Download - Breves janvier 2015
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Assoc iat ion Bretagne Pologne
BRETAGNE POLOGNE JANVIER 2015
LES BREVES
Chers amis,
Encore une nouvelle année qui vient de s’achever avec son lot de
joies, et parfois de tristesses. Parmi celles-ci, la disparition brutale
du général Firmin Danigo, notre ancien délégué à « Ille-et-Vilaine –
Pologne » de 1994 à 1999. C’est un véritable ami que nous avons
perdu, et c’est aussi en souvenir de lui que nous avons à continuer
dans la voie où il nous a aidés à persévérer.
Gracie Léon, pour des raisons de santé, a souhaité ne plus être des
nôtres au bureau de Bretagne Pologne. Je tiens ici, tout en espérant
qu’elle pourra nous rejoindre de nouveau un jour, à lui témoigner
toute ma gratitude pour le temps et l’énergie qu’elle a consacrés
depuis de très nombreuses années à faire avancer la cause de l’ami-
tié polono- bretonne. Elle nous a été particulièrement précieuse
dans toutes les actions que nous avons pu mener ensemble. Je crois qu’il fallait le souligner.
L’année 2014 a été marquée de nombreuses étapes : la fête nationale polonaise le 1ermai à Retiers, l’exposition sur l’armée
polonaise en France pendant la seconde guerre mondiale mise en valeur, en différents lieux, commencée en juin 2014, se
poursuivant en 2015, la seconde rencontre des comités de jumelage à Chateaugiron qui nous a réunis en novembre, et com-
bien d’autres opérations que les Brèves ont déjà relatées.
L’an 2015 voit maintenant le jour, alors avançons sur le chemin de nouvelles réalisations. Andrzej Firganek est désormais vice
-président de Bretagne-Pologne : il a toujours été très actif pour appuyer l’association dans des moments particulièrement
importants, comme la rencontre des communes jumelées de 2012, puis celle de 2013, sans parler du voyage d’études réali-
sées par nos amis élus polonais en Bretagne en mai 2014. Il va porter, avec son énergie et son savoir-faire habituels, le voyage
d’études sur le fonctionnement des institutions polonaises nationales, régionales et locales qui aura lieu début juin. À ce su-
jet, les inscrits des communes jumelées de notre région ont été très nombreux ce qui est un vrai motif de satisfaction, notre
futur ne pouvant se construire que dans la synergie entre les municipalités, les comités de jumelage et Bretagne Pologne.
J’en profite pour rappeler que votre soutien nous est indispensable. N’oubliez pas de cotiser, et, pour ce faire, répondez aux
sollicitations de notre trésorier.
Je vous souhaite à tous une excellente année, qu'elle vous apporte des moments de satisfaction dans la réalisation de ce que
vous entreprendrez et des joies partagées avec ceux qui vous sont chers.
Szczesliwego Nowego Roku !
Michel Dorin
Président
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BRETAGNE POLOGNE
La deuxième réunion des représentants des comités de jume-
lage bretons et des municipalités en lien avec la Pologne a
permis de tracer quelques points d’importance pour la conti-
nuation et le développement des jumelages entre les deux pays.
Face a une implication considérée comme moyenne ou faible de la population, mais aussi parfois des élus, sauf pour
un petit nombre de personnes, il est apparu que :
Aux municipalités ,il est demandé de :
la continuité, surtout en cas de changement d’élus.
l’implication ce qui doit se traduire par :
Une réflexion, en commun avec le comité, sur les
évolutions à prévoir pour le jumelage.
Des relations directes et personnelles de maire à
maire, et de conseil municipal avec déplacement(s)
dans la commune jumelée.
Un référent élu dédié à chaque commune jumelée
(pour les communes à plusieurs jumelages).
la communication, au moyen des bulletins municipaux
qui relateraient les événements principaux intervenus
dans la commune jumelle .
Ceci part du principe que la population sera d’autant plus motivée que la municipalité montrera son intérêt.
Aux comités de jumelage, il est proposé de :
Ne pas refaire toujours la même chose et aller au-delà des échanges entre citoyens. Pour cela, construire
des projets d’échanges qui se fondent sur des dynamismes locaux ou sur des voyages d’études spécifiques.
Trouver des thèmes qui permettent d’impliquer les jeunes, pour les ouvrir à la connaissance de l’autre.
Travailler en synergie avec les communes proches, elle-même jumelées avec des communes voisines en Po-
logne, pour échanger les bonnes pratiques, trouver de nouveaux projets et les réaliser en commun pour mi-
nimiser les coûts pour chacun.
Communiquer de façon efficace, en utilisant tous les moyens classiques (bulletin municipal) et moderne (site
Internet, Facebook, etc.).
