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J’étaismortedefatigue.J’avaislespiedsetlesjambesensang,àcausedespierrailles
etdespiqûresd’épinesdesronces.Je ne faisais que sangloter, mais ces cœurs durs ne
ressentaientaucunepitié.Finalement, on est passés par un champ de pastèques, en
grande abondancedans ces lieux, et on a fait unebonnehaltepourreprendresouffle.Ilsontcueilliquelquesfruitsetm’enontdonné unmorceau, pour que je lemange.Mais je ne pouvaisrienavaler,etpourtantjen’avaisrienprisdepuislematin.Jen’avaisquemafamilleen tête.J’appelaismamanetpapa,
avec une angoisse dans l’âme qu’on ne peut pas dire. Maispersonnenem’entendait.Pireencore :onm’intimaitde faire silenceavecde terribles
menaces, et bien que je fusse aussi fatiguée et à jeun, ils mefirentreprendrelevoyagequiduratoutelanuit.Aux premières lueurs de l’aube, nous sommes arrivés dans
leur village. Je n’en pouvais littéralement plus. L’un d’euxm’attrapaparlamainetmetraînajusquechezlui,mefitentrerdansunréduit,pleind’outilsetdeferrailles,maisoùiln’yavaitnisacs,ni lit ; la terrenuedevaitservirà tout.Ilmedonnaunquignondepainnoiretilmedit:«Restelà»,etensortantilfermalaporteàclef.Jesuisrestéelàplusd’unmois.Unpetittrouenhautétaitma
fenêtre. La porte ne s’ouvrait que pour de brefs instants, pourm’apporterunemaigrenourriture.Combienj’aipusouffrirencelieu,onnepeutpasl’exprimer
avecdesmots.Je me souviens encore de ces heures d’angoisse quand,
fatiguéedepleurer,jetombaisépuiséesurlesoldansunelégèretorpeur,tandisquemonimaginationmeramenaitparmiceuxquimesontchers,loin,loin…
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Làjevoyaismesparentsbien-aimés,mesfrèresetsœurs,etjelesembrassaistousavectransportettendresse,enleurracontantcommentonm’avaitenlevéeetcombienj’avaissouffert.D’autres fois, j’avais l’impression de jouer avec mes amies
dansnoschamps,jemesentaisheureuse;maishélas,revenueàla cruelle réalité de cette horrible solitude, j’étais saisie d’unsentiment d’abattement et j’avais l’impression d’avoir le cœurbrisé.
_______________________1.On pense en fait queBakhita, quand elle fut enlevée, ne pouvait pas avoir plus de 7 ou 8 ans.Mais il ne faut pass’étonnerque,dansunvillaged’analphabètes,uneenfantneconnaissepassonâge;mêmelesadultesneleconnaissentpas.
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U
Lapremièreetlasecondemiseenvente
Nmatin laporte s’ouvrit plus tôt qued’habitude.Lepatronme présenta à un marchand d’esclaves qui m’acheta et
m’ajouta à ses autres esclaves. Il y avait trois hommes et troisfemmes, parmi lesquels une petite fille à peine plus âgée quemoi.On est partis tôt en voyage. Le fait de voir la campagne, le
ciel,l’eau,depouvoirrespirerl’airlibremeredonnaunpeudevie,mêmesijenesavaispasoùj’allaisfinir.Levoyagedurahuit joursde suite, toujours àpied :par les
bois,parlesmontagnes,parlesvalléesetlesdéserts.Aufuretàmesure qu’on passait par des villages, la caravane grossissait,qui était disposée de la façon suivante : d’abord les hommes,ensuite les femmes ; tous étaient attachés par le cou avec unegrosse chaîne, serrée par des cadenas fermés à clef, en file dedeux ou trois.Malheur si quelqu’un se penchait ou s’arrêtait,gareàsoncouetàceluidesoncompagnon!Onvoyaitautourdu cou de chacun des grosses plaies purulentes qui faisaientpitié.Auxplusrobustes,onattachaitsurleurdosdegrosfardeaux
qu’ilsdevaientporterpendantdeskilomètres.Lespauvres,c’estcommes’ilsétaientdesbêtesdesomme.Nous, les plus petites, nous n’avions pas de chaîne, nous
marchions au bout de la file au milieu des patrons. On nes’arrêtaitquequelquesheurespoursereposerouprendredelanourriture. Alors ils enlevaient les chaînes des cous et lesmettaientaupieddesgens,àdistanced’unpasl’undel’autre,pour empêcher qu’on ne s’enfuie. Ils faisaient aussi ça avecnous,lespetites,maisseulementlanuit.
