23, chemin de la Muscadière,
le Cratère
97470 Saint-Benoît
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Des Cuivres de l’Est à l’Orkès karousel !
L’association culturelle des Cuivres de l’Est – qui deviendra plus tard l’Orkès Karousel – est née
en 2005, à l’initiative de Jean-François Mandrin. Saxophoniste à la scène, prof de sport à la ville, ce
fondu de musique en cuivre ne pouvait se résoudre à voir disparaitre la tradition des orchestres de
cuivre à la Réunion. Une poignée de formations subsiste encore dans l’île, Jean-François veut créer la
sienne pour donner un nouvel allant à ce genre qui fut autrefois un pilier du patrimoine musical
réunionnais.
Dès 2004, il contacte quelques amis musiciens qui avaient laissé tomber l’instrument depuis
belle lurette. Le bouche-à-oreille fonctionne. Chacun dépoussière son instrument et retrouve des
sensations d’adolescent. Ceux qui avaient renoncé se mettent de nouveau à espérer et une belle
brochette de gramouns se greffe finalement sur le projet.
Le groupe fait ses premiers pas en 2005. L’épopée musicale se double d’une belle aventure humaine.
Partout où elle passe, la formation suscite un formidable engouement populaire. A sa manière, elle
participe au renouveau des mariages lontan que les musiciens accompagnaient autrefois en cortège.
Pour faire connaitre aux plus jeunes cette culture particulière, l’orchestre se produit dans les
écoles primaires. Pour redonner le sourire aux anciens, il se lance aussi dans un drôle de projet : faire
le tour des communes de l’île et proposer des pique-niques musicaux en association avec les clubs du
troisième âge. Totalement bénévole, l’opération connait un réel succès. Les anciens montent sur scène
pour des bœufs endiablés. Les dépressifs retrouvent leur joie de vivre, les souffreteux leur souffle et
les rhumatisants leurs jambes de vingt ans ! Une vraie séance de thérapie musicale, qui redonne à
beaucoup d’anciens une place qu’ils pensaient avoir perdu dans la société.
La formation, dont la démarche rappelle celle d’un « Buena vista social club » à la sauce créole, est
vite repérée hors de ses frontières. Le groupe est invité en 2007 à Glomel (Bretagne) pour les
« Rencontres internationales de la clarinette et des musiques en cuivre ». L’occasion d’un jumelage
avec une fanfare locale, qui rendra la politesse l’année suivante à la Réunion.
Dans la foulée, les Cuivres de l’Est se rebaptisent en « Orkès Karousel », histoire de ne plus
être confondus avec les fanfares européennes des pays de l’Est. Les dates s’enchaînent et les projets
se multiplient : invitation au festival Africolor 2009 en Seine-Saint-Denis, tournée à venir au Brésil,
projet de tournée à la Réunion avec un carrousel retapé par des artisans locaux, bientôt un disque,
puis un DVD…
En outre, Jean-François Mandrin et ses dalons nourrissent un autre ambitieux projet : monter
l’Orchestre de Cuivre de la Réunion pour un concert-événement au Théâtre en plein air de Saint-Gilles.
L’aventure continue !
Les orchestres de cuivre : toute une histoire !
Les orchestres de cuivre trouvent leur origine dans les fanfares royales qui connurent leur
apogée en Europe dans la seconde moitié du XVIIIème
siècle. Les cuivres détrônent alors les
instruments traditionnels (cornemuse, flute…) pour donner naissance à des orchestres militaires
essentiellement formés d’une vaste section cuivre et de quelques percussions.
A la Réunion, les premiers orphéons du genre apparaissent vers 1830. Ils se déclinent en
fanfares militaires et harmonies municipales qui ponctuent les cérémonies commémoratives en
grande pompe. Rapidement, pourtant, les musiciens formés dans ces ensembles donnent à leur jeu
une dimension plus débridée. Partout dans l’île, on les sollicite pour animer les mariages et les fêtes
populaires au son des musiques de danse européennes : quadrilles, valse, polka, boléro…
L’arrivée des premiers carrousels dans l’île leur donne une autre opportunité d’évoluer. La
musique emprunte alors au répertoire du bal musette et s’enrichit de nouveaux genres : séga,
chachacha, tango, variété…. Les morceaux durent le temps d’un tour de manège. Et la section cuivre
s’accompagne de nouveaux instruments au gré des opportunités : saxophone, accordéon, harmonica,
banjo… Les « Orkès Karousels » sont nés !
