REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT RURAL
INSTITUT TECHNIQUE DES ELEVAGES (ITELV) BABA ALI
D E P A R T E M E N T M O N O G A R S T R I Q U E S
S E R V I C E A P I C U L T U R E
Présenté par : Mlle Zitouni Ghania
Préface
Première partie : Les Reproducteurs
1 - Le faux bourdon :
1-a- Capture des mâles matures et leur transfert au laboratoire :
1-b- La chambre de vol :
1-c- Nombre de males utilisés :
1-d- Anatomie de l'appareil génital male:
2- La reine :
2-a-Capture des reines et leur transfert au laboratoire
2-b-Traitement de la reine au laboratoire
2-c- Anatomie de l'appareil génital de la reine:(voir schéma)
3- Synchronisation des élevages
3- 1- Intérêt
3-2- Exemple d’un calendrier d’élevage
Deuxième partie : Insémination Artificielle
Laboratoire et matériel nécessaire pour insémination
1/ Le laboratoire :
2/ Matériel d’insémination:
2- 1- L’Appareil d’insémination
2- 2 - Système pour anesthésie de la reine 2- 3- Matériel de manipulation des insectes
3/ Les produits chimiques
- Le Sérum physiologiques
Sommaire
B- Principales étapes d’insémination
1/ Désinfection du matériel
2/ Préparation de la seringue
3/Réglage et mise au point de l’appareil d’insémination
4/Manipulation des males et Récolte du sperme :
5/Anesthésié et mise en place de la reine
6/Ouverture de la reine
7/L’insémination
8/Apres l’insémination : clipper et marquer la reine
Conclusion
Préface
L’Apiculture a connu un développement considérable par la modernisation des moyens d’é-
levage et une amélioration des méthodes de conduite du rucher par l’introduction de nouvelles techni-
ques d’élevages pour l’accroissement des rendements des produits de la ruche.
Néanmoins plusieurs contraintes freinent l’essor de l’activité apicole comme celles liées au cli-
mat, mais aussi les problèmes liés à l’abeille.
En effet, certaines races (exemple de la race locale Apis mellifica intermissa) présentent quelques
caractères indésirables tels que la forte tendance à l’essaimage naturel et l’agressivité à la manipulation.
Afin d’atténuer la manifestation de ces caractères indésirables, il est indispensable de choisir dans son
rucher les meilleurs individus et de les multiplier, ainsi, les moindres valeurs sont éliminés, il s’agit de la
sélection.
Cependant, la reproduction chez l’abeille, ne peut être contrôlée en raison des accouplements qui
se passent loin de la ruche en vol nuptial, on ne connaitra jamais l’origine ou le nombre des males qui ont
fécondé la reine, de ce fait, le seul moyen permettant d’effectuer une sélection fiable, est la pratique de
l’insémination artificielle.
Les premiers succès de la technique de l’insémination appliquée aux reines d’abeilles remontent à
1927 (PROST.1987), elle consiste à prélever du sperme de faux bourdons sélectionnés et d’inséminer la
reine sélectionnée au laboratoire.
L’aboutissement à l’insémination fait suite à un long travail sur le terrain, qui consiste à faire
l’élevage synchronisé des reproducteurs (les reines et les faux bourdons) et une concentration au labora-
toire (manipulations des reproducteurs et maitrise de l’appareil d’insémination).
L’insémination artificielle, est pratiquée au niveau des instituts de recherche apicoles pour l’a-
mélioration de l’abeille et par certains éleveurs professionnels, elle est indispensable aux recherches scien-
tifiques sur la génétique, sélection et l’hybridation de cette espèce.
Bien que ce document s’intéresse à la technique d’insémination, néanmoins quelques rappels sur
l’élevage des reproducteurs seraient utiles notamment pour l’élevage des males.
De même, sont présentés dans ce document, un résumé simplifié des étapes de cette technique
avec des illustrations par des photos, ainsi que quelques rappels sur l’abeille et la sélection.
Les photos de ce document ont été prises au cours de nos manipulations à l’ITELV et du stage de forma-
tion donné par des experts français en insémination, et qui a eu lieu le mois d’Octobre 2007 en Algérie.
