Download - Infection nosocomiale et information des patients P. PARNEIX * * C.CLIN Sud-Ouest - CHU Bordeaux
Infection nosocomiale et information des patients
P. PARNEIX *
* C.CLIN Sud-Ouest - CHU Bordeaux
Communication autour du risque infectieux nosocomial et Information du patient
La Réunion – 1er et 2 octobre 2008
Infections rachidiennes à Mycobacterium xenopi:histoire d’une épidémie
Pascal AstagneauC-CLIN Paris Nord
« Tous les chagrins sont supportables
si l’on en fait un récit »
ISBN : 2-84187-631-4
M. xenopi: caractéristiques générales
Schwabacher, 1959: mycobactérie non tuberculeuse isolée de Xenopus laevis - thermophile (42-45°C), réservoir hydrique - pseudo-épidémies nosocomiales (endoscopes, …)- opportuniste :
respiratoire +++ostéoarticulaire : 7 cas dont 4 rachis
M. xenopiAlerte
May 1993: un chirurgien orthopédiste identifie un cas de spondylodiscite (SPDC) à M. xenopi chez un patient opéré pour hernie discale plusieurs mois avant par nucléotomie percutanée dans sa clinique
Investigation: revue des dossiers + déclaration CNR => identification 8 autres cas similaires opérés dans la clinique (NPC ou microchirurgie)=> Enquête épidémiologique et audit des procédures
Procédures de désinfection des nucléotomes avant mai 93
résultats de l’audit
Patient 1
Nettoyageeau du lave-mains
+ brossage PVI
Patient 2
Désinfection GA2% 10 mn
Rinçagedans bac rempli
d’eau du lave-mains
Séchagesecousses manuellesM. xenopi
Spondylodiscites à M. xenopiEnquête environnementale: mai-juin 1993
Prélèvements d ’eau: M. xenopi > 500 UFC/L - ballon d ’eau chaude- robinet du lave-mains chirurgical en amont et en aval du filtre - filtresPrélèvements = 0 en amont du compteur
Analyse génotypique (hybridation et champ pulsé)21 souches cliniques: 2 profils génotypiques18 souches environnement : 1 souche similaire
Investigation de l’épidémie M. xenopiInformation des patients
Mai 93
Alerte 1: 9 cas Investigation +recommandations hygiène (C-CLIN, CSS, CNR) + expertise réseau(CRIPS, LHVP)
Questionnaires envoyés par la Clinique (365 pts)
Juin 95à juin 97
Septembre 97
Nouveaux casréunions DGS, ...
Questionnaires #500 patients+100 médecinsenvoyés par la Clinique
Alerte 2: nouveaux cas=> médiatisation
Info + dépistage IRM=> 3500 pts (C-CLIN)
Spondylodiscites à M. xenopiInformation et dépistage des patients
Patients exposés: tout patient ayant eu une discectomie (NPC ou MC) à la clinique entre janvier 1988 et mai 1993.
Information par courrier à tous les patients exposés
Dépistage : IRM du rachisrelue par un radiologue expert
Résultats du mailing
3320 patients exposés92% informés
7% NPAI1% DCD
Courbe épidémique selon la date de diagnostic
dépistageAudit et recommandations
SPDC à M. xenopi Courbe épidémique selon la date d’intervention
MC NPC
Leçons et réflexions…
Cette expérience a-t-elle contribué à améliorer le système de lutte contre les infections nosocomiales en France ?- signalement des IN - stérilisation des dispositifs médicaux- contrôle de l ’environnement
Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé (1)
V titres,
126 articles, de multiples textes d’application publiés ou à
venir.
Loi démocratie sanitaireContenu
Loi démocratie sanitaireObjectifs et contenu
La loi sur les droits des malades et la qualité du système de santé a pour ambition d’adapter notre système de santé aux attentes des malades et aux possibilités de la médecine moderne en privilégiant les relations contractuelles. Elle instaure une nouvelle relation entre les praticiens et les malades et ainsi répond à une aspiration massivement exprimée lors des Etats généraux de la santé.
Ministère de la santé
Loi démocratie sanitaireObjectifs et contenu
Cette transformation qui tend à mettre l’individu au cœur des préoccupations, au centre de la législation, n’a d’autre objectif que de renforcer la confiance de nos concitoyens dans leur système de santé. Elle va également dans le sens d’une meilleure reconnaissance du rôle essentiel des professions de santé. Elle fait de la qualité et de la confiance les pierres angulaires du système de santé.
Ministère de la santé
Article L 1111-2 Toute personne a le droit d'être informée sur son état de santé. Cette
information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves
normalement prévisibles qu'ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus. Lorsque, postérieurement à l'exécution des investigations, traitements
ou actions de prévention, des risques nouveaux sont identifiés, la personne concernée doit en être informée, sauf en cas d'impossibilité de
la retrouver.
