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EXPOSITION CHEFS-D’ŒUVRE ?

2 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES

CHEFS-D’ŒUVRE ? / APPROCHES

3 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES

SOMMAIRE

1. EXPLOITER L’EXPOSITION « CHEFS-D’ŒUVRE ? » AVEC DES ELEVES

1.1 D’OU VIENT LE MOT « MUSEE » ?

1.2 POURQUOI A-T-ON CREE LES MUSEES TELS QU’ON LES CONNAIT AUJOURD’HUI ?

1.3 A QUOI SERT UN MUSEE ?

1.4 QUELLES SONT LES DIFFERENCES ENTRE UN MUSEE ET UN CENTRE D’ART ?

1.5 L’EXPOSITION S’INTITULE « CHEFS-D’ŒUVRE ? ». POURQUOI ?

1.6 QUESTIONS QUE PEUVENT SE POSER LES ELEVES

1.7 FACE A UNE OEUVRE

1.8 EXPLOITER UNE EXPOSITION

1.9 LE PROGRAMME ET LES ŒUVRES 1.9.1 LES PROGRAMMES D’ARTS PLASTIQUES AU COLLEGE 1.9.2 LES GENRES 1.9.3 ABSTRACTION (EN PEINTURE ET EN SCULPTURE) 1.9.4 REFERENTS ET PROCEDES PLASTIQUES

2. DEFINITION D’UN CARTEL

2.1 DEFINITION D’UN CARTEL

2.2 COMPRENDRE LES INDICATIONS DE DATES

3. GLOSSAIRE RELATIF A L’EXPOSITION « CHEFS-D’ŒUVRE ? »

4 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES

1. EXPLOITER L’EXPOSITION « CHEFS D’ŒUVRE ? » AVEC DES ELEVES Avant de commencer, il convient d’anticiper les questions des élèves. Qu’est-ce qu’un musée ? Un centre d’art ? Qu’est-ce que l’art moderne et contemporain, quelles sont leurs différences ? D’où viennent les œuvres présentées ? Comment en savoir plus sur une œuvre ?

1.1 D’OU VIENT LE MOT « MUSEE » ?

Dans l’Antiquité, le terme « musée » (mouseîon en grec) désignait des sanctuaires dédiés aux muses (déesses donnant l’inspiration aux poètes et la connaissance aux hommes). Il qualifiait aussi des lieux où se rassemblaient des savants, des philosophes, des poètes. Aujourd’hui, le mot « musée » englobe aussi bien des collections d’objets artistiques que scientifiques ou ethnographiques.

1.2 POURQUOI A-T-ON CREE LES MUSEES TELS QU’ON LES CONNAIT AUJOURD’HUI ?

Dans l’histoire des musées et de la conservation du patrimoine, un nom est important à connaître : il s’agit d’Henri Jean-Baptiste Grégoire, dit l’abbé Grégoire. Né près de Lunéville en 1750, mort à Paris en 1831, Henri Grégoire est le fils d’un artisan lorrain. Il devient curé du village lorrain d’Embermesnil en 1782. Après avoir été élu député aux États généraux, l’abbé Grégoire se joint au tiers état le 14 juin 1789. Il contribue à la fondation du Conservatoire des arts et métiers en 1794. Cette même année, il utilise le terme de « vandalisme » pour désigner l’attitude destructrice d’une partie de l’armée républicaine vis-à-vis du patrimoine religieux. Il écrit dans ses Mémoires : « Je créai le mot pour tuer la chose » L’intervention du législateur dans la politique de protection du patrimoine devient alors plus active. Les débats des assemblées révolutionnaires ont ainsi dégagé la notion de patrimoine – étrangère à l’Ancien Régime – et conclu à la nécessité de le protéger. L’abbé Grégoire déclarait en 1794 que « les barbares et les esclaves détestent les sciences et détruisent les monuments des arts, les hommes libres les aiment et les conservent ». Il souhaite protéger le patrimoine artistique de l’Ancien Régime, afin d’en faire bénéficier le peuple. Cette idée est à l’origine de la vocation du musée à être un lieu de protection et de conservation. Les trésors antiques étaient conservés dans les temples, puis dans les églises, ce qui les rendait accessibles uniquement aux pèlerins et aux dévots. À la Renaissance, les collections des rois, princes et amateurs éclairés deviennent des espaces artistiques réservés à un public issu des mêmes milieux sociaux et aux artistes soutenus par ces mécènes. Au moment de la Révolution française, la volonté de démocratisation de la connaissance encourage l’ouverture des collections royales au plus grand nombre. L’accès à tous est effectif à partir du XVIII

e siècle ; la différence entre les collections privées et les musées d’art perdure encore aujourd’hui.

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1.3 A QUOI SERT UN MUSEE ?

Selon l’étymologie du mot, le musée est un lieu d’étude et d’échanges. Ouvert en 1793, le Museum central des arts, situé dans le palais du Louvre, était destiné à former les artistes en leur offrant la possibilité d’étudier et de copier les œuvres du passé (cf. le dossier « Filiations »). Dans chaque musée, le visiteur peut voyager dans le temps, dans l’espace et à travers les cultures. L’exposition « Chefs-d’œuvre ? » offre cette même diversité.

1.4 QUELLES SONT LES DIFFERENCES ENTRE UN MUSEE ET UN CENTRE D’ART ?

Le Centre Pompidou-Metz est à la fois un centre d’art et un musée ; c’est une institution hybride. Le musée, par définition, conserve le passé, témoigne des tendances artistiques du passé (qui sont susceptibles de changer dans le présent). Ainsi, le concept de « musée d’art contemporain », c’est-à-dire un conservatoire d’œuvres d’art actuel, paraît paradoxal ; le terme de centre d’art semble alors plus approprié. Mais la mission des musées, qui est de diffuser l’art et de le rendre accessible au plus large public, correspond bien aussi à l’ambition du Centre Pompidou-Metz. La provenance des œuvres présentées peut être un autre point de comparaison. Dans un musée, les œuvres de la collection permanente sont conservées dans les réserves du musée. Le fait même de disposer d’une collection permanente distingue les musées des centres d’art contemporain qui exposent, temporairement, des œuvres de provenances diverses, sans conserver de collection en propre. Pour l’exposition « Chefs-d’œuvre ? », la majorité des œuvres proviennent des collections du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, mais aussi des musées de la Cour d’Or, du Louvre Abu Dhabi, du Museum of Modern Art (MoMA) de New York, du musée du quai Branly, des musées des beaux-arts de Besançon, de Nancy… Pas moins de 56 musées, centres et fondations ont été sollicités ! (La liste des institutions « prêteuses » est disponible en page 537 du catalogue de l’exposition.)

