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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
(MESupRES)
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
***************
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO
Mention Météorologie
**********************
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE
MASTER
TITRE : Ingénieur
PARCOURS : Ingennering du développement durable et de changement climatique
Présenté par : LANTOARINALA Minosoa Irénée
Encadré par : Monsieur RAKOTOVAZAHA Olivier
Promotion 2014
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
(MESupRS)
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
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ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO
Mention Météorologie
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MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE
MASTER
TITRE : Ingénieur
PARCOURS : Ingennering du développement durable et de changement climatique
Présenté par : LANTOARINALA Minosoa Irénée
Membres de Jury
Président : Monsieur ANDRIANARY Philippe Antoine, Directeur de l’Ecole
Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
Rapporteur : Monsieur RAKOTOVAZAHA Olivier, Chef de Département de la
Météorologie
Examinateurs :
- Madame RAHARIVELOARIMIZA Samueline, Directeur Générale de la
Météorologie
- Monsieur RANDRIAMAROLAZA Luc, Chef de service de la
climatologie et du changement climatique
- Monsieur RAKOTOARINOSY Andrianiaina Tahina, Enseignant
Chercheur au Département de la Météorologie
Soutenu le mardi 29 septembre 2015
Promotion 2014
Mémoire de fin d’études Météorologie
REMERCIEMENTS
Avant d’aborder ce présent mémoire, je tiens à exprimer mes remerciements
à tous ceux qui m’ont aidé à son élaboration.
J’adresse tout d’abord, ma vive reconnaissance à Monsieur ANDRIANARY
Philippe Antoine, Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, qui
nous a fait l’honneur de présider ce mémoire.
Monsieur, RAKOTOVAZAHA Olivier, mon Directeur de Mémoire, Maître de
Conférences, Chef de Département de la Météorologie à l’Ecole Supérieure
Polytechnique d’Antananarivo, pour leurs conseils précieux et leurs dévouements.
Mes examinateurs de ce mémoire :
Madame RAHARIVELOARIMIZA Samueline, Directeur Générale de la
Météorologie ;
Monsieur RANDRIAMAROLAZA Luc, Chef de service de la
climatologie et du changement climatique ;
Monsieur RAKOTOARINOSY Andrianiaina Tahina, Enseignant
Chercheur au Département de la Météorologie.
Tous les membres du corps enseignant du Département de la Météorologie et
tous ceux de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo.
Le Centre National Antiacridien antenne Antananarivo, et les responsables
du Département Technique de Betioky Sud, qui ont accepté de mettre à ma
disposition les données nécessaires aux présents travaux.
Je salue mes camarades de promotion pour les agréables moments passés
ensemble durant ces trois années d’études.
Mes vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la
réalisation de ce mémoire.
Enfin, j’embrasse toute ma famille qui a tant sacrifié pour mes études et n’a
pas ménagé leurs efforts surtout ma tendre épouse pour me soutenir.
Mémoire de fin d’études Météorologie
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Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE : PROBLEME ACRIDIEN A MADAGASCAR
Chapitre 1 : GENERALITES SUR LES ACRIDIENS
Chapitre 2 : BIOLOGIE ET MŒURS DES ACRIDIENS LOCUSTES
Chapitres 3 : ECOLOGIE DU CRIQUET MIGRATEUR ET DU CRIQUET NOMADE
Chapitres 4 : LUTTE ANTIACRIDIENNE A MADAGASCAR
DEUXIEME PARTIE : CADRE D’ETUDES ET METHODOLOGIE
Chapitre 1 : PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES
Chapitre 2 : SURVEILLANCE ET AVERTISSEMENT
Chapitre 3 : STRATEGIE D’INTERVENTION
TROISIEME PARTIE : RESULTATS, DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
Chapitre 1 : RESULTATS
Chapitre 2 : DISCUSSIONS
Chapitre 3 : IMPACT DE LA LUTTE ANTIACRIDIENNE PREVENTIVE
Chapitre 4 : RECOMMANDATIONS
Mémoire de fin d’études Météorologie
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Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
LISTE DES CARTES
Carte n° 1 : Evolution des conditions pluviométriques optimales pour le développement du
criquet migrateur en année moyenne dans le sud-ouest de Madagascar ................................. 15
Carte n° 2 : Limite de trois aires complémentaires de l’aire grégarigène du criquet migrateur
................................................................................................................................................. 21
Carte n° 3 : Déplacements saisonnières moyens du criquet migrateur dans son aire
grégarigène .............................................................................................................................. 23
Carte n° 4 : Les zones complémentaires du sud- ouest de Madagascar pour le cycle du criquet
nomade .................................................................................................................................... 24
Carte n° 5 : Les postes acridiens et les zones acridiennes dans l’aire grégarigène du criquet
migrateur ................................................................................................................................. 34
Carte n° 6 : Postes pluviométriques de l’aire grégarigène du criquet migrateur ..................... 40
Carte n° 7 : Les zones écologiquement sensibles de l’aire grégarigène ................................... 48
LISTE DES FIGURES
Figure n° 1 : Cycle biologique du Locusta migratoria capito .................................................... 8
Figure n° 2 : Cycle biologique du criquet nomade .................................................................. 10
Figure n° 3 : Condition pluviométrique optimale pour le développement embryonnaire et
larvaire du criquet migrateur ................................................................................................... 14
Figure n° 4 : Le phénomène de transformation de phases acridiennes ................................... 19
Figure n° 5 : Estimation de la force du vent d’après l’échelle de Beaufort. ............................ 51
Figure n° 6 : Mode de déplacement pour les traitements en dérive contrôlée avec les
pulvérisateurs motorisés à dos. ................................................................................................ 52
Figure n° 7 : Périodes favorables aux traitements en dérive contrôlée, en fonction de la
variation journalière des conditions thermiques ...................................................................... 53
Mémoire de fin d’études Météorologie
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LISTE DES PHOTOS
Photo n° 1 : Larve et adulte du criquet nomade solitaire ........................................................... 5
Photo n° 2 : Larve et adulte du criquet nomade grégaire .......................................................... 5
Photo n° 3 : Larve et adulte du criquet migrateur solitaire ....................................................... 9
Photo n° 4 : Larve et adulte du criquet migrateur grégaire ....................................................... 9
Photo n° 5 : Différence entre le criquet nomade grégaire et le criquet nomade solitaire ..... 11
Photo n° 6 : Anémomètre numérique ...................................................................................... 50
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n° 1 : Différence entre criquet migrateur malagasy et criquet nomade ....................... 6
Tableau n° 2 : Enchaînement des quatre reproductions annuelles du criquet migrateur ......... 7
Tableau n° 3 : Condition éco-météorologique de Lmc ............................................................ 13
Tableau n° 4 : Les acridicides utilisés à Madagascar .............................................................. 28
Tableau n° 5 : Utilisation de l’échelle de Beaufort pour l’estimation de la vitesse du vent en
dérive contrôlée........................................................................................................................ 51
Tableau n° 6 : Réalisations des relevés pluviométriques au cours de la campagne 2013-2014
(%) ........................................................................................................................................... 56
Tableau n° 7 : Apparition de la POP au cours de la campagne 2013-2014 ............................. 57
Tableau n° 8 : Réalisations des prospections acridiennes au cours de la campagne 2013-2014
(%) ........................................................................................................................................... 57
Tableau n° 9 : Densités équivalentes des criquets au cours de la campagne 2013-2014
(criquets/Ha) ............................................................................................................................ 58
Tableau n° 10 : Niveaux de grégarité des criquets au cours de la campagne 2013-2014 (unité)
................................................................................................................................................. 59
Tableau n° 11 : Niveaux de potentiel acridien au cours de la campagne 2013-2014 (unité) ... 59
Tableau n° 12 : Analyse de corrélations entre les réalisations des prospections acridiennes et
leurs résultats........................................................................................................................... 60
Tableau n° 13 : Analyse de corrélations entre les apparitions de la POP et les données
acridiennes .............................................................................................................................. 61
Tableau n° 14 : Analyse de corrélations entre les données acridiennes. ................................. 61
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iv
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LISTE DES ABREVIATIONS
AD : Aire de Densation
AGT : Aire Grégarigène Transitoire
AMI : Aire de Multiplication Initiale
ATM : Aire Transitoire de Multiplication
BLU : Bande Latérale Unique
CAB : Centre Antiacridien de Betioky
CNA : Centre National Antiacridien
CNLA : Comité National de Lutte Antiacridienne
DP : Dustable Powder (Poudre pour Poudrage PP)
DTO : Département Technique Opérationnel
FAO
: Food and Agriculture Organization of the United Nations (Organisation des
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture)
FOFIFA
: Foibe Fikarohana Ampiharina momba ny Fampiroboroboana ny
Ambanivohitra (Centre de Recheche Appliquée sur le Développement Rural)
GPS : Global Positionning System
HASYMA : HASY MAlagasy
Lmc : Locusta migratoria capito
PA
PAM
: Poste Antiacridien
: Programme Alimentaire Mondiale
POP : Plage Optimale Pluviométrique
IGR
INSTAT
: Insect Growth Regulator (dérégulateur de croissance)
: Institut National de la Statistique
R : Reproduction
SAP : Système d’Alerte Précoce
SC : Suspension Concentrée
T : Transiens
ZA : Zone Antiacridienne
UBV : Ultra Bas Volume
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v
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GLOSSAIRE
Adulte : Stade phénologique pendant lequel un organisme vivant est capable de se reproduire.
Dans le cas des acridiens, imagos sexuellement matures
Aire d’invasion : Ensemble des territoires susceptibles d’être contaminés par les populations
grégaires d’un acridien grégariapte.
Aire grégarigène : Ensemble des territoires écologiquement complémentaires qui assurent :
Ŕ le maintien des populations en phase solitaire d’un acridien grégariapte ;
Ŕ la possibilité de transformation phasaire (solitaire => transiens puis grégaire) susceptibles
d'engendrer des invasions, lorsque les conditions écométéorologiques sont favorables.
Bande larvaire : Population de larves fortement transiens ou grégaires, constituant des entités
de quelques ares (1 000 m²) voire plusieurs hectares.
Degregans / dissocians : Chez les espèces grégariaptes, individus ou populations non solitaires,
subissant des influences dégrégarisantes (dispersion).
Densation : Augmentation de la densité soit par accumulation (concentration) d'effectifs de plus
en plus nombreux sur une même surface, soit par réduction de surface pour des effectifs
constants.
Développement continu : Les acridiens à développement continu sont des espèces dont le cycle
biologique annuel ne présente pas d’interruption en saison adverse, seul un ralentissement plus
ou moins marqué peut être observé.
Essaim : Population groupée d’imagos (en phase transiens ou grégaire). Les essaims du criquet
migrateur comme du criquet nomade se déplacent de jour. Dans un essaim, la densité peut
atteindre 500 à 1 000 individus au m², soit 5 à 10 millions d’individus à l’ha et un poids minimal
de 5 à 10t/ha (poids d’un criquet adulte : 2g).
Grégaire : Population ou individu dont la grégarité est maximale ; celle-ci n'est obtenue qu'après
plusieurs générations (minimum 4) ayant vécu dans des conditions grégarigènes.
Grégariaptitude : Caractéristiques de quelques espèces acridiennes susceptibles de se présenter
sous des phases différentes (l'une dite "solitaire", l'autre dite "grégaire") en fonction de la densité
de leurs populations. Les modifications concernent : le comportement, la coloration, l’écologie,
la morphologie, la physiologie, l’anatomie des individus concernés. Les états intermédiaires sont
possibles et correspondent à l'état transiens (congregans ou degregans selon le sens de
l'évolution).
Mémoire de fin d’études Météorologie
vi
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
Grégarité : Intensité des caractéristiques grégaires que manifeste un individu ou une population.
Imago (ailé) : Etat ultime du développement des insectes. On distingue l’imago adulte (capable
de se reproduire, donc sexuellement mature et actif) des imagos juvéniles (sexuellement
immatures, donc incapable de se reproduire).
Invasion : Période pendant laquelle les populations d’une espèce acridienne grégariapte sont très
majoritairement en phase grégaire et colonisent tout ou partie de l’aire d’invasion.
Isolé : Individu appartenant à une population de faible densité (inférieure ou très inférieure au
seuil densitaire de grégarisation).
Larve : Etat phénologique de développement intermédiaire entre l'état embryonnaire et l'état
imaginal.
Locuste : Acridien grégariapte, contrairement aux sauteriaux qui sont des acridiens non
grégriaptes.
Lutte préventive : Stratégie de lutte fondée sur une bonne connaissance de la bioécologie d’un
acridien ravageur et sur une surveillance efficace et durable des populations afin de contenir ces
populations dans les limites de l’aire grégarigène et en phase solitaire ou, au pire, transiens par
des opérations ponctuelles de lutte, limitées dans le temps et dans l’espace.
Milieu : Ensemble des conditions physiques, chimiques, biologiques présentes dans un site
particulier.
Phase : Statut des individus ou des populations d'embryons, de larves ou d'imagos des espèces
grégariaptes. Les deux statuts extrêmes sont la phase solitaire et la phase grégaire. Entre ces deux
pôles existent des gradients de statuts intermédiaires transiens congregans (passage de la phase
solitaire à la phase grégaire), ou degregans (passage de la phase grégaire à la phase solitaire).
Phase grégaire : Forme sous laquelle se présentent les populations d’une espèce grégariapte
soumises à plusieurs générations, s’étant développées en conditions grégarisantes (densités
supérieures au seuil de grégarisation).
Phase solitaire : Forme sous laquelle se présentent les populations d’une espèce grégariapte
soumises à plusieurs générations s’étant développées en conditions dégrégarisantes ou
solitarisantes (densités inférieures au seuil de grégarisation).
Phase transiens : Phase transitoire entre la phase solitaire et la phase grégaire. On distingue le
cas des transiens congregans (passage de la phase solitaire à la phase grégaire) des transiens
degregans ou dissocians (passage de la phase grégaire à la phase solitaire).
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Phytotoxicité : Effets néfastes des produits de traitement vis-à-vis des plantes traités.
Quiescence : Arrêt de développement facultatif, imposé par des conditions de développement,
temporairement défavorables, qui induisent le ralentissement ou l’arrêt de certaines fonctions de
l’organisme.
Recrudescence : Situation critique au cours de laquelle d’importantes populations acridiennes
solitaires se transforment en populations transiens. Une lutte curative vigoureuse est alors
nécessaire pour enrayer un possible départ d’invasion.
Rémission : Période durant laquelle les populations d'une espèce grégariapte se maintiennent
très majoritairement en phase solitaire ou faiblement transiens, dans les limites de l’aire
grégarigène. Cependant, nombre de signalisations effectuées en période de rémission concernent
des populations transiens (dont la grégarité est ± accusée). L'aire dite de rémission est donc
ordinairement plus étendue que l'aire de dispersion du solitaire sensu stricto.
Sauteriau : Acridien non grégariapte, certains étant susceptibles de pulluler sans changer de
phase.
Solitaire : Statut phasaire d'une population ou d'un individu vivant en faible densité (inférieure
au seuil de grégarisation) depuis au moins deux générations.
Transiens : Individus ou population en état phasaire transitoire (intermédiaire) entre la phase
solitaire et la phase grégaire. Leur grégarité est donc plus ou moins accusée mais elle n'est ni
nulle ni totale.
Mémoire de fin d’études Météorologie
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INTRODUCTION
L’agriculture a une place importante dans l’économie nationale malagasy, elle emploie
plus de 70% de la population active. Mais à cause de la menace des criquets, 60% de la
population ou environ 13 millions de personnes risquent l’insécurité alimentaire à la suite de ces
invasions. Parmi les populations qui vont en profiter le plus, citons celles du Grand Sud dont les
activités agricoles sont détruites par les criquets. Déjà que cette zone est affectée régulièrement
par la sécheresse, les criquets ne facilitent pas les choses.
Leurs pullulations sont généralement liées à des séquences d’événements
météorologiques favorables relativement bien connues (pluies en particulier). Leur capacité de
migration sur des centaines voire des milliers de kilomètres en font un problème international
aux répercussions économiques, sociales et environnementales majeures.
Parallèlement, la déforestation menée sur le versant occidental de l’île, en particulier dans
le Sud, a ouvert de vastes zones propices à la ponte et au développement larvaire du criquet. La
création de ces zones favorables a permis à ce locuste, jusqu’alors réputé moins dangereux, de
passer en phase grégaire et de causer des dégâts considérables à l’agriculture.
La mesure de lutte préventive se repose sur la bonne connaissance de la bioécologie des
espèces et l’amélioration des technologies de protection des végétaux font que plusieurs
stratégies d’intervention sont possibles.
Le présent mémoire comprend trois parties. La première partie expose le problème
acridien à Madagascar. La deuxième partie concerne le cadre d’études et méthodologie. Et la
troisième partie présente les résultats, discussions, les impacts antiacridiennes préventive et
recommandations.
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PARTIE I. PROBLEME
ACRIDIEN A MADAGASCAR
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Chapitre I. GENERALITES SUR LES ACRIDIENS
Ce chapitre a pour objectif de connaître la famille Acrididae et de bien distinguer les
deux sous-familles acridiennes : le criquet nomade, et le criquet migrateur.
1. Famille des Acrididae
Les insectes forment une classe d’invertébré qui est pourvus d’un squelette externe, d’une
symétrie bilatérale et de trois paires de pattes articulées. Les Orthoptères, qui regroupent les
criquets, les sauterelles et les grillons, ont des pattes postérieures sauteuses, des ailes se pliant au
repos, au niveau des nervures longitudinales, ainsi que des pièces buccales broyeuses. L’ordre
orthoptère est divisé en deux sous-ordres, les Ensifères et les Caelifères. Les Ensifères
(sauterelles) ont des antennes longues et une tarière de ponte bien développée alors que les
Caelifères (criquets) ont des antennes courtes et une tarière de ponte avec des valves courtes.
La famille des Acrididae fait partie du sous-ordre des Caelifères. Elle est caractérisée par
l’absence des sillons fastigials, la présence d’un oviscapte, d’un pronotum non voûté et des
épines sur les tibias postérieures. Cette famille compte 26 sous-familles, dont les Oedipodinae et
les Cyrtacanthacridinae. Le criquet migrateur, Locusta migratoria (Linnaeus, 1758), appartient à
la sous-famille des Oedipodinae et le criquet nomade, Nomadacris septemfasciata (Serville,
1838), à celle des Cyrtacanthacridinae.
Le criquet migrateur malagasy, Locusta migratoria capito (SAUSSURE, 1884) est une
sous-espèce du Locusta migatoria (LINNAEUS, 1758). Il n’a pas de peigne stridulatoire sur la
patte postérieure mais seulement une petite crête, et la nervure intercalaire de l’aire médiane de
son élytre est finement dentelée. Le criquet nomade, quant à lui, est caractérisé par la présence
d’un tubercule prosternal et d’une plaque génitale du mâle sans pli transversal, d’un espace
mésosternal ouvert et des lobes mésosternaux rectangulaires.
Ces deux acridiens présentent un phénomène de transformation phasaire qui les place
dans la catégorie des locustes. La vie des acridiens forme un cycle fermé bien déterminé. Elle est
caractérisée par la succession de trois états biologiques :
l’état embryonnaire : l’œuf ;
l’état larvaire : la larve ;
l’état imaginal : l’ailé ou imago (on réserve le terme adulte pour désigner un individu
sexuellement mûr).
Mémoire de fin d’études Météorologie
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L’état embryonnaire se passe sous la surface du sol (forme hypogée). Les durées qui
séparent chaque état biologique sont variables selon les espèces, l’état phasaire, les conditions
ambiantes de développement et de croissance. L’ensemble de ces trois états biologiques forme
une génération. La durée et le nombre de génération varie aussi en fonction de la saison et de
l'espèce.
Le criquet migrateur produit une stridulation en vol sous forme d’un crépitement sec par
frottement des nervures de l’aile postérieure contre la face inférieur de l’élytre ou par plissement
des ailes postérieures.
