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Page 1: Enquête sur les jeunes créateurs belges

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Après trois à cinq ans d’études, ils sont très peu à choisir la voie de l’entrepreneuriat.

Bon nombre de jeunes diplômés s’engagent dans une maison ou une marque de grande distribution déjà ancrée sur le marché de la mode. Une voie plus rassurante, le moyen aussi de faire ses gammes. Mais pour certains, l’envie de se distinguer, de s’affirmer est déjà trop présente. Ils ne voient pas d’autre destin que de créer leur griffe… au prix parfois de nombreux sacrifices.

Heureusement, en Belgique, il existe de nombreuses aides ou opportuni-tés pour se faire remarquer. Anne-Françoise Moyson, journaliste au Vif/Weekend, suit attentivement les jeunes créateurs déjà au cours de leur formation. Pour elle, la mode belge est un vivier de talents incroyables. Le cas de Léa Peckre est un des exemples les plus récents. Née à Paris, diplômée de la Cambre en 2010, Léa Peckre a toujours eu l’en-vie de créer sa ligne. Avec sa collec-tion de fin d'études, elle remporte le prix Weekend Fashion Award, sa première récompense. Mais, avant de se lancer, elle travaille chez Jean-Paul Gaulthier, Givenchy et Isabel Marant. En 2011, elle rafle le Grand Prix du Jury du Festival de Hyères, un festival très réputé pour lancer des carrières… La preuve : en 2012, la jeune créatrice s’affirme de manière indépendante, sous son propre nom. Anne-Françoise Moyson vient de voir défiler, lors de la Fashion Week à Paris, sa collection capsule pour la maison de lingerie Lejaby. « C’est très rare pour un jeune créateur de déf iler dans le calendrier de la Fashion Week, souvent ils déf ilent en « off », sans faire partie du programme off iciel. Ils ont donc très peu de visibilité  », nous confie la journaliste. Le cas de Léa Peckre reste donc une exception en ce qui concerne les jeunes créateurs même si Anne-Françoise Moyson n’est pas vraiment étonnée du succès des Belges à l’étranger. « Ils ont tous un univers particulier dans lequel ils creusent leur sillon, tout en se réinven-tant à chaque fois. Les Belges sont des bosseurs, ils ont un langage qu’ils tra-vaillent tous de manière unique. Si on analyse une saison à l ’autre, il y a une cohérence. Leur particularité, c’est une patte, une griffe, une signature ».

L’importance du diplômeEn Belgique, on dénombre plu-sieurs écoles de mode. Les deux plus connues sont La Cambre(s) Mode et L’Académie d’Anvers qui pro-posent toutes deux une formation de 5 ans axée sur la création. On peut

en citer trois autres : la Haute Ecole Francisco Ferrer, l’Helmo Mode et les Ateliers Lannaux. Ces trois der-nières offrent une formation de 3 ans. La Haute Ecole Francisco Ferrer et l’Helmo Mode forment aussi bien au stylisme qu’au modélisme. Les ateliers Lannaux s’orientent dans une formation de prêt-à-porter haut de gamme et de Haute Couture. Une autre possibilité pour se former réside dans les formations en cours du soir comme le Château Massart à Liège (IFAPME). C’est cette der-nière option qu’a choisi Jean-Paul Lespagnard. Pour lui, il ne faut pas forcément sortir d’une école renom-mée pour réussir à percer. Il en est d’ailleurs la preuve vivante : Jean-Paul Lespagnard séduit le monde de la mode depuis plusieurs années et bénéficie d’une large médiatisation. Il a d’ailleurs eu l’honneur d’expo-ser, à la Galerie des Galeries aux Galeries Lafayette à Paris. Selon lui, le seul avantage de sortir de l’Acadé-mie d’Anvers ou de la Cambre, c’est que : « ça aide pour le carnet d’adresses qui est peut-être plus grand… mais si l ’on ne s’en sert pas, ça ne sert à rien ». Pour Anne-Françoise Moyson, « La Cambre(s) Mode et L’Académie d’An-vers ont une belle visibilité, mais, il ne faut pas l ’oublier, la mode n’est pas faite que de créations haute couture. La plupart des stylistes seront destinés à travailler pour des marques de grande distribution. On n’est plus alors dans le même univers créatif, car le but est de créer une garde-robe «  basique  ». Les critères sont différents ».

