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Page 1: Journal Talents des Cités - 10e édition

LE JOURNAL DE TALENTS DES CITES - EDITION DU SAMEDI 22 OCTOBRE 2011 - WWW.TALENTSDESCITES.COM

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16Portrait //Franck Sodoyer,itinéraire d’un enfantde Talents des Cités

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MJean-Pierre BelPrésident du Sénat

Maurice LeroyMinistre de la Ville, chargé du Grand Paris

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Que signifie le concours Talents des Cités pour le ministère de la Ville ?

Ce concours est très important pour le ministère de la Ville car il fait la démonstration qu’il existe un bouillonnement de créativité et de volonté d’en-treprendre dans les quartiers. C’est également la preuve que ces quartiers fragiles peuvent être à la pointe de l’innovation durable, comme le confirment les lauréats de cette dixième édition. C’est aussi le moyen de fédérer les acteurs d’aide à la création d’entreprise et de mieux faire connaître leur action dans les quartiers : les collectivités territoriales, au travers de notre partenariat avec le Sénat, la Caisse des Dépôts, dont l’action en matière d’ingénierie est pour nous essentielle, les opérateurs d’aide à la création d’entreprise que sont notamment BGE ou Financités, ainsi que des grandes entreprises. Cette démarche s’inscrit aussi dans une stratégie de développement qui se veut vertueuse. Il s’agit de créer de l’émulation. Pour 25% des jeunes qui souhaitent créer leur entreprise, voir leurs aînés concrétiser leurs rêves, c’est tout simplement rompre avec la spirale de l’auto-censure qui annihile l’ambition de notre jeunesse. On le vérifie tous les jours, les lauréats de Talents des Cités sont très impliqués dans la vie associative des quartiers ! Ils y mènent des actions d’insertion professionnelle et recrutent plus que d’autres au sein même des quartiers. Les plus de 300 créateurs d’activité récompensés dans le cadre de Talents des Cités depuis 2002 jouent le rôle de locomotive économique et sociale.

Quelles sont les actions menées aujourd’hui par le ministère pour conforter l’activité économique dans les cités et les zones prioritaires ?

Le ministère de la ville mène différentes actions pour dynamiser les territoires en difficulté. Mon travail est de créer les conditions d’un environnement favorable au développement économique des quartiers : cela passe par la rénovation urbaine qui, à travers la transfor-mation des quartiers permet de les rendre attractifs. Les opérations de désenclavement, amplifiées par le Grand Paris permettront d’accroître la mobilité, notamment entre les quartiers et les bassins d’emplois. Les zones franches urbaines (ZFU) : plus de 380 M€

Pourquoi le Sénat s’implique-t-il aussi fortement dans Talents des Cités ?

Talents des Cités est un vrai symbole pour le Sénat que j’ai l’honneur de présider, à la tête d’une nouvelle majorité. Ce concours a, en effet, été créé en 2002 par mon ami, Claude Bartolone, alors ministre en charge de la ville, et a survécu à toutes les alter-nances. C’est bien le signe qu’il correspond à un besoin fort, celui de reconnaître et de donner toute leur place aux créateurs d’entreprises issus des banlieues. C’est une manifestation de l’idéal républicain tel qu’il m’anime et qui consiste à réunir l’ensemble des Français pour faire avancer la France. Je suis donc très heureux, que grâce à « Talents des Cités » le Sénat soit encore plus ouvert sur toutes les initiatives de la société telle qu’elle est et récompense tous les talents d’où qu’ils viennent. En effet, en cette période de crise, ils ont besoin d’être encouragés.

La création d’entreprise est-elle un vecteur dynamique de développement économique des quartiers ?

Aujourd’hui la vitalité de notre société est immense. C’est à nous, responsables politiques, au-delà de nos divergences, et forts de cet ancrage sénatorial dans les territoires, de faire émerger les entrepreneurs et les leaders associatifs de demain.

d’exonérations sociales et fiscales y seront consacrées en 2012 avec des contreparties renforcées en termes d’emplois en faveur des habitants des quartiers. L’an dernier près de 50% des lauréats de Talents des Cités avait crée leur activité en ZFU et ainsi pu bénéficier d’aides à l’embauche de salariés et d’une trésorerie. Pour favoriser la détection et l’émergence de projets, nous allons intensifier les actions de sensibilisation à la création d’entreprise, les actions d’aide à la formulation d’une idée de création d’entreprise et à la sécurisation de leur parcours en partenariat étroit avec la Caisse de dépôts dans le cadre de notre projet de développement des CitésLab. Vous connaissez également l’importance de la communication autour de nos dispositifs qui doivent être connus de tous. C’est ce que nous faisons avec la campagne que nous avons lancé avec l’ADIE sur le dispositif créajeunes. Enfin, l’accès au financement est l’un des principaux obstacles à la création d’entreprise. La création d’un fonds de prêts d’honneur associant mon ministère, l’ADIE, la Caisse des Dépôts et des partenaires privés, doté à terme de 5 M€, s’inscrit clairement dans cette perspective.

Comment évaluez-vous le potentiel de création d’entreprises dans quartiers ?

Les quartiers de la politique de la ville rassemblent 13% de la population française, dont une très forte proportion de jeunes, ce qui explique leur dynamisme. Ces territoires regorgent de potentiel d’ingéniosité. Ils constituent l’une des clefs de notre développement, de la création de richesse et donc, de l’avenir de notre pays. Les études récentes confortement cette analyse. Selon l’ADIE, dans les zones urbaines sensibles, le taux de création d’entreprise est 2 fois supérieur à la moyenne. Un sondage de l’IFOP l’a rappelé récemment 54% des jeunes des ZUS souhaitent se mettre à leur compte. Vous le savez, ce n’est pas l’assistanat qui nous sortira des difficultés qui frappent aujourd’hui notre pays et nos quartiers populaires. Il s’agit aujourd’hui de faire preuve d’initiative, d’audace et de courage pour se donner les moyens de réussir. La jeunesse dynamique de nos quartiers, qui contribue à créer de la richesse, en est un formidable exemple. //

Comment souhaitez-vous relancer dans les quartiers et les zones prioritaires l’essor économique ?

La crise économique qui sévit actuellement, aussi bien dans notre pays que dans toute l’Europe, si elle a réduit nos moyens financiers, a également largement souligné la place essentielle des collectivités territoriales dans l’animation du tissu économique local. Vous le savez, je viens d’un département, l’Ariège, et ai été le maire d’une ville, Lavelanet, qui ont été durement frappés par la crise de

l’industrie textile. Les acteurs locaux et le tissu économique local y ont été mis à rude épreuve. Pourtant ce sont eux qui pourront, une nouvelle fois, impulser l’énergie créatrice à ces jeunes talents. Pour cela, il est primordial de tisser des liens de proximité et de confiance entre les élus locaux, les jeunes entrepreneurs et les leaders associatifs. Il faut égale-ment adresser un message de confiance aux élus locaux. Telle est la mission que, selon moi, ce concours doit aujourd’hui se fixer. C’est la raison pour laquelle j’ai tenu à ce que tous les lauréats et leurs proches soient accueillis ici, au Sénat, dans l’hémicycle, c’est à dire au cœur même des institutions républicaines. //

© Aurélien Charron© Jacques Demarthon / AFP

Directeur de la rédaction : François Roche // Rédacteur en chef : Antoine Bayle // Secrétariat de rédaction : Caroline PierretDirection artistique : Benoit Carles // Illustration couverture : Muriel MichelPhotos : Eric Lefeuvre sauf indications de copyright ou droits réservés // Pages 4 à 15 : droits réservésEditeur délégué : Les Rois Mages // Direction de la publication : Isabelle Cadoret, responsable du concours Talents des Cités et responsable du pôle Communication BGEImprimé en France par l’Imprimerie de Chabrol sur du papier Cyclus Offset

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On pourrait poursuivre à l’infini ou presque l’énumération des produits ou services qui ont servi de base aux créations

d’entreprises et d’associations récompensées par Talents des Cités depuis 2002, année de lance-ment du concours et du mouvement, sous le parrainage de Claude Bartolone, alors ministre délégué à la Ville, et avec le plein engagement du Sénat.

Quelle était l’idée de départ ? Rendre la réussite plus visible pour ceux qui décidaient d’entre-prendre dans les quartiers et les cités, singulariser des parcours professionnels et personnels, lancer le message que même si l’Etat et les structures publiques peuvent faire beaucoup pour aider au développement économique des cités, l’initia-

tive individuelle doit y jouer un rôle fondateur.

Que s’est-il passé au cours de ces dix ans ? Les gouvernements et les ministres de la ville ont passé, les présidents du Sénat ont changé, mais Talents des Cités est toujours là. Les organisa-teurs et les parrains privés et publics y sont pour l’essentiel puisqu’ils ont réussi à pérenniser l’initiative, à la transformer en un événement désormais très attendu chaque année au Sénat, à faire de Talents des Cités un concours de création d’entreprises et d’associations mais aussi un véritable mouvement dont les axes clés sont l’engagement, la solidarité, la créativité, le lien social, le développement des zones les plus en difficultés de notre territoire. Talents des Cités possède sa symbolique propre :

la remise des prix dans l’hémicycle du Sénat. Comme le rappelle Jean-Pierre Bel dans son édi-torial, le Sénat est l’assemblée des territoires, de tous les territoires, zones urbaines, cités et quartiers y compris.

Cette rencontre entre des jeunes créateurs d’entreprises et d’associations, leur famille, leurs amis et ce haut lieu de la démocratie et de la république française, la juxtaposition sous les ors et les lambris d’un palais de la république des valeurs éternelles de la nation et de l’esprit d’initiative, de création, de partage, d’ouverture à la diversité qui préside à chaque remise des prix, provoque beaucoup d’émotions et parfois des larmes de joie. Chaque remise de prix, depuis dix ans, a obéi à sa dramaturgie propre, fait éclore ses héros, briller ses étoiles. A chaque fois, les sénateurs présents,

J’ai 10 ans...Des doudous, de l’huile d’argan, des cabanes en bois, des biscuits, des robes, des pistolets électrostatiques, des caméras rotatives, des meubles africains, des pendules design, des salons de thé, des spas, des restaurants de toutes spécialités, des bijoux, des salons de beauté, des petits plats, des épiceries, des objets d’art, des pâtisseries, des mangas, des studios de danse, des fêtes de mariage, des arbres à cajou, des massages, du sirop de dattes, des studios de hip-hop, du recyclage de produits électroniques, des magazines, des anges gardiens, des musiciens, des jardiniers…

même les plus endurcis au combat politique, ont été submergés par la vague d’enthousiasme s’élevant des bancs qu’ils délaissent pour l’occasion.

Talents des Cités, depuis dix ans, a permis de vérifier quelques hypothèses. Oui, il existe dans les cités et les quartiers un terreau fertile à la création d’entreprise. Depuis 2002, plusieurs centaines de projets ont été récompensés, mais des milliers de dossiers étudiés, dans la France entière, grâce au soutien du réseau BGE (anciennement Boutiques de Gestion). C’est bien le signe que dans tous les quartiers, la créa-tion d’une entreprise ou d’une association, dans des conditions de suivi très professionnelles, répond à des attentes, celles des jeunes qui peinent encore à s’ouvrir les portes des entre-prises, et celles des habitants qui expriment des besoins en termes de disponibilité de biens et de services, sans qu’ils trouvent toujours des réponses.

Autre confirmation : la création d’entreprise est un vecteur essentiel de création de richesses dans les quartiers. On peut imaginer tous les transferts sociaux possibles, tous les plans de développement impulsés par l’Etat, en matière de rénovation de l’habitat ou de construction de nouvelles infrastructures, mais même s’ils jouent un rôle très important, ils ne peuvent se substituer à l’initiative privée, sous toutes ses formes. L’Etat ne fabriquera jamais de doudous, ni n’ouvrira de restaurant dans un quartier délaissé, ni ne proposera des services à la per-sonne pour faire sortir de chez eux les plus isolés de nos concitoyens. Or ces services jouent un rôle irremplaçable dans la création d’une offre de proximité, qui elle-même tisse un lien social là où il était parfois très distendu.

Cyril Fouillot Bariza KhiariVice-Présidente du SénatINTERNETHIC

Tout édifice a besoin de son architecte. Cyril Fouillot, lauréat 2004, a conçu le site web du Club des lauréats Talents des Cités. Depuis la

création de Weborganiz, sa première société, l’entre-preneur marseillais a lancé en 2005 Internethic avec Yann Autissier, associé et lauréat 2004. Sa nouvelle entreprise informatique officie dans la « motorisation de site internet à forte valeur ajoutée ». Elle conçoit des sites internet en amont, assure leur maintenance et leur optimisation. En aval, Internethic exerce des activités de conseil et des formations pour la gestion des systèmes d’information. Avec une équipe de 12 personnes et une croissance de près de 700% en 6 ans, Cyril Fouillot travaille pour le groupe Egis, le Co-mité Martiniquais de Tourisme, la CCI de Marseille ou encore l’Aéroport de Nice-Côte d’Azur. Ce chef d’en-treprise a pourtant les pieds sur terre et garde avec Talents des Cités des liens forts. Internethic héberge ainsi le site du Club et devrait doter en 2012 de futurs lauréats. Depuis 2005, Cyril Fouillot est quant à lui jury dans sa région et a vu passer cette année 2 « élus » nationaux : Linda Senoussaoui et Albert Gasore. « Je suis étonné chaque année par la comba-tivité et l’énergie débordante des candidats à Talents des Cités », explique-t-il. //

Le Club Talents des Cités :www.club-talentsdescites.comSi vous souhaitez en savoir plus sur le réseaudes anciens lauréats Talents des Cités, voici un mail à retenir : [email protected]

Talents des Cités joue un rôle très important, à la fois pour le Sénat mais aussi pour les milieux économiques dans leur ensemble. D’abord, c’est créer de l’espoir et des perspectives pour ceux qui ont foi dans la promesse républicaine. Cette promesse consiste à mettre en œuvre l’égalité des chances et la diversité dans l’accès à l’emploi, partout sur le territoire, et le Sénat est très attentif à cette question des territoires et de leur développement harmonieux, qu’il s’agisse des villes, des quartiers, des cités ou des zones rurales.

L’un des grands mérites de Talents des Cités est aussi de parier sur la créativité des quartiers. C’est une notion sur laquelle on n‘insiste jamais assez. Il y a une créativité des quartiers et c’est cette créativité qui fera qu’ils parviendront à sortir de leurs difficultés. Mieux encore  : la créativité des quartiers va nourrir les entreprises traditionnelles, irrigueront l’ensemble du tissu économique et je vois bien le jour où ce seront les entreprises des quartiers qui donneront des idées aux entreprises du CAC 40.