2. Criquet migrateur malagasy
A Madagascar, le criquet migrateur malagasy Locusta migratoria capito (Saussure, 1884)
appelé aussi Malagasy migratory locust et localement « valala vao » ou « valala tompon-tany »,
est la première locuste d’importance économique. De nombreuses études réalisées au XXème
siècle ont permis de cerner son tempérament écologique et de mettre en place un système de
surveillance et de lutte préventive. On compte près d’une dizaine de sous-espèces de Locusta
migratoria dans différents pays du monde. Il diffère des autres sous-espèces par la morphologie
et la pigmentation.
Locusta migratoria est présent partout ailleurs. L’espèce a développé un grand nombre de
sous-espèces, lui permettant de conquérir des zones climatiques variées allant des régions
tempérées aux zones tropicales. On la rencontre sur le pourtour méditerranéen, en Europe, en
Asie orientale, et en Australie. Une sous-espèce L.m. migratorioïdes, par exemple, occupe le Sud
du Sahara sauf dans les régions équatoriales où le climat humide et la présence de forêts lui sont
défavorables. Tandis que la sous-espèce L.m. capito qui nous intéresse a une aire de distribution
très limitée. On le rencontre dans les îles du Sud-ouest de l’océan indien (Madagascar, les îles
Mascareignes, les archipels des Comores).
3. Criquet nomade
Le criquet nomade Nomadacris septemfasciata (Serville, 1838), Red locust et localement
« valala mena elatra » ou « mendry » est la deuxième locuste à Madagascar. Il tire son nom des
déplacements saisonniers réguliers qu’il peut réaliser sur de grandes distances. Mais il a été
toujours considéré comme étant un ravageur de second plan puisque son cycle est univoltin,
c'est-à-dire, n’effectue qu’une génération par an : il passe la saison chaude et humide à l’état
larvaire et on estime que ses premières manifestations de grégarisation sont observées à partir de
Mémoire de fin d’études Météorologie
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5.000 imagos par hectare selon les biotopes ; ce qui est assez élevé. Jusqu’aux années 2000, il a
été toujours considéré comme un ravageur secondaire comparé au criquet migrateur.
Le criquet nomade a une aire de distribution assez large à l’échelle mondiale. On peut le
rencontrer dans plusieurs pays d’Afrique (Est, Centre, Sud) là où il y a alternance de deux
saisons annuelles bien marquées. Il se trouve également dans les îles Mascareignes. Le criquet
nomade peut être identifié comme suit :
longueur du mâle comprise entre 60 et 70 mm et celle de la femelle entre 60 à 85 mm
(ailé) ;
coloration brune ou rougeâtre ;
coloration des ailes (visible en vol) rouge lilas ou rouge cerise (ailé) ;
présence de sept (07) bandes parallèles sur les ailes des imagos ;
des bandes parallèles de chaque côté du pronotum en vue latérale ;
présence d’un tubercule prosternal pointu en vue dorsale ;
œil présentant des stries obliques parallèles indiquant le nombre de stade chez les larves.
Photo n° 1 : Larve et adulte du criquet nomade solitaire
Photo n° 2 : Larve et adulte du criquet nomade grégaire
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4. Distinction entre le criquet migrateur et le criquet nomade
Les éléments sur le tableau suivant permettent de distinguer ces deux acridiens :
Tableau n° 1 : Différence entre criquet migrateur malagasy et criquet nomade
Criquet migrateur malagasy Criquet nomade
Œil Non striés Striés
Ailes
postérieurs
Hyalines ou à base légèrement
jaunâtre
Hyalines ou à base violacée ou rouge
claire
Pronotum Pas de bande bien définie Deux bandes parallèles sur les côtés
Tubercule
prosternal Absent Présent
Source : Fiche technique de la protection des cultures n°43/1994
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Chapitre II. BIOLOGIE ET MŒURS DES ACRIDIENS
LOCUSTES
L’objectif de ce chapitre est de savoir le cycle biologique de ces deux criquets, Locusta
migratoria et Nomadacris septemfasciata, et de bien connaître la différence entre le criquet en
phase solitaire et le criquet en phase grégaire.
1. Locusta migratoria capito
Cycle biologique 1.1
Locusta migratoria capito effectue 04 à 05 générations par an. Son cycle biologique est
constitué par 04 reproductions annuelles individualisées : R1, reproduction de saison fraîche
(Septembre Ŕ Octobre) ; R2, R3, R4, reproduction de saison chaude (Décembre Ŕ Mai).
Ce tableau ci-dessous montre l’enchaînement de ces reproductions au cours d’une année. Les
conditions pluviométriques évoluent au cours d’une année et le criquet migrateur va suivre ces
évolutions par des migrations. Chaque reproduction ne va donc pas se dérouler au même endroit.
Tableau n° 2 : Enchaînement des quatre reproductions annuelles du criquet migrateur
Chaque génération est constituée par un développement embryonnaire, 05 stades
larvaires, une mue imaginale qui constitue le passage de la larve à l’ailé, et un développement
imaginal où on distingue des ailés mâles ou femelles immatures ou à téguments mous. Au fur et
à mesure de l’évolution du fonctionnement ovarien des femelles (vitellogénèse), les ailés entrent
en phase de maturation sexuelle et on parle alors d’adulte ou ailés à téguments durs.
Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept. Saison des pluies Saison sèche
R1 larves imagos
R2 larves imagos
R3 larves imagos
R4/ R5 larves imagos
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La figure suivante présente la succession des états biologiques chez le Locusta migratoria
capito.
Figure n° 1 : Cycle biologique du Locusta migratoria capito
Critères distinctifs entre le solitaire et le grégaire 1.2
Les individus solitaires diffèrent des individus grégaires par leur morphologie et leur
pigmentation. Les solitaires sont généralement de couleur verte avec un pronotum bombé ou
convexe. Tandis que les grégaires sont généralement jaunâtres avec un pronotum ensellé. Celui
d’un individu transiens est plutôt rectiligne. Par ailleurs, le fémur d’un solitaire dépasse
largement l’extrémité de l’abdomen. Tandis que celui du grégaire est plus court, et sa taille en
général est plus réduite que celle du solitaire, ce qui lui permet d’effectuer des vols de longue
distance. Au cours d’une ponte, on peut compter jusqu’à 106 ovarioles chez les solitaires et 86
chez les grégaires. Une femelle peut pondre jusqu’à 04 fois au cours de sa vie à des intervalles
d’une semaine à 10 jours. Mais les grégaires produisent des œufs plus gros et consomment
davantage de nourriture.
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L’état phasaire est un continuum entre deux bornes extrêmes : solitaire et grégaire. Dans
l’espace intermédiaire entre ces deux extrêmes se trouvent les populations en cours de
transformation phasaire qui ont des caractères distinctifs intermédiaires. On distinguera trois
types de transiens :
T1 : premiers transiens issus d’un choc densitaire de populations solitaires. Seul le
comportement a évolué. Ils sont parfois appelés Solitaro-transiens.
T2 : transiens issus de populations déjà groupées. La morphologie évolue (tête globuleuse et
pronotum légèrement aplani).
T3 : transiens issus de deux générations de populations groupées. Le comportement, l’anatomie
et la physiologie (développement ovarien) ont évolué. Si le groupement se poursuit, la génération
suivante sera grégaire.
Photo n° 3 : Larve et adulte du criquet migrateur solitaire
Photo n° 4 : Larve et adulte du criquet migrateur grégaire
2. Nomadacris septemfasciata
2.1 Cycle biologique
Le criquet nomade développe son cycle univoltin ou sa seule génération par an avec une
diapause imaginale pendant la saison sèche et la reproduction en saison des pluies [7]. La
diapause est un arrêt régulier et obligatoire du développement d’un insecte. C’est une stratégie
lui permettant de survivre pendant la période la plus défavorable de son cycle et limitant ainsi les
effondrements d’effectifs. Elle maintient les imagos à l’état immature pendant toute la saison
sèche et se traduit par le blocage du développement ovarien des femelles. La figure ci-dessous
présente le cycle biologique annuel du criquet nomade.
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Figure n° 2 : Cycle biologique du criquet nomade
La baisse de la température au cours de la saison sèche joue aussi un rôle dans le maintien
des populations acridiennes en diapause. Au cours de cette diapause, les ailés immatures se
réfugient dans des zones de haute montagne où la végétation verte peut servir de nourriture et les
arbustes de perchoir pour la nuit. La diapause est levée par la combinaison d’autres facteurs :
passage par des températures fraîches en août, remontée des températures en septembre,
augmentation des ressources alimentaires en octobre (premières repousses herbeuses et
arbustives). Lorsque la diapause est levée, les femelles attendent le retour des pluies pour réaliser
leur vitellogénèse. Le développement ovarien est bloqué dans l’attente du retour des conditions
favorables. C’est une quiescence qui peut durer entre 10 à 40 jours selon l’arrivée précoce ou
tardive des premières pluies entre septembre et novembre.
Les accouplements ont lieu en début de saison des pluies. Ils peuvent avoir lieu
généralement de jour ou de nuit. La première ponte peut avoir lieu au maximum 10 jours après
les accouplements. La femelle peut pondre jusqu’à 03 oothèques espacées d’un intervalle de 10 à
15 jours. Le nombre moyen d’œufs par oothèque varie entre 122 et 126 à 143 et 156. Selon ces
derniers, la durée d’incubation des œufs varie entre 25 à 27 jours et 20 à 35 jours selon les
conditions thermo-hydriques. Après l’éclosion, la larve passe par 6 à 7 stades avant de devenir
imago. Plus la larve grandit, plus sa distance de déplacement augmente.
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2.2 Critères distinctifs entre le solitaires et le grégaire
Les individus solitaires diffèrent des individus grégaires par leur morphologie et leur
pigmentation. Les solitaires sont généralement de couleur brune clair avec un œil bien strié.
Tandis que les grégaires sont généralement de couleur brune à cajou avec un œil non strié. Par
ailleurs, le fémur d’un solitaire dépasse largement l’extrémité de l’abdomen. Tandis que celui du
grégaire est plus court, et sa taille en général est plus réduite que celle du solitaire, ce qui lui
permet d’effectuer des vols de longue distance. La larve solitaire a de couleur verte, tandis que la
larve grégaire est de brune foncé.
D’un point de vue pratique, le moyen le plus rapide d’estimer la phase d’une population
imaginale dans le cas du criquet nomade est de s’en tenir à la densité de la population et à son
comportement.
Les photos ci-dessous montrent la différence entre le criquet nomade grégaire et le
criquet nomade solitaire
Photo n° 5 : Différence entre le criquet nomade grégaire et le criquet nomade solitaire
Grégaire Solitaire
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Chapitre III. ECOLOGIE DU CRIQUET MIGRATEUR ET DU
CRIQUET NOMADE
L’écologie est l’étude des rapports entre un à être vivant et le milieu où il se trouve.
L’environnement est une notion relative à chaque organisme car elle dépend de la perception du
milieu et de l’utilisation qu’il en fait pour son développement de l’acridien dépend de la
coïncidence entre les exigences et les tolérances de l’espèce et les valeurs des conditions
écologiques.
Pour apprécier les valeurs d’un environnement pour une espèce d’acridienne donnée, des
différents critères biologiques peuvent être calculées :
taux de multiplication (nombre de larves écloses par femelle mature)
vitesse de développement (durée de différents états ou stades)
taux de mortalité ou de survie
sens et amplitude des déplacements
En zone tropicale sèche, l’environnement acridien est une mosaïque spatio-temporelle qui
résulte de l’interaction des principaux facteurs écologiques suivants :
facteurs énergétiques (ensoleillement)
facteurs hydriques (ruissellement, pluviométrie, rétention en eau des sols)
facteurs édaphiques (liées au sol)
facteurs chimiques
facteurs mécaniques (vent, érosion)
facteurs biotiques (liées aux êtres vivants)
1. Ecologie du criquet migrateur
Ecologie 1.1
La réussite du développement du criquet migrateur malagasy dépend de la coïncidence
entre ses exigences et ses tolérances et les valeurs du moment des conditions éco-
météorologiques en un moment donné (lumière, température, pluviométrie, humidité, végétation,
sol, ennemis naturels,…). L'essentiel des apports hydriques en zone tropicale sèche est fourni par
les pluies. Le criquet migrateur est une espèce hygro-mésophile. Il cherche l’humidité mais
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préfère les régions à humidité moyenne. Pour chaque état ou stade biologique, il existe un
optimum hydrique. L'expression la plus simple du facteur hydrique est la pluviométrie.
C’est le principal facteur de régulation des effectifs auquel la plage optimale pluviométrique
(POP) a été définie à un niveau compris entre 50 et 150 mm de pluies par mois.
La condition éco-météorologique de Lmc est reportée dans le tableau ci-dessous.
Tableau n° 3 : Condition éco-météorologique de Lmc
Facteur hydrique 50 Ŕ 100 mm
(150 mm pour le sol sableux)
Température 25°C
Végétation Phytophage graminivore
Source : Archives du CNA
Action du facteur hydrique 1.2
Le criquet migrateur est une espèce méso-hygrophile, qui manifeste donc une préférence
pour des milieux moyennement humides, le criquet va se déplacer à la recherche permanente des
zones moyennement humides, fuyant les zones rendues défavorables par un défaut ou par un
excès de pluie et se concentrant dans les zones où les conditions pluviométriques sont optimales.
Pour pouvoir se développer, l’œuf de Locusta doit trouver dans le sol à une humidité
suffisante qui n’est réalisée que par des petites pluies fréquentes, particulièrement peu après la
ponte. La quantité minimale est d’environ 5 mm pour permettre le maintien d’une humidité du
sol favorable au développement des œufs d’au moins 5 jours. Les pluies supérieures à 10 mm
assurent le développement embryonnaire pendant environ 9 jours. Un excès d’humidité est aussi
fatal pour l’œuf qui meurt asphyxié.
A partir de l’analyse des archives du CNA de 1938 à 1972, la probabilité la plus forte de
développement embryonnaire est observée pour une pluviométrie mensuelle de 50 à 100 mm
malgré la diversité du sol où les œufs sont déposés. En dessous de 50 mm d’eau par mois, le
développement embryonnaire est affecté par la sécheresse du sol. Au-dessus de 100 mm d’eau
par mois, la pluie excédentaire. Cette limite supérieure atteint 150 mm sur les sols sableux à
cause de leur faible capacité de rétention d’eau.
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Figure n° 3 : Condition pluviométrique optimale pour le développement embryonnaire et
larvaire du criquet migrateur
Une quantité optimale de pluie permet l’hydratation des œufs nouvellement pondus, la
levée de la quiescence des embryons bloqués en fin d’anatrepsis, le déclenchement des pontes en
fin d’incubation, une accélération de la vitesse de développement embryonnaire et une
amélioration du taux de survie.
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Carte n° 1 : Evolution des conditions pluviométriques optimales pour le développement du
criquet migrateur en année moyenne dans le sud-ouest de Madagascar
Ces données permettent une classification de la pluviométrie mensuelle selon son effet le
plus probable au criquet migrateur :
0 à 10 mm de pluie par mois : incompatible avec le développement de Locusta
10 à 30 mm : rarement compatible
30 à 50 mm : compatible
50 à 150 mm : favorable, condition optimale
150 à 250 mm : peu compatible
Supérieure à 250 mm : rarement compatible
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Cette échelle d’appréciation permet d’établir l’évolution dans l’espace et dans le temps des
conditions favorables au criquet migrateur malgache dans son aire grégarigène.
Action de la température 1.3
Le zéro de développement des œufs est de 14°C et seulement de 11°C pour les larves et
les adultes bénéficient d’une insolation directe. La limite supérieure de développement avoisine
les 40°C mais elle est rarement atteinte à Madagascar et les insectes ont toujours une capacité de
régulation par le comportement (exposition au soleil, dissimulation sous la végétation).
L’optimum thermique se situe aux environs de 25°C pour les solitaires. Les individus
grégaires, aux couleurs plus foncés augmentent leur température corporelle de 5°C par rapport
aux solitaires. Ceci leur permet d’accéder à des régions plus froides (hauts plateaux).
On peut considérer que, pour le criquet migrateur la température n’est plus un facteur limitant
au-dessus de 25°C. Le principe facteur limitant est la pluviométrie.
Végétation 1.4
Le criquet migrateur est un phytophage graminivore : seulement 5 % de son alimentation est
non graminéenne. Les plantes consommées sont de préférence des espèces xéro-mésophiles de
grande extension géographique que l’on trouve dans de nombreuses formations herbeuses du
Sud et du Sud-Ouest de Madagascar comme Heteropogon contortus, Aristida congesta ou
Eragrostis cylindriflora et des plantes de défriches et de jachères comme Cynodon dactylon,
Digitaria biformis et Chloris virgata.
2. Ecologie du criquet nomade
2.1 Comportement
Le criquet nomade a un comportement semi-arboricole et phytophile. Il privilégie les
environnements herbacés souvent embroussaillés et denses avec des hautes graminées.
Les accouplements ont lieu de jour ou de nuit, au sol, sur les herbes et les plus souvent dans
les arbustes. La ponte a lieu sur le sol découvert aux alentours des perchoirs, quelques heures
après l’accouplement.
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2.2 Biotopes du criquet nomade
Le criquet nomade est un acridien polyphage et meso-hygrophile, qui affectionne les
milieux moyennement humides. Sa distribution locale coïncide souvent avec les cultures, et les
biotopes des imagos sont souvent des savanes hautes et denses arborées ou buissonneuses. La
forêt n’est jamais colonisée. Tandis que les jachères et les défriches abandonnées, avec de
nombreux rejets ligneux, sont particulièrement attractives pour les ailés. Son caractère polyphage
fait du criquet nomade un ravageur non négligeable. Ceci est particulièrement vrai pour le cas
des larves qui se développent pendant deux mois en pleine saison culturale. En cas de pullulation
locale, les larves de criquet nomade peuvent ainsi ravager totalement les cultures dans lesquelles
elles évoluent.
Les jeunes larves recherchent des graminées fines et vertes ou des légumineuses basses,
alors que les vieilles larves ont tendance à grimper sur les perchoirs et se nourrissent de grandes
graminées ou des feuilles buissons. Les plus appréciées sont des plantes de milieux méso-
hygrotrophes : Zea maïs, Sorghum roxburghii, Sorghum verticilliflorum, Echinocloa sp,
Cynodon dactylon.
2.3 Régulation abiotique
a. Développement embryonnaire
L’humidité est le principal facteur régulateur des œufs. Les conditions létales sont soit une
inondation de plus de 4 jours, soit au contraire une sécheresse prolongée. Cette assertion est
cependant modulée par le fait que la quantité d’eau disponible dans un sol va dépendre de la
nature du sol, de sa texture et la mesure de l’hygrométrie édaphique doit se faire à travers son
bilan hydrique.
b. Développement larvaire
Le criquet nomade est nettement plus thermophile que le criquet migrateur ; l’optimum
thermique du développement larvaire se situerait à 33°C, contre 25°C pour les larves de Locusta.
Les larves ne survivent pas au-delà du deuxième stade si la température est inférieure à 22°C.
Une forte humidité est nécessaire, l’optimum se situerait entre 50 à 75 % d’humidité.
c. Imagos diapausants
Une température inférieure à 18°C empêche toute activité de vol. Des vols spontanés sont
observés quand la température de l’air est comprise entre 29 et 35°C ; au-delà de 35°C, l’aptitude
de vol diminue. L’humidité de l’air seule ne semble pas influée sur le vol qui se produit entre
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12 % et 80 % d’humidité relative. La vitesse de vent a par contre une grande importance. Quand
le vent souffle fort, le vol peut être défendu. Inversement, si le vent s’arrête, le brusque
changement thermique peut provoquer un envol immédiat.
d. Maturation sexuelle
La photopériode, par le raccourcissement de la durée de jour entre avril et juin, est
responsable de l’entrée en diapause des imagos. Les températures froides de l’acmé de la saison
sèche contribueraient à la levée de diapause.