Chaque formation belge a ses argu-ments, chacune offre de nom-breuses possibilités d’insertion dans le milieu professionnel, mais très peu d’entre elles poussent à l’en-trepreneuriat. D’après Jean-Louis Baquet, professeur et responsable de la section mode de la Haute Ecole Francisco Ferrer : «  on ne forme pas suff isamment à l ’esprit d ’entreprise. En trois ans, notre programme est déjà très chargé. Si on avait une année de plus, elle pourrait être axée sur le mar-keting et la communication-produit. On pourrait créer des jeunes plus entre-preneurs. Malheureusement, ce n’est pas le cas  ». Cette année, la Haute Ecole Francisco Ferrer organisait le défi Trench-Coat pour essayer d'en-rayer ce défaut. Ce défi consiste à confronter les étudiants à l’esprit et le style d’une marque dans le but de créer un trench reflétant l’identité de celle-ci. Pour les étudiants, c’était le moyen de prouver à leur lieu de stage qu’ils sont bien de futurs potentiels employés. Il est donc clair que, seul, le diplôme ne suffit pas pour lancer

sa marque. Les concours, eux, sont peut-être une autre manière de se faire remarquer.Les concours : la reconnaissance assu-rée ?

De nombreux concours consacrent les jeunes créateurs chaque année. Une opportunité de prouver ses capacités aussi bien aux yeux des maisons de mode que de la presse. La première place du podium permet parfois de financer une collection dans son entièreté. Le Festival International de Mode et de Photographie de Hyères en France est un des concours les plus réputés. Léa Peckre l’a remporté en 2011. Pour Jean-Paul Lespagnard, c’était en 2008 : «  C’est vraiment un moment où on est mis en avant sur la scène internationale. C’est un grand atout ». Le prix Wo o l m a r k est lui aussi un

concours très couru. A la clé, un gain de plus de 100 000 €. De quoi clairement soutenir les activités et la production d’un jeune créateur. Chez nous, on retrouve le prix Weekend Fashion Award du magazine Vif/Weekend, ce concours international a fêté ses 10 ans en 2013 et offre un prix de 10 000 euros au lauréat. Il permet aussi de se faire remarquer auprès de potentiels ache-teurs ainsi que différents points de vente, un point clé pour un jeune créateur. Si le jeune créateur n’a pas la chance d’être sélection-né pour participer à un concours, il lui reste au moins encore un autre moyen en Belgique pour obtenir un financement. D’autres financements possibles… L’Agence Wallonne à l’Exportation (AWEX), Wallonie-Bruxelles International (WBI) et le service Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont

créé une cellule dédiée à la mode et au design. Cette cellule vise à donner de la visibilité sur la scène internationale à de jeunes stylistes et de jeunes designers Wallons et Bruxellois par le biais de salons. Dominique Lefebvre, attachée de presse de Wallonie-Bruxelles Design Mode, nous explique comment être financé par cette cellule : «  Chaque année, sous présentation d’un dossier,

un jury de professionnel sélectionne 5 jeunes créateurs dont le potentiel

est digne d’intérêt sur le marché à l ’étranger. Cette année, ce sont Gioia Seghers, Super Piece of Chic, Marc Philippe Coudeyre, Krijst, Philippe Knackfuss qui font partie de notre

sélection et qui étaient présents au Showroom belge à la Fashion Week à Paris ». Pour faire par-tie de la sélection, il n’y pas de critère spécifique. « Il faut évi-demment trouver un style parti-culier, mais la condition la plus

