espace, à la base. Et comment les gens se l’approprient collectivement à travers deux formes d’appropriation. C’est la mobilité piétonne et l’immobilité balnéaire en faite. Parce que c’est un espace où on ne fait pas que marché, c’est aussi un espace ou on s’arrête, ça c’est super important. Donc dans paris plage, y a une grosse place qui est laissé au piéton, parce que c’est, un espace de voiture qu’on veut rendre au piéton. Donc on essaie de faire en sorte que le piéton oublie la voiture et donc pour ça on met en scène et on transforme l’espace de paris plage. Par rapport à ce qui t’intéresse toi sur le volet piéton, moi je m’intéresse aux micro-interactions en situation de foule. C'est-à-dire comment les gens gèrent leur déplacement piéton à l’intérieur d’un espace de forte densité, heu, de foule. Et comment les aménagements pour ce genre d’événement parce je travaille aussi sur Bruxelles, transforme ou canalise les flux piétons, voilà. A : c’est comment les piétons transforment eux-mêmes ? B.P. : non, c’est comment l’espace, comment l’aménagement temporaire de l’espace a des répercutions sur la manière de vivre la ville à pieds dans une situation de foule, d’accord ? Donc en gros, je te donne un exemple quand on rétrécit une place pour en faire une rue de chalet, une rue temporaire à travers l’installation de chalets de noël ou des trucs come ça, on transforme des mobilités piétonnes zigzagantes et aléatoires en des mobilités cadrées canalisées et identifiées. Ça c’est le cadre général, après je ne suis pas spécialisé sur le piéton mais sur l’observation sur les piétons oui c’est claire. Après dans le rapport à la seine..., bah c’est sûr que paris plage depuis 2002, c’est rendre l’espace des voies sur berge accessible au piéton pendant un mois l’été. Sachant que aujourd’hui paris plage c’est pas que les voies sur berges c’est aussi la villette et c’est aussi le port de la gare en dessous de la BNF. Je ne pense pas que ça t’intéresse la villette parce que c’est déjà un espace piéton, mais par contre ce qui est intéressant c’est le lien qui est fait, le lien piéton qui est construit entre les voies sur berges, en dessous de la mairie de paris, et le
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port de la gare sous la BNF. Et là il y a un lien piéton qui est construit temporairement pendant paris plage. Piétons et vélos. Donc, dans les faits y a un truc aussi qui est intéressant, tu travaille sur le fleuve c’est ça A : oui B.P. : le site du port de la gare c’est super intéressant parce que c’était un ancien… ça appartient au port autonome de paris, la PAP, et c’était un ancien lieu de dépôt et de gravier etc. pour la construction de la BNF. Et ça a dû être réhabilité ensuite une fois la BNF et la ZAC rive gauche plus ou moins terminer quoi. Quand ils avaient plus besoin d’apporter des granula et etc. et des matériaux par transport fluvial. Et donc il y a eu une décision de transformer cet espace là en espace piéton, justement. Cette décision vient aussi en continuité de la politique de Delanoë de produire une promenade piétonne tout au long de l’espace de la seine. Donc il y a le temporaire qui s’articule avec le moyen terme le long terme A : en faite c’est l’idée que paris plage qui utilise cet endroit pendant la période de l’été envisage de s’en servir pour un usage plus long et faire des aménagements piétons B.P. : en gros c’est ça. Le cœur de ma thèse c’est comment s’articule le temporaire et le long terme. A travers la notion de rythme qui articule... Je vais pas rentrer dans les détailles sur la théorie du rythme mais bon voila. Au départ il y avait déjà eu une initiative sur les berges de seine de Tiberi de fermer les berges appelé la fête de la Seine. Ensuite Delanoë à repris le concept en 2001 il a fermé les berges pendant un mois à Paris. Le problème c’est qu’il a vue qu’il n’y avait personne qui venait, ça avait beau être piéton. A : je crois avoir lu quelque part que la première initiative avait été, comment dire, male gérée… B.P. : male gérée, je sais pas mais l’opposition politique à sauter sur truc en disant : mais on ne peut pas fermer les berges, ce n’est pas possible, ça va être le bordel etc. Donc oui y a eu des problèmes, mais c’est aussi parce que les gens n’étaient pas habitué que l’été on ferme les berges. Maintenant on ferme les berges, d’accord il y a un peu plus de circulation sur les quais mais il y a une habitude qui a été prise par les parisiens qui utilisent leur voiture, c’est sûr. En notamment parce que les berges de seine c’est en sens unique... Donc c’est un tronçon de quai qui a été construit en sens unique entre les années 50 et 70. Et cette voie George pompidou, il a des morceaux en quai de seine des morceaux en sous-terrain et des morceaux en à l’air libre. Ce qui t’intéresse c’est surtout les morceaux à l’air libre j’imagine. Donc ce qui est sur c’est que ça s’inscrit dans une politique et que ça a repris de la vigueur ces derniers temps parce que après les élections régionales, Delanoë il a dit : on va bientôt faire des propositions, donc au départ il y avait un projet politique de fermer les quatre arrondissements de paris à la circulation la voiture. Au début quand Delanoë est arrivé il avait cette idée de fermer les berges de seine définitivement. C’est un projet sur le long terme. Pour montrer que c’était possible il a d’abord commencé par les fermer tout court. Le problème c’est que ça a été très peu fréquenté et ça à très peu fait de bruit médiatiquement parlant. Du coup avec son équipe il a cherché à augmenter les usages piétons de cet espace, et c’est comme ça qu’est arrivée par jeu de circonstance avec le scénographe etc. l’idée de paris plage. Paris plage c’était pour valoriser politiquement une fermeture des berges de la seine. Pour voir que c’était possible et montrer ce qui pouvait y avoir d’autre que la voiture sur cette portion de berge. Après ce projet à pris de l’ampleur. Au départ ce projet ne devait pas être pérennisé. Il a été pérennise par ce que paris plage a fait un tabac dès la première année. A : ça a marché à partir du moment où on l’a mis en scène ? Car la première année les berges n’étaient pas du tout mises en valeur. B.P : oui, c’était une promenade piétonne mais c’était encore, ça sentait trop l’autoroute quoi ! C’était encore un lieu qui n’était pas connu comme une promenade.
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Donc on a mis quelques fonctions en faite ! Quelques fonctions ludiques. Et la nouveauté et la rareté de l’événement a fait que les gens sont venus voir et que ils se sont approprié le lieu comme une promenade. Parallèlement à ça quelques années plus tard il y a eu l’opération paris respire. A : paris respire c’est arrivé après ? B.P. : c’est arrivé plutôt après, enfin je sais plus trop, sur le site de la mairie de paris faut voir les dates. Et donc là c’est une fermeture le dimanche de certains quartiers de Paris et donc des berges de la Seine avec tout un dispositif piétonnier avec des barrières, des plots rétractables, avec des agents municipaux qui sont dévolus à la surveillance de l’espace. donc tu as à la fois la piétonisations temporaire de paris plage et à la fois la piétonisation dominicale de paris respire A : dans le cadre de paris respire, on ferme juste les quais on ne mets pas en valeur… B.P. : non… A : mais ça marche ? B.P. : ça marche beaucoup moins que paris plage, mais en tout cas l’habitude a été prise. Alors est ce que c’est les même personnes qui vont à Paris plage et qui vont le dimanche sur les berges de seine, j’en suis vraiment pas convaincu. Parce que le dimanche c’est plus le tourisme piétonnier : des touristes et des habitants à proximité des berges et paris plage c’est plutôt 50% de franciliens hors paris et 50% des parisiens des arrondissements limitrophes. (…) A : as-tu observé les pratiques des piétons ? Comment as-tu mis en pratique... Quelle a été ta démarche ? B.P. : je ne suis pas spécialisé sur le piéton. Il y a deux dimension dans ma recherche, il y a une dimension urbanistique autour de la notion d’urbanisme temporaire : programmer un espace dans un temps défini. Donc transformer les fonctions urbaines dans le temps. Avant on avait la démarche fonctionnaliste où c’était un espace plus une fonction. Après on est passé à la démarche superposition des fonctions avec l’urbanisme de dalle, il y a aussi on met les fonctions les unes à côté des autres comme couloir de bus, couloir de vélo, voiture etc. et moi je travail sur la flexibilité fonctionnel des espaces, c'est-à-dire qu’on change les fonctions dans le temps. Il y a donc deux volet à mon travail : la politique d’aménagement de l’espace grâce à l’événementiel et un urbanisme temporaire mais cette politique là a besoin d’être validé par les usages. Ca c’est la deuxième démarche la démarche plus sociologique : de quelle manière et pourquoi les gens s’approprient ces espaces ? Dans cette démarche d’appropriation de l’espace y a la recherche de lieux d’interaction et de quo-présence qui est en partie piétonne. Quand se rencontre cet urbanisme temporaire qui est une offre politique, cette appropriation là quand elle se renouvelle d’année en année, je parle de rythme collectif. A : quels sont les lieux de ces interactions ? B.P. : donc il y a les trois sites de paris plage : la villette, le port de la gare, et voie George Pompidou, sachant que la villet est déjà un espace piéton. A. : concernant le quartier de la BNF. Grand équipement, venu s’ajouter à l’offre touristique dans le cadre d’une ZAC. Cependant il y a une forte rupture au niveau d’Austerlitz qui rompt la continuité du linéaire de la Seine. Je me demande donc quelles sont les processus de mis en lien et quelles sont les portes d’entrée pour favoriser l’accès et l’intégration de ce quartier aux piétons ? B.P. : je pense que la BNF et la ZAC rive gauche ne sont du tout un lieu touristique. Y’a rien qui attire le touriste à part les expositions qui ont lieu à la BNF. Dans cette démarche touristique il y a aussi Bruxelles, où je travail sur la plage qu’on appelle Bruxelles les bains et sur la foire de noël (plaisir d’hiver) et là il y a une réelle volonté de distribuer les touristes depuis la place de Bruxelles, jusqu’à des quartiers qui sont en cours de réhabilitation. Là l’événementiel, vient se surimposer à l’espace pour créer un parcourt entre
