La préhistoireautour de Belfort
La préhistoire autour de Belfort
Glossaire des termes techniques
Du chasseur nomadeà l'agriculteur sédentaire
administration :Musée(s) de BelfortBP 2022390004 Belfort CedexTél. 03 84 54 25 51Fax 03 84 28 52 [email protected]
conception rédaction :service des publics et service éducatif des Musées de Belfort,Jérôme Marche et René Bernatrelecture scientifique :Jean Sainty
Musée d'histoire
Musée des beaux-arts
Musée d'art moderne(Donation Maurice Jardot)
Lion de Bartholdi
Tour 46
AphaniteRoche magmatique dont la structure est à grain très fin. Les cristaux qui la composent sont si petits qu'ils ne peuvent être observés à l'œil nu. L'aphanite était utilisée par les artisans du néolithique pour fabriquer des haches et d'autres outils.
BifaceOutil de silex taillé sur deux faces, en triangle ou en amande.
ÉbauchePremière forme que l’on donne à une pierre taillée avant l’étape du polissage.
Dépôt morainiqueEnsemble de roches arrachées, transportées et déposées par un glacier.
FusaïoleObjet discoïde ou hémisphérique pourvu d’une perforation centrale, généralement en os, en terre, ou en pierre. Il sert à tordre ou à enrouler le fil lorsqu’on file au fuseau.
FuseauPetite baguette en bois lestéed'un poids (fusaïole) autour de laquelle s'enroule plusieurs filaments d'origine animale ou végétale.Ce fil ainsi torsadé sous l'effet de la rotation sera ainsi suffisamment solide pour être tissé.
Grotte sépulcraleCavité naturelle consacrée à la sépulture d’un ou plusieurs défunts.
HerminetteOutil de menuisier, la lame de l'herminette est fixée perpendiculairement au manche. Cet outil permet de fabriquer dans le bois de nombreux objets : bols, manches d'outils…, ou à équarrir un tronc.
MerrainPartie centrale de la ramure du cerf utilisée au néolithique comme outil de percussion pour tailler les outils de silex et augmenter les tranchants des lames.
MicrolitheArmature en silex de petite taille destinée à être fixée à l'extrémité d'une flèche pour pratiquer le tir à l'arc. Cet outil est caractéristique du mésolithique.
Pélite-quartzRoche sédimentaire formée de cendres volcaniques et très chargée en silice, autrefois nommée aphanite.
PercuteurOutil de pierre servant tel un marteau, à frapper sur un bloc de pierre, de manière à le façonner ou à en détacher des éclats utilisables.Le percuteur tendre, souvent en merrain, sert à retoucher les objets.
PolissoirFragment de roche abrasive qui, au néolithique, servait notamment à polir les ébauches de hache, ou toute autre sorte d’instrumenttaillé dans une pierre brute. Le polissage est parfois limité à la zone du tranchant.
SerpentiniteRoche composée de différents oxydes métalliques dont la masse est traversée de petits filons fibreux.
QuartziteRoche très dure principalement composée de grains de quartz.
Le néolithique5500 à 2100
avant Jésus-Christ
Entre 5500 et 5000 avant Jésus-Christ,le passage à l’agriculture céréalière, à l’élevage et à l’habitat en hameaux et en villages marque l’avènement progressif du néolithique. Notre région profite alors de deux influences, l’une venant de la vallée du Danube, l’autre du littoral méditerranéen.
Les carrières de Plancher-les-Mines
Vers 5 000 ans avant Jésus-Christ, des colons venus de la vallée du Danube cherchent des roches dures pour fabriquer des lames de haches et d'herminettes.
Ils trouvent alors près de Plancher-les-Mines un important gisement de pélite-quartz, une roche noire, fréquente sur les sites néolithiques vosgiens. L’exploitation de ces carrières qui s’étendent sur 6 hectares va commencer. Elle durera jusqu’à l’apparition de la hache de bronze vers 2000 avant Jésus-Christ. Il apparaît d’abord que les exploitants des carrières ne vivent pas sur place. Ils viennent de haute Alsace où les communautés cultivent des sols fertiles. Ils s’installent donc pour peu de temps, extraient des blocs avec des pics en bois de cerf et taillent sur place des ébauches.
Vers 4000 avant Jésus-Christ, la forme des haches de pierre se standardisent et facilitent la production. Les carrières sont agrandies, les exploitants viennent de la Trouéede Belfort et de la région de Montbéliard.La plupart de ces outils ne sont pas polis sur place mais dans des villages situés à deux jours de marche. Les ébauches, taillées par des spécialistes sur les fronts de carrière, partent ensuite dans les réseaux de distribution où elles sont progressivement affinées et polies.
La découverte et l'exploitation de carrières de pélites-quartz
par les hommes du néolithique, entraînent la première grande
phase de sédentarisation dans le nord de la Franche-Comté.
Deux grandes lames d'herminette des carrières de Plancher-les-Mines (Hte-Saône)
Collection Musée de Montbéliard
Site forti�é de bord de plateau(Restitution Jean-François Piningre)
Ci-contregobelet en bois de cerf découvert dans une sépulturesur le site du Mont-Vaudois(Héricourt, Hte-Saône)Collection Musée de Vesoul
Un rempart de pierres sèches vient compléter la défense naturelle que constituent une falaise, un escarpement ou une pente vive. Les enceintes fortifiées, comme celle du « Mont-Vaudois » à Héricourt (Haute-Saône) avec un rempart coudé de 390 mètres de longueur délimitant une surface de 3 hectares, appartiennent à la transition du VIe au Ve millénaire. L’espace ainsi délimité est partiellement occupé par des maisons de bois et de torchis adossées au rempart. Un terrain libre peut être utilisé pour le parcage du bétail. Des villages de plus ou moins grande importance se comptent à peu près sur tous les sommets. Dans le Territoire de Belfort, nous notons ceux de Beaucourt « Le Grammont », Belfort « Le Haut-du-Mont » et « Le Bramont » ou encore le site de l'actuel fort de Roppe. Ce type d’habitat de hauteur fortifié a perduré jusqu’au début de l’époque gauloise.Vers la fin du Ve millénaire, l’impact de la première métallurgie, celle du cuivre et de l’or, commence à se faire sentir au nord des Alpes. La hache de Pont-de-Roide, datée des 3700-3500 avant Jésus-Christ, est donc le témoin le plus occidental de la plus ancienne métallurgie centre européenne. Le synchronisme entre l’arrivée des premières haches en cuivre et l’affaiblissement de la production des carrières de Plancher-les-Mines n’est pas un hasard. Les haches en métal n'ont pas seulement qu'une fonction pratique. Il faut plutôt considérer que ces premiers outils en métal jaune constituent des marqueurs sociaux prestigieux et attrayants. L’arrivée des premiers objets en cuivre vers 3700 avant Jésus-Christ, doit être interprétée comme l’effet de la volonté d’exprimer d’abord des différenciations sociales.
La preuve en est qu’à cette époque ont circulé des objets-signes sans aucune fonction technique. Le cas de la belle hache marteau d’Héricourt/Saint-Valbert (Haute-Saône) est tout à fait exemplaire. Cet objet de pierre (une serpentinite destinée à être emmanchée), est l’imitation des haches marteau en cuivre qui circulent alors en Europe centrale.