importante est que le sty-

liste soit prêt à produire  ». La struc-ture peut alors décider de suivre le créateur plusieurs années en comp-tant qu’à chaque sélection le créa-teur se présente pour deux saisons (automne-hiver et printemps-été). Le but est bien sûr de vendre, mais aussi d’aider les jeunes créateurs à se positionner sur le marché. Un coach est présent tout au long pour les soutenir, mais aussi les critiquer et les aider à s’améliorer. Les possibi-lités sont donc nombreuses pour se faire remarquer sur la scène interna-tionale et pour trouver les finance-ments nécessaires, mais elles néces-sitent de nombreux sacrifices per-sonnels. Pour se lancer, il ne faut pas avoir peur de se lancer à corps perdu dans le travail, mais, surtout, il faut être passionné pour pouvoir vivre… de sa passion.

EMILIE MASCIA

CULTURELe Soir mai 2014

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Percer à l'étranger : l'utopie des jeunes créateurs de mode belge...MODE Les jeunes diplômés s'exportent à l'internationalSur la planète mode, à Paris et à l’étranger, la réputation des créateurs belges n’est plus à faire. Nombreux sont ceux qui travaillent dans l’ombre des grandes maisons de couture, d’autres se distinguent grâce à leur nom, leur marque et leur style.

Pour les jeunes créateurs fraichement diplômés, pas facile de se faire une place au soleil. Le risque est grand, mais il vaut parfois le coup…

Les étudiantes de la Haute Ecole Francisco Ferrer exposaient leur travail dans le cadre du défi Trench-Coat au Trade Mart, un espace multimarque de commerce business to business, à Bruxelles. © Emilie Mascia

PORTRAIT de la jeune créatrice Gioia Seghers en page 2

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Le Soir mai 2014

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Lancer sa marque était une évidence pour Gioia Seghers. Dès son plus jeune âge, elle tricotait et crochetait avec sa

Grand-mère. À 16 ans, elle a commencé les cours de couture pour participer au défilé orga-nisé, chaque année, par son école. Pas de pro-blème pour s’orienter, le choix était fait. Aux portes ouvertes de la Cambre Mode(s), c’est le coup de cœur. Un an après sa sortie de la pres-tigieuse école, la voilà sur les rails avec une pre-mière collection dédiée à l’époustouflante beau-té des glaciers en Islande. Malgré les avertisse-ments de ses amis, sa volonté de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale est restée intacte.

La créatrice a été sélectionnée par Wallonie-Bruxelles Design Mode (WBDM) pour faire partie des cinq belges en route pour la Fashion Week prêt-à-porter du 24 février au 5 mars 2014. Cette cellule de soutien a pour but d’ai-der les stylistes et jeunes créateurs à se faire connaître sur la scène internationale par le biais de salons. Gioia Seghers n’aurait pas pu souhai-ter mieux car ce soutien financier et logistique est nécessaire dans la création d’une collection, un travail long qui demande beaucoup d’inves-tissement personnel. «  Mon processus de travail, c’est évidemment la recherche d’inspiration. Trouver une ligne conductrice qui va me permettre de déf i-nir mes couleurs, mes volumes. En parallèle, je suis toujours à la recherche de matières. J’accorde une grande importance au tissu », confie-t-elle.

L’attention qu’elle porte aux matières peut lui jouer des tours : travailler avec du velours mate-lassé, de la dentelle de Caudry ou avec de la laine bouillie produite en Belgique, cela a un coût. La jeune créatrice veut privilégier la qualité au dan-ger d’avoir un revenu… inexistant. «  C’est nor-mal pour un jeune créateur, lors de la première col-lection, les acheteurs ne vont pas se risquer. J’ai dû baisser mes prix sans pour autant baisser la qualité, ma marge est presque nulle. L’aspect f inancier, les coûts et les taxes appliquées en Belgique… Tout ça, on ne nous l ’apprend pas à la Cambre ». Wallonie-Bruxelles Design Mode offre un suivi person-

nel pendant un an, c’est-à-dire pour deux sai-sons et donc deux collections. Un coach issu du milieu professionnel aide et conseille les jeunes créateurs par son regard critique. Il ne faut pas l’oublier, même si le styliste arrive à créer un uni-vers hors du commun, à exploiter les volumes de manière innovante, le but est toujours le même : vendre.