Pour la maturation sexuelle, le développement des ovocytes dépend des conditions thermo-
hydriques. Une température comprise entre 27°C et 37°C assure un développement rapide (40
jours) et complet des ovocytes de femelles solitaires.
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Chapitre IV. LUTTE ANTIACRIDIENNE A MADAGASCAR
Ce présent chapitre nous permet de savoir l’aire grégarigène à Madagascar, l’historique
de la lutte antiacridienne et les acridicides utilisés à Madagascar.
1. Aire grégarigène à Madagascar
Grégariaptitude 1.1
La grégariaptitude est la capacité de se transformer de la phase solitaire à la phase
grégaire ou vice versa en passant par une phase intermédiaire qui est la phase transiens. Dans le
cas d’une évolution de la forme solitaire vers la forme grégaire, on parle de transiens congregans
et dans le cas inverse, on parle de transiens dissocians ou degregans (figure n°4).
Cette transformation est due à un regroupement massif, suite à la persistance des conditions
telles que la pluviométrie, la température, et l’état phénologique de la végétation servant de
nourriture ou suite à un traitement chimique. A partir du moment où les conditions deviennent
mauvaises, ou suite à une réduction des effectifs, la cohésion des acridiens grégaires est cassée et
ils commencent à se disperser pour devenir solitaires au bout de quelques générations.
Figure n° 4 : Le phénomène de transformation de phases acridiennes
En général, un criquet pèse 2 gramme et consomme une matière verte équivalente de son
poids tous les jours. Ils se servent de leur antenne pour chercher et identifier les bonnes
conditions (humidité, température optimale, végétation verte). Les individus solitaires, vivant à
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l’état dispersé en densité faible, n’occasionnent pas des dégâts notables aux cultures. C’est la
grégarisation qui rend l’acridien économiquement dangereux. Le passage de la phase solitaire à
la phase grégaire augmente en effet les chances pour que les pullulations soient durables et se
généralisent puisque la phase grégaire se distingue de la phase solitaire par une plus grande
résistance aux conditions fraîches et sèches.
L’espèce tire deux avantages au changement de phase :
réduction des pertes en deux saisons des pluies consécutives, se traduisant par une grande
facilité de reconduction d’un bénéfice d’accroissement d’effectif d’une année à la
suivante ;
augmentation des chances de rencontrer, sur une région de l’aire d’habitat, soit des
conditions météorologiques favorables à la multiplication, soit des stations acridiennes
jusqu’alors non colonisables.
La phase grégaire accroît considérablement les capacités destructrices des acridiens après le
déclenchement d’une invasion généralisée. C’est pourquoi le maintien de l’espèce en phase
solitaire, en densité faible, constitue la seule solution au problème acridien à Madagascar.
A ce stade, l’acridien peut entièrement jouer son rôle dans la chaîne alimentaire puisqu’il sert
aussi de nourriture a beaucoup de vertébrés, notamment oiseaux et reptiles.
Le facteur qui déclenche la transformation phasaire est la densité. Au-delà d’un seuil
densitaire, les criquets se transforment progressivement, en passant de la phase solitaire à la
phase grégaire, via l’étape transiens. Une telle transformation est réversible et peut s’inverser à
tout moment si les conditions densitaires sont modifiées.
Chaque locuste est caractérisé par un seuil de transformation phasaire ou seuil de grégarisation.
Bien qu’ils soient capables de se multiplier en nombre considérable, toutes les locustes n’ont pas
la même sensibilité phasaire. Certains sont plus sensibles que d’autres à la densité. Pour le
criquet migrateur, le seuil de grégarisation se déclenche à partir de 2 000 imagos/ha, tandis que
pour le criquet nomade, il est de 5 000/ha.
Notion d’aire grégarigène 1.2
La totalité des invasions prennent naissance dans certaines régions appelées aires
grégarigènes, qui regroupent l’ensemble des régions entre lesquelles se font des échanges
régulières de population, aboutissant, certaines années, à des grégarisations primaires de grande
ampleur et pouvant générer une invasion généralisée. Au sein de l’aire grégarigène, des foyers de
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grégarisation désignent les lieux où s’accomplies effectivement la grégarisation. Certains ne
fonctionnent que de manière exceptionnelle (une fois tous les 20 ans).
Leur détermination se fait sur la base de l’étude des lieux de recrudescence les plus
fréquents. Un foyer de grégarisation est composé de biotopes dont certains sont plus ou moins
propices à la grégarisation. Un biotope de grégarisation est une unité écologique restreinte dans
l’espace et située dans un foyer de grégarisation.
Il offre des conditions optimales de développement aux solitaires pendant au moins deux
générations successives. La structure basse de son tapis végétal est propice aux contacts entre les
individus. Plus les contacts entre les individus sont aisés, plus la grégarisation a des chances de
se produire. La carte suivante présente la limite de trois aires complémentaires de l’aire
grégarigène du criquet migrateur.
Carte n° 2 : Limite de trois aires complémentaires de l’aire grégarigène du criquet migrateur
Les individus grégaires occupent une aire géographique plus étendue que celle des
solitaires, grâce à leur plus grande résistance aux facteurs du milieu et à leur potentialité accrue
de dispersion. Ils vont coloniser de vastes surfaces au-delà de l’aire grégarigène mais leur
reproduction ne sera pas possible dans l’ensemble de l’aire d’invasion. Autrement dit, ce sont les
populations stationnaires dans l’aire grégarigène qui vont se reproduire au maximum pour
fournir l’essentiel des essaims qui vont coloniser à leur tour l’aire d’invasion. Pour le criquet
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migrateur malagasy, des études menées par la FAO de 1971 à 1973 ont permis de mieux
comprendre sa bio-écologie. Le principal facteur de régulation des effectifs étant le facteur
hydrique, la pluviométrie, et la plage optimale pluviométrique (POP), a été défini à un niveau
compris entre 50 et 150 mm de pluie par mois. La réalisation de cette POP dans le temps et dans
l’espace a permis de définir 03 unités régionales cohérentes ou sous-aires qui ont des
complémentarités écologiques et saisonnières dans l’aire grégarigène :
l’aire de multiplication initiale (AMI) : la partie Nord et Nord-est de l’aire grégarigène,
où se développe la première génération des acridiens entre octobre et décembre. Elle sert
également de zone de distribution durant la saison sèche ;
l’aire transitoire de multiplication (ATM) : zone de passage des acridiens en provenance
de l’AMI qui se déplacent vers le Sud-ouest avec la progression des pluies. Cette aire est
colonisée en début et fin de saison pluvieuse ;
l’aire de densation (AD) : constituée essentiellement des clairières Mahafaly, de l’Androy
méridional et des plaines côtières du Sud-ouest où s’effectue le plus souvent la
transformation phasaire entre janvier et mars.
Pour le criquet nomade, la région Sofia a pu être définie comme étant une aire grégarigène
spécifique, puisque les études et les expériences ont montré que dans ce bassin, il existe
clairement une zone de diapause et une zone de reproduction avec des voies de déplacement
(réseau hydrographique et couloirs de défriche) parfaitement cohérentes et favorables au
développement de l’espèce. Par contre, le Sud de l’île n’est pas à proprement parler une aire
grégarigène mais plutôt une zone à haute fréquence de pullulation pour cet acridien. Les zones
de reproduction et de diapause sont parfois très éloignées.
Migrations saisonnières du criquet migrateur 1.3
Pour se maintenir dans des conditions optimales de développement, le criquet migrateur
suit le déplacement de la POP en colonisant successivement les trois aires en direction de la côte
de novembre à janvier, puis vers l’intérieur de terre jusqu’en avril. En saison sèche, la réalisation
de la POP est très aléatoire dans l’aire grégarigène. Le froid crépusculaire empêche, aussi, aux
individus solitaires, des migrations sur de longue distance. Le criquet migrateur cherche alors
localement, dans les aires de multiplication initiale et sur le pourtour de l’aire grégarigène, des
conditions compatibles avec la reproduction. Cette reproduction de saison sèche réduit
généralement les effectifs.
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L’aire de multiplication initiale fonctionne à partir des populations locales mais aussi avec des
arrivées d’ailés en saison sèche. L’aire transitoire de multiplication et l’aire de densation sont
alimentées, en cours de saison des pluies, à partir des aires de multiplication initiale.
Carte n° 3 : Déplacements saisonnières moyens du criquet migrateur dans son aire grégarigène
Dynamique saisonnière des populations du criquet nomade 1.4
Le criquet nomade a des exigences spécifiques selon ses deux périodes de
développement. En période de reproduction, pendant la saison des pluies, il affectionne les
biotopes méso-hygrotrophes à couvert végétal moyennement dense situés à la limite des bas-
fonds ou au cœur de bas-fonds dans le Sud. En période de diapause, pendant la saison sèche, il
préfère le biotope méso-xerotrophe en pied ou en mi-pente, ayant un couvert herbeux haut et
arbustif.
Dans le Sud, les populations de criquet nomade effectuent des déplacements orientés
schématiquement nord-est /sud Ŕouest et sud- ouest / nord- est, suivant des systèmes de vents et
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sous l’influence de l’évolution des pluies. Les criquets se déplacent vers l’intérieur des terres
pour passer la saison sèche. C’est seulement avec le retour des pluies qu’ils viennent coloniser
les stations de reproduction situées pour l’essentiel dans des zones de défriche, jusqu’à la limite
occidentale des plateaux calcaires Mahafaly et Belomatra et dans la forêt de Mikea.
Carte n° 4 : Les zones complémentaires du sud- ouest de Madagascar pour le cycle du criquet
nomade
En fonction de ces migrations et des conditions offertes pour la reproduction du criquet en
différentes régions de sud-ouest, cinq grandes zones peuvent être distinguées, on trouve du nord-
est vers le sud-ouest :
zone I ou zone de diapause en saison sèche : pas ou très peu de reproduction. Les imagos
immatures restent dans cette zone pendant la saison sèche et en repartent en début de
saison des pluies. La limite orientale de cette zone n’a pas pu être délimitée précisément,
il semble que des imagos se déplacent au-delà des sommets d’Andringitra.
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Zone 2 ou zone intermédiaire : elle constitue une zone de transit pour les populations en
migration en début de saison sèche et en début de saison des pluies. Une faible
reproduction locale y est également observée.
Zone 3 ou zone principale de reproduction : les imagos en cours de reproduction y
arrivent en début de saison des pluies (novembre/ décembre) pour s’y reproduire. C’est
dans cette zone qu’il y a des taux maximums de reproduction. Pendant la saison sèche,
sauf exception locale, les imagos disparaissent presque entièrement dans cette zone.
Zone 4 ou zone de reproduction secondaire : située plus au sud-ouest que la précédente.
On y observe également des arrivées des imagos allochtones en début de saison des
pluies mais ici le taux de reproduction est plus faible, très certainement du fait d’une
pluviométrie moins favorable et plus incertaine.
Zone 5 ou zone limite Sud : située dans l’extrême sud, cette zone n’est que très
faiblement et très tardivement colonisée par quelques imagos en milieu de saison des
pluies, aucune de reproduction de solitaire n’y est généralement observée. Les
populations imaginales arrivent dans cette zone tardivement et les femelles ont
certainement, en majorité, déjà pondu plus à l’Est. Par ailleurs, la pluviométrie locale est
sans doute plus faible (moins de 400 mm d’eau par an) pour permettre la réussite des
développement embryonnaire et larvaire du solitaire.
2. Historique de la lutte contre les acridiens à Madagascar
Historiquement, plusieurs techniques de lutte antiacridienne ont été appliquées à
Madagascar. Toutes les dispositions prises visent à anéantir le plus grand nombre d’acridiens à
l’état de pontes, de larves et d’adultes.
Les procédés classiques de la lutte étaient :
- lutte physique : feu ;
- lutte mécanique améliorée : ramassage, rabattage, écrasement ;
- lutte chimique : utilisations des produits chimiques qui agissaient par contact ou ingestion.
Les destructions visaient soit les œufs, soit les larves, soit les adultes.
2.1 Utilisation du moyen physique : le « feu »
C’est un procédé couramment utilisé pour venir à bout des rassemblements de criquets
dans des broussailles ou des amas de feuilles sèches mais sous surveillance de responsables
compétents afin d’éviter une éventuelle propagation des feux de brousse. Comme les criquets se
développent en principe de novembre à mai, il était possible d’incendier les herbes malgré leur
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humidité en utilisant des appareils « Flambeurs », spécialement conçus pour la lutte
antiacridienne. Quelques postes antiacridiens ainsi que des équipes mobiles opérationnelles
étaient dotées de ces appareils dont le fonctionnement rappelle celui du brûleur à pétrole
« Primus » ou d’une lampe à souder à pétrole mais de taille plus grande.
2.2 Utilisation de la méthode « ramassage »
La participation effective de l’ensemble de la population de la zone sinistrée était
nécessaire. Les gens se munissaient de branchages feuillus pour rabattre lentement les criquets
vers des trous préalablement creusés où ils étaient écrasés ou ramassés. Tous ces procédés de
lutte, ainsi que les nouvelles techniques préconisées, étaient largement diffusés auprès de
l’administration générale et particulièrement dans l’agriculture pour une large vulgarisation
auprès des paysans. Le procédé de « ramassage », doublé par l’action de « rabattage et
d’écrasement» susmentionnée, faisait toujours partie de la panoplie de la lutte antiacridienne.
2.3 Utilisation des fossés ou des barrages- pièges
La méthode consiste à rabattre et à diriger les bandes de larves vers les fossés. Les
rabatteurs, exaspérés par la lenteur de déplacement des criquets, se livraient parfois à leur
écrasement avant leur arrivée dans les fosses mais sans aboutir à un résultat satisfaisant. Dans
beaucoup de cas, les rabatteurs arrivaient devant les fossés avec peu de larves piégées.
L’utilisation des barrages-pièges avait grandement amélioré la technique puisqu’ils
étaient facilement déplaçables et pouvaient être rapidement mis en place en rapport avec la
direction prise par les insectes.
2.4 Première utilisation d’aéronefs en lutte antiacridienne à Madagascar
Deux hélicoptères du type « Hiller 360 » de fabrication américaine étaient essayés à
Madagascar en août 1950 et en février 1951. Par la suite, ils ont été mis à la disposition du
service antiacridien. Par la suite, deux avions « MORANE » de reconnaissance du type 500 ont
été transformés en avions poudreurs et pris la relève de ces hélicoptères.
2.5 Création du Centre Antiacridien de Betioky-Sud et son Histoire
Par arrêté gouvernemental du 16 juin 1932, le Centre d’observation Antiacridien de
Betioky-Sud a été créé. La construction du centre atteint un total de 240.895,07F, à l’époque. Les
travaux ont été terminés en 1935. Les bâtiments étaient peints en blanc, entourés d’une clôture en
métal déployé, peinte à l’antirouille rouge comme le toit. Cette peinture rouge a impressionné la
population locale, d’où le nom de « Tranomena » (maisons rouges) donné au centre.
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3. Acridicides utilisés à Madagascar
3.1 Choix des acridicides
Lors du choix des produits à utiliser en lutte antiacridienne, quelques critères doivent être
respectés, à savoir :
- la possibilité d’appliquer le produit à faible dose (0,5 l/ha pour les traitements aériens et 1 à 2
l/ha pour le traitement terrestres) tout en conservant son efficacité ;
- la spécificité d’action de produit qui permet de sauvegarder les prédateurs naturels et les
insectes utiles ;
- une rémanence acceptable sans que celle-ci puisse entraîner une trop importante
bioaccumulation ;
- une faible toxicité à l’égard des animaux à sang chaud car la plupart des traitements peuvent
avoir lieu sur des pâturages ou des zones cultivées.
3.2 Acridicides utilisés à Madagascar
Vingt et une spécialités commerciales appartenant aux 05 groupes chimiques précités sont
actuellement utilisées et recommandées à Madagascar présenté sur le tableau n°4. Il existe tout
un éventail de formulations disponibles, mais seules les formulations poudres (PP) et ULV sont
utilisées en lutte antiacridienne en raison du fait qu’elles sont utilisées telles qu’elles ne
nécessitent aucune adjonction d’eau.
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Tableau n° 4 : Les acridicides utilisés à Madagascar
Matières actives Nom commercial Firme Formu-
lation
Teneur en
matière
active
Dose
d’emploi
Organophosphorés
Chloropyriphos-
éthyle
Chloropyriphos-
méthyle
Fénitrothion
Pyridaphenthion
Dursban 450 ULV
Dursban 240 ULV
Dursban 5D
Reldan 500 ULV
Reldan 170 ULV
Sumithion L 100
Sumithion L 50
Sumithion 5 PP
Ofunack ULV 500
DowElanco
DowElanco
Sumitomo
Mitsui
ULV
ULV
Poudre
ULV
ULV
ULV
ULV
Poudre
ULV
450g/l
240g/l
50g/kg
500g/l
170g/l
1000g/l
500g/l
50g/kg
500g/l
0,4t/ha
0,75t/ha
5kg/ha
0,34l/ha
1l/ha
0,4l/ha
0,8l/ha
10 kg/ha
1 t/ha
Carbamates
Propoxur
Undène 3DP
Undéne 5DP
Bayer
Poudre
Poudre
30 g/kg
50g/kg
7 kg/ha
5kg/ha
Pyréthrinoïdes
Cyflutrine
Baythroïd 12 ULV
Bayer
ULV
12 g/l
2l/ha
Produits associés
Deltaméthrine
Pyridaphention
Deltaméthrine
Pyridaphention
Profenofos
Cyperméthrine
Fenvalérate
Fénitrothion
Esfenvalérate
Fénitrophion
Esfenvalérate
Fénitrophion
Phoxim/Propoxur
Decis/Ofunak5/160
Decis/Ofunack7,5/240
Polytrine C220
UL
Sumicombi L100
Sumicombi Alpha
L50
Sumicombi Alpha
L50
Volaton UN
Hoechst
Ciba-Geigy
Sumitomo
Sumitomo
Sumitomo
Bayer
ULV
ULV
ULV
ULV
ULV
ULV
ULV
5 g/l
160 g/l
7,5 g/l
240
50g/l
950g/l
10 g/l
490g/l
5g/l
245g/l
250/42g/l
1t/ha
1t/ha
0,75l/ha
0,4l/ha
0,5l/ha
1l/ha
1t/ha
I.G.R.
Triflumuron
Diflubenzuron
Alsystin 050 ULV
Dimili 450 SC
Bayer
Duphar
ULV
Concentré
soluble
50 g/l
450 g/l
1 l/ha
0,13l/ha
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PARTIE II. CADRE D’ETUDES ET
METHODOLOGIE
Mémoire de fin d’études Météorologie
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Chapitre I. PRESENTATION DES ZONES D’ETUDE : FAO ET
CNA
1. Présentation de la FAO
La FAO est une organisation intergouvernementale qui compte 194 Etats membres, deux
membres associés et une organisation membre, l’Union européenne. La FAO a son siège à Rome
(Italie) et est présente dans plus de 130 pays, notamment Madagascar.
1.1 Objectifs de la FAO
L’objectif principal de la FAO est de mettre un terme à la faim et à la pauvreté dans le
monde. Grâce aux capacités de son personnel spécialisé dans plusieurs disciplines de ses
activités et provenant de cultures différentes, la FAO s’est donnée pour objectifs stratégiques :
a) Contribuer à éliminer la faim, l'insécurité alimentaire et la malnutrition. Ce qui revient
à :
- renforcer la volonté politique ;
- améliorer la gouvernance et la coordination ;
- améliorer la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation.
b) Rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables. Ceci
consiste à :
- soutenir des pratiques qui rendent la productivité agricole plus durable ;
- fournir des informations favorisant la transition vers une agriculture durable ;
- favoriser la transition vers une agriculture durable ;
- plaider en faveur de l’adoption de politiques et de directives internationales
encourageant une agriculture très productive et durable.
c) Réduire la pauvreté rurale. Plus spécifiquement :
- améliorer les perspectives d’emploi décent des ruraux pauvres dans l’agriculture ou
dans d’autres secteurs ;
- améliorer les systèmes de protection sociale ;
- permettre aux ruraux pauvres d’accéder durablement aux ressources et aux services.
d) Veiller à la mise en place de systèmes agricoles et alimentaires plus ouverts et plus
efficaces. Plus concrètement :
- rendre les systèmes alimentaires plus ouverts et plus efficaces ;
- contribuer à renforcer la collaboration entre secteur public et secteur prive au service de
la petite agriculture ;
Mémoire de fin d’études Météorologie
31
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
- rendre les marches plus ouverts et plus efficaces.
e) Améliorer la résilience des moyens d’existence face aux catastrophes. C’est-à-dire :
- aider les pays à maîtriser les risques et les crises ;
- aider les pays à surveiller pour mieux protéger ;
- aider les pays à prévenir et à atténuer les risques,
- aider les pays à être préparés et à intervenir.