Utiliser à bon escient le rôle de Bretagne Pologne pour transmettre les informations vers l’ensemble des co-
mités.
Synthèse faire par Michel Dorin sur la base des verbatim recueillis lors des ateliers de Châteaugiron le 22 novembre 2014.
L’ACTUALITÉ DES JUMELAGES
La réunion annuelle des comités de jumelage s'est tenue à Chateaugiron le 22 novembre
Comment articuler harmonieuse-
ment et efficacement municipalité
et comité de jumelage?
Michel Dorin prend la parole à son tour sur la réflexion à mener pour assurer
l'avenir des jumelages.
Mme Françoise Gatel, sénateur-maire, accueille les représentants des jume-lages dans la salle du Conseil de la Mairie .
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LES BREVES
ÉCHOS DE LA MAISON DE LA BRETAGNE
L’automne culturel à la Maison de la Bretagne à Poznań
Nous vous informons que Małgorzata Kobusińska qui a travaillé
pour la Maison de la Bretagne pendant presque un an en tant que
responsable de l’action culturelle nous a quittés pour retourner
dans sa ville d’origine et reprendre son ancien poste au sein du con-
seil régional. Elle a été remplacée par Elwira Wróbel diplômée en
philologie romane à l’Université Adam Mickiewicz de Poznań et
titulaire d'un Master 2 en Développement culturel et direction de
projets à l’Université Lumière Lyon 2. Elle a travaillé au sein du ser-
vice culturel de l’Ambassade de France en Pologne (antenne de
Poznań) et a exercé le métier de traductrice français/polonais en
freelance.
Le dernier trimestre de l’année 2014 a été très intense pour la
Maison de la Bretagne à Poznań. Nous avons organisé nos deux
manifestations culturelles phares centrées l’une sur la Roumanie et
l’autre sur la Bretagne. Il s’agit du Festival des Cultures des Régions
d’Europe (6e édition) et des Journées de la Bretagne (21e édition).
1. Festival des Cultures et Régions d'Europe
C'est la Valachie roumaine qui a été mise à l’honneur avec, notam-ment, le concert de Maria Raducanu, célèbre chanteuse roumaine
qui a interprété la musique traditionnelle dans des arrangements de
jazz, accompagnée par Niko Meinhold, pianiste allemand.
Ce concert, organisé au Blue Note Jazz Club a rassemblée plus de
200 personnes.
Nous avons également proposé un spectacle musical inspiré de la
légende du maître Manole, projeté une série de films roumains, y
compris des documentaires et donné des conférences sur la culture
roumaine accompagnées de divers ateliers de langue roumaine et de
danses traditionnelles pour adultes ...et même un atelier linguistique
et culturel pour enfants.
Pour finir en beauté, il y eut un fest-noz animé par Pierrick Lemou
(violon) et Yann-Fañch Perroches (accordéon diatonique), venus de
Bretagne. En effet, nous avons l’habitude de terminer nos festivals
des cultures des régions d’Europe chaque année par une soirée
festive et dansante bretonne. Les fest-noz font donc traditionnelle-
ment partie intégrante du festival qui s'est étendu cette année sur 2
autres grandes villes de la région : Konin et Kalisz dont les centres
culturels municipaux ont accueilli nos films, spectacles, ateliers ou
encore l’exposition de photos. L’ensemble des manifestations proposées ont accueilli plus de 2000
spectateurs. Le festival qui a enregistré cette année un succès re-
marquable a été financé en grande partie par le Maréchal de la
Voïvodie Wielkopolskie ainsi qu’en partie par l’Association Bretagne
– Pologne.
2. Les Journées de la Bretagne
Elles ont été une occasion pour les poznaniens de découvrir les
aquarelles de Yuri Soulimov, peintre ukrainien passionné par la
Bretagne et qui y séjourne régulièrement. Ils ont pu assister à plu-
sieurs conférences. La première dédiée au drapeau breton et à la
diaspora bretonne dans le monde, fut donnée par Jean-Marie Lal-
louët, Breton originaire du Pays Bigouden vivant à Poznań depuis
plus de 10 ans puisqu'il travaille à l’Université (philologie romane) et
au lycée bilingue. La deuxième concernait le livre de Kenneth White
(poète, écrivain et essayiste écossais vivant en Bretagne) traitant de
la géopoétique, traduit en polonais par Kazimierz Brakoniecki.