A la Cambre Mode(s), chacun développe son style. En deuxième année, l’étudiant doit choi-sir une couleur. Il faut ensuite créer cinq pièces autour de cette nuance. « J’avais choisi le bleu gla-cier. C’est de là qu’est née ma passion pour la glace, le monde arctique. J’en ai d’ailleurs reparlé dans ma collection de f in d’études inspirée du grand Nord et encore dans cette collection imaginée après mon voyage en Islande ». Elle l’avoue : « À la Cambre, on ne va pas t’apprendre à lancer ta boite ». C’est l’aspect créatif qui est au centre des études mais les professeurs poussent aussi les étudiants à aller chercher des sponsors, à se débrouiller pour trouver des mannequins, des couturières ou encore à imaginer coiffure et maquillage pour le défilé. Pendant cinq ans, les étudiants sont poussés au bout de leurs capacités créatives. D’ailleurs, il faut aussi apprendre à déléguer, impossible de coudre soi-même toutes les pièces d’une collection.Pour Gioia Seghers, la forma-tion est complète même s’il lui manque quelques notions de communication et de marketing.

En septembre prochain, la styliste devra pré-senter sa deuxième collection pour la saison printemps-été 2015, toujours épaulée par la cel-lule WBDM. Cette fois-ci, elle pense se déta-cher du monde des glaciers et s’inspirer de son dernier voyage au Myanmar. Son secret pour convaincre les potentiels acheteurs ? « Imaginer un vestiaire qui va durer, une collection qui ne las-sera pas après deux saisons ». Gioia Seghers espère marquer les esprits grâce à une cohérence, une suite logique entre deux collections mais surtout, en affirmant son style. Un style bien à elle.

EMILIE MASCIA

La mode, la haute couture, le design… est-ce vraiment un monde fermé sur lui-même ? Un monde ouvert aux seuls initiés ? Ce milieu fait rêver beaucoup d’entre nous. On aimerait pouvoir toucher du doigt cet univers qui s’anime à chaque saison, au rythme des Fashion Weeks. Pourtant, notre seule possibilité reste une contempla-tion lointaine grâce aux fenêtres de l’internet ou des magazines de mode. Pour y entrer, il faut trouver les clés, avoir un accès. L’accès, c’est bien ce concept qui a motivé quatre jeunes Montois passionnés de mode et de design. Leur événement « Access » a pour but de casser ces bar-rières.

Flyer en main, je découvre le programme d’une soirée pro-metteuse : entrée gratuite, un défilé, 8 designers-stylistes à l’honneur, 4 artistes en exposition et 2 Dj’s. La Maison Folie est un lieu éclectique à Mons mais aussi le lieu choi-si par l’organisation pour inaugurer cette première édition. La nuit est déjà tombée ce samedi 8 mars et la musique a envahi cette ancienne école primaire réinvestie en lieu culturel. Un projet qui date de « Lille 2004, capitale cultu-relle  » visant la réappropriation de friches architecturales par la population. C’est chose faite : les habitants de Mons sont présents en nombre ce soir. Certains fument une der-nière clope à l’entrée, d’autres font la file, l’estomac alléché par l’odeur des hamburgers du «  Food truck  » sur le par-king. Une équipe de télévision locale est déjà à l’intérieur. Le caméraman filme l’exposition de la première salle. En interview, l’artiste Nicolas Destino raconte son parcours. Designer industriel à la base, il a décidé de s’affranchir pour créer des pièces uniques aux formes et aux lignes épurées. « Dès que les organisateurs ont pris contact avec moi, j’ai tout de suite été séduit par l ’initiative. Le concept est vraiment très intéressant : allier à la fois l ’art, les artistes, un déf ilé, la mode à la soirée Dj’s, ça m’a tout de suite séduit ». En parlant d’or-ganisateurs, je rencontre justement Nicolas Ceron qui me