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la place centrale hyper connu (quartier UNESCO…) et des quartiers moins connus. Il y a une vraie politique de travailler sur le lien piétonnier entre les touristes qui viennent sur la place centrale et de les distribuer grâce à un parcourt lumineux et un parcourt festif sur des endroits où ils ne seraient pas allés d’eux même. L’événement créé le lien entre la place centrale connu de Bruxelles et les espaces moins connus. Il y a toute une allée de chalet dans la ville pour pouvoir les accompagner vers des espaces pas très connus. Il y a une vraie production d’une voie piétonne et d’un lien piéton entre 2 espaces. A paris entres les voies sur Berges et la BNF, Delanoë a voulu à un moment valoriser les productions urbanistiques autour de la BNF, la piscine Joséphine Baker, la passerelle Simone de Beauvoir, la BNF, le quartier en pleine restructuration, il a dit on va déplace Paris-Plage là bas pour montrer, valoriser, médiatiser ces espace là. Au départ le organisateur ne voulaient pas faire ç aussi loin, mais derrière l’institut du monde arabe, mais il n’y avait pas de voie piétonne entre les 2 donc pendant l’opération Paris plage, il y a une partie des quais qui sont délimités par des plots pour faire une délimitation piétonne jusqu’au pont d’Austerlitz et jusqu’au pont où il y a le métro pour que les gens arrivent à Paris-Plage, continuent sur ce pont aérien avant passe par les quais sous Bercy, remontent traversent le pont et se rendent compte que paris plage continuent la bas et donc s’aperçoivent que paris plage continue là bas. Ça ne marche pas et ils ont fermé le site de la BNF l’année dernière. Après c’est sur lorsque paris plage a été ouvert là-bas, il y a une autre problématique qui est l’ouverture de la ZAC rive gauche sur la Seine à travers les aménagements du port autonome de paris : grande place piétonne, où il y a des péniches ludiques, le batofar, concert, jazz… volonté de produire de la continuité piétonne entre la BNF et la seine mais c’est assez mal foutu car il y a une vraie coupure urbaine, il y a une route qui passe, on ne peut pas descendre de la passerelle Simone de Beauvoir, sauf par un ascenseur qui ne fonctionne pas correctement, donc il faut traverser cette route, pour la traverser il faut remonter jusqu’au métro aérien pour redescendre sur une rampe d’accès, peu pratique pour les personnes handicapés. Ils ont même mis une station de vélib’ pendant l’opération paris plage pour que les gens arrivent jusque là. Parce que les gens ne se baladent pas ne traversent pas la seine de paris pour se balader le long de la rive gauche et il y a une politique avec le PAP de faire une continuité piétonne de la rive gauche depuis l’ile de la Cité, et de faire en sorte que tout le long de la seine soit praticable à pied. Mais je ne suis pas sur que les touristes fassent ça. Par contre ce qui peut marcher c’est la navette fluviale. Pour la PAP la navette fluvial doit pouvoir être un point d’entrée pour la ZAC rive gauche. On peut quand même parler de continuité piétonne car pour prendre la navette il faut être à pied. Le PAP veut que la seine devienne une autoroute fluviale et que les navettes soient utilisée comme transport en commun à part entière pour relier plusieurs points dans la capitale. Au niveau touristique, les touristes qui voient que il y a paris plage y descende, la traversent et en ressortent, ce n’est pas un lieu où ils s’arrêtent longuement où ils stationnent. C’est un lieu où ils passent. Ceux qui restent c’est plus le franciliens, soit ceux en famille qui viennent y passer toute une journée et qui se posent sur les espace de plage, soit des parisiens qui travaillent à côté pour manger leur sandwich, respirer où ils n’ont pas l’impression d’être dans la ville, soit des habitants qui habitent pas très loin du site pour faire une promenade... Qui en ressorte au bout de 3/4heure ou pour les concerts. C’est un espace piéton ou aussi on s’arrête. Les aménagements font aussi que l’on s’arrête : il y a des plages, des transats des siège, une biblio, des concerts, des animations pour les enfants, ce n’est pas un espace de traversé pendant paris-plage mais un espace d’arrêt. Il y a trois types de démarches d’intégration touristiques que je connaisse :
- la démarche événementielle avec ce lien temporaire que l’on essaie de créer entre le centre, la BNF etc. mais qui n’existe plus,
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Le PADD Dans les orientations territoriales du PADD il a une politique de produire une continuité le long de la seine, certain points seront fermé temporairement, certains points ont une démarche sur le plus long temps. Il y a d’abord une politique de déplacement par bateaux avec des escales, amélioration de continuité de promenade sur les berges du 15ème arrondissement. En partant de l’île aux Signes, pas très loin de la tour Eiffel, et de prolonger jusqu’au parc André Citroën. Ensuite il y a le rétablissement de la promenade sous le pont d’Austerlitz A côté de ca il y a la réhabilitation de port qui puisse permettre au piéton de passer : Bercy aval aménager pour accueillir les piétons le we Et des lieus d’amélioration des relations entre la ville et les berges : en gros des passages au niveau du Trocadéro, des champs Elysées… La stratégie d’intégration est réellement en route notamment avec le PAP. Trois personnes s’occupent des quais : VNF propriétaire d’une partie des quais qui laisse en gestion au PAP certains lieux, il y a des points où ils sont propriétaires comme sous la BNF le port et d’autres qui appartiennent à VNF laissés en délégation à la mairie de Paris donc il y a une superposition des acteurs. A : Quel genre d’aménagement ils créent ? B.P : sur le long terme, pérenne… Paris-plage utilise les surfaces horizontales telles qu’elles sont. Les lieux sont aménagés avec du sable, caillebotis mais le goudron reste du goudron. Les berges de seine sont classé monument historique donc on ne peut pas y toucher. (…) Pour les espaces périphériques rendre piétonnier ces espaces, que ce soit par l’événement ou par paris respire, etc. s’articule avec des projets de rénovation urbaine, de revalorisation sur le long terme, avec à terme de faire de la seine un espace piéton sous l’hôtel de ville et articuler paris plage avec la réhabilitation du port de la gare pour la rende piétonne. On le voit aussi à Bruxelles : en articulation avec des projets de plus grande ampleur qui dépasse l’espace piéton aménagé. L’idée est de revaloriser, non pas que les espace piéton mais la « vitrinisation » que permet la piétonisation sur les quartiers autour. Augmenter la valeur foncière éventuellement, avoir des lieux ou tout un espace se restructure : école qui s’implante, université, bancs, éclairages la nuit… Le piéton est un alibi pour dynamiser la fréquentation des berges. A. : au niveau des stratégies : B.P. : en termes de déclaration il y a : fermer définitivement les berges des Seines du port Henri IV à la fin des voies sur berges quelque part par là. C’est une grosse tendance actuelle de fabriquer des espaces piétons pérennes. A : Au niveau de la Seine l’idée est donc de créer d’avantage de station ? B.P. : le PAP veux faire en sorte que le port de la gare soit une porte d’entrée fluviale à tout le quartier ZAC rive gauche. Il y a une politique de renforcement du trafic. Pendant paris plage, il a des navettes financé par le PAP qui relié le port de la gare au centre. La mairie et la PAP s’entendent sur cette même orientation politique. Le PAP pou récupérer éventuellement de l’argent sur les navettes fluviale et la mairie de paris pour le grenelle de l’environnement, le transport fluviale etc. Il y a des tickets à la journée pour les touristes pour utiliser les navettes fluviales. A. : Chronologiquement as-tu vu des évolutions montrant qu’il y a une intégration de plus en plus forte de périphérie de la Seine dans les politiques d’aménagement ? B.P. : il y a une thèse faite sur les portes de paris, voir sur Google. Moi je n’ai rien à dire là-dessus, mais il est clair que la Seine prend de plus en plus de place comme axe de transport, de marchandise ou de personne. Dans le projet du grand Paris il y a un projet de faire le grand Paris le long de la Seine jusqu’au havre et faire de la seine un axe structurant de l’urbanisation
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francilienne. Sur les portes de la Seine quand tu vas à l’est c’est le gros bordel : il y a des routes, le périphérique, c’est impossible à traverser. Dans le PADD il y a une étude de continuité pour sortir de Paris sur le fleuve et la rive. Le problème et d’arriver à mixer l’activité portuaire sur les quais (activité industrielle et promenade) comme au port de la Rapé où il y a une mixité entre activité portuaire économique et piétonne touristique, environnement et cadre de vie. A. : comment définis-tu l’appropriation des lieux ? B.P. : d’abord la présence de l’individu, le fait d’être sur place. Ensuite pour moi le terme d’appropriation est lié au terme de mobilité : marché, après il y a quel type de personne y vont : ce n’est pas pareil de venir avec des enfants que d’aller tout seul et enfin et surtout : l’arrêt. Faire une promenade c’est bien, pour que les gens passent. En termes d’appropriation, si les gens l’utilisent pour aller d’un endroit à un autre l’espace promenade voir avoir comme fonction de liaison entre deux points. Ensuite est-ce que les gens s’habituent à cet espace là, le prenne tous les jours pour aller au boulot, ou tous les we pour partir d’un point et arriver à un autres, enfin tout une routine. Une routinisation des pratiques de l’espace. L’appropriation dans le temps : plus on y va plus on s’approprie l’espace. Il y aune démarche d’appropriation par l’arrêt, par l’encrage. Sur le port de la gare c’est par exemple des gens qui habitent dans les tours de bureau qui vont manger leur sandwich sur les quais. Ou encore d’y aller en semaine et d’y retourner le we avec les enfants par exemple pour aller se promener. On s’approprie un espace aussi dans le sens ou on utilise les fonctions qu’il nous propose. Ces espaces là on peu de fonction à part une fonction de déambulation une fonction piétonne à part si tu les péniches qui sont à côté : est-ce que les gens y retourne le we par exemple ? Péniches restaurant, péniches dancing, le Batofar etc. est-ce qu’ils y vont le soir ? Ou que l’après midi ? Sachant que quand il fait nuit les bords de la Seine il y a toujours un côté où il n’y a pas grand-chose à faire, même si le PAP à chercher à mettre des éclairages. Il y a aussi la problématique des saisons. Les quais ont moins de succès quand il pleut… A paris plage on joue au jeu à voir et être vu : on s’expose, on regarde. Et les gens qui passent regardent ceux qui s’exposent. Il y a toute une articulation comme ça avec le regard qui fonctionne sur un être ensemble mais surveillé et encadré… C’est un espace public supérieur dans le sens où il est super-normé A. : mais si le lieu n’est pas mis en scène les gens ne se comporteraient pas de la même façon ? B.P. : oui dans le sens où il n’y aura pas autant de densité sociale. L’urbanité événementielle fait que le temps d’un moment on sait qu’on va sortir du quotidien de l’espace public à Paris, on sait en plus qu’on fait exprès d’y aller, et se créé comme ça des interactions qui ne seraient pas supportées dans le temps quotidien.