Jusqu’aux années 1950, ils connaitront une longue période de gloire et prendront une place
centrale dans le patrimoine musical réunionnais. Véritables Big bands créoles où viennent se métisser
toutes les cultures de l'océan Indien, ils vont pourtant décliner lentement sous les coups de boutoir
conjugués de la musique amplifiée, des guitares électriques et du disque enregistré.
Autrefois innombrables, il n’en reste plus guère qu’une poignée. Une raison supplémentaire de
soutenir les quelques passionnés qui tentent de perpétuer la tradition et, pour certains, de la relancer !
JIR 19 SEPTEMBRE 2009
Ouest-France
Mardi 15 mai 2007
Los Trognos Coulos de Bretagne à la Réunion
Quotidien de la réunion
Mercredi 18 novembre 2009
Ouest-France
Vendredi 18 mai 2007
L’orchestre m’a redonné la pêche !
(Quotidien du 4 juin 2006)
JIR 19 NOVEMBRE 2009
François
Saxophone
Leader du groupe, Jean-François est venu à la musique au bel âge. Quand
les enfants de ce bénédictin pur jus décident de prendre des cours de musique, le
prof d’éducation physique s’inscrit avec eux au conservatoire pour s’initier aux
percus. Il enchaîne vite sur l’harmonica puis se passionne finalement pour le
sax. Ses enfants, Damien et Natacha – tous deux artistes de talent –, lui mettent
le pied à l’étrier mais les débuts sont compliqués.
La hanche est dure, le souffle encore un peu emprunté. Son « sauveur »
sera M. Carrier, enseignant aussi passionnant que passionné à la MJC de Saint-
Benoît. Sous l’œil avisé de l’expert, l’élève progresse rapidement. Au point
d’intégrer un prestigieux orchestre, qu’il accompagnera quelques années. Mais
Jean-François nourrit d’autres ambitions.
Il veut monter son propre orchestre pour que vive la tradition des musiques en
cuivre à la Réunion. Il appelle alors quelques amis, qui contactent à leur tour
d’autres amis. Le pari un peu fou se concrétise en 2005. L’Orkès Karousel est
né.
Ce n’est que le début d’une longue épopée
Michel
Accordéon
Chapeau éternellement vissé sur la tête, le facétieux Michel Lauret arpente
le Grand Sud avec son inséparable accordéon. Marmaille, il ne se lassait pas
d’écouter les grandes figures du séga réunionnais ; les Loulou Pitou, André
Philippe, Benoîte Boulard et autres Nativel de Saint-Louis. Un jour, son père –
qui nourrit pour lui de sérieuses ambitions – lui offre un accordéon et l’envoie
faire ses gammes à Bonne-Espérance, commune de Sainte-Rose, chez Valère
Odon.
Débute alors une histoire passionnelle entre Michel et son instrument. Dr
Michel le jour, Mister Lauret la nuit, il l’apprivoise et le bichonne, concluant
d’harassantes journées à l’usine par des concerts improvisés qui se terminent
tard la nuit. Et même dès potron minet dans les week-ends de brume festive ! De
quoi se faire remarquer par les orchestres les plus courus de l’île.
Michel intègre l’Orchestre Toussaint, enregistre un album et voyage enfin :
Angoulême, Bordeaux, la Bretagne… Le parcours prend fin en 2006. Michel
rejoint alors l’Orkès Karousel pour de nouvelles aventures !
Paulo
Banjo
Un sacré colosse, ce Paulo ! Natif du Port, le jeune retraité de la fonction
publique gratte la guitare depuis l’âge de douze ans aux portes du plus grand
pénitencier de l’île ; dès lors, quoi de plus normal que de devenir gardien de
prison ! L’instrument, c’est Ti Fock qui le lui a appris. Avec lui, il a apprivoisé
la guitare mais aussi la basse avant de s'intégrer dans une association à la Saline,
manière de concrétiser un projet un peu insensé : monter un spectacle complet
sur l’épopée du séga, des origines à nos jours. L’emblème de l'association – le
Skua – est tout un symbole : cet oiseau de l'Océan Indien, redoutable prédateur
qu’on appelle aussi « Assassin », a la particularité de rester lié à sa moitié toute
sa vie. Un peu comme Paulo et sa guitare, qui se dévorent mutuellement tout en
restant inséparables.
