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#68

mars2015

AGENDA - 4

CULTURES - 6La Colonie de Vacances...expériences sonores ! à la RodiaBrundibár par l’Orchestre Victor Hugo Franche-ComtéAglavaine et Sélysette au CDN Besançon Franche-ComtéCartel aux 2 Scènes

Fête du Livre de Jeunesse de MorteauExposition de Bernard Piffaretti Juste Retour (des choses et des mots) au Frac Franche-Comté

DIVERSIONS CITY - 9Le Salon de thé de Marotte et Charlie

PERSPECTIVE, L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE - 10Plateforme RH - Dispositif d’accompagnement des entreprisesLa manufacture Vuilleminà Chatillon-le-Duc

L’ÉCHO BAUMOIS - 11Redynamisation du centre-villede Baume-les-Dames

LES VOYAGES DE MAX - 12

CHRONIQUES CD - 13

CHRONIQUES LIVRES - 14

CINÉMA - 15

Diversions - Edition BesançonJournal d’information gratuit 1, rue de Vittel25000 Besançon03 81 87 40 05 - 06 34 12 01 91www.diversions-magazine.comdiversions@orange.frEditeur : SARL DiversionsRCS : 508 184 934Directeur de la publication : Boban Stanojevic03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 91diversions@orange.fr

Rédacteur en chef : Dominique Demangeotmagazine.diversions@yahoo.fr

Rédaction : Florian Antunes Pires, Martial Cavatz, Frédéric DassonvilleDominique Demangeot, Manu Gilles, Sébastien Marais, Laura Prenat, Paul SobrinMarc Vincent, Caroline Vo Minh

Comité de relecture : Dominique Demangeot, Caroline Vo Minh

Régie publicitaire : Boban Stanojevic - 03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 91- diversions@orange.fr

Dépôt légal : Mars 2015© Diversions 2015Imprimé en Espagne - RotimpresISSN : en cours

valeur : 1,15 euros offertDiversions est diffusé gratuitement sur la Bourgogne Franche-ComtéProchaine parution : Jeudi 26 mars 2015

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#68

4Diversions Besançon - Jura L’Agenda du mois

BESANÇONBrasserie de l’Espace12 mars à 19h : Jéjé le Gratteux - Chansons françaises à textes19 mars à 19h : Flying Ways- Chansons à consonnance celtique26 mars à 19h : Les Loulous Marlous - Duo accordéon chansons rétros

Bains Douche18 mars à 18h : Clara Yucatan - Pop

Centre Dramatique National Besançon Franche-ComtéDu 10 au 19 mars : Le triomphe de l’amour - Théâtre20 mars à 18h : Le vin(gt) du mois - Rencontre dégustationDu 31 mars au 4 avril : Aglavaine et Sélysette - Théâtre

Cité des ArtsFrac Franche-ComtéDu 15 février au 17 mai : Bernard Piffaretti : juste retour (des choses et des mots) - Art contemporain

La FricheDu 16 au 20 mars : La semaine de la protection sociale des salariés du spectacle vivant et de l’audiovisuel - Organisée par Culture Action

Grand Kursaal24 mars à 20h30 : Concert du Philharmonique de Besançon

Le Gymnase - Espace culturelDu 17 janvier au 15 mars : Exposition « Mutations - Mise en forme » - Art contemporain

Micropolis4 mars à 20h30 : Celtic Legends - Spectacle13 mars à 20h15 : Véronic Dicaire : Voices - Humour, spectacle

7 et 8 mars : Bourse aux vélos7 et 8 mars : Brocante de printemps14 et 15 mars : Vente aux enchères18 mars à 20h30 : Fête de la Saint Patrick - Spectacle19 mars à 20h30 : Franck Dubosc - Humour20 mars à 20h30 : Daniel Guichard - ChansonDu 20 au 22 mars : Immopolis - Salon de l’immobilier21 mars à 20h : Tal Acoustic Tour - Chanson SoulDu 25 au 29 mars : Exposition de requins vivants26 mars à 20h : Le lac des cygnes - Ballet28 mars à 20h30 : Abba Mania- Pop

La Rodia 7 mars à 20h30 : Asa - Pop world18 mars à 20h30 : La Colonie de Vacances : Marvin + Papier Tigre + Pneu + Electric Electric - Electro19 mars à 20h30 : Holy Two + Zerolex + Inclose + Sorg & Napoleon Maddox - Electro pop

21 mars à 20h30 : Biga Ranx + Mardjenal Sdc + Satya - Reggae22 mars à 15h : Gérer son soundcheck - Atelier26 mars à 18h30 : Music All à la Rodia / Detroit Rock City - Conférence26 mars à 20h30 : The Ringo Jets - Rock’n roll27 mars à 20h30 : Brigitte - Chanson

Institut Supérieur des Beaux-ArtsÀ partir du 18 mars : Expositionsur le GraphismeÀ partir du 26 mars : Exposition « La belle échappée »

Le Musée s’invite à PlanoiseJusqu’à fin février 2015 : Expositions temporaires autour de la thématique du portrait au Centre Nelson Mandela et aux Deux Scènes -Espace -

Musée du TempsJusqu’au 15 mars : Impressions du front - Dessins, journaux...Du 17 janvier au 12 avril : Un américain dans la Grande Guerre : Albert Alexander Smith - Dessins

Les Deux ScènesThéâtre 11 mars à 20h : Bach, la réforme - Musique classique21 mars à 20h : Brundibár - Musique classique jeune public 26 et 27 mars à 20h : Lied Ballet - Danse

L’Espace Du 17 au 19 mars : La poème, grand format - Cirque et chant23 mars à 19h : Vénus Hottentote par Camel Zekri (complet) - Musique24 et 25 mars : Cartel - Danse et chant31 mars et 1er avril : Forbidden di Sporgersi - Théâtre

MORTEAUAtalante 8 mars à 18h : La couleur des sentiments, dans le cadre de la Journée de la femme - Cinéma

En extérieur 14 mars : Défilé de mi-Carême

Salle des fêtes6 mars : Soirée cabaret par Sine Nomine - MusiqueDu 26 au 28 mars : 20ème édition de la Fête du livre jeunesse - Salon

ThéâtreDu 16 au 22 mars : Défilé des p’tits curieux 30 mars à 20h30 : La contrebasse- Théâtre

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Lied Ballet aux 2 Scènes (Théâtre) les 26 et 27 mars

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Véronic Dicaire à Micropolisle 13 mars

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Bernard Piffaretti

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Forbidden di Sporgersi

5Diversions Besançon - Jura L’Agenda du mois

JURABRAINANS

Moulin de Brainans7 mars à 18h : Halb - Conte musical familial14 mars à 21h : Nach / Naotchan - Pop21 mars à 21h : Bran Van 3000 / Dtwice - Electro27 mars à 21h : Broussaï / Mystical Faya - Reggae28 mars à 21h : Mademoiselle K + Guest - Rock

DOLEAuditorium Karl Riepp 24 mars à 18h15 : L’Amérique, l’Amérique - Musique classique

La Commanderie17 mars à 20h30 : Concert de la Saint Patrick - Musique traditionnelle19 mars à 20h30 : Cendrillon - Danse25 mars à 20h30 : Un temps de chien - Théâtre

Salle Georges Brassens, Mesnils-Pasteur 30 et 31 mars : Le grand rond - Théâtre

Musée des Beaux-ArtsDu 14 mars au 31 août : Morgane Tschiember - Art contemporain

Théâtre1er mars à 20h30 : Amandine, chroniques de femmes de guerre - Théâtre10 mars à 20h30 : La putain de l’Ohio - Théâtre28 mars à 20h30 : Emler, Tchamitchian Echampard Trio - Jazz

LONS-LE-SAUNIERMaison de La vache qui ritJusqu’au 8 mars : Histoires sans sorcière - Art contemporain

Théâtre 17 mars à 20h30 : La brume du soir - Théâtre

25 et 26 mars : Le petit chaperon rouge - Danse hip hop

POLIGNYLa Cave-Théâtre19 mars à 20h30 : Sainte dans l’incendie - Théâtre

SAINT-CLAUDEMusée de l’AbbayeDu 19 décembre au 17 mai : Exposition « Petits accrochages entre amis » - Sélection d’œuvres de la collection Bardone et Genis

