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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
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STOPTORTUREMANUEL
DEXERCICES
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2 STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES
Publication du secteur jeunes
de Amnesty International
Belgique francophone
www.amnesty.be/jeunes
9, rue Berckmans 1060 Bruxelles
Tel. : 02/543 79 08
Fax. : 02/537 37 [email protected]
diteur responsable : Franois Graas 9, rue Berckmans 1060 Bruxelles.
Ce dossier a t ralis par Elsa
Chauveau Pgaz et Laura Lhoir.
Traduction des dossiers dexercices
raliss par Amnesty International par
Laila Eddouieb. Merci Pascal Samain
pour la relecture du dossier.
Mise en page : VR (Aibf) Yakadesign.be
TABLE DESMATIRESNIVEAU DBUTANT ..........................................................................................p.3Leon n 1 : Lhomme qui coutait chanter loiseau . 8-12 ans. .......................p.3
Leon n 2 : La torture, je la comprends et je la rejette. 12-14 ans.......................p.8
NIVEAU INTERMDIAIRELeon n 1 : La torture et ses techniques. ............................................................p.9
Leon n 2 : Les raisons, les victimes et les garanties pour lutter contre la torture .... p.11
Leon n 3 : Les consquences de la torture.. ...................................................p.12
NIVEAU AVANCLeon n 1 : Discuter une controverse. ..............................................................p.14
Leon n 2 : Sattaquer la torture travers les rseaux sociaux. .......................p.16
ANNEXES ....................................................................................................... p.18
Avec le soutiende la Fdration
Wallonie-Bruxelles
INTRODUCTIONProfesseur-e-s du primaire ou dusecondaire, la torture semble premirevue tre un sujet dlicat aborderavec les plus jeunes. Cependant, lactualitconrme le besoin de communiquer et de
sensibiliser le public sur ce thme. Le silencequi entoure la torture, que ce soit au niveau
de ses acteurs, de ses techniques ou encorede ses lieux, favorise la pratique de celle-ci.
Depuis le dbut de la guerre contre leterrorisme , il semble que les tats aient
oubli la morale internationale quils se sontimposs la suite de la Seconde Guerre
mondiale.
Depuis toujours, Amnesty Internationalsengage lutter contre ce au, et agit
concrtement auprs des victimes pourleur rendre justice (manifestations, Actions
urgentes, ptitions, etc.).Lobjectif de ce cahier dexercices, tout
comme celui du dossier pdagogique, estde fournir aux ducateurs les lments
ncessaires pour aborder cette thmatique
auprs dun jeune public. Pour Amnesty
International, quel que soit son ge, il estpossible de comprendre la cruaut et la
violence de la torture. Cela permet ensuitede la condamner.
Les activits proposes dans cette
brochure offrent la possibilit de contextualiser
et de casser les strotypes classiques autourde la torture, tout en permettant aux jeunes
daborder cette thmatique selon leur propreexprience. Les exercices proposs sont dessuggestions, il convient au professeur de les
retravailler et de les adapter sa classe.Pour combattre la torture, il existe une
grande varit de moyens, mais tout dabord,il sagit de sassurer que les citoyens dedemain prennent conscience des enjeux du
monde qui les entoure. Pour cela, il suft dequelques heures.
Nous vous souhaitons dores et dj unexcellent travail.
Laura Lhoir,
Responsable jeunesse
Amnesty International Belgique
francophone.
QUELQUES
RECOMMANDATIONS :Pour commencer votre intervention, ilest ncessaire de donner une dnition
claire de la torture et des traits qui in-
terdisent son application. Cela vite des
amalgames qui dtourneraient le d-
bat. Par ailleurs, un bref tat des lieux
permet aussi de prsenter lampleur de
ce phnomne dans le monde. Les en-
fants apprendront que les victimes de
torture sont surtout des suspects de droit
commun ou des prisonniers politiques.
Enn, il est important dexpliquer que
dans les pays o la torture svit depuisde nombreuses annes, les victimes ne
dnoncent plus ces comportements, car
ils les pensent normaux. Limpunit ren-
force ces violences.
Pour la pr-
paration de
cette partie,
nous vous
consei l lons
de vous rf-
rer au dossier
pdagogiqued A m n e s t y
International,
ainsi qu' la
documentation mise disposition par
dautres associations ce sujet.
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STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES 3
Objectifs:
comprendrelesnotionsd
abusdepouvoir,de
dictature,dedmocratie,dimpunit,detorture
,
d(in)justice;
sefamiliariseravecdesc
onceptslisla
torturetelsque:leslieux,lesb
ourreaux,les
victimes,lesmoyens;
comprendrelesraisonsd
elatorture,soninef-
cacitetlesmoyenspourlutte
rcontrecette
pratique.
Mthode:grceauconteLho
mmequicou-
taitchanterloiseau,lesjeune
sdcouvrirontle
thmedelatorture,desrapport
saveclautorit,
etdelarsistance.
Matriel:lecontepourchaqueenfant.Vous
pouvezphotocopierceluidece
manuelou
acheterlelivre(www.amnesty.b
e).Leconteesten
venteauprixde7,5.Textesde
Christian
Merveille.DessinsdeVronique
Hariga.Amnesty
Internationaletlesditions
Memor.
Dure:
110minutes.
NIVEAUDBUTANT
TRUCSETASTUCESPOU
RENSEIGNERLATORTU
REAUXPLUSJEUNES.
Ilestprfrabledaxerlinterve
ntionsurlescirconstancesquifa
vorisentlusagedelatortureen
vitantdedcrire
sesactes.Sansrentrerdansles
dtails,onpeuttudierler
apportentresonutilisation
etlavolontdefairetairee
t
dobtenirdesrenseignements.Lesjeunespourro
ntsinterrogersurlalgitimitd
ecetactebarbare.
LEONN1 LHOMMEQUICOUTAI
T
CHANTERLOISEAU.8-12ANS.
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4 STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES
Aujourdhui, cest un jour de liesse. Le Roi
va passer. Il va traverser la ville.
Partout dans les rues rgne un grand silence.On entend seulement le bruit des cavaliers de lagarde qui contrlent si chacun respecte la loi,
car elle est formelle : Lorsque le Roi vient passer, tous les sujets doivent tre prsents le
long du cortge, mais personne ne peut voir sa
Majest. Il est obligatoire de se coucher, face
contre terre, les mains devant les yeux an de
ne rien apercevoir de la Personne Royale. Tout
contrevenant sera passible de la prison vie.
Et dans la ville tout est en ordre. Tout le mondeapplique mticuleusement la loi et attend, facecontre terre, le passage du cortge royal. Toutle monde ?
Non ! Un homme est rest debout, tranger tout ce mange.Cest peut-tre un sourd qui na pas entendu les ordres, un
aveugle qui na pas vu les placards afchs aux quatre coins dela ville, ou un simple desprit qui nen fait qu sa pauvre tte.
Un garde sapproche. Couchez-vous ! hurle-t-il. Chut rpond lhomme en faisant unpetit geste de la main Jcoute loiseau . Peu importe, le Roi va passer. Couchez-
vous . Mais je ne pourrai pas voir loiseau . Couchez-vous o je vous arrte ! . Arrtez-moi si vous voulez, mais moi, je veux voir et couter loiseau .
1. Que penses-tu du rglement ? Est-il juste ou pas ? Qui a dcidet crit ce rglement ?
2. Donne-moi des raisons pour lesquelles on pourrait arrter desgens dans la vie de tous les jours.
3. Pourquoi, dans le conte, la personne a-t-elle t arrte ? Laraison se retrouve-t-elle dans celles que tu avais voques ?
4. Qui arrte la personne ? qui obit-il ?
Le soldat qui le prend pour un fou larrte sans mnagement
et lemmne hors de la ville pour quil puisse tre jug.Au-dessus deux, vole un oiseau qui lance tous les ventsson chant que personne nentend : ni le Roi, ni le garde.
Personne, sauf lhomme qui lcoute et le comprend.
5. Pourquoi emmne-t-onlhomme en dehors de la ville ?6. Quel est le danger pourlhomme dtre mis en dehorsde la ville ?7. Le soldat prend lhommepour un fou. Est-il vraimentfou ?
8. La folie est une excuse pour justier lisolement dune
personne. ton avis existe-t-il dautres personnes quipourraient tre exclues et arrtes injustement ?
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STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES 5
Ainsi donc tu as refus de te prosterner devant le Roi. Quas-tu dire pour ta dfense ?
Jessayais dapercevoir loiseau qui chantait Ce nest pas un motif pour dsobir la loi. Je sais, mais je voulais voir et couter loiseau Et que te disait loiseau de si important ?
Peu importe ce que disait loiseau. Ctait important pour moi. couter loiseau murmurele juge dun ton moqueur. Puis, dune voix forte, il crie la sentence : Que cet homme soit enferm vie dans la prison de la Haute Tour. Faites la chasse tous les oiseaux et quon les enferme dans
de grandes cages. Dj les gardes emmnent lhomme vers sa prison. Au-dessus deux, vole
un oiseau qui lance tous les vents son chant que personne nentend : ni le Roi, ni le garde, ni lejuge. Personne, si ce nest lhomme qui lentend et le comprend.
9. Dans ce procs, il manque un personnage trs important ?Lequel ?
10. Pourquoi est-ce important que le personnage manquant puisse
assister au procs ? Quel serait son rle ?11. Pourquoi le juge ordonne-t-il de chasser tous les oiseaux ?
Et passe le temps,passent les jours. Aubout dun an et un jour,
malgr les mauvaistraitements et unenourriture infecte, leprisonnier vit toujours.
Ses gardiens disent quilpasse son temps aux bar-reaux de ltroite fentre.Un oiseau, malgr la chasse
quon leur fait, vient rguli-
rement le visiter. sa vue,il reprend force et vigueur.
12. Les prisonniers ont-ils le droit de manger convenablement ?13. Est-il normal que certains prisonniers subissent des mauvais
traitements ? Connais-tu dautres types de mauvais traitements
dans les prisons ?14. Pourquoi lhomme reprend force en voyant loiseau ?15. Que connais-tu dAmnesty International ?
On le sort de sa cellule et onlemmne dans une salle o lebourreau linterroge. Cest
vrai cette histoire doiseau ? Oui, cest vrai Et sa
vue suft pour que tu gardes
lenvie de vivre ? Oui, le
voir me donne de lespoir.Jaime regarder loiseau
Tu es sage ou tu es fou.
Peu importe. Loiseau tu ne leverras plus
Le bourreau arrache
alors les yeux duprisonnier pour quil
ne puisse alors plusjamais voir loiseau.
16. Un bourreau, est-ce une personne :
qui est trs mchante et qui aime faire mal aux prisonniers ? qui fait son devoir, qui obit aux ordres du Roi ? qui est gentille, car elle punit les mchants ?
17. qui obit le bourreau ? Pourrait-il tre jug de ses mauvaisesactions ? Pourquoi ?
