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Guide des toitures-terrasseset toitures avec revêtements d’étanchéité en climat de montagne
Cahiers du Centre Scientifi que et Technique du Bâtiment84 avenue Jean-Jaurès – Champs-sur-Marne
77447 Marne-la-Vallée Cedex 2
livraison 292 septembre 1988 cahier 2267-2
Membres du groupe de travail ayant participé à l’élaboration du « Guide de conception et de réalisation des toitures avec revêtements d’étanchéité en climat de montagne » :
Animateur ,M. FARHI, Centre Scientifi que et Technique du Bâtiment
Rédacteurs MM. DORE et NETTER, Chambre Syndicale Nationale de l’Etanchéité
CHAIZE, Centre Scientifi que et Technique du Bâtiment
Membres MM. DEROUDILLE, architecte-expert
BARASSI et PUTATTI, experts
PEINE et BETTOU, représentant la SOCOTEC
MACHACEK et PRUNIAUX, représentant le Bureau VERITAS
GLOWACKI, représentant le Centre d’Études et de Prévention
BOVE, représentant le CETEN-APAVE
BONNEFOND, HERISSON, DUCHESNE et JACOB, représentant la Chambre Syndicale
Nationale de l’Étanchéité
de LADONCHAMPS, représentant le Syndicat des Fabricants des Panneaux à base de Bois
CAMPAGNE, représentant le Centre d’Assistance Technique et de Documentation (ITBTP-CA TED)
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle de cet ouvrage faite sans le
consentement du CSTB est illicite. Elle constitue une contrefaçon au sens de la loi du
11 mars 1957.
@ CSTB 1988 ISBN 2-86891-128-5
Le « Guide des toitures-terrasses et toitures avec revêtements d’étanchéité en climat de montagne a été
publié la première fois en septembre 1988. Ce document, toujours d’actualité, complète les dispositions
relatives au climat de montagne du DTU 43.1 de 1994 chapitre IX notamment. Il reprend le document
paru dans les Cahiers du CSTB, cahier 2267, livraison 292 dans l’intégralité. Seules quelques corrections
mineures ont été introduites.
Le présent document vise la réalisation des toitures avec étanchéité en
climat de montagne, principalement pour les bâtiments d’habitation et
pour les bâtiments du secteur tertiaire.
On considère généralement (mais non exclusivement), de manière
conventionnelle, comme soumis au climat de montagne les bâtiments
situés à une altitude supérieure à 900 mètres.
Le climat de montagne se caractérise par des sollicitations spécifi ques
dues notamment à un enneigement durable et important. Et les
ouvrages de toitures avec étanchéité doivent être conçus et réalisés
en tenant compte :
– des écarts journaliers des températures de surface ;
– des charges localisées ou réparties de neige et de glace ;
– de l’érosion et des arrachements provoqués par des déplacements
de la neige et de la glace ;
– des phénomènes de siphonnage ;
– des périodes réduites de l’année pendant lesquelles il est possible
d’effectuer des travaux d’entretien et de maintenance.
Ces paramètres peuvent être d’importance plus ou moins grande en
fonction de la localisation du massif montagneux en France et dictent
le choix des solutions.
Le présent document a été établi sur la base des conditions climatiques
spécifi ques du massif alpin et sur l’expérience acquise sur le comporte-
ment des toitures en ces lieux.
Les systèmes d’étanchéité explicitement traités dans ce Guide sont
ceux les plus fréquemment cités et/ou utilisés par les concepteurs et
les entreprises concernés.
Il s’agit en l’occurrence :
– soit des systèmes traditionnels et qui sont consacrés par le
DTU 43.1, seul DTU à ce jour traitant des étanchéités sous climat
de montagne, à savoir :
- l’étanchéité asphalte ;
- l’étanchéité par système multicouche en feutre et chapes de
bitume oxydé ;
– soit des systèmes non traditionnels à base de bitume-polymère SBS
(styrène - butadiène - styrène), qui sont actuellement très largement
utilisés en climat de montagne et qui relèvent de l’Avis Technique,
lequel prévoit leur utilisation en climat de montagne.
Guide des toitures-terrasses et toitures avec revêtements d’étanchéité
en climat de montagne
Avertissement et portée du guide
Domaine d’application
Systèmes d’étanchéité
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment2
D’autres systèmes d’étanchéité à base de bitume modifi é (autres
que bitume SBS) ou à base de hauts polymères sans bitume ont
donné lieu à des emplois. La bonne adaptation de ces systèmes
d’étanchéité et leurs dispositions de mise en œuvre sont fondées à
partir de préconisations techniques des fabricants de ces systèmes,
lesquelles doivent se baser sur l’expérience acquise, fondements qui
sont appréciés pour cet emploi au travers de l’Avis Technique dont
ces systèmes relèvent.
Enfi n, il convient de souligner que ce document intitulé « Guide Technique »
ne doit pas être considéré comme un document codifi catif technique
comme l’est un DTU.
C’est un document technique de référence qui a eu le souci de
rassembler, de manière cohérente, ce qu’il convenait de retenir et
d’appliquer pour la conception et la réalisation des toitures avec
étanchéité en climat de montagne dans le cadre précité, en vue de
remédier à des nombreux errements constatés dans la conception et
la réalisation de ce type d’ouvrage.
Élaboré par un groupe d’experts avertis, et dans le cadre d’un
développement attendu des constructions en climat de montagne,
il se veut pouvoir répondre aux attentes des maîtres d’ouvrages, des
maîtres d’œuvre, entrepreneurs et utilisateurs.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 3
1.1 Effets des agents extérieurs .............................. 5
1.1.1 Effets de la neige et de la glace ..................... 5
1.1.1.1 Charges de neige ..................................... 5
1.1.2 Agressivité de l’eau de fusion ......................... 8
1.1.3 Écarts journaliers de température .................. 8
1.1.4 Rayonnement ultraviolet ................................. 8
1.1.5 Compatibilité des produits de traitement des bois avec les matériaux d’étanchéité ...... 8
1.1.6 Effets des exigences d’exploitation ................ 8
1.1.7 Effets des exécutions tardives ....................... 8
1.2 Conséquences des agents extérieurs sur la conception .................................................. 8
1.2.1 Effets de la neige et de la glace ..................... 8
1.2.1.1 Charges .................................................. 8
1.2.1.2 Mouvements ............................................ 9
1.2.1.3 Pénétration de la neige poudreuse .............. 9
1.2.2 Gel et dégel .................................................... 9
1.2.2.1 Dispositifs d’évacuation des eaux pluviales ... 9
1.2.2.2 Sorties de ventilation mécanique contrôlée
(VMC) et chute (eaux usées, eaux vannes...) . 10
1.2.2.3 Ponts de neige ......................................... 10
1.2.2.4 Protection ............................................... 10
1.2.2.5 Agressivité de l’eau de fusion de la neige
et/ou de la glace ....................................... 10
1.2.3 Écarts de température .................................... 10
1.2.4 Rayonnement ultraviolet ................................. 10
1.2.5 Conséquences de l’exploitation des ouvrages .................................................. 10
1.2.6 Conséquences liées aux conditions tardives d’exécution ..................................................... 10
1.2.6.1 Formes ................................................... 10
1.2.6.2 Pente ..................................................... 10
Sommaire
1. Guide de conception
1.3 Choix des solutions en fonction de la pente ....................................... 11
1.3.1 Cas général ..................................................... 11
1.3.2 Cas particulier des toitures constituées d’éléments porteurs en maçonnerie ou en bois non isolés ..................................... 11
1.4 Porte-neige ............................................................ 11
1.5 Exutoires de fumée .............................................. 11
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment4
2.1 Généralités ............................................................. 13
2.2 Élements porteurs ................................................ 13
2.2.1 Parties courantes ........................................... 13
2.2.1.1 Nature .................................................... 13