Enfin, ce que j’aime dans Talents des Cités, c’est cette façon de lier réussite professionnelle et entrepreneuriale et le plaisir de faire. A chacune des remises des prix, je suis frappée de voir le climat de joie intense qui règne parmi les lauréats. Il y a un lien évident entre le plaisir et la réussite et ce lien, Talents des Cités le tisse de façon éclatante. C’est la raison pour laquelle, au moment de fêter la dixième édition du concours, je lui souhaite longue vie, au moins une décennie encore… //

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« Le Club du XXIe Siècle et Talents des Cités sont en pleine résonnance. Le Club, c’est le refus de la posture

victime-créancière »

Laurent Van Tran LieuClub XXIe Siècle

« J’ai été émue par les larmes de Michel et Nassera Porsan en 2010. Ce jour là, l’émotion a atteint une intensité rare »

Mireille ThibaultDirectrice de l’antenne et desprogrammes de Public Sénat

Page 4: Journal Talents des Cités - 10e édition

Elle ne doit rien à la chance. Chef d’entreprise téméraire, s’il en est, Sally Bennacer appartient à la première promotion de Talents des Cités. Membre fondatrice du réseau des anciens de Talents

des Cités, sa vision du mouvement est claire. « Depuis 2002, je garde la même conception des choses. Avec tous les anciens lauréats qui continuent de promouvoir le concours, nous voulons que les Talents des Cités créent la cité des talents de demain ! » lance la fondatrice de Art And Blind. « Pour prouver que la dynamique créée en 2002 porte des valeurs, la priorité est de pérenniser nos entreprises ». Pérenne, la société de Sally Bennacer l’est. Art And Blind commercialise des stores, est installée au Kremlin-Bicêtre (Val de Marne) et emploie 5 salariés. L’entreprise connait une croissance exponentielle. « On attaque une phase charnière, explique la dirigeante. Je viens d’ouvrir un atelier de fabrication, un projet qui me tenait à cœur depuis 5 ans. » L’atelier, qui propose des stores sur-mesure pour les particuliers, précède la dernière initiative de la lauréate 2002 : un magasin de 180m² qui devrait bientôt ouvrir ses portes à Paris. Avec une activité qui connaitra en 2012 une croissance de 30%, Sally Bennacer sait qu’aujourd’hui elle n’est pas seule. « On me fait confiance. Les banquiers, mes collaborateurs… Ma plus grande fierté c’est de faire vivre des familles ». //

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Odile MonnetDaouda Sanogo

Aziz Senni

Stéphane Méterfi

ODILE MONNETALLIANCE & CO

ALLIANCE TRANSPORT ETACCOMPAGNEMENT

DEBARQUEMENT JEUNES

C’est ce en quoi Talents des Cités est beaucoup plus qu’un concours de création d’entreprise, mais un mouvement, une attitude, une réponse originale, née d’une combinaison astucieuse entre soutiens publics et privés.

Il est une autre leçon à tirer de l’expérience de Talents des Cités : les porteurs de projets, entre-prises ou associations, sont tous conscients des responsabilités et des espoirs qu’ils portent. Ils visent le succès, naturellement, car sinon à quoi bon porter un projet. Mais ils mesureront le succès à de nombreux critères et pas seulement à celui des rations de rentabilité, du nombre de clients ou de membres. L’immense majorité des lauréats est consciente du travail qui reste à faire dans les quartiers et se considère comme des ambassadeurs de l’esprit Talents des Cités, là où ils travaillent. Il suffit de les écouter lors de chaque remise des prix. Ils parlent d’échange, de diversité, d’égalité des chances, d’ouverture, de valeurs humaines, de solidarité, d’épanouis-sement personnel, ce qui est une caractéristique presque unique par rapport à tous les autres concours de ce type qui existent en France.

Cette singularité doit être préservée, et si l’on en juge par la qualité de la promotion 2011, on ne peut être que rassuré. //

« Pour Public Sénat, le direct de Talents des Cités dans l’hémicycle

est vraiment un momentexceptionnel »

Olivier BauchardDirecteur technique et de la production à

Public Sénat

Depuis son prix en 2002, Aziz Senni a connu avec ATA, sa société de transport collectif, les grandes étapes qui peuvent rythmer la vie d’un créateur d’entreprise. Les erreurs de recrutements, les succès commerciaux,

mais aussi l’ouverture du capital. Claude Bébéar, président d’honneur du groupe AXA, a ainsi investi dans la société d’Aziz Senni. Toujours installée à Mantes-la-Jolie (Yvelines), ATA c’est aujourd’hui 70 collaborateurs et une nouvelle volonté affichée : devenir le « Easy Jet de la route ». En filigrane de ce parcours exemplaire, il y a bien entendu un concours pas comme les autres. « Talents des Cités a été ma première reconnaissance et ça me tient toujours à cœur, explique l’entrepreneur. A travers l’idée des parrainages et du suivi des lauréats, l’événe-ment a pris de l’ampleur. Et au final, ce qui compte c’est l’exemplarité vis-à-vis de la jeunesse. » //

Du côté de la Bretagne, Talents des Cités fait des émules. Cette année Sandrine Berthier, lauréate 2011 en provenance de

Vannes (voir p. 30), est accompagnée ce 22 octobre par un ange gardien bienveillant. Odile Monnet a été primée en 2003 pour son entre-prise éponyme, spécialisée dans la formation et l’accompagnement individualisé dans le domaine informatique. Depuis le 22 novembre 2003, et la remise de son prix, elle a transformé sa société en Sarl. En 2008, FinanCités, l’un des partenaires de Talents des Cités, est rentré au capital de sa société. A l’image des créateurs d’entreprises ou d’associations membres de la « communauté Talents des Cités », Odile Monnet a connu difficultés et moments de grâce. « Quand on crée sa société seule, on ne sait pas déléguer le travail. Aujourd’hui, nous sommes quatre, et j’ai appris à le faire. C’est pourquoi je crois à la force du témoignage. Pour donner confiance aux jeunes, il n’y a rien de mieux que cet échange d’expérience. » //Grâce à des initiatives comme celle de Daouda

Sanogo, l’humanité évitera peut-être un scéna-rio à la « Wall E », ce personnage robotique

de Disney. Lauréat national en 2009, le créateur de Alliance & Co a maintenant trois ans d’expérience comme chef d’entreprise. Installé à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), il dirige sa société avec son frère Bassimory. Alliance & Co collecte et achemine pour des grandes entreprises ou des collectivités locales des D3E dans des centres agréés. Ce nom de code désigne les Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques. Une catégorie qui ne cesse d’encombrer nos déchetteries. En 2009, près de 400 000 tonnes de D3E ont été officiellement collectées en France. Alliance & Co participe à l’effort d’écologie à hauteur de 500 tonnes par an, et son fondateur a également ouvert un atelier de réparation d’ordinateurs. Avec trois salariés à plein temps et une croissance de 40% de son activité entre 2009 et 2010, Douada Sanogo n’en reste pas moins attaché à Talents des Cités. « De-puis 2009, des candidats m’appellent spontanément. Et tant mieux, car c’est important de faire passer le message », dit cet « ancien » qui s’engage activement auprès du réseau Talents des Cités. //

Il a produit « Nicostratos, le pélican » et sympathisé avec l’un des acteurs du film… Emir Kusturica lui-même, le réalisateur de «

Le Temps des Gitans ». Cette année 2011 est pour Stéphane Méterfi une nouvelle étape qui jalonne un parcours déjà très riche.Lauréat 2002, récompensé pour son asso-ciation rouennaise Débarquement Jeunes, cet homme de réseaux promeut depuis plus de 15 ans des valeurs de diversité, de solidarité et d’entreprenariat. « Je veux tout faire pour valoriser des talents ! Le concours m’a permis d’être un ambassadeur auprès des jeunes. Et sans Talents des Cités, ça n’aurait pas été pareil pour moi… » Car depuis qu’il s’est vu remettre en 2002 son prix, cet acteur du tissu associatif a trois vies : celle de bénévole à Débarquement

Jeunes ; le travail de consultant auprès d’une personnalité incontournable en France : Claude Bébéar, l’ancien président d’AXA ; la vie de producteur avec Wesh Wesh Productions. Stéphane Méterfi fait partie de ces lauréats qui veulent faire bouger les clivages et les mentalités. //

Sally BennacerART AND BLIND

« Je n’oublierai jamais les regards des parents de lauréats qui

n’auraient jamais cru être invités dans ces hauts lieux de la

République. Et quelque choseme dit que cette fierté est non

seulement un solide aimant de la société mais aussi la meilleure

des bases pour redonner la confiance en notre pays. Sans confiance, pas d’ambition. »

Erik OrsennaEcrivain, Académicien

Hugues PortelliSénateur du Val d’Oise, Maire d’Ermont (95)

Que les talents entrepreneuriaux issus des différents quartiers d’une commune puissent avoir la même chance de s’épanouir : voilà ce qui me semble essentiel. Il ne s’agit donc pas de créer des ghettos,

même entrepreneuriaux, mais de donner à tous les moyens de réussir. Celui qui y parvient, avec notre aide, ne doit pas rester enfermé dans son quartier d’origine, mais doit pouvoir réussir ailleurs, quitte à laisser la place à un autre, dans une vision globale de l’animation économique et commerciale de la commune ou de l’agglomération.

Les quartiers dits prioritaires doivent se désenclaver, et d’abord socialement. La priorité est la qualité du logement et de l’accès aux services publics (commerces de base compris). La question des entreprises ne doit pas

être appréciée géographiquement mais socialement et culturellement. Il faut aussi savoir faire sortir les gens de leur quartier, casser par tous les moyens la logique du cloisonnement. Réussir, oui. Réussir dans son quartier, peut-être, si c’est un moyen d’en sortir. Il faut donner aux jeunes ce goût de la réussite, la volonté d’entreprendre et de s’évader de la culture du fatalisme.

Les valeurs de Talents des Cités sont un outil nécessaire. D’autant plus face à la crise globale qui semble se dessiner et qui ne fait qu’enfoncer un peu plus les quartiers. Ces valeurs doivent toujours être des valeurs pratiques, concrètes, qui s’articulent sur des comportements, des initiatives publiques ou privées. //

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10 ans de Talents des Cités en images... Claude Bartolone et Christian Poncelet, les initiateurs ; les catégories Emergence et...

... Création ; François Fillon un 20 octobre 2007 ; des niçois...

... photovoltaïques et Jacques Attali ; les témoignages de...

... Bariza Khiari et Christian Demuynck, deux soutiens...

... Luc Besson et de Bernard Laporte ; le sourire de Carla Bruni-Sarkozy ; un académicien aux côtés d’un ancien champion de judo...

... sans faille ; Marek Halter et un huissier attentif ; la touche Pierre Sled ; le duo Sonia Mabrouk et Emmanuel Kessler...

... l’émotion de Nassera Porsan ; la bienveillance de Gérard Larcher ; les sourires de Fadela Amara et de Jean-Louis Borloo !

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Depuis dix ans, la dynamique de Talents des Cités, animée par le réseau BGE, n’a cessé de prendre de l’ampleur. Ce n’est pourtant pas le seul concours de création d’entreprises en France, mais il occupe une place bien particulière en raison de son objet (la création d’entreprises et d’associations dans les quartiers difficiles) et des valeurs qu’il défend, qui vont bien au-delà de la réussite économique pour embrasser des dimensions comme la diversité, l’égalité des chances, le lien social, la solidarité.

Si Talents des Cités s’est imposé, au fil des ans, comme un événement incontournable, c’est aussi parce qu’il apporte une réponse différente à la question du développement économique des quartiers et des cités. Depuis une quinzaine d’années, le gouvernement et les structures administratives sur lesquelles il s’appuie (SGCIV, ANRU, ACSE) déploient des politiques de déve-loppement économique et social dans les zones

urbaines, et particulièrement dans les cités. Ces politiques ont pour mission, entre autres, de donner des moyens nouveaux à l’enseignement, à la rénovation et au renouvellement du parc immobilier, au renforcement et au redéploie-ment du réseau de transports collectifs. Ces actions jouent un rôle non négligeable dans l’améliora-tion des conditions de vie des habitants. Mais elles ne peuvent, à elles seules, remplir toutes les fonctions. Elles doivent pouvoir être complé-tées par des initiatives privées et c’est ce qu’a su mettre en œuvre, organiser, pérenniser et fédérer Talents des Cités.

Depuis l’origine, le concours s’est appuyé sur des partenariats avec des grandes entreprises, publiques et privées, se traduisant par l’apport de moyens financiers mais surtout par un en-gagement concret auprès des lauréats, sous la forme de parrainages. Qu’il s’agisse de la Fondation SFR, la Société Générale, GDF SUEZ, la Caisse des Dépôts, le Club XXIe Siècle, FinanCités, le Groupe Casino, Safran, le soutien à Talents des Cités vient compléter des actions de nature diverse, mises en œuvre sur le terrain, auprès des jeunes, afin de faciliter leur insertion dans le tissu économique. Ces entreprises ont voulu investir de façon volontaire le terrain de l’action concrète au service de l’insertion dans les quartiers où elle est la plus difficile, avec une mobilisation importante au sein même de ces entreprises, sous la forme de la participation active des salariés qui le souhaitent à des programmes de parrainage ou de tutorat de jeunes des cités et des quartiers.

Talents des Cités s’inscrit parfaitement dans cette logique. Chaque lauréat national est ac-compagné par une entreprise qui se tient à sa disposition pour lui apporter le soutien qu’il souhaite, qu’il s’agisse de conseils, d’apports logistiques, de mise en relation commerciale, d’apport de compétences techniques ou mana-gériales. Certains lauréats sont même devenus de véritables partenaires des entreprises qui les ont parrainées, comme en témoignent, ci-contre, des sociétés comme SFR, Casino ou GDF SUEZ. En outre, depuis quelques années, Talents des Cités a vu son impact sur le public se renforcer considérablement grâce à l’attention de plus en plus soutenue que les médias portent au concours, qu’il s’agisse de la presse écrite (le Syndicat de la presse régionale est partenaire de Talents des Cités) ou audiovisuelle. Une mention

L’une des raisons essentielles de la pérennité de Talents des Cités réside dans l’articulation originale qui relie partenaires, parrains et porteurs de projet. Et dans l’association, au service d’une même cause, d’institu-tions publiques et d’acteurs privés.

Talents des Cités,Et le cercle vertueux des partenaires et des parrains

Une image exemplaire quirenforce le lien social

« Ce que j’aime dans Talents des Cités, c’est qu’il s’agit d’une réussite qui se renouvelle chaque année et qui s’amplifie. Ce concours souligne le

potentiel des quartiers en matière d’initiatives indivi-duelles et collectives, et de richesse et de créativité des projets. Il projette une image valorisante et exem-plaire des quartiers et renforce le lien social. La remise des prix au Sénat est toujours un moment très émou-vant. BGE joue un rôle majeur dans Talents des Cités puisqu’il compte parmi ses fondateurs. Notre réseau prend en compte des candidatures sur l’ensemble du territoire national, met en place une logistique rigou-reuse, participe à la promotion et à la diffusion du concours auprès des entrepreneurs et des porteurs de projet. Nous assurons également aux candidats une mission d’accompagnement dans la présentation et la mise en œuvre de leur projet, afin de leur donner une vraie chance de durer, et que le concours joue pleinement son rôle de créateur de richesse, de mixité et de lien social. » //

  Frédéric Cameo PonzPrésident de BGE

Une action continue au service dela dynamique des territoires

L’engagement de la Caisse des Dépôts en faveur du développement des territoires prioritaires se traduit en matière d’aménage-ment, d’immobilier et bien entendu de dévelop-pement économique, comme l’illustre Talents des Cités.

Engagée depuis 2003 dans la politique de rénovation urbaine, la Caisse des Dépôts accompagne le développement des territoires prioritaires par la mise en place de services

d’appui à la création d’entreprises, de dispositifs de financements -allant du microcrédit aux interventions en capital risque, et elle soutient les actions qui permettent aux jeunes entreprises de s’insérer dans l’environnement économique existant. La Caisse des Dépôts contribue au développement de l’économie sociale et solidaire, en favorisant l’essor des associations et en permettant aux entreprises du secteur d’accéder à des ressources financières essentielles pour leur croissance.

Nul doute que le projet porté cette année par Cécile Galoselva, la fondatrice de la société immobilière ETIC dédiée au secteur de l’économie sociale et solidaire, ait retenu l’attention des équipes de la Caisse des Dépôts. Ils ont donc choisi d’en faire leur lauréate nationale pour cette 10e édition de Talents des Cités ! //

La Caisse des Dépôts

particulière doit aller à deux partenaires médias décisifs, Public Sénat et France Télévisions. La chaîne du Sénat relaie sur ses antennes l’intégralité de la cérémonie de remise des prix, qui se déroule dans l’hémicycle de la Haute Assemblée. France Télévisions réalise les portraits des lauréats et les diffuse sur l’ensemble de ses chaînes. Et cette année, le groupe de télévision publique a réalisé un reportage sur les dix ans de Talents des Cités, qui a fait l’objet d’une projection en avant-première quelques jours avant la cérémo-nie de remise des prix, et qui a été diffusé sur France 5 le 18 octobre. Intitulé « Talents des Cités : Que sont-ils devenus ? », ce reportage sera d’ailleurs également diffusé sur Public Sénat le 22 octobre. Cet engagement n’est pas anodin. Il est urgent de changer le regard que le grand public porte sur les quartiers et les cités. Sans nier la

réalité des difficultés économiques et sociales auxquels ils sont confrontés, les quartiers sont avant tout des lieux de vie, de création, d’initiative, de développement. Cette réalité n’est pas tou-jours bien perçue par ceux qui n’y vivent pas. La mobilisation de grands groupes de médias est donc déterminante pour changer l’image des cités.

