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Page 1: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

IFPEK Rennes

Institut de Formation en Masso - Kinésithérapie

Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la

stabilité de cheville chez le footballeur

Mémoire d’Initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie

Travail Ecrit de Fin d’Etudes

En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute

Clémence LE GALL

Année scolaire 2016 – 2017

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Remerciements Je tiens à remercier Alban Plantin, mon directeur de mémoire, pour son aide et sa disponibilité lors de

la conception de mon travail de fin d’étude.

Je remercie le Centre de Formation du Stade Brestois 29, ses joueurs ainsi que Yvan Bourgis pour la

mise en place de ce protocole, l’intérêt porté à celui-ci ainsi que son expérience.

Je remercie Axelle Quéré et Maëlle Lucas pour la relecture, la correction et la traduction de ce travail.

Je tiens à remercier particulièrement Maëlys Le Roy, Dodie Giraud et Louise Offredo pour leur soutien

au cours de ces années d’étude et pour leur implication tout au long de ce travail.

Je remercie mes parents pour leur soutien tout au long de mes études.

Je tiens également à remercier Adèle Lefeuvre, Marine Mayali, Béatrice Le Gall, Noémie Cotonéa et

Nathalie Guennou.

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Résumé

Contexte

Les joueurs de football sont fortement exposés aux risques de traumatismes en particulier au niveau des

chevilles lors de leur pratique. L’entorse de cheville est l’un des traumatismes sportifs les plus fréquents,

elle entraîne souvent des séquelles fonctionnelles même après une longue rééducation. La littérature a

démontré que la pliométrie permettait d’améliorer le contrôle moteur, l’équilibre et les qualités

musculaires chez le footballeur.

Objet de l’étude

L’objectif de ce travail écrit est d’évaluer, par le biais d’une étude expérimentale, l’intérêt d’inclure dans

un programme d’entraînement de football des exercices pliométriques associé à de l’agilité en vue

d’améliorer la stabilité de cheville des sujets.

Méthode

Un essai clinique randomisé a été mis en place sur cinq semaines à raison de deux séances de pliométrie

associée à de l’agilité de dix à quinze minutes par séance. Dix- sept footballeurs amateurs âgés de 17 à

21 ans ont pris part à cette étude, répartis en deux groupes : un groupe contrôle (n=8) et un groupe

expérimental (n=9). Le groupe expérimental réalisait des exercices pliométrie associés à de l’agilité

inclue dans l’entraînement classique, au même moment le groupe contrôle réalisait des exercices de

renforcement du tronc et des membres supérieurs. La stabilité objective de cheville a été mesuré par le

Y Star Excursion Balance Test et la stabilité subjective a été mesuré par une traduction française du

questionnaire Cumberland Ankle Instability Tool.

Résultats

Les moyennes initiales du score composite du Y SEBT pour le groupe expérimental et le groupe témoin

sont respectivement de 100,8 9,7 et de 100 10,7 pour le pied droit, et de 102,3 8,7 et de 102,8

12,1 pour le pied gauche. Lors de l’évaluation finale les moyennes du score composite du Y SEBT du

pied droit sont de 101,7 9 pour le groupe expérimental et de 100,7 9 pour le groupe témoin et

concernant le pied gauche les moyennes sont respectivement de 102,6 8,6 et de 101,4 7,6. Les

moyennes initiales du score CAIT du pied droit sont de 24,3 6 pour le groupe expérimental et de 26,3

2 pour le groupe témoin. Concernant le pied gauche les moyennes sont respectivement de 25,7 5,7

et de 26,1 2,3. Les moyennes finales du score CAIT du pied droit pour le groupe expérimental et le

groupe témoin sont respectivement de 26,2 4,7 et de 26,6 5,3. Concernant le pied gauche les

moyennes sont respectivement de 26,7 4,9 et de 26,5 5,2.

Discussion

L’analyse statistique des résultats n’a pas permis d’obtenir de différences significatives entre les deux

groupes mais il est important de considérer les biais et les limites de cette étude dominée par une faible

taille de l’échantillon de sujets, un temps d’application du protocole trop court et une faiblesse du point

de vu de la rigueur méthodologique lors de l’évaluation.

Conclusion

L’analyse des résultats montre une tendance non significative à l’augmentation de la stabilité objective

et subjective de la cheville qui est intéressante du point de vue de la prévention des blessures dans

laquelle le masseur-kinésithérapeute occupe une place de plus en plus importante. Ces résultats peuvent

mettre en évidence l’intérêt de l’utilisation de ces exercices en fin de rééducation afin d’appréhender le

retour aux activités de la vie quotidienne mais aussi le retour sur le terrain pour les sujets sportifs.

Mots – clés

Pliométrie ; Agilité ; Stabilité de cheville ; Football

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Abstract Context

Football payers are highly exposed to trauma risks when they train, especially regarding their ankles.

One of the most common trauma for sports players is a twisted ankle, which often leads to functional

after-effects even with a long physiotherapy. Scientific literature has proven that plyometrics could help

improving the footballers' motor control, equilibrium and their muscles' qualities.

Object of the study

Through an experimental study, this work aims at assessing the interest of including plyometrics

combined with agility exercises in a football training program to improve the stability of the subjects'

ankles.

Method

For five weeks, a randomised clinical trial has been set up at a rate of two sessions a week of plyometrics

combined with agility exercises of ten to fifteen minutes per session. Seventeen non-professional

footballers aged from seventeen to twenty-one took part in this study. They were distributed into two

groups. One of the groups was a control sample (n=8) and the other was an experimental sample (n=9).

The second sample did plyometrics combined with agility added to the regular training, while the control

sample was exercising to strengthen their trunk and their upper limbs. The ankle's objective stability

was measured by the Y Star Excursion Balance Test and the subjective stability was measured by the

Cumberland Ankle Instability Tool questionnaire translated into french.

Results

At the beginning of the experiment, for the right foot, the averages of the composite score at the Y SEBT

are 100,8 9,7 for the experimental sample and 100 10,7 for the control sample. For the left foot, the

averages are respectively 102,3 8,7 and 102,8 12,1. In the final assessment, for the right foot, the

averages of the composite score at the Y SEBT are 101,7 9 for the experimental sample and 100,7

9 for the control sample. For the left foot, the averages are respectively 102,6 8,6 and 101,4 7,6. At

the beginning of the experiment, for the right foot, the averages of the CAIT score are 24,3 6 for the

experimental sample and 26,3 2 for the control sample. For the left foot, the averages are respectively

26,2 4,7 and 26,6 5,3. In the final assessment, for the right foot, the averages of the CAIT score are

26,2 4,7 for the experimental sample and 26,6 5,3 for the control sample. For the left foot, the

averages are respectively 26,7 4,9 and 26,5 5,2.

Argument

The statistical analysis of the results could not evidence relevant diferences between the two groups but

it is important to consider the bias and limits of this study because the sample was small, the time was

short and the rigor regarding the method was weak during the assessment.

Conclusion

The analysis of the results evidences a slight improvment of the ankle's objective and subjective stability.

They may help the masseur-physiotherapist playing a greater part in preventing injuries. These results

may evidence the interest of using these exercises at the end of the therapy to apprehend the subject's

come back to regular activities and also to training for athletes.

Key-words

Plyometrics ; Agility ; Ankle's stability ; Football

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Table des matières

Introduction ........................................................................................................................................... 1

Partie 1 : Contexte de l’étude ............................................................................................................... 2

1.1 L’instabilité de cheville ............................................................................................................... 2 1.1.1 Epidémiologie ........................................................................................................................ 2

1.1.2 Définition ............................................................................................................................... 2

1.1.3 Structures anatomiques de la cheville .................................................................................... 2

1.1.4 Biomécanique de la cheville .................................................................................................. 5

1.1.5 Le contrôle neuro-musculaire de la cheville .......................................................................... 5

1.1.6 Physiopathologie.................................................................................................................... 6

1.1.7 Traitement fonctionnel de l’instabilité de cheville ................................................................ 8

1.1.8 Prévention de l’entorse de cheville ........................................................................................ 8

1.2 Pliométrie et agilité ..................................................................................................................... 9 1.2.1 Définition et histoire de la pliométrie .................................................................................... 9

1.2.2 Physiologie de la pliométrie .................................................................................................. 9

1.2.3 L’entraînement en pliométrie............................................................................................... 12

1.2.4 Intérêt de la pliométrie dans la physiologie ......................................................................... 13

1.2.5 Définition de l’agilité ........................................................................................................... 14

1.2.6 L’agilité dans les sports collectifs ........................................................................................ 14

1.2.7 Intérêt du travail de l’agilité sur la physiologie ................................................................... 15

1.2.8 Lien entre pliométrie et agilité ............................................................................................. 15

1.2.9 Pliométrie, agilité et contrôle postural ................................................................................. 15

1.3 Les contraintes physiologiques du footballeur ....................................................................... 16

Partie 2 : Etude expérimentale ........................................................................................................... 17

2.1 Synthèse de littérature, problématique, hypothèse et objectifs de recherche ...................... 17 2.1.1. Synthèse de la littérature ..................................................................................................... 17

2.1.2 Problématique ...................................................................................................................... 18

2.1.3 Hypothèses de travail ........................................................................................................... 18

2.1.4 Objectifs de recherche ......................................................................................................... 18

2.2 Finalité de l’étude ...................................................................................................................... 18

2.3 Méthode ..................................................................................................................................... 18 2.3.1 Population ............................................................................................................................ 18

2.3.2 Outils de mesures ................................................................................................................. 19

2.3.3 Protocole .............................................................................................................................. 20

2.4 Résultats ..................................................................................................................................... 22 2.4.1 Caractéristiques des sujets ................................................................................................... 22

2.4.2 Outils statistiques ................................................................................................................. 22

2.4.3 Recueil des résultats ............................................................................................................ 22

2.4.4 Description des résultats inter-groupes ................................................................................ 23

2.4.5 Description des résultats intra-groupes ................................................................................ 25

Partie 3 : Discussion ............................................................................................................................ 26

3.1 Analyse statistique ..................................................................................................................... 26

3.2 Validité interne .......................................................................................................................... 26

3.3 Cohérence externe ..................................................................................................................... 27

3.4 Pertinence clinique .................................................................................................................... 28

Conclusion ............................................................................................................................................ 29

Bibliographie ........................................................................................................................................ 30

Annexes ................................................................................................................................................ 35

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Table des abréviations

ATP : Adénosine Tri Phosphate

CAIT : Cumberland Ankle Instability Tool

CER : Cycle étirement – raccourcissement

HAS : Haute Autorité de Santé

LTFA : Ligament Tibio-Fibulaire Antérieur

Q-AAP : Questionnaire sur l’aptitude à l’activité physique

SACP : Suro – achilléo-calcanéo- plantaire

SEBT : Star Excursion Balance Test

Y SEBT : Y Star Excursion Balance Test

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Illustrations

Figure 1 : Ostéologie des articulations talo-crurale et tibiofibulaire inférieure, selon M. Dufour (2006)

Figure 2 : Rapport entre le talus et les muscles de la cheville, selon A.I. Kapandji (2009)

Figure 3 : Variation de tension maximale et longueur du sarcomère lors d’un saut selon Fukunaga et al.

(2002)

Figure 4 : Relation entre force, vitesse et longueur du sarcomère lors de la contraction pliométrique

(Schéma issu de Cometti et al. 2012, p24)

Figure 5 : Evaluation de la stabilité objective de cheville

Figure 6 : Evaluation de la stabilité objective de cheville par le Y SEBT

Figure 7 : Algorithme de la chronologie des interventions

Figure 8 : Histogramme des moyennes au Y SEBT du pied droit

Figure 9 : Histogramme des moyennes au Y SEBT du pied gauche

Figure 10 : Histogramme des moyennes au CAIT du pied droit

Figure 11 : Histogramme des moyennes au CAIT du pied gauche

Tableaux

Tableau 1 : Caractéristique de la population d’étude

Tableau 2 : Résultats obtenus au Y SEBT – Comparaison de moyenne intergroupe

Tableau 3 : Résultats obtenus au CAIT – Comparaison de moyenne intergroupe

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Introduction

La survenue d’une blessure est souvent perçue par le sportif et le monde médical comme une

fatalité. L’entorse de cheville est l’une des lésions sportives les plus fréquentes, aussi bien dans

le monde professionnel qu’amateur ; elle est fréquemment rencontrée dans les sports où les

courses et les sauts se succèdent. En plus de la douleur et de l’œdème, elle peut entraîner une

diminution de l’amplitude articulaire et un déficit fonctionnel important. Malgré un traitement

adapté, les récidives sont courantes et peuvent aboutir à un arrêt total de la pratique sportive. De

plus, un nombre important de personnes ayant subi une entorse de cheville ne suivent pas de

programme de réhabilitation, ce qui questionne l’efficacité de la prise en charge. Les

conséquences de cette entorse ne sont donc pas négligeables, aussi bien du point de vue personnel

qu’économique, en particulier dans le cadre du sport de haut niveau. Le masseur-kinésithérapeute

prend en charge un grand nombre de patients avec une entorse latérale de cheville, il a un rôle

essentiel dans leur prise en charge. Il doit apporter aux patients un traitement fonctionnel efficace

et préparer leur retour, aux activités de la vie quotidienne comme sur le terrain.