18. La situation serait-elle diffrente si les bourreaux, les juges, lessoldats taient poursuivis pour tre jugs ?
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6 STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES
On le reconduit la prison. Au-dessus de ce triste cortge, vole un oiseau qui lance tous les vents son chantque personne nentend : ni le Roi, ni le garde, ni le juge, ni le bourreau. Personne, sauf le prisonnier qui lentendet le comprend.
Et passe le temps et passent les jours Un an et un jour Le prisonnier aveugle vit toujours. Dans sa nuit, il tend loreilleen souriant. Personne nentend loiseau sauf lui. Et ce quil entend le rjouit. Malgr tout ce quil subit, le prisonnier sourit.
Cela intrigue ses geliers qui lui demandent : Pourquoi souris-tu ? Quest-ce qui te rjouit ? Loiseau vient-il encore
te visiter ? Je ne sais pas. Je ne le vois pas, mais je lentends encore. Cest la nuit en moi, mais je sais que dehors ilfait jour puisque loiseau chante Toujours cet oiseau. Cet homme doit tre fou On appelle le bourreau qui luiarrache les oreilles. Au-dessus deux, vole un oiseau qui lance tous les vents son chant que personne nentend : ni leRoi, ni le garde, ni le juge, ni le bourreau, ni le gelier. Personne, pas mme le prisonnier.
19. Pourquoi ne veulent-ils pas que le prisonnier puisse couter loiseau ?
Sourd et aveugle, lhomme est bien malheureux. Il ne voit plus et nentend plus loiseau. Il tente biende se souvenir de son chant. Les quelques notes qui lui reviennent en mmoire laident ne pas perdretotalement espoir au fond de sa nuit et de son silence.
20. Le Roi est mort. Quel tait son rle lorsquil tait vivant ?Comment appelle-t-on un rgime o une seule personne a tout
le pouvoir et dcide de tout ?21. Quelles sont les diffrences entre ce type de rgime
et la dmocratie ? Peux-tu citer des exemples de pays
dmocratiques ?21. ton avis, pourrait-on retrouver ce type dhistoire dans des
pays dmocratiques ? Pourquoi ?23. Que devrait mettre en place un gouvernement pour mettre n
la torture ?
Et passe le temps et passent lesjours. Un an et un jour, le pri-sonnier vit toujours.Un beau jour, le Roi, seul au fondde son chteau, vient mourir.
28
lannonce de sa mort, leshommes et les femmes de ceroyaume se sentent soudainlibres. Tous les clochers semettent sonner mais le pri-sonnier ne les entend pas. Les
grandes cages qui retenaientles oiseaux enferms sontouvertes, mais le prisonnierne les voit pas senvoler.
Tous les habitants du royaume pntrent dans lechteau pour prendre leur revanche. Ils ne veulent
plus courber lchine, mais vivre debout. Les geliers,les bourreaux, les juges, les soldats senfuient de tous
cts. On ouvre les prisons. Les prisonniers se lvent etretrouvent la libert.
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STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES 7
Au fond dune cellule, il ne reste quun
prisonnier. Il est aveugle et sourd. Ilnentend pas la liesse populaire, il ne
voit pas les sourires sur les visages.
Quelquun sapprochede lui, le prend dou-cement par le bras etlemmne au-dehors.Il sent sur sa peau le
soleil qui luit. Cettedouce chaleur a pourlui le got de la libert
retrouve.
Soudain mille oiseaux passentprs de lui en battant des ailes.Il ne les voit pas. Il ne les entendpas. Il sent juste le soufe de leurvol sur sa joue. Il comprend. Ilpeut enn sourire.
24. Aprs les violences et les annes passes en prison, lhommea-t-il renonc ses ides ?
25. la n du conte, lhomme est-il heureux ?
26. Le fait de torturer un criminel le rendra-t-il, lavenir, plus
respectueux des lois et des autres ? Pourra-t-il mieux prendreconscience du mal quil fait ou, au contraire, ne sera-t-il pasplus violent encore envers les autres ?
RPONSESPOURLEPROFESSEUR
Voustrouvereztouteslesrpons
esauxquestionsdanslannexe1
.
ILNEFAUTPASTORTUR
ER.
Peuimportequiestlaperso
nnequitorture,peuimporte
quiestlavictime,peu
importelepaysocelasep
asse.
ChacundevraitsesentirENSC
URIT.
Peuimportequiestcettepe
rsonne,peuimportelepays
doellevient,peuimporte
cequellepense,peuimp
ortecequelleafait.
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Objectifs:aborderdesnoti
onsliesla
thmatiquedelatorturetellesqu
e:lesraisons,
lesvictimes,leslieuxetlesbou
rreaux.
Mthodes:
analysedemots;
lecture.
Matriel:imagesslectio
nnerselonlenombre
dlvesprsents(cf.annexe2
),tmoignages
(cf.annexe3).
Dure:
110minutes.
NIVEAUDBUTANT
LEONN2 LATORTURE,JELACOM
PRENDS
ETJELAREJETTE.12-14ANS.
TAPE 1Disposer les termes sur le tableau (cf.
annexe 2). Chaque jeune choisit un motqui selon lui reprsente une situation qui
pourrait tre lie ou oppose de la tortureou des mauvais traitements. Il ny a pas de
mauvaises rponses.
TAPE 2Chaque jeune explique pourquoi il a choisi
le terme. Placer au fur et mesure les motsen deux catgories sur le tableau : ceux qui
sont apparents daprs les lves de latorture ou des mauvais traitements, et ceux
qui ne le sont pas.
TAPE 3Par groupe, les lves devront proposer unednition de la notion de torture . Pour lesaider, ils se baseront sur les mots classs etrpondront aux questions suivantes :
qui sont les vict imes de la torture ? qui sont les bourreaux ?
quels sont les moyens utiliss pourtorturer ?
o torture-t-on ?
TAPE 4Ensemble, rcolter les diffrentes informa-
tions et rsumer les opinions pour trouverune dnition globale de la torture.
TAPE 5Distribuer les cinq tmoignages par groupe(cf. annexe 3). Aprs les avoir lus, com-plter les rponses dnies ltape 3.Expliquer que toutes les images pourraient
se retrouver dans la colonne sur la torture.Revenir sur les diffrents points voqus
(les victimes, les bourreaux, les moyens, lesendroits). Pour les rponses (cf. annexe 1).
TAPE 6 partir des tmoignages et des photos, de-mander de trouver les raisons de la torture ?
(Pour les rponses cf. annexe 1).
TAPE 7Revenir sur la dnition de la torture.
Conclure en donnant un aperu de ltat dela torture dans le monde et son impact sur
toute une socit (cf. annexe 1).
8 STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES
POURALLERPLUSLOINCreruneafch
eavecdesargumentscontrela
torture(cf.annexe1).Collerlaf
chedanslcoleduranttoutel
a
campagnedAmnestyInternation
al.
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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
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STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES 9
NIVEAUINTERMDIAIRE
TRUCSETASTUCESPOUR
ENSEIGNERLATORTUR
EAUXPLUSJEUNES.
Voustrouverezdanslesexemple
sdexercicesdesmoyensdenga
gerlaconversationsurcetteth
matiqueavecles
jeunes.Lutilisationdelactualit
,depublicationsetdeproposit
ionsdactionsdAmnestyInterna
tionalestunautre
moyendamenerledbat.Nhsitezpas
vousaiderdudossierpdagogiq
ueStoptorture,dusiteder
frence
stoptorture.beouencoredusitedactionsdAmnestyInte
rnationalBelgiqueisavelives.be
.
EXERCICEN1LATORTUREETS
ESTECHNIQUES.
Objectifs:
dnirlemottorturedansson
contextejuridique;
sefamiliariseraveclestechni
quesdinterrogatoire;
comprendrelesraisonsd
elatorture.
Mthodes:
arrtsurimage;
dbat;comprhensio
nlalecture;
jeuderle.
Matriel:
chesdinterrogatoire(cf.ann
exe4);
dnitiondelaConventionde1
984;
chesdujeuderle(cf.annex
e3).
Dure:
110minutes.
TAPE 1crire le mot torture sur le tableau et
introduire le chapitre laide des questionscrites ci-dessous :
que savez-vous de la torture ? avez-vous dj t victime dactes de
torture ? connaissez-vous quelquun qui a t
tortur ou qui a subi des mauvais trai-
tements, et comment avez-vous ragiface la situation ?
que pensez-vous de torturer quelquunque vous ne connaissez pas ?
TAPE 2Proposer aux tudiants de travailler indivi-duellement ou par deux. Donner une minute
pour dessiner rapidement un croquis repr-
sentant leur conception du mot torture .Attention : les jeunes ne sont pas autoriss crer une image offensante ou reprsen-
tant de vritables douleurs iniges. Faire lecompte rebours partir de trois et deman-
der que tout le monde montre son arrt surimage au bout dune minute.
TAPE 3Expliquer que le mot torture est utilis
dans la vie de tous les jours, en se rfrant toutes sortes de situations que lon peuttrouver douloureuse par exemple : cou-
ter nos parents chanter ou le fait de venir lcole. Cependant, ce mot a une signica-
tion trs spcique dans le droit internationalrelatif aux droits humains, et sur lequel tous
les gouvernements ont consenti (retrouverlarticle 1 de la Convention contre la torture
et autres traitements cruels, inhumains ou
dgradants en annexe 1).
TAPE 4Crer des groupes de deux ou de trois tu-diants. Donner chaque groupe une srie
de ches de techniques dinterrogatoire (cf. annexe 4). Veiller ce que tous les motssoient compris par les tudiants.Expliquer que partout dans le monde ces
techniques ont t utilises par des ofciersde la fonction publique an de :
obtenir des informations ou des aveux ; punir ou humilier une personne ;
intimider, maintenir lordre tabli, fairetaire.
Des exemples sont disponibles dans le dos-sier pdagogique Stop torture dAmnestyInternational.
TAPE 5Demander aux groupes de dcider si lacte
gurant sur chaque che de techniquesdinterrogatoire est une torture telle que
dnie par la loi. Si cest le cas, causerait-il
une souffrance insupportable au niveaumental et physique la victime ? Vous allez
probablement constater que les tudiants ne
sentendent pas sur la nature des actes quipourraient causer des souffrances mentales
ou physiques intolrables au suspect.
POURALLERPLUSLOIN:MISEENSCNE
Donnerchaquegroupeundesr
lessuivants:
unsuspectentraindtre
interrog;
unofcierdepolice;
unsoldatdurenseignementmilita
ire;
unavocatduneorganisatio
ndesdroitsdelhomme.
Leslvesdoiventmettreensc
neuneouplusieurs
techniquesdinterrogatoire.Atte
ntion,ilconvientde
slectionnerleschesauprala
ble.