1.5 L’EXPOSITION S’INTITULE « CHEFS-D’ŒUVRE ? ». POURQUOI ?

Que peuvent signifier ce pluriel et ce point d’interrogation ? Y aurait-il plusieurs chefs-d’œuvre réunis ? Y aurait-il plusieurs définitions possibles du mot « chef-d’œuvre » ? Y aurait-il débat autour de certaines œuvres ? La notion de chef-d’œuvre telle qu’elle était définie au temps du compagnonnage a évolué et reste à définir aujourd’hui. Ce terme est employé dans le langage commun ; nous pouvons donc facilement solliciter les élèves de collège et de lycée et leur demander ce qu’est pour eux un chef-d’œuvre. Les réponses peuvent être variées :

• « C’est une très belle œuvre » : entre alors en jeu la notion de beauté qu’il est bien difficile, au XXI

e siècle, de définir comme critère artistique, et ainsi peut s’engager un débat.

• « C’est une œuvre qui vaut très cher » : là encore les rapports entre la création artistique, les artistes, leur cote et le marché de l’art sont des domaines peu connus des élèves, qu’il peut être judicieux de leur expliciter.

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• « C’est une œuvre reconnue par tous » : mais alors comment s’opère ce consensus, qui le définit, le diffuse, le soutient ou le réfute ? Ce consensus peut-il réellement servir de définition, de valeur sûre ? Le temps ne risque-t-il pas de le balayer et de plonger les chefs-d’œuvre d’une certaine époque dans l’oubli ?

• « C’est l’œuvre la plus réussie d’un artiste » : mais selon quels critères, ceux de l’artiste, des critiques, des institutions, du public ?

Ces questions sont intéressantes à développer sous forme de parcours de visite, car elles peuvent faire réfléchir les élèves aux fondements de la création artistique tout en leur donnant des éléments de réponses à des questions bien légitimes, que tout un chacun se pose lorsqu’il entre dans un centre d’art – chemins qui pourront être repris, développés, approfondis en classe et tout au long de la scolarité d’un élève pour en faire un futur citoyen averti et sensibilisé aux questions artistiques.

Rappels historiques

Définition du Larousse encyclopédique en couleurs, n° 4 (Paris, éd. Larousse, 1988) :

« Le chef-d’œuvre se définissait comme étant la pièce que l’apprenti ou le compagnon aspirant à la maîtrise devait exécuter sous contrôle et faire agréer à la majorité des voix avant d’être admis comme maître dans une corporation. La coutume du chef-d’œuvre avait pour objet et pour effet de maintenir la haute qualité du travail et de limiter le nombre des maîtres. Depuis l’abolition des corporations, la tradition s’en est maintenue dans le compagnonnage. Ouvrage capital ou supérieur dans un genre quelconque : chef-d’œuvre de musique, de peinture, Phèdre est le chef-d’œuvre de Racine. »

Aux XVIIe et XVIII

e siècles, les jeunes artistes devaient, comme les compagnons, réaliser un chef-d’œuvre pour accéder à l’Académie (société des artistes au service de la cour, favorisant la diffusion d’un enseignement) et parvenir au rang de maître, au service des grands du royaume. Ce chef-d’œuvre devait se conformer aux règles de la perspective, du dessin anatomique, des proportions, des canons de la beauté gréco-romaine, aux codes de représentation propres à leur époque. Ces chefs-d’œuvre portent un nom spécifique : ce sont des morceaux de réception.

Cependant, à toutes les époques, des artistes ont réalisé des chefs-d’œuvre parce que, justement, ils ont su s’éloigner des codes de leur époque et proposer un autre style, un genre et des formes inédits. Leur œuvre est alors devenue chef-d’œuvre car elle a ouvert une nouvelle voie dans le champ artistique.

Il a fallu un changement du statut de peintre à la Renaissance pour que cela soit possible : d’artisan, il devient artiste. Sa personnalité, sa créativité, son audace, ses compositions ou thématiques révolutionnaires peuvent alors faire basculer son œuvre au rang de chef-d’œuvre.

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1.6 QUESTIONS QUE PEUVENT SE POSER LES ELEVES Peut-on apprendre d’un chef-d’œuvre ? Oui, lorsqu’un artiste souhaitait se former, et cela jusqu’au XIX

e siècle, il devait copier les grands maîtres et leurs chefs-d’œuvre, quintessence de l’art aux yeux de tous (cf. le dossier « Filiations »). Un chef-d’œuvre est-il toujours reconnu immédiatement ? Non, certaines œuvres ne deviennent des chefs-d’œuvre que bien après leur réalisation, parce qu’elles ne correspondent pas aux attentes de la période, mais sont reconnues a posteriori, ou parce que leur créateur est tombé dans l’oubli, avant d’être redécouvert. Un artiste peut lui-même estimer que l’une de ses œuvres est son chef-d’œuvre ; un critique d’art peut également élever au rang de chef-d’œuvre une réalisation sur laquelle il porte un jugement ; un conservateur peut, par la place qu’il lui réserve dans une exposition ou une collection, distinguer ce qui, à ses yeux, est le chef-d’œuvre qu’il offre au public. La rareté de l’œuvre (par exemple le coffret en ivoire de la Seconde École de Metz, dans la Grande Nef), la place de l’artiste dans l’histoire de l’art ou dans une collection (comme Matisse ou Picasso), la virtuosité technique (La Main aux algues et aux coquillages d’Émile Gallé et l’ensemble des œuvres présentées dans la salle des « Virtuosités » de la Grande Nef), la nouveauté ou la radicalité de l’œuvre (Roue de bicyclette de Marcel Duchamp dans la Galerie 1) sont autant de critères retenus pour distinguer un chef-d’œuvre. Comment apprécier un chef-d’œuvre, et surtout le faire apprécier à des élèves ? La notion de chef-d’œuvre ne se réduit pas au seul rapport affectif, émotionnel, personnel que l’on entretient avec l’œuvre, mais s’étend au partage d’une opinion collective, d’un consensus auquel tout le monde adhère. Mais est-on obligé d’être toujours d’accord ? Un chef-d’œuvre ne pourrait-il pas exister qu’aux yeux d’une seule personne ? Un chef-d’œuvre est une « œuvre star », celle pour laquelle on pousse les portes d’un musée, celle qu’il faut avoir vu dans sa vie. Mais pense-t-on à interroger cette célébrité ? Les avant-gardes à partir du début du XX

e siècle ont remis en cause la notion même de chef-d’œuvre et ont tendu à privilégier la liberté du jugement personnel plutôt qu’un consensus atteint de toutes les suspicions… Quel regard sur l’art le public, les historiens, les critiques, les marchands, les collectionneurs portent-ils ? Que pourrait dire de telle œuvre un visiteur, un historien, un critique d’art, un marchand, un collectionneur ? Quels sont les rôles de chacun ? Choisir une œuvre et demander aux élèves de se mettre dans la peau de l’un de ces personnages. Ils pourront ainsi produire un court texte, lu à haute voix devant l’œuvre (entraînement à l’épreuve orale de l’histoire des arts au brevet des collèges). Quelques chiffres relatifs au Centre Pompidou-Metz : déjà plus de 400 000 visiteurs en septembre 2010. Parfois près de 4000 par jour ! Mais qu’est-ce qui pousse les visiteurs, si nombreux, à entrer dans les centres d’art ?