Après une succincte exploration de la littérature et des recommandations de la Haute Autorité

de Santé, il semble que le traitement fonctionnel soit le plus adapté, en particulier la

reprogrammation neuro-motrice. Cependant, ces techniques jouissent pour la plupart d’un faible

niveau de preuve, ce qui laisse envisager de mettre en place des recherches plus approfondies

dans ce domaine. L’exploration de la littérature montre un nombre important de bienfaits liés à la

l’utilisation de la pliométrie, mode de contraction musculaire utilisant la force élastique des

muscles associé au réflexe myotatique pour améliorer la puissance d’un muscle lors d’un effort

bref et rapide. Les recherches montrent également que la notion d’agilité caractérisant l’initiation

d’un mouvement, d’un changement de direction ou de rapide accélération ou décélération associé

à une composante cognitive, prend une place de plus en plus importante dans la recherche de

performance sportive mais aussi dans la prévention des blessures, en particulier celles ciblant le

membre inférieur. La question qui a initié ce travail est la suivante : Est-ce que les exercices

pliométriques et d’agilité des membres inférieurs permettent de renforcer l’équilibre dynamique

du membre inférieur chez le footballeur ?

Les objectifs de cette étude, à travers un essai clinique randomisé, sont de savoir si intégrer un

programme d’exercices pliométriques et d'agilité à l’entrainement des footballeurs améliore

l’équilibre dynamique des membres inférieurs, avec comme finalité l’évaluation de l’efficacité de

ce programme sur la stabilité de cheville. L’objectif est également de mettre en place un

programme d’entraînement qui soit facilement applicable et qui corresponde aux pratiques

actuellement utilisées sur le terrain.

La première partie de ce travail est une revue sur la stabilité de cheville dans laquelle seront

détaillées les notions d’épidémiologie, d’anatomie, de biomécanique, de physiopathologie et de

traitement fonctionnel. Il comprend ensuite une revue de littérature sur la pliométrie et l’agilité

par une description des phénomènes physiologiques lors de leurs applications et l’exposition de

leurs intérêts du point de vue clinique. Dans un second temps ce travail détaillera le déroulement

du protocole de recherche, l’évaluation des résultats obtenus et la discussion de ceux-ci.

La problématique de recherche de ce travail est la suivante : l’ajout d’un programme d’exercices

pliométriques et d’agilité à un programme d’entraînement classique influence-t-il la stabilité de

cheville chez le footballeur ?

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Partie 1 : Contexte de l’étude

1.1 L’instabilité de cheville

1.1.1 Epidémiologie

Les entorses de l’articulation talo-crurale représentent la lésion la plus fréquente au niveau de

l’articulation de la cheville, selon Barois et al. (2002), elles représentent 7% des consultations aux

urgences hospitalières, soit plus de 6 000 cas par jour en France. Les entorses de cheville sont à

l’origine de 25% des accidents sportifs. Selon D.E. Simpson (1991) ces chiffres sont sous-estimés,

car les cas d’automédication sont nombreux.

Tourné et al. (1999) décrivent qu’environ 15% des entorses sont graves, de plus « une mauvaise

appréciation de la gravité peut amener à une prise en charge inappropriée ou insuffisante,

préjudiciable à l’avenir fonctionnel de l’articulation ». Jusqu’à 40% des entorses de cheville

peuvent évoluer vers une instabilité chronique et développer une arthrose secondaire de

l’articulation, selon J.F. Kouvalchouk et al. (2008).

1.1.2 Définition

B.L Riemann et S. M Lephart (2002) décrivent la stabilité articulaire comme l’état d’une

articulation restant ou revenant rapidement à un alignement correct par une égalisation des forces.

M. Dufour et al. (2006) distinguent la stabilité passive, dépendant des os et des ligaments, de la

stabilité active dépendant des organes musculo-tendineux.

Selon J.K. Loudon et al. (2008), l’instabilité de cheville peut être d’origine mécanique ; elle est

alors définie par une amplitude articulaire supérieure à la portée normale de la cheville, pouvant

être causée par une laxité des ligaments, des anomalies anatomiques ou des processus

inflammatoires dégénératifs et chroniques. Les auteurs parlent également d’instabilité d’origine

fonctionnelle, qui est définie par une situation dans laquelle le patient a des entorses récurrentes

et/ou un sentiment régulier de cheville qui « roule ». M. Dufour et al. (2006) divisent les

instabilités en deux groupes : d'une part les instabilités subjectives ; définies par des sensations

de dérobement ou de manque de sécurité ressenties par le patient, provenant souvent d’une

défaillance proprioceptive, d’une mauvaise programmation gestuelle ou d’une insuffisance

musculaire ; d'autre part, les instabilités objectives, qui proviennent de troubles tels que des

luxations ou des subluxations reposant généralement sur des insuffisances des structures passives

causées par des dysplasies, des dysharmonies ou par une insuffisance ligamentaire.

1.1.3 Structures anatomiques de la cheville

a) Structures osseuses

Selon Kamina (2009), l’articulation de la cheville ou talo-crurale unit trois os : tibia, fibula et

talus. Le talus est l’os postero-supérieur de tarse, il est allongé sagittalement et possède une tête

antérieure, un col et un corps postérieur. Il est caractérisé par une volumineuse saillie dorsale,

formant un arc de 120° environ, qui s’articule avec les os de la jambe. Le talus est considéré par

Kapandji (2009) comme l’os « répartiteur du poids » du corps et des efforts sur l’ensemble du

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pied. Le talus présente également des surfaces articulaires médiale et latérale correspondant aux

malléoles médiale et latérale. Le tibia et la fibula sont deux os longs formant la structure de la

jambe, ils sont solidaires et forment une mortaise à leur extrémité inférieure. Cette mortaise est

une pince plus large en avant qu’en arrière dans laquelle s’encastre la trochée du talus.

Figure 1 : Ostéologie des articulations talo-crurale et tibiofibulaire inférieure, selon M. Dufour

(2006)

b) Moyens d’union

La cheville est soutenue par un système ligamentaire riche, qui est divisé en deux systèmes

selon Kamina (2009) : les ligaments collatéraux médiaux et latéraux.

Le ligament collatéral médial est un ligament résistant et triangulaire, formé de deux couches, qui

prend son insertion sur la face médiale de l’apex de la malléole médiale et composé de :

- La couche superficielle, comprenant le ligament tibio-naviculaire, qui s’insère sur la tubérosité

naviculaire, et le ligament tibio-calcanéen qui se fixe sur le ligament calcanéo-naviculaire et le

sustentaculum sali.

- La couche profonde, comprenant le ligament tibio-talaire antérieur, qui s'insère sur la face

médiale du col du talus, et le ligament tibio-talaire postérieur qui s’insère sur la face médiale

du corps du talus.

Le ligament collatéral latéral est formé de trois faisceaux convergeant vers la malléole latérale,

comprenant :

- Le ligament talo-fibulaire antérieur qui se dirige en bas et médialement et se termine sur la face

latérale du col du talus.

- Le ligament talo-fibulaire postérieur qui se dirige horizontalement et médialement pour se

terminer sur le tubercule latéral du talus.

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- Le ligament calcanéo-fibulaire qui se dirige en bas et postérieurement pour se terminer sur la

face latérale du calcanéus.

L’articulation tibio-fibulaire distale est renforcée par le ligament tibio-fibulaire antérieur (LTFA)

qui naît du bord de l’incisure fibulaire et se termine sur la malléole latérale, par le ligament tibio-

fibulaire postérieur qui prend insertion au niveau de la fosse de la malléole latérale et se termine

sur le bord postérieur de l’incisure fibulaire. Cette articulation est également renforcée par le

ligament interosseux tendu entre les deux surfaces articulaires (P. Kamina, 2009).

La cheville est également renforcée par une capsule articulaire s’insérant sur le pourtour du

cartilage, sauf en avant où elle s’insère en retrait du bord antérieur du tibia et sur la crête

transversale du col du talus. Celle-ci est lâche sagittalement et tendue sur les côtés. Elle comporte

des culs-de-sac tractés par les fibres des muscles voisins (Dufour, 2015).

c) Structures musculaires

Les muscles de la cheville sont répartis en deux groupes : les fléchisseurs et les extenseurs,

agissant par rapport à l’axe du mouvement qui est transversal et oblique latéralement et en arrière

(P. Kamina, 2009). Tous les muscles situés en avant de l’axe transversal sont fléchisseurs de la

cheville, on retrouve le long extenseur de l’hallux, le muscle tibial antérieur, le long extenseur des

orteils et le troisième fibulaire. Ils sont maintenus contre le squelette par le rétinaculum du cou

du pied. Les muscles extenseurs de la cheville sont situés en arrière de cet axe, on retrouve le

triceps sural composé de trois corps musculaire (gastrocnémien médial, gastrocnémien latéral et

soléaire) possédant un tendon terminal commun : le tendon calcanéen. On retrouve également le

court fibulaire, le long fibulaire, le tibial postérieur, le long fléchisseur des orteils et de l’hallux

qui passent par les gouttières rétromalléolaires. Selon A.I. Kapandji (2012) « en pratique, seul le

triceps sural est efficace ».

Figure 2 : Rapport entre le talus et les muscles de la cheville, selon A.I. Kapandji (2009)

Page 13: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

5

1.1.4 Biomécanique de la cheville

Du point de vue anatomique, la cheville est une articulation trochléaire (A.I. Kapandji, 2009),

elle ne possède donc qu’un seul degré de liberté, permettant la flexion/extension. P. Kamina

(2009) décrit alors une mobilité de 20 à 30° de flexion et de 30 à 60° d’extension à partir de la

position anatomique de référence.

Du point de vue fonctionnel, la cheville fait partie du complexe articulaire de l’arrière-pied,

comprenant l’articulation tibio-fibulaire distale et l’articulation subtalaire. Selon A.I. Kapandji

(2009), cet ensemble articulaire, aidé par la rotation du genou, réalise l’équivalent d’une

articulation à trois degrés qui permet l’orientation de la voûte plantaire dans toutes les directions

pour l’adapter aux accidents du terrain. Selon l’auteur, la cheville est « une articulation très serrée,

très emboîtée qui subit des contraintes extrêmement importantes, puisqu’en appui unipodal, elle

supporte la totalité du poids du corps encore augmenté par l’énergie cinétique lorsque le pied

prend contact avec le sol ». M. Bouysset (Bouysset et al., 2014) nous rappelle que lors de la

marche ou de la course, ce complexe passe de manière graduelle de l’état d’éversion adaptative,

lors de laquelle il y a un emmagasinement d’énergie, à l’état d’inversion propulsive avec un

relargage de cette énergie.

La cheville est formée par l’encastrement de la trochlée du talus entre les deux malléoles qui

forme la pince bi-malléolaire. Lors de la flexion dorsale du pied, la partie large du talus vient se

placer entre les deux os et provoque l’écartement de cette pince, le mouvement inverse

accompagne la flexion plantaire, le talus se loge alors dans la pince et peut même être

insuffisamment tenu lorsqu’il existe un défaut de serrage en cas d’instabilité de cheville (M.

Dufour, 2015).

Concernant la stabilité de la cheville, A.I. Kapandji (2009) explique que la stabilité antéro-

postérieure est assurée en partie par la coaptation passive, dont elle bénéficie grâce à la pesanteur,

et à la coaptation active obtenue grâce aux muscles, il développe :

- La flexion est limitée par la butée du col du talus contre le bord antérieur de la surface

tibiale, la tension développée sur la partie postérieure de la capsule et la résistance tonique

du triceps sural.

- L’extension est limitée par les tubercules du talus, la tension développée sur la partie

antérieure de la capsule et les faisceaux antérieurs des ligaments collatéraux ainsi que la

résistance des muscles fléchisseurs.

- L’abduction et l’adduction sont limités par l’encastrement osseux formant la pince bi-

malléolaire, le ligament interosseux ainsi que par les ligaments collatéraux.

1.1.5 Le contrôle neuro-musculaire de la cheville

J.C. Chanussot et al. (2012) mettent en avant plusieurs mécanismes de protection de la cheville,

ils reprennent ainsi l’hypothèse de M.A. Freeman (1965) selon laquelle la protection de la cheville

est assurée par une boucle de rétroaction d’origine proprioceptive : les informations provenant de

mécanorécepteurs situés dans la capsule et les ligaments tibio-tarsiens sont capables de créer des

réactions réflexes de protection. Cependant, J.L. Thonard (1988) prouve que le temps nécessaire

pour induire une lésion ligamentaire de la cheville (moins de 30ms) est inférieur aux temps de

réflexe (60ms) des muscles fibulaires et du tibial postérieur, ce qui montre que les réactions

réflexes de protection n’ont pas le temps de se mettre en place. Ces observations poussent les

auteurs à se tourner vers les phénomènes d’anticipation. Ainsi au niveau central, les auteurs

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6

parlent de « standards de référence » qui sont constitués au cours de l’apprentissage

psychomoteur et qui permettent d’envoyer des ordres moteurs préprogrammés en périphérie et de

comparer les afférences rétroactives qu’il reçoit afin de corriger les ordres moteurs envoyés. Lors

d’un saut programmé, les auteurs montrent que des phénomènes automatiques d’anticipation se

mettent en place : ceux-ci dépendent des apprentissages antérieurs et des informations

périphériques et permettent de mettre en place un état de pré-tension qui « améliore la raideur

musculaire active et protège l’articulation en attendant la survenue des réflexes de courte (50ms),

de moyenne (100ms) et de longue latence (150ms) ».

1.1.6 Physiopathologie

a) Généralités

La lésion du ligament collatéral latéral est la lésion la plus courante au niveau de l’articulation

talo-crurale : elle se fait habituellement au cours d’un mouvement forcé d’inversion de la cheville,

associant une flexion plantaire, une adduction et une supination. M. Julia (2002) distingue deux

phases lors d’une entorse de cheville : la position d’inversion forcée et l’application d’une force

compressive sur l’articulation. M. Bendahou et al. (2013) nous rappellent que « les conditions

dans lesquelles peut survenir cette entorse sont extrêmement variées : du simple faux pas en

marchant à la réception au sol d’un saut. »

Le mouvement d’inversion forcé de la cheville peut faire effet sur un, deux ou trois

ligaments collatéraux latéraux entraînant des entorses de gravité croissante selon le nombre de

ligaments touchés. La classification des entorses de cheville la plus utilisée est celle tenant compte

de la gravité lésionnelle, réalisée par De Lecluse et al. (2003), décrivant ceci :

- Grade 1 : entorse bénigne. Présence d’une élongation sans rupture de ligaments. La

marche n’est pas altérée, le gonflement latéral est modéré, le tiroir antérieur est indolore

mais le varus passif et la palpation du ligament tibio-fibulaire antérieur (LTFA) sont

sensibles.