2.2.1.2 Pente ..................................................... 13
2.2.1.3 Appuis périphériques ................................ 13
2.2.2 Reliefs ............................................................. 13
2.2.2.1 Acrotères ................................................ 13
2.2.2.2 Murs en élévation en superstructure ............ 14
2.2.3 Joints de dilatation ......................................... 14
2.2.3.1 Terrasses inaccessibles ............................. 14
2.2.3.2 Terrasses accessibles ............................... 14
2.2.4 Caniveaux et chéneaux .................................. 14
2.2.5 Ouvrages d’abergement en maçonnerie ........ 14
2.3 Isolation thermique .............................................. 14
2.3.1 Partie courante ................................................ 14
2.3.2 Reliefs ............................................................. 14
2.4 Composition des revêtements d’étanchéité ........................... 14
2.4.1 Partie courante ............................................... 14
2.4.1.1 Terrasses inaccessibles ............................. 14
2.4.1.2 Toitures-terrasses accessibles de pente
de 1 à 3 % (limite supérieure incluse) ........... 15
2.4.2 Relevés d’étanchéité ...................................... 16
2.4.2.1 Hauteur minimale des relevés ..................... 16
2.4.2.2 Relevés sur reliefs non isolés ...................... 16
2.4.2.3 Relevés sur support en panneaux isolants .... 16
2.5 Protection............................................................... 17
2.5.1 Partie courante ............................................... 17
2.5.1.1 Toitures-terrasses inaccessibles de pente
de 1 à 3 % (limite supérieure incluse) ........... 17
2.5.1.2 Toitures inaccessibles de pente > 3 % ......... 17
2.5.1.3 Toitures-terrasses accessibles de pente
de 1 à 3 % (limite supérieure incluse) ........... 17
2.5.2 Relevés ........................................................... 17
2.6 Ouvrages particuliers .......................................... 17
2.6.1 Évacuations des eaux pluviales ..................... 17
2.6.2 Trop-pleins ...................................................... 18
2.6.3 Joints de dilatation ......................................... 18
2.6.4 Ventilations isolées ......................................... 18
2.6.5 Bandes métalliques reliées à l’étanchéité ...... 18
2.6.6 Protection de la partie haute des relevés d’étanchéité ................................. 18
2.6.7 Porte-neige ..................................................... 18
2.6.7.1 Généralités .............................................. 18
2.6.7.2 Éléments de constitution ............................ 18
2.6.7.3 Systèmes de porte-neige ........................... 18
2. Guide de réalisation
Annexes
Entretien .......................................................................... 23
Essai de résistance à la déchirure .................................... 23
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 5
1. Guide de conception
1.1 Effets des agents extérieurs
1.1.1 Effets de la neige et de la glace
1.1.1.1 Charges de neige
En montagne, les températures étant plus froides, les précipi-
tations tombent plus fréquemment sous forme de neige. La
neige persiste au sol selon l’altitude et selon les hivers sur
des durées plus ou moins longues. Les fortes charges de
neige au sol sont toujours liées à des effets d’accumulation
de la neige sur plusieurs épisodes neigeux successifs.
En dehors des effets de la température et de l’accroissement
des précipitations, déjà mentionnés, de très nombreux fac-
teurs interviennent : mode d’accumulation de la neige, évo-
lution hivernale du manteau neigeux, infl uence des vents lo-
caux, effets de l’insolation, position du site par rapport aux
fl ux perturbés amenant les précipitations neigeuses...
Il n’existe que très peu de séries climatologiques longues et
fi ables d’épaisseur de neige au sol permettant d’effectuer
une étude analogue à celle qui a pu être réalisée en plaine
pour l’établissement des Règles Neige (NV 65 et N 84).
Dans ces conditions, lors de l’établissement des Règles
N 84, seules des comparaisons avec les charges des Règles
NV 65 et les valeurs maximales constatées dans certaines
stations, ou avec les valeurs résultant des règles des pays
européens voisins, ont pu être effectuées. Ces comparaisons
ne remettent pas sensiblement en cause les valeurs des
Règles NV 65.
Il subsiste que les Règles d’évaluation des charges de neige
en montagne doivent être maniées avec précaution et consi-
dérées comme une indication. Il y a lieu dans chaque cas de
compléter cette évaluation par une étude de l’enneigement
du site.
Le paragraphe suivant récapitule les surcharges découlant
de l’application des Règles NV 65 (et carte Neige 84).
En complément, l’évaluation des charges de neige en Suisse
est fournie à titre indicatif et de comparaison.
- 1 Dispositions codifi catives
Règles NV 65 et N 84 L’édition d’août 1987 des Règles N 84 précise qu’il convient
de continuer d’appliquer les Règles NV 65 pour le calcul des
matériaux autres qu’« aux états limites » (cas des toitures
avec éléments porteurs en bois ou en métal).
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment6
Cependant, la carte « Neige » des nouvelles Règles s’appliquent
à la détermination de surcharges. La carte et le tableau
suivants récapitulent de façon simplifi ée les dispositions à
considérer.
Charges de neige au sol (kg/m2) représentatives des surcharges en projection horizontale sur une toiture d’inclinaison modérée (inf. à 25°).
Nota : ces valeurs sont établies à partir d’une masse volumique de 150 kg/m3.
Altitude(m)
Région A Région B Région C Région D
normale extrême normale extrême normale extrême normale extrême
900 165 275 175 290 185 305 210 345
1 000 190 320 200 335 210 350 235 390
1 100 215 360 225 375 235 390 260 430
1 200 240 400 250 415 260 430 285 470
1 300 265 445 275 460 285 475 310 515
1 400 290 485 300 500 310 515 335 555
1 500 315 525 325 540 335 555 360 595
1 600 355 595 365 610 375 625 400 665
1 700 395 660 405 675 415 690 440 730
1 800 435 725 445 740 455 755 480 795
1 900 475 795 485 810 495 825 520 865
2 000 515 860 525 875 535 890 560 930
Région A
Région B
Région C
Région D
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 7
Règle SIA 160/4
Cette norme concerne « les charges, la mise en service et
la surveillance des constructions » en Suisse. Elle précise la
formule à retenir pour l’évaluation des charges de neige en
fonction de l’altitude.
Le tableau suivant rend compte des charges maximales pré-
vues par ce document.
Surcharges de neiges (kg/m2)en fonction de l’altitude (norme SIA)
Altitude(m)
Norme SIA 160/4(1977)
900 305
1 000 370
1 100 440
1 200 515
1 300 600
1 400 685
1 500 785
1 600 885
1 700 985
1 800 1 110
1 900 1 235
2 000 1 360
Ces valeurs correspondent à l’usage dans les massifs alpins
les plus enneigés.
- 2 Méthode d’évaluation Compte tenu des remarques évoquées précédemment
quant à l’application des tableaux simplifi és de détermina-
tion des charges de neige, il est souvent utile d’avoir recours
à une évaluation in situ à partir des hauteurs d’enneigement
constatées. Cette démarche est obligatoire pour les altitudes
supérieures à 2 000 m non prévues par les tableaux.
Pour permettre cette évaluation, sans devoir faire des mesu-
res de la densité, les masses volumiques typiques de neige
sont indiquées ci-dessous, par référence à l’annexe à la nor-
me SIA déjà citée. Il s’agit de valeurs qui se rencontrent dans
les couches de neige qui se renouvellent d’une année sur
l’autre (couches saisonnières).
Genre de neige Masse volumique (kg/m3)
Neige fraîche 100
Neige tassée (quelques heures ou quelques jours
après sa chute)200
Ancienne neige (quelques semaines ou mois après
sa chute)350
Nota : dans le cas particulier de la neige mouillée (redoux brutal en fi n d’hiver), on retien-dra une masse volumique de 400 kg/m3.
En montagne, une masse volumique d’environ 300 kg/m3 cor-
respond à la valeur moyenne d’une couche de neige pendant
la période où la charge de neige est maximale. Sur un toit,
la masse volumique peut être égale à celle que l’on observe
sur le sol, mais elle peut aussi être plus grande (infl uence des
déperditions thermiques intérieures, du vent...).