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10 STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES
TAPE 6Proposer aux tudiants de discuter en-
semble ou entre groupe de la question sui-vante :
Pourquoi y a-t-il des dsaccords sur lesactes susceptibles dtre extrmement
douloureux au niveau physique et mental
(cest--dire la torture) ?
POUR LE PROFESSEURLa douleur est un concept subjectif.
Une souffrance intolrable au niveau
physique ou mental pour une personnepourrait tre supportable pour une
autre. Cest difcile, certains diraientimpossible, de mesurer la souffrance
de faon objective et en particulier lasouffrance mentale.
Cela dpend du point de vue :pour lesuspect, mme une sentence mise par
la justice pourrait lui apparatre comme
de la torture. Un suspect ou un dte-nu pourrait galement faire semblant
que sa souffrance est suprieure cequelle est rellement an de remettre
en question la lgitimit de sa dten-
tion. Dun point de vue inverse, lof-
cier des renseignements militaires oulagent de police refuseraient de croireque certaines techniques reprsen-
tent de la torture, surtout si lofcier enquestion est sous la pression de ses su-
prieurs an dobtenir des informationset dexercer une punition. Le rle des
organisations des droits de lhomme estde protger les droits fondamentaux de
toute personne, mme des suspects.
Elles veillent ce que les techniquesdinterrogatoire utilises ne soient
pas de la torture ni de la maltraitance
cruelle, inhumaine ou dgradante.
TAPE 7Annoncer que la majorit des techniques
gurant sur les ches de cet exercice sontconsidres comme de la torture. Expliquer
que dans certains cas, le fait de rpter lemme mouvement ou bien le combiner avec
dautres techniques quivaudrait de la tor-ture.
POUR ALLER PLUS LOIN
Dans lannexe 5, les notes sur les tech-niques dinterrogatoire classent les
techniques considres comme de latorture avec quelques cas de rfrence.
Il serait intressant den partager cer-tains avec les tudiants, surtout si ces
derniers demandent en savoir davan-
tage.
TAPE 8Lire la dnition de la torture mise par la
Convention contre la torture et autres trai-tements cruels, inhumains ou dgradants.
Proposer de surligner les mots-cls an decomprendre et assimiler le sens (tels que
douloureux , souffrance physique etmentale , intentionnel , confession ,
ofcier de la fonction publique ). Veiller ce que les tudiants aient compris les points
suivants :Conformment la Convention des Nations
unies contre la torture et les traitements
cruels, inhumains et dgradants, la tor-ture :
implique tout acte inig une per-sonne lui causant une douleur ou des
souffrances physiques ou mentales
aigus ;
est intentionnellement inige ; est utilise pour obtenir des rensei-
gnements ou des aveux, pour punir,
intimider ou faire pression ;
est inige par un ofcier de la fonc-tion publique.
Il est fondamental quaucune personne ne
subisse des actes de torture.
IMPORTANTLes tudiants vous demanderont ven-
tuellement dexpliquer la diffrenceentre la torture et les traitements
cruels, inhumains et dgradants . Ex-pliquer quil nest pas possible de dis-
tinguer clairement ces deux locutions.Cependant, dun point de vue pratique,
toute distinction serait impertinente,
car toute forme de torture ou de mal-traitance est catgoriquement interdite
selon le droit international.
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STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES 11
NIVEAUINTERMDIAIRE
EXERCICEN2 LESRAISONS,
LESVICTIMESETLESGARANTIES
POURLUTTERCONTRELATORTUR
E.
Objectifs:
dnirlemottorturedansson
contextejuridique;
comprendrequisontlesv
ictimesdelatortureetles
raisonsdecelle-ci;
dcouvrirlesrlesdeltatfaceceau
etles
garantiesmettreenplace
.
Mthodes:
dbat;
comprhensionlalecture;
rexion.
Matriel:
cartestmoignages(cf.ann
exe3);
chevictimes(cf.annexe12)
.
Dure:
110minutes.
TAPE 1Introduire lexercice en expliquant aux
lves que la torture est une pratiqueodieuse, inhumaine et barbare et quelle est
totalement ILLGALE. En 1984, les Nationsunies adoptent la Convention contre la
torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dgradants (Convention contre
la torture). Les tortionnaires sont maintenanthors-la-loi presque partout dans le monde
puisque ce texte compte aujourdhui 155
tats parties. Donner des exemples darticles
repris dans la Convention.
TAPE 2Distribuer par groupe les ches de
lannexe 12. Demander aux lves de classerles personnes qui sont les plus susceptiblesde subir des mauvais traitements sur une
chelle de 1-20 (le 1 tant la personne quicourt le plus grand risque).
TAPE 3Une fois le choix du classement justi (les
raisons de la torture), expliquer aux jeunesque la torture peut toucher tout le monde,
que ce qui est sr cest que les intimidationsne concernent pas que lindividu tortur,
mais visent, au-del, lensemble de la socit(cf. inefcacit de la torture annexe 1).
TAPE 4Demander aux jeunes de se mettre par
quipe et de rchir aux garanties durantlarrestation, la dtention, la procdurejudiciaire, les interrogatoires et aprs la
libration quun tat doit mettre en placepour prvenir la torture.
TAPE 5Noter au tableau les diffrentes rponses et
tablir une liste des garanties en fonctiondes tapes cites ci-dessus.. Distribuer
les cartes tmoignages (cf. annexe 3)aux groupes (un tmoignage diffrent par
groupe). Demander aux lves de trouverles garanties tablies par la classe qui nont
pas t respectes. Les jeunes voient-ils denouvelles garanties mettre en place pour
prvenir la torture ?
TAPE 6Conclure en rappelant quun tat, ayant
rati la Convention contre la torture, doit :respecter, mettre en uvre, protger et
prvenir (cf. annexe 1).
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12 STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES
NIVEAUINTERMDIAIRE
EXERCICEN3
LESCONSQUENCESDELATORTURE.Objectifs:co
mprendrelesconsquence
sdela
torturesurunepersonne,s
afamille,sacommunaut
etsonpays.
Mthodes:
dbatsurleseffetsdela
torture;
audiovisuel;
jeuderle;
crationdepersonnages
.
Matriel:
post-it(sipossibledeplus
ieurscouleurs);
degrandesfeuillesdepa
pierouungrandtableau;
desstylos;
desfeuilles;
lescartesdetmoignage
simprimes
(cf.annexe3);
unprojecteurpourregar
derlacampagnecontre
latorturedAmnestyI
nternationaletletmoi-
gnagedeClaudiaMdina.Lesvidossontdispo-
niblessurleDVDdelacampagn
eStoptorture
ainsiquesurlesiteamnes
ty.be/jeunesdansla
rubriqueCampagnesencours>
Avouezla
torture,cestinhumain>Lem
atriel>Manuel
dexercices>Vidos.
Dure:
90minutes.
POUR LE PROFESSEURQuestions pour introduire le sujet auprs
des lves : que savez-vous de la torture ?
avez-vous dj t victime de
torture ? connaissez-vous quelquun qui a t
tortur ou qui a subi des mauvais
traitements, et comment avez-vousragi face cette situation ?
que pensez-vous du fait de torturer
quelquun que vous ne connaissezpas ?
cet instant, seriez-vous intresss
pour rejoindre la campagne StopTorture dAmnesty International ?De quelle faon ?
Ces questions peuvent tre distribues soit
pour que chacun rponde lune delles,
soit pour que tout le groupe les partage. Ilest possible de faire rpondre les partici-
pants lcrit ou loral. lcrit, chaque
tudiant crit sur un post-it ses rponsesquil ira ensuite poser sur le tableau. Vouspouvez demander de justier et de ques-
tionner certaines rponses.
TAPE 1Regarder la vido sur le lancement de la
campagne contre la torture an dintroduirele sujet.
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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
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STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES 13
TAPE 2Placer les jeunes en groupes de quatre ou
six. Sur un tableau ou une grande feuillede papier, demander un des participants
de dessiner rapidement un personnage.Les autres participants du groupe doivent
lui donner un nom, un genre, une ville dersidence, et une nationalit. Les groupes
devront utiliser leur imagination pour crerun personnage et lui donner vie. Ne pas h -siter lui ajouter dautres dtails tels que son
sport, son lm ou sa nourriture prfrs, etc.
TAPE 3Rpartir les participants de chaque groupe
en binme et distribuer les cartes tmoi-gnage (cf. annexe 3). Demander chaquebinme de lire la carte. Lun deux doit jouerle rle du proche qui dcrit les vnements
de la carte. Lautre joue le rle du journaliste.Ce dernier doit penser des questions qui
devront laider comprendre comment lapersonne se sent aprs ce qui lui est arriv.
Celle qui joue le rle du proche doit prendrele temps de rchir pour vraiment imaginer
comment elle se sentirait si cela arrivait
une personne de sa famille.
Donner aux binmes dix minutes pour pr-
parer et rpter la petite saynte, et si vousavez le temps, faites les passer par paire de-
vant tout le groupe.
TAPE 4Demander la classe de choisir un des cinq
cas tudis prcdemment. Il est possiblepour le professeur de le choisir lui mme. Il
faut cependant sassurer que tous les jeunesconnaissent cette histoire.
TAPE 5Inviter le groupe imaginer que ces v-nements soient arrivs leurs personnages
ctifs. Les participants regardent les pre-miers post-its quils avaient poss sur leur
personnage. Seront-ils les mmes aprsavoir expriment la torture ? Vont-ils pen-
ser, ressentir ou agir diffremment ? Si lesparticipants constatent des changements
dans la personnalit de leur personnage,
ils doivent rcrire sur des nouveaux post-its (idalement, de couleur plus neutre) ces
changements, et pourquoi le personnage en
serait ventuellement affect. Analyser leschangements dans la vie du personnage.Discuter des aspects qui ont le plus chang,
et ceux qui sont rests les mmes.
TAPE 6Pour conclure, montrer la vido de Claudia
Medina. Les participants vont devoir consi-drer comment cette dernire a vcu son
exprience.Il est possible de demander aux jeunes si
grce ces activits leur raction face lhistoire de Claudia Mdina est diffrente.
POUR LE PROFESSEURPistes de rexion pour une discus-sion sur la torture.
Quelle est la premire chose quivous vient en tte quand on parle
de torture ? Pensez-vous que cet atelier a
chang votre rponse immdiate
sur lide de la torture ? Aprs cet exercice, pensez-vous
que vous ragirez diffremment
la prochaine fois quon parlera detorture dans les mdias ?
La participation cet atelier a-t-elle chang votre faon ou non,
dtre impliqu dans la campagne Stop torture .
POUR LE PROFESSEURDonner vie au personnage.An daider les participants imaginer
la vie prive de leur personnage, poserquelques questions telles que :
qui sont les membres de sa
famille, et quelles relations a-t-ilavec eux ?
aime-t-il son travail ? quaime-t-il faire dans sa ville et
dans son pays ? que prvoit-il pour son avenir ?