La preuve : l’Orkès Karousel cherchait un banjo, Paulo a en trouvé un à six
cordes, histoire de garder la technique ; histoire aussi de pincer l’instrument en
pensant aux caresses qu’il réserve habituellement à sa régulière.
Jean-Marc
Grosse caisse
Un grand timide aux gros biscottos, quoi de plus idéal pour tenir la grosse
caisse ! Aujourd’hui retraité, Jean-Marc était autrefois ouvrier agricole à Sainte-
Rose. Après d’éreintantes journées à couper la canne, il écoutait ses idoles à la
radio : les rois du séga, de la Réunion à l’île Maurice. A l’armée, il découvre
aussi les yéyés : Hallyday, Polnareff, les Chaussettes Noires, Nino Ferrer. Une
révélation ! L’ouvrier devient batteur de variété et finit par intégrer l’orchestre
Baguette, à Sainte-Anne. Sans moyens financiers, il travaille d’arrache-pied
pour se payer sa première batterie : un Charley et deux caisses pour
commencer… Nous sommes dans les années 1980. Peu à peu, l’instrument
s’étoffe ; Jean-Marc muscle son jeu et intègre l’orchestre Bègue, à Cambourg.
Ensuite, ce sera la « Joie de vivre », à Saint-Joseph, entre bals de quartier et « fèt
dofé ». Puis il rencontre sa douce, fait des enfants et cesse de jouer. A l’approche
de la retraite, il reprend sa batterie pour une aventure de quatre ans avec
l’Orchestre Toussaint. Depuis 2005, il est un des piliers de l’Orkès Karousel
Gilles
Saxophone alto
Ce professeur des écoles a toujours eu des amis musiciens et c'est avec eux
qu'il a commencé à gratter un peu la guitare. Il a côtoyé Alix POULOT dans les
années 80 et n'a pas hésité à s'initier au rythme du maloya en balaçant des
maracas dans la troupe "Kabar marron". En 2005, on lui prête un saxophone, il
essaie d'en jouer et décide finalement de prendre des cours. Son
professeur, BIDEAU, alias "Tot", lui apprend les rudiments de l'instrument
pendant deux années. Pendant cette période d'apprentissage, il joue avec d'autres
souffleurs (d'autres élèves de ce même professeur) et crée "Les fous du sax.
Un jour, il rencontre Jean-François Mandrin et sa troupe . Le courant passe
et depuis mai 2009, s'amuse avec ces musiciens bien sympathiques.
Armand
Accordéon
Fils aîné d'une famille d'agriculteurs de 3 enfants dans les hauts de Saint-
Joseph, Armand se laisse bercer par les flons-flons de l'accordéon de son père
dès son plus jeune âge.
Engagé dans la Marine nationale en 1968, il achète son premier accordéon
avec sa première paye. En séjour à Madagascar, il fait ses premiers pas dans des
orchestres Malgaches à certaines occasions. Presque dans la foulée, il est muté à
La Réunion et il fait connaissance avec un accordéoniste du Port : il prenait goût
à participer en tant que 2ème accordéoniste, aux ambiances des mariages ou
fiançailles.
L’arrivée de son fils aîné dans le monde de l'accordéon dès l'âge de 7 ans
l'a motivé de plus en plus à vouloir se perfectionner. Alors il commence dès lors
de ne plus se séparer de son instrument et pendant 11 années consécutives, en
Afrique et Europe, l'accordéon et le clavier (touches accordéon) faisaient partie
intégrante de son trousseau d'officier-marinier : animation des cocktails à bord…
En retraite au pays natal en 1991, Armand et son fils Didier, commencèrent
par le biais du bouche à oreilles à animer des petites fêtes familiales de ci de là
et l'année 1996 vit la naissance du groupe « LE DUO JEANNETTE » (Armand
à l'accordéon et Didier aux claviers). Débutèrent alors les thés dansants du
dimanche après-midi, les dîners dansants, les bals de la 3ème jeunesse, les hôtels
etc. En 2009, le groupe était à son apogée. Toute cette belle aventure se termine
brusquement en août 2009 lors de la disparition tragique de son fils Didier.