Dix ans après sa création, Talents des Cités est devenu bien plus qu’un concours de création d’entreprise. Il s’est imposé comme un rendez-vous national, celui de tous ceux qui en France, œuvrent au développement économique et social des quartiers et des cités, en métropole comme à l’Outre Mer. Il est aussi un moment de fierté et d’émotion pour tous les lauréats, leur famille, leurs amis, en ce jour de remise des prix où la République leur rend hommage… //

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Les jeunes des cités au centre de l’attention

«L’insertion professionnelle des jeunes diplômés est l’un des axes forts de notre engage-ment en faveur de plus de mixité sociale dans notre entreprise. Un exemple très explicite : le parrainage par plus de 250 collaborateurs cadres de Société Générale de près de

600 jeunes diplômés bac+4 minimum issus des quartiers populaires, afin de les aider à trouver rapidement un emploi correspondant à leur niveau de formation. Ces jeunes sont souvent discriminés en raison de leur origine sociale, de façon inconsciente. Le parrainage a permis à plus de la moitié de ces jeunes de déboucher, en moins de six mois, sur une insertion pro-fessionnelle durable. J’ajoute que Société Générale est l’entreprise numéro 1 en nombre de parrains, en partenariat avec l’association « Nos quartiers ont des talents ». Indéniablement, la démarche Talents des Cités place les jeunes des cités au centre, et si eux ont l’énergie et la motivation pour entreprendre et réussir leur projet de création d’entreprise dans un contexte déprimé, c’est qu’il y a de l’espoir pour tous les autres. » //

Richard OzwaldDirecteur diversité, inclusion sociale, handicap de

Société Générale

La richesse des rencontres etl’attention des collaborateurs

«La fondation SFR, engagée en faveur de l’égalité des chances est partenaire de Talents des Cités depuis 2006 et a déjà parrainé six lauréats. Chaque an-

née, nos lauréats nous font prendre la pleine mesure du talent, de la créativité et de l’ambition qui animent les jeunes entrepreneurs des quartiers. Notre bilan : six ans, six entrepreneurs engagés, innovants et déterminés. Depuis le début de notre engagement, nous avons aussi souhaité amplifier notre implication dans Talents des Cités en créant, en partenariat avec HEC, l’Université du droit d’entreprendre. Il s’agit d’une formation de trois jours dispensée par des professeurs d’HEC et des colla-borateurs SFR à destination des lauréats de Talents des Cités et d’autres jeunes entrepreneurs d’horizons divers. En 2011, une centaine d’entrepreneurs ont répondu présent et ont activement participé à l’université. Nous croyons beaucoup à l’efficacité d’un accompagnement pragmatique et opérationnel des lauréats réalisé en par-tie par nos collaborateurs. Talents des Cités nourrit notre engagement en faveur de l’égalité des chances auquel nos collaborateurs sont étroitement associés grâce à leur mécénat de compétences. Talents des Cités vient éga-lement renforcer notre soutien aux jeunes entrepreneurs et est complémentaire du programme Jeunes Talents Entrepreneurs Sociaux créé par SFR, ou du partenariat que nous avons noué avec l’ADIE pour développer des projets de micro-franchise solidaire. A cela s’ajoute la ri-chesse des rencontres. En s’investissant auprès des lau-réats, les collaborateurs incarnent l’engagement citoyen de SFR. Enfin, un exemple récent qui montrera la diver-sité et l’étendue des bénéfices internes pour SFR est l’intégration de notre lauréat 2010, Easy Day, entreprise de services à la personne dirigée par Michel et Nassera Porsan, dans notre panel d’experts testeurs de services numériques au service des personnes dépendantes. » //

La Fondation SFR

Une initiative citoyenne par excellence

« Talents des Cités est l’initiative citoyenne par excellence, c’est pourquoi nous la sou-tenons depuis sa création. Cette 10ème

édition de Talents des Cités reflète l’extraordi-naire dynamique et l’implication croissante et positive des jeunes dans nos territoires. Cette France multiculturelle qui bouge, qui entreprend et qui réussit, montre la voie à suivre pour les nombreux talents de notre pays. » //

  Gilles LeclercPrésident de Public Sénat

La promotionde la diversitéet de l’égalitédes chances

« Par sa Fondation d’entreprise pour l’in-sertion et ses actions de mécénat, Safran aide les jeunes en difficulté à se former et à

trouver un emploi. Ces objectifs rejoignent ceux de Talents des Cités qui accompagne les jeunes créateurs d’entreprise dont le projet est solide mais en réel besoin d’appui. C’est une initiative citoyenne qui correspond aussi parfaitement à la démarche volontariste du Groupe en faveur de la diversité et de l’égalité des chances.

Safran est pour la première fois partenaire de « Talents des Cités » aux côtés du ministère de la Ville et du Sénat.

Ce concours récompense des hommes et des femmes déterminés pour la réussite de leur projet. Ils construisent l’avenir, nous les soutenons avec ambition et confiance. » //

  Françoise DescheemaekerDirecteur du mécénatdu groupe Safran

« Avec Talents des Cités, nousnourrissons un monde de diversité »

Dès la première édition de Talents des Cités, le groupe Casino s’est engagé. « Engagement », voilà un mot que Mansour Zoberi, le Directeur de la Promotion de la Diversité et de la Solidarité du groupe, prononce à l’envi lorsqu’il évoque les liens qui unissent depuis 2002 son entreprise

et le concours. « Casino tisse depuis toujours des liens de proximité sur le territoire, et notamment dans des quartiers difficiles. Nous ne cessons de dialoguer avec les habitants, de lutter contre les discriminations et en faveur de l’emploi. Avec Talents des Cités, notre partenariat est donc naturel. Nous nourrissons un monde de diversité » explique Mansour Zoberi. Membre du Conseil National des Villes depuis 2004, initiateur en 1993 du partenariat entre le ministère de la Ville et le Groupe Casino, « diversité » et « solidarité » ne sont pas de vains mots pour lui. « Proximité ». Autre terme clé pour comprendre le parrainage de Casino auprès de l’un de ses filleuls bourguignons. En 2006, Mustafa Seghiouer devient, à 27 ans, lauréat national Talents des Cités pour Hygiène Alimentaire Formation & Conseil. HAFC a deux activités : un cabinet de conseil en diététique, et une activité de contrôle qualité pour agroalimentaire. « Mansour Zoberi et Philippe Imbert, le Directeur Qualité chez Casino, m’ont conseillé. Ils ont beaucoup compté dans mon parcours. En 2008, j’ai pu transformer l’essai et décrocher un appel d’offres sur la plateforme Casino de Dijon ». Le parrain s’est ainsi mué en client de premier choix pour Mustafa Seghiouer, qui travaille avec des centrales d’achats du groupe et inspecte aux aurores les produits de la mer. Ce parrainage Talents des Cités, l’entrepreneur continue de le mettre en avant. « Lorsque je réponds à des appels d’offres publics, je me présente comme un filleul du Groupe Casino. Ça me donne une crédibilité évidente. Talents des Cités fait passer les jeunes du côté de l’entrepreneuriat. Dans certains quartiers, nous ne sommes pas assez préparés à devenir chef d’entreprise. Grâce au concours et à des entreprises comme Casino, la culture de l’entrepreneuriat gagne du terrain ». Et ce goût d’entreprendre, Mustafa Seghiouer n’est pas prêt de le perdre. Suite au décret relatif « à la qualité nutritionnelle des repas servis dans le cadre de la restauration scolaire », paru le 30 septembre dernier, le fondateur de HAFC lance une nouvelle société. Après plusieurs mois de préparation, il s’apprête à commercialiser un logiciel qui calculera pour les établissements scolaires ou les entreprises de restauration collective en France, la fréquence alimentaire et la qualité nutritionnelle des produits consommés par les élèves du public et du privé. Nouvelle aventure, nouvel acronyme : Nutrition, Conseil, Informatique, Santé (NCIS). Voici l’itinéraire d’un filleul gâté, et d’un parrain ravi. //

Groupe Casino

De très belles rencontres

« Le Club XXIe Siècle est partenaire depuis 10 ans du concours Talents des Cités. Le bilan qui nous est le plus cher est celui des liens tissés avec certains lauréats, car nous avons fait, au long

de ces années, de très belles rencontres.Nous sommes pour notre part très attachés à la notion de « transmission », car nous pensons que l’égalité des chances est davantage un concept théorique qu’une réalité pratique. Aussi, nous aimons l’idée de partager notre expé-rience afin d’enrichir le potentiel des lauréats et les aider à mieux s’appro-prier les «codes» qu’il importe de maîtriser pour valoriser leurs idées et leurs initiatives. Et je pense que tout le monde s’accorde sur le succès des journées de coaching qui ont précisément pour objet d’assurer cette trans-mission et d’aider les lauréats à prendre confiance en eux.

Ce qui nous motive avec Talents des Cités, c’est que de même que tous les enfants ne sont pas égaux devant la réussite scolaire, en fonction de leurs milieux d’origine, tous les jeunes créateurs d’entreprise ne sont pas égaux devant l’accès aux financements, et, plus généralement, devant le succès de leur projet. La prise de risque n’est pas forcément valorisée en France, alors que certains des lauréats, issus de milieux modestes, investissent toutes leurs économies dans un projet de création auquel ils croient. Je trouve que le Club est dans son rôle en soutenant cet esprit, ce courage et ce dynamisme.

En outre, Talents des Cités est un concours qui permet de lutter contre les stéréotypes caricaturaux des quartiers en difficulté. Il met en avant une image positive d’initiatives créatrices de richesse et parfois d’emplois, émanant de ses populations. Il donne aussi à voir des parcours exemplaires, qui peu-vent inspirer d’autres jeunes et créer une dynamique vertueuse dans ces quartiers.

Je dois ajouter que les plus grandes satisfactions des coachs sont de constater les progrès accomplis par les lauréats à la fin de la journée de coaching. Les candidats prennent confiance en eux, apprennent à se mettre en valeur, ce qu’ils sont souvent réticents à faire au départ. Ils sont souvent touchés que nous prenions sur un temps familial ou professionnel pour les aider, même si notre contribution est marginale, à avancer vers la concrétisation de leur projet. De très belles et durables relations se nouent souvent à l’occasion des journées de coaching. » //

Fleur PellerinPrésidente du Club XXIe Siècle

Lutter contre lesexclusions

Média de proximité, témoin et acteur pri-vilégié de la vie des Français et de leurs préoccupations, la Presse Quotidienne

Régionale, au travers de ses 33 titres, suit avec attention les lauréats du concours Talents des Cités qu’elle accompagne depuis sa création. Sa décision d’élargir son engagement au parrainage d’un lauréat national concrétise et renforce sa participation à toutes les initiatives qui contri-buent à améliorer la vie de quartier et à lutter contre les exclusions. La cérémonie de remise des prix est un grand moment d’émotion et de fierté pour les lauréats et leurs familles comme pour leurs parrains. Certains de nos lauréats ont pu développer leur projet avec succès, d’autres n’ont pu aboutir pour des raisons personnelles ou familiales plus qu’économiques. Tous ont fait preuve de courage, d’audace et de ténacité nous saluons leurs efforts. Notre accompagnement ne se limite pas à notre lauréat puisque nos journaux ont vocation à suivre et rendre compte du développement de chaque projet. Tous les lauréats sont connus des rédactions. //

Jean Viansson PontePrésident du SPQR

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Une image desquartiers loin

des stéréotypes

« Maillon essentiel de la politique de la ville, l’ACSE (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances)

contribue à des actions en faveur des personnes rencontrant des difficultés d’insertion sociale ou professionnelle. Nous sommes donc au cœur des quartiers et des cités, pour mener des actions de développement et de préven-tion des discriminations. Il est donc naturel que Talents des Cités soit activement soutenu par l’ACSE. Ce concours met à juste titre l’accent sur la création d’activités économiques nou-velles dans les quartiers. Il projette une image positive des habitants, en déjouant les stéréo-types. Ce qui est intéressant c’est que chacun des projets récompensés par Talents des Cités est singulier, qu’il a su convaincre des décideurs économiques et institutionnels et contribue très directement à faire avancer la création et le développement. » //

Salima SaaPrésidente du conseil

d’administration de l’ACSE

Une grande diversité d’activités économiques

« Créé en 2002 à l’initiative conjointe du ministère de la ville et du Sénat, Talents des Cités promeut et encourage depuis 10 ans les jeunes créateurs d’entreprise des banlieues. Ce concours illustre la qualité de nombreux parcours individuels et profes-

sionnels, et la pugnacité à entreprendre dans ces quartiers pourtant confrontés à de difficiles problèmes. Le développement économique, auquel la création d’activité participe, constitue une priorité de la politique de la ville : il est indispensable pour lutter contre le chômage qui sévit dans ces quartiers beaucoup plus qu’ailleurs ; il permettra de parvenir à une diversité d’activités économiques, gage d’attractivité. C’est dans cette perspective que le gouvernement a inscrit dans le projet de budget 2012 la prolongation du dispositif des zones franches urbaines. L’Etat, au niveau national et local, soutient avec constance les réseaux d’appui à la création d’activité afin qu’ils soient très présents dans ces quartiers et adaptent leurs services aux besoins de ceux-ci. Talents des Cités est un révélateur de dynamisme, de volonté et de créativité. C’est un formidable exemple pour tous ceux, jeunes et moins jeunes, qui, dans les cités et ailleurs, souhaitent, en devenant des créateurs, occuper toute leur place dans la société. » //

  Hervé MasurelSecrétaire général du CIV

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L’égalité des chances,facteur essentiel du progrès social

Depuis 2002, GDF SUEZ accompagne Talents des Cités et démontre qu’un groupe industriel mondial, qui emploie près de 219 000 personnes dans près de 70 pays, peut aussi jouer sa partition sociale. Cet engagement de l’entreprise dirigée par Gérard Mestrallet, son Président-Directeur Général, traduit une volonté de soutien à la création d’activités et d’emplois dans les quartiers « prioritaires ». Année après année, le parrain GDF SUEZ aide

ses filleuls à grandir et à créer eux-mêmes leur emploi. Parmi ses Talents des Cités plein d’énergie se trouve Adamas Ly. Talents des Cités 2010 et fondateur bordelais de E2CO, pour ce dernier, le parrainage a pris une forme encore inédite jusqu’alors.Depuis mars 2011, Adamas Ly bénéficie d’un soutien contractualisé sur deux ans. « Nous avons formalisé notre aide et notre délégation bénéficie d’un accord inter-filiales », explique Antoine Augé, Délégué Régional Aquitaine de GDF SUEZ. L’agence bordelaise de Cofely apporte une aide sur l’expertise technique et commerciale. De son côté, la Lyonnaise des Eaux-Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB) fait bénéficier Adamas Ly de ses réseaux de partenaires. Le fondateur de E2CO rencontre ainsi des acteurs économiques ou politiques locaux. Mais pour lancer son entreprise, et commercialiser son offre innovante d’optimisation de la consommation d’énergie, Adamas Ly avait également besoin d’un environnement propice. Antoine Augé lui a donc facilité son installation au cœur de la pépinière d’entreprises Ecoparc de Bordeaux Blanquefort. « Tous les 3 mois, nous faisons un point autour de la table avec Adamas, les filiales du groupe qui le suivent et des responsables d’Ecoparc, raconte Antoine Augé. Pour nous, ce parrainage correspond aussi à notre vision de la responsabilité sociale des entreprises. Nous faisons tout pour le soutenir. Et la pépinière d’entreprises s’engage quant à elle à ce que son projet réussisse. » A Bordeaux, c’est une nouvelle page de l’histoire de Talents des Cités qui s’écrit. Pour GDF SUEZ, Talents des Cités symbolise l’égalité des chances, la solidarité, et la plus sure des voies vers le progrès social. Voici Adamas Ly installé sur l’épaule d’un géant mondial de l’énergie. De la solidarité, des réseaux, des valeurs et la volonté créatrice : tous les ingrédients de Talents de Cités sont ici réunis. //

