Comment gérer les espèces exotiques envahissantes ?
« Faut-il intervenir ? » ou « Comment s'en débarrasser ? » ou encore « Comment
faire pour vivre avec ? »
De la jacinthe d’eau au ragondin
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La jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) est une de ces espèces exotiquesenvahissantes / Photographie: Alain Dutartre (Irstea)
Le rôle déterminant des partenaires de terrain
• Les gestionnaires doivent être des opérateurs de terrain
• Ils ne sont pas toujours informés des avancées scientifiques et de l'ampleur des risques des invasions biologiques
• Sans attendre de directives ou d'informations extérieures, certains d’entre eux ont déjà engagé des actions
• Le recours à des compétences « extérieures » techniques ou scientifiques ne se fait alors qu’en cas d’échec, instaurant un rapport d’urgence
• L’évolution actuelle tend vers un meilleur dialogue
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Quelle serait la démarche idéale ?
• Se renseigner sur les espèces introduites et les conséquences de leur présence
• Mettre en parallèle ces informations avec les activités humaines locales
• Mettre en place une surveillance environnementale adaptée
• Choisir des interventions techniques concrètes
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Accroître les connaissances
• Répondre aux questions: comment ces espèces ont été introduites ? Quel est l’état de leur colonisation ? Quel est leur impact sur les écosystèmes locaux ? Quels sont les moyens techniques disponibles pour leur gestion ?
• Permettre à l'ensemble des partenaires de la gestion d’y participer après la mise en place d’un protocole organisé de recherche d'information
• Développer une enquête générale incluant flore et faune
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Améliorer la réglementation concernant les espèces exotiques
envahissantes : une nécessitéDeux difficultés majeures:• Des progrès restent à faire en matière de réglementation
européenne• Les lacunes dans la réglementation nationale sans prise en
compte des acquis scientifiques et techniques récents
• L’évolution de la réglementation s'applique seulement à des espèces déjà présentes sur le territoire et quelquefois largement distribuées, ce qui en réduit la portée et l'efficacité
• Il faut hiérarchiser, à une échelle nationale, les actions de gestion en fonction des risques liés à chacune des espèces
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Suite à son importation massive comme animal d'agrément, la tortue de Floride (Trachemysscripta spp.) a été relâchée dans la plupart des milieux d'eau douce français. Espèce potentiellement invasive, elle peut poser de graves dommages à la faune et à la flore locale des milieux qu'elle envahit. / Photographie: Nicolas Poulet (Onema)
Pourquoi et comment surveiller ?
• Pour réduire et annuler les dommages que les espèces envahissantes causent
• Mettre en place des modalités de surveillance diverses et adaptées
• Evaluer régulièrement les situations à gérer
• Répondre aux questions: Quelle est la dynamique des espèces surveillées ? Quelle est l’évolution de leur impact ? Quelle est la dynamique des interventions de gestion ? Quels sont les impacts de ces interventions ?
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Pourquoi et comment intervenir ?
• Dépasser les limites existantes: financement, impossibilités de prélèvement ou de capture de l'espèce à gérer, adaptations écologiques de certaine espèces…
• Définir une problématique d’intervention en stimulant le dialogue entre les différents gestionnaires et opérer des choix de techniques d'intervention spécifiques à chacune des espèces
• Adapter la problématique aux milieux où plusieurs espèces se développent
• Faire coïncider le temps de la gestion avec celui de la recherche
• Identifier le besoin d’intervention et définir les objectifs• Confronter ces décisions à l’action sur le terrain
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Jussies prostrées sur sol humide / Photographie: Alain Dutartre (Irstea)
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Les interventions régulières sur les jussies colonisant le réseau hydrographique principal du Marais Poitevin ont permis de les faire régresser de telle sorte que des arrachages manuels réguliers suffisent à les réguler. Cette technique n'est pas du tout applicable à des colonisations denses sur des superficies importantes. / Photographie: Nicolas Pipet (IIBSN)
Bouture d'une égérie dense (Egeria densa) / Photographie: Alain Dutartre (Irstea)
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Partager et dialoguer : un enjeu majeur
• Pour déjouer les problèmes humains retardant les interventions
• Pour établir une coordination au sein de la stratégie nationale
• Pour améliorer la gestion des espèces envahissantes par le transfert d'informations scientifiques et/ou techniques validées
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Pour aller plus loin:
DUTARTRE, Alain ; MAZAUBERT, Emilie ; POULET, Nicolas
« Comment gérer les espèces exotiques envahissantes ? »
Sciences Eaux & Territoires, Numéro 06, Les invasions biologiques en milieux aquatiques (2012)
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