Madagascar est membre de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture (FAO) depuis le 9 novembre 1961. L’ouverture du bureau de la FAO à
Antananarivo est fondée grâce à l’Accord de Siège signé en 1981 entre la FAO et le
gouvernement malagasy. Le bureau couvre en même temps des pays voisins que sont: les
Comores, Maurice et les Seychelles. Dans ces pays voisins, des correspondants Nationaux (CN)
assurent la continuité des services. Les locaux abritant actuellement la Représentation ont été mis
à disposition par le gouvernement malagasy, et inaugurés en septembre 1998 par le Ministre de
l’Agriculture, de l'Elevage et des pêches.
1.2 Structuration de la représentation de la FAO – Madagascar
La représentation comprend:
- le Représentant de la FAO à Madagascar ;
- le service de l’Administration ;
- l’unité d’Urgences et de réhabilitation agricole.
Cependant il est à noter que le bureau de la FAO à Madagascar est en cours de restructuration.
1.3 Présentation structurelle de l’équipe d’urgence antiacridienne
La responsabilité directe de l’exécution du programme est assurée par la FAO en étroite
collaboration avec le ministère en charge de l’agriculture à Madagascar, à travers
principalement, le CNA.
a. Représentation de la FAO à Madagascar
- Le Coordonnateur des urgences et le Coordonnateur des urgences adjoint, assurent une
étroite liaison avec l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion de l’invasion
acridienne (ministères, partenaires techniques et financiers présents à Madagascar,
experts sur le terrain, etc.) ;
- Un Chargé de programme assure la gestion de l’invasion acridienne ;
- Le consultant international Coordonnateur de campagne assure un suivi des opérations en
étroite liaison avec le Siège de la FAO et les consultants basés sur le terrain
Mémoire de fin d’études Météorologie
32
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
(prépositionnement de tous les intrants, appui aux experts techniques internationaux,
etc.) ;
- Des experts nationaux fournissent un support à la gestion opérationnelle, administrative,
logistique et financière des opérations de terrain ;
- Le personnel du CNA dans l’aire grégarigène du criquet migrateur malgache et de la
Direction de la protection des végétaux et des directions régionales du développement
rural dans l’aire d’invasion participe à l’exécution des activités destinées à l’atteinte des
objectifs du programme ;
- Le Poste de Coordination National est également mis en place au sein du Ministère de
l’agriculture (Antananarivo) dans le cadre du Plan National d’Urgence Acridienne ;
- Un partenariat sera établi avec d’autres organismes impliqués dans la lutte antiacridienne,
notamment avec l’Office National pour l’Environnement (ONE) et le FOFIFA /
CENRADERU.
2. Présentation du CNA
2.1 Mandat
Conformément à l’article 4 du Décret ministériel n° 2012-958, le CNA est l’« unité
opérationnelle de la lutte antiacridienne » de Madagascar. Il a son siège à Toliara, dans le sud-
ouest de Madagascar (région Atsimo-Andrefana) et a pour mission de prévenir les « fléaux »
acridiens en :
- mettant en œuvre une stratégie de lutte préventive dans l’aire grégarigène du criquet
migrateur malgache et dans l’aire grégarigène du criquet nomade incluant : Surveillance ;
Avertissement ; et Lutte préventive
- assurant la lutte curative dans les aires grégarigènes ;
- alertant les autorités de tutelle en vue du déclenchement d’un dispositif national
d’urgence dans lequel il s’intégrera, en cas d’une recrudescence majeure qui sort de l’aire
grégarigène du criquet migrateur malgache.
A cet effet, le CNA peut, en principe, mobiliser tous les moyens nécessaires à la lutte
antiacridienne en période d’invasion, procéder à la réquisition et/ou faire appel à d’autres
départements ministériels. »
2.2 Structuration
Avec le Décret ministériel n° 2012-958 portant création et organisation du Centre
National Antiacridien, un nouvel organigramme était élaboré en novembre 2012. Cet organisme
Mémoire de fin d’études Météorologie
33
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ayant pris le relai au CAB (Centre Antiacridien de Betioky) et à la cellule de crise CNLA
(Comité National de Lutte Antiacridienne), le CNA est un Établissement public à caractère
administratif (EPA), sous tutelle technique du Ministère de l’Agriculture, chargé de mener la
lutte contre les deux locustes ravageurs de cultures à Madagascar.
Le CNA est composé d’un réseau de zones et postes antiacridiens et un Antenne
d’Antananarivo qui assure la représentation du CNA auprès des Ministères de tutelles et ses
partenaires techniques et financiers.
Le CNA est constitué :
- d’une direction basée à Toliara, assistée d’une unité de gestion de passation des marchés,
d’une agence comptable, d’une section de suivi-évaluation, d’une antenne de liaison à
Antananarivo, et d’une section informatique et technologie ;
- d’un département administratif et financier, basé à Toliara, avec une section comptabilité
et finances, une section ressources humaines et une section approvisionnement et
patrimoine ;
- d’un département des partenariats et environnement, basé à Toliara, avec une section
partenariat et sensibilisation et une section environnement et recherches ;
- d’un département technique opérationnel basé à Betioky-Sud qui regroupe :
la section surveillance et avertissement ;
la section interventions antiacridiennes ;
la section logistique opérationnelle.
Le département technique opérationnel supervise également les travaux de terrain :
- un réseau de 6 zones antiacridiennes dans l’aire grégarigène du criquet migrateur et 1
zone antiacridienne dans la région Sofia ;
- un réseau de 28 postes antiacridiens dont 24 dans l’aire grégarigène du criquet migrateur
et 4 dans la région Sofia ;
- 135 postes pluviométriques répartis dans l’aire grégarigène dont 85 appartenant au CNA
et 50 aux partenaires techniques (HASYMA, SAP, Météo nationale) ;
- plus de 200 stations fixes d’observation.
Les effectifs du CNA s’élèvent à 156 agents, dont 34 sont affectés à la direction
technique et opérationnelle (DTO) et 57 relèvent des zones ou des postes.
D’une manière globale, les données acridiennes et météorologiques sont regroupées à
Betioky, en temps réel, puis analysées selon un pas de temps décadaire et mensuel. L’analyse
spatio-temporelle, qui est faite, permet d’accéder à un diagnostic et un pronostic acridiens fiables
quand les données collectées sont de bonne qualité et en nombre suffisant. Ces bilans acridiens
Mémoire de fin d’études Météorologie
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décadaires et mensuels permettent de planifier, en toute connaissance de cause, les interventions.
Le département technique constitue ainsi la cheville ouvrière du dispositif antiacridien.
Au-delà du travail de terrain accompli, le bulletin mensuel constitue le trait d’union et la
vitrine du CNA vis-à-vis de ses tutelles et des bailleurs de fonds, mais doit également être conçu
comme un retour d’information pour les agents de terrain et les chefs de PA et ZA. La
publication régulière de bulletins antiacridiens mensuels de bonne qualité est ordinairement
considérée comme un critère d’évaluation permettant de juger de la bonne santé d’un service
antiacridien.
Carte n° 5 : Les postes acridiens et les zones acridiennes dans l’aire grégarigène du criquet
migrateur
3. Présentation de la stratégie du programme actuel
3.1 Justification du programme
Lors du lancement du Programme en septembre 2013 le données les observations
récentes faisaient état d’une invasion de près de deux-tiers de l’île. Les régions déjà infestées ou
Mémoire de fin d’études Météorologie
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pouvant être affectées par l’invasion acridienne étant, du Sud vers le Nord: Androy, Anosy,
Atsimo Andrefana, Ihorombe, Matsiatra Ambony, Menabe, Amoron’i Mania, Vakinankaratra,
Itasy, Bongolava, Analamanga, Melaky, Betsiboka, Alaotra Mangoro, Boeny et Sofia.
Selon les résultats de l’évaluation de l’impact de l’invasion acridienne sur les cultures et
les pâturages réalisées par la FAO en avril-mai 2013, près de 11 000 tonnes (hypothèse de basse)
à environ 309 000 tonnes (hypothèse haute, plus probable) de la récolte annuelle de riz était sous
le risque de disparaitre. Soit près de 60% de la population menacée d’une probable insécurité
alimentaire, c’est-à-dire à peu près 13 millions de personnes (INSTAT, 1997). L’intérêt de ce
programme de lutte antiacridienne est donc la préservation de la sécurité alimentaire de près de
13 millions de malgaches. Pour cela il faut ramener cette invasion le plus tôt possible à une
situation de rémission (phase solitaire du criquet).
3.2 Objectif des programmes et axes stratégiques d’intervention
L’objectif général du programme triennal est de contribuer à la préservation de la sécurité
alimentaire des populations rurales les plus vulnérables de Madagascar. Les bénéficiaires directs
du programme sont donc les populations rurales vivant dans les zones infestées par les criquets,
dont les récoltes seront préservées. Considérant l’importance et l’étendue géographique des
superficies infestées et contaminées, il est estimé qu’au moins trois campagnes successives de
lutte antiacridienne sont nécessaires pour revenir à une situation de rémission, comme suit:
- Campagne antiacridienne n˚ 1: lutte contre l’invasion, de septembre 2013 à
septembre 2014 (1,5 million d’hectares à traiter) ;
- Campagne antiacridienne n˚ 2: mesures d’accompagnement du déclin escompté,
d’octobre 2014 à septembre 2015 (500 000 hectares à traiter)
- Campagne antiacridienne n˚ 3: vers la rémission acridienne et renforcement des
capacités du Centre national antiacridien, d’octobre 2015 à juin 2016 (150 000
hectares à traiter).
Le programme de trois ans en réponse à l’invasion acridienne repose sur cinq composantes,
comme suit:
- Composante 1. Renforcement des capacités nationales de suivi et d’analyse des
situations acridiennes ;
- Composante 2. Renforcement des capacités nationales de lutte antiacridienne ;
- Composante 3. Préservation de la santé humaine et protection de l’environnement ;
- Composante 4. Mise en œuvre et coordination du programme ;
- Composante 5. Évaluation de l’efficacité des campagnes antiacridiennes et de
l’impact de la crise acridienne sur les cultures et les pâturages.
Mémoire de fin d’études Météorologie
36
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
3.3 Mise en place du programme
Infrastructures techniques
Dans la mesure où la coordination du Programme est menée conjointement par la FAO et
le CNA, les infrastructures mise à contribution sont les suivantes.
Au niveau d’Antananarivo, les infrastructures sont essentiellement les bâtiments qui
abritent les bureaux de la Représentation de la FAO à Madagascar et l’Antenne du CNA à
Antananarivo, qui servent de Quartier Générale, de salle de réunions ou d’ateliers.
Au niveau local, les infrastructures utilisées seront en général celle du gouvernement
malagasy, notamment le CNA. Il s’agit entre autre de :
- trois bases aériennes d’Ihosy, Miandrivazo et Tsiroanomandidy ;
- les bâtiments des trois unités de Toliara, du Département technique de Betioky, des 7
Zones Antiacridiennes, des 28 Postes Antiacridiens ;
- 14 magasins (central et secondaire) de stockage de pesticide situés dans l’aire grégaire
(Betioky, Befandrina sud, Manja, Ankaraobato, Sakaraha, Ihosy, Beahitse, Saodoma, Ampanihy,
Ambovombe, Bekily, Ejeda, Fotadrevo, Toliara). Un nouveau magasin de stockage des
pesticides sera aussi construit à Toliara.
Mais ce sont ces pays qui renferment la majorité des aires grégarigènes dans la région. Il
est grand temps de renforcer durablement ces services antiacridiens, garants de la pérennité des
actions de prévention.
Enfin, il est apparu à l’évidence que communauté internationale des donateurs ne s’est
mobilisée que beaucoup trop tardivement, lorsque l’invasion était largement développée, et que
les sommes à engager pour faire face étaient décuplées. Si l’on veut que la prévention fonctionne
sur le long terme il convient de créer un nouveau mode de gouvernance, impliquant toutes les
parties prenantes, les pays affectés mais aussi les donateurs. On ne peut dans la logique actuelle
d’aide traditionnelle au développement. Les bailleurs sont partie prenante et sont impliqués en
cas de crise. Autant qu’ils interviennent dans un dispositif de co-gestion qui permettrait, en cas
de menace, d’agir plus efficacement et plus économiquement.
Mémoire de fin d’études Météorologie
37
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Chapitre II SURVEILLANCE ET AVERTISSEMENT
1. De la surveillance à l’avertissement
La lutte préventive est apparue durant la seconde moitié du XXe siècle quand les
connaissances bio-écologiques relatives aux principales espèces de locustes sont devenues
suffisantes pour comprendre les cycles bio-géographiques annuels toute en localisant les
principaux sites englobant les foyers de grégarisations. Dès lors, il devenait possible, en suivant
la dynamique des populations d’une espèce et la répartition des conditions écologiques
discriminantes, d’évaluer et de localiser les risques de pullulation et de grégarisation ou plus
exactement de transformation phasaire. Dès lors, il devenait possible d’anticiper sur les
évènements acridiennes pour intervenir dans les zones critiques, c’est-à dire là où la densité des
populations des locustes risquait d’atteindre ou dépasser le seuil de grégarisation. On passait de
la « surveillance » plus ou moins de moyens mais exige une grande discipline dans la collecte et
l’analyse régulière des données acridiennes et météorologiques.
1.1 Pour le criquet migrateur malgache
L’avertissement est devenu possible dès la fin de l’année 1973, sur le criquet migrateur
malgache ; il y avait été démontré une étroite corrélation entre la pluviosité mensuelle et la
dynamique des populations de Locusta qui effectue, en continu, trois à quatre générations
annuelles dans son aire grégarigène (AG). Un système d’avertissement fut ainsi mis en œuvre en
1974. Il fonctionnait alors de façon manuelle pour l’exploitation mensuelle des données
collectées dans 17 postes antiacridiens (PA) et 60 postes pluviométriques (PP) répartis dans
l’ensemble de l’AG de Locusta qui fournissant des résultats tout à fait acceptables. Le principe
de ce système a été repris pour être modernisé et actualisé, bénéficiant des apports de la
technologie moderne (micro-informatique, système d’information géographique, télédétection,
etc.). Il n’empêche que l’obtention diagnostics de pronostics acridiens fiables.
Suite à des séries d’évènements météorologiques favorables, les populations solitaires, de
basse densité, peuvent se regrouper, se multiplier activement et donner lieu en quelques
générations à l’apparition de formations grégaires, bandes larvaires et essaims migrateurs, qui
peuvent rapidement envahir l’ensemble du pays et causer des dommages considérables aux
cultures comme aux pâturages. La pluviométrie est le facteur clé du déclenchement de ces
pullulations. Dès que les bases d’un système de prévention du risque acridien avaient été établies
(1974), reposant sur le suivi des conditions pluviométriques, d’une part, et de la situation
acridienne sur le terrain, d’autre part. Les zones recevant mensuellement entre 50 et 150 mm de
Mémoire de fin d’études Météorologie
38
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pluie sont considérées comme très favorables aux pullulations. Le risque de grégarisation, de
formation d’essaims et de démarrage d’une invasion devient très important si ces conditions sont
réalisées sur une même zone durant trois mois consécutifs. Ces informations ont servies à
l’époque à définir les bases du premier réseau d’avertissement acridien.
Il convient de souligner que cet outil repose essentiellement sur un dispositif de collecte
de l’information sur le terrain efficient. Seuls les relevés pluviométriques et acridiens lui
permettront de remplir sa fonction et d’assurer son rôle d’outil d’aide à la décision. Ceci
consacre une réalité fondamentale, à savoir que la gestion des pullulations acridiennes demeure,
avant tout autre chose, une problématique de terrain.
Le criquet migrateur malgache, présente la particularité de pouvoir changer de phase suivant la
densité de sa population, les phases solitaires ou grégaires étant caractérisées par des
comportements spécifiques et des traits de morphologie, physiologie et d’écologie profondément
différents. En phase solitaire, les criquets vivent dispersés et sont inoffensifs pour les cultures. Ils
migrent par vol à la recherche de condition propices à leur développement : si les zones
favorables sont spatialement réduites, tous les criquets s’y rassemblent, provoquant une
augmentation de leur densité. Les criquets peuvent alors, en quelques générations, passer en
phase grégaire : ils constituent des bandes larvaires et des essaims qui engendrent des ravages sur
l’agriculture et les pâturages.
1.2 Pour le criquet nomade
Les choses sont beaucoup plus complexes car cette espèce univoltine déploie une
stratégie adaptative qui lui fait préférer des milieux (biotopes) spécialisés ou la dynamique des
populations est sous la dépendance des conditions écométéorologiques qui diffèrent selon
certains stades phénologiques (diapause versus reproduction). L’état actuel de connaissances bio-
écologiques relatives à cette espèce tout comme la précision des observations à effectue à
certaines période-clés du cycle (en particulier lors du développement embryonnaire durant lequel
il faudrait suivre le bilan hydrique des sites des pontes) ne permettent pas d’accéder à un
avertissement performent et peu coûteux comme pour le criquet migrateur. De plus, l’intérêt
d’un avertissement relatif à Nomadacris est moindre en raison de la longueur du cycle : l’espèce
n’effectue qu’une seule génération annuelle, ce qu’il y a la possibilité de développer une
stratégie de maitrise des populations en ajustant la tactique d’intervention par l’éradication des
populations larvaires groupées ou des populations imaginales groupées au moment où elles sont
les moins mobiles.
Mémoire de fin d’études Météorologie
39
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Ainsi, si un avertissement rationnel peut être facilement mis en œuvre pour contrôler le
criquet migrateur malgache, il n’est pas possible, ni même indispensable, de disposer d’un
système similaire pour le criquet nomade qui n’effectue une génération annuelle.
Aujourd’hui, le CNA, qui est chargé de surveiller et de contrôler en permanence deux
espèces, le criquet nomade et le criquet migrateur. Les recherches sur le criquet nomade
permettent désormais de mieux cerner les zones à risque et de détecter très tôt les conditions
favorables au démarrage des invasions.
Les recherches effectuées sur le terrain ont pour objectif d’approfondir les connaissances
sur l’écologie du criquet nomade et d’améliorer les stratégies de surveillance et de lutte. Les
derniers résultats publiés en 2011 ont conduit à une compréhension plus fine du déterminisme
des pullulations et à une délimitation précise des zones les plus propices à la formation des
essaims.
2. Une surveillance renforcée en saison des pluies
La surveillance doit donc être renforcée dans la zone principale de reproduction au début
de la saison des pluies. Une petite frange sud-ouest, actuellement mal surveillée par le CNA, a
été identifiée comme présentant la plus forte probabilité de grégarisation et d’apparition de
pullulation. Il est également recommandé de mieux suivre l’abondance et la distribution des
pluies en décembre et janvier.
Une analyse en temps réel de la distribution des pluies permet de préciser le risque. Il
augmente lorsque les précipitations sont régulièrement réparties dans le temps et diminue lors
des périodes sèches de plus de trois semaines.
L`approche méthodologique est alors de traiter statistiquement les réalisations des activités de
surveillance et l’avertissement ainsi que les données techniques issues de ces activités pour
vérifier leur cohérence.
2.1 Les stations d`observations
La collecte des données se fait au niveau des stations réparties dans l`ensemble de l`AG. Les
relevés pluviométriques sont faits quotidiennement sur 135 stations pluviométriques. Ces
stations pluviométriques sont implantées selon les biotopes acridiens.