Demander aux participants la relation
de leur personnage avec la socit. Voi-ci quelques exemples :
que pense la personne de son
gouvernement ? que pense-t-elle de la police
et des autres agences de ltat(arme, garde, etc.) ?
comment la police devrait-elle
arrter les crimes et sassurer queles citoyens sont en scurit ?
que pense-t-elle du futur de sonpays ?
Quand le groupe dcide de rpondre,
ils crivent leurs rponses sur des post-its (idalement de couleurs joyeuses).Ensuite, les lves posent leurs r-
ponses autour de leur personnage.
POURALLERPLUSLOIN
Lepersonnagepeuttreutilisc
ommebasedunehistoire,dune
posie,dunprojetoudundve
loppementcratif
pourrpondreaup
roblmedelatorture.
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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
14/40
14 STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES
NIVEAUAVANC
TRUCSETASTUCESPOUR
ENSEIGNERLATORTUR
EAUXPLUSGS.
Iciilestquestiondedemanderau
xjeunesdesepositionnervis--
visdesargumentscontrelatort
ure.Lutilisationde
documentsdactualit,depropositionsdactions
dAmnestyInternationalpeutpe
rmettredengagerledbat.Dep
lus,
ilestintressantdetesterlesli
mitesdesdnitionsetdesconceptsautourde
latortureavecunpublicplus
g,et
ayantdjquelquesidessurle
sujet.Vouspouvezvousrfrer
audossierpdagogiqueStoptorture,ainsiquau
siteamnesty.be/jeunesouenco
reausitedactionsdAmnestyIn
ternationalBelgiqueisavelives.b
e.
EXERCICEN1DISCUTERUNEC
ONTROVERSE.
Objectif:donnerauxparticipan
tsunerponse
critiqueetclaireduconc
eptdelatorture.
Mthode:lestudiantsdisposentdunesrie
dargumentsquilspourrontdf
endreande
testerleslimitesdelatortu
re.
Matriel:
lannexe7anquechaquetu
diantpuisse
avoirunedclaration(chesrep
renantles
argumentspouretcontre);
lesimulacredenoyadede
lannexe6 ;
lavidoStuffoflifeetve
ntuellementCouterterror
withjustice(lesvidos,quison
tenanglaissontdisponibles
surleDVDdelacampagneSt
optortureainsiquesurle
siteamnesty.be/jeunesdansla
rubriqueCampagnesencours
>Avouezlatorture,cestinhumain>M
atriel>Manuel
dexercices>Vidos).
Dure:
50minutes.
TAPE 1Annoncer que vous allez lancer un dbat surle chapitre de la torture. Noter la question
sur le tableau :Dans la guerre contre le terrorisme , les
gouvernements devraient-ils tre autoriss
utiliser des mthodes susceptibles dtre
juges comme tant de la torture pour in-
terroger des terroristes suspects ?
TAPE 2Lire haute voix lannexe 6. Aprs avoir lules arguments pour et contre le simulacre de
noyade (waterboarding), il serait souhaitable
de montrer aux tudiants la vido Stuff oflife quAmnesty International a ralise sur
les mfaits de cette technique (waterboar-
ding). Expliquer que cette vido percutante estun des outils utiliss par lorganisation dans sa
campagne internationale Stop torture .Important : la vido montre des scneschoquantes et est destine aux plus de 15ans.
TAPE 3Donner chaque tudiant une dclaration
(cf. annexe 7) (elles en comptent 14 en to-tal, donc il est possible que deux tudiantsou plus reoivent une mme dclaration)
puis laisser aux jeunes deux minutes pour
bien rchir sur le contenu de leur dclara-
tion et ventuellement poser des questions
en cas dhsitation.
TAPE 4Expliquer que bientt vous allez demanderaux tudiants de marcher dans la classe
jusqu ce que vous leur demandiez de sar-rter et de se mettre deux. Une fois par
paire, les tudiants devront dfendre leurdclaration comme sils taient totalement
daccord avec celle-ci. Ils peuvent dvelop-
per des arguments autour de leur dclarationrespective an dessayer de se convaincre
mutuellement de leur point de vue.
N. B.Si les deux tudiants disposent de lamme dclaration, ils devront changer departenaire.
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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
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STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES 15
TAPE 5Marquer une pause pendant la discussion
et poser des questions an dalimenter ledbat.
Si vos arguments sont tous les deux
en faveur/contre la torture, lequel vousparat le plus convaincant ?
Si vos arguments sopposent, lequel
vous semble le plus convaincant ?
Les participants recommencent se prome-ner. Le professeur recommence laction an
que les jeunes dbtent sur le plus dafr-mations possible.
TAPE 6Demander la classe de faire un retour dex-
prience collectif en posant les questionsci-dessous. Elles peuvent tre un support
notamment pour la rdaction dune disser-tation sur le sujet.
1. Quest-ce la Convention des Nationsunies contre la torture (CAT) ?
2. Quest-ce la torture selon la CAT ? For-
muler une dnition avec les propresmots des participants.
3. Pourquoi parle-t-on de droit fondamen-tal lorsquil sagit de protection contre
la torture ?4. Dans la lutte contre le terrorisme,
les gouvernements devraient tre au-toriss avoir recours aux mthodes
dinterrogatoire susceptibles dtre dela torture . Demander aux jeunes de
discuter de ce sujet tout en considrant
les pour les contres des arguments pr-sents.
POUR LE PROFESSEUR
Il est important de rappeler lors de laconclusion de cette activit que la plu-
part des cas de torture recenss sontdes dtenus de droit commun : ils sont
accuss de vol, de trac de drogues,etc. Les prisonniers dopinions, ainsi
que les femmes, les enfants et les mi-
norits sont aussi des victimes poten-tielles de la torture (cf. les victimes de
la torture dans lannexe 1).
POURALLERPLUSLOINVous pouvez or
ganiser un cours supplmenta
ire pour
explorerdautresproblmesiss
usdelaguerrecontre
le terrorisme . Le lm-report
age ralis par Amnesty
International en2007, Justice
for Dad (enanglais),
racontedeshistoiresfrappantes
rvlesparlacompagne
dAmnestyInternationaldansleb
utdefermerlecentrede
dtentiondeGuantanamoBay.
Par la suite,lesjeunes po
urront dbattre, se constru
ire
une opinion et faire connaitre
leur dcision Amnesty
International. Le lm est disponible gratuitement
sur le
site amnesty.be/jeunes dans la
rubrique Campagnes en
cours>Avouezlatortureces
tinhumain>Matriel>
Manueldexercices>Vidos.
Pourtrouverdeplusamples
renseignementsetconsulte
r
les rapports,les vidos et
les actionsactuels de la
campagne dAmnesty Internatio
nal contre la torture,
allezsurstoptorture.be.
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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
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16 STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES
NIVEAUAVANC
EXERCICEN2 SATTAQUERLATORTUR
E
TRAVERSLESRSEAUXSOCIAUX.
Objectif:remettreencause
laperceptiondela
torturetraverslesrseauxsoc
iaux,
questionnerlintrtdeces
moyensde
communicationpourlescam
pagnesdedroits
humains,rappropriationdesa
rgumentscontre
latorture.
Mthode:
dbat,analysedimages;
jeuderle;
utilisationdesrseauxsociau
x.
Matriel:photocopierlannexe
8.Reproduire
lesannexes9,10et11defaon
ceque
chaquelvepuisseavoirsave
rsion.
Dure:
2X50minutes.
POUR LE PROFESSEUR
Questions pour guider la conversation
sur la communication visuelle.
Que ressentez-vous en voyantcette photo ?
Quelle question cela pose-t-il ? quel message pensez-vous que
cette question renvoie ? Quelle perception culturelle ou
sociale de la torture cette image
soutient/remet en cause ? Dans quelle mesure cette photo
renforce-t-elle lide selon laquelle
la torture est une violation gravedes droits humains ?
POUR LE PROFESSEURQuestions pour guider la conversation
sur la communication crite.
Que ressens-tu travers cette
citation ? Quest-ce que cette citation veut
dire pour toi ?
Pourquoi avoir choisi cette citationplutt quune autre ?
Quelles questions pose-t-elle ?
Quest-ce que cette citationapporte aux problmes de latorture ?
En quoi est-elle pertinente pour lacampagne Stop torture ?
Quelle perception culturelle ou
sociale de la torture cette citation
soutient/remet en cause ?
Dans quelle mesure cette citation
renforce-t-elle lide selon laquellela torture est une grave violationdes droits humains ?
Avant de commencer, il est important
pour cet atelier que les jeunes aient t
auparavant sensibiliss sur la dnition dela torture et les actions de la campagne Stop torture dAmnesty International.Pour cela, il est possible de se reporter
lexercice prcdent, ou expliquer le
concept de torture (cf. annexe 1).
TAPE 1Disposer les diffrentes photos (cf. annexe 8)sur une table. Chaque participant regarde et
doit choisir la photo qui selon eux, reprsentele plus la problmatique de la torture.
TAPE 2Les participants montrent ensuite au groupe
la photo choisie et texpliquent leur choix.Utiliser les questions ci-dessous pour vous
aider crer un dbat. Le groupe doit nir
par choisir cinq mots-cls pour faire dunecampagne visuelle un succs.
TAPE 3Donner chaque tudiant une copie de
lannexe 9. Laisser cinq minutes pour queles jeunes lisent les citations et choisissent
celle qui les attire le plus. Ensuite, commeprcdemment, chacun justie son choix.
Utiliser la seconde partie des questions
ci-dessous pour crer un dbat sur la
communication crite. Le groupe doit nirpar choisir cinq mots-cls pour faire dune
campagne crite un succs.
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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
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STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES 17
TAPE 4Donner des rles chaque participant
en utilisant les cartes mises votredisposition (cf. annexe 10). Voici une rapideprsentation des diffrents rles :
le raliste : vous tes bon pour
ajouter un contexte des faits ou desstratgies ;
le rebelle :vous tes bon pour trouverles obstacles potentiels et vous aimez
tre lavocat du diable ;
lenthousiaste :vous tes positif etvous aimez rallier des personnes
nouvelles votre cause ; lavocat :vous tes bon pour penser
de solides arguments pour votreplaidoirie ;
le superviseur : vous tes capable
davoir une vision densemble et demettre en perspective de nouvelles
ides ; laffectueux :vous tes capable de
crer de lempathie, et vous savezcomment toucher les autres.
TAPE 5Distribuer les astuces de base pour
utiliser Facebook, Twitter et Instagram (cf.annexe 11) chaque participant. Aprsavoir discut des diffrentes techniques,chaque participant effectue sa tche sur
Facebook, selon leur rle.
TAPE 6Les participants partagent leurs rponses
avec le groupe. Utiliser les astuces proposesde lannexe 11pour discuter et choisir quelrle permettrait davoir le plus de succs surFacebook. Pourquoi ? Lequel aurait le moins
de succs ?
TAPE 7Dvelopper la discussion en demandant aux
jeunes comment certaines positions pour-raient tre combines an de vhiculer ou
non, un message plus fort.