GDF SUEZ

Tolérance, partage, vivre ensemble

« Depuis huit ans, France 5 puis France Télévisions soutiennent Talents des Cités. Cette initiative correspond aux valeurs dont le service public est fier : la tolérance, le partage, le « Vivre Ensemble », la main tendue,

la diversité sous toutes ses formes. L’ensemble des chaînes du groupe est une fois de plus mobilisé. » //

  Philippe VilamitjanaDirecteur des opérations exceptionnelles de

France Télévisions

Un vaste vivier d’entrepreneurs de talent

« FinanCités est partenaire de Talents des Cités depuis 5 cinq ans et se félicite d’accompagner cette initiative au fil des années. Il s’agit d’un vaste vivier d’entrepreneurs de talents, qui montre bien le

dynamisme des quartiers dits « sensibles ». Le concours Talents des Cités permet également d’offrir aux entrepreneurs une importante visibilité, ce qui leur assure une notoriété dont ils ont souvent besoin, et véhicule une image positive des quartiers. FinanCités croit depuis le début à l’im-portance d’initiatives comme Talents des Cités et participe activement au concours en décernant un prix tous les ans et en prenant part aux jurys régional et national. FinanCités et Talents des Cités partagent la conviction du dynamisme entrepreneurial des quartiers. Il est maintenant avéré, et plusieurs études l’ont prouvé, que les quartiers connaissent un grand nombre de créations d’entreprises et qu’il est essentiel de stimuler ce vivier pour redynamiser la vie économique dans ces zones urbaines. Cependant, si le dynamisme est bien présent, le taux d’échec est éga-lement plus important en raison de nombreux freins au développement des entreprises. C’est ce contre quoi luttent FinanCités et Talents des Cités. A l’heure où les banques sont confrontées aux problèmes liés aux crises économiques successives et sont donc plus réticentes à prêter à de jeunes entrepreneurs considérés comme trop risqués, des offres de financement comme celles de FinanCités sont primordiales pour soutenir le secteur des TPE françaises. Pour des entrepreneurs des quartiers en particulier, qui cumulent les risques aux yeux des banques, l’action de FinanCités est doublement importante : elle finance le développement de leur activité par un apport en capital, et constitue une garantie sur la viabilité de l’entreprise ce qui représente un levier important pour obtenir des financements bancaires.

Depuis plus de 10 ans, l’Etat investit massivement pour améliorer la situation socio-économique dans les quartiers dits « prioritaires ». La situation générale s’est améliorée, même si les inégalités géographiques sont encore présentes. La promotion de l’entrepreneuriat peut alors apparaître comme une solution pertinente, car il permet à tout un chacun de créer sa propre activité génératrice de revenus tout en contribuant à la revitalisation du quartier dans son ensemble. Il s’agit donc pour les pouvoirs publics et les acteurs de l’initiative économique de favoriser les actions de sensibilisation et les initiatives pour faciliter la création et le développement des entreprises des quartiers prioritaires. FinanCités alloue à chaque entreprise financée un coach qui aide les entrepreneurs dans leur gestion quotidienne et la définition de leurs choix stratégiques. Les entrepreneurs concernés ont tous marqué leur satisfaction pour le soutien qui leur est ainsi apporté. Malgré quelques échecs, plusieurs entreprises connaissent un développement marqué et de nombreuses nouvelles embauches ont pu être réaliatique, Santé (NCIS). Voici l’itinéraire d’un filleul gâté, et d’un parrain ravi. //

FinanCités

Linda Senoussaoui (Le Bord de Mer) // GDF SUEZAlbert Gasore & Jérémy Gravière (Greenconcess) // Société Générale

Ouari Salmi (Visiomeric) // SPQRMehdi Yakoubi (Sabi) // Fondation SFR

Taoufik Izmar (Bourgogne Transport Services) // Groupe Casino

Edition 2011 : filleuls et parrainsMohrad Laghrari (Sollag) // SénatMamadou Djiby Sall (MoneyFast International) // Club XXIe SiècleCécile Galoselva (Etic) // Caisse des DépôtsAbdallah Ouertani (NG Concept) // FinanCités

Mettre en valeur la richesse quiémerge des quartiers

« Talents des Cités est essentiel car il met en valeur la richesse qui émerge des quartiers, que cette richesse soit économique, culturelle ou intellectuelle. L’originalité du concours est d’avoir compris cela il y

a 10 ans et d’avoir mis à l’honneur la créativité et l’énergie des jeunes des cités, trop souvent perçus au travers du prisme déformant de la relégation et de l’échec. Cette manifestation est au cœur d’une dynamique et d’une énergie qui fait écho à la démarche de rénovation urbaine menée par l’ANRU sur 490 quartiers depuis plus de 7 ans. Je souhaite longue vie à Talents des Cités et l’encourage à poursuivre avec la même détermination, avec des partenaires publics et privés, l’accompagnement d’initiatives originales et courageuses. » //

Pierre SallenaveDirecteur de l’Agence Nationale

pour la Rénovation Urbaine

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LE BORD DE MER // Parrainée par GDF SUEZ // Provence-Alpes-Côte d’Azur // Mail : [email protected]

Je suis une marseillaise d’adoption. Inutile d’être née dans la cité phocéenne pour y lancer le 1er

centre de loisirs interentreprises de France.

Car depuis 10 ans, aux côtés de mon amie et associée Sabrina Brindicci, nous tissons nos réseaux. Et au premier trimestre 2012, notre Accueil de Loisirs Sans Héberge-ment (ALSH) ouvrira enfin ses portes. L’aboutissement d’un parcours animé.

J’avais 20 ans lorsque je me suis installée à Marseille, loin de mon Paris natal. J’ai une passion, chevillée au corps, celle de travailler avec les enfants.

En 2005, mon Brevet d’Aptitude à la Fonction de Directeur (BAFD) en main, c’est à Bobigny, en Seine-Saint-De-nis, que mon baptême de l’air comme directrice d’un centre aéré a eu lieu. Mais Marseille me manquait, que voulez-vous… De retour dans ma ville de cœur, une nouvelle opportunité s’est présentée. L’ALSH de La Rouguière était en pleine mutation. J’ai été nomée directrice de ce centre. Pas de locaux, pas de person-nel. En l’espace d’un an et demi, j’ai appris à gérer un centre, de A à Z. Puis le temps est venu de nous lancer dans l’aventure.

Avec Sabrina, nous bâtissons notre projet depuis un an. Le Bord de Mer, notre ALSH disposera d’un budget annuel de 330 000 euros et accueillera les enfants de 3 à 12 ans du quartier de La Joliette, dans le 2e arron-dissement. Le mercredi et lors des vacances scolaires, 50 bambins bénéficieront chaque jour du centre de loisirs. Le reste de la semaine, accompagnement scolaire au programme. Leur apprendre à lire avec plaisir, faire travailler leur mémoire, qu’ils découvrent ce monde : vaste programme, n’est-ce pas ?Et les parents du quartier ne seront pas en reste. Nous voulons rompre leur isolement en proposant une aide à la fonction parentale. Psychothérapeutes et éducateurs viendront animer ces activités.

Au-delà de La Joliette, le quartier Euroméditerranée est au cœur du projet.Ce vivier d’emplois et d’entreprises nous permettra d’accueillir des salariés, et de leur proposer au déjeuner ou après leur travail des activités sportives, des séances de yoga ou des ateliers de musique. Mais sans un local adapté, nos ambitions seraient freinées. Impensable  ! Nous avons tellement hâte d’ouvrir nos portes, de prouver notre complémentarité avec l’Education Nationale, de présenter ce centre de loisirs unique, entre nos murs. //

« Notre centre deloisirs pas commeles autres »

Linda Senoussaoui

Notre carte de visite

Vue sur la Joliette avec la Cathédrale de la Major et la Tour CMA-CGM, symbole du quartier Euroméditerrannée.

Sabrina Brindicci, mon associée

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Les 37 lauréats du cru 2011 de Talents des Cités viennent dynamiser l’économie française, et balaient de leur réussite les idées reçues sur les quartiers prioritaires !

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EDITORIAUX 10 ANS PARTENAIRES REGIONAUX 2012NATIONAUX

Mohrad Laghrari

« Je veux faciliter l'insertionpar l'économie »

SOLLAG // Parrainé par le Sénat // Picardie // 54, rue du Tilloy - 60000 Beauvais // Mail : [email protected] // Site : www.sollag.fr

Mon chapelet qui ne me quitte jamais.Pour avoir foi en un avenir meilleur !

SOLLAG

Famille, associations, politiques publiques, éducation nationale. Voici mon carré magique. Je suis un pur produit beauvaisien et très tôt, grâce à mon père, j’ai

baigné dans la richesse associative de Beauvais et du quartier Saint-Jean.

J’avais 20 ans lorsque je suis revenu dans ma ville, après des études supérieures à Amiens. Ca n’avançait pas, malgré le projet de rénovation urbaine lancé à la fin des années 90. La vie associative à Saint-Jean déclinait et le centre social avait fermé. Alors en 2004, avec 5 amis, nous lancions Au devant d’la scène. En un mois, 50 jeunes y adhéraient. Il fallait agir. Notre association devait servir de lien entre les jeunes du quartier et la mairie. Parmi nos initiatives se trouvait l’opé-ration Un directeur dans mon quartier. Ou comment un chef d’entreprise dialogue avec des jeunes et partage son expérience du monde du tra-vail. Nous avons rencontré le direc-teur d’Auchan Beauvais. Résultat, en 2011, près de 3 CDI signés grâce à ces échanges.

Lorsque les révoltes so-ciales ont éclaté en 2005, Saint-Jean était l’un des seuls quartiers de l’Oise à rester calme. Avec des amis, nous avons été propulsés sur le devant de la scène, en organisant des médiations entre les jeunes et les auto-rités.

En 2008, j’ai eu un déclic. Il était temps pour moi d’acquérir une indépendance financière. Cet été là, l’ANRU lançait son projet de rénovation urbaine sur 10 ans à Beauvais, et je voulais participer à la dyna-

mique. Avec Djamel Soltani, un ami, et Nourddin, mon frère, nous avons lancé en mai 2010, Sollag Peinture. Notre entreprise travaille à la rénovation de bâtiment, pour le gros et le second œuvre, auprès des particuliers et des pro-fessionnels. Nous sommes une équipe solide de 4 perma-nents et de 3 contrats en alternance ou en apprentissage. Les premiers mois ont été difficiles et nous avons failli

tout arrêter. Lors du premier exercice, notre chiffre d’affaires atteignait 35 000 euros.

Pour 2011, nous pré-voyons 400 000 euros !

Il faut dire que notre stratégie a changé. Sollag répond dé-sormais aux appels d’offres publics et aux contrats d’entretien dans

l ’ O i s e , d a n s l’Eure, en Ile-

de-France, en Picardie ou

en Seine-M a r i -

time.

Avec Sollag, mon but était de créer un état d’esprit familial et de faciliter l’insertion par l’économie. Le pari est réussi, je crois. //

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Parce que le savoir est une arme etla gestion du temps un défi.

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«La mobilité doit aider à décloisonner des quartiers et des villes mis à l’écart. Greenconcess est né de cet engagement social et de nos convictions environ-

nementales. Jérémy Gravière et moi-même, lors de nos études à l’Université de Digne-les-Bains, nous voulions concrétiser une idée : démocratiser l’utilisation de trans-ports propres en devenant le premier loueur de véhi-cules électriques et hybrides en France. Le mix énergétique est au cœur de cette aventure.

Lors de notre MBA en Ecosse, en 2008, nous avons travaillé d’arrache-pied sur un business plan. La vision anglo-saxonne du monde de l’entreprise nous a poussés à réaliser une étude solide. L’idée se concrétisait. Pour que naisse Greenconcess, il nous fallait 6 000 euros d’investissement et une vision à long terme. Notre société a ainsi deux activités : Greenrent, la location de véhicules à des entreprises, des touristes ou des résidents. Et Greenleasing, ou la location avec option d’achat. L’avenir de notre société se conju-guera avec le leasing.

Avec Jérémy, nous sommes revenus à l’Ariane, ce quartier de Nice où ma famille s’est installée en 1998, quatre ans après avoir quitté notre pays d’origine, le Rwanda. Gilbert Gatore, mon frère, participe aujourd’hui à l’aven-ture avec Clément Bordes. Greenconcess a été soutenue rapidement par BGE Grand Sud, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, par un assureur, et nous avons noué des partenariats avec l’ADEME. Notre flotte compte

aujourd’hui 7 véhicules et depuis le début de notre acti-vité en 2011, la location représente encore 95% de notre activité. Prochainement, nous voulons lancer une agence pour accueillir nos clients à Nice et pourquoi pas ailleurs en PACA. Mais surtout, il nous faut acquérir toujours plus de véhicules pour répondre aux périodes touris-tiques. Pour accompagner cette croissance, notre petite

entreprise saura s’entourer de talents, et notamment de jeunes en contrat d’alternance.

Notre avenir passe par celui du secteur des véhicules hybrides et électriques en France. Les futures stations de voitures électriques pourraient servir la cause des citadins. Toujours plus d’accès à une mobilité écologique et à des moyens de transports alternatifs : c’est le sens de l’Histoire. //

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G R E E N C O N C E S S

« Au-delà de la Cité, il y a des mondes à découvrir »

... et les clés quivont avec !

La première voiture de Greenconcess, électrique bien sûr...

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GREENCONCESS // Parrainés par la Société Générale // Provence-Alpes-Côte d’Azur // 7, Place Ile de Beauté - 06300 Nice // Mail : [email protected] [email protected] // Site : www.greenrent.fr

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Mamadou Djiby Sall

MONEYFAST INTERNATIONAL // Parrainé par le Club XXIe Siècle // Île-de-France // 7, rue Jean Etienne Delacroix - 95100 Argenteuil // Mail : [email protected]

MoneyFast International

Loin du monde de la finance que je côtoie, l’idée est devenue évidente. Je suis analyste stratégique dans le milieu bancaire depuis 7 ans. J’ai étudié et

travaillé en France ou en Angleterre. Mais lorsque je re-tourne à Guédé-Village, au nord du Sénégal -où j’ai vécu près de 20 ans- ça me réveille. Dans ce pays où le taux de bancarisation de la population est de 6% (contre 90% en France), de nouveaux services doivent être proposés. La finance solidaire y a toute sa place.

Depuis 13 ans, en plus des liens filiaux, j’entretiens avec ma mère ce lien que beaucoup de migrants connaissent : les transferts d’argent. Les commissions des grandes sociétés sont trop élevées. L’idée de créer MoneyFast International est le fruit de ce constat. Avec quatre associés, nous voulons non seulement proposer des transferts d’argent à des tarifs bas, pour lutter contre le secteur informel ; mais nous allons également apporter une réponse primordiale aux migrants sénégalais et maliens : le microcrédit. Ces deux activités vont se nourrir mutuellement.

Une grande partie des bénéfices de notre société (de 15 à 20%) sera consacrée au développement économique et social en Afrique. Pour le microcrédit, nous serons sou-tenus par notre partenaire, la banque solidaire NEF. Il ne manque plus que l’agrément de la Banque de France pour se lancer. Ce sera chose faite en début d’année 2012.

