INFOSINFOSINFOS HANDICAPHANDICAPHANDICAP Bulletin n°10 — juin 2013
ZOOM SUR :ZOOM SUR : Une étude ergonomiqueUne étude ergonomique
LE METIER D’AGENT D’ENTRETIEN LE METIER D’AGENT D’ENTRETIEN
ETUDE DE POSTE, ERGONOMIE* ET MAINTIEN DANS L’EMPLOI Le maintien dans l’emploi d’un agent reconnu travailleur handicapé ou bénéficiaire de l’obligation d’emploi nécessite que l’employeur recherche et mette en place des mesures appropriées, visant à permettre à la personne concernée de conserver son activité.
Ainsi, selon la situation, un aménagement du poste de travail de l’agent peut s’avérer nécessaire. Il peut s’agir d’un aménagement technique et / ou organisationnel (matériel et / ou modification de l’organisation du travail destinés à compenser les répercussions de la situation de santé de la personne sur son activité professionnelle) et / ou humain (apport de compétences, consolidation ou maintien des acquis professionnels…).
L’étude du poste de travail de l’agent concerné est un outil régulièrement utilisé dans le cadre d’une démarche de maintien dans l’emploi. Il s’agit d’une étude ergonomique dans la mesure où elle est destinée à adapter le poste de travail à l’agent. Le but est donc de définir les aménagements destinés à mettre en adéquation les exigences de la situation de travail et la situation de santé de l’agent.
Ces aménagements peuvent prendre des formes multiples parmi lesquelles : ‐ l’installation de nouveaux équipements (mise à disposition d’un siège ergonomique, installation d’un logiciel d’agrandisse‐ment de caractères, matériels d’aide à la manutention…),
‐ la réorganisation des tâches attribuées à l’agent (certaines tâches contre‐indiquées peuvent être remplacées par des tâches qui seront moins contraignantes compte tenu de la situation de santé de la personne concernée).
Dans toute démarche d’aménagement de poste, le rôle des instances médicales (Comité Médical Départemental, Commission Départementale de Réforme) ainsi que celui du médecin de prévention est central. Ainsi, l’étude ergonomique est faite en lien étroit avec le service de médecine préventive, qui s’assurera notamment que les préconisations émises sont en adéquation avec la situation de santé de l’agent.
* L’ERGONOMIE : DEFINITION L’ergonomie et les études ergonomiques s’inscrivent dans une démarche de prévention des risques professionnels auxquels est as‐treint l’Autorité Territoriale. En effet, l’article L.4121‐2 du code du travail impose à chaque employeur d’« adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux‐ci sur la santé […] » L’ergonomie a donc pour objet l’adaptation du travail à l’Homme et ainsi l’amélioration des conditions de travail. On distingue ainsi : ‐ l’ergonomie physique, qui vise à adapter le travail aux caractéristiques physiologiques et morphologiques de l’être humain. Les
aspects pris en compte seront notamment les postures de travail, la manipulation et la manutention d’objets, les mouvements répétitifs, les Troubles Musculo‐Squelettiques (TMS), la disposition du poste de travail.
‐ l’ergonomie cognitive, qui tend à adapter le travail aux processus mentaux des agents. On prendra ici en compte des aspects tels que la charge mentale, les interactions homme‐machine, le stress professionnel.
‐ l’ergonomie organisationnelle, qui s’intéresse notamment à la communication au sein de la structure, à la gestion des ressources humaines, aux horaires de travail, à l’organisation du travail en équipe, à la mise en œuvre de nouvelles formes de travail telles que le télétravail par exemple.