- 3 Mouvements (accumulation, neige poudreuse, vent...) - 3.1 Généralités
Pour chaque cas de charge de neige liée à l’altitude du lieu
de construction, les facteurs qui conditionnent la surcharge
effective sont essentiellement :
– la pente de la toiture, la nature des matériaux de la toiture,
l’isolation thermique, les points singuliers de la toiture ;
– l’environnement climatique : vent, durée de la saison de
neige, ensoleillement, fonte de la neige et regel ;
– la topographie locale et, en particulier, les conditions d’abri
dues aux bâtiments voisins, aux mouvements du terrain,
aux arbres ;
– les actions particulières aggravantes dues aux déplace-
ments de la neige par les usagers ;
– les déversements de neige provenant des toitures supérieures.
Il n’est évidemment pas envisageable de quantifi er chacune
de ces conditions particulières et les paragraphes suivants
se limitent à évoquer successivement :
– l’infl uence du vent sur les accumulations de neige et l’effet
combiné de la pente et du vent ;
– le phénomène de glissement lié à la plasticité de la couche
de neige sur les toitures.
- 3.2 Infl uence du vent sur les accumulations de neige effets combinés de la pente et du vent
Il n’existe pas de méthode simple permettant de prévoir les
corniches et congères constatées sur des toitures en mon-
tagne. Ces accumulations diffi cilement prévisibles semblent
cependant se produire de façon privilégiée sur les toitures de
faible pente. Seule, l’étude du comportement des toitures sur
le site de construction et la prise en compte de coeffi cients
de sécurité adaptés dans le calcul des charpentes permettent
de se prémunir contre les conséquences de ce phénomène.
Les Règles N 84 proposent une méthode de calcul des re-
distributions de la neige sur les toitures sous l’action du vent.
Plusieurs confi gurations de toitures sont évoquées.
Nota : les Règles N 84 ont pour but de fournir des éléments
d’évaluation des différents cas de charge à prendre en comp-
te pour le calcul. En conséquence, il y a lieu de considérer in-
dépendamment les cas de charges évoqués et, d’une façon
pratique, de ne retenir que les coeffi cients de charges les
plus pénalisants dans chacun des cas de fi gure évoqués.
- 3.3 Phénomènes de glissement liés à la plasticité de la neige
Ils sont caractérisés par le mouvement généralisé de la couche
de neige sur la couverture. Ces phénomènes sont rendus
possibles par l’homogénéité du manteau neigeux et par la
création d’un plan de glissement (essentiellement d’origine
thermique) à son interface avec la couverture.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment8
Les effets de ce phénomène sont essentiellement :
– des surcharges localisées sur les rives en débord ;
– des poussées sur les émergences discontinues (souches) ;
– des détériorations des revêtements d’étanchéité autopro-
tégés par entraînement de détritus ou de glace ;
– l’arrachement d’accessoires de liaison et de fi xation lors-
qu’ils font saillie, s’opposant de ce fait au glissement et à
la reptation de la neige et lorsqu’ils sont mal adaptés à ce
phénomème.
Pour ce qui a trait aux surcharges localisées en noues, rives
basses, dues à ce phénomène, les Règles N 84 proposent
une méthode d’évaluation.
1.1.2 Agressivité de l’eau de fusion Il y a lieu de noter que la pureté de l’eau de fusion de la nei-
ge lui confère une agressivité chimique importante donnant
naissance à des phénomènes rapides de désagrégation des
bétons ainsi que d’oxydation accélérée d’ouvrages métalli-
ques.
1.1.3 Écarts journaliers de température Il ne suffi t pas de prendre en compte les écarts de tempéra-
ture saisonniers. En période hivernale, les écarts journaliers
des températures de surface, qui peuvent atteindre des am-
plitudes très importantes (couramment de 60 à 80 °C entre
les zones à l’ombre et les zones exposées au soleil) imposent
une protection des structures porteuses qui nécessitent la
mise en place d’une isolation thermique au-dessus des sup-
ports résistants et directement sous l’étanchéité.
Les écarts instantanés provoquent des contraintes d’origine
thermique (phénomène de fatigue) d’autant plus importan-
tes que les ouvrages d’étanchéité se trouvent le plus souvent
réalisés sur des supports isolants.
1.1.4 Rayonnement ultraviolet Comme tous phénomènes liés à une réaction chimique, le
vieillissement des matériaux d’étanchéité est accéléré par
l’action des rayons ultraviolets. En montagne, ceux-ci sont
particulièrement actifs, il faudra donc prendre des disposi-
tions pour mettre et maintenir à l’abri des rayonnements les
ouvrages étanches.
1.1.5 Compatibilité des produits de traitement des bois avec les matériaux d’étanchéité Il y a lieu d’attirer l’attention des concepteurs sur le fait que
certains produits de traitement des bois à base de brai de
houille posent des problèmes de compatibilité avec les pro-
duits d’origine pétrolière (matériaux d’étanchéité).
Ce phénomène est aggravé par l’exposition au rayonnement
ultraviolet.
1.1.6 Effets des exigences d’exploitation Les exigences d’exploitation et de sécurité peuvent conduire
au déneigement des toitures-terrasses ou parties de toiture.
Il convient de tenir compte :
– des moyens mécaniques légers (fraise à neige, pelle,
pioche...) dont l’action, accompagnée d’un déchargement
dissymétrique des ouvrages porteurs, peut être néfaste
aux revêtements d’étanchéité et de protection (chocs, ef-
fets tranchants, vibrations, déplacements...) ;
– des moyens mécaniques lourds (chasse-neige, tracto-
chargeur...) pour lesquels il convient de tenir compte de
la charge de l’engin et des efforts tangentiels pouvant
provoquer l’arrachement des protections des revêtements
d’étanchéité ;
– des moyens chimiques (sels de déverglaçage, glycol...)
dont l’agressivité chimique s’ajoute à celle de l’eau de fu-
sion de la neige et/ou de la glace sur les ouvrages.
1.1.7 Effets des exécutions tardives La période d’intervention de l’entreprise d’étanchéité est
courte et, succédant au gros-œuvre, elle se situe générale-
ment à une époque où les conditions météorologiques sont
moins favorables. L’urgence lui impose d’intervenir sur des
ouvrages en maçonnerie de réalisation récente et sur sup-
ports (Iigno-cellulosique et maçonnerie) froids et humides.
L’exécution tardive des ouvrages d’étanchéité repousse
d’autant celle des ouvrages de protection qui devront être
conçus en fonction des mauvaises conditions météorologiques
de la période de réalisation.
1.2 Conséquences des agents extérieurs sur la conception
1.2.1 Effets de la neige et de la glace
1.2.1.1 Charges
La structure porteuse, ainsi que les ouvrages habituellement
disposés en toiture doivent tenir compte des charges uni-
formément réparties et des surcharges localisées qui sont
transmises :
– soit par le revêtement d’étanchéité et sa protection ;
– soit par l’intermédiaire des supports d’un ouvrage porte-
neige.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 9
1.2.1.2 Mouvements
- 1 Ouvrages ponctuels - 1.1 Sorties de ventilation
Elles doivent être :
– soit dimensionnées (résistance mécanique, forme et taille)
afi n d’opposer une résistance suffi sante aux efforts trans-
mis par le mouvement de la neige ;
– soit encore placées sous le porte-neige s’il existe, la hau-
teur sous porte-neige devant être suffi sante pour assurer
la ventilation.
- 1.2 Pénétrations
Elles doivent résister aux glissements de la neige et être di-
mensionnées en conséquence (forme, hauteur, résistance
mécanique...).
- 1.3 Émergences, souches
En toitures non accessibles, il est recommandé que leurs
formes permettent de relever le revêtement d’étanchéité sur
toute la hauteur.
- 2 Ouvrages continus Les bandes métalliques reliées à l’étanchéité sont en tôle gal-
vanisée prélaquée, d’épaisseur minimale 0,75 mm de préfé-
rence. Au droit du raccordement avec le revêtement d’étan-
chéité, celui-ci doit être renforcé.