Les stations fixes sont choisies en fonction des biotopes acridiens. Chaque PA assure par
décade les prospections intensives acridiennes sur 6 stations fixes.
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2.2 Critère de choix des postes pluviométriques
Les informations météorologiques ont une importance fondamentale pour l’avertissement
acridien, en particulier le cas de Locusta. Près de 135 postes pluviométriques sont sur l’ensemble
de l’AG de l’acridien à sa périphérie immédiate, ce qui est indispensable pour effectuer les
interpolations surfaciques et tracer les courbes isohyètes mensuelles et décadaires.
La répartition des postes pluviométriques vise à couvrir l’ensemble du territoire respectant,
autant que faire se peut, une maille géographique d l’ordre du 1/16 de dégrée (soit
approximativement 25 x 25km), ce qui permet de recouper la grande majorité des événements
pluviométriques, les cellules orageuse ayant au moins de 30 à 40 km de diamètre dans les zones
concernées.
Carte n° 6 : Postes pluviométriques de l’aire grégarigène du criquet migrateur
Mémoire de fin d’études Météorologie
41
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En complément du réseau propre au CNA, les informations pluviométriques proviennent de
différents partenaires (gendarmerie, associations paysannes, ONG, compagnies agricole, etc.)
avec lesquelles le CNA s’est associé pour accéder à la masse critique d’informations décadaires
qui sont indispensables au bon fonctionnement du service d’avertissement. La principale
difficulté consiste à collecter et transmettre en temps réelle un nombre maximal d’information.
2.3 Activités de base en lutte antiacridienne
Les activités de base en matière de lutte antiacridienne sont constituées par les activités de
collecte des données nécessaires à l`avertissement acridien. Il s`agit des relevés pluviométriques
quotidiens et des prospections intensives acridiennes décadaires.
2.4 Les résultats de ces activités
La pluviométrie mensuelle en mm, utilisée surtout à vérifier les apparitions ou non de
Plage Optimale Pluviométrique (POP) ;
Les caractéristiques d`une population acridienne dans une localité donnée à un moment
déterminé (stade, phase, densité) pour permettre de suivre les populations acridiennes.
2.5 Principaux facteurs déterminants d`une situation acridienne
Les infestations acridiennes sont constituées par les superficies (en Ha) qui sont occupées par
une population acridienne donnée, ayant atteint la densité critique ou seuil de grégarisation.
Les infestations acridiennes sont obtenues à partir des actions de validation réalisées par les
équipes d`interventions avant chaque traitement antiacridien. Les validations consistent à
délimiter à l`aide de GPS les points périphériques des endroits contenant les infestations
acridiennes pour obtenir la superficie réellement infestée et nécessitant des interventions.
3. Démarche de vérification des activités de base en lutte antiacridienne
Pour cette vérification, la démarche adoptée traite successivement les deux activités de base
suivie d`une vérification de cohérence entre d`une part les deux activités et d`autres part les
résultats des activités.
3.1- Relevés pluviométriques
Les étapes de la démarche comprennent, pour chaque zone antiacridienne :
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- Le calcul des réalisations des relevés pluviométriques (MTO) : nombre total des relevés
effectués par l`ensemble des PA sur les stations pluviométriques dans la ZA concernée, ramené
au nombre maximal possible en terme de relevés météorologiques pour la totalité de la zone;
- L`établissement des apparitions de la POP : la POP est considérée réaliser dans la ZA lorsqu`elle
l`est dans au moins une des stations au niveau des PA de cette zone, avec la valeur « 1 » donnée
lorsque la POP est réalisée, et la valeur « 0 » lorsqu`elle ne l’est pas ;
- Vérification de la corrélation entre les relevés pluviométriques et les apparitions de la POP par
analyse de corrélation simple en utilisant le logiciel XL Stat (Version 2015) complémentaire de
Microsoft Excel.
La valeur de ρ détermine la valeur de la corrélation, avec :
ρ < 0,5 : corrélation faible ou inexistante
0,5 < ρ < 0,8 : corrélation moyenne
ρ > 0,8 : corrélation forte
3.2- Prospections acridiennes
Les étapes de la démarche comprennent :
Le calcul des réalisations des prospections acridiennes (PROS) : c`est le nombre total des
prospections acridiennes effectuées par les PA sur les stations fixes dans la ZA concernée,
ramené au nombre maximal de prospections acridiennes pour l`ensemble de la zone ;
L`établissement des résultats des prospections acridiennes :
Densité et stade : une équivalence a été établie entre les densités des petites larves, celles
des grandes larves et celles des imagos, selon la formule suivante (DURANTON 2009) :
La densité représente le nombre total d`individus recensés dans un hectare de surfaces alors
que le stade est l`état phrénologique de la population acridienne (petites ou grandes larves,
imago). Avec la formule ci-dessus, la densité équivalente (DEN) de chacun des 20 PA ayant fait
l`objet de l`étude, a été calculée ; la densité équivalente pour chaque zone, mois par mois, est
ensuite obtenue en considérant la moyenne arithmétique des densités pour l`ensemble des postes
constituant la zone.
Niveau de grégarité : le niveau de grégarité (GRE) représente la phase dominante pour
une population acridienne donnée, en classifiant les populations acridiennes selon leur
phase, partant des individus solitaires (niveau 1) aux individus fortement grégaires
09 petites larves > 03 grandes larves > 01 imago
Mémoire de fin d’études Météorologie
43
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
(niveau 5), en passant par toutes les combinaisons des phases intermédiaires. Le niveau
de grégarité pour une zone donnée est obtenu en considérant le niveau de grégarité le plus
élevé parmi les PA constituant cette zone.
Potentiel acridien : le potentiel acridien (POA) représente le niveau de risque que pourrait
représenter une population acridienne donnée à un moment précis de la campagne; le
POA pour une zone donnée est obtenu donc en considérant la densité équivalente
moyenne de la zone et le niveau de grégarité pour cette zone, calculé précédemment.
La vérification de la corrélation entre les prospections acridiennes et ses résultats par analyse de
corrélation simple en utilisant XL Stat (Version 2015) :
La réalisation des prospections acridiennes (PROS) et la densité des criquets (DEN)
La réalisation des prospections acridiennes (PROS) et le niveau de grégarité (GRE)
La réalisation des prospections acridiennes (PROS) et le niveau de potentiel acridien
(POA)
La valeur de ρ détermine la valeur de la corrélation, avec :
ρ < 0,5 : corrélation faible ou inexistante
0,5 < ρ < 0,8 : corrélation moyenne
ρ > 0,8 : corrélation forte
3.3- Cohérence des réalisations des activités et des résultats
La cohérence des réalisations de ces activités de base est obtenue en comparant la
réalisation des relevés pluviométriques (MTO) à celle des prospections acridiennes (PROS),
mois par mois et zone par zone. Le coefficient MTO/PROS doit avoisiner 1, c'est-à-dire que les
réalisations des activités doivent être équivalentes.
En outre, la vérification de la fiabilité des résultats des activités de base passe par l’analyse
de la corrélation entre :
les apparitions de la POP et les données acridiennes (densités, niveau de la grégarité,
potentiel acridien) : POP Ŕ DEN, POP Ŕ GRE et POP Ŕ POA.
et les données acridiennes elles-mêmes : DEN Ŕ GRE et DEN Ŕ POA.
4. Méthode appliquée
La collecte de données auprès du CNA consiste à extraire de la base de données du
Centre les éléments faisant objet de l`étude, sous forme de tableaux Excel.
Mémoire de fin d’études Météorologie
44
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
Avant la l`analyse et traitement, les données ont subi des prétraitements dont l`objet été de
permettre une meilleure analyse. Sur ces 24 postes antiacridiens constituant le réseau
d`avertissement, 20 PA ont été choisis ; les 04 restants, opérationnels seulement en partie au
cours de la campagne, n`ont pas été considérés (Tranoroa, Beomby, Marolinta,
Amboahangy).
Pour la présente étude, le choix a été arrêté sur la campagne antiacridienne 2013-
2014, pour la période d`octobre 2013 à mai 2014. Le choix de cette campagne réside sur le fait
que, d`une part, elle constitue la première étape du programme triennale de la FAO et d`autre
part, elle représente une situation à risques pour la lutte antiacridienne à Madagascar.
Les données obtenues et exploitées sont les suivantes :
- Les réalisations des relevés météorologiques, par PA, d`octobre 2013 à mai 2014 (Annexe II)
- Les réalisations des prospections intensives, par PA, d`octobre 2013 à mai 2014 (Annexe III)
- L`apparition ou non de la POP, par PA, d`octobre 2013 à mai 2014 (Annexe IV)
- Les densités des populations du criquet migrateur par PA, d`octobre 2013 à mai 2014 (en
densité équivalente par hectare) (Annexe VI)
- Les phases (niveaux de grégarité) des populations du criquet migrateur par PA,
d`octobre 2013 à mai 2014 (Annexe VII)
Mémoire de fin d’études Météorologie
45
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
Chapitre III STRATEGIE D’INTERVENTION
La stratégie d’intervention est fondée sur une bonne connaissance préalable de la bio-
écologie de l’espèce que l’on souhaitée maîtriser. Il s’agit ensuite de tout mettre en œuvre pour
maintenir durablement les populations en phase solitaire (ou faiblement transies). Pour cela, une
surveillance permanente de l’aire grégarigène est nécessaire et les interventions de lutte
préventive consistent à éliminer toutes les populations proches du seuil de grégarisation et qui
occupent des surfaces significatives. Lorsque la croissance des populations solitaro-transiens
dépasse les capacités de lutte préventive, un phénomène de recrudescence s'amorce et une lutte
curative doit impérativement être déclenchée ; pour être efficace cette lutte doit être massive
autant rapide car l’ensemble des populations de la locuste doit être ramené en dessous de la
masse critique permettant la grégarisation et ce dans les plus brefs délais. Si, pour de
quelconques raison, la recrudescence ne peut être enrayée, on passe en situation de lutte curato-
palliative ou, pire palliative et cela pour plusieurs années et sur des étendues considérables, bien
supérieures) celle des foyers de pullulation initiaux.
Contre les locustes, seule la lutte préventive est recevable, tant sur le plan économique que
sur le plan écologique ; toute autre forme de lutte est un aveu d’échec ; à titre d’exemple,
rappelons qu’en trois ans de lutte palliato-curative, à Madagascar, il a été dépensé des sommes
permettant de mener confortablement et efficacement une lutte préventive de qualité durant plus
d’une cinquantaine d’années.
Cependant, force est d’admettre que la lutte curative doit être encore fréquemment pratiquée
et, dans ce cas, il faut rappeler les règles de base qui devraient structurer toute intervention :
Critère d’efficacité : toute intervention se doit d’être efficace ; les contrôles d’efficacité doivent
être systématiques.
Critère de productivité : toute intervention se doit d’obtenir le maximum de résultats en faisant
intervenir le minimum de moyens et cela non seulement au plan financier mais aussi en rapidité
d’action ; pour être efficace, il faut agir vite et bien, d’où la mise au point de techniques
particulières comme l’application en barrière et UBV de pesticides sur les bandes larvaires ; il
importe de protéger le maximum de surface dans le minimum de temps.
Critère d’économie : le coût financier de l’hectare traité (ou protégé) est une préoccupation
constante des opérateurs, de même que le coût de temps. Les coûts des interventions doit rester
Mémoire de fin d’études Météorologie
46
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
aussi faible que possible au regard des dégâts évités et des impacts socio-économiques néfastes
contrecarrés (refus de cultiver des paysans, exode rural, famine…).
Critère de respect de l’environnement : le respect de l’environnement, à long terme, réside
dans une lutte préventive, intégrée, efficace et durable. Celle-ci a pour unique objectif de
maintenir durablement les populations de locustes en phase solitaire avec des effectifs
suffisamment bas, de sorte que l’acridien reste inoffensif et ne puisse pas significativement
profiter des créneaux météorologiques favorables. En cas d’invasion, la lutte chimique reste
encore le seul recours pour casser la dynamique d’un fléau.
La réelle protection de l’environnement implique :
- de maintenir durablement les populations de locustes en phase solitaire (rémission) afin
de restreindre les surfaces traitées chaque années au minimum et de réduire ipso facto, le
risques de recrudescence par une lutte préventive judicieusement conduite ;
- de réduire la durée de l’extension géographique du phénomène transien ou, pire, grégaire
en utilisant les bons pesticides et bon dose, au bon moment, au bon endroit et dans le plus
strict respect des règles de l’art en matière d’application, ce qui implique un contrôle
rigoureux des paramètres d’application.
Critère de respect de la santé humaine, pour les opérateurs mais aussi pour les agriculteurs ou
les éleveurs comme pour les consommateurs.
Tous ces paramètres sont pris en considération par l’application des règles de l’art en matière
d’épandage et en particulier dans le respect constant des conditions restrictives (vent,
température,…), de la dose d’application comme du volume d’application. Il n’y a pas de bon ou
de mauvais produits mais ou de produits bien ou mal appliqués, or ce dernier cas doit être exclu
des pratiques antiacridiennes, raison pour laquelle l’encadrement des chantiers de lutte ne peut se
faire que par des professionnels expérimentés.
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1. Tactique d’intervention
4.1- En fonction des cibles acridiennes
Larves 1.1.1
Les larves peuvent se présenter sous différents types de cible. On peut rencontrer des
taches larvaires plus ou moins denses, plus ou moins grandes. La tactique à utiliser dépend de la
forme de la cible mais aussi du mode d’action du produit.
Larves diffuses sur des grandes étendues 1.1.2
Ce type de cible est très fréquent en début de recrudescence. Il est traité avec des
inhibiteurs de croissance ou le fipronil en couverture irrégulière. Avec les inhibiteurs de
croissance, les espacements seront au maximum de 500 m. Avec le fipronil, ils peuvent aller
jusqu’à 1 500 m en cas de végétation rase ou espace ouverte de 500 à 1 000 m en cas de
végétation plus dense comme une savane arborée.
Tâches et bandes larvaires relativement proches les unes des autres 1.1.3
Lors de forte recrudescences ou en période d’invasion, il est possible de vaste zone sur le
versant occidental, fortement infestées de bandes et taches larvaires relativement proche les unes
des autres (quelques centaines de mètres tout au plus), qui évoluent sur une superficie pouvant
couvrir des milliers, voire des dizaines de milliers d’hectares.
Dans ces cas, les traitements en barrières conviennent parfaitement. Le fipronil est le
produit le mieux adapté. La largeur de passes dépend largement de la configuration du terrain et
de la densité de la végétation. Avec les inhibiteurs de croissance, les espacements ne devraient
pas excéder 500 m.
Tâches et bandes larvaires éloignées les unes des autres ou couvrant de petites surface 1.1.4
Chacun de ces types d’infestation peut éventuellement être traité individuellement, ce qui
demande beaucoup de temps. En période de recrudescence et d’invasion, ces types de cibles sont
très nombreux et occasionnent une dispersion des moyens et une grande perte de temps. Il arrive
souvent de rencontrer des bandes et tâches composées de larve de diffèrent stade de L1 à L5,
voire les ailés pondants. Dans ces cas, il faut impérativement utiliser un produit qui non
seulement élimine les populations présentes mais aussi protège des éclosions à venir : le fipronil
ou les inhibiteurs de croissance.
Mémoire de fin d’études Météorologie
48
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4.2- En fonction de type d’environnement
Il est rigoureusement interdit d’utiliser les produits chimiques de synthèse dans les
réserves et les parcs naturels. Or un projet d’extension de réserve concerne une large partie des
aires de densation. Dans ce cadre et dans un contexte de lutte préventive, la mise au point
opérationnelle des biopestiscides permettrait d’avoir une arme efficace pour lutter contre des
populations acridiennes en cours de grégarisation ; la meilleure prévention de l’environnement
consiste en effet à empêcher tout départ d’invasion.
Carte n° 7 : Les zones écologiquement sensibles de l’aire grégarigène
Mémoire de fin d’études Météorologie
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5. Situation du dispositif technique d’intervention
La Section d’Intervention Antiacridienne du Département Technique et Opérationnel de
Betioky supervise les ZA et PA et leur apporte son appui technique opérationnel. Elle est
composée d’un responsable de la section, d’un responsable de la base de données de lutte, d’un
mécanicien du matériel de pulvérisation et de quatre encadreurs de traitements terrestres.
Si la superficie infestée est inférieure à 100 ha, les interventions sont réalisées par les
paysans en utilisant des pesticides de formulation poudre sous contrôle des responsables du PA.
Si la superficie infestée est comprise entre 100 et 1 000 ha, des agents temporaires
formés, sont recrutés par la ZA pour procéder au traitement en utilisant des pulvérisateurs
motorisés à dos (Annexe V).
Si la superficie infestée est supérieure à 1 000 ha, les chefs de ZA demandent alors un renfort à
la section d’intervention. Le recours au traitement aérien est réalisé lorsque la superficie infestée
dépasse 5 000 ha.
5.1- Utilisation de vent latérale ou dérive contrôlée
Sauf pour des interventions localisées, les modes de transport des gouttelettes décrits jusqu’à
présent ne conviennent pas en lutte acridienne car ils ne permettent pas de traiter rapidement de
vastes étendus, la répartition des gouttelettes ne pouvant pas se faire sur une grande largeur. Par
contre, en utilisant judicieusement le vent latéral, on dans certains cas arriver à traiter selon des
andains dépassant trois cents mètres, en couverture totale. On parle dans ce cas de traitement en
dérive contrôlée.
Après leurs émission, les gouttelettes vont subir l’influence d’un certain nombre de
phénomènes qui détermineront la distance qu’elles vont parcourir et la manière dont elles
arriveront à la cible. Ces phénomènes sont traités en tant que facteurs permettant de se servir du
vent latéral.
Certains paramètre sont fixés, d’autres peuvent être modifiés pour contrôler la chute et la
dérive des gouttelettes d’insecticide.
Le débit de l’appareil de pulvérisation et la hauteur du point d’émission peuvent être,
dans certaines limites, contrôlées par l’opérateur. Par contre, les caractéristiques physiques des
formulations sont prédéterminées. De même, la turbulence atmosphérique, les hautes
températures de l’air, sont des conditions imposées pouvant perturber la chute des gouttelettes
Mémoire de fin d’études Météorologie
50
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(même si, dans la pratique, les variations de ces conditions au cours d’une journée permettent
d’identifier des créneaux favorables aux pulvérisations en dérive contrôlées) ;
Concrètement, les principaux facteurs dont on doit tenir compte pour contrôler la dérive des
gouttelettes sont :
la vitesse terminale de chute
la vitesse du vent latéral
la hauteur du point d’émission
les conditions thermiques
les conditions liées aux formulations.
5.2- La vitesse du vent latéral
Le vent a une influence capitale sur le comportement des gouttelettes. Cette influence est
bénéfique pour le transport, la répartition et la réception par le couvert végétal quand le vent est
régulier et calme. Elle est mauvaise quand il est trop fort car il entraine trop loin les gouttelettes
ou, lorsque soufflant par rafales, il perturbe la répartition des gouttelettes sur la zone ciblée.
La vitesse de vent varie avec l’altitude. Près du sol, elle est généralement plus faible qu’à une
certaine hauteur, variable selon le relief. Lorsque l’on dispose du matériel de mesure adéquat, il
faut mesurer la vitesse du vent aussi près possible du point d’émission des gouttelettes.
La vitesse idéale pour les traitements en dérive contrôlées est comprise entre 2 et 3,5 m/s (7,2
à 12,6 km/h). En l’absence de vent ou si la vitesse est supérieure à 6m/s (21,6 km/h), il vaut
mieux de ne pas traiter.
On mesure la vitesse de vent à l’aide d’un anémomètre. Il existe de très perfectionnés, à
lecture numérique, qui est pratique et précis mais fragile et onéreux.