L’étude ergonomiqueL’étude ergonomique Dans la procédure de maintien dans l’emploiDans la procédure de maintien dans l’emploi
Comité médical départemental / Commission départementale de réforme / Service de médecine préventive Restrictions d’aptitudes professionnelles voire préconisation d’une étude de poste ou d’un aménagement de poste
Description et analyse de la situation de travail Observer la situation de travail et s’entretenir avec l’agent de manière à préciser :
ses missions, ses tâches, le matériel à disposition, les difficultés vécues / pressenties, les pistes d’aménagements
Mise en œuvre de l’aménagement du poste de l’agent (aménagements techniques / organisationnels / humains)
Préconisations d’aménagements techniques et / ou organisationnels et / ou humains destinés à compenser les répercussions de la situation de santé sur l’activité professionnelle
Validation des préconisations par le médecin de prévention
Maintien dans l’emploi
Les troubles musculoLes troubles musculo--squelettiques (tms)squelettiques (tms)
Les TMS regroupent des affections touchant les muscles, les tendons, les nerfs, les articulations et les os. Les parties du corps les plus fréquemment touchées sont : la colonne vertébrale, les membres supérieurs (épaule, coude, poignet), les genoux. Les affections les plus fréquentes sont les lombalgies, les cervicalgies, les douleurs articulaires, les tendinites (coiffe des rotateurs à l’épaule, épicondylite au coude…) et le syndrome du canal carpien. Pourquoi les TMS surviennent‐ils? Les TMS résultent d'un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et les sollicitations et contraintes auxquelles il est expo‐sé. Ils peuvent apparaître rapidement. Toutefois, ils s'installent le plus souvent de façon progressive après une longue période de sollicitations intensives des parties du corps atteintes. Toutes les activités peuvent entraîner leur apparition. Le lien entre des activités professionnelles et la survenue et l'aggravation des TMS est aujourd'hui bien établi. Quels sont les facteurs qui favorisent les TMS? Ils sont multiples : ‐ Les facteurs biomécaniques : mouvements de force, postures extrêmes telles que les gestes effectués les bras au‐dessus des
épaules, mouvements de torsion du poignet, du tronc, de flexion et d'extension du coude, répétition fréquente du même geste, mais également travail statique, vibrations et chocs mécaniques, froid…
‐ Les contraintes organisationnelles : liées à l'organisation et à l'environnement de travail. ‐ Les contraintes psychosociales reposent sur la façon dont le travail est perçu par les agents : insatisfaction d’un travail mono‐
tone, tension engendrée par les délais à respecter, manque de reconnaissance professionnelle, relations sociales dégradées, ab‐sence de soutien du supérieur hiérarchique et des collègues, insécurité de l’emploi.
‐ Les facteurs individuels : âge, sexe, ou encore état de santé sont également à prendre en compte dans l’apparition de cette affection.
PREVENIR LES TMS Prévenir la survenue des TMS est d’une importance cruciale, pour éviter notamment l’apparition de maladies professionnelles et le risque d’inaptitude. Pour ce faire, le Centre de gestion reste à la disposition des collectivités pour les accompagner dans la définition et la mise en œuvre de démarches de prévention adaptées à chaque situation.
Sollicitations des Aides FIPHFP
Le métier d’agent d’entretien : les contraintesLe métier d’agent d’entretien : les contraintes
Entretien des escaliers
Nettoyage des sanitaires
Entretien des sols
Nettoyage des vitres
Vidage des poubelles
* Station debout prolongée avec piétinements liée aux nombreux déplace‐ments
* Antéflexions du dos lors du passage de l’aspirateur et serpillière * Sollicitation importante des épaules, coudes et poignets avec flexion des bras * Gestes répétitifs (nettoyage des vitres, mobilier, nettoyage des sols…) * Port de charges (seaux, mobilier, aspirateur, sacs poubelle…)
...
CONTRAINTES BIOMECANIQUES
AUTRES CONTRAINTES
* Travail sur plusieurs sites (nombreux déplacements) * Horaires fractionnés (tôt le matin et fin d’après midi) et amplitude horaire importante
* Contrainte de temps dans la réalisation des tâches * Manque de reconnaissance du travail voire parfois travail mal considéré * Travail isolé * Conception des locaux contraignante pour effectuer l’entretien (pas d’ascen‐seur, manque de points d’eau et prises de courant, escaliers en colimaçon…)
* Peu de marge de manœuvre pour effectuer le travail (peu d’autonomie dans l’organisation des tâches et peu de participation aux décisions)
...