Essayant malgré tout de surmonter cette dure épreuve, il a essayé de faire
perdurer sa passion avec d'autres musiciens, mais là encore le destin s'acharne
contre lui et en décembre 2010, lors d'une animation d'un grand club de 3ème
âge de l'île, un accident vasculaire cérébral provoque un handicap de ses 3 doigts
de la main droite..... Alors là c'est le désespoir total. Malgré le soutien d'amis
musiciens, il se dit fini et décide de ranger son piano à bretelles.
La niaque aidant, il s'accroche à ses boutons et un beau matin de mars
2011, un appel d'offre par voie de presse attire son attention. "Orchestre en
cuivre recherche un accordéoniste - Urgent". Il fait acte de candidature et depuis
Armand, rayonne de bonheur, bonheur qu'il partage avec ses 7 sympathiques
compagnons musiciens dans la joie et la bonne humeur au sein de « LORKES
KAROUSEL».
Damien
Caisse claire
Tout jeune, le rythme dans la peau, cet artisan de Saint-André se passionnait
déjà à regarder ses "aînés" faire de la musique et n'a pas hésité à les imiter
en s'initiant au plaisir de jouer avec des petits groupes pays.
Ensuite, lors de son service militaire, il rejoint l'orchestre régimentaire du
premier régiment d'artillerie basé à Montbeliard dans le Doubs. Plus tard, libéré
de ses obligations militaires, il découvre d'autres styles et courants musicaux :
les guinguettes,
les bals musette,
le rythm'n blues
et bien évidemment la soul music.
De retour au pays, pris par ses obligations familiales et professionnelles, il
abandonne tout. Aujourd'hui, il rallie le groupe de Jean François Mandrin avec
beaucoup de plaisir.
Jean René
Voix, banjo
[ Boris Vian a dit que les oiseaux sont responsables de trois au moins des
grandes malédictions qui pèsent sur l'homme. Ils lui ont donné le désir de
grimper aux arbres, celui de voler, celui de chanter...]
Jean René, notre « JR » local, n’a pas d’ailes et ne grimpe pas aux arbres :
il aime chanter !
Déjà, dès son plus jeune âge, il regardait son oncle gratter sa guitare et avait
envie de jouer de cet instrument. Le déclic …
A l’âge de dix ans, il commence la gratte et c’est avec une « guitare pays
», instrument fabriqué par un ami de son père, qu’il chante « C’est une
poupée » de Christophe et « le pénitencier » de Johnny Halliday.
Ce professeur des écoles, marié et père de deux filles, aime chanter et il s’en
donne à cœur joie : l’éducation musicale est une discipline qu’il doit enseigner à
l’école élémentaire !
Pendant une longue période, il fréquente différents groupes de musique,
notamment le groupe « Irish carry » qui fait de la musique irlandaise.
Un beau jour, il retrouve un collègue passionné de musique comme lui et tous
les deux planifient leurs mercredis libres. Ils trouvent un troisième complice, un
très bon guitariste, qui accepte de jouer avec eux, et ce dernier n’hésite pas à
leur apporter son expérience. Ils remplissent des matinées de musique : de la
variété, du séga, du zouk, de la bossa, du jazz, …
[Je chante, Je chante soir et matin, je suis heureux, j’ai tout et j'ai rien, je
chante sur mon chemin, je suis heureux et libre enfin.] Le très cher TRENET a
bien raison, ils s’amusent !
Petite soirée privée et voilà que la troupe de Jean-François Mandrin et
Jean René font partie de la même tablée. Des souvenirs lui reviennent car
autrefois, son père aussi faisait du banjo, de l’accordéon et animait des bals sous
les « salles vertes ». Un « bœuf » s’improvise, des discussions fusent, le courant
passe.
On lui propose de tenter l’aventure avec l’orchestre karousel. Il accepte le défi
et depuis octobre 2010, « JR » chante, joue du banjo et des percussions avec ces
musiciens extraordinaires.