- Grade 2 : entorse moyenne. Rupture partielle du LTFA. Présence d’une boiterie lors de

la marche, d’un gonflement antéro-latéral et d’une ecchymose. Le tiroir antérieur, le varus

passif ainsi que la palpation du LTFA sont douloureux.

- Grade 3 : entorse grave. Rupture totale d’au moins un des faisceaux ligamentaires.

Présence d’un craquement initial accompagné de vives douleurs, d’un gonflement global

et d’une ecchymose. La marche est difficile voire impossible.

b) Facteurs de risque

Selon B.D. Beynnon et al. (2002) la littérature est imprécise quant à la détermination exacte des

facteurs de risque d’entorse de cheville, les auteurs divisent ces facteurs de risques en deux

catégories : intrinsèques et extrinsèques. Concernant les facteurs intrinsèques, qui dépendent des

caractéristiques morphologiques du sujet, les auteurs mettent en évidence que la laxité

ligamentaire et le type de pied (pronateur, neutre ou supinateur) n’ont pas d’incidence. Ils mettent

en avant qu’un antécédent d’entorse latérale de cheville représente le facteur de risque le plus

important et qu’une augmentation du varus de la cheville augmente également ce risque. T.M.

Page 15: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

7

Willems et al. (2005) ont mis en évidence que les sujets présentant une vitesse de course, des

qualités d’endurance, d’équilibre et de contrôle directionnel peu développées ainsi qu’une force

de dorsiflexion de cheville faible présentent un risque plus élevé d’entorse de cheville. J. Witchalls

et al. (2012) montrent qu’une altération du ratio éverseur / inverseurs de la cheville et un déficit

du contrôle postural augmente le risque de blessure. Selon J.K Loudon et al. (2008) une

insuffisance de proprioception peut entraîner une réponse retardée des muscles de la cheville à

résister à un mouvement d’inversion sous condition de charge, amenant à des situations

d’entorses. C. Doherty et al. (2013) montrent que les femmes et les enfants sont plus exposés au

risque d’entorse de cheville. Concernant les facteurs extrinsèques, qui dépendent de facteurs

extérieurs au sujet, M. Beynnon et al. (2002) mettent en évidence que le risque d’entorse de

cheville augmente de manière proportionnelle avec le temps de pratique et l’intensité du sport

pratiqué. Le revêtement du sol influence également le risque d’entorse, ainsi les sujets qui

pratiquent un sport en intérieur ou un sport de court sont particulièrement exposés au risque

d’entorse (C. Doherty, 2003).

Concernant le football, M. Beynnon et al. (2000) rapportent qu’un terrain sec augmenterait le

risque d’entorse de cheville. F. Le Gall (2005) met en avant l’augmentation du risque lésionnel

en cas de mouvement de frappe contrarié, ainsi une frappe de balle contrée ou une frappe du bout

du pied peuvent entraîner des lésions ligamentaires de la cheville, le plus souvent localisées au

niveau de la capsule antérieure, du plan ligamentaire interne et de lésions ostéo-articulaires par

conflit.

c) Conséquences

Selon S.Fabri et al. (2009), le retentissement économique des entorses de cheville s’élève à 1,2

millions d’euros par jour en France. Du point de vue sportif, les conséquences peuvent être

importantes : de 15 jours de repos pour une entorse légère à 8 semaines pour une entorse grave,

ces délais entraînent une absence du joueur ainsi qu’un phénomène de désentraînement, impactant

le retour du sujet sur le terrain.

Au-delà des phénomènes de douleur et d’œdème post-traumatique, J.F. Kouvalchock et al.

(2008) recensent un grand nombre de séquelles directement imputables à l’entorse de cheville tels

que : des fibroses péries articulaires, un conflit astragalien antérieur, un syndrome du sinus du

tarse, des ossification para-articulaires, des lésions des tendons fibulaires ou encore des lésions

ostéochondrales. Le principal risque lié aux entorses de cheville est celui du passage à la

chronicité. L’instabilité chronique de cheville est définie par E. Delahunt et al. (2010) comme la

présence de symptômes résiduels plus d’un an après le traumatisme initial. Elle est caractérisée

selon J. Munn et al. (2008) par un manque de contrôle postural.

J.F. Kouvalchock et al. (2008) soulignent l’importance des troubles neurologiques pouvant être

sensitifs ou moteurs selon le tronc nerveux intéressé, le mécanisme lésionnel peut venir soit d’un

étirement lors du mouvement d’inversion soir par la compression d’un nerf au niveau d’une

traversée aponévrotique. S’intéressant aux conséquences somatiques de l’entorse de cheville, Mc

Keon & Hertel (2008) montrent que l’atteinte ligamentaire entraîne une laxité articulaire associée

à des perturbations proprioceptives induisant une altération du sens de position articulaire, une

augmentation du temps de réaction des muscles fibulaires lors du mouvement d’inversion de la

cheville, une vitesse de conduction diminuée, une sensibilité cutanée perturbée et un déficit de

force en flexion. La Haute Autorité de Santé (HAS, 2000) décrit deux principales incapacités

découlant de l’entorse de cheville, à savoir une diminution du recrutement musculaire et une

altération de la stabilité fonctionnelle due à une modification de l’information proprioceptive.

Page 16: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

8

Selon M. Boudahou et al. (2013) il faudrait « compter environ une année pour que le tissus

originel (ligamentaire, osseux) retrouve ses propriétés physiologiques et biomécaniques. »

1.1.7 Traitement fonctionnel de l’instabilité de cheville

Quel que soit la gravité, le traitement fonctionnel est le traitement de référence de l’entorse de

cheville. La HAS recommande ainsi l’application du protocole « RICE » en phase de pré-

diagnostique (repos, glace, compression et élévation) et ensuite une reprise d’activité rapide

accompagnée d’une immobilisation relative par contention adhésive ou orthèse semi-rigide et

d’une mobilisation précoce, en utilisant les critères de suivi suivants : la douleur, l’œdème, la

mobilité, la force, la stabilité fonctionnelle et les activités de la vie quotidienne. Les quatre

objectifs principaux sont l’indolence, la restauration des amplitudes articulaires, le renforcement

musculaire et la reprogrammation neuromusculaire. M. Bouysset et al. (2015) préconisent

également une modification du geste technique et une adaptation du chaussage.

Du point de vue fonctionnel, J.K Loudon et al. (2008) ont réalisé une revue systématique de

l’efficacité des différents traitements de l’instabilité de cheville, selon eux : le renforcement

musculaire des muscles de la cheville et le travail de l’équilibre bénéficient d’un grade de

recommandation « B » selon la classification de Butler & Campbell, ils correspondent alors à un

petit essai randomisé comportant un risque modéré d’erreur. Le travail de la proprioception

bénéficie selon les auteurs d’un grade de recommandation « C » qui correspond au plus faible

grade de recommandation.

1.1.8 Prévention de l’entorse de cheville

La prévention des blessures prend une place de plus en plus importante dans l’entraînement

sportif, cependant la littérature la concernant est peu fournie. P. Rochcongar et al. (2013) nous

rappellent que celle-ci est multifactorielle. Concernant les lésions ligamentaires les auteurs

mettent en avant l’importance de l’échauffement associé aux étirements, à la pliométrie et aux

courses avec déplacements latéraux. J.B. Taylor et al. (2015) par leur revue systématique mettent

en évidence que des programmes d’entraînement neuromusculaire permettent de réduire le risque

de blessure de cheville en améliorant le contrôle de l’équilibre et le sens de la position articulaire.

Mc Keon et al. (2008) s’intéressent plus précisément au rôle de l’équilibre dans l’entorse de

cheville et rapportent que l’entraînement proprioceptif réduit le risque de subir une première

entorse de cheville, permet de réduire le taux de récidive et améliore la qualité de vie des sujets

ayant subis une entorse.

Concernant les supports de cheville externes (strapping ou orthèse semi-rigide), les études

montrent une réduction du risque de blessure à court terme par une diminution de l’amplitude

articulaire en inversion et une augmentation de l’activation et de l’excitabilité musculaire.

L’utilisation de ces supports est débattue car les muscles environnants pourraient s’affaiblir et/ou

perdre de leur capacité de répondre à la perturbation (P. Rochcongar et al., 2013 ; J.B. Taylor et

al., 2015).

Page 17: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

9

1.2 Pliométrie et agilité

1.2.1 Définition et histoire de la pliométrie

La pliométrie est un mode de contraction musculaire à part entière, elle caractérise un muscle se

trouvant dans un état de tension tel qu’il est soumis en un temps très court à l’enchaînement de

son allongement (phase excentrique) et de son raccourcissement (phase concentrique). On utilise

également les termes de « Cycle Etirement – Raccourcissement » (CER) ou «Stretch – Shortening

– Cycle ». La pliométrie se définit comme l’utilisation de l’énergie emmagasinée par les éléments

élastiques des muscles lors de la phase de contraction excentrique dans le but de la restituer lors

d’un saut par exemple. Combinant force musculaire et vitesse, la pliométrie est utilisée pour

améliorer la puissance lors de la préparation physique. Selon Y.C. Wang et al. (2016) une

contraction pliométrique se décompose en trois phases : une première phase d’allongement

musculaire rapide, une seconde période de repos courte appelée phase d’amortissement et enfin

une phase explosive de raccourcissement du muscle.

La pliométrie est utilisée dès les années 1950 pour améliorer les qualités explosives des joueurs,

c’est à dire la capacité à développer un maximum de force dans un temps très court. Des

entraîneurs d’équipes internationales de football des pays nordiques avaient recourt de manière

empirique à l’utilisation de petites haies rudimentaires pour réaliser des séries de rebonds

successifs. Elle est ensuite utilisée dans les années 1960 par Verkhoshansky dans l’entraînement

des triple sauteurs : l’entraîneur ayant constaté l’importance du travail excentrique lors de

l’impulsion dans l’augmentation de la tension en phase d’amortissement, il introduit ensuite les

sauts en contrebas en 1967. La pliométrie est introduite aux États-Unis en 1975 par Fred Wilt et

en Europe dans les années 1980 par Carmelo Bosco, elle connaît ensuite une évolution importante

dans ses méthodes d’utilisation et dans ses applications (G. Cometti, 2012).

1.2.2 Physiologie de la pliométrie

a) Physiologie de la contraction musculaire

Les muscles squelettiques ont pour fonction de transformer l’énergie chimique en énergie

mécanique afin de réaliser un mouvement : la contraction musculaire. L’élément de base des

fibres musculaires est la myofibrille. Cet élément contractile est constitué de filaments fins et de

filaments épais allant d’un bout à l’autre de la fibre musculaire en se divisant en sarcomères. Les

filaments épais sont formés d’un assemblage de protéines de myosine, tandis que les filaments

fins sont constitués d’actine. Ces filaments se lient pour former des ponts d’union. A chaque

extrémité du sarcomère se trouvent des protéines de titine qui ont pour rôle de stabiliser la position

des filaments épais et fins en agissant comme un ressort, elles contribuent alors à l’élasticité du

muscle (cf. Annexe 4). Chaque muscle est innervé par plusieurs motoneurones. Les motoneurones

innervent plusieurs fibres musculaires au sein d’un même muscle. Quand un motoneurone est

activé, toutes les fibres sur lesquelles il se termine se contractent simultanément. L’ensemble

constitué par un motoneurone et toutes les fibres qu’il innerve constitue une unité motrice.

Selon L. Sherwood (2015), la contraction est initiée par la stimulation d’une unité motrice créant

un potentiel d’action circulant jusqu’au niveau de la jonction neuromusculaire qui sépare le

motoneurone de la fibre musculaire. Ce potentiel d’action va induire une libération

d’acétylcholine qui va déclencher un second potentiel le long de la fibre musculaire. Ce potentiel

Page 18: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

10

d’action va se propager le long de la surface membranaire et dans la fibre musculaire induisant

une libération de calcium. Les sites de liaison de l’actine vont se démasquer et permettre la

formation des ponts d’actine- myosine. Une flexion des ponts d’union de la myosine va tirer le

filament fin sur le filament épais, le ramenant vers le centre du sarcomère. L’énergie de ce travail

est fournie par l’adénosine triphosphate (ATP), à la fin de celui-ci les ponts d’union se détachent

de l’actine. Lorsque le potentiel d’action s’arrête, le calcium est recapté et les sites de liaison se

masquent. La contraction prend fin et les filaments fins retrouvent passivement leur position de

base. Toutefois la contraction n’est pas toujours suivie de raccourcissement du muscle, on

distingue en effet les contractions isotoniques, au cours desquelles la longueur du muscle varie,

en diminuant (concentrique) ou en augmentant (excentrique), des contractions isométriques au

cours desquelles la longueur des muscles ne varie pas.

b) Relation force - longueur

Depuis les travaux de Gordon et al. (1966) on sait que la force produite par un sarcomère varie

en fonction de sa longueur. En position courte, les filaments d’actine-myosine se chevauchent de

manière trop importante, réduisant la force musculaire ; de même lorsque les filaments

s’éloignent, leur zone de contact diminue. Ils nous montrent alors que la position intermédiaire

est celle développant le plus de force grâce à un nombre maximal de ponts d’actine-myosine.

Fukunaga et al. (2002) ont récemment réalisé un travail d’analyse du complexe muscle-tendon

par images à ultrasons au cours de plusieurs activités dont le saut, ils confirment que lors d’un

effort pliométrique la zone de tension musculaire maximale se trouve dans la zone intermédiaire

de la longueur du sarcomère qui forme un plateau (cf. Figure 3).

