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  • Hommage Karamoko Alpha Mo Lab

    Mohammadou Balo Kaldouyank Diallo

    6.76 596654

    ----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

    [Roman (134x204)] NB Pages : 68 pages

    - Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 6.76 ----------------------------------------------------------------------------

    Hommage Karamoko Alpha Mo Lab

    Mohammadou Balo Kaldouyank Diallo

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    Chapitre 1

    Le Fouta Djallon

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    Aperu sur le pays et les hommes

    Le massif du Fouta-Djallon, situ au Nord-Est de Conakry, occupe le centre de la colonie de la Guine Franaise. Sa masse, qui stend du 1010 au 1230 de latitude Nord et du 1130 de longitude Ouest de Greenwich jusquaux environs du 1330, couvre peu prs 80.000 kilomtres carrs. Plisse, puis ensuite compltement rabotte et aplanie ds laube des temps gologiques, toute cette rgion sest trouve, une poque plus rcente, disloque et souleve des cotes qui atteignent en gnral plus de 1.000 mtres dans la partie centrale et jusqu 1.515 mtres au mont Loura, prs de Mali. Sur presque tout son pourtour le massif surgit de la plaine comme une muraille, de distance en distance, les valles creuses par les eaux entaillent la falaise pour faire place aux larges rivires ; et l des torrents tombent en cascades et marquent dun trait blanc le rocher, donnant parfois ce paysage africain laspect de

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    certains sites du Jura [en France]. Avant mme quon y pntre, le Fouta-Djallon

    apparat ainsi comme un immense chteau deau. Laltitude gnrale du massif, son climat caractris par cinq mois dhivernage aux pluies diluviennes expliquent quil soit le pays des sources et cest l, en effet, que prennent naissance le Niger le Bafing la Falm la Gambie le Tomin le Rio Grande qui enserrent dans leur rseau toute lAfrique occidentale.

    Dans la partie centrale, qui est et que les Foulahs eux-mmes appellent le cur du Fouta-Djallon, stendent les hauts plateaux des Timbis et du Lab, coups de gorges profondes. En ces hauts lieux, le climat est salubre en toutes saisons : en janvier, en fvrier, vers la fin de la nuit, le thermomtre descend parfois 6 pour remonter 30 ou 35 entre midi et deux heures. Lhivernage est frais ; la moyenne de juillet Mali est de 186 ; au Soudan, Bamako, elle atteint 27,3. On ny trouve pas la grande fort quatoriale ; la saison sche est trop longue, lair trop sec pendant les mois de janvier et fvrier o souffle lharmattan. Sur dimmenses tendues, des taillis clairsems alternent avec des peuplements plus denses despces forestires de haut port : kouras typiques du Lab, kimms, fromagers, okoums, qui de nos jours disparaissent dans les incendies de brousse et sous la hache des balos. Dans les fonds humides, au bord des rivires, la vgtation est plus dense, plus haute ; elle sclaircit mesure quelle se rapproche des sommets o les arbres, sur un sol plus

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    pauvre et plus sec, se dveloppent mal et sont plus facilement la proie des flammes. Lorsque les incendies, qui se renouvellent danne en anne, ont fait disparatre la vgtation, les pluies dhivernage enlvent peu peu au sol toute sa terre, et aprs des sicles de cette lente destruction par lhomme et par la nature le plateau bois devient le boowal, immense champ de blocs de pierres qui semblent avoir t apports l et poss sur le sol sans que lon en comprenne la raison. Pendant lhivernage, une herbe drue, pousse miraculeusement, couvre le maigre sol des boow et, masquant la pierraille, leur donne lapparence de grasses prairies ; les troupeaux qui errent en libert ajoutent lillusion. Ds les premiers jours dharmattan lherbe dessche est la proie des flammes et le boowal devenu torride nest plus quun immense champ de cailloux noircis par lincendie.

    Aux inconvnients que prsente pour les cultures la succession dune saison trs sche et dune saison de pluie assez courte avec des transitions parfois brusques et souvent irrgulires, sajoute au Fouta-Djallon la pauvret du sol. Les terres fertiles sont rares et le cultivateur rcolte tout juste de quoi se nourrir Aussi conoit-on que les populations qui habitaient les plaines de la rgion ctire, celles qui vivaient facilement sur les bords du Niger, ne se soient gure souci de peupler le Fouta-Djallon o elles auraient connu la faim sous un climat froid dsagrable au noir. Laspect du problme est devenu tout autre le jour o ce ne furent plus des indignes vivant

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    exclusivement des produits de cueillette ou de culture qui arrivrent, au cours des vicissitudes de leurs exodes, dans le pays aux innombrables cours deau, mais des peuples pasteurs la recherche de pturages pour leurs troupeaux. Pouvaient-ils trouver pays mieux prdestin llevage que ces hauts plateaux, couverts dimmenses tendues dherbages en saison des pluies, voisinant avec des valles bien arroses o la vgtation reste verte au plus fort de la saison sche ? Le sol tait pauvre ! Quimportait des bergers habitus se nourrir de lait caill ? Inhospitalier aux cultivateurs, le Fouta-Djallon est le pays dlection des peuples pasteurs. Occup lorigine par les Bagas, encore que cela ne soit pas certain, puis par des Diallonks, on voit au XV sicle, les Peuhls sy infiltrer, y fortifier peu peu leur position pour, finalement, semparer du pays et sy fixer.

    Les Bagas

    Si lon en croit, en effet, la tradition quils tiennent de leurs pres, les Bagas occupaient autrefois le Fouta-Djallon. Ils vivaient l de faon trs primitive. Bons cultivateurs, ils se montraient galement habiles aux mtiers manuels, ils taient potiers et savaient travailler le bois. Ils auraient assist, au XIII sicle, linvasion de leur pays par les Diallonks, ftichistes comme eux, avec qui ils purent vivre en bonne intelligence. Lintolrance batailleuse des Foulahs musulmans les aurait obligs, vers la fin du XVIII sicle,

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    abandonner leurs terres et se rfugier dans la rgion ctire o ils sont encore aujourdhui. Sil y a un fonds de vrit dans ces rcits, doit-on en conclure quau cours de migrations trs anciennes dont les causes et le sens nous chappent, les Bagas ont fix quelque temps leur habitat au Fouta-Djallon avant de reprendre leur marche vers la mer. Il est plus vraisemblable quils se rattachent aux populations autochtones de la Basse Guine, mais on peut admettre que leurs groupements stendaient autrefois assez loin dans lintrieur du pays, jusquau cur mme du Fouta-Djallon ; ils auraient t peu peu refouls vers la cte par les Diallonks, puis par des Poullis ftichistes, enfin et surtout par les Foulahs musulmans. Quoiquil en soit, sil est vrai que les Bagas ont autrefois habit le Fouta-Djallon, il ne reste de leur passage aucun vestige dans le pays et aucun souvenir dans la tradition des Diallonks et des Foulahs.

    Les Diallonkes

    Lentre des Diallonks au Fouta-Djallon est moins obscure. Rameau de la race mand, les Soussous-Diallonks occupent au XII sicle un vaste territoire sur la rive gauche du Niger, entre Koulikoro et Sgou. Ils ont pour voisins au nord des Sonrhas, au sud, dans la rgion de Siguiri, les Kita du puissant empire de Mali. Entre Soussous, Kita et Sonrhais, cest une guerre sans fin. Aprs maintes vicissitudes, les Diallonks sont refouls vers le sud et ils arrivent

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    dans le massif montagneux du Fouta-Djallon o ils stablissent au milieu du XII sicle. Les nouveaux venus se rattachent trois familles principales : les Kita, les Camara et les Niakasso. De beaucoup la plus importante, la famille des Kita prtend descendre de Souma Soundiata, un des chefs darme qui suivit Gourou-Kant dans sa dfaite et sa fuite quelque temps aprs la mort du grand chef mandingue Soundiata. Cest Tlidj, tout prs de Lab, quil vient se fixer avec ses gens ; l, il eut deux fils :

    Manga Lab (manga signifie chef), qui donna son nom la rgion quil habitait, et

    Manga Dombi, anctre du chef actuel du Sangalan, Bakary Kita (en diallonk : manga Kambi).

