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8 La Semaine du RoussillonN°785 Du 16 au 22 juin 2011Vie Locale

Le 21 juin, la justice va unenouvelle fois se prononcer sur ledossier de l’héritage de CharlesTrenet, suite à l’action civileengagée par Lucienne Fille etWulfran Trenet. La demi-sœuret le neveu du chanteur estimentque ce dernier n’était plusen possession de ses moyens en1999 lorsqu’il a rédigé untestament holographe faisant deGeorges El Assidi son légataireuniversel.

[B.R.]

L’affaire devait être examinée le22 février mais avait été renvoyéeen raison de l’apparition d’un troi-sième plaignant : le QuébécoisMichel Paradis, 61 ans, qui affirmeêtre un fils caché de Charles Trenet.Le tribunal de Créteil examineradonc mardi prochain cette nouvelledemande que le parquet, dans unréquisitoire daté du 10 juin, appelleà rejeter.Si, comme c’est probable, les jugessuivent l’avis du parquet, ilsdevront néanmoins statuer sur lavaleur d’un testament qui, selonMe Oleg Kowalski, avocat deLucienne Trenet, « a été obtenu demanière frauduleuse du fait d’unabus de faiblesse. »

Cette dernière bataille de la familleTrenet vient après deux épisodesjudiciaires qui laissent une impres-sion d’inachevé. La premièreplainte assignant Georges El Assididevant le tribunal de grande instan-ce de Créteil pour « abus de faibles-se, extorsion, violence et homicidevolontaire » a été classée sans suitele 1er avril 2009.La demi-sœur et le neveu deCharles Trenet sont revenus à lacharge le 4 décembre de la mêmeannée avec une deuxième plainte,contre X cette fois. Dans un pre-mier temps, il avait été annoncé quele tribunal avait prononcé un non-lieu le 8 juillet 2010. Un non-lieubasé, non pas sur le fond de l’affairemais sur l’irrecevabilité de la plain-te. Or, il s’avère que cette « irrece-vabilité » est due à la monumentaleboulette d’un juge.Nous venons, en effet, d’avoirconnaissance de l’ordonnance ren-due par le juge Arnaud Desgrangeset nous constatons avec surpriseque sa décision d’irrecevabilitérepose sur une erreur flagrante. Lejuge indique en effet : « Attenduque M. Wulfran Trenet, neveu de M.Trenet, du fait de la présence de samère, sœur du défunt, n’est pas, auxtermes des articles 734, 744, 737du code civil, l’héritier de celui-ci,de telle sorte qu’il ne peut se préva-loir d’un préjudice actuel person-nel directement causé par lesinfractions d’abus de faiblesse etd’extorsion d’un testament holo-graphe, qu’il ne peut non plus faireétat d’un préjudice direct et per-sonnel résultant des infractions devol, recel, chantage, abus deconfiance, qu’il affirme avoir étécommises au préjudice de son

oncle… constatons l’irrecevabilitéde la plainte avec constitution departie civile de M. Wulfran Tre-net. »Wulfran Trenet, s’il est bien leneveu du chanteur, n’est pas le filsde Lucienne, contrairement à ce

que dit le juge. Il est le fils de Clau-de Trenet, demi-frère de Charles,décédé en 1998. Par conséquent, saplainte était recevable. N’est-cepas là ce qu’on appelle une erreurjudiciaire ?Peut-elle rester sans suite ?

> Héritage de Charles TrenetL’erreur surprenante d’un juge

Le Cadragedébordement deChristian Di ScipioFerry botte en toucheLuc Ferry, prétendu philosophe,qui restera à la pensée contempo-raine ce que Donald Duck est àla physique quantique, crie aucomplot. Ben voyons ! Lui quitouche un traitement mensuel de4 500 euros pour des cours àl’université qu’il n’a jamais don-nés s’indigne : « Nous sommesdes milliers de profs détachés ».Certes, il y a des profs qui sontdans ce cas, mais ils ne s’y trou-vent pas pour présider un comitépipeau genre « Conseil d’analysede la société  », composé d’unetrentaine de pékins en charge depondre quelques rapports pour lePremier Ministre. Une tâcheécrasante qui lui laisse tout sontemps pour faire le beau sur lesplateaux de télé où il présente seslivres écrits à un rythme qui lais-serait pantois ce bon vieilAlexandre Dumas. « J’attaqueraitous ceux qui parlent d’emploifictif », menace-t-il. Chiche ! « Etje porterai plainte contre tousceux qui écrivent des bêtises » Ace compte-là, il risque d’avoir degros problèmes avec lui-même.