MoneyFast International impose d’avoir des systèmes d’information performants. Deux associés sont en charge de leur développement : Naby Dakhlii et Papa Dalla Wague. Notre directeur financier se nomme Guy Enone. Enfin, Alioune Bass Sall est notre responsable commercial. L’équipe au complet, nous allons proposer aux buralistes ou aux taxiphones de Montreuil, Cergy, Rennes, Bordeaux ou Le Havre (où la communauté sénégalaise est importante) notre propre logiciel de transfert d’argent.

D’ici 10 ans, j’aimerais avoir ma propre structure de microcrédit pour intervenir dans l’ensemble de l’Afrique.

D’ici là, je veux que les financements soient avant tout accordés aux femmes porteuses de projets au Sénégal et au Mali. Nous visons pour la première année un chiffre d’affaires de 90 000 euros, et presque le double l’année suivante. Aucune ambition n’est trop grande pour l’Afrique. //

« Je veuxdévelopperl'économieafricaine »

Mon père.Il reste pour moi une source de motivation.

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OuariSalmiVISIOMERIC // Parrainé par le SPQR // Franche-Comté // 75, avenue du Général Leclerc - 90000 Belfort // Mail : [email protected] // Site : www.visiomeric.com

VISIOMERIC

Mon aventure d’entrepreneur débute par une odyssée. Avant de créer Visiomeric, j’ai quitté mon quartier

des Résidences, à Belfort, pour voir comment tournait ce monde, en Angleterre, en Espagne, aux Etats-Unis et en République Dominicaine. En 2001, comme professeur de français à l’Alliance française de Saint-Domingue, j’ai pu vivre auprès d’habitants pauvres, mais jamais avares d’échanges et de dons.

Je suis en formation permanente. De retour en France, j’apprends les métiers du multimédia.

Graphisme, montage vidéo, mise en page… Dans un monde du travail mouvant, les nouvelles technologies étaient faites pour moi. Avec mon CV atypique, la mairie de Belfort me propose en 2006 de participer à la politique de réduction de la fracture numérique. Je dirige pendant plus de 2 ans la création de 8 cyber-centres : de l’installa-tion à l’embauche de vacataires.

C’est en écoutant Jean-Claude Decaux expliquer à la radio com-ment il avait lancé son entreprise que je me jette à l’eau.Je crée en 2007 ma micro-entre-prise à Belfort pour développer ce concept : une agence publicitaire qui propose à des annonceurs de diffuser leur publicité dans des lieux où le passage est incessant (hypermarchés, centres commerciaux, galeries marchandes), et ce sur des écrans plats géants. En 2009, l’Eurl

Visiomeric nait et le centre Leclerc de Belfort, le plus grand hypermarché du département, installe 22 écrans. Depuis, mes autres partenaires sont les enseignes Cora, Super U ou Intermarché.

Mes clients sont des assureurs, des banques, des collectivités locales ou des artisans. Nous leur garantissons un passage sur les écrans de 15 secondes, toutes les 5 minutes. Du coup : près de 400 clients en 2 ans, et un chiffre d’affaires qui a doublé la première année. La mauvaise conjoncture actuelle pourrait bien servir Visiomeric. Nos prix permettent à des profes-sionnels de communiquer sur un nouveau média. C’est cette innovation qui me permettra, je l’es-père, de nouer des partenariats avec la presse locale, et d’étendre l’activité à la Bourgogne, l’Ile-de-France, et un jour à tout le pays. Et pourquoi pas de créer des franchises.

Visiomeric appartient au Club des Mécènes des Eurockéennes de Belfort et sponsorise l’AS Belfort Sud, ce club de football qui joue désormais en CFA 2. Il véhicule ces valeurs qui me sont chères : la diversité, la persévérance et l’esprit collectif. //

« La conjoncturefait naître de

nouveaux médias »

Une voiture à nos couleurs...

Notre logo sur le maillot de l’équipe

du AS Belfort Sud.

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Mehdi YakoubiEDITORIAUX 10 ANS PARTENAIRES REGIONAUX 2012

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Cécile Galoselva

SABI // Parrainé par la Fondation SFR // Rhône-Alpes // 4, rue Jean-Marie Pons - 42150 La Ricamarie // Mail : [email protected] // Parrainée par la Caisse des Dépôts // Rhône-Alpes // Pépinière Carco - 24, rue Robert Desnos - 69120 Vaulx-en-Velin // Tél: 04 37 45 39 77 // Mail :[email protected] // Site : www.etic.co

S A B IA 27 ans, j’ai appris le véritable sens du mot communication. Moniteur au sein d’un Etablissement et

Service d’Aide par le Travail (ESAT) entre 2007 et 2009, c’est au contact de personnes handicapées, trop peu autonomes pour évoluer dans un cadre professionnel ordinaire, que l’idée de ce projet est née.

Près d’un travailleur handicapé sur dix accueilli à l’ESAT cumulait déficience intellectuelle et troubles de la parole. Pour eux, il existe un moyen de communication, dérivé du langage des signes. Il me fallait trouver un sésame qui ouvrirait les portes de la communication aux personnes atteintes de troubles mentaux, d’aphasie post-traumatique, ou encore aux enfants sourds.

En 2009, j’ai conçu la maquette d’un logiciel approprié à l’apprentissage du français signé. Je l’ai nommé Nelly signe avec vous, en référence à une amie. Mais le point de départ reste mon cousin de 14 ans. Yacine utilise le français signé. Avec son aide, et celles d’autres habitants de la région Rhône-Alpes, j’ai affiné l’ergonomie du produit. Il est devenu l’ambassadeur d’un projet qui tient à cœur à beaucoup de citoyens de La Ricamarie, la ville où j’habite, non loin de Saint-Etienne. Une dizaine de partenaires se sont engagés à mes côtés, des associations comme des élus. Je veux promouvoir à l’avenir l’entreprenariat social et embellir l’image de La Ricamarie.

Je développe actuellement une fonction de reconnaissance des signes pour Nelly signe avec vous. Elle permettra de transformer un signe en son. J’ambitionne aussi de créer des jeux de société familiaux et de nouveaux lexiques autour du français signé. Début 2012, je créerai mon entreprise, Sabi, grâce à un financement de 60 000 euros. Le logiciel devrait être commercialisé au printemps pro-chain et des mises à jour seront disponibles sur le web. La création de Nelly signe avec vous sera soutenue par une association que j’ai créée avec une trentaine de médecins et d’éducateurs. Son but : proposer des formations gratuites aux parents ou aux enfants handicapés. A 27 ans, j’ai appris l’importance de la communication. Demain, j’espère faire tomber le plus de cloisons possibles. //

« Voici l’effigie du logiciel : une coccinelle. Je ne l’ai pas voulu d’un logo trop aboutipour démontrer qu’une personne présentant un handicap a des compétences.

Il lui manque un bras pour symboliser le handicap.»

« La communication pour combattre l'isolement du handicap »

Un beau jour, mon rêve m’a été conté. Je suivais un cursus à l’Université d’Oxford pour obtenir un MBA, au début des années 2000. Un ancien diplômé m’a ouvert les yeux sur l’économie solidaire et les « social entreprises ». Une gouvernance et des principes tournés

vers l’humain, mais avec les outils d’une entreprise commerciale classique. Le rêve existait bel et bien. Mes études m’avaient permis d’être confrontée aux profondes inégalités sociales européennes ou nord-américaines. Mais c’est en Angleterre que j’ai trouvé des réponses au sein d’une famille et auprès d’un patriarche. J’ai fait sa connaissance en 2004. Jamie Hartzell est le fondateur d’Ethical Property, une société qui depuis 13 ans investit dans l’immobilier, achète, rénove ou loue des espaces de bureaux et de boutiques, au service d’acteurs du développement durable, associations ou entreprises sociales. Pour ce faire, la société lève des fonds auprès d’investisseurs prêts à défendre ces valeurs de progrès social, environnemental et économique.

Dès 2004, me voilà propulsée directrice des opérations d’Ethical Property. Assez foudroyant comme apprentissage. En l’espace d’un an, je participe à l’émergence d’un modèle de franchise sociale. Des ressources humaines aux procédures administratives : je gère tout. Entre 2004 et 2010, la société passe de 5 à 45 employés et investit en Belgique, où nous avons réussi une levée de fonds de plus de 3 millions d’euros, à Namur.

Mon retour en France pour créer une franchise en 2010 était risqué. Mais après un an, je suis soulagée. Etic c’est désormais une équipe de 5 personnes. Nous avons signé un contrat de gestion important à Vaux-en-Velin, notre siège, pour un bâtiment à énergie positive. Parmi les neuf investisseurs, nous comptons la Nef et Biocoop. A Montreuil, nous ouvrons un Mundo, un immeuble qui fédèrera près d’une vingtaine d’associations et de coopératives. Nous avons décroché pour 2012 1,5 millions d’euros de la part d’investisseurs privés pour ce projet. A Marseille, nous innoverons bientôt avec la Cité de la consommation responsable et ses 900m² d’espace commercial.

Etic est désormais une société anonyme. D’ici 15 ans, je veux investir dans 10 villes françaises et créer toujours plus de valeur économique réelle en Europe et au-delà. Les crises que nous traversons ne peuvent que donner raison à ce modèle de gestion éthique et solidaire. //

Un souvenir demon MBA à Oxford !!!

Notre 1e Mundo à Vaux-en-Velin.

« L'éthique dans l'entreprise,c'est possible »

Yacine, mon cousin, ambassadeur de la marque !

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Abdallah Ouertani

NG CONCEPT // Parrainé par FinanCités // Midi-Pyrénées // 11, passage Louis Pergaud - 31100 Toulouse // Mail : [email protected] // Site : www.clip-clean.com

NG CONCEPT

petit clip, mais il permet de bannir l’utilisation du scotch. Jusqu’à 1400 mètres par an pour une entreprise !Finalement, c’est plus de 40% d’économie sur le budget des sacs plastiques. En voyant les réactions enthousiastes de mes clients, je suis plus motivé que jamais.

Pour accompagner ces produits, j’ai créé en 2008 ma seconde société : NG Concept. En 2009, après le lancement de l’activité, mon innovation a été primée lors de la 108e édition du concours Lépine. Je n’y croyais pas ! Puis est venu Talents des Cités, que j’ai connu grâce à ma compagne. Et sur le terrain, depuis 2010, la mairie de Toulouse utilise officiel-lement mes produits. Je suis plus que récompensé. Pour soutenir la croissance de NG Concept et les 6 embauches que je prévoie pour

2012, je cherche de nouveaux partenaires.

Le concept clip-clean est breveté. J’ai d’autres brevets pour des produits durables, pratiques

et économiques. Mais je rêve aussi de me lancer dans le mobilier urbain. De pouvoir fabriquer des

objets au design nouveau. Je n’ai pas fini de trouver des solutions. //

« Chaque problème

a son innovation » Taoufik Izmar

BOURGOGNE TRANSPORT SERVICES // Parrainé par le Groupe Casino // Bourgogne // 3, rue Françoise Dolto - 21300 Chenôve // Mail : [email protected]

BOURGOGNE TRANSPORT SERVICES

Je souhaite briser le plafond de verre. Avec Bourgogne Transport Services, le plafond que je vise est celui du transport à la demande (TAD) dans l’agglomération

dijonnaise. Voici pourquoi. Je n’aurais jamais dû marcher. Né avec une malformation, j’ai subi une opération à l’âge de 3 ans. Pendant les 2 an-nées suivantes, je me suis déplacé en chaise roulante. Si j’ai pu marcher, c’est grâce à la volonté de mes parents, qui se sont démenés pour que je sois opéré au CHU de Besançon. Je le dois également au personnel du CHU ainsi qu’au Centre de Rééducation bisontin de Bregille. Depuis, je me tourne vers les autres. Mon terrain d’action, c’est ma ville, Chênove. En 2004, après un BTS Transport et une année de maîtrise intense à Aix-en-Pro-vence et Lyon, j’ai commencé à travailler à Dijon. Etre transporteur, c’était comme un jeu. En 2007, je suis devenu agent de planning et responsable d’exploitation. Sur le terrain, je me suis découvert une passion pour le management.

Mon premier modèle d’entrepreneur c’est mon père. Il s’est lancé en 1993 comme boucher-charcutier ambulant. En 2010, à mon tour de tenter l’aventure. Bourgogne Transport Services doit permettre à des habitants de l’agglomération de Dijon de se déplacer en transport collectif. La principale innovation est celle d’un service de transport collectif sur mesure, adapté aux besoins de mes clients. Les forfaits proposés seront peu élevés et le client connaitra le coût exact du transport, avant même d’embarquer. Je veux permettre aux personnes âgées ou aux handicapés de sortir de chez eux, de rompre leur solitude. Qu’ils puissent se rendre à des fêtes et à leurs rendez-vous. Le mot d’ordre : convivialité !

Mon Certificat de Capacité Professionnelle au

Transport, obtenu en 2004.

Une étape primordiale sur ma route.

Pour ne pas oublier le cheminparcouru depuis mon enfance.

Trouver des solutions. Voilà ce qui m’anime. En 2001, pour sortir du salariat, j’ai décidé de fonder ma première entreprise. Dans le quartier toulousain de Bellefontaine, j’ai saisi l’opportunité

de proposer aux habitants un service de nettoyage d’appartements. Je suis alors devenu artisan. NG Nettoyage (NG pour Nettoyage général) était née. Durant 6 années, l’aventure m’a permis de progresser sans cesse. La société faisait près de 80 000 euros de chiffre d’affaires par an. Avec 3 collaborateurs issus de Bellefontaine, nous travaillions avec les syndicats de copropriété, essentiellement dans les parties communes des HLM. Notre activité s’est vite étendue à l’ensemble de l’agglomé-ration toulousaine.

Menuisier de formation, je voulais reprendre ce métier. C’est alors qu’un nouveau problème s’est posé à moi. Je voyais les budgets de sacs poubelle en plastique exploser au sein des entreprises. Les poches ne sont jamais fixées et le gaspillage était évident. Convaincu de pouvoir réduire ces dépenses, j’ai conçu pendant près de 2 ans un produit écologique et économique. Clip-clean est une gamme de pinces métalliques qui assurent 100% de maintien des sacs-poubelles, même déchirés, sur tous les supports. Il ne paie pas de mine ce

La médaille du concours Lépine, une fierté.Ma 1e récompense avant Talents des Cités.

Le fameux clip-clean !

Un exemple parmi la gamme

NG Nettoyage.

Bourgogne Transport Services sera peut-être une SASU. Pour m’aider à lancer l’entreprise et à lever les 7000 euros nécessaires, je fais appel à la finance soli-daire et au système Love Money. Autre-ment dit, mes business angels seront des particuliers bourguignons.

Ma société viendra en complé-ment des transports en commun publics ou privés. L’activité débutera avec un véhicule. Et qui sait, peut-être qu’un jour je pourrais faire construire la maison de mes rêves pour toute ma famille. Mais ça, c’est une autre histoire… //

« Je veux démocratiser le transportà la demande »

Mon futur Traffic Passenger !!