Nous avons par ailleurs présenté un spectacle inspiré de la légende
de l’Ankou, précédé d’une séance d’initiation à la préparation des
gâteaux sablés bretons. L’événement le plus marquant et ayant at-
teint le public le plus large était le concert de l’excellent duo breton, Rozenn Talec (chant) et Yannig Noguet (accordéon diatonique), qui
a montré aux Polo-
nais toute la beauté
et l’énergie de la
musique tradition-
nelle bretonne ar-
rangée de manière
très personnelle ou
source d’inspiration
pour des composi-
tions originales. Ces
véritables chantres
des traditions bre-
tonnes ont beau-
coup touché et im-
pressionné le public
qu’ils ont même
réussi à faire danser
les danses bretonnes
telles que l’hanter
dro, le passepied ou la
gavotte.
Ce concert a égale-
ment été proposé à 3 autres communes de la région, pour la plu-
part jumelées avec des communes bretonnes : Puszczykowo
(jumelée avec Chateaugiron) et Grodzisk Wlkp (jumelé avec Bet-
ton) ainsi que Szamotuły qui, elle, ne coopère avec aucune com-
mune française, mais possède un énorme potentiel, dotée d’un
centre culturel extrêmement dynamique qui organise des concerts
de manière très professionnelle – celui du duo Talec/Noguet y a
atttiré 180 personnes (salle entièrement remplie).
Toutes ces communes désirent poursuivre cette coopération avec
la Maison de la Bretagne, jugée par toutes les parties comme réelle-
ment réussie, y compris par les artistes ravis de l’accueil qui leur a
été offert dans toutes ces villes (ils ont particulièrement apprécié la
mini demonstration des danses et chants populaires polonais faite
par les jeunes du centre culturel CK Rondo a Grodzisk). Nous es-
pérons que nous réussirons à mettre ensemble en place d’autres
concerts dans les années à venir et faire ainsi rayonner encore plus
la culture bretonne dans la région de Wielkopolska.
Elwira Wróbel
Concert de Maria Raducanu au club Blue Note a Poznan le 25octobre 2014
(Photo Maria Wernik)
Concert de Rozenn Talec et Yannig Noguet au
cinema Halszka de Szamotuły le 23.11. (Photo Magda Pretka)
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LES BREVES
JEUNES POLONAIS ET JEUNES FRANÇAIS
Rencontre de jeunes à Przygodzice
En août dernier, 12 jeunes français ont effectué un
séjour à Przygodzice. Ces jeunes sont originaires
de Luitré et des communes environnantes.
Ces 12 jeunes ont passé une bonne semaine avec
des jeunes Ukrainiens et des jeunes Polonais, dans
une ambiance tout à fait conviviale. Ensemble, ils
ont dansé, chanté et pratiqué des activités
sportives. Ils ont également visité quelques sites
intéressants de la région.
Ces 12 jeunes ne se connaissaient pas tous au
départ, mais ils ont très rapidement sympathisé.
Pendant tout le séjour, ils ont fait preuve d'un
comportement exemplaire et d'un excellent état d'esprit.
Si les relations avec les jeunes Ukrainiens ont été un
peu difficiles (peut-être à cause de la langue), il n'en
a pas été de même avec les jeunes Polonais et les
familles qui les ont hébergés. Des liens d'amitié se
sont créés avec la ferme intention de les maintenir
et de les amplifier à l'avenir.
Les projets pour 2015
Suite à l'accueil que les Jeunes Agriculteurs ont réservé à nos amis Polonais lors de la fête de
l'Agriculture en août 2015 à Luitré, Mr le Maire de Przygodzice les a invités à constituer une délégation
dans le but de rendre visite à leurs homologues polonais.
Cette rencontre est prévue pour le milieu du 16 au 23 août 2015. Elle pourrait être composée en tout
d'une cinquantaine de personnes.
En plus d'un séjour à Przygodzice, ce voyage comporterait des visites de sites historiques, culturels ou
touristiques tels que Varsovie, la maison natale de Frédéric Chopin, etc.
Le programme de ce séjour est en cours de préparation. Joseph Tondoux
Jumelage Luitré - Przygodzice
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LES BREVES
ACTUALITÉ POLONAISE
Il nous a paru intéressant de faire le point sur les élus de nos communes jumelées. Pour la majorité, ils ont été reconduits
dans leurs fonctions, cependant quelques nouveaux visages apparaissent dont nous faisons connaissance grâce au sympa-
thique « trombinoscope » que nous a concocté Andrzej Firganek .
Les élections territoriales locales de novembre en Pologne
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LES BREVES
ACTUALITÉ POLONAISE
Il était donc logique de visualiser la « géographie » de nos jumelages en Bretagne et
Wielkopolska. Sur les pages suivantes vous allez trouver les 4 cartes qui nous renseignent
et rendent évidente la proximité des villes jumelées, ce qui ne peut qu'inciter les
jumelages à travailler en synergie, à mutualiser les moyens, à communiquer, à se
rencontrer...