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Compte rendu Laurent QUEIGE Mairie de Paris Directeur du Cabinet de l'adjoint au Maire chargé du Tourisme Présentation de Laurent Queige : Laurent Queige s’occupe du pilotage de la stratégie municipale du tourisme, de la rédaction de notes de synthèse et de discours, de l’affectation et du suivi du budget de 8 millions d’euros, du montage de partenariats avec le privé, de la réception de délégations étrangères et conseille de nombreux porteurs de projets. Son travail est transversal est comprend des volets stratégiques, d’ingénierie, de prospection, de communication… Généralité sur la Seine : Les périphéries de la Seine, notamment sur les quais du 13ème les visiteurs sont essentiellement représenté par des individuels : 2/3 des visiteurs, ils cherchent à visiter Paris autrement, ce sont souvent des repeaters. Seulement 1/3 sont des groupes organisés de primo-visiteur. Les périphéries de la Seine sont donc peu touristiques. Volet transport est important pour le développement de la Seine. Plusieurs navettes ont été mise en place sur le fleuve : Voguéo navette fluvial mise en place entre Austerlitz et l’Est, Batobus… L’actualité au niveau de l’eau en générale n’est pas centrée sur la Seine car la mairie estime qu’elle est déjà très développée mais d’avantage autour des canaux St Martin et de l’Ourcq. Par exemple : Paris-plage s’y développe, nombreuses animations divers également (Voix sur Berge (choral), Printemps des comédiens sur le canal st Martin…). L’espace de la Seine s’organise en fonction tout comme l’espace urbain est divisé fonctionnement : un espace pour la voiture, un espace cycliste, un espace piéton. Sur la Seine il n’est donc pas choquant, pour Laurent Queige de voir se partager les usages (promenade, logement, industriel) en fonction des espaces. Paris ne veut d’ailleurs pas se séparer de ses ports industriels. D’abord pour une raison écologique, puisque de plus en plus d’entreprises se font livrer leur matière première via bateaux car cela est moins polluant et moins onéreux, et d’autre part pour cela permet d’éviter toute dépendance à d’une autre ville. Focus sur les parties Est et Ouest de la Seine Il existe un gros travail dans le 12 et 13e arrondissement pour développer le tourisme. On remarque un aménagement plus important sur la partie Est de la Seine que dans l’Ouest. Cela semble lié au fait qu’il y avait un réelle manque d’aménagement dans l’Est et donc beaucoup plus de travaux à réaliser et choses à faire, l’Ouest ayant quant à lui, déjà bénéficié des aménagements hérités des expositions universelles. Cette remarque exclue cependant les marges de la Seine. De nuit aussi l’Est est très actif, notamment avec la présence du Batofar (10 ans d’existence). A l’Ouest, il n’y a pas d’activité le soir. D’après Laurent Queige, ce retard peut être en partie dû au la présence de nombreuses péniches-logements qui ne souhaitent pas voir s’installer des animations trop brillante.
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Il y a quand même l’installation d’une boite sur la rive Ouest : au niveau du pont Alexandre III : le Show Case. (L’activité reste cependant peu excentrée du centre) Animation le long de la Seine Depuis 2001 : Paris-Plage correspond à une zone d’animation. C’est la principale animation autour de la Seine qui bénéficie d’une communication et d’une telle envergure. Point ponctuel : Pavillon de l’eau dans le 16e Quai rive gauche vers Montebello, dans le 5e danse spontanée près de Jussieu … Projet Il y a deux grandes actualités autour de la Seine : l’ouverture prochaine de la Cité de la mode et du design très prochainement sur le site de Dock en Scène, et le réaménagement des quais au niveau du quai d’Orsay. Ce sont des projets de la municipalité. Les VNF ont également un projet d’animation sur la Seine, au niveau du port des Champs Elysées. Il s’agit de mettre en place une péniche à quai ouvert de nuit avec restaurant et diverses animations. Contacts fournis par Laurent Queige : Responsable Paris-Plage : Stéphane Chave Question sur Paris-plage 2010, Linéaire dans le 13ème Adjointe au Maire chargé de l’eau et de la Seine : Anne Lestrat Directeur de Cabinet : Matthieu Souquière Adjointe au Maire chargé des transports : Annick Lepetit Conseiller technique : Damien Ollivier Batofar : Camille Duthuit Bateaux parisiens Directeur : Christophe Gallineau Cabinet du Maire de Paris Jérôme Grand Pour des questions plus transversales Marie du 13ème arrondissement : Magalie Baron-Boisse (tourisme au cabinet au Maire) Port Autonome de Paris : Sébastien Laurent
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Entretien Magali BARON-BOISSE Cabinet du Maire du 13e Chargée de mission petite enfance, collèges, tourisme Magali Baron-Boisse : Nous avons eu un an Paris-plage, et c’est vrai que nous en étions très content. Moi je suis ça de loin car c’est une personne qui s’occupait avant de la comme ici et qui sont chargé ici dans le 13ème et qui font le lien avec le comité de Paris plage. AP : comment ça se fait que finalement vous ayez arrêté Paris-plage ? M. B.-B. : ce n’est pas nous qui avons souhaiter arrêter Paris-plage, c’est eux qui ont préférer se concentrer sur des territoires plus proche de l’Hôtel de ville. Il y avait une discontinuité sur les quais entre le 6ème 5ème arrondissement et le 13 ème, ce n’était pas en continu et je pense sans en avoir une certitude qu’il y avait une histoire de coût. Parce que nous on n’y voyait que des avantage, ça faisait connaître le quartier le 13ème qui n’est pas le quartier le plus touristique de paris ou qu’il l’est à partir de quartiers qui sont connu depuis très longtemps. Quand on pense au 13ème on pense spontanément à ces deux quartiers : le quartier chinois et la butte aux cailles. Ce qui était intéressant avec paris plage c’est qu’il permettait de valoriser le nouveau quartier de rive gauche, dans lequel il y a tout un tat de réalisations assez intéressantes à la fois pour les habitants pour les touristes d’ile de France ou de France, et même pour les touristes étrangers. En plus ça faisait une animation sur les quais qui est toujours intéressant à une période de l’année où il y a moins de monde dans les immeubles avoisinant, donc ça ne générait pas de problème de nuisance ce qui est parfois un peu le cas avec la présence de certaines péniches. Donc c’était très intéressant, malheureusement, malgré nos sollicitations répétées il n’a pas été donné suite et Paris plage s’est concentré sur ses quartiers historiques. AP : aviez-vous étudié la fréquentation ? M. B.-B. : L’idée c’était de drainer des gens jusqu’au 13ème et je pense que ça fait partie des choses qui ont pesé dans la balance. Je ne sais pas comment ils mesurent leur fréquentation, et moi, m’occupant pas spécialement de ce dossier, je n’ai pas eu a regarder la participation des gens dans le quartier mais je me souvient très bien que c’était très bien fait, puisqu’on a des quais assez agréables, qui ont été bien réaménagé par le port autonome, et donc c’était très sympas. AP : avez-vous essayé de mettre en place autre chose ? M B.-B. : il y a une opération qui ne concerne pas seulement le 13ème arrondissement, qui s’est tenue cette année pour la deuxième fois au mois de septembre, et qui logiquement devrai être reconduit, c’est sur deux jours un week-end et ça s’appelle : spectaculaire. C’est un recensement de la programmation et de l’offre théâtrale sur l’année. Il y a tout un ensemble de stand qui sont installé sur les quais, sur une portion comprise entre le pont de Bercy et le pont de Tolbiac, c'est-à-dire au niveau de la passerelle, des péniches, etc. soit là où les quais sont aménagés. Il y a des théâtres publics, privés, des musées, chacun a un stand. La mairie du 13ème à un stand, la mairie de Paris aussi. C’est une grosse opération en partie financée par le ville et qui a très bien fonctionné ces deux années. Parce que c’est bien organisé depuis septembre 2008. Cela permet d’être au courant de la programmation et de découvrir pas mal de choses… Cela permet de faire venir découvrir ce quartier où il y a pas mal de chose : BNF, piscine, la passerelle mais aussi de l’autre côté les jardins de Bercy, et puis le nouveau quartier rive gauche, cf brochure. Cette opération est avant tout pour les parisiens et les franciliens, dans la mesure ou c’est une vision de la programmation sur l’année. Mais les touristes peuvent aussi venir et savoir que