Figure 3 : Variation de tension maximale et longueur du sarcomère lors d’un saut selon

Fukunaga et al. (2002)

c) Relation force – vitesse

La relation force-vitesse est une notion importante lorsque l’on parle de pliométrie, en effet au

niveau musculaire la production de force varie en fonction de la vitesse de contraction, et la force

diminue avec la vitesse. Pour G. Cometti (2012) « plus le mouvement est rapide plus la fibre a du

mal à produire une force importante ». Cette diminution de la force en fonction de la vitesse

Page 19: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

11

s’explique selon R. Lieber (2002) par une diminution du nombre de ponts d’actine-myosine, il

faut en effet un certain temps pour créer ces ponts : quand la vitesse est importante le nombre de

pont créés est peu important.

d) Cycle étirement- raccourcissement

Lors d’une situation pliométrique les deux relations étudiées précédemment sont appliquées de

manière simultanée car celle-ci met en jeu les variations de vitesse et de longueur des sarcomères.

R. Lieber (2002) propose une illustration de cette équation (cf. figure 4) :

Figure 4 : Relation entre force, vitesse et longueur du sarcomère lors de la contraction

pliométrique (Schéma issu de Cometti et al. 2012, p24)

Plusieurs facteurs expliquent le phénomène de cycle d’étirement-raccourcissement (CER) : les

facteurs nerveux, l’élasticité du système « tendon-muscle » et l’intervention du réflexe

d’étirement. G. Cometti et al. (2012) distinguent trois types de facteurs nerveux intervenant lors

d’efforts dynamiques ou explosifs : un meilleur recrutement spatial des unités motrices, un

meilleur recrutement temporel des unités motrices ainsi qu’une meilleure synchronisation de

celles-ci.

Au niveau de la structure musculaire, deux phénomènes peuvent être mis en avant : les ponts

d’actine-myosine et la titine. M. Linari et al. (2000) mettent en évidence une augmentation du

nombre de ponts d’actine-myosine formés lors d’une action excentrique de l’ordre de 1,8 fois

supérieure à celui d’une contraction isométrique permettant une d’augmentation de la force au

niveau du sarcomère. Selon Herzog (2003) et Schmidtbleicher et al. (1986) la titine, protéine

destinée à ramener le sarcomère à sa position de base à la suite d’un allongement, tient un rôle

important dans la production de force lors de la phase excentrique du CER. T. Fukunaga et al.

(1996) mettent en évidence l’importance du complexe tendon-muscle par l’analyse de la phase

excentrique lors d’un saut, ils montrent que 66% du travail est effectué par le tendon et les 34%

Page 20: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

12

restant sont dus à la contraction musculaire. Lors de la phase de renvoi, 76% du travail est dû à

la restitution d’énergie par les tendons, la majeure partie de la puissance explosive est donc due à

l’emmagasinement de force par les structures tendineuses.

Pour expliquer les mécanismes physiologiques lors d’une contraction pliométrique, P. Komi et

al. (2003) montrent que le réflexe d’étirement y joue un rôle important : la boucle réflexe a un

délai de 40ms et la durée du temps d’appui varie de 90 à 250ms selon le type de course, la

potentialisation du réflexe arrive en fin de contraction excentrique. L’athlète entraîné prépare

alors son muscle avant le contact du pied au sol, le réflexe myotatique s’ajoute donc à cette activité

pour augmenter la force musculaire développée.

La mise en place de ces CER requiert trois conditions selon P.Komi (2003) et Gollhofer (1997),

à savoir : une bonne pré-activation des muscles avant la phase excentrique, une phase excentrique

courte et rapide ainsi qu’une transition immédiate entre la phase d’étirement (excentrique) et de

raccourcissement (concentrique). Selon Schmidtbleicher et al. (1986) il existe deux types

d’impulsion utilisant les CER:

- CER lents, caractérisés par de grands déplacements articulaires et une durée d’activation

de 300 à 500ms, utilisés lors des impulsions en volleyball ou en basketball par exemple.

- CER rapide, avec de petits déplacements articulaires et un temps de contact de 100 à 200

ms. Des sauts avec des CER rapides se rencontrent en course, en sauts en longueur ou en

hauteur ainsi que dans les sports collectifs présentant des bondissements.

J.C. Chanussot et al. (2012) mettent en avant le rôle central du système suro-achilléo-calcanéo-

plantaire (SACP) dans la pliométrie, il constitue en effet l’élément le plus important de la chaîne

propulsion du membre inférieur par ses fonctions posturale et propulsive.

1.2.3 L’entraînement en pliométrie

a) Principes

Pour Cometti et al. (2012), au cours d’un entraînement pliométrique, il est important de

multiplier et de varier les situations d’entraînement car « très vite l’athlète s’habitue à ces

exercices et on n'enregistre plus de progrès ». Il préconise alors de faire varier les placements, les

déplacements et les tensions musculaires.

Selon B. Grogeorge et al. (2016) plusieurs facteurs influencent la charge biomécanique lors des

sauts. Le poids de corps des sujets influencerait celle-ci, en effet les charges pliométriques sont

beaucoup plus agressives chez les sujets dont la masse corporelle est élevée. La maîtrise des sauts

profonds peut également avoir une influence par le biais d’un manque d’expérience ou d’une peur

de la chute pouvant être à l’origine d’un mauvais temps de couplage entre la contraction réflexe

à l’étirement des mollets et la contraction volontaire qui la succède. Au-delà de l’impact sur la

performance sportive, ces phénomènes vont augmenter l’impact sur les structures ostéo-

articulaires. En effet lors du contact avec le sol à la suite d’un saut, le temps de contact au sol, la

vitesse d’entrée dans le sol, la qualité des alignement segmentaires et la vitesse de sortie lorsque

le sujet quitte le sol ont un impact sur les structures ostéo-articulaire. Un entraînement

pliométrique peut alors permettre de prévenir ces phénomènes.

L’utilisation de la pliométrie nécessite de prendre des précautions en vue des risques de blessures

qu’elle peut entraîner, à savoir : développer en amont des prérequis suffisants en force maximale

Page 21: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

13

et en gainage abdo-dorsolombaire, respecter une progressivité dans les exercices et dans le

volume de charge. La pliométrie doit être utilisée avec précaution. Selon P. Clarkson et S. Sayers

(1999) le recourt à celle-ci peut s’avérer dangereux en entraînant des lésions musculaires. Ainsi

au niveau cellulaire peuvent apparaître un dérangement de l’homéostasie du calcium, une réaction

inflammatoire ou un une mauvaise synthèse de protéines du stress, ces phénomènes sont

particulièrement liés à la phase excentrique de la contraction musculaire.

b) Moyens

L’utilisation de la pliométrie comprend une variété importante d'exercices. Cometti et al. (2012)

distinguent cinq types de séances, à savoir :

- Bondissements horizontaux composés d’enchaînements de déplacements d’appuis.

- Bondissements verticaux composés de sauts recherchant à atteindre la hauteur maximale.

- Séance mixte combinant les deux modalités de bondissements.

- Bondissements répétés visant à développer l’aptitude à résister à la fatigue en

bondissements, composé de bondissements horizontaux et verticaux, elle suit une règle

de construction tenant compte du temps de compétition du sujet.

- Méthode « Choc » de Verkhoshansky, composée d’une variété de sauts en contrebas. Ce

type de pliométrie est très intense.

1.2.4 Intérêt de la pliométrie dans la physiologie

La pliométrie est utilisée dans la préparation physique, même dans les sports où les qualités

pliométriques ne sont pas primordiales car elle permet l’amélioration des performances dans

plusieurs domaines. Ainsi P. Paavolainen et al. (1999) montrent que le travail de la pliométrie

permet d’augmenter la vitesse de course chez le coureur par une réduction de la fatigue liée à une

diminution de sa consommation d’oxygène et de glycogène musculaire à une vitesse donnée. Y.C.

Wang et al. (2016) ont mis en évidence que la pliométrie permet d’augmenter la force musculaire

des membres inférieurs, en particulier ceux du genou, d’augmenter la stabilité articulaire ainsi

que les performances aux sauts verticaux et en accélération. Ces gains sont intéressants dans le

foot, selon A. Dellal (2008) elles permettent d’améliorer l’explosivité du joueur, de réaliser une

économie de course de 5 à 10%, de jouir d’une meilleure tolérance des charges de travail,

d’améliorer la puissance de frappe d’un joueur, d’augmenter la résistance musculaire locale,

d’améliorer la coordination des mouvements et jouent un rôle prophylactique.

Au niveau neuro-musculaire, Duchateau et al. (2003) évoquent une activation plus rapide des

motoneurones, l’entraînement en pliométrie diminuerait le temps nécessaire pour que les unités

motrices atteignent leur force maximale de 9%, on parle de diminution du « temps au pic de

force ». Cet entraînement permet une augmentation de la fréquence maximale de décharge des

unités motrices, jusqu’à l’apparition d’extra-doublets au niveau des impulsions correspondant à

des impulsions très proches contribuant à l’augmentation de la force. Après un entraînement en

pliométrie, Van Custem et al. (1998) montrent que l’apparition d’extra-doublets passe de 5,2% à

32,7%. Le recours à la pliométrie permet alors une amélioration de la coordination entre les

phénomènes d’anticipation, à savoir : le réflexe et la contraction volontaire, ce qui permet une

amélioration de la qualité de l’appui particulièrement intéressante chez le footballeur. Selon

Schmidtbleicher et al. (1986) la pliométrie dite « rapide », composée de CER rapides avec de

Page 22: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

14

petits déplacements angulaires et un temps de contact rapide (100 à 200ms) permet une activation

en phase excentrique supérieure aux valeurs obtenues lors de contractions maximales volontaires.

Au niveau musculaire K.F. Burgess et al. (2007) ont mis en évidence l’augmentation de la raideur

musculaire grâce à l’utilisation de la pliométrie, cette augmentation permet à l'athlète, selon Fouré

et al. (2010), d’améliorer la transmission de force musculaire et de diminuer la dissipation de

l’énergie accumulée lors de la phase excentrique.

Concernant la stabilité de cheville, on observe que la pliométrie permet d’augmenter la force

musculaire et la stabilité articulaire de l’ensemble du membre inférieur. Elle permet également

une amélioration de la coordination des mouvements et de la qualité des appuis.

1.2.5 Définition de l’agilité

B.Grosgeorge et al. (2016) proposent une définition de l’agilité : « Action qui caractérise une

initiation de mouvements du corps, de changement de direction ou de rapide accélération et

décélération, comprenant une composante physique et cognitive (reconnaissance d’un stimulus,

réaction et exécution d’une réponse physique) ». L’agilité consiste alors à perdre le moins de

temps possible dans la réalisation d’un ou plusieurs changements de direction rapides, donc à

ralentir le moins possible sa vitesse linéaire. L’agilité se rapporte alors aux qualités de

coordination, d’anticipation et d’adaptation posturales ainsi qu’à la notion de contrôle moteur.

Oliver et Meyers (2009) ont précisé les conditions de réalisation de l’agilité en distinguant :

- L’agilité planifiée, impliquant une habileté fermée dans laquelle les mouvements à

réaliser sont connus à l’avance.

- L’agilité réactive qui est une habilité ouverte mobilisant les aptitudes perceptives et

décisionnelles.

- L’agilité active qui est propre aux situations d’adversité proposées dans le jeu, exigeant

une capacité à se mouvoir de façon plus ou moins prévisible dans des espace-temps où

l’action est induite par l’adversaire.

1.2.6 L’agilité dans les sports collectifs

Jusqu’à la fin des années 1990, les qualités de force et de vitesse ont occupé une place dominante

dans le champ théorique de la préparation physique des sports collectifs. Depuis quelques années

la vitesse est représentée comme une qualité composite incluant anticipation, vitesses de réaction,

de perception, de décision, d’anticipation et d’action. Les méthodes d’entraînement se sont donc

davantage tournées vers la notion d’agilité. Au-delà de l’analyse de la performance physique,

K.L. Havens et al. (2014) ont mis en évidence l’impact des changements de direction sur la

physiologie des joueurs : un changement de direction de 90° entraîne une forte décélération

accompagnée d’importantes forces de translation et d’absorption au niveau du genou et de la

cheville. Au cours du dernier appui, le temps de contact au sol augmente de façon importante en

fonction de l’angle, passant de 57ms pour 45° à 252ms pour 90°, l’absorption du mouvement est

alors encaissée au niveau du genou et à un moindre niveau par la cheville.

Spiteri et al. (2014) mettent en évidence le rôle de la force excentrique des membres inférieurs

dans la capacité à changer de direction et montrent que les sujets les plus performants sont ceux

qui bénéficient d’une capacité de puissance plus comprimée dans le temps.

Page 23: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

15

Marshall et al. (2014) mettent en évidence l’implication de la hanche et de la cheville dans leur

capacité à encaisser des inversions de mouvement. Si ces articulations sont suffisamment

renforcées musculairement elles peuvent réduire le risque de blessure au niveau des structures

passives des articulations, en particulier celles du genou.

1.2.7 Intérêt du travail de l’agilité sur la physiologie

Pour B. Grogeorge et al. (2016) le travail de la décélération permet de gagner en efficacité dans

de nombreuses activités sportives et de réduire l’agression sur les structures passives (ostéo-

articulaires) de la cheville et du genou. Pour éviter un écrasement trop fort de la cheville les

auteurs recommandent de renforcer la force multidirectionnelle de la cheville, en particulier dans

une modalité de contraction excentrique.