    Un des fils de Manga Lab, Manga Sanga alla se fixer dans les plaines basses qui sont sur la rive droite de la Gambie et qui ont conserv son nom (Sangalan, pays de Sanga).

    Il est certain que les Diallonks ont occup la rgion de Lab, le Koubia, le Yambring, le Kon, le Sangalan. Sans doute na-t-on pas de renseignements prcis sur limportance de leurs villages, mais cest un fait que ces villages taient dissmins dans tout le pays. Beaucoup subsistent encore comme misside ou foulassos qui ont conserv leur vieux nom diallonk :

    Koubia Kambaya Sannou Tountouroun

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    Colia Cita Manah Balaya Tolou Sangua Malipan et bien dautres. Les Diallonks taient ftichistes et lon peut se

    faire une ide de leur religion par celle que pratiquent encore beaucoup de leurs frres Soussous. Leur organisation politique tait sommaire ; chaque clan avait son chef au-dessus de qui il ny avait aucun commandement suprme ; de l leur faiblesse. Ils taient cultivateurs et chasseurs ; llevage tenait peu de place dans leurs ressources. Si lon en juge daprs les habitudes de ceux qui vivent encore au Sangalan, ils aimaient la danse, les chants, les boissons fermentes et ils taient imprvoyants. Comment auraient-ils pu sentendre avec les Foulahs ?

    Les Poullis Les familles de race foulah forment quatre

    groupes : les Ourourbs ou Ba les Frobs ou Sod les Diallobs ou Diallo les Dayabs ou Bari Cest lpoque de Sadina Oumar Ibn El Khattab

    (que Allah lui accorde sa misricorde) que remonte

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    lorigine des Peuls. Sadina Oumar envoya de Missira(actuel Egypte)

    une arme sous le commandement de Amr Ibn Al As. Il ordonna celui ci de naviguer pendant deux mois, puis de descendre terre. Au cas o il trouverait les habitants islamiss, il doit rester pour leur apprendre le coran, la religion, le droit, le licite et lillicite. Dans le cas contraire, il doit les appeler lIslam ou bien leur imposer un tribut. En cas de refus il doit les combattre.

    Amr partit la tte du contingent, avec les instructions de Sadina Oumar. Il arriva au Macina. Il trouva que les populations ntaient pas islamises ; elles navaient jamais entendu parler de lIslam. Les missionnaires convertirent le souverain et beaucoup de ses sujets. Les rfractaires furent soumis au versement dun tribut. Le contingent resta deux mois au Macina, et voulut repartir Mdine. Le souverain dit Amr Ibn Al As : ne nous laisse pas dans lignorance, laisse nous avec un de tes compagnons, ce fut Ougoubatou ibn Yassirou quon laiss avec eux. Celui-ci pousa bientt une fille du roi, nomme Madioumaou, de race Torodo. De ce mariage, naquirent quatre enfants qui furent les anctres des familles Ourourb, Frob, Dialloub et Dayb. Leur descendance innombrable se rpandit dans toute lAfrique noire. Telle est la lgende.

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    Les principaux clans au Fouta djallon

    A les Ourourbhs ou encore les bahs ce sont : 1 Les Ndouybh : qui reviennent la moiti de

    la paroisse de Lab, les paroisses de Compaya Sala, Banti, Madi, Bhohel, Dna, Kolia, Manda ainsi que certaines rgions de Pita, Sintali, Bouru Kdj.

    2 Les Mbalbh : leurs rgions se trouvent Gnagantou et dans la moiti de Touni, Linsan foulbh.

    3 Les Koulounbh : qui ne possdent pas de territoires dans le Lab ; ils en ont dans le Koyin, Sfour, Linsan, Gobir dans le Kolladh, rgion de Ditin.

    4 Les Lalyabh : leurs territoires se trouvent Gonkou dans la rgion de Mali, Bandya, Pellal.

    5 Les Dembelleyabh 6 Les Boulouyabh 7 Les Yalalbh Ces trois derniers nont pas de territoires

    spcifiques. 8 Les Demboubhe : leurs territoires occupent

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    Diogoma rgion de Tounti (canton de Sanou) ; il possdent aussi des terres dans le Ditin, Bodi et Tioro.

    9 Les Loudbh : leurs territoires sont Peloy dans la rgion de Tountouroun, canton de Sanou.

    B Les Dialloubh : encore appels Diallo comprennent 5 familles :

    1 les Yillbhs : qui comptent de nombreux groupes

    a) Les Kaldouybhs : qui commandent le Lab ; leurs territoires occupent Satina, Sombili, Koggui, Nadhel, Gartyi, Simptin, Tliwel, Bagnan, Hansagnr ils ont des villages satellites quils administrent et ne sont pas eux ; ce sont : Lab, Koubia, Tywr, Koundou Tyankoy, Tounty, Sougu, Sarkali, Bendiou, Popodara, Gnanou ; ceux-ci sont dans le Lab ; ensuite Binni, Ym, Singuti, Kd, Kt qui se trouvent dans le Gaoual.

    b) Les Houssounaybhs : leurs territoires se trouvent Bouroudji, Sannou, Tarambli, Simptin

    c) Les Nguryabhs : ils ont leurs territoires Diari, Sagal, Kouramangui, Timbi Diari, Hriko ; ils en ont aussi Mali, Toulel.

    d) Les Pateyabhs : ils ont leur territoire Diountou.

    e) Les Ndjoboybhs : leurs territoires se trouvent Labdhpr, Pilimini, Djongassi, Pitadji, Kigna, Fafaya.

    f) Les Iloyabhs : leurs territoires occupent

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    Toul, Ley bilel. g) Les Kalyabhs : Garamb. 2 Les Slyabhs : Ils habitent Dalein,

    Karantagui, Llouma, Tolou, Moumini, dans la rgion de Ditiin ; ils ont Mombya, Diavoya.

    3 Les Djimbalbhs : Leurs territoires se trouvent Koundou Dhaggui, KoulaTokossr dans la rgion de Diari et dans la banlieue de Lab, Mombya.

    4 Les Nyoguyabhs : Ils ont des terriroires Wansan, dans la rgion de Mali

    5 Les Timbobhs : Ils occupent Bombibourou, Falo Bw dans la rgion de Tountouroun, Pountioun dans la banlieue de Lab ; ils possdent la moit de Bassara dans le canton de Koubia, la moiti de Bambaya dans le Koubia ; ils ont aussi la paroisse de Noussi dans le Kolldhe, rgion de Ditin ils possdent galement le Timbi Touni dans le Pita ; ils ont la majeure partie du Kolladhe, ainsi que Ditin ; ils rgnent dans ces deux rgions.

    Telles sont les 5 familles Dialloubhs. C) Les Dayeebhe : appels Barry ont engendr 4

    groupes : 1 Les Seydyabhs : qui rgnaient sur le Fouta

    Djallon avant larrive de Franais. Ils possdent les rgions de Timbo et ses paroisses.