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1.7 FACE A UNE OEUVRE Mettre les élèves en action / Choix d’œuvres possibles

Regarder de près Voir la touche du peintre : – Pierre Bonnard, En barque, vers 1907. Huile sur toile, 278 x 301 cm. Musée d’Orsay, Paris Voir le geste de l’artiste : – Simon Hantaï, Peinture (Écriture rose), 1958-1959. Encres de couleur, feuilles d’or sur toile de lin fine, 2 morceaux cousus, 329,5 x 424,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris Voir la matérialité de la peinture : – Jean Fautrier, L’Écorché [1944]. Huile sur papier marouflé sur toile, 80 x 115 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Jean Dubuffet, Le Voyageur sans boussole, 8 juillet 1952. Huile sur Isorel, 118,5 x 155 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris Voir la trame du support : – Atelier de Jacqueline et René Dürrbach, Tapisserie de Guernica, 1976 (d’après Pablo Picasso, Guernica, 1937). Fils de laine, 330 x 700 cm. Musée d’Unterlinden, Colmar Voir le geste du sculpteur : – Auguste Rodin, L’Homme qui marche, 1897. Plâtre, 213,5 x 156,5 cm. Musée Rodin, Paris Voir les œuvres de petite taille : – Jacques Callot, gravures de la série « Les Gueux », vers 1622. Eau-forte, dimensions variables. Bibliothèques-Médiathèques de Metz – Patrick Neu, Gantelet, 2010. Ailes d’abeilles, 30 x 13 cm. Commande du Centre Pompidou-Metz Regarder de loin Se mesurer à elle (rapport d’échelle) : – Yves Klein, ANT 76, Grande Anthropométrie bleue, Hommage à Tennessee Williams, 1960. Pigment pur et résine synthétique sur papier marouflé sur toile, 275 x 407 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Jean Dubuffet, Le Cours des choses, 22 décembre 1983. Acrylique sur papier marouflé sur toile, 271 x 800 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris La voir dans son contexte (muséographie) : – Marc Couturier, Redressement – Cathédrale Saint-Étienne, vue du 4, rue du Chanoine-Collin, Metz, 2010. Impression sur dos bleu, 147 x 96 cm. Commande du Centre Pompidou-Metz (par rapport à la vue au loin sur la cathédrale ; comparer le très près et le très loin) Opérer un va-et-vient entre la vision de près et la vision d’ensemble : y voit-on les mêmes choses ? – Jean-Olivier Hucleux, Portrait de Piet Mondrian, 1990. Mine graphite sur papier marouflé sur toile, 225 x 151 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Andreas Gursky, 99 ¢, 1999. Épreuve chromogène, 5/6, 207 x 336 x 5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Gerhard Richter, Chinon (645), 1987. Huile sur toile, 200 x 320 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Raymond Hains, Les Nymphéas, 1961. Affiche lacérée sur panneau de tôle de zinc, 100,5 x 100,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris

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Quelques artistes jouant avec le regard, la position et le point de vue du spectateur – Daniel Spoerri, Marché aux puces (hommage à Giacometti), 1961. Aggloméré, tissu, matériaux divers, 172 x 222 x 130 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Francis Picabia, Danse de Saint-Guy (Tabac-Rat), 1919-1920 / 1946 / 1949. Ficelles, encre sur carton, assemblés dans un cadre, 104,4 x 84,7 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Jean-Christophe Massinon, La Salle des pendus, 2010. Travail in situ, papier mural, dimensions variables. Commande du Centre Pompidou-Metz – Xavier Veilhan, Jordan, 2010. Polystyrène, 193,5 x 68 x 40 cm. Commande du Centre Pompidou-Metz Muséographie et point de vue du spectateur – Jeu de miroir dans la Grande Nef – Meurtrière avec perspective sur la cathédrale dans la Galerie 3 – La grande galerie des cartels de la Galerie 2 et ses ouvertures dans la cimaise Multiplier les points de vue (œuvres en 3 dimensions) – César, Compression « Ricard », 1962. Tôle peinte, 153 x 73 x 65 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Émile Gallé, La Main aux algues et aux coquillages, 1904. Verre à plusieurs couches, travaillé à chaud, regravé à froid, 32,5 x 13,2 cm. Musée de l’École de Nancy, Nancy – Pascal Convert, Souche de Verdun vitrifiée, 2000. Maître-verrier Olivier Juteau, bois, cristal. Centre national des arts plastiques, Paris – Raymond Duchamp-Villon, Le Cheval majeur, 1914 / 1976. Bronze à patine noire, 150 x 97 x 153 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris (Rappel : une autre version se trouve au musée des beaux-arts de Nancy et une autre au musée d’art contemporain de Strasbourg.) – Constantin Brancusi, La Muse endormie, 1910. Bronze, 16, 5 x 26 x 18 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris Comparer deux ou plusieurs œuvres entre elles, ou l’œuvre et son environnement – Joan Miró, Bleu I, Bleu II, Bleu III, 4 mars 1961. Huiles sur toile. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Les masques et visages de la vitrine de têtes de la Galerie 3 : associer aux œuvres les définitions (masque, visage, portrait, figure) – Christian Boltanski, Les Images modèles, 1975. Épreuves couleur collées sur aggloméré, 39,5 x 29,5 chaque. Centre Pompidou, Mnam, Paris ; Annette Messager, Le Bonheur illustré, 1975-1976. Crayon de couleur sur papier, 28,8 x 42 m chaque. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Alexander Calder, Joséphine Baker IV, vers 1928. Fil de fer, 100, 5 x 84 x 21 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris, et son ombre portée – Des sculptures, en Galerie 2 et Galerie 3 : Jean Arp, Berger des nuages, 1953. Plâtre, 320 x 123 x 220 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris ; Alberto Giacometti, Figurine, 1953-1954. Bronze, 10,5 x 4 x 3,5 cm, et Grande Femme II, 1959-1960. Bronze, 275 x 32 x 58 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris ; Copie de la Statuette équestre de Charlemagne, IX

e siècle. Bronze, 28 x 12 x 20 cm. Trésor de la cathédrale Saint-Étienne, Metz – Les genres en art (peintures et sculptures) : dans la Grande Nef, les nus avec Edmond Céria, Charles Despiau, Albert Marquet ; les natures mortes avec Francis Gruber et Émile Othon Friesz ; et, comparés, avec la salle suivante : abstraction / figuration – Man Ray, Les Larmes : les différentes versions et les objets dérivés reproduisant Les Larmes (bracelet, pin’s, aimant, planche de timbres, cartes postales, tasses, sous-tasses, collier, plateau, CD)

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Prendre des notes, faire des croquis, opérer un cadrage photographique (sans flash) Garder une trace de la visite afin de l’exploiter en classe sous forme plastique et / ou théorique ; afin de nourrir le cahier d’arts plastiques et d’histoire des arts.