Loi démocratie sanitaire Infections nosocomiales
Article L 1111-2 Cette information incombe à tout professionnel de santé dans le
cadre de ses compétences et dans le respect des règles professionnelles qui lui sont applicables. Seules l'urgence ou
l'impossibilité d'informer peuvent l'en dispenser.
Cette information est délivrée au cours d'un entretien individuel.
La volonté d'une personne d'être tenue dans l'ignorance d'un diagnostic ou d'un pronostic doit être respectée, sauf lorsque
des tiers sont exposés à un risque de transmission.
Loi démocratie sanitaire Infections nosocomiales
Article L 1111-2
Des recommandations de bonnes pratiques sur la délivrance de l'information sont établies par la Haute Autorité de santé et
homologuées par arrêté du ministre chargé de la santé.
En cas de litige, il appartient au professionnel ou à l'établissement de santé d'apporter la preuve que l'information a été délivrée à l'intéressé dans les conditions prévues au présent
article. Cette preuve peut être apportée par tout moyen.
Loi démocratie sanitaire Infections nosocomiales
Circulaire d’application (janvier 2004)
L’information du patient :
systématique à l’entrée spécifique liée à l’état de santé du patient individuelle chez un patient ayant
contracté une infection nosocomiale lors de l’exposition de plusieurs patients
au même risque infectieux
Signalement des IN
Organisation
IN et responsabilitéCode de la Santé publique
Article L1142-4 (2002) :Toute personne victime ou s'estimant victime d'un dommage imputable à une activité de prévention, de diagnostic ou de soins ou ses ayants droit, si la personne est décédée, ou, le cas échéant, son représentant légal, doit être informée par le professionnel, l'établissement de santé, les services de santé ou l'organisme concerné sur les circonstances et les causes de ce dommage. Cette information lui est délivrée au plus tard dans les quinze jours suivant la découverte du dommage ou sa demande expresse, lors d'un entretien au cours duquel la personne peut se faire assister par un médecin ou une autre personne de son choix.
Loi de santé publique, 9 août 2004
article L. 1413-14 : “ Tout professionnel ou établissement de santé ayant constaté une infection nosocomiale ou tout autre événement indésirable grave lié à des soins doit en faire la déclaration à l'autorité administrative compétente…. ”article L. 1413-16 : la nature des infections qui doivent être déclarées, les modalités de recueil des informations et les règles garantissant le respect
du secret médical sont déterminées par décret en Conseil d’Etat. Articles R. 6111- 12 à -17 et circulaire DHOS- DGS n°
21 du 22 janvier 2004 : modèle de fiche de signalement, exemples
d’événements à signaler, organisation du signalement dans les établissements, constitution de cellule de crise
Signalement des INCadre juridique
Spondylodiscite à E. coli
Historique
Signalement externe :
28 février 2003 : signalement par une clinique :
1 cas d’abcès périmédullaire à Escherichia coli et Streptococcus anginosus chez un patient opéré d’une nucléotomie le 7 février :
début des symptômes 36 heures après transfert en neurochirurgie,
données de la littérature très pauvres, usage de fluorescéine ?,
Spondylodiscite à E. coli
HistoriqueSignalement externe :
15 juillet 2003 : nouveau signalement par la clinique :
1 cas d’abcès périmédullaire à Streptococcus mitis chez un patient opéré d’une nucléotomie le 16 juin :
début des symptômes 48 heures après, alerte du CCLIN à la DDASS en proposant une investigation plus poussée.
Spondylodiscite à E. coli
Historique
Signalement externe :
23 juillet 2003 : réunion de crise sur place :
DDASS, CCLIN, CLIN et opérateur :
revue du cas 1 : « Le diagnostic porté a été celui de spondylodiscite avec abcès périmédullaire et tétraparésie. L’état de la patiente a nécessité un transfert au CHU en neurochirurgie puis une longue rééducation avec 4 mois d’antibiothérapie. Lors de la dernière consultation de rhumatologie en date du 23 juin 2003, la récupération a été jugée excellente sans déficit aux membres supérieurs et avec une marche possible »
Spondylodiscite à E. coli
Historique
Signalement externe :
23 juillet 2003 : réunion de crise sur place :
DDASS, CCLIN, CLIN et opérateur : revue du cas 1 : indemnisation par l’ONIAM en 2004,
réalisation d’une discographie pré-opératoire avec usage d’un produit de contraste servant pour trois actes : passage immédiat à un produit à patient unique,
audit de pratiques décidé.
Spondylodiscite à E. coli
HistoriqueSignalement externe (un an plus tard) :
Vendredi 7 janvier 2005 : appel du CCLIN au déclarant puis à la DDASS :
la DDASS demande à la clinique l’arrêt de l’activité concernant cette intervention (15 heures) :
mission d’enquête ordonnée par le directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation
réunion de crise dans la clinique programmée le 11 janvier (DDASS, DRASS, CCLIN).
nouvelle recherche bibliographique,
Spondylodiscite à E. coli
TechniqueNucléotomie percutanée : abord postéro-latéral
Spondylodiscite à E. coli
Analyse
Mardi 11 janvier 2005 : réunion de crise : hypothèse d’une perforation digestive évoquée par le chirurgien :
favorisée par la positon en décubitus latéral et l’absence de fixation du patient,
geste non réalisé entièrement sous amplificateur,
complication décrite dans la littérature, très cohérente avec la clinique et la microbiologie.
