La confiture de leçons
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page1
La confiture de leçons
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page1
Huitième édition
© 2013, Bayard Éditions, pour la présente édition© 2010, Bayard Éditions
© 2003, Bayard Éditions Jeunesse© 2002, Bayard Éditions
Tous droits réservés. Reproduction, même partielle, interdite.Dépôt légal : juin 2013
ISBN : 978-2-7470-4673- 2Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.
Imprimé en France par Pollina -
Christine Palluy est née en 1959 dans le Cher. Elle afait des études de tourisme et de langues étrangères.Aujour d’hui, elle vit dans le sud de la France avecson mari et ses trois enfants et consacre plusieurs
heures par jour à l’écriture pour enfants. Ses romans sontpubliés chez Bayard Jeunesse, Lito et Milan.
Du même auteur dans Bayard Poche :Jules a disparu - Un pirate à l’école - Le génie du grenier (Mes pre-miers J’aime lire)
Frédéric Joos est né en 1953 à Alger. Il a appris ledessin en autodidacte et illustre aujourd’hui desmagazines chez Bayard Presse et des livres aux édi-tions Milan, Gallimard Jeunesse et Nathan.
Du même illustrateur dans Bayard Poche :La maîtresse est amoureuse - La série L’espionne - Les orphelins du
ciel (J’aime lire)
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page2
La confiture de leçons
Une histoire écrite par Christine Palluyillustrée par Frédéric Joos
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page3
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page4
5
Je m’appelle Guillaume Dupuis, et je viensd’avoir neuf ans. Moi, ma spécialité, c’est d’in-venter des choses que personne ne sait faire.Personne, pas même Philibert Ducrotin, cetteespèce d’andouille de premier de la classe.
Par exemple, j’ai réussi à dresser le chat demadame Bertrand, la directrice. Maintenant, ilsait nous renvoyer un ballon coincé entre deux
1Un zéro de trop
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page5
branches d’arbre. Et puis, je suis le seul àconstruire des cabanes belles comme des petits châteaux, avec simplement des feuilleset de la boue.
J’inventerais n’importe quoi pour que lesyeux de Pauline se détachent de PhilibertDucrotin. Ses yeux, on dirait des bonbons. Ilssont doux et verts avec des petits points dorés.Mais parfois ils sont durs, ils piquent... Surtoutquand je ne sais pas ma leçon.
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page6
Chaque fois que le maître m’ interroge,Pauline vient me voir à la récré, et elle me dit :
– Tu sais, Guillaume, moi je les aime bien, tesinventions...
Mais elle ajoute en repartant, l’air de rien :– N’empêche que j’aimerais mieux que tu
sois un bon élève... Tu sais, comme Philibert.Ça m’énerve ! Alors, pour me remonter le
moral, Arthur me dit :– Ne t’en occupe pas. Ce sont des idées de
fille, ma mère pense pareil.
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page7
Un jeudi, le maître m’a demandé de réciter lapoésie. Debout, devant le tableau, j’ai com-mencé :
– « Le chat et le soleil », de Maurice Carême. Jusque-là, tout allait bien. Le titre, je le
savais par cœur. Le nom du poète, je l’avais lujuste avant de me lever. Mais après, c’était plusdur. Pourtant, j’avais lu la poésie au moinsdeux fois, à la maison.
– Continue, a dit calmement le maître.Il a bien fallu que je dise quelque chose :– « Le chat... »Pauline, en face de moi, tirait sur ses pau-
pières avec ses doigts. Soudain, j’ai compris :– « Le chat ouvrit les yeux, le... »
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page8
Arthur me montrait le ciel par la fenêtre. Jene voyais rien. Alors j’ai essayé :
– « L’avion ! »En même temps, Arthur a crié :– Il fait beau aujourd’hui !J’ai compris le message, et j’ai aussitôt dit :– « Le soleil... »Mais je pense que monsieur Lourdin a tout
compris lui aussi. Il a ajouté :– « Y entra. Le soleil y entra. » Quant à Arthur,
il va sortir, le temps de se souvenir qu’on nesouffle pas à ses camarades.
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page9
Arthur est sorti, et moi, j’ai eu un zéro, commed’habitude. Mais là, c’était un zéro de trop : onaurait dit qu’il restait coincé dans ma gorge,comme une grosse boule. Il me donnait envie depleurer. Pauline ne m’a même pas regardéquand j’ai regagné ma place. Et PhilibertDucrotin a tout su par cœur. Alors, forcément,j’en ai eu assez d’être le plus nul de la classe.
La_confiture.qxd:La confiture de leçons 05/04/13 12:57 Page10