    2 Les Srybhs : qui habitent Fougoumba, Bantighel Tokossr et Bantighel Mawd.

    3 Les Wouybhs : Daralab.

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    4 Les Wolarbs : Koulidara et dans de nombreux villages de la banlieue de Lab ; ainsi qu Kolen dans le Timbo.

    Telles sont les principales familles peules.

    Lhistoire est moins riche en donnes prcises. Tout ce que lon sait de lorigine des hommes rouges se rduit bien peu de choses. Il est probable que pour chapper aux perscutions des musulmans, les Peuls ont quitt le Maroc au XIII sicle et se sont rfugis dans le Macina ; leur nomadisme de pasteurs et aussi les guerres qui dsolaient le Soudan au XV et au XVI sicle les dispersrent dans tous les pays voisins ; les uns vont alors dans le Boundou et le Bambouk, dautres dans le Ouassoulou, dautres enfin, plus nombreux, sont attirs par les riches pturages du Fouta-Djallon. L ils sont accueillis sans mfiance. Leur arrive navait pas t celle dune arme menaante ; ils staient infiltrs dans le pays, un par un, presque, discrtement, humblement. Peuple pasteur, ils occuprent les grands plateaux herbeux propices llevage, laissant aux Diallonks, matres du sol, les valles qui convenaient mieux leurs gots de cultivateurs. Aux troupeaux quils poussaient devant eux, il fallait de grands espaces libres et pour les avoir ils commencrent la destruction systmatique de la fort par le feu.

    Si lon se reporte la tradition, on voit que les premiers Poullis entrrent au Fouta-Djallon au XV sicle. Ils appartenaient la famille des Diallo,

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    descendants de Bo ?ewal et seraient venus par les valles du Tinkisso et du Bafing sous la conduite de Bambi Diad, petit-fils de Bodwal. De leurs faits et gestes on ne sait rien.

    Plus tard apparat Kolli Tgula appel aussi Koli Poulli, qui serait larrire petit-fils de Bambi Diadi. Matre du Fouta-Djallon, Koli Tgula place dans toutes les agglomrations importantes des chefs poullis :

    Mama Dian Yro, Diangolo (Dalaba) Mama Fouta Bomboli Mama Bombo Kadji Popodara Mama Dian mo Timberen Gagnaka Touni Mama Sagara Hor Fello Mama Kamoro Mali Mama Tofou Niagantou Mama Kali Safaguiri Dalen Puis il envahit les terres des Landoumans, des

    Bagas, des Nalous, des Tendas, des Bassaris, des Coniaguis, et, bien loin de sen faire des ennemis, il entrane sa suite toutes ces petites peuplades batailleuses qui viennent volontiers renforcer son arme pour avoir leur part de butin. Sur les cartes de la fin du XVI sicle, cette confdration phmre figurera sous le nom de pays des Cocolis .

    Tgula, disposant alors dune arme redoutable, attaque les Srres et les Diolas quil oblige se soumettre ; il se dirige ensuite vers le nord, bat les Yoloffs, leur impose sa paix et chasse vers la cte ceux qui rsistent. Parvenus lapoge de leur puissance,

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    les Koliabs repousseront les Maures jusque dans lAdrar. A ce moment leur empire va du haut Niger au bas Sngal. Les successeurs de Koli Tgula ont leur capitale Tambacounda ; ils ont pris le titre de Silatigui, le Siratik des narrateurs franais que lon appellera aussi Grand Jaloff et les Portugais Grao Poullo. Puis vient la dcadence. Dans lempire trop vaste, le pouvoir central seffrite ; les chefs de province smancipent. Au XVII sicle, sous linfluence des karamokos, les Torodos musulmans se soulvent contre les Koliabs quils hassent la fois comme ftichistes et comme trangers. Pour consolider son trne, le silatigui Souley Ndiaye, qui rgne pendant les quarante premires annes du XVII sicle, embrasse lislamisme. Trop tard. Aprs lui, lAlmamy Abd el Kader prendra le pouvoir et lempire Koliank se substituera un tat Dioloff de constitution la fois aristocratique et thocratique.

    Tandis que se dsagrge lempire de Koli Tgula, les Poullis du Fouta-Djallon suivent paisiblement le rythme de leur vie de pasteurs, se dplaant suivant les saisons dun pturage lautre, conduits par leurs troupeaux. Par leur nombre qui croit sans cesse, par leur instinct denvahisseurs, par leur esprit de ruse, grce aussi un sentiment de solidarit qui les porte sunir contre tout tranger, ils ont russi peu peu dominer les Diallonks qui, ds ce moment, commencent leur grande migration vers la rgion ctire o leurs frres soussous sont dj installs.

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    Chapitre 2

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    Les Foulas et la Guerre Sainte

    Cest probablement vers la fin du XVII sicle que parurent dans le Lab les premiers Peuhls musulmans, les Foulahs. Ces Peuhls appartenaient, comme les Poullis, la famille des Diallo. Venaient-ils du Macina ou du Fouta Toro ? Il est infiniment probable que de ces deux foyers dislamisme des karamokos sont arrivs, peu prs vers la mme poque, amenant avec eux parents, serviteurs et btail. Connaissant la prudence qui caractrise le Foulah, on peut supposer que ceux qui, les premiers, pratiqurent la religion musulmane dans le Fouta-Djallon sefforcrent de passer inaperus, mais leur nombre augmentait sans cesse. Bientt, ils cessrent de se cacher pour faire la prire ; ensuite ils enseignrent le Coran, timidement dabord, puis avec plus dassurance, employant tour tour la persuasion et la menace. Beaucoup de ftichistes acceptaient de se convertir. Il y avait chez les karamokos une certaine rserve, une dignit, une affectation de savoir qui en

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    imposaient facilement, aussi bien, lorsquils taient admis faire la prire la mosque, derrire les Foulahs, au tout dernier rang des fidles, Diallonks ou Poullis, ignorants et frustes comme ils ltaient, avaient-ils conscience de slever dans la hirarchie humaine ; de quoi leur vanit de primitifs tait grandement flatte. Renforcs de ces nouveaux adeptes, les Foulahs furent bientt assez puissants pour entrer ouvertement en lutte contre ceux, Poullis ou Diallonks, qui voulaient rester fidles aux croyances de leurs pres, la musique, la danse, toutes choses que les karamokos avaient en horreur.

    Suivant la tradition, les neufs principaux karamokos de Fouta-Djallon, aprs avoir consult le sort en tirant chacun sur un doundouki une flche qui atteignit le but ce qui tait de bon prsage dcidrent la guerre sainte. Les guerriers musulmans, sen furent dabord attaquer limproviste Dian Yro, chef poulli de Kbali et ils le turent ; au retour de cette expdition, ils surprirent une caravane ftichiste qui fut mise au pillage aprs extermination de tous ceux qui avaient voulu rsister. Les chefs ftichistes comprennent alors le danger qui les menace, runissent une arme si lon peut appeler ainsi des bandes indisciplines de guerriers pillards et marchent contre les musulmans. La rencontre eut lieu sur les bords du Bafing prs du hameau de Talansan dont le nom voque de nos jours encore, chez tous les Foulahs, la victoire qui leur a livr le Fouta-Djallon.

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    Les ftichistes furent crass et ne se relevrent jamais de leur dfaite. Dans les annes qui suivirent, les karamokos eurent encore soutenir bien des luttes meurtrires avant de venir bout des Diallonks et des Poullis, mais de la journe de Talansan date, si lon en croit la tradition, leur mainmise sur le pays.