Première partie : Les Reproducteurs
1 - Le faux bourdon (le male) :
1-a- Capture des mâles matures et leur transfert au laboratoire :
Les males commencent à voler à partir de 7 à 10 jours après la naissance, ils deviennent
matures à partir du 12ème au 14 ème jour de leur naissance.
La récolte des males matures se fait par le moyen d’une hausse déposée sur la ru-
che à males et dont le trou de vol est fermé (voir photo), ce qui les empêche de quit-
ter leur ruche, on connaitra ainsi leur âge et leur origine.
Ruche à males : hausse vide fermée au dessus par une grille,
on laisse une ouverture en plastique pour ramasser les males.
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Trou de vol fermé par une grille
Un léger tapotement sur le corps de ruche, pousse les males à monter vers la hausse
sur laquelle est déposée une grille à reine afin d’empêcher leur sortie (voir photo), on peut
aussi capturer les males directement sur les cadres (voir photo).
Les males sont attrapés et mis dans des cagettes, la récolte doit être abondante afin de
récolter suffisamment de semence, car certains peuvent avoir peu de sperme, d’autres peu-
vent être stériles (voir photo), pour une seule insémination, on ramasse environ une cinquan-
taine de male.
Il est très souhaitable que la colonie éleveuse de males soit à proximité du laboratoire d'insé-
mination.
Grace à l’élevage de male et la maitrise du facteur âge, la majorité des males capturés
seront matures.
Si la ponte sur le cadre à male n’a pas lieu le même jour, certains males seront immatu-
res, on se rendra compte de cela au laboratoire par la couleur du sperme distincte, les males
sont transférés dans une cagette aérée (voir photo).
Récolte des males dans la hausse Récolte des males sur un cadre
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Cage à male
1-b- La chambre de vol :
Enceinte fermée et aérée déposée au laboratoire pour déposer les males et leur
permettre de voler avant leur utilisation.
Il est bien connu que la sécrétion du sperme est plus compacte chez les mâles
ayant eu la possibilité de voler, la défécation avant la capture permet un travail propre
et diminue les dangers d’infection, la chambre de vol est confectionnée à cet effet.
On ouvre la cagette à male à l’intérieur de la chambre de vol, les males sont
libérés, ils sortent et défèquent après un court vol (voir photo)
Chambre de vol
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1-c- Nombre de males utilisés :
La récolte des males doit être abondante, en théorie 08 males fournissent la dose
suffisante de sperme pour inséminer une reine, cependant en pratique, il faut sacrifier un
nombre important de males tantôt immatures, tantôt souillés, tantôt stériles.
Les meilleurs males utilisés sont ceux âgés entre 16 et 23 jours
1-d- Anatomie de l'appareil génital male:
Les mâles possèdent des organes sexuels plus volumineux en proportion des
dimensions de leur corps par rapport à ceux des autres animaux. (Voir schéma)
D'après P.Schley et J.Guth, 1990, les organes génitaux du males comprennent:
- 02 Testicules.
- 02 Vésicules séminales.
- 02 Glandes à mucus.
- 01 Canal éjaculateur.
- 01 Bulbe de l’Endophallus avec lobe plissé.
Les deux testicules situés dans la partie supérieure abdominale sont de forme
approximativement triangulaire. Ils sont constitués par des faisceaux de tubes séminifères
(270 à 275 par testicule).
Les tubes séminifères débouchent, à la base du testicule, au canal déférant qui aboutit
à la vésicule séminale.
La vésicule séminale élabore le liquide séminal devant servir de nourriture et de pro-
duit de conservation aux spermatozoïdes.
Chaque vésicule débouche à la base de la glande à mucus.
Les glandes à mucus dans le canal éjaculateur; lequel; simple conduit, aboutit au
bulbe ou pénis.
Les glandes séminales et à mucus sont fermées par une membrane très mince.