EMPLOI

Recherche COIFFEUSE avec CAP ou BP + 2 ans d’expérience pour CDI (31 ou 35H) sur Bouclans (25) à pourvoir de suite03 81 60 13 44

Recherche salarié Toiletteur canin à pourvoir de suite06 61 71 70 70

TRANSMISSION/REPRISE

SALON DE COIFFURE : cède salon de coiffure centre-ville de BESANCON avec grand espace vitrine. Local de 50 m² lumineux pour 10 postes de coiffage. Clientèle femme (2/3) et homme (1/3) avec de nombreuses prestations spécialisées. Bail tout commerce, loyer mensuel 788 €. 2 actifs. Accompagnement du repreneur - Z1/141/072

SALON DE COIFFURE : Secteur CLERVAL, urgent, cède cause retraite, salon de coiffure

mixte, local 52m² entièrement rénové, avec vitrine, parking privatif devant le salon, commerces à proximité. 1 actif. Clientèle fidèle. Fonds conviendrait à une coiffeuse à domicile qui souhaiterait compléter son activité. Étudie toute proposition. - Accompagnement du repreneur possible - Z1/141/044

MECANIQUE AUTO sans carburant TOUTES MARQUES à BESANCON : Fonds de commerce à céder cause autre projet professionnel. Proche commerces et trafic à proximité. 2 actifs dont 1 apprenti. Loyer 820 €/mois. Accompagnement du repreneur possible. Possibilité de location gérance - Z1/141/037

MECANIQUE AUTO, VENTE de VEHICULES et CARBURANT : Vend agence Renault et Dacia, mécanique carrosserie toutes marques; station-service carburant y compris cuves (remise aux normes). Clientèles particuliers et professionnels secteur Haut Doubs. Parc VO de 100 m² - parking 500 m², hall exposition 100 m², atelier mécanique 250 m², carrosserie 400 m². Loyer 1424€ HT/mois. Possibilité vente de parts, fonds ou murs. Accompagnement du repreneur possible - Z1/141/032

Salon de coiffure mixte Dole : local 70 m² en très bon état. Très bien placé, centre-ville sur artère piétonne. Tous commerces à proximité. CA : 164 000 € TTC. BIC : 16 000 €. Loyer 537 €. Prix de vente fonds de commerce : 100 000 € à débattre - Z2/151/002 Plomberie chauffage sanitaire entretien dépannage : fonds à reprendre secteur Haut Jura. Bonne clientèle et matériel, entretien de chaudières annuel. Bonne renommée, pas de local à reprendre. Prix à négocier - Z2/151/003

Boulangerie pâtisserie située dans un secteur touristique à 30 minutes de Besançon et 10 minutes d’Arbois. CA 135000€, matériel entretenu, pain au levain. Pâtisserie à développer. Loyer de 516,30€ avec logement de 2 chambres - Z2/151/006 CHAUFFAGE SANITAIRE en milieu rural – Entreprise en activité depuis 39 ans – pas de salarié – CA 150 000€ - Clientèle fidèle – Etudie toutes propositions - Z3/151/002 SALON DE COIFFURE Mixte : Cause mutation – dans bourg dynamique tous commerces – 2 actifs – Salon climatisé de 65m2 en excellent état et moderne + 45m2 de réserves et bureau – Loyer 535€ - Parking attenant – Clientèle fidélisée avec fichier client à jour + site internet - Z3/141/025 MECANIQUE AUTO avec vente VO VN : Cause santé – Agent Ford – Emplacement de premier ordre dans zone activité commerciale avec parking – 290m2 de locaux dont 250 m2 d’exposition – terrain de 23 ares clos avec portail électrique et alarme – 4 ponts – possibilité d’achat des murs pour autres activités – Prix du fonds 100 000€- Etudie toutes propositions - Z3/141/027 BAR RESTAURANT Traditionnel Friture Repas de groupe, cause santé, sur axe principal Aire Urbaine à proximité d’une zone d’activité, facilités de stationnement (parking privé + autre), 48 places assises + terrasse 70 m² à l’arrière semi couverte (toit ouvrant élec.), équipements récents, licence IV, 1 salarié aide cuisine, loyer 700€/mois, CA moyen 225 000 €, possibilité d’extension, conviendrait à couple du métier, accompagnement possible. - Z4/151/003

URGENT ELECTRICITE CHAUFFAGE CLIMATISATION, cause autre projet professionnel, CA moyen 160 K€, pas de salarié, 1 véhicule, locaux de 170 m² en zone artisanale à louer ou acheter, notoriété établie, accompagnement possible - Z4/141/033 BOUCHERIE CHARCUTERIE PLATS CUISINÉS EPICERIE PRODUITS LAITIERS, Belfort, cause retraite, belle affaire à développer en TRAITEUR, grand espace de vente (12m linéaire de vitrines réfrigérées), laboratoire aux normes, produits du terroir, 2 salariés bouchers, très bon emplacement, clients d’habitués + touristes, conviendrait à couple du métier, accompagnement possible- Z4/141/019 BAR RESTAURANT, cause autre projet professionnel, secteur Pont-de-Roide, licence IV, 3 salles de plein pied, terrasse de 20 couverts, parkings à proximité, exploité en couple avec apprenti, potentiel de développement en ouverture du soir, 1 véhicule, matériel récent et/ou bien entretenu, clientèle traditionnelle + restauration de collectivités pour 30 à 50 % du CA, appartement F4 disponible au-dessus, accompagnement possible. - Z4/151/005

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Broussaï le 27 mars au Moulin de Brainans

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ominik Fusina

La Rodia La Colonie de Vacances... expériences sonores !Rassurez-vous, la Rodia ne s’est pas reconvertie en centre aéré pour gamins volontiers rieurs et prépubères. La Colonie de Vacances, ce sont quatre groupes, déjà bien agités du bocal individuellement, et qui additionnent de belle manière toutes ces folies en un seul concert de rock tour à tour synthétique, noisy voire étirant ses tentacules vers la transe. Un rock de sorciers. On vous aura prévenus...

À l’origine, La Colonie de Vacances, c’est le nom d’une tournée qui réunissait quatre formations durant l’été 2010. Papier Tigre, Electric Electric, Pneu et Marvin avaient décidé de tailler la route ensemble, et de jouer lors du festival Rayons Frais en juillet, chacun des groupes se produisant à l’un des coins de la cour du château de Tours. Le concept de sound system quadriphonique était né, et face au succès de cette première expérience, les quatre groupes ont décidé de renouveler la chose. Véritable création scénique, ce spectacle atypique sera présenté à la Rodia de Besançon le 18 mars, qui se transformera pour l’occasion en arène sonore.

Pneu, Electric Electric, Marvin et Papier Tigre s’adonnent donc à un dialogue musical, des conversations sonores à deux, trois ou quatre voix. Il faut dire que les musiciens avaient dès le départ des atomes crochus, et notamment un goût assez prononcé pour les expériementations tous azimuts, même si la veine principale demeure avant tout rock. Pneu sont ainsi de dignes représentants hexagonaux de ce que l’on a appelé le

math rock, avec leur noise à deux têtes - guitare/batterie - qui n’exclut par la dimension mélodique.

Chez Electric Electric aussi, ça tape fort. Les Strasbourgeois qui publiaient fin 2012 leur deuxième album sont également, là encore, adeptes du mélange des genres. Entre rock organique et récurrences post punk, transes parkinsonniennes - à l’image du fiévreux La Centrale - et digressions multiples, Electric Electric sont de redoutables manieurs de percus et de sons - de percusons ? -, là encore habitués aux brinquebalants mais solides échafaudages sonores.

Les Nantais de Papier Tigre, eux non plus, ne sont pas à quelques - voire plusieurs - digressions près dans leurs compositions. Trois albums, sortis de leurs esprits féconds entre 2008 et 2012, auront suffi pour faire mûrir leur réputation de groupe de rock ébouriffé, aux mélodies tortueuses, aux breaks intrépides, agrémentés de quelques chatouillis pop et de badineries plus dansantes. Une musique loin d’être évidente au premier abord, mais qui vous sort, à coup sûr, des chemins balisés.