1.8 EXPLOITER UNE EXPOSITION Un choix limité géographiquement dans l’exposition Se focaliser sur un espace offrant une grande diversité (la Grande Nef ou l’une des trois galeries). Un choix thématique Arpenter l’ensemble de l’exposition en ciblant quelques œuvres (environ 5 ou 6). – Aborder les champs des programmes (l’objet en 6e, l’image en 5e et 4e, l’espace en 3e) ou des notions plastiques autour de quelques œuvres emblématiques : le dessin (avec Picasso) ; le motif (les têtes et masques) ; la forme ; les rapports entre forme et fond ; le rythme (Delaunay) ; la couleur ; la lumière ; la matière ; le temps ; le volume ; le corps ; la composition ; le mouvement (réel et figuré) ; les procédés plastiques (empreintes, peinture, collage, assemblage…) ; le geste ou la gestuelle… – Cibler des genres artistiques (nature morte, paysage, scène de genre, portrait, peinture d’histoire, nu). Cf. le dossier du musée des Augustins de Toulouse ou un parcours au musée des beaux-arts de Nancy. – Traiter d’un thème fédérateur autour d’un scénario pédagogique (cf. dossiers « Filiations », « Fragments », « Les -ismes »). Pour cette exposition en particulier, il est important d’inclure dans la visite des œuvres qui ne relèvent pas seulement de la peinture ou de la sculpture, mais également des œuvres artisanales, des extraits de films, des installations sonores… et qui ne se cantonnent pas à l’art occidental. Par exemple, on peut lancer une étude sur une période donnée et voir les œuvres et productions présentes dans l’exposition. Ce repérage est effectué selon les découpages historiques en histoire des arts afin d’être plus facilement exploitable en classe. Cf. Extraits des programmes d’arts plastiques en collège (Bulletin officiel spécial, n° 6, 28 août 2008) : « Les arts plastiques donnent le goût de l’expression personnelle et de la création. Ils permettent de découvrir des œuvres dans la diversité des genres, des styles et des périodes […] et la pluralité des expressions dans la diversité de leurs lieux. »

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1.9 LE PROGRAMME ET LES ŒUVRES ŒUVRES DE L’EXPOSITION (LISTE NON EXHAUSTIVE) 1.9.1 LES PROGRAMMES D’ARTS PLASTIQUES AU COLLEGE

EN 6E

L’objet travaillé à des fins : Narratives : – Marc Chagall, La Noce, 1910. Huile sur toile de lin, 99,5 x 108,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Émile Friant, La Toussaint, 1888. Huile sur toile, 254 x 325 cm. Musée des beaux-arts, Nancy Symboliques : – Vladimir Tatline, Maquette du monument à la Troisième Internationale, 1919 / 1979. Bois et métal, 500 x 300 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Joan Miró, Portrait d’une danseuse, 1928. Bouchon de liège, plume de paon et épingle à chapeau fixé sur carton peint sous verre, 110 x 80 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Constantin Brancusi, Le Coq, 1935. Bronze poli, 103,4 x 12,1 x 29,9 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris Poétiques : – Patrick Neu, Gantelet, 2010. Ailes d’abeilles, 30 x 13 cm. Commande du Centre Pompidou-Metz – Simon Hantaï, Peinture (Écriture rose), 1958-1959. Encres de couleur, feuilles d’or sur toile de lin fine, 2 morceaux cousus, 329,5 x 424,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris

Imaginaires : – Hans Bellmer, La Poupée, 1935-1936. Bois peint, papier mâché collé et peint, cheveux, chaussures, chaussettes, 61 x 170 x 51 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – René Magritte, Le Modèle rouge, 1935. Huile sur toile marouflée sur carton, 56 x 46 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris Les modalités et les lieux de présentation de l’objet et le traitement du cadre, du socle et du piédestal Objets posés sur le sol : – César, Compression « Ricard », 1962. Tôle peinte, 153 x 73 x 65 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Joseph Kosuth, One and Three Chairs, 1965. Bois, tirage argentique, 102 x 210 x 44 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Robert Filliou, La Joconde est dans l’escalier / Bin in 10 minuten zurück. Mona Lisa, 1969. Carton, balai brosse, seau, serpillère, 120 x 30 cm. Frac Champagne-Ardenne, Reims – Carl André, 144 Tin Square, 1975. 144 plaques d’étain assemblées au sol, rangées par 12, 0,96 x 366 x 366 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Bertrand Lavier, Brandt/Haffner, 1984. Réfrigérateur, coffre-fort, 251 x 70 x 65 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris Objets posés sur un socle (interrogation du socle) : – Constantin Brancusi, Le Coq, 1935. Bronze poli, 103,4 x 12,1 x 29,9 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris

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Objets derrière une vitrine (jeu avec la transparence) : – Francis Picabia, Danse de Saint-Guy (Tabac-Rat), 1919-1920 / 1946 / 1949. Ficelles, encre sur carton, assemblés dans un cadre, 104,4 x 84,7 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Anonyme, Copie de la Statuette équestre de Charlemagne. Bronze, 28 x 12 x 20 cm. Trésor de la cathédrale Saint-Étienne, Metz Objets suspendus, accroché en hauteur : – Alexander Calder, Joséphine Baker IV, vers 1928. Fil de fer, 100,5 x 84 x 21 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – toutes les œuvres de design présentées en Galerie 2 Objets / présentation / point(s) de vue : – Émile Gallé, La Main aux algues et aux coquillages, 1904. Verre à plusieurs couches, travaillé à chaud, regravé à froid, applications, 32,5 x 13,2 cm. Musée de l’École de Nancy, Nancy – Julio González, Tête en profondeur, 1930. Fer forgé soudé et patiné, 26,7 x 20 x 17 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Raymond Duchamp-Villon, Tête du professeur Gosset, 1917-1918. Plâtre patiné, 30 x 23,5 x 23,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris Objets encadrés : – Öyvind Fahlström, Green Power, 1969. Acrylique sur éléments en matière plastique, huile sur photographie et peinture sur plexiglas découpé, fixés sur filet de coton tendu sur armature en bois, 230 x 155,5 x 16 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Pablo Picasso, Le Peintre et son modèle, 1970. Crayon Comté sur carton, huit dessins. Centre Pompidou, Mnam, Paris