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Le bulbe est très globuleux et fortement musclé. Il se situe entre les 6eme et 7eme
segments abdominaux ; sur le bulbe, on peut remarquer le champ spiral, le lobe plissé et,
avec la base, la bourse et les coronules ou pneumophyses qui serviront à la fixation des or-
ganes males lors de l'accouplement.
Les males, à leur sortie de l'alvéole ont des testicules non fonctionnels et d'une taille
réduite au tiers de celle qu'ils possèdent à l'état nymphal.
Les spermatides migrant par le canal déférant s’amassent dans les parois, ils mûrissent
et se transforment en spermatozoïdes.
Les spermatozoïdes sont mûrs à partir du 12ème jour de la vie du male.
Figure N°1 : L’appareil génital mâle.
2- La reine
2-a-Capture des reines et leur transfert au laboratoire :
Les reines vierges naissent dans des ruchettes dont le trou de vol est fermé par une grille
à reine, pour les empêcher de sortir s’accoupler naturellement.
Les reines à inséminer (reines sélectionnées) doivent être mature sexuellement, elles le
sont une semaine après leur naissance.
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2-b-Traitement de la reine au laboratoire
La reine est capturée 24 heures avant l’insémination, elle est transférée au laboratoire
dans une cagette à reines et anesthésié puis rendue et réintroduite dans sa ruchette, cette
opération est nécessaire pour faciliter l’ouverture des organes de reproduction le jour sui-
vant ou accélérer sa maturité.
Quelques temps avant l’insémination, la reine est de nouveau capturée puis transférée
au laboratoire d’insémination, elle est libérée dans une enceinte fermée pour déféquer, en-
suite elle est anesthésiée 10minutes avant d’être inséminée.
Remarque :
Parmi les critères de sélection que l’on apprécie lors de l’insémination, l’aspect taille
est important, une reine de taille réduite, glisse dans le tube de contention lors de son ou-
verture et rend difficile sa manipulation sous l’appareil d’insémination,
2-c- Anatomie de l'appareil génital de la reine:(voir schéma)
D'après A.REGARD et ALL, 1977; l'appareil génital de la reine comprend 4 parties
principales:
Organes générateurs: Deux ovaires.
Organe conducteurs: Deux oviductes latéraux.
Un oviducte médian.
Une cavité vaginale.
- Organes annexes: Spermathéque avec la glande en Y.
- Organes d'accouplement: La chambre de l'aiguillon ou poche copulatrice.
Chaque ovaire est constitué par 150 à 180 tubes ovariens ou varioles débouchant dans
un oviducte latéral.
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Les deux oviductes latéraux se rejoignent pour former un court oviducte médian,
celui-ci, en se dilatant, constitue la cavité vaginale, séparée transversalement en deux par
un repli muqueux situé au-dessous de l'orifice du canal de la Spermathéque.
La spermathéque est une sphère creuse où s'emmagasinent les spermatozoïdes après
l'accouplement, elle est surmontée d'une glande en Y dont le rôle est l'activation des sper-
matozoïdes au repos dans la spermathéque.
La cavité vaginale est séparée de la chambre de l'aiguillon par un repli circulaire. De
chaque cote de l'ouverture vaginale deux autres cavités (les bourses copulatrices).
La chambre de l'aiguillon est située au-dessous de l'appareil vulnérant au niveau du
6eme segment.
Les ovaires de la reine relativement réduits à sa naissance, se développent de façon
très importante après la fécondation.
Les tubes ovariens constituant les ovaires sont alors en mesure d'élaborer les cellules
germinatives qui sont à l'origine de la formation des ovules, lesquels en se développant
formeront les œufs.
Figure N° 2 : L’appareil génital femelle.
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Synchronisation des élevages :
Intérêt :
Il est très important aussi pour mener à bien l’insémination artificielle de synchroniser
la maturité sexuelle des deux castes (males et reines). En effet les males sont à maturité
sexuelle 12 à 14 jours après l’éclosion et cette dernière se fait 24 jours de la ponte de
l’œuf, alors que chez la reine ce cycle est beaucoup plus court (d’environs 17 jours), elle
naît 16 jours après la ponte et devient mature environ une semaine après.