Les élections territoriales locales de novembre en Pologne
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LES BREVES
HISTOIRE
Le vernissage a eu lieu le 20 octobre, réunissant un public nombreux et intéressé qui n'a pas hésité à interroger la conféren-
cière Alexandra Viatteau avant de regarder attentivement les 27 panneaux bilingues dont l'iconographie fait vivre la présence
de l'armée polonaise en France.
Etait aussi exposée la Vierge noire de Czestochowa, peinte par un officier polonais cantonné à Comblessac, qui l'avait offert
pour orner l'église du village.
Coëtquidan, c'est d'abord un souvenir de la 1ère guerre mondiale
L'armée du général polonais Joseph Haller est stationnée à Coëtquidan. En juin 1917, Poincarré avait autorisé la constitu-
tion d'une armée autonome sous le drapeau polonais mais placée sous commandement français :50 000 hommes et 10 000
chevaux.
Un monument en fait mémoire à Coëtquidan.
Coëtquidan c'est ensuite un souvenir de la 2ème guerre mondiale
Un souvenir douloureux
Lorsque le 26 août 1939 le gouvernement polonais ordonne la mobilisation générale, les ambassadeurs de France et de
Grande -Bretagne font pression pour faire annuler cet ordre. La Pologne est tenue dans l'ignorance de la décision de non -
implication de ces deux pays en cas d'attaque de la Pologne. Leurs 110 divisions resteront inactives et la Pologne capitulera
le 6 octobre.
Les Allemands qui sont loin d'être prêts militairement s'étonnent que les Français ne franchissent pas le Rhin. La défaite po-
lonaise de 1939 et la débâcle française de 1940 sont davantage dues à l'incohérence des gouvernements qu'à une infériorité
militaire.
Chamberlain recommanda à Daladier de ne pas « casser » l'armée française en allant aider la Pologne agressée par la Russie.
Le Général Gamelin préfèrera replier ses troupes derrière la ligne Maginot.
Un souvenir de fraternisation
Ce n'est pas une armée polonaise qui a traversé l'Europe jusqu'en France, mais des individus ou de petits groupes selon des
itinéraires multiples par la Grèce, le Maghreb, la Hongrie, la Roumanie...les sympathies entre « cavaliers » ont dépassé les
alliances officielles, en particulier en Hongrie.
La France décida de reconstituer une armée polonaise et de la former à Coëtquidan, mais elle exclut l'installation en Nor-
mandie du gouvernement polonais exilé. Elle jugeait les Polonais trop combatifs et s'en méfiait. Paris après avoir pensé à
Nevers se décida pour Angers : le 4janvier Sikorski et Daladier signaient un accord.
Les aviateurs polonais sont partagés entre la Grande-Bretagne (bombardiers) et la France(pilotes de chasse). La participation
des Polonais à la Bataille de France en 1940 sera jugée exemplaire par le général Faurie.
A l'armistice Sikorski appelle à ne pas déposer les armes et à gagner l'Angleterre. Sur 80 000 hommes, 30 000 seront éva-
cués. Churchill avait envoyé 3 navires de guerre au Croisic et deux à La Turballe. Il ne fallait pas être faits prisonniers par les
Allemands, sinon c'était le camp de concentration.
L'exposition « Pour notre et votre liberté » au Musée du Souvenir de Saint-Cyr-Coëtquidan
La conférence d'Alexandra Viatteau
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LES BREVES
HISTOIRE
Edouard Podyma est venu apporter son poids d’expérience et de vé-
cu à cette soirée en prenant la parole à la suite de l’historienne A.
Viatteau.
Edouard Podyma avait 17 ans en 1939. Il s'est rendu au conseil de
révision polonais à Potigny dans le Calvados. Ce vétéran de la 1ère
DB raconte comment des polonais vivant en France se retrouvent
mobilisés dans l'armée polonaise placée sous commandement français
du 12 au 24 juin 1940.
« On m'avait affecté à la 3ème division d'infanterie polonaise, je ne
me suis pas posé de question, mes parents n'auraient jamais admis
que je refuse de partir. Alors je suis parti ma valise à la main. J'ai réussi à rejoindre Caen en auto-stop et pourtant
il n'y avait pas beaucoup de voitures qui circulaient... j'ai pris le train pour Rennes, bondé de gens qui fuyaient la
guerre. J'ai fini par dénicher une place dans un wagon à bagages, lui aussi surchargé.
Rennes, c'était la dernière étape avant le camp de Coëtquidan où étaient rassemblés les soldats polonais. Finale-
ment, je ne suis resté que deux jours à Coëtquidan, le camp était trop petit ! On nous a habillés, notre paquetage
était le même que celui des soldats français à l'exception du casque Adrian sur lequel était fixé notre aigle polo-
nais .