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Maxime Cabaye

Peggy Caperet

Bar à musique et à idées

A quelques rues de la friche industrielle de Fives-Cail-Babcock, au cœur du quartier populaire de Fives, un lillois a créé un élan culturel et social. Le Musical, ce

bar à bières atypique ouvert il y a moins d’un an, est un « projet familial » mené par Maxence Cabaye. Ancien animateur de centres aérés et musicien passionné, il accepte en 2009 de lancer sa propre activité dans les murs d’un bâtiment tout juste racheté par ses parents. « Je voulais façonner un endroit ludique, culturel et social ». Qu’il s’agisse d’organiser un débat avec l’association Bars des Mémoires autour du passé industriel du quartier, entre fûts de bières ou de whisky ou à l’occasion d’un récital de chants jamaïcains, Maxence Cabaye veut rapprocher les citadins entre eux. Chaque mois, Le Musical organise une vingtaine de soirées, six concerts et deux ateliers dégustation autour d’alcools mythiques. « Je veux lancer un grand festival qui va regrouper tous les habitants de Fives. Que chacun présente son exposition, fasse son propre concert » explique Maxence Cabaye. De chacun selon ses moyens,à chacun selon ses envies. //

Le Brésil est une terre d’avenir et d’échanges par excellence, mais aussi d’expérimentation sociale. Psychologue inter-culturelle, Peggy Caperet a été au contact de mineurs

délinquants dans la favela Vigário Geral, à Rio de Janeiro. Dix ans se sont écoulés depuis cette expérience fondatrice. A Paris, c’est en travaillant notamment à l’Office français de l’immigration et de l’intégration que Peggy Caperet puise sa conviction : proposer une aide psychologique et sociale adaptée à chaque migrant, ainsi qu’aux travailleurs humanitaires de retour dans l’Hexagone. En 2008, bénévole pour l’ONG Psychologues du Monde, elle conçoit des modules personnalisés auprès d’expatriés. Une véritable innova-tion. En 2010, elle crée Psychologie & Culture. Dans son cabinet parisien, Peggy Caperet aide les récents candidats à l’immigration à s’insérer. La psychologue utilise aussi son savoir-faire pour aider des familles à décryp-ter différences et liens culturels entre la France, le Sénégal ou encore la Chine. « D’ici 3 ans, j’aimerais monter une struc-ture inter-associa-tive, et pourquoi pas intervenir auprès d’expatriés, directement à l’étranger ». //

A Creil, le président des commerçants non séden-taires a de l’entregent.

Après vingt ans d’activité et près d’une dizaine de sociétés créées, Mohamed Ettouir est un entrepreneur né. Commerçant ambulant sur les marchés de Nogent-sur-Oise, Creil ou Saint-Just-en-Chaussée depuis 2008, c’est avec Youssef Bousnassel, un collègue, qu’ils ont ouvert en juillet L’Orient Express. Il aura fallu seulement 2 mois, dont 3 semaines de travaux, pour que l’idée devienne réalité. « Dans le quartier La Roseraie, il existe une dizaine de commerces, mais aucun café. Nous proposons donc un café-salon de thé pour les 5 à 70 ans pour créer du lien social », explique le lauréat picard. A l’ouverture des 70m² et des 2 terrasses de L’Orient Express, élus locaux, riverains et travailleurs associatifs étaient réunis. L’aventure ne fait que commencer puisque Mohamed Ettouir cherche des partenaires financiers pour organiser des mariages, des concerts ou des conférences au sein du café, et embaucher un salarié. L’entre-preneur rêve enfin d’organiser des événements dans l’Oise. Impossible de freiner autant d’énergie et d’enthousiasme… //

Du soutien psychologique pour les migrants

Le Musical

PSYCHOLOGIE

&CULTURE

LE MUSICAL // Création // Nord-Pas-de-Calais // 59, rue de Flers - 59000 Lille //Mail : [email protected]

MohamedEttouir

L’ORIENT EXPRESS // Emergence // Picardie // 24, rue Guynemer - 60100 Creil //Mail : [email protected]

L’ORIENT EXPRESS

L’invitation au voyage...

Habiba Koné-JallowBoualem Hakkar

Pour Coco Chanel, il n’y a pas de mode « si elle ne descend pas dans la rue ». Habiba Koné-Jallow fait sien l’aphorisme et pro-

pose sacs et accessoires « chics », « ethniques » et «  éthiques  ». En 2009, cette ingénieure com-merciale décide de se lancer dans la maroquinerie haut de gamme. Avec son frère Boubacar Koné, ils fondent Malhys sous le signe de l’Afrique. « Je travaille avec des femmes au Mali. Les doublures et les incrustations en tissu de bogolan sont faites là-bas. Et nous allons obtenir une certification commerce équitable et bio pour nos produits » prévoit la fondatrice. 2012, année charnière pour la marque qui ambitionne d’être distribuée dans les Grands magasins et dans près de 25 points de vente en France. Habiba Koné-Jallow vise éga-lement le Salon de la Maroquinerie, lieu crucial pour rencontrer des acheteurs internationaux. Et si la révolution tunisienne n’a pas fait les affaires de la société, certains produits restant bloqués à Tunis, sa fondatrice prévoit un chiffre d’affaires de 130 000 euros en 2012 et plusieurs embauches. Pour Habiba Koné-Jallow, Malhys signe le renou-veau de la maroquinerie en ciblant les femmes ac-tives, mais aussi les hommes. Les anges de la mode n’ont pas de sexe. //

Une recette bien gardée. Un produit unique inspiré des Touaregs, qui survivent avec de l’eau et des dattes. Un jeune entrepreneur

aux ambitions françaises et européennes. Bref, Like Dat’ réunit les ingrédients pour réussir. En 2008 Boualem Hakkar, fils d’un artisan devenu chef d’entreprise, rentre d’un voyage d’étude en Algérie avec l’idée du jus de datte. Pour mettre au point l’innovation, en pleine « révolution du jasmin », il fait affaires avec Yogo, une entreprise d’agroalimentaire tunisienne. Pour 6 000 euros, Yogo propose une re-cette, des analyses bactériologiques et les premiers conteneurs. Boualem Hakkar pense à tout avant de lancer début 2012 Like Dat’, son Eurl implantée aux Clairs-Soleils, à Besançon. Emballages attractifs, distribution via les centrales d’achat et un plan de communication basé sur les vertus de la datte. Pour être rentable, Like Dat’ devra écouler la première année près de 50 000 litres de son élixir couleur ambre. D’ici 4 ans, l’entrepreneur de 21 ans espère produire en France et favoriser l’insertion des jeunes de son quartier par le travail. //

MALHYS // Création // Centre // 14, rue de Bourgueil - 37300 Joué-lès-Tours // Mail :[email protected] // Site : www. malhys.com

LIKE DAT’ // Emergence // Franche-Comté // 118, rue de Chalezeule - 25000 Besançon // Mail :[email protected]

Des sacs griffés commerce équitableRedécouvrir les

bienfaits des dattes

PSYCHO-LOGIE & CULTURE // Création //Île-de-France // 11, bis rue Marx Dormoy - 75018 Paris // Mail : [email protected] // Site : www.psychologie-culture.com

Like

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Début 2012, l’Amont-Quentin, quartier cher-bourgeois en pleine rénovation urbaine sera plus animé qu’auparavant. Ancien

étudiant en géographie sociale, l’une de ses passions, Guillaume Folliot veut lancer une « dynamique sociale » et réconcilier sa ville avec son quartier populaire. C’est en 2004, à l’Alliance française de Dakar, que ce grand voyageur découvre le principe du café-événementiel. L’idée est née. Vous êtes ici sera installé dans un bâtiment de 100m² qui va nécessi-ter deux mois de travaux. Côté diurne, la brasserie servira une vingtaine de couverts au déjeuner, notam-ment pour les entreprises avoisinantes. Côté noc-turne, Guillaume Folliot proposera des événements vivants et gratuits, financés par la restauration. La décoration modulable sera à l’image du lieu, ouverte aux professionnels, comme aux amateurs. « Je veux créer une marque de fabrique, un lieu de réseaux où chaque événement sera interactif ». Une exposition photo où les visiteurs rencontreraient les artistes ; un spectacle vivant organisé par des riverains ; Vous êtes ici va leur donner l’envie d’y être. //

Le credo de la fondatrice de Princesse A : faire que les « malades du cancer continuent à se sentir belles ». Autrefois accompa-gnatrice dans les hôpitaux d’Ile-de-France, Amina Orain a été

témoin de la vie des malades. En créant sa société en 2009, elle peut satisfaire ce désir d’humanisme. L’entreprise, implantée à Clamart, est spécialisée dans la vente de prothèses capillaires (plus des 500 chartes de couleurs) et mammaires. Princesse A adhère à la « Charte des droits du client et devoirs du vendeur de perruques » établie par l’Institut National du Cancer. L’esthétique en milieu médical est peu développée. Coiffeuse et esthéticienne de formation, Amina Orain répond à un véritable besoin. A Clamart, elle propose des ateliers gratuits pour apprendre à rester belle avec une perruque et à se maquiller. L’initia-tive sera bientôt lancée dans les boutiques Princesse A d’Alençon, et en Basse Normandie. « Ma plus grande fierté est d’avoir pu accompagner une femme qui a traversé plusieurs mois de chimiothérapie, sans que personne ne s’en rende compte ». //

Tout est parti du quartier bordelais de la Bastide : leur amitié de 15 ans, le premier salon de coiffure de Sandrine Bégout et On Hair Studio. « Après un accident en 2006, je voulais retravailler. Aucun employeur n’a voulu de moi » se souvient Sandrine Bégout. Avec Isabelle Adrien, elles trouvent un

financement et investissent 50 000 euros dans un local de 160m². En 2010, elles réalisent elles-mêmes les tra-vaux. Maîtres d’ouvrage et d’œuvre à la fois, le duo bordelais lance On Hair Studio en septembre 2010. Faisant d’une pierre deux coups de ciseaux, le salon est un concept global. Un lieu, trois activités : l’atelier de coiffure pour lequel Sandrine Bégout forme des jeunes au CAP coiffure, propose des stages de perfectionnement aux artisans et des formations destinées aux particuliers ; le salon de coiffure géré par les stagiaires ; et la vente de produits capillaires aux particuliers. « Nous tissons notre réseau, explique Isabelle Adrien. Nous proposons à des personnes en difficulté de servir de modèle à nos apprentis. Et nous travaillons aussi avec des mannequins, des esthéticiennes et un photographe pour coiffer des modèles lors de show coiffure. » Grâce à Talents des Cités, leur activité a grimpé de 40% ces derniers mois. //

Linda Fellous Yakhoui est une esthéticienne nourrie de valeurs humanistes et qui partage avec Avicenne (Ibn-Sina) une conviction :

l’humain ne peut vivre seul. Entre 2002 et 2005, cette mère de trois enfants redonne à des jeunes en diffi-culté ou à des femmes battues une confiance jadis perdue, et ce par le biais d’ateliers de « revalorisation de soi » organisés au sein du CFA de Vesoul. En 2010, la lauréate franc-comtoise est socio-esthéticienne dans une maison de retraite. Mais il lui manque un projet aux vertus sociales et culturelles. Alors depuis un an, Linda Fellous Yakhoui travaille à la création d’un hammam et d’un spa oriental, à Montbéliard. Les Bains d’Avicenne seront installés sur 140 m², dans les caves de l’ancien château Japy. Le projet nécessite un investissement de 150 000 euros et proposera des soins esthétiques, un salon de thé et les vertus curatives de l’eau. La fondatrice souhaite embaucher des jeunes femmes issues de quartiers défavorisés de l’Aire urbaine. Seul hamman à ouvrir dans l’Aire urbaine de Montbéliard-Belfort, cette « bulle » ouvrira ses portes en 2012, après le feu vert des établissements de prêts. //

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Amina Orain

Sandrine

Bégout

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Linda Fellous Yakhoui

VOUS ETES ICI // Emergence // Basse-Normandie // 16, Impasse Dorival - 50100 Cherbourg // Mail : [email protected]

LES BAINS D’AVICENNE // Emergence //Franche-Comté // 12, rue du Wurtemberg - 25200 Montbéliard // Mail : [email protected]

ON HAIR STUDIO // Création // Aquitaine // 2, rue de la Benauge - 33100 Bordeaux // Tél: 09 81 94 81 36 // Mail : [email protected] // Site : www.onhairstudio.com

PRINCESSE A // Création // Île-de-France // 4, avenue Jean Jaures - 92140 Clamart // Mail : [email protected] //Site : www.princessea.fr

VOUSETESICI

« Vous êtes ici » dans un caféévènement

Redonner confiance parles soins et l’esthétique

Un salon-atelier pour former les jeunesONHAIR

STUDIO

LES BAINSD’AVICENNE

Princesse A

Le droit àla beautépour lesmalades

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« Il y a une pénurie de talents dans l’informatique en Guyane ». Le constat est celui de Sarita Briquet, qui évolue dans un monde d’hommes. Sa réponse : BSI Guyane, une société informatique spécialisée dans l’infogérance, l’assistance, l’ingénierie, la

formation et le conseil. Devenue en quelques années ingénieur système et réseaux, la fondatrice de BSI Guyane a fourbi ses armes et ses compétences à Kourou, Nanterre ou Paris. En travaillant entre 2006 et 2009 au sein de l’ACAM, Sarita Briquet a tissé un réseau, notamment chez Microsoft. Et des réseaux, elle n’en manque pas. Lancée en août 2011, sa société vise les PME, les associations et les collectivités locales. BSI Guyane innove en proposant à ses clients une gestion complète de leurs systèmes d’information, mais aussi des prestations informatiques ponctuelles à la Communauté de Communes du Centre Littoral de la Guyane. « Je veux que ma société devienne une vraie SSII, explique Sarita Briquet. D’ici quelques mois, il faut que je recrute et que je décroche de nouveaux contrats. » Si la chef d’entreprise croit au potentiel guyanais, elle rêve également d’investir dans les Antilles françaises. //

«Nous travaillons pour des domaines masculins, mais dans un environnement féminin. » Stéphanie Lecuirot décrit ainsi CAPA, le « seul centre d’appel indépendant du

Cotentin ». Cette jeune maman a fondé son entreprise aux côtés de Brigitte Rocheteau. « On est un peu comme mère et fille » confie Stéphanie Lecuirot, la « fille », ancien manager dans un centre d’appels de Basse-Normandie. Le tandem lance la société début 2010. Femme de terrain au talent commercial inné, Stéphanie Lecuirot veut valoriser un métier mal perçu : téléopérateur. CAPA emploie 3 jeunes femmes, dont 2 en CDI. Le centre d’appels propose à ses partenaires de développer leur portefeuille client dans les « domaines masculins » de la défiscalisation, des énergies renouvelables ou dans le domaine

médical. Pour les téléopératrices, il faut décrocher une vingtaine de rendez-vous par mois auprès d’en-treprises ou de particuliers situés à Lyon, à Lille ou à Paris. La société administre également des enquêtes de satisfaction. Volontaire, Stéphanie Lecuirot a travaillé jusqu’à son dernier jour de grossesse, en juillet dernier. « Je veux conquérir le secteur des centres d’appel. Je sais qu’à dix, on peut changer ce monde ». //

Depuis 2 ans, les entreprises bastiaises bénéficient des services de course à l’appel. Parmi plus de 2 000 entreprises créées en Haute-Corse en 2009, l’innovation de Bastia Courses est le

fruit d’une histoire d’amour. Celle d’une pianiste qui a changé de vie en 2005. « J’ai eu un coup de cœur pour la Haute-Corse » se souvient Valérie Cadilhac. Après avoir créé son Eurl en 2008 et obtenu une licence professionnelle de transports, elle trouve sa clientèle. Laboratoires d’anatomo-pathologie, huissiers, mais aussi la clinique de Furiani et l’Etablissement Français du Sang (EFS). « Je voudrais que le service d’un coursier devienne un réflexe pour les entreprises » explique la fondatrice de Bastia Courses. L’entreprise a connu une croissance de son chiffre d’affaires de plus de 150% en 2010. Valérie Cadilhac envisage désormais d’adopter le statut de Sarl, de trouver des locaux et d’embaucher 2 commerciaux pour démarcher la « centaine de sociétés à conquérir » dans le Grand Bastia. Et si pour le moment la lauréate ne vit pas de son activité, la persévérance de la pianiste, qui se dit littéralement « transportée » par l’œuvre de Chopin, devrait rapidement changer cette partition. //

Médéric Blanc a créé sa société pour démocratiser le secteur du coaching personnel dans sa région où aucune

entreprise ne proposait ce type de service. En septembre 2008, il arrête de travailler comme surveillant sportif pour se consacrer à son projet. Un an après, tout était prêt : le site web, le véhicule pour se rendre chez les clients, et surtout l’agrément de services à la personne pour donner des cours de sport à domicile. Form & You est la première entre-prise de Haute-Normandie à proposer du coa-ching sportif individuel à domicile. « Je fais dans la sur-motivation ! » dit-il. Il adapte son offre aux besoins du client, ce que les salles de sport ne peuvent pas faire. Ses prix aussi sont adaptés. Le budget étant le premier frein pour un tel service, il propose une séance d’une heure et demie, là où la concurrence reste à une heure. Pour démocratiser ce coaching, il soigne aussi mon image. Le judoka Dimitri Dragin et le footballeur Antoine Devaux sou-tiennent ainsi le site web de Form & You. //