Il nous reste Marvin à présenter pour en avoir terminé avec cette joyeuse équipe de groupes. Pas étonnant d’ailleurs que ces quatre formations se soient consacrées il y a

quelque temps à un split en studio. Leurs ADN semblent indéniablement faits pour s’entrelacer amoureusement. Marvin, c’est un trio mixte - deux hommes une femme trois possibilités - qui souffrent eux aussi de sévères fourmis dans les jambes. Leur rock cavalcade, même si le trio apprécie également les claviers - pour les basses ronflantes - et les vocoders. Leur dernier opus en date - Barry, 2013 - s’approche davantage de couleurs métal, hybridées à des tendances psychédéliques ou indus. Des sorciers, on vous disait.. - Dominique Demangeot -

La Colonie de Vacances : Pneu, Electric Electric, Papier Tigre, Marvin, La Rodia, Besançon, 18 mars à 20h30www.larodia.com

Un peu moins de deux mois avant la première du spectacle, les élèves chanteurs de la Maîtrise du Conservatoire du Pays de Montbéliard sont déjà en pleine préparation d’un opéra, qui sera notamment présenté le 21 mars au théâtre Ledoux à Besançon. Une occasion unique de découvrir comment se monte un spectacle, en y prenant pleinement part.

L’année 2015 s’inscrivant dans les événements de la commémoration de la Seconde guerre mondiale, l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté a décidé de monter, en partenariat avec Les 2 Scènes et MA scène nationale, une œuvre composée dans des circonstances pour le moins tragiques durant la seconde guerre mondiale au camp de Terezín, en République tchèque. « L’opéra a été monté par des gens qui voulaient résister, à leur façon, à toutes les horreurs qui se passaient autour d’eux », nous explique Sophie Hervieux, professeur de chant au Conservatoire. Hans Krása a composé cet opéra « avec les moyens du bord ». La musique a été écrite sur des morceaux de papier et les instruments sur place ont été utilisés. « Hans Krása a aussi fait chanter les enfants qui étaient dans le camp ».

Si l’opéra a pu être monté, c’est parce que les Nazis s’en sont servi comme d’un outil de propagande, tournant certaines scènes de l’opéra chantées par les enfants et les musiciens, pour montrer à quel point on était bien dans le camp de Terezín... Brundibár, c’est l’histoire de deux frère et sœur, Pépicek et Aninka. Pour soigner leur mère très malade, le docteur dit qu’il faut lui donner du lait. Comme il n’ont pas d’argent, les enfants

chantent dans la rue mais rencontrent un musicien, Brundibár, qui n’est pas heureux d’avoir de la concurrence et leur dit de partir.Pour contrecarrer Brundibár, ils demandent à tous les enfants du village de chanter avec eux. L’œuvre est en quelque sorte une métaphore du nazisme et du totalitarisme.

« Au conservatoire, quand on nous a proposé ce projet, on s’est dit que pour ces classes à horaires aménagés, cela pouvait être une belle occasion de découvrir le thème de l’opéra pour enfant », explique Sophie Hervieux. « Musicalement, c’est une pièce qui n’est pas difficile à apprendre même pour les débutants, la moitié des 6èmes l’étant ». Les quatre classes, de la 6ème à la 3ème, sont

impliquées et vont travailler avec Sofi Jeannin, qui vient de Radio France, dirige le projet et a notamment sélectionné les rôles de solistes. Les metteurs en scène Bruno Bayeux et Karine Préterre, artistes associés à MA scène nationale, sont venus dès décembre et janvier pour travailler le premier acte. « On répète jusqu’à ce que ce soient des automatismes, et que les enfants soient dans leurs personnages ». Sophie Hervieux a été déléguée directrice artistique du projet par Brigitte Rose, responsable du cursus.

Des musiciens de l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté joueront la partition, placés sur scène dans les interstices laissés libre par une croix gammée. Cette dernière sera

matérialisée par des estrades sur lesquels les enfants pourront circuler. « Brundibár aura un drone. L’idée est d’avoir le vrombissement de l’orgue de Barbarie ». Les chanteurs de l’ensemble vocal bisontin Contre z’ut prendront également part au projet.

- Dominique Demangeot -

Brundibár, Théâtre Ledoux (Les 2 Scènes), 21 mars à 20h - www.les2scenes.frwww.ovhfc.com

Orchestre Victor Hugo Franche-Comté Brundibár

Les collégiens en plein travail au théâtre de Montbéliard

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Diversions et La Rodia vous offrent des places pour le concert de La Colonie de Vacances à Besançon.Envoyez vos noms et prénomsà magazine.diversions@yahoo.frpour participer au tirage au sort

JEU CONCOURS

6Culture et actualité en Franche-Comté

CDN Besançon Aglavaine et SélysetteCélie Pauthe, directrice du CDN Besançon Franche-Comté, reprend dans la capitale comtoise sa mise en scène d’une pièce de Maurice Maeterlinck, qu’elle créait l’an dernier au théâtre de La Colline à Paris. Dans cette œuvre rarement portée à la scène, écrite en 1895, nous suivons un trio amoureux, lancé dans un défi assez fou : inventer une nouvelle façon d’aimer, au-delà de la jalousie, quête d’un amour absolu difficile, voire impossible, à atteindre.

La pièce de Maurice Maeterlinck place en effet l’amour pur et entier au cœur de son propos. Méléandre, qui vit avec Sélysette, rencontre un jour Aglavaine, veuve du frère de cette dernière, et tombe éperdument amoureux d’elle. Mais Aglavaine et Méléandre ne souhaitent pas exclure Sélysette de cet amour, qu’ils envisagent d’abord comme une expérience de partage. Pour eux la jalousie n’a pas de place au sein d’une relation amoureuse, et la dimension spirituelle y est essentielle.

L’intrigue de la pièce a été inspirée à Maeterlinck par Georgette Leblanc, sœur de l’auteur d’Arsène Lupin, une œuvre dans laquelle le dramaturge ne s’embarrasse pas de réalisme, et fait évoluer ses personnages dans un monde onirique et fantastique. Comme le suggère le titre de la pièce, c’est la relation entre les deux jeunes femmes qui est mise en lumière, Aglavaine tentant de convaincre Sélysette qu’un amour partagé entre trois êtres est possible. « Pour la première fois dans son paysage féminin, une femme doit être capable de tenir tête au destin », explique Célie Pauthe. L’arrivée d’Aglavaine bouleverse en effet

la quiétude de Méléandre et Sélysette et, surtout, remet en cause leur conception du couple. Au fil de la pièce cependant, la timide et peu sûre d’elle Sélysette prend une autre dimension. Elle n’est peut-être pas, peut-être plus, la femme fragile telle que l’imaginent Méléandre et Aglavaine, l’épouse emplie de modestie qu’ils pensaient au départ. Il faut dire aussi que le projet d’un trio amoureux, qu’appellent de leur souhait Aglavaine et Méléandre, n’est peut-être qu’une utopie, un sommet impossible à atteindre.

- Marc Vincent -

Aglavaine et Sélysette, Centre Dramatique National Besançon Franche-Comté,du 31 mars au 4 avrilwww.cdn-besancon.fr

Danse Cartel aux 2 Scènes

Morteau La Fête du Livre de Jeunesse a vingt ansLa Ville de Morteau et sa médiathèque organisent leur vingtième salon du livre de jeunesse qui se tiendra les 26, 27 et 28 mars prochains, en lien direct avec les écoles du Val de Morteau. Pour évoquer cette fête littéraire de trois jours, Diversions a rencontré Patricia Roussel-Galle, adjointe à la culture de la Ville de Morteau.

Comment le salon est-il organisé ?La collaboration que nous entretenons avec les librairies mortuassiennes, en l’occurrence la librairie Rousseau et Les Trois Souhaits, fait partie d’un vaste partenariat. Ces dernières ont en charge de présenter les livres des auteurs. L’idée consiste à inciter les parents à prendre possession d’ouvrages, que les enfants seront fiers d’avoir fait dédicacer. La séance de dédicaces se tiendra le samedi 28 mars après-midi. En amont, chaque enseignant de la primaire jusqu’au collège des Patelins, de la Communauté de Communes du Val de Morteau, aura préparé les élèves sur des œuvres déterminées. Les enseignants contributeurs ont à cœur de s’exécuter, ce n’est pas une démarche obligatoire. Les professeurs ont reçu les livres d’un auteur choisi ainsi que sa biographie. La classe rendra visite à l’écrivain étudié. La motivation réside dans les échanges qui se feront sur le salon.