J'ai rejoint Guer avec ma colonne, puis Redon, Ponchâteau, St-Nazaire, tout cela à pied par tranches de 40 km
d'une seule traite et le plus souvent de nuit. Nous n'avions plus rien à boire ni à manger : je me souviens d'avoir
aperçu une grande bassine d'eau et de m'être jeté dessus, c'était de l'eau de lessive ! Nous avions les allemands aux
trousses, nous nous sommes allégés au maximum. J'étais mitrailleur eh
bien, j'ai jeté mon arme dans un fossé. Mes chaussures neuves me fai-
saient mal, j'ai dû les retirer, j'ai fait le reste du trajet pieds nus... Un offi-
cier nous a rassemblés pour nous dire que tout était fichu, que nous pou-
vions décider de notre destin...Pour moi pas question de rentrer chez
moi si c'était pour finir dans un stalag. Ceux qui l'ont fait, ils se sont re-
trouvés à Auschwitz...
Ceux qui ont continué ont tenté d'embarquer à St-Nazaire, mais il n'y
avait plus un seul bateau ! Finalement, c'est au Croisic que nous avons pu
monter à bord d'un torpilleur anglais...Nous étions le 24 juin 1940 et de-
puis le 18 les Allemands étaient à Rennes. Nous avions eu chaud!
Le lendemain nous étions en Angleterre ».
Jusqu'en juillet 1944, il participera au service de défense en Grande-
Bretagne. Le 27 juillet 1944, il débarquera à Arromanches avec la fameuse 1ère DB polonaise. Le caporal- chef
Podyma prendra ainsi part à la bataille de Normandie, aux opérations de France, de Belgique, de Hollande et d'Al-
lemagne jusqu'au 8 mai 1945.
Le témoignage d’un vétéran de l’arme polonaise
Le 6 juin 2014 lors du 70ème anniversaire du Débarquement
le 20 octobre 2014 à St-Cyr
Le General A.Windek, après avoir rappelé que nos liens histo-
riques avec la Pologne remontaient au XVIème siècle, s'est attaché
à montrer comment au XXème siècle cette solidarité a engagé
des soldats ayant fui la Pologne ainsi que des volontaires polonais
vivant en France, dès octobre 1939...
"Polonais, Français, nous nous ressemblons tant et tant! »
disait le général de Gaulle en visite officielle en Pologne en
1967, C’est vrai pour l’économie, la culture, la science. C’est vrai
aussi pour la politique. De siècle en siècle, il n’arriva jamais que nos
deux peuples se soient combattus. Au contraire, le succès ou le
malheur de l’un ont toujours été liés au succès ou au malheur de
l’autre. Le général de Gaulle y avait effectué deux séjours,
entre 1919 et 1921, alors qu’il était capitaine, comme instruc-
teur à l’école militaire de Rambertow. Rien n’est plus vrai en
ce qui concerne la seconde guerre mondiale. Envahie dès le
mois de septembre 1939 malgré une résistance héroïque de
son armée qui lutte avec l’énergie du désespoir, la Pologne
succombe en quelques semaines. C’est également le sort que
subira la France moins d’un an après en mai et juin 1940.
Entre temps, l’armée polonaise aura connu un sur-
saut en terre française, en terre bretonne. Il y a tout juste 75
ans en effet convergeaient ici même sur le camp de Coëtqui-
dan tous les espoirs de la Nation Polonaise. La France de
1939 comptait 750 000 immigrés d’origine polonaise dont 500
000 avaient gardé leur nationalité. Cette communauté va for-
mer les premiers rangs de l’armée polonaise qui se reconsti-
tue sur le sol français. Alors que le gouvernement polonais en
exil s’installe à Angers, le général Sikorski, commandant en
chef des forces armées polonaises en territoire étranger, est
chargé de créer une armée comptant 100 000 soldats et com-
prenant 5 divisions. Le camp de Coëtquidan est alors choisi
pour accueillir une grande partie de ces troupes.
Les premiers groupes de volontaires affluent dès
septembre 1939 et investissent les baraquements sommaires,
les espaces de manœuvre et les champs de tir du camp de
Coëtquidan. Après une instruction rapide, dotés d’un équipe-
ment parfois rudimentaire, ils seront engagés très tôt dans les
terribles combats de la campagne de France :
La 1ère Division des Grenadiers, créée fin novembre
1939 à Coëtquidan, perdra 500 hommes en Lorraine pour
ralentir la progression allemande.
La deuxième Division de Chasseur à Pieds, consti-
tuée à Plélan-le-Grand connaîtra de lourdes pertes autour de
Belfort. Les survivants connaîtront l’internement dans les
camps allemands jusqu’en 1945.