Tout l’art de Sandrine Berthier est d’avoir su mettre en valeur un matériau noble : son expérience. Passionnée de peinture, elle lance en 2007 le Studio Kaélis. Durant 2 ans, la lauréate traverse les affres

d’une dirigeante. Sa société officie alors dans la création de visuels pour les entreprises. « J’ai appris le graphisme avec Kaélis. Et en 2010, j’ai lancé une autre société liée à la décoration intérieure… mais l’expérience a tour-né court. » Sandrine Berthier liquide l’activité et applique le principe de « destruction créatrice ». Elle rebondit au printemps 2010 avec Inkkis, une

entreprise aux deux visages. Installée dans son appar-tement du Méni-mur, un quartier de Vannes en pleine rénovation urbaine, la lauréate crée des chartes graphiques et des supports de c o m m u n i c a t i o n pour les entre-prises, les associa-tions et les collec-tivités locales. Elle propose également aux particuliers des papiers-peints de collection sur des supports variés (ri-deaux, tissus…), et lancera fin 2011 un site de e-commerce. Avec un chiffre d’affaires prévi-sionnel de 70  000 euros, Sandrine Berthier espère em-baucher bientôt et installer des locaux au cœur du Mé-nimur. Rien ne se perd, tout se trans-forme… //

Sarita Briquet ValérieCadilhac

Stéphanie Lecuirot

Brigitte Rocheteau SandrineBerthier

BSI GUYANE // Emergence // Guyane // 24, rue Martin Luther King - 97311 Roura // Mail : [email protected]

INKKIS // Création // Bretagne // 5, allée Mathurin Méheut, Appt 95 - 56000 Vannes // Mail : [email protected] / Site : www.inkkis.com

CAPA // Création // Basse-Norman-die // 4, rue des Flandres local n°1- 50130 Octe-ville // Tél: 02 14 14 30 01 // Mail : [email protected]

BASTIA COURSES // Création // Corse // Cité Aurore 31A - 20600 Bastia // Mail : [email protected]

FORM & YOU // Création // Haute-Normandie // 91, rue de la Bigne à Fosse - 76620 Le Havre //Mail : [email protected] // Site : www.form-coach.fr

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Artiste en papierset peintures

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Médéric Blanc

Coachingsur mesure et à domicile

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Si les services à la personne alimentent souvent la dyna-mique Talents des Cités, les

services aux « nouveaux animaux de compagnie » (NAC) ont désormais leur ambassadrice. Virginie Roméro, mère de deux enfants, ouvrira en 2012 l’une des premières pensions françaises réservées à ces « nouveaux animaux  », entendez par là oiseaux, rongeurs, poissons ou reptiles. Après une étude de marché à Blois et ses alentours, le potentiel du projet est évident. La lauréate proposera deux services : la pension pour les animaux, lorsque les maîtres décideront de s’absenter. Et un service de transport animalier, pour lequel Virginie Roméro accompagnera les compagnons à des rendez-vous chez le toiletteur ou le vétérinaire. Tout cela avec un in-vestissement initial de 15 000 euros pour l’aménagement d’un local à Blois, l’achat d’un véhicule et tout le matériel pour accueillir les nouveaux

locataires (cages, aquariums, vivariums…). Virginie Roméro devra également obtenir un certificat de capacité pour s’oc-cuper de certaines espèces d’animaux rares ou venimeuses. « D’ici quelques années, je veux faire reculer les abandons de NAC dans la région ». Ces derniers viennent donc de trouver leur arche. //

Depuis 10 ans, Rachid Benabdallah a découvert sa « thérapie ». Chef de chantier, il a travaillé à Paris, Bourges ou Marseille. Mais ce père

de famille n’aspire qu’à une seule chose. « J’ai découvert un jour le monde équestre. Depuis, je veux transmettre ses valeurs : la persévérance, l’action et sensibiliser les jeunes à la nature ». C’est tout l’esprit de son association, le Centre découverte du Marais Vernier, créée en juillet 2011. Pour Rachid Benabdallah, le bonheur se situe entre Le Havre et Rouen.

En 2004 il acquiert 1,5 hectare de terrain et engage de lourds travaux pour créer une carrière et des enclos. Son centre accueillera une soixantaine de jeunes de quartiers défavorisés havrais ou rouennais. Au programme : formation et travaux le matin ; ran-données pédestres ou équestres l’après-midi. Rachid Benabdallah travaillera avec trois accompagnateurs, impliqués dans le projet. Mais il manque un sésame pour lancer ce centre équestre : une formation d’animateur-poney et un BPJEPS. Le lauréat vient tout juste d’entamer le parcours d’apprentissage. D’ici quelques mois, le bonheur de jeunes citadins sera effectivement dans le pré. //

« J’ai saisi les bonnes opportunités, au bon moment ». C’est en par-courant le globe que Paolin Pascot

a forcé le destin. Pour ses études en marketing, il s’immerge dès 2006 en Inde, au Canada et en Angleterre. Au contact d’autres cultures de l’entre-prise, il découvre les possibilités offertes par l’infogérance. De retour en France, le voyageur fait un constat  : «  Seule-ment 3 PME sur 10 ont un site web en France. Souvent, le budget pose pro-blème et les PME sont dépendantes des prestataires ». Début 2011, le projet IziPro est lancé pour « démocratiser la création de sites web auprès des jeunes entreprises ». Paolin Pascot s’installe au Mans et travaille avec Alexis Doreau. Tous deux conçoivent leur technologie avec des développeurs. D’ici quelques semaines, IziPro proposera un logiciel en ligne. Pour moins de 15 euros par mois, les clients vont créer leur site (vitrine ou e-commerce) et l’enrichir avec près de 500 modules gratuits. IziPro éditera également des outils de communication. Pascal Paolin, qui vise 1500 nouveaux clients par an, veut devenir un « leader des générateurs de sites web en France ». //Virginie

Roméro

RachidBenabdallah

VIRGINIE ROMERO // Emergence // Centre // 68, avenue de France - 41000 Blois // Mail : [email protected]

CENTRE DECOUVERTE DU MARAIS VERNIER // Emergence // Haute-Normandie // 8, rue Paul Claudel - 76620 Le Havre //Mail : [email protected]

L’ amiedes oiseaux,

des poissons et des reptiles

Le bonheur est dans l’écurie

Le troc et la gratuité commesources d’inspiration

L’imagination et la création au pouvoir

Un site Internet pour 15 euros par mois…

Quelle est la place des enfants dans notre cité ? Pour Marine Guilhem et Maria Meilhac, qui ont été respectivement animatrice et conseillère en insertion professionnelle,

cette question est la clé de voûte de leur association. Les deux amies partagent des valeurs redevenues incontournables : solida-rité, éducation et ouverture culturelle. Temporairement installé dans le quartier montpelliérain de la Paillade depuis 2010,Zadigozinc est un café associatif pour les enfants (de 0 à 16 ans) et leur entourage. « Pour créer de la cohésion, nos visiteurs deviennent des acteurs du projet. Tout est basé sur un système de troc et de tickets non monétaires pour les ateliers. Nous voulons que le café soit un épicentre pour les habitants », explique Marine Guilhem. Côté café, le tandem propose des produits à 1 euro.Zadigozinc c’est aussi des ateliers gratuits de danse, de couture ou de théâtre ouverts aux enfants et aux parents. Marine Guilhem et Maria Meilhac s’installeront en 2012 dans le quartier Gambetta. Elles espèrent pouvoir se salarier et embaucher un animateur. Et faire que Zadigozinc soit un « lieu où il se passe toujours quelque chose ». //

Tout le bonheur de Chakib Hazaimia est dans son imaginaire urbain. Chaque jour, cet artiste dijonnais œuvre sur ses « planches de salut » :

celles du chef d’entreprise et du dessinateur. Imprégné des univers de la bande dessinée ou du cinéma nord-américain, cet autodidacte réalise à 18 ans des flyers pour des soirées et apprend les rudiments du métier de graphiste et de webdesigner. En novembre 2010, il crée son entreprise depuis son appartement : HITG, en hommage à une chanson de feu 2Pac, le rappeur. « J’ai eu des clients assez vite, se souvient Chakib Hazaimia. D’abord à Dijon, puis au Japon et maintenant aux Etats-Unis avec un voiturier ou un musicien. » Le lauréat conçoit affiches, logos ou sites web. Parmi ses clients les plus importants se trouvent un bar dijonnais et un sommelier parisien. Chakib Hazaimia collabore actuellement avec Taoufik Izmar, le lauréat Bourguignon (voir page 25), pour créer une bande dessinée autour de Bourgogne Transport Services. Mais l’artiste s’apprête surtout à publier sa propre BD, « InglePark ». Sur Twitter, n’hésitez pas à suivre le leader : @inglepark. //

ZADIGOZINC // Création // Languedoc-Roussillon // 224, rue de la Cadoule - 34070 Montpellier // Mail :[email protected] // Site : www.zadigozinc.fr

HITG // Création // Bourgogne // 4, place Galilée - 21000 Dijon // Mail : [email protected]

IZIPRO // Emergence // Pays de la Loire // 2, carrefour Prud’homme - 91070 Bondoufle // Mail :[email protected]

Marine Guilhem &

Maria Meilhac

PaolinPascot

Chakib Hazaima

ZADIGOZINC

CENTRE DECOUVERTE DU MARAIS VERNIER

IZIPRO

HITG

EDITORIAUX 10 ANS PARTENAIRES NATIONAUX 2012REGIONAUX

EDITORIAUX 10 ANS PARTENAIRES NATIONAUX 2012REGIONAUX

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Rachida Hadri LaurianneMaterne& BounsouKham

Thomas Bebronne

PriscillaMassez

SOLIDICEE

ECO LETTER

T.LOCATIONMACHINE

SOLIDICEE // Emergence // Alsace // 17, rue Jean Georges Pick - 67100 Strasbourg //Mail : [email protected]

ECO LETTER // Emergence // Alsace // 36, rue Augustin Fresnel - 67200 Strasbourg // Mail : [email protected]

T. LOCATION MACHINE // Création // Guyane //36, impasse Moucou Moucou - 97310 Kourou // Mail :[email protected]

PRISCI BEAUTE // Emergence // Aquitaine // 18, rue Arsène d’Arsonval - 64000 Pau // Mail : [email protected]

A Strasbourg, la rénovation urbaine du quartier du Neuhof s’accompagne d’initiatives récompensées par

Talents des Cités. Moussa Azirar en 2009, puis Géraldine Grenet et Anne Duton en 2010, participaient à l’animation sociale et économique. Avec Solidicee, Rachida Hadri veut se battre contre l’exclusion en proposant des aides à la personne. Le Neuhof chevillé au cœur, cette mère de 4 filles, divorcée, a la pugnacité com-municative. Agent de service hospitalier à Strasbourg, elle anime depuis 4 ans un groupe de parole pour femmes à la Maison d’Arrêt de Strasbourg. En 2010, son bilan de compétences lui redonne confiance. Avec une âme d’entrepreneuse, Rachida Hadri va créer son association en 2012 et ciblera notamment les personnes fragiles, âgées ou handicapées, avec des services d’aides au quotidien. Plus classiquement, elle proposera des aides au jardinage, aux devoirs, au ménage ou des gardes d’enfant. « Je mise tout sur la qualité des services et suivrai les entreprises et les employés qui effectueront les aides », raconte la lau-réate. Et qui sait, lorsque Rachida Hadri inaugurera Solidicee, Abd al Malik, l’ar-tiste qu’elle a vu évoluer au Neuhof, vien-dra peut-être saluer les efforts de cette femme de volonté. //

Le 4 juin 2011, une page se tourne rue Jules Verne, à Pau. Une esthéticienne installée dans le quartier Saragosse depuis 30 ans passe le flambeau à une ancienne apprentie. Ce jour là, Priscilla Massez ouvre son propre institut,

Prisci Beauté, après avoir racheté le fonds de commerce. Paloise, cette mère d’un petit garçon a grandi à Saragosse. Entre 2002 et 2004, aux côtés de Corinne Schang, l’ancienne propriétaire, « Prisci » apprend son métier. Puis ce sera l’institut Escale Beauté à Soumoulou, et la rencontre avec son ancien employeur, Fabienne Esteben. Ouvert depuis presque cinq mois, Prisci Beauté est un défi. « Je partais de rien et il fallait investir 30 000 euros » se souvient la lauréate. Les 40 m² de l’institut ont été pensés pour « faire voyager » les clientes. Plusieurs ambiances offrent ce dépaysement : africaine et son modelage au chocolat ; indonésienne et son thé vert ou marocaine et son savon noir. Priscilla Massez distille son savoir-faire pour l’épilation, les soins du visage, et ceux du corps avec le modelage aux pierres chaudes ou à la bougie. L’unique institut de beauté de Saragosse accueille une clientèle de Pau et de Soumoulou. Et en 2012, la propriétaire espère embaucher une apprentie. La boucle est bouclée, en beauté. //

Les enjeux environnementaux, sociaux et économiques sont à l’origine des « hybrides ». Dans les transports mais aussi dans notre courrier. Jeune couple strasbourgeois, Bousoun Kham et Laurianne Materne développent une innovation « équitable ». En 2010, Bousoun Kham

réfléchit au moyen d’optimiser le traitement du courrier. Etudiante en commerce, Laurianne Materne rejoint l’aventure en mars 2011. Eco Letter sera lancée en novembre 2011 et proposera aux entreprises une panoplie de services autour du concept de « courrier hybride ». Par exemple : un client envoie une facture depuis son ordinateur. Eco Letter triera le courriel, puis il sera archivé, imprimé et finalement expédié par des prestataires. « Notre innovation est de proposer tous ces services, du tri à la distribution, de réduire la pollution et les coûts de transport et d’infrastruc-ture », explique Laurianne Materne. Eco Letter veut aussi démocratiser un courrier papier au prix du numérique. Grâce à des publicités apposées sur le courrier physique, le client réduira ses frais d’envoi. Le couple de lauréats travaillera enfin avec des imprimeurs et des papetiers locaux pour dynamiser le secteur. Vu comme cela, le courrier a donc encore de l’avenir… //

A Kourou, Thomas Bebronne a mis en orbite son entre-prise en décembre 2010. T. Location Machine propose, à la vente et à la location, outillages et matériels destinés aux

artisans, aux amoureux des jardins ou aux bricoleurs en herbe. En nouant un partenariat avec l’enseigne Makita, le lauréat peut louer près de 60 machines, des aspirateurs à la perceuse en passant par les marteaux-piqueurs. Pour son activité de vente, Thomas Bebronne se constitue un stock de matériel qu’il vend à la commande, 10% moins cher qu’en magasin. T. Location Machine propose enfin de nombreux services. Tous les jours, à toute heure, Thomas Bebronne sillonne avec son camion les routes guyanaises pour répondre aux besoins d’entreprises, de particuliers ou d’artisans. Jardinage, assemblement de meubles, plomberie et travaux en tout genre, le lauréat a la main verte et les idées claires. « J’ai constitué un réseau à Kourou. En 2012, je veux investir, agrandir mes stocks pour répondre à chaque besoin et embaucher une personne ». L’entrepreneur compte sur le bouche-à-oreille et sur Talents des Cités pour faire savoir qu’à Kourou, le camion de T. Location Machine n’est jamais bien loin. //

La pugnacité au servicede la solidarité

Des lettres timbrées« développement durable »