TAPE 8Rpter ltape 5 pour Twitter puis pour Ins-
tagram.
TAPE 9Pour conclure lexercice, lancer les pistes derexion suivantes :
votre opinion sur la torture a-t-elle
chang depuis cet atelier ? quel argument de la campagne Stop
torture vous tes-vous rappropripour cet atelier ?
comment valuez-vous cet argument ? dans quelle mesure pensez-vous que
les rseaux sociaux peuvent changerlattitude des gens sur la torture ?
dans quelle mesure pensez-vous
que vous pouvez communiquer avecsuccs sur la violation des droits
humains sur les rseaux sociaux ? dans quelle mesure pensez-vous que
votre vision des rseaux sociaux achang ?
avez-vous des questions supplmen-taires ? Des remarques ?
POURALLERPLUSLOIN
Sivousavezunaccsinternet
,vouspouvezcriredes
messagessurlesrseauxsocia
uxpourmettreenuvre
certainesides.Vouspouvezalo
rsfaireuncompte-rendu
quelquesjoursplustardpou
rparlerdelaractionquon
t
gnrelesmessagessurlac
ampagne.
Vouspouvezproposerauxjeunesd
eraliserunexpossurles
conditionspolitiques,cono
miques,culturellesetsocial
es
propicelusagedelatort
ureetdestraitementscrue
ls,
inhumainsoudgradants,dansl
escinqpaystudispar
AmnestyInternationalpoursaca
mpagneStoptorture.
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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
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18 STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES
ANNEXE1
UNPEUDETHORIEVoici une approche des rponses que vous
pourrez donner vos lves. Pour une in-formation complte, veuillez consulter le
dossier pdagogique Stop torture .
DFINIR LATORTURESelon la dnition donne par la Conven-
tion des Nations unies contre la torture
(1984), il sagit de torture lorsque :
jinige volontairement une douleur oudes souffres physiques ou mentales ;
jag is titre titre officiel , lademande dun gouvernement ou
avec son consentement. Mon mtier :bourreau ;
lobjectif est dobtenir des renseigne-
ments ou des aveux, de punir, dinti-mider, de briser lindividu, de le terro-
riser, de faire pression ou de faire taire.
Il y a de nombreuses faons de torturer.
La victime peut tre violemment battue,oblige rester pendant longtemps dans
une position douloureuse ou enferme
seule dans une cellule, sans contact avecpersonne pendant des semaines ou des
mois. On peut aussi torturer quelquun
en lui disant quon lui fera du mal ouquon sen prendra son entourage. Me-nacer est un acte de torture : il nest pas
ncessaire que la menace soit applique.
QUI SONT LESVICTIMES DE LATORTURENimporte qui peut tre tortur : des femmes
aussi bien que des hommes, des adultes,
mais aussi des enfants. Dans quelquespays, la torture est tellement banale que
presque toutes les personnes arrtes parla police ou emprisonnes risquent dtre
maltraites ou tortures. Dans dautres pays,certaines personnes courent plus de risques
dtre tortures, cause de leur origine, deleurs ides politiques ou de leur religion,
parce quelles vivent dans une rgion o il ya beaucoup dopposants au gouvernement,
ou encore parce quelles sont pauvres ou
font partie dun syndicat.Quand les agents de ltat savent quils
font quelque chose de mal qui pourrait lescondamner, ils ont tendance cacher leur
action. Les lieux de dtention secrets sontpropices aux dbordements puisquils sont
labri du regard de tous. Ils doivent donctre interdits pour viter quune personne
soit maltraite. Pour cela, il faut par exemplegarantir au dtenu laccs sa famille, un
avocat, aux tribunaux et des soins mdi-
caux.
QUI SONT LESBOURREAUXQuelquefois, les gens qui ont un pouvoir sur
les autres ont recours la torture. Certains
policiers utilisent la torture parce quils veu-lent obtenir une information, parce quilsveulent obliger quelquun avouer un crime
ou simplement parce quils naiment pasune personne.
Certains soldats utilisent la torture. Ils tortu-
rent des civils (cest--dire des gens qui necombattent pas) ou bien des soldats enne-
mis quils ont faits prisonniers. Parfois, ilstorturent des personnes pour obtenir une in-
formation ou pour les punir davoir soutenuleurs adversaires.
Certains gardiens de prison utilisent la tor-
ture, par exemple pour punir des prisonniers,
pour leur faire peur an quils respectent lerglement ou pour quils donnent des ren-
seignements sur dautres prisonniers.Les gens qui travaillent pour le gouver-
nement et la police ont la responsabilitparticulire de protger la population. La
plupart dentre eux sont calmes et srieux.Mais dautres protent de leur pouvoir, ne
respectent pas les gens ni leurs droits et
peuvent mme avoir recours la torture.Ltat est considr comme un acteur consi-
drable en matire de torture : il est respon-sable sil cautionne ou encourage ce type de
pratique. Par ailleurs, il nest pas moins res-ponsable aux yeux du droit international sil
refuse de mettre en place des garanties quiabolissent lutilisation de la torture. En effet,
selon la Convention contre la torture, soute-nir la torture ou tout simplement dnigrer saprsence sur son territoire peut conduire un
tat voir sa responsabilit mise en causesur la scne internationale.
POURQUOITORTURE-T-ON ?Les gens sont torturs pour beaucoup deraisons. Souvent, la torture est utilise pour
obliger la victime avouer un crime. Cer-
taines fois, le but est de faire peur ou de pu-nir. Dautres fois, les gens qui travaillent augouvernement utilisent la torture comme un
moyen de rester au pouvoir.Dans les trois histoires qui suivent, les per-
sonnes sont tortures pour dautres raisons.
Une personne peut tre torture parceque les gens pensent quelle sait certaines
choses. Des policiers arrtent une jeunefemme. Ils pensent que certains de ses amis
ont particip une manifestation contre legouvernement. Ils lui bandent les yeux, len-
ferment dans une cellule froide et menacent
de lui faire du mal si elle ne leur indique pas
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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
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STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES 19
le nom de ses amis.
Une personne peut tre torture parcequelle est diffrente des autres. Une famille
de rfugis vit dans un foyer. Ils ont uneautre religion, parlent une autre langue et
ont une autre couleur de peau que la plu-part des gens qui vivent dans le pays. Des
policiers arrtent ces rfugis, les couvrentdinjures racistes et leur donnent des coups
de poing, alors quils nont rien fait de mal.Une personne peut tre torture parce que
des gens veulent la punir. Un tribunal en-
voie un adolescent dans un centre spcialpour enfants difciles. Il se conduit mal,
casse des meubles et frappe un employ ducentre. Pour le punir, on le bat et on len-
ferme seul dans une pice sombre. Mme siquelquun a mal agi ou na pas respect la
loi, il ne doit jamais tre tortur.
QUELLES SONTLES MTHODESDE TORTURELa torture consiste faire souffrir
quelquun volontairement pour obtenirquelque chose de cette personne ou pour
la punir. Il y a de nombreuses faons detorturer. La victime peut tre violemmentbattue, oblige rester pendant long-
temps dans une position douloureuse ou
enferme seule dans une cellule, sans
contact avec personne pendant des se-maines ou des mois. On peut aussi tor-
turer quelquun en lui disant quon luifera du mal ou quon sen prendra son
entourage. Menacer est un acte de tor-
ture : il nest pas ncessaire que la me-nace soit applique. Durant larrestation
ou la dtention, laccus, quil soit cou-
pable ou pas, a le droit de recevoir unequantit deau potable sufsante et derepas. Si les agents de ltat lui refusent
de la nourriture ou des boissons pendant
la privation de libert, ils pourraient de-
venir des dlinquants coupables de trai-
tements inhumains ou dgradants, voirede torture.
LINEFFICACIT DE
LA TORTUREUtiliser la torture reste aussi une manire defaire taire toute personne quun gouverne-
ment entrevoit comme drangeante. Mais lefait de maltraiter svrement un assassin ne
le rendra pas plus respectueux des autres.
Il ne prendra pas forcment conscience
du mal quil a fait, mais bien au contraire
pourra devenir plus violent envers la soci-t. Lhistoire a dmontr, galement, que les
personnes tortures dans le but dobtenirdes informations, sont le plus souvent prtes
dire nimporte quoi pour que la douleurcesse toute la vrit, une partie seulement
ou son contraire. La torture ne fonctionne
pas. De nombreux exemples le prouvent :
la victime peut mourir sans parler, tenir in-
dniment, ne pas dtenir les informationsdemandes, retarder la divulgation des in-
formations jusquau moment o elles nontplus dintrt, ou induire ses tortionnaires en
erreur par des mensonges ou des demi-v-rits. Ce qui est sr cest que les intimida-
tions ne concernent pas que lindividu tor-
tur, mais visent, au-del, lensemble de la
socit. Il est extrmement proccupant deconstater que 30 ans aprs ladoption de laConvention, prs de la moiti de la popula-
tion mondiale ne se sent toujours pas labride cette pratique abjecte.
QUI ET QUANDPEUT-ONMARRTER ?Les policiers sont, en Belgique, les principa-
les personnes qui peuvent nous arrter. Lesagents de scurit des transports publicspeuvent marrter, en attendant larrive de la
police, si je suis contrl-e sans ticket et queje refuse de donner mon identit ou que je
donne un faux nom (30 minutes maximum)ou si jai commis un dlit ou une infraction
mettant gravement en danger la scurit
(2 h maximum). Ils obissent un tat en veil-lant au respect des lois cres. Ailleurs, nous
pouvons avoir faire dautres agents de ltattels que les militaires par exemple. Ceux-ci
sont soumis des rglements et ne peuvent
arrter les citoyens arbitrairement.
LA TORTURE
DANS LE MONDE/SON CADREJURIDIQUE
Le droit international et les lois de presque
tous les pays disent clairement que la tor-ture est un crime. Il y a tout juste 30 ans,
les Nations unies adoptaient dailleurs,la Convention contre la torture et autres
peines ou traitements cruels, inhumainsou dgradants. Les tortionnaires sont
maintenant hors-la-loi presque partoutdans le monde puisque la Convention
contre la torture compte aujourdhui 155tats parties. Cependant, nombreux sont
les gouvernements qui ne respectent pasleurs obligations. La torture est non seu-lement toujours pratique, mais elle est
mme prospre. Au cours de ces cinqdernires annes, Amnesty International
a signal des cas de torture et dautresmauvais traitements dans 141 pays. Si
dans certains pays il sagissait de casisols et exceptionnels, dans dautres la
torture est une pratique gnralise. Nosstatistiques sont bien loin de reter lam-pleur relle de la torture dans le monde.
