« Genesis » par Sebastiao Salgado!
Association Lire et Ecrire N° 35 Section Lausanne et Région Février 2014
La Balade des Mots
Journal de l’Atelier d’Ecriture … ouvert à tous !
Editorial
Exposition « Genesis » au Musée de l’Elysée Juste avant Noël, les participants de l’Atelier d’Ecriture se sont rendus au Musée de l’Elysée pour découvrir l’exposition photos consacrée aux photographes Sebastiao Salgado et Paul Woods. Deux thèmes complètement différents, mais très intéressants et qui ont touché les visiteurs. Voici une courte présentation de S. Salgado par une apprenante. Il est né le 8 février 1944 dans l’Etat de Minas Gerais, au Brésil. Il vit actuellement à Paris où, malgré une formation d’économiste, il a commencé sa carrière de photographe en 1973. Il a voyagé dans une centaine de pays pour traiter divers thèmes et montrer, par ses photos, la nécessité de préserver la planète et sa beauté qui sont en péril. Il a reçu de nombreux prix pour ses différents travaux. Ambassadeur de l’Unicef, il a conçu ce projet de « Genesis » en l’organisant en cinq chapitres géographiques. Pour ceci, il a gravi des montagnes, traversé des déserts, observé des animaux et il a approché des peuples indigènes dans l’idée de faire connaître leur environnement et leurs cultures, en voyageant souvent dans des conditions difficiles.
Elena 2
Impressions diverses La première image qui m’a frappée représente le désert et ses dunes. Ces dernières se présentent comme un ruban qui se déroule lentement par le contraste de la lumière et des ombres. Cela donne une image abstraite, cependant on reconnaît une magnifique dune ondulée. A mon avis, la photo est plus expressive en noir et blanc qu’en couleur et je l’ai beaucoup aimée.
Une superbe dune ondulée
Une autre photo magnifique montre un jeune éléphant. Paré d’immenses oreilles, cet animal semble en colère. Par ses mouvements, il dégage de la poussière autour de lui, comme une sorte d’auréole de nuages de lumière. C’est très beau !
Cet animal semble en colère
Un autre document représente des hom-mes qui abattent un palmier, je crois. Non pas avec une scie ou une hache métallique, mais au moyen d’un outil en bois attaché avec des lianes dis-posées en forme de croix. Je devine qu’il leur faut beaucoup de temps pour parvenir à faire tomber l’arbre. Dans ce paysage de jungle, l’homme dis-paraît parmi le foisonnement des diverses plantes que l’on peut distinguer grâce à la précision de la photo.
L’homme disparaît
dans le foisonnement de la nature
Danièle
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J’ai été intéressée par beaucoup de photos de l’Exposition. Celle qui me touche le plus est celle de la maison bâtie sur un grand arbre. On dirait que c’est le nid des amoureux ou une tour de guet pour observer les ennemis et les animaux sauvages. Avoir construit une maison sur l’arbre, je trouve pas facile, et même pour monter, ce n’est pas simple…
Léopard aux aguets tout en buvant de
l’eau La photo de la cascade est vraiment magnifique et me rappelle mon pays. Il y a aussi celle de l’iceberg près du
pôle Sud, tout comme celle du léopard en Namibie qui boit de l’eau. Alors, bravo pour ces très belles photos. Sur chacune, il y a des sentiments ! Et dire que n’importe qui se déclare photographe en prenant un appareil photo …
La cascade me rappelle mon pays.
Nazdar
J’ai beaucoup aimé l’exposition. Mais, pour moi, il m’est difficile d’écrire sur une photo. Celles qui m’ont le plus frappée, ce sont les photos des Haïtiens prises par Paul Woods. On dirait que le peuple n’était pas très content. Sur une photo prise dans une maternité, on voit des cou-
leurs très belles et je trouve que les gens sont très calmes. Et puis, ils ont beaucoup de rideaux pour séparer les lits les uns des autres. Enfin, on voit ce monsieur qui se tient debout avec un enfant dans ses bras, ça m’impressionne. J’ai imaginé que c’est le médecin de l’hôpital qui s’occupe de tout le monde.
