Transcript
Page 1: Cinq visages pour Camille Brunelle _ Programme

Assistance à la mise en scène et régie Andrée-Anne Garneau | Scénographie Max-Otto Fauteux | Éclairages Martin Labrecque | Conception photo et vidéo Geodezik – Janicke Morissette, Jean-François Brière et Gabriel Coutu-Dumont | Musique Nicolas Basque | Mouvement Caroline Laurin-Beaucage | Costumes DVtoi | Maquillages Suzanne Trépanier | Assistance aux costumes Sylvain Genois | Direction technique Victor Lamontagne | Stagiaire à la mise en scène Jean-Simon Traversy | Construction du décor Sur les planches | Chefs d’atelier André Leroux et Sophie Cloutier

Un immense merci à tous nos !gurants pour leur immense patience.

En particulier à François-Olivier Aubut, Louis-Alexandre Cliche, Diane Dauphinais, Esther Gaudette, Xavier Huard, Gabriel Lavoie-Viau, Joël Miller et Paul Souverbie.

Ainsi qu’à Marjorie Armstrong, Marie-Line Archambault, Béatrice Aubry, Maurin Auxémery, Jérémie Battaglia, Emma Baxter, David Blais, Pénélope Bourque, Shiong-En Chan, Pierre-Edouard Chomette, Samuel Côté, Olivier Courtois, Édith Couture, Myriam Debonville, Géraldine Delbès, Caroline Désilets, Alexandre Fortin, Patrick Gérard, Stéphane Girouard, Sophie Guérin, Jonathan Harnois, Mara Joly, Mischa Karam, Liam Lachance, Samuel Larochelle, Alexandre Larouche, Hugo B Lefort, Frédéric Lemay, Camille Léonard, Katia Lévesque, Nathalie Niesing, Jean-Philippe Perras, Frédéric Riopel, Sandrine Ruiz, Mathieu Samaille, Audrey St-Laurent, Julio Storini, David Strasbourg, Maya Therrien-Peña, Marc-André Thibault, Audrey Wells.

Nous remercions également les œuvres de Mathieu Beauséjour, Nathalie Caron, Guy Cau"oppée, Sylvie Gosselin et Audrey St-Laurent d’avoir aimablement accepté de !gurer dans la galerie.

En!n, un immense merci au Bar Waverly et au Studio 301 de nous avoir accueillis.

ÉQUIPE ESPACE GODirection de production Line Noël | Direction technique Éric Locas | Techniciens Phillipe Bélanger, Jean Bergeron, Emélie Bérubé, Chantal Brien, Oliver Chopinet, Alex Gendron, Mollie Saleman Godin, Saturnin Goyer, Anaé Racine Lajoie, Marie-Ève Lemyre, Francis Vaillancourt

* Le livre est disponible chez Leméac éditeur.* Une première version de Cinq visages pour Camille Brunelle a été présentée

sous le titre Nous voir nous, sous la direction de Claude Desrosiers, dans le cadre de l’exercice des !nissants 2012 de l’École nationale de théâtre.

L’autre soir. Au café. Devant la caisse. Tu m’as regardé, bouche close et l’œil hagard. Tu ne m’as pas reconnu. On ne s’était pas revu depuis la fête au Buvard. On ne s’est vu que par le réseau et aussi par ouï-dire. C’était quand ? Je ne sais plus. La notion du temps n’a plus la cote. Tu as reculé d’un pas quand je t’ai dit allô. Et nous avons bredouillé sur un ton neutre et accablant des « ça va ? Ça va oui. Toi ? Faut j’me sauve. Je comprends. » J’arrête ici, mon message est trop long, je voulais juste te dire salut et savoir si tu avais peut-être envie d’aller voir le spectacle d’une amie, elle joue dedans. Une histoire entre cinq célibataires qui ont perdu, si j’ai bien compris, leur éternité. Mais, en fait, il n’y a pas d’histoire. Mon amie, qui est peut-être aussi ton amie – c’est quoi son nom déjà ? – et qui joue un rôle important dans la pièce, m’a dit que ça parle du désir d’extimité *. J’aime ce mot, je me sens intelligent quand j’y pense. Je vais manger un scone et boire un autre café, en espérant que tu me reviennes. Je t’envoie aussi un lien pour un rassemblement un rassemblement imaginaire. En passant, j’aime ta photo. Je n’ai pas fait de fautes. Publier.

Me suivez-vous ? Quoiqu’il en soit, bons visages.