REPERTOIRE
Morceaux joués par l’orkes
karousel
Madina
L'amour lé doux
Mandzelle Paula
Mon Coco
Kaskavel
Tombé levé
Oté zoreil
Compère lo guépe
P'tit angélo
Antonia
Séga piqué
Roulez mon z'aviron
P'tite fleur aimée
Canne mapou
La route en corniche
Voleurs canards
Cognac perrier
Galopez mon cheval de bois
Le p'tit paille en queue
Rend zano la Lisa
Baba cari pois
La chasse tangue
La rosée tombée
Rhum arrangé
La saison des goyaviers
Lauto deux volants
Mon mari pêcheur
Besame mucho
Amor amor
Mon amant de Saint-Jean
Pepito
[…]
liste non exhaustive !
Tour de l’île musical …
II y a deux ans, Jean-François fonde l'orkès kuiv lontan. Le groupe compte aujourd'hui une
douzaine de musiciens. Vous avez pu les croiser au Sakifo ou au Tempo festival. Mais ce fana de
musique veut aller encore plus loin. Il lance un tour de l'île musical sur deux années avec une
halte, tous les deux mois environ, dans un site connu d'une ville de l'île. La première étape est
programmée aujourd'hui au ludoparc de Saint-Benoît.
"Une prestation musicale spontanée, sans répétition"
"Beaucoup de gramouns ont joué autrefois mais ne touchent plus à leur instrument. Ils n'ont plus de groupe, ils sont seuls. On a envie de leur donner le goût de s'y remettre, de se faire des datons dans leur propre ville, de jouer avec des musiciens de leur génération, de s'inscrire dans la dynamique de la tradition musicale créole. On souhaite inciter à la création de nouveaux groupes. La musique crée du lien social. C’est parfois comme une thérapie. Je connais des musiciens qui ont repris la musique en groupe après des années d'interruption. Ça leur a redonné la pêche ! se réjouit l'initiateur du projet.
Le principe de ce tour de l'île est simple : "Un bœuf, une prestation musicale spontanée, sans répétition entre musiciens, anciens musiciens et membres de l'orkès kuiv lontan." On y joue des
standards réunionnais, des ségas, des valses, des pasos, des tangos.
Pour faire connaître cette opération, les services culturels des mairies ont été mobilisés. A eux
d'assurer le relais, la communication auprès des instrumentistes par le biais d'associations, de
clubs du 3" âge, de maisons de quartier, de musiciens connus. Même si ce tour de l'île vise en
premier lieu les gramouns, il est ouvert à tous les musiciens.
Alors que ce grand tour de l'île commence tout juste, déjà, Jean-François Mandrin a un autre
rêve. A plus long terme. Il espère, un jour, monter l'orchestre en cuivre de l'île de La Réunion et
le faire voyager au delà de nos frontières...
Projet de film documentaire
Début des années 2000 naissent, de part et d'autre de l'équateur, deux formations
musicales, que rien ne semblait devoir réunir...
A Paris, La Muse à Zezette, composée de six jeunes musiciens sortis des
meilleures écoles de musique de la métropole, se forme autour d'un répertoire
complexe et inclassable, mêlant reprises, recherches et expérimentations, toujours à la
frontière des genres, « à la jonction de sentiers qui bifurquent ».
Très loin de là, à la Réunion, L'Orkes Kuiv Karousel, composé de sept
musiciens amateurs, pour la plupart retraités, se crée autour d'un objectif simple :
faire perdurer une tradition presque disparue, celle des fanfares de cuivres qui
escortaient, dans le temps, les mariages et animaient les fêtes populaires.
Rien en commun ? Rien à faire ensemble ?
Ce serait sans compter le festival Africolor, et son fondateur Philippe Conrath, qui
s'est fait une spécialité de découvrir les harmonies par-delà les mers et d'organiser ces
rencontres où éclosent, comme par magie, à partir des dynamiques individuelles, de
nouvelles identités collectives et des possibilités insoupçonnées.
Une résidence sera organisée à la Réunion pour permettre la rencontre de ces deux
formations, L’Orkes Kuiv Karousel et La Muse à Zezette, rencontre qui s'achèvera
par un concert au théâtre en plein air de Saint-Gilles.