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quelques jours après se joue telle chose… ca s’intéresse un peu moins aux touristes, quoi que ça permet au gens de venir découvrir le 13ème. Le réaménagement des quais tel qu’il a été conçu, c’est le port autonome. Il faut demander l’autorisation du PAP pour organiser des animations. Mais ce n’est pas toujours évident. La SEMAPA, qui s’occupent de l’aménagement de la rive gauche. Avec une prose en compte de deux choses : la liaison ancien 13ème et nouveau 13ème, liaison qui est assez importante avec une couture qui est la rue Chevaleret et cette passerelle Simone de Beauvoir qui a été quelque chose d’assez important puisque ça permettait de relier deux quartiers de paris autour de la Seine, et là pour le coup il y a une dimension touristique importante puisque ça permet de passer assez facilement de ce qui est un lieu touristique en soit avec la BNF qui est un monument de paris que les touristes viennent volontiers voir et ce jardin de l’autre côté qui est bien intéressant à bien des égards et cours St Emillion qui est aussi un endroit assez sympas à fréquenter. Et donc c’était sympa de notre point de vu de pouvoir ouvrir le 13ème sur le 12ème à travers cette liaison qui est en plus pratique et conçu pour des circulations douces. Et esthétiquement c’est assez réussit la passerelle Simone de Beauvoir. Le maire du 13ème est directeur de la SEMAPA. La SEMAPA a édité une petite brochure avec des itinéraire à l’intérieur pour ceux qui voudraient découvrir le quartier dans ce fascicule ce qui est proposé c’est surtout l’aspect architectural que l’offre touristique. Avec le cabinet de Jean Bernard Bros, et des associations, on est en train de monter des balades thématiques dans le 13ème, et notamment sur cette parcelle du 13ème et l’architecture parce c’est quand même un laboratoire architectural, il y a plein de choses très innovantes dans ce quartier où il n’y avait rien il n’a encore pas si longtemps. Cela intéresse pas mal de gens : des gens qui viennent de l’Ile de France, habitants et étrangers. L’idée à travers cette publication est de promouvoir une autre image de paris, de faire découvrir des quartiers moins connus. AP : est avez-vous fait des tentatives pour relier le 13ème au centre de Paris ? Peut-on parler de la cité de la Mode et du Design comme moyen de liaison ? M. B.-B. : ça ne permet pas encore de servir de liaison entre le pont de Bercy et cette partie (elle montre une carte) qui est piétonne. Je ne suis pas au courant d’un projet d’aménagement de cette partie là (partie à forte emprise industrielle). Mais c’est vrai que ça empêche de faire le lien avec la place Valhubet où là ça reprend. Je pense que c’est intéressant que vous rencontriez le PAP car c’est à eux qu’appartiennent les quais. (17’30) AP : pouvez-vous me parler de Voguéo ? M B.-B. : Voguéo existe depuis un certain temps, mais pour autant que je sache, elle ne remonte pas très haut sur la Seine, elles démarrent à Austerlitz, passent par la BNF jusqu’au Val de Marne. Ce qui manque ici, ce serait l’équivalent des Bateaux-mouches, qui viendraient jusque là, avec un point d’arrêt. A l’heure actuelle, on a un point d’arrêt avec Voguéo mais ça ne va pas jusqu’au centre de Paris. AP : et les bateaux-mouches ne viennent pas jusqu’ici ? M B.-B. : C’est une demande du maire précédent. Ca ne fait pas si longtemps, les bateaux-mouches tournaient systématiquement au niveau du quai d’Austerlitz. Depuis 3 /4 ans, ils viennent pour certains d’entre eux tourner jusqu’à la BNF, cela offre aux touristes la vue de ce qu’il y a dans le 13ème et de l’autre côté. Ca ça a été une grosse demande du maire, d’autant pus que les quais ont été réaménagé.
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Les péniches animées : lieue de la nuit qui sont le Batofar, Dame de Canton (Guinguette Pirate). Il y a d’autre chose comme la péniche El alamein, la baleine blanche. Il y a aussi des péniches qui sont louées pour des fêtes, des mariages… C’est le PAP qui gère les emplacements La mairie gère les problèmes de voisinage. L’été tous les restaurants installent des terrasses sur les quais, il y a des concerts, beaucoup d’offre de restauration… AP : concernant la nuit blanche ? y a-t-il des espaces concerné près de la Seine ? Comment cela s’organise ? M B.-B. : il y a eu des année, où l’on a eu des choses, dans le jardin de la BNF par exemple. C’est un Comité de pilotage parisien qui s’occupe de ça, nous nous n’avons pas la main dessus. On vous a parlé de la Chasse au trésor ? C’est une organisation dans paris et ses quartiers, ça s’inscrit dans le cadre du tourisme participatif. C’est une organisation qui à un concept unique depuis le départ mais qui a pris 3 noms différents est là s’est stabilisé autour de la Chasse au trésor à Paris. L’idée est de faire découvrir aux touristes et francilien, les arrondissements de paris de façon plus insolite. Ça a lieu tous les ans au début du mois de juillet, et cette année on doit être déjà à la 7ème édition au moins. Chaque année, il y a de nouveaux arrondissements qui se rattachent à l’événement. Les gens peuvent se préinscrire sur internet ou pas, ils peuvent venir au dernier moment. Quand ils viennent il faut qu’ils se constituent en équipe, l’idée est de créer du lien, faire rencontrer les gens. Chacun part avec un roadbook. Il y a plusieurs parcours, jusqu’ 8 sur l’arrondissement. Ca marche par arrondissement. On fait participer des commerçants et des associations des commençants qui délivrent des indices. Du coup les gens peuvent découvrir des associations de l’arrondissement et des commerçants… il y a une interactivité assez sympa, des animations… l’idée est de sortir du Paris musée, et de donner envie au gens de voir autre chose, un pari plus authentique, avec des « vrais gens » entre guillemet… L’année dernière pour la première fois il y avait un parrain de l’événement, c’était Matthieu Chedid. A. :Est-ce que vous travaillez avec les communes voisines pour faire la liaison au niveau de la Seine ? M B.-B. : Au niveau d’Ivry il y a des liens mais ça dépend pas de moi, donc je ne pourrais pas vous renseigner. Mais il y a une liaison qui va être faite au niveau de la ZAC Paris Rive Gauche. Dans le cas de la Seine il n’y a que Ivry, parce qu’il y a d’autres liaisons avec les communes voisines mais qui ne touchent pas le fleuve. Il y a aussi le tramway, qui va désenclaver. Cela va permettre une liaison directe avec le Nord de Paris jusqu’ici. Il y a aussi la ZAC Masséna Bruneseau qui est un énorme chantier avec des voies sur berges à implanter. Et la pose de dalle sur les voies… Il y a une installation, vers avril, c’est plus culturel, un équipement, Le Dansoir de Karine Saporta installé dans une espèce de yourte, installé devant le cinéma à côté de la BNF. Est-ce que vous avez d’autres projets au niveau de la Seine ? Il y aura surement l’édition de spectaculaire à nouveau. Il y a-t-il une volonté de votre par en matière de transport fluvial ? Car Voguéo s’arrête assez haut.
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Il n’y a pas de projets qui relieront le 13e au centre. En faite il faudrait que la ville de paris négocie que les bateau fassent escale plus bas, un peu comme pour les navettes qui font demi-tour plus bas.
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BATOFAR, Camille DUTHUIS Chargée du développement et de l’action culturelle : Mon travail concernent les actions tournées vers les publiques, avec un atelier de pratique artistique en extérieur pendant l’été, des stages plus approfondis autour de la musique des arts numériques et un parcours pédagogiques et un projet d’accueil d’artiste en résidence de création. Le projet cette année, est de faire travailler ensemble un groupe de Hip Hop français qui s’appelle « la Quotion » avec un collectif qui s’appelle « Transforma ». L’idée est de les accompagner et de produire avec eux une heure d’audio-vidéo qui serait près de la ville. A. : Quel est le fonctionnement du lieu ? C. :Ils marchaient essentiellement en soirée à partir de 19 h tout au long de l’année sauf une période très particulière, qui est la période estivale pendant laquelle on monte sur le quai un restaurant et un bar qui sont ouverts dès midi, en face, on monte une très grande terrasse couverte, on installe des transats… A. : A partir de quelle date ? C. : Fin Mai à fin septembre grand max, l’année dernière on est resté ouvert jusqu’au soir de la nuit blanche, mais c’est un peu tard car dès qu’il fait un peu froid, on a un peu de mal à avoir du monde. Pendant la période estivale le lieu vit dès midi et le reste du temps jusqu'à cette année il vivait un peu moins en journée. Quand on avait des résidences de création, le lieu vivait le matin, pareil quand on a des stages. Mais il y a une partie de mon travail qui est d’habiter le bateau en journée et d’en faire un lieu de circulation et de vie qui ne soit pas seulement nocturne. Et maintenant qu’il y a un restaurant en dessous c’est ouvert en semaine tout les midis, depuis le 15 janvier. A. : Et l’été, c’est ouvert : midi et soir ? C. oui et après, il ya des apéros, on doit fermer vers minuit 1h A. : L’été c’est uniquement de la restauration ? C. : Il y a des événements importants pendant l’été :
- pour la fête de la musique, - pour le 13 juillet, - et un WE fin août (21 22 aout) où on reçoit des « gros artistes », ils jouent ici (sur le
bateau) et ils s’adressent à tout le quai et là il y a environ 3 000 à 4 000 personnes sur les quais, à partir de 2 h on a plus le droit de faire en extérieur, et là on invite le public à rentrer dans la salle. A. : Quel genre de public fréquente les lieux ? C. : Il y a le public des concerts, le public des soirées celui des restaurants, et celui des plages, le public des actions culturelles. C’est un public assez différent :
- pour le restaurant, c’est un public plus âgé, - sur la plage : c’est plus familial.
Sans faire de grande généralité c’est plutôt un public entre 20 et 35 -40 ans A. : C’est plutôt des locaux ? C. : C’est plutôt des franciliens. On a essayé d’étudier le public mais ça date de 5 ans ; et depuis, on a pas mal changé : on a changé la programmation, et on a augmenté les activités, aussi l’étude n’est plus pertinente. En règle général ce sont plutôt des franciliens et des touristes. C’est un lieu bien connu à l’étranger, mais difficile à dire avec précision car je ne suis pas là la nuit par exemple.