5 cm
Le polissage est réalisé en particulier dans la région de Bâle, à 60 kilomètres des carrières à vol d’oiseau, où l’on trouve les derniers affleurements de grès, d’une remarquable résistance. Le succès de ces lames tient à leur longueur, certaines dépassent 20 centimètres. Elles deviennent aussi éléments de prestige et remplacent les haches alpines taillées dans des roches vertes. Ce sont quelques fois des « trésors » retrouvés dans des caches ou des sépultures et, par conséquent, retirés du circuit des échanges. Les haches polies, mises en forme dans de superbes roches vertes translucides à grain très fin, ont rarement été utilisées comme outils de travail du bois et d’abattage de la forêt. On les a parfois plantées verticalement dans le sol pour un marquage rituel des territoires et certains puissants se les sont réservées pour leur voyage dans l’au-delà.Après 3 800 avant Jésus-Christ, les haches de Plancher-les-Mines se raccourcissent, perdent leur rôle d’élément de prestige, de symbole et redeviennent de simples outils jusqu’à leur déclin.
Les villagesdu néolithiqueLa région de Belfort, Montbéliard et Bâle se signale, dans l’est de la France, par la plus forte concentration de villages néolithiques fortifiés. Au total 21 sites d’habitat ont déjà été identifiés dans cette zone et la relation avec les carrières de Plancher-les-Mines n’est pas douteuse pendant la première moitié du IVe millénaire avant Jésus-Christ.
Les deux grandes enceintes fortifiées à Héricourt/Le Mont-Vaudois (Haute-Saône) et à Désandans/Le Mont (Doubs) se situent au débouché de la route la plus courte en direction des carrières. Avec le ralentissement de l’activité des carrières, les villages fortifiés seront désertés les uns après les autres. Seul le Mont-Vaudois connaîtra encore une occupation néolithique plus tardive. Les villages d’où sont originaires les fabricants de haches à Plancher-les-Mines sont des habitats fortifiés, installés sur les hauteurs, le plus souvent en bord de plateau ou sur un éperon.
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f i c h e d é c o u v e r t e
9 782911 661358
PerousePérousePérouse
Ognon
Savoureuse
Lizaine
Allancanal Rhin-Rhône
Doubs
Doubs
VOSGES
Lomont
DOUBS
HAUTE-SAÔNE
TERRITOIREDE BELFORT
SUISSE
HAUT RHINPlancher-les-Mines
Plancher-Bas
Étobon Châlonvillars
Chagey
Saulnot
Plancher-les-Mines
Plancher-Bas
Étobon Châlonvillars
Chagey
Saulnot
5 km
Roches-lès-Blamont
Meslières
Seloncourt
Arbouans
Badevel
Dampierre-les-Bois
Fesches-le-Châtel
Voujeaucourt
Mandeure
Sainte-Suzanne
Bart
Bourguignon
SochauxÉtupes
Audincourt
Hérimoncourt
Valentigney
MONTBÉLIARDMONTBÉLIARD
Roches-lès-Blamont
Meslières
Seloncourt
Arbouans
Badevel
Dampierre-les-Bois
Fesches-le-Châtel
Voujeaucourt
Mandeure
Sainte-Suzanne
Bart
Bourguignon
SochauxÉtupes
Audincourt
Hérimoncourt
Valentigney
Lepuix
Auxelles-Bas
Vescemont
Rougegoutte
Chaux
Petitefontaine
Lachapelle-sous-Rougemont
ÉtueffontÉtueffont
Anjoutey Saint-Germain-
le-Châtelet
Cravanche
Bavilliers
Bethonvilliers
Montreux-Château
Méziré
Morvillars
Réchésy
FaveroisJoncherey
Thiancourt
Delle
Beaucourt
Valdoie
Châtenois-les-Forges
Danjoutin
Giromagny
Rougemont-le-Château
Grandvillars
BELFORT
Lepuix
Auxelles-Bas
Vescemont
Rougegoutte
Chaux
Petitefontaine
Lachapelle-sous-Rougemont
Anjoutey Saint-Germain-
le-Châtelet
Cravanche
Bavilliers
Bethonvilliers
Montreux-Château
Méziré
Morvillars
Réchésy
FaveroisJoncherey
Thiancourt
Delle
Beaucourt
Valdoie
Châtenois-les-Forges
Danjoutin
Giromagny
Rougemont-le-Château
Grandvillars
BELFORT
Auxelles-Haut
Auxelles-Haut
HéricourtHéricourt
Grosmagny
Sermamagny Eloie
Roppe
Essert
Banvillars
Denney
Bourogne
Fêche-l'Eglise
Grosmagny
Sermamagny Eloie
Roppe
Essert
Banvillars
Denney
Bourogne
Fêche-l'Eglise
DésandansDésandans
paléolithique jusqu’au mésolithique130 000 à 5000 avant Jésus-Christ
néolithique 5500 à 2100 avant Jésus-Christ
paléolithique jusqu’au néolithique130 000 à 2100 avant Jésus-Christ
Essert
Denney
Les périodes d'occupation
Le paléolithiqueet le mésolithique
130 000 à 5000 avant Jésus-Christ
plan relief © loreet velit luptatin henit lobortin velent alisi et nullandion
Racloir en silex dupaléolithique moyen
découvert à BavilliersCollection Société
belfortaine d'émulation
Vue du foyer mésolithique de Giromagnypar Roger Armbruster en 1939
Collection Société belfortaine d'émulation
Armatures provenant du sitede la " Grosse Roche "
de Giromagnymésolithique ancien
Collection Société belfortaine d'émulation
Dent d'ourset collier retrouvéssur les sépultures de la grotte de CravancheCollection Musées de Belfort
Ossements humains du néolithique reposant sur une natte de paille tressée,retrouvés dans la grotte sépulcrale de Cravanche Collection Musées de Belfort
Mobilier funéraire de la grotte de Cravanche : deux anneaux disques de type irrégulier en serpentiniteCollection Musées de Belfort
La grotte du Mont dite de " Cravanche "Le site archéologique a été mis au jour fortuitement en 1876, lors de l’extraction, dans une carrière du Haut-du-Mont, près de Cravanche, de blocs de pierre destinés à la construction du fort du Salbert prévue sur les hauteurs environnantes.
Les tirs de mines ont ouvert une brèche sur une grande salle souterraine ayant servi de nécropole à des populations du néolithique, durant la seconde moitié du Ve millénaire avant Jésus-Christ. Ossements humains et mobilier accompagnant les défunts ont été exhumés régulièrement durant une soixantaine d’années.
Cette grotte fait partie du domaine belfortain suite à des privilèges accordés à cette ville, à la fin du Moyen-Âge.
Une partie du matériel est aujourd’hui conservée dans les musées de Belfort et Colmar. L’étude approfondie du mobilier et des données anthropologiques met en évidence une occupation de la grotte en trois phases successives : d'abord vers 4600 avant Jésus-Christ pour l’essentiel des vestiges ; puis entre 4400 et 4200 avant Jésus-Christ, et enfin une dernière phase plus tardive, à la fin du néolithique. La fonction funéraire n’est attribuée qu’aux deux premières phases d’occupation.
La gravure ci-dessus, réalisée à la fin du XIXe siècle, représente l’intérieur de la grotte du Mont peu après sa découverte.
01
5 cm
0 1 5 cm
5 cm
Les principauxsites préhistoriquesautour de Belfort et leurspériodes d'occupation
Intérieur de la grotte Gravure A. Slom (XIXe s.)Collection Musées de Belfort
Un atelier de fabrication de haches polies du néolithique
Le paléolithiqueCette période correspond à la plus ancienne partie de la préhistoire lorsque les hommes n'étaient encore que des nomades chasseurs-cueilleurs. Nous disposons, actuellement, de très peu d'informations.
Le paléolithique moyen
Les indices de la présence de l’homme au paléolithique moyen (entre 300 000 et 40 000 ans avant Jésus-Christ environ) sont fugaces du fait d’un paysage glaciaire. Des outils, le plus souvent en silex, sont trouvés isolément dans la partie sud du département, qui, à partir de 130 000 ans avant Jésus-Christ, n’est probablement plus couverte par les glaciers. Ces découvertes touchent des secteurs où affleure la matière première, comme le silex à Bavilliers, Belfort ou Beaucourt. En effet, une des principales préoccupations des hommesdu paléolithique consiste à acquérirdes matériaux indispensables au renouvellement de leur outillage.