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    Les karamokos qui ont declanch la djihad et qui ont fond lEtat

    thocratique

    Lorsque les cheikhs peuls migrrent du Macina au Fouta Djallon et quils trouvrent que leurs parents qui les ont prcds taient paens, ils leur demandrent hospitalit et introduirent lIslam dans le pays ; puis, lorsque avec leurs descendants ils furent suffisamment nombreux, ils prchrent publiquement ; mais les paens sy opposrent.

    Ils se mirent lire en cachette les livres de science, ce qui leur permit de correspondre, de se runir et de raffermir la religion islamique. Les dix chefs sus mentionns se runirent Fougoumba pour lire et commenter le Coran ; lorsquils terminrent lexgse, ils se consultrent sur lopportunit dentreprendre la Djihad ; ils tirrent au sort et dcidrent de viser un arbre appel doundouk ; au cas o un dentre eux raterait larbre, le projet devra tre abandonn ; si les

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    flches atteignent larbre, cela signifie que Allah exhaussera leur vu. Les dix cheikhs se levrent, lancrent les flches qui toutes atteignirent le doundouk ; personne ne rata.

    Cest alors quils envoyrent un contingent au chef de Kbali, nomm Dian Yro ; il fut tu et dpouill de ses biens. Le contingent revint sans rencontrer personne, ni laller ni au retour ; les paens avaient une caravane importante quils avaient envoye faire du commerce au Bhoundu et taient revenue et tait revenu jusqu Hor Tn ; les cheikhs envoyrent une arme qui anantit la caravane.

    Alors les paens se runirent, levrent une arme pour combattre les musulmans Ceux-ci furent victorieux malgr leur infriorit numrique, car ils taient 99 seulement. La rencontre eut lieu Talansan, prs de Timbo ; Allah sauva les musulmans et larme paenne fut disperse malgr leur nombre et leur force.

    Ensuite les chefs se sparrent, chacun revint dans sa province :

    Alpha Amadou Kolladhe Cheikh Saliou Balla Koyin Tierno Souleymane et Tierno Cir Timbi Cheikh Ibrahima Ibn Nouhou (Karamoko Alpha

    mo Timbo) et le fils de son oncle, Almamy Ibrahima Ibn Maliki Timbo

    Alpha Samba Bhouria Alpha Mamadou Sadio Fougoum

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    Alpha Moussa Kbali Alpha Mamadou Cellou (Karamoko Alpha mo

    Lab) Lab.

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    Organisation Politique du Fouta-Djallon

    De ce moment aussi les Foulahs commencent modifier leur genre dexistence. Ayant vaincu Poullis et Diallonks, ils en font leurs serviteurs ; ils les contraignent travailler pour eux. Le Peuhl, pasteur et nomade par nature, le Peuhl qui a horreur de tout travail manuel, le voil devenu matre de riches contres et possesseur dune abondante main-duvre qui ne cote rien, qui se charge de cultiver des champs et dy faire venir le riz, le fonio, les arachides. Les Foulahs ne sy tromprent pas et aussitt quils se virent les matres la fois du sol et des serviteurs, ils renoncrent leur vie errante millnaire. Au temps de leur infiltration au Fouta-Djallon, ils avaient gard leur ancienne organisation en clans et familles : lorsquils se fixrent sur les terres des Diallonks chaque clan voulut rester le seul matre du sol dont il stait empar et, lintrieur du clan, les familles les

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    plus respectes ou les plus redoutes prirent les commandements. Le Fouta-Djallon fut ainsi partag en un certain nombre de groupements indpendants, sans autre lien entre eux lorigine que la religion commune. Ce dcoupage du pays ne rpondait aucune ncessit gographique, il rsultait de lorganisation de la socit peulhe et saccordait parfaitement avec le caractre complexe du Foulah, la fois jaloux dindpendance et avide de commandement. Cest ainsi que furent constitus au Fouta-Djallon neuf (dix, si lon ajoute Timbo) grandes provinces ou diiwe (pluriel de diiwal) :

    Timbo Bouria Fougoumba Kbali Kollad Kankalab Timbi-Tounni Fod Hadji Kon Lab Chaque diiwal tait command par un karamoko,

    portant le titre dAlfa. La socit foulah tait alors entirement dirige par les chefs religieux qui gardaient jalousement le pouvoir civil et le pouvoir militaire, et il ne se concevait pas quun commandement put tre exerc par un autre quun karamoko. De chaque alfa relevaient les chefs de misside.

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    La misside forme lossature de lorganisation politique et sociale des Peulhs du Fouta-Djallon. Elle est la cellule initiale. Lorsque les Peulhs musulmans se sont fixs dans le pays diallonk le premier soin de chaque groupe a t de choisir un lieu de prire, une mosque. Pour des gens qui le sentiment religieux tient lieu desprit national, la mosque est naturellement le lien qui unit les familles par ailleurs jalouses les unes des autres et assoiffes dindpendance ; non seulement elle est la case o lon prie, mais aussi lendroit o les notables se runissent pour discuter des questions qui intressent la communaut et prendre les dcisions importantes, pour apaiser les querelles et rconcilier les adversaires, ainsi apparat-elle la fois comme un centre de vie religieuse et de vie municipale. A mesure que les membres du groupe attach la mosque deviennent plus nombreux, il leur faut plus despace pour faire patre leurs troupeaux. Un moment vient o ils se trouvent ltroit sur leurs terres ; les plus entreprenants ou les moins satisfaits sloignent alors pour chercher de nouveaux pturages. Ils vont, trs loin parfois de la mosque, fonder un foulasso , hameau de quelques cases entoures de jardins soigneusement entretenus que tout un rseau de tapades protge contre les dprdations du btail. Aux alentours, la terre dfriche se montre-t-elle gnreuse ? Arrivent alors des parents qui se joignent aux premiers migrants, esprant trouver auprs

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    deux la paix et laisance. Peu peu une communaut se forme et grandit, dont les intrts se sparent de ceux du groupe initial. Les notables du foulasso acquirent bientt le sentiment de cette cassure. Ils sentent le besoin de se librer de toute tutelle et souvent ils y sont pouss par quelque ambitieux qui convoite les fonctions de chef. Ils fondent alors une mosque, une misside secondaire est ne dont les habitants garderont des sentiments filiaux lgard de la misside mre, mais qui aura nanmoins son organisation autonome. Ainsi tout le massif du Fouta-Djallon devient rapidement un vaste damier divis en diiwe, subdiviss eux-mmes en misiide de plus en plus nombreuses.

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    Les Almamys et les Chefs de Diiwe

    Dans les premires annes du XVIII sicle, les neuf karamokos qui taient alors la tte des neuf provinces musulmanes du Fouta-Djallon, comprenant quils ne viendraient bout de la rsistance des ftichistes que sils unissaient leurs efforts contre lennemi commun, sassemblrent chez Tierno Cir, de Timbi Madina, et l ils dcidrent de dsigner lun dentre eux comme chef suprme de la Confdration Fouta-Djallonke et de lui confier, avec des pouvoirs civils assez limits, la coordination et la direction des oprations de guerre. Il sagissait de faire face un danger qui les menaait tous, aussi les karamokos avaient-ils accept de donner lun dentre eux, la prpondrance en vue de raliser pratiquement la confdration des diiwe en temps de paix comme en temps de guerre, mais ils avaient eu bien soin de rserver tous leurs droits dans ladministration intrieure des diiwe. Celui quils choisirent tait un saint homme de la famille

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    sdiank, appel Ibrahima Moussou ou Sambgou, karamoko de Timbo, qui devint clbre sous le nom de Karamoko Alfa. Proclam chef suprme, il ft conduit la grande mosque de Fougoumba o tous les autres karamokos lui jurrent obissance et fidlit. Pendant trente ans, il fit la guerre aux ftichistes, sans leur laisser aucun rpit, et il navait jamais connu que la victoire, lorsquen 1766 il subit une crasante dfaite. Timbo qui, dj tait le cur du pays foulah, ft pris et dtruit. Se voyant abandonn de tous et contraint de fuir, Karamoko Alfa perdit la raison.