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La journée, il y a pas mal de gens qui travaillent dans le quartier Le soir, plutôt des gens venant prendre un apéro… On essaye aussi de faire un boulot sur les touristes et donc de faire un pont sur tout les relais, pour toucher le touriste allant à l’auberge de jeunesse, faire des propositions spécifiques pour les jeunes touristes, se rapprocher de l’office de tourisme, pour un circuit, se rapprocher des bus « vert », essayer de se rapprocher pour leur signaler notre existence, il y a une navette Vogueo qui s’arrête juste là (Escale Amont). A. : Quelles sont les contraintes pour se garer sur les quais ? Faut-il demander des autorisations ? Au Port Autonome, à la mairie ? C. : Tout se qui à rapport au quai, c’est au Port Autonome. Pour des grands événements musicaux il faut voir avec eux et avec la préfecture de police. Tout ce qui est en rapport avec les espaces estivaux, terrasses, implantation au printemps, on leur fourni notre plan d’implantation. C’est assez normé et régi, il y a pas mal de contraintes du type stationnement, parfois pour décharger du matériel il faut demander une autorisation. Il faut demander pour le moindre évènement ! Cette été, je désirais installer un atelier de danse, au niveau du débarcadère, j’avais besoin de musique, mais pour avoir la sono par exemple pour notre restaurant, il faut s’assurer qu’il n’y ai pas de nuisances au niveau des riverains, tout est conditionné. Et vous proposer également des choses à Ports de Paris ? J’ai vue passé un compte rendu de réunion et en effet les amodiataires avaient dit par exemple le problème des gens qui urines au niveau du mur à quai, c’est u peu compliqué, le revêtement au sol c’est un espèce de truc qui ne part pas, donc on ne peut même pas le changer, ou encore il y a des bateaux qui se plaignent du service de sécurité du port au sol… enfin voilà c’est un échange, donc ça marche dans les deux sens. A. : Vous faites des réunions avec eux ? C. : Il existe une association de bateau qui s’appelle « Trève ô quai », association qui essaie de défendre l’intérêt des bateaux et augmenter les marges de manœuvre. Car les demandes d’autorisation ne sont pas toujours accordées. A. : Au niveau des aménagements, vous sortez juste des tables ? C. : Au sol il y a des planches de bois « caillebotis » qui délimitent l’implantation des terrasses, qui va de la passerelle et en profondeur à partir de 1 m du trottoir, c est une assez grande surface. Pour le toit : il est en bois ou en toile, c’est une assez grosse structure, ca demande plusieurs jours pour la monter. Il n’y a rien à l’année, toute installation est éphémère. A. : Quel est l’avantage d’être un bateau, installé là, plutôt que d’être une boîte ? C. : En dehors de l’originalité du lieu et l’été en particulier, jusqu’au beau jour, c’est un passage qui attire du monde, c’est à ce moment là qu’on fait tourner le lieu, pour le reste , il n’y a aucun avantage. Les dépenses en matière culturelle sont loin d’être l’essentiel, les gens cherchent à ne pas sortir au hasard d’aller voir un artiste intéressant, ou quelque chose qu’ils connaissent pour les restaurant, on essai de fidéliser les gens. Pour faire connaitre un lieu, il y a un gros boulot de communication et la qualité de programmation pour palier à la froideur du quartier. Il faut faire les propositions les plus intéressantes, les gens ne viennent pas par hasard. Il y a un autre bateau qui doit s’installer dans quelques mois. Il a été crée par le fondateur d’ici, on pourra créer une synergie, plus on sera nombreux plus les gens seront amenés à passer par là. Il n’y a que deux bateaux à visée culturelle interne, (qui ne sont pas loués par
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des promoteurs qui organisent des événements) : il y a la Dame de Canton plutôt chanson rock, musique du monde et la péniche El Alamein Le bateau à coté est loué plutôt pour les mariages ca draine pas grand monde chez nous. Ils n’y a que trois lieux culturels ca fera quatre et on aura peut-être une force de frappe plus importante. A. : Quelle est la date d’ouverture du bateau ? C. : Ca à ouvert en février 1999 La BNF a-t-elle jouée sur la fréquentation des touristes? Et l’ouverture de la Cité de la Mode et du design ? Avec les Circuits touristiques qui se développent autour de Paris et de la nouvelle architecture cela a permis de faire venir les touristes dans le quartier (avec pauses déjeuner etc.) Au niveau projet, la péniche ne bouge pas, pour l’instant il n’y a que l’école qui est ouverte. On ne peut pas imaginer des choses événementielles, tant qu’ils ne sont pas installer, c’est difficile d’imaginer ce que l’on peut faire mais on peut penser à une programmation croisée Ou se servir de la Seine pour rapprocher nos 2 structures, faire des navettes ou en complément avec Voguéo par exemple : activité la journée chez eux puis relais par une activité chez vous le soir et permettant un transport de là-bas à ici. Enfin plutôt une activité événementielle car on à pas vocation à être transporteur. On peut proposer un billet couplé pour les 2 événements… Le stationnement c’est aussi en rapport avec le port autonome ? Oui Il y a-t-il des règles ? Oui, on a pas le droit d’avoir de la publicité imprimée sur la base, quand on a nos parasols, l’été dehors pas de pub qui pourrait se voir de la route, cela aurait été une opportunité pour nous et pour les sponsors qui sont friands de montrer leur marques, mais on peut comprendre car cela deviendrait une grande foire publicitaire, ce n’est pas forcément très joli ! On est soumis à tellement de règles et de contrôles que je ne vois pas ce qu’il pourrait rajouter eux comme exigence auquel on ne répond pas par ailleurs ! Dans le cadre de l’environnement proche du 13e, travaillez-vous avec d’autres établissements ou avec l’autre rive ? Actuellement on essai de se rapprocher du « cube » à Issy les Moulineaux pour faire une programmation croisée. Cet été on va plutôt se rapprocher d’événements culturels à l’étranger… Pour les transports sur Paris on devait rencontrer quelqu’un de la RATP pour mettre en place quelque chose, mais pour l’instant on n’a pas réussi à contacter le responsable du partenariat, on ne sait pas si c’est envisageable mais avec la RATP ça se fait avec de grosses structures ou avec des gros événements sur le type : nous aimons, nous vous amenons, des opérations avec partenariats. C’est vrai qu’on fait un gros travail sur le terrain en essayant de développer des propositions pour chaque type de public et au niveau touristique sur des circuits, toucher les journalistes, toucher les touristes en direct, essayer de s’adresser à eux par l’intermédiaire des partenaires relais, c’est surtout au plan des relations publics qu’on peut agir. Merci d’avoir répondu à mes questions. Fin de l’entretien
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Charger de la section usagers marchandise territoire à l’agence de la mobilité de la direction de la voierie, Nicolas ROY R. : Je suis chargé de la section usager marchandise du territoire à l’Agence de la mobilité de la direction de la voierie (c’est le bureau espace public) : usage et caractéristique de l’espace public Le transport On s’en occupe, on s’occupe des usages, on participe aux réunions, bien que la ville de Paris ne soit pas responsable directement du transport en commun. Avez-vous des chiffres sur le nombre de personnes qui utilisent Vogueo ? On a quelques chiffres sur Batobus et Voguéo : on a pas mal initié Vogueo ici, mais ce n’est pas nous qui suivons en temps réel l’exploitation du site. On réfléchit sur l’implantation des navettes avec les autorités compétentes portuaires pour voir comment on pourrait faire évoluer le transport fluvial sur la seine. De quelle façon intervenez- vous ? Pour Vogueo, il y a quelques années, on a lancé une étude de potentialité pour le transport régulier sur la Seine, transport purement touristique (bateau mouche, ceux qui font une boucle autour d’un point donné) cela marche très bien. Mais là, on est dans le domaine du tourisme pur, il y a plusieurs millions de personnes transportées par an. Autour de paris on est la première zone portuaire de transport fluviale de France. Il y a l’aspect du transport régulier de personnes où là on est à la limite du domaine de compétence des transports de l’Ile de France mais le maire de Paris souhaite que le transport régulier de personnes soit développé sur la Seine. Il y a quelques années on a fait une étude de marché (étude dans la rue et par téléphone) pour évoluer le potentiel, c’est une bonne idée mais il y a un gouffre. Il y a 2 lignes aujourd’hui : Batobus qui existe déjà depuis 20 ans qui marche bien qui fait 1 million de passagers par an mais qui est purement touristique donc au plan tarifaire ce n’est pas très intéressant pour le francilien. Et la ligne Voguéo (qui a été mise en place entre le Carrousel et Maison Alfort par le STIF – syndicat des transports Ile de France, c’est l’autorité de tutelle de la RATP) qui existe depuis peu mais à titre expérimental (l’expérimentation doit se terminer en fin d’année) mais ça ne marche pas très bien. Si ca ne marche pas, vont-ils la retirer ? C’est une possibilité ou si les communes veulent garder la ligne il va falloir qu’elles prennent en charge l’exploitation (celle-ci est prise en charge par le STIF) l’erreur qui a été faite à mon avis c’est qu’elle s’arrête trop loin à l’ est et pas assez dans le centre c’est un problème de concurrence avec le Auto bus, si on allait plus à l’Ouest, on recouvrait une tarification avec subvention. Alors que là, on a une tarification non subventionnée. Ca aurait pu faire un relai car le Batobus ne descend pas plus bas. Pour le moment, c’est séparé, on a considéré que pour qu’il y ai du succès, d’après nos études de marché, les gens étaient plus intéressé de se rabattre vers Austerlitz, hôtel de ville, Saint Michel donc il fallait aller une station plus loin (mais entre St Michel et Austerlitz il y a déjà l’Auto bus. Pour l’instant on est entrain d’étudier comment on peut évoluer stratégiquement. Est ce qu’on peut subventionner le Batobus pour que la carte orange soit valable ? Il y aurait-il un projet de l’autre coté de la Seine ? Coté 16e ou pour relier la banlieue ? Si, avec les Hauts de Seine. Eux y croient très fort. Mais sur ces lignes fluviales, il ne faut pas trop fantasmer sur le lieu du travail c’est un lieu d’habitation, or c’est un mode de transport qui reste lent sur lesquels il faut descendre sur les berges ce n’est pas un mode de transport très attractif car on a déjà le RER C qui est le longe de la Seine donc par rapport au RER et au métro on a un problème d’attractivité ? Par contre