Les intervenants sont donc partie prenante de la manifestation, à plus forte raison cette année... Les deux collèges de Morteau créent un spectacle pour l’inauguration, le jeudi soir. La représentation proposée par la classe Saltimbanques de l’école Jean-Claude

Bouquet exploitera un thème intitulé « Fête au fil du temps ». Quant à l’école Sainte Jeanne d’Arc, sa classe de 3ème prépare quatre chants.

La conteuse Praline Gay-Para fait partie des invités. Oui elle sera installée au théâtre de Morteau le vendredi soir. Praline lira des choses en lien avec la thématique principale. Nous avons recontacté des auteurs fidèles à cette fête annuelle. Mais il apparaissait évident de graviter autour du thème « anniversaire ».

Cette Fête du livre de jeunesse ne s’inscrit pas vraiment dans le cadre traditionnel de ce type d’opération.Les organisateurs et partenaires se sont réunis plusieurs fois depuis octobre, jusqu’à la dernière réunion du 10 février. D’une année à l’autre, nous lançons des pistes de thèmes à creuser. Mais la force réside dans les partenariats, afin de toucher une large catégorie de publics.

Le salon possède donc une dimension pédagogique indéniable, mais qu’en est-il de son aspect plus ludique ?Elle se trouvera à différents instants. Par exemple avec le Pavillon des Sciences qui entrera en jeu le samedi après-midi. Ou le spectacle que je vous ai cité tout à l’heure, par les deux collèges de Morteau à l’inauguration. Sans oublier Praline Gay-Para. Le samedi à 15h, vous pourrez voir aussi Contes de pomme et de Canelle, en lien avec l’anniversaire. De plus, nous avons fait

appel aux ateliers d’art plastique de la Ville de Morteau. L’association Aquarel’Art s’est mise sur les rangs pour réaliser un panneau en fonction du thème, destiné à décorer la salle des fêtes. Même l’école maternelle met la main à la pâte pour les décors. Les tout petits auront droit à une exposition montée par le Relais Parents Assistantes Maternelles.

Les jeunes de l’Harmonie municipale vont participer. Quelle sera leur implication ?L’Harmonie de Morteau donnera un concert le samedi après-midi pour honorer la double décennie de notre fête du livre de jeunesse.

- Propos recueillis par Frédéric Dassonville -

Fête du Livre de Jeunesse, Salle des fêtes et Théâtre municipal, Morteau, du 26 au 28 mars - www.morteau.org

Michel Schweizer nous présente, avec Cartel, un spectacle au casting bien particulier, puisque le metteur en scène travaille ici avec les danseurs étoiles retraités du Ballet de l’Opéra de Paris. Après avoir étudié des groupes sociaux bien définis, les culturistes, les maîtres-chiens et les adolescents, Michel Schweizer se penche donc sur un nouveau groupe qu’il explore à travers la danse et la mise en scène. Une rencontre sans concessions avec l’univers de la danse.

Deux danseurs étoiles retrouvent la scène dans ce spectacle, plus de 20 ans après leurs adieux à l’opéra, et rencontrent sur le plateau un jeune danseur en formation. L’occasion de confronter deux générations d’artistes interprètes dans Cartel. Michel Schweizer s’intéresse aussi à la dynamique de groupe au sein d’une troupe de danse, en particulier dans le milieu si compartimenté et hiérarchisé du Ballet de l’Opéra de Paris.

Que se passe-t-il lorsque le corps du danseur sonne l’heure de la retraite ? Lorsque le temps est venu de remiser au placard ses chères ballerines ? La compagnie La Coma explore l’humain, sous ses différentes facettes, en demandant à d’anciens danseurs de nous faire part de leur vision du métier auquel ils ont consacré une partie non négligeable de leur vie.

« Il s’agira donc d’engager un travail de dépossession avec des danseurs arrivés au seuil d’une transition/reconversion dans leur histoire professionnelle et personnelle », explique Michel Schweizer. « Une sorte de

dynamique de décroissance, qui cherchera à mettre au jour ce qui constitue et a constitué la verticalité intime, professionnelle et sociale de chaque danseur », ajoute le metteur en scène/chorégraphe. Michel Schweizer travaille en montant des collectifs temporaires afin d’explorer une question en particulier. En filigrane dans la plupart de ses pièces, on trouve aussi une réflexion sur le spectacle en tant qu’objet de consommation, désignant d’ailleurs les interprètes avec qui il travaille comme des prestataires de services... Le spectateur devrait lui aussi être mis à contribution dans cette pièce qui porte un regard inhabituel sur le monde de la danse.

- Paul Sobrin -

Cartel, Les 2 Scènes (Espace), 24 mars à 20h et 25 mars à 19hwww.les2scenes.fr

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7 Culture et actualité en Franche-Comté

Frac Franche-Comté Bernard Piffaretti - Juste Retour (des choses et des mots)Depuis les années 80, Bernard Piffaretti s’impose une contrainte bien spécifique dans sa méthode de création : dupliquer un même motif de part et d’autre d’un trait médian. Une rétrospective présente actuellement, au Frac Franche-Comté, près de trente ans de création en lien avec le double et le mot/signe linguistique.

Pour la première fois, l’artiste réunit dans un même lieu de nombreuses pièces créées entre 1986 et 2014, qui explorent des styles et des formats très divers. Les Métapeintures de Bernard Piffaretti, comme il les nomme lui-même, s’auto-commentent, évoquent le travail de l’artiste, nous interrogeant ainsi sur la place du créateur face à ses œuvres. En littérature, on appelle selon métafiction, lorsque l’auteur laisse transparaitre sa propre voix dans ses écrits, distillant des allusions, des indices à glaner dans l’œuvre. De la même manière, les artistes du XVIIIème siècle peignaient dans leurs tableaux de petits miroirs reflétant la scène représentée, une mise en abyme à l’image de celle instaurée par Van Eyck dans son tableau Le Mariage Arnolfini, lorsque l’artiste s’incluait parmi des personnages reflétés dans un miroir au fond de la pièce.

La barre de séparation est un motif récurrent dans le travail de Bernard Piffaretti depuis près de trente ans maintenant, pour brosser son « portrait de l’artiste au travail » comme il le dit encore. Si d’un côté, le motif est produit de manière totalement spontanée, une impulsion guidée seulement par le hasard et l’esprit du moment, de l’autre côté de la ligne médiane, Bernard Piffaretti s’affaire à reproduire le plus fidèlement possible le

premier motif, une action qui nécessite davantage de temps. Il s’agit bien d’un retour sur le travail, pour faire allusion au titre de l’exposition du Frac Franche-Comté, un retour sur le geste inaugural. Le peintre tente de retracer le parcours de la main, repasser par les mêmes endroits, mesurant ainsi sa propre création.

Bernard Piffaretti s’interroge donc sur la notion de série, mais aussi sur celle de faux, sur la reproductibilité d’une œuvre, dupliquant systématiquement cette dernière, qui ne

possède de fait non plus un centre, mais deux. On peut d’ailleurs également se demander si les pièces de Bernard Piffaretti sont des œuvres uniques en elles-mêmes ou si elles constituent deux œuvres, à la fois jumelles et différentes.

Par ce procédé de duplication, l’artiste analyse sa peinture, non par des mots ou de savantes critiques, mais à travers son médium même, son outil de prédilection qu’est la peinture. Une métapeinture.

- Marc Vincent -

Bernard Piffaretti - Juste Retour (des choses et des mots), Besançon, Frac Franche-Comté (Cité des Arts, avenue Gaulard), du 15 février au 17 maiwww.frac-franche-comte.fr

Saison CAHD - Ville de Morteau

LA CONTREBASSEDe Patrick Süskind

Avec Clovis Cornillac

« À La Contrebasse, Clovis Cornillac pour une partition sombre et révoltée. Sous la baguette de Daniel Benoin, Clovis Cornillac passe du pizzicato de l’humour aux trémolos les plus noirs. » L’Express

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Richeb

Lundi 30 mars à 20h30 au théâtre de Morteau

Réservations : Office de tourisme de Morteau :

03 81 67 18 53

Bernard Piffaretti devant quelques-unes de ses œuvres, à retrouver au Frac Franche-Comté, à la cité des Arts de Besançon

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inh/Diversions

En écho à l’exposition de Bernard Piffaretti, le Frac accueille également une exposition collective évoquant le thème de la répétition

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aroline Vo M

inh/Diversions

8Culture et actualité en Franche-Comté

L’actualité du commerce dans le Grand Besançon 9

La pâtisserie salon de thé Marotte et Charlie a ouvert le 21 juin dernier, un projet mûri de longue date – une dizaine d’années – par Marie et Charlotte, deux sœurs aux compétences complémentaires qui se sont installées à Besançon, 11 rue Victor Hugo.