Les premières activités humaines connues dans la région sont datées d’environ 150 000 ans, ce qui correspond à l’époque de l’Homme de Néandertal (250 000 - 30 000 ans avant Jésus-Christ). Ce sont des éclats de silex liés au débitage et quelques racloirs.
Le paléolithique supérieur
Le paléolithique supérieur (38 000 - 10 000 ans avant Jésus-Christ) voit l’arrivée de l’homme moderne (homo sapiens sapiens) et le développement de l’art. Ce n’est qu’au magdalénien (à partir de 17 000 ans avant Jésus-Christ) que les occupations de sites se multiplient dans la région. L’outillage en silex est principalement façonné sur des lames et se caractérise par des grattoirs, des burins et des pointes à dos qui servaient à armer les extrémités des sagaies. Pour cette période, seul un petit lot d’outillage taillé, découvert récemmentà Fêche-l’Église, témoigne de la présence de l’homme de Cro-Magnon dans le Territoire de Belfort.
Au nord de notre région, certaines roches vosgiennes ont aussi pu être utilisées. C'est le cas des galets de quarztite ou de pélite que l’on retrouve dans tous les épandages alluviaux des cours d’eau du flanc sud du massif vosgien (Rahin, Ognon, Lizaine, Savoureuse…). À l’est, dans le Sundgau, le même matériau a également pu être exploité.
Le mésolithiqueAu cours de la période du mésolithique qui marque la fin du paléolithique, (9 500 - 5 300 avant Jésus-Christ), la présence humaine devient plus probante, dans un environnement végétal et animal plus clément,
à la suite du réchauffement climatique qui survient à partir de 12 700 avant Jésus-Christ. Les grands troupeaux d’herbivores disparaissent. Ces changements contribuent à l'évolution des comportements des chasseursqui doivent s’adapter au nouveau milieuoù prédomine la forêt et une faune de climat tempéré. Les hommes deviennent archers et taillent de ce fait dans des lamelles en silex des petites pièces géométriques - les microlithes qu'ils utilisent comme armatures de flèches.
Il n’existe aucun site majeur dansle Territoire de Belfort pour cette période sauf celui de la Grosse Roche sur un dépôt morainique à l’ouest de Giromagny. Le site de la « Côte Henrion » à Delle est par contre installé en fond de vallée. C'est probablement la proximité d’une source qui a incité les populations à choisir cette implantation.
Les sites mésolithiques découvertsdans le Territoire ne sont donc pas tous, contrairement à ceux du paléolithique moyen, implantés sur les zones d’affleurement de silex. Les matières utilisées sont plus variées. Les hommes exploitent aussi bien les gisementsà proximité de leur habitat que des gisements plus lointains.
PerousePérousePérouse
Ognon
Savoureuse
Lizaine
Allancanal Rhin-Rhône
Doubs
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VOSGES
Lomont
DOUBS
HAUTE-SAÔNE
TERRITOIREDE BELFORT
SUISSE
HAUT RHINPlancher-les-Mines
Plancher-Bas
Étobon Châlonvillars
Chagey
Saulnot
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Étobon Châlonvillars
Chagey
Saulnot
5 km
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Meslières
Seloncourt
Arbouans
Badevel
Dampierre-les-Bois
Fesches-le-Châtel
Voujeaucourt
Mandeure
Sainte-Suzanne
Bart
Bourguignon
SochauxÉtupes
Audincourt
Hérimoncourt
Valentigney
MONTBÉLIARDMONTBÉLIARD
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Mandeure
Sainte-Suzanne
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Bourguignon
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Audincourt
Hérimoncourt
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Rougegoutte
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Lachapelle-sous-Rougemont
ÉtueffontÉtueffont
Anjoutey Saint-Germain-
le-Châtelet
Cravanche
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Méziré
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FaveroisJoncherey
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Valdoie
Châtenois-les-Forges
Danjoutin
Giromagny
Rougemont-le-Château
Grandvillars
BELFORT
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Rougegoutte
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Petitefontaine
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Cravanche
Bavilliers
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HéricourtHéricourt
Grosmagny
Sermamagny Eloie
Roppe
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Banvillars
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Bourogne
Fêche-l'Eglise
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paléolithique jusqu’au mésolithique130 000 à 5000 avant Jésus-Christ
néolithique 5500 à 2100 avant Jésus-Christ
paléolithique jusqu’au néolithique130 000 à 2100 avant Jésus-Christ
Essert
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Les périodes d'occupation
Le paléolithiqueet le mésolithique
130 000 à 5000 avant Jésus-Christ
plan relief © loreet velit luptatin henit lobortin velent alisi et nullandion
Racloir en silex dupaléolithique moyen
découvert à BavilliersCollection Société
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Vue du foyer mésolithique de Giromagnypar Roger Armbruster en 1939
Collection Société belfortaine d'émulation
Armatures provenant du sitede la " Grosse Roche "
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Collection Société belfortaine d'émulation
Dent d'ourset collier retrouvéssur les sépultures de la grotte de CravancheCollection Musées de Belfort
Ossements humains du néolithique reposant sur une natte de paille tressée,retrouvés dans la grotte sépulcrale de Cravanche Collection Musées de Belfort
Mobilier funéraire de la grotte de Cravanche : deux anneaux disques de type irrégulier en serpentiniteCollection Musées de Belfort
La grotte du Mont dite de " Cravanche "Le site archéologique a été mis au jour fortuitement en 1876, lors de l’extraction, dans une carrière du Haut-du-Mont, près de Cravanche, de blocs de pierre destinés à la construction du fort du Salbert prévue sur les hauteurs environnantes.
Les tirs de mines ont ouvert une brèche sur une grande salle souterraine ayant servi de nécropole à des populations du néolithique, durant la seconde moitié du Ve millénaire avant Jésus-Christ. Ossements humains et mobilier accompagnant les défunts ont été exhumés régulièrement durant une soixantaine d’années.
Cette grotte fait partie du domaine belfortain suite à des privilèges accordés à cette ville, à la fin du Moyen-Âge.
Une partie du matériel est aujourd’hui conservée dans les musées de Belfort et Colmar. L’étude approfondie du mobilier et des données anthropologiques met en évidence une occupation de la grotte en trois phases successives : d'abord vers 4600 avant Jésus-Christ pour l’essentiel des vestiges ; puis entre 4400 et 4200 avant Jésus-Christ, et enfin une dernière phase plus tardive, à la fin du néolithique. La fonction funéraire n’est attribuée qu’aux deux premières phases d’occupation.
La gravure ci-dessus, réalisée à la fin du XIXe siècle, représente l’intérieur de la grotte du Mont peu après sa découverte.
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0 1 5 cm
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Les principauxsites préhistoriquesautour de Belfort et leurspériodes d'occupation
Intérieur de la grotte Gravure A. Slom (XIXe s.)Collection Musées de Belfort
Un atelier de fabrication de haches polies du néolithique
Le paléolithiqueCette période correspond à la plus ancienne partie de la préhistoire lorsque les hommes n'étaient encore que des nomades chasseurs-cueilleurs. Nous disposons, actuellement, de très peu d'informations.
Le paléolithique moyen
Les indices de la présence de l’homme au paléolithique moyen (entre 300 000 et 40 000 ans avant Jésus-Christ environ) sont fugaces du fait d’un paysage glaciaire. Des outils, le plus souvent en silex, sont trouvés isolément dans la partie sud du département, qui, à partir de 130 000 ans avant Jésus-Christ, n’est probablement plus couverte par les glaciers. Ces découvertes touchent des secteurs où affleure la matière première, comme le silex à Bavilliers, Belfort ou Beaucourt. En effet, une des principales préoccupations des hommesdu paléolithique consiste à acquérirdes matériaux indispensables au renouvellement de leur outillage.