PREAMBULE
Lors de nos tournées en métropole, au festival des clarinettes à Glomel en Bretagne en 2007
et aux festivals AFRICOLOR à Paris en 2009 et 2010, l’engouement des réunionnais résidant dans
l’hexagone à la musique traditionnelle de la Réunion était presque troublant. Des associations de
« créoles » se sont même plaintes aux responsables des festivals de n’avoir pas été informées de la
venue de l’ORKES KAROUSEL de la Réunion.
Ce public était heureux et, n’avait pas hésité, par exemple, à braver les quinze centimètres de
neige en décembre 2010 pour assister à un concert des « Cuivres de l’Est » à Achères en région
parisienne.
Ces réunionnais n’étaient pas seulement là pour la musique ; ils venaient se ressourcer,
retrouver la chaleur de la Réunion à travers les chansons. Ils étaient, pour le temps d’un concert, en
vacances à la Réunion dans une salle de spectacles à dix mille kilomètres de leur île natale.
Comme le maloya, ce que nous faisons est une forme de musique propre à la Réunion ; les
derniers carrousels ne fonctionnaient qu’avec ce type d’orchestre. Notre art fait bien partie du
patrimoine réunionnais et nous en sommes fiers. Notre devoir est maintenant de faire perdurer cette
tradition à la Réunion certes, mais nous aimerions l’exporter, aller vers nos compatriotes exilés.
Cette musique à elle seule, apportera toute l’histoire de la Réunion à notre famille, à nos amis, aux
plus jeunes, aux plus vieux, à ceux qui ne peuvent pas venir régulièrement en vacances dans l’île.
[Fet Kaf : les groupes réunionnais sur scène en Ile de France
Africolor est synonyme en décembre de "Fèt Kaf" en Ile de France pour notre grand plaisir
Rejoint par le groupe parisien "La muse à zézette", troupe constituée de cinq musiciens et d’une
chanteuse jouant d’instruments de cuivres et au répertoire déjanté mais gardant l’esprit jazz
musette. Ils revisitent « mon Amant de Saint-Jean », on virevolte d’un air de guinguette au maloya
qui s’est adapté exceptionnellement.
Les deux formations nous ont fait la joie d’un set exceptionnel. On s’est laissé emporter par la
magie de ce concert unique vers notre île comme par enchantement ce fut un beau bouquet
flamboyant musical pour oublier le blanc neigeux et glacial dehors. Bouquet final dimanche 19
Décembre, le public a bravé les intempéries hivernales pour krazé le séga et maloya fèt kaf et
valser en tourbillonnant dans les bras de son ou sa partenaire.]
Reportage texte Betty Cerveaux-Mayer décembre 2010
· Réunir des familles réunionnaises de Métropole à travers des spectacles de chansons
anciennes, de danses et d’ateliers culinaires de la Réunion.
· Apporter aux réunionnais les plus démunis (ceux ne pouvant pas venir régulièrement en
vacances dans leur île natale) de métropole « la chaleur de la Réunion » à travers des
soirées typiquement réunionnaises.
· Promouvoir la culture de l’île de la Réunion en Métropole.
PROJET
Durée : 3 ans (débute en 2012 jusqu’en 2014)
Périodes : Vacances scolaires (Académie Réunion)
Tournées : 2 à 3 semaines
Le but est de créer un partenariat durable entre les collectivités territoriales et
LORKES KAROUSEL. Ce partenariat contribuera à l’essor de la musique
réunionnaise. A ce titre, le groupe s’engage à jouer gratuitement et à assurer une
participation, dans les limites de son budjet, dans le cadre de ce tour de France.
Le groupe devient ainsi ambassadeur culturel et vecteur de la culture Réunionnaise.
En contre partie, le groupe souhaite bénéficier des aides allouées pour les tournées et
pour les équipements en Métropole. Le groupe jouera pour le public réunionnais
identifié préalablement par les antennes des collectivités de métropole. Ces mini
tournées ne seront à aucun moment à huit clos et nos amis réunionnais exilés se
feront le plaisir d’inviter le maximum de personnes désireux de connaître notre
patrimoine.
Les collectivités bénéficieront de l’image du groupe : côté festif, musique
traditionnelle de la Réunion et à travers celle-ci, l’Histoire de la Réunion.