De mme, elles ne permettent pas derendre compte leur juste mesure de la
ralit abjecte de la torture ni de son coten termes de vies humaines. Ce qui est
sr cest que dans certaines rgions dumonde, les personnes qui doivent faire
respecter la loi (par exemple les reprsen-
tants du gouvernement, les policiers oules militaires) sont celles qui enfreignent
le droit en ayant recours la torture. De
plus, les gens qui torturent sont rarementpunis. Cela donne limpression que latorture est acceptable et que les respon-
sables peuvent continuer commettreleurs crimes. Pour mettre n la torture,
il faut faire passer ce message : une per-
sonne qui est souponne davoir torturdoit passer devant un tribunal pour y tre
juge. Si elle est reconnue coupable, elledoit tre envoye en prison.
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7/26/2019 Cahier d'exercices propos de la torture
20/40
20 STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES
LISTES DESGARANTIESINDISPENSABLES QUELES TATS DOIVENTPRENDRE POURLUTTER CONTRE LATORTURE
LORS DE LARRESTATION
Les arrestations doivent tre ralises uni-
quement par des fonctionnaires habilits
et pour des motifs valables. Les personnes arrtes doivent tre infor-
mes des raisons de leur arrestation etde leurs droits.
Les personnes arrtes ont le droit de
prvenir leur famille et dautres per-sonnes (avocats, mdecins, etc.).
Des mesures doivent tre prises pour
empcher la torture et les mauvais traite-ments pendant le transport des dtenus,notamment entre le lieu de dtention et
le tribunal.
Un registre ofciel des arrestations doit
tre tenu.
EN DTENTION
La dtention au secret et la dtentiondans des lieux tenus secrets doivent tre
interdites ; pour cela, il faut par exemplegarantir au dtenu laccs sa famille,
un avocat, aux tribunaux et des soinsmdicaux.
Tous les prisonniers doivent tre traits
avec humanit et dtenus dans des
conditions dignes et propices leur bien-tre physique et mental.
Ils doivent pouvoir accder facilement un mcanisme indpendant, impartial etefcace leur permettant de porter plaintesans craindre de reprsailles.
AU COURS DE LA PROCDURE JUDI-
CIAIRE Les prisonniers doivent comparatre rapi-
dement devant une autorit judiciaireindpendante.
Leur droit de consulter un avocat ds ledbut de la dtention doit tre respect.
Les prisonniers doivent avoir la possibilit
de contester la lgalit de leur dtention. Lutilisation par les tribunaux de
dclarations obtenues par la tortureou des mauvais traitements doit
tre interdite, sauf pour prouverque de tels actes ont t perptrs.
PENDANT LES INTERROGATOIRES
Toute technique dinterrogatoire ou
mesure coercitive sapparentant de latorture ou un mauvais traitement doit
tre interdite. Toute sance dinterrogatoire doit tre
enregistre en vido ou tout au moinsen audio.
Un avocat doit tre prsent pendant lesinterrogatoires.
Le droit du dtenu de bncier dun
interprte doit tre respect. Le dtenu doit pouvoir bncier de ser-
vices et dexamens mdicaux pendanttoute la priode des interrogatoires.
Des procs-verbaux dtaills de toutes
les sances dinterrogatoire doivent treconservs.
Les autorits charges de la dtention
doivent tre distinctes de celles chargesdes interrogatoires.
APRS LA LIBRATIONAu moment de sa remise en libert, le
dtenu peut courir certains risques. Lalibration doit toujours se faire de manire
ce que la personne puisse revendiquer
ses droits si elle a t torture ou maltraitependant sa dtention.Cela ncessite notamment :
que les registres des librations soient
tenus correctement ; que les prisonniers librs aient leur
disposition des mcanismes indpen-
dants leur permettant effectivement deporter plainte et comportant des garan-
ties contre les actes de reprsailles ou deharclement lencontre des plaignantset de leur famille ;
que les personnes libres puissent
sadresser des mdecins lgistesindpendants pour se faire examiner ou
obtenir un certicat mdical ; que les personnes libres ne soient pas
transfres, directement ou indirecte-ment, dans des pays o elles risquent
dtre tortures ou maltraites.
RLE DUN AVOCATToute personne suspecte davoir com-
mis un crime a le droit davoir un avocat.Il reprsente et dfend devant un tribunal
des particuliers, des entreprises ou des
collectivits. Il peut sagir daffaires civiles
(divorces, successions, litiges, etc.) ou p-nales (contraventions, dlits, crimes, etc.). Il
est sollicit par les entreprises en tant que
conseiller. Lorsquil sagit de dfendre, lavo-cat rencontre plusieurs fois son client avant
le procs, constitue son dossier et rdige lespices ncessaires la dfense. Il assiste
les inculps chez le juge dinstruction pourveiller au respect de leurs droits, ainsi qu
laudition des tmoins et aux expertises. Lorsdu procs, il soutient la cause de son client
par ses interventions et une plaidoirie nale.
ARGUMENTAIRECONTRE LATORTURE1. La torture est inefcace, inhumaine et
illgale.
2. La torture cause des dommages phy-siques et psychologiques chez les per-sonnes qui lont subie.
3. Les informations obtenues par des actesde torture ne sont pas ables : la torture
fabrique surtout de fausses dclarations.4. Il ny a pas de bonne torture ni de bonnes
raisons de torturer. La n ne justie pasles moyens.
5. Selon les conventions internationales, lesinformations obtenues par des mthodes
de torture ne peuvent pas tre utilises
comme une preuve dans les tribunaux.
6. On ne peut pas tolrer lusage de la tor-ture mme dans des cas spciaux ouexceptionnels , parce quventuelle-
ment, ce qui tait exceptionnel risque dedevenir acceptable et quotidien.
7. Personne nest labri de la torture.
8. La torture engendre chez ses victimes etdans les communauts dont elles sont
issues douleur, souffrance, humiliation,peur, colre et haine. Par exemple, des
statistiques afrment que lusage de latorture par des Amricains est la meil-
leure raison dal-Qada pour recruter des
terroristes.
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STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES 21
ENFANT
FEMME
VOLEUR
PERSONNE GE
ROI
DICTATEUR
ENTONNOIR
CORDE
UN LIT
UNE PINCE
JOURNALISTE
MANIFESTANT
ADOLESCENTE
TERRORISTE
LES MENOTTES
MUSIQUE
BELGIQUE
MEXIQUE
OUSBKISTAN
PHILIPPINES
POLICIER
BOURREAU
MILITAIRE
MINISTRE
FRANCE
TATS-UNIS
NIGRIA
MAROC
EAU
SANS-PAPIER
ANNEXE2
LESMOTS
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22 STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES
ANNEXE3
LESCARTESTMOIGNAGES
CARTE 2.Ma mre est Dllorum Abdukadirova. Elle vient de lOuzbkistan.Cest une femme musulmane dvoue dAndizahn, une ville dusud est de lOuzbkistan. Jusquau 13 mai 2005, elle tait fer-mire, produisant et vendant des lgumes, tout en soccupant demoi et de mes trois frres.Ce jour-l, elle est alle sur la place Babur dans le centre-ville
an de contester la situation conomique du pays. Elle a en-tendu que le prsident serait l, mais il nest jamais venu. Lesprotestataires demandaient justice et la n de la pauvret. Duncoup, les forces de scurit ont commenc tirer dans la foulede manifestants. Ils ont tu des centaines de personnes, dontdes femmes et des enfants.
Se retrouvant dans une foule panique, ma mre sest mise courir. Elle, et 500 autres manifestants ont parcouru 25 km pied. Confuse et effraye, elle a travers la frontire sans serendre compte, et est rentre au Kirghizistan. De l, elle a tenvoye dans un camp de rfugis en Roumanie. LAustraliereconnat son statut de rfugie et lui accorde une rsidencepermanente sur son territoire en 2006.
Mais ma mre voulait vraiment nous retrouver, et rentrer lamaison. Les autorits dAndizahn lui ont afrm quelle navaitrien craindre. Elle est donc arrive laroport de Tachkent enjanvier 2010. Elle a t immdiatement arrte et interroge parla police pendant quatre jours. Elle a pu nous retrouver rapide-ment avant que les autorits ne larrtent encore une fois. Elle
na pas eu le droit de parler avec un avocat ni de nous revoir pourles deux semaines qui ont suivi.En avril 2010, ma mre a t condamne dix ans de prison.Son prtendu crime tait davoir tent de renverser lordreconstitutionnel , et davoir quitt le territoire ouzbke sans per-mis de voyage.Lors de son procs, elle avait lair amaigrie, et portait des marquesde coups sur le visage. Nous pensons quelle a t torture etforce dapparatre devant la Cour sans son hijab. Aprs un pro-cs secret dans la prison pour femmes de Tachkent en 2012, sacondamnation a t prolonge de huit ans pour avoir soi-disant volontairement viol les rgles de la prison .
CARTE 1.Ma mre est Alfreda Disbarro, une mre clibataire de QuezonCity aux Philippines. Elle tait dans un internet-caf prs de chezelle quand la police la arrte et accuse de trac de drogue.Elle a ni ces accusations et a volontairement vid ses poches,montrant simplement son tlphone portable et une pice decinq pesos.La police a ensuite braqu une arme sur elle, la frappe sur lapoitrine, menotte et amene au commissariat. Pour la forcer confesser un crime, ma mre dit quun ofcier de la policela plaque contre un mur et la battue au visage et au ventre plusieurs reprises. Il la frappe avec une matraque, mis sesdoigts dans ses yeux, lui a mis des gies, la force mettre une
serpillre dans sa bouche, et a cogn sa tte contre un mur.Aprs ce passage tabac, ma mre souffrait tellement quellene pouvait pas manger, avait des difcults respirer, et na pasarrt de vomir pendant plusieurs jours. Aujourdhui, elle attenddtre juge pour possession et vente de drogues illgales, dansune prison locale.
Bien quelle ait t examine par un mdecin, ses allgations detorture lencontre dofciers de police nont jamais conduit une enqute.
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STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES 23
CARTE 3.Ma mre est Claudia Mdina, elle est mexicaine. Le 7 aot 2012, trois heures du matin, des marines sont entrs dans notre mai-son, o moi, mes deux frres et mes parents vivent. Ils lui ontattach les mains, band les yeux et lont emmene dans unpick-up la base navale de Veracruz City. Ils lont accuse dtremembre dun gang puissant et violent, ce quelle a catgorique-ment rfut.Plus tard, ma mre nous a dit que les tortionnaires lui avaient
inig des chocs lectriques, et lon couverte de plastique poursassurer que les coups ne laissent pas de trace sur son corps.Ils lont agresse sexuellement. Ensuite, ils lont attache unechaise et lont laisse dehors toute laprs-midi sous un soleilbrlant.Le jour suivant, on a fait pression sur ma mre pour quelle signeun tmoignage quelle navait mme pas lu. Elle a t prsentepar les mdias comme une dangereuse criminelle.