M. Bernier (2003) préconise l’utilisation de l’entraînement en agilité dans le cadre de la

rééducation des athlètes, car en suivant une bonne progression il peut être utilisé dans la phase

finale de celle-ci, mobilisant les qualités de contrôle neuromusculaire, de stabilité du membre

inférieur et de temps de réaction musculaire. Une perturbation posturale est en effet imposée au

membre à travailler, provoquant une réponse motrice de protection de l’articulation. L’auteur

indique qu’un entraînement en force seul n’est pas suffisant pour préparer le sujet au contraintes

rencontrées en compétition.

1.2.8 Lien entre pliométrie et agilité

M.G. Miller et al. (2006) ont mis en évidence l’impact d’un programme pliométrique de six

semaines sur les qualités d’agilité planifiée, les résultats montrent un progrès du groupe

expérimental lors des tests d’agilité et une augmentation de 10% de la force mesurée sur

plateforme de force, selon eux ces résultats s’expliquent par un meilleur recrutement moteur et

une amélioration de l’adaptation neuronale.

T. MacCormick et al. (2016) ont réalisé une étude ayant pour but de comparer un entraînement

de pliométrie uniquement dans le plan frontal à celui d’un entraînement dans le plan sagittal. Les

auteurs montrent l’importance de varier les plans d’impulsion pliométrique

(horizontales/verticales ; latérales/sagittales et avant/arrière) dans les résultats obtenus aux tests

d’agilité.

1.2.9 Pliométrie, agilité et contrôle postural

Selon J. Massion (1992) les mouvements que nous exécutons sont toujours accompagnés

d'ajustements posturaux qui ont pour rôle de fournir le support postural à la réalisation du

mouvement ainsi que de maintenir l'équilibre du corps malgré les perturbations engendrées par

l'exécution du mouvement. Les ajustements posturaux peuvent apparaître simultanément ou

quelques millisecondes avant le mouvement volontaire, ils sont alors qualifiés d'ajustements

posturaux anticipés. On considère que leur rôle est de minimiser les perturbations de l'équilibre

qui risquent d'être engendrées par le mouvement à venir en mettant en place des corrections

anticipées. Ces mouvements résultent d'un apprentissage et s'exercent par des réseaux nerveux

adaptatifs.

Page 24: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

16

L’entraînement de l’équilibre améliore le contrôle postural ainsi que la stabilité dynamique et

peut prévenir le risque de blessure (E.A. Wilkstrom et al., 2009). L’intensité et le type

d’entraînement ne sont cependant pas quantifiés de manière précise. W.P. Ebben et al. (2010)

montrent alors que l’entraînement en pliométrie peut être une bonne alternative à cet entraînement

car il met en jeu les qualités de stabilisation dynamique, ainsi les auteurs préconisent la création

de programmes dans lesquels l’intensité du stimulus de stabilité, quantifiée par le temps de

stabilisation du sujet, augmente de manière progressive.

P.Y Huang et al. (2014) étudiant le contact au sol, montrent que l’entraînement en pliométrie

permet d’augmenter les angles maximaux des articulations des membres inférieurs dans le plan

sagittal et diminue les angles dans les plans frontal et transversal après le contact au sol. La

pliométrie permet donc d’augmenter le contrôle postural statique et dynamique du sujet avec une

diminution de la zone d’oscillation du centre de pression.

1.3 Les contraintes physiologiques du footballeur

T. Reilly et al. (2000) nous montrent que la distance moyenne parcourue par un joueur de

football lors d’un match varie de 9 000 à 14 000m pour les joueurs de champs et 3 000 à 6 000m

pour les gardiens, celle-ci dépend du poste occupé. Le football est un sport défini comme la

somme d’efforts intermittents réalisés à haute intensité, les auteurs établissent la répartition

suivante : 25% du temps est consacré à marcher, 37% à trottiner, 20% aux courses rapides, 11%

en sprints et 7% en course arrière.

Au cours d’un match de football, il y aurait plus de 1000 changements d’activité par joueur,

voire plus de 1400 selon T. Stolen et al. (2005) provoquant à chaque fois une accélération, une

décélération plus ou moins brusque du corps ou un changement de direction du mouvement. Les

actions des joueurs se font avec des angles peu fermés, de grandes différences de vitesse, de

déplacement et de fréquence selon le poste de jeu. Les auteurs mettent en évidence que chez le

joueur de sport collectif, au-delà de la vitesse de déplacement, ce sont les qualités d’accélération

et de décélérations qui sont déterminantes.

P. Bradley et al. (2014) comparent le jeu de la « Premier League » anglaise de 2006-2007 à celui

de 2012-2013 et indiquent que les actions de haute intensité ont augmenté de 50%, pouvant

atteindre 200 par match, le nombre de sprint a ainsi doublé, la distance parcourue en sprint a

également augmenté de 35% et le nombre de passes effectué a augmenté de 40%. L’auteur met

ainsi en avant une tendance à l’intensification du jeu au cours des années, expliquée par une

augmentation de la fréquence des actions de jeu au détriment de leur durée.

J. Dvorak et al. (2011) ont recensé 125 blessures au cours des 64 matchs de la coupe de monde

2010, soit une moyenne de 2 blessures par match. 64,5% de ces blessures ont lieux lors d’un

contact, 73,6% concernent un membre inférieur, 10,4% la tête, 9,6% les membres supérieurs et

6,4% le tronc. Les blessures les plus fréquentes sont les déchirures de la cuisse et les entorses de

cheville. Dans le domaine du foot, les lésions de la cheville sont représentées à 40,8% par les

entorses, 26,5% par des contusions, 19,2% par des fractures, viennent ensuite les tendinites et

autres blessures (D.J. Grimm et al., 1999).

Page 25: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

17

Partie 2 : Etude expérimentale

2.1 Synthèse de littérature, problématique, hypothèse et objectifs de

recherche

2.1.1. Synthèse de la littérature

Au regard des données apportées par la littérature exposées précédemment, il convient de retenir

que :

– L’entorse de cheville est une pathologie fréquente dans le monde sportif, en particulier

dans le football, elle survient le plus fréquemment lors d’un mécanisme d’inversion

forcée et entraîne souvent des séquelles fonctionnelles. L’instabilité de cheville peut être

d’origine mécanique ou fonctionnelle et peut s’exprimer de manière subjective et/ou

objective. Différents traitements fonctionnels peuvent être appliqués mais leur niveau de preuves est plutôt faible.

– Plusieurs facteurs de risque sont mis en évidence dans l’entorse de cheville : antécédent

d’entorse de cheville, déséquilibre et déficit de force musculaire, déficit de

proprioception, déficit d’anticipation posturale et de contrôle directionnel. La prévention

de l’entorse de cheville doit alors être multifactorielle.

– La pliométrie est un mode de contraction musculaire lors de laquelle le muscle se trouve

dans un état de tension tel qu’il est soumis en un temps très court à l’enchaînement de

son allongement et de son raccourcissement. Elle permet d’améliorer l’économie de

course, la force et la raideur musculaire, la stabilité articulaire, la coordination, le contrôle moteur et l’équilibre.

– L’agilité correspond à une initiation de mouvements du corps, de changement de

direction ou de rapide accélération et décélération, comprenant une composante physique

et cognitive, c’est un élément de plus en plus présent dans l’entraînement des sports

collectifs par son rôle dans les performances sportives mais aussi dans la protection des

blessures des membres inférieurs. Les changements de directions entraînent des

contraintes importantes sur les structures passives du membre inférieur. Le travail de

l’agilité permet de diminuer ces agressions en travaillant l’ensemble des muscles du

membre inférieur dans des modes de contraction et des positions variées et fonctionnelles.

– Le travail de l’équilibre et des ajustements posturaux améliore le contrôle postural et

permet de prévenir le risque de blessure.

– La pliométrie et l’agilité permettent d’améliorer le contrôle postural grâce à une

augmentation de la stabilisation dynamique et du contrôle postural statique, ils permettent

également d’améliorer le contrôle neuromusculaire. Celui-ci protège la cheville par le

biais de phénomènes d’anticipation permis par des ordres moteurs préprogrammés.

– Le football est un sport composé d’efforts intermittents à haute intensité dans lequel les

joueurs sont soumis à de nombreux changements d’activités : accélérations,

décélérations, changements de direction et phases de jeu avec balle. Les blessures

recensées le plus fréquemment dans le football concernent le plus souvent les membres

inférieurs, les traumatismes de la cheville en représentant une part importante.

Page 26: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

18

2.1.2 Problématique

La problématique de ce travail est la suivante : « L’ajout d’un programme d’exercices

pliométriques et d’agilité à un programme d’entraînement classique influence-t-il la stabilité de

cheville chez le footballeur ? ».

2.1.3 Hypothèses de travail

Les hypothèses de ce travail sont les suivantes :

• Les exercices de pliométrie et d’agilité permettent d’améliorer les résultats obtenus au Y

SEBT

• Les exercices de pliométrie et d’agilité permettent d’améliorer la stabilité de cheville perçue par le sujet

2.1.4 Objectifs de recherche

Les objectifs de cette recherche sont de connaitre les effets d’un programme d’exercices de

pliométrie associé à de l’agilité sur la stabilité objective et subjective de la cheville.

2.2 Finalité de l’étude La finalité de cette étude est d’émettre de nouvelles hypothèses quant à l’efficacité d’un

programme d’entraînement pliométrique associé à de l’agilité dans l’amélioration de la stabilité

de cheville.

2.3 Méthode L’étude a été réalisé au Centre de Formation du Stade Brestois du 06/12/2016 au 17/02/2017.

2.3.1 Population

L’étude comprend dix-sept participants, tous joueurs de football au sein du Centre de Formation du Stade Brestois 29. Tous les sujets sont des hommes sains.

a) Critères d’inclusion

Les critères d’inclusions de cette étude sont :

• Avoir lu et signé le formulaire de consentement

• Avoir entre 16 et 30 ans

• Etre pratiquant régulier et faire partie d’une équipe de football

Page 27: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

19

b) Critères d’exclusion

Les critères d’exclusion de cette étude sont :

• Présenter des risques cardio - vasculaire (Q - APP)

• Avoir un problème de vision non corrigé

• Présenter des troubles neurologiques

• Avoir subi un traumatisme de la cheville avec traitement médical lors des deux derniers

mois

• Présenter une lésion musculaire, tendineuse, aponévrotique, ligamentaire ou

cartilagineuse

c) Randomisation

La randomisation des groupes témoin / expérimental a été réalisé grâce à un tirage au sort à

l’aveugle de coupon par un opérateur extérieur à l’étude.

2.3.2 Outils de mesures

a) Cumberland Ankle Instability Tool

L’instabilité subjective de la cheville peut être quantifiée par l’intermédiaire de questionnaires.

Le questionnaire utilisé pour cette étude est une traduction du Cumberland Ankle Instability Tool

(CAIT) (Annexe 7). Selon E.C. Hiller et al. (2004) ce questionnaire est simple, valide et fiable

dans sa version anglaise. Il comprend neuf items à choix de réponse multiple, le sujet devant

répondre aux neuf items par la proposition correspondant le mieux à chaque cheville. En fonction

de ses réponses, le sujet se voit attribuer un score qui le prédispose ou non à l’instabilité

fonctionnelle de cheville. Le score total étant de 30, selon C.J Wright et al. (2014) les sujets avec

un score inférieur à 25 sont touchés par une instabilité de cheville. Selon les mêmes auteurs ce

test bénéficie d’une sensibilité de 82,9% et une spécificité de 74,7%.

b) Y Star Excursion Balance Test

Plusieurs tests permettent d’évaluer la stabilité de cheville de manière objective. Le test utilisé

pour ce travail est le Y Star Excursion Balance Test (Y SEBT), il s’agit d’un test créé par J.P. Plisky en 2009.

Pour la réalisation du Y SEBT le sujet est debout, pieds nus, en station unipodale avec l’hallux

à la base du dispositif composé de trois mètres rubans fixés au sol formant un Y, avec un angle de

135° entre la direction antérieure et les deux autres directions : postero-médiale et postero-latérale

formant un angle de 90°entre elles. Avant de réaliser la mesure, une démonstration est réalisée

par l’examinateur. Le sujet doit ensuite pousser avec son pied mobile un objet léger le plus loin

possible dans chacune des trois directions. Chaque direction est analysée une jambe après l’autre.

Chaque distance fait l’objet de trois essais. Les mouvements du pied au sol et les mouvements

des bras sont autorisés mais l’essai est recommencé si le sujet perd la station unipodale, s’il

décolle le talon du sol, ne peut pas revenir à sa position initiale ou perd le contact avec l’objet ou

appuie dessus. Le test est réalisé de la même manière pour chaque sujet avec des encouragements

identiques (« vas le plus loin possible ! »).

Page 28: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

20

Une mesure de la longueur du membre inférieur droit est réalisée sur table en décubitus, le sujet

doit décoller les hanches de la table et les reposer, avant que l’examinateur mesure la distance

entre l’épine antéro-supérieure et la malléole interne. Le score final est ensuite réalisé en

appliquant la formule suivante : ((longueur antérieure + postero-médiale + postero-latérale) / 3 x

longueur du membre inférieur) x 100.

J.P. Plisky et al. (2006) montrent que ce test permet d’identifier les sujets présentant une

instabilité chronique de cheville par une différence de plus de 4cm entre les distances parcourues

par les deux membres inférieurs dans la direction antérieure. Ce test présente un coefficient de

corrélation intraclasse allant de 0,85 à 0.88 selon la direction et un coefficient de corrélation

interclasse allant de 0.99 à 1.P.