L’inséminateur, doit suivre un calendrier d’élevage pour synchroniser ses élevages.
Calendrier d’élevage synchronisé des reproducteurs : Exemple simplifié d’aprés
(Eigil Holm, 1986)
Stade de développement
Les males Les reines
Ponte des œufs 1er Mai 17 Mai
Stade larvaire 3-10 Mai 20-25 Mai
Nymphe 10-25 Mai 26 Mai- 02 Juin
Eclosion 25 Mai 02 Juin
Maturité sexuelle 08 Juin 08 Juin
Remarque : la date choisie est prise au hasard pour montrer l’écart qu’on doit respecter
entre les deux élevages
Cadre d’élevage de male cadre d’élevage de reine
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Deuxième partie : Insémination Artificielle
A- Laboratoire et Matériel nécessaire pour l’Insémination
1/ Le laboratoire :
Le laboratoire doit être propre et sain, afin d’éliminer tout risque d’infection de
la reine si fragile à l’ouverture, ainsi que du matériel utilisé par des germes
pathogène, il est fortement recommandé de pratiquer une désinfection du laboratoire
et du matériel avant chaque manipulation.
2/ Matériel d’insémination artificielle :
1-L’Appareil d’insémination :
L’appareil d’insémination artificielle comprend :
Un organe de contention de la reine : Tube d’où seule l’extrémité de l’abdomen
peut sortir.
Des écarteurs (crochet ventral, crochet dorsal, et une sonde) pour ouvrir la chambre
dudard et tirer en arrière la valvule vaginale.
Une micro seringue : L’appareil dispose d’une seringue avec cylindres interchangea-
bles.
Des accessoires : -Support des organes précédents.
Loupe binoculaire : La loupe binoculaire produit deux faisceaux lumineux séparés
pour chaque œil.
Lampe : l’éclairage d’une lampe halogène à réfracteur est dirigé sous un angle défini
aux conduits flexibles.
Remarque : il existe actuellement plusieurs marque d’appareils
d’insémination, avec certains outils modifiés pour faciliter l’insémination, mais le
principe reste le même : exemple des crochets écarteurs ou le crochet dorsal en
cuillère est remplacé par un crochet perforé où le dard doit être introduit à
l’intérieur, d’autres modèles remplacent le crochet dorsale perforé par une pince qui
tire le dard plus facilement.
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Appareil d’insémination
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2/ Un système d’anesthésie de la reine :
Lors de l’insémination, la reine est immobilisée par anesthésie, ce système
comprend : Une bouteille de CO2, avec un dispositif relié au tube de contention
avec réglage du débit, la fiole reçoit le CO2 et le renvoie à travers un autre tuyau
vers le tube de contention.
Grâce à ce système, un contrôle du débit visuel et auditif est effectué à travers
l’observation des bulles d’air émises dans la fiole et de leur rythme.
Système d’anesthésie de la reine
3/ Une étuve :
Pour conserver les reproducteurs si nécessaire.
4/Matériel de manipulation des insectes :
Ciseaux, et pince pointus
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Sur la paillasse de travail, et pour la manipulation, il faudrait avoir :
L’eau distillée, l’alcool, et le sérum physiologique, du coton tige et des compresses
M a t é r i e l e t p r o d u i t s à P r é p a r e r p o u r c h a q u e m a n i p u l a t i o n
3-Les produits chimiques :
Produits nécessaires pour la préparation du sérum physiologique, eau distillée, alcool.
Le sérum est un liquide destiné :
- La nutrition des spermatozoïdes.
- Au remplissage et fonctionnement de la seringue.
- A empêcher la dessiccation du sperme dans la pointe capillaire par l’aspiration d’une
goutte d’obturation.
Quelques exemples de sérums physiologiques:
1/ Tampon - TRI : d’après Verma1973 et 1978, William et Harbo,1982
1.1g NACL
0.1g Glucose
0.01g L-Arginin-HCL
0.01g L-Lysine
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Les additifs : - 0,02g de Sulfate-Dyhydrostreptogycine
- 0,012g de Pénicilline-C-Sodium
Dilué dans 100ml 0.05 TRIS môlare pH 8.7.