Titulaire d’un bac scientifique, ayant poursuivi sur une faculté de biologie, Marie a finalement opté pour sa passion, la pâtisserie, passant alors un CAP puis une Mention. “Toute notre enfance, on s’est disputées, mais au final, on se rend compte qu’on ne peut pas être l’une sans l’autre”, explique Charlotte. Au sein de l’entreprise, les tâches sont bien définies entre les deux sœurs. À Marie la partie pâtisserie, et Charlotte la gestion et vente, cette dernière étant titulaire d’un BTS Management des unités commerciales. “J’ai acquis de l’expérience pendant trois ans au magasin Tel & Com au centre-ville, et cela m’a permis de voir le rapport avec la clientèle, la vente…”. Après avoir visité plusieurs emplacements rue Claude Pouillet à Besançon, Marie et Charlotte sont tombées sous le charme du local rue Victor Hugo, avec sa cheminée et son poêle, sa cave voutée au sous-sol. “Lorsqu’on a ouvert

facebook.com/kausiabesancon

en juin, la terrasse nous a beaucoup aidées, car comme on est dans un endroit où il y a moins de passage que dans la Grande rue, il fallait se faire remarquer et choisir un mobilier très coloré”. Il faut dire aussi que le quartier autour de la place Victor Hugo attire les touristes avec la maison natale de l’écrivain, la Porte Noire, sans oublier que c’est en quelque sorte le passage obligé pour se rendre à la Citadelle !

La petite équipe, elle, est déjà bien rodée. Il a ensuite fallu procéder à plusieurs modifications, car le lieu était à l’origine un restaurant et la salle du haut était inversée. “On a donc inversé la salle du haut, car comme on est une pâtisserie et un salon de thé, il n’était pas possible de traverser tout le salon de thé pour acheter juste un gâteau. Il y avait un grand comptoir mais pas de tables. Nous avons aussi fait des travaux dans les toilettes pour être en mesure d’accueillir des personnes à mobilité réduite“.

Un mois et demi de travaux ont notamment consisté en la pose d’un parquet, plus chaleureux. On trouve également chez Marotte et Charlie un espace enfant dans la salle du bas, avec un petit bureau et des livres, une dinette, des voitures… pour que les parents puissent manger tranquillement. L’atelier des couleurs, tous les petits napperons en crochet, les décorations des abats jours ont été réalisés par la grand-mère de Marie et Charlotte. Le logo est l’œuvre d’une amie graphiste, “et les deux petites têtes ce sont vraiment nous petites, c’est parti d’un dessin que mon père avait fait de nous deux”, précise Marie. Pas de doute, Marotte et Charlie, c’est vraiment une affaire de famille.

- Texte et photos : Caroline Vo Minh -

https://www.facebook.com/pages/Marotte-Charlie

Salon de thé Marotte et Charlie

Marie, aux cuisines, et Charlotte à la gestion. Les deux sœurs dans leur salon de thé du 11, rue Victor Hugo à Besançon

Perspective L’actualité économique par le journal DIVERSIONS 10

Plateforme RH Dispositif d’accompagnement des entreprisesSur l’Aire urbaine, un nouveau dispositif est expérimenté pour accompagner les TPE/PME dans le développement et la pérennisation de leurs emplois. Une plateforme d’appui aux mutations économiques est née de la collaboration de divers opérateurs, afin d’aider les entreprises souhaitant développer des compétences, proposer un meilleur accompagnement de leurs collaborateurs, entre autres problématiques.

Les cinq opérateurs de cette plateforme RH sont les Maisons de l’Emploi du Territoire de Belfort et du Pays de Montbéliard, OPCALIA, AGEFOS PME ainsi que FAF-TT. En janvier dernier, Diversions Aire urbaine rencontrait Corinne Garré, qui a bénéficié pour sa part de l’accompagnement de la Maison de l’Emploi et de la Formation du Territoire de Belfort. Cette dernière a accompagné Mme Garré dans le cadre de son Dispositif Local d’Accompagnement des entreprises - DLA PME -.

L’entreprise familiale Est Recyclage, reprise en 2010 par Corinne Garré, collecte et recycle tous les déchets sauf toxiques et liquides, des particuliers et des professionnels. Sur une première plateforme, les déchets valorisables sont reconditionnés, tandis qu’une deuxième broie du bois non traité transformé en copeaux. Une dernière plateforme sert de quai de transfert aux déchets revalorisables issus des poubelles jaunes de la Communauté d’Agglomération

Belfortaine. Est Recyclage propose également la location de bennes et autre matériel de collecte. Notons enfin que les producteurs ont la possibilité de venir vider par leurs propres moyens les déchets sur le site.

Un diagnostic global a été tout d’abord mis en place par Guillaume Patois, chargé de mission à la MDEF. Ce dernier a aidé Mme Garré à identifier précisément plusieurs problématiques rencontrées par son entreprise. « J’ai eu l’impression d’être écoutée, comprise », explique Mme Garré, « ce qui a permis de faire découler de ce

diagnostic global mes deux grosses problématiques ». Mise aux normes environnementales et relations avec les salariés étaient les deux grandes problématiques de Corinne Garré. Pour la première, le cabinet de conseil AFETE Environnement, basé dans le Jura, a dépéché à Offemont Stephane Fredon. Ce dernier a effectué un audit des démarches mises en place par Est Recyclage en vue d’élaborer un plan d’action. « Une inspection de la DREAL - Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement - conseillait de faire quelques travaux d’imperméabilisation du site et de les

informer des modifications qu’il y avait eues depuis les années 2000 », explique M.Fredon. En ce qui concerne les difficultés au niveau des ressources humaines, la Maison de l’Emploi du Territoire de Belfort a mis Mme Garré en contact avec la Direccte, qui a missionné un intervenant pour réaliser un diagnotic RH approfondi. Cette intervention a été financée à 100 % par la DIRECCTE.

Le Réseau de Développement des EntreprisesUne fois les problématiques soulevées, elles sont présentées lors du RDE - Réseau de Développement des Entreprises - animé par les DIRECCTE des trois départements. Cela permet d’identifier ensuite quels outils mobiliser auprès des différents partenaires. On mesure ici toute l’importance du travail en réseau permis par la plateforme RH, dispositif à cheval entre trois départements sur l’Aire urbaine - Doubs, Haute-Saône et Territoire de Belfort -. Comme ce fut le cas avec Mme Garré, un fonds d’ingéniérie permet de financer 50 % de l’intervention de consultants, afin de solutionner un problème spécifique. La réalisation du diagnostic global est quant à elle prise en charge à 100% par la plateforme RH.

- Dominique Demangeot -

Plus d’informations sur le DLA PME :dla-entreprises@mife90.org03 84 90 40 00

Horlogerie La Manufacture VuilleminEn 2010, Philippe Vuillemin, commercial dans le secteur de l’horlogerie, reprenait l’entreprise fondée en 1969 par M.Sdrigotti. Aujourd’hui basée à Châtillon-le-Duc, l’entreprise Vuillemin est l’unique manufacture d’horloges en France, assurant la fabrication complète d’horloges dites “comtoises”. En 1969 déjà, M.Sdrigotti était parti d’un mouvement traditionnel qu’il avait complètement démonté, reconstituant lui-même les outils permettant de fabriquer les éléments d’horloge comtoise, tels qu’ils existaient au début du XXe siècle.

La Manufacture Vuillemin, qui s’est installée récemment rue du Pré Brenot à Châtillon-le-Duc, compte deux salariés avec un effectif global de quatre personnes. Depuis la matière brute jusqu’à l’assemblage final, l’horloge est entièrement construite dans l’usine. Récemment, Philippe Vuillemin rachetait l’entreprise Gaudard à Morbier, qui conçoit notamment des balanciers. Un rachat qui permet aujourd’hui à la manufacture de proposer à ses clients 100% des pièces d’une horloge. En mai dernier, Diversions rencontrait Philippe Vuillemin et son associé André Blachon, qui nous présentaient le riche outillage – d’époque, datant des années 50 et 60 -, ainsi que les différentes étapes de fabrication, l’usinage de chaque roue, de chaque engrenage, qui permettent de donner vie au mouvement mécanique de l’horloge comtoise.