La brigade autonome des chasseurs de Podhale, orga-
nisée à Coëtquidan puis à Malestroit embarque à Brest en
avril 1940 avec le corps expéditionnaire français qui va s’illus-
trer à Narvik. De retour à Brest le 14 juin 1940, les chasseurs
de Podhale prennent part aux combats pour la défense de la
Bretagne au prix de lourdes pertes. 600 d’entre eux parvien-
dront à rallier l’Angleterre pour continuer le combat.
Quant à la brigade noire, la 10ème brigade de cavale-
rie blindée, formée à Coëtquidan en octobre 1939, elle se
distingue le 10 juin 1940 en Champagne où elle protège le
repli des divisions d’infanterie françaises.
Les soldats de ces divisions, dont le nombre se réduit
progressivement devant l’avancée allemande, ne cesseront pas
pour autant le combat ; certains parviendront à gagner l’An-
gleterre ; d’autres rejoindront en grand nombre la lutte clan-
destine et s’engageront dans la Résistance, fondant même
d’importants mouvements comme « l’organisation polonaise
de lutte pour l’indépendance ». Ils seront également nom-
breux à participer aux combats pour la libération du Terri-
toire français au sein de la 1ère armée française, comme les
19ème et 29ème Groupement d’infanterie polonaise.
Pendant ces quelques mois, de septembre 1939 à juin
1940, le camp de Coëtquidan fut donc le symbole de l’amitié
franco-polonaise, le lieu emblématique d’une fraternité
d’armes jamais démentie. Les soldats de cette nouvelle armée
polonaise en territoire français ont combattu avec bravoure
et dévouement. 15 000 d’entre eux sont morts au service
d’un pays qui n’était pas le leur, fidèles à leur belle devise
« Pour votre et notre liberté ».
Il était important de nous en souvenir 75 ans presque jour
pour jour après l’installation à Coëtquidan des premiers élé-
ments de cette nouvelle armée. C’est un hommage que nous
leur rendons aujourd’hui en évoquant leur mémoire et leur
bravoure. C’est aussi le témoignage de notre profonde grati-
tude à leur égard de leur action, aux côtés des alliés (US, GB,
CAN), pour la libération de la France et de l’Europe. »
HISTOIRE
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LES BREVES
Le Général Antoine Windek, Commandant les Ecoles de St-Cyr, a inauguré
l’exposition « Pour notre et votre liberté »
Général de Tonquédec, Mr M.Dorin, Mme Giryn Consule de l'ambassade de Pologne,Général A.Windek , Mme
A.Viatteau
Grande affluence tout au long de la semaine et délicieux
buffet polonais le soir du vernissage de cette exposition
organisée par le comité de jumelage Rennes-Poznan : ce
sera aussi la dernière des nombreuses manifestations autour
du 10ème anniversaire de l'entrée de la Pologne en Europe.
EXPOSITION
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LES BREVES
Le comité de jumelage Rennes-Poznań a invité les Aquarellistes de Bretagne à L’Orangerie
du Thabor du 29 novembre au 7 décembre 2014
Michel Dorin et Alicja Bachminska
L'exposition "Pour notre et votre
liberté" est présente à la Bibliothèque
universitaire de Rennes2 jusqu'au 28
février. Elle est ouverte à tous les publics. (à 50m du métro Villejean-Université)
Notez bien qu’une conférence de
Mme Alexandra Viatteau précédera le
vernissage de l’exposition le 28 jan-
vier, à 18H, dans la salle des Ecrivains
du Sud, au 1ér étage de la Biblio-
thèque Universitaire.
Cette conférence aura pour titre:
« 1939-1940, de la Campagne de Po-
logne à la Campagne de France. De la
mission franco-polonaise de Coëtqui-
dan au débarquement de Normandie
en juin 1944 ».
Venez nombreux!
Page 14
LES BREVES
L’ACTUALITÉ DE POLON IA
Elles se déroulent tous les mois à la Mai-
son de Quartier de Villejean à Rennes.
Dans une ambiance de partage, amicale et
conviviale, on y échange ainsi régulière-
ment autour de livres, à propos de l’ac-
tualité franco-polonaise mais aussi sur les
sujets qui nous intéressent ou préoccu-
pent.
On peut suivre très facilement l’actualité de Polonia et s’informer sur les dates des rencontres en allant sur
www.facebook.com/Polonia.HauteBretagne
Les rencontres de l’association Polonia
Noël a été fêté le samedi 6 décembre au local de Polonia
LES INFOS DU CONSULAT
PERMANENCES CONSULAIRES Année 2015
ATTENTION PERMANENCE 1 MOIS SUR 2
Les permanences consulaires se font le premier mercredi tout les deux mois à la
Chambre de Commerce et d’Industrie - 2 Avenue de la Préfecture - 35000
RENNES, de 9 heures à 15 heures.