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surpapiertimbré,disantque,aucasoùmadameTurinafailliraitàsondevoir,lui-mêmepaieraitmapension.Nousfûmesalorstoutesdeuxreçuesaucatéchuménat.Je fus confiée avec la petite à une sœur, Maria Fabretti4,
chargéedel’instructiondescatéchumènes.Jenepeuxpasmerappelersanspleurerlesoinqu’elleeutde
moi.Ellevoulutsavoir si j’avais ledésirdedevenirchrétienneet, quand elle entendit que je le désirais, et que j’étaismêmevenuedanscetteintention,ellejubiladejoie.Alors ces saintes mères avec une patience héroïque
m’instruisirent etme firent connaître ceDieuque je ressentaisdansmoncœurdepuistoutepetitesanssavoirquiilétait.Jemesouviensque,envoyantlesoleil,lalune,lesétoiles,les
beautésdelanature,jemedisaisenmoi-même:«Quipeutêtrelemaîtredetoutescesbelleschoses?»Etj’éprouvaisungranddésirdelevoir,deleconnaître,deluirendrehommage.Etmaintenantjeleconnais.Merci,merci,monDieu!Quandlafemmem’accompagnaaucollège,surleseuildela
porte,envoulantmesaluer,ellemedit:«Voilà,c’esttamaison.»Elleavaitditcela,sansserendrecompteduvéritablesensde
cesparoles.Oh,sielleavaitimaginécequiallaitarriver,ellenem’aurait
pasemmenéelà!
_______________________1.L’œuvre, crééequatre siècles plus tôt, était passée en1848dans lesmains duprieurVincenzoConteBianchini, quiinvita les sœurs canossiennes, les Filles angéliques de la Charité, qui y firent une école gratuite pour l’instruction despauvres de la région. Elles s’occupaient enmême temps de l’Œuvre du catéchuménat et des exercices spirituels. LapremièresupérieurefutRosaDabalà.2. Sœurs appartenant à l’Institut des Filles de la Charité, appelées ainsi à cause du nom de leur fondatrice, sainteMadeleinedeCanossa.3.L’administrateurdesbiensdelafamilleMichieliàZianigo.ProtecteurpaternelspiritueletmatérieldeBakhita,agentducardinalSarto,dontlanièceépousasonfilsaîné,ilmourutbénidetous,en1904.4.SœurMariettaFabretti (1832-1910)accueillitBakhitadans l’Œuvredescatéchumènesen1889.Âmepleinedezèle,ellepritsoindelapréparationaubaptêmedenombreusespersonnesétrangèresetdelarégion.Tandisque,unpeuavant
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samort, quelquesprêtres qu’elles avaient instruits commeenfants de chœur étaient venus lui rendrevisite, elle leur fitcetterecommandation:«Rappelez-vous,mesbienheureux,queleprêtreestlalumièredumonde.»
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E
Ladécisiondesavie
NVIRONneufmoisplustard,madameTurinavintréclamersesdroitssurmoi.Je refusai de la suivre en Afrique, parce que je n’étais pas
encore bien instruite pour le baptême. Je pensais aussi que,même si j’avais été baptisée, je ne pourrais pas professer manouvellereligiondelamêmemanière,etquepourcelailvalaitmieuxquejeresteaveclessœurs.Ellesemitencolère,metraitantd’ingratedelalaisserpartir
seule,aprèstoutlebienqu’ellem’avaitfait.Maismoijerestaifermedansmonidée.Ellemedonnatouteslesraisonsqu’ellepouvait,maisjen’ai
pascédé.Etpourtantjesouffraisdelavoiraussidésolée,parcequeje
l’aimaisréellementbien.C’était le Seigneur qui m’insufflait tant de fermeté, parce
qu’ilvoulaitquejesoistouteàlui.Oh,bonté!Le lendemain, elle revint en compagnie d’une autre dame et
elleréessayademefairechangerd’avis,avecdeduresmenaces.Maisinutilement.Ellespartirentfâchées.Le révérend supérieur de l’institut, Don Jacopo de Conti
Avogadro di Soranzo, écrivit à son éminence le patriarcheDomenicoAgostini1,poursavoircequ’ilfallaitfaire.Celui-cieutrecoursauprocureurduroiquifitrépondreque,
puisquej’étaisenItalie,oùiln’yapasdemarchéd’esclaves,jerestaistoutàfaitlibre.MadameTurinasetournaelleaussiversleprocureurdu roi,croyantqu’elleobtiendraitque je lasuive,maisellereçutlamêmeréponse.