De nombreux savoir-faire sont donc représentés chez la manufacture Vuillemin. L’entreprise se fait ainsi garante d’une

tradition horlogère, et si ce sont le plus souvent les horlogers qui sont mis en avant, ces derniers doivent travailler avec des pièces parfaitement conçues. La manufacture horlogère est elle-même une industrie de précision ! Les pièces sont découpées dans de l’acier ou du laiton, avant d’être taillées, polies puis finalement assemblées à l’atelier de montage. Un savoir-faire que Philippe Vuillemin et son équipe tentent de préserver, et transmettre, en prenant notamment en stage des élèves de l’AFPA ou du Lycée horloger de Morteau.

Si la manufacture Vuillemin restaure des horloges anciennes, elle s’est également positionnée sur le secteur des horloges

modernes. Les mouvements demeurent certes les mêmes qu’il y a cent ans, mais le design lui a été revu au goût du jour. Des horloges aux robes plus contemporaines, avec mouvements apparents, rencontrent ainsi du succès auprès du public aujourd’hui. La manufacture travaille pour cela avec des designers ainsi que des ébénistes, à même de réaliser les corps d’horloges aux lignes plus actuelles.

- Dominique Demangeot -

www.manufacture-horloges-comtoises.com

André Blachon et Philippe Vuillemin devant un modèle d’horloge Kairos

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Le parc de machines présent à la manufacture permet de réaliser toutes les opérations nécessaires à la fabrication de pièces d’horloges

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Est Recyclage à Offemont (90)

L’Écho baumois - L’actualité de Baume-les-Dames et sa région 11

L’AGENDA CULTURELMairie (salle du 1er étage)4 mars à 10h : Dedans, par la Compagnie du Brouillard - Théâtre à partir de 12 mois5 euros pour tous, gratuit à partir du 2ème enfant

25 mars à 18h30 : Conférence par Gabriele Padberg, professeur de civilisation allemande à l’Université de Besançon :Les débats de société dans l’Allemagne d’aujourd’hui

Médiathèque Jean Grosjean14 mars à 15h30 : Raconte Famille

Retrouvez plus d’actus sur le Pays Baumois sur le site internet de Diversionswww.diversions-magazine.com

La revitalisation du centre-ville de Baume-les-Dames est un projet phare de la nouvelle municipalité. Un projet d’envergure également puisque si les premiers travaux débutent en 2015, ils s’étaleront sur plusieurs années, touchant différents domaines : commerce, tourisme, circulation... Une réhabilitation en plusieurs étapes pour redonner de la visibilité au centre historique de la cité baumoise.

Pour la nouvelle équipe municipale et le maire de Baume-les-Dames, Arnaud Marthey, qui succédait en mars dernier à Augustin Guillot, il s’agissait de réagir, suite notamment à la fermeture de certains commerces de centre-ville. Outre la vacance de certaines boutiques, l’objectif était aussi de rééquilibrer l’offre, alors même qu’apparaîtra prochainement une nouvelle zone commerciale à l’entrée de Baume-les-Dames, sur une surface de 11 000 m².

La revitalisation du centre-ville a été préparée bien en amont : recherche de partenaires et de financeurs, ateliers thématiques menés en lien avec les commerçants, questionnaire envoyé aux Baumois, stand lors de la Foire de la Toussaint afin de recueillir l’avis de la population… Des priorités sont d’ores et déjà actées pour 2015, à l’image de l’installation de l’Association des Commerçants dans un local vide du centre-ville, et des études de circulation et de stationnement. « Il y a aussi l’amélioration du cadre de vie avec la mise en place d’une brigade d’intervention et de nettoyage, ainsi que du ravalement de mobilier urbain », souligne le maire de Baume-les-Dames. C’est également en 2015 que débutera la rénovation de l’îlot Saint-Vincent, d’une superficie de 24 ares, qui jouxte l’église Saint-Martin. La création d’une résidence non médicalisée pour les séniors est notamment au programme, ainsi que des logements privés de qualité et le déplacement de l’école de musique.

Si le projet concerne notamment l’hypercentre, centre historique et patrimonial de Baume-les-Dames, la redynamisation a

été réfléchie bien au-delà. « Des travaux iront jusqu’au Doubs », précise Arnaud Marthey, « une liaison douce sera créée ». L’extension de la réhabilitation au-delà du centre-ville traduit aussi la volonté de la municipalité de donner une meilleure visibilité au centre historique, notamment auprès du public amené à traverser le Doubs Central, entre le Nord Franche-Comté et Besançon. « Nous recevons des demandes d’installation, mais il reste des problèmes d’accessibilité, de visibilité », explique Arnaud Marthey. Pour revitaliser la vie commerciale baumoise, la mairie mise aussi sur l’accompagnement. Une pépinière commerciale va ainsi être mise en place, un local de 120 m², avec des stockages annexes, en lieu et place de l’ancien photographe en face de la mairie, qui accueillera un commerce. Comme l’indique le terme de pépinière, il s’agit ici d’accompagner de nouvelles installations, des commerces qui pourront par la suite migrer ailleurs sur Baume-les-Dames.

Une chargée de mission a été recrutée dernièrement pour travailler exclusivement à la revitalisation du centre-ville baumois, qu’il

s’agisse des commerces, des logements, de la recherche de financements ou encore de l’accompagnement des divers projets. « On est sur du cousu main, du cas par cas », fait remarquer Arnaud Marthey, qui n’oublie pas non plus la dimension touristique que revêt ce projet de réhabilitation du centre-ville. Avec près de 30 000 nuitées réservées en 2013, Baume-les-Dames et son pays ont tout intérêt à renforcer encore leur attrait touristique. Citons pour terminer un dernier projet, mêlant nature et économie, puisqu’un Conseil Consultatif de l’Environnement a été mis en place. Un marché de producteurs locaux, en lien avec l’association baumoise Gaïa, devrait d’ailleurs voir le jour cet été.

- Dominique Demangeot -

Urbanisme Un grand projet de redynamisation du centre-ville de Baume-les-Dames

Place de la République et église Saint-Martin

Les travaux de réhabilitation du centre-ville s’effectueront sur plusieurs années

Si le projet concerne notamment l’hypercentre, centre historique et patrimonial de Baume-les-Dames, la redynamisation a été réfléchie bien au-delà

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12 À suivre... les voyages de Max

Chroniques CD 13

ROCK

Monsieur PinkRoad Is Home(Troll’s Production)

Non, Monsieur Pink n’est pas un split inattendu entre les Francs-Comtois de Monsieur Z et la chanteuse à la voix éraillée Pink. Le titre du premier album de Monsieur Pink sonnerait plutôt comme un credo. Road is Home. La route est notre maison. Entendez par là les tournées, les concerts, les ambiances électriques des salles de spectacle où s’est forgé le son des Jurassiens. Monsieur Pink est composé principalement de transfuges du fameux Washing Machine Cie, formation blues and roll émanée du dynamique label Troll’s Production. On retrouve d’ailleurs quelques notes blues sur ce premier album, comme sur la chanson titre qui ouvre les festivités ainsi que sur le tanguant Hello. Leur voix, les musiciens de Monsieur Pink sont allés la chercher en Irlande, Kevin chantant les textes anglophones du groupe. Quant à la musique, elle est donc rock indéniablement, un rock tel qu’on pouvait en tricoter dans les années 90, un rock versatile, tantôt frappé du sceau de la pop - Breeze, Get Together, Spark (In The Dark)-, tantôt plus graisseux -

le final grandiose d’I Am A Stone -. Mais la hargne n’interdit pas la finesse parfois. Ainsi l’on trouve sur le pourtant musclé Back On The Ground des moments plus planants, tandis que Golden Child, premier single, investit une veine davantage acoustique, parcouru d’une slide claire et entêtante. Mais Monsieur Pink sait aussi de temps à autres se la jouer plus pépère comme sur Doors Keep Closing avec sa basse d’intro très groovy - niveau groove, No Reason n’est pas mal non plus -. You Won’t Forget ménage des contrastes forts entre un couplet presque évanescent, et deux couplets plus étriqués, en roue libre, pour pogoter dans les concerts. Avec ce grand milk shake musical, Monsieur Pink oxygène le rock et c’est tant mieux ! - Dominique Demangeot -