Spondylodiscite à E. coli
Analyse
Mardi 11 janvier 2005 : réunion de crise : analyse des dossiers :
4ème cas d ’infection à E. coli découvert soit pour 47 actes de ce type sur 3 mois un taux d’attaque de 8,5%,
pratique « d’antibioprophylaxie » systématique instaurée depuis septembre (augmentin 1 gr pendant 3 jours) pouvant masquer les premiers symptômes,
Spondylodiscite à E. coli
Analyse
Mardi 11 janvier 2005 : propositions des enquêteurs : suspension de toute intervention de ce type dans l’attente d’une expertise concernant la technique et sa mise en œuvre. rappel des patients des 3 derniers mois (VS, CRP et examen clinique puis scanner ou IRM si doute), un cas supplémentaire identifié,Intensification de la vigilance au sein de la clinique (protocoles et recommandations relatifs à la prévention des IN)Information des usagers sur l’événement et les mesures prises, par la clinique
http://www.oniam.fr/rapports.php
ActualitésONIAM
Nombre de patients indemnisés par l’ONIAM pour infection nosocomiale
Année 2004 2005 2006 2007 (1er semestre)
Total
Aquitaine 2 3 6 1 12
Guadeloupe 0 0 0 0 0
Guyane 0 0 0 0 0
Limousin 0 0 5 2 7
Martinique 0 0 0 1 1
Midi-Pyrénées 4 1 5 0 10
Poitou-Charentes 0 2 0 0 2
Total CCLIN SO 6 (32 %) 6 (12 %) 16 (27 %) 4 (12 %) 32 (20 %)
Total national 19 (100 %) 48 (100 %) 59 (100 %) 33 (100 %) 159 (100 %)
http://www.oniam.fr/rapports.php
ActualitésONIAM
http://www.oniam.fr/rapports.php
ActualitésONIAM
Partager l’information avec le public : Création de la mission IDMIN-HAS :
AM. Ceretti et L. Ricour, écoute, conseil, orientation, conciliation, forum de discussion, documents pédagogiques (Acinetobacter
baumanii…).
Programme national LIN Mieux informer
http://www.infonosocomiale.com/
4 950 appels traités en 2006
30 256 visites sur le site
Partager l’information avec le public : Transformation en mission MIDISS :
Programme national LIN Mieux informer
http://www.securitesoins.com/
Bilan IDMIN 2006 : Le contexte des dossiers sensibles :
La complexité du dossier en rapport avec une succession d’évènements indésirables (70% des cas),
la rupture complète ou l’absence de relation entre l’usager et les professionnels concernés,,
l’incompréhension réciproque, l’agressivité brouillant les messages, la composante émotionnelle.
Programme national LIN Mieux informer
Bilan IDMIN 2006 : Savoir répondre aux attentes des victimes :
est-ce que vous allez m’écouter et prendre en compte mon histoire :
des excuses par rapport à l’évènement qui permettent au patient ou à la famille de retrouver l’estime de soi et la dignité,
une explication pour comprendre clairement ce qui s’est passé et pourquoi est-ce arrivé,
les derniers résultats de l’enquête interne ou externe.
Programme national LIN Mieux informer
Bilan IDMIN 2006 : Savoir répondre aux attentes des victimes :
est-ce que mon expérience va servir à quelque chose :
quels changements pour que cela ne se reproduise pas, un retour d’information rapide sur les axes de progrès
définis par l’établissement en concertation avec les équipes concernées par l’évènement.
Programme national LIN Mieux informer
IN et responsabilitéLes contentieux – MACSF
2006
Quelques pistes pour le médecin : Une prudence logique à avoir :
• avoir une assurance en responsabilité civile, • mettre en place une traçabilité des actions,• conserver des traces écrites de vos démarches.
IN et responsabilitéRégimes juridiques
Bilan IDMIN 2006 : Les difficultés de communication :
une prise de conscience insuffisante de l’importance de l’information délivrée au patient
un manque d’écoute et d’échanges, une formation à la communication quasi
inexistante dans le cursus universitaire des médecins.
Programme national LIN Mieux informer
Quelques pistes pour le médecin : Une logique de comportement à adopter :
ne pas raisonner en juriste mais en médecin,Intégrer la démarche bénéfice/risque dans son
approche diagnostique et thérapeutique,Connaitre et appliquer les référentiels de bonnes
pratiques,
miser sur l’information, le dialogue et la transparence !!!!
IN et responsabilitéRégimes juridiques
http://www.sfhh.net/telechargement/guide_risqueviralhematogene.pdf
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