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surtoutleterritoiredesÉtats-Unisarriveraplustard,aveclafindelaguerredeSécession.Avecl’AbolitionActde1833,laGrande-Bretagne,supprime
l’esclavagemaisexclutdel’interdictionlescoloniesorientales.Lesplantationsdecanneàsucredel’îleMaurice,parexemple,deviennent florissantes avec l’utilisation d’une main-d’œuvreimportantevenued’Orientetesclavagiséedefait.Entre 1834 et 1849, la France et la Hollande interdisent
l’utilisation des esclaves dans les plantations des colonies desCaraïbes, aussi parce que, ces années-là, on commence àproduire du sucre de betterave en Europe. Les Anglais, lesFrançaisetlesPortugaisemploierontpourtantencorelongtempsdes stratagèmes juridiques pour favoriser l’utilisation desesclavesdansleurscoloniesafricaines.À partir de 1850, quelques vieux et rapides clippers
américains, acquis par des Portugais de Macao et par desarmateursliguresinstallésdansleportpéruviendeCallao,sonttransformésenprisonsflottantesetutilisésàtraverslePacifiquepour le transport d’une main-d’œuvre chinoise enrôlée par laruse, et exploitée dans le travail inhumain de l’extraction duguano dans les mines des îles côtières du Pérou. Un traficmarqué par de terribles tragédies de la mer, auquel participamême,en1852,GiuseppeGaribaldicommecapitaineduvoilierCarmen,del’armateuritalienDeNegridiCallao.LeBrésil libère lesesclavesen1888.En1895, l’Allemagne
abolit,mais seulement formellement, le commercedes esclavesenAfrique.L’Italiel’interditenSomalieen1903.
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M
Uncommerceflorissant
AIS il y a un aspect qui rend l’histoire de l’esclavage desainte Bakhita encore plus dramatiquement actuel. Bakhita
passedel’Afriqueàl’Italiepourfaireladomestique.Puis,nonsans difficultés, elle se construit une dignité toute neuve defemmelibre.Aujourd’hui,lefluxdesAfricainsetdesOrientauxvenusen
Europeaacquisdesproportionsqu’onnepeutcompareràcellesd’aucuneautrepériodedansl’histoire.Ils’agitengrandepartiede gens désespérés, disposés à s’adapter à n’importe quelleconditionde travail.Etdans leszones lespluspeupléeset lesplus pauvres de l’Asie, on a des mouvements analogues quiconcernentdesmultitudesencoreplusgrandesd’êtreshumains.Ces hommes, femmes et enfants créent des problèmes
d’intégration mais sont aussi sujets à de lourdes formesd’exploitation. Nous connaissons tous le phénomène desprostituéesesclavagisées,qu’ellessoientnigériennes,indiennes,thaïlandaises, roumaines ou albanaises. Des femmes renduesesclaves parce que vendues par leurs parents, leurs frères ouleursmaris;femmesesclavespourpayerdesdettesqu’ellesneparviendrontjamaisàracheter.Nous connaissons aussi le phénomène des manufactures
clandestines qui utilisent des immigrés, clandestins eux aussi,desChinois enparticulier, cloîtrésdansdesespacesexigus, etdansdesconditionsàlalimitedelasurvie.Difficileaussidenepas considérer commeune sorted’esclavagisme le prélèvementd’organesàdesêtresvivantspourdes transplantations, surtouts’ilestfaitdeforce.SidanslespremièresannéesduXXesièclel’esclavagelégala
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été défait, nous sommes aujourd’hui face à une croissanceexponentiellede l’esclavage illégal,dont les chiffres fontpâlirceux des traites classiques. Bien que féroce et sanguinaire, latraite arabe classique actuelle n’est qu’une goutte dans lamerdes phénomènes émergeant d’esclavage. Des êtres humainsrendusesclavesparlapauvreté,parlesdettes,parlaguerre,parlesconflitsethniquesetdanscertainscasreligieux.Des études récentes font apparaître avec évidence que le