confie que le concept de l’événement est surtout novateur dans l’esprit : «  Une soirée avec un déf ilé et des expositions, c’est du déjà-vu, mais l ’esprit de notre soirée est novateur dans le sens où celle-ci est accessible au public montois, non habitué à ce genre d’évènements ». Nicolas Ceron me propose de le suivre dans les coulisses. Il ne faut pas me le dire deux fois, je me faufile derrière les lourds rideaux de velours. Me voilà en plein milieu d’une fourmilière, en plein stress des prépa-ratifs. Plus que trente minutes avant le show. Les manne-quins passent entre les mains des coiffeuses et maquilleuses. Elles semblent là comme des poupées de cire. Les coiffeuses ont beau s’escrimer sur leurs tignasses, pas un battement de cil. Dans une autre pièce, les modèles déjà passés au peigne fin n’ont plus qu’à s’habiller. Une d’entre elles se tient en plein milieu, sous-vêtements et grand foulard sur la tête. Le spectacle est assez drôle et me laisse perplexe. J’interpelle Isabelle Giroux, une des stylistes qui s’apprête à faire défiler ce mannequin et elle me confie son astuce : « Le foulard, oui, c’est pour éviter de tâcher les vêtements avec le maquillage donc on le glisse juste avant de passer la veste ou le top par la tête ». Se retrouver en pleine situation de stress sans devoir le subir est une position très intéressante. Je capte de part et d’autres des bribes de conversation. «  Mais un quart d’heure, tu te rends pas compte… ça passe comme ça ! En plus, on est beau-coup, on est combien ? Huit ? » Certains mannequins devront défiler pour deux créateurs, le laps de temps pour se changer est très restreint et procure donc une nervosité qui ne devra pas se faire ressentir sur le podium. Pour d’autres, défiler, c’est une grande première. « En fait, vous vous êtes déjà là, moi j’arrive, j’attends… Un… Deux… et hop ! ». Clémence Deglasse, 24 ans, mannequin plus expérimentée, donne ses conseils : « Tu dois quand même attendre trois secondes avant de redémarrer. Tu dois attendre, ils font des photos et puis tu repars ». C’est l’heure, le défilé commence. Chaque créateur a son propre style. Matthias Neukens, créateur de la marque « Cyclique » prône la réutilisation des vêtements. « Ça per-

met de moins gaspiller, surtout avec les sacs de fringues qu’on a, ça permet de faire des vêtements au goût du jour ». Musique, lumières, projections, flashs qui crépitent, tout y est. Je peux enfin admirer, de tout près, un défilé de jeunes créateurs en devenir. L’initiative semble avoir séduit le public.

Les organisateurs annoncent déjà une prochaine édition dans les mois qui suivent. Admirer la mode de loin ? C’est bien fini…

Le chemin de la réussitePORTRAIT Gioia Seghers, diplômée de La Cambre(s) Mode(s)Un prénom qui reflète la joie de vivre, l’originalité et vous invite au voyage. Gioia Seghers ne l’a pas choisi et, pourtant, il lui convient à merveille. Cette jeune créatrice de 26 ans n’a pas froid aux yeux. Après un voyage en Islande, elle revient avec une première collection. Une collection qu’elle vient de présenter dans un showroom dédié aux belges à la Fashion Week de Paris.

Gioia Seghers est une jeune créatrice qui souhaite affirmer son style personnel par la création de sa marque. Elle vient de présenter sa première collection à la Fashion Week de Paris. © Emilie Mascia

AMBIANCE Les portes des défilés s'ouvrent avec « Access »

La styliste Isabelle Giroux et ses deux mannequins. © Nicolas Danhier, misterandmisstrendy.com


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