4 FEVRIER - 1 AVRIL - 3 JUIN
Toutes les opérations demandant la présence personnelle devant le Consul pour-
ront y être traitées : authentification de documents, confirmation de signature,
nationalité. Les passeports biométriques nécessitent la présence du demandeur
majeur (ou du demandeur mineur et de ses 2 parents).
Noter qu’il faut prendre rendez-vous au préalable au Consulat de Paris aux numéros suivants : 01 43 17 34 22
ou 01 43 17 34 04 (Lundi, mardi, jeudi et vendredi : de 8h30 à 13h30 et mercredi 12h30 à 17h00)
Coordonnées :
Section Consulaire de
l'Ambassade de Pologne à
Paris
3, rue de Talleyrand
75007 PARIS
Tel: 01 43 17 34 22 / 04
Fax: 01 43 17 34 34
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LES BREVES
FENÊTRE SUR LA POLOGNE
A l'initiative du comité de jumelage de Vitré qui clôturait
avec cette séance les manifestations des 20 ans de jume-
lage avec la ville de Sroda WLKP, le cinéma associatif
"l'Aurore" a consacré la soirée du 5 janvier à une projec-
tion-débat à propos du film d'AndrzejWajda, l'Homme du
peuple"
L'absence pour raison de santé de l'historien Pierre
Etienne Penot a été vivement regrettée mais, grâce à la
présence de Michel Dorin, Consul honoraire de Pologne
président de Bretagne Pologne et d'Andrzej Firganek Vice
- Président, nous avons pu présenter le cinéaste et son
œuvre ainsi que la place de la trilogie dans le contexte
politique de la Pologne.
Michel Dorin a présenté Lech Walesa et après la projec-
tion, nous avons pu répondre aux questions que le public
venu nombreux (une centaine de personnes) se posait en particulier sur l'homme et sur ses contradictions car il
est bien celui qui aura su, avec son charisme, rassembler, unir, soulever la Pologne contre un régime issu du stali-
nisme.
Ce film qui est également un témoignage précis sur la vie de famille polonaise dans les années 70 -80 a été très
apprécié du public qui connaissant mal cette période : il a pu ainsi comprendre la complexité des rapports poli-
tiques de cette période et appréhender le rôle de la Pologne dans la chute du communisme dans les pays de l'est
de l'Europe. Ce fut le pays qui poussa le premier domino !
Le comité de jumelage de Rennes-Poznan organisera à son tour une présentation du film à Rennes ...au premier
trimestre 2015 (à suivre... !)
Vitré : lundi 5 janvier, soirée-conférence autour du film « L'homme du peuple »
d'Andrzej Wajda
A voir cette semaine !!!
Le film " 3 jours de liberté" du jeune réalisateur polonais Lukasz BOROWSKI qui a été primé l'an
dernier. ( 28 minutes mais accompagné d’autres courts métrages, 4.20 €)
Cette projection a lieu dans le cadre du Festival Images de Justice du 19 au 23 janvier:
Rennes
à Carrefour 18, lundi 19 janvier, à 20h30
à la Maison de quartier de Villejean, mercredi 21 janvier à 20h30
Betton
au Triskel de BETTON, mardi 20 janvier à 20h30
Chartres de Bretagne
au Pôle Sud, jeudi 22 janvier à 20h30
St -Jacques de la Lande
à l'Epi Condorcet, 23 janvier à 20h30
FENÊTRE SUR LA POLOGNE
Août 1944 : Bogina jeune fille de 19 ans, vit à Varsovie quand éclate l'insurrection conduite par la
Résistance polonaise.
« Une jeune fille de Varsovie », livre paru en 2012 aux éditions de l'Homme nouveau, est un té-
moignage rédigé par Bogina Mond. Elle nous fait partager la vie quotidienne d'une adolescente : lycée,
scoutisme, engagement dans la Résistance polonaise et participation à la lutte armée contre les nazis,
au sein de l'armée de l'intérieur (L'Armia Krajowa ou AK est une résistance nationale armée qui relève du
Gouvernement polonais en exil à Londres et du Commandement polonais des Forces alliées).
Nous vous recommandons la lecture de ce livre pour le témoignage de Bogina mais aussi pour sa pré-
face et sa postface signées par Alexandra Viatteau.
Alexandra est la fille de Bogina et Jerzy Mond, tous deux membres de l'AK.