Objets en pleine lumière / objets dans la pénombre : – Ligier Richier (attribution), Statue du tombeau de René de Chalon, le « Squelette », vers 1550. Plâtre patiné, 215 x 43 x 36 cm, moulage de 1922. Cité de l’architecture et du patrimoine, Musée des Monuments français, Paris – Auguste Rodin, Balzac, Robe de chambre, 1897. Plâtre avec armature intérieure en bois, 148 x 57,5 x 42 cm. Musée Rodin, Paris – Brassaï, Graffiti, 1932-1956. Épreuves gélatino-argentiques contrecollées sur Isorel, dimensions diverses. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Vitrine « De la conscription à la quille », 1883-1959. Ensemble de 23 objets. Musée des Civilisations et l’Europe et de la Méditerranée, Paris Objets isolés / objets en groupe : – Patrick Neu, Masque, 2010. Ailes d’abeilles, 2010, 25 x 20 cm. Commande du Centre Pompidou-Metz – Vitrine des têtes, masques et visages sculptés (Galerie 3) Le statut de l’objet : Objets décoratifs : – Plafond du bestiaire peint, 2 panneaux, entre 1241 et 1275. Peinture à la détrempe sur bois de chêne. Musées de Metz Métropole – La Cour d’Or – Rondes de Lumière, 2010. Cristal, 280 x 320 cm. La Grande Place – Musée du cristal Saint-Louis, Saint-Louis-lès-Bitche Objets publicitaires : – Enseigne de maréchal-ferrant, 1878. Fer peint, 124 x 123 cm. Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Paris

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Objets non artistiques dans l’art (papiers collés, objets naturels ou manufacturés, détournés) : – Marcel Duchamp, Roue de bicyclette, 1913 / 1964. Métal, bois peint, 126, 5 x 31,5 x 63,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Martial Raysse, Raysse Beach, 1962 / 2007. 9 panneaux en bois : peinture vinylique appliquée sur photographie collée sur Masonite avec application d’objets, juke-box, sable et jouets de plage ; dimensions des panneaux : 244 x 122 x 4,5 cm et 244 x 244 x 4,5 cm chaque. Centre Pompidou, Mnam, Paris `

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EN 5E

La construction, la transformation des images, les interventions (recouvrement, gommage, déchirure), le détournement. Les opérations relatives au cadrage, au montage, au point de vue, à l’hétérogénéité et à la cohérence. - Henri Matisse, La Tristesse du roi, 1952. Papiers gouachés découpés, marouflés sur toile, 292 x 386 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris. Georges Braque, Violon et Pipe, 1913-1914. Fusain, mine graphite, craie, papiers collés sur carton, 74 x 106 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris. - Max Ernst, La Femme 100 têtes, 1929. 40 collages originaux, gravures découpées et collées sur papier collé sur carton, dimensions diverses. Centre Pompidou, Mnam, Paris. - Raoul Hausmann, ABCD, 1923-1924. Encre de Chine et collage d’illustrations de magazine, découpées et collées sur papier, 40,4 x 28,2 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris. L’image et son référent. Le sens produit par la déformation, l’exagération, la distorsion. La ressemblance et la vraisemblance, la citation, l’interprétation. - Fernand Léger, Dudley Murphy, Le Ballet mécanique, 1923-1924. Film cinématographique 35 mm, noir et blanc coloré, muet, 17’. Centre Pompidou, Mnam, Paris. - Man Ray, Droller (First Object Aerated), 1918-1919. Mine graphite et encre vaporisée sur papier, 27,6 x 22,7 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris. - Gerhard Richter, Chinon (645), 1987. Huile sur toile, 200 x 320 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris. Cf. le dossier « Filiations » Les images dans la culture artistique. Le statut de l’image (artistique, symbolique, décoratif, utilitaire, publicitaire), interroge ses significations, les symboliques auxquelles elle renvoie, ses relations avec les mythologies. - Man Ray, Les Larmes, vers 1932. Épreuve gélatino-argentique, 8,5 x 5,7 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris (dialogue entre art et publicité) - Claude Rutault, d/m 145 légende, 1985. Monochrome gris peint par l’artiste et portait du Fayoum. Collection de l’artiste - La signalétique du Centre Pompidou-Metz : symbole hexagonal récurrent

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EN 4E

La nature et les modalités de production des images. Les relations entre la nature de l’image (image unique, multiple, séquentielle, sérielle), les moyens de production (estampe, impression, photographie, image numérique) - Joan Miró, Bleu I, Bleu II, Bleu III, mars 1961. Huiles sur toile, 270 x 355 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris. - Jacques Callot, gravures de la série « Les Gueux », vers 1622. Bibliothèques-Médiathèques de Metz. - Henri Matisse, Jazz, 1943-1947. Suite de 20 planches, papiers gouachés découpés, marouflés sur toile, 43,5 x 33, 5 x 4,8 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris. - Kupka, Abstraction, 1930-1933. Gouache et mine graphite sur papier, ensemble de 6 dessins. Centre Pompidou, Mnam, Paris. - Bernd et Hilla Becher, Douze Châteaux d’eau, 1978-1985. Ensemble de 12 photographies noir et blanc, tirages argentiques, 55,5 x 47 cm. Frac Lorraine, Metz. Les images et leurs relations au réel. Dialogue entre l’image et son référent « réel » qui est source d’expressions poétiques, symboliques, métaphoriques, allégoriques ; mise en regard de la matérialité et de la virtualité. - René Magritte, Le Modèle rouge, 1935. Huile sur toile marouflée sur carton, 56 x 46 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Gilles Caron, Étudiant pourchassé par un CRS, rue du Vieux-Colombier, Paris, nuit du 6 mai 1968, 1968. Épreuve gélatino-argentique d’époque, 30 x 40 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris (et ses deux usages dans la presse) - Andreas Gursky, 99 ¢, 1999. Épreuve chromogène, 5/6, 207 x 336 x 5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Marc Couturier, Redressement, Cathédrale Saint-Etienne, vue du 4, rue Chanoine/Collin, Metz, 2010. Impression sur dos bleu (papier opaque pour affiche extérieure). Commande du Centre Pompidou Metz Les images et leurs relations au temps et à l’espace. Traitement de la durée, de la vitesse, du rythme (montage, découpage, ellipse). Étude des processus séquentiels fixes et mobiles à l’œuvre dans la bande dessinée, le roman-photo, le cinéma, la vidéo. - Henri-Georges Clouzot, Le Mystère Picasso, 1956. 35 mm, sonore, noir et blanc et couleur, 78’ (extrait) - Alain Resnais, Guernica, 1950. 35 mm, sonore, noir et blanc, 13’ - Gérard Courant, Compression de À Bout de souffle, 1982. Super 8 mm, muet, noir et blanc, 4’ - René Clair, Entr’acte, 1924. Film cinématographique 35 mm, noir et blanc, sonore, 20’. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Hergé, L’Affaire Tournesol, 1954, planche n° 12. Encre de Chine, gouache blanche sur papier, 50 x 36,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris Les relations entre les images et les pouvoirs - Jérôme-Martin Langlois (d’après Jacques-Louis David), Jean-Paul Marat assassiné dans sa baignoire, 13 juillet 1793, vers 1800. Huile sur toile, 175 x 136 cm. Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles. - Jean-Marc Nattier, Marie Leszczynska, reine de France (1703-1768), vers 1748. Huile sur toile, 104 x 112 cm, commandé par Louis XV. Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles.