Photo n° 6 : Anémomètre numérique
Mémoire de fin d’études Météorologie
51
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Il y en a de plus simples qui, malgré leur manque de précision, donnent des indications
suffisamment exactes pour réaliser des pulvérisations convenables. Si on ne dispose pas
d’anémomètre, on peut appliquer l’échelle de Beaufort graduée de 0 à 12, dans les limites de 1 à
4.
Figure n° 5 : Estimation de la force du vent d’après l’échelle de Beaufort.
Pour mettre en évidence la direction du vent, il suffit d’observer le mouvement de la
végétation autour du sol (tige d’herbes, branches d’arbres et d’arbustes). Lors des traitements, un
piquet portant un ruban vivement coloré en jaune, orange ou rouge suffit pour indiquer la
direction du vent.
Tableau n° 5 : Utilisation de l’échelle de Beaufort pour l’estimation de la vitesse du vent en
dérive contrôlée
Force Appellation Spécification au sol
Vitesse du vent
(m/s)
Moyenne Extrême
0 Calme La fumée monte verticalement. 0,1 0,0 à 0,2
1 Léger souffle
d’air
Direction du vent montrée par
la fumée et non par une
girouette.
0,9 0,3 à 1,5
2 Brise légère Sensation de vent sur le visage,
les feuilles des arbres bougent,
la girouette s’oriente.
2,4 1,6 à 3,2
3 Brise douce Les feuilles et les petites tiges
sont en mouvement, le vent
déplace un drapeau léger.
4,3 3,3 à 5,4
4 Brise modérée Soulève poussière et papiers, les
petites branches remuent. 6,7 5,5 à 7,9
Mémoire de fin d’études Météorologie
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La direction idéale du vent est perpendiculaire à celle du déplacement au cours du
traitement. Mais cela se produit rarement. Le traitement reste toutefois convenable tant que le
vent forme avec l’axe du déplacement un angle supérieur à 25°.
Figure n° 6 : Mode de déplacement pour les traitements en dérive contrôlée avec les
pulvérisateurs motorisés à dos.
L’opérateur doit avancer à vitesse régulière, droit devant lui.
5.3- Les conditions thermiques
Il est bien connu que la température dans la troposphère diminue avec l’altitude. Ce
phénomène est appelé gradient de la température. Des observations effectuées par ballon sonde
ont montré que le gradient vertical de température varie dans l’espace et dans le temps. En
moyenne, la température baisse de 0,6 °C pour chaque élévation de 100 m. Toutefois, en
certaines occasions, au lieu de diminuer, la température augmente en fonction de l’altitude : c’est
l’inversion thermique.
L’inversion thermique est à son maximum le matin, juste avant le lever du jour.
L’atmosphère est alors stable et l’air ne circule pas de bas en haut. On considère qu’il y a
inversion quand la température à 2m est supérieure d’au moins 0,6 °C à celle régnant au ras du
sol.
Après le lever du jour, le sol se réchauffe plus vite que l’air ambiant. Ce dernier,
devenant de plus chaud, se dilate. Un courant d’air de plus en plus agité et globalement
Mémoire de fin d’études Météorologie
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ascendant s’installe (turbulence) et perturbe la pulvérisation. Le dépôt des gouttelettes sur la
végétation devient de plus en plus faible et de moins en moins régulier.
Figure n° 7 : Périodes favorables aux traitements en dérive contrôlée, en fonction de la
variation journalière des conditions thermiques
Dans la pratique, on estime que les traitements en dérive contrôlée peuvent avoir le
matin, entre le lever du jour et 10h 00 et l’après-midi de 16h 00 au coucher du soleil. En milieu
de la journée, en l’absence d’inversion, le dépôt des gouttelettes peut être entravé par les
turbulences thermiques.
Donc il est vivement déconseillé de traiter en dérive entre 10h 00 et 16h 00.
6. Paramètre d’application pour tous les pesticides
- Aucune application de pesticide n’est anodine pour l’environnement et l’adage populaire
rappelle que la dose fait le poison.
- Respect de la dose d’application (masse de matière active/hectare).
- Respect des conditions météorologiques : ne pas appliquer des pesticides en cas de risque
d’intempéries pour éviter le gaspillage et les risques de pollution.
- Respect la condition aérologiques : température < 35°C, vitesse du vent < 5m/sec.
- Assurer la régularité du débit des appareils de traitement : régularité du débit temporel
(volume/minute) e de la vitesse de progression.
- Utiliser des appareils appropriés à la condition de traitement (kit UBV pour les moto-
pulvérisateurs à dos : pompe +kit téflon + plaquette laiton pour la régularité de débit et si
possible tête UBV).
- Respecter la hauteur d’émission des gouttelettes.
- Assurer un spectre de gouttelettes approprié : ordinairement entre 40 et 80-100 µm de
diamètre.
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- Assurer un calibrage et un entretien réguliers du matériel pour éviter l’encrassement
comme l’usure prématurés des appareils.
- Adéquation du protocole d’application (couverture totale régulière ou irrégulière,
application en bande, application en barrière sous dérive contrôlée…) à la nature du pesticide, à
la cible acridienne (espèce, stade phénologique, comportement phasaire…), à la structure du
tapis végétale et du relief, au contexte environnementale (type et niveau d’anthropisation).
- Ne jamais appliquer aux abords immédiats des points d’eau ou des habitations.
- Respect de la santé humaine :
o Pour les opérateurs : port des équipements de protection ;
o Pour les agriculteurs, pour les éleveurs : information avant traitement et utilisation
d’acridicides dont les solvants et les matières actives ne sont pas phythotoxiques.
o Pour les consommateurs : respect des délais de carence propres à chaque pesticide, pour
les cultures, les pâturages, etc.
- Par mesure de précaution, tous les véhicules (roulants ou volants) porteurs d’appareils de
traitement doivent être équipés d’enregistreurs des paramètres d’application (tracés, vitesse,
débit, voire hauteur relative de vol, etc..).
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PARTIE III. RESULTAT,
DISCUSSION ET
RECOMMANDATION
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Chapitre I. RESULTATS
1. Relevés météorologiques
1.1- Niveaux de réalisations
Les réalisations des relevés pluviométriques au cours de la campagne 2013-2014 sont les
suivantes :
Tableau n° 6 : Réalisations des relevés pluviométriques au cours de la campagne 2013-2014 (%)
ZA Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai
Befandriana Sud 100,0 81,8 100,0 100,0 90,9 90,9 100,0 100,0
Sakaraha 87,5 75,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Ejeda 100,0 100,0 88,9 100,0 90,3 55,6 100,0 77,8
Ambovombe 86,7 66,7 66,7 40,0 73,3 73,3 46,7 26,7
Ihosy 70,6 70,6 35,3 88,2 100,0 70,6 100,0 76,5
Ampanihy 90,0 93,0 77,4 80,0 66,4 72,3 93,0 77,4
Par rapport à l`objectif de 80%, la performance des zones est la suivante :
Befandriana Sud : 8 mois sur 8 ;
Sakaraha : 7 mois sur 8 ;
Ejeda : 6 mois sur 8 ;
Ampanihy : 4 mois sur 8 ;
Ihosy : 3 mois sur 8 ;
Ambovombe : 1 mois sur 8.
La réalisation maximale (100%) est atteinte plusieurs fois pour les trois premières zones alors
que le minimum de 26,7% est observé à Ambovombe.
L`objectif de 80% est atteint 29 fois sur les 48 possibles.
1.2- Plage Optimale Pluviométrique
Au cours de la campagne 2013-2014, la POP est apparue comme suit :
Mémoire de fin d’études Météorologie
57
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Tableau n° 7 : Apparition de la POP au cours de la campagne 2013-2014
ZA Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai
Befandriana Sud 0 1 1 1 1 1 0 1
Sakaraha 0 1 0 1 1 1 0 1
Ejeda 0 0 1 1 1 1 0 1
Ambovombe 0 0 0 0 0 1 0 0
Ihosy 1 1 1 1 1 1 0 1
Ampanihy 0 1 1 0 1 1 0 1
Ce Tableau montre une différence notable entre les différentes zones, du nord au sud :
Ihosy : POP réalisée 7 mois sur 8,
Befandriana Sud : POP 6 mois sur 8,
Sakaraha : POP 5 mois sur 8,
Ejeda et Ampanihy : POP 4 mois sur 8,
Ambovombe seulement une POP pour toute la campagne.
Le mois de Mars est très arrosé (POP pour l`ensemble des 6 zones) au contraire d`Avril qui
est très sec (aucune POP pour l`ensemble des zones).
1.3- Corrélations MTO – POP
La valeur ρ de la corrélation entre MTO et POP est égale à 0,04, largement inférieur à 0,5.
Ainsi, aucune corrélation n`est constatée statistiquement entre les réalisations des relevés
pluviométriques et les apparitions de la Plage Optimale Pluviométrique.
2. Prospections acridiennes
2.1- Niveaux de réalisations
Les réalisations des prospections intensives acridiennes au cours de la campagne 2013-2014
sont les suivantes :
Tableau n° 8 : Réalisations des prospections acridiennes au cours de la campagne 2013-2014
(%)
ZA Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai
Befandriana Sud 40,7 62,9 33,3 88,9 22,2 55,6 77,8 44,4
Sakaraha 55,6 100,0 33,3 77,8 77,8 55,6 11,1 55,6
Ejeda 55,6 100,0 55,6 77,8 94,4 77,8 44,4 55,6
Ambovombe 94,4 85,2 64,8 66,7 100,0 100,0 98,2 44,4
Ihosy 53,3 80,0 26,7 80,0 46,7 93,3 66,7 87,8
Ampanihy 77,8 77,8 44,4 77,8 100,0 88,9 87,0 66,7
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58
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L`objectif de 80% de prospections acridiennes a été atteint 15 fois sur les 48 possibles dont :
Ambovombe : 5 fois sur 8, dont 2 fois avec la valeur maximale de 100% ;
Ihosy : 4 fois sur 8 ;
Ampanihy : 3 fois sur 8 ;
Ejeda : 2 fois sur 8 ;
Befandriana et Sakaraha : 1 fois sur 8.
Les plus faibles réalisations ont été enregistrées à Sakaraha (11,1%).
Si l`objectif est dépassé pour 4 zones en novembre, aucune zone ne l`a atteint en décembre.
2.2- Densités
Les niveaux densitaires au cours de la campagne 2013-2014 sont présentés par le tableau
suivant :
Tableau n° 9 : Densités équivalentes des criquets au cours de la campagne 2013-2014
(criquets/Ha)
ZA
Oct
ob
re
Novem
bre
Déc
emb
re
Jan
vie
r
Fév
rier
Mars
Avri
l
Mai
Befandriana
Sud 163,3 153,3 450,0 466,7 866,7 2 906,7 4 800,0 2 766,7
Sakaraha 163,3 146,7 623,3 2 483,3 4 693,3 7 126,7 2 123,3 1 360,0
Ejeda 16,7 140,0 873,3 653,3 1 450,0 2 360,0 1 413,3 1 280,0
Ambovombe 15,0 33,3 121,7 218,3 118,3 535,0 836,7 666,7
Ihosy 322,0 459,0 620,0 484,0 338,0 325,0 520,0 1 044,0
Ampanihy 76,7 143,3 1 270,0 2 020,0 746,7 706,7 316,7 966,7
La zone de Sakaraha a enregistré les densités les plus élevées, suivie de la Zone de
Befandriana.
En se référant au seuil de grégarité, la situation est la suivante :
Sakaraha : seuil dépassé de janvier à avril ;
Befandriana : seuil dépassé de mars à mai ;
Ejeda : seuil dépassé en mars ;
Ampanihy : seuil dépassé en janvier ;
Ambovombe et Ihosy : aucun dépassement du seuil tout au long de la campagne.
Mémoire de fin d’études Météorologie
59
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2.3- Niveau de grégarité
Le niveau de grégarité enregistré est donné ci-après :
Tableau n° 10 : Niveaux de grégarité des criquets au cours de la campagne 2013-2014 (unité)
ZA Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai
Befandriana
Sud 3 4 4 4 4 4 4 4
Sakaraha 1 3 3 3 4 4 5 5
Ejeda 1 2 3 3 3 3 4 4
Ambovombe 1 1 2 2 3 3 3 3
Ihosy 2 3 3 4 3 3 3 4
Ampanihy 2 2 3 3 2 2 3 4
Suivant l`évolution de la densité, les niveaux de grégarité se présentent comme suit :
Sakaraha : grégarité maximale pendant en Avril et Mai ;
Befandriana sud : grégarité relativement élevée, de novembre à mai ;
Ejeda : grégarité relativement élevée, d`avril à mai
Ihosy : grégarité moyenne élevée ;
Ambovombe : grégarité faible à moyenne.
2.4- Potentiel acridien
Le niveau de potentiel acridien est présenté dans le tableau suivant :
Tableau n° 11 : Niveaux de potentiel acridien au cours de la campagne 2013-2014 (unité)
ZA Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai
Befandriana
Sud 2 2 2 2 3 4 4 4
Sakaraha 2 2 3 3 4 4 5 5
Ejeda 1 2 3 3 3 3 3 3
Ambovombe 1 1 2 2 2 3 3 3
Ihosy 2 2 3 2 2 2 3 3
Ampanihy 2 2 3 3 3 3 3 3
L`évolution du niveau de potentiel acridien suit globalement celle des densités et de la grégarité :
Sakaraha : potentiel très élevé en avril et mai ;
Befandriana Sud : potentiel relativement élevé de mars à mai ;
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60
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Ejeda et Ampanihy : potentiel moyen de décembre à mai ;
Ihosy : potentiel faible à moyen.
2.5- Vérification des corrélations entre prospections acridiennes et ses résultats
L`analyse statistique de corrélation simple entre les prospections acridiennes (PROS) et leurs
résultats donne la synthèse suivante :
Tableau n° 12 : Analyse de corrélations entre les réalisations des prospections acridiennes et
leurs résultats
Résultats ρ (PROS)
DEN -0,29
GRE -0,32
POA 0,15
Les valeurs de ρ sont tous inférieurs à 0,5.
Ainsi, aucune corrélation n`existe entre :
o Les réalisations des prospections acridiennes et les densités des criquets ;
o Les réalisations des prospections acridiennes et le niveau de grégarité des criquets ;
o Les réalisations des prospections acridiennes et le niveau de potentiel acridien.
2.6- Cohérence des réalisations des activités et des résultats
a- Cohérence entre les réalisations des activités de base
Les valeurs moyennes du coefficient MTO / PROS sont les suivantes :
Befandriana : 2,14
Sakaraha : 2,56
Ejeda : 1,38
Ambovombe : 0,73
Ihosy : 1,24
Ampanihy : 1,10.
Les cas de Befandriana et Sakaraha méritent d`être soulevés avec un coefficient très élevé,
marquant ainsi une forte prépondérance des réalisations de relevés pluviométriques par rapport à
celles des prospections acridiennes. Pour les autres zones, le coefficient reste relativement
acceptable.
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b- Cohérence entre les résultats des activités de base
Concernant les résultats des activités, l`analyse de corrélation entre les apparitions de la POP et
les données acridiennes se présente comme suit :
Tableau n° 13 : Analyse de corrélations entre les apparitions de la POP et les données
acridiennes
Résultats ρ (POP)
DEN 0,19
GRE 0,38
POA 0,15
Les valeurs de ρ sont toutes inférieures à 0,5. Ainsi, selon cette analyse statistique, aucune
corrélation n`existe entre les apparitions de la POP et les données résultant des prospections
acridiennes.
c- Cohérence entre les données acridiennes
L`analyse de corrélation entre les données acridiennes elles-mêmes est la suivante :
Tableau n° 14 : Analyse de corrélations entre les données acridiennes.
ρ (DEN) ρ (GRE)
GRE 0,48 1,00
POA 0,67 0,71
Suivant ces résultats statistiques :
DEN Ŕ GRE (ρ = 0,48) : une faible corrélation existe entre les densités et le niveau de
grégarité ;
DEN Ŕ POA (ρ = 0,67) : une corrélation moyenne existe entre les densités et le niveau de
potentiel acridien ;
GRE Ŕ POA (ρ = 0,71) : une corrélation moyenne existe entre le niveau de grégarité et le
niveau de potentiel acridien.
Mémoire de fin d’études Météorologie
62
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Chapitre II. DISCUSSIONS
1. Niveaux de réalisation des activités de base
En considérant l`objectif fixé par le CNA pour ses activités de base, à 80%, les réalisations
en matière de relevés pluviométriques paraissent élevées.
Deux zones antiacridiennes se distinguent : Befandriana Sud et Sakaraha, ayant toutes les
deux atteint plusieurs fois l`objectif avec la valeur maximale de 100 %. L`atteinte de cette valeur
maximale veut dire que les relevés pluviométriques sont réalisés tous les jours, sans aucune
interruption au cours du mois, dans toutes les stations pluviométriques de tous les postes
antiacridiennes de la zone en question. Ce qui parait une performance exceptionnelle au vu des
réalités pratiques.
Parallèlement, les réalisations en matière de prospections acridiennes restent insuffisantes
avec une atteinte de l`objectif de 15 fois seulement pour 48 possibles. Deux zones, Befandriana
et Sakaraha se distinguent par la faiblesse de leurs réalisations, avec l`atteinte de l`objectif un
seul mois de la campagne.
La situation des réalisations des activités dans ces deux zones est donc problématique : alors
que les réalisations en matière de relevés pluviométriques sont maximales, celles des
prospections acridiennes sont minimales. Le coefficient MTO / PROS pour ces deux zones,
dépassant 2, ce qui confirme encore ce décalage de réalisations.
Ce grand décalage entre les réalisations des deux activités de base pour ces zones
antiacridiennes prêtent à discussions en sachant que ces activités sont mises en œuvre par les
mêmes personnes à une fréquence quotidienne pour les relevés pluviométriques et à une
fréquence décadaire pour les prospections acridiennes.
Cette incohérence entre les deux réalisations, en particulier pour Befandriana et Sakaraha,
résulte soit d`une surestimation des relevés pluviométriques soit d`une sous-estimation des
prospections acridiennes. Or, les prospections acridiennes pourront être contrôlées
ultérieurement à travers la situation acridienne et les agents n`ayant aucune raison de sous-
estimer leurs réalisations dans ce sens. Le doute se pose ainsi sur les réalisations des relevés
pluviométriques dont l`effectivité est difficilement vérifiable à posteriori. Il se peut que les
réalisations aient été surestimées.
A ce stade donc, nous pouvons dire que :
- Les réalisations en matière de prospections acridiennes ont été insuffisantes,
- Les réalisations en matière de relevés pluviométriques ont pu être surestimées mais
l`ampleur de cette surestimation reste à définir.
Mémoire de fin d’études Météorologie
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2. Fiabilité des résultats
Même si l`analyse statistique a montré qu`aucune relation ne lie directement les activités et
leurs résultats respectifs, des discussions restent de mise.
En effet, le doute sur les réalisations en matière de relevés pluviométriques se répercute sur
la qualité des données pluviométriques qui servent à déterminer les apparitions ou non de la
POP. Ce qui pose un problème de fiabilité des apparitions de la POP. Les zones les plus mises en
cause dans cette incohérence des activités de base sont Sakaraha et Befandriana alors que ces
zones comptent aussi des apparitions relativement élevées de POP.
Parallèlement, l`insuffisance des prospections acridiennes remet aussi en cause la qualité des
données acridiennes. Or, toutes les données acridiennes incluant densités, grégarité et potentiel
acridien concordent pour montrer un niveau de risques acridiens élevé pour les zones de
Befandriana et Sakaraha alors que ces zones enregistrent les plus faibles réalisations en matière
de prospections acridiennes.
En outre, les réponses obtenues par les analyses de corrélations entre les différents résultats
des activités de base paraissent douteuses :
- d`une part, absence de corrélation entre les apparitions de la POP et les données
acridiennes (densités, grégarité, potentiel acridien),
- d`autre part, absence de corrélation forte entre les données acridiennes (densités,
grégarité, potentiel acridien).