Les premières activités humaines connues dans la région sont datées d’environ 150 000 ans, ce qui correspond à l’époque de l’Homme de Néandertal (250 000 - 30 000 ans avant Jésus-Christ). Ce sont des éclats de silex liés au débitage et quelques racloirs.
Le paléolithique supérieur
Le paléolithique supérieur (38 000 - 10 000 ans avant Jésus-Christ) voit l’arrivée de l’homme moderne (homo sapiens sapiens) et le développement de l’art. Ce n’est qu’au magdalénien (à partir de 17 000 ans avant Jésus-Christ) que les occupations de sites se multiplient dans la région. L’outillage en silex est principalement façonné sur des lames et se caractérise par des grattoirs, des burins et des pointes à dos qui servaient à armer les extrémités des sagaies. Pour cette période, seul un petit lot d’outillage taillé, découvert récemmentà Fêche-l’Église, témoigne de la présence de l’homme de Cro-Magnon dans le Territoire de Belfort.
Au nord de notre région, certaines roches vosgiennes ont aussi pu être utilisées. C'est le cas des galets de quarztite ou de pélite que l’on retrouve dans tous les épandages alluviaux des cours d’eau du flanc sud du massif vosgien (Rahin, Ognon, Lizaine, Savoureuse…). À l’est, dans le Sundgau, le même matériau a également pu être exploité.
Le mésolithiqueAu cours de la période du mésolithique qui marque la fin du paléolithique, (9 500 - 5 300 avant Jésus-Christ), la présence humaine devient plus probante, dans un environnement végétal et animal plus clément,
à la suite du réchauffement climatique qui survient à partir de 12 700 avant Jésus-Christ. Les grands troupeaux d’herbivores disparaissent. Ces changements contribuent à l'évolution des comportements des chasseursqui doivent s’adapter au nouveau milieuoù prédomine la forêt et une faune de climat tempéré. Les hommes deviennent archers et taillent de ce fait dans des lamelles en silex des petites pièces géométriques - les microlithes qu'ils utilisent comme armatures de flèches.
Il n’existe aucun site majeur dansle Territoire de Belfort pour cette période sauf celui de la Grosse Roche sur un dépôt morainique à l’ouest de Giromagny. Le site de la « Côte Henrion » à Delle est par contre installé en fond de vallée. C'est probablement la proximité d’une source qui a incité les populations à choisir cette implantation.
Les sites mésolithiques découvertsdans le Territoire ne sont donc pas tous, contrairement à ceux du paléolithique moyen, implantés sur les zones d’affleurement de silex. Les matières utilisées sont plus variées. Les hommes exploitent aussi bien les gisementsà proximité de leur habitat que des gisements plus lointains.
La préhistoireautour de Belfort
La préhistoire autour de Belfort
Glossaire des termes techniques
Du chasseur nomadeà l'agriculteur sédentaire
administration :Musée(s) de BelfortBP 2022390004 Belfort CedexTél. 03 84 54 25 51Fax 03 84 28 52 [email protected]
conception rédaction :service des publics et service éducatif des Musées de Belfort,Jérôme Marche et René Bernatrelecture scientifique :Jean Sainty
Musée d'histoire
Musée des beaux-arts
Musée d'art moderne(Donation Maurice Jardot)
Lion de Bartholdi
Tour 46
AphaniteRoche magmatique dont la structure est à grain très fin. Les cristaux qui la composent sont si petits qu'ils ne peuvent être observés à l'œil nu. L'aphanite était utilisée par les artisans du néolithique pour fabriquer des haches et d'autres outils.
BifaceOutil de silex taillé sur deux faces, en triangle ou en amande.
ÉbauchePremière forme que l’on donne à une pierre taillée avant l’étape du polissage.
Dépôt morainiqueEnsemble de roches arrachées, transportées et déposées par un glacier.
FusaïoleObjet discoïde ou hémisphérique pourvu d’une perforation centrale, généralement en os, en terre, ou en pierre. Il sert à tordre ou à enrouler le fil lorsqu’on file au fuseau.
FuseauPetite baguette en bois lestéed'un poids (fusaïole) autour de laquelle s'enroule plusieurs filaments d'origine animale ou végétale.Ce fil ainsi torsadé sous l'effet de la rotation sera ainsi suffisamment solide pour être tissé.
Grotte sépulcraleCavité naturelle consacrée à la sépulture d’un ou plusieurs défunts.
HerminetteOutil de menuisier, la lame de l'herminette est fixée perpendiculairement au manche. Cet outil permet de fabriquer dans le bois de nombreux objets : bols, manches d'outils…, ou à équarrir un tronc.
MerrainPartie centrale de la ramure du cerf utilisée au néolithique comme outil de percussion pour tailler les outils de silex et augmenter les tranchants des lames.
MicrolitheArmature en silex de petite taille destinée à être fixée à l'extrémité d'une flèche pour pratiquer le tir à l'arc. Cet outil est caractéristique du mésolithique.
Pélite-quartzRoche sédimentaire formée de cendres volcaniques et très chargée en silice, autrefois nommée aphanite.
PercuteurOutil de pierre servant tel un marteau, à frapper sur un bloc de pierre, de manière à le façonner ou à en détacher des éclats utilisables.Le percuteur tendre, souvent en merrain, sert à retoucher les objets.
PolissoirFragment de roche abrasive qui, au néolithique, servait notamment à polir les ébauches de hache, ou toute autre sorte d’instrumenttaillé dans une pierre brute. Le polissage est parfois limité à la zone du tranchant.
SerpentiniteRoche composée de différents oxydes métalliques dont la masse est traversée de petits filons fibreux.
QuartziteRoche très dure principalement composée de grains de quartz.
Le néolithique5500 à 2100
avant Jésus-Christ
Entre 5500 et 5000 avant Jésus-Christ,le passage à l’agriculture céréalière, à l’élevage et à l’habitat en hameaux et en villages marque l’avènement progressif du néolithique. Notre région profite alors de deux influences, l’une venant de la vallée du Danube, l’autre du littoral méditerranéen.
Les carrières de Plancher-les-Mines
Vers 5 000 ans avant Jésus-Christ, des colons venus de la vallée du Danube cherchent des roches dures pour fabriquer des lames de haches et d'herminettes.
Ils trouvent alors près de Plancher-les-Mines un important gisement de pélite-quartz, une roche noire, fréquente sur les sites néolithiques vosgiens. L’exploitation de ces carrières qui s’étendent sur 6 hectares va commencer. Elle durera jusqu’à l’apparition de la hache de bronze vers 2000 avant Jésus-Christ. Il apparaît d’abord que les exploitants des carrières ne vivent pas sur place. Ils viennent de haute Alsace où les communautés cultivent des sols fertiles. Ils s’installent donc pour peu de temps, extraient des blocs avec des pics en bois de cerf et taillent sur place des ébauches.
Vers 4000 avant Jésus-Christ, la forme des haches de pierre se standardisent et facilitent la production. Les carrières sont agrandies, les exploitants viennent de la Trouéede Belfort et de la région de Montbéliard.La plupart de ces outils ne sont pas polis sur place mais dans des villages situés à deux jours de marche. Les ébauches, taillées par des spécialistes sur les fronts de carrière, partent ensuite dans les réseaux de distribution où elles sont progressivement affinées et polies.
La découverte et l'exploitation de carrières de pélites-quartz
par les hommes du néolithique, entraînent la première grande
phase de sédentarisation dans le nord de la Franche-Comté.
