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I. INTRODUCTION
Il y a plusieurs types de dégradation qui peuvent affecter le sol :
dégradation physique
dégradation chimique ;
dégradation biologique.
Ces dégradations s’auto entretiennent souvent et s’accentuent mutuellement.
Le cours de DRS de cette année mettra l’accent essentiellement sur un type de
dégradation physique qui affecte singulièrement les sols de la zone intertropicale :
l’érosion. Les autres types de dégradation seront abordés en tout début de cours du
point de vue de leurs causes, de leurs effets et des remèdes à y apporter (voir
documents photocopiés)
II. L’EROSION HYDRIQUE
A. Facteurs conditionnant l’érosion par l’eau
L’érosion est l’usure de la partie superficielle de l’écorce terrestre. Le sol est le
résultat de l’action lente et prolongée de l’atmosphère et de la biosphère sur la
lithosphère. C’est aussi le résultat de deux phénomènes dynamiques et contraires :
d’un côté la formation du sol (pédogenèse) entretenu par la décomposition des sols
(altération…) et de l’érosion qui use les sols en formation. Si la vitesse de l’usure est
assez lente pour que la vitesse de formation permette la compensation des pertes
subies, il s’établit un équilibre et le sol se maintient ; par contre si l’érosion s’accélère,
le sol s’amenuise et disparaît. Cette érosion accélérée est un phénomène dont
l’homme est le plus souvent le seul responsable. Dans les régions tropicale et
méditerranéenne les sols sont plus fragiles qu’en milieu tempéré.
1. Nature du sol
a. Evolution de la stabilité structurale et de la
perméabilité en zone sahélienne
Les sols ferrugineux tropicaux à dominante sableuse sont particulièrement
sensibles à l’érosion éolienne ; ils présentent une très instabilité de la structure dès
qu’ils sont cultivés ; dès la première année de mise en culture le pourcentage
d’agrégats stable et la perméabilité baissent, la fraction dispersée augmente si bien
que les risques de ruissellement et d’érosion s’accroissent.
b. Influence des autres propriétés du sol
Tout facteur contribuant à élever la cohésion et la stabilité des autres agrégats,
limite le ruissellement et donc l’érosion. Si la perméabilité est grande, la vitesse
d’infiltration reste grande et il faut dans ces conditions que les pluies atteignent un
niveau élevé en intensité et en durée pour que le ruissellement ait lieu. Par contre si la
perméabilité est faible, l’eau est très vite arrêtée dans sa descente, les horizons
supérieurs se saturent et le ruissellement se produit. Les colloïdes argileux et
humiques maintiennent la cohésion des agrégats et régulent la capacité en eau du sol.
De plus les bases surtout Ca++ et Mg++ floculent le complexe alors que Na+
provoque sa dispersion.
2. La pente
Partout la pente conditionne l’érosion du sol mais en zone tropicale il convient
de relever deux précisions :
l’érosion intense survient sur toutes inclinaison même les plus faibles
quand le sol est mal protégé ; des études comparatives de pentes en
zone tropicale ont montré que la pente ne joue qu’un rôle réduit dans le
déclenchement de l’érosion quand l’action des pluies est
prépondérantes.
un accroissement de pente aussi minime soit il exerce une influence
marquante sur le développement de l’érosion.
La pente conditionne donc puissamment l’importance de l’érosion en Afrique
tropicale
3. La végétation
a. Rôle modérateur sur l’érosion :
L’effet majeur de la couverture végétal réside dans le contrôle de l’énergie
cinétique des gouttes de pluie (partie aérienne) et aussi la réduction du battage du
sol. Il y a donc maintien de la structure et le ruissellement s’amoindrit
Les racines mortes constituent des canaux d’infiltration de l’eau, les racines
vivantes assurent la cohésion des particules du sol et empêchent donc leur
entraînement.
La matière organique améliore la structure, augment la capacité d’échange et
améliore la caractéristiques hydrodynamique du sol (la rétention en eau est
augmentée)
b. Variation des effets de la végétation selon sa nature :
La forêt est la formation la plus conservatrice tant à l’égard de l’eau que du sol.
Elle exerce une protection mécanique du sol. Les gouttes de pluie rencontrent
d’abord les feuillages et les rameaux qui brisent leur force, si bien que les gouttes qui
arrivent au sol ne provoquent plus le déplacement des particules. Les racines
stabilisent le sol et forment des conduits facilitant l’infiltration.
Cette action anti érosive de la forêt se trouve à un degré moindre sur les
formations végétales de régression telles que les broussailles après disparition de
l’essence forestière principale.
Les steppes agissent d’une manière analogue mais moins complètement. Par
contre une végétation herbacée couvrant complètement le sol a une action énergique
protectrice. La jachère a un rôle variable selon sa nature et sa densité. Les cultures
laissent place à l’érosion qui est d’autant plus marquée que les techniques culturales
ne tiennent pas compte de la conservation du sol.