commerce et l’utilisation des esclaves n’a jamais été aussiflorissant qu’en ces années.Une des règles dumarché, rendueperverseparlamondialisation,estquelecapital«vole»làoùletravail coûte le moins. Une vieille règle est que l’esclavageréduit fortement les coûts de la production industrielle. Et lebusinessestsiprometteur(sil’ons’entientàladocumentationfournie par l’Anti Slavery International, du Bureau de l’ONUpourlecontrôledesstupéfiantsetlapréventionducrime)qu’ilaugmenteàuntauxprochede50%paran(supérieuràceluiducommercedesdrogues), avecunchiffred’affairesqui frôle les15milliardsdedollars.Lamondialisationfaitensuiteensortequenoustous,simples
consommateursdesupermarchés,nousentrionsenquelquesortedanslecycleproductifdeceuxquiexploitentunemain-d’œuvreesclave. Ceci est valable pour de nombreux jouets et feuxd’artifice fabriqués en Chine ou en Inde, pour les tapispakistanais, lecacao, lecafé, lesbananesetpour lescentainesdepetitsobjetsusuelsprovenantdel’Orient.Maisilyaaussidessituationspluscomplexes.Ontrouveun
casemblématiquedanslelivre-enquêterécentdeKevinBales1,professeur à l’université de Surrey en Grande-Bretagne etconsidéré comme le meilleur expert mondial sur les formesmodernesde l’esclavage : outillageet équipementsmétalliques
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quand il secouchait. Jepensaisalorsque s’il étaitbeau, celuiquil’avaitfaitdevaitêtreplusbeauencore.
Quiseradonclepatrondecesbelleschoses?Etj’éprouvaisun grand désir de le voir, de le connaître, de lui rendrehommage.
Jene connaissaispasDieu,mais je faisais commeça, parceque je sentais en moi que je devais me comporter de cettemanière.
Comme esclave, je n’ai jamais été désespérée, parce que jesentaisenmoiuneforcemystérieusequimesoutenait.
J’aiétéaumilieudelaboue,maisjen’aipasétésouillée.PargrâcedeDieu,j’aitoujoursétépréservée.
LaMadonem’aprotégée,mêmesijenelaconnaissaispas.Avantlebaptême
Ce sera vrai, ma mère ? Je pourrai moi aussi être fille duSeigneur ? Et Lui m’aimera ? Il m’aimera, moi, la pauvrenégresse,quin’airienàluioffrir?
Quand Sœur Fabretti entendit que je voulais me fairechrétienne,elle jubilade joie,et jepusconnaîtreceDieuque,depuis toute petite, je sentais dans mon cœur sans savoir quic’était.Avantdedevenirsœur
Quand j’ai compris que le Seigneur m’appelait à la viereligieuse, j’ai beaucoup souffert parce que je ne savais pascommentm’expliquer.Jemesentaisindigneet,commej’étaisde
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race noire, j’étais convaincue que j’aurais défiguré l’institut etqu’on ne m’accepterait pas. Je me souviens que j’ai prié laMadonequim’adonnélaforcederacontermonangoisseàmonconfesseuretlaluttequiduraitenmoidepuisdeuxans.Lejouroùelleprononcesespremiersvœuxreligieux,ellecomposeetrécitecetteprière
OhSeigneur,sijepouvaisvolerlà-basjusqu’enAfriquepourprêcher à haute voix ta bonté, combien d’âmes je pourrais teconquérir!Àcommencerparmamaman,monpapa,mesfrères,ma sœur encore esclave. Tous, tous les pauvres nègres del’Afrique. Jésus, fais qu’eux aussi te connaissent et t’aiment.Pourobtenircettegrâcejet’offremavie.Biendesannéesplustard,devantlastatuedeNotreDamedelaSalette,danslamaisondescatéchumènesdeVeniseC’est là que je suis devenue fille de Marie. Pour moi
orpheline, avoir la Madone pour maman a été d’un grandréconfort.Enconsolantsesconsœurssousunbombardement
Les avions jettent des bombesmaisDieu les conduit.Noussommes dans ses mains et nous lui faisons du tort si noustremblons et si nous avons peur. Soyons bonnes, prions etconfions-nousauSeigneur.Unstyledevie
Laseulechosequimeplaîtc’estdecontenterlePatronetmessupérieurs.