Deux grandes lames d'herminette des carrières de Plancher-les-Mines (Hte-Saône)
Collection Musée de Montbéliard
Site forti�é de bord de plateau(Restitution Jean-François Piningre)
Ci-contregobelet en bois de cerf découvert dans une sépulturesur le site du Mont-Vaudois(Héricourt, Hte-Saône)Collection Musée de Vesoul
Un rempart de pierres sèches vient compléter la défense naturelle que constituent une falaise, un escarpement ou une pente vive. Les enceintes fortifiées, comme celle du « Mont-Vaudois » à Héricourt (Haute-Saône) avec un rempart coudé de 390 mètres de longueur délimitant une surface de 3 hectares, appartiennent à la transition du VIe au Ve millénaire. L’espace ainsi délimité est partiellement occupé par des maisons de bois et de torchis adossées au rempart. Un terrain libre peut être utilisé pour le parcage du bétail. Des villages de plus ou moins grande importance se comptent à peu près sur tous les sommets. Dans le Territoire de Belfort, nous notons ceux de Beaucourt « Le Grammont », Belfort « Le Haut-du-Mont » et « Le Bramont » ou encore le site de l'actuel fort de Roppe. Ce type d’habitat de hauteur fortifié a perduré jusqu’au début de l’époque gauloise.Vers la fin du Ve millénaire, l’impact de la première métallurgie, celle du cuivre et de l’or, commence à se faire sentir au nord des Alpes. La hache de Pont-de-Roide, datée des 3700-3500 avant Jésus-Christ, est donc le témoin le plus occidental de la plus ancienne métallurgie centre européenne. Le synchronisme entre l’arrivée des premières haches en cuivre et l’affaiblissement de la production des carrières de Plancher-les-Mines n’est pas un hasard. Les haches en métal n'ont pas seulement qu'une fonction pratique. Il faut plutôt considérer que ces premiers outils en métal jaune constituent des marqueurs sociaux prestigieux et attrayants. L’arrivée des premiers objets en cuivre vers 3700 avant Jésus-Christ, doit être interprétée comme l’effet de la volonté d’exprimer d’abord des différenciations sociales.
La preuve en est qu’à cette époque ont circulé des objets-signes sans aucune fonction technique. Le cas de la belle hache marteau d’Héricourt/Saint-Valbert (Haute-Saône) est tout à fait exemplaire. Cet objet de pierre (une serpentinite destinée à être emmanchée), est l’imitation des haches marteau en cuivre qui circulent alors en Europe centrale.
5 cm
Le polissage est réalisé en particulier dans la région de Bâle, à 60 kilomètres des carrières à vol d’oiseau, où l’on trouve les derniers affleurements de grès, d’une remarquable résistance. Le succès de ces lames tient à leur longueur, certaines dépassent 20 centimètres. Elles deviennent aussi éléments de prestige et remplacent les haches alpines taillées dans des roches vertes. Ce sont quelques fois des « trésors » retrouvés dans des caches ou des sépultures et, par conséquent, retirés du circuit des échanges. Les haches polies, mises en forme dans de superbes roches vertes translucides à grain très fin, ont rarement été utilisées comme outils de travail du bois et d’abattage de la forêt. On les a parfois plantées verticalement dans le sol pour un marquage rituel des territoires et certains puissants se les sont réservées pour leur voyage dans l’au-delà.Après 3 800 avant Jésus-Christ, les haches de Plancher-les-Mines se raccourcissent, perdent leur rôle d’élément de prestige, de symbole et redeviennent de simples outils jusqu’à leur déclin.
Les villagesdu néolithiqueLa région de Belfort, Montbéliard et Bâle se signale, dans l’est de la France, par la plus forte concentration de villages néolithiques fortifiés. Au total 21 sites d’habitat ont déjà été identifiés dans cette zone et la relation avec les carrières de Plancher-les-Mines n’est pas douteuse pendant la première moitié du IVe millénaire avant Jésus-Christ.
Les deux grandes enceintes fortifiées à Héricourt/Le Mont-Vaudois (Haute-Saône) et à Désandans/Le Mont (Doubs) se situent au débouché de la route la plus courte en direction des carrières. Avec le ralentissement de l’activité des carrières, les villages fortifiés seront désertés les uns après les autres. Seul le Mont-Vaudois connaîtra encore une occupation néolithique plus tardive. Les villages d’où sont originaires les fabricants de haches à Plancher-les-Mines sont des habitats fortifiés, installés sur les hauteurs, le plus souvent en bord de plateau ou sur un éperon.
Illus
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200
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9 782911 661358
PerousePérousePérouse
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Doubs
Doubs
VOSGES
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HAUTE-SAÔNE
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HAUT RHINPlancher-les-Mines
Plancher-Bas
Étobon Châlonvillars
Chagey
Saulnot
Plancher-les-Mines
Plancher-Bas
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Chagey
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5 km
Roches-lès-Blamont
Meslières
Seloncourt
Arbouans
Badevel
Dampierre-les-Bois
Fesches-le-Châtel
Voujeaucourt
Mandeure
Sainte-Suzanne
Bart
Bourguignon
SochauxÉtupes
Audincourt
Hérimoncourt
Valentigney
MONTBÉLIARDMONTBÉLIARD
Roches-lès-Blamont
Meslières
Seloncourt
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Dampierre-les-Bois
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Lepuix
Auxelles-Bas
Vescemont
Rougegoutte
Chaux
Petitefontaine
Lachapelle-sous-Rougemont
ÉtueffontÉtueffont
Anjoutey Saint-Germain-
le-Châtelet
Cravanche
Bavilliers
Bethonvilliers
Montreux-Château
Méziré
Morvillars
Réchésy
FaveroisJoncherey
Thiancourt
Delle
Beaucourt
Valdoie
Châtenois-les-Forges
Danjoutin
Giromagny
Rougemont-le-Château
Grandvillars
BELFORT
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Auxelles-Haut
Auxelles-Haut
HéricourtHéricourt
Grosmagny
Sermamagny Eloie
Roppe
Essert
Banvillars
Denney
Bourogne
Fêche-l'Eglise
Grosmagny
Sermamagny Eloie
Roppe
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Banvillars
Denney
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Fêche-l'Eglise
DésandansDésandans
paléolithique jusqu’au mésolithique130 000 à 5000 avant Jésus-Christ
néolithique 5500 à 2100 avant Jésus-Christ
paléolithique jusqu’au néolithique130 000 à 2100 avant Jésus-Christ
Essert
Denney
Les périodes d'occupation
Le paléolithiqueet le mésolithique
130 000 à 5000 avant Jésus-Christ
plan relief © loreet velit luptatin henit lobortin velent alisi et nullandion
Racloir en silex dupaléolithique moyen
découvert à BavilliersCollection Société
belfortaine d'émulation
Vue du foyer mésolithique de Giromagnypar Roger Armbruster en 1939
Collection Société belfortaine d'émulation
Armatures provenant du sitede la " Grosse Roche "
de Giromagnymésolithique ancien
Collection Société belfortaine d'émulation
Dent d'ourset collier retrouvéssur les sépultures de la grotte de CravancheCollection Musées de Belfort
Ossements humains du néolithique reposant sur une natte de paille tressée,retrouvés dans la grotte sépulcrale de Cravanche Collection Musées de Belfort
Mobilier funéraire de la grotte de Cravanche : deux anneaux disques de type irrégulier en serpentiniteCollection Musées de Belfort
La grotte du Mont dite de " Cravanche "Le site archéologique a été mis au jour fortuitement en 1876, lors de l’extraction, dans une carrière du Haut-du-Mont, près de Cravanche, de blocs de pierre destinés à la construction du fort du Salbert prévue sur les hauteurs environnantes.
Les tirs de mines ont ouvert une brèche sur une grande salle souterraine ayant servi de nécropole à des populations du néolithique, durant la seconde moitié du Ve millénaire avant Jésus-Christ. Ossements humains et mobilier accompagnant les défunts ont été exhumés régulièrement durant une soixantaine d’années.