CARTE 4.Mon pre est Ali Aarrass, il est n en 1962 dans lenclave espa-gnole de Melilla dans le nord du Maroc, mais a dmnag enBelgique quand il avait 15 ans. Il a donc la double nationalitbelgo-marocaine. Il est retourn en 2005 vivre Melilla avec mamre pour vivre prs de son pre g, et gagnait sa vie en tenantun caf.Les autorits espagnoles ont suspect mon pre de terrorisme en2006, mais navaient aucune preuve son encontre. En 2008, ilest emprisonn aprs que les autorits marocaines ont deman-d son extradition sur de nouvelles accusations de terrorisme. Ilest rest lisolement pendant deux ans et huit mois. Mon preproteste en entamant des grves de la faim trois reprises, mais
a d arrter, car sa sant se dgradait.En dcembre 2010, il est extrad au Maroc. Il dit que des agents
marocains lont ensuite tortur dans une prison secrte pendantdouze jours. Quand il est enn arriv dans la fameuse prisonde Sal II prs de la capitale, Rabat, dautres prisonniers disentavoir t choqus par les marques de tortures sur son corps et quel point il tait traumatis. Mon pre a t condamn pourusage illgal darmes feu et participation un groupe proje-tant de commettre des actes terroristes en novembre 2011. Sacondamnation est base uniquement sur les dclarations quil afaites aprs avoir t tortur.Il purge donc aujourdhui une peine de douze ans. Depuis, monpre dit avoir t forc de se mettre tout nu dans sa cellule, etempch de dormir la nuit. Il a protest de nouveau en entamant
dans une grve de la faim entre juillet et aot 2013.
CARTE 4.Mon frre est Moses Akatugba. Cest un adolescent normal dusud du Nigria, qui va lcole. Plein despoirs pour son futur,il avait ni ses tudes secondaires et attendait avec anxit lesrsultats de ses examens. Son rve tait de raliser les vux denotre pre dcd : tudier la mdecine.
Le 27 novembre 2005, il nous a dit au revoir pour aller rendrevisite notre tante. Quand il nest pas revenu la maison commeprvu, notre mre sest inquite. Veuve, elle soccupait de sescinq enfants en vendant de la nourriture au march local dEffu-run, une ville anime de ltat du Delta.Un vendeur de rues local est ventuellement all rendre visite ma mre. Il lui afrme quil a vu un groupe de soldats arrterMoses. Il nest jamais revenu la maison. Depuis son histoire estpeu rjouissante. Moses a expliqu plus tard que les soldats luiont tir dans la main, lont frapp sur la tte et au dos, et lontemmen dans une caserne militaire pour linterroger.L-bas, ils lui ont montr un corps et lui ont demand de lidenti-er. Quand Moses leur a dit quil ne connaissait pas cet homme,
les soldats lont de nouveau frapp. Ensuite, ils lont emmendans un commissariat de police o il dit que des policiers lontde nouveau frapp avec des machettes et des matraques. Ils ontattach Moses et lont laiss suspendu au ventilateur du plafond,la tte lenvers, pendant des heures. Ils lui ont aussi arrach les
ongles des mains et des pieds avec une pince.La police a suspect Moses davoir vol trois tlphones, delargent et des reus lors dun braquage main arme. Il a tou-jours ni ces accusations. Les policiers lont forc signer desconfessions quils avaient dj crites pour lui. Elles ont t utili-ses comme une preuve plus tard lors de son procs.Notre mre dit que quand elle a nalement t autorise levoir dans sa cellule de prison le jour suivant, il avait dhorriblesblessures et cicatrices. Il navait reu aucun soin mdical. Cesblessures tant vraiment srieuses, elle a dcid de payer unmdecin pour quil vienne le voir trois fois par semaine pendantles cinq semaines qui ont suivi.
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24 STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES
ANNEXE4
LESTECHNIQUES
DINTERROGATOIRE
Vocifreret pratiquer de la
violence verbale sur ledtenu
Le placer
dans une celluledisolement
Le violer
Lui enlever ses affairespersonnelles
Lobliger rpondre
un questionnairedtaill
Lobliger de prendredes drogues
Lui couvrir la tte avecun sac
Lui fairesubir un
simulacredexcution
Lobliger de se couchersur un sol froid
Lobliger resterdebout pendant une
longue dure
Lui faire subir la priva-tion sensorielle, et unsimulacre de bombar-dement (lumire, son)
Le fouetter, le battre,lui iniger des chocs
lectriques
Lempcherde dormir
Le menacer depoursuite
judiciaire en cas decrime
Lenfermer dans uneposition
douloureuse
Le dshabilleret se moquer
de lui en public
Placer un tuyau eau
dans sa bouchejusqu suffocation
Ne pas lui donner manger
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STOP TORTURE MANUEL DEXERCICES 25
Le Rapporteur spcial de LONU est un
poste tabli par le Comit des droits de
lHomme en 1985. Il a comme fonction
danalyser et communiquer les pratiquesde torture aux Nations unies. Son rle est
de visiter des pays, de publier des rapports
et de fournir des informations utiles sur la
situation de la torture dans le monde. Cest
Juan E. Mndez, un avocat et militant pour
les droits humains argentin qui occupe ce
poste en 2014.
1. VOCIFRER
ET PRATIQUERDE LA VIOLENCEVERBALE SUR LEDTENU :la pratique de vocifration et de violenceverbale de faon continuelle peuvent trednis comme tant des actes de torture(compltement interdits conformment laConvention de lONU contre la torture) silssont accompagns dautres techniques tellesque lui couvrir le visage ou le dshabiller. LeRapporteur spcial de lONU sur la torture aconsidr le harclement verbal, physique etsexuel des dix avocats des droits de lhommeincarcrs Diyabarkir en 1993 comme tantde la maltraitance. Les dtenus ont t ga-lement frapps et dshabills et faussementexcuts (simulacre dexcution).
2. LUI ENLEVER
SES AFFAIRESPERSONNELLES :prendre les affaires personnelles du sus-pect ne reprsente pas une torture en soi.Cependant, le priver de ses vtements (voirla che 9), profaner ou enlever ses biensculturels ou religieux Coran, crucix, kara,ou ltoile de David reprsentent un trai-tement dgradant du dtenu.
3. LUI COUVRIRLA TTE AVEC UNSAC :il sagit de couvrir la tte du prisonnier parun sac ou un sachet, une sorte de simulacredexcution qui rentre parmi les actes de tor-ture psychologiques. En 2006, Dr ManfredNowak, le Rapporteur spcial de lONU surla torture, a quali cet acte comme de latorture lorsquil a t pratiqu sur le TibtainLama Jigme Tenzin et sur deux autres moines
bouddhistes en Chine.
ANNEXE5
LESTECHNIQUESDINTERROGATOI
RES:
EXPLICATIONCETABLEAUEXPLIQU
EDAVANTAGELES18TECHNIQUE
SDINTERROGATOIRE.CESNOTES
DONNENTDESRFRENCES,LEC
AS
CHANT,AUXDCISIONS/JUGEMENTSRENDUSPARUNEINSTITUT
IONDEDROITSDELHOMMERELA
TIFSDESTECHNIQUES
UTILISESCONSIDRESCOMME
DELATORTUREOUDANSCERTAINSCASCOMMEUNT
RAINEMENTCRUEL,INHUMAIN
OUDGRADANT,CECISIELLE
SONTTCOMBINESAVECDAU
TRESMTHODESOURPTESPLUSIEURSREPRIS
ES.
ATTENTION:BEAUCOUPDECEST
ECHNIQUESSONTCHOQUANTES.
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26 STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES
4. LOBLIGER
RESTER DEBOUTPENDANT UNELONGUE DURE :en 1978, la Cour europenne des droits delhomme a dcrt que le fait dobliger lespersonnes suspectes dtre membres delArme rpublicaine irlandaise (un groupeparamilitaire clandestin) rester plus de 40heures debout leur inigeant ainsi de ter-ribles douleurs musculaires, tait un traite-ment cruel, inhumain et dgradant .
5. LEMPCHER DEDORMIR :cette pratique peut relever du traitement cruelet inhumain. Les techniques dinterrogatoirede larme britannique forant les suspects rester veills pendant presque une semainereprsentent un traitement inhumain et d-gradant, et sont contraires la Conventioneuropenne des droits de lhomme.
6. LE PLACER DANSUNE CELLULEDISOLEMENT :garder un dtenu dans une cellule disole-ment nest pas en soi une torture, toutefois,lisoler pendant une trs longue priode estune sanction cruelle et dgradante. En 2001,la Cour interamricaine des droits de lhommea considr que Luis Alberto Cantonal Bena-
vides a t victime de torture dans la prisonde Pru suite sa mise en isolement de 23,5heures par jour dans une cellule obscure ettroite et cela pendant une trs longue p-riode. (il a aussi t dtenu avec des animauxdans une base mil itaire ; cagoul ; battu ; brulpar des cigarettes ; band ; et lectrocut.).En 2008, Dr Manfred Novak, le rapporteurdes Nations unies sur la torture, a rvl quelisolement prolong des dtenus peut rentrerdans la catgorie de punition ou traitementcruel, inhumain ou dgradant, ou de torture
7. LOBLIGER
RPONDRE UNQUESTIONNAIREDTAILL :poser des questions exigeant beaucoup derponses dtailles nest pas de la torture.Cependant, un interrogatoire non-stop, etdune dure prolonge peut savrer tre unacte de torture.
8. LUI FAIRE SUBIRUN SIMULACREDEXCUTION :le simulacre dexcution est une techniquede torture psychologique. En 1996, NigelRodley, le Rapporteur spcial de lONUsur la torture, a signal les actes de torturepratiqus dans la prison centrale de Karachi,en Pakistan, relevant le passage tabac,les brulures de cigarettes, les agellations,les privations de sommeil, les simulacres
dexcution, les harclements sexuels, leschocs lectriques, lutilisation de chaines,le bandage des yeux, et lhumiliation enpublic. En 1982, la Cour interamricaine desdroits de lhomme a dcid que le simulacredexcution exerc sur un citoyen bolivien,notamment, dans le cas de Solano vs Bolivia,tait une torture et une maltraitance.
9. LE DSHABILLERET SE MOQUER DE
LUI EN PUBLIC :en 2004, le Rapporteur spcial de lONU surla torture, Tho Van Boven, a enregistr lespratiques telles que le dshabillement et lhu-miliation du dtenu en public parmi les actesde torture ou de maltraitance, lorsquellessont, surtout, combines avec dautres tech-niques. Par ailleurs, ce genre de pratique at tolr et utilis pour obtenir des infor-mations des terroristes suspects . En 2004,un mouvement de protestation clate suite lapparition des vidos et des images desprisonniers dAbu Ghraib, Bagdad (Irak),
dnuds par les gardiens amricains et forcs marcher nus avec des sous-vtements fmi-nins autour de leur tte. Le prsident du Co-
mit international de la Croix-Rouge (CICR),Pierre Kraehenbuehl, a dclar quil sagissaitdattaques particulirement humiliantes etdgradantes et contre la dignit humaine ,et dune violation abominable de larticle 3de la Convention de Genve .