Trois types de contraintes liées à l’activité d’agent d’entretien et susceptibles de provoquer l’apparition de TMS sont identifiables Les facteurs biomécaniques : elles concernent les postures (par exemple, travail bras au‐dessus des épaules lors de certaines tâches d’entretien), la répétitivité des gestes (balayage humide…), les ports des charges (aspirateur, seaux d’eau…), les déplacements (couloirs, salles de classe, escaliers, différents sites à entretenir au sein des collectivités). Les facteurs organisationnels : ils concernent notamment le temps ainsi que l’état et l’accessibilité du matériel dont dispose l’agent pour effectuer ses tâches. Ils sont aussi liés à la répartition des tâches entre chacun des agents d’une équipe d’entretien. Les facteurs psychologiques : ils sont liés à la représentation que l’on se fait du travail d’agent d’entretien. En effet, l’image que l’usager, la hiérarchie, voire l’agent lui‐même a de ce travail est parfois dégradée ou peu valorisante. De plus, il s’agit fréquemment d’un travail isolé (l’agent intervient souvent seul) et sur des horaires décalés (par rapport aux autres agents de la collectivité).
aspirateur
serpillière
Dépoussiérage du mobilier
Les tms lies a l’activité d’entretienLes tms lies a l’activité d’entretien
Le métier d’agent d’entretien : Le métier d’agent d’entretien : des solutions d’aménagementdes solutions d’aménagement
VOS CONTACTS CDGVOS CONTACTS CDG
CDG 19 Karine ALLEMANDOU, Correspondante handicap Service Santé Sécurité au Travail 05 55 20 69 47
CDG 23 Cécile MOREAU, Correspondante handicap Service Conditions de travail-santé 05 55 51 90 20 Marie-Noëlle LEGENDRE Correspondante handicap / Conseillère Prévention Service Hygiène et Sécurité 05 55 51 90 25
CDG 87 Valérie JACQUEMENT-MAURE Référente Emploi Handicap Service Bourse de l’Emploi 05 55 30 08 65 Françoise COUTY Correspondante handicap 05 55 30 08 41
Malory AUDOIN et Illya JACQUES, psychologues du travail des trois Centres de Gestion du Limousin : 05 55 30 08 49
* Former les agents à l’utilisation des produits et matériels (possible auprès des fournisseurs) , aux gestes et postures spécifiques à l’activité d’agent d’entretien, à la réglementation…
* Privilégier les horaires en journée autant que possible et réduire les amplitudes horaires
* Utilisation d’un chariot de ménage pour limiter le port de charge et les déplace- ments
* Entretien des sols avec un aspirateur à dos ou sans fil (en fonction des locaux), balai trapèze ou à lavage à plat avec un manche télescopique et une rotation à 360° afin de limiter les positions dos courbé, accroupie et rotation du tronc.
* Nettoyage des vitres avec une raclette à manche télescopiques pour limiter une sollicitation importante des épaules, coudes et poignets.
* Nettoyage des grandes surfaces ou surfaces vides avec une autolaveuse autotractée et/ou monobrosse
* Equiper les robinets d’eau de flexibles permettant de remplir les seaux sans les manutentionner
* Favoriser le travail en équipe ou binôme afin de pallier au travail isolé * Augmenter la marge de manœuvre des agents d’entretien notamment dans l’organisation de
leur travail et dans leur participation aux choix des produits et équipements * Améliorer la reconnaissance du travail par les collègues des autres services, la hiérarchie et les
usagers
Niveau organisationnel
Niveau biomécanique
Niveau psychologique
La collectivité - l’autorité territoriale organise
les services et veille à la santé des agents
- l’agent concerné par la démar-che d’aménagement de poste
- l’assistant de prévention du fait de sa connaissance des lieux, des équipements et des organi-sations de travail de la collecti-vité, peut participer à la démar-che et aider dans la recherche de solutions d’aménagement.
Autres opérateurs / prestataires : - le Service d’Appui au Maintien dans
l’Emploi des Travailleurs Handicapés (SAMETH) est un organisme cofinan-cé par le FIPHFP ; ses chargés de mis-sion maintien dans l’emploi sont eux aussi susceptibles de mener des études ergonomiques auprès d’agents territo-riaux
- des cabinets d’ergonomie peuvent être sollicités pour certaines études ergono-miques nécessitant des compétences spécifiques (ex. : demande de Presta-tions Ponctuelles Spécifiques…)
Le Centre de Gestion - le médecin de prévention se prononce
sur l’adéquation entre l’état de santé de l’agent et le poste de travail. Il peut participer à l’étude ergonomique
- le psychologue du travail / ergonome mène l’étude ergonomique en lien avec le médecin de prévention
- le préventeur dans le cadre d’une action pluridisciplinaire du service Santé Sé-curité au Travail, peut enrichir l’étude en apportant son expertise concernant la sécurité au travail et la prévention des risques professionnels.
Les acteurs indispensables dans l’étude ergonomiqueLes acteurs indispensables dans l’étude ergonomique