Sur la routedes bricoleurs et

des jardiniersVoyages en beauté

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EDITORIAUX 10 ANS PARTENAIRES NATIONAUX 2012REGIONAUX

EDITORIAUX 10 ANS PARTENAIRES NATIONAUX 2012REGIONAUX

Dolorès Joseph-Mathieu

Audrey Jason

Lahouari MegherbiLaura Vittori

PIQUE A CŒUR Marie Gobaille & Anne-Lise Nouvier

FILLES À RETORDRE

LITTLEENGLISH

MEGA NETTOYAGE

PIQUE A CŒUR // Emergence // Île-de-France // 2, rue duGénéral Julien Boite 142 - 93800 Epinay sur Seine // Mail :[email protected]

FILLES A RETORDRE // Emergence // Nord-Pas-de-Calais // 3bis, rue Képler - 59800 Lille // Mail : [email protected]

LITTLE ENGLISH // Emergence // Guadeloupe // Res de l’Université Bat G Appt 205 Chauffour - 97139 Abymes // Mail : [email protected]

MEGA NETTOYAGE // Emergence // Midi-Pyrénées // 4 chemin Jean Winner apt 408 -31100 Toulouse // Mail : [email protected] NAVETTE // Emergence // Corse // Chemin de Biancarello - Imm Les Roseaux Bat 4 - 20090 Ajaccio // Mail : [email protected]

Styliste-modéliste de formation, Dolorès Joseph-Mathieu lancera fin 2011 Pique à Cœur, une marque de prêt-à-porter féminin et masculin, streetwear et sportwear. Cette dessina-

trice autodidacte conçoit les prototypes de ses vêtements depuis l’appartement familial d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Pour la gamme sportwear, elle appliquera à des tee-shirts ses mo-tifs « ethniques » et « psychédéliques ». Pantalons, pulls et robes viendront étoffer une offre streetwear pour laquelle Dolorès Joseph-Mathieu veut « trouver un style urbain original ». Pique à Cœur vivra à travers trois prismes : la vente en magasin, le e-commerce et l’événementiel. Ce dernier univers, la jeune entrepreneuse l’a déjà investi. En 2010, elle dessine le short du club de basketball Paris-Levallois, qui évolue en Pro A. Et pour les besoins d’un événement sportif, le camp AMW, elle confectionne en 3 jours un maillot de basket de 7 mètres sur 10. La fondatrice de Pique à Cœur apprend désormais la technique de flocage pour créer des tee-shirts « plus artistiques ». L’importance d’un artiste se mesure à son désir perpétuel d’apprendre. //

« Mon entreprise n’est pas à moi. Elle appartiendra à tous les jeunes qui viendront y travailler ». Dans le quartier toulousain de La Reynerie, Lahouari

Megherbi veut redonner confiance aux jeunes qui ne demandent qu’à travailler et « combattre leurs angoisses ». Après avoir œuvré une dizaine d’années dans le secteur du nettoyage, ce père de famille est vic-time en 2004 d’un accident du travail à Toulouse. Après six années passer à surmonter sa blessure, il obtient le statut de travailleur handicapé et décide fin 2010 de créer son propre emploi. Lahouari Megherbi lance en juin 2011 Mega Nettoyage, investit 12 000 euros pour le matériel (autolaveuse, aspirateur, shampouineuse…) et loue un local pour l’entreposer. Très vite, son activité ne se cantonne pas à la ville rose. « Mon premier chan-tier, je l’ai fait à Périgueux, dans des abattoirs. Je vais prendre le travail là où il est et je le fais avec soin », explique l’entrepreneur téméraire, qui veut proposer des contrats d’insertion pour les jeunes de La Reynerie. Il espère d’ici là que la mairie de Toulouse acceptera les services de Mega Nettoyage et de son créateur infatigable. //

La Caraïbe anglophone a produit plusieurs prix Nobel de littérature, parmi lesquels le poète Derek Walcott et l’écrivain V.S. Naipaul. Le bassin caribéen est également ce carrefour des économies mondialisées, au cœur duquel se trouve la Guadeloupe. Depuis

sa commune des Abymes, Audrey Jason offre aux petits guadeloupéens de 2 à 10 ans l’oppor-tunité d’apprendre l’anglais. Little English est un service itinérant qui propose depuis cet été aux écoles, aux crèches ou aux garderies des cours ludiques, partout en Guadeloupe. Et quoi de mieux que des jeux, des chants et des comptines pour commencer à maîtriser une langue parlée dans la plus grande partie de la Caraïbe, de la Jamaïque à Sainte Lucie, en passant par Trinidad & Tobago. « Ce bassin offre de grandes opportunités, explique l’ancienne assistante de français en Angleterre. Le savoir-faire des Français manque dans certains secteurs clés liés à l’environnement ou à l’urbanisme. Car l’anglais est souvent un handicap pour nous. » Avec Little English, les enfants vont étendre leur horizon et participer demain à l’essor de la Caraïbe. //

« Aujourd’hui, j’habille des têtes qui rêvent, qui aiment, qui bouillonnent, qui se révoltent...et ça me remplit de bonheur! » Cette déclaration d’amour a été écrite par Anne-Lise Nouvier et Marie Gobaille pour faire parler

l’une de leur création : un chapeau réalisé à partir de tissus recyclés. Les deux amies se sont rencontrées en 2007, lors de la Semaine de la solidarité interna-tionale, à Lille. C’est sous le signe de l’économie solidaire que le tandem lance Filles à retordre. La structure, qui évolue en couveuse d’entreprise, tisse 2 axes : la création de chapeaux et de vêtements, spécialité d’Anne-Lise Nouvier. La chapelière récupère des déchets textiles ou des tissus chez Emmaüs. Les matières sont aussi biologiques ou équitables. « Nous faisons parler les objets. Lorsqu’on vend un chapeau sur les marchés, le petit texte rend notre démarche ludique » explique Anne-Lise Nouvier. Filles à retordre c’est enfin des « ateliers nomades   » et des cours de couture organisés dans un café associatif, autour de la revalorisation des matières. Ou l’art de concevoir des fleurs à base de matières récupérées ou de créer une coiffe à partir d’un plaid. Les deux amies souhaitent être reconnues comme des acteurs du quartier lillois de Fives. Et pour cela, elles ont encore plus d’un lapin dans leur chapeau. //

Depuis septembre, la nouvelle court dans le Golfe d’Ajaccio. Un minibus de sept places rend un service unique dans la région, Impériale Navette, une entreprise de transport collectif au pays de l’empereur Napoléon. Laura Vittori, détentrice d’un diplôme de transport à la personne, et Mickael Pellegrini, son associé, ont un credo. « Nous concevons un service différent et nous voulons en faire profiter tous les Ajacciens », affirme la fondatrice qui propose

trois dessertes, pour trois tarifs fixes et compétitifs : Ajaccio, Porticcio et l’archipel des Sanguinaires. Si le tandem veut aider les Ajacciens à se déplacer, il cible également une clientèle touristique. Impériale Navette offre la possibilité de partir en excursion dans l’Ile de Beauté. La société travaille aussi avec de nombreux hôtels de la région et cible les visiteurs en provenance de l’aéroport Napoléon-Bonaparte. Une aubaine car depuis janvier 2011, la plateforme aéroportuaire ajaccienne a vu sa fréquentation augmenter de 7,3%. Ajoutez à cela une volonté de rouler en véhicule hybride, grâce à des discussions engagées auprès de l’Ademe, et Impériale Navette commence à tracer la route. //

L’ art, la mode,le sport…

Le travail pourredonner confiance

L’ anglais pour

les tout petits…

Les reines du chapeauqui parle

La marcheimpérialede la navette...

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10 ans de créations...

Talents des Cités 2011

Les chiffres clés

Catégorie « Création » : 17 lauréats

// 6 créations en ZFU soit 35% des créations // Age moyen : 32 ans // 53% de femmes // 18% ont un diplôme bac + 2 ; 35% ont un niveau bac +3/+4 ; 12% ont un niveau bac +5 // Statuts avant création : 47% demandeurs d’emploi ; 41% en activité // Statuts : 41% en SARL, 29% en entreprise individuelle // Emplois créés : 50 soit 3 emplois en moyenne// Accompagnement BGE : 65% - Autres réseaux : 35% // Double accompagnement : 47% des dossiers conseillés par plusieurs organismes // Durée de l’accompagnement : entre 6 et 9 mois en moyenne// Aides à la création / financements obtenus : 10 500 € en moyenne// Moyenne des apports personnels : 11 000 € en moyenne// Moyenne des emprunts bancaires : 12 000 € en moyenne Les secteurs d’activité// Services aux entreprises : 54% // Services aux personnes : 23%// Commerce : 23%

Catégorie « Emergence » : 20 lauréats

// 8 projets d’implantation en ZFU soit 40% des projets// Age moyen : 30 ans // 50% de femmes // 65% de demandeurs d’emploi ; 30% en activité// 35% ont un niveau Bac ; 20% ont un niveau Bac+2 à Bac+4 ; 25% ont un niveau Bac +5// Accompagnement BGE : 50% - Autres réseaux : 50% // Double accompagnement : 90% des dossiers sont conseillés par plusieurs organismes // Durée de l’accompagnement : pour 35% d’entre eux l’accompagnement dure de 1 à 3 mois et pour 30% d’entre eux il dure plus de 9 mois.

Les secteurs d’activité// Services aux personnes : 50% // Commerce : 35%// Services aux entreprises : 15%

Talents des Cités 2012

Vous aussi vous pouvez être lauréats !Comment devenir lauréat pour la 11e édition de Talents des Cités ?

Depuis le 6 février 2002 et la première édition de Talents des Cités, le concours s’est mué en un véritable réseau au maillage territorial fort. Les 38 lauréats d’alors ont été suivis par une «  gé-nération » d’entrepreneurs, de créateurs de ri-chesses sociales, économiques et donc humaines.

En 2012, vous serez peut-être l’un des quelque 400 lauréats Talents des Cités. Comme Franck Sodoyer en 2002, Cécile Galoselva ou Thomas Bebronne en 2011, vous devrez être porteuse ou porteur d’un projet abouti ou en passe de l’être. Entre-prise ou association, l’essentiel est de créer dans un quartier « prio-ritaire » de la Politique de la Ville (Zones urbaines sensibles (Zus), Zones de redynamisation urbaine, Zones franches urbaines (ZFU), quartiers de la rénovation urbaines et autres quartiers prioritaires des contrats urbains de cohésion sociale (Cucs)). Il vous faudra également avoir moins de 40 ans.

Concourir à Talents des Cités, c’est intégrer l’une des deux familles : « Emergence » et « Créa-tion ». La catégorie « Emergence » est celle des créations d’entreprise ou d’association en pro-jet. La promesse d’une réussite qui ne demande qu’à prendre forme. Si en revanche vous avez créé votre entreprise ou votre association entre janvier 2009 et décembre 2011, la famille « Créa-

tion  » sera la vôtre. Ces catégories impliquent que vous ayez été accompagné(e)s dans votre démarche par une structure d’aide à la création d’entreprise. Mais avant d’être reçu(e)s dans l’hémicycle du Sénat, tous les lauréats ont connu les sélections régionales. Sur l’ensemble des territoires français, le réseau BGE anime et organise Talents des Cités. Pour devenir lauréat régional, vous devrez avoir été sélectionné(e)s par un jury composé d’acteurs

économiques, d’anciens lauréats, de sénateurs, de journalistes ou de chefs d’entreprise. L’ACSE dote chaque prix régional de la famille «  Créa-tion  » à hauteur de 3 000 euros. La Caisse des Dépôts soutient les lauréats régionaux « Emer-gence » par une dotation de 1 500 euros.

Chaque année, une dizaine de projets et de réalisations accèdent à un échelon national. Cette sélection se fait sur dossier, lors d’un jury

composé de partenaires nationaux du concours (Groupe Casino, Société Générale, GDF Suez, Fondation SFR, Safran, ANRU, ACSE, Finan-Cités, SGCIV, Club XXIe Siècle, SPQR). Une dotation de 7 000 euros est accordée à chaque lauréat national. Parmi cette dizaine d’heureux élus, deux d’entre eux se verront remettre un prix spécial, au Sénat. Pour décrocher le « Grand Prix Talents des Cités » ou la « Mention  Spé-ciale », tout deux récompensés par 5 000 euros,

un jury d’honneur auditionne les lauréats nationaux en amont de la cérémonie. Depuis 2006, le Club du XXIe Siècle propose aux lauréats nationaux une séance de prépara-tion à ces oraux finaux.

Si vous souhaitez perfectionner vos qualités de jeune entrepreneur œuvrant dans un quartier prioritaire, HEC et la Fondation SFR organisent avec Talents des Cités l’Université du Droit d’Entreprendre. Cet évé-nement annuel propose des ateliers, des conférences et des débats pour partager l’expérience et les conseils d’anciens lauréats de Talents des

Cités et ceux de professeurs d’HEC.

Pour participer à Talents des Cités en 2012, vous avez jusqu’au 31 mai 2012 pour déposer vos dossiers de candidature.Rendez-vous directement sur le site web :www.talentsdescites.com

Et sur Facebook, votre nouvel ami sera bientôt « Concours Talents des Cités ». //

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MTexte : Antoine Bayle // Photo : Eric Lefeuvre

Au siège social de Tout à Dom au Raincy,Franck Sodoyer et ses équipes

Dix ans après avoir été l’un des premiers lauréats de

Talents des Cités, Franck Sodoyer incarne aujourd’hui

les valeurs clés du concours : une création d’entreprise

réussie, un attachement viscéral aux valeurs humaines,

une présence permanente dans les quartiers et les cités.

En 2002, au Cirque d’Hiver, Franck Sodoyer, diplômé de sociologie, fort d’un

dossier de 300 lettres de candidatures spontanées auprès d’employeurs

potentiels restées sans réponses, devenait l’un des premiers lauréats de

la première édition de Talents des Cités, après avoir défendu son dossier :

la création d’une société de services à la personne, Confiance Services,

dans la ville du Raincy, en Seine-Saint-Denis. Une décennie plus tard,

les organisateurs et les partenaires de Talents des Cités ont décidé de

faire de lui le « grand témoin » de cette dixième édition. En dix ans,

Talents des Cités a pris du coffre, de l’assurance et de l’influence.

Franck Sodoyer aussi. La petite entreprise de 2002 est devenue une

chaîne de 38 agences franchisées à l’enseigne Tout à Dom Services,

la majorité d’entre elles en région parisienne, et qui emploient 940

salariés.

A 39 ans, il exerce un métier de chef d’entreprise à part entière,

se consacrant pour l’essentiel à l’animation et au développement

de son enseigne. Mais il est attaché à quelques convictions qu’il

défend avec la calme assurance des vrais passionnés.

La première est sa confiance dans le potentiel du secteur des

services à la personne, «  le seul qui a créé de l’emploi ces

dernières années en France », dit-il. Certes, le cadre réglementaire

et fiscal dans lequel évolue cette activité est assez régulière-

ment chahuté, mais pour l’heure, l’essentiel semble préservé,

à savoir le maintien des incitations fiscales attachées à un

certain nombre de ces services à la personne.

Autre conviction : la volonté de préserver son indépendance.

Le service à la personne est un secteur qui commence à attirer

les investisseurs, et Tout à Dom Services a suscité déjà de

l’intérêt chez les financiers. « Je veux rester indépendant,

faire vivre les valeurs auxquelles je crois, comme donner

leur chance à des femmes et des hommes dont le profil

n’est pas forcément celui que l’on attend pour un cadre ou

un dirigeant d’entreprise que sont devenus aujourd’hui les

personnes qui travaillent dans notre réseau » soutient-il.

Troisième conviction : dans les banlieues et les cités,

beaucoup repose sur l’initiative privée en matière de

développement économique et social. « Il faut se

prendre en main, croire à l’initiative de proximité, se

mettre dans l’état d’esprit de voisins rendant service à

d’autres voisins… »

Des valeurs qui sont au cœur de Talents des Cités, et

dont Franck Sodoyer est un grand témoin particuliè-

rement bien choisi… //


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