Enfin de gaucheLe site d’info catalan«  ouillade.eu  », proche du PSlocal, annonce qu’OlivierFerrand, occasionnellementadjoint au maire de Thuir et pro-fessionnellement maître penseurde «  Terra Nova  », un trèsstrauss-kahnien club deréflexion, va publier un livre inti-tulé «  Qu’est-ce que lagauche ? ». Le site remarque quedans la note de présentation de cebouquin qui devrait sortir à larentrée «  le service presse del’éditeur Fayard, bizarrement nefait aucune allusion, ni de près nide loin, à DSK. Pas même citéune seule fois ! »C’est peut-être la preuve quenotre jeune loup parisien com-mence à être vraiment de gauche.

Peint en roseLe sénateur du 93 JacquesMahéas, devra s’expliquerdevant ses pairs du Parti socialis-te après sa condamnation par lajustice pour agression sexuelle.Pour sa défense, ce brave hommeannonce qu'il apportera «  lespreuves d'un complot politiquecontre lui, le 8 juillet, devant lacommission des conflits du PS ».Voilà au moins un «  innocent  »qui prend son temps !Si ça continue avec toutes ces his-toires, dans l’emblématique logodu PS, il faudra remplacer la rosepar un zizi en érection.

Le doigt de déshonneurEncore un socialiste victime d’uncomplot : il s’agit d’HenriEmmanuelli auteur d’un doigtd’honneur à l’intention duPremier ministre qui développaitune des idées vasouillardes dontil a le secret devant les députés.La grossièreté, filmée par lescaméras de France Télévision aprovoqué un tollé et une affirma-tion quasiment sur l’honneur dela part d’Emmanuelli clamantqu’il n’avait pas fait le gestequ’on lui imputait. Ces gens-làsont tellement habitués à mentirqu’ils ne s’en rendent plus comp-te. Et quant aux preuves maté-rielles de leurs actes, elles ne lesperturbent en rien. Encore un peuet il traitera les téléspectateurs dementeurs.

Ou du moins tu viendras renforcer une équipeépuisée qui vient de traverser la France et quiembauche un manutentionnaire à l’arrivée pouréconomiser un passager.Ils sont généralement deux, parfois trois, sou-vent en retard, ce qui fait que, un peu confus, tuattendras l’énorme camion avec le client. Turéaliseras bientôt que ce dernier habite au troi-sième sans ascenseur, que son escalier est encolimaçon et qu’il collectionne les machines àlaver et les armoires.Les déménageurs vont vite et ne font pas de pau-se. Tu feras semblant de n’avoir pas mal au dosdès le premier carton de livres et tu t’efforcerasde trébucher à travers le logement pour déni-cher le client qui te dira que non, ce n’était pas làqu’il fallait le poser, plutôt à la cave, merci.A mesure que le déménagement progresse, lecamion s’étire en longueur de sorte qu’il restetoujours autant d’objets lourds à transporter.Malgré les planches à roulettes (sur lesquellestu as déjà songé à t’enfuir), les sangles effilo-chées, et l’aide de toute l’équipe, impossible demonter la table de verre sans érafler les murs etbriser l’ampoule du palier. Curieusement,aucun des déménageurs n’aura remarqué cespetits dégâts.Dégoulinant de sueur, tu t’attaqueras ensuite aumontage des meubles sous le regard insistantdes clients, qui appellent parfois leurs enfantspour venir voir. Ils manifesteront des signes

d’impatience bien avant que tu aies saisi que lesvis que tu cherches à enfoncer partout n’appar-tiennent pas au sommier, mais au dos de labibliothèque massive que tu as soigneusementcalée contre le mur du salon.Les meubles installés, puis redémontés et chan-gés de place après un dernier caprice, tu auraspour tâche de rassembler cartons et emballagesavant de ranger le matériel dans le camion.Quand tu auras saisi qu’il s’agit en réalité d’unemanœuvre d’éloignement pendant laquelle lesdéménageurs prennent congé fort gracieuse-ment, tu redoubleras de vitesse et avec de la

chance, tu arriveras à temps pour le pourboire, cepetit billet qui, pour une si courte mission, dou-blera quasiment ton salaire.Enfin après un pliage artistique des couverturesde protection, le côté rêche toujours en dessous,la pliure à droite, le tout parfaitement aligné àgauche du haillon (cette coutume ancestrale sevérifie curieusement chez la majorité des démé-nageurs sans véritable explication logique), turentreras chez toi, étrangement obnubilé parl’image de l’escalier qui mène à ton appartement.

Phil Becker

> Les dix commandements de la précarité, chronique d’un intérimaire dans les P.O.Commandement n°3 :

Tu seras déménageur

En 2009, le tribunal avait jugé la plainte du neveu de Charles Trenet irrecevable.

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