4. L’homme
En zone tropicale où l’équilibre du milieu naturel est fragile l’homme est le
principal agent qui crée les conditions d’érosion par la mise en culture. Le
défrichement provoque une diminution de la cohésion et les façons culturales
annuelles mettent le sol en état de subir l’érosion selon leur nature et leur nombre. La
mécanisation de l’agriculture trop intensive et mal conduite cause de grave problèmes
dont :
Le passage répété d’engin mécanique tasse le sol d’où engorgement
rapide de l’horizon de surface et donc cause de ruissellement ;
Le travail remuant profondément le sol expose celui-ci à l’érosion si
bien que les pertes en terre sont considérables
B. Facteur causal de l’érosion par l’eau : les précipitations
atmosphériques
1. Influence de la hauteur des pluies
De nombreuses études ont montré qu’il n’existe, à l’échelle annuelle,
aucune relation entre la hauteur des pluies l’érosion et le ruissellement ;
Bien que la hauteur des pluies individuelles soit un facteur de saturation du
sol et donc de ruissellement, il n’existe aucune relation à ce niveau entre le
ruissellement (faible) et l’érosion ;
Les pertes en terres varient considérablement pour un même type de sol et
pour une même quantité de pluie tombée
2. Influence de l’intensité des pluies :
a. Action des gouttes : le battage
Les agrégats sont souvent très grands pour être entrainés par le ruissellement.
Par contre les gouttes de pluie sont douées d’énergie cinétique et exercent ainsi sur
les agrégats préalablement humectés un effet mécanique en détachant les particules
fines de la surface des agrégats et en les entrainant en suspension. Ainsi une
importante quantité de terre est mise à la disposition du ruissellement ; le battage
provoque donc une obturation de la porosité par conséquent une augmentation de la
hauteur d’eau ruisselée.
b. Influence prépondérante de l’intensité des pluies
L’érosion croît nettement avec l’intensité des pluies. En effet, il est évident que
le détachement des particules fines par l’énergie cinétique des gouttes dépend de la
taille et de la vitesse des gouttes (Ec = ½ mv2). Or la taille et la vitesse sont d’autant
plus grandes que les pluies sont intenses. Donc l’intensité des précipitations constitue
un facteur d’érosion plus important que leur hauteur ; l’énergie cinétique des gouttes
constitue le fondement de l’érosivité des pluies, (égale perte en terre/pluviométrie).
3. Influence de la fréquence
Entre deux pluies suffisamment rapprochées le sol n’a pas le temps de se
ressuyer alors sa saturation est vite atteinte et la dernière pluie, quelque soit son
caractère, ruisselle beaucoup plus qu’elle ne s’infiltre : de plus les agrégats recouverts
d’un film d’eau, voit le détachement de leurs particules fines apparaître très
rapidement si bien qu’une deuxième pluie même peu intense provoque une forte
érosion.
Remarque : l’intensité des pluies s’exprime en mm par unité de temps
I <= 7mm/15mn : Pluie très peu intense, peu érosive
7mm/15mn <I<15mm/15mn : Pluie moyennement intense et
moyennement érosive
I > 15mm/15 mn : Pluie très intense et très érosive
4. Variation chronologique de l’érosivité
En Afrique la dégradation subie par un sol se produit en un laps de temps
court. D’une manière générale le phénomène se produit en début de saison des pluies
caractérisé par des averses nombreuses et progressives. Le ruissellement et les pertes
en terre sont très variables avec les années, par exemple en 5 ans le coefficient de
ruissellement a varié de 6,8 à 61,4% à Madagascar ; il y a donc des années plus
dangereuses les une que les autres, comme il y a des mois plus dangereux que les
autres
C. Effets de l’érosion pluviale
Amont
Rides (nappe)
Rigoles (griffes)
Ravines (50 cm de profondeur)
Aval
a. Le splach
C’est l’érosion élémentaire résultant du choc de la pluie sur le sol ; les
particules projetées assez loin sont mises en suspension dans les eaux de
ruissellement.
Sens du ruissellement
b. Le ruissellement diffus et l’érosion en nappe
Lorsque le ruissellement est diffus, on a une érosion en nappe ;
Sur un versant l’eau qui ne s’infiltre pas se met en mouvement vers
l’aval sous l’effet de la pesanteur (écoulement gravitaire) : l’énergie
acquise par l’eau ruisselant à laquelle s’ajoute l’énergie des grosses
gouttes de pluie qui arrache et maintienne les particules fines en
suspension provoque l’érosion. En ce moment l’eau s’écoule sur le
versant en un réseau serré de filets minuscules devenant de plus en
plus importants et creusant de fines rigoles de quelques cm de
largeur et de profondeur.
c. Le ruissellement en rigole et l’érosion en griffe
Dans le cas de l’érosion en nappe, le réseau de fines rigoles peut être
facilement effacé par le passage d’instruments aratoires mais si le versant est plus
long ou la pente plus forte, ces rides se regroupent en rigoles plus larges et plus
profondes en forme de V ou de U (20 cm) : griffes
d. Erosion en ravine
L’aggravation des érosions en griffes provoque des ravines dont la taille varie
de 50 cm à plusieurs dizaines de mètres
e. Effets chimiques :
Aux pertes de terres dues aux effets mécaniques de l’érosion s’ajoutent
d’importantes pertes en éléments fertilisants ; les eaux de ruissellement présentent
des teneurs relativement élevées en éléments minéraux préalablement fixés sur le
complexe argilo humique. En effet, l’eau de pluie provoque la destruction des
agrégats.