Vouscroyezquec’estfaciledecontenterlePatron.Pourtantjefaistoutcequejepeux.Lerestec’estluiquilefait.
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FaisonstoutpourrendrelePatronheureux.
FairelavolontédeDieuestunactedejustice.
IlestinconcevabledefairequelquechosesinonparamourdeDieuetvolontiers.
JedonnetoutauPatronetluipenseraàmoi,ilestobligé.
Ce que voit le Patron est différent de ce que nous voyons,nous.
Si en cemonde on n’espérait pas dans le Patron, qu’est-cequ’onferaitdonc?
Les choses de cemonde ne sont rien, c’est la terre.Ce quinoustientàcœur,cesontleschosesd’enhaut:c’estDieu.
Jenemesouvienspasm’êtrejamaisrévoltée,mêmequandonmefaisaitsouffririnjustement.
Pourêtredevraismartyrs,ilfautsavoirqu’onsouffrepourlafoioupouruneautrevertuchrétienne.Moi,enrevanche,quandj’étaisesclave,jenesavaisvraimentrien.
Pourtoutesleschoses,maconfiancereposedanslePatron.Onluidemandecommentellefaitpourêtretoujoursaussibonneetaussipatiente
Comment faire pour offenser un patron aussi bon que leSeigneur,quandonaservidespatronsaussiméchants?Lasupérieurevientdeparlerdel’espritdepauvreté
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ChronologiedelaviedesainteJoséphineBakhita
1869NaissanceàOlgossa,auDarfour,Soudan.1874EnlèvementdelasœuraînéedeBakhita.1876EnlèvementdeBakhita.
Premièreventeàunmarchandd’esclaves.Tentativedefuitequiéchoue.Secondeventeàunrichemarchandd’esclavesd’ElObeid.1878ÀElObeid,danslamaisondumarchand,auservicedesesdeuxfilles.1879TroisièmeventeàungénéralturcàElObeid.1882Voyaged’ElObeidàKhartoumpoursuivrelegénéraletsafamille. Quatrièmeventeàl’agentconsulaireitalienCalistoLegnani.
1884Verslafindel’année,départdeLegnanipourKhartoumparSuakinsurlamerRouge;Bakhitafaitpartieduvoyage.
1885Àlami-mars,départdeSuakinpourGênes.Enavril,débarquementàGênes.
LegnaniconfieBakhitaauxépouxAugustoetTurinaMichieliquiviventàZianigo,hameaudeMiranoVeneto(Venise).1886Le3févriernaîtAliceMichieli(Mimmina). Enjuin,MichieliretourneauSoudan.
Enseptembre,TurinaMichieliserendàSuakinavecMimminaetBakhitapouraidersonmariquiaachetéuneauberge.
1887Enjuin,retouràZianigodeTurniaavecMimminaetBakhitapourlaventedespropriétésimmobilièresdesMichieli.
1888L’acteno2007dunotairePantolidiNoalequiétablitlaventedesbiens
immobiliersdesMichieliestdatédu19juillet.
Le29novembre,BakhitaetMimminafontleurentréedansl’institutdescatéchumènesdeVenisegéréparlessœurscanossiennes. Entrenovembreetdécembre,TurinaMichielipartpourSuakin.
1889Ennovembre,TurinarevientenItaliepouremmenerdéfinitivementavecelleMimminaetBakhitaàSuakin.
Le29novembre,BakhitadécidederesterenItalieetestdéclaréelégalementlibreparleprocureurduroi.
1890Le9janvier,Bakhitareçoitlebaptême,lapremièrecommunionetfait
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saconfirmation.
1893Le7décembre,Bakhitaentreaunoviciatàl’institutdescatéchumènesdessœurscanossiennes.ElleestconfiéeàMèreMariettaFabretti.