2/ Kiev : sa composition d’après Paufler 1974, est :
- 2.43g citrate de sodium hydrate
- 0.21g bicarbonate de sodium hydrate
- 0.04g chlorure de potassium
- 0.30g sulfanilamide
- 0.30g glucoses
- Solution diluée à 90°C dans 100ml d’eau distillée
Un additif de 20% de katals accroit la mobilité des spermatozoïdes de sorte que
davantage de spermatozoïdes pénètrent dans la spermatique.
Il existe aussi un diluant fabriqué dans les laboratoires de chimie et commercialisée
sous forme d’une poudre à dissoudre dans l’eau double distillée avant l’utilisation (Eigil
Holm 1986)
Cette solution contient :
74,07% trinatriumcitrate-2-hydrate
9,15% D(+)-glucose (monohydrate)
6,40% sodium hydrogène carbonate
1,22% potassium chloride
9,15% sulfanilamide
Chauffer à 90° une fois refroidie, ajouté 1ml de streptomycine (délivré sous forme
de solvant) et une pincée de pénicilline.
Remarque :
Dans la préparation du sérum, rajouter un antibiotique pour éviter l’infection du
sperme, l’antibiotique inhibe le développement des microorganismes.
Les produits sont conservés au réfrigérateur trois jours au maximum
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B- Principales étapes d’insémination
1/ Désinfection du matériel :
Avant l’insémination, Vêtement, lieu de travail, appareil d’insémination doivent
être désinfectés.
- Nettoyage au détergent spécial pour laboratoire :
Plaque de travail, bloc de logement de la reine, tube de contention, corps de serin-
gue, crochets.
- Stérilisation par la chaleur : elle concerne les objets qui peuvent
transmettre des germes pathogènes à la reine, ils doivent être dument désinfectés et
stérilisés.
Dans la cocotte-minute placer pour une dizaine de minutes :
Seringue, cylindres et pistons, points capillaires avec joint d’étanchéité, l’axe mobi-
le, capsule de verre, pincettes, sonde à main.
Avant chaque manipulation :
- Passer tous les instruments dans l’eau savonneuse, l’alcool 70° (sauf
instruments en plastique), puis l’eau stérilisée
- Nettoyage non prolongé à l’eau savonneuse des instruments métalliques,
passer rapidement à l’alcool puis à l’eau stérilisée.
- Les instruments en plastique ne doivent pas être nettoyés à l’alcool, ils
sont directement mis dans l’eau stérilisée
- Les capillaires sont passés au savon, alcool puis l’eau stérilisée
Important :
Un capillaire bouché par du mucus est nettoyé dans de l’eau chaude dans
laquelle on rajoute des cristaux de soude, laisser le temps nécessaire
puis rincer de nouveau à l’eau distillée, l’ alcool puis l’eau stérilisée.
Les capillaires sont très fragiles, on risque facilement de casser la pointe
capillaire, pour cela il faut manipuler avec prudence.
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2/Préparation de la seringue :
Le circuit de la seringue est rempli par du sérum, la manipulation de la seringue par
la vis du bouton moleté (9) permet d’éliminer l’air et une fois le capillaire placé, permet
de pousser le sperme du capillaire dans le sens désiré
Schéma d’une seringue
Remplissage de la seringue
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Refoulement du sérum pour chasser les bulles d’air
Elimination de l’air contenu dans le capillaire par injection de sérum
Position verticale
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Mise en place de la seringue
Fixation de la seringue
Important :
***Avant leur remplissage par le sérum physiologique, les capillaires sont rincés à
la seringue avec l’eau distillée, puis l’alcool et enfin avec du sérum physiologique
*** s’il n’est pas utilisé de suite, le capillaire une fois remplis de sperme doit être du-ment conservé dans une compresse imbibé de sérum pour éviter le desséchement de la pointe du capillaire (voir photo).
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capillaire conservé dans une compresse imbibée de
sérum Physiologique en attendant la manipulation.