Figure 6 : Evaluation de la stabilité objective de cheville par le Y SEBT

2.3.3 Protocole

L’algorithme suivant décrit brièvement la chronologie des interventions de ce protocole :

Avant intervention (Décembre 2016)

Consentement signé par les sujets

Questionnaire CAIT rempli par les sujets

Mesures de la stabilité de cheville par Y SEBT

Intervention

Groupe témoin

2 séances / semaine de 15 min renforcement

musculaire du tronc et des membres supérieurs

Groupe expérimental

2 séances/ semaine de 15 min d’exercices de

pliométrie associée à de l’agilité

Après intervention

Questionnaire CAIT rempli par les sujets

Mesures de la stabilité de cheville par Y SEBT

Figure 7 : Algorithme de la chronologie des interventions

Page 29: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

21

a) Bilan initial

Le bilan initial a été réalisé le jeudi 8 décembre 2016 au Centre de Formation du Stade Brestois

29, à la suite d’un entraînement.

Avant de débuter, les sujets ont remplis, lus et signé un questionnaire d’information et de

consentement à la participation de l’étude (Annexe 6), un questionnaire Q-AAP (Annexe 5) et un

questionnaire de Cumberland Ankle Instability Tool (Annexe 7). Les mesures du Y SEBT ont

ensuite été réalisé avec un examinateur mesurant la longueur du membre inférieur droit et deux

examinateurs mesurant les distances parcourues lors du Y SEBT.

b) Programme d’entraînement en pliométrie et agilité

À la suite du bilan initial, le programme d’entraînement pliométrique associé à de l’agilité a été

transmis au préparateur physique du club. Dans ce document (cf. annexe 8) apparaît la description

des six exercices, le matériel nécessaires à la mise en place de chacun d’eux, les consignes, le

nombre de répétitions, les qualités visées, quelques photos et enfin des éléments permettant

d’augmenter la difficulté des exercices.

Le programme d’entraînement de dix séances est effectué lors des entraînements de football à

raison de deux séances par semaine, prévues le mardi et le jeudi, à distance des compétitions,

durant cinq semaines consécutives. Les exercices sont effectués à la fin de l’entraînement. Les séances sont assurées par le préparateur physique du club.

Les exercices combinent différents exercices inspirés de G. Cometti et al. (2012) et B.

Grogeorges et al. (2016), comprenant des sauts rapides multidirectionnels réalisés sur échelle de

coordination, cerceaux ou haies basses (moins de 30 cm), enchaînés ou non avec des phases

d’accélération et de décélération. Selon les exercices, le sujet sera placé en situation unipodale ou

bipodale. Il est donné comme consigne au préparateur physique de mettre en place au moins trois

exercices différents au sein d’une même séance et de varier les exercices entre chaque séance afin

de diminuer la redondance de ceux-ci. Des critères permettant d’augmenter la difficulté des

exercices sont prévus afin d’observer une constance dans la difficulté de ceux-ci. Le préparateur

physique peut se baser sur les indications concernant les qualités visées afin de réguler de manière

efficace ceux-ci, il est ainsi juge de l’augmentation la difficulté.

Durant l’entraînement le groupe contrôle réalise des exercices divers de renforcement

musculaire des membres supérieurs et du tronc : gainage, pompes, etc.

c) Bilan final

Le bilan final a été réalisé le 15 février pour dix sujets et le 17 février pour sept sujets au centre

de formation du Stade Brestois 29, dans les mêmes conditions que le bilan initial. Aucun joueur

ne s’est blessé au cours du protocole, les mesures ont été réalisé sur l’ensemble des sujets.

Page 30: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

22

2.4 Résultats 2.4.1 Caractéristiques des sujets

Dix-sept sujets ont réalisé cette étude. Leur âge moyen est de 18,6 (1,2) ans, leur poids moyen

est de 71,6 (6,4) kg et leur taille moyenne est de 178 (5,7) cm.

Effectif Age (années) Poids (kg) Taille (cm)

Groupe expérimental 9 18,6 1,1 71,6 8,1 177,4 6,9

Groupe contrôle 8 18,1 1,4 71,6 4,3 178,5 4,5

Total 17 18,61,2 71,66,4 1785,7

Tableau 1 : Caractéristique de la population d’étude (Moyenne écart type)

2.4.2 Outils statistiques

Lorsque la distribution des variables était normale la comparaison a été effectué par le test de

Student, dans le cas contraire celle-ci a été effectué par le test non paramétrique de Mann –

Whitney.

2.4.3 Recueil des résultats

Les résultats obtenus au Y SEBT ont été rapporté par les examinateurs sur papier et ensuite

transcris sur tableur Excel (Microsoft®) (cf. Annexe 9) et les questionnaires CAIT ont été remplis

directement par les sujets sur papier et transcris ensuite sur tableur Excel (Microsoft®).

Initial Final

Témoin

(n=8)

Expérimental

(n=9)

Comparaison

de moyenne

Témoin

(n=8)

Expérimental

(n=9)

Comparaison

de moyenne

Moy. SD Moy. SD p Moy. SD Moy. SD p

YD 100 10,7 100,8 9,7 NS 100,7 9 101,7 9 NS

YG 102,8 12,1 102,3 8,7 NS 101,4 7,6 102,6 8,6 NS

Tableau 2 : Résultats obtenus au Y SEBT – Comparaison de moyenne intergroupe

Légende Tableau 2 : n = taille de l’échantillon ; Moy = moyenne ; SD = écart type ; p= p-value ;

NS= non significative p>0,05 ; YD= YSEBT à droite ; YG= YSEBT à gauche

Page 31: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

23

Initial Final

Témoin

(n=8)

Expérimental

(n=9)

Comparaison

de moyenne

Témoin

(n=8)

Expérimental

(n=9)

Comparaison

de moyenne

Moy. SD Moy. SD p Moy. SD Moy. SD p

CAIT

D 26,3 2,1 24,3 6 NS 26,6 5,3 26,2 4,7 NS

CAIT

G 26,1 2,3 25,7 5,7 NS 26,5 5,2 26,7 4,9 NS

Tableau 3 : Résultats obtenus au CAIT – Comparaison de moyenne intergroupe

Légende Tableau 3 : CAIT D= CAIT à droite ; CAIT G= CAIT à gauche

2.4.4 Description des résultats inter-groupes

Les moyennes initiales et finales des deux groupes obtenues lors des tests sont comparées.

Lors de l’évaluation initiale les moyennes du score composite du Y SEBT du pied droit pour le

groupe expérimental et le groupe témoin sont respectivement de 100,8 9,7 et de 100 10,7 et

concernant le pied gauche les moyennes sont respectivement de 102,3 8,7 et de 102,8 12,1.

Ces différences ne sont pas significatives (cf. Tableau 2).

Les moyennes du score CAIT du pied droit pour le groupe expérimental et le groupe témoin sont

respectivement de 24,3 6 et de 26,3 2. Concernant le pied gauche les moyennes sont

respectivement de 25,7 5,7 et de 26,1 2,3. Ces différences ne sont pas significatives (cf.

Tableau 3).

Ces comparaisons de moyenne mettent en évidence une différence non-significative des deux

groupes lors de l’évaluation initiale.

Figure 8 : Histogramme des moyennes au Y SEBT du groupe témoin

Bleu = pied droit ; orange = pied gauche

85

90

95

100

105

110

115

Initial Final Initial Final

Page 32: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

24

Figure 9 : Histogramme des moyennes au Y SEBT du groupe expérimental

Lors de l’évaluation finale les moyennes du score composite du Y SEBT du pied droit pour le

groupe expérimental et le groupe témoin sont respectivement de 101,7 9 et de 100,7 9 et

concernant le pied gauche les moyennes sont respectivement de 102,6 8,6 et de 101,4 7,6. Ces différences ne sont pas significatives (cf. Tableau 2).

Figure 10 : Histogramme des moyennes au CAIT du groupe témoin

Figure 11 : Histogramme des moyennes au CAIT du groupe expérimental

85

90

95

100

105

110

115

Initial Final Initial Final

17

22

27

32

Initial Final Initial Final

17

22

27

32

Initial Final Initial Final

Page 33: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

25

Les moyennes du score CAIT du pied droit pour le groupe expérimental et le groupe témoin sont

respectivement de 26,2 4,7 et de 26,6 5,3. Concernant le pied gauche les moyennes sont

respectivement de 26,7 4,9 et de 26,5 5,2. Ces différences ne sont pas significatives (cf. Tableau 3).

Ces comparaisons de moyenne mettent en évidence une différence non significative des deux groupes lors de l’évaluation finale.

2.4.5 Description des résultats intra-groupes

Une comparaison de moyenne est effectuée en intra-groupe afin d’identifier l’évolution de

chaque groupe.

a) Groupe témoin

Pour le groupe témoin, comprenant huit sujets, une comparaison des moyennes initiale et finale

de chaque test est réalisé. Concernant le Y SEBT du pied droit, la moyenne passe de 100 10,7

à 100,7 9, la comparaison de moyenne est de 0,903. Pour le pied gauche, la moyenne passe de

102,8 12,1 à 101,4 7,6, la comparaison de moyenne est de 0,752.

Pour les scores obtenus au CAIT droit la moyenne initiale est de 26,3 2,1 et la moyenne finale

est de 26,6 5,3, la comparaison de ces moyennes est de 0,223. Pour le CAIT du pied gauche la

moyenne passe de 26,1 2,3 à 26,5 5,2, la comparaison de ces deux moyennes est 0,244.

L’ensemble de ces résultats n’est donc pas significatif (p>0,05).

b) Groupe expérimental

Pour le groupe expérimental, composé de neuf sujets, une comparaison des moyennes initiale et

finale est réalisée sur chaque test. Pour le YSEBT du pied droit, la moyenne passe de 100,8 9,7

à 101,7 9, la comparaison de moyenne est de 0,838. Concernant le pied gauche, la moyenne

passe de 102,3 8,7 à 102,6 8,6, la comparaison de ces moyennes est de 0,49.

Pour les scores obtenus au CAIT droit, la moyenne passe de 24,3 6 à 26,2 4,7, la comparaison

des moyennes est de 0,538. Pour le CAIT gauche, la moyenne passe de 25,7 5,7 à 26,7 4,9,

la comparaison de ces moyennes est de 0,846.

L’ensemble de ces résultats ne sont donc pas significatifs (p>0,05).

Page 34: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

26

Partie 3 : Discussion

3.1 Analyse statistique

Les résultats montrent qu’il n’existe pas de différence significative initialement entre les deux

groupes pour le Y SEBT ainsi que pour le questionnaire CAIT, les deux groupes sont donc

similaires. La randomisation effectuée a réparti les groupes de manière homogène.

Concernant les résultats obtenus au Y SEBT, l’analyse des résultats obtenus lors de l’évaluation

finale montre une légère amélioration pour le groupe expérimental mais celle-ci n’est pas

significative. Les résultats de cette étude ne permettent pas de valider la première hypothèse :

« l’entraînement en pliométrie associé à de l’agilité permet d’améliorer les résultats obtenus au Y

SEBT ».

Concernant les résultats obtenus au questionnaire CAIT, l’analyse des résultats lors de

l’évaluation finale montre également une légère amélioration pour le groupe expérimental mais

celle-ci n’est pas significative. Les résultats de cette étude ne permettent pas de valider la seconde

hypothèse : « l’entraînement en pliométrie associé à de l’agilité permet d’améliorer la stabilité de cheville perçue par le sujet ».

La faible taille de l’échantillon dans chacun des groupes a entraîné la nécessité d’utiliser le test

non paramétrique de Mann-Withney à plusieurs reprises, celui-ci est moins puissant que le test

paramétrique de Student mais l’analyse statistique de cette étude a permis un traitement précis

des résultats par l’utilisation de logiciels adaptés pour chaque test mesuré.

3.2 Validité interne Cette étude expérimentale présente plusieurs limites et biais méthodologiques qui nécessitent

d’être prudent lors de l’interprétation des résultats. Premièrement l’échantillon d’étude est

constitué exclusivement d’hommes âgés entre 17 et 21 ans pratiquant de manière intensive le

football et jouissant donc d’un contrôle postural et proprioceptif relativement élevé puisque

travaillé régulièrement de manière spécifique à l’entraînement. De plus, la taille de l’échantillon

étant plutôt faible (n=17), il est impossible de l’extrapoler à l’ensemble de la population.

L’échantillon n’est alors pas représentatif de la population générale et les résultats à cette étude

ne peuvent donc pas être généralisés à celle-ci, ce qui constitue un biais de sélection.

L’inclusion d’un groupe-contrôle permet d’éliminer le biais de confusion.

La mise en place de ce protocole étant assurée par le préparateur physique du centre de formation

du club, elle permet de s’assurer de l’assiduité des sujets, de la réalisation correcte de l’intégralité

des exercices et du respect des consignes du protocole, le biais de suivi est alors fortement réduit.

Le protocole d’exercices s’est appuyé sur les données de la littérature et a été explicitement

décrit à l’aide d’explications orales et écrites, de photographies et de vidéos. Un contact pluri-

hebdomadaire par mail a été réalisé. Cependant l’absence de critères objectifs pour identifier le

moment où la difficulté des objectifs doit être augmentée peut être critiquée.

Pour cette étude, les examinateurs n’avaient pas connaissance des groupes, contrairement à

l’opérateur, représenté par le préparateur physique, qui en avait connaissance afin d’appliquer le

protocole. Les sujets avaient connaissance de l’objectif de l’étude mais ne savaient pas dans quel

Page 35: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

27

groupe ils se trouvaient. Il est important d’évoquer la facilité de réalisation des tests ainsi que leur

fiabilité.