    Les musulmans sentendirent alors pour donner leur confdration un nouveau chef. Ils cartrent du commandement le fils de Karamoko Alfa, Alfa Saliou, quils jugrent trop jeune et ils dsignrent son neveu, Ibrahima Yoro Pat, sdiank, qui ntait pas karamoko, mais qui jouissait dun grand prestige cause de son courage et que lon avait surnomm Sori, le matinal, parce quil avait russi plusieurs fois surprendre ses adversaires au point du jour. Plus tard, on devait lappeler Maoudo, le grand. Ayant battu les ftichistes en de nombreuses rencontres, Sori se fit acclamer comme Emir el Mouminin ou Almamy. Le Fouta-Djallon allait-il devenir un tat monarchique gouvern par un chef militaire ? Sori se sentait soutenu, peut-tre mme tait-il pouss, par un mouvement gnral de rvolte contre la tyrannie et lintolrance des karamokos. Ceux-ci navaient pu

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    faire front au mcontentement populaire, mais ils taient habiles et restaient puissants. Pour dfendre leurs privilges, ils formrent alors un Conseil des Anciens o ils avaient la majorit et ils exigrent que Sori partaget le pouvoir avec le fils de Karamoko Alfa. Sori dut se soumettre la volont des karamokos et Alfa Saliou prit, comme lui, le titre dAlmamy. De ce moment, la rgle stablit de rserver le pouvoir suprme aux seuls descendants de Karamoko Alfa (alfaya) et de Yro Pat dit Sori (sorya). Dans les deux descendances serait choisi un almamy et chacun des almamys exercerait son tour le pouvoir pendant deux ans.

    Ce systme, si original et si compliqu, est-il laboutissement ncessaire dun certain tat social qui ne saccommodait pas de lordre, ou bien a-t-il t consciemment voulu par les membres du Conseil des Anciens qui auraient cherch viter leur pays et sviter surtout eux-mmes la tyrannie dun seul ? Les vieux karamokos espraient peut-tre quen divisant le commandement et en dressant ainsi les chefs les uns contre les autres, ils les affaibliraient assez pour quils ne pussent se passer deux et les exclure du gouvernement.

    Sil en a t ainsi, il faut en convenir, leur tche a t singulirement facilite par lesprit de clan qui rgnait dans la socit foulah, par les rivalits de famille, par lambition de chacun et lindiscipline de tous.

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    Cette tendance lanarchie sopposait ltablissement dun gouvernement stable et, sans quil soit besoin des calculs machiavliques du Conseil des Anciens, elle suffirait expliquer le rgime de lalternance ainsi que les dsordres politiques et sociaux qui en ont t la consquence. Dvors dambition et parfaitement insensibles la piti, les almamys soryas et alfayas ainsi que leurs partisans ne songrent qu se dfaire les uns des autres ; pour semparer des commandements et pour les conserver, tous les moyens leurs furent bons.

    Lhistoire du Fouta-Djallon ne sera, pendant tout le cours du XIX sicle, quune longue suite de crimes. Venant den haut, querelles et luttes stendront dans les familles des Almamys, leur entourage, aux chefs de diiwal, aux chefs de misside, amenant partout le dsordre, le pillage, le meurtre et la misre.

    Aussi comprend-on que lorsque le reprsentant du gouvernement franais vint apporter avec le protectorat la promesse de la paix intrieure, tous ceux qui ntaient pas parmi les profiteurs du rgime lui donnrent volontiers leur adhsion.

    Lalternance du commandement, caractristique du pouvoir des deux almamys, stend aux chefs de diiwal. En principe, lorsquil sagit de nommer un chef de diiwal, alfaya ou sorya, les notables sassemblent et aprs de longues palabres, beaucoup dintrigues et de nombreux cadeaux, ils choisissent dans la famille qui est traditionnellement rserv le

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    droit au commandement, un candidat dont ils proposent la dsignation lAlmamy. En fait, les choses ne se passent pas toujours aussi rgulirement et bien souvent les chefs doivent leur commandement lusurpation et au meurtre. Quoi quil en soit, dans chaque diiwal vivent en rivaux deux Alfas, lun en fonctions, lautre en expectative, chacun ayant ses partisans, ses mbatoula et ses hommes de main pour toutes les besognes ; pour eux comme pour les Almamys, le commandement passe des alfayas aux soryas au moins une fois tous les deux ans. A chaque mutation, il est de rgle dapporter des cadeaux au nouveau chef qui rcupre, par l, ce quil a d lui-mme donner pour obtenir sa nomination.

    Dans le gouvernement et ladministration des diiwe, lAlmamy na peu prs aucun droit. Ses pouvoirs se bornent ordonner la leve en masse quand il sagit de combattre un ennemi menaant pour le Fouta-Djallon tout entier ; lorsque les chefs de diiwal veulent commencer une guerre ou traiter avec un pays tranger, ils doivent dabord obtenir son autorisation ; enfin lAlmamy peut intervenir lorsque des conflits se produisent entre deux diiwe. Sa prrogative la plus importante est la nomination des chefs de diiwal. Il est contrl dans tous ses actes par le Conseil des Anciens, assemble compose de sept membres choisis par les notables, qui dcide de la guerre ou de la paix et qui peut mme, si elle se sent assez forte pour le faire, destituer lAlmamy. Le

  • 38

    Conseil des Anciens a souvent reprsent linfluence des karamokos oppose au pouvoir militaire. A ct des chefs de diiwal, sige un Conseil des Notables qui est consult sur les affaires importantes et qui na de pouvoir quautant que le chef lui-mme en manque. Il ne semble pas que sa composition ait t nettement fixe.

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    Chapitre 3

    La famille de Karamoko Alpha Mo Lab

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    Origine des Kalidouyabs

    Devenu cercle administratif, Lab est lune des plus grande ville de la Guine actuelle, il est encore la capitale du Fouta actuel. La famille qui commandait Le Diwal de Lab (les kaldouyanks qui ont pour ancetre alpha khalid)

    La tribu des Diallo, avons-nous vu, aurait pour anctre un certain Bodwal, issu dOugoubatou ibn Yassirou et dune fille du chef du Macina, de race Torodo. Arrire-petit-fils de Bodwal, Ilo Yaladi, pasteur et guerrier, aurait ensuite donn naissance aux Irlabs ; il quitta le Macina et conduisit ses gens et ses troupeaux dans le Soudan septentrional. Continuant leur migration ses enfants pntrent dans le Fouta-Djallon o ils fondent le village de Toul (canton de Popodara). L, ils dcidrent de partager les biens laisss par leur pre et chacun voulut se tailler la part la plus belle. Ce fut lorigine dune querelle qui aboutit la guerre. Maound, fils an dIlo Yaladi, vainquit son frre Samba Ilo et russit

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    le repousser lui et ses partisans jusque dans le Kbou ; ensuite il se fit reconnatre comme chef et sinstalla Ley Bilel, puis Hind, enfin Lab.