3/Réglage de l’appareil d’insémination :
Très important avant de mettre en place la reine de vérifier les paramètres suivants :
1/ Réglage de l’inclinaison du système de contention par rapport au plan horizontal :
Inclinaison 70°, une fois réglée à l’aide d’un gabarit, serrer la vis pour la fixer (voir photo)
Fixation du système de contention, éviter le risque de bouger pendant la manipulation
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2/Réglage de la seringue : pointe du capillaire positionné sur l’ouverture du tube de
contention, seringue bien fixée (voir photos)
Fixation de la seringue
Si la seringue bouge pendant l’insémination, la reine est blessée est perdue de suite.
Position du Capillaire par rapport au tube de contention
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3/Réglage de tout le système sous la binoculaire : position bien centrée
4/ Réglage des crochets : la position des crochets doit être horizontale par rapport à la reine ouverte
(voir photo).
Position des crochets avant l’ouverture de la reine
5/ Réglage de la luminosité : les fibres optiques de la lampe froide doivent être bien diri-
gées vers la reine ouverte et bien viser l’orifice vaginal, sous cette lumière et avec un bon
écartement, l’orifice vaginal est visible.
6/Réglage du débit de CO2 et Vérification du fonctionnement du système d’anesthésie :
On règle le débit du CO2 qui doit être régulier, ni lent, ni rapide, on vérifie que le CO2
atteint le tube de contention, les bulles d’air et leur bruit émis permettent de contrôler le
débit.
Remarque
On insiste sur cette étape car un appareil non ou mal réglé avant la mise en place de la
reine, risque la blessure et la perte de celle-ci et l’échec de l’insémination.
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4/ Manipulation des males et Récolte du sperme :
Pendant la préparation du matériel, on ramène les males et on les laisse voler
dans la chambre de vol.
On introduit la main dans la chambre de vol, et on saisit les males un à un pour
récolter le sperme.
En tenant le mâle de la main gauche entre le pouce et l’index, et on caresse
doucement la partie abdominale jusqu’à l’éversion de l’appareil génitale, Lorsque
l’érection est complète, on termine on appuyant sur le coté abdominal jusqu’à
apparition du sperme (couleur beige clair, se trouvant sur le mucus celui ci est de
couleur blanchâtre) (voir photo)
Eversion, Ejaculation et collecte du sperme :
Positionnement de mâle et l’éversion de l’appareil génital
Ejaculation de sperme.
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A fin prêt pour collecter le sperme, en approchant l’endophallus du capillaire, sous
la binoculaire, jusqu’à ce que sa pointe touche le sperme.
Goutte de sperme aspirée par le capillaire
Sperme aspiré dans le capillaire
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Une fois la pointe du capillaire touche le sperme, Il se produit une tension su-
perficielle qui colle le sperme à la pointe. On recule alors un peu le mâle, sans rom-
pre le contact, et l’on pompe le sperme.
Il faut éviter de pomper le mucus, ce dernier est un obstacle réel, il est épais,
bouche facilement le capillaire, on prend ensuite le mâle suivant.
On opère ainsi plusieurs mâles jusqu’à obtenir une « dose » (08 microlitre ou
12,5 mm de la longueur du capillaire).
On peut remplir 03 doses séparées par des bulles d’air, on pose une bande de
carton ajusté pour délimiter chaque dose.
La quantité de sperme varie d’un male à un autre (de 1,5 à 1,75 microlitre), mais
généralement on ne récolte qu’entre 0,5 à 1,25microlitre.
Chez le male adulte, mucus et sperme sont séparé, le contraire chez le male im-
mature la séparation n’est pas complète, le sperme est plus claire.
Remarque : une dose représente 10 fois le volume de la spermathèque, cela dit, un
dixième de ce volume migre vers la spermathèque, le reste est inutilisable.
Lorsque le capillaire est rempli, on fait remonter le sperme de 4 à 5 mm, et l’on
pompe un « bouchon » du sérum pour éviter que le sperme ne sèche au contact de
l’air, le sperme se trouve entre deux bulles d’air et deux bouchons de sérum.