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il existe une attractivité réelle pour ce qui est loisirs-tourisme-commerce. Entre Austerlitz et Maison Alfort, on est pas mal au plan touristique. A l’ouest par contre en partant du Champs de Mars et en allant vers l’ouest, il y a pas mal de possibilité pour relier le parc de Saint germain, le parc de St Cloud jusqu‘au bois de Boulogne. On peut aller jusqu’au pont de Suresnes, après c’est plus compliqué. Est-ce un projet sur lequel vous travaillez ? Le syndicat des transports de l’Ile de France ne veut pas se positionner, si on veut se lancer, il faut des moyens à mettre. Choisissent-t-il de vous subventionner ? Le contexte réglementaire est un peu flou et change pas mal. Le STIF fait tout ce qu’il peut pour se dégager de la compétence de transport fluvial, car il pense que ça n’a pas réellement de place dans le transport collectif de l’Ile de France. Si c’est touristique, ils ne veulent pas s’en occuper ? Mais c’est un lien inter communal c’est pourquoi cela nous intéresse quand même. Le STIF ne s’en occupe pas. Le STIF subventionne à l’heure actuelle mais s’il ne subventionne pas, ce sont les collectivités qui subventionnent, donc en réalité les communes et alors il faut trouver des moyens. Pour ce qui est du développement du transport, y a-t-il des pôles plus attractifs que d’autres ? le long du fleuve oui, il y a des pôles d’attraction, du coté d’Ivry, il y a un centre commercial, dans le 12e et 13e ca à beaucoup bougé en bord de Seine, à l’ouest aussi, Issy port, on a des zones de croissances très fortes, sur des anciens terrains Renault, à Boulogne aussi sur des terrains très importants, là, on a des pôles sur lesquels on peut s’appuyer pour développer une offre de transport. Peut elle se faire sur la Seine ou pas ? On est un peu septique sur la capacité d’un transport fluvial adapté à capter réellement des émissions de travail, pour des raisons du temps de trajet. Au niveau des opérations temporaires, comment cela s’organise ? Au départ la fermeture des berges était male perçue par les automobilistes, maintenant c’est devenu une habitude, en effet, tout les dimanches, on ferme les voies sur berges, cela se passe bien. Pour Paris Plage également, c’est pourquoi on va aller plus loin pour le réaménagement des voies sur berges. En 2001 on a fermé les voies sur berges comme on ferme un peu le dimanche en pensant qu’on aurait des promeneurs. On s’est rendu compte que cela ne suffisait pas, ce n’était pas compris ; on ne peu pas dire qu’on ne veut pas de voitures sur les berges, il faut réfléchir à l’usage. Pour la voie /berge rive gauche, on a le projet de fermer à plus ou moins brève échéance. On ne fermera que si on trouve un usage. Avez-vous fait des observations sur le nombre de fréquentation de ces lieux ? On l’a fait pour Paris Plage au début, maintenant, on ne le fait plus. On ferme et les gens se promènent Eléments de satisfaction : il y a eu des sondages, au départ pour Paris Plage, maintenant c’est rentré dans les mœurs. Et sur Paris Respire ? Non, on n’a pas fait de sondage. Il y a des semaines d’hiver ou on ne ferme pas, c’est le dimanche, en période de transport atténué, ca ne se passe pas trop mal. De même Paris Plage c’est en juillet et août (circulation réduite), ça se passe bien. L’enjeu pour nous c’est de démontrer qu’on peut faire quelque chose de pérenne à l’année et que cela continue de bien se passer, c’est pourquoi on à pas fermer en totalité les voies sur berges droites car on risque de créer de la combustion. Pensez-vous fermer la rive gauche ? Rive gauche dans le 7e, on pense fermer définitivement c’est la partie qui part du quai d’Orsay et qui va jusqu’au pont de l’Alma.
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Pourquoi prévoyez-vous de fermer un seul coté ? Ce n’est pas tout à fait la même chose, la rive droite et gauche ne fonctionne pas de la même façon. Sur la rive droite l’aménagement à eu lieu en 1960 (il part du périphérique à l’Ouest de la porte du Point du Jour jusqu’à la porte de Bercy, donc il n’y a aucun feu. C’est une voie autoroutière, aucune voie piétonne, la circulation est à 4000 véhicules/heure. Rive gauche, l’aménagement n’a jamais été complet ça s’est fracasser entre 1973 et 1975 lorsque qu’il y a eu une campagne qui s’est élevée contre l’élaboration des voies/berges face à notre Dame. Donc le centre de Paris n’a jamais été aménagé. Donc le résultat c’est qu’on a un bout isolé de voies/berges entre le musée d’Orsay et le pont de l’Alma qui n’est pas poursuivit à l’amont et qui n’est pas poursuivit à l’aval ; car à l’aval il y a aussi des feux donc la circulation sur la voie/berge rive gauche est moins importante que sur la rive droite. On est alimenté par les feux à l’amont. Quels sont les types d’usages que vous avez prévus sur les quais ? C’est encore en réflexion, le programme aujourd’hui c’est la fermeture des quais rive gauche avec appel à projet. Il y a un forum sur paris.fr pour faire des propositions, on ne fermera que si ca a du sens. On a quelques idées, il ya eu des visuels via la presse des aménagements : nature, barges, remise en berges naturelles, éléments sportifs (car dans le 7e il n’y en a pas des tonnes) sur le pont Alexandre III on peut faire un lieu pour la nuit … L’idée est de rendre la berge aux parisiens aux touristes. Comment cela va fonctionner ? Ce sera le projet d’aménagement. Pour l’instant je ne sais pas, nous, coté voierie c’est possible de fermer rive gauche car il y a moitié moins de circulation que sur la rive droite (on rend 2 km de linéaire). Pour l’instant il n’y a pas encore de projet car il faut savoir ce que l’on fait dessus. L’aménagement de la rive droite a une philosophie différente, on maintient la circulation l’idée est de faire cohabiter une circulation maintenue avec des usages promenades ou localement festif l’idée c’est de dégager de l’espace pour les piétons et les vélos. Pour l’ instant il n’y a pas vraiment de programme (mais ce sera des espaces pour programme : sportif, culturel, biodiversité, festif, dégager des espaces pour les piétons pour les vélos, permette la traversée piétonne par la voie/berge qui n’existe pas aujourd’hui… Là il y a un espace aménagement public qu’on sent bien. Existe-t-ils des associations ou des demandes d’installations des locaux ? Le projet à 1 mois c’est un peu tôt pour savoir, on commence à voir les mairies d’arrondissement. Ce qu’on constate sur Paris Plage, ce sont les commerçants des quais qui nous demandent des emplacements sur Paris Plage, il y a beaucoup d’emplacement sur les berges qui sont piétons : au pied de la tour Effel et ca se passe pas mal. Il y a un souterrain sous le quai des Tuileries, la voie Pompidou ne passe pas sur berge, on a un espace dégagé au pied où on peu cheminé librement. Au pied du Louvre, ça s’arrête, on a la voie sur berge qui sort du tunnel. Du coté du 13e vous êtes-vous concerté avec le Port Autonome pour les réaménagements ? Oui bien sur devant la bibliothèque on a un espace portuaire qui a été mis à disposition comme Batofare, bateau-pirates, la piscine, etc. ça marche pas mal car il n’y a pas trop de riverains. On n’a pas trop d’espaces pour s’abriter on a juste un petit abri. Ce que l’on demande au port, c’est d’avoir une vision partagée, il y a des endroits ou le port doit rester industriel, pour faire rentrer des marchandises dans Paris sinon ça rentre par camion. Il y a des emplacements ou on recherche des activités ludiques, le but est d’avoir le plus d’aménagements possible,