Née en Pologne en 1948, l'enfant a reçu pour prénoms, Alexandra-Krystyna. Ces initiales AK, la pré-
destinaient à devenir la grande historienne de l'armée de l'intérieur, de la Résistance et de l'insurrec-
tion de Varsovie, dont nous avons découvert le talent lors du vernissage de l'exposition « Pour votre
et notre liberté », le 20 octobre 2014, à Coëtquidan.
Août 1944 : Maciek, jeune enfant de 11 ans, son grand père et sa tante Tania vivent clandestine-
ment à Varsovie quand éclate le soulèvement. Ils sont juifs et ont parcouru la Pologne en se cachant
pendant toute la guerre. Tania a tout osé pour sauver les siens et Maciek a appris à mentir pour sur-
vivre dans un temps où pour les juifs, la vérité signifiait la mort.
« Une éducation polonaise », livre paru en 1992 aux éditions Grasset (les Cahiers rouges), est un
roman signé de Louis BEGLEY. Il raconte l'histoire d'un homme d'une cinquantaine d'années qui se
retourne sur son passé et fait face à sa propre honte d'être en vie alors que la plupart des siens a dis-
paru. Bien que le livre relate son histoire, l'auteur ne veut pas parler d'autobiographie.
La fin de son roman éclaire en partie ce choix : « Où est Maciek aujourd'hui, il est devenu source d'embar-
ras et il est mort petit à petit. Un homme qui porte un des noms dont Maciek a fait usage l'a remplacé …
Maciek était un enfant et cet homme n'a pas eu une enfance dont il puisse supporter de se souvenir ... »
Deux histoires, un destin commun
Outre le fait d'avoir traversé le drame que fut insurrection de Varsovie et d'y avoir survécu, Bogina et
Maciek ont en commun leur destin d'émigré. En effet, après la guerre quand les communistes se sont
installés et ont verrouillé tous les pouvoirs, être un ancien de l'AK qui résiste à ce nouveau pouvoir
ou bien être un juif qui se cache toujours, sont deux situations également dangereuses.
Bogina et Jurek choisiront la France, le père de Maciek qui a survécu de son côté et retrouvé son fils,
choisira les Etats Unis.
Gracie LEON
Invitation à la lecture : Deux témoins du soulèvement de Varsovie racontent...
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FENÊTRE SUR LA POLOGNE
La Pologne près de chez nous Rennes : connaissez-vous « Les sucrés salés de St-Hélier » ?
Une boutique d'épicerie fine où vous pouvez désormais trouver de la vaisselle polonaise avec de très
beaux motifs bleus.
79 rue St-Hélier.
Tel : 0223402196.
mail : [email protected]
Monfort sur Meu : connaissez-vous le magasin de Monika Krajewska « Cuisines et meubles » ? Ses
meubles viennent de Pologne et on y trouve aussi de la vaisselle polonaise !
mail : [email protected]
Plein cadre sur
Kasia Baranska, une jeune polonaise, membre de Bretagne Po-
logne, a commencé une nouvelle activité sur Rennes.
« La trisyklette » , le nom de ce nouveau concept, est un tripor-
teur à boissons chaudes. Ce vélo équipé de 3 roues est présent
tous les jours de la semaine à la station de métro Villejean-
Université. Ce projet a pris un an de préparation, a officiellement
démarré en Novembre. Si vous voulez gouter un café breton
(torréfacteur de Quimper) n’hésitez pas à venir.
Si vous souhaitez plus d’informations, rendez vous sur la
page facebook : www.facebook.com/la.trisyklette
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Bulletin d’adhésion 2015
Notre association s’est donnée pour objet « l’approfondissement de l’Union européenne et la con-
solidation de la citoyenneté européenne à tous les âges de la vie par la promotion et la mise en
œuvre de projets de coopération entre la Bretagne, les régions de Pologne et autres régions d’Eu-
rope. Elle facilite toutes les initiatives individuelles, collectives ou partenariales. Elle suscite et sou-
tient toutes initiatives de jumelages. » Par notre engagement et celui de tous les membres, elle se
veut un lien direct entre deux nations, deux peuples, deux parties d’Europe qui se sont enfin retrou-
vés en mai 2004. Nous avons besoin de vous, pour continuer sur le chemin déjà tracé. Par votre en-
gagement financier et votre appui, nous pourrons construire de nouvelles espérances et de nou-
velles concrétisations.
Particuliers : 10€ Ets scolaires et associations 20€ Entreprises : 100€ Communes : < à 1 500 habitants : 60€ 1 500 à 3 000 habitants : 100€ 3 000 à 10.000 habitants: 130€ 10.000 à 50.000 habitants : 200€ > à 50.000 habitants : 300€
30 € 160 € 300 €
180 € 300 € 390 € 600 € 900 €
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