D. Protection des sols contre l’érosion hydrique
Introduction
Il n’existe pas de solution passe partout pour lutter contre l’érosion des sols. Il
est nécessaire avant de s’attaquer aux phénomènes de connaitre le milieu où on est
amené à agir. Si les hommes (habitudes, manière de travailler la terre,), leur
environnement, le ou les buts recherchés. En état de cause, il est nécessaire d’avoir
une bonne connaissance de :
La lithologie ;
Les sols formés ;
Le climat local ;
Le couvert végétal ;
Les cultures en place.
Dans le principe, défendre les sols contre l’érosion c’est appliquer certaines
techniques, réaliser certains ouvrages matériels, mettre en place des plantations qui
contrecarrent l’action nocive de l’érosion.
Certains ont essayé très tôt de modéliser mathématiquement les pertes de terre
dues à l’érosion. Ces différents modèles mathématiques en relation avec l’érosion ont
pu aider dans beaucoup de circonstances à identifier les techniques à mettre en
œuvre pour lutter contre l’érosion. Mais ces modèles mathématiques ne sont pas
parfaits parce qu’il est extrêmement difficile de mettre en équation la nature. Par
exemple l’application de la formule de Wismaier au Maroc a été inopérante et
aberrante étant donné que la quantité de terre trouvée avec cette forme et celle
réellement mesurée sur le terrain présentent des différences énormes.
1. Quelques modèles mathématiques (voir documents photocopiés)
a. Formule de Hénin
L’érosion E est proportionnelle à l’intensité de la pluie Ip, à la pente du
terrain, à la fragilité ou la susceptibilité S du sol et inversement proportionnelle à la
perméabilité K et à l’importance de la végétation qui le couvre Ve.
On ne peut pas modifier l’intensité de la pluie, mais on peut adapter les
techniques culturales, les ouvrages matériels et les plantations à la pluviométrie
locale.
On peut agir sur la pente du terrain soit en la diminuant soit en édifiant des
terrasses soit en diminuant sa longueur en la coupant par des lignes de plantation des
banquettes ou des levers de terre.
Quant à la susceptibilité S et à la perméabilité du sol on peut les modifier par
des actions physiques et chimiques favorisant la formation des agrégats, diminuant la
dispersion des ciments colloïdaux, par un travail du sol, par l’incorporation d’humus,
etc.…
Enfin l’homme peut exercer une action importante sur la végétation selon qu’il
la favorise, la protège ou l’abandonne et la détruit, il accroît ou diminue l’érosion.
b. Equation universelle de perte de terre ou équation de
Wischmier :
C’est au USA que des études basées sur de nombreux relevés statistiques ont
permis pour la plus grande partie du pays d’établir les rapports pouvant exister entre
les pertes de terres d’une parcelle et différents facteurs.
La perte de sol A exprimée en tonne par unité de surface est proportionnelle à :
R indice ou index de pluie qui l’énergie globale de la pluie pendant la
période étudiées et de l’intensité maximum de cette pluie pendant la
même période ;
Aux facteurs K, LS, C, P, ces facteurs étant des rapports entre les
pertes de sols de la parcelle considérée compte tenu de ses caractères
comparée à une terre témoin.
K : est le coefficient caractérisant la résistance du sol
(contraire du S de Hénin ;
LS : caractérise la pente et la longueur de celle-ci ;
C : précise la culture pratiquée ;
P : dépend des techniques de conservation du sol cultivé.
L’intérêt immédiat de cette équation est d’essayer de chiffrer, de comparer les
différentes actions, les différents facteurs intervenant dans la perte de sol par érosion,
donc ceux sur lesquels il faut intervenir pour limiter le phénomène. Des coefficients
ont été précisés en Tunisie et en Madagascar, par contre au Maroc des chercheurs
estiment cette équation difficilement applicable car ayant constaté que les valeurs de
l’érosion calculées à l’aide de cette équation, n’avaient pas de rapport avec les
tonnages réellement mesurés.
Il existe d’autres formules de pertes de terre (voir documents photocopiés).
En tout état de cause, il est très difficile de mettre en équation le phénomène
naturel qu’est l’érosion car elle relève de situations spécifiques et il faut souvent de
nombreuses observations et études statistiques pour établir un modèle mathématique
infaillible.
2. Méthodes culturales anti érosives
a. Procédés biologiques
Ils sont ainsi dénommés car ils occupent le sol au maximum dans le temps et
l’espace par les parties aériennes et souterraines. Ils concourent ainsi à rétablir,
améliorer ou maintenir la structure.
Ces procédés sont souvent assortis de façons culturales suivant les courbes de
niveau et peuvent suffire à prévenir l’érosion sur les pentes modérées. Selon les types
de culture on distingue :
a1. Couvertures vivantes
C’est un couvert végétal de densité convenable permettant de protéger le sol
des interlignes contre l’action de la pluie et du ruissellement tout en apportant de
l’humus. Le plus souvent on utilise des légumineuses ou parfois des graminées.