    Maound eut plusieurs enfants : Pat, Oussein, Nguri, Djiobo et Kalidou qui donnrent naissance aux familles de Patyabs, Oussnyabs, Nguriyabs, Djioboyabs et Kalidouyabs, toutes comprises sous le nom gnrique de Maoundyabs. Ces familles stablirent dans la rgion du Lab :

    les Kalidouyabs Lab mme les Njobboyabs Labdpr, Pitadji et

    Sombili les Nguriyabs Diari et Kouramangui les Pateyabs Diountou les Oussnyabs Bouroundji. En dpit des rivalits qui les opposent les unes

    aux autres, elles sont toujours unies lorsquil sagit de lutter contre les ftichistes et de semparer de leurs terres ; grce cette cohsion, elles parviendront rapidement former avec les territoires conquis une province indpendante, le diiwal de Lab.

    Ds lorigine, et pour des raisons qui nous chappent, les Kalidouyabs prennent une place prpondrante ; au milieu de ses frres Kalidou apparat comme le successeur de Maound et, aprs lui, ses descendants seuls auront les grands commandements.

  • 43

    Alpha Mohammadou Cellou (Karamoko alpha mo Lab) :

    Alfa Mamadou Cellou dit Karamoko Alfa mo Labe

    Il est n Diob, petit hameau situ sur la rive droite de la Kassa, prs de Ley-Bilel. Son pre Abdourrahmane dit Alfa Abou descend de Bo ?ewal pre de saikhou aldiouma maoudho ou maoudh qui vient du Macina. Plus tard, les enfants de Maound fondrent le clan Yillbhe de Lab. Ils taient cinq :

    Khlidou, pre des Khlidouybhs NDiobbo, pre des NDiobboybhs Pt, pre des Ptybhs Oussou, pre des Oussinaybhs Ngeri, pre des Ngeriyabhs.

    En ce qui concerne khlidou :

    Il a eut pour fils :

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    Alfa Abou saliou ft le pre de : Mohammadou Cellou(karamoko alpha mo lab)

    dont la descendance fournit les chefs successifs du Lab.

    Mama-Malal dont les enfants occuprent le Tan et le Pellal.

    Mama Oumarou et Mma Soulaye qui fondrent le village Sombili.

    Alfa Mohammadou Cellou fut lev Ley-Bilel par ses oncles maternels et y passa ses premiers temps de jeunesse.

    Trs tt, il entra lcole coranique et acquit rapidement une instruction solide qui lui valut du prestige et une grande rputation.

    Par sa pit, sa gnrosit et son amour du prochain. Alfa Mohammadou Cellou jouissait de lestime de tous ceux qui lapprochaient. La tradition transmise par les mbatoulas, flatteurs appoints des grands, veut que le petit-fils de Kalidou, Alfa Mohammadou Cellou, ait dirig Lab une cole coranique avant de devenir clbre sous le nom de Karamoko Alfa (quil ne faut pas confondre avec le Sdiank Karamoko Alfa mo Timbo)

    Karamoko Alfa mo Lab a laiss la rputation dun saint homme, insensible aux biens de ce monde, ne se souciant que de convertir les incroyants, ou de les exterminer. Grce son prestige et ses victoires, les Kalidouyabs affermirent dfinitivement leur situation et ils constiturent ds lors laristocratie

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    guerrire du Lab, aristocratie qui devait tonner la postrit par son ambition. Cest lui qui commandait le diiwal du Lab, rduit alors aux rgions immdiatement voisines de Lab, lorsque les chefs karamokos se runirent entre Broual-Tap et Bomboli pour tenir conseil sur les mesures prendre contre les ftichistes et dcidrent de choisir un chef commun, jetant ainsi les bases dune fdration des neuf diiwe du Fouta-Djallon.

    Lhistoire des guerres menes par les Kalidouyabes contre les ftichistes Poullis ou Diallonks est dune extrme confusion et, quant aux dates surtout, elle ne repose sur aucune certitude. En dinnombrables petites rencontres prsentes par la lgende comme de grandes batailles, les ftichistes, par manque de cohsion, eurent le dessous. De leurs chefs qui furent extermins les uns aprs les autres, la tradition na gure retenu que les noms :

    Mama Sagara de Hor-Bougou Mama Kali Safaguiri et Mama Tollourou de

    Hor-Kassa Mama Tofou de Niagantou Marna Famoro de Mali Mama Djime de Bara Mama Hima Kipiri de Woora dont le

    doundourou (tambour) sappelait Bata-ndou-sedr Mama Sabou de Sigon Mama Khombo Khadji de Popodara avec son

    tam-tam diendiliwli

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    Dans cette mle confuse on ne distingue pas de priodes nettement tranches ; la pousse des musulmans a t constante, ininterrompue. Du plateau de Lab, o ils staient tablis leur arrive, ils se rpandent dans la rgion de Sannou et de Tountourou, de Diari, de Llouma, de Koubia, chassant devant eux Diallonks et Poullis. Ils poursuivent ensuite leur avance vers le Nord et prennent pied Pellal, puis dans le Yambring, le Tamgu (Mali), le Ouaara, le Bara, le Sab. En dernier lieu, ils sattaquent aux Diallonks du Sangalan et parce que quelques bandes de guerriers Foulahs auront ravag le Niocolo et le Dentillia, ils se diront suzerains de ces pays. Vers le Nord-ouest, leur marche est aussi rapide. Ils imposent leur domination dans le Yam, le Singuetti, au pays Ndama, au Badiar, dans le Kinsi, les Bows, le Koli, dans le Paksi et le pays du Dandoum, puis au NGabou. Au Nord-est, les Foulahs soumettent les Bassaris et se heurtent aux Coniaguis sans venir bout de leur rsistance. Ils parviennent enfin jusquau Nunez et obligent les Landoumans de Kakand (Bok) et les Nalous, payer un tribut annuel.

    Toutes ces conqutes ralises en moins de deux sicles et qui placent sous lautorit des chefs Foulahs la rgion comprise entre le Lab et la mer, sont faites au nom de lalmamy et souvent avec le concours de ses armes ; en fait, cest le chef du diiwal de Lab qui sera le matre des pays soumis, cest lui qui recevra les

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    tributs, charge il est vrai, de les remettre lalmamy. Au cours de ses rvlations mystiques, il lui fut

    indiqu quun succs retentissant lattendait dans ses entreprises politiques et religieuses, que son rve de fonder un royaume se raliserait un jour et que la capitale de ce royaume se nommait Lab.

    A ce moment l, il rsidait Ley-Bilel, prs de son hameau natal. Il rechercha pendant longtemps lemplacement de ce Lab quil dcouvrit seulement son retour du deuxime congrs de Timbi en 1745.

    Alpha Mohammadou Cellou DIALLO dit Karamoko Alpha (1692-1772), petit fils de Khalidou (anctre des Kalidouyabh) et arrire petit fils de Mawnd (Chef de lun des premiers groupes de peuls sinstaller au Foutah) est le fondateur de la ville de Lab. Karamoko Alpha Mo Lad, aprs avoir effectu des tudes coraniques Bhoudhou rentra Lab et succda son pre comme sage et chef de famille ; il dcida alors de lutter contre les paens qui taient hostiles lislam. Alors il regroupa autour de lui 11 conseillers qui viennent des six grandes familles lpoque Lab : Les NGueriyanks, les Djoboyanks, les Housnayabhs, les Patheyabhs, les Yillabhs et les Kalidouyabhs, toutes ses familles sont descendantes de Maound. Ces 11 conseillers lassistrent dans ses invocations spirituelles et laidrent constituer une arme pour lutter contre les paens. Aprs quelques expditions victorieuses, il dcida de construire sa premire mosque Missid Hind, la priphrie de