Rita 4
Histoire d’iceberg !
Salgado a aussi pris pour thème des icebergs superbement décorés. Celui-ci est très particulier, comme si nous étions dans un conte de fées. Dans la partie la plus haute, on pourrait imaginer un château mystérieux brillant à la lumière. Sa structure carrée est en complète contradiction avec la base agitée par les vagues et les vents. Un tunnel s’est creusé à cause du ressac des vagues. Cette photo donne un aspect féérique et mystérieux grâce à la lumière. Danièle
J’ai choisi cette photo d’iceberg. Elle m’a fait penser à une ouverture d’entrée pour aller visiter un château. Là où je pourrais trouver la personne à qui j’aimerais parler. Je suis arrivé devant cet arceau et, en traversant, un morceau de glace est tombé. Je suis resté bloqué… Cette photo, je la trouve bien et chargée. L’image présente une coupure entre ciel et le barrage d’eau qui fait dégeler la masse de glace.
Mario
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L’Univers, maître de la
création ! Avec toutes ses photos, Salgado nous montre la splendeur et la beauté de la nature, tout comme la diversité de la surface de la Terre. C’est magnifique de contempler ses prises de vue et chacune d’entre elles est impressionnante. Je pourrais rester des journées entières et approfondir toutes ces images sans m’ennuyer. Certaines photos de nature ont attiré davantage mon attention. Alors, j’ai fermé les yeux, je me suis concentré sur l’image devant moi et je me suis envolé comme dans un rêve.
Des prises de vue impressionnantes
J’ai survolé ces régions curieusement et fantastiquement créées et arrangées. Les animaux sont très beaux, magnifiques et jolis à voir. Salgado a fait de belles prises de vues. J’ai eu beaucoup de plaisir à voir ces rassemblements impressionnants. J’ai le sentiment que ces animaux se respectent tous. Je me demande aussi comment ils peuvent se nourrir et se déplacer sans perturber l’environnement. Mais je ne me fais pas trop de souci car la nature a certainement tout prévu. Une grande question s’est posée aussi à moi. En effet, partout où l’on regarde, il semble que tout fonctionne, tant que l’homme n’intervient pas.
Du respect !
Alors, qui est capable de créer cette Terre, les êtres humains, les animaux, la végétation, cette immensité, ces variétés incroyables et fascinantes ? Pour moi, c’est l’UNIVERS qui est le maître de cette création !
La nature a certainement tout prévu !
A travers ces expositions, Salgado rend attentif le monde entier aux torts que l’homme moderne a déjà causés à la nature et qu’il serait temps d’arrêter ces agissements irresponsables, de réparer les erreurs et le mal qu’on fait, avant qu’il ne soit trop tard.
Johann
L’UNIVERS, maître de cette création !
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Ma première impression de l’exposition était un peu froide ! J’étais triste de voir toutes ces belles photos en noir et blanc. Mais, après avoir parcouru et visité les salles, j’ai commencé à apprécier. Les thèmes de l’exposition étaient sublimes et importants. Les images sur les USA m’ont parlé, les canyons, ces vallées magnifiques, la profondeur, les reliefs des images, on se croyait dans l’imaginaire.
On dirait de la dentelle ou des découpages. Je me suis plongée à l’intérieur, j’étais toute petite comme une coccinelle, je levais ma tête pour observer en hauteur, mais, plus je regardais, plus il y avait des détails comme dans une sculpture.
Je ne voyais plus la fin, c’était comme infini, les choses toujours plus belles les unes que les autres, les montagnes, les monuments, la neige, le sable, les rivières.
Je pense, par exemple, aux quatre monuments au milieu du désert, que du sable et quelques herbes, ça donnait toute sa beauté au milieu de nulle part. On les aperçoit de très loin, mais quand on arrive tout près, on voit la beauté de la nature et tout ce qu’elle a réalisé avec le vent, la pluie, le sable et les tempêtes. La nature nous éton-nera tout le temps. J’aurais bien vu ces photos en couleurs, on aurait peut-être observé encore plus les changements et le contraste des lumières. Je félicite Sebastiao pour tout son tra-vail et ses engage-ments auprès de la nature.