Les garde-corps pleins sont déconseillés au profi t des garde-
corps ajourés pour faciliter l’évacuation de l’eau de fusion.
- 3 Protection des surfaces courantes - 3.1 Protection meuble
Les mouvements risquant de désorganiser les protections
meubles ; celles-ci, lorsqu’elles ne sont pas placées sous
porte-neige, doivent présenter une épaisseur importante
pour conserver une couverture suffi sante au revêtement
d’étanchéité, afi n de diminuer les chocs d’origine thermique
et le vieillissement dû au rayonnement ultraviolet.
La remise en place de la protection meuble doit faire l’objet
de soins particuliers lors des opérations indispensables d’en-
tretien après chaque période hivernale.
- 3.2 Protection dure
Compte tenu du gel et de l’agressivité de l’eau, les protec-
tions en dur en mortier de ciment ou en béton sont interdites.
- 3.3 Porte-neige
Il est défi ni à l’article 1.4.
- 3.4 Autoprotection
Son emploi sans porte-neige est limité en surface courante à
des pentes de 3 %. Au-delà de 3 % de pente, le porte-neige
est obligatoire.
Dans certains cas particuliers, la pente de 3 % peut être
portée à 8 % (cf. art. 2.4.1.1.3).
1.2.1.3 Pénétration de la neige poudreuse
Elle se propage dans tous les ouvrages qui ne sont pas étan-
ches à l’air, qui doivent de ce fait être exclus (costières métal-
liques non calfeutrées, joints de dilatation non calfeutrés...).
1.2.2 Gel et dégel
1.2.2.1 Dispositifs d’évacuation des eaux pluviales
- 1 Dispositions à retenir L’alternance du gel/dégel entraîne la formation de poches
d’eau immobilisées par des obstacles de glace.
Parmi les dispositions destinées à limiter ce risque, on peut
retenir les solutions suivantes :
– le nombre de descentes d’évacuation des eaux pluviales
sera le plus grand possible (au moins 2 par terrasses) ;
– placer les descentes d’évacuation des eaux pluviales à
l’intérieur des bâtiments chauffés ;
– positionner les entrées d’eaux pluviales près des façades
en élévation et des seuils ;
– les versants et les noues doivent comporter une pente
minimale de 1 % en tous points. Cette imposition répond
tout d’abord à un besoin lié à la réalisation des ouvrages
d’isolation thermique et d’étanchéité pour une évacuation
effi cace de l’eau avant gel.
- 2 Dispositions à éviter – Exclure l’installation de siphon au niveau des entrées
d’eaux pluviales.
– Du fait de l’engorgement des trop-pleins par la glace,
ceux- ci doivent être déconseillés en raison de leur ineffi -
cacité en période hivernale. De ce fait, chaque élément de
toiture ou de noue doit comporter au moins deux entrées
d’eaux pluviales.
– L’accumulation de la glace dans les chéneaux, caniveaux
et les engorgements que celle-ci entraîne conduit à ex-
clure les chéneaux et caniveaux qu’ils soient situés entre
deux versants ou en encorbellement.
– Exclure les becquets, bandeaux à larmier, engravures et,
d’une façon générale, tous les ouvrages en béton ou en
mortier de ciment.
– Les résilles chauffantes sont déconseillées parce que dé-
licates d’utilisation.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment10
1.2.2.2 Sorties de ventilation mécanique contrôlée (VMC) et chute (eaux usées, eaux vannes...)
Celles-ci doivent déboucher :
– soit sous porte-neige largement ventilé ;
– soit au-dessus du porte-neige.
Il est vivement déconseillé d’aménager les appareils et gai-
nes traînasses sur les toitures, sauf s’ils sont surmontés d’un
porte-neige offrant un espace suffi sant pour assurer l’entre-
tien.
1.2.2.3 Ponts de neige
Les fuites thermiques ponctuelles, entraînant la fusion locali-
sée de la sous-face du manteau neigeux, créent des ponts
de neige et des surcharges dans les zones adjacentes.
L’ouvrage porteur doit en tenir compte.
1.2.2.4 Protection
- 1 Parties courantes L’expansion due au gel de l’eau contenue dans la couche de
désolidarisation sous les protections en dur risquant de les
désorganiser, il convient, pour limiter ce risque, de n’utiliser
que des matériaux peu aptes au stockage de l’eau (gravillon
au lieu de sable par exemple).
Commentaire
Les protections constituées de petits éléments discontinus (dal-
lettes, pavés autobloquants...) peuvent subir quelques désorga-
nisations dues au gel provoquant des désaffl eurements ou dé-
fauts d’aspect nécessitant un entretien particulier par l’utilisateur,
après chaque saison hivernale.
- 2 Reliefs - 2.1 Acrotères
Il est déconseillé d’utiliser des acrotères de grande hauteur
(0,30 m). Dans le cas où l’on y aurait recours, ils seront isolés
thermiquement sur les deux faces afi n d’éviter des mouve-
ments importants dus aux chocs thermiques.
- 2.2 Protection des relevés
Du fait de la sensibilité des enduits ciment grillagé au gel, il
est recommandé d’utiliser comme élément de protection des
procédés de bardage.
1.2.2.5 Agressivité de l’eau de fusion de la neige et/ou de la glace
Dans les zones non revêtues d’étanchéité, les ouvrages en
béton (corniches par exemple) ou métalliques (piétements
de porte-neige, tôle galvanisée...) doivent être protégés des
eaux de fusion.
1.2.3 Écarts de température L’importance et la rapidité des différences de température
imposent :
– d’isoler thermiquement les acrotères de hauteur > 0,30 m
au-dessus de la protection (meuble, dure, autoprotection)
du revêtement d’étanchéité ;
– de mettre autant que possible les revêtements d’étan-
chéité à l’abri de l’insolation directe (protection meuble
épaisse...) ; la présence d’un porte-neige apporte une
contribution à la protection du revêtement d’étanchéité ;
– de choisir les matériaux d’étanchéité les plus résistants à
ces phénomènes et de préférence de teinte claire, l’auto-
protection métallique étant déconseillée.
1.2.4 Rayonnement ultraviolet Les rayons UV ajoutés aux écarts de température accélèrent
le vieillissement des matériaux d’étanchéité.
On peut s’en prémunir en maintenant le revêtement d’étan-
chéité à l’abri du rayonnement (porte-neige, protection lour-
de, bardage).
1.2.5 Conséquences de l’exploitation des ouvrages L’utilisation d’engins lourds et puissants pour le déneigement
des parkings exclut l’existence de joints en surface des pro-
tections dures. Ceci conduit à retenir de préférence comme
couches de circulation celles du type enrobé bitumineux ou
asphalte gravillonné.
1.2.6 Conséquences liées aux conditions tardives d’exécution
1.2.6.1 Formes
Bien qu’il n’y ait pas a priori de restriction de principe concer-
nant les formes du support, l’association étanchéité et porte-
neige permettant la plus grande liberté, il est cependant
rappelé que les formes les plus simples sont plus faciles à
réaliser et offrent davantage de sécurité.
1.2.6.2 Pente
Afi n de faciliter l’évacuation des eaux pluviales pour la réali-
sation des ouvrages d’étanchéité, les éléments porteurs doi-
vent présenter en tous points une pente d’au moins 1 %.