Concernant les indicateurs de suivi, à savoir le Y SEBT et le CAIT, quelques critiques peuvent

être mises en avant. Pour la réalisation du Y SEBT, J.P. Plisky et al. (2009) recommandent

d’utiliser une plateforme conçue à cet effet afin de respecter la reproductibilité du test, ce qui n’est

pas le cas dans cette étude par soucis économique. Les auteurs recommandent de présenter le test

par une vidéo qu’ils ont conçue afin d’avoir la meilleure fiabilité possible ainsi que la réalisation

de six essais dans chaque direction ; cela n’a pas été possible par soucis pratique. De plus, les

études sur lesquelles se basent le choix de l’outil ont été réalisées par le créateur du test lui-même,

ce qui peut influencer l’objectivité des résultats qu’il en donne. A. Asadi et al. (2015) montrent

que l’utilisation du SEBT peut être influencée par les propriétés neuromusculaire et la

proprioception du sujet, il est alors important de rappeler que les mesures ont été effectuées à la

fin de l’entraînement. Or H.Dehnavi et al. (2013) ont démontré l’influence de la fatigue sur

l’équilibre postural des sportifs, en particulier sur le Y SEBT. La diminution des performances à

l’évaluation du contrôle postural viendrait de la qualité de fonctionnement du muscle lui-même

et de la qualité des messages sensoriels envoyés au système nerveux central. De plus le Y SEBT

implique la mise en jeu de différentes articulations pouvant perturber une analyse précise ciblée

sur la cheville.

Le questionnaire CAIT utilisé pour l’évaluation subjective de la stabilité de cheville est une

traduction française de la version anglaise, ce qui ne permet pas de lui appliquer des critères de

validité aussi puissants que la version initiale.

Il est également nécessaire de noter le délai relativement important entre le bilan initial réalisé

le 6 décembre 2016 et le début du protocole, le 9 janvier 2017, qui n’a pas pu être réduit par soucis

pratique. La durée de mise en place du protocole (cinq semaines) n’est peut-être pas suffisante

pour atteindre un niveau d’amélioration suffisant de tous les paramètres de la pliométrie et de

l’agilité.

Afin d’évaluer la puissance de cette étude, le score PeDRO est calculé. Le résultat obtenu est de

6/10, ce qui traduit une puissance moyenne. Les points faibles observés sont la non-assignation

secrète des sujets, l’absence d’indicateurs pronostiques et le fait que l’opérateur ne soit pas « en

aveugle ».

3.3 Cohérence externe

Asadi et al. (2015) étudiant l’impact d’un programme de pliométrie dans l’entraînement sportif

ont montré une amélioration significative des scores obtenus au Y SEBT après six semaines

d’entraînement, à raison de deux sessions par semaine, sur seize jeunes basketteurs amateurs âgés

de 20,1 0,8 ans en moyenne. Ces résultats sont expliqués par le fait que les sujets réalisent les

mesures du SEBT, qu’ils sont habitués à réaliser, à distance de l’entraînement et qu’ils réalisent

4 essais dans chaque direction, les sessions d’entraînement sont réservées uniquement à la mise

en place du programme de pliométrie, avec un échauffement spécifique

P. Y. Huang et al. (2014) renforcent cette conclusion par la mise en place d’un entraînement

similaire auprès de personnes souffrant d’instabilité de cheville en utilisant différents tests de

stabilité dynamiques et statiques tels que le temps de stabilisation ou l’étude du centre de masse.

Page 36: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

28

3.4 Pertinence clinique

Du point de vue de la pertinence clinique, il paraît difficile d’affirmer qu’il existe un bénéfice

clinique intéressant concernant l’ajout d’exercices de pliométrie associé à de l’agilité sur la

stabilité de cheville dans le football, au vu de la faible puissance de cette étude et de la taille de

l’échantillon, cependant les résultats tendent à montrer une amélioration de la stabilité subjective

et objective.

La pliométrie et l’agilité permettent de travailler dans une intensité directement liée aux

déplacements verticaux et horizontaux du sujet, ils permettent aussi de travailler le type de contact

que l’on retrouve dans le football. Ces exercices permettent donc de préparer le sujet aux phases

de saut, de réception, d’accélération et de décélération dans lesquelles les blessures sont

importantes. De plus, ces exercices sont polyarticulaires et peuvent être de grande amplitude, ce

qui permet de renforcer les muscles dans leurs différentes courses et permet un travail fonctionnel.

La réalisation d’un protocole plus long n’a pas pu être réalisé, du fait du temps attribué à celui-

ci mais en pratique clinique, cependant il semblerait judicieux d’effectuer des programmes de

pliométrie associés à de l’agilité par périodes courtes mais ciblées sur des périodes particulières :

à la fin de la préparation physique de présaison et au moment de la reprise après la trêve hivernale

où les risques d’entorse sont augmentés. Il semble également intéressant d’envisager la mise en

place de ce type d’exercices en fin de rééducation chez le sportif avant le retour sur le terrain mais

aussi chez le sujet non sportif car ceux-ci tendent à augmenter la stabilité de la cheville mais

également la sensation de stabilité qui n’est pas négligeable dans un processus de retour aux

activités quotidiennes ou de retour sur le terrain où la confiance est un élément important.

La mise en place de ce type d’exercices est intéressante car facilement applicable lors de séances

d’entraînement et s’inspire d’exercices et de matériels régulièrement utilisés lors des

entraînements, de plus les sujets représentent parfaitement une population de jeunes sportifs

évoluant à un niveau de compétition élevé et présentant un potentiel de carrière dans le monde du

football professionnel, ces sujets font d’ores et déjà l’objet d’une prévention de blessures

importante.

Page 37: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

29

Conclusion

L’objectif de cette étude était de répondre à la question suivante : « En quoi l’ajout d’un

programme d’exercices pliométriques associé à de l’agilité influence-t-il la stabilité de cheville

chez le footballeur ? »

Pour répondre à cette question, une revue de littérature a été réalisé afin de faire une synthèse

des connaissances portant sur la pliométrie, l’agilité et la stabilité de cheville pour ensuite adopter

des techniques et des modalités d’expérimentation basées sur les recommandations de la

littérature scientifique. Ensuite un essai clinique randomisé portant sur dix-sept sujets sains et

sportifs a été mis en place au sein d’un centre de formation de football. L’objectif de cette étude

était de prouver qu’un entraînement pliométrique associé à de l’agilité, deux fois par semaine, sur

une durée de cinq semaines, permettait d’augmenter la stabilité objective de la cheville et la

sensation de stabilité de la part des sujets dans un but de prévention des blessures, dans laquelle

le masseur-kinésithérapeute occupe une place importante. En effet le nombre de blessures dans

ce sport est important, en particulier concernant l’articulation de la cheville.

L’analyse des résultats montre une tendance non significative à l’augmentation de la stabilité

objective mesurée grâce au Y Star Excursion Balance Test et de la stabilité subjective de la

cheville mesurée par le questionnaire de Cumberland Ankle Instability Tool.

Concernant la pertinence clinique, cette étude permet de mettre en avant sans pouvoir l’affirmer

l’intérêt du travail pliométrique et de l’agilité par la mise en place intensive d’exercices et de

matériels déjà utilisés dans le domaine du football sur la stabilité de la cheville. Ce type

d’exercices paraît intéressant lors de périodes telles que la présaison ou après la trêve hivernale

au moment où les blessures impliquant la cheville sont les plus fréquentes. Il est également

envisageable d’utiliser ce type d’exercices en fin de rééducation chez les sujets sportifs préparant

leur retour sur le terrain mais aussi auprès des sujets non-sportifs. Il serait intéressant de se tourner

vers l’utilisation de l’agilité active dans ce type de protocole afin d’induire des situations non-

planifiées, plus proche de la pratique du football.

Du point de vue méthodologique les hypothèses de cette étude ne peuvent pas être validées car

ce travail présente plusieurs biais et limites dominés notamment par la taille de l’échantillon, la

durée de mise en place du protocole et la rigueur méthodologique lors de l’évaluation. Il serait

alors intéressant de mettre en place un programme plus long et appliqué à un échantillon de sujets

plus conséquent et mesuré par des outils plus précis et spécifique de la stabilité objective de la

cheville.

Page 38: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

30

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Page 43: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

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Annexes

Annexe 1 : Fiche de lecture n°1

Annexe 2 : Fiche de lecture n°2

Annexe 3 : Fiche de lecture n°3

Annexe 4 : Niveaux d’organisation d’une myofibrille

Annexe 5 : Questionnaire d’aptitude à l’activité physique

Annexe 6 : Formulaire de consentement

Annexe 7 : Questionnaire de Cumberlande Ankle Instability Tool traduit avec son score

Annexe 8 : Protocole expérimental

Annexe 9 : Détails des résultats

Page 44: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Annexe 1 : Fiche de lecture n°1

Titre Star Excursion Balance Test as a Predictor of Lower Extremity Injury in High School

Basketball Players

Année 2006

Référence Plisky PJ, Rauh MJ, Kaminski TW, Underwood FB. Journal of Orthopaedic & Sports

Physical Therapy, 2006 Dec; 36(12) :911-9.

Auteurs Phillip J. Plisky est un masseur – kinésithérapeute américain spécialisé dans le sport,

entraîneur d’athlétisme, assistant professeur à l’université de Rocky Montain (USA) et

directeur du service de diagnostic et rééducation de Grangeville (Idaho, USA). Il est

référencé dans de nombreuses études sur la prévention et le suivi des blessures chez les

athlètes.

Mitchell J. Rauh est professeur et directeur du programme de kinésithérapie de

l’université de San Diego (USA).

Objectifs Déterminer si les résultats obtenus au Star Excursion Balance Test (SEBT) sont

prédictifs du risque de blessure des membres inférieurs chez le basketteur.

Mots-clés Equilibre postural ; Contrôle neuromusculaire ; Y SEBT

Résumé Type : Étude prospective

Méthode : Au cours de la saison 2004-2005, sept équipes universitaires rassemblant 235

joueurs de basket ont été suivies. Les sujets ont réalisé une mesure de la distance

parcourue au SEBT dans les positions antérieure, postéro-médiale et postéro-latérale,

ces résultats ont été associés à la longueur des membres inférieurs des sujets (de l’épine

iliaque antéro-supérieure au bord inférieur de la malléole latérale). Au cours de la saison

les joueurs sont suivis et doivent remplir un questionnaire en cas de blessure afin

d’identifier le type de blessure et son impact au niveau de l’indisponibilité sportive.

Résultats : Une différence de 4cm au SEBT entre les deux membres inférieurs permet

de prédire un risque de blessure du membre inférieur 2.7 fois plus important au cours

de la saison (P<0.5). Une distance parcourue au SEBT inférieure ou égale à 94% de la

longueur du membre inférieur permet de prédire un risque de blessure 3 fois plus

important chez tous les joueurs et 6.5 fois plus important chez les sujets féminins

Conclusion : L’étude montre que l’utilisation des résultats au Y SEBT sont corrélés à

l’évaluation du risque de blessure chez le basketteur, en particulier auprès des sujets

ayant une différence entre leur deux membres inférieurs concernant la distance

parcourue sur la mesure antérieure.

Liens Munn J, Sullivan SJ, Schneiders AG. Evidence of sensorimotor deficits in functional

ankle instability: a systematic review with meta- analysis. J Sci Med Sport.

2009;13(1):2–12.

Discussion Cette étude prospective suit le modèle IMRAD. Elle est publiée dans un journal ayant

un impact factor de 3.57, ce qui nous montre la visibilité de cette étude scientifique.

Elle montre que le Y SEBT est un outil facile et rapide à mettre en place et peu onéreux

et suggère que c’est un outil fiable et valide dans l’évaluation du risque de blessure des

membres inférieurs chez le basketteur.

Cette étude est primordiale dans la mise en place de notre étude. C’est sur elle que se

base le choix du Y SEBT comme outils de prédiction du risque de blessure chez le

sportif. Cependant l’auteur de l’étude est également le créateur de l’outils étudié, ce qui

pourrait amener un manque de neutralité quant aux résultats obtenus.

Page 45: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Annexe 2 : Fiche de lecture n°2

Titre Lower Extremity Biomechanics in Athletes With Ankle Instability After a 6-Week

Integrated Training Program

Année 2014

Référence Pi-Yin Huang, Wen-Ling Chen, Cheng-Feng Lin, Heng-Ju Lee, Journal of Athletic

Training 2014;49(2):163–17

Auteurs Wen-Ling Chen est une kinésithérapeute travaillant au sein de la clinique de

réadaptation So – Bong à Taiwan, elle est spécialisée dans l’électrophysiologie et les

neuro sciences, elle est également professeure assistante au sein de l’université de

Cheng Kung.

Pi – Yin Huang et Cheng-Feng Lin travaillent également au sein de l’université

nationale de Cheng Huang à Taiwan.

Objectifs L’objectif de cette publication est d’étudier les effets d’un programme de pliométrie et

d’un programme d’équilibre sur des sujets souffrants d’une instabilité chronique de

cheville.

Mots-clés Pliométrie ; Equilibre ; Instabilité de cheville

Résumé Type : Essai Contrôlé Randomisé

Méthode : Trente sujets âgés de 18 à 30 ans souffrant d’une instabilité chronique de

cheville révélée par un Cumberland Instability Ankle Tool inférieur à 24 sont recrutés

au sein d’une université et répartis en trois groupes de dix sujets : groupe contrôle,

groupe pliométrique et groupe pliométrique associé à de l’équilibre. Les sujets sont soumis à des mesures de l’équilibre unipodal objectivé par une mesure

des mouvements du centre de pression du sujet et de la qualité de réception d’un saut

unipodal du haut d’une plateforme de 16 cm associé à une capture de mouvement. Les

sujets réalisent leur entraînement durant six semaines à raison de trois fois par semaine.

Résultats : Les auteurs montrent que l’entraînement en pliométrie isolée ou associée à

de l’équilibre permet d’augmenter les angles maximaux des articulations des membres

inférieurs dans le plan sagittal et diminue les angles dans les plans frontal et transversal

après le contact au sol. L’entraînement pliométrique isolé permet d’augmenter le

contrôle postural statique et dynamique du sujet avec une diminution de la zone

d’oscillation du centre de pression.