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EN 3E

La prise en compte et la compréhension de l’espace de l’œuvre : œuvre in situ, installation, environnement, et les différentes temporalités de celles-ci : durée, pérennité, instantanéité. L’espace de présentation de l’œuvre : rapport entre l’échelle de l’œuvre et l’échelle du lieu, accrochage, mise en scène, éclairage, scénographie. - Jean-Michel Othoniel, L’In-Noir, 2010. Installation in situ, verre, éléments soufflés, 297 x 1200 x 12 cm. Commande du Centre Pompidou-Metz - Jean-Christophe Massinon, Salle des pendus, 2010. Travail in situ, papier mural, dimensions variables. Commande du Centre Pompidou-Metz - Giuseppe Penone, Respirare l’ombra, 1999-2000. Grillage métallique, feuilles de laurier, installation in situ. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Louise Bourgeois, Precious Liquids, 1992. Bois de cèdre, métal, verre, caoutchouc, tissu, broderies, eau, albâtre, électricité, 427 x 442 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Bruce Nauman, Dream Passage with Four Corridors, 1984. Panneaux, tubes fluorescents, acier, 283 x 1241 x 1241 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Martial Raysse, Raysse Beach, 1962 / 2007. 9 panneaux de bois, peinture vinylique, objets, sable, jouets de plage. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Xavier Veilhan, Jordan, 2010. Polystyrène, 193,5 x 68 x 40. Commande du Centre Pompidou Metz Interroger les rapports entre l’espace perçu et l’espace représenté, la question du point de vue (fixe et mobile), les différents rapports entre le corps de l’auteur et l’œuvre (geste, posture, performance), entre le corps du spectateur et l’œuvre (être devant, dedans, déambuler, interagir). - Marc Couturier, Redressement – Cathédrale Saint-Etienne, vue du 4, rue Chanoine-Collin, Metz, 2010. Impression sur dos bleu, 147 x 96 cm. Commande du Centre Pompidou-Metz (en rapport avec le point de vue sur la cathédrale depuis la Galerie 3) - Jackson Pollock, Number 26, Black and White, 1948. Peinture glycérophtalique sur toile, 205 x 121,7 cm. Centre Pompidou, Mnam Paris - Gérard Collin-Thiébaut, Le Silence du Monde 1, 2 et 3, 2000. Installation sonore dans le parking du Centre et 4 autres parkings dans la ville, 1080 titres d’œuvres plastiques de toutes époques avec la voix de Macha Méril. Coproduction Faux Mouvement / Centre Pompidou-Metz - Claude Closky, 1234, 2010. Installation sonore, 8 secondes diffusées chaque jour à 12 h 34 dans tout l’espace de l’exposition. Commande du Centre Pompidou Metz Cf. œuvres in situ citées précédemment Aborder l’œuvre dans ses dimensions culturelles, sociales et politiques (symbolisation, engagement de l’artiste, œuvre de commande, œuvre publique, mécénat) et sa réception par le spectateur. Insertion de l’architecture dans son environnement : intégration, domination, dilution, marquage. Quelques œuvres commandées par le Centre Pompidou-Metz : - Pierre Bismuth, De Chef-d’œuvre à Ordinaire et vice versa, 2010. Lettres adhésives, dimensions variables - Pierre Bismuth, Chef-d’œuvre inconnu # 1, 2010. Impression digitale sur toile de lin, 230 x 230 cm - Claude Closky, 1234, 2010. Installation sonore, 8 secondes diffusées chaque jour à 12 h 34 dans tout l’espace de l’exposition - Marc Couturier, Redressement, deux photographies imprimées sur dos bleu

Pour l’étude de la dimension culturelle, sociale et économique du contexte artistique, une étude de vocabulaire peut être programmée : dépôt (le dépositaire se charge gracieusement de la conservation d’une œuvre, et à la fin de la période de dépôt, le

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dépositaire doit restituer l’œuvre à son propriétaire – musée, galerie, particulier, état – et il est tenu de réparer les détériorations possibles survenues pendant la période de dépôt), dation (œuvre cédée en paiement d’une dette), donation, don, legs, achat, achat sur les arrérages du legs, collection, commande, mécène… (cf. le dossier sur les modes d’acquisition du musée d’Orsay).

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1.9.2 LES GENRES

LA PEINTURE D’HISTOIRE

- Jérôme-Martin Langlois (d’après Jacques-Louis David), Jean-Paul Marat assassiné dans sa baignoire, 13 juillet 1793, vers 1800. Huile sur toile, 175 x 136 cm. Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles - Atelier de Jacqueline et René Dürrbach, Tapisserie de Guernica, 1976. Fils de laine en 11 nuances réalisée sur un métier à tisser de basse-lice, 330 x 700 cm. Musée d’Unterlinden, Colmar - André Bauchant, La Fête de la Libération, 1945. Huile sur toile de 109 x 195 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris

LA PEINTURE RELIGIEUSE

- Georges Rouault, La Sainte Face, 1933. Huile et gouache sur papier marouflé sur toile, 91 x 65 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris LE PORTRAIT OU L’AUTOPORTRAIT – Giorgio De Chirico, Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire, 1914. Huile et fusain sur toile, 81,5 x 65 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Suzanne Valadon, Portrait de famille, 1912. Huile sur toile de 97 x 73 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Auguste Rodin, Balzac, Robe de Chambre, 1897. Épreuve issue d’un moule à creux perdu, plâtre sur armatures en bois, 148 x 57,5 x 42 cm. Musée Rodin, Paris LE PAYSAGE - Maurice Utrillo, La Rue du Mont-Cenis, vers 1916. Huile sur toile, 50 x 61 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Maurice de Vlaminck, Bord de rivière, vers 1909-1910. Huile sur toile, 81 x 100 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris LA SCENE DE GENRE - Georges Braque, Le Duo, 1937. Huile sur toile, 131 x 162,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Émile Friant, La Toussaint, 1888. Huile sur toile, 254 x 325 cm. Musée des beaux-arts de Nancy - Pierre Bonnard, En barque, vers 1907. Huile sur toile, 278 x 301 cm. Musée d’Orsay, Paris LA NATURE MORTE – Pablo Picasso, La Bouteille de vieux marc, 1913. Fusain, gouache, papiers collés et épinglés sur papier, 63 x 49 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Émile Othon Friesz, Coquillages, 1937. Huile sur toile, 73 x 60 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Francis Gruber, Nature morte, 1933. Huile sur toile, 40,7 x 116 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Daniel Spoerri, Marché aux puces (hommage à Giacometti), 1961. Aggloméré, tissu, matériaux divers, 172 x 222 x 130 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris

LE NU - Edmond Céria, Nu couché, 1935. Huile sur toile, 73,3 x 117 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Charles Despiau, Assia, 1936. Plâtre, 190 x 54 x 43 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Albert Marquet, La Femme blonde, 1919. Huile sur toile, 98,5 x 98,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris (à signaler : format carré très rare en peinture figurative)

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1.9.3 ABSTRACTION (EN PEINTURE ET EN SCULPTURE)

GEOMETRIQUE - Kupka, Plans Verticaux I, 1912. Huile sur toile, 150 x 94 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Antoine Pevsner, Maquette de la colonne développable de la victoire, 1955. Laiton, ciment, plâtre, 370 x 272 x 177 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Sonia Delaunay, Relief gris, 1935. Plâtre et caséine sur trame métallique, 226 x 180 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Josef Albers, Affectionate (Homage to the Square), 1954. Huile sur Isorel, 81 x 81 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - André Cadere, Six barres de bois rond, 1975. Bois peint, 120 x 10 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Piet Mondrian, Composition en rouge, bleu et blanc : II, 1937. Huile sur toile, 75 x 60,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris LYRIQUE – Henri Michaux, Champ de bataille, 1963. Encre de Chine sur papier, 75 x 105 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Vassily Kandinsky, Bleu de ciel, 1940. Huile sur toile, 100 x 73 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Jean Dubuffet, Le Cours des choses, 22 décembre 1983. Acrylique sur papier marouflé, 271 x 800 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris ZOOMORPHE OU BIOMORPHE - Jean Arp, Berger des nuages, 1953. Plâtre, 320 x 123 x 220 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Raymond Duchamp-Villon, Le Cheval majeur, 1914 / 1976. Bronze à patine noire, 150 x 97 x 153 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Constantin Brancusi, Le Coq, 1935. Bronze poli, 103,4 x 12,1 x 29,9 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris UNE ETUDE PEUT MENER LES ELEVES SELON UNE GRADATION DANS LE NIVEAU D’ABSTRACTION : LE RAPPORT A LA FIGURE EST DE PLUS

EN PLUS ELOIGNE, LE RAPPORT AU TITRE EST EGALEMENT IMPORTANT A ETUDIER

- Marc Chagall, La Noce, 1910. Huile sur toile de lin, 99,5 x 188,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Fernand Léger, La Noce, 1911. Huile sur toile, 257 x 206 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Alexander Calder, Joséphine Baker IV, vers 1928. Fil de fer, 100,5 x 84 x 21 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Joan Miró, Portrait d’une danseuse, 1928. Bouchon de liège, plume de paon et épingle à chapeau fixé sur carton peint sous verre, 110 x 80 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris

20 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES

1.9.4 REFERENTS ET PROCEDES PLASTQUES LE DESSIN De nombreuses œuvres permettent l’étude des techniques graphiques : les dessins de Picasso, la ligne dans l’espace de Calder, les études préparatoires des Delaunay, la ligne pure d’Ingres, les graffitis de Brassaï… LE MOTIF RECURRENT Un parcours dans l’exposition peut être proposé autour d’un seul motif représenté (en dessin, peinture, collage) ou présenté (en sculpture ou volume) : des motifs comme la tête, le corps humain ou les objets du quotidien permettent un large éventail de choix d’œuvres. SUPPORT - Robert Lotiron, Moissonneurs, 1931. Détrempe sur papier, 91 x 130 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Jean Lurçat, Combat de coqs, 1939-1940. Tapisserie d’Aubusson, 248,5 x 291,5 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Georges Rouault, La Sainte Face, 1933. Huile et gouache sur papier marouflé sur toile, 91 x 65 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Josef Albers, Affectionate (Homage to the Square), 1954. Huile sur Isorel, 81 x 81 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris

Voir le vocabulaire utile lu sur les cartels des œuvres exploitées (prévoir une liste de quelques définitions : marouflé, Isorel, tirage gélatino-argentique…).

SCULPTURE / SOCLE - Constantin Brancusi, Le Coq, 1935. Bronze poli, 103,4 x 12,1 x 29,9 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris – Constantin Brancusi, La Muse endormie, 1910. Bronze, 16, 5 x 26 x 18 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris (absence de socle) - Max Ernst, Capricorne, 1948/1964. Bronze, 245 x 207 x 157 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris FINI / NON FINI - Pablo Picasso, Femme à la tête rouge [1906-1907]. Gouache, fusain, encre sur papier, 63 x 48 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris - Auguste Rodin, Balzac, Robe de chambre, 1897. Épreuve issue d’un moule à creux perdu, plâtre sur armatures en bois, 148 x 57,5 x 42 cm. Musée Rodin, Paris

LA COMPOSITION - Jérôme-Martin Langlois (d’après Jacques-Louis David), Jean-Paul Marat assassiné dans sa baignoire, 13 juillet 1793, vers 1800. Huile sur toile, 175 x 136 cm. Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles - Henri Matisse, La Tristesse du roi, 1952. Papiers gouachés découpés et marouflés sur toile, 292 x 386 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris LE MOUVEMENT Représenté avec les œuvres futuristes, et réel avec les œuvres cinématographiques ou les rotoreliefs de Duchamp. Exemple : – Gino Severini, La Danse du pan-pan au « Monico », 1959-1960. Huile sur toile, 280 x 400 cm. Centre Pompidou, Mnam, Paris

21 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES

DES PROCEDES PLASTIQUES Collage : Le collage cubiste (Braque et Picasso), dadaïste (Hausmann), surréaliste (Ernst), et chez Matisse. Techniques picturales : La peinture en jus et glacis avec Joan Miró, en empâtement avec Jean Dubuffet ou Jean Fautrier. Techniques du dessin : Le dessin en ligne (Ingres, Klee) ou en modelé Techniques de la sculpture : Les techniques de l’assemblage (Miró), du modelage (Balzac de Jean-Pierre Dantan, 1835), du moulage (Rodin), de la fonte (Gauguin) et de la taille (en pierre et en bois). DE L’ANTIQUITE AU IXE SIECLE Grande Nef : œuvres du début de l’exposition