HIP-HOP

YenichRétro Cassé(Mary J Music)C’est sur le tout nouveau label Mary J Music, que paraît le dernier album de Yenich, alias Thomas. Dosage habile de hip-hop, de musiques métissées et de textes positifs, cette mosaïque musicale a été composée

à Besançon avec le complice San Cesco. Sur Rétro Cassé il y a un accordéon, des airs latino-américains pour prendre le pouls du Cœur des anges, évoquer la culture gitane qui est celle de Yenich, cette culture parfois « mal aimée » et beaucoup d’autres, celle des enfants et des petits enfants d’immigrés, les fantômes de la guerre si bien dépeints sur le lyrique Bad Feeling avec ses chœurs. Et même si les couleurs musicales nous amènent souvent vers des ambiances mélancoliques, l’artiste reste optimiste. Car Yenich sait surtout prendre du recul, s’éloigner, comme il le dit sur Toucher les étoiles. Yenich serait-il un vieux sage ? Il semble en tous cas vouloir se protéger - et son auditeur avec - du bruit ambiant qui brouille et corrompt. Et quand Thomas nous conseille de Couper la FM, il accompagne sa demande d’une instru toute en coolitude, hip-hop détendu et suintant le groove. Pour Yenich la vie est une « demoiselle » qui ne se laisse pas aisément séduire - Seul maître à bord, savant mélange d’électro et de piano -. Il a invité l’ami Caporal Poopa, notamment sur le chaleureux et cuivré Fight To Survive, où les artistes retrouvent l’environnement reggae world qu’ils connaissent bien. Le hip-hop de Yenich se fait abrasif sur La frek, plus urbain et lyrique sur Apparences - où s’invite une douce voix d’enfant... album de contrastes, disions-nous ! -. « On fume on plane on rêve », nous propose Yenich. Et si l’artiste semble vouloir tutoyer les cieux, c’est pourtant bien un timbre venu des profondeurs de la terre qui porte les morceaux de Rétro Cassé, opus forgé avec le cœur. - Dominique Demangeot -

RYTHM’N’BLUES/FOLK

She & HimClassics(Columbia)

Le duo vintage composé de Zooey Deschanel et Matthew Ward se fait plaisir en publiant des albums de reprises. Le successeur de Volume 3 se veut un hommage à des standards de la musique américaine, des reprises de crooners, de rythm’n’blues et de folk enregistrées live, le tout habillé avec les arrangements d’un orchestre de vingt musiciens. La liste non exhaustive des artistes repris est longue et dorée. Mais à l’exception de Unchained Melody et de We’ll Meet Again déjà revisitée chez Johnny Cash, le public français non érudit ne sera pas familier avec les morceaux. Néanmoins, on est toujours charmé par la voix si suave et pleine de fraicheur de la New Girl, qui accompagne à merveille ces moments jazzy ou délicieusement sixties. Et quand M. Ward se joint à elle, on plonge tout droit dans une cave enfumée du New-York d’un film de gangsters. - Florian Antunes Pires -

POST ROCK

PauwellsElina(October Tone)

« Une hydre à mille temps ». Voici ce qu’on peut lire sur le groupe mulhousien. Mais si on voulait rester dans la mythologie, on parlerait volontiers de Minotaure tant elle est la créature qu’on s’attend à rencontrer à la sortie du labyrinthe sonore que tisse cette formation atypique construite autour de deux batteries. Et comme dans un labyrinthe, en se lançant dans l’écoute d’Elina, on se rend vite compte de l’inutilité de revenir sur nos pas. L’issue se trouve au bout de cet EP qui nécessite une immersion totale afin de bien saisir toutes ses atmosphères et ses ambiances. On ressent une approche très cinématographique, entre fantastique et ésotérisme pour citer une amie, proche d’un John Carpenter dans la création de ce court recueil purement instrumental. La Une nous accueille dans une vague au traitement brut à la Helmet, avant de plonger dans des compositions alambiquées où la mauvaise conscience de Sonic Youth prend le dessus pour offrir un noise sombre (Wig). En concentrant toute son énergie dans une approche totalement instrumentale, Pauwels ne se fixe pas de

limite et ouvre des portes vers un univers sombre en panoramique. - Florian Antunes Pires -

ROCK

Sleater-KinneyNo Cities To Love(Sub Pop/PIAS)

Fer de lance du « Riot Grrrl », mouvement autant musical que politique qui émergea au début des années 90, le trio démontre plus que jamais que le rock est aussi une affaire de femme. Les dix pistes de No Cities To Love ne font pas de fioritures. Carrie Brownstein, Corin Tucker et Janet Weiss envoient le bois pendant à peine plus d’une demi-heure qui ne renferme aucun temps mort. Lo-fi (No Anthems), grunge (Surface Envy), garage (Bury Our Friends), noise (Price Tag, Fade), parfois avec une pointe popeuse (Hey Darling). Rien n’arrête Sleater-Kinney et renvoie Brody Dalle à ses gammes et Courtney Love à ses injections de botox. S’appuyant sur le single titre avec son refrain entêtant et son break aérien fleurant bon les nineties, Sleater-Kinney reprend avec No Cities To Love les choses où elles les avaient laissées. Et à notre avis, elles en ont encore à dire. - Florian Antunes Pires -

Littératures 14

Audrey Tuaillon Demésy est maître de conférences en sociologie à l’Université de Franche-Comté et conseillère technique de la Fédération Française des Arts Martiaux Historiques Européens (FFAMHE). Elle obtenait, en 2012, le prix Jeune docteur décerné par la Région Franche-Comté et l’UFC. Cette thèse est désormais publiée dans une version remaniée aux Presses Universitaires de Franche-Comté : La re-création du passé : enjeux identitaires et mémoriels (PUFC, 2013).

Votre recherche s’appuie sur une enquête de terrain qui combine observation participante, questionnaires et entretiens.L’approche est socio-ethnographique. Des observations participantes ont constitué le cœur de la recherche (il s’agit de prendre part au quotidien des participants). Travailler sur les pratiques de reconstitution nécessitait de faire partie du groupe et d’être accepté par lui. Deux séries de questionnaires ont été distribuées (l’un pour les reconstituteurs, l’autre pour les pratiquants d’AMHE) et une cinquantaine d’entretiens (avec des présidents d’associations, des adhérents, des organisateurs d’événements, des artisans, etc.) est venue compléter l’approche.

Pourriez-vous expliquer en quoi consiste l’histoire vivante médiévale ?Avant de la définir par son époque, il faut déjà préciser ce qu’est l’histoire vivante. Ce concept est encore peu connu en France. Il provient des pratiques de Living history (en Grande-Bretagne, mais aussi en Allemagne, Pologne, etc.), qui visent à remettre en vie un événement ou des manières de faire d’un temps passé. Plus précisément, pour ma recherche, et parce qu’il existe des spécificités de cette pratique en France, j’ai fait le choix de distinguer deux activités. D’un

côté, la reconstitution historique, qui vise à représenter une personne, conforme à une période historique spécifique et, de l’autre, les Arts martiaux historiques européens (dont l’objectif est la reproduction d’un geste technique, martial). Ces deux activités sont pratiquées, très souvent, par les mêmes personnes ; elles sont donc les deux faces d’une même pièce qu’est l’histoire vivante. Enfin, celle-ci se décline selon les époques et peut être « antique », « médiévale », mais aussi prendre pour cadre la Révolution française ou encore, la Seconde Guerre mondiale.

Vous distinguez les « festivals d’histoire vivante » des « fêtes médiévales » ?Oui, il s’agit de deux approches complètement différentes. Les festivals ont pour objectif la connaissance de l’histoire par le biais d’une approche pédagogique : le but est de rendre le passé « vivant ». Les fêtes médiévales mettent l’accent sur l’imaginaire médiéval et non sur la réalité de l’époque. La véracité historique n’est, bien souvent, pas leur préoccupation principale.

Quels sont les enjeux mémoriels de cette activité de loisir ?Les pratiquants mettent en avant un désir de transmission de l’histoire, et notamment

d’une meilleure connaissance de la vie quotidienne des époques reconstituées. Il ne faut pas voir, dans cette dimension, une quelconque nostalgie d’un temps révolu, mais bien une valeur de l’histoire vivante, visant à « ne pas oublier » les événements mais aussi les savoir-faire.