Cette grotte fait partie du domaine belfortain suite à des privilèges accordés à cette ville, à la fin du Moyen-Âge.
Une partie du matériel est aujourd’hui conservée dans les musées de Belfort et Colmar. L’étude approfondie du mobilier et des données anthropologiques met en évidence une occupation de la grotte en trois phases successives : d'abord vers 4600 avant Jésus-Christ pour l’essentiel des vestiges ; puis entre 4400 et 4200 avant Jésus-Christ, et enfin une dernière phase plus tardive, à la fin du néolithique. La fonction funéraire n’est attribuée qu’aux deux premières phases d’occupation.
La gravure ci-dessus, réalisée à la fin du XIXe siècle, représente l’intérieur de la grotte du Mont peu après sa découverte.
01
5 cm
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5 cm
Les principauxsites préhistoriquesautour de Belfort et leurspériodes d'occupation
Intérieur de la grotte Gravure A. Slom (XIXe s.)Collection Musées de Belfort
Un atelier de fabrication de haches polies du néolithique
Le paléolithiqueCette période correspond à la plus ancienne partie de la préhistoire lorsque les hommes n'étaient encore que des nomades chasseurs-cueilleurs. Nous disposons, actuellement, de très peu d'informations.
Le paléolithique moyen
Les indices de la présence de l’homme au paléolithique moyen (entre 300 000 et 40 000 ans avant Jésus-Christ environ) sont fugaces du fait d’un paysage glaciaire. Des outils, le plus souvent en silex, sont trouvés isolément dans la partie sud du département, qui, à partir de 130 000 ans avant Jésus-Christ, n’est probablement plus couverte par les glaciers. Ces découvertes touchent des secteurs où affleure la matière première, comme le silex à Bavilliers, Belfort ou Beaucourt. En effet, une des principales préoccupations des hommesdu paléolithique consiste à acquérirdes matériaux indispensables au renouvellement de leur outillage.
Les premières activités humaines connues dans la région sont datées d’environ 150 000 ans, ce qui correspond à l’époque de l’Homme de Néandertal (250 000 - 30 000 ans avant Jésus-Christ). Ce sont des éclats de silex liés au débitage et quelques racloirs.
Le paléolithique supérieur
Le paléolithique supérieur (38 000 - 10 000 ans avant Jésus-Christ) voit l’arrivée de l’homme moderne (homo sapiens sapiens) et le développement de l’art. Ce n’est qu’au magdalénien (à partir de 17 000 ans avant Jésus-Christ) que les occupations de sites se multiplient dans la région. L’outillage en silex est principalement façonné sur des lames et se caractérise par des grattoirs, des burins et des pointes à dos qui servaient à armer les extrémités des sagaies. Pour cette période, seul un petit lot d’outillage taillé, découvert récemmentà Fêche-l’Église, témoigne de la présence de l’homme de Cro-Magnon dans le Territoire de Belfort.
Au nord de notre région, certaines roches vosgiennes ont aussi pu être utilisées. C'est le cas des galets de quarztite ou de pélite que l’on retrouve dans tous les épandages alluviaux des cours d’eau du flanc sud du massif vosgien (Rahin, Ognon, Lizaine, Savoureuse…). À l’est, dans le Sundgau, le même matériau a également pu être exploité.
Le mésolithiqueAu cours de la période du mésolithique qui marque la fin du paléolithique, (9 500 - 5 300 avant Jésus-Christ), la présence humaine devient plus probante, dans un environnement végétal et animal plus clément,
à la suite du réchauffement climatique qui survient à partir de 12 700 avant Jésus-Christ. Les grands troupeaux d’herbivores disparaissent. Ces changements contribuent à l'évolution des comportements des chasseursqui doivent s’adapter au nouveau milieuoù prédomine la forêt et une faune de climat tempéré. Les hommes deviennent archers et taillent de ce fait dans des lamelles en silex des petites pièces géométriques - les microlithes qu'ils utilisent comme armatures de flèches.
Il n’existe aucun site majeur dansle Territoire de Belfort pour cette période sauf celui de la Grosse Roche sur un dépôt morainique à l’ouest de Giromagny. Le site de la « Côte Henrion » à Delle est par contre installé en fond de vallée. C'est probablement la proximité d’une source qui a incité les populations à choisir cette implantation.
Les sites mésolithiques découvertsdans le Territoire ne sont donc pas tous, contrairement à ceux du paléolithique moyen, implantés sur les zones d’affleurement de silex. Les matières utilisées sont plus variées. Les hommes exploitent aussi bien les gisementsà proximité de leur habitat que des gisements plus lointains.
La préhistoireautour de Belfort
La préhistoire autour de Belfort
Glossaire des termes techniques
Du chasseur nomadeà l'agriculteur sédentaire
administration :Musée(s) de BelfortBP 2022390004 Belfort CedexTél. 03 84 54 25 51Fax 03 84 28 52 [email protected]
conception rédaction :service des publics et service éducatif des Musées de Belfort,Jérôme Marche et René Bernatrelecture scientifique :Jean Sainty
Musée d'histoire
Musée des beaux-arts
Musée d'art moderne(Donation Maurice Jardot)
Lion de Bartholdi
Tour 46
AphaniteRoche magmatique dont la structure est à grain très fin. Les cristaux qui la composent sont si petits qu'ils ne peuvent être observés à l'œil nu. L'aphanite était utilisée par les artisans du néolithique pour fabriquer des haches et d'autres outils.
BifaceOutil de silex taillé sur deux faces, en triangle ou en amande.
ÉbauchePremière forme que l’on donne à une pierre taillée avant l’étape du polissage.
Dépôt morainiqueEnsemble de roches arrachées, transportées et déposées par un glacier.
FusaïoleObjet discoïde ou hémisphérique pourvu d’une perforation centrale, généralement en os, en terre, ou en pierre. Il sert à tordre ou à enrouler le fil lorsqu’on file au fuseau.
FuseauPetite baguette en bois lestéed'un poids (fusaïole) autour de laquelle s'enroule plusieurs filaments d'origine animale ou végétale.Ce fil ainsi torsadé sous l'effet de la rotation sera ainsi suffisamment solide pour être tissé.
Grotte sépulcraleCavité naturelle consacrée à la sépulture d’un ou plusieurs défunts.
HerminetteOutil de menuisier, la lame de l'herminette est fixée perpendiculairement au manche. Cet outil permet de fabriquer dans le bois de nombreux objets : bols, manches d'outils…, ou à équarrir un tronc.
MerrainPartie centrale de la ramure du cerf utilisée au néolithique comme outil de percussion pour tailler les outils de silex et augmenter les tranchants des lames.
MicrolitheArmature en silex de petite taille destinée à être fixée à l'extrémité d'une flèche pour pratiquer le tir à l'arc. Cet outil est caractéristique du mésolithique.
Pélite-quartzRoche sédimentaire formée de cendres volcaniques et très chargée en silice, autrefois nommée aphanite.
PercuteurOutil de pierre servant tel un marteau, à frapper sur un bloc de pierre, de manière à le façonner ou à en détacher des éclats utilisables.Le percuteur tendre, souvent en merrain, sert à retoucher les objets.
PolissoirFragment de roche abrasive qui, au néolithique, servait notamment à polir les ébauches de hache, ou toute autre sorte d’instrumenttaillé dans une pierre brute. Le polissage est parfois limité à la zone du tranchant.
SerpentiniteRoche composée de différents oxydes métalliques dont la masse est traversée de petits filons fibreux.
QuartziteRoche très dure principalement composée de grains de quartz.