L’inconvénient est que cette couverture végétale peut, en période sèche, concurrencer
fortement les cultures en eau : alors il faut faucher.
a2. Paillage ou ‘’mulching’’
Il consiste à recouvrir le sol des interlignes culturaux d’une couche de 10 à 20
cm de matière végétale morte appelée paillis ou ‘’mulch’’. L’avantage est la protection
contre les gouttes de pluie et l’obstacle au ruissellement. Il y’a aussi la stimulation de
l’activité biologique et l’apport de matière organique, la protection du sol contre les
radiations solaires (conservation des eaux du sol), l’obstacle aux mauvaises herbes et
le freinage de l’évaporation.
L’inconvénient c’est l’aggravation des risques d’incendie, la favorisation de la
lixiviation. En zone humide, il est difficile de se procurer cette paille
a3. Cultures annuelles
Les techniques sont placées selon leur mode d’action :
Rotation des cultures : pour maintenir la fertilité à long terme, la
rotation s’est imposée depuis fort longtemps. Elle influe
favorablement sur la teneur en humus et la stabilité des agrégats.
Son rôles anti érosif est beaucoup plus important si elle est établit
avec le souci d’assurer une meilleure couverture du sol dans le temps
et dans l’espace ;
Culture associées : si une plante cultivée couvre mal le sol (maïs par
exemple), même momentanément, l’emploi d’associations de
cultures permet, elle, de couvrir et de protéger au maximum le sol ;
Culture en bandes alternées : elles consistent à disposer des bandes
de cultures de manière successive de telle sorte qu’au moment où
une bande est dénudée, les deux bandes adjacentes soient couvertes
de végétation. Ceci permet d’intercepter les eaux de ruissellement et
réduit aussi la vitesse d’écoulement. L’inconvénient est de réduire de
manière importante la surface agricole utile.
a4. Entretien et accroissement des réserves organiques
Enfouissement des résidus de récoltes : par rapport aux fumures
organiques cette méthodes à l’avantage de ne pas nécessiter de
transports, toutefois elle n’est intéressante que si l’agriculture est
déjà mécanisée et si la plante offrent une masse végétative
intéressante.
Jachère : c’est une terre en repos faisant partie d’un assolement qui a
été précédemment cultivé et sur laquelle l’homme n’intervient pas.
La jachère est un moyen d’améliorer simultanément la fertilité des
sols épuisés et de rehausser la résistance du sol à l’érosion.
Les engrais verts : c’est une plante améliorante cultivée et qui est
destinée à être restituer au sol sous forme de matière fraiche afin de
l’enrichir en matière organique mais pour que les engrais verts
remplissent leur rôle anti érosif il faut :
qu’ils couvrent le sol rapidement et parfaitement ;
qu’ils puissent fournir très rapidement une importante
quantité de matière organique facile à enfouir.
La fumure organique : elle lutte contre l’érosion car elle permet :
l’accroissement du pouvoir de couverture du sol ;
et une meilleure cohésion du sol.
D’ailleurs, avant tout apport de fumure minérale, il faut d’abord songer à
apporter de la fumure organique : ceci est surtout valable au Sahel
b. Le travail du sol
Le travail du sol est d’autant plus important que c’est la première mesure de
lutte contre l’érosion. Il peut améliorer la structure de façon immédiate en
permettant la reconstitution des agrégats, en enfouissant les matières organiques,
améliorant ainsi l’aération, les possibilités d’infiltration, donc réduisent le
ruissellement. Il peut toutefois être préjudiciable pour certaines terres :
en effet certains outils laissent les sols creux, des cavités se
constituent lors du déplacement de gros cailloux en profondeur, ce
qui nuit à l’installation des racines.
Le labour à sec est déconseillé (très grosses mottes, usure rapide des
pièces travaillantes, force de traction très élevée : le taux d’humidité
optimal pour effectuer un labour se situe un peu en dessous de la
capacité de rétention pour la plupart des sols de l’Afrique de l’Ouest.
Compte tenu de l’évaporation intense dans ces zones, la marge de
temps disponible après chaque pluie utile pour éxecuter le labour
sera faible (2 à 3 jours).
Le labour avec toujours le même outil, finit par créer une semelle de
labour qui dans certains cas, sur les pentes, peut favoriser le
glissement du sol travaillé. Le labour retourne le sol et peut ramener
en surface de la terre à mauvaise structure quand la terre arable est
peu épaisse ;
Le labour comparé à un travail qui ne retourne pas la terre
(scarifiage) est une cause d’érosion s’il est réalisé dans le sens de la
pente.
Le labour retourne le sol, ramène en surface de la terre à mauvaise
structure quand la terre arable est peu épaisse ; l’introduction du
tracteur dans un tel sol peut ruiner définitivement le terrain ;
Sur terrain en pente avec un sous sol dur et imperméable, le travail
très superficiel du sol peut provoquer la perte de sol et de semences
à l’occasion d’un orage.