* VOIR EN PAGE 7

On vous dira qu’il s’agit d’un spectacle à propos des médias sociaux. Pourtant, ce besoin d’être vu, compris et aimé, existait bien avant leur apparition. Les MySpace et autres Facebook ont pu éclore parce qu’ils répondaient à ce besoin d’avoir une scène sur laquelle monter. Pourquoi ai-je choisi d’écrire une pièce sur la question ? Les médias sociaux sont pour moi un théâtre, où le metteur en scène, l’auteur et le personnage principal sont une seule et même personne.

En tuant Dieu, on a crevé l’œil omniscient qui donnait un sens à chacune de nos actions : tout ce que je faisais, Il le voyait et je le faisais pour Lui. Les caméras de nos cellulaires, omniscientes de par leur omniprésence, sont venues remplir le vide de l’orbite et c’est l’Autre, l’ami, qui maintenant joue le rôle du témoin de mon existence, dans le public comme dans l’intime.

Ce que les médias sociaux nous auront permis de constater, c’est que Big Brother n’est pas la création du régime pour surveiller les masses, mais la création des masses pour échapper à l’anonymat et à la solitude, sans doute deux grands objets de douleur de notre temps.

Les personnages se veulent une expression de l’humain : la scène est un miroir et l’action sur scène nous apprend à reconnaître qui l’on est. Aujourd’hui, les mécanismes spectaculaires de la télévision et du cinéma nous font croire à la possibilité d’une autre vie, exaltante et signi!ante, à côté de laquelle notre propre existence, qui s’écrit en temps réel et sans !ltre, en un seul long plan-séquence, nous paraîtra toujours ennuyante, si bien que le personnage est devenu le modèle et nous, sa représentation. Ce n’est pas pour rien, j’imagine, que l’on transfert notre existence d’un côté de l’écran à l’autre : pour en!n devenir le personnage principal d’une histoire qui se raconte, photo après photo.twitter @gcorbeil #5visages

CRÉATION LE 26 FÉVRIER 2013, À MONTRÉAL

— CLAUDE POISSANT

— GUILLAUME CORBEIL

– REMERCIEMENTS

Page 2: Cinq visages pour Camille Brunelle _ Programme

« À côté du désir d’intimité de chacun est apparu à travers ces nouveaux réseaux un autre désirappelé d’extimité. Désir qui nous incite à montrer certains aspects de notre moi intime pour les fairevalider par d’autres a!n qu’ils prennent une valeur plus grande à nos yeux. Le désir d’extimité estparfois confondu avec l’exhibitionnisme mais il est en réalité di"érent. Dans l’exhibitionnisme ene"et, il s’agit de ne montrer que des parties de soi dont la valeur est déjà assurée. L’exhibitionnistene prend jamais de risque et ne montre de lui-même que ce qu’il sait pouvoir subjuguer sesinterlocuteurs. En revanche, le désir d’extimité est inséparable d’une prise de risque : la valeur de ce qui est montré n’est jamais connue et c’est justement par le retour des autres qu’il est appellé à en prendre. »

Comment expliquez-vous l’actuelle tyrannie de la visibilité?N. AUBERT – Elle tient à plusieurs facteurs. D’abord, l’e"ondrement des grands sys-tèmes idéologiques et religieux qui donnaient du sens à nos trajectoires sur terre: l’homme ne peut se projeter au-delà de la vie terrestre. N’est désormais crédible que ce qui est démontrable, visible. De ce fait, notre corps est désormais l’unique fondement sur lequel nous appuyer. Le montrer est devenu essentiel. En!n, nous sommes environnés de télévisions, ordinateurs, mobiles qui produisent toutes sortes d’images. Cela suppose pour chacun une visibilité immédiate et sans cesse change-ante, à l’heure où le monde entier est sur écrans.C. HAROCHE – Je dirais aussi que les images sont devenues des formes d’écriture nouvelle. Nous sommes passés, dans la longue durée, du nomadisme à la sédentarité, condition de l’écriture manuscrite, puis à l’imprimé, qui a constitué, selon McLuhan, un moment de fragmentation décisif pour le psychisme humain. Aujourd’hui, nous vivons à nouveau, avec l’audiovisible, une fragmentation liée à l’accélération temporelle.

Les tyrannies de la visibilité – le visible et l’ invisible dans les sociétés contemporainesNicole Aubert et Claudine Haroche, Éditions Érès, 2011

Extrait de l’entrevue « Le monde entier est sur écrans », accordée par les auteurs au journal Le Figaro, 13 mars 2011

– ACTIVITÉS PARALLÈLES

– NOS VIES À TRAVERS LES RÉSEAUX

Nous vous o!rons l’opportunité de prolonger la conversation et de discuter des problématiques soulevées par le spectacle.