Le néolithique5500 à 2100
avant Jésus-Christ
Entre 5500 et 5000 avant Jésus-Christ,le passage à l’agriculture céréalière, à l’élevage et à l’habitat en hameaux et en villages marque l’avènement progressif du néolithique. Notre région profite alors de deux influences, l’une venant de la vallée du Danube, l’autre du littoral méditerranéen.
Les carrières de Plancher-les-Mines
Vers 5 000 ans avant Jésus-Christ, des colons venus de la vallée du Danube cherchent des roches dures pour fabriquer des lames de haches et d'herminettes.
Ils trouvent alors près de Plancher-les-Mines un important gisement de pélite-quartz, une roche noire, fréquente sur les sites néolithiques vosgiens. L’exploitation de ces carrières qui s’étendent sur 6 hectares va commencer. Elle durera jusqu’à l’apparition de la hache de bronze vers 2000 avant Jésus-Christ. Il apparaît d’abord que les exploitants des carrières ne vivent pas sur place. Ils viennent de haute Alsace où les communautés cultivent des sols fertiles. Ils s’installent donc pour peu de temps, extraient des blocs avec des pics en bois de cerf et taillent sur place des ébauches.
Vers 4000 avant Jésus-Christ, la forme des haches de pierre se standardisent et facilitent la production. Les carrières sont agrandies, les exploitants viennent de la Trouéede Belfort et de la région de Montbéliard.La plupart de ces outils ne sont pas polis sur place mais dans des villages situés à deux jours de marche. Les ébauches, taillées par des spécialistes sur les fronts de carrière, partent ensuite dans les réseaux de distribution où elles sont progressivement affinées et polies.
La découverte et l'exploitation de carrières de pélites-quartz
par les hommes du néolithique, entraînent la première grande
phase de sédentarisation dans le nord de la Franche-Comté.
Deux grandes lames d'herminette des carrières de Plancher-les-Mines (Hte-Saône)
Collection Musée de Montbéliard
Site forti�é de bord de plateau(Restitution Jean-François Piningre)
Ci-contregobelet en bois de cerf découvert dans une sépulturesur le site du Mont-Vaudois(Héricourt, Hte-Saône)Collection Musée de Vesoul
Un rempart de pierres sèches vient compléter la défense naturelle que constituent une falaise, un escarpement ou une pente vive. Les enceintes fortifiées, comme celle du « Mont-Vaudois » à Héricourt (Haute-Saône) avec un rempart coudé de 390 mètres de longueur délimitant une surface de 3 hectares, appartiennent à la transition du VIe au Ve millénaire. L’espace ainsi délimité est partiellement occupé par des maisons de bois et de torchis adossées au rempart. Un terrain libre peut être utilisé pour le parcage du bétail. Des villages de plus ou moins grande importance se comptent à peu près sur tous les sommets. Dans le Territoire de Belfort, nous notons ceux de Beaucourt « Le Grammont », Belfort « Le Haut-du-Mont » et « Le Bramont » ou encore le site de l'actuel fort de Roppe. Ce type d’habitat de hauteur fortifié a perduré jusqu’au début de l’époque gauloise.Vers la fin du Ve millénaire, l’impact de la première métallurgie, celle du cuivre et de l’or, commence à se faire sentir au nord des Alpes. La hache de Pont-de-Roide, datée des 3700-3500 avant Jésus-Christ, est donc le témoin le plus occidental de la plus ancienne métallurgie centre européenne. Le synchronisme entre l’arrivée des premières haches en cuivre et l’affaiblissement de la production des carrières de Plancher-les-Mines n’est pas un hasard. Les haches en métal n'ont pas seulement qu'une fonction pratique. Il faut plutôt considérer que ces premiers outils en métal jaune constituent des marqueurs sociaux prestigieux et attrayants. L’arrivée des premiers objets en cuivre vers 3700 avant Jésus-Christ, doit être interprétée comme l’effet de la volonté d’exprimer d’abord des différenciations sociales.
La preuve en est qu’à cette époque ont circulé des objets-signes sans aucune fonction technique. Le cas de la belle hache marteau d’Héricourt/Saint-Valbert (Haute-Saône) est tout à fait exemplaire. Cet objet de pierre (une serpentinite destinée à être emmanchée), est l’imitation des haches marteau en cuivre qui circulent alors en Europe centrale.
5 cm
Le polissage est réalisé en particulier dans la région de Bâle, à 60 kilomètres des carrières à vol d’oiseau, où l’on trouve les derniers affleurements de grès, d’une remarquable résistance. Le succès de ces lames tient à leur longueur, certaines dépassent 20 centimètres. Elles deviennent aussi éléments de prestige et remplacent les haches alpines taillées dans des roches vertes. Ce sont quelques fois des « trésors » retrouvés dans des caches ou des sépultures et, par conséquent, retirés du circuit des échanges. Les haches polies, mises en forme dans de superbes roches vertes translucides à grain très fin, ont rarement été utilisées comme outils de travail du bois et d’abattage de la forêt. On les a parfois plantées verticalement dans le sol pour un marquage rituel des territoires et certains puissants se les sont réservées pour leur voyage dans l’au-delà.Après 3 800 avant Jésus-Christ, les haches de Plancher-les-Mines se raccourcissent, perdent leur rôle d’élément de prestige, de symbole et redeviennent de simples outils jusqu’à leur déclin.
Les villagesdu néolithiqueLa région de Belfort, Montbéliard et Bâle se signale, dans l’est de la France, par la plus forte concentration de villages néolithiques fortifiés. Au total 21 sites d’habitat ont déjà été identifiés dans cette zone et la relation avec les carrières de Plancher-les-Mines n’est pas douteuse pendant la première moitié du IVe millénaire avant Jésus-Christ.
Les deux grandes enceintes fortifiées à Héricourt/Le Mont-Vaudois (Haute-Saône) et à Désandans/Le Mont (Doubs) se situent au débouché de la route la plus courte en direction des carrières. Avec le ralentissement de l’activité des carrières, les villages fortifiés seront désertés les uns après les autres. Seul le Mont-Vaudois connaîtra encore une occupation néolithique plus tardive. Les villages d’où sont originaires les fabricants de haches à Plancher-les-Mines sont des habitats fortifiés, installés sur les hauteurs, le plus souvent en bord de plateau ou sur un éperon.
Illus
tratio
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f i c h e d é c o u v e r t e
9 782911 661358
La préhistoireautour de Belfort
La préhistoire autour de Belfort
Glossaire des termes techniques
Du chasseur nomadeà l'agriculteur sédentaire
administration :Musée(s) de BelfortBP 2022390004 Belfort CedexTél. 03 84 54 25 51Fax 03 84 28 52 [email protected]
conception rédaction :service des publics et service éducatif des Musées de Belfort,Jérôme Marche et René Bernatrelecture scientifique :Jean Sainty
Musée d'histoire
Musée des beaux-arts
Musée d'art moderne(Donation Maurice Jardot)
Lion de Bartholdi
Tour 46
AphaniteRoche magmatique dont la structure est à grain très fin. Les cristaux qui la composent sont si petits qu'ils ne peuvent être observés à l'œil nu. L'aphanite était utilisée par les artisans du néolithique pour fabriquer des haches et d'autres outils.
BifaceOutil de silex taillé sur deux faces, en triangle ou en amande.
ÉbauchePremière forme que l’on donne à une pierre taillée avant l’étape du polissage.
Dépôt morainiqueEnsemble de roches arrachées, transportées et déposées par un glacier.
FusaïoleObjet discoïde ou hémisphérique pourvu d’une perforation centrale, généralement en os, en terre, ou en pierre. Il sert à tordre ou à enrouler le fil lorsqu’on file au fuseau.
FuseauPetite baguette en bois lestéed'un poids (fusaïole) autour de laquelle s'enroule plusieurs filaments d'origine animale ou végétale.Ce fil ainsi torsadé sous l'effet de la rotation sera ainsi suffisamment solide pour être tissé.