Les rooters, les scarificateurs permettent de fendre le sol profondément, sans
le retourner, laissant en place les divers horizons, mais les mauvaises herbes ne sont
pas détruites : on recommande dans ce cas le travail profond sans retournement au
moment où l’érosion est le plus à craindre et le labour classique plus superficiel pour
enfouir le fumier, préparer les semis.
Le sous solage consiste à attaquer le sol en profondeur à l’aide de sous-soleuse
attelées à des tracteurs de 35 à 100 chevaux selon la compacité du sol : si le labour
s’avère être un facteur de dégradation du sol (terre légère), le sous solage peut lui être
substitué
On procède ainsi à un approfondissement du profil cultural mais les mauvaises
herbes ne sont pas détruites et elles tendent à être envahissantes : on recommande
dans ce cas le travail profond sans retournement au moment où l’érosion est le plus à
craindre.
Rootage et labour doivent être exécutés suivant les courbes de niveau
(contourning). Les sillons suivant le sens de la pente sont autant d’amorce de rigoles
concentrant l’eau l’incitant à ruisseler, les sillons horizontaux au contraire font
obstacle au ruissellement et incitent à l‘infiltration.
c. Autres techniques et ouvrages de protection contre l’érosion
c1. Le billonnage
Dans les régions humides, les ados ou billons sont indispensables pour faciliter
l’évacuation des excès d’eau. Ceux sont des accumulations de terres bombées, leur
largeur à la base est très variable : 60 cm à 1 m en Casamance et peut aller de 4 à 6 m
dans certaines zones à forte pente. Ils peuvent être exécutés à la charrue ou mieux
avec un disque spécial billonneur (disk ridger).
c2. La double dérayure
(Voir photo dans document photocopié) il s’agit d’un double sillon exécuté sur
un terrain en pente de distance à distance et qui finit par faire évoluer le terrain en
terrasse. Tout partage de terrain en bandes allongées perpendiculairement à la pente,
délimitées par des sillons ou des buttes soigneusement conservées, provoque une
évolution très facile de la bande cultivée vers l’horizontalité. L’évolution est d’autan
plus rapide qu’on l’a hâte par des labours en versant vers l’aval, s’arrêtant à la nervure
de base.
c3. Les murettes ou murets
Ils sont construits à base de pierre souvent pour stabiliser des terrasses
c4. Les lignes de pierre ou cordons pierreux
(Voir document)
c5. Les terrasses (bench terrace) :
Elles sont exécutées sur forte pente (voir document), elles permettent de
cultiver horizontalement sur des terrains pentus en même temps qu’elles permettent
de lutter contre l’érosion
c6. Les banquettes (« terrace » en américain)
Les banquettes ou terrasse des américains cherchent non pas à ramener le sol
à l’horizontal comme les terrasses (bench terrace) mais à la couper de distance en
distance et selon les courbes de niveau, par des obstacles horizontaux du genre talus
ou fossé dont le but est de :
Briser l’énergie de l’eau en l’obligeant à s’infiltrer ou à s’écouler
lentement le long des courbes de niveau vers des
exutoires spécialement défendus contre l’érosion;
Retenir la terre éventuellement arrachée en amont : on crée ainsi sur
une pente ou mieux un bassin versant, un réseau de banquette ; on
cultive alors entre les banquettes ; les banquettes peuvent aussi
servir d’appui à des plantations fruitières ou forestières.
c6.1. La banquette élémentaire
Elle tient à la fois de la terrasse et du fossé. On y distingue trois parties
le talus le fond et le bourrelet. L’importance et la forme données à chacun de
ces éléments permettent de distinguer trois profils théoriques :
le profil déversé vers l’amont ou profil en « V » typique : il est
constitué par une simple saignée en V très évasée formant le
canal de la banquette dont le fond se poursuit sans cassure sur
les terres du bourrelet : ce profil d’exécution facile et solide ; il
favorise l’évacuation des eaux de ruissellement au dépend de
l’infiltration et de la circulation. Il peut être utilisé dans un but de
paravalanche en haute montagne.
le profil normal à fond plat : il est bien constitué par une large
sole étalant les eaux de ruissellement et un bourrelet nettement
individualisé. Ce profil plus fragile que le précédent, favorise
l’infiltration et la circulation ; il peut être facilement aménagé en
chemin d’exploitation. Le fond doit toujours avoir une légère
contrepente rejetant les eaux au pied du talus ;
les profils amortis sans recours aux talus amont et à bourrelet
émoussé permettent le passage partiel ou total des instruments
agricoles. Ces profils sont exécutables seulement sur faible pente
c6.2.Les différentes banquettes
Elles dérivent toutes des trois profils théoriques citées plus haut. Ces profils
ont été adaptés aux différentes pentes, aux différentes spéculations agricoles tant aux
USA qu’en Tunisie et en Algérie.
