La cartographie numérique en ligne, enjeu de
géopolitique : le cas de la
Chine
Définition de la
cartographie numérique en
ligne (webmapping,
geoweb )
Définition cartographie en ligne: La cartographie en
ligne est la forme de la cartographie numérique qui fait
usage d'Internet pour pouvoir produire, concevoir, traiter et
publier des cartes géographiques. (Wikipédia)
Webmapping: [Il] regroupe l’ensemble des technologies
permettant d’afficher une carte par Internet.(Geotribu)
Geoweb: « Une organisation systématique par l’espace de
l’information sur Internet grâce à une géoréférencement
direct ou indirect sur la surface terrestre et accessible à
travers une collection plus ou moins intégrée de données
géographiques. » (T. Joliveau, 2012)
Définition de la
cartographie numérique en
ligne (webmapping,
geoweb )
WebmappingCartographie
en ligne
Geoweb
Historique de la
cartographie numérique
Géo séminaire 2008, Geoweb 2,0, vers des SIG collaboratifs ?
Historique de la
cartographie numérique
2009: bêta de Buvan, géoportail indien
(version définitive 2011)
Octobre 2010: Tiantitu, géoportail chinois
Janvier 2011: géoportail russe
Historique de la
cartographie numérique
2004: Lancement
d’OpenStreetMap
2013: un million de
contributeurs
Des versions locales de
Google Maps
Premier cas: la frontière
entre l’Inde et la Chine
Le cas de l'Arunachal Pradesh, territoire frontalier entre l'Inde et la Chine (2009)
• Au mois d'octobre 2009, les autorités indiennes se sont indignées que plusieurs
villes de l'Arunachal Pradesch soient présentées sous leurs noms chinois,
comme si elles faisaient parti du territoire de la République de Chine.
• Par ailleurs, l'Inde a aussi protesté sur la façon de représenter la frontière avec
la Chine par une ligne en pointillé, comme si la frontière était contestée et
source de tensions. A la suite de ces déclarations, les autorités chinoises ont
accusé New Dehli de refuser des négociations autour de ces différents points.
• Cette controverse autour de Google Maps intervient en prime au cours du mois
où le premier ministre d'Inde, Manmohan Singh, se rend sur ce territoire lors
d'une campagne électorale (3 octobre 2009) et surtout quelques jours avant la
venue du Dalaï-lama dans cette province (8 novembre 2009).
Premier cas: la frontière
entre l’Inde et la ChineGoogle Maps depuis l’IndeGoogle Maps depuis la ChineGoogle Maps depuis le serveur
global
Deuxième cas: la frontière
entre le Vietnam et la
Chine• Le 20 mars 2010, le porte-parole du ministère des affaires
étrangères vietnamien Nguyen Phuong Nga s'est plaint d'une
cartographie approximative de Google à propos de ses
frontières avec la Chine.
• L'histoire récente de ces espaces complexes est assez troublée
: les deux pays partagent des frontières terrestres sur 1300
kilomètres .
• La ligne frontalière terrestre ne semble pas poser de problèmes
particuliers, puisqu'elle a été réglée d'un commun accord lors
d'un traité signé le 30 décembre 1999 et mis en application le 6
juillet 2000.
• Pourtant, en 2002, des rumeurs persistantes d'accords secrets
entre les deux gouvernements ont jeté le discrédit sur ce
partage frontalier.
Deuxième cas: la frontière
entre le Vietnam et la
Chine
Deuxième cas: la frontière
entre le Vietnam et la
Chine
Troisième cas: les îles
Diaoyutai /îles Senkaku
• Les îles Diaoyutai/îles de Senkaku se situent en Mer de Chine orientale. Ces
huit ensembles de rochers sont revendiqués par la République de Chine
(Taïwan) et la République populaire de Chine, alors qu’elles sont administrés
par le Japon.
• En mai 1972, à la suite d'un accord signé entre les États-Unis et le Japon en
juin 1971, les îles Senkaku reviennent au Japon avec les îles Ryūkyū.
• Cependant, l'accord ne mentionne pas les îles Senkaku, selon le souhait des
États-Unis de ne pas être mêlés à une querelle territoriale qui débute.
• Dès l'annonce de la restitution en 1971, elle est immédiatement dénoncée par
la République de Chine (Taïwan) et suivie de près par la République
populaire de Chine
• Ce conflit a pour centre les ressources énergétiques importantes en milieu
sous-marin.
• Depuis le rachat des îles par le gouvernement japonais en 2012, les tensions
sont vives entre les deux pays.
Troisième cas: Une histoire
de noms…
Troisième cas: la version
chinoise…
Troisième cas: la version
chinoise (suite)
Troisième cas: la version
japonaise…
Troisième cas: depuis le
géoportail chinois
Troisième cas: depuis le
géoportail chinois (suite)
Troisième cas: la
hiérarchie des noms…
Troisième cas: la version
OpenStreetMap
Troisième cas: la version
Bing Maps
Troisième cas: la diffusion
des cartes
Synthèse: Les requêtes à
Google maps, pourquoi ?