Ce qui vous intéresse aussi dans ces reconstitutions, c’est tout ce qui tourne autour du geste et du corps ?C’est effectivement une thématique centrale, puisqu’elle interroge à la fois les manières d’être et de faire dans les reconstitutions (martiales ou artisanales). Les réflexions portées sur la corporéité en histoire vivante permettent aussi de saisir les limites de cette démarche : l’écart entre le corps « passé » et le corps contemporain, mais aussi la question de la mémoire corporelle, par exemple. Enfin, d’autres domaines sont aussi sources de réflexions, telles les reconstitutions de croyances, les enjeux touristiques de l’histoire vivante, etc.

- Propos recueillis par Martial Cavatz -

Audrey Tuaillon Demésy, La re-création du passé : enjeux identitaires et mémoriels, PUFC, 2013

BANDE DESSINÉEAnne-Caroline Pandolf et Terkel RisbjergLe Roi des scarabéesSarbacane

Nous suivons le parcours d’Aksel dans le Danemark du XIXe siècle. Il naît d’un riche exploitant agricole et de la douce Klara, oiseau fragile et rêveur dans une campagne très croyante, au climat rude et aux mœurs sévères. Aksel grandit dans le monde imaginaire qu’il s’est construit avec son ami Sophus, dans lequel se côtoient la reine des neiges et une foule de créatures merveilleuses. Il a promis à sa mère qu’il deviendrait poète pour la sauver de l’ennui et de la monotonie de cette vie bourgeoise et paysanne. Deux rencontres vont bouleverser son existence. D’abord, l’arrivée de Frederik, enfant mais déjà plein de fougue. C’est un artiste, comme notre héros, mais plus spontané et plus tourmenté. Quelque temps après le départ de Frederik, la cousine d’Aksel, Laurine, vient s’installer dans le domaine familiale pour se reposer. Première expérience de l’amour. Jeune adulte, Aksel rejoindra Frederik à Copenhague pour enfin écrire et entamer sa vie d’artiste. Son parcours semble semé d’embûches, de projets avortés, de relations laissant un goût amer d’inachevé. Il vit à travers les autres. Comme s’il ne pouvait se rencontrer lui-même que par le biais de tous ces personnages. Le roi des scarabées nous propose une très belle définition de ce que c’est qu’être un artiste, ou comment la littérature et les mythes participent à l’élaboration d’une œuvre. L’esthétique de la BD accentue et met superbement en valeur cette vision si juste de la poésie. - Laura Prenat -

BANDE DESSINÉEFabienne Roulié et Simon MoreauZACChocolat ! Jeunesse

Zac rencontre un jour un écureuil, un bel écureuil bien plus grand que lui ! Ce n’est pas le seul évènement hors du commun qui va survenir dans la vie du petit garçon, qui n’en attendait pas tant... On retrouve avec Zac l’univers sens dessus dessous de l’auteure Fabienne Roulié, qui s’amuse de la raison et de la réalité. Elle va d’ailleurs emmener son jeune héros Zac sur des chemins une fois encore merveilleux. Cet auteur phare des éditions Chocolat ! Jeunesse travaille ici avec Simon Moreau, dont on a déjà pu apprécier là encore le trait dans certains albums de la maison d’édition haute-saônoise. Comme toujours les ouvrages sont aussi de beaux objets, et les dessinateurs disposent de tout le champ nécessaire pour exprimer leur talent. Simon Moreau varie les cadrages pour évoquer le périple du jeune écureuil. La bande dessinée Zac prône l’ouverture d’esprit à travers le voyage, les rencontres, et donnera sûrement l’envie à beaucoup de jeunes lecteurs de prendre la route - accompagnés de leurs parents bien sûr ! -. - Manu Gilles -

MUSIQUELaurent CharliotL’année du rock français et autres scènes actuellesLe mot et le reste - Iena Éditions

Laurent Charliot a réuni autour de lui de nombreux rédacteurs, journalistes, auteurs mais aussi musiciens qui posent leurs plumes sur l’année rock 2014, qui n’est déjà plus qu’un souvenir. Le terme « rock » ici, il faut l’entendre au sens large, car ce dernier, en soixante ans, a eu le temps d’évoluer, d’être traversé pas de multiples influences. Dans un ouvrage très structuré, faisant ainsi véritablement office de guide, Laurent Charliot et ses complices évoquent pour nous les « Ténors » du moment, à l’image du phénomène Fauve, pour les uns horripilants, pour les autres géniaux, dépeints pourtant ici en toute objectivité, ou encore des Lillois de Skip The Use et leur deuxième et inclassable album. On n’oublie pas les artistes intemporels à l’image de Daho qui publiait à la toute fin 2013 ses Chansons de l’innocence retrouvée, son œuvre au noir que nous chroniquions à l’époque dans Diversions. Laurent Charliot a souhaité évoquer également le rock qui nait et se pratique dans nos régions, non pas un rock « régionaliste » incapable de sortir de ses contrées, mais une musique tout à fait à même de se donner à entendre partout en France, voire au-delà comme l’illustre la belle aventure des jeunes Graylois de Carbon Airways. Comme l’écrit Didier Varrod dans la préface, le rock français se porte bien, très bien même, justifiant pleinement un tel ouvrage. L’année du rock est appelée à revenir chaque année comme un bilan - des pistes pour 2015 sont d’ailleurs données en fin d’ouvrage -. - Dominique Demangeot -

Entretien avec Laurent Charliot

Peut-on dire que vous êtes en quelque sorte le coordinateur de l’ouvrage ? Etes-vous allé solliciter les différents rédacteurs ?Oui, tout à fait. J’avais déjà eu une expérience collaborative sur un de mes précédents ouvrages (ROK) et j’avais apprécié la méthode. Pour L’année du rock français, c’était pour moi une évidence que de ne pas l’écrire seul. Même si j’ai une grande passion et une connaissance assez profonde de la scène française, je trouvais ça dangereux que le seul prisme d’une personne décrive tout ce qui se passe sur la scène nationale. Et puis très honnêtement, il y a des familles musicales que je connais beaucoup moins bien que d’autres, que j’apprécie moins aussi parfois… Aussi, j’ai décidé de construire une « dream team », de journalistes et de spécialistes dont j’estimais le travail et surtout venant d’horizons très différents pour assurer cette vision globale.

Peut-on déjà annoncer qu’un tome 2015 paraitra ?Je l’espère très sincèrement bien sûr et c’est le « Vox Populi » qui en décidera. C’est un projet ambitieux, un investissement conséquent et il faudra donc que ce livre trouve sa place chez les lecteurs, que ce premier opus soit un succès permettant d’envisager la suite chaque année…

Didier Varrod est très présent à travers notamment des billets. Pourquoi avoir sollicité son regard en particulier ?En fait, je l’ai sollicité pour la préface au départ, car j’aime beaucoup sa capacité à analyser et commenter le travail des artistes et j’apprécie sa large culture musicale. Il n’est pas directeur de la Musique à France Inter pour rien… Il a eu un gros coup de cœur sur le projet et c’est lui qui m’a demandé si je souhaitais qu’il écrive ce que l’on a appelé les « billets de Varrod » à savoir un texte court sur le regard qu’il porte sur différents artistes du livre, qu’il a choisi lui-même de commenter.

- Propos recueillis par Dominique Demangeot -

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Cinéma 15

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Les Chevaliers du Zodiaque- La Légende du Sanctuaire De Keichi Sato AnimationAthéna, déesse chargée de protéger la Terre, est menacée. Les chevaliers du Zodiaque doivent affronter les douze chevaliers d’Or pour la sauver.

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4 marsInherent ViceDe Paul Thomas Anderson ThrillerAvec Maya Rudolph, Joaquin PhoenixDoc Sportello, détective privé, est contacté par son ancienne compagne qui pense que son nouvel amant va être interné par son épouse.

ChappieDe Neill Blomkamp Comédie Avec Hugh Jackman, Sigourney Weaver Des gangsters décident de voler un robot pourvu d’une intelligence artificielle.

L’Art de la fugueDe Brice Cauvin Comédie dramatiqueAvec Benjamin Biolay, Laurent Lafitte Patrick a tout pour être heureux mais s’ennuie. Son frère est sur le point de se marier mais il est amoureux d’une autre femme.

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1001 grammes le 11 marsProjet Almanac le 25 février

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