DU IXE A LA FIN DU XVIIE SIECLE Grande Nef : Manuscrit Evangelia 821-836 ; Psautier livre d’heures à l’usage de Metz, vers 1300-1310 LES XVIIIE ET XIXE SIECLE Grande Nef

LE XXE SIECLE ET NOTRE EPOQUE Galeries 1, 2 et 3 : par exemple, comparaison des œuvres occidentales et non occidentales datant du xxe siècle

BIOGRAPHIE DES ARTISTES Artistes dont l’œuvre est associée à leur histoire personnelle (exils…) ou liée à des événements historiques forts (souvent des guerres) : Christian Boltanski, Constantin Brancusi, Fernand Léger, Georges Braque, Pablo Picasso, Victor Brauner, Marc Chagall, Vassily Kandinsky, René Clair (mobilisé en 1917), Paul Klee (nombreux amis peintres morts au front : August Macke, Franz Marc), Kupka (d’origine tchèque, s’engage volontairement dans la Légion étrangère en France lorsque la Première Guerre mondiale éclate), Pascal Convert (Souche de Verdun vitrifiée, 2009), les artistes dadaïstes, André Derain (réputation entachée par sa visite en Allemagne lors de l’occupation). Rappel : en novembre 1941, un « voyage d’études » est organisé par Goebbels en Allemagne avec des peintres et des sculpteurs français acceptant, comme d’autres artistes parmi les plus renommés, de partir visiter les hauts lieux de la culture allemande ainsi que des ateliers d’artistes. On trouve ainsi dans ce voyage Charles Despiau et des artistes de l’avant-garde tels Kees Van Dongen, Maurice de Vlaminck, André Derain et Émile Othon Friesz.

22 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES

Nom de l’artiste Titre de l’œuvre Date Technique Provenance

-­‐

Prénom et nom de l’artiste, s’ils sont connus. Écriture en premier, en gras, taille plus grande

En dessous, en italique, le titre de l’œuvre. Le premier nom commun et ce qui le précède (déterminant, adjectif) du titre prend une majuscule. C’est la règle typographique française.

2. DEFINITION D’UN CARTEL

2.1 DE FINITION D’UN CARTEL Le mot « cartel » vient de l’italien cartello, affiche. C’est une plaquette ou une étiquette, fixée sur le cadre ou à proximité d’un tableau, d’une œuvre ou sur le socle d’une sculpture, et donnant diverses informations : le titre, l’auteur, la date, les techniques utilisées, la provenance… EXEMPLE AVEC UNE ŒUVRE DE L’EXPOSITION

Le cartel L’œuvre

23 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES

2.2 COMPRENDRE LES INDICATIONS DE DATES 11 novembre 1937 : la date est précise car elle est signalée par l’artiste, souvent sur ou au dos de l’œuvre. 1914 / 1976 : signifie que l’œuvre a été réalisée une première fois en 1914, puis rééditée en 1976. Ces deux versions sont signalées par exemple pour le Cheval majeur de Raymond Duchamp-Villon. 1958-1973 : signifie que l’artiste a commencé son travail en 1958 et qu’il l’a poursuit pendant des années, jusqu’en 1973. Un artiste ne réalise pas qu’une œuvre à la fois, il peut donc en commencer une, puis passer à d’autres et y revenir, au gré de son inspiration ou des moyens techniques, ou des matériaux dont il dispose.

24 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES

3. GLOSSAIRE RELATIF A L’EXPOSITION « CHEFS-D’ŒUVRE ? »

Qu’est-ce qu’un… ? Historien d’art : L’histoire de l’art couvre un champ très vaste, englobant aussi bien la peinture que l’architecture, la sculpture que la céramique, le mobilier que les textiles, les monnaies que les bijoux. L’historien d’art poursuit comme objectif de mieux comprendre l’évolution de l’humanité à travers ses manifestations artistiques. Il étudie également les conditions de création des artistes, la reconnaissance du fait artistique par un public, ainsi que le contexte spirituel, culturel, anthropologique, économique et social de l’art. Toutefois, il ne se limite pas forcément au passé, mais il est aussi responsable de la gestion de l’art et de sa conservation. L’historien d’art travaille soit dans des musées ou galeries, dans l’enseignement supérieur (professeur à l’université), dans la presse spécialisée, dans le management culturel... L’histoire de l’art est spécialisée dans la création artistique et ses divers dimensions et concepts : elle se consacre aux idées (l’art, la culture), aux objets artistiques (l’œuvre, la technique, la matière), aux individus qui gravitent dans la sphère artistique (l’artiste, le spectateur), aux textes écrits sur l’art (les discours portés dans et autour de l’objet d’art, des mediums, de sa perception), aux expériences poétiques (que veut dire faire œuvre ?). Critique d’art : Le critique d’art se consacre professionnellement au jugement d’appréciation sur des œuvres d’art, fondé sur une connaissance de caractère philosophique, esthétique, historique et technique. Émile Zola peut, par exemple, être donné en référence pour son travail sur l’œuvre de Manet. Guillaume Apollinaire, Charles Baudelaire, Denis Diderot, Théophile Gautier et les frères Goncourt se sont également prêtés à cette activité. Marchand d’art : Le marchand d’art est né en même temps que l’ouverture des premières galeries ; il y vend les œuvres qu’il a sélectionnées mais la galerie lui sert également de lieu d’exposition. Convaincre les acheteurs, faire la promotion des artistes sont ses missions. Les marchands d’art de la fin du XIX

e siècle et du début du XXe siècle

ont joué un rôle essentiel dans la reconnaissance des artistes d’avant-garde ; ils leur ont fait confiance, alors qu’ils étaient refusés dans les salons officiels. Ambroise Vollard, avant-gardiste en matière d’art moderne, fut un grand marchand de tableaux, il fut l’homme qui a révélé Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Matisse, Picasso. Collectionneur d’art : Le collectionneur n’est pas toujours un simple acheteur qui rassemble, selon ses propres désirs, des œuvres achevées. Par les regards et les lectures qu’il suscite, il peut donner une nouvelle vie à l’objet et constituer, au même titre que le critique, une des composantes fondamentales de la réception d’une œuvre ou d’un artiste. En outre, collection et création entretiennent bien souvent des rapports de réciprocité. Vasari est un des premiers grands collectionneurs de dessins. Caillebotte, ami des impressionnistes, achète à Monet, Pissaro, Renoir... des tableaux qu’il lègue ensuite à l’État.


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