Conclusion : Cette étude montre qu’après six semaines d’entraînement en pliométrie

isolée ou associée à de l’équilibre, les sujets souffrant d’instabilité chronique de cheville

ont acquis une stratégie d’atterrissage plus souple lors des sauts et ont amélioré leur

équilibre statique et dynamique.

Liens Kubo K, Morimoto M, Komuro T, et al. Effects of plyometric and weight training on

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Sports Med. 2005;39(12):932–938.

Discussion La population et le sujet étudiés lors de cette étude sont proches de celle de notre travail.

L’article suggère que la pliométrie est un outil intéressant dans la pris en charge de

l’instabilité de cheville. Le journal d’où provient cette étude a un impact factor de 1.0

pour l’année 2014. Cependant l’article ne respecte pas l’organisation IMRAD, en effet

il n’y a pas de partie « Discussion », ce qui diminue la qualité scientifique de celui-ci.

Les auteurs apportent peu de précision sur les protocoles mis en place pour les sujets.

Page 47: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Annexe 3 : Fiche de lecture n°3

Titre Intrinsic functional deficits associated with increased risk of ankle injuries: a systematic

review with meta-analysis

Année 2012

Référence British Journal of Sports Medicine, 46(7), pp. 515-523. J. Witchalls, P. Blanch, G.

Waddington, R. Adams.

Auteurs Jeremy Witchalls est masseur-kinésithérapeute depuis 1989, il est spécialisé dans les

blessures musculo-squelettiques et dans la thérapie manuelle. Il est actuellement

professeur à la faculté de médecine de l’Univerdité de Camberra (Australie). Il est auteur

de 9 articles parus depuis 2012 et possède le titre de meilleur chercheur d’Australie en

2011.

Objectifs L’objectif de cette étude est de réaliser une revue systématique et une méta – analyse

afin d’identifier les facteurs de risque intrinsèques intervenants dans les blessures de la

cheville.

Mots-clés Facteurs de risque ; Cheville ; Prévention

Résumé Type : Méta - analyse

Méthode : Pour cette étude les auteurs ont utilisé les bases de données suivantes :

SPORTDIscus, MEDLINE, CINAHLPlus, PEDro, Science Direct et Cochrane Library.

Ils ont sélectionné les études prospectives, rédigées en anglais, étudiant les caractères

biomécaniques ainsi que les capacités fonctionnelles de la cheville de sujets sains.

Seules les études de bonne qualité sont utilisées, ainsi 13 publications sont inclues dans

cette étude sur les 2 397 publications initiales, elles ont pour objet la force, le contrôle

postural, la proprioception, le temps de réaction musculaire, l’amplitude articulaire et la

stabilité ligamentaire de leur étude.

Résultats : Cette étude montre alors que plusieurs caractéristiques fonctionnelles de la

cheville apparaissant comme facteurs de risque de blessure, à savoir : une altération du

ratio de force des inverseurs-éverseurs de la cheville et du contrôle postural ainsi qu’une

altération des résultats au JPS (Joint Position Sense) en inversion chez les femmes.

Conclusion : Le risque d’entorse de cheville dépend de plusieurs variables, les auteurs

préconisent de réaliser une étude plus poussée pour étudier le risque sur des sports

spécifiques, des positions de jeu et des types de participant.

Liens Beynnon B, Murphy D, Alosa D, 2002. Predictive Factors for Lateral Ankle Sprains: A

Literature Review. Journal of athletic training, 37(4), pp. 376-380.

Discussion Cette méta analyse est caractérisée par une grande précision méthodologique, les

études sélectionnées sont toutes de bonne qualité. Les auteurs décrivent précisément

chaque caractéristique fonctionnelle de la cheville, en précisant ce qui n’a pas été étudié.

Ainsi elle permet d’affirmer avec une certitude que chaque facteur de risque retenue est

un facteur de risque réel.

Cette étude est intéressante dans le cadre de ce travail car elle identifie le contrôle

postural et une dysharmonie musculaire comme facteur de risque de blessure de la

cheville.

Page 48: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Annexe 4 : Niveaux d’organisation d’une myofibrille

Schéma des niveaux d’organisation d’une myofibrille selon Sherwood. L (2015), p.197

Page 49: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Annexe 5 : Questionnaire d’aptitude à l’activité physique

Page 50: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Annexe 6 : Formulaire de consentement

Formulaire de consentement

Je soussigné(e)......................................................................

Accepte de participer au TEFE de Clémence LE

GALL.Le but et les conditions de participation m’ont

bien été expliqués.

Ma participation est volontaire et je peux décider d’arrêter

librement d’y participer.

Je m’engage, dans la mesure du possible, à réaliser

sérieusement les exercices demandés, et à mener à terme le

protocole expérimental.

J’accepte que mes données soient utilisées à des fins

scientifiques.

Fait à ..................... Le ...................

Signature :

Page 51: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Annexe 7 : Questionnaire de Cumberlande Ankle Instability Tool traduit

avec son score

Nom et Prénom : Veuillez remplir pour les neuf items la réponse qui correspond le mieux à chacune de vos deux chevilles :

Intitulé Propositions de réponse Cheville

Gauche

Cheville

Droite

1 J’ai une douleur dans

la cheville:

Jamais 5

Pendant le sport 4

En courant sur des surfaces

irrégulières

3

En courant sur des surfaces

planes

2

En marchant sur des

surfaces irrégulières

1

En marchant sur des

surfaces planes

0

2 Je sens ma cheville

instable:

Jamais 4

Parfois pendant le sport 3

Fréquemment pendant le

sport

2

Parfois pendant l’activité

quotidienne

1

Fréquemment pendant

l’activité quotidienne

0

3 Quand je fais des

virages serrés, je sens

que ma cheville est

instable:

Jamais 3

Si je vais vite 2

Parfois 1

Toujours 0

4 Quand je descends

les escaliers, je sens

Jamais 3

Si je vais vite 2

Parfois 1

Page 52: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

que ma cheville est

instable :

Toujours 0

5 Quand je me tiens

debout sur une jambe,

je sens que ma

cheville est instable :

Jamais 2

Lorsque je suis sur la

pointe de mon pied

1

Lorsque j’ai mon pied plat

au sol

0

6 Je sens que ma

cheville est instable

lorsque :

Jamais 3

Je saute de gauche à droite 2

Je saute sur place 1

Peu importe la direction 0

7 Je sens que ma

cheville est instable

lorsque :

Jamais 4

Je cours sur des surfaces

irrégulières

3

Je cours sur des surfaces

planes

2

Je marche sur des surfaces

irrégulières

1

Je marche sur des surfaces

planes

0

8 En général quand je

commence à rouler

sur ma cheville, je

peux l’arrêter :

Immédiatement 3

Souvent 2

Parfois 1

Jamais 0

Je n’ai jamais roulé sur ma

cheville

3

9 Après un incident

typique ou ma

cheville a roulé, ma

cheville revient à la

normale

Presque immédiatement 3

Moins de 1 jour 2

1 ou 2 jours 1

Plus de 2 jours 0

Je n’ai jamais roulé sur ma

cheville

3

Page 53: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Annexe 8 : Protocole expérimental

Exercice 1

Matériels : 7 haies, disposée en « serpent »

Consignes : Sauter en bipodal, l’exercice se réalise en avant, à chaque haie passée en avant, réaliser un

saut sur le côté et revenir au centre avant de passer à la suivante.

Répétitions : 4 de face et 4 de profil (2 de chaque côté).

Qualités visées : temps de couplage rapide entre les deux phases (excentrique et concentrique),

sollicitations musculaires multidirectionnels.

Difficulté : Appui unipodal et ajout d’une ou plusieurs consignes (ex : appui bipodal à l’intérieur du

dispositif et appui unipodal à l’extérieur).

Photos :

Page 54: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Exercice 2

Matériels : 6 cerceaux.

Consignes : Un appui dans chaque cerceau espacé de 1,5m à 2m et accélération sur 10 – 12.

Répétitions : 4 à 8

Qualités visées : bondissements horizontaux, accélération

Difficultés : Augmenter la vitesse et l’espace séparant les cerceaux, inverser les appuis (pied droit en

appuis sur le cerceau placé à gauche), effectuer un petit rebond unipodal dans chaque cerceau ou les

deux associés.

Photos :

Page 55: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Exercice 3

Matériels : Echelle de coordination

Consignes : Face à un côté de l’échelle, un pied dans le carré, l’autre en dehors, inverser simultanément

de pied en se déplaçant d’un carré après deux inversions.

Répétitions : 2 à 4 de chaque profil

Qualités visées : Rapidité, coordination, pliométrie rapide

Difficultés : Vitesse

Photos :

Page 56: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Exercice 4

Matériels : Echelle de coordination

Consignes : Un pied dans un carré, un pied en dehors de l’échelle, inverser la position à chaque carré.

Répétitions : 4 à 8

Qualités visées : Coordination, rapidité et travail musculaire multidirectionnel.

Difficultés : Vitesse d’exécution, même exercice en marche arrière et coordination (ex : appui pied

droit unipodal hors de l’échelle du côté gauche et appuis bipodale à l’intérieur de l’échelle sur toute la

longueur de l’échelle ou appui bipodal à l’intérieur de l’échelle et appui unipodal à l’extérieur).

Photos exercice de base :

Page 57: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Exercice 5

Matériels : Echelle de coordination

Consignes : Sauter de part et d’autre de l’échelle en uipodal sans la toucher avec réception sur le pied

côté à l’échelle. Prendre le temps de bien s’équilibrer avant de changer d’appuis.

Répétitions : 4 à 8

Qualités visées : Coordination et équilibre

Difficultés : En marche arrière, ajout de consigne (ex : pied droit en appui du côté gauche de l’échelle)

et appui bipodal.

Photos exercice avec difficulté :

Page 58: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Exercice 6

Matériels : Echelle de coordination

Consignes : Faces à l’échelle, évoluer en diagonales en réalisant deux appuis à l’intérieur d’un carré de

l’échelle, un appui à l’extérieur avant de passer au carré suivant en alternant les deux côtés de l’échelle.

Répétitions : 6 à 10

Qualités visées : Rapidité des changements d’appuis, coordination

Difficultés : Même exercice en marche arrière, en appui unipodal et les deux associés. Ajouter des

composantes à l’exercice.

Photos :

Page 59: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Annexe 9 : Détails des résultats

Résultats obtenus au Y SEBT initial (en cm)

Page 60: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

Résultats obtenus au Y SEBT final (en cm)

Page 61: Intérêt de la pliométrie et de l’agilité sur la stabilité

LE GALL

CLEMENCE

Intérêt de la pliométrie associée à de l’agilité sur la stabilité de cheville dans le football

RESUME Introduction : Les joueurs de football sont fortement exposés aux risques de traumatismes en

particulier au niveau des chevilles lors de leur pratique. L’entorse de cheville est l’un des

traumatismes sportifs les plus fréquents et entraîne souvent des séquelles fonctionnelles même après

une longue rééducation.

Objet de l’étude : L’objectif de ce travail écrit est d’évaluer l’intérêt d’un programme d’exercices

pliométriques associé à de l’agilité en vue d’améliorer la stabilité de cheville chez le footballeur.

Méthode : Un essai clinique randomisé est réalisé sur 17 sujets sains pratiquant le football de manière

intensive. Après randomisation le groupe expérimental réalise un programme d’entraînement de

pliométrie associé à de l’agilité de 5 semaines, à raison de 2 séances par semaine. La stabilité objective

et subjective de la cheville sont mesurées par le Y Star Excursion Balance Test et le Cumberland

Ankle Instability Tool avant et après le protocole.

Résultats : On observe une amélioration non significative (p>0,05) de la stabilité objective et

subjective chez le groupe expérimental.

Discussion : Il est important de considérer les biais et les limites de cette étude dominés par une faible

taille de l’échantillon de sujets, un temps d’application du protocole trop court et une faiblesse du

point de vu de la rigueur méthodologique lors de l’évaluation.

Conclusion : L’analyse des résultats montre une tendance non significative à l’augmentation de la

stabilité objective et subjective de la cheville qui est intéressante du point de vue de la prévention des

blessures, dans laquelle le masseur-kinésithérapeute occupe une place de plus en plus importante ainsi

qu’en fin de rééducation permettant d’appréhender le retour aux activités de la vie quotidienne et le

retour sur le terrain pour les sujets sportifs.

ABSTRACT Introduction : Football payers are highly exposed to trauma risks when they train, especially

regarding their ankles. One of the most common trauma for sports players is a twisted ankle, which

often leads to functional after-effects even with a long physiotherapy. Object of the study : This work aims at assessing the interest of including plyometrics combined

with agility exercises in a football training program to improve the stability of the subjects' ankles. Method : A randomised clinical trial is performed on seventeen healthy subjects who play football

at a high level. After the randomisation, for five weeks, the experimental sample follows a

plyometrics practice program combined with agility exercises, at a rate of two sessions per week.

The ankle's objective and subjective stability are measured by the Y Star Excursion Balance Test

and the Cumberland Ankle Instability Tool before and after the protocol. Results : A slight improvment (p>0,05) of the objective and subjective stability is observed on the

experimental sample. Argument : It is important to consider the bias and limits of this study because the sample was

small, the time was short and the rigor regarding the methodology was weak during the assessment. Conclusion : The analysis of the results evidences a slight improvment of the ankle's objective and

subjective stability. They may help the masseur-physiotherapist playing a greater part in preventing

injuries and also apprehending the subject's comeback to regular activities and to training for

athletes, at the end of the therapy.

Mots clés : Pliométrie ; Agilité ; Stabilité de cheville ; Football

Keywords : Plyometrics ; Agility ; Ankle stability ; Football

INSTITUT DE FORMATION EN MASSO KINÉSITHÉRAPIE DE RENNES

12, RUE JEAN LOUIS BERTRAND – 35 000 RENNES

TRAVAIL ECRIT DE FIN D’ETUDE – 2016 - 2017


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