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d’avoir des espaces qui vivent le plus car il y a plusieurs usages possibles. C’est ce qui se passe vers Issy les Moulineaux qui reste industriel mais que l’on puisse, le week-end, rentrer sur la berge et s’y promener, donc réaménagement pour partager l’espace, c’est ce que l’on veut faire sur les berges du 4e, on a la circulation, ou c’est le plus large on pourrait aménager une barge (pour l’instant tel qu’elles sont aménagées, on ne peut rien faire). Est-ce vous qui vous chargez de ce genres d’aménagement ? Le maire à passez commande d’un plan urbanisme nature pour faire des propositions. Un premier projet a été déposé en 2007, dossier signé en 2009, certaines de nos propositions ont été reprises. L’agence de la mobilité a été chargée de faire les scénarios, traduire cela en termes de trafic voir si cela est gérable ou pas. Voir avec le service aménagement de l’espace si c’est intéressant ou pas, à quel endroit on peut aménager un bord à quai, etc. On a trouvé un consensus début 2010, on a affiné le dossier pour une présentation au maire qui l’a validé en février 2010 maintenant c’est au service de l’aménagement de l’espace qui est chargé de faire les plans d’exécution sur la rive droite. C’est à la direction générale des services de la ville que l’on met en place un pilotage entre toute les services concernés pour trouver les usages qui seront réalisés sur les berges rive gauche. Que va devenir Paris Plage ? Elle va forcément évoluer, car il va falloir faire des travaux quand la circulation sera fermée, on ne peut fermer rive droite qu’en été donc il y aura un problème de délai, les travaux ne se feront qu’en 2012. Donc en 2012 Paris Plage sera annulé ou amputé car on ne peut pas faire les 2 à la fois. Avez-vous fait une étude de la fréquentation des piétons ?de quel façon investissent-ils les lieux que vous fermez ? Un contage piétons et vélo a été faite les premières années sur Paris Respire, avec enquête de satisfaction, on ne l’a pas fait ces derniers temps car maintenant, c’est rentré dans les mœurs, sans surprise la fréquentation est corrélée avec la météo. Paris plage est descendu dans le 13e à une période Est que Paris Respire pourrait descendre plus loin ? Pour l’instant il est concentré au centre de paris ? Pour nous cela correspond à la fermeture de voies voitures pour les réserver aux piétions et vélo, dans le 13e on a fermé une voie sur 2. Il y a 5 ans on circulait encore sur les berges, il n’y a déjà qu’une file de voiture d’Ivry pour rentrer dans paris, on a fermé les 2 voies sur berges pour aménager la Cité de la Mode (sauf le petit bout qui passe sous le pont d’Austerlitz) donc de fermer une voie sur berge cela reste possible. Avez-vous un calendrier relatant les travaux du passé ? Paris Respire : avant 2001, Paris Plage commence en été 2001 d’abord sans animation, puis 2002 avec animations. Pour le 13eme, c’est un manque de moyen pas approuvé de la synergie entre les éléments festifs et Paris Plage. Ca marche bien le long du canal dans le 19e, et deux sites ça coute déjà cher à la ville. La fermeture de la berge pour la Cité de la Mode c’est en 2005 et la fermeture de la voie Rive gauche, le maire a dit 2011-2012 ; et les travaux sur la rive droite ce sera 2012. Sur le 15eme on est sur une fin d’aménagement qui avait été entrepris en 1970 il y avait un quai, c’étaient les usines Citroën, quand les usines ont fermées il y a eu l’idée de faire un grand parc aménagé en 1990 (à l’époque il y a un souterrain qui a été aménagé, du pont Mirabeau au Pont de Garigliano, de ce pont jusqu’à Issy les Moulineaux. On travail pas mal sur les ports industriels notamment le port Garigliano, sous le périphérique, avec le Port Autonome. Tout en sachant que ça va rester un port industriel. C’est un endroit qui est très dur actuellement avec des centrales à bétons… c’est un travail de longue haleine mais on pense aménager ces quais pour avoir un aspect moins hard. On essai
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de rendre les accès voitures et poids lourds plus propre, moins pénalisant pour les piétons et moins dangereux. Et l’idée serait que lorsque ce port ne fonctionne pas le W.E on l’ouvre au public et les gens cheminent sur les installations portuaires. Sur le port de Tolbiac, en amont de la grande bibliothèque en partant vers Ivry, on a réaménagé un port autonome qui est toujours un port industriel, ca reste un port industriel mais on a rendu propre, et on peut cheminer, le soir il y a des illuminations portuaires, ca rend pas mal ! Il y a une fréquentation de promenade quand il fait beau le reste du temps pas tellement. On laisse la possibilité de se promener même si ca reste un port industriel. Après entre le pont de Garigliano et de Birakem le long des fronts de Seine on a une double peine : il y a un réaménagement en cours, mais ce n’est pas simple car il y a passage du RER avec des passerelles, on avance pas à pas Dans le 16eme on a la voie sur berge pour l’instant on y touche pas car pas d'itinéraire alternatif, le quai est très étroit, on n’est pas classé Seine Unesco, pas de nécessité de s’en occuper pour l’ instant. Le programme de Delanoë c’était de rouvrir les voies sur berges. Pour la première mandature il a fait Paris-Plage, naviguo, la Cité de la mode ; pour la 2e mandature : fermeture de la rive gauche, réaménagement d’espace du 4eme et de la rive droite ; Avant 2000 la première opération de fermeture de voie routière majeure ca a été la fermeture du souterrain du Carrousel rive gauche (qui démarrait, avant le pont Royal par un passage souterrain (un bout de tunnel) sous le pont du Carrousel c’est Tiberi qui l’a fait fermer. En 1970 avait été élaboré un projet de voie /berge intégral /la RG qui a été réalisé en grande partie, voie sur berge qui allait du pont Bercy au pont d’Austerlitz ; à partir du Pont Neuf on avait donc le souterrain sous le Carrousel, qui communiquait directement avec les voies sur Berges rive gauche. Après il y avait le pont de Bir Hakein ou ça n’a pas été fait. Et il y a eu des projets qui n’ont jamais été faits : sous le pont Mirabeau… a partir de 1995, on a commencé à revenir en arrière avec la fermeture du souterrain Carrousel. Ca fait 15 ans qu’on commence à reconquérir petit à petits les aménagements, on essai aussi de parler avec nos voisins (Hauts de Seine et Val de Marne) qui réfléchissent eux aussi à l’aménagement de leurs berges (dans les Hauts de Seine on a des voies sur berges aussi) Il y a un site sur internet pour l’aménagement des voies /berges au delà de Paris de la nationale 7 qui est une voie très circulée qui va d’Issy les Moulineaux jusqu’à Villeneuve la Garenne sur la rive G. Sur le Val de Marne aussi (autoroute A 4), difficile de reconquérir des voies /berges gros challenge et réflexions en cours. Entre 70 et 80 les bords de fleuve étaient considérés comme emprises industrielles et routières à part entière. Maintenant l’aménagement est général : Lyon a reconquis les berges qui étaient des parkings, Toulouse, Bordeaux (sur les berges de la Garonne), Rouen (qui commence à s’y mettre) à Valence on a fait passé l’autoroute sous la berge du Rhône, c’est un peu partout ! Lors des manifestations ou d’éléments festifs doit-on demander une autorisation ? Pour faire Paris Plage on a dû négocier avec le Port Autonome, et tout aménagement des quais est négocié avec Port Autonome. Paris n’est pas propriétaire des berges (selon les lois sur les voies d’eau navigable et flottable, ce sont les autorités d’Etat qui sont responsables des berges. En l’occurrence pour Paris c’est Voie Navigable de France parfois et le Port Autonome de Paris.
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Pour faire les voies/berge dans les années 1970 il a été conclu une convention de superposition de gestion pour autoriser à faire circuler les voitures sur les berges de Paris et qui confiait l’entretien et l’exploitation des voies/berges à la ville de Paris. Cette convention, il faudra la renégocier, on n’est pas inquiet de l’accueil que nous fera Ports de Paris car il ne peut pas revaloriser toute les parties des berges. Dès lors qu’on nous permet d’autres usages, Ports de Paris ne donne pas ses appontements, il les loue. Quand un bateau s’amarre il doit s’acquitter d’une redevance, là, on ouvre la possibilité à tout un tas de redevances supplémentaires. Donc je ne suis pas trop inquiet sur la question ! Il y a d’autres réglementations : Paris à le pouvoir d’organiser la circulation, mais c’est la police nationale qui fait respecter la réglementation, elle a un droit de regard sur l’écluse et sur les voies plus importantes. On est obligé d’avoir un avis conforme avec la préfecture de police pour agir sur les berges. Donc il faut convaincre la préfecture de police car elle a « droit de vie ou mort » sur les projets si elle dit non : c’est non ! Donc on a un travail pour convaincre On a enfin le Service départementale de l’architecture, qui dépend du ministère de la culture, parce que l’on est dans le périmètre du domaine Unesco, et là encore il faut convaincre les bâtiments de France, que ce que l’on fait est bien ! On est nombreux à penser que c’est une incongruité qu’une Autoroute qui passe dans un secteur Unesco, ce n’est pas normal ! Donc on va faire mieux, il faut être qualitatif. On a des négociations serrées, ce n’est pas gagné ! Si il y a moins de voitures qui circulent le long de la Seine, il y aura peut être plus de bateaux. On a rencontré les responsables du Val de Marne car il ne faut pas que leurs employés soient empêchés de voyager dans Paris. La seine pourrait devenir un véritable axe de transport. On cherche à promouvoir le transport fluvial sur la Seine pour les marchandises. Le transport fluvial des passagers bien qu’il soit contingenté par la vitesse qui limité à (12 km/h /seine) ce n’est pas rapide c’est une contrainte. Car c’est lent : sur Paris on va plafonner à 10 km/h (pour le RER : 25 km/h arrêts compris) On a une marge pour le développement, en effet si on a 1 million de passagers qui prennent le bateau- bus, c’est que pas mal de passagers s’y retrouvent. J’ai fait le tour de mes questions, Merci de m’avoir consacré votre temps. Fin de l’entretien.