L’humidité, lors de la pose des supports ligno-cellulosiques
conduisant à des mouvements importants par le retrait dû au
séchage, impose d’adapter les revêtements d’étanchéité et
leurs modes de liaison à ces contraintes.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 11
1.3 Choix des solutions en fonction de la pente
1.3.1 Cas général
Éléments porteurs
Pentes (en %)
1 à 3 ≥ 3 1 à 5 1 à 5
Revêtement
autoprotégé avec ou sans porte-neige
autoprotégé avec porte-neige
sous protection lourde sans porte-neige
sous protection lourde avec porte-neige
Ligno-cellulosique et tôle d’acier nervuées Oui Oui
Ouiavec protection meuble de 0,06 m d’épaisseur
Ouiavec protection meuble de 0,04 m d’épaisseur
Maçonnerie Oui Oui
Protection meuble de 0,06 m dépaisseur ou protection dure par petits éléments, enrobés bitumeux, asphalte gravillonné (dans le cas de revêtement asphalte)
Protection meuble de 0,04 m d’épaisseur
1.3.2 Cas particulier des toitures constituées d’éléments porteurs en maçonnerie ou en bois non isolés de versants ≤ 8 m à faible pente (≤ 8 %) disposés autour d’une noue centrale Revêtement autoprotégé sans porte-neige.
1.4 Porte-neige
Le porte-neige est un ouvrage résistant qui reporte les ef-
forts dus à la charge climatique sur la structure porteuse, par
l’intermédiaire de supports fi xés sur cette structure.
Il est placé au-dessus du revêtement d’étanchéité et ne prend
appui ni sur lui ni sur sa protection.
L’espace entre l’étanchéité et le porte-neige est ventilé.
Il doit être démontable pour permettre l’exécution des opé-
rations d’entretien ou de réfection d’étanchéité, s’il n’y a pas
de possibilité d’accès à sa sous-face.
Il n’est pas réputé étanche.
Sa structure peut être en béton, bois, métal... et sa surface
courante n’est pas obligatoirement continue. Elle peut être
constituée de tous matériaux de couverture utilisés habituel-
lement en montagne.
1.5 Exutoires de fumée
Ils sont déconseillés en toiture en raison du risque de
blocage des mécanismes d’ouverture automatique par le gel
et la neige.
Ils sont donc généralement disposés en paroi verticale.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment12
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 13
2. Guide de réalisation
2.1 Généralités
Le présent Guide de réalisation ne vise que la réalisation des
étanchéités en climat de montagne.
Les modes de construction, règles de l’art et prescriptions di-
verses, applicables en climat de montagne, restent valables
dans la mesure où ils ne sont pas exclus ou modifi és par le
présent document.
Il n’a pas pour objet de donner des recettes pour l’exécution
de ces travaux, mais de préciser les grandes lignes direc-
trices à l’intérieur desquelles les travaux doivent s’inscrire,
en indiquant les écueils à éviter (notamment en matière de
conception de détails d’étanchéité) et certaines recomman-
dations de performances minimales pour les produits et sys-
tèmes d’étanchéité.
Il n’a pas non plus pour objet de fi ger les systèmes d’étan-
chéité utilisables mais, au contraire, de permettre d’envisa-
ger l’utilisation de systèmes innovants dans le cadre général
des principes édictés.
Il convient enfi n de souligner que, de même qu’il a été jugé
nécessaire d’établir conjointement un Guide de conception
et un Guide de réalisation, il est hautement souhaitable, pour
la bonne réalisation des ouvrages, d’associer étroitement,
aussi en amont que possible, les équipes chargées de leur
conception et de leur réalisation.
2.2 Élements porteurs
2.2.1 Parties courantes
2.2.1.1 Nature
Ils peuvent être constitués par du béton, du bois, du métal ou
tous autres matériaux capables de répondre aux exigences
mentionnées dans le guide de conception ou par l’associa-
tion de plusieurs de ces matériaux (platelage en bois ou en
tôle d’acier nervurée mis en œuvre sur ossature bois ou métal
ou béton).
2.2.1.2 Pente
La pente minimale du support en partie courante est de 1 %.
Cette disposition est demandée essentiellement pour éviter
les stagnations d’eau sur le support, qui se transforment en
glace et gênent considérablement l’exécution des travaux.
2.2.1.3 Appuis périphériques
Dans le cas de support/platelage en bois ou en tôle d’acier
nervurée, pour obtenir une parfaite solidarité entre la surface
courante et les reliefs, le platelage est supporté continuelle-
ment en périphérie de la toiture et le long des émergences.
2.2.2 Reliefs La hauteur minimale des reliefs est conditionnée par la hau-
teur minimale des relevés d’étanchéité indiquée à l’article
2.4.2.1.
2.2.2.1 Acrotères
- 1 Terrasses inaccessibles Leur forme doit permettre de les revêtir d’étanchéité jusqu’à
l’arête supérieure extérieure.
Ils sont le plus bas et le plus massiques possible. Leur hau-
teur optimale est ≤ 0,30 m au-dessus de la protection. Au-
delà de cette cote, ils sont isolés sur leurs deux faces. Les
acrotères de hauteur supérieure à 0,30 sont déconseillés.
Les relevés sont utilement prolongés par une bavette de rive
métallique pincée dans l’étanchéité.
Cette bavette est indispensable dans le cas de présence de
bardage pour assurer la continuité de l’étanchéité jusqu’à
l’extérieur du bardage et permettre la ventilation haute de ce
dernier.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment14
- 2 Terrasses accessibles Dans toute la mesure du possible, la hauteur des acrotères
doit être limitée à 0,10 m en dessous du niveau des seuils.
Dans le cas contraire, on risque de voir les accès à la ter-
rasse servir d’exutoire en cas de disfonctionnement des éva-
cuations pluviales.
2.2.2.2 Murs en élévation en superstructure
Ils doivent permettre de relever l’étanchéité sur une hauteur
au-dessus de la protection de :
– 0,50 m pour les toitures-terrasses inaccessibles ≤ 3 % ;
– 0,20 m pour les toitures-terrasses accessibles ;
– 0,20 m pour les toitures-inaccessibles de pente > 3 %.
2.2.3 Joints de dilatation
2.2.3.1 Terrasses inaccessibles
- 1 Joints entre terrasses au même niveau Ils sont bordés de costières dont la hauteur peut être réduite
à 0,10 m au-dessus de la protection et dont la forme est apte
à recevoir un joint étanche à souffl et.
- 2 Joints à niveaux décalés Ils sont constitués par une costière d’une hauteur de 0,20 m
au-dessus de la protection. Cette costière permet le relevé
de l’étanchéité qui formera une lyre de déformation dans l’an-
gle supérieur et se continuera contre le mur en élévation.
2.2.3.2 Terrasses accessibles
Dans toute la mesure du possible, ils sont bordés de costiè-
res inscrites dans la hauteur de la protection et dépassant le
niveau de l’étanchéité.
Dans le cas d’impossibilité, ils sont traités en joints plats. Les
joints à niveaux décalés sont traités comme pour les terras-
ses inaccessibles.
2.2.4 Caniveaux et chéneaux Ils ne sont pas admis, qu’ils soient situés entre 2 versants ou
en encorbellement.
Cette interdiction ne vise pas les chéneaux métalliques dits
« gouttière pendante » non revêtus d’étanchéité et situés en
bas de la pente à l’extérieur du bâtiment.
2.2.5 Ouvrages d’abergement en maçonnerie Les becquets, bandeaux à larmier, engravures et, d’une fa-
çon générale, tous les légers ouvrages en béton ou mortier
de ciment sont interdits.
2.3 Isolation thermique
2.3.1 Partie courante Elle est constituée de panneaux isolants aptes à recevoir
l’étanchéité ; ces panneaux sont mis en œuvre sur un écran
pare-vapeur comprenant:
– sur éléments porteurs en maçonnerie, une barrière à la va-
peur en aluminium bitumé, conforme à la NF P 84-310, mis
en œuvre suivant les prescriptions des DTU 43.1 et 43.2 ;
– sur éléments porteurs en bois ou dérivés du bois, une bar-
rière à la vapeur en bitume armé type 40 TVth conforme à
la norme NF P 84-316 mis en œuvre suivant les prescrip-
tions du DTU 43.4 ;
– sur éléments porteurs en tôles d’acier nervurées un écran
pare-vapeur constitué :
- soit de bandes auto-adhésives,
- soit d’un écran rapporté,
conformes et mis en œuvre suivant les prescriptions du
DTU 43.3.