Les directeurs Claude Poissant et Patrice Dubois, Le président d’honneur Lionel Raynaud, La présidente du comité Johanne Desrochers, ainsi que l’ensemble du comité d’honneur, Les comédien(ne)s Julie Carrier-Prévost, Laurence Dauphinais, Francis Ducharme, Mickaël Gouin et Ève Pressault ainsi que toute l’équipe du théâtre, vous convient à

LA SOIRÉE-BÉ SPÉCIALE 35e ANNIVERSAIRE le jeudi 14 mars.Pour célébrer ensemble la créativité québécoise et la relève artistique, nous vous attendons, à partir de 18h, pour le cocktail.

Vous souhaitez partager vos impressions ?> FACEBOOK /theatrepap> TWITTER ET INSTAGRAM /theatrepap #5visages

Vous voulez prolonger la discussion sur la pièce et en savoir plus sur le contexte de création ?VISITEZ NOTRE BLOGUE > www.voir.ca/theatrepap

L’ÉQUIPE

Directeur artistique et général Claude Poissant | Directeur artistique Patrice Dubois | Directeur administratif André Tardif | Directrice de production Catherine La Frenière | Directrice des communications Sarah Pinelle | Responsable du développement Pascale Joubert | Responsable des relations avec les publics Élizabeth Patry | Design graphique Lino et Élizabeth Laferrière | Relations de presse Valérie Grig - RuGicomm

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION

Président – Robert Lalonde, romancier et comédien | Vice-président – Guillaume Lord, scénographe | Secrétaire – Johanne Desrochers, B.A.A., caé, présidente-directrice générale et porte-parole, Association des Ingénieurs-conseils du Québec | Trésorier – Claude Poissant, directeur général et directeur artistique, Théâtre PÀP | Francis Baillet, vice-président, ressources humaines et a"aires corporatives, Ubisoft Montréal | Éric Hamelin, Associé, directeur développement des a"aires, Akufen | André Tardif, directeur administratif, Théâtre PÀP

NOUS JOINDRE

4949, rue Clark Montréal (Qc) H2T 2T6 Tél. 514 845-7272 Téléc. 514 845-5357 [email protected]

LE THÉÂTRE PÀP, COMPAGNIE MONTRÉALAISE, SE CONSACRE ENTIÈREMENT À LA CRÉATION THÉÂTRALE CONTEMPORAINE ET PRÉSENTE DES ŒUVRES INÉDITES

FRANCOPHONES, MAJORITAIREMENT QUÉBÉCOISES.

* Olivier Roy est conférencier et enseignant de philosophie au Cégep Régional de Lanaudière. Il également le cofondateur du GAPPA, organe de surveillance des médias de masse, des nouveaux médias et des activités de relations publiques.

* Catherine Mathys, se distingue, depuis plus d’une dizaine d’années, comme journaliste et animatrice, tant à la télévision qu’à la radio. En 2010, elle a remporté le Grand Prix du journalisme indépendant dans la catégorie report-age audio/vidéo. Spécialisée en nouvelles technologies, elle est chroniqueure à l’émission M.Net (Musique Plus) ainsi qu’à La Sphère (Première chaîne de Radio-Canada).

VENDREDI 8 MARS – 21 H 15 après la représentation - dans la salle de spectacle

Discussion en présence des comédiens, du metteur en scène Claude Poissant et de l’auteur Guillaume Corbeil.

MERCREDI 6 MARS – 21 H 15après la représentation - dans la salle de spectacle

Discussion animée par Olivier Roy, Catherine Mathys et un(e) autre invité(e) *

– SOUTENIR LE THÉÂTRE

PÀP

LIONEL RAYNAUD, PRÉSIDENT D’HONNEUR Vice-président, Création – Ubisoft Montréal

JOHANNE DESROCHERS, B.A.A., CAÉ Présidente-directrice générale et porte-parole – Association des Ingénieurs-Conseils du Québec

ANDY THÊ-ANH Directeur artistique, Lolë

FRANCIS BAILLET Vice-président, Ressources humaines et a"aires corporatives – Ubisoft Montréal

CLAUDE POISSANT Directeur général et directeur artistique — Théâtre PÀP

JEAN-JULES GUILBAULT Président émérite du comité d’honneur

APPUYEZ-NOUS ! > soireeb.theatrepap.comPARLEZ-EN ! > twitter #5visages #sbpap13

EN LIRE PLUS > http://bit.ly/entrevue!garo > http://voir.ca/theatrepap

COMITÉ D’HONNEUR

rugicomm

Top Related