Il y a cinq grands types de banquettes :
Pour les faibles pentes : banquette à profil amortis donc entièrement
cultivables ou presque destinés à renforcer le travail du sol selon les
courbes de niveau : deux variantes peuvent être construites:
La banquette d’absorption ou de rétention ou de remblai ou
« rigde terrace » ou à triple courbure (voir documents
photocopiés) : elle convient aux pentes jusqu’à 5% seulement
sous les climats peu pluvieux et à pluies surtout estivales qu’il
faut garder précieusement et sur les sols qui absorbent bien.
Ce sont de légers bourrelets édifiés par de la terre prise en
amont et en aval. Ces banquettes sont parfaitement
horizontales ;
La banquette de canalisation ou de diversion ou de Nichols ou
à double courbure ou « Channel terrace » : elle convient à des
pentes de 10 à 12% sur des sols relativement imperméables
dont il faut évacuer l’excès d’eau sans érosion et sans entraver
le passage des machines. L’élément essentiel ici est le fossé
très évasé, le bourrelet n’étant que le rejet vers l’aval de la
terre du fossé. Une légère pente longitudinale (0,5%) est
donnée à la banquette qui débouche vers un exutoire enherbé.
Ces banquettes sont cultivées comme le reste du terrain ;
Pour les pentes supérieures à 12%, il faut passer à des profils plus
accentués : la culture n’est plus possible sur les banquettes mais entre
les banquettes ; le bourrelet peut cependant porter des arbres. Il y a
deux profils types :
La banquette à profil normal ou banquette algérienne : très
couramment utilisée, elle convient aux sols de 30 à 40 % de
pente. Tracée avec un tracteur à chenille avec pelle à l’avant,
elle présente un fond plat légèrement incliné à l’avant et
pouvant servir de chemin. Elle est limitée à l’amont par un
talus assez fortement pentu et à l’aval par un bourrelet. Si la
pente est modérée (15 à 20%) la distance entre banquette (20
à 50 m) est suffisante pour que les cultures y soient
effectuées. Si la pente est forte (30 à 40%), le rapprochement
trop important des banquettes (12 à 14 m) ne permet que des
cultures arboricoles;
La banquette à profil déversé ou banquette forestière ou
gradin forestier ; elle est adoptée pour les pentes supérieures
à 40% qui ne devrait porter que de la forêt ;
Le gradin à canal : c’est une variante de la banquette à profil
déversé, c’est en fait une très petite banquette de reboisement
établi à forte densité.
1 m
c7. La levée de terre
Souvent effectuée en limite d’un terrain pour compléter un réseau de
banquette ; les levées de terre sont en fait des banquettes d’assez grandes dimensions
2 à 5 m
de 80 à 180 cm de haut et de 3 à 7 m d’emprise. Ces levées de terre sont très souvent
plantées d’une à plusieurs lignes d’arbres qui les fixent définitivement. Si elles sont
enherbées, elles remplissent la fonction des autres banquettes : stopper l’érosion,
retenir l’eau ou la diriger vers un exutoire
c8. Le fossé de protection
Il est creusé en amont d’une zone pour la protéger contre l’eau et
l’alluvionnement chaque fois qu’il n’est pas possible d’empêcher le ruissellement. En
effet si le terrain en amont ne peut pas être terrassé (trop rocheux ou régime foncier),
le ruissellement est inévitable.
c9. Les exutoires :
Un réseau de banquettes ou de fossés provoque un rassemblement de l’eau
en excès qui n’a pu s’infiltrer aux extrémités des banquettes. C’est le cas aussi des
planches parallèles aux courbes au niveau mais affectées d’une certaine pente. Il faut
recevoir les eaux et les diriger vers des zones d’épandage et d’infiltration ou bien vers
des cours d’eaux, des retenues etc., sans raviner le sol. C’est donc avant même la
construction des banquettes qu’il faut prévoir l’aménagement d’exutoire.
On distingue :
Les exutoires naturels (large dépression, ravin stabilisé par la
végétation, bois dense occupant également une dépression peuplé
d’espèces ayant un fort pouvoir de pomper l’eau comme l’eucalyptus,) ;
Les exutoires artificiels : ce sont des fossés très évasés.
III. L’EROSION EOLIENNE
A. Cause et mécanisme
En zone tropicale sèche où les conditions de climat sont souvent
draconiennes en saison sèche, le vent peut entraîner une dégradation profonde du
sol. En effet la pluviométrie ne dépasse souvent pas 700 mm et la saison sèche longue
laisse le sol très peu couvert de végétation herbacée.
Les agents causant l’érosion éolienne sont de deux types:
Agents actifs : le vent soufflant sur une surface nue ;
Agents passifs : une végétation rabougrie et clairsemée, un sol
meuble et sec.
1. Le vent
Le déplacement des particules du sol est lié à l’intensité du vent donc à sa
vitesse du vent et à la taille des particules.
a. Vitesse du vent (v)
C’est le facteur principal de l’érosion éolienne. Au niveau de la surface du
sol cette vitesse est nulle ; ainsi, plus on s’élève, plus elle augmente et ceci comme le
logarithme de la hauteur : ceci s’appelle zone de turbulence par opposition à la zone
d’immobilité (surface). L’épaisseur de la couche d’air immobile varie avec le degré de
rugosité de la surface et elle est d’autant plus grande que la rugosité est forte.
b. Dimensions des particules
Les particules de diamètre voisin à 0,1 mm sont entraînées les premières.