2.3.2 Reliefs Il ne peut être utilisé que des panneaux isolants admettant
les revêtements d’étanchéité adhérents (cf. Avis Technique
particulier du panneau isolant) qui se réfère aux DTU de la
série 43.
2.4 Composition des revêtements d’étanchéité
2.4.1 Partie courante
2.4.1.1 Terrasses inaccessibles
– avec ou sans isolation thermique sur éléments porteurs en
maçonnerie, bois et panneaux dérivés du bois,
– avec isolation thermique sur éléments porteurs en tôles
d’acier nervurées.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 15
-1 Pente de 1 à 3 % (limite supérieure incluse) - 1.1 Avec protection lourde
- 1.1.1 Revêtement bicouche en bitume polymère SBS
Les caractéristiques d’identifi cation des feuilles sont défi -
nies dans chaque Avis Technique du revêtement auxquelles
s’ajoutent les spécifi cations complémentaires suivantes :
– chaque feuille du revêtement présente une résistance à la
déchirure au clou ≥ 12 kg à l’issu de l’essai défi ni à l’an-
nexe 2 ;
– la résistance au poinçonnement statique (cf. NF P 84-352)
du revêtement est ≥ 25 kg.
a) Système adhérent sur :
– panneaux isolants admettant l’adhérence (cf. Avis Tech-
nique particulier du panneau isolant et du revêtement
d’étanchéité) ;
– sous-couche clouée dans le cas d’éléments porteurs en
bois ou panneaux dérivés du bois (cf. DTU 43.4) ;
– panneaux dérivés du bois (exceptionnellement si l’Avis
Technique particulier du panneau dérivé du bois et du re-
vêtement d’étanchéité le prévoit).
b) Système indépendant sur :
– éléments porteurs en maçonnerie, bois et panneaux déri-
vés du bois,
– panneaux isolants.
- 1.1.2 Revêtement asphalte
Conforme au DTU 43.1.
- 1.1.3 Revêtement multicouche en bitume oxydé
Conforme au DTU 43.1.
- 1.2 Avec porte-neige
- 1.2.1 Revêtement bicouche en bitume polymère SBS
Les caractéristiques (identifi cation, spécifi cations complé-
mentaires) sont celles décrites à l’article 2.4.1.1.1.1.1. La
protection du revêtement est du type lourde meuble ou auto-
protégée par granulés minéraux.
- 1.2.2 Revêtement asphalte
Conforme au DTU 43.1.
- 1.2.3 Revêtement multicouche en bitume oxydé
Conforme au DTU 43.1.
- 2 Pente > 3% - 2.1 Avec porte-neige
- 2.1.1 Revêtement bicouche en bitume polymère SBS
Les caractéristiques (identifi cation, spécifi cations complé-
mentaires) sont celles décrites à l’article 2.4.1.1.1.1.1 :
– système adhérent sur :
- panneaux isolants admettant l’adhérence (cf. Avis
Techniques particuliers des panneaux isolants et du
revêtement d’étanchéité) ;
- sous-couche clouée dans le cas d’éléments porteurs
en bois et panneaux dérivés du bois (cf. DTU 43.4) ;
- panneaux dérivés du bois (cf. Avis Technique particu-
lier du panneau dérivé du bois et du revêtement d’étan-
chéité) ;
– système semi-indépendant sur éléments porteurs en ma-
çonnerie.
La protection est du type autoprotection minérale.
- 3 Cas particulier des supports en maçonnerie, bois et panneaux dérivés du bois sans isolation thermique Cela concerne les toitures de pente comprise entre 3 et
8 %, toitures à versants doubles ou multiples de longueur
≤ 8 m avec noues centrales ou noues de rive bordées par
un acrotère permettant la butée du manteau neigeux en bas
de pente.
Les caractéristiques (identifi cation, spécifi cations com-
plémentaires) sont identiques à celles décrites à l’article
2.4.1.1.1.1.1.
La 1re couche du revêtement, posée parallèlement à la ligne
de plus grande pente, est clouée sur le support à raison de
4 fi xations avec rondelles ø 50 mm par mètre, sous les re-
couvrements.
La longueur maximale des lés de la 2e couche, autoproté-
gée par granulés minéraux, posée perpendiculairement à la
1re couche, est de 2,5 m.
Il convient d’exclure de ce cas particulier les toitures risquant
de recevoir de la neige ou de la glace provenant de corni-
ches et/ou de toitures situées en surplomb.
2.4.1.2 Toitures-terrasses accessibles de pente de 1 à 3 % (limite supérieure incluse) avec ou sans isolation thermique sur éléments porteurs en maçonnerie
- 1 Toitures accessibles aux piétons et au séjour avec déneigement manuel ou mécanique par engin de poids total ≤ 500 kg - 1.1 Revêtement bicouche en bitume polymère SBS
Les caractéristiques (identifi cation, spécifi cations complé-
mentaires) sont celles décrites à l’article 2.4.1.1.1.1.1.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment16
Système adhérent sur panneaux isolants admettant l’adhé-
rence (cf. Avis Technique particulier du panneau isolant et du
revêtement d’étanchéité).
Système indépendant sur :
– panneaux isolants ;
– éléments porteurs en maçonnerie.
- 1.2 Revêtement asphalte
Conforme au DTU 43.1.
- 1.3 Revêtement multicouche bitume oxydé
Conforme au DTU 43.1.
- 2 Toitures accessibles aux piétons, au séjour, aux véhicules ainsi qu’aux engins de déneigement de poids total > 500 kg - 2.1 Revêtement bicouche en bitume polymère SBS
Les caractéristiques (identifi cation, spécifi cations complémentaires)
sont celles décrites à l’article 2.4.1.1.1.1.1.
Système adhérent sur élément porteur en maçonnerie.
- 2.2 Revêtement asphalte
Conforme au DTU 43.1.
- 2.3 Cas particulier des terrasses privatives (loggias ou coursives d’immeuble)
Les dispositions décrites à l’article 2.4.1.2.1 sont applicables.
2.4.2 Relevés d’étanchéité
2.4.2.1 Hauteur minimale des relevés
– Toitures-terrasses accessibles :
- protection par dallettes sur plots : 0,10 m au-dessus du
revêtement d’étanchéité ;
- protection par caillebotis ou porte-neige : 0,20 m au-
dessus de la protection.
– Toitures inaccessibles :
- avec porte-neige : 0,20 m au-dessus de la protection ;
- sans porte-neige : 0,50 m au-dessus de la protection.
2.4.2.2 Relevés sur reliefs non isolés
Les reliefs sont les suivants :
– élément porteur en maçonnerie ;
– costière en tôle d’acier galvanisée prélaquée d’épaisseur
0,75 mm ;
– élément porteur en bois ou contreplaqué.
- 1 Revêtement bicouche en bitume polymère SBS Les caractéristiques d’identifi cation des feuilles sont défi nies
dans chaque Avis Technique du revêtement d’étanchéité
auxquelles s’ajoutent les spécifi cations complémentaires sui-
vantes :
– chaque feuille du revêtement présente une résistance à
la déchirure au clou ≥ 12 kg à l’issue de l’essai défi ni à
l’annexe 2 ;
– l’épaisseur minimale de chaque feuille est de 3,5 mm au
galon ;
– la résistance au poinçonnement statique (cf. NF P 84-352)
du revêtement est ≥ 25 kg.
Système adhérent sur :
– élément porteur en maçonnerie ;
– costière en tôle d’acier galvanisée prélaquée d’épaisseur
75/100 ;
– sous-couche clouée dans le cas du support bois ou con-
treplaqué.
- 2 Revêtement asphalte Conforme au DTU 43.1.
- 3 revêtement multicouche bitume oxydé Conforme au DTU 43.1.
2.4.2.3 Relevés sur support en panneaux isolants
- 1 Revêtement bicouche en bitume polymère SBS Les caractéristiques (identifi cation, spécifi cations complé-
mentaires) sont celles décrites à l’article 2.4.2.2.1.