Or, que le Criquet migrateur malgache recherche toujours sa Plage Optimale
Pluviométrique. C`est cette recherche de zone favorable à leur développement qui entraine le
regroupement (augmentation de la densité) ou la dispersion (diminution de la densité) des
populations acridiennes. Le regroupement entraîne à son tour le changement de phase (évolution
de la grégarité). De même, ANDRIAMAROAHINA en 2005 a établi le potentiel acridien à partir
des densités et de la grégarité, à travers son tableau de corrélation (annexe I). Par rapport à ces
études antérieures, les résultats obtenus au cours de la présente étude restent incohérents.
Les résultats des activités de base sont non fiables, particulièrement pour les zones de
Befandriana et Sakaraha qui sont déjà les plus mises en cause pour la qualité des données
pluviométriques.
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Chapitre III. IMPACT DE LA LUTTE ANTIACRIDIENNE
PREVENTIVE
1. Impact environnemental
La lutte préventive antiacridienne est classée en catégorie environnementale I. Les
composantes ont très peu d’impacts négatifs sur l’environnement, et là où ces impacts existent,
ils sont limités, de faible ampleur, ou peuvent facilement être maîtrisés.
En prenant compte, non seulement les effets toxiques chimiques, mais aussi la toxicité
des biopésticides, les principaux éléments pour le respect de l’environnement consistent à :
identifier et évaluer l'importance et la probabilité d'occurrence des impacts potentiels;
définir les principales activités, les ressources correspondantes et les responsabilités des
différentes parties prenantes pour le bon déroulement de la lutte préventive ;
définir le cadre général lié à l'utilisation des biopesticides ;
et élaborer un programme environnemental pour le suivi et l'évaluation des impacts ;
Les conclusions d’études d’impact environnemental confirment que la lutte préventive n’a pas
d’effets écologiques néfastes, au contraire en tant qu’une opération préventive, elle contribue à
mieux préserver l’équilibre agro-écologique que menace constamment le risque d’invasion.
L’étude d’impact environnementale a développé une approche environnementale spécifique au
problème de lutte contre les criquets à Madagascar. Ce plan tient compte d'un environnement
particulièrement fragile du fait:
des espèces endémiques ;
et des contingences liées à la santé des populations et à la protection des cultures contre
une pollution chimique. Un suivi environnemental adéquat permettra d'ajuster le
protocole de lutte contre ce fléau.
2. Impact social
Les impacts sociaux sont évidents. Les traitements préventifs des zones infestées par les
locustes permettront de sauver des récoltes. Ils allégeront les travaux liés aux activités lutte
contre les invasions. En protégeant les cultures contre les invasions acridiennes, les dégâts causés
sur les pâturages diminuent les possibilités d'alimentation du bétail et obligent les éleveurs à aller
très loin pour faire paître leurs troupeaux. La protection de cette production aura un impact
Mémoire de fin d’études Météorologie
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positif sur la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté. La lutte préventive permettra de
réduire les surfaces à traiter à l’avenir. Cela réduira par la même occasion la quantité de produits
déversés sur l’environnement.
Aussi, par la mise en œuvre de la composante recherche des méthodes de lutte biologique
(en tant qu’alternatives à la lutte chimique) qui constitueront des solutions durables et
compatibles avec les exigences de préservation de l’environnement et de l’importante
biodiversité du pays, au problème de l’invasion acridienne. Le renforcement des capacités
institutionnelles au niveau national à travers l’important programme de développement des
ressources humaines et de la cohésion sociale au niveau des bénéficiaires à travers la mise en
place de brigades villageoises de lutte antiacridienne constitue un autre impact important.
3. Durabilité et risques de la lutte préventive
3.1- Durabilité
La lutte préventive vise l’établissement d’un système permanent de surveillance acridienne.
Dans le souci d’initier des actions durables, un certain nombre de précautions a pris, il est en
effet prévu :
o la formation des populations bénéficiaires et leur organisation en brigades villageoises de
lutte antiacridienne ;
o le renforcement des capacités institutionnelles du CNA à travers un important programme de
formation des cadres nationaux.
Un service de lutte antiacridienne mieux structuré , un réseau de surveillance acridienne
couvrant l’ensemble de l’aire grégarigène et animé par des agents et des représentants des
populations bénéficiaires bien formés, l’existence de produits rémanents pour le traitement en
barrière des bandes larvaires (pouvant valablement remplacer la dieldrine dont le retrait de la
liste des produits approuvés avait été une contrainte majeure à l’efficacité du traitement en
barrière) constituent des atouts indéniables pour la pérennisation des actions au-delà de la durée
du projet.
La prise en charge des coûts récurrents par le Gouvernement (à travers les ressources
budgétaires du CNA), le renforcement des capacités nationales à travers la formation,
l’utilisation de méthodes de lutte biologiques et la participation active des populations
Mémoire de fin d’études Météorologie
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bénéficiaires aux travaux d’entretien, d’observation et de signalisation constituent à plus d’un
titre, une garantie supplémentaire quant à la durabilité de la lutte préventive.
3.2- Principaux risques et mesures d'atténuation
La réduction de moyens affectés à la lutte antiacridienne en période de rémission et le manque
de continuité des activités de lutte antiacridienne au-delà des financements extérieurs constituent
un handicap. Pour lever ce handicap et assurer la durabilité des activités de lutte, elle est
envisagée :
o la participation des bénéficiaires organisés en équipes villageoises de prospection et de
traitement antiacridien ;
o la création de comités de suivi et de pilotage des actions de lutte antiacridienne au niveau
national et provincial.
La sélection et la rétention de cadres compétents pour la lutte antiacridienne seront aussi
essentielles à l’atteinte des objectifs.qui envisage assurer la motivation du personnel et du coup
leur rétention à travers les actions suivantes :
o Évaluation et éventuelle revalorisation des indemnités de terrain ;
o Amélioration des conditions et du cadre de travail (réhabilitation des logements et bureaux,
dotation en moyen de transport adéquats, etc…) ;
o Sécurisation de l’emploi (davantage de contrat à durée indéterminée) ;
o Organisation de séances régulières et fréquente de formation et de recyclage.
La réalisation des objectifs est alors repose sur une participation des bénéficiaires et sur une
bonne exécution des activités dont certaines (recherche et formation) seront mises œuvre par des
partenaires avec lesquels des conventions seront établies. La non-participation des bénéficiaires
constitue un des risques. Pour minimiser ce risque, un programme intense de sensibilisation et de
formation en direction des bénéficiaires seront nécessaires.
3.3- Avantages de la lutte préventive
Sur le plan économique et financier est apprécié à travers l'inventaire des dégâts causés
par l'invasion acridienne au niveau de l'agriculture, de l'élevage, de l'apiculture et de
l'environnement. Cet inventaire, bien que difficile à réaliser, n’est pas encore disponible par
manque de comptabilisation précise sur l'ensemble des zones touchées par le fléau. On ne peut
que constater visuellement les dégâts. Les estimations récentes du Ministère de l’agriculture et
Mémoire de fin d’études Météorologie
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Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
du PAM ont démontré que les attaques acridiennes étaient responsables des pertes de l’ordre de
30 % sur l’ensemble de la production agricole nationale, tous produits confondus (maïs, paddy,
manioc, haricot, pâturage, apiculture, etc.). En ce qui concerne les céréales (maïs et paddy) qui
subissent le plus de dégâts lors des attaques et dont la production nationale est de 2.770.000
tonnes, les pertes dues aux attaques sont estimées de l’ordre de 30 à 50 %.
L’amélioration de niveau et de qualité de production du monde rural sont un des piliers
de la stratégie nationale en matière de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté. La lutte
contre les attaques va contribuer à la réduction du déficit commercial du pays et à l’économie
des devises dont le pays a besoin pour équilibrer sa balance des paiements.
.
Mémoire de fin d’études Météorologie
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Chapitre IV. RECOMMANDATIONS
Le CNA dispose actuellement de suffisamment d’atouts, de matériels et d’équipements
financés par les bailleurs de fonds et l’Etat malagasy, pour lui permettre d’entreprendre la lutte
préventive contre les acridiens dans de meilleures conditions. Il reste seulement certains points
de gestion à améliorer qui peuvent facilement être résolus. La réalisation des recommandations
suivantes à travers l’exécution du plan d’amélioration des performances pour rendre le CNA plus
performant.
1. Avertissement acridien
1.1- Améliorer la collecte des données
La pluviométrie constitue une des données de base nécessaires à l`avertissement acridien
et elle doit être fiable. Cette fiabilité est obtenue en contrôlant l`ensemble du processus de
collecte, de transmission et de traitement des données y afférentes. Les responsables de postes
antiacridiens, chargés de la collecte sur terrain, doivent être sensibilisés pour enregistrer les
réalités du terrain, telles qu`elles se sont déroulées et non simuler une pluviométrie théorique.
A la différence des relevés pluviométriques, la fiabilité des données acridiennes
proviennent cette fois de l`insuffisance des prospections. La tendance des agents de terrain est de
prioriser surtout les interventions antiacridiennes, délaissant ainsi la prévention, en particulier
lorsque les infestations deviennent de plus en plus importantes. L`organisation sur terrain doit
être faite de façon à toujours prioriser les prospections acridiennes intensives par les
responsables de poste antiacridien, en leur donnant les moyens logistiques suffisants pour
atteindre leur objectif d`assurer au moins 80% des prospections intensives décadaires dans leurs
stations d`observations.
Le bon fonctionnement du système d’avertissement et d’alerte précoce est tributaire des
données de terrain, de leur qualité et de la rapidité de leur transmission. Il est donc nécessaire
d’accorder une priorité absolue à la réalisation effective d’un service minimal pour collecter ces
données quel que soit les difficultés rencontrées.
1.2- Vérifier systématiquement la fiabilité des données
Avant le traitement des données proprement dit, il est important que les techniciens de
Betioky Sud procèdent systématiquement aux vérifications suivantes :
Mémoire de fin d’études Météorologie
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Quantité des données à traiter : un seuil d`acceptation doit être fixé, au-dessous duquel les
données seront rejetées suite à une marge d`erreur trop importante ;
Qualité des données : un contrôle systématique doit être fait pour déceler les données
incohérentes qui par la suite, seront écartées.
Les agents de terrain seront tenu systématiquement au courant de l`existence des données
rejetées (insuffisantes ou incohérentes) pour mieux les sensibiliser sur l`importance de leur
rôle en tant que cheville ouvrière de la lutte antiacridienne.
Les recherches doivent être poussées afin de fixer ce seuil quantitatif d`acceptation et
trouver ce système de contrôle de cohérence des données.
1.3- Informer périodiquement sur l`évolution des risques acridiens
La lutte antiacridienne est une gestion des risques et il est indispensable que le public et
les décideurs soient tenus au courant de l`évolution de la lutte.
En outre, des informations médiatisées sont à faire à destination du public au moins tous
les trois mois.
2. Interventions antiacridiennes
2.1- Améliorer la détermination des surfaces réelles infestées ou traitées sur terrain
Les améliorations à apporter sur la collecte de données concernent aussi les interventions
antiacridiennes, aussi bien la détermination des surfaces infestées que de celles traitées.
La détermination des surfaces infestées ou traitées doit se faire systématiquement par
GPS, en délimitant au moins 4 coins de chaque parcelle. Pour ce faire, les agents de terrain sont à
équiper d`appareil GPS, avec un apprentissage soutenu pour l`utilisation de cette technologie.
2.2- Augmenter l`efficacité des stratégies d`interventions
Intervenir le plus tôt possible constitue une garantie d`efficacité de la stratégie de lutte.
Pour ce faire, la détection précoce de toute manifestation acridienne et de tout début
d`infestations est primordiale. Les agents de terrain doivent s`assurer que les prospections
acridiennes soient faites périodiquement, d`une manière responsable et professionnelle.
Ensuite, pour tout traitement antiacridien, le taux d`interventions actuellement insuffisant est à
augmenter. Ce faible taux peut résulter de plusieurs causes qu`il faudrait pallier : capacité et
compétence humaines, organisation des ressources, …
Mémoire de fin d’études Météorologie
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Pour le facteur humain, deux aspects sont à voir :
- le renforcement de capacité technique à travers des formations recyclages périodiques
- le renforcement des suivis et des contrôles pour prévenir toute mauvaise exécution.
La disponibilité des moyens logistiques constitue toujours un facteur limitant de la lutte
antiacridienne depuis longtemps, avec des moyens insuffisants ou mal repartis. Un renforcement
de la capacité matérielle du CNA est à envisager à court terme, avec un plan de maintenance
approprié.
Dans cette gestion des ressources, les efforts doivent être portés plus vers les zones à fortes
infestations, présentant des risques acridiens plus élevés.
2.3- Vérifier systématiquement les résultats et impacts des interventions
Pendant les moments forts de la campagne, l`objectif est d`arriver à traiter le maximum
d`infestations et souvent, les vérifications de l`efficacité et des impacts environnementaux des
traitements sont négligées.
Or, le suivi d`efficacité devrait permettre d`évaluer la stratégie de lutte et orienter quant
aux prochaines interventions. De même, sans suivis d`impacts, l`atteinte des traitements sur la
faune non cible reste inconnue.
Les suivis après traitement sont impératifs, non seulement pour évaluer l`efficacité de la
lutte mais aussi pour vérifier les impacts sur les non cibles.
3. Gestion des risques acridiens
3.1- Renforcer l`opérationnalité du système de lutte préventive antiacridienne
Parler de l`opérationnalité du système de lutte préventive antiacridienne sous-entend la
mise à disposition des ressources nécessaires au bon fonctionnement du système. Cette mise à
disposition est d`autant plus importante que le maitre-mot de la lutte antiacridienne est la rapidité
de réponse d`interventions après chaque manifestation acridienne.
Les ressources les plus importantes qui doivent être mises à disposition de l`organisation de lutte
antiacridienne sont :
- les ressources humaines : effectif, compétence technique, motivation
- les ressources matérielles : disponibilité à temps, organisation, maintenance, …
Mémoire de fin d’études Météorologie
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- les ressources financières : budget de fonctionnement, fonds d`urgence
3.2- Maitriser les enjeux de la lutte antiacridienne
La lutte antiacridienne revêt une particularité suite à se divers enjeux : économique,
sociopolitique, technique, environnementale,…
Principalement, les points suivants méritent d`être considérés pour une vision à long
terme de la lutte antiacridienne à Madagascar :
- La protection de l`environnement
- La participation des paysans, premiers bénéficiaires de la lutte
- La sécurisation alimentaire et le suivi des dégâts acridiens
- La gestion des informations rurales
L’Environnement est un des facteurs les plus déterminants de la pérennité de la lutte
antiacridienne.
Trois principaux éléments relatifs à l’environnement sont à tenir en compte :
la limitation des impacts des interventions antiacridiennes par application des
dispositions du Cahier des Charges Environnementales ;
le projet actuel d`extension des aires protégées, en particulier dans l`AG du sud de
Madagascar, qui va limiter l`accès des intervenants aux foyers de grégarisation des
criquets ;
pour la sécurisation alimentaire, les efforts doivent se porter sur la recherche et la mise en
place d`un dispositif d`évaluation des dégâts causés par les criquets ainsi que les effets
socioéconomiques sur les récoltes et la disponibilité alimentaire, en particulier dans le
sud.
Enfin, la lutte antiacridienne s`opère dans un contexte multifactoriel et il est important de
considérer les autres éléments du développement rural. Avec son système d`information qui
commence à être opérationnel, la lutte antiacridienne sera à renforcer pour servir de relais aussi
pour un système d`informations rurales plus intégré.
3.3- Etablir un plan de contingence antiacridien
La lutte antiacridienne est une stratégie à long terme et nécessite une planification
adaptée. Sans plan de contingence, chaque manifestation acridienne hors programmation
Mémoire de fin d’études Météorologie
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habituelle entraine une organisation particulière et des appels ponctuels à l`aide dont les résultats
restent aléatoires.
Mettre en place un plan de contingence pour la gestion des risques acridiens permet de :
- caractériser une situation acridienne donnée et mettre en place la stratégie de lutte capable
de contrôler les manifestations acridiennes le plus rapidement possible ;
- mobiliser les fonds nécessaires à chaque niveau de risques, à travers des procédures adaptées
à une situation d`urgence acridienne, à partir des sources préalablement identifiées ;
- rassurer les partenaires sur une gestion rationnelle et réellement préventive de la lutte
antiacridienne à Madagascar.
3.4- Personnels et logistiques
Une réunion hebdomadaire organisée à Betioky faciliterait la communication entre la
Direction et le Département Technique Opérationnelle et produirait ainsi une approche plus
appropriée et une meilleure connaissance des activités du CNA sur le terrain.
Une meilleure gestion de l’utilisation des véhicules et des motos permettra une
diminution des coûts de carburant, des frais de mission et des frais de réparations.
Mémoire de fin d’études Météorologie
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CONCLUSION
Comme dans la majeure partie des pays africains, la pauvreté constitue le problème le
plus aigu auquel fait face Madagascar, particulièrement en milieu rural. Le projet de lutte
préventive antiacridien s'inscrit dans le cadre global de la sécurité alimentaire et la lutte contre la
pauvreté par la protection des cultures et représente donc, une action prioritaire pour le
développement. Les efforts du Gouvernement malgache pour juguler l’invasion acridienne en
cours et de prévenir les invasions futures méritent d’être soutenus et encouragés.
La grande technicité de la lutte antiacridienne appelle à des analyses et recherches
permanentes sur les activités et la situation acridienne. Ces analyses et recherches doivent
viser à assurer que le système de lutte préventive antiacridienne mis en place soit
réellement techniquement efficace, écologiquement acceptable, financièrement soutenable, et
socio-économiquement rentable.
Pour ce faire, en tant qu`activité de gestion de risques, la lutte antiacridienne se doit
d`avoir son plan de contingence qui doit prévoir les différents niveaux de risques, les stratégies
et moyens pour y faire face ainsi que les modalités de financement. En l`état actuel des choses,
d`importants travaux de recherches et de conception restent à mener pour aboutir à un tel plan
qui devrait être l`outil de travail indispensable au Centre National Antiacridien malagasy.
Mémoire de fin d’études Météorologie
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BIBLIOGRAPHIE
[1] Auteur : ANDRIAMARIVAO Tokinaina Sambatra
Titre : Impact de la lutte Acridienne sur la production de maïs sur la zone sud de Madagascar
Type : Mémoire de fin d’études
Nombre des pages : 89
Année d’édition : 2011
[2] Auteur : MENGUE Yannick Wilfried
Titre : EVALUATION ET SUIVI ENVIRONNEMENTALE : Cas du Programme triennal
(2013-2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar
Type : Mémoire de fin d’études
Nombre des pages : 68
Année d’édition : 2014
[3] Auteurs : - Patrick FUSILIER : Economiste
- Saïd GHAOUT : Acridologue
Titre : Mission d’Evaluation de Performance et des Conditions de Durabilité du Centre National
Antiacridien (CNA) DE MADAGASCAR
Type : Rapport Final d’Evaluation
Nombre des pages : 64
Année d’édition : 2008
[4] Auteur : Antoine Doré
Titre : Analyse socio-technique d’un dispositif de gestion du risque sur la prévention des
invasions de criquets
Type : Ouvrage de recherche
Nombre des pages : 08
Année d’édition : 2008
[5] Auteur : LAUNOIS (M.)
Titre : Influence du facteur pluviométrique sur l'évolution saisonnière du Criquet migrateur en
phase solitaire et sur sa grégarisation à Madagascar
Type : Thèse de Doctorat d'Etat,
Nombre des pages : 159
Mémoire de fin d’études Météorologie
75
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
Année d’édition : 1997
[6] Auteur : ANDRIANASOLO RAVOAVY (J.)
Titre : Relations entre la climatologie et les pullulations d'insectes phytophages dans le Sud-
Ouest de Madagascar
Type : Thèse de Doctorat d'Etat,
Nombre des pages : 242
Année d’édition : 1979
[7] Auteurs : DURANTON (J.F.) et al.
Titre : Manuel de lutte préventive antiacridienne à Madagascar à l’usage des prospecteurs
Type : Ouvrage de recherche
Nombre des pages : 307
Année d’édition : 2009
[8] Auteurs : - FRANC (A.)