1895Vendredi21juin,fêtedeSacréCœur,alieulaprised’habitreligieusedeBakhita.
1896Le8décembre,SœurBakhitaémetsespremiersvœuxdanslesmainsdelasupérieuredelamaisonmèredeVérone,MèreAnnaPrevitali.1902BakhitaesttransféréedeVeniseàlamaisondeviaFusinaroàSchio.
Lasupérieure,MèreMargheritaBonotto,confieàBakhitalatâched’aide-cuisinière.1906IlluminatoChecchinimeurtàPadoue.1907Bakhitadevientpremièrecuisinière.
1910LasupérieurefaitécrireàMèreTeresaFabrisl’histoirequeBakhitaelle-mêmeluiraconte.
1915Pendantlaguerreetjusqu’en1919,lamaisondeviaFusinatoàSchiodevientunhôpitalmilitaire.Bakhitaestcuisinière,sacristineetaide-infirmière.
1922Bakhitasurmonteunegraveformedebroncho-pneumoniequilamèneauxportesdelamort.Elleressentdestroublesdelamarche.Onluiconfielachargedesœurportière.
1927Le19aoûtalieulaprofessionperpétuelledeBakhitadanslachapelledelamaisonfilialedeMiranoVeneto.
1929Enseptembre,Bakhitadictedesfragmentsdesessouvenirsd’enfanceàMèreMarianninaTurco;cessouvenirssontdestinésauxenfantsetauxpetits-enfantsdesonbienfaiteurIlluminatoChecchini.
1930Entrele2etle4novembre,IdaZanoliniintervieweBakhitaàSant’AlviseàVenise,surlademandedelasupérieuregénéraleMariaCipolla.
1931Enjanviersortlepremierépisoded’Histoiremerveilleused’IdaZanolinisurVitaCanossiana,annéeV,no1.
Endécembresort,sousformetypographique,lapremièreéditiond’Histoiremerveilleuse.
1933EnmaiMèreLeopoldaBenetti,revenuedeChine,accompagnependanttroisansBakhitadansdenombreuxvoyagesdepropagandemissionnaire
1936Le11décembre,Bakhita,MèreBenettietdessœursmissionnairesenpartancepourAddisAbebasontreçuesparBenitoMussoliniaupalais
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deVeniseàRome.C’estpendantcesjours-làqueBakhitavoitPieXI.
1937BakhitaestaffectéeàlaporteriedunoviciatmissionnairedeVimercate.
1939ElleretourneàSchio.Sasantéestchancelante.Ellen’apasd’emploisfixes.
1940
ÉclatelaSecondeGuerremondiale.Pendantlesattaquesaériennes,Bakhitasouffranteneserendpasaurefuge.Toutlemondeestconvaincuqu’avecBakhitaàSchio,lavillenesubiraaucundommage.C’estcequisepasse.
1942Aprèsunechuteaccidentelle,ellenepeutmarcherqu’àl’aided’unecanne.
1943Le8décembre,Bakhitafêtesoncinquantièmeanniversairedeviereligieuse.
Sesdifficultésàmarchers’accentuent,Bakhitasedéplaceenfauteuilroulant.
1946Touchéeendécembreparunegraveformedebroncho-pneumonie,ellereçoitlesdernierssacrements.Elleparvientpourtantàsurmonterlamaladie.
1947
Sonmédecintraitant,MassimoBertoldi,délivrelediagnosticsuivantconcernantsadernièremaladie:«MèreBakhitasouffraitdernièrementd’insuffisancecirculatoireavecdesmomentsdedéséquilibreliésàunemyocarditedégénérative.Danscesconditionsellefutfrappéed’uneformedemaladiepulmonaireaiguëquientraînasondécès.»
Ellemeurtle8février,à20h10.Le11févrierontlieulesfunérailles.
1978La1erdécembre,Jean-PaulIIsigneledécretdel’héroïcitédesvertus
delaservantedeDieuJoséphineBakhita.1992Le17mai,Bakhitaestproclaméebienheureuse.2000Le1eroctobre,Bakhitaestinscriteàl’albumdessaints.
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CETOUVRAGEAÉTÉNUMÉRISÉPARATLANT’COMMUNICATION
AUBERNARD(VENDÉE).