Grotte sépulcraleCavité naturelle consacrée à la sépulture d’un ou plusieurs défunts.
HerminetteOutil de menuisier, la lame de l'herminette est fixée perpendiculairement au manche. Cet outil permet de fabriquer dans le bois de nombreux objets : bols, manches d'outils…, ou à équarrir un tronc.
MerrainPartie centrale de la ramure du cerf utilisée au néolithique comme outil de percussion pour tailler les outils de silex et augmenter les tranchants des lames.
MicrolitheArmature en silex de petite taille destinée à être fixée à l'extrémité d'une flèche pour pratiquer le tir à l'arc. Cet outil est caractéristique du mésolithique.
Pélite-quartzRoche sédimentaire formée de cendres volcaniques et très chargée en silice, autrefois nommée aphanite.
PercuteurOutil de pierre servant tel un marteau, à frapper sur un bloc de pierre, de manière à le façonner ou à en détacher des éclats utilisables.Le percuteur tendre, souvent en merrain, sert à retoucher les objets.
PolissoirFragment de roche abrasive qui, au néolithique, servait notamment à polir les ébauches de hache, ou toute autre sorte d’instrumenttaillé dans une pierre brute. Le polissage est parfois limité à la zone du tranchant.
SerpentiniteRoche composée de différents oxydes métalliques dont la masse est traversée de petits filons fibreux.
QuartziteRoche très dure principalement composée de grains de quartz.
Le néolithique5500 à 2100
avant Jésus-Christ
Entre 5500 et 5000 avant Jésus-Christ,le passage à l’agriculture céréalière, à l’élevage et à l’habitat en hameaux et en villages marque l’avènement progressif du néolithique. Notre région profite alors de deux influences, l’une venant de la vallée du Danube, l’autre du littoral méditerranéen.
Les carrières de Plancher-les-Mines
Vers 5 000 ans avant Jésus-Christ, des colons venus de la vallée du Danube cherchent des roches dures pour fabriquer des lames de haches et d'herminettes.
Ils trouvent alors près de Plancher-les-Mines un important gisement de pélite-quartz, une roche noire, fréquente sur les sites néolithiques vosgiens. L’exploitation de ces carrières qui s’étendent sur 6 hectares va commencer. Elle durera jusqu’à l’apparition de la hache de bronze vers 2000 avant Jésus-Christ. Il apparaît d’abord que les exploitants des carrières ne vivent pas sur place. Ils viennent de haute Alsace où les communautés cultivent des sols fertiles. Ils s’installent donc pour peu de temps, extraient des blocs avec des pics en bois de cerf et taillent sur place des ébauches.
Vers 4000 avant Jésus-Christ, la forme des haches de pierre se standardisent et facilitent la production. Les carrières sont agrandies, les exploitants viennent de la Trouéede Belfort et de la région de Montbéliard.La plupart de ces outils ne sont pas polis sur place mais dans des villages situés à deux jours de marche. Les ébauches, taillées par des spécialistes sur les fronts de carrière, partent ensuite dans les réseaux de distribution où elles sont progressivement affinées et polies.
La découverte et l'exploitation de carrières de pélites-quartz
par les hommes du néolithique, entraînent la première grande
phase de sédentarisation dans le nord de la Franche-Comté.
Deux grandes lames d'herminette des carrières de Plancher-les-Mines (Hte-Saône)
Collection Musée de Montbéliard
Site forti�é de bord de plateau(Restitution Jean-François Piningre)
Ci-contregobelet en bois de cerf découvert dans une sépulturesur le site du Mont-Vaudois(Héricourt, Hte-Saône)Collection Musée de Vesoul
Un rempart de pierres sèches vient compléter la défense naturelle que constituent une falaise, un escarpement ou une pente vive. Les enceintes fortifiées, comme celle du « Mont-Vaudois » à Héricourt (Haute-Saône) avec un rempart coudé de 390 mètres de longueur délimitant une surface de 3 hectares, appartiennent à la transition du VIe au Ve millénaire. L’espace ainsi délimité est partiellement occupé par des maisons de bois et de torchis adossées au rempart. Un terrain libre peut être utilisé pour le parcage du bétail. Des villages de plus ou moins grande importance se comptent à peu près sur tous les sommets. Dans le Territoire de Belfort, nous notons ceux de Beaucourt « Le Grammont », Belfort « Le Haut-du-Mont » et « Le Bramont » ou encore le site de l'actuel fort de Roppe. Ce type d’habitat de hauteur fortifié a perduré jusqu’au début de l’époque gauloise.Vers la fin du Ve millénaire, l’impact de la première métallurgie, celle du cuivre et de l’or, commence à se faire sentir au nord des Alpes. La hache de Pont-de-Roide, datée des 3700-3500 avant Jésus-Christ, est donc le témoin le plus occidental de la plus ancienne métallurgie centre européenne. Le synchronisme entre l’arrivée des premières haches en cuivre et l’affaiblissement de la production des carrières de Plancher-les-Mines n’est pas un hasard. Les haches en métal n'ont pas seulement qu'une fonction pratique. Il faut plutôt considérer que ces premiers outils en métal jaune constituent des marqueurs sociaux prestigieux et attrayants. L’arrivée des premiers objets en cuivre vers 3700 avant Jésus-Christ, doit être interprétée comme l’effet de la volonté d’exprimer d’abord des différenciations sociales.
La preuve en est qu’à cette époque ont circulé des objets-signes sans aucune fonction technique. Le cas de la belle hache marteau d’Héricourt/Saint-Valbert (Haute-Saône) est tout à fait exemplaire. Cet objet de pierre (une serpentinite destinée à être emmanchée), est l’imitation des haches marteau en cuivre qui circulent alors en Europe centrale.
5 cm
Le polissage est réalisé en particulier dans la région de Bâle, à 60 kilomètres des carrières à vol d’oiseau, où l’on trouve les derniers affleurements de grès, d’une remarquable résistance. Le succès de ces lames tient à leur longueur, certaines dépassent 20 centimètres. Elles deviennent aussi éléments de prestige et remplacent les haches alpines taillées dans des roches vertes. Ce sont quelques fois des « trésors » retrouvés dans des caches ou des sépultures et, par conséquent, retirés du circuit des échanges. Les haches polies, mises en forme dans de superbes roches vertes translucides à grain très fin, ont rarement été utilisées comme outils de travail du bois et d’abattage de la forêt. On les a parfois plantées verticalement dans le sol pour un marquage rituel des territoires et certains puissants se les sont réservées pour leur voyage dans l’au-delà.Après 3 800 avant Jésus-Christ, les haches de Plancher-les-Mines se raccourcissent, perdent leur rôle d’élément de prestige, de symbole et redeviennent de simples outils jusqu’à leur déclin.
Les villagesdu néolithiqueLa région de Belfort, Montbéliard et Bâle se signale, dans l’est de la France, par la plus forte concentration de villages néolithiques fortifiés. Au total 21 sites d’habitat ont déjà été identifiés dans cette zone et la relation avec les carrières de Plancher-les-Mines n’est pas douteuse pendant la première moitié du IVe millénaire avant Jésus-Christ.
Les deux grandes enceintes fortifiées à Héricourt/Le Mont-Vaudois (Haute-Saône) et à Désandans/Le Mont (Doubs) se situent au débouché de la route la plus courte en direction des carrières. Avec le ralentissement de l’activité des carrières, les villages fortifiés seront désertés les uns après les autres. Seul le Mont-Vaudois connaîtra encore une occupation néolithique plus tardive. Les villages d’où sont originaires les fabricants de haches à Plancher-les-Mines sont des habitats fortifiés, installés sur les hauteurs, le plus souvent en bord de plateau ou sur un éperon.
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