Pourquoi interpeller Google plutôt que Bing maps par
exemple ?
La réponse est donnée en partie dans l’annonce faite par
Google le 7 décembre 2012 : Google Maps est utilisé
mensuellement par un milliard de personnes à travers le
monde
C’est le plus populaire.
Les requêtes des Etats , en passant par Google,
interpellent, pas seulement la communauté des Etats, mais
les populations utilisatrices du service.
Synthèse: un modèle
Google des gestions des
frontières ?Une solution « webmapping » aux requêtes
étatiques ?
La gestion des noms de domaines de
premier niveau
Serveur global .com
Serveur local
1
Serveur local
2
Synthèse: des cartes
différentes selon l’Etat que
l’on interroge? (ex1)
Synthèse: des cartes
différentes selon l’Etat que
l’on interroge? (Ex 2)
Synthèse: des cartes
différentes selon l’Etat que
l’on interroge? (Ex 3)
Synthèse: un modèle
Google des gestions des
frontières ?
Services de cartographie
de Google
Requêtes des Etats
Serveur local de cartes
Synthèse: un modèle
Google des gestions des
frontières ?
Quelles évolutions ?
• La politique du pointillé: Au mois de juillet 2010, Google a décidé de
régler plusieurs points de discordes sur le tracé des frontières. Deux
cas de figures sont proposés : soit la ligne de frontière antérieure est
une erreur de la part de Google ; dans ce cas, elle est juste
modifiée. Soit il s'agit d'une ligne de frontière contestée, elle apparaît
alors en pointillé. Elle devait l’être sur l’ensemble des serveurs
locaux….
• Rien de change: en fait, les serveurs locaux embarquent toujours une
vision étatique des frontières. En atteste les captures d’écran
présentées ici qui datent du 1er octobre…2013.
Première interprétation:
La dimension réaliste de la
carte par…Google
Première interprétation:
Cartes, savoir et pouvoir
• Les silences des cartes: « Les cartes
exercent une influence sociale autant par
leurs omissions que par les éléments
qu’elles dépeignent et mettent en
valeur » (J.B.Harley, 1988).
• La représentation des hiérarchies.
• « L’histoire des cartes[…] peut –être
interprétée comme une forme de
discours […] et comme une forme de
savoir spatial « (Ibid., 1988)
• En dépit des volontés d’une cartographie
en ligne globalisante, celle-ci reste
attachée à une vision nationale et étatique
des frontières.
Première interprétation:
La carte, moyen de
communiquer
« la carte est envisagée
essentiellement comme une
médiation symbolique, entre
l’homme et son
environnement spatial, mais
aussi entre individus qui
peuvent communiquer
grâce à ce support visuel »
JACOB Christian. L’Empire
des cartes. p. 24. (1992)
Seconde interprétation:
Une représentation du réel
qui tend à se substituer à
celui-ci ?
• Le visible=le vrai= le réel (Debray,
1992)
• « L’image cartographique est en train
de se substituer au territoire »
(Genevois, 2012)
Seconde interprétation:
Une représentation du réel
qui tend à se substituer à
celui-ci ?
Le plus visible
=le plus
populaire
=le plus vrai
=le plus réel
Autre perspective:
Pourquoi cela fonctionne?
Les principes de la simulation:
appui théorique
• « Authenticité et appropriation dans les jeux de
simulation », Muriel NEY (2013)
• « Appropriation et Authenticité - Une étude
didactique sur l’expérience d’apprentissage
d’étudiants jouant un jeu sérieux en épidémiologie »
Thèse de doctorat de l’université de Grenoble par
GONCALVES C., (2013)
« Un jeu authentique est un jeu
perçu comme authentique par les
apprenants ». (Ney, 2013)
Une simulation authentique est
une simulation perçue comme
authentique par les utilisateurs.
Autre perspective:
Pourquoi cela fonctionne?
Autre perspective:
Pourquoi cela fonctionne?
Principe d’authenticité
Réalisme(la ressemblance
supposée avec une référence de la vraie vie)
Cohérence(perçue dans les règles
et les situations proposées)
Pertinence(utilité perçue par
rapport aux objectifs d’apprentissage).
Images satellites,
photographies aériennes,
street view, voir son
espace vécu (maison…)
Situation d’utilisation:
itinéraires, GPS…
La simulation nous amène
où l’on souhaite, y
compris dans les parcours
réels en voiture.
Autre perspective:
Pourquoi cela fonctionne?
Principe d’appropriation (Ney,
2013)
Les requêtes des Etats:
des situations moins
fréquentesSur l’exemple des îles Diaoyutai/Senkaku,
aucun des deux états en conflit n’est venu
interpeller Google pour son système de gestion
des cartes.
Pourquoi ?
Les Etats ont développé leur propre système
de cartographie en ligne, via les géoportails. Ils
leur servent désormais de référence
cartographique…lorsque cela leur parait
pertinent.