  • 48

    Lab. Comme lui il tait le chef, et il ne voulait pas monopoliser tous, il dcida alors de confier les affaires religieuses et la direction de la mosque aux Nguriyanks, descendant de Guri. NGuri tait un grand rudit, il fut le plus instruit en islam de son poque (NGuri tait frre de Khalidou, grand pre de Karamoko Alpha Molab). Il a choisi un descendant de NGueri parce que ce sont les descendants de ce dernier qui dtenaient le plus de connaissances religieuses et qui enseignaient lislam. Karamoko Alpha choisit alors Thierno Ibrahima Ngueriyank comme chef religieux et premier imam de la mosque quil fonda Missid Hind. Aprs une dizaine dannes (1745 1755) Missid Hind, il partit construire sa moque Lab vers 1755-1756. Cette dcision de la construction de la mosque vient dune retraite spirituelle (Khalwa) de 7 jours qui la permis de voir dans un rve lendroit o il devait fonder la Mosque du Diwal de Lab. Pour instaurer plus de diligence dans ldification de cette mosque Karomoko Alpha initia une nouvelle rpartition communautaire en instituant trois groupes de travail appels Alloudj : Allouwal Khalidouyabh, Allouwal Taalibabh (o appartiennent les Ngueriyabhs) et Allouwal AdadoulKhabir. Comme se fut la tradition, Karamoko Alpha laissa la direction de cette mosque aux Ngueriyanks. Depuis lors limam raatib (premier imam) fut toujours un Ngueriyank ; cependant, il faut prciser quil ya eu

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    des imams assistants non NGueriyanks. Alors, les Ngueriyanks soccuprent des affaires religieuses et de la direction de la mosque jusqu Thierno Mahmoudou DIALLO Laariya (1850-1925), (pre de Thierno Mamadou Oury DIALLO Laariya), qui fut premier imam jusqu sa mort en 1925.

    Cest Thierno Mahmoudou Laariya qui approcha son ami intime, trs instruit en Islam Thierno Aliou Bhouba Dyan (1850-1927) pour lassister limamat de la mosque. Aprs la mort de Thierno Mahmoudou en 1925 Thierno Aliou Bhouba Dyan le succda comme premier imam de la mosque de Lab. Thierno Aliou Bhouba Dyan est fils de Mody Mamadou, descendant dAli Kali Doukour dont le petit-fils, Thierno Malal, arrire grand-pre de Thierno Aliou (qui prit le nom de Bah lorsquil pousa une femme de ce clan) vint du Diafouna (Rpublique du Mali actuelle). Il faut noter que Thierno Aliou bhouba ndiyan est le premier non Ngueriyank qui fut premier Imam de la mosque de Lab.

    Il faut encore preciser que la grande mosque de Lab est construite par alpha mohammadou cellou kaldouyank (karamoko alpha mo lab).

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  • 51

    La disparution du patriache et de son Diwal

    En 1150 de lhgire (1772-1773) Karamoko Alpha mourut lage de 80

    ans sous le rgne de lAlmamy Sory Mawdho SarKali. Il stait retire chez son fils aine Thierno mo Sigon pour se faire soigner. La maladie saggravant malgr les soins dispenses, le Conseil des Anciens

    de Lab dcida de le faire vacuer sur Lab et dpcha Maama Doulla

    qui dit Thierno mo Sigon : Ton pre devrait se faire soigner par un

    gurisseur dont jatteste ladresse, il rside Gueresso dans le Tangue . Encourage par cette nouvelle, Thierno mo Sigon prit le chemin de ce village. Il tait a peine a quelques kilomtres, lorsque Maama Doulla recrute des porteurs, pour transporter en hamac, Karamoko Alpha qui, malheureusement, mourut a Sarekaly, a mi-chemin. Il est inhume a quelques

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    mtres de la grande mosque de Lab dans sa propre concession devenue depuis le cimetire des illustres personnalits de la famille Khalidouyanke.

    Quand il mourait en 1772 son Diiwal tait lun des plus grands du Fouta Djallon. Il stendait de Labe a Gadha-Woundu a lEst a Niokolo au Nord de Lab a Koumbia a lOuest. Il comprenait douze provinces Labe, Koubia, Sigon, Yembering, le Tangue, le Singuetty, le Binani, le

    Kinsi, le Bowe Gueme, le Dama, le Badiar et le Koumbia.

    A sa mort, Karamoko Alpha mo Lab a laisse le souvenir dun saint homme, insensible aux biens de ce monde. Il repose dans le cimetire de la grande mosque, lendroit quil avait choisi et entretenu de son vivant. Son mausole a t difie en 1970 et est aujourdhui visite par de nombreux visiteurs.

  • 53

    Sa Succession

    Lensemble des diws du Fouta sest conform au pouvoir central de Timbo cest--dire, chaque diwal a cr deux partis a savoir Alphaya et Soriya.

    Dans le Lab, on retiendra Alpha mohammadou dian fils de karamoko alpha mo lab fut le prmier chef soriya de Lab, cest pour cela que ses descendants sont devenus des soriyas, par exemple alpha yaya (resistent colonial), capitaine thiana diallo (officier guinen)Paix a son me.

    A lopposer des Soriyas on retrouve les Alphayas.

    Alpha Souleymane fils de Karamoko Alpha mo Lab. Ce fut le premier chef alphaya de Lab ; cest pour cela que les descendants de Alpha Souleymane furent tous du parti par la suite alphaya par exemple alpha gassimou qui a t chef du diwal de Lab et qui est le grand pre du pre de lauteur, mohammadou balo kaldouyank(lauteur de cette uvre) ; Mody Souleymane rgna 12 ans, puis mourut. Paix a son son me.

  • 54

  • 55

    Ses enfants

    Karamoko Alpha eut huit enfants dont une fille Maama Aissata. Pendant son rgne, Karamoko Alpha eut soin de placer tous ces enfants la tte de rgions ou dimportants villages. Ainsi :

    Modi Ibrahima Diallo dit Thierno mo Sigon sinstalla dans la rgion de Yembering

    Modi Saidou Diallo dit Modi Saidou mo Serima, le village de Serima.

    Modi Mamadou Dian Diallo, dans la rgion de Woora

    Modi Soulaymaana mo Sarekaly, a Sarekaly avec juridiction sur

    Merepounta, Koundou Tyankoye, Bombi et Popodara Modi Aliou Diallo dit Modi Aliou mo

    Hansangere a Hansangere Modi Amadou Dian Diallo a Barema et Missira Modi Billo Diallo dit Modi mo Baagnan a

    Baagnan

  • 56

    Maama Aissata qui elle, fut donne en mariage a Modi Abdoulaye Souare

    dit Maama Doulla, redoutable chasseur dont les prouesses avaient

    sduit Karamoko Alpha. De cette union naquit cinq garons qui

    fondrent le clan des Seeleyaabhes qui se repartit comme suit dans le pays :

    Ousmane Tanou a Lelouma Bano Taanou a Dalein Kolla Boubacar Tanou a Mombeyaa Saidou Tanou a Karantagui Karimou Tanou a Dalein Hinde

  • 57

    Ses Successeurs au Commandement

    De 1772 a 1905 ses successeurs au commandement de Diwal furent :

    1. Thierno Mamadou Dian 2. Alpha Mamadou Billo 3. Alpha Souleymane 4 Alpha Abdourahmane 5. Alpha Saliou 6. Alpha Abdoulaye 7. Alpha Alseiny 8. Saikhou Abdoul Gadiry 9. Alpha Mamoudou Sakhirou 10. Alpha Ibrahima Khabirou 11. Alpha Mamadou Mawdho 12. Alpha Ibrahima Tossoko 13. Alpha Souleymane Sare Kalli 14. Alpha Mamadou Cellou Sare Kalli 15. Alpha Abdoulaye Wora 16. Alpha Ibrahima Thiewire 17. Alpha Yaya Mawdho