10. LOBLIGER PRENDRE DESDROGUES :une administration force de drogues ou depsychotropes ou encore les pratiques dinjec-tion douloureuses sont des actes de torture.
Voici deux exemples de cas dj prsents : sur des dtenus dissidents dans les
hpitaux psychiatriques de lURSS ; sur deux demandeurs dasile gyp-
tiens, pendant leur transfert organispar les autorits sudoises aux agentsamricains.
11. LUI FAIRE SUBIRUNE PRIVATIONSENSORIELLE OUUN SIMULACRE DEBOMBARDEMENT :pratiquer la privation sensorielle ou un simu-lacre de bombardement de faon continueest un comportement cruel et inhumain.Dans la fameuse affaire des cinq tech-
niques , la Cour europenne des droitsde lhomme a jug que les techniques deprivation sensorielle, de dsorientation et desimulacre de bombardement ( white noise )pratiques par larme britannique sur dessuspects notamment des paramilitaires en
Irlande du Nord reprsentent un traitementcruel, inhumain et dgradant des prisonniers.
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STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES 27
12. LOBLIGER DE
SE COUCHER SURUN SOL FROID :la Cour europenne des droits de lhomme adclar que six hommes et un garon kurde,issus de Ormanii lest de la Turquie, ontsubi des actes torture en 1993, car ils ont tforcs de marcher et de sallonger pendanthuit heures sur la neige tte contre le sol. Ilsont ensuite t dtenus pendant plusieurs
jours sous des tempratures glaciales dansune base de larme turque. Un dentre euxest mort et les trois autres ont d tre ampu-
ts des pieds cause des graves gerures etgangrnes provoques par ces tortures.
13. LE FOUETTER,LE BATTRE,LUI INFLIGERDES CHOCSLECTRIQUES :ces mthodes reprsentent des techniquesde torture. En 1969, la Cour europenne desdroits de lhomme a dclar que la policedAthnes, sous le rgime de la junte militaire(1967-1974), a tortur des dtenus politiquesen leur inigeant des chocs lectriques, desvices, et de violents coups de fouet sur lecorps et sur les pieds. En 1990, la Cour inte-ramricaine des droits de lhomme a dclarquElvis Lovato Rivera a t victime de torturesuite sa dtention pendant 17 jours dansle commissariat central de Zacatecoluca au
Salvador, o il a t cagoul, tabass, brul
avec des cigarettes, et a subi des chocs lec-triques dans un bain en mtal avant dtrerelch sans aucune charge son encontre.
14. LOBLIGER
SE TENIR DANSDES POSITIONSDOULOUREUSES :forcer un prisonnier de se tenir debout, assis,
agenouill dans des positions anormales etdouloureuses pendant des heures est consi-dr comme de la torture. En mai 2004,Theo Van Boven, le Rapporteur spcial delONU sur la torture, exprime sa profondeinquitude vis--vis des pratiques de tortureutilises par les forces de la Coalition en
Irak, notamment par le fait quils obligent lesprisonniers irakiens rester dans des posi-tions douloureuses pendant de nombreuses
priodes de temps. Il demande la mise enplace de mesures rapides et efcaces andenquter, poursuivre en justice, et imposerdes sanctions appropries . Le 9 juin 1999,la Cour Suprme dIsral dcide que forcerles prisonniers se tenir dans des positionsdouloureuses pendant une longue priodede temps est considr comme un acte detorture. La Cour interdit les agences de scu-rit israliennes dutiliser des positions tellesque celles qui obligent un dtenu avoir les
mains lies derrire une chaise alors quil a levisage couvert, ou encore celles qui le force saccroupir tout en ayant les mains attachespendant une longue priode de temps.
15. LE VIOLER :le viol dun dtenu est considr comme de latorture, et peut aussi tre quali de crime deguerre. En 1998, le Tribunal pnal internatio-nal pour le Rwanda juge Jean-Paul Akayesu,maire de Taba, et Laurent Semanza, maire de
Bicumbi, coupables de crime de guerre deviol durant le gnocide du Rwanda de 1994.Un soldat pruvien a t condamn pour actede torture suite au viol de Raquel Marti deMejia Oxapampa.
16. LE MENACER
DE LE POURSUIVREEN JUSTICE SILA COMMIS UNCRIME :cela nest pas considr comme un acte detorture.
17. LARROSER
AVEC UNE FORTEPRESSION :il sagit ici de soumettre le dtenu dessances darrosage deau froide sous unepression assez forte. Cela est considrcomme de la torture. En 1994 et 1995, leRapporteur spcial de lONU sur la tortureNigel Rodley a not de nombreux incidentsde la police turque lencontre de jeunesdtenus Derik, Ankara, ainsi quIstanbul etDiyabarkir. Ils taient dshabills puis arross
leau glace pendant de longues priodes.
18. LE PRIVER DENOURRITURE :la privation temporaire de nourriture nestpas considre comme de la torture. Cepen-dant, la privation permanente de nourritureet deau lest. En 1990, le Comit des droitsde lhomme des Nations unies a estim quePrimo Jos Essono Mika, qui avait t privde nourriture et deau aprs son arrestation
le 16 aot 1988 dans la prison de Bata enGuine quatoriale, avait subi un traitementcruel et inhumain.
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28 STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES
QUEST-CE QUELE SIMULACREDE NOYADE ?Le simulacre de noyade (waterboarding)est une dnomination moderne pour unetechnique archaque : la fausse noyade.Elle est aussi appele strappado ou torture hydraulique chinoise . Elleconsiste placer le dtenu dans unbain rempli deau et den verser davan-
tage sur sa tte jusqu partiellement lenoyer, cela dans le but de le punir oudobtenir des informations ou des aveux.Ce fut une mthode utilise par lInquisi-tion espagnole au XVme sicle, par lesforces japonaises et allemandes pendant
la Seconde Guerre mondiale, et par lesKhmers rouges au Cambodge, ainsi quependant la guerre en Algrie, auVietnam, au Chili et rcemment enAfghanistan, gypte, Syrie et aux tats-Unis dans le cadre de ses oprationsantiterroristes.
CAS DTUDE.LE SIMULACREDE NOYADE AUXTATS-UNIS.Le simulacre de noyade est un crime se-lon la lgislation amricaine. En 1983,les procureurs fdraux ont poursuiviun shrif du Texas et trois de ses ad-
joints pour lutilisation de la techniquede noyade lors dinterrogatoires. Tousles quatre ont t inculps le shrifa t condamn une peine de prisonde 10 ans.
En 2006 larme amricaine a mis unesrie dinstructions le Field Manualnumro 2-22.3 (FM 34-52) expliquantaux interrogateurs militaires commentmener un interrogatoire conformment la lgislation amricaine et au droit in-ternational. Ces instructions proscriventformellement la torture, les traitements
dgradants sur les prisonniers tels que
le dshabillement, lhumiliation sexuelle,et le simulacre de noyade.En dpit de cela, la technique de simu-lacre de noyade a t pratique par la
CIA sur des suspects de terrorisme dansle centre de dtention de Guantanamo.Le prsident George W Bush dfendaitlutilisation de cette technique car elleest la mthode la plus efcace dans cetteguerre contre le terrorisme . Il a dcla-r que les techniques conventionnellesutilises par larme amricaine taientinadquates dans le cas des terroristessuspects. Il expliqua : Limiter les mthodes dinterrogatoiresde la CIA ceux gures dans le ArmyField Manual serait dangereux, car lemanuel est disponible au public et fa-
cile daccs sur internet. Peu aprs le11 septembre, nous avons appris que lesprincipaux oprateurs dAl Qada avaientt entrans pour pouvoir rsister auxmthodes dinterrogatoires reprises dansle manuel. Cest pour cette raison quenous avons cr des procdures alter-natives an dinterroger les agents lesplus dangereux dAl Qada, en particu-lier, ceux potentiellement au courant
de quelconques attaques contre notrenation .
ANNEXE6
DIFFRENTEINTERPRTATION?
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STOP TORTURE MANUEL D'EXERCICES 29
AVIS FAVORABLE LUTILISATION DUSIMULACRE DE NOYADE.John Kiriakou, un agent de CIA retrait, arvl que la technique de noyade a tutilise lors de linterrogatoire de Abu Zu-baydah, un dtenu suspect dtre le cheflogistique dAl Qaida. Il a expliqu que mal-gr laspect techniquement douloureux decette mthode, elle a mis terre le dtenuen quelques secondes : le lendemain, cedernier annona son interrogateur quAl-lah lui a rendu visite dans sa cellule la nuitet lordonna de cooprer avec la CIA. De-
puis lors, il a rpondu toutes les ques-tions les informations sur dventuellesmenaces quil nous a fournies ont faitavorter un bon nombre dattaques, proba-blement une douzaine explique Kiriakou.Il estime que le recours au simulacre denoyade pourrait avoir compromis avec
nos principes, du moins, court terme ,mais dans cette situation ce fut quelquechose que nous devions faire .En 2007, le vice-prsident amricain,Dick Cheney, a dfendu la pratique desimulacre de noyade. Dans une missionde radio, on lui a demand si la faussenoyade pouvait tre associe de latorture. Cheney rpondit daprs moi ilny a pas de doutes on ne torture pas.Nous ne sommes pas impliqus dans cela.
Nous tenons respecter les traits interna-tionaux dans lesquels nous sommes enga-gs vrai dire, il est possible dlaborerun plan dinterrogatoire bien costaud sansdevoir faire recours la torture. Et nousdevons tre capables de le faire .Andrew C McCarthy, un avocat et directeur
du Center for Law and Countererrorism auxtats-Unis, a argu que dans certains cas,les techniques de noyade ntaient ni lon-gues ni intensives et ni vraiment doulou-reuses. Cette mthode ne devrait pas treconsidre comme de la torture lorsquelleest utilise dans des interrogatoires dif-ciles contre des suspects de terrorisme.
Je ne crois pas quelle lest elle neporte pas le caractre barbare et sadiquede la torture, qui est en outre universelle-
ment condamnable.
Pour approfondir ce point, nous vous pro-
posons le documentaire Torture madein USA disponible gratuitement sur
YouTube. Le lm est en anglais.
LGIFRER LE SIMULACRE DE NOYADELes autorits concernes par les droitsde lhomme, notamment les ofciers desNations unies, ont condamn lutilisationde cette technique utilise par larmeamricaine, comme acte de torture dansla guerre contre le terrorisme . LouiseArbour, le Haut-Commissaire des droitshumains des Nations unies a expliqu : Je ne vois pas dinconvnient inscrirecette mthode parmi les interdictions dela torture .De mme, le chef investigateur de lONUa critiqu le gouvernement amricainpour soutenir lutilisation du simulacre denoyade. Pour sa part, Manfred Nowak, leRapporteur spcial sur la torture, a d-clar, ceci est tout fait contraire auxdroits hum