Les particules de diamètre plus petit présentent une forte cohésion et leur faible
dimension ne leur permet d’atteindre la zone de turbulence. Les particules les plus
grosses ne peuvent être déplacées que par des vents violents : exemple à 30 cm du sol
la vitesse du vent doit être au moins de 15 km/h pour entraîner les particules de 0,1
mm. Elle doit être de 20 km/h pour amorcer le mouvement des particules plus
grosses. La dimension des particules influent sur la nature du mouvement :
Les particules plus grosses roulent ou glissent à ras de terre :
reptation ;
Les particules moyennes avancent par bond : saltation ;
Les particules fines sont projetées en l’air sous forme de poussière
par l’impact des gros grains : suspension.
Plus l’étendue du terrain soumis à l’action du vent est grande, plus les
impacts des particules déplacées sont nombreux, si bien qu’au fur et à mesure que le
phénomène se déplace le nombre de particules mises en mouvement augmente : c’est
l’effet d’avalanche.
Les vents tropicaux sont souvent réguliers (mousson) ou violents (tornade)
et peuvent atteindre des vitesses très élevées (100 km/h). Le vent le plus fréquent en
zone sahélienne est l’harmattan qui est un vent continental chaud et très sec. Il
souffle pendant la saison sèche période durant laquelle le sol est dépourvu de
végétation herbacée.
2. Nature et état de la végétation
La végétation, en maintenant la cohésion de la couche superficielle du sol,
et en retenant les particules, s’oppose à l’effet d’avalanche et constitue la meilleure
protection contre le vent. En zone aride et semi aride la végétation herbacée est
clairsemée rabougrie, et disparaît totalement pendant la saison sèche.
Les plantes ligneuses elles sont tout simplement rares. Dans les champs
cultivés, les chaumes sont enlevés ou pâturés. Il s’en suit que le sol reste partout
découvert et soumis aux vents violents de périodes sèches.
3. Nature et état du sol
Les sols les plus sensibles à l’érosion éolienne sont les sols à texture
grossière riches en sable fin et pauvres en colloïdes (argile et humus). Or en zones
aride et semi aride, ces sols sont prédominants. La sensibilité du sol à l’érosion
éolienne peut être accrue par :
La mise en culture (qui entraîne la dégradation de la structure) ;
Les façons culturales répétées en saison sèche ;
Le piétinement des animaux à sabot divisé (chèvre).
Par contre tout ce qui contribue à augmenter la rugosité de la surface du sol
augmente l’épaisseur de la couche d’air immobile au dessus du sol et le protège contre
le vent.
B. Effets de l’érosion éolienne
1. Effet sur le sol
Le vent entraîne d’abord les éléments fins (limons, sables fins, matière
organique). Ainsi la structure du sol se dégrade, les agrégats s’émiettent, le sol
devient sableux et donc de plus en plus sensible à l’érosion éolienne.
Dans les sols les plus dégradés, la surface se ride en saison sèche et se
couvre de petites dunes. Le sable transporté par le vent est arrêté par les buissons et
forme de petites buttes aux pieds des arbustes. Du fait de la disparition des éléments
fins, la capacité en eau du sol diminue d’où la dégradation progressive de la
végétation herbacée.
2. Effets de la végétation
Deux types d’actions sur la végétation : mécanique et physiologique
Action mécanique : les particules transportées heurtent avec violence
les tiges et les feuilles et peuvent causer des blessures profondes.
L’entraînement des particules provoque le déchaussement des plantes
en zone de prélèvement et leur ensevelissement en zone de dépôt.
Action physiologique : le vent augmente l’évapotranspiration (le
pouvoir évaporant de l’air est proportionnel à la racine carrée de la
vitesse du vent) et exerce une action desséchante par conséquent sur le
végétaux. De plus la capacité de rétention étant fortement diminuée par
l’entraînement des particules fines, le déficit hydrique est accru et
devient désastreux pour la production végétale.
C. Protection des terres contre l’érosion éolienne
1. Protection des terres cultivées
a. Les brise-vents
Il existe deux sortes de brise vents :
Les brise vents inertes (murettes de pierre sèches, palissades etc.) : ce
sont de mauvais brise-vents ;
Les brise-vents vivantes : rideaux d’arbres et d’arbustes, bandes de
plantes annuelles.
Les brise-vents exercent d’une part une action mécanique qui consiste à
réduire la vitesse du vent et d’autre part ils contribuent à modifier le microclimat.
Le brise vent protège sur une distance de 12 fois sa hauteur côté sous le
vent et 1 fois sa hauteur côté au vent. Son efficacité varie avec sa perméabilité
(égale proportion de vides par rapport au total). Une perméabilité faible provoque
une baisse de la vitesse du vent mais crée des tourbillons qui réduisent la zone
protégée. On estime la perméabilité optimale à 40% ou 50% de vides.