Schéma de mesures d’une pointe capillaire
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Remarques importantes :
Il faudrait éliminer les bulles d’air contenues dans la dose de sperme au fur et
à mesure de la récolte, en refoulant le sperme vers la sortie à chaque fois.
Le sperme circule facilement dans le capillaire dés qu’on tourne la vis, signe
d’une récolte réussi, si ça bloque cela veut dire qu’il ya du mucus mélangé dans le
capillaire, c’est raté, on refoule le mucus avant qu’il ne bouche le capillaire, si le
mucus persiste, on arrête la récolte, on nettoie le capillaire et on refait.
essuyer la pointe du capillaire continuellement avec le sérum afin d’éviter le
desséchement du sperme
On peut anesthésier les males au chloroforme, l’éversion se produit partielle-
ment sous l’effet de l’anesthésie.
le male qui défèque lors de la manipulation est éliminé pour risque de souiller le
sperme.
Pour être mieux organisé dans le travail, une personne s’occupe de manipu-
ler les males, tandis qu’une autre est concentré avec la récolte sous la binoculaire.
l’étape de la récolte du sperme est la plus difficile et la plus longue, pour mieux
s’organiser, il serait préférable de l’effectuer le matin puis inséminer l’après midi,
le capillaire conservé dans une compresse imbibé de sérum.
5/ Anesthésié et Mise en place de la reine
Auparavant tout aura été désinfecté : les crochets, la sonde vaginale, et la
pointe de capillaire sont désinfectes à laide d’un coton-tige stérile imbibé de désin-
fectant, puis rincé avec un autre coton-tige imbibé d’eau distillée.
La table de travail sera passée au désinfectant, ainsi que le tube de conten-
tion qui sera ensuite rincé à l’eau stérilisée.
Pour que la reine y soit en position d’accueil de la semence elle doit y pé-
nétrer à reculons, on lui introduit la tête la première dans un autre tube, que l’on ap-
pelle « tube de transfert », et dans lequel elle pénètre volontiers (voir photo)
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Introduction de la reine dans le tube de contention
Une fois à la reine à l’intérieur, on relie le tube de contention au tuyau de CO2 et on
déclenche le CO2 pour anesthésier la reine ; quelques instants après, la reine est im-
mobile, on passe alors à la mise en place sur le support du système de contention.
Système d’Anesthésie relié au tube de contention
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Anesthésie de la reine
Anesthésie de la reine
Le CO2 n’est pas dangereux pour la reine, mais il ne faut pas exagérer dans l’anes-
thésie, car la reine risque de perdre de sa vitalité.
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Mise en place de la reine anesthésiée sur le support du tube de contention
Mise en place de la reine anesthésiée sur le système de contention
Remarque :
Le débit est diminué au minimum lorsque la reine est immobile, mais si la reine se
réveille et commence à bouger ; il faut relancer le CO2 et contrôler le débit à chaque
fois, ce sont les bulles d’air formées dans la fiole qui indiquent le rythme ou le débit
du CO2
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Positionnement des crochets :
La crémaillère portant la seringue d’injection, doit être relevée pour ne pas
heurter la pointe du capillaire qui risquerait d’être souillée, ou cassée.
Les deux crochets seront mis à la position zéro, c’est-à-dire que, se mouvant
dans les trois dimensions, leur axe d’oscillation verticale doit passer par le centre du
tube de contention, et les deux axes horizontaux doivent diviser le champ visuel se-
lon deux droites nord-sud et est-ouest, passant par le centre du même tube.
C’est donc sur l’axe est-ouest que l’on amènera les deux crochets dans un
même alignement passant par l’axe médian dorsal-ventral de la reine. Cette position
est capitale (voir photo)
Ajustement en douceur de la reine
Seuls, les trois derniers anneaux de l’abdomen doivent dépasser du tube de
contention. Aucune des deux pattes arrière ne doit y paraître. La reine aura le dos
tourne à droite, donc l’abdomen à gauche (voir photos)
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Position de la reine dans le tube de contention avant son ouverture
6/ Ouverture de la reine
On commence par le crochet ventral (gauche) le lever, l’avancer et le baisser
dans la chambre de l’aiguillon. Sous l’anesthésie, la reine s’ouvre presque toujours
d’elle-même ; si cela n’était pas, nous l’ouvririons de la main droite tenant la sonde
vaginale, en écartant sternite et tergite pour y passer le crochet ventral.