- 2 Relevés multicouche en bitume oxydé raccordés à un revêtement asphalte Conforme au DTU 43.1.
- 3 Relevés multicouche en bitume oxydé Conforme au DTU 43.1.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 17
2.5 Protection
2.5.1 Partie courante
2.5.1.1 Toitures-terrasses inaccessibles de pente de 1 à 3 % (limite supérieure incluse)
- 1 Revêtement bicouche en bitume polymère SBSLa protection est assurée :
– soit par une couche de granulats courants roulés ou con-
cassés de granulométrie 5/15 de 0,06 m d’épaisseur mini-
male ;
– soit par une couche de granulats courants roulés ou con-
cassés de granulométrie 5/15 de 0,04 m d’épaisseur mini-
male et porte-neige.
- 2 Revêtement asphalte Conforme au DTU 43.1.
- 3 Revêtement multicouche en bitume oxydé Conforme au DTU 43.1.
2.5.1.2 Toitures inaccessibles de pente > 3 %
La protection est assurée par le porte-neige.
2.5.1.3 Toitures-terrasses accessibles de pente de 1 à 3 % (limite supérieure incluse)
- 1 Toitures-terrasses accessibles aux piétons et au séjour avec déneigement manuel ou mécanique par engin de poids ≤ 500 kg - 1.1 Revêtement bicouche en polymère SBS
La protection est assurée :
– soit par des dallettes préfabriquées de 50 x 50 x 5 dispo-
sées sur une couche de désolidarisation constituée d’une
couche de granulats courants roulés ou concassés de
granulométrie 5/15 et de 0,04 m d’épaisseur minimale ;
– soit par des caillebotis bois ou métal disposés sur une
couche de désolidarisation constituée d’une couche de
granulats courants roulés ou concassés de granulométrie
5/15 et de 0,04 m d’épaisseur minimale ;
– soit par porte-neige avec caillebotis bois ou métal.
Dans ce cas, on prévoit une couche de granulats courants
roulés ou concassés de granulométrie 5/15 et de 0,04 m
d’épaisseur minimale, ou de plaques en fi bres-ciment de
6 mm d’épaisseur disposées directement sur le revêtement
d’étanchéité.
- 1.2 Revêtement asphalte
Conforme au DTU 43.1.
- 1.3 Revêtement multicouche en bitume oxydé
Conforme au DTU 43.1.
- 2 Toitures-terrasses accessibles aux piétons, au séjour, aux véhicules ainsi qu’aux engins de déneigement de poids total > 500 kg La protection est assurée par enrobés bitumineux à chaud de
0,06 m d’épaisseur minimale ou par asphalte gravillonné sur
asphalte. Dans ce cas, la conservation d’une isolation sous
étanchéité devient problématique et l’isolation est, par con-
séquent, déconseillée.
- 3 Cas particuliers des toitures inaccessibles sans porte-neige susceptibles de recevoir de la neige ou de la glace provenant de corniches et/ou de toitures situées au-dessus d’elles Dans les zones concernées, des dallettes en ciment de
50 x 50 x 5 sont disposées sur la protection meuble.
2.5.2 Relevés Les systèmes comportant des mortiers à base de liant hy-
draulique coulés in situ ne sont pas admis. Les protections
des relevés doivent pouvoir se démonter facilement. Elles
peuvent être constituées par tous éléments de bois, tôle la-
quée, aluminium, fi bre-ciment... fi xés au-dessus des relevés.
Ces protections sont indispensables pour les terrasses ac-
cessibles ; elles sont parfois nécessaires pour les relevés
des terrasses inaccessibles situées en pied de versants de
toiture, pour résister à la poussée du manteau neigeux.
2.6 Ouvrages particuliers
2.6.1 Évacuations des eaux pluviales Leur nombre est le plus grand possible, (au moins 2 par ter-
rasse).
Elles sont placées à l’intérieur des bâtiments, ce qui rend to-
talement inutiles les crépines chauffantes.
Les galeries garde-grève sont résistantes et de hauteur ap-
propriée à l’épaisseur de la protection et ne comportent pas
de couvercle, remplacé par une crapaudière.
Pour les terrasses accessibles, il est utilisé des grilles en
fonte largement dimensionnées.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment18
2.6.2 Trop-pleins Ils sont ineffi caces en période hivernale et ne dispensent pas
des deux évacuations minimales par toiture.
2.6.3 Joints de dilatation Ils sont traités par les procédés continus habituels qui relè-
vent de la procédure de l’Avis Technique.
2.6.4 Ventilations isolées (eaux usées, eaux vannes...) Elles sont constituées par un tuyau en acier raccordé direc-
tement à la chute, dépassent la protection d’étanchéité de
0,15 m et doivent pouvoir accidentellement servir de trop-
pleins.
Les fourreaux pour sortie de câble sont en acier et doivent
pouvoir résister à la poussée du manteau neigeux. Ils sont en
forme de crosse.
Le relevé d’étanchéité, conforme aux dispositions de l’article
2.4.2.2, est terminé à sa partie supérieure par un dispositif
s’opposant au passage de l’eau (collier de serrage en inox
par exemple).
2.6.5 Bandes métalliques reliées à l’étanchéité Elles sont de préférence en tôle d’acier galvanisée prélaquée
d’épaisseur minimale 0,75 mm.
Elles sont fi xées sur le support tous les 0,20 m environ dont
une au droit de chaque recouvrement.
Elles sont insérées entre deux couches de matériaux d’étan-
chéité et comportent une couche supplémentaire, conforme
aux dispositions de l’article 2.4.2.2.1, soudée à cheval sur
la bande métallique avant la pose de la dernière couche du
relevé.
2.6.6 Protection de la partie haute des relevés d’étanchéité La partie haute des relevés d’étanchéité comporte un ouvra-
ge constitué d’un profi l en tôle d’acier galvanisée prélaquée
de 75/100 d’épaisseur minimale, venant en recouvrement
d’au moins 0,04 m sur la partie haute du relevé d’étanchéité.
Le profi l métallique, fi xé au support tous les 0,20 m environ,
comporte à sa partie supérieure un calfeutrement réalisé par
un mastic élastomère de 1re catégorie.
2.6.7 Porte-neige
2.6.7.1 Généralités
– Le porte-neige est un ouvrage résistant qui reçoit les efforts
dus à la charge climatique, et les reporte sur la structure
porteuse par l’intermédiaire de supports fi xés sur cette
structure à travers le revêtement étanche ou le complexe
isolation-étanchéité, en des points étanchés ou situés sur
des reliefs étanchés.
– Il doit être démontable pour permettre l’exécution des opé-
rations d’entretien ou de réfection du revêtement d’étan-
chéité, s’il n’y a pas de possibilité d’accès suffi sant à sa
sous-face.
– Il n’est pas réputé étanche.
– L’espace entre l’étanchéité et le porte-neige doit être ven-
tilé.
– Il peut devenir l’élément résistant qui rend circulable des
toitures-terrasses sur éléments porteurs en maçonnerie,
en bois ou en tôle d’acier nervurée.
2.6.7.2 Éléments de constitution
– La structure peut être en béton, bois, métal, etc.
– Sa surface courante n’est pas obligatoirement continue.
Elle peut être constituée de tous matériaux de couverture
utilisés habituellement en montagne et aptes à résister aux
contraintes mécaniques dues aux conditions climatiques.
2.6.7.3 Systèmes de porte-neige
- 1 Remarque liminaire Le problème important et délicat réside dans la traversée de
l’étanchéité par les supports intermédiaires du porte-neige.
Les différents systèmes de porte-neige, sommairement décrits
ci-dessous à titre d’exemples non limitatifs, sont classés en
fonction de ce critère.
- 2 Supports - 2.1 Supports ponctuels
Ils peuvent être :
– soit métalliques (piétements) sur structures en maçonne-
rie, bois, métal ;
Ils comportent une platine de fi xation sur le support :
- un fût,
- une platine recevant l’ossature du porte-neige.