Le brise-vent doit être continu car les brèches sont dangereuses à cause de
l’effet venturi (c’est le fait que lorsqu’on pratique une ouverture sur un rideau, on
augmente la vitesse du vent). L’effet maximum de protection est obtenu lorsque le
brise-vent est perpendiculaire à le direction du vent.
Les brise-vents font généralement baisser l’évapotranspiration. Mais en
zones arides l’effet du brise-vent se traduit au contraire par une augmentation de
l’évapotranspiration due à l’évaporation d’eau par le brise vent lui-même.
D’autre part les brise-vent ont un rôle modérateur sur les températures
extrêmes. Les caractéristiques des espèces sont :
Hauteur suffisante ;
Croissance rapide ;
Feuilles persistantes ;
Encombrement réduit ;
Bois non cassant ;
Concurrence réduite.
b. Les autres procédés
Ce sont :
les résidus végétaux ;
les cultures courantes ;
les façons culturales, etc.
2. Protection des pâturages
Par le broutage et le piétinement, les animaux détruisent l’herbe et
transforment en poussière la surface du sol, la rendant ainsi sensible à l’érosion
éolienne.
Le surpâturage est donc la cause essentielle de l’érosion éolienne sur les
parcours. Il se manifeste surtout autour des points d’eau, le long des passages et en
zones d’ombre. Pour y remédier, il faut multiplier les points d’eau et abris, et les
mettre périodiquement en défens, puis faire une rotation des parcours, constituer des
réserves de fourrage et à l’extrême faire des pâturages artificiels.
3. Fixation des dunes
a. Généralités
Chaque fois que des vents violents et réguliers soufflent sur de grandes
étendues sableuses, il se forme des dunes. Lorsque les dunes ne sont pas recouvertes
de végétation ou pour une raison quelconque (passages répétés, mise en culture, etc.)
la végétation qui les recouvre est détruite, elles se mettent en mouvement et se
déplacent dans le sens des vents, envahissant tout sur leur passage.
Pour fixer les dunes maritimes, on peut construire le plus près possible de
la mer une dune artificielle ou cordon littoral destinée à arrêter les apports de sable
venus alimenter les dunes. On commence alors par effectuer le long de la mer un
clayonnage fait au moyen de piquets de bois reliés entre eux par des branchages pour
constituer un obstacle aux grains de sable. Ces grains de sable s’accumulent derrière
la palissade jusqu’à ce que l’on obtienne le profil d’équilibre de la dune. On peut
alors commencer la fixation des dunes situées en arrière du cordon littoral en
installant par bouture ou par semis des espèces végétales couvrant bien le sol.
Pour fixer les dunes continentales, on peut effectuer un quadrillage assez
dense au moyen de clayonnages enfoncés dans le sable de la dune. C’est à l’intérieur
de ces clayonnages qu’on fait le semis ou le bouturage des espèces végétales fixatrices.
Pour éviter l’ensablement et le déchaussement des jeunes plants, on
recouvre le sol de matériaux divers selon les potentialités de la zone (ex : branchages
ou feuilles de palmier, film protecteur à base de caoutchouc très fin, etc.)
b. Cas des dunes quaternaires du littoral nord sénégalais
b1. Les dunes vives récentes
Elles sont blanches et datent de la période actuelle et subactuelle. Elles
forment une bande blanche s’étendant le long du littoral. Elles sont très mobiles du
fait du vent et tendent à surplomber les autres formations dunaires et à combler les
dépressions des Niayes en progressant vers l’intérieur du pays. Un programme de
reboisement initié par les Eaux et Forêts a consisté à fixer ces dunes par une ou deux
bandes de filao d’une largeur d’environ 200 m après stabilisation mécanique des
sables.
b2. Les dunes jaunes (semi fixées et ravivées)
Elles sont post noakchottiennes (5500 ans BP) et représentent le second
système subactuel. Elles s’étendent elles aussi le long du littoral nord entre les dunes
blanches plus proches de la mer et les dunes rouges plus continentales. Ces dunes de
teinte jaune ocre sont en partie fixées par une végétation psammophile clairsemée
d’Ipoméa asarifofolia, Sporobolus spicatus, Aristida stipoides, etc. (dunes jaunes
semi fixées). D’autres sont nues comme les dunes blanches, effet de ra vivement du
au vent (dunes jaunes ravivées). Le Service des Eaux et Forêts a préconisé à un
moment pour fixer et reboiser ces dunes, l’Eucalyptus, les Acacias australiens
b3. Les dunes rouges ogoliennes
C’est l’unité géomorphologique dominante du littoral nord. Ces dunes se
sont mises en place à une période sèche qui s’est établie entrainant une extension du
Sahara vers le Sud ; une véritable erg de dunes rouges submergeant alors l’ouest du
pays. Cette phase sèche dite de régression ogolienne est datée de 20.000 à 12.000 ans
BP (Before present). Ces massifs dunaires sont les témoins de désertification
tropicale correspondant aux glaciations des pays tempérés. Ces dunes sont
aujourd’hui naturellement fixées et des sols ferrugineux tropicaux s’y sont développés