On tire ce dernier vers la gauche, puis approchant le crochet dorsal, en le rame-
nant vers la droite on achève d’ouvrir la reine en arrêtant ce mouvement à un stade
bien précis (voir photo), lorsque le crochet est perforé, y introduire le dard et tirer à
droite.
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Etapes d’Ouverture de la reine
Etapes d’Ouverture de la reine
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Etapes d’Ouverture de la reine
Reine ouverte : vue à travers l’objectif de la binoculaire
Sur cette photo, la position n’est pas l’idéale, mais nous la montrons
pour mettre en relief le crochet perforé dans lequel une partie du dard fut
introduite
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Schéma de la Position de la reine ouverte vue sous la binoculaire
7/L’insémination
Décente du capillaire :
Avant cette descente, il convient d’éliminer, en refoulant sur un coton-tige stérile, la
goutte de
diluant fermant le capillaire, ainsi que la bulle d’aire qui sépare sperme et diluant.
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On agit donc sur la micro vis de la pompe jusqu’à ce que le sperme apparaisse à la
pointe du capillaire.
On descend ensuite lentement ce dernier jusqu’à toucher les téguments de l’orifice
vaginal en agissant sur les micros vis de commande en est-ouest ou en nord-sud,
pour bien centrer le capillaire.
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Pénétration de la reine :
La main droite reste à la commande du capillaire.
On approche le capillaire que l’on présente à l’orifice vaginal, puis d’une lé-
gère pression sur le piston de la pompe on ne refoule une microgoutte de sperme
pour lubrifier le passage.
Insémination
Lorsque le capillaire est à la profondeur voulue (1,5mm), il est sous la
valvule vaginale.
On procède alors à l’insémination proprement dite : en agissant sur la vis
on va faire descendre le piston et refouler la dose de sperme contenu dans la pompe.
On injecte doucement toute la dose en une fois, soit 12,5mm de longueur, qui cor-
respond à 8microlitres.
Libération de la reine :
On coupe le CO2, on libère ensuit la reine en enlevant d’abord le crochet
ventral pour détendre la reine, puis le dorsal. On sort alors la reine du tube de
contention, en la secouant au-dessus de la main en évitant de la toucher ou
d’appuyer sur son
abdomen.
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8/ Apres l’insémination :
Clipper et marquer la reine
Une fois la reine est retirée du tube, on profite de son immobilité, qui va durer
encore 10 à 15 minutes, pour la clipper et la marquer avant de la remettre dans sa
cage d’introduction.
Remarque : certains chercheurs préconisent une nouvelle anesthésie de la reine au
lendemain de son insémination, l’anesthésie permet un début de ponte plus rapide
entre 2 et 6 jours, alors que cette durée peut être plus longue sans anesthésie.
Entretenir le matériel :
A la fin le matériel doit être de nouveau désinfecté et rangé, pour la prochaine insé-
mination.
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Conclusion
La technique d’insémination nécessite la réunion de l’ensemble des conditions
citées, une seule faille dans ce système mènerait à un échec certain.
Aboutir à l’insémination passe par plusieurs étapes commençant par le terrain,
l’élevage doit être mené au temps opportun.
De même la récolte du sperme constitue le maillon principal dans cette
chaine, sa maitrise demande beaucoup de pratique et de patience.
Le sucés de la technique d’insémination dépend d’une longue pratique, car
malgré toutes les précautions prises, un pourcentage d’échec est enregistré, seules
la manipulation et l’expérience permettent la maitrise de tous les paramètres cités
dans ce guide, sa réussite par contre permettra de lancer une sélection plus efficace
pour l’amélioration de l’abeille.
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Institut Technique des Elevages BP 03 Birtouta Alger Algérie
Tel: 023 57 01 79
2014