Cristina 7
Les « femmes à plateaux »
Cette photo avec ces deux jeunes femmes est très impressionnante. Je me demande pourquoi on leur implante des rondelles d’argile ou de bois dans la partie inférieure de la bouche. Cela doit prendre beaucoup de temps et faire très mal. Ces jeunes femmes sont très belles et certainement soumises à de stricts règlements de la tribu. Comme elles ne connaissent rien d’autre, elles sont peut-être même heureuses. Est-ce qu’elles pourront choisir l’homme de leur vie ou leur partenaire ? Seront-elles attribuées à un homme selon
l’âge et la hiérarchie ou selon le mérite ? Elle vivent encore dans des régions qui sont des réserves naturelles, donc avec une nature riche et des animaux. Ces derniers, sont-ils sauvages, en liberté ou apprivoisés ? Je me demande aussi si ces peuples primitifs existent encore aujourd’hui ou si ces photos datent de quelques générations en arrière ?
Johann
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" Une quête photographique
« Genesis » est une quête photographique à l’échelle planétaire. Salgado restitue la beauté des faces inconnues du monde. Ses nuances de blanc, de noir et de gris sont si riches que ses images semblent avoir trempé dans le pétrole brut. Il nous fait voyager vers des destinations impressionnantes par lesquelles il nous embarque avec ses photos.
Bien sûr, j’ai aimé toutes les images, mais une qui m’a impressionnée est celle du regard très approfondi des jeunes éléphant de mer. Ils semblent nous interroger ! La réponse, eux seuls peuvent nous la donner. Il ne leur manque juste que la parole. Ils sont très surpris de voir des êtres humains sur leurs territoires. Leurs regards montrent d’abord la curiosité et, dans le même temps, la peur parce qu’ils se méfient de tout le monde. C’est comme dans ma vie, je me mets à la place des autres pour mieux connaître leurs souffrances et pas pour juger. Comme conclusion, merci pour cette exposition qui éclaire d’une belle manière le travail de ce grand photographe. Elena
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Les participants de l’AE
Nazdar et Cristina à la pause prêtes à « attaquer » la suite
Après-midi studieuse
Danièle toute pensive
Dominique et Claude-Alain satisfaits de « leurs »
apprenants qui ont bien travaillé !
Johann à l’écoute…
Mario en pleine création
Elena tout sourire
Dans cette « exposition de portraits », il manque une personne, Rita, qui ne désire pas être photographiée.
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Haïkus
Ces haïkus ont été écrits par les apprenants de l’atelier ECLER de Lausanne, à la suite de la lecture « Neige », de Maxence Fermine. Rappelons que les haïkus sont de petits poèmes japonais composés de 3 vers et comportant généralement 17 syllabes. Le vent souffle Les feuilles tombent Comme des étoiles Ayse
Les étoiles brillent Comme des guirlandes de Noël Si magnifiques Dorice La nuit est claire C’est beau Je respire Manuella
Les étoiles dans le ciel Font parler mes pensées À l’aube Mario Neige, joie de l’hiver Envie de te toucher Et si vite tu disparais Collectif Planète bleue Se lève avant lune Me parle de l’aimé Anonyme
Le matin est orageux C’est triste Mais j’aime la pluie Manuella Donner un espoir amical La rencontre Dans la rivière sècheMario
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A la lune rousse Le temps change Et c’est le silence Anonyme
Le soleil est chaud Le sable brûle La mer m’emporte Ayse
La fenêtre fermée Me rend triste Sans toi, belle pivoine Mario
Et toi, livre « Neige » Tu m’entraînes dans tes rêves J’écris des haïkus Collectif
Le ciel est plein d’étoiles Qui me regardent C’est merveilleux. Manuella
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