- ANDRIAMAROAHINA et al.
Titre : La lutte préventive anti-acridienne à Madagascar
Type : Rapport Final du projet français de Contribution à la Lutte Antiacridienne
Nombre des pages : 140
Année d’édition : 2004
[9] Auteur : LECOQ (M.)
Titre : Les déplacements par vol du Criquet migrateur malgache en phase solitaire : leur
importance sur la dynamique des populations et la grégarisation
Type : Thèse de Doctorat d'Etat,
Nombre des pages : 245
Année d’édition : 1975
[10] Auteur : ANDRIAMALALA
Titre : La météorologie et le Criquet migrateur malgache
Type : Rapport de projet DPV
Nombre des pages : 32
Année d’édition : 2001
Mémoire de fin d’études Météorologie
76
Promotion 2014 LANTOARINALA Minosoa Irénée
WEBOGRAPHIE
[11] http://www.fao.org/fao.trainning
[12] [email protected]@fao.org
[13] http://fr.wikipedia.org/wiki/Criquet_migrateur
[14] http://fr.wikipedia.org/wiki/Criquet_nomade
[15] http://locust.cirad.fr/tout_savoir/biologie/bio_1.html
Mémoire de fin d’études Météorologie
I
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
ANNEXES
Mémoire de fin d’études Météorologie
II
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
Annexe I. Tableau de corrélation pour établissement du potentiel acridien
Niveau de
grégarité
Classe de densités équivalentes en imagos par hectare
0 1 à
10
11 à
100
101à500 501 à
1500
1501 à
2500
2501 à
10000
Sup à
10001
1 0 1 1 2 2 3 3 3
2 0 1 2 2 3 3 3 3
3 0 2 2 2 3 3 3 4
4 0 2 2 2 3 3 4 4
5 0 2 2 3 3 3 4 5
6 0 2 2 3 3 3 4 5
Mémoire de fin d’études Météorologie
III
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
Annexe II. Nombre de relevés météorologiques, par PA, d`octobre 2013 à mai 2014
ZA N° PA Nbstations Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai
Befandriana Sud
1 Manja 3 93 90 93 93 84 93 90 93
2 Soahazo 5 155 90 155 155 112 124 150 155
3 Ankaraobato 3 93 90 93 93 84 93 90 93
Sakaraha
4 Miary 3 93 90 93 93 84 93 90 93
5 Ankilivalo 2 62 60 62 62 56 62 60 62
6 Berenty
Betsileo 3 62 30 93 93 84 93 90 93
Ejeda
7 Betioky Sud 4 124 120 124 124 112 31 120 124
8 Beahitse 1 31 30 31 31 28 31 30 31
9 Beheloke 4 124 120 93 124 112 93 120 62
10 Beloha 3 62 60 62 62 56 62 60 31
Ambovombe 11 Tsihombe 7 217 120 124 31 140 186 60 31
12 Amboasary 5 124 120 124 93 112 93 90 62
Ihosy
13 Betroka 6 93 90 31 155 168 124 180 124
14 Jangany 2 31 30 31 62 56 31 60 31
15 Ihosy 4 93 90 62 93 112 62 120 93
16 Ranohira 4 124 120 62 124 112 124 120 124
17 Ianakafy 1 31 30 0 31 28 31 30 31
Ampanihy
18 Androka 3 93 90 93 31 84 93 90 62
19 Fotadrevo 4 124 120 124 124 112 124 120 93
20 Bekily 3 62 30 31 31 28 62 30 31
Mémoire de fin d’études Météorologie
IV
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
Annexe III. Nombre de prospections intensives, par PA, d`octobre 2013 à mai 2014
ZA N° PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai
Objectif par PA (06 par décade) 18 18 18 18 18 18 18 18
Befandriana
Sud
1 Manja 0 0 0 12 6 12 6 0
2 Soahazo 10 16 6 18 6 12 18 12
3 Ankaraobato 12 18 12 18 0 6 18 12
Sakaraha
4 Miary 6 18 12 18 18 18 6 12
5 Ankilivalo 12 18 6 12 12 6 0 0
6 Berenty
Betsileo 12 18 0 12 12 6 0 18
Ejeda
7 Betioky Sud 12 18 12 18 15 6 6 12
8 Beahitse 12 18 0 12 18 18 0 0
9 Beheloke 6 18 18 12 18 18 18 18
Ambovombe
10 Beloha 18 18 18 12 18 18 18 12
11 Tsihombe 15 12 5 12 18 18 17 12
12 Amboasary 18 16 12 12 18 18 18 0
Ihosy
13 Betroka 6 12 0 18 6 12 18 18
14 Jangany 0 18 6 18 12 18 0 12
15 Ihosy 18 18 6 18 6 18 12 18
16 Ranohira 18 12 12 18 18 18 12 13
17 Ianakafy 6 12 0 0 0 18 18 18
Ampanihy
18 Androka 18 18 12 18 18 12 17 18
19 Fotadrevo 6 12 0 12 18 18 18 6
20 Bekily 18 12 12 12 18 18 12 12
Mémoire de fin d’études Météorologie
V
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
Annexe IV. L`apparition de la POP, par poste antiacridien, d`octobre 2013 à mai 2014
ZA N° PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai
Befandriana
Sud
1 Manja 0 1 0 1 1 1 0 1
2 Soahazo 0 0 1 0 1 1 0 0
3 Ankaraobato 0 0 1 0 1 1 0 0
Sakaraha 4 Miary 0 0 0 1 1 1 0 1
5 Ankilivalo 0 0 0 1 1 1 0 0
6 BerentyBetsileo 0 1 0 1 1 1 0 1
Ejeda 7 BetiokySud 0 0 0 1 1 1 0 1
8 Beahitse 0 0 0 0 1 1 0 1
9 Beheloke 0 0 1 0 0 1 0 1
Ambovombe 10 Beloha 0 0 0 0 0 0 0 0
11 Tsihombe 0 0 0 0 0 1 0 0
12 Amboasary 0 0 0 0 0 1 0 0
Ihosy 13 Betroka 0 1 0 1 1 1 0 0
14 Jangany 1 1 1 1 0 0 0 1
15 Ihosy 0 0 0 1 0 1 0 1
16 Ranohira 0 1 1 1 0 1 0 0
17 Ianakafy 0 1 1 1 0 0 0 1
Ampanihy 18 Androka 0 0 0 0 0 1 0 1
19 Fotadrevo 0 0 1 0 1 1 0 0
20 Bekily 0 1 1 0 0 1 0 0
Mémoire de fin d’études Météorologie
VI
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
Annexe V. Les appareils de pulvérisateurs
a) Le pulvérisateur motorisé à dos
Mémoire de fin d’études Météorologie
VII
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
b) Le pulvérisateur rotatif à pile
Mémoire de fin d’études Météorologie
VIII
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
Annexe VI. Les densités des populations du criquet migrateur par PA, d`octobre 2013 à mai
2014 (en densité équivalente par hectare)
ZA N° PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai
Befandriana
Sud
1 Manja 140 180 240 200 1000 2750 2130 500
2 Soahazo 290 200 1010 900 600 3270 10600 5300
3 Ankaraobato 60 80 100 300 1000 2700 1670 2500
Sakaraha 4 Miary 60 80 90 5200 8000 16700 2870 1800
5 Ankilivalo 180 110 1400 650 3420 2300 2500 2000
6 Berenty
Betsileo
250 250 380 1600 2660 2380 1000 280
Ejeda 7 Betioky-Sud 10 140 1200 970 3200 3570 1740 610
8 Beahitse 10 200 1300 700 1000 3080 2000 2300
9 Beheloke 30 80 120 290 150 430 500 930
10 Beloha 0 0 55 100 50 730 750 250
Ambovombe 11 Tsihombe 30 60 110 135 200 575 570 250
12 Amboasary 15 40 200 420 105 300 1190 1500
Ihosy 13 Betroka 590 750 640 350 200 120 740 2790
14 Jangany 100 530 560 250 350 450 500 780
15 Ihosy 310 280 250 260 200 150 260 350
16 Ranohira 260 255 910 1260 720 760 610 530
17 Ianakafy 350 480 740 300 220 145 490 770
Ampanihy 18 Androka 80 100 70 180 250 450 190 170
19 Fotadrevo 70 130 3010 4520 740 470 420 230
20 Bekily 80 200 730 1360 1250 1200 340 2500
Mémoire de fin d’études Météorologie
IX
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
Annexe VII. Les phases (niveaux de grégarité) des populations du criquet migrateur par PA,
d`octobre 2013 à mai 2014
ZA N° PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai
Befandriana Sud 1 Manja 3 3 3 4 4 4 4 3
2 Soahazo 3 4 4 4 4 4 4 4
3 Ankaraobato 1 1 3 3 3 4 2 3
Sakaraha 4 Miary 1 3 3 3 4 4 5 5
5 Ankilivalo 1 2 3 3 3 4 5 4
6 Berenty Betsileo 1 1 1 2 2 2 2 3
Ejeda 7 Betioky-Sud 1 2 3 3 3 3 4 4
8 Beahitse 1 1 3 3 3 3 3 3
9 Beheloke 1 1 1 3 3 4 4 4
10 Beloha 1 1 1 1 1 3 3 3
Ambovombe 11 Tsihombe 1 1 2 2 1 1 1 3
12 Amboasary 1 1 1 1 3 3 3 3
Ihosy 13 Betroka 1 3 3 1 3 1 3 3
14 Jangany 1 3 1 1 2 3 3 4
15 Ihosy 2 2 2 3 3 2 1 4
16 Ranohira 2 3 3 4 3 3 3 4
17 Ianakafy 3 4 4 3 2 2 2 3
Ampanihy 18 Androka 2 2 2 2 2 3 3 2
19 Fotadrevo 1 1 3 3 2 2 3 4
20 Bekily 1 1 3 2 2 3 2 2
Mémoire de fin d’études Météorologie
a
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. a
SOMMAIRE ............................................................................................................................... i
LISTE DES CARTES ................................................................................................................ ii
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... ii
LISTE DES PHOTOS ............................................................................................................... iii
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... iii
LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................................. iv
GLOSSAIRE .............................................................................................................................. v
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
PARTIE I. .................................................. 2 PROBLEME ACRIDIEN A MADAGASCAR
Chapitre I. GENERALITES SUR LES ACRIDIENS .................................................................. 3
1. Famille des Acrididae ...................................................................................................... 3
2. Criquet migrateur malagasy ............................................................................................. 4
3. Criquet nomade................................................................................................................ 4
4. Distinction entre le criquet migrateur et le criquet nomade ............................................... 6
Chapitre II. BIOLOGIE ET MŒURS DES ACRIDIENS LOCUSTES ....................................... 7
1. Locusta migratoria capito ................................................................................................. 7
Cycle biologique ....................................................................................................... 7 1.1
Critères distinctifs entre le solitaire et le grégaire ...................................................... 8 1.2
2. Nomadacris septemfasciata .............................................................................................. 9
2.1 Cycle biologique ....................................................................................................... 9
2.2 Critères distinctifs entre le solitaires et le grégaire ................................................... 11
Chapitre III. ECOLOGIE DU CRIQUET MIGRATEUR ET DU CRIQUET NOMADE .......... 12
1. Ecologie du criquet migrateur ........................................................................................ 12
Ecologie.................................................................................................................. 12 1.1
Action du facteur hydrique ...................................................................................... 13 1.2
Action de la température ......................................................................................... 16 1.3
Végétation .............................................................................................................. 16 1.4
2. Ecologie du criquet nomade ........................................................................................... 16
2.1 Comportement ........................................................................................................ 16
2.2 Biotopes du criquet nomade .................................................................................... 17
2.3 Régulation abiotique ............................................................................................... 17
Chapitre IV. LUTTE ANTIACRIDIENNE A MADAGASCAR ............................................... 19
Mémoire de fin d’études Météorologie
b
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
1. Aire grégarigène à Madagascar ...................................................................................... 19
Grégariaptitude ....................................................................................................... 19 1.1
Notion d’aire grégarigène........................................................................................ 20 1.2
Migrations saisonnières du criquet migrateur .......................................................... 22 1.3
Dynamique saisonnière des populations du criquet nomade .................................... 23 1.4
2. Historique de la lutte contre les acridiens à Madagascar ................................................. 25
2.1 Utilisation du moyen physique : le « feu »............................................................... 25
2.2 Utilisation de la méthode « ramassage » .................................................................. 26
2.3 Utilisation des fossés ou des barrages- pièges .......................................................... 26
2.4 Première utilisation d’aéronefs en lutte antiacridienne à Madagascar ...................... 26
2.5 Création du Centre Antiacridien de Betioky-Sud et son Histoire ............................. 26
3. Acridicides utilisés à Madagascar .................................................................................. 27
3.1 Choix des acridicides .............................................................................................. 27
3.2 Acridicides utilisés à Madagascar ........................................................................... 27
PARTIE II. .............................................. 29 CADRE D’ETUDES ET METHODOLOGIE
Chapitre I. PRESENTATION DES ZONES D’ETUDE : FAO ET CNA .................................. 30
1. Présentation de la FAO .................................................................................................. 30
1.1 Objectifs de la FAO ................................................................................................ 30
1.2 Structuration de la représentation de la FAO Ŕ Madagascar ..................................... 31
1.3 Présentation structurelle de l’équipe d’urgence antiacridienne ................................. 31
2. Présentation du CNA ..................................................................................................... 32
2.1 Mandat ................................................................................................................... 32
2.2 Structuration ........................................................................................................... 32
3. Présentation de la stratégie du programme actuel ........................................................... 34
3.1 Justification du programme ..................................................................................... 34
3.2 Objectif des programmes et axes stratégiques d’intervention ................................... 35
3.3 Mise en place du programme .................................................................................. 36
Chapitre II SURVEILLANCE ET AVERTISSEMENT ..................................................... 37
1. De la surveillance à l’avertissement ............................................................................... 37
1.1 Pour le criquet migrateur malgache ......................................................................... 37
1.2 Pour le criquet nomade ........................................................................................... 38
2. Une surveillance renforcée en saison des pluies ............................................................. 39
2.1 Les stations d`observations ..................................................................................... 39
2.2 Critère de choix des postes pluviométriques ............................................................ 40
Mémoire de fin d’études Météorologie
c
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
2.3 Activités de base en lutte antiacridienne .................................................................. 41
2.4 Les résultats de ces activités .................................................................................... 41
2.5 Principaux facteurs déterminants d`une situation acridienne .................................... 41
3. Démarche de vérification des activités de base en lutte antiacridienne ............................ 41
3.1- Relevés pluviométriques ......................................................................................... 41
3.2- Prospections acridiennes ......................................................................................... 42
3.3- Cohérence des réalisations des activités et des résultats ........................................... 43
4. Méthode appliquée ......................................................................................................... 43
Chapitre III STRATEGIE D’INTERVENTION .................................................................. 45
1. Tactique d’intervention .................................................................................................. 47
4.1- En fonction des cibles acridiennes ........................................................................... 47
Larves ................................................................................................................. 47 1.1.1
Larves diffuses sur des grandes étendues ............................................................. 47 1.1.2
Tâches et bandes larvaires relativement proches les unes des autres ..................... 47 1.1.3
Tâches et bandes larvaires éloignées les unes des autres ou couvrant de petites 1.1.4
surface …………………………………………………………………………………….47
4.2- En fonction de type d’environnement ...................................................................... 48
5. Situation du dispositif technique d’intervention .............................................................. 49
5.1- Utilisation de vent latérale ou dérive contrôlée ....................................................... 49
5.2- La vitesse du vent latéral ......................................................................................... 50
5.3- Les conditions thermiques ....................................................................................... 52
6. Paramètre d’application pour tous les pesticides ............................................................. 53
PARTIE III. ............................ 55 RESULTAT, DISCUSSION ET RECOMMANDATION
Chapitre I. RESULTATS .......................................................................................................... 56
1. Relevés météorologiques............................................................................................... 56
2. Prospections acridiennes ......................................................................................... 57
Chapitre II. DISCUSSIONS ..................................................................................................... 62
1. Niveaux de réalisation des activités de base ................................................................... 62
2. Fiabilité des résultats...................................................................................................... 63
Chapitre III. IMPACT DE LA LUTTE ANTIACRIDIENNE PREVENTIVE ........................... 64
1. Impact environnemental ................................................................................................. 64
2. Impact social .................................................................................................................. 64
3. Durabilité et risques de la lutte préventive ...................................................................... 65
3.1- Durabilité................................................................................................................... 65
Mémoire de fin d’études Météorologie
d
LANTOARINALA Minosoa Irénée Promotion 2014
3.2- Principaux risques et mesures d'atténuation ................................................................ 66
3.3- Avantages de la lutte préventive................................................................................. 66
Chapitre IV. RECOMMANDATIONS ..................................................................................... 68
1. Avertissement acridien ................................................................................................... 68
1.1- Améliorer la collecte des données ........................................................................... 68
1.2- Vérifier systématiquement la fiabilité des données .................................................. 68
1.3- Informer périodiquement sur l`évolution des risques acridiens ................................ 69
2. Interventions antiacridiennes .......................................................................................... 69
2.1- Améliorer la détermination des surfaces réelles infestées ou traitées sur terrain ....... 69
2.2- Augmenter l`efficacité des stratégies d`interventions............................................... 69
2.3- Vérifier systématiquement les résultats et impacts des interventions........................ 70
3. Gestion des risques acridiens ......................................................................................... 70
3.1- Renforcer l`opérationnalité du système de lutte préventive antiacridienne ............... 70
3.2- Maitriser les enjeux de la lutte antiacridienne .......................................................... 71
3.3- Etablir un plan de contingence antiacridien ............................................................. 71
3.4- Personnels et logistiques ......................................................................................... 72
CONCLUSION ........................................................................................................................ 73
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 74
WEBOGRAPHIE ..................................................................................................................... 76
.............................................................................................................................. I ANNEXES
TABLE DES MATIERES ...................................................................................................... a
NOM : LANTOARINALA
PRENOMS: Minosoa Irénée
Date et Lieu de naissance : 09 Janvier 1988 à Ambositra
Tel: 032 73 474 15
E-mail: [email protected]
Adresse: LOT VI C 32 Bis Ambohimiadana AMBOSITRA (306)
CONTRIBUTION A L’ETABLISSEMENT D’UNE MEILLEURE
STRATEGIE, PREVENTIVE ET DURABLE, POUR LA GESTION DE
RISQUE D’INVASION ACRIDIENNE A MADAGASCAR
Nombre des pages : 76
Nombre des figures : 07
Nombre des tableaux : 15
RESUME
A Madagascar, les sources des risques sont multiples. Deux locustes, Locusta migratoria capito
et Nomadacris septemfaciata, ont des bioécologies significativement différents qui induisent de facteur de
risques différents, géographiquement et socioéconomiquement. Le développement de chacun de ces
locustes dépendant des conditions écométéorologiques et de leur distribution temporelle ; les biotopes
sont différents mais l’ensemble du versant occidental de l’île peut être rapidement concerné.
La lutte préventive est à la fois la plus économiquement et la plus écologiquement acceptable.
Pour être efficace elle doit reposer sur une surveillance performante et bénéficier de moyens matériels et
humains durables.
Mots clés : Locuste - Risque - Lutte préventive - Ecométéorologique
ABSTRACT
In Madagascar, the springs of the risks are multiple. Two locusts, Locusta migratoria capito and
Nomadacris septemfaciata significantly have bioecology different which induce factor of different risks,
geographically and socioeconomic. The developments of each one of these locusts depend on the
ecometeorologic conditions and of their temporal distribution; the biotopes are different but the whole of
the western slope of the isle can be quickly concerned.
The preventive fight is at the same time most economically and most ecologically acceptable. To
be real it must repose on a powerful monitoring and profit from average materials and human durable.
Key words: Locust - Risk - Preventive Fight - Ecometeorologic
Directeur de mémoire : Monsieur RAKOTOVAZAHA Olivier