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Bureau des événements, responsable de Paris-Plage Entretien Stéphane CHAVE A. : Je m’interroge sur Paris-Plage, au sujet de la fréquentation? Comment cela a évolué ? C. : C’est totalement empirique, on peut prendre le nombre de personnes au m² et on peut calculer le nombre de personnes en se rapportant à la totalité des m², mais il faut tenir compte des week-ends, des différentes périodes, il faut tenir compte des jours de pluie de soleil etc… A. : Avez-vous fait des observations sur le type de fréquentations ? Est-ce des habitués, des locaux ? Tout les 2 ans à peu près il y a une étude qualitative, on sait « qui est qui », qui ils sont, quel âge ils ont. Pour les fréquentations de bords de Seine certaines fréquentations sont dus à la manifestation elle-même ce n’est en rien des gens qui fréquentent habituellement les bords de Seine, certaines personnes ne viendraient jamais si il n’y avait pas Paris-Plage Par rapport à « Paris respire » qui a lieu tout les dimanches ce n’est pas du tout la même fréquentation, c’est une opération de proximité, les gens qui viennent sur Paris-Plage ce sont des gens qui viennent de toute la France, des franciliens, des étrangers, ce n’est pas du tout la même population. (5 % d’étrangers sur 7 millions, ça fait 200 000 personnes). Maintenant les tours opérateur proposent Paris-Plage A. : Comment choisissez- vous l’endroit ou l’emplacement ? Le 13ème a été un choix à un moment il ne l’est plus ! Il n’a jamais marché ! Car c’est un site pour les bateaux, il n’y a aucun ombrage, c’est entièrement minéral. Dès qu’il y a du soleil, c’est une « cocotte minute ». Quand il pleut, il n’y a pas d’abris et c’est un endroit complètement pavé donc carrossable pas pratique pour les vélos. Ce site a bénéficier d’un équipement récent : la passerelle Simone de Beauvoir qui donne accès aux gens de proximité à Bercy village qui offre autant, sinon plus, d’activité de restauration que Paris-Plage dans un cadre moins intéressant. D’autre part les gens de ces quartiers partent en vacances. Paris-Plage à une fréquentation de proximité. Cet endroit est mal desservi, il n’y a pas d’intérêt à venir ici. A. : Il y a pourtant des monuments intéressants ? C. : Il y a la BNF ! Si on se promène, c’est le long d’une route hyper fréquentée dans un tableau ou il n’y a rien et à part la BNF qui n’a aucun intérêt architectural à mon point de vue, et d’ailleurs vous ne pouvez pas y entrer si vous n’êtes pas chercheur. Il n’y a strictement rien à voir. Le port du 13ème a toujours était un endroit nocturne, un rendez-vous des noctambules. Donc l’habitude de consommation du port est la nuit. Donc le port ne vie que la nuit. Paris-Plage à servie à pacifier cet endroit où chacun mettait sa terrasse où il voulait. En arrivant là, nous avons unifié l’ensemble de la terrasse et apporté de la sécurité. Mais ce site a une réputation d’endroit nocturne et les bateaux qui sévices n’imagine que cette vie nocturne. Donc il n’y a aucun intérêt à développer une activité diurne. Les bateaux n’ont pas du tout aidé Paris plage : ils ont continué à ouvrir le soir sans ouvrir la journée, à partir du moment où Paris Plage était fermé. Il n’y a aucune fréquentation supplémentaire A. : Avec l’ouverture prochaine de la « Cité de la mode et du design », pensez- vous refaire quelque chose dans ce coin là ? C. : Non car ce site ne marche pas pour des raisons « factuels », ce n’est pas couvert c’est un lieu qui vit la nuit, il y a d’autres activités ailleurs comme je l’avais dit dès la première année c’est un site qui ne marchera pas ! On ira plutôt du coté d’Orsay, mécaniquement et financièrement ce n’est pas possible. Le choix de l’implantation et de l’aménagement la première année : il y avait 2 choses premièrement la nécessité d’accompagner le lancement de la piscine et de la passerelle Simone de Beauvoir. Paris-Plage cherchait à nous donner un 2e site car le site historique ne suffisait pas, car le week-end il y avait trop de monde. Il fallait absolument un espace naturel.
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Pour nous ça devait être jute en face mais on avait des difficultés d’implantation j’avais rencontré quelqu’un de la mairie du 13e, ils avaient beaucoup apprécié Paris-Plage. Ils auraient aimé que cela revienne encore car ca rend la zone vivante. A. : Est-ce vous qui choisissez le site ? C. : La ville n’a pas les moyens de faire 3 sites, il y a déjà 2 sites qui marchent, c’est inutile d’en faire un 3ème surtout un qui ne marche pas. A. : Concernant la démarche : comment s’organise Paris-Plage ? C. : Il y a plusieurs acteurs, la mairie de Paris est propriétaire de certains bouts de quais. A. : Avez-vous des rapports avec Port Autonome ? C. : Non aucun. A. : Concernant les restaurants, buvettes, qui sont les prestataires qui s’installent ? C. : Ce sont des concessions que l’on vend, ce sont des gens du quartier, ce sont des extensions de terrain, on évite de mettre de la concurrence. Quand nous vendons des concessions, il y a appel d’offres, les gens répondent, on ne garde que les meilleurs. Après il paye une redevance. A. : Pour 2010 allez-vous garder le centre historique de Paris et de la Villette ? C. : Les formules évoluent, d’années en années, tant sur les manifestations sportives que sur les mobiliers, le matériel. Sur ces formules de la plage qui marchent très bien, les investissements sont fait pour une période d’au moins 5 ans, après il faut que j’amortisse un petit peu mes matériels. A. : Avec les nouveaux aménagements qui sont prévus, avez-vous l’idée d’étendre Paris-Plage ? C. : On n’a pas encore tranché définitivement. Avec les nouveaux projets d’aménagement, si les sites fonctionnent, il n’y a aucune raison qu’on ferme une partie des quais pour mettre Paris-Plage. L’idée première était d’accueillir les gens avec une plage au soleil pour qu’ils aient l’impression de partir c’est ce qui a prévalu à la réflexion globale. Et même pour ceux qui partent d’ailleurs. Sur les animations sportives, on se rend compte qu’en dehors des curieux se sont surtout les gens qui ne partent pas qui fréquentent plus le lieu. Après que ce soit sur un site que l’on a fermé aux automobilistes, on aura fait une zone test, si on doit fermer une voie, comment l’aménager ? La fermeture des voies a été un tollé la première année, le taux de satisfaction de Paris-Plage est de 98%, c’est une opération maintenant encrée dans la ville, encrée dans les activités. Si on disait que Paris-Plage s’arrête demain définitivement, on l’imagine mal ! A. : Travaillez-vous sur d’autres événements ? C. : Il y a tout les forums, congrès, soit des gens qui veulent monter des opérations. Sur les quais il y a de multiples événements : notamment le « festival de l’eau ». Une fois par an, il y a le festival de la danse. Les quais vivent surtout en juin juillet aout et septembre, il y a plein d’opérations. Un évènement ne se suffit pas a lui-même il faut qu’il s’inscrive dans sa biographie et qu’il tienne compte de son environnement et de la façon dont l’espace est consommé autour. Une zone ou un événement profite d’un dynamisme, on ne va pas s’implanter dans une zone ou il n’y a rien, sauf si c’est délibéré de l’amener. Pour André Citroën : il n’y a pas de transports, il n’y a rien autour. A. : Y a-t-il une question d’ habitude ? C. : On a crut que Paris-Plage se suffisait à lui-même, il faut qu’il y a un besoin ou une fonctionnalité. Il faut voir l’eau quand on vient au bord de Seine ! A. : Quel serait le moyen de rendre le port de la Gare plus attractif ?
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C. : c’est une question d’aménagement avec un certain nombre de règles de base. Avoir des espaces protégés. Eux ils veulent complètement réaménager les quais et faire des coulées. Il faut rendre ces endroits sympathiques. Pour l’instant on a réfléchi comme pour un port industriel : pas de liaison piétonne le long de la Seine, là il y a des sablières, des bétonnières, des quais de déchargements, des dépôts d’ordures… A : Faire juste un espace de promenade pensez-vous que ce n’est pas assez pour attirer du monde ? C. : Non, si on le laisse telle qu’elle, non. Il faut qu’il y est un cadre spécifique, que les quais soient arborés, que ce soit végétalisé, qu’il y est de l’eau… Il faut qu’il donne envie d’aller se balader sur cet espace. C’est vrai que l’espace peut se suffire à lui-même, mais est ce que ça fonctionne ? Mais tout au long de l’année, qu’est ce qui les pousserait à aller là-bas, il faut vraiment qu’il y est un cadre spécial, une ambiance, quelque chose. On descend sur les quais parce que les quais sont fermés à la circulation. On va pouvoir marcher là où d’habitude il y a la voiture. A partir du moment où ce sera définitif et que les voitures seront plus là, il y aura plus de route, etc., je ne suis pas sur que l’attractivité soit aussi grande. Comment vont-ils intégrer les bateaux qui sont déjà là en place ? Les espaces pavés qu’il y a de ce côté-là ? Va-t-on tout pavé ? Tout goudronner ? On ne peut pas faire n’importe quoi. Est-ce qu’on doit mettre des animations sportives ? Des animations nocturnes ?... C’est une grande première. Nul part on a encore entendu parler de voies entièrement fermées. On a beau avoir acquis beaucoup d’expérience avec Paris-Plage, on a acquis de l’expérience sur de l’éphémère. Est-ce que c’est transposable dans le temps de manière pérenne ? Il y a certaine chose oui, sur les équipements indispensables, mais après garantir l’attractivité du site ? Comment va-ton gérer les relations entre les quais haut et quais bas ? Il faut multiplier l’interaction entre les deux sites. Si la personne doit faire 800 m pour aller d’un endroit à l’autre, ça ne marchera pas. Comment cet espace va vivre ? Pour faire venir des commerçants, je n’en sais rien, car moi je travail sur de l’éphémère, là on est sur du commerce sédentaire et non éphémère… j’imagine que ca marche de la même façon que des commerces s’installent dans les parcs et jardins de la ville avec des concessions remise à jours tous les ans, avec un cahier des charges et un contrat avec la ville. Mais je vois mal un espace comme ça vivre toute l’année en bord de Seine. Surtout quand on sait qu’il y a des crues tous les ans. Qu’est qu’on fait si ça arrive ? On dédommage les commerçants ? Nous, on fait Paris-Plage en juillet août donc on est tranquille vis-à-vis de ça. Et puis comment ces équipements sportifs, remplit de sable, une fois que l’eau sera passé dessus seront totalement perdus ! L’aménagement des berges n’est pas aussi simple. Déjà la déviation de l’automobile qui est une artère importante, qu’est-ce qu’on va faire avec les voitures ? On va les renvoyer en quai haut et renvoyer vers la ville ? Et puis comment on gère Paris-Plage en hiver ? Quel intérêt d’aller se balader en hiver ? Les gens transforment ou occupe l’espace naturellement, c’est eux qui créaient des choses pas forcément imaginées. Pourquoi ne pas laisser cet espace le plus libre possible pour que les gens créent leur propre activité. Pourquoi obliger les gens à faire telle ou telle activité ? A : mais c’est important quand même de mettre en place des choses C. : je ne sais pas. Je n’en suis pas sur. Soit on emmène les gens, mais il faut les accompagner. A-t-on les moyens de les accompagner ? Si c’est payant ça ne marchera jamais et ça n’a jamais était l’idée. Comment on encadre ça ? Si quelqu’un se blesse qu’est-ce qu’il se passe ? Si quelqu’un joue la nuit ? Faut-il gardienner ?
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Est-ce que le simple fait de se balader sur le bord de Seine suffit ? Il faut une activité pour les petits, est-ce que du coup on garde des espaces pour investir de façons différentes ? Mais si on met des aménagements en dur, il va falloir les entretenir. Fin de l’entretien