L’étanchéité se relève contre le fût ;
– soit en béton (dés cubiques, pyramidaux, cylindriques)
sur l’élément porteur en maçonnerie auquel ils sont liés.
L’étanchéité les revêt sur les faces verticales et la face hori-
zontale. La fi xation de l’ossature du porte-neige se fait à tra-
vers l’étanchéité sur la face horizontale supérieure.
- 2.2 Supports linéaires
Il s’agit généralement de longrines béton sur élément porteur
en maçonnerie ou solives bois sur éléments porteurs en ma-
çonnerie ou en bois disposées dans le sens de la pente qui
émergent au-dessus du niveau de l’étanchéité courante et
qui sont revêtus entièrement d’étanchéité.
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 19
L’ossature du porte-neige est fi xée sur le dessus de ces sup-
ports linéaires.
Dans le cas de solives, le bois devra subir un traitement à
cœur pour assurer sa conservation malgré l’absence totale
de ventilation.
Ce traitement devra être compatible avec les matériaux bitu-
mineux d’étanchéité.
Le porte-neige peut être fi xé sur des murets en béton cons-
truits à l’aplomb des refends porteurs et des murs de faça-
des.
Dans ce cas, l’étanchéité est relevée sur une hauteur de
0,20 m contre ces murets et est abergée par un solin métal-
lique rejointoyé.
- 2.3 Fixations étanches directes sur supports béton ou bois sans isolation
L’ossature du porte-neige est fi xée sur la structure porteuse
directement par des équerres métalliques à travers l’étan-
chéité, par l’intermédiaire de plots néoprène collés sur l’étan-
chéité et serrés par la fi xation de l’équerre. Cette disposition
peut être complétée par la mise en œuvre, entre les solives,
de panneaux isolants faisant l’objet d’un Avis Technique favo-
rable pour toiture inversée.
Commentaire
Les supports ponctuels limitent les ponts thermiques.
- Ils permettent la réalisation des complexes isolation-étanchéité.
- Ils concentrent ponctuellement les reports de charge sur la struc-
ture porteuse.
Les supports linéaires reportent les charges plus régulièrement,
continuement sur la structure porteuse.
- Ils permettent la réalisation des complexes isolation-étanchéité.
- Ils constituent autant de ponts thermiques linéaires (importants
dans le cas du béton).
- Les solives bois, totalement revêtues d’étanchéité, sont privées
de ventilation et les conditions de conservation ne sont pas très
favorables malgré le traitement à cœur obligatoire.
- Les fi xations étanches directes n’autorisent pas l’isolant placé
sous l’étanchéité. Leur utilisation est limitée à des pentes > à
8 %. Elles peuvent être utilisées comme fi xations de l’ossature à
travers l’étanchéité dans les systèmes ponctuels et linéaires.
- 3 Dispositions particulières en fonction de la pente - 3.1 Cas des toitures à pente comprise entre 1 et 8 %
La hauteur des relevés contre les supports de porte-neige
ponctuels ou linéaires peut être ramenée à 0,15 m. Dans ce
cas, si le support est un piétement métallique, le relevé sera
serré en tête par un collier inox et, si le support est en béton,
l’étanchéité de la fi xation sera renforcée par l’interposition
d’un plot néoprène collé.
Ces mêmes dispositions seront exigées dans les noues,
quelle que soit la pente des versants.
- 3.2 Cas des toitures à pente > 8 %
La hauteur des relevés contre les supports de porte-neige
sera de 0,10 m.
Toutefois dans le cas où les 3 conditions suivantes sont rem-
plies simultanément :
– porte-neige très peu perméable ;
– pente > 20 % ;
– support continu dans le sens de la pente ;
cette hauteur peut être ramenée à 0,06 m.
Nota : dans le cas de toitures rampantes, lorsque l’espace
entre le porte-neige et l’étanchéité est d’une hauteur infé-
rieure à 0,15 m, il est vivement recommandé de limiter les
pénétrations d’eau sous le porte-neige pour ne pas risquer
une obturation par la glace en bas de pente.
Porte-neige
Relevé d’étanchéité
sous solin métallique
Ventilation de chute
Étanchéité
Pare-vapeur
Entrée pluviale
Protection éventuelle
des murs en fonction
de la perméabilité du
porte-neige
Figure 1Porte-neige sur refends béton
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment20
Support bois
Pente
Porte-
neige
Plots
néoprène
Support béton
Figure 2Porte-neige sur plots néoprène
Figure 3Porte-neige sur piétements métalliques
Collier de serrage inox
Étanchéité
Porte neige
Collier de serrage inox
Support bois
Support béton
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 21
Étanchéité
Porte-
neige
Calage
intercalaire
Pare-vapeur
Support bois
Support bétonFigure 4
Porte-neige fi xé sur tasseaux bois continus
Figure 5Porte-neige sur plots béton
Porte-neige
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment22
Cahiers du centre scientifi que et technique du bâtiment 23
1 Entretien
annexes
2 Essai de résistance à la déchirure
1. La spécifi cité des constructions en montagne et la rigueur
de l’environnement climatique rendent plus impérative la no-
tion d’entretien des toitures.
Encore plus qu’en plaine, la condition de durabilité des
ouvrages de toiture ne peut être pleinement satisfaite que
s’ils sont entretenus et que si leur usage est conforme à leur
destination.
2. L’entretien intervient après la réception de l’ouvrage et
comporte des visites périodiques de surveillance au moins
une fois par an. Il est à la charge du maître de l’ouvrage ou
de l’utilisateur.
3. L’entretien comporte au moins les opérations suivantes :
a) Enlèvement périodique des herbes, mousses, de la végé-
tation et des feuilles à l’automne ;
b) L’enlèvement avant l’hiver de tous les objets ou détritus
qui risqueraient de provoquer des blessures aux revêtements
(étanchéité ou porte-neige) par leur entraînement par le glis-
sement du manteau neigeux ;
c) Maintien en bon état de fonctionnement des évacuations
d’eaux pluviales ;
d) Maintien à leur emplacement primitif des protections meu-
bles ;
e) Maintien en bon état :
– des revêtements autoprotégés des relevés dont la couche
de fi nition aura pu être localement arrachée ou partielle-
ment décollée par les mouvements du manteau neigeux ;
– des ouvrages accessoires (solins...) ;
– des ouvrages de gros-œuvres tels que acrotères, souches
bardages ;
– des ouvrages de protection en dur (dallettes ou caillebotis
bois) dont la désorganisation par le gel peut provoquer
des désaffl eurements ou des défauts d’aspect ;
f) Le traitement de surface des bois (porte-neige, bardage)
par un produit compatible avec les matériaux bitumineux de
l’étanchéité.
Appareillage Machine à traction.
Éprouvettes Dans l’axe d’une éprouvette de 200 x 50 mm, on perce un
trou de 3 mm à 50 mm du bord. On place un clou de 2,5 mm
dans ce trou et on l’attache à la mâchoire inférieure de la
machine au moyen d’un étrier.
On place l’autre bout de l’éprouvette dans la mâchoire supé-
rieure de la machine.
On effectue trois essais dans chaque sens, longueur ou tra-
vers de feuille.
Méthode d’essai L’essai de traction est effectué à une vitesse de 100 mm/mn.
Observations On relève la force maximale enregistrée pour chacun des
échantillons et on calcule la force maximale moyenne dans
chaque sens.
C E N T R E S C I E N T I F I Q U E E T T E C H N I Q U E D U B A T I M E N T | M A R N E - L A - V A L L É E | PA R I S | G R E N O B L E | N A N T E S | S O P H I A A N T I P O L I S
S I È G E S O C I A L8 4 , AV E N U E J E A N J A U R È S | C H A M P S - S U R - M A R N E | 7 74 4 7 M A R N E - L A -VA L L É E C E D E X 2
T É L . ( 3 3 ) 0 1 6 4 6 8 8 2 8 2 | F A X ( 3 3 ) 0 1 6 0 0 5 7 0 3 7 | w w w. c s t b . f r
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