  • 58

    18. Alpha Gassimou Merepounta 19. Alpha Mahmoudou Pellel Kahi 20. Alpha Saliou Koubia 21. Alpha Aguibou Koubia 22. Alpha Abdoulaye Thiewire 23. Alpha Aliou Beindjou 24. Alpha Ibrahima Bassanya 25. Alpha Hatimou 26. Alpha Mamadou Saidou Beindjou 27. Alpha Yaya Kade Sous leur rgne, le Diwal stendit

    progressivement pour atteindre le NGabou en Guine Bissao. Du plateau de Lab, ou ils staient tablis a leur arrive, ils se rpandent dans la rgion sur Sannoun, Tountouroun, Diari, Lelouma, Koubia. Ils poursuivent ensuite leur avance vers le Nord, prennent pied Pellel Kahi, puis dans le Yembering, le Tangue Mali. En dernier lieu, ils sattaquent aux Diallonkes du Sangalan. Vers le Nord-ouest, leur marche est aussi irrsistible quils imposent leur domination dans le Yame, le Singueti au pays NDama, au Badiar, dans le Kinsi, les Bowe et le Koli (dont la capitale Kade deviendra le fief dAlpha Yaya dernier roi de Lab), puis au NGabou. Ils soumettent les Bassari et se heurtent aux Coniaguis sans venir bout de leur rsistance. Ils parviennent enfin jusquau Nunez et obligent les Landoumas de Kakande (Boke) et les Nalous a payer un tribut annuel.

    Ce faisant ainsi, vers la fin du XIXe sicle, au

  • 59

    moment ou les Franais entrent au Fouta-Djallon, le Diwal de Lab stendait a lOuest et au Nord-ouest jusque dans le NGabou en passant par le Kade et la rgion de Bowe-Gueme (a la frontire entre Telimele et Boke). Au Nord, il couvrait toute la rgion du Tangue et faisait frontire avec le Niokolo (en territoire sngalais). A lEst, la province se prolongeait jusque dans le Gadhaoundou qui sert de frontire entre le Diwal de Koin. Au Sud et au Sud-ouest, le Lab faisait limite avec le Diwal de Timbi.

    La Dsagrgation du Diiwal Cest sous le rgne dAlpha Yaya Kade (le hros

    national) que le pouvoir colonial aprs avoir impose son protectorat au Fouta-Djallon par le traite du 6 Fvrier 1897, a entrepris une politique insidieuse de dstabilisation du Diwal de Lab quil fallait a tout prix dsagrger pour mieux asseoir lautorit franaise dans le pays.

    En effet, malgr le certificat de loyalisme dlivr a Alpha Yaya par le Gouverneur Gnral Chaudie au lendemain de la signature du fameux protectorat pour lui attester la reconnaissance officielle de ses droits sur le Diwal de Lab dont il reste le chef permanent, la dcision de supprimer le Diwal de Lab et de le scinder en deux cercles dabord : Labe-Kade puis en trois : Lab, Kade et Boussourah,

    fut prise en 1899 par le pouvoir colonial. Des lors rien nira plus normalement entre Alpha

    Yaya et les colons blancs jusquen 1905 date de son

  • 60

    arrestation et de sa dportation au Bnin, autrefois Dahomey.

    Ainsi la dsagrgation du Diwal de Lab tait dfinitivement consomme.

    Pourquoi luvre de Karamoko Alpha est immortelle ?

    Il a construit une mosque et a confi la direction de la prire a une autre famille, sil tait egoste il a nalla donner a personne, puisquil avait des enfants aussi.

    Karamoko Alpha Mo Lab se consacra, corps et me et ce, jusqu son dernier souffle, au rayonnement et la gloire de lIslam, au Fouta-Djalon et dans les pays limitrophes. Il fut :

    Lun des plus illustres anctres de la grande famille Khalidouyanke

    qui rgna sur le Diwal de Lab pendant plusieurs sicles.

    Lun des prcurseurs de la Djihade au Fouta-Djalon pour imposer lIslam

    Lun des premiers Karamokos du Fouta-Djalon avoir une connaissance

    parfaite de lIslam ; ses principes et ses dogmes. Lun des premiers Karamokos a rciter le Saint

    Coran et a le traduire en Pular Lun des premiers Karamoko ouvrir une cole

    coranique qui regroupera autour de lui des centaines dlves et de talibs de tous les ages. Ce qui le rendit

  • 61

    clbre et lui confrera le titre de Alpha , cest--dire Khalife .

    Le premier Karamoko a entrer ouvertement en guerre sainte contre les ftichistes ou animistes quils soient Djallonke ou poullis.

    Le fondateur de la Ville et de la province de Lab vers 1133 de lhgire (1755-1756).

    Le fondateur de la mosque de Lab Le premier Karamoko a organiser les contres

    conquises en Diwal qui stendra plus tard jusquau NGabou en

    Guine Bissao sous le rgne de ses descendants dont le plus clbre fut Alpha Ibrahima.

    Lun des fondateurs de la confdration islamique du Fouta-Djalon.

    Le premier Alpha a proposer son ami et homologue, Ibrahima Sambegou de Timbo a la tete de cette confdration comme chef suprme sous le titre de Almamy .

    QuAllah bnisse lme de Karamoko Alpha Mo Lab ainsi que ceux de ses enfants et de ses petits enfants (amin).

    Cet homme saint est un homme lgndaire, quon le veille ou pas, cest un immortel dans les esprits.

  • 62

  • 63

    Bibliographie

    Koumanthio zenab diallo(karamoko alpha mo lab, ce saint homme du destin legendaire)

    Laria histoire-peulh (www.bhouba.com/ Guineenews/histoire/histoire peulh.htm)

    Moustapha barry journaliste(Lhistoire de limamat de la mosque de Lab)

    webFouta. www.google.com

  • 64

  • 65

    Table des matires

    Chapitre 1 Le Fouta Djallon

    Aperu sur le pays et les hommes .......................... 5

    Les principaux clans au Fouta djallon ................... 13

    Chapitre 2

    Les Foulas et la Guerre Sainte ................................... 21

    Les karamokos qui ont declanch la djihad et qui ont fond lEtat thocratique ....................... 25

    Organisation Politique du Fouta-Djallon .............. 29

    Les Almamys et les Chefs de Diiwe ....................... 33

    Chapitre 3 La famille de Karamoko Alpha Mo Lab

    Origine des Kalidouyabs ...................................... 41

    Alpha Mohammadou Cellou

  • 66

    (Karamoko alpha mo Lab) : ................................. 43

    La disparution du patriache et de son Diwal ......... 51

    Sa Succession ......................................................... 53

    Ses enfants .............................................................. 55

    Ses Successeurs au Commandement ..................... 57

    Bibliographie .......................................................... 63

  • 67

  • Ce livre, hommage Karamoko Alpha Mo Lab, parle de lillustre personnalit de cet homme, de ses aeux, de son enfance, de son combat, de ses bienfaits, de sa descendance, de sa succession et de ses uvres immortelles.

    Mohammadou Balo Kaldouyank Diallo, fils de Modi Mohammadou Dian, est un descendant direct de la ligne de Karamoko Alpha Mo Lab. N Conakry dans la commune de Matoto, prcisment dans le quartier Behanzin, il est diplm en sociologie de luniversit UNIC de Conakry.

    9782332819222 6.76

    PRIX 10.50

    -:HSMDNC=]V^WWW:ISBN : 978-2-332-81922-2

    Religion


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